...sur fond d'effondrement général des valeurs réputées, un temps, celles de la modernité....
Commençons d'abord par le plus immédiat, ce qui se voit, s'entend, se perçoit en premier, mais qui n'est pas le plus important. Péniblement, et à grand peine, 140 Associations, à grand renfort d'aides venues de partout, notamment bien sûr des ondes, ont réussi l'exploit de ne réunir que 4.000 personnes à Madrid pour protester contre les JMJ !
En face, si l'on peut dire, une véritable marée humaine de centaines de milliers de jeunes (on en attend jusqu'à deux millions, dit-on...), polis, calmes, souriants et sympathiques. Les commerçants eux-même en témoignent : pas de vitrines brisées ni de boutiques saccagés, pas de bagarres, ni d'agressions, ni d'abribus ou mobilier urbain détérioré : des sourires et de la joie partout, au contraire.
Mais cela ne fait rien: les journalistes mesquins et bas de plafonds ont choisi de commencer, à chaque fois, leur sujet par évoquer le quarteron de hargneux qui "manifestent" contre le Pape. Laissons-les, tous ces tristes sires, à leur triste nullité : ils ne comprennent rien à ce qui se passe, tant pis pour eux.....
Venons-en, maintenant, à quelques réflexions sur le fond. Dans l'état actuel des choses, qu'un Roi reçoive un Pape - cauchemar posthume pour Jules Ferry et consorts, mais cauchemar bien réel pour leurs héritiers.... - cela signifie-t-il quelque chose ? Cela a-t-il, et aura-t-il de l'importance et des repercussions, que l'on espère, évidemment positives ?....
Certes, les monarchies d'aujourd'hui ont bien "pâli", par rapport à celles "d'hier", et l'on peut légitimement émettre des réserves ou des doutes sur la valeur intrinsèque - en l'occurrence - de la Royauté espagnole, sur sa force ou son influence réelle sur la Société. La papauté aussi, par rapport à "autrefois", a bien perdu de son influence réelle. Quant à certains aspects de son discours parfois "mondialisateur" - dans le mauvais sens du terme - malgré toute l'estime que nous avons pour Benoît XVI, et tout le respect qu'il mérite, nous ne perdons jamais une occasion, dans ce Blog, de marquer notre désaccord avec les propos de tel ou tel Prince de l'Eglise, voire du Pape lui-même, lorsqu'ils nous paraissent - dans l'ordre et le domaine du politique - dangereux pour la stabilité et la perennité de nos Sociétés européennes.. Notamment dans le domaine sensible de l'immigration...
Cependant, la remarque est réversible : l'idéologie révolutionnaire elle aussi est dans un triste état, et elle ne ressemble plus guère au courant dévastateur qu'elle a été jadis. Elle est essoufflée, elle a failli partout et, pour de nombreuses décennies semble-t-il, les résultats concrets de l'action de ceux qui ont prétendu organiser l'humanité sans Dieu et sans Roi - comme le disait Jules Ferry... - ne plaideront pas, ou plus, en leur faveur...
Même chez des personnalités de qualité, qui restent fidèles à leurs idéaux de jeunesse, comme Edgar Morin, on ne veut plus employer le terme de Révolution, à cause de toutes les horreurs qu'elle a engendrées; on admet qu'il était fou de proposer le meilleur des mondes, alors qu'il fallait se contenter d'oeuvrer humblement pour un monde meilleur; on rejette la croyance naïve en un progrès linéaire et indéfini...
Alors, dans cet effondrement général et cataclysmique des certitudes qui ont cru orgueilleusement, un temps, remplacer les fondements traditionnels de la Société, il reste quoi, pour reconstruire ? Le Père Javier Igea, présenté un peu partout comme l'une des chevilles ouvrières des JMJ de Madrid met le doigt sur l'essentiel lorsqu'il explique à la presse : "...La Révolution française a constitué une lutte titanesque entre la Tradition et les Lumières".
L'avant-dernier Éditorial de Politique magazine s'intitulait Dieu et le Roi....