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Rechercher : Rémi Hugues. histoire

  • Éphéméride du 14 avril

    1900 : Inauguration de la cinquième Exposition universelle de Paris; la ville s'embellit des Petit et Grand Palais (ci-dessus) 

     

     

     

     

    1136 : Aux origines de l'Abbaye du Thoronet...

     

    C'est le , sur la commune de Tourtour, dans le Var, qu'une première abbaye fut fondée, qui prit le nom d'Abbaye de Florièyes; mais, très vite, les moines cherchèrent un autre lieu et découvrirent le site actuel, où ils s'établirent définitivement dix ans après, en 1146, toujours au printemps...

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    https://www.le-thoronet.fr/

     

    Fondées quasiment au même moment (dans la même décennie...), par le même Ordre de Cîteaux et très proches géographiquement, les trois Abbayes de Sénanque, Sylvacane et Le Thoronet sont communément appelées "les trois soeurs provençales"...

     

    1711 : Mort de Louis de France, le Grand Dauphin 

     

    Premier enfant et fils aîné de Louis XIV et de Marie-Thérèse d'Autriche, on l'appelait couramment "Monseigneur". Son premier fils, le duc de Bourgogne, devient Dauphin, mais meurt un an plus tard, en 1712, prématurément lui aussi (il est le père du futur Louis XV, arrière-petit-fils de Louis XIV); son second fils, le duc d'Anjou, deviendra le Roi d'Espagne, Philippe V. 

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    Portrait, par Hyacinthe Rigaud, Musée de Versailles 

     

    De François Bluche, Louis XIV, (pages 527/528) :

    "...Louis de France (1661-1711), Dauphin que l'on nomme Monseigneur, est le plus populaire de la famille, adoré des sujets du roi, surtout des Parisiens. Par lui Louis XIV n'est point aussi absent de la capitale qu'il n'y paraît. Ami des spectacles, Monseigneur trouve à Paris beaucoup de ce qui manque à Versailles. S'il tombe malade, ces dames de la Halle le viennent visiter, bien émues. Lorsqu'il est à l'armée comme en 1688, on le voit pareillement entouré d'attentions et de reconnaissance : les bas officiers surtout et les simples soldats ne jurent que par lui.

    Il a les qualités de son père. Il est aussi peu livresque, aussi intelligent. Comme Louis XIV il n'aime que la compagnie des gens d'esprit. Comme lui, avec un goût indépendant mais aussi vif, il réunit toiles, médailles, monnaies et antiques. Leurs collections rivalisent. Le père embellit Versailles, orne Marly, le fils fait presque aussi bien en ce château de Meudon où il  a succédé à Louvois.

    Louis XIV et Monseigneur aiment la table, la guerre, l'équitation, la vénerie. Mais le Roi est contraint de surveiller chacun de ses gestes, tandis que le Dauphin paraît brûler la chandelle par les deux bouts, comme si, faute de régner, il dépensait un trop-plein d'impatience et d'énergie mal contenues. Il n'est pas exactement gastrolâtre (nom du goulu qui de son ventre fait un dieu), mais c'est un grand gosier, ou gros mangeur. Son appétit excessif encourage d'ailleurs une tendance à l'apoplexie qui inquiète la Faculté.

    Sa résistance physique semble inépuisable : il chasse "le noir", surtout le loup, presque quotidiennement. Il se distingue au jeu du mail, domine les courses de bague comme au carrousel versaillais de 1682, ne cesse de prendre des risques. Il n'est pas des princes qui vont à la guerre pour figurer. Il s'expose tant, en 1688 et 1689, que le Roi doit lui interdire l'excès d'héroïsme.

    14 avril,exposition universelle paris 1900,petit palais,grand palais,pont alexandre iii,rené barthélemy,druon,lakmé,leo delibesChose piquante, Monseigneur pousse jusqu'à ses extrémités le parallélisme de goût et d'action qui le rapproche de son monarque de père. Comme Louis XIV, le Grand dauphin a épousé une princesse assez terne (ci contre), falote et dévote (Marie-Anne-Christine-Victoire, fille de l'électeur de Bavière, morte en avril 1690). Comme lui, il s'imposera le garde-fou d'un mariage morganatique et secret.

    Mademoiselle de Choin, à qui Louis de France va rendre à Meudon mêmes hommages que réserve le Roi à sa marquise de Maintenon, possède comme cette dernière une culture certaine, une conversation plaisante, des recettes amoureuses. La compagnie choisie que Monseigneur et sa seconde épouse reçoivent à Meudon est l'une des plus affinées du royaume. Ce n'est point un hasard si le vieux Roi aime à la fréquenter, deux jours de suite à l'occasion. Au reste Meudon et Versailles sont proches.

    Le Dauphin, plein de finesse et d'attention filiale, concilie parfaitement ses devoirs d'héritier et son souci d'autonomie personnelle ou princière. Il n'a rien d'un aigri, d'un misanthrope ou d'un homme à complots. Il siège depuis 1688 au conseil royal des finances et à celui des dépêches, depuis 1691 au conseil des ministres. Quand viendra la rude guerre de la succession d'Espagne, Monseigneur incarnera, souvent presque à lui seul, le parti de la fidélité à Philippe V, son second fils.

    Il est regrettable que ce Dauphin si doué, si aimé, mort prématurément, n'ait pu succéder en 1715 à son père. Il eut été le meilleur des rois..." 

     

     http://www.chateauversailles.fr/decouvrir/histoire/grand-dauphin 

     

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    Restitution virtuelle du château de Monseigneur, à Meudon, détruit à la Révolution.

    • Association pour la restauration du château de Meudon :

    http://chateau-meudon.wifeo.com/

     

     

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    1802 : Parution du Génie du Christianisme

              

    "...Il est temps qu'on sache enfin à quoi se réduisent ces reproches d'absurdité, de grossièreté, de petitesse qu'on fait... au christianisme, il est temps de montrer que, loin de rapetisser la pensée, il se prête merveilleusement aux élans de l'âme..."

     

    Après la tourmente révolutionnaire, qui tenta d'anéantir le christianisme et de séparer la religion catholique et la France, Le Génie du Christianisme inaugure un mouvement qui va de pair avec la pacification religieuse voulue par Bonaparte : le Concordat est signé quatre jours plus tard...

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    Le Génie du christianisme a eu un retentissement majeur sur son temps et une influence effective sur plusieurs générations. Sainte-Beuve en parlera comme d' "un coup soudain, un coup de théâtre et d'autel, une machine merveilleuse et prompte jouant au moment décisif et faisant fonction d'auxiliaire dans une restauration sociale d'où nous datons" 

    Et Mme Hamelin, dans ses Souvenirs, écrivait :

    "Ce jour-là, dans Paris, pas une femme n'a dormi. On s'arrachait, on se volait un exemplaire. Puis quel réveil, quel babil, quelles palpitations ! Quoi, c'est là le christianisme, disions-nous toutes ; mais il est délicieux.".

     

    La réception enthousiaste du livre ne doit pas éclipser la profondeur et la durée de son impact sur la société française dans ses manières de penser le divin et de croire 14 avril,exposition universelle paris 1900,petit palais,grand palais,pont alexandre iii,rené barthélemy,druon,lakmé,leo delibessur fond de déchristianisation galopante. Aujourd'hui, que nous dit Le Génie du christianisme ? Que Dieu est dans tout, dans la pléthore comme dans le manque. La nature dit d'évidence qu'il est, à travers la beauté désarmante des paysages d'où il s'est retiré. Le coeur le dit tout aussi nettement, dans l'impossible possession de l'objet de son désir. Dieu n'apparaît jamais mieux que dans le vide laissé par son absence, explique Chateaubriand.

    Cette idée a-t-elle cessé de nous parler ? Si oui, le Génie nous est devenu totalement illisible. Sinon, le Génie nous demeure accessible :

    "C'est le pari que nous faisons dans ce livre écrit sous l'emblème de l'abeille qui sait d'instinct où elle doit chercher sa nourriture et qui sait transformer son regard pour faire son miel de ce que le passé lui présente."   

     

    Du Grand Dictionnaire universel du XIXème siècle, par Pierre Larousse :

    1. Le Génie du christianisme est l'ouvrage dogmatique de Chateaubriand. Lui-même en résume ainsi la pensée :

    "De toutes les religions qui ont jamais existé, la religion chrétienne est la plus poétique, la plus humaine, la plus favorable à la liberté, aux arts et aux lettres. Le monde moderne lui doit tout, depuis l'agriculture jusqu'aux sciences abstraites, depuis les hospices bâtis pour les malheureux jusqu'aux temples élevés par Michel-Ange et décorés par Raphaël. Il n'y a rien de plus divin que sa morale, rien de plus aimable, de plus pompeux que ses dogmes, sa doctrine et son culte; elle favorise le génie, épure le goût, développe les passions vertueuses, donne de la vigueur à la pensée, offre des formes nobles à l'écrivain et des moules parfaits à l'artiste." 

    L'ouvrage entier n'est que le développement de cette théorie...

     

    14 avril,exposition universelle paris 1900,petit palais,grand palais,pont alexandre iii,rené barthélemy,druon,lakmé,leo delibes2. ..."Jamais, dit M. Villemain, jamais livre ne vint plus à propos, ne fut mieux secondé par les influences les plus diverses, par la politique, par la foi naïve, par le calcul ou la passion des esprits les plus opposés." En effet, son apparition coïncida avec le grand événement du concordat. Necker a dit à propos de cet ouvrage "que le plus mince littérateur en corrigerait aisément les défauts, et que les plus grands écrivains en atteindraient difficilement les beautés."...

     

    3. ...M. Guizot apprécie ainsi l'oeuvre de Chateaubriand :

    "M. de Chateaubriand et le Génie du christianisme ont droit à la même justice. En dépit de ses imperfections religieuses et littéraires, le Génie du christianisme à été, religieusement et littérairement, un éclatant et puissant ouvrage; il a fortement remué les âmes, renouvelé les imaginations, ranimé et remis à leur rang les traditions et les impressions chrétiennes. Il n'y a point de critiques, même légitimes, qui puissent lui enlever la place qu'il a tenue dans l'histoire religieuse et littéraire de son pays et de son temps..."

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    Par haine de nos Racines et de la Religion, la Révolution a délibérément détruit entre le quart et le tiers de notre Patrimoine (tous domaines confondus) : en plus de son impact intellectuel et moral, que l'on vient de voir, Le Génie du Christianisme est à l'origine - avec le Notre-Dame de Paris de Victor Hugo - de ce puissant mouvement d'intérêt et de sympathie envers nos monuments qui se manifesta, tout au long du dix-neuvième siècle, et qui devait culminer avec les restaurations tous azimuts des Viollet le Duc, Lassus et autres...

     

     

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  • Éphéméride du 5 mars

    2OO7 : Création du Parc national de la Réunion

     

     

     

    1543 : Naissance de Louis Berton de Crillon de Balbe

     

    5 mars,crillon,henri iv,hippolyte taine,rousseau,révolution,jacobins,renan,réunion,mervilleIl est souvent appelé Crillon le brave ou le brave des braves.

    Henri IV l'appelait "Le premier Capitaine du monde", et c'est à lui qu'il a écrit la phrase célèbre :

    "Brave Crillon, pendez-vous de n'avoir été ici près de moi lundi dernier à la plus belle occasion qui se soit jamais vue et qui peut-être se verra jamais. Croyez que je vous y ai bien désiré." 

    Une phrase souvent rendue par "Pends-toi, brave Crillon, nous avons combattu à Arques et tu n'y étais pas !"

    De Michel Mourre :

    "Il s'illustra sous les règnes successifs de cinq rois, d'Henri II à Henri IV; il alla combattre à Lépante sous les ordres de Don Juan d'Autriche (1571), accompagna en Pologne le duc d'Anjou (futur Henri III) et le défendit plus tard contre la Ligue mais refusa de se prêter à l'assassinat du duc de Guise. Henri IV l'estimait beaucoup... Crillon fut le premier à recevoir le grade de colonel-général de l'infanterie française." 

    Ci dessus, sa statue sur la place principale de Crillon le brave (Vaucluse).  

     

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    1759 : Signature de l'expertise de fin de travaux du Château de Merville

     

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    À vingt kilomètres de Toulouse, le Château de Merville constitue un témoignage unique de l’architecture et de l’art des jardins du XVIIIème siècle dans le midi toulousain. Son labyrinthe de buis, principale curiosité du parc avec ses six kilomètres de haies, en fait un exemple unique en Europe.         

    Terminé trente ans avant la Révolution, après une quinzaine d'année de travaux, cet ensemble Château/Jardins est l'une des plus belles illustrations de la pensée de Talleyrand :

     Qui n’a pas vécu dans les années voisines de 1789 ne sait pas ce que c'est que la douceur de vivre...

       http://www.chateau-merville.com/

     

     

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    1800 : Bonaparte, Premier consul, reçoit Cadoudal et une délégation royaliste aux Tuileries

     

    De Jean Sévillia (Le Figaro magazine, 3 octobre 2014, page 72) :

    "...Le 5 mars 1800, une délégation comprenant le général de Bourmont, le comte de Châtillon, le chevalier de La Haye-Saint-Hilaire et Georges (Cadoudal, ndlr) est reçue aux Tuileries. En fin de journée, Bonaparte écrit à Brune : "J'ai vu, ce matin, Georges; il m'a paru un gros Breton dont peut-être il sera possible de tirer parti pour les intérêts mêmes de la patrie."

    "Un gros Breton." L'expression est méprisante. Face à des interlocuteurs qui étaient tous nobles, à l'exception de Georges, le Premier consul s'est rappelé qu'il était le fils de Charles de Buonaparte. Il en a joué dans son opération de séduction des royalistes, marquant la différence avec Cadoudal, le fils de paysans, au risque de le braquer.

    À une date inconnue, peut-être le 29 mars 1800, une seconde rencontre a lieu aux Tuileries entre Bonaparte et Cadoudal. Il s'agit cette fois d'un entretien particulier. L'entretien durera une demi-heure. Que se sont dit les deux hommes ? La rencontre du petit Corse et du colosse Breton excite l'imagination. Ce n'est pas un hasard si Alexandre Dumas, dans Les Compagnons de Jéhu (1857), a tenté de reconstituer la scène.  Dans les faits, on n'en sait que ce qu'ont raconté, après coup, des mémorialistes qui n'ont pas assisté à l'échange historique. Bourrienne, dans ses Mémoires, évoque des éclats de voix, Georges marchant de long en large, le Premier consul tentant vainement de le séduire en lui offrant un commandement dans les armées républicaines, et prenant congé de lui en ces termes : "Vous voyez mal les choses et vous avez tort de ne vouloir entendre aucun arrangement. Mais si vous persistez à retourner dans votre pays, vous irez aussi librement que vous êtes venu à Paris." Cadoudal parti, Bonaparte aurait ajouté ce commentaire : "L'exagération de ses principes prend sa source dans de nobles sentiments qui doivent lui donner beaucoup d'influence sur les siens. Il faudra pourtant en finir."

    Une autre version a été recueillie par Las Cases auprès de Napoléon lui-même : "Georges eut son tour. L'Empereur dit qu'il tâta toutes les fibres, parcourut toutes les cordes; ce fut en vain : le clavier fut épuisé sans produire aucune vibration. Il le trouva constamment insensible à tout sentiment vraiment élevé. Georges ne se montra que froidement avide de pouvoir; il en demeurait toujours à vouloir commander ses cantons. Le Premier consul, après avoir épuisé toute conciliation, prit le langage du premier magistrat. Il le congédia en lui recommandant d'aller vivre tranquille et soumis, et de ne pas se méprendre, surtout, sur la nature de la démarche qu'il venait de faire à cet instant (lui offrir un commandement ?), de ne pas attribuer à la faiblesse ce qui n'était que le résultat de sa modération et de sa grande force; qu'il se dît bien, et répétât à tous les siens, que tant que le Premier consul tiendrait les rênes de l'autorité il n'y aurait ni chance ni salut pour quiconque oserait conspirer."

    Quant à l'état d'esprit de Cadoudal au sortir de son entrevue avec Bonaparte, nous en savons ce qu'en rapporte son ami Hyde de Neuville, à qui le chouan  se serait confié au sortir des Tuileries : "Quelle envie j'avais d'étouffer ce petit homme entre mes deux bras !

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      Georges Cadoudal, par Joseph Ducreux, Musée des Beaux-Arts d'Orléans

    Napoléon fera finalement guillotiner Cadoudal, et onze de ses compagnons, le 25 juin 1804 : voir l'Éphéméride du 25 juin...

