Grandes "Une" de L'Action française : Léon Daudet annonce la guerre, au lendemain de l'arrivée au pouvoir (démocratiquement !) d'Hitler...
(retrouvez notre sélection de "Une" dans notre Catégorie "Grandes "Une" de L'Action française")
Voici la Une du Mercredi premier Février 1933 :
https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k7651377
Maurras , Bainville et Daudet sont là, comme d'habitude, à leurs places habituelles, et aussi J. Delebecque, avec un article sur les élections en Allemagne, qui se prolonge en page deux et se termine par cette lucide et accablante question :
"...Couloir polonais, remilitarisation de la zone rhénane, Hongrie, Yougoslavie ? La matière inflammable est accumulée de tous les côtés. Où plaira-t-il aux incendiaires de jeter l'allumette ?".
En 1918, après notre belle victoire trop chèrement payée, Clemenceau - le "Perd la Victoire" comme l'appela alors Maurras - ne voulut pas démembrer l'Allemagne, comme il avait démembré l'Autriche-Hongrie; Bainville avait aussitôt prévenu : c'est "la guerre pour dans vingt ans", avec une Allemagne revancharde qui créera un parti "socialiste-national" (il ne se trompait que sur l'ordre des mots !)... et, maintenant que le Pays légal, poussé par les traîtres pacifistes et les anglo-saxons, a gâché la paix, voilà qu'Hitler est élu !
Eh, oui ! L'élection, cela peut donner... des Frères musulmans (terroristes islamistes) ou... un Hitler ! Pardon pour la digression : on n'a pas pu s'en empêcher !
Dès la conclusion du calamiteux Traité de Versailles, L'Action française, mais aussi l'Armée et, même non royalistes, tous les patriotes sincères et lucides avaient demandé le démembrement de l'Allemagne... (Voir Grandes "Une" de L'Action française : 29 juin 1919, signature du calamiteux Traité de Versailles...)
Puis Bainville, dans son Journal, avait dénoncé Hitler, le premier de tous, le premier au monde, dès 1930 !...
Dans notre Catégorie Lire Jacques Bainville, lire ses deux notes :
• Lire Jacques Bainville (XXXI) : Sur "l'énergumène" Hitler, dès 1930... (I)
Maintenant, donc, après toutes ces folies et ces occasions perdues, la nouvelle guerre, après la victoire de 18, est pour demain : et c'est Léon Daudet qui se taille la part belle dans cette "Une", avec son article intitulé : "Hitler et l'oeuvre de Briand".
Mais on va voir qu'il y aussi d'autres choses intéressantes dans ce numéro du premier février, en plus des "articles phares" "Daudet/Maurras/Bainville" :
• la revue de presse, signée Pierre Tuc, en page trois...
• et, en page trois et quatre, dans la rubrique "L'activité de nos sections", la relation de la Fête des Rois dans les onze "zones" militantes du mouvement : l'occasion de voir un peu comment nous étions organisés à ce moment-là; et aussi, de lire une "séquence émotion", de "nostalgie/nostalgérie" avec la onzième et dernière de ces zones, les sections d'Algérie : Sidi bel Abbès, Mascara, Mostaganem, Blida et Tlemcen...
Commençons donc par l'article de Daudet : "Hitler et l'oeuvre de Briand"...
Comme l'a écrit un jour Bainville : qu'on n'aille pas croire que nous nous réjouissions d'avoir eu raison; au contraire, comme il est triste de voir les choses se passer aussi mal que ce que l'on avait pu déduire des funestes erreurs commises !...
• Bainville, justement, écrit un papier assez court, "Adolphe chez Monsieur Paul", dans lequel il revient sur la façon dont "Adolphe" (Hitler) a "eu la peau" de "Monsieur Paul" (Paul von Hindenburg), finalement, un autre Kerenski...
• et Maurras consacre le premier des quatre paragraphes de sa "Politique" à "Mayence ! Mayence !" :
Puis, dans le paragraphe II, Maurras parle de la Pologne, des "obtus" et de leurs "frères en imbécilité, couardise, imprévoyance et naïveté" qui croient "que le problème du couloir polonais ne se pose pas"...; dans le paragraphe III ("L'Air français") il évoque l'état de notre aviation et commence par cette première ligne : "Cependant notre aviation est sacrifiée...". Il termine sa "Politique" par un paragraphe IV ("Au Ministère : le légal et le réel") dans lequel il condamne les jeux mesquins, dérisoires et suicidaire du pays légal, inconscient de la guerre qui vient...
Passons maintenant aux pages trois et quatre :
• la dernière colonne de la page trois, celle de l'extrême-droite, entame "L'activité de nos sections", (ce jour-là, la relation de la Fête des Rois) dans une partie seulement des villes qui constituent les onze zones qui structurent l'activité militante (la quatrième zone n'est pas mentionnée... bizarre...) :
- première zone : à Lille ("chez les étudiants") et à Château-Thierry;
-deuxième zone : à Rouen;
- troisième zone : à Vannes;
- cinquième zone : à Chilleurs-aux-Bois (Loiret);
• la relation se poursuit dans les trois premières colonnes de la page quatre :
- sixième zone (nord) : Aunis et Saintonge; et sixième zone (sud) : à Bordeaux et en Gironde;
- septième zone : à Clermont-Ferrand;
- huitième zone : à Lyon (6ème arrondissement), à Châlons-sur-Saône at eu Puy-en-Velay;
-neuvième zone : la Fête des Rois à Perpignan;
- dixième zone : à Nîmes, Saint-Rémy-de-Provence et Antibes;
- et, enfin, nostalgie/nostalgérie :
Il est bien entendu tout à fait vain de cultiver les regrets; mais, tout de même, lire ces comptes-rendus d'un royalisme bien vivant et actif en Algérie ne peut que réveiller la "nostalgérie" de nos amis et compatriotes non pas "rapatriés" (leur petite patrie, c'était l'Algérie) mais "réfugiés" en métropole.
Et, plus largement, celle de tous les royalistes : après l'invasion de la zone libre, partir à Londres ("le clan des Yes"), était, évidemment impossible, car - si l'AF avait émis ce souhait saugrenu - jamais les Anglais ne l'auraient permis...
Mais, par contre, partir à Alger...
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