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Rechercher : Rémi Hugues. histoire & action française. Rétrospective : 2018 année Maurras

  • Classées par thèmes, nos 127 ”Grandes ”Une” de L'Action française”...

     

    Cette Catégorie des "Grandes "Une" a débuté à l'occasion de notre quinzième anniversaire, le 28 Février 2022; nous souhaitions célébrer d'une façon un peu originale cet anniversaire, et nous eûmes l'idée, puisque nous proposions une chronique quotidienne sur l'actualité (Revue de Presse et d'Actualité...) de nous plonger dans le riche fond d'archive qu'offrait, d'évidence, la simple lecture des numéros du quotidien consacrés aux faits marquants et aux personnages incontournables qui y ont été étudiés, pendant les trente-six années d'existence du journal...

    Nous aurions ainsi un pied dans l'actualité la plus immédiate, et un autre dans nos racines intellectuelles et militantes; ce qui nous permettrait, de plus, de rétablir des vérités, à rebours de bien des mensonges et calomnies trop souvent répétées, à l'envi, par la "vérité officielle" du Système...

    Cette Catégorie a vite grandi, et grandira encore.

    Voici, classées en deux grandes parties, les "Une" qui la composent :

    1. 11 SUJETS REGROUPANT UN GRAND NOMBRE DE "UNE" :

    Autour de Bainville; de Daudet; de Maurras; de Maurras et de Gaulle; autour de la Victoire perdue de 18 et du mauvais Traité de Versailles; autour de Jeanne d'Arc et de ses Cortèges; autour des Rassemblements royalistes; autour de l'Union Royaliste Provençale; autour de la terrible inondation de 1910 à Paris; autour de la Croisière du Campana, en 34; autour des rapports entre l'AF et le Vatican; autour de la Guerre d'Espagne...

    2. DES SUJETS DIVERS ET VARIÉS, APPORTANT PARFOIS DES SURPRISES DE TAILLE AU LECTEUR NON AVERTI OU DÉSINFORMÉ :

    Le premier et le dernier numéro du quotidien;  la première grande Réunion publique de l'Action française, à Paris, Salle Wagram...sur des délires d'aujourd'hui, déjà dénoncés dans l'AF en 1911; sur le naufrage du Titanic; sur "Les dieux ont soif", d'Anatole France, commentés par Jacques Bainville; sur Rousseau; sur Frédéric Mistral; sur l'assassinat de Jaurès; sur Charles Péguy; sur Augustin Cochin; sur Jehan Macquart de Terline, premier kamikaze de l'histoire, membre de la section  d'Action française de Saint-Omer...; sur la courte "amitié" entre Maurras et Gide; sur le Caporal Pierre David, "héros juif d'Action française"; sur Marcel Proust, Prix Goncourt en 1919, grâce à Léon Daudet...sur la mort de Philippe VIII; sur la grande mosquée de Paris; sur Clemenceau; sur "Mes idées politiques"; sur "Munich"...; sur Gustave Thibon; sur le Nazisme et le Communisme, à égalité dans l'horreur, et faits pour s'entendre...; sur la mort de Freud...

    BONNE(S) LECTURE(S) !

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    1. Autour de Bainville...

    • numéro du Mercredi 22 Septembre 1920 : 

    Grandes "Une" de L'Action française : 20 septembre 1920, Bainville, Chevalier de la Légion d'honneur

    • numéro du Vendredi 29 Mars 1935 :

    Grandes "Une" de L'Action française : Jacques Bainville élu à l'Académie française...

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    Photo, par Pierre Ligey, avec dédicace : "À Léon Daudet, en souvenir de trente ans d'amitié, de l'Immortel et de la petite rampe de la rue de Bellechasse"

    • La semaine tragique : mort  de Bainville...

    • numéro du Lundi 10 Février 1936 :

    Grandes "Une" de L'Action française (1/8) : Du 10 au 17 février 36, la semaine tragique : mort de Bainville, misérable machination de Blum, dissolution de la Ligue d'Action française...

    • numéro du Mardi 11 Février 1936 :

    Grandes "Une" de L'Action française (2/8) : Du 10 au 17 février 36, la semaine tragique : mort de Bainville, misérable machination de Blum, dissolution de la Ligue d'Action française...

    • numéro du mercredi 12 Février 1936 :

    Grandes "Une" de L'Action française (3/8) : Du 10 au 17 février 36, la semaine tragique : mort de Bainville, misérable machination de Blum, dissolution de la Ligue d'Action française...

    • numéro du Jeudi 13 Février 1936 :

    Grandes "Une" de L'Action française (4/8) : Du 10 au 17 février 36, la semaine tragique : mort de Bainville, misérable machination de Blum, dissolution de la Ligue d'Action française...

    • numéro du Vendredi 14 février 1936 (1/2) :

    Grandes "Une" de L'Action française (5/8 - 1/2) : Du 10 au 17 février 36, la semaine tragique : mort de Bainville, misérable machination de Blum, dissolution de la Ligue d'Action française...

    • numéro du Vendredi 14 février 1936 (2/2) :

    Grandes "Une" de L'Action française (5/8 - 2/2) : Du 10 au 17 février 36, la semaine tragique : mort de Bainville, misérable machination de Blum, dissolution de la Ligue d'Action française...

    • numéro du Samedi 15 février 1936 :

    Grandes "Une" de L'Action française (6/8) : Du 10 au 17 février 36, la semaine tragique : mort de Bainville, misérable machination de Blum, dissolution de la Ligue d'Action française...

    • numéro du Dimanche 16 février 1936 :

    Grandes "Une" de L'Action française : Du 10 au 17 février 36, la semaine tragique (7/8) : mort de Bainville, misérable machination de Blum, dissolution de la Ligue d'Action française...

    • numéro du Lundi 17 février 1936 :

    Grandes "Une" de L'Action française (8/8): Du 10 au 17 février 36, la semaine tragique : mort de Bainville, misérable machination de Blum, dissolution de la Ligue d'Action française...

     

    2. Autour de Daudet...

    • numéro du Mercredi 28 Juin 1922 : 

    Grandes "Une" de L'Action française : À l'Assemblée, le discours de Léon Daudet, Député de Paris, en défense des "Humanités"...

    • L'évasion de Léon Daudet de la Prison de la Santé...

    • numéro du Dimanche 26 Juin 1927 :

    Grandes "Une" de L'Action française : sur l'évasion de Léon Daudet, puis son exil volontaire en Belgique (1/4)...

    • numéro du Lundi 22 Août 1927 :

    Grandes "Une" de L'Action française : sur l'évasion de Léon Daudet, puis son exil volontaire en Belgique (2/4)...

    • numéro du Jeudi 22 Mars 1928 :

    Grandes "Une" de L'Action française : sur l'évasion de Léon Daudet, puis son exil volontaire en Belgique (3/4)...

    • numéro du Vendredi 3 Juillet 1930 :

    Grandes "Une" de L'Action française : sur l'évasion de Léon Daudet, puis son exil volontaire en Belgique (4/4)...

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    • numéro du 1et Février 1933 :

    Grandes "Une" de L'Action française : Léon Daudet annonce la guerre, au lendemain de l'arrivée au pouvoir (démocratiquement !) d'Hitler...

    • la mort de Léon Daudet...

    • numéro du Vendredi 3 Juillet 1942 :

    Grandes "Une" de L'Action française : 1er juillet 1942, mort de Léon Daudet (1/3)...

    • numéro du Samedi 4/Dimanche 5 Juillet 1942 :

    Grandes "Une" de L'Action française : 1er juillet 1942, mort de Léon Daudet (2/3)...

    • numéro du Lundi 6 Juillet 1942 :

    Grandes "Une" de L'Action française : 1er juillet 1942, mort de Léon Daudet (3/3)...

     

    3. Autour de Maurras...

    • numéro du Vendredi 10 Juin 1938 :

    Grandes "Une" de L'Action française : Charles Maurras élu à l'Académie française...

     du 26 Novembre au 10 Décembre 38, la tournée triomphale en Algérie :

    • numéro du 25 Novembre 1938 :

    Grandes "Une" de L'Action française : (1/2) Novembre/Décembre 1938, Charles Maurras est en tournée en Algérie...

    • numéro du 12 Décembre 1938 :

    Grandes "Une" de L'Action française : (2/2) Novembre/Décembre 1938, Charles Maurras est en tournée en Algérie...

     

    3 Bis. Maurras et de Gaulle...

    • numéro du Vendredi 1er Juin 1934 :

    Grandes "Une" de L'Action française : de Gaulle, l'AF, Maurras (Première partie, 1/3)... 1934 : Présentation élogieuse du livre "Vers l'Armée de métier"...

