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  • ”Mohammed VI, premier bilan”, par Bernard Cubertafond

                Voici dix ans, l'intronisation du fils d'Hassan II avait soulevé de grands espoirs dans le royaume chérifien. On dispose maintenant d'un recul suffisant pour prendre la mesure de l'œuvre accomplie et des attentes déçues, pour examiner l'évolution des institutions politiques, les transformations de la société marocaine et tout particulièrement le statut de la femme, les questions relatives au développement économique, l'état de la question religieuse, le rôle du Maroc dans les relations internationales... 

                Pour établir ce bilan, la Nar a, de nouveau, invité Bernard Cubertafond, professeur à l'université Paris-VIII -où il enseigne le droit constitutionnel- et directeur d'un séminaire sur l'évolution du Maghreb contemporain (1).

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                Bernard Cubertafond est professeur de droit public à Paris 8. Il a été, auparavant, assistant au Centre de formation administrative de Ouargla (Algérie), attaché de direction au Crédit Lyonnais (Paris), maître de conférences à l’université de Limoges, détaché prés l’ambassade de France à Rabat (attaché de coopération universitaire, scientifique et administrative) et professeur à Sciences-Po Grenoble.

                Il est l'auteur de:

                - La République algérienne démocratique et populaire, PUF, 1979.

                - Contestations en pays islamiques, CHEAM- Documentation Française (en collaboration), 1984.

                - L’Algérie contemporaine, PUF, Que sais-je ? , Paris 4ème éd, 1999.

                - La Création du droit, Ellipses, Paris 1999.

                - Le Système politique marocain et La Vie politique au Maroc, L’Harmattan, 1997 et 2003.

     

    (1) : Mercredi 7 octobre, 17, rue des Petits-Champs, Paris 1er, 4e étage. La conférence commence a 20 heures très précises (accueil à partir de 19 h 45 - Fermeture des portes a 20h15).

  • Le sourire du dimanche

    En 2009 après Jésus-Christ, Dieu visite Noé et lui dit:

    - Une fois encore, la terre est devenue invivable et surpeuplée. Construis une arche et rassemble un couple de chaque être vivant ainsi que quelques bons humains. Dans six mois, j'envoie la pluie durant quarante jours et quarante nuits, et je détruis tout !

    Six mois plus tard, Dieu retourne visiter Noé et ne voit qu'une ébauche de construction navale.

    - Mais, Noé, tu n'as pratiquement rien fait ! Demain il commence à pleuvoir!

    - Pardonne-moi, Tout Puissant, j'ai fait tout mon possible mais les temps ont changé....

     J'ai essayé de bâtir l'arche mais il faut un permis de construire et l'inspecteur me fait des ennuis au sujet du système d'alarme anti-incendie. Mes voisins ont créé une association parce que la construction de l'échafaudage dans ma cour viole le règlement de copropriété et obstrue-leur vue. J'ai dû recourir à un conciliateur pour arriver à un accord. Mais l'Urbanisme m'a obligé à réaliser une étude de faisabilité e à déposer un mémoire sur les coûts des travaux nécessaires pour transporter l'arche jusqu'à la mer. Pas moyen de leur faire comprendre que la mer allait venir jusqu'à nous. Ils ont refusé de me croire.

       La coupe du bois de construction navale s'est heurtée aux multiples Associations pour La Protection de l'Environnement sous le triple motif que je contribuais à la déforestation, que mon autorisation donnée par les Eaux et Forêts n'avait pas de valeur aux yeux du Ministère de l'environnement, et que cela détruisait l'habitat de plusieurs espèces animales. J'ai pourtant expliqué qu'il s'agissait, au contraire de préserver ces espèces, rien n'y a fait.

       J'avais à peine commencé à rassembler les couples d'animaux que la SPA et WWF me sont tombés sur le dos pour acte de cruauté envers les animaux puisque je les soustrayais contre leur gré à leur milieu naturel et que je les enfermais dans des pièces trop exiguës. Ensuite, l'agence gouvernementale pour le Développement Durable a exigé une étude de l'impact sur l'environnement de ce fameux déluge.

        Dans le même temps, je me débattais avec le Ministère du Travail qui me reprochait de violer la législation en utilisant des travailleurs bénévoles. Je les avais embauchés car les Syndicats m'avaient interdit d'employer mes propres fils, disant que je ne devais employer que des travailleurs hautement qualifiés et, dans tous les cas, syndiqués.

        Enfin le Fisc a saisi tous mes avoirs, prétextant que je me préparais à fuir illégalement le pays tandis que les Douanes menaçaient de m'assigner devant les tribunaux pour tentative de franchissement de frontière en possession d'espèces protégées ou reconnues comme "dangereuses". Aussi, pardonne-moi, Tout Puissant, mais j'ai manqué de persévérance et j'ai abandonné ce projet.

     Aussitôt les nuages se sont dissipés, un arc-en-ciel est apparu et le Soleil a lui.

    - Mais tu renonces à détruire le monde ? demanda Noé.

    - Inutile, répondit Dieu, l'administration s'en charge...!!!...

  • Après tant d'autres endroits, Firminy....

              Une caricature royaliste a eu une belle carrière: c'est celle qui, pour montrer l'horreur (et l'absurdité...) de la Terreur montre une guillotine avec cette inscription, Ci-gît toute la France....

              Avec les violences des banlieues, il faudra dorénavant -il faut déjà- dire: ci-brûle, ou ci-saute, ou ci-explose toute la France !

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    A Firminy, après la mort d'un délinquant
    "Les jeunes se sont révoltés, c'était une grosse émeute, qui a duré quatre à cinq heures" (un témoin).

              Mohamed Benmouna, 21 ans, pratiquant de l'extorsion de fond, se fait coffrer, puis se suicide. Résultat: ses potes, les "jeunes" de la cité, la "chance pour la France"selon Stasi, les "enfants de la république" selon Chirac, cassent tout à Firminy, pendant cinq heures.

