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Rechercher : Rémi Hugues. histoire & action française. Rétrospective : 2018 année Maurras

  • Éphéméride du 22 octobre

    741 : Mort de Charles Martel

    Exterminateur des envahisseurs musulmans, il fut le véritable fondateur de la deuxième dynastie, celle des Carolingiens (il est le grand-père de Charlemagne)... 

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    Charles donna, "chez nous", à Poitiers, le coup d'arrêt définitif à une expansion guerrière qui, jusqu'à lui n'avait pas été stoppée (voir l'Éphéméride du 25 octobre) : en 711, des tribus guerrières musulmanes, venues de l'actuel Maroc et de l'actuelle Mauritanie étaient entrées en Espagne par Gibraltar ("Djebel al Tarik", "la montagne de Tarik", du nom du chef de ces tribus) puis avaient conquis toute la péninsule, à l'exception du Pays Basque, occasionnant la chute complète de la monarchie wisigothique, refoulée de Gaule par Clovis après sa victoire de Vouillé (voir l'Éphéméride du 25 mars...). Puis, franchissant les Pyrénées, ces tribus s'étaient aventurées dans les terres franques, au sud-est jusqu'à la Provence et, vers le nord, remontant jusqu'à Poitiers...

    En langue d'oc, Martel ou Martéu signifie "marteau", et par ailleurs, le "marteau d'armes" était aussi, à l'époque, une arme de combat : le surnom de "Martel" vient donc probablement de là, pour celui qui a écrasé, tel un marteau, et avec son marteau, les troupes musulmanes.

     

    http://www.universalis.fr/encyclopedie/charles-martel/ 

    De Jacques Bainville, Histoire de France, chapitre II, L'essai mérovingien :  

    "...Cet héritier, c'est Charles Martel. Les d'Héristal sont décidément une race douée. Charles a du caractère, du talent. Les circonstances le serviront, et il excelle à saisir les circonstances. Comment s'impose-t-on à un peuple ? Toujours de la même manière : par les services rendus. Charles représentera l'ordre et la sécurité. Il a déjà battu les agitateurs neustriens : la légalité est rétablie. Il dompte encore les Saxons, toujours prêts à se remuer et à envahir.

    Mais une occasion plus belle et plus grande que les autres vient s'offrir : une invasion nouvelle, l'invasion des Arabes. Ce n'est pas seulement une race, c'est une religion, c'est un monde ennemi qui apparaît avec eux. Sorti du fond de l'Arabie, l'Islam avance vers l'Occident. Il a réduit à rien l'Empire de Constantinople, conquis l'Afrique du Nord, l'Espagne, franchi les Pyrénées, pénétré dans les vallées de la Garonne et du Rhône.

    Cette menace refait l'union des Gaules. L'Aquitaine, toujours jalouse de son indépendance, même sous les plus puissants des Mérovingiens, s'alarme, tourne les yeux vers le grand chef militaire du Nord. On a besoin d'un sauveur et il n'y en a d'autre que le duc d'Austrasie. Charles se fit-il désirer, ou bien, pour intervenir, pour entraîner ses troupes, fallut-il que le danger se rapprochât ? Il ne se mit en campagne qu'après la prise de Bordeaux par les Arabes. Abdérame montait toujours. Charles, qui reçut ce jour-là le nom de Martel, le rencontra et le mit en fuite près de Poitiers (732).

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    L'Austrasien avait délivré le pays et il continua, au Sud, à le nettoyer des Arabes. Après un pareil service rendu à la nation, les d'Héristal apparaissaient comme des sauveurs. Vainqueur des "infidèles", Charles était à la fois un héros national et un héros chrétien. Le pape Grégoire III sollicitait le secours de son bras et Charles répondait avec empressement : ce bienfait ne devait pas être perdu. Qui l'eût dès lors empêché d'être roi ? Il ne voulut rien gâter par la précipitation. Il s'était borné à ne pas remplacer un obscur Mérovingien, Thierry IV, mort en 737.

