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Rechercher : trois leçons d'économie du pape françois

  • Où va l’Europe ? • Par François Reloujac *

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    L’actualité européenne de ce mois de novembre a été riche en rebondissements. Petit tour d’horizon des psychodrames qui ont secoué l’Europe économique et des révélations de la presse sur les pratiques fiscales du Luxembourg. 

    Dans le courant du mois de novembre, avant que le pape François ne vienne rendre visite au Parlement de Strasbourg, plusieurs psychodrames ont secoué l’Europe économique. Ce fut d’abord des divergences entre les membres du Conseil des gouverneurs des banques centrales européennes et des difficultés à constituer la nouvelle Commission européenne. Ce fut ensuite un scandale fiscal atteignant le président de ladite Commission et la mise en accusation de l’économie européenne par le G20 ! 

     

    Revenons d’abord sur les divergences qui ont éclaté au grand jour entre les représentants des états du Sud et ceux de l’Europe du Nord. Les uns ont absolument besoin de souplesse monétaire pour relancer leur économie ; les autres sont irréductiblement attachés à un « euro fort » qui leur permet d’engranger des bénéfices importants dans la conjoncture actuelle. Dans sa dernière intervention publique du mois de novembre, Mario Draghi a insisté sur le fait que le Conseil des gouverneurs des banques centrales européennes avait décidé, à l’unanimité, d’autoriser la BCE à augmenter le total de son bilan en « monétisant » les dettes publiques. Mais il a oublié de préciser que, malgré cet accord de principe, il devrait solliciter une nouvelle autorisation chaque fois qu’il voudrait passer à l’acte. 

     

     

    Démantèlement des règles ?

     

    Que doit-on en penser de cette façon d’agir ? Qu’elle permet à chacun de sauver la face dans un monde hyper-médiatisé ? Peut-être, mais on peut aussi considérer que la BCE anticipe la fin de la politique de « quantitative easing » (« assouplissement quantitatif »), actuellement pratiquée par la Banque fédérale américaine. Dès lors, pour soutenir les marchés financiers internationaux – dont chacun sait maintenant qu’ils sont devenus plus importants que tout le reste du fonctionnement de l’économie, car ils conditionnent tout à la fois le montant des intérêts payés par les états surendettés et les profits des multinationales –, elle devrait se lancer dans une « politique non conventionnelle »… ainsi appelée parce qu’aucun économiste n’en a jamais imaginé les conséquences pratiques, surtout à moyen terme !

     

    Lorsque, dans le cadre du G20, on répète ad nauseam la nécessité – notamment pour la France – d’engager un programme ambitieux de « réformes structurelles », cela signifie en réalité que l’on cherche à imposer le démantèlement des règles qui encadrent le marché du travail et à abandonner une politique sociale jugée « trop généreuse ». Ne nous y trompons pas. Il ne s’agit pas véritablement d’autoriser les états à desserrer le « carcan » social et fiscal souvent si contraignante pour la vie économique. Il s’agit d’abord de faire sauter les barrières qui empêchent les entreprises multinationales opérant en Europe – et surtout en France – de délocaliser leurs productions, devenues « localement » trop onéreuses. Ou de vendre les derniers joyaux qu’elles détiennent encore et qui ont une valeur sur les marchés internationaux.

     

     

    Une Commission européenne décrédibilisée

     

    A peine le président de la BCE avait-il obtenu l’unanimité du Conseil des gouverneurs des banques centrales en faveur de sa « politique non conventionnelle » que l’on « découvrait » que le nouveau président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, avait triché pendant plusieurs années. Du temps où il était ministre du Budget et Premier ministre du Luxembourg ainsi que Président de l’« Eurogroupe », Juncker a en effet utilisé une faculté des textes qu’il connaît bien – la « tax ruling » – pour détourner au profit de son petit état, et au détriment de ses partenaires, la manne venant des entreprises multinationales. 

     

    Sous prétexte de garantir à celles qui s’implantent dans le pays le montant des impôts qu’elles y paient, l’on négocie avec elles les avantages qu’on leur octroie. Une pratique qui permet aux multinationales de savoir à l’avance où « localiser » leur production afin de payer moins d’impôt. Pour cela, elles déplacent comptablement – et parfois uniquement virtuellement – une partie de leur production dans le pays qui « siphonne » ainsi des recettes qui normalement devraient revenir à un voisin. Ce dumping fiscal a deux avantages pour le pays qui le pratique : il augmente artificiellement le montant de son PIB – et donc la croissance affichée – et il lui permet d’obtenir de bonnes notes de la part des agences de notation dont chacun sait que les trois principales sont américaines. Partant, de faire baisser les taux d’intérêt sur les emprunts auxquels il peut être amené à recourir. Dans un régime de « monnaie unique », la seule façon pour les partenaires lésés de se défendre contre ce type d’agression est de pratiquer à leur tour un dumping fiscal ou social. Au total, cette guerre économique ne profite qu’aux multinationales qui peuvent déplacer sans difficulté leur production apparente d’un état à un autre. à l’inverse, pesant sur le budget des états, elle les pousse à recourir à l’emprunt, emprunt auquel l’entreprise multinationale qui a économisé sur le montant de ses impôts, peut souscrire. Tout avantage fiscal accordé par un état dont le budget est équilibré impose donc à tout pays endetté, s’il veut rester compétitif, de démanteler son propre système de protection sociale.