              Et c'est reparti pour la sempiternelle chanson reprise par les malfrats et leurs complices: c'est la faute à la police, c'est une bavure, on veut la vérité et gna-gna-gna...

               La vérité c'est que, pour le braqueur en question, il a été victime du choix de vie (!) qu'il a fait. Que personne ne l'a obligé à faire. Et que la société française se trouve ainsi confrontée à un problème de fond -problème créé de toutes pièces par le système lui-même, que nul n'a obligé à enclancher, depuis trente ans, cette folle politique d'importation de population extérieure. Et que, dans l'opinion, l'exaspération monte, monte, monte. Et que l'une des principales solutions de ce problème, ce sera l'expulsion, qui s'impose déjà à nombre d'esprits lucides et réalistes-et qui s'imposera de plus en plus...

               C'est lassant de le dire, on se répète, mais, en même temps, on ne peut pas laisser passer des trucs pareils sans, au moins, marquer le coup. Et comme le dit Molière dans son Dom Juan "Je te dis toujours la même chose parce que c'est toujours la même chose; et si ce n'était pas toujours la même chose je ne dirais pas toujours la même chose".....

  • De l'Académie au Lycée, mais toujours en marchant !

    Alain Finkielkraut n'a peut-être pas été le premier à l'avoir pensé, mais il fut le premier à l'exprimer publiquement. A un journaliste qui lui demandait un jour quelle critique il avait à formuler à l’égard de Nicolas Sarkozy, il répondit drôlement : « mon souhait, mon conseil serait qu’il cesse de courir, qu’il prenne le temps de marcher, de méditer ».

     En effet : Le président devrait cesser de courir comme il le fait, du moins d’en faire comme un système de vie et, plus encore de gouvernance. Plus généralement, il devrait cesser de vouloir se montrer perpétuellement hyperactif. Il devrait consacrer plus de temps à la marche, lente et méditative, et aux réflexions qui vont avec....

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    A Central Park, avec Carla Bruni

    Nous nous souvenons, aussi, à ce sujet, de Gustave Thibon qui aimait à rappeler qu’on ne gouverne qu’assis, raison pour laquelle on parle du siège apostolique, ou du siège de l’état, ou même du siège social d’une entreprise. La bougeotte n’est pas une qualité dans le sain exercice du gouvernement des hommes et des sociétés.

    Non que nous nous érigions en censeurs des vies privés : si Nicolas Sarkozy aime le sport, c'est son affaire - nous aussi, nous aimons le sport - et il peut bien sûr se distraire et se détendre comme il l'entend.

    Il y a cependant la fonction, et la majesté qui sied à cette fonction. Il y a aussi la pensée, la réflexion, la méditation qui doivent accompagner les gouvernants.

    Que ne médite-t-il pas un peu sur ces deux beaux mots de notre langue française, Académie et Lycée ! Et, aussi, sur leur origine.....

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    École philosophique fondée dans Athènes par Platon vers 388 avant Jésus-Christ, l'Académie tire son nom du domaine dans lequel elle est située, et qui se trouve près du tombeau du héros Academos, dont la ville d'Athènes avait récompensé les services en lui dédiant des jardins.

    Platon et après lui Aristote ont enseigné dans cette école. Et ils n'y enseignaient pas en courant, toujours pressés, toujours en sueur, toujours entre deux affaires urgentissimes l'une autant que l'autre. Non, bien au contraire. Ils y enseignaient en devisant, en discourant, en prenant le temps d'écouter l'argument adverse, et en prenant le temps d'y répondre. Longuement. Si Baudelaire évoquait l'endroit où tout n'est que calme luxe et volupté, dans l'Académie, tout n'était que calme, temps, sérénité.

    Après Platon, qui nous donna donc l'Académie, Aristote devait nous donner le Lycée. Mais toujours en marchant, et en prenant son temps.

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    Il fut appelé par le roi Philippe II de Macédoine comme précepteur du futur Alexandre le Grand. Celui-ci se jetant dans ses conquêtes, Aristote fonda alors à Athènes (en 335 avant J-C), sa propre école philosophique, dans le quartier du Lycée, ainsi appelé à cause du portique consacré à Apollon Lycien (le loup, en grec) qui se trouvait là. Aristote et ses disciples aimaient y deviser en marchant, s'affirmant par le fait même péripatéticiens (du grec peripatein, se promener). Et voilà pourquoi cette École fut donc nommée couramment le Lycée...

    Notre président, à qui nous souhaitons, comme tout le monde, un bon rétablissement, ne devrait-il pas prendre le temps de méditer sur les sages, et sur tout ceci ?

    Le temps (avoir le temps, avoir du temps) n'est-il pas, d'ailleurs, un luxe ? Et, aussi, une volupté ?

  • Pourquoi le PC (mais pas seulement lui) est-il mort ?...

               En apprenant que Robert Hue quitte le Conseil national du PC, et justifie son départ en déclarant que celui-ci "n'est pas réformable", un lecteur dépité, et désolé, écrit dans un forum sur le Net que "Si le PC est mort, c'est qu'il n'a pas su évoluer".

               Certes, il y a du vrai là-dedans. Mais on pourrait formuler une objection à ce lecteur dépité/désolé : le PC n'a pas su évoluer, c'est vrai, mais n'est-ce pas parce qu'il ne pouvait pas évoluer ?...

              N'est-ce pas Clémenceau qui a raison (et nous pensons, évidemment, qu'il a raison) lorsqu'il affirme que "La révolution est un bloc" ? Mais pourquoi est-elle un bloc ? Tout simplement parce qu'elle est une idéologie. Et une idéologie, c'est une construction intellectuelle, peut-être audacieuse, peut-être brillante et belle, peut-être intelligente, mais malgré tout virtuelle. Si on en ôte une partie, le reste ne tient plus; c'est comme pour un mécanisme complexe d'horlogerie : si l'on ôte un seul rouage, l'ensemble s'en trouve affecté, le mécanisme ne fonctionne plus.