    • numéro du Samedi 1er Juin 1940 :

    Grandes "Une" de L'Action française : de Gaulle, l'AF, Maurras (2/3)... de Gaulle promu Général, Maurras jubile...

    • numéro du Lundi 3 Juin 1940 :

    Grandes "Une" de L'Action française : de Gaulle, l'AF, Maurras (Première partie, 3/3)... de Gaulle nommé général, Maurras "persiste et signe" dans sa grande satisfaction...

     

    4. Autour de la Victoire perdu en 1918 et du mauvais Traité de Versailles...

    • numéro du 12 Novembre 1918 : 

    Grandes "Une" de L'Action française : 11 Novembre 1918, l'Armistice est signé !...

    • numéro du 14 Novembre 1918 :

    Grandes "Une" de L'Action française : "Demain ?", article prophétique de Bainville, le 14 Novembre 1918...

    • numéro du 30 Juin 1919  : 

  • Grandes ”Une” de L'Action Française (2/2) : sur trois colonnes à la Une, Maurras s'est ”incliné” devant la dépouille san

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    Jaurès a été assassiné le Vendredi 31 juillet 1914; dès le lendemain, samedi 1er août, comme le bruit courait (qui le faisait courir ?) que c'était un Camelot du Roi qui l'avait tué, L'Action française démentait et condamnait publiquement cet acte insensé (Maurras dira "stupide"); et dès le surlendemain, dimanche 2 août, c'est Maurras en personne qui, sur trois colonnes à la Une, s' "incline" devant la dépouille de Jaurès.

    Nous dédions dans l'urgence, ces deux "Unes", confectionnées au pied levé, à un certain Alexis Corbières, député LFI manipulateur et calomniateur, qui se présente comme professeur d'Histoire mais qui ignore manifestement des points majeurs de notre Histoire, et, en tout cas, ce qui entoure l'assassinat de Jaurès.

    Un nul en Histoire professeur d'Histoire, payé à ce titre par le Ministère de la des-Éducation nationale ? On aurait envie d'en rire, mais c'est à pleurer...

     

    (retrouvez notre sélection de "Une" dans notre Catégorie "Grandes "Une" de L'Action française")

     

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    Pour lire l'article de Maurras, "Après vingt ans - Paix ou Guerre", et les informaztions associées (trois colonne de gauches entières et moitié supérieure de la quatrième colonne)...

    Cliquez sur le lien qui suit ces quelques explications; vous tomberez sur la Une du dimanche 2 août 1914. En bas de page, une courte "barre de tâches" vous permet d'utiliser le zoom (tout à gauche de la barre) et de changer de page (flèche tout à droite); une fois appuyé sur "zoom", vous aurez, cette fois tout en haut de la page, une autre "barre de tâches" : en cliquant sur le "+", il ne vous restera plus, avec votre souris, qu'à vous promener sur la page, puis passer à la deuxième pour lire la suite... :

    https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k7584350/f1.item.zoom

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  • Grandes ”Une” de L'Action française : l'hommage de Maurras à Augustin Cochin, tombé au Champ d'honneur le 8 Juillet 1916

     

    (retrouvez notre sélection de "Une" dans notre Catégorie "Grandes "Une" de L'Action française")

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    Voici la "Une" du  Mardi 11 Juillet, dans laquelle Maurras consacre les deux premiers paragraphes de "La Politique" à Augustin Cochin, tombé au Champ d'honneur le 8 juillet 1916 :

    https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k759129h/f1.image.zoom

     Dans la "Une" de L'Action française de la veille (le lundi 10 juillet), Maurras lui avait rendu ce court hommage... :

    22 décembre,sully,henri iv,mourre,colbert,academie des sciences,observatoire de paris,racine,calmette,guérin,bcg

    Et donc, dans ce numéro du Mardi 11 Juillet, Maurras consacre les deux premiers paragraphes de "La Politique" à Augustin Cochin :

    22 décembre,sully,henri iv,mourre,colbert,academie des sciences,observatoire de paris,racine,calmette,guérin,bcg

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    Pour en savoir un peu plus sur Augustin Cochin (tiré de notre Éphéméride du 22 Décembre) :

    1876 : Naissance d'Augustin Cochin

     

    22 décembre,sully,henri iv,mourre,colbert,academie des sciences,observatoire de paris,racine,calmette,guérin,bcg

     

    La famille d’Augustin Cochin est catholique et royaliste. Son père, député royaliste, sera même ministre durant la Guerre de 14...

    Major de l’École des Chartes, Augustin Cochin se spécialisa dans l’histoire de la Révolution française. Monarchiste, il collabora à la Revue grise de l’Action française dès 1904. Mobilisé, capitaine d’infanterie, il mourut au front, le 8 juillet 1916.

    Ses deux principaux ouvrages sont Les sociétés de pensée et la démocratie moderne et La Révolution française et la libre pensée, tous les deux inachevés, à cause de sa mort brutale et prématurée.

    Pour Maurras, "il est le premier qui aura fait voir et sentir avec clarté, avec intelligence, selon les règles de la méthode rationnelle et critique, la part que prirent les sociétés secrètes, les "sociétés de pensée" au mouvement de 1789".

    22 décembre,sully,henri iv,mourre,colbert,academie des sciences,observatoire de paris,racine,calmette,guérin,bcgComme le Taine des Origines de la France contemporaine (voir l'Éphéméride du 5 mars), Cochin réfute l'histoire officielle idéologique et jacobine, car, comme Taine (ci contre) et, plus tard, un François Furet, il veut s'en tenir aux faits et aux seuls faits.

    Pour autant Taine - d'après Cochin - se contente de l’histoire psychologique, celle qui pénètre dans la pensée et les réflexes profonds des révolutionnaires. S’il analyse remarquablement les aspirations profondes du jacobin, Taine ne s’attache pas à distinguer les causes réelles de la Révolution, ni sa mécanique. Taine décrit à merveille la société révolutionnaire, il n’explique pas sa gestation.

    Cochin propose, lui, de recourir à l’histoire sociologique pour saisir les causes profondes des événements de la Révolution française. Il n'occulte pas les autres causes de 1789 (fiscales, naturelles…) mais il les considère comme secondaires par rapport aux mécanismes sociaux qu’il décrit.

    Pour Cochin, la cause profonde de la Révolution réside dans les sociétés de pensée. Ces clubs, loges et associations diverses se développèrent à partir de 1750, sur tout le territoire, en un étroit maillage. Elles vont rapidement constituer non un État dans l’État, mais bien une nation dans la nation : en 1789 elles se voudront la nation contre l’état royal. En attendant, pendant toute la seconde moitié du XVIIIème siècle, elles diffusent la pensée des soi-disant Lumières, et agissent au nom d’une liberté abstraite. Cochin démontre également qu’un tel mouvement présupposait que la France soit un État prospère et riche, assurant la tranquillité publique et le fleurissement des arts, lettres et sciences : la France des Bourbons.

    22 décembre,sully,henri iv,mourre,colbert,academie des sciences,observatoire de paris,racine,calmette,guérin,bcgCes sociétés de pensée sont, malgré leur diversité, soumises à des principes de fonctionnement communs : unité de direction, discipline interne, interdépendance, centralisation. Les sociétés de pensée et leur sociabilité sont donc à l’opposé des communautés naturelles. Elles ne sont pas fondées sur la solidarité du lieu (commune, province), du sang (famille) ou du métier (corporation) mais sur le seul exercice de la discussion : elles sont en tout point coupées du réel. L'homme qui les compose, "c’est la société qui a orienté son esprit à l’inverse du réel, elle encore qui le lie à ses frères de toute la force de son intérêt ; comme elle a formé son intelligence, elle tient sa volonté".

    François Furet (ci contre), dans son magistral Penser la Révolution française rendit la place de premier plan qui lui revenait à Augustin Cochin dans l’historiographie de cette période capitale et tragique...

     

     http://philitt.fr/2016/09/05/augustin-cochin-lhistorien-oublie-de-la-revolution-francaise/

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    Pour lire les articles...

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  • Grandes ”Une” de L'Action française : 5 Août 1934, la ”splendide manifestation” du Rassemblement royaliste de Roquemarti

    (retrouvez notre sélection de "Une" dans notre Catégorie "Grandes "Une" de L'Action française")

     

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    À un jours près, on est à six mois, tout juste, du "6 février"...

    Il fut impossible à L'Action française de rendre compte dès le lendemain, lundi 6, de cette "splendide manifestation" (on verra plus bas pourquoi...). Elle ne fit donc paraître, ce jour-là, que le communiqué suivant, en "Une" tout de même, sur quasiment toute la cinquième colonne :

    (pour accéder au numéro du lundi : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k765688w/f1.item.zoom)

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    Voici donc la "Une" du Mardi 7 août 1934, qui donne beaucoup plus de précisions concernant "la splendide manifestation" du Dimanche, et en donne la raison... 