     

    En imposant Jean-Claude Juncker à la tête de l’Union européenne, Angela Merkel a-t-elle promu un nouveau Vidocq ministre de la police – économique ! – ou a-t-elle confié les clés de la cave à un alcoolique notoire ? L’avenir le dira. Quoi qu’il en soit, l’on remarque que les principaux bénéficiaires de ce que l’on appelle désormais le « Luxleaks » sont des sociétés qui ont pour nom Google, Amazon, Microsoft ou encore Apple. 

     

    En mettant en avant les avantages obtenus par quelques banques françaises, les médias ne sont-ils pas en train de montrer des arbres soigneusement choisis pour cacher la forêt ? On peut d’autant plus se poser la question que l’enquête sur les paradis fiscaux qui a abouti à la dénonciation du Luxembourg – mais aussi dans une moindre mesure, de l’Irlande – a été établie par le réseau intitulé « Tax Justice Network »… qui ne fait figurer dans sa liste aucun état américain !  

     

     

    * Politique magazine

  • Les décisions du pape, par Gérard Leclerc.

    © Antoine Mekary / Godong 

    Le pape François prend des initiatives importantes en ce moment. Elles ne sont pas toujours comprises et répercutées comme il le faudrait. Ainsi d’une année consacrée à Saint Joseph et à la cause de la famille !

    gerard leclerc.jpgA-t-on pris vraiment conscience de l’importance des récentes initiatives du pape François ? Sans doute les médias ont-ils mis l’accent sur son plaidoyer insistant en faveur de la vaccination contre le Covid. Certains le critiquent d’ailleurs pour cela, mais même si le pape n’a pas de compétence particulière en matière médicale, sa charge pastorale comporte une mission politique au sens le plus noble, celui du service du bien commun. On peut penser qu’il s’est suffisamment renseigné aux sources les plus pertinentes pour se prononcer sur un sujet aussi important. Une pandémie de dimension mondiale ! Mais il y a d’autres interventions de la part du chef de l’Église catholique, qui ne soulèvent pas le même intérêt. Décider, par exemple, de consacrer une année entière à saint Joseph, père nourricier de Jésus, n’a rien de spectaculaire. Cela ne toucherait que la piété catholique, à laquelle les non-initiés ne comprennent pas grand-chose.

    Il se trouve qu’une autre initiative papale s’accorde parfaitement à la piété dont l’époux de la Vierge Marie est l’objet. Elle concerne la famille. Oui, François veut consacrer aussi l’année qui vient à cette cause pour lui essentielle. Rien de plus normal, dira-t-on, de la part de l’Église catholique. Pour elle, le mariage est un sacrement qui est au cœur de la vie sociale, et tous les prédécesseurs de François, singulièrement saint Jean-Paul II, ont apporté tous leurs soins au service de la famille. Il me semble pourtant que, dans les circonstances présentes, les deux initiatives de François prennent un relief particulier. Car nous vivons dans les pays d’Occident une crise généralisée, où tous les repères anthropologiques sont en train de se perdre, notamment en ce qui concerne l’identité sexuée des individus. Ce sont les fondamentaux qui sont en cause, avec une désintégration de l’affectivité qui détruit les liens sociaux. Dans ce contexte, rien de plus nécessaire que cette insistance du pape François.

    Chronique diffusée sur Radio Notre-Dame le 12 janvier 2021.

     
  • Faut-il brûler le Pape ? A écouter demain matin, vendredi, sur Sud Radio...

     

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    http://www.sudradio.fr/index.php?id=6&art=230#newsart

  • Sur le Blog d'Hilaire de Crémiers...

    Sous le titre Une bonne nouvelle (retour sur l’encyclique Spe salvi, de Benoît XVI), le Blog d’Hilaire de Crémiers a publié hier le texte écrit au lendemain de la parution de l’encyclique. C’est peu de dire que ce texte est remarquable.

     Nous en passons l’extrait suivant, en encourageant vivement à lire l’original, bien sûr, mais aussi à fréquenter régulièrement ce Blog, dont nous avons salué l’avènement sitôt qu’il a vu le jour : "Une chance, un gage de sérieux pour le royalisme... par la hauteur de ses vues et la pertinence de ses analyses..." écrivions-nous ici-même, en vous signalant la sortie de ce Blog. Ce nouvel article le confirme :

     

    http://leblogdhilairedecremiers.hautetfort.com/

     

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    « …Les causes les plus certaines, d’après le pape, se trouvent dans une sorte de trilogie qui pourrait se ramener en son essentiel chronologique sous les  dénominations suivantes : Luther, la Révolution française (« avant tout », dit le pape), la philosophie allemande. Et c’est tellement vrai. Luther a réduit l’objet de la foi à une conviction subjective : l’espérance devenait ainsi une opinion, une idée sans objet. La Révolution française a érigé l’idéologie en divinité, en matrice nouvelle et universelle d’une foi, d’une espérance, d’un amour pour ici-bas à réaliser dans la société heureuse des lendemains révolutionnaires qui sortira nécessairement de toutes les convulsions de tant de gésines douloureuses. Le pape, certes, ne s’appesantit pas sur ce point, mais ce n’est pas la première fois qu’il pointe du doigt ce tournant du mal.