              Nous l'avons souvent dit : ce qui différence le royaliste du républicain, ce n'est pas d'abord et en premier lieu que le royaliste veut un roi là où le républicain veut une république. C'est essentiellement, d'abord et avant tout que le royaliste est un pragmatique et un empirique, qui commence par regarder le réel, par partir des réalités; alors que le républicain est un idéologue, qui échafaude un système intellectuel et abstrait; peut-être fort beau en soi, et en étant lui-même animé des meilleures intentions du monde, mais enfin il veut changer et refaire le monde et les choses. L'un des slogans favoris des socialistes n'est-il pas "changer la vie ?"

              Les soubresauts de toute la gauche ( PS ou PC ou autres...) viennent de là : tout vient de ce que les faits se sont chargés de mettre en échec cette idéologie, bâtie et pensée en dehors d'eux et même contre eux...

              Nous vivons une époque épatante !...

  • Ainsi va le monde : François Fillon parle toujours vrai.....

       François Fillon ne sera pas allé au Sommet de la Francophonie de Québec pour rien !

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              En marge de son travail és-qualité, le Premier ministre a profité de la tribune qui lui était offerte pour rappeler quelques vérités bien senties sur les véritables responsables de la crise économique actuelle.

              Il a ainsi pointé la responsabilité des Etats-Unis, dont le comportement relève tout à la fois de l'égoïsme et du cynisme :  

             « La France ne demande pas que l'économie soit administrée. Elle demande qu'il y ait un peu de règles, que le libéralisme soit moins sauvage, que les Etats-Unis ne puissent pas s'endetter sans fin sur le dos de l'ensemble du reste du monde", a-t-il déclaré sur TV5 Monde. Le chef du gouvernement français a aussi souhaité "que les monnaies asiatiques reflètent la réalité de la puissance des économies asiatiques".
     
              "La gouvernance mondiale en matière financière ne fonctionne pas. C'est pour ça que nous voulons un sommet pour la refonder", a ajouté le Premier ministre, toujours en marge du sommet de la Francophonie. Evoquant les sommets internationaux réclamés par le président Nicolas Sarkozy au nom de l'Union européenne et désormais acceptés par les Etats-Unis, François Fillon a ajouté : "Ce que la France demande aujourd'hui, c'est qu'on mette en place des systèmes de régulation pour pouvoir détecter les crises et les arrêter à temps"...

              On sait que Jacques Bainville, toujours sage et mesuré, aimait à répéter que "tout a toujours très mal marché"; et que, en ce qui concerne le capitalisme, il était faux de croire qu'il allait s'écrouler parce que, depuis les débuts, il passait son temps à s'écrouler, et à se reconstruire sans cesse. Semblant reprendre certaines façons de penser, voire de s'exprimer, de Bainville, Fillon a conclu son intervention par ces mots :

               "Ma conviction c'est que le capitalisme n'est pas en cause. Ce qui est en cause, c'est la manière dont il est géré, c'est un excès de liberté, une absence de régulation"......

  • Philippe Sanmarco et les abus des collectivités...

                Ex-PS et désormais proche de l'UMP, l'élu marseillais Philippe Sanmarco peut mériter des reproches, mais en tout cas pas ceux de pratiquer la langue de bois ou de manquer de franchise.

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                Jacques Marseille avait déjà fait sensation lors d'un débat décapant sur LCI, lorsqu'il avait affirmé en substance que l'inflation de fonctionnaires au niveau local s'expliquait par le fait que les partis s'assuraient ainsi une clientèle d'obligés, qui par la suite votaient pour eux.

                Ce qui est, évidemment, la vérité, mais qu'il est toujours agréable d'entendre...

                Philippe Sanmarco redit la même chose dans un entretien lui aussi décapant qu'il accorde à La Provence, et dont nous extrayons les quelques lignes suivantes :

                "...Il serait bon qu'on clarifie les compétences entre les collectivités et qu'on arrive à l'élection des conseillers communautaires au suffrage universel direct. Le système actuel favorise trop le clientélisme..." Et un peu plus loin : "Certains politiques pensent que les collectivités servent de tiroirs-caisses pour arroser leurs territoires en subventions. Ils en abusent..."

                On ne saurait mieux dire, il est bon que Philippe Sanmarco l'ait dit, et cette honnêteté doit lui être comptée. Les abus qu'il dénonce ne sont-ils pas l'une des causes directes de ce désamour des français pour les Régions qu'évoquait récemment Eric Zemmour, avec raison lui aussi ?

                Lorsqu'Eric Zemmour écrit  "La Région fut un rêve d'élites. Jamais les populations ne s'y sont attachées" comment ne pas voir que, si c'est pour une bonne part parce qu'elles sont en effet de conception technocratique, c'est aussi et peut-être surtout parce qu'elles sont loin des gens, et prétexte à des magouilles peu reluisantes et peu défendables, que les français, par ailleurs très attachés à leurs racines, n'y ont jamais vraiment adhéré....    

  • Sarkozy comme Gorbatchev ?...

                Nicolas Lecaussin, politologue, est assez pessimiste sur l'action de Nicolas Sarkozy, sa politique et les chances de succès de celle-ci.

                Il a confié entre autres choses à Dominique Arnoult, de La Provence, que d'après lui Sarkozy pouvait faire penser à Gorbatchev.....

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                "Ca me fait penser (la première partie de son mandat, ndlr) à Gorbatchev. Sarkozy a fait une sorte de perestroïka, quelques petites réformes sans véritable rupture. Les bonnes mesures seraient de baisser les impôts et de faciliter l'innovation pour créer des entreprises et des emplois. Dans les années 1990, la Suède, dont la dette atteignait 200% du PIB, a supprimé des fonctionnaires et baissé les impôts. En quelques années, le pays est reparti".