     

     

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    1893 : Mort d'Hippoyte Taine

     

    Hippolyte_Taine_with_cat.jpghttp://www.academie-francaise.fr/les-immortels/hippolyte-taine

     

    Voici quelques extraits fort intéressants d'une sorte de présentation de Taine, écrite par Jean Bourdeau, dans Les maîtres de la pensée contemporaine : 

                
    "En 1819, ayant vingt et un ans, j’étais électeur et fort embarrassé." Ne sachant pour qui voter, Taine nous dit dans sa préface qu’il prit cette immense détour, qu’il a dû faire cet effort considérable de travailler vingt ans dans les archives et d’écrire dix volumes, pour apprendre ce dont le dernier des politiciens de village croit posséder la science infuse. Voter semble à nombre de gens la fonction la plus simple, et ils ne verraient là qu’un excès de scrupule : autant vaudrait dire que pour digérer il est indispensable de connaître l’anatomie et la physiologie de l’estomac. Mais combien dans cette ignorance suivent une mauvaise hygiène ! Nous savons quel est le régime qui nous agrée, mais non celui qui nous convient. Nous ne l’apprenons qu’à nos dépens. Et assez de fois, depuis un demi-siècle, le suffrage universel s’est pris et dépris, engoué et dégoûté des partis et des hommes : ses erreurs nous ont coûté cher.

    "La forme sociale et politique dans laquelle un peuple peut entrer et rester n’est pas livrée à son arbitraire, mais déterminée par son caractère et son passé... Dix millions d’ignorants ne font pas un savoir. Un peuple consulté peut, à la rigueur, dire la forme de gouvernement qui lui plaît, niais non celle dont il a besoin ; il ne le saura qu’à l’usage."

    C’est dans le goût des théories abstraites, dans notre rationalisme, dans notre absence de sens historique et de sens pratique, que Taine signale le vice radical de l’esprit français, qu’il a si merveilleusement analysé sous le nom d’esprit classique, esprit singulièrement dangereux, si on l’applique au gouvernement des sociétés, non plus aux idées, mais à la chair vivante. La Révolution a été avant tout une erreur de psychologie. Ses précurseurs et ses théoriciens considéraient l’homme naturel comme un être essentiellement raisonnable et bon, accidentellement dépravé par une organisation sociale défectueuse, qu’il suffirait de détruire de fond en comble pour ramener la paix idyllique de l’âge d’or. L’expérience a été faite, et à peine les chaînes de l’ordre légal tombaient-elles avec fracas, que l’homme bon et raisonnable nous est apparu sous les traits d’un sauvage hideux et féroce : "Tout est philanthropie dans les mots, tout est violence dans les actes et désordre dans les choses."

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     Rousseau : "L'homme est naturellement bon, et c'est la société qui le déprave..."
     
     

    On a reproché à Taine d’avoir représenté de préférence les émeutes et les jacqueries, dans toutes ces pages d’où s’élève comme une buée de sang, d'admirables eaux-fortes, que l’on parcourt avec le même frisson que Les Désastres de la guerre d’un Goya. Schérer, M. Challemel-Lacour, s’émerveillent de cette découverte, que la Révolution ne s’est pas faite à l’eau de rose. Du moins, comme on l’a dit, le résultat de cette érudition microscopique, qui met en lumière le rôle des petits dans la vie sociale, rôle aussi important que dans la nature, devrait être de préserver de la légende cette grande époque, de l’affranchir de la superstition et du fanatisme.

    Taine suit à travers la Révolution la marche éternellement monotone que la nature humaine imprime aux troubles civils. C’est un mécontentement populaire, exploité par des énergumènes, puis par des ambitieux qui, au nom des idées les plus généreuses, font la conquête du pouvoir et déplacent les abus à leur profit. Voilà l’histoire de la secte jacobine. "Le dogme qui proclame la souveraineté du peuple aboutit en fait à la dictature de quelques-uns." Les Jacobins deviennent, au nom de l’égalité, une nouvelle aristocratie. On en retrouve parmi les grands dignitaires de l’empire, d’autres fondent des dynasties républicaines.

    Des réformes étaient urgentes, on entreprenait de les accomplir, lorsque le soulèvement populaire est venu les entraver. Du bilan de la Révolution, il ressort que les gains n’ont pas compensé les pertes. Ceux-là même au profit desquels les Jacobins prétendaient tout bouleverser ont été les premiers à pâtir. Combien périrent sur les champs de bataille de l’Europe ! L’effort de Taine est d’ébranler ce préjugé infiniment redoutable, que le progrès politique et social n’a été réalisé dans le passé et ne pourra l’être dans l’avenir que par la violence.

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     "Le dogme qui proclame la souveraineté du peuple aboutit en fait à la dictature de quelques-uns." 

               

    L’histoire des Origines de la France contemporaine paraît écrite sous l’influence d’une philosophie purement pessimiste, et bien des pages justifieraient en apparence cette opinion. Taine a de la nature humaine, de ses folies et de ses dangers, de sa méchanceté surtout, une conception tragique ou sombre, qui dépasse parfois en force et en éloquence celle d’un Swift, et qui contraste étrangement avec la douce quiétude, l’ironie souriante qui éclaire l’œuvre de Renan. "Que l’homme est bon, Messieurs !"

    Taine est aux antipodes de l’optimisme humanitaire de Condorcet et de Rousseau. Vous admirez le silence, la paix de la nature : si vous aviez seulement la vue assez pénétrante, vous n’y verriez qu’un carnage et qu’un charnier ; si votre ouïe était assez fine, vous entendriez surgir un gémissement éternel, plus douloureux que celui qui monte de l’enfer de Dante : "La condition naturelle d’un homme, comme d’un animal, c’est d’être assommé ou de mourir de faim."

    L’homme par sa structure est une bête très voisine du singe, un carnassier. Il est mauvais, il est égoïste et à moitié fou. La santé de l’esprit, comme celle des organes, n’est qu’une réussite heureuse et un bel accident. Dans la conduite de l’homme et de l’humanité, l’influence de la raison est intime, sauf sur quelques froides et lucides intelligences. Au vice de l’intelligence se joint d’ordinaire le vice du cœur 

  • Éphémérides du mois d'avril : Tables des Matières

     

    1157421302.jpg: 1328 : Avènement de Philippe VI. 1565 : les premiers "poissons d'avril". 1753 : Naissance de Joseph de Maistre. 1755 : Naissance de Brillat-Savarin. 1834 : Naissance de François-René de La Tour du Pin. 1921 : Adrienne Bolland réalise la première traversée des Andes en avion... 1933 : Naissance de Claude Cohen-Tannoudji. 1950 : Dans L'Épuration et le délit d'opinion, Marcel Aymé explique son refus de la Légion d'Honneur... 2017 : Ouverture au public des Jardins XVIIIème de Chambord intégralement reconstitués.

    2 : 1715 : Aux origines du Haras du Pin... 1750 : Naissance de Marie-Étienne Nitot. 1791 : Mort de Mirabeau. 1810 : Napoléon épouse Marie-Louise d'Autriche. 1841 : Naissance de Clément Ader. 1915 : Création de la Croix de Guerre.

    : 1367 : Du Guesclin prisonnier du Prince noir. 1369 : Apparition du Tir sportif. 1559 : Traité de Cateau-Cambrésis. 1591 : Naissance d'Yves Nicolazic. 1711 : Découverte de l'île de Clipperton. 1987 : Cérémonie d'ouverture du Millénaire Capétien... 1994 : Mort du Professeur Jérôme Lejeune. 2007 : Nouveau record de vitesse pour le TGV. 2017 : Découverte d'une "petite Pompéi viennoise".

    : 188 : Naissance de Caracalla. 1323 : Arrivée en France de Venceslas de Luxembourg. 1609 : Mort de Jules-Charles de l'Écluse. 1715 : Pose de la première pierre de l'Hôtel de Caumont, à Aix-en-Provence... 1791 : Le Panthéon transformé en Temple civique. 1807 : Mort de Lefrançois de Lalande. 1826 : Naissance de Zénobe Gramme. 1839 : Cherbourg, seule ville de France à posséder une "Rue Louis XVI"... 1856 : Création de L'Oeuvre d'Orient... 1896 : Aux origines du cinéma parlant : le graphophonoscope. 1931 : Mort d'André Michelin.

    : 1254 : Guillaume de Rubrouck, premier occidental à entrer dans Karakorum. 1419 : Vincent Ferrier meurt à Vannes... 1612 : Début des trois journées de fête pour l'inauguration de la Place Royale. 1673 : Mort de François Caron. 1693 : Louis XIV crée l'Ordre royal et militaire de Saint Louis. 1732 : Naissance de Fragonard. 1794 : Danton guillotiné. 1725 : Naissance de Pascal Paoli. 1820 : Naissance de Nadar. 1822 : Mort de Le Play. 2016 : Paris inaugure la Canopée du Forum des Halles...

    : 1199 : Richard Coeur de Lion est tué au siège de Châlus. 1768 : Bougainville débarque à Tahiti. 1804 : Mort de Pichegru. 1814 : Abdication de Napoléon. 1896 : Premiers Jeux Olympiques modernes (suivis par Charles Maurras). 1943 : Parution du Petit Prince. 2010 : Première en France et dans le monde, pour un objet d'histoire naturelle: une fluorite du Mont Blanc est acquise par le Muséum d'Histoire naturelle.

    : 451 : Metz incendiée par Attila. 1699 : Lettres Patentes pour l'édification de la Place Vendôme. 1719 : Mort de Jean-Baptiste de La Salle. 1780 : Inauguration du Grand Théâtre de Bordeaux. 1795 : Adoption du Système métrique. 1823 : Début de l'expédition d'Espagne (les "100.000 fils de Saint Louis"). 1930 : Saint Exupéry Chevalier de la Légion d'Honneur.

    8 : 819 : Louis le Pieux signe la Charte de fondation de l'Abbaye de Conques. 1271 : Baybars, Sultan des Mameluks, s'empare du Krak des Chevaliers. 1364 : Jean II le Bon, second roi de France à mourir à l'étranger. 1431 : Date de naissance possible de François Villon. 1632 : De Versailles à... Versailles : Louis XIII achète la seigneurie de Versailles à Jean-Paul de Gondi. 1820 : Olivier Voutier assiste à la découverte de la Vénus de Milo...

    9 : 1533 : Mort de Rabelais. 1682 : Robert Cavelier de la Salle prend possession de la Louisiane. 1815 : Naissance d'Alphonse Beau de Rochas. 1821 : Naissance de Baudelaire. 1860 : Scott de Martinville réalise le premier enregistrement du monde. 1914 : Léon Bloy dénonce la chienlit... 1968 : Premier lancement à Kourou.

    10 : 1028 : Mort de Fulbert de Chartres. 1677 : Début de la bataille de Cassel... 1707 : Naissance de Michel Corrette. 1916 : Ordre mythique du général Pétain à Verdun : "On les aura !...".

    11 : Évocation : Quand Massalia, la plus ancienne ville de France, rayonnait sur toute la Gaule et, préparant la voie à Rome, inventait avec les Celtes, les bases de ce qui deviendrait, un  jour, la France... 1975 : Bernard Pivot reçoit Soljénitsyne dans  Apostrophes...

    12 : 1229 : Fin de la Croisade des Albigeois. 1704 : Mort de Bossuet. 1912 : Mort d'Étienne Duchesne. 1927 : Le château de Villandry et ses Jardins inscrits aux Monuments Historiques.

    13 : 1598 : Henri IV signe l'Édit de Nantes. 1696 : Mort de La Fontaine. 1836 : Mort de Sol de Grisolles. 1895 : Découverte du Trésor de Boscoreale.

    14 : 1136 : Aux origines de l'Abbaye du Thoronet... 1711 : Mort du Grand Dauphin. 1802 : Parution du Génie du Christianisme. 1883 : Création de Lakmé. 1900 : Inauguration de l'Exposition Universelle de Paris. 1922 : Naissance de Georges Fouet, principal "fouilleur" de la Villa gallo-romaine de Montmaurin. 1931 : Première émission de télévision publique. 2009 : Mort de Maurice Druon.

    15 : 1591 : Aux origines du Régiment de Flandre... 1600 : Henri IV homologue la création de la première Chambre de commerce de France, à Marseille. 1808 : Mort d'Hubert Robert. 1719 : Mort de Madame de Maintenon. 1863 : Champoiseau découvre La Victoire de Samothrace. 1874 : Naissance d'Henri Deneux, sauveteur-reconstructeur de la Cathédrale Notre-Dame de Reims. 1874 : Naissance de l'Impressionnisme. 1912 : Roger-Marie Bricoux, violoncelliste de l'Orchestre du Titanic périt dans le naufrage... 2019 : Notre-Dame de Paris est en feu !...

    16 : 1148 : Mort d'Alphonse Jourdain, Comte de Toulouse, fondateur de Montauban... 1646 : Naissance de Jules Hardouin-Mansart. 1656 : Création du Régiment d'Alsace : aux origines des régiments royaux étrangers... 1715 : Mort d'Alexandre-Jean Oppenordt. 1755 : Naissance de Madame Vigée-Lebrun. 1788 : Mort de Buffon. 1844 : Naissance d'Anatole France. 1879 : Mort de Bernadette Soubirous. 1917 : Offensive du Chemin des Dames. 1955 : Jacques Perret invente le mot Ordinateur.

    17 : 1524 : Verazzano découvre, pour François Premier, la baie où s'élèvera New-York. 1666 : Premières Grandes Eaux à Versailles. 1696 : Mort de la marquise de Sévigné. 1942 : Mort de Jean Perrin. 1986 : Mort de Marcel Dassault. 2007 : Lancement du chantier de l'EPR de Flamanville. 2010 : Première édition des Grands Jeux romains, à Nîmes...

    18 : 1601 : Début de la reconstruction de la Cathédrale Sainte-Croix d'Orléans. 1619 : Publication des Voyages de Champlain. 1802 : Premier Te Deum à Notre-Dame de Paris depuis la fermeture de la cathédrale par la Révolution. 1855 : Classification officielle des Vins de Bordeaux. 1878 : Mort d'Eugène Belgrand. 1951 : Traité de Paris instituant la CECA. 1974 : Mort de Marcel Pagnol. 2012 : Création du Parc national des Calanques.

    19 : 49 avant J-C : Jules César entreprend le siège de Massalia... 1054 : Mort de Saint Léon IX. 1164 : Le pape Alexandre III consacre l'autel de Saint Pierre et Saint Paul de la Cathédrale de Sens. 1314 : Épilogue du scandale dit "de la Tour de Nesle"... 1614 : Louis XIII charge Marie de lotir l'Île Saint-Louis... 1906 : Mort accidentelle de Pierre Curie. 1934 : Sortie de la Traction avant Citroën. 1896 : Premier Paris-Roubaix. 2000 : L'expertise ADN révèle que l'enfant mort le 8 juin 1795 dans la prison du Temple est bien Louis XVII, fils de Louis XVI et de Marie-Antoinette.

    20 : 1120 : Mort de Géraud de Salles. 1251 : Dédicace de la Cathédrale Saint Maurice de Vienne. 1868 : Naissance de Charles Maurras.

    21 : 1581 : Création de la Commune de Martigues. 1671 : Naissance de John Law de Lauriston. 1699 : Mort de Racine. 1745 : Jacques Daviel, chirurgien de peste, réussit la première opération mondiale de la cataracte, à Marseille. 1770 : Marie-Antoinette quitte Vienne, pour aller épouser le futur Louis XVI... 1899 : Naissance de Paul-Joseph Angoulvent, aux origines de la Collection Que sais-je ?... 1918 : L'avion du "Baron rouge" est abattu au-dessus de la Somme... 

    22 : 1370 : Pose de la première pierre de la Bastille. 1769 : Louis XV instaure le "point zéro" des routes de France... 1794 : Malesherbes guillotiné. 1824 : Naissance de Théodore Vacquer, pionnier de l'archéologie parisienne... 1826 : Jules Dumont d'Urville entame son second tour du monde. 1828 : La ville d'Odessa inaugure la statue de son "Duc en or"... 1853 : Naissance de Bertillon. 1915 : Premier emploi des gaz asphyxiants par les Allemands durant la Première Guerre mondiale. 1998 : Mort de Régine Pernoud.

    23 : Vers 305 : Martyre de Saint Georges. 1480 : Consécration de la Cathédrale Sainte Cécile d'Albi. 1671 : Suicide de Vatel. 1810 : Naissance d'Eugène Belgrand. 1833 : Frédéric Ozanam fonde les Conférences de Saint Vincent de Paul. 1889 : Mort de Barbey d'Aurevilly. 1918 : Naissance de Maurice Druon. 1932 : Inauguration du Parc des Princes.

    24 : 1558 : Marie Stuart épouse François II. 1254 : Saint Louis quitte la Terre Sainte pour rentrer en France. 1581 : Naissance du futur Saint Vincent de Paul. 1617 : Assassinat de Concino Concini. 2002 : Les conséquences économiques et politiques de la paix, Bainville contre Keynes...