    La philosophie allemande, enfin, va s’emparer de ce thème, dans l’étonnement que lui procure cet événement de la Révolution qui change le cours de l’histoire. Kant sera le premier à en saisir l’importance, dans un premier temps pour admirer, mais, dans un deuxième temps, – et Benoît XVI le cite –, pour en inférer – ce qui était bien vu – qu’il y avait là un tel retournement de perspectives qu’il pourrait bien s’agir pour le futur d’une annonce du règne de l’Antéchrist.  Joseph de Maistre et plus tard Soloviev ne penseront pas autrement…. »

  • Miracle ! La totalité des médias est devenue ”pro pape” !.....

                Même à Lourdes, on n'en voit pas tous les jours, des miracles pareils : pensez, tous, absolument tous, tous ce que nos chaînes comptent de journalistes bobos/gauchos/trotskos - et Dieu sait qu'elles en comptent !... - tous, donc, et toutes, ont applaudi le pape en boucle, à partir du dimanche 22 après-midi. Et ont cité à l'envi ses paroles de l'Angélus du même jour....

                Ces mêmes journalistes qui n'ont reculé devant rien, il y a peu, pour lyncher le pape, ni devant le mensonge, ni devant la désinformation la plus cynique et la plus ehontée....

                 Les voilà maintenant, en boucle sur LCI ou BFM/TV et, bien sûr, aux JT des grandes chaînes, qui nous enjoignent de prendre pour argent comptant ce que le pape a dit, ou ce qu'ils ont voulu entendre de ce que le pape a dit...

                 Après ce petit clin d'oeil amusé, rendez-vous demain matin pour notre réaction de fond à ces propos.....          

  • Patrice Bertin a raison, hélas (pour lui) : la vieillesse est un naufrage...

                Mais ses propres propos s'appliquent certainement plus à lui - Patrice Bertin - qu'à la personne objet de son ire et de sa vindicte : le pape Benoît XVI.

     

    patrice bertin.jpg            Patrice Bertin, plus tout jeune lui non plus, a sans doute cru malin d'ironiser sur le vieux pape. Cette attaque ad hominem, sur l'âge de quelqu'un, c'est tout simplement vil et bas.. :

               "Idem pour Benoit XVI , le chemin de Croix du vieux Pape incapable de trouver des mots justes ou simplement humains pour parler des scandales de la pédophilie dans l'Église est plus consternant qu’autre chose".

                Manifestement, Patrice Bertin ne connaît pas le dossier. On ne lui en ferait pas le reproche, s'il ne se mêlait de transgresser le vieil adage du solide et robuste bon sens populaire: "Quand on sait pas, on parle pas..."

               Que Patrice Bertin n'aime pas le pape, c'est son problème et c'est même son droit. Mais qu'il soit - pour reprendre ses propres termes - "incapable de trouver les mots justes" pour parler de lui, là c''est un signe d'incompétence notoire.

                Et, comme il le dit lui-même, c'est "plus consternant qu'autre chose...".       

  • Mieux comprendre qui est réellement Benoît XVI, avec Gérard Leclerc...

                Pour traiter le thème "Politique et doctrine de Benoît XVI" Gérard Leclerc sera à Marseille le mercredi 27 mai prochain (1).

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                Qui est Benoît XVI ? Pendant plusieurs semaines, une campagne médiatique s'est déchaînée contre le pape, à propos de la levée des excommunications des évêques de la fraternité Saint-Pie X. L'affaire Williamson est venue se greffer là-dessus, brouillant les pistes et permettant toutes les suspicions. L'affaire du préservatif a donné lieu ensuite à ce que nous avons appelé "l'énorme opération contre Benoît XVI". C'est pourquoi il convient de savoir qui est réellement Benoît XVI, comment il est parvenu au siège de Pierre, quels sont les principes de sa pensée et de son action. Enfin, quel est le sens de ce pontificat dans la suite de celui de Jean-Paul II ?

                 La vidéo de cette conférence sera très rapidement disponible sur lafautearousseau, dans notre Catégorie "Documents Vidéos".

                Ce sera, d'une certaine façon, comme la conclusion et le point d'orgue du Pdf (en préparation) que nous allons vous proposer très bientôt, et qui regroupera les quatre notes que nous avons consacrées justement à cette "énorme opération contre Benoît XVI". Le titre en a été repris d'une formulation de Pierre Boutang: Benoit XVI, pape moderne, affronté au monde moderne...

    (1) : "Politique et doctrine de Benoît XVI", par Gérard Leclerc. Mercredi 27 mai, 19 heures, Les Arcenaulx, 25 cours d'Estienne d'Orves, 13001 Marseille. Conférence suivie d'un apéritif (offert), au cours duquel Gérard Leclerc signera ses ouvrages. Un repas (facultatif) permettra ensuite de prolonger les discussions...

  • Adieu Darcos (1/3) : I, La chute de la maison Darcos…

                C’est peu de dire que Xavier Darcos a déçu. Les lecteurs habituels de ce blog savent que nous avons soutenu plusieurs de ses décisions, allant même jusqu’à écrire, entre autres, que c’était décidemment un ministre à soutenir (il suffit de lire les notes le concernant dans notre Catégorie Education).