                Il est dommage que Nicolas Lecaussin n'approfondisse pas sa comparaison Sarkozy/Gorbatchev. Si Gorbatchev n'a pas fait de véritable rupture, c'est parce qu'il ne le pouvait pas -la révolution étant un bloc, comme le disait Clémenceau, là-bas comme ici- et qu'il ne le voulait pas non plus, restant marxiste et soucieux avant tout et en réalité de sauver l'URSS.

                Comparer Sarkozy et Gorbatchev peut se révéler passionnant : par exemple, Sarkozy, s'il s'y essaye, peut-il réussir à l'inverse de Gorbatchev, et le veut-il, une véritable rupture ? N'est-il pas condamné, au contraire, comme Gorbatchev, à ne faire que quelques petites réformes ? Parce que le système dont il hérite, étant le fruit d'une idéologie, est une savante construction intellectuelle, dont on ne peut retirer en fait aucune pièce sans que l'ensemble ne s'écroule.

                 Et l'on retrouve Clémenceau qui, selon nous, a parfaitement raison : La Révolution est un bloc..... ainsi que la République qui en est issue, et qui en est la traduction politique.

                 Auquel cas, il est toujours permis de faire des suppositions, on ne serait pas encore à... la fin de l'Histoire !

  • Quand un universitaire de gauche, lucide et courageux, dénonce ”l'archéo syndicalisme des gauchos-conservateurs”...

      Dans le numéro de février (71) de Politique Magazine ( http://politiquemagazine.fr/ ), François-Georges Dreyfus présente la note de lecture suivante à propos de l'ouvrage de Gilbert Bereziat (1) :

     

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    (1) : Quand l'Université se réveille. Tout devient possible, de Gilbert Bereziat. L'Harmattan, 314 pages, 29 euros 50.

              Tout Français sait que les syndicats enseignants de droite comme de gauche sont, depuis le début de la IV° République, co-gérants du système éducatif français par le biais des comités paritaires et des diverses assemblées consultatives. Ils sont largement responsables du déclin de l'enseignement français du primaire au supérieur. Ce livre dû à l'ancien Président de l'Université Pierrre et Marie Curie (Paris IV) qui -selon les critères (discutables) de Shanghaï- est la première université française, confirme le conservatisme et la démagogie des syndicats d'enseignants.

                Profiter de la loi Aubry pour réduire le temps de travail dans une université où des présidents "désireux d'acheter la paix sociale" avaient accordé bien avant la loi 35 heures par semaine et 11 semaines de vacances, tel est le "discours démagogique habituel de la CGT. L'auteur se plaint de l'opposition aux réformes "de la faction gaucho-conservatrice" alliée aux archéo-syndicalistes du SNCS (syndicat des chercheurs). La réforme des structures de formation est rejetée par l'UNEF car "elle rompt le cadre national du diplôme", alors que chacun sait qu'entre une maîtrise de physique de Paris VI et celle d'une "sous-université" de province il y a déjà une marge considérable.

                Le même président n'hésite pas à parler du "conservatisme du CNRS" qui l'agace fortement tout comme le conservatisme de la conférence des Présidents d'université qui, dit-il à juste titre, ne s'intéressait qu'aux petites et moyennes universités.

                Louons le courage de cet homme de gauche dénonçant "l'archéo syndicalisme des gauchos-conservateurs". Espérons que le ministre pourra prendre en compte les remarques judicieuses du président de Paris IV, les rappeler à ses interlocuteurs lors des rencontres ministère-syndicats et saura remettre à sa place le marais des moyennes universités étendu sans discontinuer depuis 1968.

  • Au fond, Besancenot n'est-ce pas le nouveau Le Pen, mais en face ?....

              On se souvient du mâle slogan "Nos vies valent plus que leurs profits".On n'aura pas la cruauté de le mettre en parallèle avec le fait qu'Olivier Besancenot est copropriétaire d'un appartement près de Montmartre, valant 520.000 euros à ce que l'on dit. Ni que sa compagne émarge chez Flammarion pour 10.000 euros par mois.

              Après tout, on le sait bien, les promesses n'engagent que ceux qui les croient, et si cela plaît aux militants trotskistes d'avoir un patron qui ne tire pas si mal "profit"de la vie que cela, c'est leur affaire, pas la nôtre. On prendra simplement acte du fait qu'il y a partout des morales souples et des consciences élastiques, même chez les trotskos, quoi qu'ils en disent.....

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              On s'amusera par contre de relever une contradiction déjà plus "politique",comme David Victoroff l'a fait avec humour dans Valeurs Actuelles: "... Les beaux révolutionnaires que voilà qui se mettent maintenant à avoir une vie « privée » ! Et quelle confiance dans un Etat qui n’est pourtant que le reflet de structures de production, odieusement capitalistes, et dont la police et la justice ne peuvent être que des instruments de répression aux mains des oppresseurs du peuple ! Imagine-t-on Trotski portant plainte auprès de la police tsariste pour violation de sa vie privée ? Tout cela est plutôt rassurant."

              Mais surtout, le fait nouveau que l'on relèvera avec le plus d'intérêt, c'est que, parallèlement à l'effacement progressif du patriarche de l'extrême-droite, on assiste à l'émergence d'un jeune loup à l'extrême gauche. Reçu és-qualité dans l'univers bien-pensant et bien-ronronnant du conformisme le plus établi (n'est-ce pas Michel Drucker ?...) voici le facteur révolutionnaire intégré au système et récupéré par lui. Ou à tout le moins en voie -accélérée...- de l'être. A n'en pas douter, il jouera, mais à l'autre bout de l'échiquier, le rôle du FN gênant et entravant la droite pendant de longues années, pour le plus grand profit de la gauche en général, et du PS en particulier.