    25 : 1214 : Naissance du futur Louis IX (Saint Louis). 1507 : Le mot Amérique est employé pour la première fois à Saint Dié. 1566 : Mort de Louise Labé. 1792 : Première exécution au moyen de la Guillotine. 1927 : Inauguration du Tunnel-canal du Rove, le plus long du monde... 2015 : Ouverture au public de la réplique exacte de la Grotte Chauvet.

    26 : 1248 : Consécration de la Sainte Chapelle. 1842 : Le contre-amiral Du Petit-Thouars prend possession des Îles Marquises.

    27 : 1404 : Mort de Philippe II le Hardi, duc de Bourgogne. 1656 : Aux origines de La Pitié-Salpêtrière... 1702 : Mort de Jean Bart. 1777 : Charles-Axel Guillaumot est nommé Directeur de l'Inspection des carrières de Paris. 1906 : Naissance de Xavier de Langlais. 1946 : Création de l'Insee. 2005 : Premier vol de l'Airbus A 330.

    28 : Évocation : Quand Louis XIV a fait de Versailles un triple poème : humaniste, politique et chrétien.

    29 68 : Aux origines de Saint Tropez, et de sa Bravade... 1429 : Jeanne d'Arc brise le siège d'Orléans. 1545 : Reconstruction de Vitry-en-Perthois. 1624 : Richelieu devient ministre. 1709 : La Provence sauvée de la faim par Jacques Cassard... 1792 : Destruction du Couvent des Récollets, à Marseille. 1899 : Camille Jenatzy, au volant de La Jamais contente, premier homme à dépasser les 100 km/h. Béatification de Pierre-Adrien Toulorge.

    30 : 1331 : Naissance de Gaston Phoebus. 1524 : Mort de Bayard. 1755 : Mort de Jean-Baptiste Oudry. 1803 : Bonaparte vend la Louisiane aux États-Unis. 1863 : Camerone !. 1876 : La statue de la basilique Notre-Dame d'Afrique d'Alger est couronnée "Reine d'Afrique".

     

    Et pour les Éphémérides des mois de Mai et de Juin :

    Éphémérides du mois de Mai...

    Éphémérides du mois de Juin...

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  • Éphéméride du 2 avril

    1841 : Naissance de Clément Ader (ici, l'Aéroplane de Clément Ader, dit Avion III, 1897, Musée des Arts et Métiers)
     
     
     
     
     
    1715 : Aux origines du Haras du Pin 
     

    Dès 1665, Colbert et Louis XIV créèrent l’Administration des Haras, afin d’y élever des étalons et de pouvoir travailler à l’amélioration des races chevalines.

    En 1714, la région de l'actuel Haras fut retenue pour la qualité de ses pâturages et les facilités d’approvisionnement en eau.

    Le 2 avril 1715, on procéda au déménagement de l’ancien Haras royal de Saint-Léger vers le Buisson d'Exmes. Enfin, le domaine du Pin fut acheté à Louis de Bechameil.

    Les bâtiments actuels (écuries et château) furent construits sous le règne de Louis XV, entre 1715 et 1730, par Pierre Le Mousseux, sur des plans de Robert de Cotte, le parc ayant été imaginé par Le Nôtre, qui y montra une fois de plus ses dons dans la création des jardins à la françaises

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    C'est Jean de la Varende qui a parfaitement nommé cette merveille, qui s'étend sur 1.000 hectares : "le Versailles du cheval"  

    http://www.haras-national-du-pin.com/ 

     

    Georges-Louis Leclerc, comte de Buffon, a parlé admirablement du cheval :
     
    "La plus noble conquête que l'homme ait jamais faite est celle de ce fier et fougueux animal, qui partage avec lui les fatigues de la guerre et la gloire des combats; aussi intrépide que son maître, le cheval voit le péril et l'affronte; il se fait au bruit des armes, il l'aime, il le cherche et s'anime de la même ardeur: il partage aussi ses plaisirs; à la chasse, aux tournois, à la course, il brille, il étincelle. Mais docile autant que courageux, il ne se laisse point emporter à son feu; il sait réprimer ses mouvements. Non seulement il fléchit sous la main de celui qui le guide, mais il semble consulter ses désirs, et, obéissant toujours aux impressions qu'il en reçoit, il se précipite, se modère ou s'arrête : c'est une créature qui renonce à son être pour n'exister que par la volonté d'un autre, qui sait même la prévenir; qui par la promptitude et la précision de ses mouvements, l'exprime et l'exécute; qui sent autant qu'on le désire, et se rend autant qu'on veut; qui, se livrant sans réserve, ne se refuse à rien, sert de toutes ses forces, s'excède, et même meurt pour obéir..."

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    Le cheval tient une place éminente dans la culture et la civilisation française : en plus de celle-ci, deux autres de nos Éphémérides lui rendent l'hommage qu'il mérite : l'Éphéméride du 3 juin (sur l'ouverture du Musée du Cheval à Chantilly) et l'Éphéméride du 20 juin (première présentation au public du Cadre noir). 
     
     

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    1750 : Naissance de Marie-Étienne Nitot

     

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    http://www.chaumet.fr/

    Joaillier de Marie-Antoinette, c'est en 1780 que Marie-Étienne Nitot fonda la Maison Chaumet, Place Louis le Grand (aujourd'hui, Place Vendôme) à Paris...

     

     

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    1791 : Mort de Mirabeau  

          

    1. Le point de vue d'un témoin, Chateaubriand :

    "Le fond des sentiments de Mirabeau était monarchique; il a prononcé ces belles paroles: "J'ai voulu guérir les Français de la superstition de la monarchie et y substituer son culte."

    Dans une lettre destinée à être mise sous les yeux de Louis XVI, il écrivait : "Je ne voudrais pas avoir travaillé seulement à une vaste destruction." C'est cependant ce qui lui est arrivé : le ciel, pour nous punir de nos talents mal employés, nous donne le repentir de nos succès." 

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    2. Ensuite, le point de vue de Pierre Gaxotte, qui écrit ces lignes remarquables dans un ouvrage qui ne l'est pas moins, La Révolution française : 

    Mirabeau Gaxotte.pdf        

       

    3. Enfin l'opinion de Jacques de Saint Victor (extrait de son article sur Mirabeau, le démocrate Royaliste) :

    "Jaurès ou Nietzsche ont parlé d'un rendez-vous manqué avec l'histoire. Mirabeau appartient aux rares très grands hommes politiques de notre panthéon national. Il a compris la France comme un Richelieu, un Bonaparte ou un de Gaulle. Mais les circonstances politiques et la santé lui manqueront pour éviter le terrible dérapage d'une révolution qu'il avait en partie voulue et dirigée.
    Mort trop tôt, en 1791, c'est en effet un "grand destin manqué" que celui de ce grand orateur oublié qui a tenté de nous prémunir à la fois contre nos passions hexagonales et contre une Europe des rois qui se montrait encore moins favorable à la France que celle de Bruxelles.
    Alors même que les révolutionnaires s'en prenaient avec aveuglement au pouvoir exécutif, Mirabeau leur demandait "si, parce que le feu peut brûler, nous devons nous priver de sa chaleur". Tout Mirabeau est dans cette finesse de jugement qui le fera successivement passer de la critique des abus de l'Ancien Régime à la défense d'une monarchie nécessaire au maintien même de la cohésion publique.
    Au fond, Mirabeau est l'ennemi des radicaux.
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    Honoré-Gabriel Riqueti, comte de Mirabeau 
     
     
    Pour Mirabeau, la démocratie royale est l'inverse du projet républicain qui, selon lui, exposerait "l'État aux factions civiles".
    Comme l'a fort bien vu Jean Jaurès, Mirabeau voudrait que le roi se mette au service de la révolution : c'est à "cette synthèse de la démocratie et de la royauté, à cette instauration d'une démocratie royale que Mirabeau… voua tout son labeur, qui était immense, et son génie".
    Il est intéressant de s’arrêter sur son projet de 1790, tel qu'il figure dans ses fameuses Notes à la cour, visant à rétablir l'autorité royale. Le lion d'Aix y associe les esprits les plus profonds de la Constituante, quelques révolutionnaires, dont Barnave (ci dessous), mais aussi des députés de droite, comme Cazalès, car Mirabeau sait que, même dans le camp des adversaires de la révolution, il se trouve quelques amis de la liberté, blessés par les exactions commises depuis l'été 1789.
    Ce plan représente pour lui la "dernière planche de salut". Il n'aura pas le temps de le réaliser. Emporté par sa vie d'excès et de labeur, il meurt en avril 1791, quelques mois avant l’évasion de Varennes.
    La révolution s'accélère.
    On sait que son corps sera alors placé au Panthéon puis retiré lorsqu'on découvrira dans l'armoire de fer sa correspondance secrète avec la cour. Pourtant, comme le dit Chateaubriand, même s'il a fini dans la fosse commune, à l'image de sa vie tourmentée, "il lui est resté l'odeur du Panthéon et non de l'égout".
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    1810 : Napoléon épouse Marie Louise d'Autriche

             

    Comble de la dérision : Napoléon se faisait déjà appeler Sire, et s'était sacré lui-même empereur en présence du Pape, dans la cathédrale de Notre-Dame de Paris !...

    Et voilà que, comme Louis XVI - concrétisant par son mariage avec Marie-Antoinette le "renversement des alliances" voulu par Louis XV - il épouse une princesse autrichienne, dix sept ans après que la révolution - faisant preuve d'une xénophobie sans limite !... - ait assassiné "l'autrichienne" !...

    Certes, les réalités sont politiques et non idéologiques, mais comme on le chante dans La fille de Madame Ango : "C'était pas la peine, c'était pas la peine, non pas la peine, assurément, de changer de gouvernement !..."
     
    Ou : quand l'héritier, le continuateur et le sabre de la République et de la Révolution désavoue, en leur donnant tort, cette même République et cette même Révolution; et donne raison à Louis XV, à son renversement des alliances, à la politique extérieure de la Royauté française !...

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    Dans le salon carré du Louvre, transformé pour l'occasion en chapelle temporaire, le 2 avril 1810
     
     
     
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    1841 : Naissance de Clément Ader
     
     
    Plus que pionnier de l'aviation, Clément Ader peut être considéré comme le père de l'avion (le mot même ayant été formé par lui...) : après avoir obtenu son diplôme d'ingénieur en 1861, il entra - dans les années 1870 - dans l’administration des Ponts et Chaussées.
     
    Il construisit à ses frais un ballon fonctionnant sur le principe des aérostats. Après avoir quitté l’administration en 1876, Clément Ader se mit à construire des engins volants à propulsion mécanique.
     
    Mais ce fut un inventeur fécond également dans bien d'autres domaines : les chenilles de chars, la transmission stéréophonique (ou théâtrophone), l’aéroglisseur, le moteur V8

    Entre 1882 et 1889, il fabriqua un engin qu'il appela "avion", muni d’un moteur à vapeur de 20 chevaux, d’une envergure de 14 mètres et baptisé Éole. Le 9 octobre 1890, dans le parc du château d’Armainvilliers (appartenant au banquier Pereire, à Gretz) et sur une piste longue de 200 mètres, Clément Ader se souleva, à bord d’Éole, d’une vingtaine de centimètres et parcourut une distance de 49 mètres : ce fut le premier décollage de l’histoire de l’aviation.

    Pour réussir son exploit, Ader avait observé longuement des roussettes des Indes (une espèce de chauve-souris, d’environ 1,30 m d’envergure, planant plus qu’elles ne volent) qu’il avait étudiées dans une volière construite dans son jardin à Paris; il s'inspira de leurs ailes pour la conception de l’Éole...

  • Éphéméride du 6 avril

    1943 : Parution du "Petit Prince"

     

     

     

    1199 : Richard Coeur de Lion est tué au siège de Châlus 

     

    Bien conseillé par le sage et avisé Suger, qui "arrangea" ce mariage, le roi Louis VII (plus tard, père de Philippe Auguste) épousa Aliénor d'Aquitaine, alors qu'elle n'avait que quinze ans. Sans guerre et sans dépense, le roi agrandissait ainsi le royaume de la Guyenne, de la Gascogne, de la Saintonge, du Limousin, du Périgord, de l'Angoumois, de la Marche et du Poitou !

    Mais la reine avait un très mauvais caractère et, surtout - la chose est avérée - était très volage : tant que Suger vécut, le couple royal résista malgré tout, mais, Suger disparu, Louis VII fit annuler son mariage en 1152, au concile de Beaugency, pour cause d'infidélité(s).

    Un mois et demi après, Aliénor se remariait avec Henri Plantagenêt, comte d'Anjou et duc de Normandie, qui devint roi d'Angleterre deux ans plus tard. Le nouveau couple fut aussi "malheureux" que le premier, mais il eut deux enfants mâles : Richard Cœur de Lion (roi d'Angleterre à la mort de son père, en 1189), preux chevalier mais piètre politique, et son cadet Jean sans Terre, lui ni preux ni politique, et qui devint roi d'Angleterre à la mort de son frère.

    Ce fut la tâche de Philippe Auguste, fils de Louis VII et de sa troisième épouse, Adèle de Champagne, que de "réparer" les conséquences désastreuses de l'annulation du magnifique "mariage aquitain" de son père, voulu et "arrangé" par le grand Suger. 

    Il y parvint au-delà de toute espérance, puisqu'il devait quadrupler le territoire national, aucun roi n'ayant agrandi le pays comme lui : cette brillante énergie mérita d'être regardée par les historiens comme une sorte de première Guerre de Cent ans... 

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    Le château de Châlus, d'où fut tirée la flèche qui tua le roi Richard 

    www.richardcoeurdelion.fr/  
    Et, dans notre album L'aventure France racontée par les cartes, voir les deux photos Aliénor d'Aquitaine et "La puissance des Plantagenêts" 

     

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    1768 : Bougainville débarque à Tahiti

     

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    Parti de Brest en 1766, à la tête d'une mission diplomatique et scientifique, il prend possession de l'île au nom du roi Louis XV.           

    On sait que les voyages maritimes, autrefois, étaient le plus souvent bien loin d'être des parties de plaisir. Il n'en demeure pas moins que, parfois, et en l'occurrence pour l'équipage de Bougainville, il semble qu'il ait pu y avoir d'assez surprenants - et non moins agréables - intermèdes.

    Bougainville a lui-même raconté son arrivée à Tahiti :

    "...À mesure que nous avions approché la terre, les insulaires avaient environné les navires. L'affluence des pirogues fut si grande autour des vaisseaux, que nous eûmes beaucoup de peine à nous amarrer au milieu de la foule et du bruit. Tous venaient en criant tayo, qui veut dire ami, et en nous donnant mille témoignages d'amitié; tous demandaient des clous et des pendants d'oreilles. Les pirogues étaient remplies de femmes qui ne le cèdent pas, pour l'agrément de la figure, au plus grand nombre des Européennes et qui, pour la beauté du corps, pourraient le disputer à toutes avec avantage.

    La plupart de ces nymphes étaient nues... Je le demande : comment retenir au travail, au milieu d'un spectacle pareil, quatre cents Français, jeunes, marins, et qui depuis six mois n'avaient point vu de femmes ? Malgré toutes les précautions que nous pûmes prendre, il entra à bord une jeune fille, qui vint sur le gaillard d'arrière se placer à une des écoutilles qui sont au-dessus du cabestan; cette écoutille était ouverte pour donner de l'air à ceux qui viraient. La jeune fille laissa tomber négligemment un pagne qui la couvrait, et parut aux yeux de tous telle que Vénus se fit voir au berger phrygien : elle en avait la forme céleste. Matelots et soldats s'empressaient pour parvenir à l'écoutille, et jamais cabestan ne fut viré avec une pareille activité..." (Louis-Antoine de Bougainville, Voyage autour du monde par la frégate du Roi La Boudeuse et la flûte L'Étoile, 1771).

     

    C'est cet ouvrage qui servira de support au fameux Supplément au voyage de Bougainville de Denis Diderot, rédigé en 1772.

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    Dans notre Album L'aventure France racontée par les cartes....  voir la photo "La Polynésie française à l'échelle de l'Europe", les précédentes et suivantes...
     
     
     
     
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    1804 : Mort de Jean-Charles Pichegru
     
     
    Napoléon a dit de lui : "Comme Général, Pichegru était un homme d’un talent peu ordinaire".

    De fait, dans l'imagerie populaire, il restera avant tout comme celui qui a réalisé une opération proprement inimaginable : capturer une flotte entière, par une charge de cavalerie ! Il faut dire que la flotte en question était prise dans les glaces, la plupart des canons pointés en hauteur, les bateaux ayant été figés de biais, et ne pouvant donc pas tirer sur leurs assaillants. Il n'empêche, la chose reste unique dans les annales...