                Il  est malheureusement bien loin, le bon temps de celui qui signait de si bons articles dans la revue des Agrégés, et qui avait, de fait, si bien commencé son ministériat.... "Que les temps sont changés !..." comme dirait Racine....

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                On l’avait bien vu reculer, devant les syndicats, mais on voulait se rassurer en pensant que c’était peut-être une tactique voulue par l’Elysée, du type reculer pour mieux sauter, après avoir évité de donner à l’opposition du grain à moudre en la prenant trop directement à rebrousse-poil. Du moins, on l’espérait (c’était d’ailleurs, aussi, l’analyse d’Eric Zemmour…)

                Ensuite il y a eu d'autres atermoiements, d'autres reports, d'autres concessions. La ligne claire des débuts est devenue, en permanence, floue, voire franchement vaseuse, sur un nombre de plus en plus grand de sujets. Puis il y a eu cette réforme des Lycées, mal préparée, mal annoncée, mal ficelée, et son retrait, piteux et sans gloire. Sans compter que, quelques semaines après, l'Elysée demandait -pour l'accepter, à peine était-il remis- le rapport Descoings, ce qui augurait mal de la pérennisation de la présence de Xavier Darcos au Ministère....

                Mais surtout, enfin, et comme si tout cela ne suffisait pas, il y a eu cette scandaleuse déclaration sur les propos du pape, dont l’action était traitée, tout simplement, de criminelle ! Et, là, on est bien obligé de dire qu'on a atteint le point de non-retour.

                Comment veut-on que celui qui est en charge d’éduquer les jeunes remplisse sa mission s’il donne lui-même l’exemple du mensonge, comme il l’a fait en déformant odieusement les propos du pape ? Quand il parle comme il le fait, il éduque ou il des-éduque les jeunes dont il a la charge ? Il éduque, ou il des-éduque, quand il travaille lui-même au rejet et à la destruction de toute autorité, dans des propos qui, eux, sont pour le coup littéralement scandaleux et criminels, et où le mensonger le dispute au diffamatoire ?

                Et comment ne s’est-il pas rendu compte qu’en démolissant ainsi le pape, c’est bien sûr l’autorité d’un responsable religieux qu’il démolissait mais aussi et surtout, à travers elle, l’image de toute autorité ! Lui qui est en charge, précisément, de l’autorité, et du respect qu'on lui doit ! Hilaire de Crémiers a très bien répondu à cette folie de Xavier Darcos –et de ses semblables….- en leur adressant cette admonestation :

                « …Toutefois, ceux qui prétendent diriger la société, feraient bien de se méfier. La victoire finale ne leur appartient pas. À force de se prêter au mensonge, c'est leur propre autorité qui en pâtira. On ne porte pas atteinte ou on ne laisse pas porter atteinte impunément à la plus haute autorité religieuse et morale en ce bas monde, sans que l'autorité publique n'en supporte les conséquences. Ce sont toutes les autorités qui seront sapées. Ces gens y ont-ils jamais réfléchi dans leur superbe : pourquoi un homme obéirait-il à un autre homme ? Le pouvoir est un mystère qui leur échappe. Il s'en croient maîtres. Par un juste retour des choses, ils peuvent en devenir victimes. » (à suivre...)

     

     

  • Adieu Darcos (2/3) : II, Violences scolaires : fouilles des cartables et portiques de sécurité ? Non, merci !...

                Voilà maintenant que, pour réagir aux violences scolaires -dont le nombre et la gravité ne cessent de croître- il propose rien moins que de simples mesures techniques, relevant d’une répression qu’on pourrait qualifier de passive, qui passe complètement à côté du vrai problème, du vrai mal dont souffre notre Education nationale, et qui est l’idéologie....
     
     
     
     
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    Gendarmes en faction le 13 janvier 2009 dans le lycée de Château -Gontier, où un professeur vient d’être poignardé en plein cours par un élève.

                 Comme si, son heure étant passée, en quelque sorte, Darcos ratait maintenant tout ce qu’il fait, tout ce qu'il dit, et comme s'il était devenu incapable de la moindre parole (et a fortiori de la moindre action…) vraiment en phase avec la réalité (pour parler comme les jargonautes du Ministère, qu'il n'a, hélas, pas chassés....).

                 Alors il vient nous parler de fouiller les cartables, d'installer des portiques de sécurité, et, surtout, de former les personnels ! Mais qu'on arrête le délire. L'une des raisons principales du naufrage de notre enseignement (pas la seule évidemment, il y a aussi, bien sûr, l’évolution négative de la société et des moeurs...) c'est qu’on, a rempli les écoles, collèges et lycées, de gens qui n’ont rien à y faire. Et qui n’ont ni l’envie, ni les moyens d’y être. Du moins d'y être avec profit, pour y faire quelque chose de bon et d'utile, c'est-à-dire la préparation de leur avenir, par le développement de leur personnalité, en tirant le meilleur parti de leurs dons et de leurs compétences.

