Éphéméride du 27 juin
1998 : Mort de Pierre Boutang
49 avant J-C : Première victoire de la flotte de César - qui assiège Massalia - sur la flotte Massaliète
À l'époque, Rome - en pleine expansion dans tous les domaines... - est en pleine guerre civile : le grand César et le grand Pompée, tous deux grands serviteurs de la puissance romaine, se font la guerre, dans l'avant-dernier conflit intérieur de la République romaine. César gagnera ce conflit, puis sera assassiné : son neveu Octave le vengera, durant la dernière guerre civile, cette fois, puis, victorieux, il établira... l'Empire romain.
Depuis le 19 avril, donc, César assiège Massalia, qui n'a pas voulu prendre parti pour l'un ou l'autre des deux belligérants, les considérant tous deux comme ses amis. Mais il n'arrive pas à vaincre militairement la ville, abritée derrière ses murailles infranchissables et remarquablement armée, et décide donc d'établir un blocus total de la cité, aussi bien sur terre que sur mer.
Le 27 juin, la flotte massaliète - avec 17 navires - tente de briser le blocus maritime et attaque la flotte romaine - forte de 12 navires seulement - commandée par Decimus Junius Brutus Albinus.
Ne pouvant passer plus de temps devant une ville qui lui résistait avec tant d'énergie, et comprenant bien que seule la famine - donc, le temps... - lui livrerait la cité, César part combattre Pompée en Espagne, laissant le commandement des opérations terrestres à Caius Trebonius, et des opérations navales à Albinus.



Jean-François Mattéi nous a donné il y a déjà trente mois un nouveau sujet de réflexion avec un livre intitulé « le procès de l’Europe ». La lecture de cet ouvrage est, comme toujours, pleine d’enseignements et même dispensatrice de plaisir. Jamais, en effet, on n’y trouve d’austères périodes, ni surtout de langage obscur ou ampoulé comme malheureusement de nombreux philosophes nous en infligent trop souvent le déchiffrement. Non, Mattéi parle en clair, dans un français hellénique, nous donnant sans cesse à penser avec le jeu des étymologies, un exercice que nous ont transmis les grecs, et qui révèle le sens des mots cachés sous l’acception commune. Parler avec élégance et naturel des choses graves et essentielles est le propre des grands esprits. Ils ne sont pas très nombreux par les temps qui courent. A l’érudition et la clarté, Mattéi ajoute le courage, puisque le sujet de son livre est la culpabilisation de l’Europe et sa mise en accusation par la pensée dominante. A-t-on le droit de vouloir que l’Europe soit autre chose qu’un marché ou une expression géographique ? Peut-on être fier de son identité européenne alors que tant de penseurs, de Julien Benda à Bédarida, en passant par Frantz Fanon, pointent du doigt les crimes qui jalonnent l’Histoire de notre vieux continent, simple excroissance à l’extrémité de l’Asie ? Mattéi, non seulement se refuse à plaider coupable, mais réclame le non-lieu. 