    Mais Pichegru représente aussi autre chose : dans cette période où, en réalité, rien n'était écrit d'avance (le fameux sens de l'Histoire, dont on nous aura tant rebattu les oreilles, n'existe pas...), Pichegru montre bien comment tout aurait pu être différent, et comment un très grand nombre de protagonistes de la Révolution auraient très bien pu changer de camp : Danton lui-même n'a jamais fait mystère du fait que, s'il ne servait pas la Cour et Louis XVI c'est, tout simplement, parce que celui-ci ne lui offrait pas assez d'argent...

    Quoi qu'il en soit, valeureux soldat et très brillant général, Pichegru, comme tant d'autres, aurait pu... Avec lui, ou avec d'autres, les choses auraient pu prendre une autre tournure... Il ne s'agit pas de cultiver de vains regrets mais, tout simplement, de le savoir, et de ne pas être dupe des boniments et des images d'Epinal d'une histoire officielle prétendant que la Révolution était inéluctable, et inscrite dans l'ordre des choses... 

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    De l’Encyclopedia universalis :

    Fils d'un cultivateur du pays d'Arbois, Pichegru parvient très jeune à devenir répétiteur de mathématiques à Brienne; il s'engage comme soldat en 1780... et fait la Guerre d'Amérique. Sergent-major en 1789, il milite avec ardeur au club des Jacobins de Besançon et devient lieutenant-colonel d'un bataillon de volontaires. La rapidité de ses promotions est alors foudroyante; en octobre 1793, il commande en chef l'armée du Rhin. Il est subordonné à Hoche (ce qu'il supporte mal) pour la délivrance de l'Alsace; au printemps de 1794, soutenu par la faveur de Saint-Just, il commande l'armée du Nord, conjugue ses actions avec Jourdan pour achever la conquête de la Belgique et, en janvier 1795, s'empare de toute la Hollande. Pichegru apparaît alors comme l'un des plus glorieux et des plus sûrs entre les chefs "sans-culottes" des armées de la République.

    De passage à Paris en avril 1795, il reçoit pleins pouvoirs de la Convention pour mater l'insurrection populaire de germinal an III. Est-ce alors que, premier général révolutionnaire appelé à trancher de l'épée les nœuds de la politique, il entrevoit à son ambition de nouvelles perspectives ? À peine nommé au commandement de l'armée nouvellement créée de Rhin-et-Moselle, il accepte d'avoir une série d'entrevues avec un agent du futur Louis XVIII et du prince de Condé; il s'engage par écrit à mettre sous quelque délai son armée au service de la royauté, moyennant énormément d'argent, le bâton de maréchal, le gouvernement de l'Alsace et la propriété de Chambord. C'est dans de telles vues qu'il entame fort mollement sa campagne d'été de 1795, laisse battre Jourdan sans le secourir et se replie. Se sentant suspecté, il offre sa démission, qui est acceptée contre son attente en mars 1796; ici prend fin une carrière militaire qui promettait mieux.

    Député, et aussitôt président des Cinq-Cents (avril 1797), Pichegru se pose alors ouvertement en leader de la droite et prépare secrètement un coup d'État royaliste; Barras le paralyse en le menaçant de publier une note sur sa trahison, remise par d'Antraigues à Bonaparte en juin; arrêté le 18 Fructidor, Pichegru est déporté en Guyane, s'évade et se réfugie à Londres. Il n'abandonne pas la partie; lié à l'élaboration du complot de Cadoudal, il débarque clandestinement à Biville en janvier 1804, vient à Paris, met en rapport avec Cadoudal son vieil ami (et déjà complice ?) Moreau, mais est arrêté.

    Le 6 avril au matin, il est trouvé étranglé dans sa prison...

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     Incroyable mais vrai, et parfaite illustration de la célèbre formule "Impossible n'est pas français" : une cavalerie s'empare d'une flotte entière !

    Le 23 janvier 1794, la cavalerie de Pichegru s'empare de la flotte hollandaise : les hussards n'ont pas eu besoin de se mettre à l'eau: il leur a suffi de s'engager sur la mer prise par les glaces à cette époque de l'année. Il n'en demeure pas moins que la manoeuvre a été particulièrement audacieuse. Le 18 janvier, le détachement français commandé par le lieutenant-colonel Lahure, fort de trois bataillons d'infanterie et d'un escadron du 8ème hussards, se portait sur Haarlem et le Helder, où il surprenait la flotte hollandaise bloquée par les glaces du Texel. Lahure a fait monter les tirailleurs en croupe des hussards, et, avant le lever du jour, il s'est avancé à la tête de ses troupes sur la mer gelée, sans un martèlement de sabot ni un cliquetis de sabre. Le silence aidant, l'effet de surprise a été total et, malgré leur faiblesse numérique, les troupes ont obtenu un résultat dépassant toutes les espérances. La flotte hollandaise tout entière a été investie sans la moindre perte. L'amiral en chef et tous les équipages ont été faits prisonniers. De plus, 14 vaisseaux de ligne avec leur 850 canons, ainsi que des navires marchands sont tombés aux mains des Français. La prise est aussi belle que la victoire...

    (Illustration tirée de notre Album Le dernier livre de Jacques Bainville...)

     

     
     
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    1814 : Abdication de Napoléon
     
     
    Tout va très vite, depuis la fin de l'année 1813 :
     
    "...Le 1er décembre les puissances alliées déclarent "qu'elles ne font point la guerre à la France, mais à l'empereur seul, ou plutôt à cette prépondérance qu'il a trop longtemps exercée, hors des limites de son empire, pour le malheur de l'Europe et de la France". Quand on voit s'approcher le moment où nous allions être renfermés dans notre ancien territoire, on se demande à quoi donc avaient servi le le bouleversement de l'Europe et le massacre de tant de millions d'hommes ?...
    ...Paris depuis des siècles n'avait point vu la fumée des camps de l'ennemi, et c'est Bonaparte qui, de triomphe en triomphe, a amené les Thébains à la vue des femmes de Sparte. Paris était la borne d'où il était parti pour courir la terre : il y revenait laissant derrière lui l'énorme incendie de ses inutiles conquêtes..." (Chateaubriand, Mémoires d'Outre-Tombe, La Pléiade, tome I, page 847).
     
     
              Pour la conclusion désastreuse de l'aventure napoléonienne, voir, dans notre Album L'aventure France racontée par les cartes.... la photo "Après les Traités de 1815 (I)" et les cinq suivantes...
     
    salon-de-l-abdication-fontainebleau.jpg
    Ci dessus, le salon de l'abdication, dans le château de Fontainebleau.
    C'est dans ce salon, aménagé à partir de 1808 et garni de brocart, que Napoléon signa sa première abdication, sur le guéridon placé en son milieu. L'ameublement de la pièce n'a pas été modifié depuis.
  • Éphéméride du 19 avril

    Ces remparts "trop bien construits" (César) qui arrêtèrent le grand Caius Julius, aujourd'hui visibles dans le Jardin des Vestiges à Marseille...

     

     

    49 avant J-C : Jules César entreprend le siège de Massalia 

     

    Depuis sa fondation, et bien qu'elle ait dû affronter plusieurs périls mortels, la ville de Rome n'a cessé de grandir et d'étendre son pouvoir et sa domination : d'abord à toute la péninsule italique, puis au-delà. Mais les institutions qui avaient présidé à sa naissance et à ses premiers agrandissements ne convenaient plus à une Cité - l'URBS - dont la vocation devenait méditerranéenne.

    Gouvernée d'abord par des rois, Rome devint très vite une République, mais celle-ci, malgré ses grandeurs,  se révéla rapidement incapable d'assurer l'autorité nécessaire pour maintenir la cohésion du nouveau grand ensemble qui, irrésistiblement, voyait le jour. Il fallait un pouvoir fort à une ville qui tendait à l'imperium universel.

    La guerre civile, pour le pouvoir, se déclencha donc, presque naturellement. Au milieu du premier siècle avant J-C, un triumvirat se forma entre trois généraux : César, Pompée et Crassus. Le troisième, de loin le moins compétent, disparut rapidement en Asie, face aux Parthes : Dion Cassius prétend que le roi Suréna lui aurait fait couler dans la bouche de l'or fondu, pour le punir de sa cupidité !

    Restaient les deux très grands généraux qu'étaient César et Pompée, tous deux hommes de grande valeur. Ne parvenant pas à s'entendre, la guerre totale était inévitable... Et il fallait que, dans toutes les régions où Rome dominait, l'on se déclarât pour l'un ou pour l'autre.

    Or, Massalia était l'amie et l'alliée de Rome, et ne souhaitait pas prendre parti pour des Romains contre d'autres Romains. 

    Le 6 avril 49 avant J-C, César se rend à Marseille; le 16, alors qu'il est en route, il écrit à Cicéron pour l’inciter à prendre parti pour lui; le 19, il arrive à Marseille, qui lui ferme ses portes. Après quelques pourparlers infructueux, César met en place le blocus de Marseille, et installe son camp sur l'actuelle place de la Joliette (Julii statio). Mais la ville est trop bien défendue, et lui résiste victorieusement. Elle ne se rendra que le 25 octobre, vaincue par la famine, non par les armes : César reste sur place et essaye vainement de conquérir la ville pendant deux mois, mais, ne pouvant perdre plus de temps - car il doit aller en Espagne affronter Pompée... - il quitte Massalia le 5 juin, laissant à son lieutenant Trebonius le soin de faire tomber la ville.

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    Maquette de la Massalia antique (Musée d'Histoire de la Ville) : "...Car la mer enveloppe Marseille de trois côtés; on n'y accède par terre que du seul quatrième..." dit César (ci-après)

    César lui-même donne des renseignements très précis sur le siège...

    De Jules César, La Guerre civile (De Bello Gallico), La Pléiade, Historiens romains, Tome II, page 312 : 

    "César fait venir les quinze anciens de Marseille (Massalia était gouvernée par une hiérarchie de Conseils, au sommet desquels étaient les quinze Timouques, ndlr). Il les engage à ne pas être les premiers à ouvrir les hostilités. Leur devoir est de suivre l'exemple de l'Italie plutôt que de se soumettre aux caprices d'un seul homme. Il fait valoir devant eux tous les arguments susceptibles d'éclairer leur entendement. Les quinze rapportent à leurs concitoyens les propos de César et reviennent porteurs de cette réponse :

    "Les Marseillais voient que le peuple romain est divisé en deux parties. Ils n'ont ni qualité ni pouvoir pour décider quel est celui qui a raison. Mais comme les chefs de ces partis s'appellent Pompée et César, l'un et l'autre patrons de leur cité, l'un leur ayant donné les terres des Volques Arécomiques et des Helviens, l'autre leur ayant permis, par la conquête de la Gaule, d'augmenter leurs revenus, leur devoir est d'accorder à des bienfaits égaux une reconnaissance égale. Ils ne peuvent ni aider l'un contre l'autre, ni recevoir dans leur ville ou dans leurs ports aucun d'eux..."

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    (pages 343/344) : "...Tandis que cela se passe en Espagne, le légat C. Trébonius, laissé au siège de Marseille, établit devant la ville un terrassement, des mantelets et des tours en deux endroits : l'un à proximité du port et des chantiers maritimes, l'autre sur le rivage qui touche à l'embouchure du Rhône du côté par lequel on arrive à la mer, venant de Gaule et d'Espagne. Car la mer enveloppe Marseille de trois côtés; on n'y accède par terre que du seul quatrième. Mais là aussi, le terrain attenant à la citadelle est défendu par sa nature même et par une dépression profonde qui rend son attaque longue et difficile.

    Pour exécuter ce travail C. Trébonius fit venir de toute la province une multitude d'hommes et de bêtes de somme. Quand il fut en possession de tous les matériaux nécessaires il éleva un terrassement haut de quatre-vingt pieds.

    II

    19 avril,louis xvii,philippe delorme,traction avant,pierre curieMais la place disposait d'une telle quantité de munitions et de machines de guerre de toute sorte qu'aucune baraque roulante, faite d'osier entrelacé, ne pouvait résister à leur puissance. D'énormes balistes lançaient des poutres de douze pieds et munies de pointes de fer, qui, après avoir percé quatre rangs de claies, allaient s'enfoncer dans la terre. Il fallut donc construire des galeries couvertes avec des pièces de bois d'un pied d'épaisseur, jointes entre elles, et qui permettaient de passer de main en main les matériaux de construction. (illustration : buste de César trouvé dans le Rhône, à la hauteur d'Arles)

    Une tortue de soixante pieds venait en avant. On s'en servait pour aplanir le terrain. Elle était formée, de même, de grosses poutres, et son toit était protégé contre les projectiles enflammés et contre les pierres. Mais l'importance des travaux, la hauteur des tours et des remparts, le grand nombre de machines de guerre chez l'ennemi, retardaient la marche du siège. De plus, les Albiques faisaient de fréquentes sorties, et les assiégés s'efforçaient de mettre le feu à la terrasse et aux mantelets. Nos soldats repoussaient facilement les assaillants et les rejetaient à l'intérieur de la place, tout en leur infligeant de lourdes pertes...

    VI

    ...Dans le combat qui s'était engagé, les Marseillais firent preuve d'une bravoure irréprochable... D'ailleurs, si l'on en venait à des corps à corps, les Marseillais, mêlés aux Albiques, tenaient bon, et leur courage n'était pas inférieur au nôtre. Des bateaux de moindre dimension lançaient de loin une grande quantité de projectiles qui faisaient parmi les nôtres, pris au dépourvu ou demeurés sans méfiance, de nombreux blessés..."

    On s'était mis d'accord pour attendre l'arrivée de César, encore retenu en Espagne, pour régler définitivement le sort de la ville. Le siège semble avoir duré en tout plus de six mois, de mars à septembre 49. "La prise de la cité grecque avait coûté plus de temps que la conquête de toute l'Espagne" (Camille Jullian).

    C'est à Tarragone, sur le chemin du retour, après avoir vaincu les Pompéiens, que César apprit la décision prise par les Marseillais : se rendre, vaincus par la famine, non par les armes.

    Il traita la ville durement, ne lui laissant de ses riches domaines que Nice et les îles d'Hyères, et faisant démolir les remparts qui avaient osé lui résister et qu'il n'avait pu prendre de force.

    De plus, à partir de cette date, c'est Arles qui fut favorisée, au détriment de Marseille, qui perdit ainsi, réellement, la prééminence... 

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     Sur la première victoire navale remportée par la flotte de César sur celle de Massalia, voir notre Éphéméride du 27 juin; sur la seconde, notre Éphéméride du 31 juillet; et, plus généralement, notre Évocation :

    Quand Massalia, la plus ancienne ville de France, rayonnait sur toute la Gaule et, préparant la voie à Rome, inventait avec les Celtes, les bases de ce qui deviendrait, un jour, la France...)

     

    Les Basques puis les Celtes constituent les premiers peuplements connus de la Gaule, qui allait devenir la France. Sur ces deux populations premières vint se greffer l'influence décisive des Grecs et des Romains : voilà pourquoi nous évoquons largement, dans nos Éphémérides, les pages fondatrices de notre identité profonde que nous devons à l'Antiquité : voici le rappel des plus importantes d'entre elles, étant bien entendu qu'un grand nombre d'autres Éphémérides traitent d'autres personnalités, évènements, monuments etc... de toute première importance dans le lente construction du magnifique héritage que nous avons reçu des siècles, et qui s'appelle : la France...

    En réalité, si la conquête de la Gaule était nécessaire à César pour sa prise du pouvoir à Rome, il faut bien admettre que "le divin Jules" avait été appelé à l'aide, en Gaule, par les Gaulois eux-mêmes, incapables de s'opposer au déplacement massif des Helvètes, quittant leurs montagnes - en 58 avant J.C - pour s'établir dans les riches plaines du sud ouest; César vainquit les Helvètes à Bibracte (voir l'Éphéméride du 28 mars); cinq mois plus tard, envahis par les Germains d'Arioviste, les Gaulois le rappelèrent une seconde fois : César vainquit et refoula les Germains au-delà du Rhin (voir l'Éphéméride du 5 août); et, cette fois-ci, auréolé de ses deux prestigieuses victoires, et gardant plus que jamais en tête son objectif premier (la conquête du pouvoir à Rome), César ne voulut plus se retirer de cette Gaule où on l'avait appelé, et dont la conquête serait le meilleur tremplin pour ses ambitions politiques à Rome... Il fallut six ans à Vercingétorix pour fédérer les divers peuples de Gaule contre le sauveur romain : le soulèvement général commença par le massacre des résidents romains à Cenabum (l'actuelle Orléans), en 52 (voir l'Éphéméride du 23 janvier); le 28 novembre de la même année, Vercingétorix remporta la victoire de Gergovie (voir l'Éphéméride du 28 novembre); mais, moins d'un an après, enfermé dans Alésia, Vercingétorix vécut l'échec de l'armée de secours venue à son aide de toute la Gaule (voir l'Éphéméride du 20 septembre) : il capitula une semaine après (voir l'Éphéméride du 27 septembre). Emmené captif à Rome, il fut mis à mort six ans plus tard, en 46 (voir l'Éphéméride du 26 septembre)...