                 Jointe au mépris de fait du travail manuel -un mépris jamais exprimé, mais toujours vêcu, ce qui est bien pire...- elle est là, la cause majeure de la mort de notre enseignement : dans cette idéologie insensée du refus de la sélection -alors que la vie est sélection...- et dans cette folie ahurissante du tout le monde à l'école, et le plus longtemps possible...

               Si nous opposons un haussement d'épaule navré, assorti d'un vigoureux non, merci !, à ces mesurettes/poudre aux yeux que sont la fouille des cartables et l'installation de portiques de sécurite c'est pour deux raisons: l'une de forme, l'autre de fond.

               Commençons par la raison de forme. Ce que propose Darcos est très largement irréaliste, parce que pratiquement inapplicable, et se traduirait de toutes façons par un rendement dérisoire, en regard de l'investissement énorme que cela entraînerait. Par ailleurs, cela ne pourrait se faire, une fois de plus, qu'au détriment d'autres urgences qui, du coup, n'étant déjà pas satisfaites, le seraient encore moins, puisqu'on retirerait encore -et pour les stériliser- des moyens importants pour cette gabegie sécuritaire mal pensée. Ne prenons que quelques exemples. Qui va fouiller les cartables ? Les professeurs ? Dans les classes de 42, bonjour le temps passé: l'heure est déjà terminée ! Des personnels "autres" (policiers, surveillants...) ? Bonjour les frais ! Sérieusement, les vrais caïds, ceux qui veulent commettre un acte délictueux, s'imagine-t-on qu'ils vont se laisser bien gentiment ouvrir leurs sacs et cartables ? Ils auront (ils ont déjà...) mille et une astuces pour se refiler entre eux l'objet qui va les aider à commettre leur délit. En se moquant, en plus, du surveillant qui aura une tâche impossible à accomplir, et que l'on tournera facilement en dérisison: et le compas, m'sieu, c'est pas une arme le compas ? Sans compter qu'au bout du compte, maintenant qu'on a des élèves (!) de 19 ans en 3° et de 21 ans en Terminale, certains malabars n'auront aucun mal, sans même avoir besoin d'objets extérieurs, à s'emparer d'une chaise pour taper sur leur prof; leurs poings suffiront d'ailleurs souvent, et leurs coups de pieds...

                On pourrait écrire mille pages sur la niaiserie affligeante, et réelllement désolante, que recouvre cette proposition ubuesque..... Non, vraiemnt, Monsieur Darcos, si vous n'avez rien trouvé de mieux que "ça" à proposer, cela veut vraiment dire que le puits est à sec, la source tarie, que vous n'avez plus rien à proposer, et qu'il vaut mieux partir.....

                Passons maintenant à la raison de fond. Ce qui est grave, le véritable drame, c'est la mort de l'enseignement, le fait que le Ministère soit devenu incapable de transmettre l'ensemble des savoirs, des compétences, des attitudes qui charpentent une Société. Bientôt, ce sera la millionième fois que nous citons cette phrase désabusée mais, hélas, si vraie de Finkielkraut: "nous sommes la première génération dont les élites seront sans culture...". A qui la faute ? C'est lassant de le répéter, mais comment mieux stigmatiser l'échec -et la mort...- de ce qui fut, un temps, le Ministère de l'Education nationale ? La violence scolaire n'est pas la cause de la crise de l'enseignement, elle n'en est qu'une conséquence, même si elle est la plus spectaculaire. A-t-on déjà vu soigner un malade en ne traitant que les symptômes de son mal, sans jamais remonter à la source et aux causes de ce mal ? C'est pourtant ce que propose doctement Xavier Darcos, ex bon ministre, ex personne sensée et raisonnable, en qui, comme tant d'autres, nous avions mis beaucoup d'espoirs. Et qui les a déçus....

               Mais alors que faire, et que proposer ? Sans être le moins du monde adeptes du yaka/yzonka/ifokon, il nous semble que l'on peut, cependant, et en en revenant au simple bon sens, proposer une réforme simple, dont tout découlerait logiquement..... (à suivre...).

  • Adieu Darcos (3/3) : III, ”La” vraie réforme...

                La toute première chose à faire est d'agir sur la durée de la scolarité obligatoire. Celle-ci a d'abord été imposée de 6 à 13 ans révolus (loi de 1882), puis a été allongée par la loi de 1936 à 14 ans révolus. En juin 1947, le Plan Langevin Wallon proposa de la porter à I8 ans, ce qui ne fut partiellement réalisé qu'à partir de 1959, date à laquelle elle fut portée à 16 ans révolus.
     
                Ce mouvement insensé et néfaste d'une durée de scolarisation en perpétuelle expansion, joint au refus de toute sélection, doit être inversé: la scolarité obligatoire doit être ramenée à quatorze ans, et s'accompagner d'un développement massif de l'apprentissage, avec son corollaire: la revalorisation effective du travail manuel, dans toutes ses acceptions et l'affirmation permanente de son éminente dignité.
     
     
     
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                A partir de quatorze ans, en effet, s'il faut évidemment, comme on l'a toujours fait, pousser ceux qui le méritent, qui le peuvent et qui le souhaitent, à faire des études longues, afin de réaliser leur(s) rêve(s), il faut libérer de l'école -devenue prison pour eux- celles et ceux qui ont envie de prendre tout de suite leur envol, dans la voie où ils sentent qu'ils ont des capacités, et les laisser libres de donner le meilleur d'eux-mêmes dans les domaines qui leur correspondent. Et non les maintenir, par principe et par système, dans des études théoriques longues, qui n'ont aucun sens pour eux (1), dans lesquelles ils perdent leur temps et s'ennuient, avant de se dé-former, de devenir aigris puis, pour beaucoup, agressifs et violents…..
     