    Charles était si bien souverain, sans en avoir le titre, qu'il retomba dans l'usage des Francs, dans la faute de Clovis : avant de mourir, il partagea ses États entre ses deux fils, Carloman et Pépin. Mais tout devait réussir aux d'Héristal. Pépin et Carloman, par miracle, furent d'accord. Les vieux partis avaient relevé la tête, des troubles avaient éclaté. Les deux frères tirèrent d'un cloître le dernier rejeton des Mérovingiens pour se couvrir de la légitimité. Ils soumirent les rebelles. Cela fait, Carloman eut le bon esprit d'abdiquer et de laisser le pouvoir à son frère, l'énergique Pépin.

    Les derniers obstacles étaient franchis : la dynastie carolingienne n'avait plus qu'à succéder à l'ombre mérovingienne. L'état de fait fut consacré, non seulement par le consentement des grands et de la nation, mais par une consultation du pape qui fut d'avis que le vrai roi était celui qui exerçait le pouvoir : Zacharie récompensait le service rendu à Grégoire III par le père de Pépin.

    Le changement de dynastie se fit sans secousses (752). Il avait été admirablement amené. Toutes les précautions avaient été prises. Le dernier Mérovingien avait disparu, l'opinion publique approuvait. La consécration du Saint-Siège, le "sacre", rendait la nouvelle dynastie indiscutable et créait une autre légitimité. La substitution fut si naturelle qu'elle passa presque inaperçue. Le maire du palais était devenu roi. L'autorité était rétablie, le pouvoir puissant. Une ère nouvelle s'était ouverte, celle des descendants de Charles Martel, les Carolingiens."

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    Tombeau, Saint Denis
     
    Le fils de Charles Martel, Pépin le Bref, père de Charlemagne, sera le premier "roi sacré" de la France : voir l'Éphéméride du 27 juillet...
     
     
     

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    1784 : Le jeune Bonaparte reçoit son brevet de "Cadet gentilhomme"

     

    De Jacques Bainville, Napoléon (pages 23/24):

    22 octobre,cézanne,afp,havas,parachute,charles martel,chaunu,sainte victoire"...Il n'est pas sûr que l'élève de Brienne ait eu une idée arrêtée sur l'arme à laquelle il se destinerait, lorsque Reynaud de Monts le désigna avec la mention "artilleur" pour passer au corps des cadets-gentilshommes à la grande École militaire de Paris. Ses bonnes notes en mathématiques lui avaient valu ce choix. Sa qualité de Corse ne lui avait pas nui. L'inspecteur ne s'était arrêté qu'aux aptitudes et aux mérites... Sous le règne de Louis XVI, l'artillerie était depuis plusieurs siècles l'arme savante (ci contre, le "Gribeauval" des armées de Louis XVI, ndlr). Ne l'était-elle pas avant l'invention de la poudre à canon ? Les "cataphractes" formaient déjà un corps de combattants scientifiques chez les Romains.

    À la veille de la Révolution, l'artillerie française, de l'avis général, était la meilleure de l'Europe. Sous la direction de Gribeauval (voir l'Éphéméride du 9 mai), elle avait encore accompli des progrès. Napoléon aurait d'excellents maîtres pour apprendre le métier d'artilleur. Il ne faut pas oublier plus qu'il ne l'avait oublié lui-même qu'en somme il sortait de l'armée royale et qu'il lui devait ce qu'il savait. C'était le maréchal de Ségur, ministre de la Guerre, qui, le 22 octobre 1784, avait signé son brevet de cadet-gentilhomme. Seize ans plus tard, le premier Consul donnait une pension au vieux soldat de la monarchie, et, le recevant aux Tuileries, lui faisait rendre les honneurs par la garde consulaire. C'était comme un salut à la vieille armée..."