     

    Cependant, dans sa conquête des Gaules, César n'eut pas seulement à lutter contre les tribus gauloises proprement dites : il s'opposa également à Massalia, puissance amie et alliée de Rome, mais qui ne voulut pas choisir entre César et Pompée lorsque la guerre civile éclata entre ceux-ci : César réduisit Massalia, mais avec difficulté (voir nos trois Éphémérides des 19 avril, 27 juin et 31 juillet)...

     

      Enfin, pour être tout à fait complet avec le rappel de ce que l'on peut trouver dans nos Éphémérides sur ces pages de notre Antiquité, mentionnons également nos trois Éphémérides traitant de :

    la victoire sur les Cimbres et les Teutons, remportée par Caius Marius, oncle par alliance de Jules César en 86 (il avait épousé sa tante, Julie, et mourut en 86 : voir l'Éphéméride du 17 janvier);

    l'assassinat de Jules César en 44 Avant J-C (voir l'Éphéméride du 15 mars);

    notre évocation de Massalia, sa puissance et son rôle à l'époque (voir l'Éphéméride du 11 avril)...

     

     

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    1054 : Mort du Pape Saint Léon IX

              

    Bruno d'Eguisheim-Dagsbourg fut couronné pape le 12 février 1049 sous le nom de Léon IX. Avec la "réforme Grégorienne", c'est bien lui qui a commencé le redressement de l'Église à cette époque, même si c'est Grégoire VII qui a, finalement, laissé son nom à cette réforme qui devait mettre près de trois siècles à s'imposer...

    Elle s'articulait autour de trois points majeurs :

    1. Affirmation de l'indépendance du clergé : les laïcs ne peuvent plus intervenir dans les nominations, notamment les Empereurs germaniques, avec qui s'ouvre ainsi la Querelle des Investitures;

    2. Réforme du clergé : celui-ci sera dorénavant mieux formé et mieux instruit, et l'Église impose le célibat des prêtres;

    3. Affirmation du rôle du Pape : en 1059, le pape Nicolas II crée le Collège des cardinaux, qui élit le nouveau pape, et la Curie pontificale (le "gouvernement" de l'Eglise) prend son essor...

     

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    Léon IX est le seul pape alsacien de l'histoire, et reste comme l'initiateur de la "réforme Grégorienne" : nominis.cef.fr/contenus/saint/1004/Saint-Leon-IX.html

  • Éphéméride du 28 avril

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    Il y a treize jours, dans l’année, pendant lesquels il ne s’est pas passé grand-choseou bien pour lesquels les rares évènements de ces journées ont été traités à une autre occasion (et plusieurs fois pour certains), à d'autres dates, sous une autre "entrée".

    Nous en profiterons donc, dans notre évocation politico/historico/culturelle de notre Histoire, de nos Racines, pour donner un tour plus civilisationnel  à notre balade dans le temps; et nous évoquerons, ces jours-là, des faits plus généraux, qui ne se sont pas produits sur un seul jour (comme une naissance ou une bataille) mais qui recouvrent une période plus longue.

    Ces jours creux seront donc prétexte à autant d'Évocations :  

     1. Essai de bilan des Capétiens, par Michel Mourre (2 février)

     2. Splendeur et décadence : Les diamants de la Couronne... Ou : comment la Troisième République naissante, par haine du passé national, juste après avoir fait démolir les Tuileries (1883) dispersa les Joyaux de la Couronne (1887), amputant ainsi volontairement la France de deux pans majeurs de son Histoire (12 février)

     3. Les deux hauts lieux indissociables de la Monarchie française : la cathédrale Notre-Dame de Reims, cathédrale du Sacre, et la Basilique de Saint-Denis, nécropole royale. I : La cathédrale de Reims et la cérémonie du sacre du roi de France (15 février)

     4. Les deux hauts lieux indissociables de la Monarchie française : la cathédrale Notre-Dame de Reims, cathédrale du Sacre, et la Basilique de Saint-Denis, nécropole royale. II : La basilique de Saint-Denis, nécropole royale (19 février)

     5. Quand Le Nôtre envoyait à la France et au monde le message grandiose du Jardin à la Française (13 mars)

     6. Quand Massalia, la plus ancienne ville de France, rayonnait sur toute la Gaule et, préparant la voie à Rome, inventait avec les Celtes, les bases de ce qui deviendrait, un jour, la France (11 avril)

     7. Quand Louis XIV a fait de Versailles un triple poème : humaniste, politique et chrétien (28 avril)

     8. Les Chambiges, père et fils (Martin et Pierre), constructeurs de cathédrales, élèvent à Beauvais (cathédrale Saint-Pierre) le choeur ogival le plus haut du monde : 46 mètres 77 ! (4 mai)

     9. Quand la cathédrale Saint-Pierre de Beauvais a reçu, au XIIIème siècle, son extraordinaire vitrail du Miracle de Théophile (28 mai)

     10.  Quand Chenonceau, le Château des Dames, à reçu la visite de Louis XIV, âgé de douze ans, le 14 Juillet 1650 (26 juillet)

     11. Le Mont Saint Michel (11 août)

     12. Quand François premier a lancé le chantier de Chambord (29 septembre)

     13. Quand Léonard de Vinci s'est installé au Clos Lucé (27 octobre)   

     

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    Aujourd'hui : Quand Louis XIV a fait de Versailles un triple poème, humaniste, politique et chrétien. 

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    À Versailles, la Galerie des Glaces, aujourd'hui...

    Octobre 1660 : Louis XIV emmène sa jeune épouse, Marie-Thérèse, a Versailles...

     

     

    Il s'en faut de beaucoup que le château ressemble à ce qu'il devait devenir, ni même qu'il soit simplement habitable. Pourtant, le jeune Roi sait très bien ce qu'il va édifier là :

    le palais du soleil, un triple poème : humaniste, politique et chrétien.

    Tâchons d'entrer dans les pensées du Roi, de suivre son idée conductrice, et nous verrons alors tout l'ensemble, palais et jardins, confondus parcequ'indissociables, obéir à une pensée profonde, en même temps qu'ils nous la révéleront.....

    Versailles n'obéit pas seulement à un plan architectural, mais se rattache à toute une tradition symbolique. C'est un hymne à la lumière ordonnatrice. Ici, plus qu'ailleurs, l'orientation donne tout son sens au monument. Voilà pourquoi à Versailles il faut, en tout, se reporter constamment au grand axe royal Est -Ouest.

    Perdons cela de vue, et l'on ne verra qu'un palais de plus, peut-être un peu plus grand, un peu plus beau, un peu plus richement décoré que les autres; mais pas vraiment différent d'eux.

    Au contraire, suivons et comprenons ce grand axe, et tout deviendra clair et lumineux; et nous verrons alors pourquoi Versailles est fondamentalement et essentiellement différent de tous les autres châteaux et palais royaux.....        

    Pour bien saisir ce qu'a voulu faire Louis XIV de Versailles, et à Versailles, voir notre album : 

    Racines (IV) : Versailles, le Palais-temple du soleil

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    Les Métamorphoses d'Ovide et la mythologie étaient familières à nos ancêtres : il nous faut fréquenter l'une et les autres, et nous les ré-approprier, si nous voulons comprendre Versailles. Ainsi, comme le soleil est la devise du roi, et que les poètes confondent le soleil et Apollon, il n'y a rien à Versailles qui n'ait rapport à cette divinité.

    Versailles reprend la leçon de Phidias, apprise de Périclès, qui la tenait lui-même d'Anaxagore : L'Esprit organise la confusion et donne forme au chaos.

    L'esprit est personnifié par l'action ou la journée d'Apollon qui, dans sa course quotidienne, apporte au monde les bienfaits de la chaleur et de la lumière, de la vie; dissipe les ténèbres; fait fructifier la nature. Ce rôle poétique, tenu dans la mythologie par Apollon, est assuré par le Roi soleil dans son action politique quotidienne, qui apporte au peuple français les bienfaits de l'ordre, par la Monarchie.

    Mais la lumière et la vie que le roi, moderne Apollon, est chargé d'apporter au peuple, est aussi celle du seul vrai Soleil : Dieu, dont Louis XIV n'est que le lieu-tenant sur terre. 

     

     

    I. L'axe Est - Ouest dans ses trois éléments principaux 

     

     

    1. Tout en bas du Tapis Vert, Apollon sortant de l'eau avec son char (ci dessus et ci dessous) débute sa journée : il regarde vers sa mère, Latone, et, par une gradation subtile, vers la chambre du Roi (au dessus de Latone, car le Roi est plus important que la mythologie...) et vers la chapelle (encore au dessus de la chambre du Roi, car Dieu est plus important que le Roi...).

    Au cours de sa journée, il va recommencer à dispenser ses bienfaits et dissiper les ténèbres.

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    2. On sait qu'Apollon est le fils de Jupiter et de Latone (ou Létho).
     

    Injuriée par des manants, Latone demanda vengeance à Jupiter, qui les transforma en grenouilles (ci dessous, le Bassin de Latone).

    Ici, à Versailles, les grenouilles représentent aussi les Hollandais vaincus dans leurs marais.

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    3. La chambre du Roi, centre et coeur du château, d'où tout part et vers où tout converge.

     

    Il restait aux artistes et à Louis XIV à repenser en chrétiens cette légende et ce mythe d'Apollon, reçu de l'Antiquité; et, après le passage du Dieu mythologique au Roi très Chrétien, à matérialiser le passage du Roi très Chrétien au seul vrai Roi, celui du Ciel.

    Le symbole retenu a été celui de la Chapelle, qui est le seul édifice à casser l'horizontalité des toits et qui, en émergeant de la masse imposante du château (ci dessous), manifeste bien que Dieu est plus haut. 

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    Dans sa course quotidienne, Apollon a rejeté à sa gauche tout ce qui était mauvais : la guerre, le chaos, le désordre...; et il a permis, à sa droite, que prospère et s'étende tout ce qui était bon : la paix, les fleurs et les fruits. 

     

     

     

    II. L'axe secondaire Nord-Sud, créé par la course d'Apollon, et donc totalement tributaire de l'axe principal Est-Ouest

     

     

    1. À l'extrême Nord, on a le Bassin de Neptune, qui symbolise la mer, l'élément indompté, toujours en mouvement et rébellion.

    Et aussi le Bassin du Dragon, animal terrible symbolisant les puissances maléfiques que doit vaincre le soleil, lui qui dissipe les ténèbres : c'est une représentation du chaos primitif, du chaos des origines, avant que ne paraisse le soleil (Apollon, le roi).

    Il faut noter aussi que le dragon symbolise la Fronde et les désordres politiques graves qu'a connu le roi lorsqu'il était enfant : or le roi a vaincu la Fronde, imitant en cela le dieu Apollon qui a vaincu le dragon Python (ci dessous).

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    De même, au nord, les arbres sont tout proches du château : symbole d'une Nature très dense, voire hostile et non encore transformée par le travail d'Apollon.

    Alors qu'au sud on a au contraire des fontaines, une nature aimable, maîtrisée et domptées; et les arbres sont repoussés au loin. Les bienfaits du soleil ont été répandus partout...

    En se rapprochant de la Chambre du Roi, on a - dans les jardins - la statue du Rhin (fleuve théâtre de nombreuses guerres), avec le Vase de la Guerre dans le parterre Nord. Et, à l'intérieur du château, le Salon de la Guerre. Le Nord marque donc bien toujours les dangers et les obstacles qu'Apollon / Louis XIV doit vaincre.

     

    2. C'est tout le contraire du côté Sud.

    Là ne sont que les bienfaits apportés par le soleil.

    D'abord, dans les jardins, la statue de la Loire (fleuve de douceur et de paix) avec le Vase de la paix. Et, à l'intérieur du château, le Salon de la Paix.

    Puis l'extraordinaire Orangerie (ci dessous).

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    Le Sud marque donc bien toujours les bienfaits qu'ont apporté le dieu Apollon et la monarchie de Louis XIV : l'ordre, au Sud, s'oppose au désordre et au chaos du Nord; les fleurs et les fruits d'une nature harmonieuse parce que fécondée par le soleil (par le roi) s'opposent à la nature primitive, sauvage et indomptée...

    On remarquera enfin la subtile hiérarchisation des rôles et des pouvoirs.

    En arrivant à la Galerie des Glaces, qui se trouve exactement entre le  Nord et le Sud et qui précède la Chambre du Roi, l'avant corps central est le seul précédé d'une terrasse de sept marches : tout est hiérarchisé à Versailles...

    Le dernier symbole ne sera plus le fait de marches, mais du toit de la Chapelle (où sont représentés les Apôtres, car ils ont été les propagateurs de "la" Lumière): jaillissant par dessus la longue ligne horizontale de l'attique, le toit brise cette horizontalité pour s'élancer perpendiculairement

  • Dans le monde et dans notre Pays légal en folie : revue de presse et d'actualité de lafautearousseau...

     

    Sans trop chercher à faire bien, faisons mieux : faisons court...

    La semble-victoire du Pays légal, qui a réussi à étouffer une fois de plus l'indéniable réveil et sursaut populaire et patriotique, n'est qu'une victoire négative; c'est-à-dire qu'en fait elle pose et ouvre plus de problèmes que ce qu'elle croit en résoudre, dans l'immédiateté la plus immédiate.

    Vent de panique après les Européennes, et peur du siècle après le premier tour des Législatives : les Patriotes avaient de réelles chances d'accéder au pouvoir !

    C'était assez pour que ce qu'il reste de "la droite la plus à gauche du monde" appelle à voter communiste à Nice (Estrosi) ! Pour que ce qu'il reste de la "macronie" (?) appelle à voter pour Louis Boyard en région parisienne ! Pour que le soi-disant front popu se ridiculise en faisant voter Borne (la reine, l'impératrice, la papesse du "49.3" dans le Calvados) ! Bref, pour que le front républicain se reformât...

    Et donc, une fois de plus, une fois encore, cela a marché. Et "ils" ont cru avoir gagné. Sans toutefois empêcher l'inexorable marée montante du sursaut national (143 sièges).

    Mais : et maintenant ? Qui va faire quoi, et avec qui ?

    "Je leur ai balancé ma grenade dégoupillée dans les jambes. Maintenant on va voir comment ils s’en sortent" a dit Macron, après la dissolution.

    Une fois de plus, il n'a rien compris aux enjeux : ce n'est pas des partis et des privilégiés qu'il s'agit, et dont il faut se préoccuper, mais de la France.

    Et, avec cette Assemblée totalement ingouvernable, c'est la France qui entre dans une zone de turbulences, ou - plutôt- qui s'y enfonce encore un peu plus...

    Le pouvoir est à nous !", clame Mélenchon, sorte de ré-incarnation du Robespierre de la Terreur, jouant - comme l'explique Jacques Bainville - sur l'agitation et l'excitation permanente pour motiver et tenir ses troupes. Mais, pourquoi le pouvoir reviendrait-il à une coalition de quatre partis qui n'atteignent même pas les 200 sièges à l'Assemblé ? Ce qui ferait une moyenne de 50 élus par partis, si le Parti communiste n'était devenu "résiduel", avec sa malheureuse toute petite dizaine de députés ?

    La vérité est que, à moins d'invraisemblables tours de passe-passe et autres fourre-tout hétéroclites non moins invraisemblables - mais qui se briseront/se briseraient au premier écueil -  il ne sera pas possible de constituer une coalition, par exemple pour voter le budget à l'automne (et, l'automne, c'est demain !)...

    Voilà où nous en sommes, après cette victoire négative des malfaisants, qui ne résout aucun problème (à part celui de leur confort personnel à eux, les privilégiés du Système) mais qui, au contraire, en ouvre davantage, et de plus graves...

    En attendant, laissons la marée monter et continuons, inlassablement, à ne pas perdre de vue le Nord que nous a fixé Léon Daudet : mener à temps et à contre-temps

    "une action réellement d'opposition, c'est-à-dire prônant ouvertement la subversion du Régime !"

    NFP : 7 millions de voix, 180 sièges. RN : 10 millions de voix, 143 sièges.

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    -------------------------

    "Le" lot de consolation...

    Dans la 13ème circonscription des Bouches-du-Rhône, le candidat du Rassemblement national est élu avec 52,87 % des voix (taux de participation du 2nd tour : 65,33 %).

    • Emmanuel Fouquart (RN) : 52,87 % 

    • Pierre Dharréville (député sortant - Nouveau Front populaire, PCF) : 47,13 %

    Le conseiller municipal de Martigues s'impose dans toutes les villes de la circonscription, sauf à Port-de-Bouc (la 13ème circonscription est composée de Martigues, Fos-sur-Mer, Port-de-Bouc, Saint-Mitre-les-Remparts, Port-Saint-Louis-du-Rhône et d'une partie de la ville d'Istres).