    (pour accéder au  numéro du mardi : :https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k7656898/f1.image.zoom)

    On lit, dans cette "Une" du 7 :

    "(de notre correspondant particulier - Roquemartine, 5 août) Dans notre numéro de lundi, grâce à la mauvaise volonté des services postaux, qu'administre l'ineffable M. Mallarmé, nous n'avons donné qu'un aperçu de la splendide manifestation qui aura dans le Midi le plus grand retentissement. Voici le compte-rendu des discours"...

    Ce compte-rendu occupe le bas des colonnes trois et quatre et l'intégralité de la colonne cinq...

    En bas des colonnes trois et quatre, c'est tout naturellement le Commandant Dromard ("Président de la fédération provençale, qui préside la réunion) qui prend la parole en premier. "Au nom des Blancs de Provence, des paysans dont je suis fier de faire partie" -dit-il - Dromard remercie les 75 sections de l'URP (alors appelée 'fédération"); adresse la bienvenue au délégué du Duc de Guise et aux deux représentants des Jeunesses patriotes et de Solidarité française... 

    • puis c'est le discours de Maurras, "accueilli par une longue ovation... un admirable discours ordonné et simple, d'une dialectique claire et saisissante..."

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    ...Et, sur l'intégralité de la colonne cinq, on a d'abord la fin du compte-rendu du discours de Maurras :

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    ensuite, Maxime Réal del Sarte, "le chef magnifique des Camelots du Roi" apprend aux participants que "sur la demande expresse de Mme la maréchale Lyautey, ce sont des Camelots du Roi et eux seuls qui ont monté la garde autour du Maréchal la nuit où son auguste dépouille fut exposée dans la chapelle de Nancy..." :

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      puis vient Marie de Roux, "le grand orateur", "très applaudi") :

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    puis arrive Léon Daudet : "C'est une véritable tempête que soulève Léon Daudet dès ses premiers mots..." 

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    après Daudet, il est donné lecture de "l'adresse au Prince" :

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    Détail amusant, pour les militants d'aujourd'hui : il y  avait déjà, à l'époque, de "faux antifas /vrais terroristes" : le compte-rendu de la réunion se conclut en effet ainsi : "Ajoutons que le Front commun, qui avait couvert d'affiches la région, pour annoncer son intervention, s'est contenté de se réunir à plus de 2 kilomètres de Roquemartine pour chanter l'Internationale. Les deux centaines d' "antifascistes" qui avaient répondu à l'appel ne furent guère courageux; ils furent, en tout cas, fort prudents. P.G."

    enfin, un court communiqué du Commandant Dromard, remerciant ceux qui devaient l'être, clôture ce compte-rendu...

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    (tiré de notre Éphémeride du 5 août)

     

    1934 : Rassemblement royaliste de Roquemartine

     

    Plus de 20.000 personnes se réunirent ce jour-là dans la propriété du marquis de Bonnecorse, dans la commune de Mollégès, entre Cavaillon et Saint Rémy de Provence.

    En réalité, il y eut plusieurs Rassemblements à Roquemartine, pendant plusieurs années successives, mais il n'existe de document filmé que pour celui-ci (du moins, et pour l'instant, à notre connaissance). Et les images de ce rare document ne sont pas celles du Rassemblement de 34, lequel, à un jour près, eut lieu exactement six mois après...  le "6 février"...

    Sur ce court document d'époque, on voit d'abord Charles Maurras dédicaçant un livre, puis la caméra fait un balayage sur la foule.

    Le premier orateur apparaissant dans ce film, malheureusement muet, est Gaston Clavel, agriculteur, président de la section d'Action française de Mollégès.
    Sur la tribune surmontée de l'inscription Vive le roi, viennent ensuite André Vincent, avocat de Montpellier, puis, c'est le tour de Henri Lavalade, cheminot, secrétaire général de la Fédération provençale des Sections d'Action Française, fondée en 1925, puis président de la fédération du Vaucluse en 1933; enfin, Joseph Delest, gérant du  quotidien L'Action Française.
    Les dernières images, comme au tout début, montrent Charles Maurras, cette fois à la tribune...

    Dans notre Catégorie "Grandes "Unes" de L'Action française", voir : "Grandes "Une" de L'Action française : 5 Août 1934, la "splendide manifestation" du Rassemblement royaliste de Roquemartine..."

    Ce fut une constante de l'Action française que d'organiser des Rassemblement royalistes : le plus célèbre et le plus important d'entre eux fut, sans conteste, le Rassemblement royaliste du Mont des Alouettes, en 1926, en Vendée.

    Cependant, c'est en Provence que cette pratique devait rencontrer le plus grand succès, au point de devenir presque une véritable institution, avec les Rassemblements royalistes de Roquemartine et de Barbentane (voir l'Éphéméride du 29 mai).

    A partir de 1969, cette grande tradition fut reprise, pendant près de trente ans, quasiment sans interruption, par la Fédération royaliste provençale (voir l'Éphéméride du 8 juin)...

     

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    Pour lire les articles...

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  • La condamnation de l’Action française par le Vatican : mesure nécessaire ou erreur grossière ?

    Source : https://letudiantlibre.fr/

    Le 29 décembre 1926 marque la condamnation (1) par le Pape Pie XI du mouvement politique l’Action française, dirigé par Charles Maurras, et sujette encore de nos jours à une interminable controverse : cette sanction était-elle justifiée ?

    D’une part, nombre d’historiens s’inscrivent dans la lignée de Philippe Prévost, lequel, dans sa Condamnation de l’Action française, considère que cette sanction répond à des mobiles purement politiques. D’autre part, Jacques Prévotat, dans une thèse parue en 2001 (2), défend une position radicalement opposée : la mise à l’Index de l’Action française ne se justifierait que par des considérations religieuses.

    Il faut également mentionner le travail réalisé par Emile Poulat par le biais d’un article paru dans la Revue française d’histoire des Idées politiques (3) et qui adopte une position modérée, cette crise ne serait qu’un « mélange instable d’un faux débat sur l’orthodoxie doctrinale de ses adhérents catholiques et d’un débat avorté sur l’autonomie du politique devant l’intégralité de la religion ». (4)

    Avant de se pencher sur la pertinence d’une telle condamnation, il faut exposer brièvement les positions défendues par le Vatican et l’Action française.

    D’une part, les positions de l’Eglise romaine sont relativement complexes en raison de la « crise moderniste » qui la traversa à cette époque. Quoi qu’il en soit, le pape et une grande partie du clergé romain ont reproché à l’Action française ses attaches non-confessionnelles incarnées par son fondateur : Charles Maurras. Elle reproche aux catholiques de l’Action française de s’écarter de la foi catholique en mettant de côté l’aspect religieux pour ne s’attacher qu’à un positivisme politique basé sur la Raison dans le but de rétablir un régime monarchique.

    D’autre part, l’Action française se défend de ces accusations en affirmant qu’elle n’a toujours été qu’un mouvement politique et non un organisme de formation religieuse, la condamnation revêt donc pour elle une justification essentiellement politique.

    Mais qu’est-ce qui justifiait au fond, que les catholiques qui persistèrent à lire le quotidien de l’Action française fussent considérés comme des pécheurs publics, privés de sacrements et de funérailles religieuses (5) ? Quel est le véritable mobile qui se cache derrière cette condamnation ?

    Afin d’y répondre, il est essentiel de s’attarder sur la justification religieuse qui a été mise en avant par le Vatican. Ce-dernier militait de plus en plus pour la mise en place d’un « catholicisme intégral » qui ne pouvait souffrir que des fidèles puissent adhérer à un mouvement politique dirigé par un agnostique. Ce qui peut apparaître comme une incohérence ne l’est pas en réalité pour la simple et bonne raison que l’Action française n’a jamais rejetée le dogme de l’Eglise catholique contrairement à ce qu’affirmait le cardinal Andrieu, archevêque de Bordeaux et fer de lance de la lutte anti-maurassienne, dans un article mensonger publié le 25 août 1926 à la demande de Pie XI. Dans ce texte, il affirmait ceci en évoquant les membres de l’Action française : « Ils repoussent tous les dogmes que l’Église enseigne. Elle enseigne l’existence de Dieu, et ils la nient ». Maurras n’a jamais rejeté et nié la foi catholique dans l’élaboration de sa doctrine politique qui devait se couronner par une restauration d’un monarque catholique, en témoigne notamment les liens étroits qu’il entretenait avec le prince Philippe d’Orléans. Ces liens se concrétisent par les nombreuses lettres que le leader de l’Action française a échangé avec le Prince mais aussi par de nombreux articles où il a pu notamment exprimer toute l’admiration qu’il lui portait : « J’avais adhéré à la monarchie, mais j’étais aujourd’hui conquis par la personne du prince. » (6) . Maurras s’est donc évertué à préparer le terrain d’une restauration monarchique catholique et se voit sanctionner par une condamnation papale.