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     L'École militaire de Brienne...

    http://napoleonbonaparte.wordpress.com/2007/09/09/bonaparte-eleve-au-college-dautun-a-lecole-de-brienne-a-lecole-militaire-de-paris/

     

     Dans notre Album Drapeaux des Régiments de France, voir les douze photos de la partie II (Après les vieux corps et les petits vieux), consacrée à l'apparition des Régiments d'artillerie, notamment celle-ci ("Bonaparte au Régiment de La Fère") :

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    1797 : Le premier saut en parachute

     

    Il est effectué par Jacques Garnerin, qui ne déposera le brevet de son invention qu'en 1802, mais qui réalise son premier saut en 1797, en s'élançant d'une montgolfière au-dessus du Parc Monceau.

    Son ballon étant parvenu à 915 mètres d'altitude, il coupe la corde reliant le ballon à la nacelle. Celle-ci redescend, conformément à ses prévisions, suspendue à un parachute...

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    1835 : Création de l'AFP

     

    Charles-Louis Havas crée la première agence d'information mondiale, sous le nom "Agence des feuilles politiques, correspondance générale".

    Les nouvelles en provenance des journaux étrangers sont envoyées par pigeon voyageur, et traduites dès leur arrivée à Paris...

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    1906 : Mort de Paul Cézanne

     

    Ci dessous, une des très nombreuses représentations qu'il a faites de la montagne de la Sainte Victoire :

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    On aura d'intéressants renseignements sur les lieux qui ont marqué le peintre en cliquant sur le lien suivant :

    http://www.atelier-cezanne.com/

     

     

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    1973 : Création du Parc naturel régional du Haut Languedoc

     

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     Dolmen de la Gante  
     
     
     
     

  • NOS DÉMOCRATIES ? DES OLIGARCHIES INCOMPÉTENTES : MACRON (2/3) par Christian Vanneste

    Lorsqu’on s’interroge sur la manière de qualifier nos dirigeants et leur figure de proue, M. Macron, qui pousse jusqu’à la caricature les défauts qu’on peut légitimement leur reprocher, on a le choix entre trois possibilités hiérarchisées. L’intéressé s’était dit fier pour ses amis comme pour lui-même d’être des amateurs. Cet aveu provocateur adoucissait en fait le réquisitoire facile à dresser contre l’impéritie du personnage et de son entourage.

    Cela d’autant plus que son élection et sa réélection ne s’expliquent que par une prétendue compétence déniée à ses concurrents. Enarque brillant, Mozart de la finance pour avoir fait un bref passage très rémunérateur chez Rothschild, entouré par un cercle de flagorneurs qui appartiennent à la même caste que lui et n’ont guère fait plus que lui preuve de leur virtuosité, celui qui depuis 2017 a accumulé les erreurs et les fautes, édulcorées par une presse complice, est d’abord la preuve vivante de la déchéance intellectuelle et morale de nos prétendues élites.

    Enfin, pour reprendre le mot employé par Rioufol, les décisions prises par cette oligarchie décadente sont à ce point contraires à l’intérêt, au bien commun du peuple qu’elle veut diriger, qu’on peut parler de trahison. Amateur, oligarque décadent, traître : en un mot, illégitime !

     

    vanneste-christian.jpgLa politique n’est pas une science. Les “grandes” écoles, les concours et les diplômes, à commencer par ceux distribués par les écoles prétendues de “sciences politiques”, ne garantissent nullement un quelconque savoir-faire pour la conduite d’un Etat. Tout au plus est-on enclin à penser que ces formations facilitent un talent pour la communication, en raison de la maîtrise de la langue, notamment aujourd’hui de l’anglais, qui n’est d’ailleurs pas la nôtre, et de la connivence du microcosme des pouvoirs, politique, médiatique, économique et administratif issu de la même filière. L’homme politique, et l’homme d’Etat en particulier a, certes, besoin d’une culture générale, comme le soulignait le Général de Gaulle, mais il lui faut d’abord posséder un solide bon sens, une capacité de distinguer les bonnes solutions et une expérience suffisante pour l’avoir mise à l’épreuve et consolidée. Ce coup d’oeil aiguisé ne sert à rien s’il n’est pas au service d’un caractère, d’une force de caractère, la “virtu” dont parle Machiavel.