                Seulement, voilà, beaucoup d'élèves c'est beaucoup de professeurs, et beaucoup de structures et d'organisation, donc d'argent, dont une bonne partie est gérée par, devinez ? Mais par les syndicats, bien sûr, et par monsieur Aschiéri ! On comprend mieux, vu sous cet angle, pourquoi Gérard Aschiéri et les syndicats de gauche veulent qu'il y ait le plus de gens possible à l'école, et le plus de moyens possible, et toujours plus de moyens: mais c'est parce que ce sont eux et lui qui gèrent une bonne partie de tout cela, tout simplement ! Et qui y trouvent l'une des sources essentielles de leur(s) pouvoir(s) !

                C'est sordide ? Oui, mais c'est vrai.

                Et tout ce beau monde-là s'en fiche bien pas mal que beaucoup de ceux qu'on appelle les élèves (?) ne soient pas, en réalité, des élèves, mais des prisonniers des intérêts bassement sordides et matériels des organisations syndicales, de gauche et d'extrême-gauche, évidemment. Qu'ils perdent leur temps, et leurs compétences, pour se retrouver, au bout du compte, selectionnés....par l'ANPE ! Car on n'échappe pas à la sélection, dans la vie qui est sélection. Les faits sont têtus, ils vous rattrapent toujours. On a beau nier la réalité, tôt ou tard elle vous rattrape. Et plus c'est tard, plus c'est pire... Et, en attendant, cette nouvelle population scolaire aura importé dans l'école toutes ces nouvelles moeurs qui la détruisent sous nos yeux....

                Il est impossible que Xavier Darcos ne sache pas tout cela. Alors s'il s'imagine que pour lutter contre cette violence, qui monte dans toute la société mais aussi, forcément, à l'école, il suffit de mettre des portiques, de fouiller des cartables et de former les personnels, c'est pitoyable. C'est soit qu'il nous prend pour des imbéciles, soit qu'il a renoncé à se battre pour changer les choses. Peut-être parce qu'il ne peut rien faire ? Mais alors qu'il ait l'honnêteté de le dire, et le panache de démissioner.

                 Plutôt que d'amuser la galerie avec des soi-disant mesures pour lutter contre une violence dont il ignore, ou feint d'ignorer, les vraies causes.....           

     
    (1) : le grand public l'ignore souvent, parce qu'on ne lui dit pas la vérité, mais on a là l'une des raisons principales -et peut-être "la" raison principale- de cet ahurissant absentéisme scolaire, qui prend depuis plusieurs années des proportions littéralement stupéfiantes... L'enfant réagit à sa façon à cette violence que lui infligent les parents, eux même conditionnés par une école idéologisée jusqu'au trognon: il "taille".... C'est la seule façon qu'il a de manifester son mal-être. Avec le suicide.....
     
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  • La crise, le pape, l'Homme : Andréa Riccardi ? un Sage...

                Fondateur de la Communauté Sant'Egidio, Andréa Riccardi vient de recevoir le Prix Charlemagne, qui récompense une personnalité ayant oeuvré pour l'Europe.

                Sur la crise, il tient des propos (1) avec lesquels nous ne pouvons qu'être d'accord, et dans lesquels on retrouve,  comme en écho, beaucoup de ce que disait récemment Yvan Blot...

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               "...Je me réjouis de voir fonctionner une gestion européenne de crise et de voir revenir la nécessité du rôle de l'Etat et des institutions internationales pour assurer une régulation....

                Nous devons nous "remettre en place" comme quand on remet quelqu'un à sa place. Nous vivions en effet hors de nos propres mesures. Pris dans une sorte de folie où le marché s'était identifié à l'idée même de providence. Où il avait pris la place de la "nature généreuse" qui rassurait et faisait vivre nos ancêtres. Il nous faut donc revenir à une certaine "austérité", osons le dire, comme Benoît XVI l'a fait ce mercredi (mercredi 27 mai, ndlr).

                Ce qui pose un problème anthropologique, car notre idée du bonheur est devenue consumériste : plus je détiens, plus je serai heureux... Très bien, sauf que nous sommes désormais tombés dans un monde de tristes. Il importe aujourd'hui de réaliser que le bonheur est un fait spirituel et humaniste et que le mercantilisme a tué une partie de notre humanisme...."

    (1) : Propos recueillis par Jean-Marie Guénois, Le Figaro, samedi 30/dimanche 31 mai. 

     

  • Philippe Val à France inter : et la ”rupture, alors ?.....(2/3).

                Après tout, s'il le pense, il a bien raison de le dire. Patrick Besson livre un "plateau télé" vengeur contre Philippe Val (1), dans lequel il exprime son ras-le-bol face à l'insupportable contradiction entre le comportement du personnage et ses propos; c'est très bien vu, et nous partageons tout à fait cette analyse : Val hait, sous-titrée Philippe Val défend la liberté de penser....comme lui.