    De plus, même s’il est certain que Maurras a été influencé dans sa jeunesse par des auteurs païens et se déclarait agnostique, les catholiques de l’Action française n’étaient-il pas capable de faire la part des choses ? N’étaient-ils pas en mesure de distinguer le rationalisme maurassien de la doctrine catholique ?  Le rationnel du spirituel ? Bien sûr que oui ! Les arguments rationnels portés par l’Action française n’empêchaient pas la conservation d’un attachement profond au dogme catholique. L’Action française opérait parfaitement cette distinction lorsqu’elle affirmait dans son Non possumus (7) : « L’Action française n’a rien et n’entend rien avoir d’une autorité religieuse : ce n’est donc pas auprès de l’Action française que les consciences catholiques ont à s’informer de leurs devoirs religieux ».

    Que dire de l’attitude qu’avait eut le pape Pie X en 1913 à l’égard de Maurras lorsqu’il le qualifiait de « beau défenseur de la foi ». La pensée maurassienne étant déjà formée à cette époque là, on peut se demander si elle posait un véritable problème doctrinal. Si l’Action française était en opposition de principe avec le dogme catholique, pourquoi ce compliment de Pie X près de dix ans plus tôt ? S’agissait-t-il d’un calcul politique de Pie X voulant se servir de Maurras pour lutter contre l’anticléricalisme républicain au détriment du dogme catholique ou existait-il une absence de contradiction religieuse sérieuse ? La deuxième hypothèse semble la plus probable d’autant plus que la condamnation avait déjà été rédigée à propos de certains ouvrages de Maurras mais n’avait pas été prononcée, le pape distinguant les œuvres de jeunesse de Maurras et la doctrine de L’Action française. L’argument religieux apparaît donc comme très faible. La véritable justification est plutôt à rechercher dans le domaine politique.

    En effet, cette condamnation apparaît comme un moyen de favoriser le ralliement des catholiques à la République. En effet, la politique du Vatican, basée sous Pie X sur une résistance face à l’anticléricalisme républicain, ce qu’Emile Poulat appelait la « défense religieuse », a changé de priorité sous Pie XI et s’est traduite par une « conquête religieuse ». Cette-dernière passait par une soumission au régime républicain afin de mieux reconquérir les Français, comme si le régime républicain était indissociable de la doctrine libérale et anticléricale qui en est à l’origine. Il est intéressant de constater de ce fait une incohérence flagrante dans le raisonnement de cette politique de « conquête religieuse » consistant dans le fait de considérer que le régime républicain n’était qu’une forme de gouvernement et d’appliquer un raisonnement opposé pour la monarchie qui ne saurait être distinguée de la foi catholique.

    Maurras et son Action française apparaissait ainsi aux yeux du pape comme un obstacle empêchant le Ralliement des catholiques au régime républicain par son opposition virulente à la IIIe République et à sa promotion d’un régime monarchique ne constituant plus la priorité du Pontife.

    Enfin, il est nécessaire de replacer cette condamnation dans le contexte politique des années 1920 en rappelant le poids du mouvement maurassien. L’Action française constituait une véritable force politique avec une influence certes limitée mais disposant d’un potentiel important. Son rôle était non-négligeable notamment concernant la politique étrangère de la France durant cette période, incarnée par Briand et se traduisant par une tolérance marquée à l’égard de l’Allemagne. L’Action française fut une des seules forces politiques a dénoncer cette complaisance, rappelant à juste titre, spécialement par l’entremise de Jacques Bainville (8), le risque d’une revanche allemande et la nécessité de la contenir à tout prix. L’avenir leur donnera raison…

    Ce mouvement royaliste constituait donc une importante force d’opposition au sein du régime républicain.

    Les conséquences de cette condamnation ont été désastreuses tant pour l’Action française que pour la cause catholique. En effet, elle a plombé considérablement le mouvement en entraînant une baisse des ventes du quotidien (9) et un recul important de son implantation dans les milieux catholiques. Parallèlement, elle a offert une voie royale au mouvement nationaliste athée des Jeunesse patriotes qui va alors supplanter l’Action française dans le combat nationaliste.

    La condamnation portée à l’Action française revêt donc un caractère essentiellement politique et constitue une grossière erreur si l’on croit en la naïveté du pape et de son entourage ou une faute délibérée si l’on considère que le Pontife était parfaitement en mesure d’évaluer la portée de cet acte.

    Le 10 juillet 1939, la mise à l’Index de l’Action française va être levée par Pie XII, le mal était fait…

    Feygodor.

    (1) La condamnation porte sur une partie des œuvres de Maurras et sur le quotidien l’Action française

    (2) Catholiques français et Action française : étude des deux condamnations romaines, thèse soutenue en 1994 par Jacques Prévotat sous la direction de René Rémond.

    (3) Le Saint-Siège et l’action française, retour sur une condamnation, la Revue française d’histoire des Idées politiques, n°31, pages 141 à 159.

    (4) Ibid.

    (5) Les sacrements de la pénitence de l’extrême onction étaient toutefois tolérés.

    (6) Le tombeau du Prince, 1927, recueil d’articles publiés par Maurras suite à la mort de Philippe d’Orléans le 28 mars 1926.

    (7) Article de l’Action française qui refuse la demande du pape de disperser les catholiques qui en faisaient partie, 22 décembre 1926

    (8) Chargé de la politique étrangère à l’institut d’Action française.

    (9) La vente en kiosque du quotidien est passée de 60 000 en décembre 1925 à 40 000 un an plus tard, en décembre 1926. Elles se stabiliseront autour de 31 000-33 000 au cours des années suivantes. Source : Charles Maurras, le nationalisme intégral, Olivier Dard, 2013

  • Le 21 mars 1908 paraissait le premier numéro de l'Action Française quotidienne...

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              Un siècle a passé depuis la parution de ce premier numéro de l’Action Française quotidienne et soixante quatre ans depuis sa disparation, en août 1944.

    284943449.jpg          Ce gros tiers de siècle, ne l’oublions pas, est traversé par deux guerres mondiales et, sans doute, l’on ne pourrait rien comprendre aux combats de l’Action Française quotidienne, à leur intensité, si on ne les resituait pas d’abord dans ce contexte que domine de toute sa force la confrontation franco-allemande. Pour une large part, si MAURRAS, BAINVILLE, DAUDET et leurs amis, en ce printemps 1908, veulent la Monarchie, c’est pour éviter à la France la guerre qu’avec une particulière lucidité ils voyaient se profiler. Ou, à tout le moins, pour l’y préparer plus sérieusement que ne le faisait la IIIème république et limiter, autant qu’il se pourrait, les immenses destructions matérielles et humaines que l’on aurait à connaître à peine six ans plus tard. Cette hantise de la guerre et de la guerre perdue, comme on le verrait trente ans après dans l’effondrement de juin 40, est l’une des clés de l’histoire de l’A.F. quotidienne. Pendant 36 longues années, MAURRAS et BAINVILLE n’ont cessé d’en prévenir les Français, de faire la démonstration mille fois répétée des faiblesses de notre système politique, de tenter d’en conjurer les conséquences… « Pourquoi faut-il de tels retours ? » écrira MAURRAS lors de la débâcle de 1940 … Dans l’insouciance tragique de beaucoup, l’A.F., certes avec le style de son temps, et ce qui nous semble aujourd’hui ses excès, était bien cette « pensée qui sauve » dont Pierre BOUTANG parlera plus tard.

              Qui tient un tel rôle aujourd’hui, face aux défis en partie bien différents – mais en partie seulement - que la France moderne a ou aura à affronter ? Il est bel et bon, il est sans doute même nécessaire, d’étudier avec un regard critique l’histoire de l’A.F. quotidienne, mais lorsqu’on considère les niveaux où se complaisent bien souvent nos médias et dont ils vivent au mépris de toute considération supérieure, ne serait-il pas légitime de nourrir une certaine nostalgie de ce que furent les grands combats de l’Action Française ?