    Puisque la disparition d’Elisabeth II met le Royaume-Uni en tête de l’actualité, c’est Churchill qui vient immédiatement à l’esprit pour figurer l’Homme d’Etat. Membre du Parlement durant soixante-quatre ans, ministre dès 1910, après avoir alternativement comme journaliste ou comme militaire participé à plusieurs conflits, parfois avec héroïsme, il reste pour chacun celui qui a été clairvoyant et déterminé face à Hitler. Mais cela n’empêche pas qu’il n’ait acquis ce “coup d’oeil” qu’après bien des erreurs, comme l’échec des Dardanelles qu’on lui a reproché comme Premier Lord de l’Amirauté. Il est angoissant de penser que les Français ont confié la présidence de la République et donc le commandement des armées à un homme qui a soigneusement évité le service militaire, et qui, après un passage dans une banque d’affaires, précédé du rôle de rapporteur adjoint d’un comité Théodule présidé par Attali et mis en place par Sarkozy, s’est retrouvé secrétaire général adjoint de Hollande, puis son ministre de l’économie. Ses atouts : un carnet d’adresses, le trio Attali, Jouyet, Minc pour parrainage et une appartenance au PS, tendance caviar. Si on met à part son souci apparent de la compétitivité et les rares mesures prises en ce sens sous sa direction, le reste est confondant d’ignorance et de maladresse.

    Dans le domaine de l’énergie, M. Macron a fait preuve d’un amateurisme qui révèle son mépris du long terme et sa préférence pour les solutions liées au climat politique plus qu’au changement climatique. Il est aux côtés de François Hollande lorsque celui-ci annonce la fin du nucléaire et il fixe le calendrier de la fermeture des centrales dès son arrivée à l’Elysée en 2017. Ce n’est qu’à la fin de son mandat, et en vue des élections, qu’il comprend enfin que le nucléaire ne participe pas au prétendu changement climatique d’origine humaine, qu’il limite les rejets de CO2, alors qu’au contraire les énergies intermittentes du vent et du soleil vont exiger des centrales d’appoint au gaz voire au charbon. Le désir de séduire les écolos a été plus fort que l’intérêt du pays, que sa compétitivité avec une énergie peu chère, et que son indépendance. Il pouvait parfaitement ne pas fermer Fessenheim et ne pas assécher le savoir-faire acquis par EDF condamnée par lui à voir s’éteindre la filière. Sa volte-face tardive témoigne de sa méconnaissance du dossier et il a aujourd’hui le toupet d’accuser EDF d’être nue, alors qu’il l’a déshabillée. Le résultat est calamiteux : l’entreprise n’a pas préparé la relève puisque celle-ci devenait inutile. Faute de spécialistes, elle ne parvient plus à assurer la maintenance, et la moitié des réacteurs est à l’arrêt. La France exportatrice d’électricité va devoir en acheter à l’Allemagne qui la produira avec des centrales au gaz, gaz que la France va lui fournir en provenance de démocraties exemplaires comme le Qatar ou à partir du gaz de schiste américain liquéfié transporté par bateaux : un désastre économique et écologique que notre illusionniste élyséen tente de présenter comme un exemple de solidarité européenne. C’est une habitude chez lui que de botter en touche européenne. Dans ce cas, c’est l’addition des erreurs française et allemande, non l’application d’une complémentarité positive. Un contrat de shadoks où l’on a inversé les rôles : pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ?