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                Nous ajouterons notre petit grain de sel, dans le sens de Patrick Besson, après le texte, que voici :

     Val hait.    Philippe Val défend la liberté de penser.....comme lui.

              C'est le défenseur maigre des droits de l'homme gras: l'Occidental qui mange à sa faim de justice. Depuis le temps que Philippe Val erre, sombre et famélique, dans les couloirs des radios et des télés, la bonne parole haineuse à la bouche. Il s'est autoproclamé arbitre des élégances politiques dans le système policier de la pensée. La fameuse vigilance. Du mot vigile. Where are you, Pierre Overney ? Val écrit mal, mais ce n'est pas de sa faute : à la place du stylo, il a pris une règle. Il tire des traits, mais ce ne sont pas ceux d'Achille dans l'Iliade, plutôt ceux de Bouvard dans les cahiers de Pécuchet. Il a transformé Charlie Hebdo en nouveau dictionnaire des idées reçues. Encore Flaubert. Qui lui aurait bien taillé un short.

              Philippe Val est contre tous les fanatismes sauf un : le sien. Son bâton de maréchal, il l'a obtenu des mains de toute la médiacratie bouleversée, au moment de son procès contre les organisations islamiques qui lui reprochaient d'avoir fait paraître les fameuses caricatures de Mahomet. Il y a même eu un film. Val grimpant les marches du palais de justice. L'intensité du regard moral. C'était presque le christ au Mont des Oliviers. Jean Moulin face aux tortionnaires de la Gestapo. Au Festival de Cannes, idem. Dans son derniers livre, qu'il présente ces jours-ci sur toutes les chaînes de télé, il défend, une fois de plus, avec cette véhémence glacée qui laisse les interviewers béats et soumis, la liberté de penser comme lui. On sent bien que, tout en répondant aux questions suaves des journalistes, il guette, autour de lui sur le plateau, voire en régie, la moindre déviance, la plus vague dérive par rapport à la pensée valienne. Et qu'il est prêt à la dénoncer immédiatement à cor et à cri, même si ça doit emmerder le tribunal des prud'hommes".

               Ajoutons maintenant notre grain de sel. Patrick Besson met le doigt sur le vrai problème. En fait, et c'est bien ce qui est exaspérant chez lui et chez ceux qui font comme lui, Philippe Val est ce que l'on pourrait appeler un adversaire/pratiquant de l'infaillibilité pontificale. Très ardent pourfendeur de l'Eglise en général, du pape en particulier, il n'a pas de mots assez durs pour dénoncer l'obscurantisme et le côté rétrograde de la prétention à l'infaillibilité.

               Sauf que, et c'est là que tout devient savoureux, c'est pour, dans la pratique et par un assez extraordinaire tour de passe-passe, se faire le praticien le plus zélé et le plus constant de la dite- infaillibilté; et s'octroyer généreusement à lui-même -mais à lui-même seulement- cette infaillibilité qu'il refuse catégoriquement au Pape de Rome.

              En somme, il est comme Michel Onfray, Philippe Val : il est un Vatican à lui tout seul !....

    (1) : Le Figaro Magazine du 29 novembre 2008.

  • Shimon Peres reçoit Benoît XVI avec chaleur : qu’en pensent Juppé, Darcos et tant d’autres « loups » ?...

                On s’en souvient –c’était hier…- : Juppé disait qu’il commençait vraiment à y avoir un problème avec ce Pape. Darcos que l’enseignement moral du pape était tout simplement criminel. Et tant et tant d’autres absurdités, chez tant d’autres….

                Or voici que le président israélien, Shimon Péres, a chaleureusement accueilli le pape...

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                Et il l'a fait avec des mots de bienvenue en latin : "Ave Benedicte, princeps fidelium qui hodie terram sanctam visitas", "Salut, ô Benoît, Prince des fidèles qui aujourd’hui visites la Terre sainte » (1).

                On conviendra que la noblesse de cet instant, la hauteur et l’élégance morale des deux protagonistes de la scène contrastent heureusement avec les miasmes nauséabonds du crétinisme le plus pur, combiné au mauvais esprit le plus répugnant, dont nous avons été récemment abreuvés, par les loups,  jusqu’à la nausée…

                Mais attendons un peu : Juppé et Darcos vont peut-être nous dire que, finalement, Péres aussi, pose problème ; et qu’il est criminel : qui sait ? on en a tellement entendu !

                Mais il s'agit de Shimon Péres : oseraient-ils ?...

     

    (1)   Curieusement, le nouvel Obs traduit cette belle phrase de bienvenue par « Salut au croyant parmi les croyants qui entame aujourd'hui une visite en Terre sainte". Traduction fort libre, et même passablement désinvolte. Traduttore, traditore…. On pourrait peut-être se cotiser pour offrir  un Gaffiot au Nouvel obs !

  • Val hait, d'après Patrick Besson...

                Après tout, s'il le pense, il a bien raison de le dire. Patrick Besson livre un "plateau télé" vengeur contre Philippe Val (1), dans lequel il exprime son ras-le-bol face à l'insupportable contradiction entre le comportement du personnage et ses propos; c'est très bien vu, et nous partageons tout à fait cette analyse : Val hait, sous-titrée Philippe Val défend la liberté de penser... comme lui.

