Au fond, Besancenot n'est-ce pas le nouveau Le Pen, mais en face ?....
On se souvient du mâle slogan "Nos vies valent plus que leurs profits".On n'aura pas la cruauté de le mettre en parallèle avec le fait qu'Olivier Besancenot est copropriétaire d'un appartement près de Montmartre, valant 520.000 euros à ce que l'on dit. Ni que sa compagne émarge chez Flammarion pour 10.000 euros par mois.
Après tout, on le sait bien, les promesses n'engagent que ceux qui les croient, et si cela plaît aux militants trotskistes d'avoir un patron qui ne tire pas si mal "profit"de la vie que cela, c'est leur affaire, pas la nôtre. On prendra simplement acte du fait qu'il y a partout des morales souples et des consciences élastiques, même chez les trotskos, quoi qu'ils en disent.....
On s'amusera par contre de relever une contradiction déjà plus "politique",comme David Victoroff l'a fait avec humour dans Valeurs Actuelles: "... Les beaux révolutionnaires que voilà qui se mettent maintenant à avoir une vie « privée » ! Et quelle confiance dans un Etat qui n’est pourtant que le reflet de structures de production, odieusement capitalistes, et dont la police et la justice ne peuvent être que des instruments de répression aux mains des oppresseurs du peuple ! Imagine-t-on Trotski portant plainte auprès de la police tsariste pour violation de sa vie privée ? Tout cela est plutôt rassurant."
Mais surtout, le fait nouveau que l'on relèvera avec le plus d'intérêt, c'est que, parallèlement à l'effacement progressif du patriarche de l'extrême-droite, on assiste à l'émergence d'un jeune loup à l'extrême gauche. Reçu és-qualité dans l'univers bien-pensant et bien-ronronnant du conformisme le plus établi (n'est-ce pas Michel Drucker ?...) voici le facteur révolutionnaire intégré au système et récupéré par lui. Ou à tout le moins en voie -accélérée...- de l'être. A n'en pas douter, il jouera, mais à l'autre bout de l'échiquier, le rôle du FN gênant et entravant la droite pendant de longues années, pour le plus grand profit de la gauche en général, et du PS en particulier.
Lui, Besancenot, va maintenant gêner la gauche, et probablement pour un bon bout de temps, en lui posant un sérieux problème; comparable, toutes proportions gardées, à ce que fut le problème ou l'épine Le Pen/FN, imaginée et mise en place avec un talent certain, et une fourberie non moins certaine, par un Mitterand au sommet de son habileté manoeuvrière.....
S'allier à lui, mais alors perdre sur sa droite et au centre ? Ou s'allier au centre mais alors perdre à gauche et à l'extrême-gauche ? Le casse-tête a peut-être changé de camp, auquel cas on souhaitera, pour reprendre une formule consacrée, "bien du plaisir !..." au P.S....
La roue tourne.....Nous vivons décidément une époque épatante.....