              Lui, Besancenot, va maintenant gêner la gauche, et probablement pour un bon bout de temps, en lui posant un sérieux problème; comparable, toutes proportions gardées, à ce que fut le problème ou l'épine Le Pen/FN, imaginée et mise en place avec un talent certain, et une fourberie non moins certaine, par un Mitterand au sommet de son habileté manoeuvrière.....

              S'allier à lui, mais alors perdre sur sa droite et au centre ? Ou s'allier au centre mais alors perdre à gauche et à l'extrême-gauche ? Le casse-tête a peut-être changé de camp, auquel cas on souhaitera, pour reprendre une formule consacrée, "bien du plaisir !..." au P.S....

              La roue tourne.....Nous vivons décidément une époque épatante.....

  • Les prix du mardi...

              le prix citron: à Stéphane Pocrain. Ancien porte-parole des Verts, membre fondateur du Conseil représentatif des associations noires de France (CRAN), chroniqueur télé de la "bande à Ruquier", il a été condamné par le tribunal correctionnel pour des violences sur son ancienne concubine.

              Qu'on nous comprenne bien: nous ne sommes pas des charognards. Nous ne nous réjouissons pas des malheurs ou des faiblesses des autres, et ce n'est pas cela qui nous "intéresse" ici: c'est l'observation du "syndrome de Bertrand Cantat". Certaines personnes, à gauche (1), semblent se croire protégées de toute dérive, par le fait même qu'elles sont "de gauche", et s'autorisent du coup a donner des leçons aux autres. C'est ce travers que nous relevons et que nous dénonçons. Cet "amuseur" docte et très premier degré est connu dans la bande de marxistes et d’anciens maoïstes de Laurent Ruquier pour les leçons de citoyenneté qu’il assène à tout-va…..

               Or on vient d'apprendre qu'il a été condamné à deux mois de prison avec sursis et 3 000 euros de dommages et intérêts (il s'était déjà montré violent, précédemment, avec d'autres petites amies.....). De Bertrand Cantat à Stéphane Pocrain, ceux qui "cassent" si volontiers les autres  feraient mieux de balayer d'abord devant leur propre porte.....

    (1) toute la gauche n'étant bien sûr pas représentée par ces quelques "rigolos".....

          le prix orange:à Georges Steiner. Pour le remarquable entretien qu'il a accordé à Elisabeth Lévy dans "Le Point" du 24 Janvier:

    E.L: Vous avez souvent dit que seule une élite pouvait accéder à la grande culture. Est-elle incompatible avec la démocratie ?

    G.S: Je le crois, hélas. Spinoza a dit : ce qui est excellent doit être très difficile. La lecture d'une page de Descartes, de Kant ou de Bergson demande solitude, silence, concentration extrême, renoncement à soi. Tout cela n'est pas à la portée de tous. Jusqu'à maintenant, aucune formule de scolarité de masse n'a réussi à garantir la transmission des savoirs. Pour moi, qui suis un anarchiste platonicien, notre devoir est d'identifier ce qui dans un enfant peut et veut se réveiller et d'aplanir tous les obstacles financiers, sociaux qui peuvent l'en empêcher. Un grand système éducatif donne leur chance aux doués. Or nous ne savons que niveler. Oui, il y a un don et amoindrir ce don commet un blasphème-et j'emploie à dessein un vocabulaire religieux.

              Les grands esprits se rencontrent et se rejoignent: Alain Finkielkraut ne cesse de répéter que nous sommes la première société dont les élites seront sans culture, et qu'il y voit le mouvement de la démocratie.....

  • Un monastère cistercien, et bien plus que cela... Ou : Les vrais amis de l'Afrique et des Africains...

              En Afrique, il y a des gens sérieux, qui font des choses sérieuses sur le terrain et qui mènent des actions réellement porteuses d'espoir et de progrès, donc d'un avenir meilleur; et qui, plutôt que de transplanter ailleurs la misère locale, c'est à dire déplacer le problème sans le régler, luttent au quotidien pour vaincre la misère sur place, ce qui est la seule solution efficace....

              Construire un monastère pour les héritiers de la Tradition cistercienne venue de l'Abbaye d'Aiguebelle. Et le faire en terre d'Afrique (au Cameroun) dans une région fortement musulmane, en plein accord et en totale amitié avec les musulmans locaux, qui ont eux-même souhaité une présence de l'Église Catholique, en vue du dialogue fructueux qui pourrait en résulter: on pourrait penser qu'il ne s'agit là que d'une oeuvre strictement religieuse. Pas du tout: sans rien renier évidemment de leur spécificité et de leur appartenance à l'Église Catholique, les moines vont oeuvrer, par le moyen même de cette construction, à la formation de la population qui, une fois formée, aura acquis un métier et donc une réelle chance de promotion sociale, de vie familiale et sociale heureuse et épanouie, dans son propre pays. Plutôt que de se laisser tenter par les mirages mensongers et amers d'une émigration toujours douloureuse et le plus souvent décevante.

              Il y a donc bien un aspect social et humanitaire dans la construction de ce monastère cistercien, et agir comme le font les moines de Koutaba, en Afrique aujourd'hui après l'avoir fait en France et en Europe hier, est pleinement conforme au charisme et à l'intuition originelle de l'Ordre. C'est aussi une des réponses que l'on peut proposer aux sots qui n'imaginent comme autre réponse aux problèmes de l'Afrique que l'expatriation massive de sa population. Cette pseudo solution, catastrophe pour l'Afrique, non seulement ne réglerait en rien ses problèmes, mais les démultiplierait d'une façon dramatique, et peut-être irréversible: c'est en Afrique qu'il faut aider les Africains; c'est l'Afrique qu'il faut développer, avec et par les Africains eux-mêmes, comme les moines de Koutaba en donnent un merveilleux exemple.....