    Les résultats commune par commune :

    • Martigues : Emmanuel Fouquart (50,48 %), Pierre Dharréville (49,52 %). 65,79 % de participation.

    • Istres : Emmanuel Fouquart (54,20 %), Pierre Dharréville (45,80 %). 65,28 % de participation.

    • Port-de-Bouc : Emmanuel Fouquart (45 %), Pierre Dharréville (55 %). 61,46 % de participation.

    • Fos-sur-Mer : Emmanuel Fouquart (62,78 %), Pierre Dharréville (37,22 %). 62,38 % de participation.

    • Saint-Mitre-les-Remparts : Emmanuel Fouquart (60,61 %), Pierre Dharréville (39,39 %). 69,72 % de participation.

    • Port-Saint-Louis-du-Rhône : Emmanuel Fouquart (50,72 %), Pierre Dharréville (49,28 %). 66,96 % de participation.

    Dimanche dernier, Emmanuel Fouquart (RN) était arrivé en tête avec 47,53% des suffrages exprimés, suivi par Pierre Dharréville (36,02%), candidat du Nouveau front populaire.

    Emmanuel Fouquart (RN) est élu député.

    Emmanuel Fouquart (RN) est élu député : bravo à lui !
    lafautearousseau - qui souhaitait très fortement son élection - s'en réjouit, et ne manquera pas de prendre contact avec lui et ses équipes pour lui expliquer notre point de vue sur "l'affaire de la Bastide du Chemin de Paradis". Et - s'il le souhaite - pour se mettre à sa disposition, non pas pour lui faire visiter la dite Bastide - puisque cette bourrique d'équipe municipale interdit tout accès au lieu - mais au moins, depuis la rue, lui en expliquer tout l'intérêt et la beauté...
    Sa victoire partout dans la circonscription (sauf à Port de Bouc) est, en outre, prometteuse pour les prochaines municipales de 2026 : Martigues libérée ? Enfin libérée ? On y croit ! On fera tout ce qu'on peut "pour" !...

     

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    1. Gabrielle Cluzel démolit MBappé, donneur de consignes de vote politiques et pote de Thuram le cracheur...

    "Mbappé il utilise ses pieds pour jouer c'est raisonnable, mais quand il utilise ses pieds pour raisonner, c'est plus problématique..."

    (extrait vidéo 0'39)

    https://x.com/Europe1/status/1809234062189469893

    Comme dirait Molière, "Ah ! Qu'en termes galants ces choses-là sont dites"

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    Merci et bravo pour le "ces gens-là" : quel mépris !

    Retour à l'envoyeur !!!!!

     

    2. De Philippe de Villiers :

    "Le Français déclassé voit l'usine qui se démonte, la mosquée qui s'installe et le porte-monnaie qui se vide. En 40 ans, l’Etat a perdu le sens du régalien, de l’autorité et de l’ordre. La société a perdu ses voisinages. La Nation a perdu le fil de la continuité historique. Voilà la situation..." 

    • extrait vidéo (4'07) :

    https://x.com/PhdeVilliers/status/1809313478810972634

    • L'émission complète (45'49)

     

    3. Régis Le Sommier a bien répondu à Daniel Schneidermann, qui a fait cette déclaration stupide :

    "Le groupe Bolloré est officiellement un danger pour la démocratie, qu'il faut empêcher de nuire dès lundi. Ça pourrait être la mesure fondatrice d'un gouvernement de front républicain."
     
    La réponse de Le Sommier :

    "Rappelons à @d_schneidermann que 34% des électeurs ont voté pour le RN au premier tour dimanche dernier. Que d’autres qui l’ont pas voté dans ce sens regardent aussi @cnews. Le “danger pour la démocratie” ce sont les Torquemada de l’audiovisuel dans votre genre qui parlent d’interdire des médias au pays de la liberté d’expression…"

     
     
     

    4. Dans La Tribune, citée par OpexNews : cette France qui innove sans cesse... La société toulousaine @Donecle propose une solution innovante d'automatisation de l'inspection des avions grâce à des drones. Ces drones, équipés de caméras et d'algorithmes de traitement d'images, permettent de détecter et classer les défauts sur le fuselage des avions en moins de deux heures, générant ainsi des économies significatives. Donecle propose des contrats de location pour ses drones et a déjà attiré de nombreux clients prestigieux, notamment #Dassault, Air France et United Airlines. L'entreprise investit (2M€) dans de nouveaux locaux à Toulouse pour augmenter sa capacité de production (fabrication d’un à dix drones par mois) et prévoit d'ouvrir une filiale aux États-Unis pour se rapprocher de Boeing et du marché militaire américain.

    https://toulouse.latribune.fr/entreprises/business/2024-07-04/aeronautique-donecle-industrialise-a-toulouse-ses-drones-pour-l-inspection-des-avions-1001454.html

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    5. Les Frères musulmans ? Attention, danger grave et imminent !... De  Florence Bergeaud-Blackler, chez Mathieu Bock-Côté :

    "Les frères musulmans ne sont pas une branche théologique de l'islam, mais une organisation à l'action planifiée et bien réèlle, dont l'objectif est très concret : l'avènement d'une société islamique mondiale, une théocratie, à savoir le califat..." 

    (extrait vidéo 1'30)

    https://x.com/IslamismeFrance/status/1809829700102930552

    Les Arabes ne font plus confiance aux Frères Musulmans - קונטרס

    Au passage, rien compris au mot "martyre" : le martyr est celui qui accepte de donner sa vie pour sa Foi; les terroristes assassins musulmans prennent la vie des autres croyant, par là, faire quelque chose de bien : ils sont fous, c'est tout, mais sûrement pas martyrs; simplement assassins et terroristes... 

     

    6. Fascisme et nazisme viennent de la gauche : un article intéressant d'Atlanitico... Fascisme et nazisme, ces idéologies dites d’extrême-droite alors qu’elles sont nées de l’extrême-gauche révolutionnaire

    https://atlantico.fr/article/decryptage/fascisme-et-nazisme-ces-ideologies-dites-d-extreme-droite-alors-qu-elles-sont-nees-de-l-extreme-gauche-revolutionnaire-histoire-seconde-guerre-mondiale-allemagne-italie-hitler-staline-mussolini-ideologie-conflit-xxe-siecle-yves-roucaute

    On   se demande juste ce que Franco fait "là", mais, bon...

     

    7. Merci à Christophe Dickès de nous l'avoir signalé, sur "X" :

    "Dans l'Ain, ce monastère a joué un rôle majeur pendant la Seconde Guerre mondiale, et plusieurs moines, dont le père Bernard, l’ont payé de leur vie. Un sacrifice reconnu par une décoration rarissime : la Légion d’honneur à titre collectif."

    https://www.lavie.fr//idees/histoire/notre-dame-des-dombes-une-abbaye-dans-la-resistance-95232.php

     

     

    À DEMAIN !

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  • Les Jeux de Sotchi. Et après ? par Yves Marie Laulan*

    Ces Jeux à objectif de prestige ont pour objet, on le sait, d’affirmer aux yeux de tous, le retour spectaculaire de la Russie dans le concert des grandes nations. Wladimir Poutine a voulu démontrer aux yeux du monde que le traumatisme de l’effondrement de l’Empire  soviétique était bel et bien effacé. La Grande Russie était de retour. Car elle avait désormais remis ses affaires en ordre et réglé ses problèmes internes. Elle  devait désormais être prise au sérieux après les difficultés de la période Eltsine. Ce pari audacieux sera-t-il gagné ?  

    putine sotchi.jpg

    L'intention - et le message - étaient clairs, et la réussite parfaite des Jeux devait les manifester au monde entier : la Russie est de retour...

    Certes, l’économie russe reste relativement fragile et sujette aux à-coups de la conjoncture. La croissance de la Russie s’est un peu ralentie ces dernières années après une décennie remarquablement faste autour de 5 % l’an.

    Bien sûr, des  obstacles  se dressent encore sur le chemin d’une croissance stable et  durable. Mais on ne peut douter qu’ils seront surmontés grâce à l’action d’un homme hors du commun, Wladimir Poutine, dont on ne peut que  saluer les efforts.

    Car les remarquables atouts de la Russie sont bien connus, depuis toujours : un immense territoire, qui en fait la plus grande nation au monde; des ressources minérales apparemment inépuisables, notamment en hydrocarbures, gaz et pétrole, qui alimentent la moitié du budget de la Fédération et gonflent les exportations; une croissance économique fort convenable dopée par la bonne tenue de prix du pétrole au cours de la dernière décennie, une inflation contenue à 6,6 % ; une dette publique quasiment insignifiante; des forces armées en pleine reconstruction, avec un armement nucléaire surabondant qui surclasse en volume celui des Etats-Unis.

    Mais la démographie russe risque peut-être d’être le point faible d’une Russie en plein renouvellement. On ne reconstruit pas en un clin d’œil une structure démographique désarticulée comme cela a été le cas au cours de ces années terribles où le taux de fécondité est tombé à 1,72 enfant par femme. Wladimir Poutine a néanmoins réussi à relever sensiblement la croissance démographique grâce à un certain nombre de mesures d’urgence judicieuses qui commencent déjà à porter leurs fruits.

    En outre, parmi les bons points de la Russie d’aujourd’hui, il faut souligner la restauration de l’agriculture russe, largement négligée sous le régime soviétique, à telle enseigne que la Russie commence à pointer son nez sur les marchés internationaux.

    Sur le plan militaire, la reconstruction lancée par Poutine après l’effondrement des forces armées  dans les années 90 se poursuit activement. Les ressources sont encore rares et l’armée n’est plus une priorité absolue comme au temps de l’Empire soviétique. Mais la remise à niveau est déjà en route.

    Sur le plan manufacturier, le défaut majeur de l’industrie russe, traditionnellement robuste sur le plan de l’industrie lourde, n’a pas encore complètement effectué sa mutation vers une industrie capable de produire des biens intermédiaires. Mais la diversification est en route et l’industrie automobile russe est la deuxième en Europe. Autre problème, le caractère relativement autoritaire du régime qui n’a que peu de considération pour les jeux de la démocratie parlementaire. Mais comment faire autrement en période de reconstruction nationale ? Par ailleurs, le caractère libéral du régime n’a cessé de progresser au cours des dernières années, avec le retour à une situation politique stabilisée.

    Les fastes hors du commun des Jeux de Sotchi, 50 milliards de dollars, les plus couteux de l’histoire des Jeux, ont certes représenté un prélèvement sensible sur les ressources de la Russie. Mais cela n’en valait-il pas la peine s’il a été possible à ce prix de restaurer la fierté des Russes dans leur pays et leur espoir dans un avenir riche de promesses ?

    Car il ne fait guère de doute que  Russie vient de franchir une étape décisive vers la modernité. Cela lui donne la chance de redevenir la grande puissance mondiale, celle qu’elle a toujours été avant l’éclipse des années 90.

    YVES MARIE LAULAN.jpg* Yves-Marie Laulan, économiste et démographe, a été successivement au cabinet de Michel Debré, aux Finances puis aux Affaires étrangères, membre de la Commission des Comptes et des Budgets économiques de la Nation, président du Comité économique de l’OTAN, président du Club  international des Economistes de banques, chroniqueur à Newsweek mag, conférencier à l’Ecole supérieure de Guerre et professeur à Sc. Po, à l’ENA et à Paris II. Il a publié une quinzaine d’ouvrages sur l’économie et la  démographie, dont certains publiés à l’étranger, ainsi que de nombreux articles sur ces mêmes sujets. Il préside l’Institut de Géopolitique des Populations.

  • Dans votre quotidien cette semaine...

    LAFAUTEAROUSSEAU sans inscription.jpg="Ces gens-là...", ou comment François Baroin méprise et exclut toute une catégorie de Français, en raison de leur vote...; deux ouvrages récents, l'un sur le poids de l'Islam en Europe; l'autre, sur François Hollande demasqué; préférer - avec SOS Education - apprendre aux enfants le "B - A BA" plutôt que l'ABCD de l'égalité; le Panthéon, dont certains pensionnaires ne sentent déjà pas très bon, qui voit arriver Jean Zay, auteur d'un poème (?) insultant sur la France, son drapeau et ceux qui sont morts pour elle; Manuel Valls en chute libre dans le sondages; les chiffres consternants de l'augmentation des déficits et de la dette, après ceux de l'augmentation du chômage (le tout confirmant l'échec complet du Système, dans tous les domaines...); mais aussi, à l'extérieur, l'évolution de la situation en Ukraine et en Russie... : voilà quelques uns des thèmes que nous aborderons dans les prochains jours, après que Louis-Joseph Delanglade aura "ouvert" notre semaine de réflexion et de prise de position sur les grands sujets qui préoccupent nos compatriotes; et après avoir lu le Grain de sel de Scipion, demain, lundi...

    _______

    hollande trierweiler gâteau.jpg= Presque chaque semaine, l'abondance de l'actualité, et, surtout, un évènement imprévu, qui demande à être analysé, nous contraint à repousser une note : cette fois-ci, c'est l'analyse politique d'Hilaire de Crémiers qui l'a été. On la lira mardi (elle est parue dans le n° 126 de Politique magazine  ) : Hollande tel qu'en lui- même :

    Comment la France peut-elle être gouvernée par un tel homme ? Cette question politique qui commence à agiter les esprits, est la seule qui vaille la peine d’être posée.

     

    Il jette les femmes comme des mouchoirs. Après usage. Il n’aime que lui. Et comme il s’aime bien lui-même, tant qu’il n’est pas gêné, il paraît fort aimable, mais ce n’est qu’une apparence. Contrarié, il est sec comme un coup de trique : aucun cœur. En a-t-il jamais eu, lui qui depuis son adolescence n’a toujours pensé qu’à lui, à sa carrière, à son unique ambition, à ses seuls intérêts...

      ___

     

    IMG_0096.jpg= Mercredi, comme nous avons pris l'habitude de le faire, maintenant, en général une semaine sur deux, afin d'élargir les horizons et de traiter d'encore plus de sujets, nous jeterons un oeil sur les liens partagés sur notre Page Facebook Lafautearousseau Royaliste et sur les liaisons établies grâce à notre compte Twitter A.F.Royaliste (dont les tweets continuent d'être, c'est à noter et c'est bon signe de plus en plus repris et partagés, "retweetés" comme on dit !);  et sur les "commentaires" au quotidien qui, très souvent, sont de très bonne qualité... On aura donc - sur l'Ukraine - un lien d'Hélène Richard-Favre (Ukraine, la haine est de mise) et un de Jean-Pierre Babin (Déstabilisation de l'Ukraine : les USA pris la main dans le sac); deux liens d'Aug Deb : un sur "Montebourg, du grotesque au ridicule", et un autre sur "Jacques Bainville, l'historien de génie"; un lien de Prospectives Royalistes de l'Ouest : manifestation contre Ayrault et le gender repoussée manu militari (vidéo); un de Philippe Delorme (la nouvelle datation du Saint Suaire relance le débat); un de Boulevard Voltaire (il y a 220 ans, jour pour jour, aux Lucs-sur-Boulogne); et, de Christian Vanneste, "la tragi-comédie du chômage..."... 
     
    ___
     
     
     
    CATONEO 1.jpg= Jeudi, on aura la septième "Patte à Catoneo" : Abrégé de gouvernance. Très abrégé.  

    "L'approche des élections municipales déterre des affaires qui visent à discréditer, souvent à raison, des candidats venus blanchir leur CV par un succès démocratique.

    On en trouve dans tous les partis, bien que la République ait été proclamée le régime de l'indispensable Vertu à défaut de quoi elle tourne en satrapies confédérées pour l'établissement de quelques uns..."

    ___ 

     

    = Enfin, vendredi, on donnera la vidéo du Café actualités d'Aix-en-Provence, au cours duquel Jean-Baptiste Donnier aura traité le sujet suivant : de la Démocratie religieuse à la démocratie extrême.

    Notre collection de vidéos des différents Cafés (Café-Histoire de Toulon, Café actualité d'Aix-en-Provence, Café politique de Marseille) continue donc à s'enrichir, et à proposer à tous, en permanence, des éléments de réflexion et de formation. Ce sont maintenant près de 50 vidéos qui sont consultables : de Danièlle Masson et Annie Laurent; de Jean-François Mattéi, Laurent Wetzel, Gérard Leclerc, Axel Tisserand, Jacques Trémolet de Villers, Patrick Barrau, Jean-Baptiste Donnier, Antoine et Hilaire de Crémiers, Alain Bourrit. Auxquelles viendront s'ajouter très prochainement celle de Pierre Chalvidan (La Crise en 3D, samedi 15 mars, Marseille) et Hervé Pasqua (La théorie du Genre, samedi 5 avril, Marseille)... A noter : chacune de ces vidéos - toutes déposées sur le site Viméo - a été téléchargée par plusieurs milliers de personnes, le record étant détenue par la vidéo du dialogue/débat sur la Crise entre Antoine et Hilaire de Crémiers, du 5 novembre 2011, qui a dépassé les 60.000 téléchargements !...