    Cette imprévoyance fondée sur une méconnaissance du sujet s’inscrit en aval d’une politique internationale chaotique et en amont d’un déclassement économique français mais aussi européen. Cela avait commencé par la mise en scène de Jupiter accueillant les grands de ce monde dans les hauts lieux de notre histoire. Cela se termine  par un “président” de l’Europe incapable de freiner la stratégie américaine contre la Russie en Ukraine, et jouant comme un Maître Jacques chez Molière les entremetteurs superflus et maladroits. Il ne veut pas humilier la Russie, mais ce disant, il l’humilie. Il parle à Poutine mais c’est pour redorer son image en France, en révélant le contenu des échanges, au mépris des règles diplomatiques qu’il est indispensable de respecter si l’on veut être efficace. Et, tout ceci, sans le moindre résultat concret. Il fournit des armes à l’Ukraine sans être sûr de leur destination dans un pays gangrené par la corruption. Or, ces armes, nous n’en avons pas suffisamment pour nous, en raison de la légèreté avec laquelle nos gouvernants ont cru à la paix lors de l’avènement de l’unilatéralisme américain après l’effondrement de l’URSS en 1991. Nous armons un pays pour le doter d’une armée alors que la nôtre crie famine. L’alignement sur Washington fait de l’Europe une vassale indigne, acculée à se priver de son meilleur fournisseur pour répondre à la volonté américaine de briser la Russie. Certains ont cru voir dans cette union sous la bannière otanienne, c’est-à-dire américaine, une divine surprise en faveur de l’unité européenne. Non seulement cette unité de surface au nom de la croisade démocratique, au profit d’un régime né d’un coup d’Etat, est stérile puisque contraire aux intérêts mêmes de l’Europe, comme le recul de l’Euro le montre, mais elle ne sera que momentanée car les conséquences économiques des sanctions imposées à la Russie vont surtout atteindre l’Europe, participant à une crise que les peuples européens ne vont pas pouvoir supporter. Ecrasée par les Etats-Unis dans l’affaire des sous-marins australiens, bravée par la Turquie, méprisée par l’Algérie, bousculée en Afrique par la Russie, la France de Macron descend les marches du podium des nations. Sa manie de la repentance ne peut que conforter le sentiment des puissants que l’on peut impunément s’en prendre à elle.

    (à suivre)

  • Éphéméride du 3 octobre

    1985 : Création du RAID

     

     

     

     

    1468 : Arrestation de Louis XI à Péronne par le duc de Bourgogne 

     

    Ce jour-là, la royauté connut la plus effroyable des humiliations (l'arrestation du Roi est racontée en détail dans l'Éphéméride du 11 février). Il n'y en aura pas de pire jusqu'à la Révolution.

    Certains l'ignorent, d'autres l'oublient : il n'était pas obligatoire que la France existât. Du moins telle que nous la connaissons aujourd'hui. Les territoires qui la composent, ces Provinces qui font son extraordinaire richesse grâce à leur infinie diversité, auraient très bien pu aller les unes à telle puissance étrangère, les autres à telle autre.

    Ou alors, d'autres centres que Paris auraient pu fédérer une autre entité :

    les Wisigoths, d'abord, qui possédaient presque toute l'Espagne et quasiment toute l'actuelle France méridionale : mais ils furent écrasés à Vouillé par Clovis (voir l'Éphéméride du 10 novembre) et refoulés en Espagne;

    ou bien les Comtes de Toulouse, à partir précisément de leur capitale éponyme, mais qui manquait d'un poids démographique suffisant pour s'imposer;

    ou bien les Plantagenêts, d'origine française mais devenus rois d'Angleterre, et qui possédèrent, à un moment, bien plus de territoires de l'actuelle France que le roi de France lui-même.

    ou bien encore les ducs de Bourgogne, les Grands Ducs d'Occident, qui, eux, ne manquaient ni de population ni de richesses mais qui, pour leur malheur - et notre bonheur ! - sont "tombés" sur... Louis XI (ci dessous) ! 