              Laissez-vous guider dans le site remarquable de ces moines, non moins remarquables, qui réalisent en terre Africaine une oeuvre qui, à tous égards, mérite et force le respect. Et, si vous le pouvez et si vous le souhaitez, aidez-les: la construction du monastère ce sera des millions de briques à fabriquer et à assembler par la population camerounaise, et 6 années de travaux au total: un mur de clôture, des bâtiments conventuels, une église, une hôtellerie, un système d’adduction d’eau!.....En aidant des personnes, et en participant à une action, de cette qualité, on est sûr de faire quelque chose de bien; et, plutôt que d'être "fort en tchatche", comme certains...., de lutter comme il convient pour le développement et le progrès.

              Voici l'adresse du site de Koutaba: cliquez, vous ne serez pas déçus: http://www.koutaba.org

  • Est-ce vraiment la rigueur qui nous menace?.....

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              Excellente réflexion, en forme de mise au point, de Jérôme Jaffré qui a clôturé avec beaucoup de lucidité et d'honnêteté l'un des derniers Politiquement Showde Michel Field, sur LCI.....

              Il a déclaré en substance que la question n'était plus de savoir s'il allait y avoir, ou non, un plan de rigueur. Le problème, autrement plus grave, c'est l'appauvrissement général de la France......

              Jusqu'à présent -a expliqué Jaffré- on pouvait feindre de l'ignorer, mais maintenant cela se voit, et l'opinion se rend bien compte que c'est beaucoup plus grave qu'un simple plan de rigueur, que c'est beaucoup plus inquiétant, car cela ne va pas durer que quelques mois.....

              La lucidité de Jerôme Jaffré doit être saluée, Elle pose le problème du pourquoi et de la responsabilité de cet appauvrissement. Les choses se passent-elles, en effet, par hasard, relèvent-elles de la génération spontanée? Ou bien y a-t-il des responsabilités, politiques par exemple ?.. On le voit, Jerôme Jaffré a le mérite d'entr'ouvrir une porte soigneusement fermée depuis bien longtemps. D'une certaine façon depuis 1945.....

              Autrefois, en effet, il y avait l'Action Française, qui critiquait la République au quotidien, et proposait la solution royale. Qui remettait en cause pour remettre en ordre. Mais depuis son éviction après la seconde Guerre Mondiale, une voix, une sensibilité, un courant d'opinion manque dans le débat politique. Tout est organisé dans le seul cadre républicain, à l'extérieur duquel il serait même incongru de penser. Pour les jeunes générations, tout se passe depuis 1945 comme si la France avait toujours été en République, comme si cela ne devait en aucun cas être remis en cause..

              Ainsi, aujourd'hui, on en est réduit à écouter tout un tas de personnes qui font des constats, tous plus justes les uns que les autres, et témoignant de leur propre lucidité et de leur honnêteté intellectuelle. Mais sans que jamais personne ne pose la question du pourquoi, ni des responsabilités.

              Et si l'on accusait le système de cet appauvrissement, si l'on accusait la république...d'échouer tout simplement ? Si l’on en venait à se rendre compte qu’en dehors des paramètres conjoncturels dont tous les pays du monde évolué peuvent avoir à souffrir un jour ou l’autre, il pourrait surtout y avoir, au fond du « mal français » une cause plus essentielle qui tient à l’idéologie régnante depuis quelques deux siècles ? Grosso modo, à l’idéologie révolutionnaire dont notre république demeure l’héritière ? Sans-doute aurions-nous plus intérêt à nous poser sérieusement cette question de fond qu’à nous contenter de suivre les cours de la bourse ou de scruter l’évolution des courbes du chômage …  

  • Halde : très original, la baisse de l'augmentation du budget.....

                Le budget de la Halde ? Alors qu'il faut la supprimer, tout court, et que plusieurs députés de la majorité demandent un gel -voire une réduction- de son budget (1), ce que le parlement compte d'amis des privilégiés et des privilèges a trouvé une idée surprenante: il va baisser... l'augmentation de son budget !

                Elle est pas belle, la vie ? Le barnum continue, donc ....

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    On a remplacé Louis Schweitzer par Jeannette Bougrab,

    mais ce n'est pas d'un toilettage de la Halde que nous sommes demandeurs:

    c'est de sa suppression !....

                L'Assemblée nationale a en effet décidé d'augmenter de 1% les crédits de la Halde par rapport à son budget actuel (11,9 millions). Il s'agit d'une baisse par rapport au montant initial fixé pour 2010 (12,9 millions), mais une augmentation tout de même par rapport à 2009.

                Par 42 voix contre 30 (!) les députés ont rejeté l'amendement de Richard Mallié (UMP), pourtant adopté en commission élargie, et qui prévoyait de rogner d'un million d'euros les crédits.

                42 voix contre 30 ! Il a suffi, donc, de 42 privilégiés pour sauver une Bastille d'autres privilégiés, et bloquer une réforme salutaire et une économie bienvenue. Cela ne devrait-il pas interpeller quelque part (comme on dit dans le jargon...) ? Aux États-Unis, il y a 300 millions d'habitants, représentés par 100 Sénateurs et 435 Représentants. En France, pour 60 millions d'habitants (cinq fois moins, tout de même), le Système -c'est-à-dire nos impôts, c'est-à-dire nous...- engraisse 350 Sénateurs et 577 Députés ! Qui ne sont même pas toujours là pour voter, comme le montre notre exemple: 72 députés sur 577, c'est moins du huitième, même un cancre comprend ça !....

                Revenons à notre comparaison avec les USA: 250 Sénateurs, et 140 Députés de plus, pour six fois moins d'habitants ! Elle est pas belle, la vie, pour les privilégiés de la République ?