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              C’était d’ailleurs l’autre volet essentiel - celui-là plus actuel que jamais - de ce « printemps du maurrassisme » qu’a étudié PAUGHAM, une autre tragique inquiétude : le déclin prévisible de toute une civilisation de l’ordre et de l’esprit, qui avait été la nôtre, la montée en puissance d’un nouvel « âge de fer », d’un nouvel âge barbare, où l’esprit, l’intelligence ne pèseraient plus grand-chose face aux forces matérielles, notamment celles du nombre et de l’argent. De ce déclin de toute civilisation, de cet asservissement de l’esprit, dont nous sommes témoins tous les jours, MAURRAS avait analysé les origines et tracé les sombres perspectives, dans ce maître livre que fut et que reste L’AVENIR DE L’INTELLIGENCE. Et c’est pour conjurer cet âge de fer, éviter ce règne barbare, empêcher ce temps d’inculture et de vulgarité où nous vivons aujourd’hui, que l’A.F. quotidienne rêva, quotidiennement, pendant 36 ans, de refaire un peuple, de rebâtir un Pouvoir politique, dignes de ce nom, de recréer les conditions d’une Civilisation ….

              A tout prendre, et toutes corrections au titre du changement d’époque effectuées, il ne serait sans-doute pas si mal qu’aujourd’hui la France dispose, pour la servir, de jeunes hommes de la trempe de ceux qui, le 21 mars 1908, firent paraître le premier numéro de l’A.F. quotidienne ...

  • Le legs d'Action française (VII/X) : Boutang et Debray renouent avec la séduction intellectuelle du maurrassisme

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    (Conférence de Gérard Leclerc, donnée au Camp Maxime Réal Del Sarte - 2019)

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    Je vais faire maintenant un bond en avant, et parler de la seconde période de l’histoire de l’Action française, déjà plus longue que la première : toute celle qui nous sépare de la mort de Charles Maurras. Son histoire reste encore à écrire. Là encore, renonçant à tout raconter, j’ai choisi de m’attarder sur deux figures emblématiques, celles de Pierre Debray et de Pierre Boutang.

    Pourquoi ces deux personnages ? C’est d’une certaine façon très injuste, car c’est laisser dans l’ombre des responsables qui ont joué un rôle majeur pour maintenir et animer le mouvement, et transmettre la pensée maurrassienne. Je pense à des gens comme Pierre Pujo et, avant lui, Georges Calzant. Et aussi Pierre Juhel, qui a joué un rôle considérable dans l’organisation du mouvement, sa maintenance et ses progrès. J’ai travaillé avec lui pendant plusieurs années, nous avons fait beaucoup de choses, et des choses formidables, notamment au moment de mai 68. C’est quelqu’un à qui je suis extrêmement redevable.

    Alors pourquoi privilégier Debray et Boutang ? Pour cette raison, qui est déterminante : ce sont eux qui, après la Libération, ont renoué avec la séduction intellectuelle de l’Action française. De l’un et l’autre, je dirai qu’ils sont des novateurs. A partir de la tradition maurrassienne, et dans la fidélité à celle-ci, ils ont fait acte de création. S’agissant de Pierre Debray, c’est en renouvelant son regard pour tenir compte des évolutions historiques et produire des analyses adaptées aux réalités contemporaines.

    Le cas de Pierre Boutang est différent. Il a bâti une œuvre considérable, un monument littéraire et philosophique qui contribue à l’enrichissement du patrimoine intellectuel français au XXe siècle. Mais qui contribue aussi, et c’est cela qui m’intéresse plus spécialement ici, à l’enrichissement du legs d’Action française. Son histoire personnelle, qui n’est pas banale, doit d’ailleurs être étudiée, car elle est porteuse de leçons. Par exemple, pourquoi Boutang, pendant la guerre, en 1941, choisit-il de quitter la France et d’aller enseigner au lycée de Rabat ? C’est sans doute qu’il a une certaine vision de la situation internationale et ne veut pas courir le risque de se trouver coincé en pays occupé. Il considère que c’est en Afrique du nord, non occupée, qu’une occasion historique peut surgir.

    Il ne rejoindra pas de Gaulle, ce qui lui coûtera très cher, mais choisira de suivre le général Giraud : il sera chef de cabinet de son ministre de l’Intérieur. C’est quelqu’un qui a une vision très particulière. Quand il va en métropole, il va voir Maurras, à qui il reste lié d’une façon très privilégiée. Maurras, qui voit en lui un esprit de premier ordre, a dit un jour : « Ce jeune homme est trop intelligent pour moi ! » Mais c’était un acte d’humilité…

    Boutang est par ailleurs un philosophe auteur d’une œuvre philosophique capitale. Vous connaissez, sans doute, les titres principaux : Ontologie du secret, Apocalypse du désirReprendre le pouvoir et plusieurs autres livres quasiment aussi importants, comme La Fontaine politique que Fabrice Luchini, je pense, a dû lire… Je vous signale d’ailleurs un formidable article (facile à trouver sur Internet) sur la réédition de ce livre par Les Provinciales. Il est dû à Bérénice Levet, qui fait partie de cette nouvelle génération intellectuelle apparue dans le sillage de la Manif pour tous, qui est en train de renverser la donne sur le terrain intellectuel. Avec Eugénie Bastié et Charlotte d’Ornellas, les femmes sont aux avant-gardes pour porter un renouveau de la pensée avec une force qui me ravit !

    Pierre Boutang a fait œuvre de métaphysicien. Vous vous demanderez peut-être : qu’est-ce que la métaphysique peut bien venir faire en politique ? Eh bien, voilà. L’Action française a été bâtie, par des gens aux convictions philosophiques et religieuses diverses, sur un compromis politique excluant d’aborder les questions religieuses. Les choses vont cependant se moduler, et je peux en dire un mot : dans son Maurras, Pierre Boutang raconte qu’à la fin de la Grande Guerre, en 1919, Maurras a envisagé de reprendre la Revue grise qui avait été à l’origine de l’Action française, parce qu’il pensait que le quotidien ne suffisait plus et qu’il fallait prolonger le travail intellectuel dans une revue de fond. Mais il en a très vite abandonné l’idée, au profit d’un autre projet de revue, qui donnait une place importante à la pensée catholique : la Revue universelle, avec comme cofondateur une éminente personnalité catholique, Jacques Maritain, et dirigée par Jacques Bainville, assisté d’un autre catholique, Henri Massis. Bainville l’agnostique assurait en quelque sorte la continuité avec la Revue grise, mais à côté de Maritain et Massis, il y avait d’autres intellectuels catholiques, tels Jean Guitton.

    Cela manifestait clairement une inflexion intellectuelle de Maurras. On était passé d’une revue – disons le franchement – « positiviste », à une revue très ouverte aux questions religieuses. Et c’est dans la Revue universelle que Maritain a publié les chapitres de ses premiers ouvrages, notamment Trois réformateurs, un livre essentiel contre Luther, Descartes et Rousseau. Pendant quelques années Maritain a même pu passer pour le philosophe de l’Action française ! Cela n’a pas duré, puisque, sur injonction du pape Pie XI, Maritain est devenu l’adversaire premier de l’Action française et a été chargé d’alimenter le débat philosophico-théologique contre le maurrassisme.

  • En 1926, un évènement capital : les premières ”sanctions vaticanes” contre L'Action française...

    (Extrait de notre Éphéméride de ce jour...)

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    1926 : Premières sanctions vaticanes contre l'Action française, décrétées par Pie XI

     

    • "Premières" car elles seront aggravées le 8 mars suivant : le 29 décembre 1926, c'est "seulement" - si l'on peut dire... - l'ensemble des ouvrages de Maurras ainsi que le quotidien L'Action française qui sont mis à l'Index par décret du Saint-Office; le 8 mars 1927, les adhérents de l'Action française seront carrément interdits de sacrements...

    • "Sanctions" et non "Condamnation", car ni l'Action française, ni Maurras, ni le Royalisme n'ont jamais été "condamnés" par l'Eglise catholique.
    Lorsque l'Eglise catholique "condamne" un mouvement, une doctrine, une théorie, une personne... il s'agit d'un acte définitif et irrévocable, absolument irréversible, sur lequel aucun Pape ne pourra jamais revenir, jusqu'à la fin des Temps.
    Ainsi, le pape Pie XI a "condamné" le nazisme le 14 mars 1937, par la Lettre Encyclique "Mit brenender sorge", et le communisme (mot usuellement employé pour définir le "marxisme-léninisme"), le 19 mars 1937, par la Lettre Encyclique "Divini redemptoris". Aucun Pape n'est revenu sur ces "condamnations", et aucun Pape n'y reviendra jamais : jusqu'à la fin des temps, il est impossible à quiconque se dit chrétien d'adhérer aux théories nazies et marxistes, ou alors il s'exclut par là-même, et de lui-même, de l'Eglise catholique.
    Rien de tel ne s'est passé pour l'Action française en 1926 : aucune Lettre Encyclique n'est venue "condamner" le Royalisme, ni Maurras, ni l'Action française.
    Il y a donc "seulement" eu des "sanctions" pontificales, le 29 décembre 1926, les ouvrages de Charles Maurras ainsi que le quotidien "L'Action française" ont "simplement" été "mis à l'Index", c'est-à-dire interdits de lecture pour les catholiques. Et, un peu plus de deux mois plus tard, le 8 mars 1927, ces "sanctions" furent aggravées : les catholiques qui restaient fidèles au mouvement royaliste se voyaient privés de tout sacrement, y compris au moment de leur mort...