      ___ 

     

    = Et, bien sûr, on réagira "en temps réel" à l'actualité immédiate, et on parlera de tout ce dont on ne sait pas encore que l'actualité nous amènera à évoquer... Et toutes les notes précédentes seront accompagnées de notes plus courtes, plus ramassées, permettant de réagir et de donner notre sentiment face à tel propos, tel fait, tel article qui feront la "une" de la semaine à venir... 

    ___

     

    capture d'ecran blog.jpg= On aura aussi, comme d'habitude le samedi, notre note en deux parties :

    1. D'abord, une revue des Blogs, de Facebook, des magazines  et d'ailleurs;

    2. Et, ensuite, on donnera les liens que des lecteurs ont envoyés :

    N'hésitez pas à nous faire parvenir des liens sur des sujets qui vous ont paru importants...   

    ___

     

    aristote au mont saint michel.jpg=On aura, évidemment, les Ephémérides, car c'est "tout cela, tous ceux-là, aussi, la France" : de la naissance de Blanche de Castille à la parution de "Aristote au Mont Saint-Michel"... en passant par : la chute de Château-Gaillard; le début de la construction du Palais de Justice de Rouen; la commande du phare de Cordouan; l'élection de la "Chambre retrouvée"; la Première de Carmen (écouter : Bizet Carmen Choeur Les Voici.mp3); la création du Musée d'Archéologie na

  • France cherche Homme d'État , par Bernard Pascaud

    HOLLANDE CHAOS.jpgLe Président a parlé à la presse. Que peut-on en espérer ? Pas grand-chose ou moins que rien. Pourquoi ? Parce qu’il y a de forts risques qu’il échoue dans ce qu’on aimerait lui voir réussir : la relance de la croissance et pour cela une « mobilisation de tous », ou une réforme territoriale heureuse. Et parce qu’il y a de gros risques qu’il mène à bien certaines réformes porteuses de nouvelles dérives : le projet sur la fin de vie, par exemple.

    La crainte est donc double que l’Etat continue de faire mal ce qui est bien, et bien ce qui est mal. Autrement dit que les mêmes hommes, avec leurs mêmes référentiels idéologiques, soient toujours aussi inefficaces à servir la France et si malfaisants dans leurs projets sociétaux, et cela en dépit du « tournant » annoncé. Mais faut-il s’illusionner d’un tournant quand on est sur la mauvaise route et dans la mauvaise direction ?

    Qu’est-ce que cette social-démocratie dont se revendique désormais le chef de l’Etat ? Le renoncement à des errements qui ont aggravé l’affaissement de la France ? A voir, mais il n’y a rien dans les annonces du chef de l’Etat qui le laisse présager. Faut-il y déceler la volonté de donner la priorité à la recherche du compromis entre partenaires sociaux, à la façon dont fonctionna longtemps le modèle allemand ? On verra bien, mais c’est sans compter sur des pratiques et des habitudes mentales qui en sont l’exact contraire. Comment ceux-là qui les ont toujours soutenues peuvent-ils être entendus quand ils exhortent à leur abandon ? Les égoïsmes particuliers, institutionnalisés par le substrat nominaliste de l’idéologie démocratique, ont sapé depuis belle lurette le concept même de Bien commun. De surcroît, qui pourrait, ici et maintenant, prétendre l’incarner ? Il y faudrait un chef d’Etat, pas un sectaire porté au pouvoir. Il y faudrait quelqu’un dont le devoir d’État ne soit pas saisi par le malsain calcul politicien des élections à venir. Faute de cet atout comment s’étonner que la nouvelle étiquette de social-démocrate déclenche, entre autres réactions négatives, des accusations de vouloir ratisser large électoralement ? Ce qui revient à distiller le venin du doute, de la méfiance, et à tuer dans l’oeuf l’appel à la mobilisation universelle. Surtout quand celui qui le profère est si personnellement disqualifié.

    L’absence de fédérateur véritable au sommet de l’Etat fait également craindre l’échec en ce qui concerne la réforme des collectivités territoriales. Pourtant comment, a priori, ne pas saluer l’intention de revoir de façon plus rationnelle le découpage des régions tel qu’il fut conçu en 1972 ? Plus profondément la question d’une vraie décentralisation est un bon chantier. Encore faudrait-il qu’il ne soit pas exclusivement fondé sur des impératifs financiers, mais soit conçu comme une libération à l’égard des féodalités actuelles, partisanes et idéologiques. Au total, « les Républiques sous le roi » reste une formule qui n’a rien d’obsolète mais souligne la double nécessité de l’autorité en haut et des libertés en bas.

    Jean-Pierre Chevènement, connu pour ses courageuses positions souverainistes vient cependant de formuler une idiotie monumentale : « Au-dessus de la droite et de la gauche, il y a la République, qui est le nom moderne de la France. C’est mon credo. » Pourtant il y aurait une façon juste de comprendre cette phrase. C’est en interprétant le mot République dans son sens étymologique, la res publica, la chose publique, la politique. Car la France, fille de la politique, ne pourra s’en sortir et survivre que par l’État. Mais lequel ? Comment concevoir une meilleure autorité étatique, forte en son domaine et consubstantiellement liée au Bien commun ?

    cercle vauban monarchie.jpgCes questions que posent sans interruption les besoins français peuvent trouver leur réponse dans la conception royale de l’Etat. Le Cercle Vauban examine cette alternative dans la brochure qu’il vient de publier. Elle s’intitule : Une espérance pour la France : la monarchie*. Dans son avant-propos, SAR le duc de Vendôme écrit : « Je suis convaincu de l’utilité d’une telle réflexion, non pour un avenir lointain et incertain, mais pour envisager dès maintenant la nécessaire amélioration de notre vie collective ». Cette nécessité ne procède pas fondamentalement de la médiocrité des hommes qui nous gouvernent. Elle s’impose par le délabrement du système institutionnel actuel.

    Comme Jean Sévillia l’explique dans les conférences qu’il prononce partout en France en marge de la publication de son Histoire passionnée de la France, notre pays a toujours trouvé en lui-même les ressorts de ses sursauts. Ceux-ci ont été durables quand ils ont trouvé une traduction politique, c’est-à-dire institutionnelle. Un sursaut français est toujours possible. Prétendre le contraire est participer de la manoeuvre subversive de démoralisation des meilleurs. Mais tout ce qui ressemble à un réveil français doit aujourd’hui avoir la lucidité et le courage de regarder en face la question politique.

    C’est par là que la France perd depuis trop longtemps. C’est par là qu’elle pourra gagner.

     

    * Cercle Vauban : Une espérance pour la France : la monarchie, avant-propos du duc de Vendôme, éditions Regalia, 118 pages, 6 euros. Pour se procurer la plaquette : envoyer un chèque de 8 € (prix franco de port) à l’ordre de Regalia, au Cercle Vauban, 1 rue de Courcelles - 75008 Paris

  • Dans votre quotidien cette semaine...

    LAFAUTEAROUSSEAU sans inscription.jpg= 33 "commentaires" : record battu pour le dernier Louis-Joseph Delanglade, De l'Atlantique à l'Oural ?. Rien de tel, donc, demain, pour bien démarrer la semaine, qu'un nouveau "L-J D", suivi de son inséparable Grain de sel de Scipion...

    Puis on parlera de la maigreur des résultats concrets du voyage de Hollande aux USA, comparée à l'éclat formel qui lui a été donné (justement, pour masquer cette insignifiance ?...); quant aux cinq petites heures passées à la Silicon Valley, si Hollande pense que c'est "çà" qui va faire revenir les expatriés ! Alors qu'on sait que la réforme des impôts locaux va aboutir à un nouveau coup de massue pour les classes moyennes ("on va faire payer les riches", disait-il !...); alors qu'on sait que 77 milliards d'euros de bénéfices ont été engrangés en 2013 par nos voisins, suite aux investissements étrangers, qui, chez nous, ont reculé de 77% !; alors qu'on sait que la France vient de disparaître de la liste des vingt pays les plus attractifs du monde...; alors qu'on sait que la France continue "d'exporter des Bac + 6 pour importer des Bac - 6" (Guillaume Roquette)... 

    On parlera aussi de certaines réflexions de Claude Lévi Strauss, des ravages du cannabis (pourtant "louangé" par Vincent Peillon et Cécile Dufflot, membres du gouvernement), du reportage de France info sur ces naturalisés français (!) qui partent faire le djihad en Syrie, et qu'il faudrait déchoir de leur nouvelle nationalité, comme cela se fait en Grande-Bretagne... et de bien d'autres choses encore !

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    CATONEO 1.jpg= Mardi, on aura la cinquième "Patte à Catoneo" : Bouvines 14.

    Cela a été dit maintes fois, et Catoneo le souligne ici à son tour : il est clair que la date de cette bataille manifeste au monde entier l'existence de la Nation France, déjà mise au monde depuis un certain temps par "l'honorable famille capétienne" - comme disait Jacques Bainville... -  mais dont la date officielle de naissance pourrait bien être ce 27 juillet 1214;

    Un 27 juillet qui, soit dit en passant, nous "ferait" une bien plus belle Fête nationale que ce très ambigu 14 juillet, au cours duquel chacun fête ce qui lui plaît : la loi dit bien que c'est le jour de la Fête de la Fédération (14 juillet 1790), chère à Marc Bloch, mais chez Mélenchon, Besancenot et compagnie, ce que l'on célèbre ce sont bien les têtes au bout des piques de ce sinistre 14 juillet 89, dont François Furet a bien montré qu'il inaugure le spectacle de sang et de Terreur qui va suivre...

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    gender.jpg= Mercredi, on donnera la parole à l'un de nos "très fidèles lecteurs" - comme il se définit lui-même, qui a eu la très bonne idée de réaliser un travail fort utile sur la théorie du genre : cela a du, parfois, être fastidieux, voire ingrat, mais il a collationné et, surtout, vérifié, plus de 25 déclarations (certaines ahurissantes) émanant de 19 personnalités différentes, éliminant ce qui traîne de faux ou d'inexact sur la toile, et ne gardant que les déclarations authentiques (avec la date et le lieu où elles ont été prononcées, ou bien l'ouvrage dont elles sont tirées...).

    On lira donc des propos de Pierre Bergé, François Hollande, Najat Vallaud-Belkacem, Erwann Binet, Marie-Gerorges Buffet, Laurence Rossignol, Vincent Peillon et autres, ce qui constituera un précieux outil pour dénoncer et critiquer les tenants de cette absurdité dangereuse. "LL2B" - c'est ainsi qu'il a voulu signer - a intitulé" ce travail encore une fois fort utile La théorie du Genre - Le totalitarisme condescendant des sociologues - Morceaux choisis et …vérifiés.

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    djihadiste.jpg= Légalement, ils sont français : "français de plastique", c'est-à-dire qu'ils sont en possession d'un petit rectangle plastifié. Mais, pour reprendre l'image du Père de Foucauld, ils ne sont français ni de coeur ni d'esprit; ils ne s'inscrivent pas dans la dynamique d'une aventure collective, venue de l'Histoire, qu'ils désireraient prolonger dans le futur : non. Leur rêve obsessionnel, c'est l'Islam et la Charia.
    L'Islam est-il soluble dans nos sociétés européennnes ? La réponse est "non" : la preuve, par Abou Shaheed : tel sera le titre de notre note de jeudi, bâtie à partir d'un très instructif reportage de France info. On y entend le sieur Abou Shaeed - "français" de plastique par la grâce d'un Pays légal contraire aux intérêts nationaux - menacer explicitement François Hollande lui-même et expliquer tranquillement que ce sera "soit l'Islam soit ce sera (sic) la guerre"
    La guerre de libération nationale, pour débarrasser la France des gens comme lui ?.....
     
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    POLE EMPLOI.jpg= Enfin, vendredi, ce sera la continuation de la Suite économique de François Reloujac, qui  prend pour sujet, cette fois-ci, Chômage, l'erreur du Président... :

    "...lorsque le président de la République a présenté ses vœux pour ce début d’année 2014, il a dit vouloir « accélérer » la lutte contre le chômage, ce fléau qui gangrène la société depuis plusieurs décennies. Pour cela, il a paru répondre à une demande incessante des entreprises en annonçant une baisse des charges liées au travail, baisse censée procurer plus de compétitivité. Et il a choisi comme point d’application de cette baisse les cotisations familiales. D’où la question : veut-il vraiment lutter contre le chômage ou porter un nouveau coup à la famille ?..."

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    = Et, bien sûr, on réagira "en temps réel" à l'actualité immédiate, et on parlera de tout ce dont on ne sait pas encore que l'actualité nous amènera à évoquer... Et toutes les notes précédentes seront accompagnées de notes plus courtes, plus ramassées, permettant de réagir et de donner notre sentiment face à tel propos, tel fait, tel article qui feront la "une" de la semaine à venir... 

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    capture d'ecran blog.jpg= On aura aussi, comme d'habitude le samedi, notre note en deux parties :

    1. D'abord, une revue des Blogs, de Facebook, des magazines  et d'ailleurs;

    2. Et, ensuite, on donnera les liens que des lecteurs ont envoyés :

    N'hésitez pas à nous faire parvenir des liens sur des sujets qui vous ont paru importants...   

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  • Lu sur le Site d'Henri Hude : Gender : la gauche perd les Français issus de l'immigration...

    henri hude.jpg http://www.henrihude.fr/ 

    Voici quelques mois, un esprit lucide et gouailleur souhaitait bien du plaisir à Vincent Peillon, quand il faudrait enseigner aux petits musulmans qu’ils pourraient devenir des petites musulmanes, et inversement.    

    La gauche perd le support des Français issus de l’immigration

    Les immigrés musulmans ont peu manifesté contre le mariage homo. Cette communauté n’a pas une vie facile en France. Elle fait souvent partie des classes populaires durement touchées par la crise, elle est souvent offensée par la police, stigmatisée par les médias et amalgamée à des courants extrémistes de l’Islam ou à des délinquants, et consciente enfin d’être manipulée à son corps défendant. Peu liée aux catholiques en pointe dans le mouvement, elle regardait le débat avec indifférence.

    Aujourd’hui, le Pouvoir veut leur prendre le seul bien qui leur reste, le plus précieux, et le corrompre : leurs enfants. Rien ne va plus. L’amertume accumulée déborde.

    Les Musulmans ne sont pas des « Catholiques trop bien élevés ». Si le Pouvoir veut les contraindre, ça se passera mal et il devra reculer. Du coup, les catholiques pourront adopter à leur tour le seul moyen adapté face à une entreprise totalitaire : la résistance civile. Les immigrés, notamment grâce à leurs valeurs familiales, sont donc une chance pour la France ?!

    De plus, par sa gestion de l’affaire Dieudonné, le Pouvoir vient de perdre de nombreux jeunes, dont beaucoup sont issus de l’immigration.

    Les raisons de fond de ce nouvel antisémitisme populaire lui échappent. Il repose notamment sur le rejet de certaines personnalités phares de l’élite dirigeante, BHL par exemple, qui symbolisent des politiques aventurières ou injustes. Par leur omniprésence médiatique, ces gens causent un abominable amalgame entre la communauté juive et des images détestées.

    L’intérêt de tout groupe civilisé est aujourd’hui de se déclarer étranger à l’extrémisme idéologique de la gauche postmoderne. C’est ce qu’avait fait avec sagesse le Rabbin Bernheim, en publiant un texte de référence au moment de la discussion autour de la loi Taubira.  

    La gauche ne pourra plus diviser les Français au moyen de l’immigration  

    La gauche postmoderne avait depuis des décennies favorisé l’immigration. Elle n’avait certes pas créé les différences de potentiel entre Sud et Nord, ni le mécanisme des vases communicants entre ces espaces. Mais elle a encouragé ce mouvement spontané, partie par idéalisme, partie par calcul.

    Elle espérait que les conservateurs seraient toujours fixés dans certains réflexes, et que les immigrés se comporteraient toujours en « idiots utiles ». Les « petits Blancs » se montreraient inquiets, jaloux, hostiles, donc tout immigré, se sentant rejeté, ferait un électeur de gauche en plus. Une masse d’électeurs humanistes voterait automatiquement pour la gauche caviar, par répugnance envers le racisme. On rendrait du lustre à la laïcité en opposant Chrétiens et Musulmans, en réactivant, grâce à l’islamisme, la peur de la religion. Etc. Cela s’appelle jouer sur du velours.