                Au fait: il paraîtrait qu'on aurait fait une grande Révolution, un jour, pour mettre fin aux abus et aux privilèges. Et qu'on aurait pris une Bastille ?

                Mais, où ?.....

               

     

  • POUR UNE REFLEXION DE FOND SUR LE MARIAGE POUR TOUS (4) - Hilaire de Crémiers : ”Manif pour tous ! Et maintenant ?”

    774507391.jpgAu lendemain de la grande manifestation du 13 janvier et de son indéniable succès par delà la ridicule guerre des chiffres à laquelle il est vain de trop s'attarder, nous écrivions ceci :"Reste la question de fond. Elle dépasse largement la seule affaire du mal nommé mariage pour tous. Nous aurions tort de nous y enfermer. Car, très en amont, c’est la famille dite traditionnelle elle-même, qui est, depuis bien longtemps déjà, en crise (cf. l’inexorable montée des divorces : aujourd’hui plus de 50% des ménages sont concernés !). C’est donc une réflexion de fond sur la famille, minée par l’individualisme, par l’égoïsme contemporains et, en un sens, c’est une contre-idéologie qu’il faut opposer à l'idéologie radicalisée qui sous-tend le projet de loi gouvernemental. C'est ce qu'il faut lancer, ce qu'il faut être capable d'entreprendre maintenant. Car c'est à cette condition que la grande campagne en cours trouvera un prolongement, durera, s'amplifiera et aura, en définitive, été efficace." En d'autres termes : les manifs, les slogans, les pancartes, c'est très bien, surtout lorsque le succès est au rendez-vous, mais un substrat idéologique sérieux est indispensable !

    Dans cet ordre d'idées, nous avons ouvert un dossier des contributions au débat, de différentes personnalités et intellectuels.  

    Nous mettons en ligne, aujourd'hui, une réflexion d'Hilaire de Crémiers*, parue sur le site de Politique Magazine, le 15 janvier.  

    D'autres contributions suivront et constitueront notre dossier, désormais à la disposition de tous : "POUR UNE REFLEXION DE FOND SUR LE "MARIAGE POUR TOUS" **.

    Plus d'un million de Français défilent dans les rues de Paris. N'est-ce qu'un début ?

    Nous étions plus du million de manifestants dimanche 13 janvier, voire beaucoup plus. Les services de gendarmerie et de police le savent pertinemment. Les vrais journalistes d'information également. Il suffisait  de parcourir les cortèges - ce que j'ai fait personnellement - pour en avoir une juste estimation. Les organisateurs, qu'il faut féliciter, ont annoncé, le soir, vers 17 heures,  800.000 personnes par souci de véracité qui les honore. Ils étaient, en fait, loin du compte. Ce qui ne se voyait pas, c'est que les gens, étant tenus par leurs horaires et ayant fini de manifester, repartaient et qu'au fur et à mesure que le Champ de Mars se remplissait, il se désemplissait, restant ainsi toujours comble de 15 heures à 19 heures. A 19 heures les fins de cortège non comptabilisées n'étaient pas encore arrivées ; des groupes entiers, en particulier Civitas, se sont arrêtés ou ont été arrêtés bien avant d'aboutir au rendez-vous.

    Manipulation des chiffres

    C'est dire si les chiffres officiels sont faux, archi-faux. Délibérément faux. Il y a, à l'évidence, du côté du gouvernement comme du côté des médias, en particulier ceux qui relèvent de l'Etat, payés donc par les Français, une mauvaise foi dictée par la malveillance idéologique. Ces gens-là ne veulent pas voir ; plus exactement ils voient mais dans leur fureur ils nient la réalité. Ils sont bloqués dans leur position. François Hollande ne recevra pas le collectif de « la manif pour tous ». Il a fait semblant, comme toujours dans pareil cas, de recevoir tout le monde, se gardant bien de recevoir ceux qu'il aurait le devoir, ne serait-ce que comme arbitre, d'écouter. Ce refus est une faute politique qui, de plus, le déshonore. Ce fils de bourgeois, comme tous ses confrères du gouvernement, du même type que lui - et ils sont nombreux -, sait fort bien qu'en bravant les interdits au motif de modernité sociétale, il se façonne une image de gauche dont il a besoin pour capter à son profit des groupes de pression qui tiennent, à quelques exceptions près, l'information, la culture et, en totalité, l'Éducation dite nationale. Ces gens qui ne représentent qu'eux-mêmes, décident du sort de la France, de l'avenir de la France, malgré la France ! Leur haine trouve sa délectation dans la ruine de tout ce qui la constitue et, d'abord,  ses familles. Ils sont sectaires et totalitaires : ils ne lâcheront pas leur proie. Ils imposeront leurs vues. Hollande, pour se dire leur chef, les suivra.

    La France est là

    Alors, à quoi sert pareille manifestation ? D'abord à s'apercevoir que la France existe toujours, malgré tout et malgré eux. Que des visages sympathiques ! Des familles souriantes et heureuses, des Français qui peuvent enfin s'exprimer et qui sont contents de se retrouver dans une occasion qui les change de l'atmosphère étouffante de leur quotidien habituel où la doxa officielle leur interdit même de penser, bref la France réelle, celle qui travaille, qui assure, comme elle peut, sa survie, pendant que les autres - ceux qui prétendent la gouverner - ne pensent qu'à leurs postes, à leurs carrières, à leur ambitions, surtout à leur domination, s'étant arrogé  le rôle de la direction :  il fallait entendre leurs commentaires ! Ce sont eux les patrons qui occupent les places dominantes, les plateaux de télévision, les chaires de vérité, qui édictent les dogmes de leur religion officielle, appelée à dessein non-religion ou a-religion, mais qui est, en fait, la leur, faite par eux et pour eux, dont ils sont les auteurs et profiteurs, qui n'a pour référence absolue qu'eux-mêmes et pour autorité que leurs misérables « moi ». Ces faux-culs jouent « la sociale » et « le sociétal ». Du haut de ce qu'ils croient  leur grandeur, ils n'ont que mépris pour tous les Français qui font vivre la France, qui sont la France. Dotés de leurs prébendes payées par ces Français qu'ils traitent comme des esclaves, ils s'offrent le luxe de tout régenter par leur implacable législation qui ne vise qu'à détruire patrimoine, famille et société. Voilà la réalité d'aujourd'hui : un fossé immense entre le pays réel et le pays légal.