     

    29 décembre,jean goujon,phidias,cariatides du louvre,cour carrée,fontaine des innocents,carnavalet

     

    Le toujours excellent site Maurras.net a consacré à ce sujet un dossier complet, remarquable de rigueur, et qui peut être considéré comme faisant autorité :

    http://maurras.net/textes/159.html

     

     

    29 décembre,jean goujon,phidias,cariatides du louvre,cour carrée,fontaine des innocents,carnavaletDans ses magnifiques "Manants du Roi", Jean de La Varende a bien conté la souffrance qui résulta de ces sanctions iniques : il y consacre trois nouvelles (la septième, "La Fugue", la huitième, "L'enterrement civil" et la neuvième, "La Procession") et dédicaça la huitième de ces nouvelles ("L'enterrement civil") "A la grande mémoire de Jacques Bainville", qui fut lui-même, en 1936, privé d'obsèques religieuses, car ce ne fut que 13 ans plus tard, en 1939, que le nouveau pape Pie XII - dont ce fut l'un des tous premiers actes - leva ces sanctions, sans aucune contrepartie ni rétractation d'aucune sorte de la part de l'Action française, ce qui prouve bien qu'elles étaient injustes et infondées...

    Fait très rare dans l'histoire de l'Eglise : les injustes sanctions vaticanes entraînèrent la démission d'un cardinal, Louis Billot, théologien et prêtre jésuite, créé cardinal par le pape Pie X en 1911, qui démissionna en 1927 en raison de son désaccord avec les sanctions contre l'Action française prises par Pie XI.

    On attribue au cardinal Billot une grande partie de la rédaction de l'encyclique Pascendi, qui condamne le modernisme; ce qui est certain, c'est que le cardinal critiqua sévèrement la conduite du pape, si bien que celui-ci le convoqua au29 décembre,jean goujon,phidias,cariatides du louvre,cour carrée,fontaine des innocents,carnavalet Vatican. C'est le 13 septembre 1927 que Pie XI le reçut en audience : celle-ci fut étrangement brève et silencieuse. Quand Louis Billot sortit de chez le pape, il n'était plus cardinal : il s'était sans cérémonie dépouillé de ses insignes et de son titre cardinalice. Tous les insignes de l'ex-cardinal Louis Billot restèrent dans le bureau du pape, qui accepta officiellement sa démission le 21 octobre. Son geste sera expliqué publiquement, mais après sa mort, par la publication d'une de ses lettres datée du 2 mars 1928 à la revue des Jésuites, Etudes :

    "...J'ai toujours répondu, soit de vive voix, soit par écrit, à tous ceux qui me consultaient sur la ligne de conduite à tenir, qu'il leur fallait non seulement éviter avec soin tout ce qui aurait un semblant d'insoumission ou de révolte mais encore faire le sacrifice de leurs idées particulières pour se conformer aux ordres du Souverain Pontife. Pour ma part personnelle, je me suis, tout le premier, tenu à cette règle..." 

    Comment expliquer ces sanctions vaticanes, venant après les deux règnes très bienveillants vis-à-vis du royalisme français de saint Pie X et de Benoît XV ? Deux règnes qui durèrent tout de même 22 ans, Pie X étant élu le 4 août 1903 (décédé le 20 août 1914) et Benoît XV élu le 3 septembre 1914 (décédé le 22 janvier 1922).

    29 décembre,jean goujon,phidias,cariatides du louvre,cour carrée,fontaine des innocents,carnavaletOn sait que Maurras a écrit, entre autres, un ouvrage au titre éloquent, Le bienheureux Pie X sauveur de la France; et on sait aussi que la mère de Maurras, croyante fervente, et inquiète pour son fils Charles qui s'était éloigné de la religion, était allé à Rome, voir le pape, qui lui avait déclaré, en substance : je bénis son oeuvre, elle aboutira, entrevue racontée par Maurras lui-même, dans son livre Le bienheureux Pie X sauveur de la France, (Plon, 1953, pages 52/53) :

    "Ne parlez pas à votre fils de ce que je vais vous dire... Ne lui en dites jamais rien... Mais je bénis son oeuvre...". Il se tut, pour ajouter : "Elle aboutira". Tel fut le trésor que ma mère emporta de Rome. Elle ne m'en fit jamais part. Pendant les onze années qui lui restaient à vivre, elle n'y fit aucune allusion... J'eus la clef du mystère huit jours après sa mort, survenue le 5 novembre 1922. Deux amies à qui elle s'était confiée, me donnèrent le secret des paroles pontificales : mon oeuvre a été bénie de Pie X. Elle aboutira. J'avais la prophétie et la bénédiction de ce Bienheureux...

    29 décembre,jean goujon,phidias,cariatides du louvre,cour carrée,fontaine des innocents,carnavalet Quant à Benoît XV, critiqué voire haï par les deux camps durant la Guerre (chacun lui reprochant d'être l'ami de l'autre), il fut toujours très bien traité par l'Action française, et il envoya sa bénédiction personnelle à Léon Daudet, le directeur politique du journal : "...Or, trois semaines après, je recevais du Vatican une grande et belle photographie de Sa Sainteté Benoît XV, accompagnée de Sa bénédiction autographe et de Sa signature. Ma famille et moi étions gratifiés d'une indulgence plénière in articulo mortis..."

    Pourquoi, donc, un tel changement de la part du nouveau pontife, Pie XI, qui sera désavoué par son successeur Pie XII, à peine élu ?

    On peut envisager trois types d'explication, toutes très différentes :

    29 décembre,jean goujon,phidias,cariatides du louvre,cour carrée,fontaine des innocents,carnavalet1. Pie XI voyait d'un mauvais oeil les masses catholiques, et les masses tout court, suivre L'Action française de préférence au mouvement de L'Action catholique, qu'il espérait voir reconquérir les esprits, en France, après les fortes persécutions du début du siècle (séparation de l'Eglise et de l'Etat, expulsion des Congrégations etc...). Cet aspect sordide des choses peut surprendre, mais la jalousie n'épargne pas les ecclésiastiques... Il faut se souvenir que L'Action française venait de réunir plus de 60.000 personnes à son Rassemblement royaliste du Mont des Alouettes, en Vendée, que Léon Daudet réunissait régulièrement 20.000 parisiens, et plus, à Luna Park, et que, dans toute la France, le mouvement royaliste progressait, auréolé, entre autres, de son attitude patriotique durant la Guerre.

    Enfin, en 1925, une revue religieuse belge, Les Cahiers de la Jeunesse catholique, publiée à Louvain, ouvrit une Enquête chez ses abonnés : "Parmi les écrivains des vingt-cinq dernières années, quels sont ceux que vous considérez comme vos maîtres."

    Le 5 mai 1925, les résultats étaient publiés. Charles Maurras arrivait en tête avec 174 voix sur 460 suffrages. Le cardinal Mercier, Primat de Belgique, n’arrivait que sixième ! Maurras, non croyant, classé premier et maître de la jeunesse catholique par les jeunes catholiques eux-mêmes, avant le cardinal Mercier, relégué au sixième rang !

    Sans aucun doute, cette sorte de gifle aura, absurdement, pesé dans la balance...

    2. Ensuite, Maurras défendait l'autonomie du politique par rapport au religieux. Il ne les séparait pas, ne les opposait pas, mais il les distinguait, chacun étant autonome et indépendant dans son ordre. Pie XI n'avait pas la même conception. En admettant officiellement cette distinction et cette autonomie, en 1965, le Concile Vatican II  a donné raison à Maurras, et tort à Pie XI. Mais le mal était fait, depuis bien longtemps...

    3. Enfin, il faut replacer ces sanctions vaticanes dans le contexte beaucoup plus large des rapports entre l'Eglise et la Révolution, et la République idéologique qui en est issue.