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    Bien qu'un peu touffue, et assez peu lisible, la carte ci dessous montre la tenaille presque parfaite, et donc mortelle, dans laquelle les possessions bourguignonnes de Charles le Téméraire (en jaune) enserraient en grande partie, et presque totalement, une portion des terres du Roi de France, au Nord et au Centre-Est :
     
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    Si l'on tient compte du fait que plusieurs autres facteurs militaient en faveur du Grand Duc d'Occident (richesse économique, dynamisme culturel, poids démographique...) on voit bien, dans cette lutte titanesque entre la Maison de France et la Maison de Bourgogne, qui était le chêne (du moins en apparence) et qui était le roseau...
     
    De Jacques Bainville (Histoire de France, chapitre VII, Louis XI : l'unité sauvée, l'ordre rétabli, la France reprend sa marche en avant :
     
    "...Charles le Téméraire, qui venait de succéder à son père, nourrissait de vastes et dangereux desseins. Il voulait fondre en un bloc ses domaines faits de pièces et de morceaux, relier la Bourgogne aux Pays-Bas, soit par la Champagne, soit par la Lorraine, gouverner sans avoir à rendre hommage au roi de France ni à respecter les coutumes flamandes..."
     
    "...Et quand celui-ci (Louis XI, ndlr) fut roi, il continua l'œuvre de son père. Si la grande féodalité comptait sur le nouveau règne, elle se trompait. Seulement, Louis XI, esprit réaliste, avait bien jugé qu'il n'était pas assez fort pour la combattre en face. Il avait, à juste titre, le "cauchemar des coalitions". Il eut recours aux armes quand il ne pouvait s'en dispenser, mais sa préférence était pour d'autres moyens, l'argent surtout : il payait ce qu'il ne pouvait conquérir. Avaricieux pour lui-même, encore plus modeste dans ses habits que son père, il trouvait quatre cent mille écus pour acheter une province.

    La ruse, l'absence de scrupules étaient sans doute dans son caractère. Elles étaient aussi des nécessités de la situation. Diviser ses ennemis, abattre les plus faibles, s'humilier au besoin devant les autres, sacrifier ses alliés en cas de nécessité, inspirer la crainte quand il était le plus fort, subir des affronts et attendre l'heure de la vengeance : ce n'étaient pas des procédés de paladin. Charles le Téméraire, le "grand duc d'Occident" (ci dessous) avait une autre allure. À la fin, comme dans la fable, le roseau l'emporte à force de plier..."

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    "...Vis-à-vis de son grand adversaire, le roi avait adopté pour tactique la prudence. Il le voyait s'engager dans des entreprises de plus en plus hasardeuses, affronter la Lorraine, l'Alsace, l'Allemagne, la Suisse. Louis XI le sentit perdu. Désormais il se garda d'intervenir autrement qu'en lui suscitant des ennemis. Il fit confiance au temps, attendit son heure. Il donna même Saint-Quentin pour que le duc de Bourgogne se tournât d'un autre côté. Ce côté, c'était celui de Granson et de Morat où les cantons suisses infligèrent deux graves défaites au puissant duc. Il ne s'en remit pas. Rien ne lui réussit plus. Devant Nancy, dont il voulait faire la capitale de son État, la tête d'une Lotharingie nouvelle, il trouva une mort misérable (1477).

    Plus grand bonheur ne pouvait arriver à la France. Sans effort de notre part, un ennemi dangereux était abattu. Et puis, Charles n'avait pas de fils : ses apanages retourneraient donc à la couronne..."

     

    • Sur les causes profondes de cette guerre entre la France de Louis XI et la Maison de Bourgogne, on pourra consulter l'Éphéméride du 24 juin et l'Éphéméride du 3 octobre.

    Ainsi que, dans notre Album "L'aventure France racontée par les cartes", la photo "La France face à la maison de Bourgogne"

     

    • Morts à l'étranger, faits prisonnier sur le champ de bataille, préférant quitter Paris révolté afin d'y revenir après avoir dompté les rebelles, assassinés : plusieurs rois de France ont eu un destin hors du commun, que recensent quatre de nos Éphémérides :

    • pour les rois morts à l'étranger, voir l'Éphéméride du 8 avril;

    • pour les rois faits prisonniers sur le champ de bataille, voir l'Éphéméride du 11 février;

    • pour les rois ayant préféré quitter Paris révolté afin d'y revenir après avoir dompté les rebelles, voir l'Éphéméride du 21 mars;

    • pour les rois assassinés, voir l'Éphéméride du 30 juillet...

