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Tout ce qui est Racines est bon...: Au Divin Caïus Julius, à qui nous devons tant !

              Dans une actualité parfois bien pénible, il est des coupures heureuses, comme des sortes d'entr'actes, qui nous permettent de nous évader pendant quelques instants du tumulte et du fracas du monde, pour nous ramener.... tout simplement à l'essentiel: à nos racines, à nos Traditions, à notre Histoire. A notre Être profond. A notre Identité.

              C'est ce qui vient de se passer avec la découverte, en Arles, d'un extraordinaire buste de Jules César.....

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          "Ce buste en marbre du fondateur de la cité romaine d'Arles constitue la plus ancienne représentation aujourd'hui connue de César", estime le Ministère de la Culture. "Typique de la série des portraits réalistes d'époque républicaine (calvitie, traits dus à l'âge...), il date sans doute de la création de la ville d'Arles en 46 avant Jésus-Christ", a déclaré l'archéologue Luc Long, qui a dirigé les fouilles sur le site sous-marin (le buste a en effet été trouvé dans le Rhône).

          "J'émets l'hypothèse que le buste de César a été précipité dans le fleuve après son assassinat, car il ne faisait pas bon alors être considéré comme un de ses partisans.", ajoute Luc Long. L'intérêt de cette découverte est, évidemment, immense: à Rome, on ne trouve pas de statues de César datant de son vivant : elles sont toutes posthumes..... Et ce que le portrait perd en pompe, en majesté, en "vérité officielle" (mais empruntée, menteuse et trompeuse...), il le gagne, et au centuple, en vérité, en humanité.

          Voici donc une image fidèle de ce "divin Jules" à qui nous, Français, nous devons tant ! Comment mieux lui rendre hommage -un hommage bien faible, certes, eu égard à ce qu'il nous a apporté: nous ne serons jamais que des débiteurs...- comment mieux lui rendre hommage, donc, qu'en redisant notre gratitude à Rome, et à l'action civilisatrice qu'elle a conduite chez nous, et qui commence précisément  par et avec Jules César. Parce qu'il fut, lui, Caïus Julius, à l'origine de cette rencontre entre la Gaule et la Romanité, il illustre parfaitement cette pensée de Saint Exupéry: "L'avenir, tu n'as pas à le prévoir, mais à le permettre...".

          Une première fois, Rome nous avait sauvé des Cimbres et des Teutons par la victoire de Marius sur ces peuplades barbares, exterminées par lui, en Provence. Cinquante ans après, et neveu par alliance du grand Marius, César, en installant définitivement la Romanité en Gaule, a "permis" notre avenir, il a "permis" à la Gaule de devenir cette France dont la Culture et la Civilisation devaient un jour "étonner le monde" (Jean Dutourd).....

          Gratitude, donc, et reconnaissance, telles que les a parfaitement exprimées Jacques Bainville, dans les premières lignes du premier chapitre de son Histoire de France, "Pendant cinq cents ans, la Gaule partage la vie de Rome" ?

          ....."À qui devons-nous notre civilisation? À quoi devons-nous d'être ce que nous sommes? À la conquête des Romains. Et cette conquête, elle eût échoué, elle se fût faite plus tard, dans des conditions différentes, peut-être moins bonnes, si les Gaulois n'avaient été divisés entre eux et perdus par leur anarchie. Les campagnes de César furent grandement facilitées par les jalousies et les rivalités des tribus. Et ces tribus étaient nombreuses : plus tard, l'administration d'Auguste ne reconnut pas moins de soixante nations ou cités. À aucun moment, même sous le noble Vercingétorix, la Gaule ne parvint à présenter un front vraiment uni, mais seulement des coalitions. Rome trouva toujours, par exemple chez les Rèmes (de Reims) et chez les Eduens de la Saône, des sympathies ou des intelligences. La guerre civile, le grand vice gaulois, livra le pays aux Romains. Un gouvernement informe, instable, une organisation politique primitive, balancée entre la démocratie et l'oligarchie : ainsi furent rendus vains les efforts de la Gaule pour défendre son indépendance.

          Les Français n'ont jamais renié l'alouette gauloise et le soulèvement national dont Vercingétorix fut l'âme nous donne encore de la fierté. Les Gaulois avaient le tempérament militaire. Jadis, leurs expéditions et leurs migrations les avaient conduits à travers l'Europe, jusqu'en Asie Mineure. Ils avaient fait trembler Rome, où ils étaient entrés en vainqueurs. Sans vertus militaires, un peuple ne subsiste pas; elles ne suffisent pas à le faire subsister. Les Gaulois ont transmis ces vertus à leurs successeurs. L'héroïsme de Vercingétorix et de ses alliés n'a pas été perdu : il a été comme une semence. Mais il était impossible que Vercingétorix triomphât et c'eût été un malheur s'il avait triomphé.

          Au moment où le chef gaulois fut mis à mort après le triomphe de César (51 avant l'ère chrétienne), aucune comparaison n'était possible entre la civilisation romaine et cette pauvre civilisation gauloise, qui ne connaissait même pas l'écriture, dont la religion était restée aux sacrifices humains. À cette conquête, nous devons presque tout. Elle fut rude : César avait été cruel, impitoyable. La civilisation a été imposée à nos ancêtres par le fer et par le feu et elle a été payée par beaucoup de sang. Elle nous a été apportée par la violence. Si nous sommes devenus des civilisés supérieurs, si nous avons eu, sur les autres peuples, une avance considérable, c'est à la force que nous le devons.

          Les Gaulois ne devaient pas tarder à reconnaître que cette force avait été bienfaisante. Ils avaient le don de l'assimilation, une aptitude naturelle à recevoir la civilisation gréco-latine qui, par Marseille et le Narbonnais, avait commencé à les pénétrer. Jamais colonisation n'a été plus heureuse, n'a porté plus de beaux fruits, que celle des Romains en Gaule. D'autres colonisateurs ont détruit les peuples conquis. Ou bien les vaincus, repliés sur eux-mêmes, ont vécu à l'écart des vainqueurs. Cent ans après César, la fusion était presque accomplie et des Gaulois entraient au Sénat romain."

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