    29 décembre,jean goujon,phidias,cariatides du louvre,cour carrée,fontaine des innocents,carnavaletPendant un siècle, l'Eglise a fermement condamné la Révolution : dès l'assassinat de Louis XVI, Pie VI (ci contre) a condamné l'acte, ses auteurs et leur idéologie (il mourra d'ailleurs prisonnier, en France) et Pie VII fut obligé par un Bonaparte alors triomphant d'assister à la parodie de  sacre de Notre-Dame.

    L'Eglise et les masses catholiques restèrent donc très largement hostiles à la Révolution et à la République idéologique, même si une part d'entre elles s'accommodaient de leurs idées.

    Mais, après l'échec de la restauration monarchique en 1875, le pape Léon XIII imagina une autre politique vis-à-vis de cette République qui, finalement, semblait s'installer pour durer. Il prôna le Ralliement à la République, pensant que, les catholiques étant majoritaires en France, ils fin29 décembre,jean goujon,phidias,cariatides du louvre,cour carrée,fontaine des innocents,carnavaletiraient par investir le pouvoir, en gagnant les élections.

    Léon XIII (ci contre) prépara les esprits au Ralliement en demandant au cardinal Lavigerie - pourtant traditionaliste - de prononcer son fameux toast d'Alger et, le 16 février 1892, publia son encyclique Inter innumeras sollicitudines, demandant aux catholiques français de renoncer à une opposition systématique au régime en place, d'accepter la Constitution pour combattre "par tous les moyens honnêtes et légaux" les lois anti-chrétiennes, et de peser de tout leur poids sur les nouvelles institutions.

    L'encyclique fut peu suivie, le rallié le plus célèbre étant le comte Albert de Mun (ci contre), qui se repentit 29 décembre,jean goujon,phidias,cariatides du louvre,cour carrée,fontaine des innocents,carnavaletvite - mais trop tard... - de son erreur, et à qui l'Action française n'en tint d'a

  • Grandes ”Une” de L'Action française : de Gaulle, l'AF, Maurras (Première partie, 1/3)... 1934 : Présentation élogieuse d

    (retrouvez notre sélection de "Une" dans notre Catégorie "Grandes "Une" de L'Action française")

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    En 1924, Maurras avait fait parvenir un exemplaire, dédicacé, de son premier ouvrage ("La discorde chez l'ennemi") à Charles Maurras :

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    (À Charles Maurras. Respectueux hommage. 24 mars 1924. C. de Gaulle. "Les lois désarmées tombent dans le mépris, les armes insoumises aux lois tombent dans l’anarchie." (Cardinal de Retz).

    Après un deuxième ouvrage ("Le fil de l'épée"), paru en 32, de Gaulle fit paraître, en 34 son troisième livre : "Vers l'armée de métier". Ce livre "n’a en France qu’un bref succès de curiosité", comme le dit la Fondation Charles de Gaulle elle-même.

    Sauf... à L'Action française !

    Voici la "Une" du vendredi premier juin 1934, dans lequel est présenté, par une courte note il est vrai, mais d'une façon extrêmement élogieuse, l'ouvrage de ce Lieutenant-colonel de 41 ans (Maurras en a 66...). On y retrouve les trois amis habituels : Bainville, Daudet, Maurras, chacun à sa place habituelle : Daudet en première colonne (il déborde souvent sur la deuxième); Bainville tout à droite, en sixième colonne et Maurras, avec sa "Politique" dans les colonnes centrales :

    https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k765622j

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    Mais la "Une" de ce numéro n'offre rien de véritablement exceptionnel, ou extra-ordinaire : c'est en dernière page, la sixième, que se trouve l'article élogieux d'Hubert de Lagarde, responsable des pages militaires à l'AF : "Charles de Gaulle : Vers l'Armée de métier (Berger-Levrault)", livre de 211 pages qui vient de paraître (1), mais qui reçoit un accueil des plus frais, sauf, donc, dans L'Action française.

    Lagarde présente cinq ouvrages sur les six colonnes de cette dernière page, qui en occupent le tiers inférieur... juste en dessous du seul "pavé" que le livre de de Gaulle obtiendra dans la presse ! Et ne ménage pas ses compliments envers l'auteur de "cet ouvrage remarquable" écrit dans "un style très élégant": il débute sa note de lecture par un très flatteur :

    "Tous les anciens élèves de l'École spéciale militaire qui ont eu, comme l'auteur de ces lignes, la chance d'entendre au lendemain de la guerre, le lieutenant-colonel Charles de Gaulle, alors capitaine, professer le cours d'histoire à Saint-Cyr, ont gardé un souvenir émerveillé de la lucidité de son enseignement. Historien militaire de grande valeur, le lieutenant-colonel de Gaulle, était particulièrement qualifié pour aborder, avec toute l'expérience du passé, l'étude des problèmes que pose l'heure présente..."

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    Ci-dessus, le "pavé" juste au-dessus du texte de Lagarde, le seul "pavé" paru dans toute la presse française !...

    Voici le lien qui vous donne accès directement à la page 6 :

    https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k765622j/f6.item.zoom

    Et voici donc le premier des cinq livres rapidement, mais suffisamment, "commentés" par Hubert de Lagarde : il occupe quasiment les deux premières colonnes, soit le tiers de la place réservée à ces cinq ouvrages...

    En cliquant sur les trois images ci-dessous, vous les agrandirez et pourrez les lire encore plus facilement; il faut lire d'abord - évidemment - les trois colonnes de gauche, puis, ensuite, passer aux trois colonnes de droite... :

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    Si vous préférez cette autre présentation, ci-dessous, vous l'agrandirez en cliquant sur l'image, et pourrez utiliser le zoom...

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    (1) (Source : Fondation Charles de Gaulle) Le troisième livre de Charles de Gaulle, porteur de théories militaires peu conformistes, n’a en France qu’un bref succès de curiosité.

    De Gaulle part d’un constat simple : l’Allemagne d’Hitler se réarme et menace la paix. La France, elle, conserve des doctrines militaires obsolètes alors que sa frontière nord-est est poreuse. Il faut, d’urgence, renverser la vapeur : de Gaulle réclame dans son ouvrage la formation d’un corps de blindés, utilisé de façon autonome et offensive. Le degré de technicité des engins motorisés exige qu’ils soient servis par des soldats professionnels et toujours disponibles (d’où la nécessité de former une armée de métier).

    S’il s’inscrit dans l’héritage du général Estienne, précurseur des chars, de Gaulle va au-delà d’une réflexion purement stratégique. Son livre critique durement les armées de masse, mais aussi la politique défensive de l’état-major, arc-bouté derrière la ligne Maginot. Pour de Gaulle, la France doit pouvoir agir et non pas subir la loi de l’adversaire.

    Condamné par la majorité des généraux français, et par les socialistes qui craignent la suppression du service militaire, le livre attire en revanche l’attention du général Gudérian, créateur de la force mécanique allemande.

    -------------------

    Pour lire les articles...

    En bas de page, une courte "barre de tâches" vous permet d'utiliser le zoom (tout à gauche de la barre) et de changer de page (flèche tout à droite); une fois appuyé sur "zoom", vous aurez, cette fois tout en haut de la page, une autre "barre de tâches" : en cliquant sur le "+", il ne vous restera plus, avec votre souris, qu'à vous promener sur la page, puis passer à la deuxième pour lire la suite...

     

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  • Dans notre Éphéméride de ce jour... Et ”ils” ont fait condamner Maurras en 45 !

    1953 : L'Humanité ose glorifier Staline, décédé...

     

    5 mars,crillon,henri iv,hippolyte taine,rousseau,révolution,jacobins,renan,réunion,merville

    Et pourtant !

    Pourtant, tout le monde "savait".

    Et dès les débuts, dès la prise du pouvoir par Lénine, dès les premières années, puis, plus encore, après la prise du pouvoir par Iossif  Vissarionovitch Djougachvili, qui s'est appelé lui-même 'l'homme d'acier" ("Staline", en russe), tout le monde savait ce qui se passait en U.R.S.S. : le plus terrible despotisme de toute l'histoire de l'humanité, assis sur la Terreur comme son modèle, dont il se voulait la quintessence : la Révolution française.

    Pillages, exécutions de masse, internements dans les goulags, asservissements, famines et assassinats de masse : voilà le bilan de l'idéologie la plus meurtrière du monde (au bas mot, cent vingt millions de victimes), qui aura terrorisé et asservi la Russie pendant soixante-dix ans, l'Europe de l'Est pendant près de cinquante ans, et se sera étendue à près d'un quart du globe en asservissant une part de l'Asie (Chine, Viet-Nam...).

    Le Parti Communiste Français ne pouvait évidemment pas ignorer tout cela, et pourtant il a exprimé son "deuil" et son "immense amour" pour "le grand Staline" !