     

     

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    1634 : Louis XIII se proclame Capitaine des Mousquetaires...

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    C'est un peu plus de dix ans auparavant, en 1622, que le Roi avait créé le corps des Mousquetaires : en réalité, il ne fit que transformer l'armement de la garde personnelle, créée par son père, Henri IV, qui portait le nom de "Carabins" car elle était armée de carabines.

    Louis XIII fit remplacer ces dernières par des mousquets, d'où le nouveau nom de "Mousquetaires"... 

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    Dans la Maison militaire du Roi, les mousquetaires formaient deux compagnies, chacune de deux cents cavaliers.

    Ils portaient habit écarlate, soubrevestes bleues et galonnées sans manches, avec deux croix de velours blanc, l'une devant, l'autre derrière. La première compagnie avait des galons d'or et des flammes rouges aux angles des croix, tandis que la deuxième avait des galons d'argent et des flammes feuille-morte.

    Les mousquetaires de la première avaient des chevaux gris ceux de la deuxième, des chevaux noirs. De là, leur nom de Mousquetaires gris et de Mousquetaires noirs.

    Leurs drapeaux étaient blancs :

    sur celui de la première compagnie se voyait une bombe enflammée tombant sur une ville, avec la devise Quo ruit et lethum (Partout où elle s'élance, elle porte la mort), allusion à l'impétuosité des mousquetaires;

    sur celui de la deuxième, il y avait un faisceau de douze flèches empennées et l'inscription Amenas Jovis altera tela (Nouvelles armes d'un nouveau Jupiter).

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    Les mousquetaires ont joué un rôle particulièrement brillant et glorieux :

    "Ils donnèrent des preuves d'une valeur extrême; on n'en vit jamais reculer un seul, et il en fut tué un grand nombre" (Pelisson).

     

    Ce fut le grand Lully qui composa les deux marches des Mousquetaires, Gris et noirs, dont d'Artagnan reste le symbole le plus fort, tant de siècles après :

     

    Lully Marche MOUSQUETAIRES GRIS.mp3

    Lully Marche MOUSQUETAIRES NOIRS.mp3

     

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     Dans notre Album Drapeaux des Régiments du Royaume de France, voir la photo des Mousquetaires de la garde, et les trois suivantes...

     

    http://www.lemondededartagnan.fr/SITE/FRA/mousquetaires_chap01.htm

     

     

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    1886 : Naissance d'Alain Fournier

     

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    1914 : Mort de Joseph Dechelette

     

  • Lire Jacques Bainville...(XIII) : Installer un Bourbon sur le trône d'Espagne, le ”bon choix”, la décision heureuse de L

    1. Histoire de France, chapitre XIII, Louis XIV :

    "...L’événement prévu depuis les débuts du règne, depuis le mariage avec Marie-Thérèse, approchait. Le roi d’Espagne Charles II, beau-frère de Louis XIV et de l’empereur Léopold, allait mourir sans enfant. Selon que Charles II laisserait sa succession à l’un ou à l’autre de ses neveux, le sort de l’Europe serait changé. Le danger, pour nous, c’était que l’héritage revînt aux Habsbourg de Vienne, ce qui eût reconstitué l’empire de guillaume d'orange.jpgCharles Quint. D’autre part Charles II ne se décidait pas. D’innombrables intrigues se croisaient autour de son testament. Louis XIV pensait aussi, et avec raison, que si un Bourbon était désigné, ce ne serait pas sans peine et peut-être sans guerre qu’il recueillerait le magnifique héritage : Espagne, Flandre belge, une grande partie de l’Italie, le Mexique et presque toute l’Amérique du Sud. Pour un homme aussi sensé, c’était trop beau. Il savait maintenant que, dans tous ses projets, il devait compter avec les puissances maritimes. En outre, il était clair que l’Angleterre convoitait les colonies de l’Espagne. Louis XIV préféra donc négocier un traité de partage de la succession espagnole et, pendant près de trois ans, la carte de l’Europe fut maniée et remaniée de façon à donner satisfaction à tous les compétiteurs, Habsbourg et Bourbon, Bavière et Savoie. Les plans de Louis XIV étaient toujours dirigés par le principe des frontières et c’était en Lorraine, dans les Alpes, à Nice, qu’il cherchait des compensations à ses abandons de l’héritage espagnol. La mauvaise foi de Guillaume d’Orange (ci-dessus), au cours de ces pourparlers, est certaine, car seule l’Angleterre, dans ces projets, ne recevait rien.