                Nous ajouterons notre petit grain de sel, dans le sens de Patrick Besson, après le texte, que voici :

              Val hait.    Philippe Val défend la liberté de penser... comme lui.

              C'est le défenseur maigre des droits de l'homme gras: l'Occidental qui mange à sa faim de justice. Depuis le temps que Philippe Val erre, sombre et famélique, dans les couloirs des radios et des télés, la bonne parole haineuse à la bouche. Il s'est autoproclamé arbitre des élégances politiques dans le système policier de la pensée. La fameuse vigilance. Du mot vigile. Where are you, Pierre Overney ? Val écrit mal, mais ce n'est pas de sa faute : à la place du stylo, il a pris une règle. Il tire des traits, mais ce ne sont pas ceux d'Achille dans l'Iliade, plutôt ceux de Bouvard dans les cahiers de Pécuchet. Il a transformé Charlie Hebdo en nouveau dictionnaire des idées reçues. Encore Flaubert. Qui lui aurait bien taillé un short.

              Philippe Val est contre tous les fanatismes sauf un : le sien. Son bâton de maréchal, il l'a obtenu des mains de toute la médiacratie bouleversée, au moment de son procès contre les organisations islamiques qui lui reprochaient d'avoir fait paraître les fameuses caricatures de Mahomet. Il y a même eu un film. Val grimpant les marches du palais de justice. L'intensité du regard moral. C'était presque le christ au Mont des Oliviers. Jean Moulin face aux tortionnaires de la Gestapo. Au Festival de Cannes, idem. Dans son derniers livre, qu'il présente ces jours-ci sur toutes les chaînes de télé, il défend, une fois de plus, avec cette véhémence glacée qui laisse les interviewers béats et soumis, la liberté de penser comme lui. On sent bien que, tout en répondant aux questions suaves des journalistes, il guette, autour de lui sur le plateau, voire en régie, la moindre déviance, la plus vague dérive par rapport à la pensée valienne. Et qu'il est prêt à la dénoncer immédiatement à cor et à cri, même si ça doit emmerder le tribunal des prud'hommes".

               Ajoutons maintenant notre grain de sel. Patrick Besson met le doigt sur le vrai problème. En fait, et c'est bien ce qui est exaspérant chez lui et chez ceux qui font comme lui, Philippe Val est ce que l'on pourrait appeler un adversaire/pratiquant de l'infaillibilité pontificale. Très ardent pourfendeur de l'Eglise en général, du pape en particulier, il n'a pas de mots assez durs pour dénoncer l'obscurantisme et le côté rétrograde de la prétention à l'infaillibilité.

               Sauf que, et c'est là que tout devient savoureux, c'est pour, dans la pratique et par un assez extraordinaire tour de passe-passe, se faire le praticien le plus zélé et le plus constant de la dite- infaillibilté; et s'octroyer généreusement à lui-même - mais à lui-même seulement - cette infaillibilité qu'il refuse catégoriquement au Pape de Rome.

              En somme, il est comme Michel Onfray, Philippe Val : il est un Vatican à lui tout seul !...

    (1) : Le Figaro Magazine du 29 novembre 2008.

  • Voyage du pape : Flop en direct du mauvais esprit sur France Inter, palme à TF1...

               Le vendredi 12, jours de l’arrivée du Pape, on parle de Benoit XVI sur presque toutes les radios. Sur France Info, on décoche quelques petits coups de griffe, mais qui relèvent plutôt de la méconnaissance crasse des  "problèmes" que l’on croit déceler chez ce Pape ; dans l’ensemble, le ton est positif; même parfois on sent poindre un intérêt certain pour ce visiteur extra-ordinaire, et le message qu’il vient délivrer....

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             La bonne surprise vient de France Inter : très tôt, le matin, on a commencé par remettre sur le tapis, pour la énième fois, les problèmes ( ! ) de la messe en latin et de la laïcité ( problèmes que Patrice de Plunkett qualifie, à juste titre, de « problèmes bidon »). Les choses semblaient donc s’annoncer plutôt mal….

     

             Mais Nicolas Demorand a présenté dans la foulée un très intéressant débat, avec le P. Antoine Hérouard (CEF) et Henri Tincq (Le Monde). Là, ce fut du sérieux, du solide. A un point tel que lorsque Caroline Fourest a pris la suite –pour son malheur…- de ce très bon moment, elle a tout simplement fait un flop, un bide comme on dit très, très familièrement ; on nous pardonnera l’expression, mais il y a des moments comme celui là où il est tellement réjouissant de voir les mauvais esprits faire naufrage, et leur mauvais esprit avec, que l’on ne va pas bouder son plaisir…..

              Le soir, mention spéciale pour le JT de TF1 et toute l'équipe d'une Claire Chazal qui a fait, sur ce coup, honneur à son métier ( pertinence de Maurice Olivari, Jean-Claude Narcy excellent...) : honnêteté, intelligence, professionnalisme, tout y était; la visite fut bien expliquée, bien relatée, et longuement illustrée par des reportages et des commentaires sur lesquels il n'y a rien à redire: du bon travail, de bons journalistes, de la bonne information, aux antipodes de tout mauvais esprit ou de toute caricature : un bon moment...