    Il est vrai qu'il y avait là - dans l'odieux - une logique impeccable : en 1939, la même Humanité avait été interdite de parution parce qu'elle soutenait... le pacte Germano-Soviétique de non-agression signé entre Hitler et Staline (voir notre Éphéméride du 25 août).

    Clandestine dès lors,  L'Humanité alla même, un an plus tard, jusqu'à célébrer la paix avec Hitler : voir l'Éphéméride du 28 août.

    Meilleurs tacticiens, car plus roués, que les royalistes d'Action Française - et, surtout, aidés en tout et massivement par un Staline et un Komintern alors au faîte de leur puissance... -  les communistes réalisèrent le prodige, à la fin de la guerre, d'accaparer presque la Résistance et, en tous cas, de faire régner une re-Terreur, baptisée Épuration (!), de briser le mouvement royaliste, de le spolier de son imprimerie ultra-moderne (volée par le PCF) au nom de l'inique Dévolution des Biens de presse (voir l'Éphéméride du 11 mai) et de faire condamner Maurras pour "intelligence avec l'ennemi" (voir notre Éphéméride du 28 janvier) alors que, dès les premiers jours du conflit, l'Action française fut à la pointe du combat anti-nazi : c'était le triste temps où les premiers "collabos" faisaient condamner les premiers résistants !...

     
    On lira à ce propos, dans l'Éphéméride du 11 mai, la note consacré à la Dévolution des Biens de presse, c'est-à-dire la spoliation de L'Action française par cette "re-Terreur" que fut la sinistre Épuration, pour reprendre l'expression de Léon Daudet...

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     Ignominie, abjection : comme le dit si bien Chateaubriand, "Il est des temps où il ne faut dispenser le mépris qu'avec parcimonie, vu le grand nombre de nécessiteux" !...

  • Paris : des jeunes d'action Française se sont réunis pour l'après colloque, ”Maurras, 60 ans après”

    Le colloque, cité en titre, organisé par le Cercle de Flore, a été une réussite et des jeunes du Centre Royaliste d'Action Française, se sont réunis, ensuite, pour un "après-colloque". Voici la relation qu'ils ont donnée de cette soirée.

    Après le colloque Maurras, samedi dernier, une partie de la jeunesse d’AF s’est retrouvée aux locaux pour une soirée festive entre gastronomie de nos terroirs et doux jus de houblon. 

    C’était l’occasion de prendre des nouvelles de nos camarades agressés la semaine dernière, de resserer les liens qui nous unissent et d’introduire les nouveaux-venus dans l’esprit d’Action Française.

    Nous avons eu le plaisir d’accueillir des camarades de la section réactivée de Bordeaux et un autre de Vichy ayant fait le déplacement pour participer au colloque.

    Tard dans la nuit, on entendait encore la jeunesse de France chanter leur amour de la patrie et leur espoir d’une prochaine Contre-révolution...

    Lysandre

    Blog du CRAF (Centre Royaliste d'Action Française) 

  • Maurras et l’Action française sous le regard de l’historien : Tony Kunter sur Radio courtoisie....

         Dans le cadre des « Mardis de la Mémoire » sur Radio Courtoisie, Tony Kunter s'est entretenu avec Dominique Paoli et Anne Collin sur le thème de « Maurras et l’Action française sous le regard de l’historien » à l’occasion de la sortie du « Qui suis-je? ». Il était accompagné de François Huguenin, qui vient de publier dans la collection « Tempus » chez Perrin un livre intitulé L’Action française, édition revue et augmentée d’un ouvrage de chez Lattès (1998).

             L’émission sera diffusée :

    * MARDI 7 FEVRIER de 10h45 à 11h45 et de 14h à 15h

    * MERCREDI 8 FEVRIER de 6h à 7h.

    * SAMEDI 11 FEVRIER de 14h à 15h.

             Vous pourrez l’écouter en ligne sur le site de Radio Courtoisie.

    PS : le blog de Tony Kunter : www.tonykunter.fr. 

     

     

  • Le legs d'Action française (II/X) / Maurras, humaniste et poète ?

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    (Conférence de Gérard Leclerc, donnée au Camp Maxime Réal Del Sarte - 2019)

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    Je vous disais tout à l’heure que j’avais une certaine crainte, car qui trop embrasse… risque d’être complètement débordé par son sujet… C’est pourquoi j’ai choisi un certain nombre de séquences, je ne suis pas sûr d’avoir le temps de les reprendre toutes. Mais, bon…, commençons par les origines.

    A l’origine, il y a donc un étonnant personnage qui s’appelle Charles Maurras. Mon père avait coutume de dire que c’était « un homme qui faisait honneur à l’homme ». Effectivement, c’était une personnalité tout à fait singulière : par sa seule volonté, il va ranimer une part essentielle du legs historique de la France. L’idée monarchique était en train de s’effacer, de disparaître, et cette fin paraissait alors définitive, et il va parvenir à la restaurer. Il aura fallu ce petit bonhomme tout à fait unique pour en rétablir l’idée.

    Pour comprendre son épaisseur réelle, essayons de rentrer un peu dans sa personnalité. Je lui attribuerai un certain nombre de qualificatifs. Je dirai d’abord que Charles Maurras est un humaniste ; pas au sens niais et habituel du terme, tel que le Parti radical s’en réclame, ni au sens du XVIIIe siècle et des Lumières, mais au sens du XVIsiècle : un homme des humanités. Un homme d’une culture profonde, un homme qui a bénéficié de cet enseignement, de cette culture générale qui aujourd’hui est presque complètement perdue. Un homme formé au latin, au grec, et à la pensée grecque, et à la littérature latine, un homme étonnant que nous connaissons mieux depuis que notre ami Axel Tisserand a édité sa correspondance avec son professeur, son maître, l’abbé Jean-Baptiste Penon, qui deviendra Mgr Penon.

    Pédagogue exceptionnel, Penon a formé Maurras à ce que l’on appelle les humanités, les humanités classiques. Il l’a formé à la littérature française, mais d’abord au latin et au grec. Maurras avait ainsi une connaissance du latin et du grec que les générations suivantes n’ont pas connues. C’est mon cas… J’ai fait du latin et du grec, mais j’étais un peu honteux devant mes prédécesseurs, parce que nous n’avions pas cette connaissance précise qui nous permettait de lire et interpréter un texte de Virgile ou de Platon.

    Maurras est donc d’abord un formidable humaniste. Un jour, je visitais sa maison du chemin de Paradis, à Martigues, j’y étais avec un éminent professeur de littérature de Rennes qui nous expliquait :« Voyez cette bibliothèque ! Vous ne pouvez pas comprendre Maurras sans cette bibliothèque… », sans cette formidable culture qu’il a emmagasinée dès l’adolescence et qui explique la puissance et la profondeur de son esprit. Lorsque je parle de Maurras, je parle toujours de cet aspect-là : si on n’a pas présente à l’esprit cette culture humaniste, difficile à imaginer aujourd’hui, il est incompréhensible, on ne peut entrer dans la profondeur de son esprit. Les premiers textes qu’il a écrits – je pense au Chemin de Paradis et à Anthinéa – ne s’expliquent que par cette culture. Ils sont emplis du suc de ces connaissances premières. Et aussi de l’exceptionnelle pénétration de son œil de critique littéraire, car c’est comme critique littéraire que Maurras s’affirme d’abord dans le journalisme. Il sera le premier à saluer, en 1896, Les Plaisirs et les jours, le premier livre d’un jeune écrivain juif inconnu, Marcel Proust, qui lui en sera reconnaissant toute sa vie.

    Un humaniste, donc, mais aussi un penseur. Il ne se contente pas d’emmagasiner tout le legs de la pensée, d’être une sorte de super-historien des idées, c’est aussi quelqu’un qui pense par lui-même. C’est en pensant par lui-même qu’il remet en cause et dépasse le conformisme et les préjugés les mieux établis de son époque. C’est une des choses qui m’impressionnent le plus chez Maurras, cette magnifique autonomie, cette absolue indépendance d’esprit qui lui permet de comprendre son temps en le dépassant, en le surmontant.

    Et Maurras est encore – et cela tout au long de son existence – un poète. Ce qui contredit l’image que l’on se fait souvent de lui d’une espèce de rationaliste desséché… Notre cher Bernanos disait que « Maurras couchait avec la raison », ce qui d’un certain point de vue, était vrai, mais il ne faut pas oublier l’immense part de sensibilité poétique qu’il y a chez lui. La grande poétesse Anna de Noailles l’avait bien saisi qui disait qu’on ne pouvait pas comprendre Maurras sans ressentir sa sensibilité frémissante, et sans pressentir qu’un profond secret l’habitait.