    Mais le stratagème ne fonctionne plus. La bobocratie réussit au contraire la prouesse d’enclencher contre elle un grand mouvement d’unité nationale entre immigrés et « petits Blancs », entre catholiques, musulmans et humanistes civilisés, que le totalitarisme inquiète ensemble. Elle ne peut plus diviser, faire diversion, isoler ses victimes, les battre séparément.   

    Vers un bouleversement de l’espace politique  

    L’extrême droite classique sert encore à protester, mais elle est en train de prendre un coup de vieux. Elle est peu capable de saisir cette aspiration à la dignité civique que donne l’adhésion à un bien commun républicain. Cette montée du principe démocratique au sein d’une nation moderne et humaniste. Cette réinvention de la fraternité politique qui ne bute plus sur les différences religieuses et raciales, alors qu'elles étaient jusqu'alors des moyens de division et des leviers de pouvoir pour une élite devenue illégitime.

    Le Pouvoir a radicalisé les conservateurs et les a rendus intelligents. Toutes les victimes de la politique libérale-libertaire se découvrent et se trouvent mutuellement sympathiques, face à un Pouvoir technocratique et idéologique unanimement détesté.

    La question des réformes structurelles du pays peut enfin être posée, ne pouvant plus être amalgamée à un nationalisme réputé raciste. Ainsi se crée l’unité d’un peuple black-blanc-beur, uni sous les trois couleurs de notre drapeau et contre la noblesse d’Etat énarchique et le clergé médiatique postmoderne.  

    Il faut changer la politique culturelle et économique de nos Etats.

    En particulier, il est urgent de réformer un système fiscal inique, d’abolir les privilèges dont jouissent les dirigeants de la sphère publique, afin de relancer la logique de développement économique et de progrès social grâce à nos entrepreneurs. C’est là que se déroule le combat pour la justice et la démocratie. La jeunesse n’a que faire du mariage entre homosexuels. La vieillesse n’a que faire de l’euthanasie.

    Sans doute toutes ces idées et tous ces sentiments restent encore confus et mal exprimés. Il faudra aussi les débarrasser de bien des scories, notamment de tout antisémitisme. Néanmoins, la bobocratie n’a pas face à elle un panel de réactionnaires sans amour, de brutes semi-fascistes, ou de modérés terrifiés à l’idée d’être confondus avec les uns ou les autres. La bobocratie fait face à un front populaire massif exigeant le rétablissement du bien commun et de la République, aujourd’hui confisquée par une oligarchie issue de la haute fonction publique.  

    Tous les catholiques qui vont à la messe ont pris l’habitude depuis une génération, de prier dans des assemblées en Noir et Blanc. La culture à laquelle le nouveau prolétariat va se référer sera un mixte de postmoderne routinier et de retour aux traditions solides. Les religions solidaires entre elles et respectueuses de l’Histoire peuvent réinventer la laïcité avec les humanistes civilisés. La multiethnicité, une chance pour la France ! ? 

    Telle est la transformation qui s’opère sous nos yeux.  

    « Jupiter ôte la raison à ceux qu’il veut perdre. » Il vient de l’ôter aux socialistes.

  • A propos de la conférence d'Olivier Dard sur Charles Maurras, un contemporain capital

     

    Bel après-midi, en vérité, que celui passé à Martigues, samedi dernier, grâce à l’Association des Amis de la Maison du Chemin de Paradis, vivante et active parce que Nicole Maurras et Dominique Paoli ne cessent de l’animer ; grâce, aussi, à la Municipalité, à Olivier Dard, Catherine Rouvier et quelques autres…

    Se trouver, ou se retrouver, au Chemin de Paradis, chez Charles Maurras, dans ce jardin provençal chargé de tant de symboles et de souvenirs, ou, encore, dans cette bastide du XVIIIème siècle qui couronne ce jardin, tous deux intacts, conserve toute sa magie et reproduit toujours l’émotion des visiteurs, les anciens, comme les nouveaux.

     

    Mais, tout cela étant évoqué dans une note annexe, il s’agit, ici, d’écouter la conférence tout à fait remarquable que le professeur Olivier Dard a prononcée dans la soirée à la Villa Khariessa. C’est ce que nous permet la vidéo réalisée par la Fédération Royaliste Provençale. Et cette conférence suscite la réflexion, une réflexion qui peut et doit nous être utile.

    Olivier Dard annonce le plan de sa conférence : trois parties qui traitent des handicaps que pouvait avoir Charles Maurras pour devenir le maître qu’il devait être – handicaps qu’il surmonta; les qualités exceptionnelles et, en un sens, le génie qui étaient le sien, lui permirent de devenir le maître et le chef, et, plus encore, le contemporain capital qu’il fut ensuite ; enfin les ruptures, toujours douloureuses, qui ont eu, presque toujours, le caractère d’une séparation d’avec la personne même de Maurras, qui ont marqué l’histoire de l’Action française, et, ont eu presque toujours, la même cause : la déception, le reproche de ne pas « aboutir » ; l’absence de « résultat ». Et l’on n’est pas loin de se douter que si Olivier Dard avait été d’Action française, à cette époque, au lieu d’être l’universitaire et l’historien qu’il est aujourd’hui, il eût, peut-être, penché de ce côté-là. Et c’est cette partie de sa conférence, à vrai dire, qui retient le plus notre attention.

    A noter que le reproche de l’insuccès, celui du 6 février 1934, celui de n’avoir pas « ramené le roi », comme disaient les vieux ligueurs, puis, par sa politique entre 1939 et 1945, d’avoir causé l’effondrement durable de l’Action française après guerre, n’est jamais adressé qu’au seul Maurras. Personne ne songerait vraiment à faire grief de l’échec global de ce qu’Olivier Dard appelle les Droites nationales ou nationalistes - puisque c’est dans cette perspective qu’il se place - à Pierre Taittinger, des Jeunesse Patriotes, au Colonel de la Roque, des Croix de Feu, ou à Eugène Deloncle de la Cagoule. Ils avaient pourtant des troupes nombreuses, parfois plus nombreuses que celles de l’Action française. Ils disaient, avant de s’évanouir, devoir réussir ce que l’Action française ne parvenait pas à réaliser. On sait qu’il n’en fut rien. Pourquoi le seul Maurras encourt-il, même, encore aujourd’hui, même post-mortem, le reproche de l’échec ? N’est-ce pas, précisément, parce qu’il était – et sans doute, en un sens, le reste-t-il - sinon le, du moins un contemporain capital ?   

    L’Action française s’était créée, autour de l’année 1900, contre les résidus du boulangisme, contre les comploteurs, à la Déroulède, contre l’Union morale, contre la Ligue de la Patrie française, si puissants qu’ils aient été alors, et parce que ces gens-là ignoraient ce que pouvait être une pensée politique. Et c’est parce qu’elle avait voulu en avoir une, et qu’elle l’avait forgée, que l’Action française les avait assez vite supplantés. Les ligues et comploteurs des années 1930 n’avaient pas davantage de pensée politique que leurs lointains prédécesseurs et leurs entreprises n’eurent pas plus de succès immédiat que n’en eut l’Action française, à ceci près qu’ils ne laissent d’autre héritage que des images et des souvenirs. On ne leur en fait même pas grief, avons-nous dit ; les griefs vont au seul Maurras parce que son statut est bien celui de contemporain capital.

    Nous voudrions ajouter que, de lui, reste au moins un héritage. Et un héritage disponible. Lorsqu’Edgard Morin déplore la disparition de toute grande pensée politique dans les sociétés contemporaines, il désigne celles qui ont dominé les époques précédentes, où elles se sont affrontées ; et il cite trois noms, au titre des trois grands courants qui ont compté alors : Marx, Tocqueville et Maurras. Lorsque, en 1974, Georges Pompidou, alors Président de la République, prononce, à Sciences Po Paris, la célèbre conférence où il expose quels doivent être les grands principes de la politique extérieure de la France, l’analyse à laquelle il se réfère expressément, dont il cite un extrait est celle – célèbre aussi – de Charles Maurras, dans Kiel et Tanger. Peu ou prou, malgré divers errements, elle reste la trame la plus stable de notre politique étrangère. Il y a, ainsi, dans l’ordre de l’héritage, toutes sortes de domaines où les idées de Maurras, les travaux de l’Action française ont, en ce sens, réussi. Pierre Boutang, dans son maître livre sur Maurras, dans sa conférence de 1987, à Marseille, en donne quelques aperçus. Il nous faudra y revenir.

    La conférence d’Olivier Dard incite donc utilement les maurrassiens que nous sommes à faire l’analyse du faisceau de raisons (le contexte historique mais aussi les insuffisances du mouvement et les défauts des hommes) qui ont empêché l’Action française de réussir, laissant le royalisme « non-encore abouti », selon l’expression de Pierre Boutang Ils doivent aussi recueillir, étudier, faire fructifier, renouveler, enrichir, transmettre l’héritage et poursuivre la vieille aventure qui, en effet, n’a pas abouti ; et n’a réussi ni à ramener le roi, ni à relever la France, ni à briser les fatalités de son déclin.

    Enfin, la réflexion d’Olivier Dard confirme que le statut de Charles Maurras dans notre époque est double : son statut officiel c’est, selon l’expression mille fois répétée « M » Le Maudit. Son statut officieux, par exemple lorsque Edgard Morin le cite comme l’un des trois grands esprits qui ont dominé la pensée politique du XXe siècle – au temps où il y en avait une – c’est bien celui, conforme à la réalité, de Contemporain capital. Le premier statut, artificiel et négatif, ne vise qu’à éliminer et stigmatiser Maurras a priori. C’est, au sens étymologique, un Maurras de la malédiction.  Le second ne fait que reconnaître la réalité de sa présence  dans le débat public contemporain - ou ce qu’il en reste. Maurras, un contemporain capital ? C’est l’évidence. Va pour l’expression, désormais ! 

     

  • Il n'y a plus de politique, par Hilaire de Crémiers*

    Le régime des partis a tout contaminé. Nos institutions en sont malades. François Hollande, Manuel Valls avec leurs combines en sont de tristes illustrations. Aucune vue de fond ni d'ensemblle. Jusqu'au jour où... 

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    François Hollande et Aquilino Morelle, son conseiller intime en communication mis en examen : quel monde entoure le président ?

    Aujourd’hui à quoi donc est réduite la France ? à chercher cinquante milliards d’économies ! C’est le tout de sa politique. Rien d’autre à l’horizon dans les sphères officielles. Le seul débat qui occupe le terrain politique, porte sur les postes budgétaires qui sont voués à être « rabotés » : toute la classe politique discute gravement sur ces points litigieux et se dispute à qui mieux mieux, même à gauche, même dans le Parti socialiste, toutefois pas au point de remettre en cause le système : ah, non, solidarité oblige… toujours dans le régime.

    Qui osera dire que cette question est secondaire et que le salut ne se trouve évidemment pas là ? Une fois que le gouvernement aura commencé à « raboter » dans un coin, il continuera dans un autre ; il ponctionne de la même façon : c’est la même politique qui se poursuit depuis des décennies. Et qui ne donne aucun résultat. Jamais les bonnes questions ne sont posées ; on prend les conséquences pour les causes ; il n’y a aucune issue intelligente avec de tels procédés. La France est condamnée à des politiques à courtes vues, attachée à des boulets qu’elle n’arrive plus à porter, passant son temps à compter et recompter des chiffres nécessairement de plus en plus calamiteux.

     

    Ce qu’il faudrait…

    Et la vérité de notre pays, où est-elle dans de tels calculs ? Qui en parlera ? Qui abordera les vraies questions ? Qui énumérera les conditions du salut national ? L’avenir de la France, sa revitalisation intellectuelle, spirituelle, sociale, économique, sa vigueur morale, la santé de ses familles, la solidité de ses patrimoines ; l’intégration, dans la mesure où elle est encore possible, des immigrés qui ne demandent qu’à devenir français, ce qui suppose donc en premier lieu un fort sens patriotique et moral au sommet de l’état « intégrateur » et non des « bobos » nihilistes, cyniques, jouisseurs et égoïstes, dont les affidés inconséquents comme Morelle, Cahuzac, d’autres encore demain, sont pris la main dans le sac ; la simplification juridique et administrative, toujours annoncée et jamais faite, qui puisse redonner vie et goût de vivre à tous ceux qui veulent travailler ; la tranquillité de l’ordre qui est la condition de la paix intérieure et dont nos meilleurs policiers connaissent parfaitement les conditions ; une justice équitable et efficace et qui ne soit pas livrée aux billevesées idéologiques ; une défense avec une armée dont le pays soit fier et dont les capacités soient à la hauteur des missions exigées ; une diplomatie digne de la France qui se conçoive dans  sa tradition historique et qui ne se réduise pas aux quelques formules d’un « énarque » resté adolescent, aussi immature que prétentieux, et qui passe sa vie à vouloir réussir un éternel grand oral devant le jury de la bien-pensance mondialiste ; enfin, et au-dessus de tout, un chef de l’état qui se démarque de tous les partis et qui, au lieu de « cliver » « droite, gauche » selon le terme qui résume le tout de la politique française en nos tristes temps, s’identifie à la France historique, réelle, humaine et puissante, et, pour travailler avec lui, un Premier ministre qui ne soit pas un rival potentiel ni un cohabitant de la République mais un homme de valeur, à la compétence incontestée, dévoué au bien commun, sans autre souci de carrière, entouré de quelques ministres fixés sur leur seule tâche nationale, pas plus de huit ou dix, avec quelques secrétaires d’état en nombre restreint.

    Alors, la France posséderait l’intelligence et l’efficacité de la décision politique, le premier de tous les biens, ce qu’elle cherche vainement aujourd’hui. L’appareil d’état une fois bien posé, tous les problèmes en conséquence seraient déjà à moitié résolus. Si l’état fonctionne bien, au lieu de s’atteler à tout et finalement à rien, le reste marchera et le chômage se résorbera. 

    Rétablissons les choses dans l’ordre

    Et, bien sûr, il conviendrait en même temps de rappeler à la représentation qu’elle est chargée de représenter fondamentalement les Français dans leurs territoires, leurs intérêts et leurs libertés, non pas des appareils idéologiques, ni des ambitions partisanes ; car les partis politiques n’ont pas vocation éternelle à régner en maîtres sur la France en s’entredéchirant sur tout et en accaparant à leur profit l’organisation des pouvoirs publics, ce qui est proprement scandaleux.

    Rien de plus clair : l’accord des Français se ferait – à 80 %, voire 90 % – sur ces quelques idées simples mais salutaires qui correspondent parfaitement, point par point, à leurs aspirations. Les sondages ne cessent d’aller dans ce sens. Or tout est fait pour écarter cette solution qui s’imposera sans doute un jour, malheureusement il faut le craindre, dans un désastre. Pourtant la seule et vraie audace politique est là. Qu’est Valls, que fut Sarkozy, sinon des sortes d’« ersatz » de ce besoin essentiel et existentiel dont ils ont joué pour se faire valoir, alors qu’ils ne sont en fait que des hommes du régime.

     

    … et la triste réalité

    En attendant, ce régime de mort continue. Son sort est suspendu à des questions, toutes, explosives. La première question est de savoir si Valls aura encore longtemps sa majorité… et la France en est au rouet ! Deuxième question : la maigre croissance escomptée sera-t-elle au rendez-vous , au risque d’une catastrophe économique et sociale ? Troisième question : en 2015 la France aura-t-elle pu réduire son déficit aux 3 % prescrits. L’Europe, le FMI, les agences de notation la surveillent de près ! Et les investisseurs ! Quatrième question : que se passera–t-il après les élections européennes, au cas où le PS est balayé et que le FN et l’abstention font des scores décisifs. Quelle sera alors la légitimité de ceux qui nous gouvernent ? D’un Hollande chahuté, même par les siens, partout où il paraît. Cinquième question : que penser de ce président et de ce chef de gouvernement  qui décident d’eux-mêmes du nombre des régions françaises sans tenir compte de l’histoire ni de l’avis des Français, même s’il est vrai que le pays est toujours en attente de la vraie décentralisation ? Sixième question : que fait la France dans le monde avec cette bande de zozos qui la dirigent, objets de toutes les risées à travers le monde, alors que l’Europe lui échappe au profit de l’Allemagne, qu’elle s’engage en Afrique sans avoir de buts politiques et sans moyens suffisants, que les états-Unis ne cherchent plus que leurs intérêts en réduisant l’Europe à une zone économique à leur convenance, que l’Asie est en ébullition et que la Russie veut retrouver sa place historique tandis que l’Europe de l’Est est elle-même déstabilisée par les incohérences de la politique occidentale.

    Toutes ces questions aujourd’hui sans réponse sont autant de mines qui vont exploser les unes après les autres. Le régime n’y résistera pas.

    *Analyse politique parue dans le numéro 129 (mai 2014) de Politique magazine