    Que faire ?

    Alors que faire ? Continuer ! D'abord pour que la France se retrouve elle-même, dans toute sa diversité et dans ce qui fait sa véritable unité. Oui, d'abord, pour ce plaisir ! Et pour montrer à ces faces de carême de la religion officielle qui s'imaginent être des docteurs et des prophètes chargés de définir l'avenir,  que la France est le pays des esprits libres. Il relève en effet de la liberté de pensée et de la liberté de conscience, de pouvoir exprimer cette simple vérité que le sexe de l'homme et le sexe de la femme sont adaptés l'un à l'autre en vue de l'union et de la procréation ; que cette merveille naturelle est le support physique nécessaire  au lien affectif et juridique qui constitue immémorialement  l'union d'un homme et d'une femme et qui, dans toutes les civilisations, s'appelle le mariage. « Le mariage pour tous » est une contre-vérité et une aberration  qui ne peut exister que dans les imaginations débiles de faiseurs de problèmes ou dans les desseins pervers de quelques hommes de mauvaise foi. Comme le rappelaient judicieusement et quelquefois drôlement les pancartes des manifestants, aucun des hommes politiques qui, pour des motifs inavouables, s'apprêtent à imposer à la France leur « diktat » d'un cynisme absolu, n'est né autrement que par la voie ordinaire qu'il convient d'appeler, en l'honneur de notre Président, « la voie normale ». De cette voie normale, ils ont tous fait usage , ce qui leur a permis d'être reçus dans une famille, soignés et éduqués, de faire des études - la plupart dans les meilleurs établissements - et de réussir leur carrière. Or voilà que ces apprentis sorciers vont oser porter leur fer mortel dans la matrice même de l'humanité. Pour quel jeu de politiciens ? La stérilité, telle est la loi de leur vie médiocre, leur conception morbide de la société, le but de leurs discours et de leur législation : tout stériliser à l'image de leurs âmes stériles. Les psychiatres, les vrais, connaissent les ténébreuses régions de l'âme qui couvent de telles idées, qui  fomentent  ces criminelles suggestions. Tout honnête homme se doit à lui-même et aux autres de les écarter. Il est des abîmes qu'il n'est ni beau ni bon de sonder.

    Donc, il est juste, bon, salutaire et tout simplement salubre de continuer à dire  hautement ce qui est tout simplement vrai comme de résister à des  « oukases » qui violent jusqu'à l'intime la conscience humaine.

    La question politique

    Hollande n'a pas l'envergure d'un Mitterand, cet homme qui trompait tout le monde mais qui connaissait précisément son monde et aussi ses auteurs, les bons, et qui mettait sa ruse au service de l'Etat en revenant sur des projets funestes. L'homme aujourd'hui à l'Elysée ne réagira pas en chef de l'Etat, au moment précis où il pense en prendre la posture. Non seulement il ne retirera rien, mais il sera pressé d'en finir. Il a deux armes à son usage, celles qu'ont employées les politiciens qui, depuis plus d'un siècle, en France, n'abordent jamais les questions de fond et qui ne voient jamais rien venir, ni les crises, ni les guerres, ni les défaites,  ni les désastres, mais qui ont l'art d'esquiver leur responsabilité. Ces armes, hélas, efficaces, ce sont l'usure politique et la lassitude psychologique. C'est là-dessus  qu'Hollande compte et qu'il jouera.

    L'usure politique est le grand moyen de désamorcer des conflits qui pourraient devenir explosifs. L'idée en est simple : l'adversaire s'usera pendant que l'actualité tournera. Il est si facile de mener les peuples en bateau. Les pauvres sidérurgistes et ouvriers de France en savent quelque chose.

    La lassitude psychologique est le lot habituel de tous ceux qu'un système politique marginalise. Une atmosphère de combat ne se maintient pas indéfiniment quand le système dont vous êtes tributaires, vous place par principe en position de perdants. Qui peut résister ? C'est archi-connu, même si ce n'est pas théorisé ; et pour cause ! Au point qu'Hollande et tous les stipendiés du régime sussurent  benoîtement : vous verrez, une fois la loi passée, personne n'y reviendra, surtout pas la droite ! Quel argument irréfutable ! Comment résister dans un système aussi totalitaire ? Même s'il se couvre des oripeaux du droit, du clinquant de la modernité, de la séduction de la licence !

    Se posent, se posera donc à l'intelligence des Français la question proprement politique du système. Une vérité apparaît de plus en plus criante : le peuple de France, le pays réel n'est pas représenté. Un clan de partisans qui n'œuvre que dans le seul but de maintenir sa domination, s'est emparé de la représentation, ce qui lui permet de gouverner à sa guise ce pauvre peuple toujours bafoué. Où se situe, s'il vous plaît, la récupération ?

    Hilaire de Crémiers

    * Direteur de Politique Magazine et de La Nouvelle Revue Universelle.

    ** Précédentes mises en ligne :

    > 14.01.2013 : Jean-François Mattéi article du Figaro : "Mariage pour tous et homoparentalité".  

    > 22.01.2013 : Chantal Delsol, entretien avec Jean Sévillia (Figaro Magazine).

    > 29.01.2013 : Thibaud Collinarticle dans Le Monde du 15 janvier.