    Un premier partage fut annulé par la mort du prince électoral de Bavière auquel l’Espagne, pour n’inquiéter personne, avait été attribuée. Tout fut à recommencer. La bonne volonté de Guillaume d’Orange manquait parce qu’une solution pacifique enlevait à l’Angleterre l’espérance de s’enrichir des dépouilles de l’Espagne dans les pays d’outre-mer. Ce qui manquait encore, c’était le consentement de l’empereur Léopold qui travaillait pour que le testament fût en faveur de sa famille. C’était le consentement des Espagnols eux-mêmes qui ne voulaient pas que leur État fût démembré. Le testament de Charles II, toujours hésitant et qui n’aimait pas à prévoir sa mort, lui fut enfin imposé par les patriotes espagols qtui désignèrent le second des petits-fils de Louis XIV, le duc d’Anjou, un prince de la puissante maison de Bourbon leur paraissant plus capable qu’un autre de maintenir l’indépendance et l’intégrité de l’Espagne.

    Peu de délibérations furent plus graves que celles où Louis XIV, en son conseil, pesa les raisons pour lesquelles il convenait d’accepter ou de repousser le testament de Charles II, qui mourut en 1700. Accepter, c’était courir les risques d’une guerre, au moins avec l’empereur, très probablement avec l’Angleterre dont le gouvernement n’attendait que le prétexte et l’occasion d’un conflit pour s’attribuer la part coloniale de l’héritage espagnol. Ainsi, l’acceptation, quelques précautions que l’on prît, c’était la guerre. Mais PHILIPPE V.jpgs’en tenir au traité de partage, c’était ouvrir à l’empereur le droit de revendiquer l’héritage entier, car tout partage était exclu par le testament. Alors, et selon l’expression du chancelier Pontchartrain que rapporte Saint-Simon, "il était au choix du roi de laisser brancher (c’est-à-dire élever) une seconde fois la maison d’Autriche à fort peu de puissance près de ce qu’elle avait été depuis Philippe II". C’était la considération capitale. Elle emporta l’acceptation. Un des ministres présents fut pourtant d’avis que nous ne gagnerions pas grand-chose à installer à Madrid un Bourbon, "dont tout au plus loin la première postérité, devenue espagnole par son intérêt, se montrerait aussi jalouse de la puissance de la France que les rois d’Espagne autrichiens". Et il est vrai que le duc d’Anjou (ci-contre) devint très vite Espagnol. Mais le grand point gagné, ce n’était pas seulement qu’il y eût à Madrid une dynastie d’origine française. C’était qu’il n’y eût plus de lien entre l’Espagne et l’Empire germanique et que la France ne fût plus jamais prise à revers : soulagement, sécurité pour nous. Le mot célèbre et arrangé, "il n’y a plus de Pyrénées", traduisait ce grand résultat, la fin d’une inquiétude et d’un péril qui avaient si longtemps pesé sur la France.

    Ainsi, refuser le testament, c’était laisser l’Espagne à la maison d’Autriche, malgré la nation espagnole qui appelait le duc dAnjou. L’accepter, c’était, en revanche, renoncer aux acquisitions que le traité de partage nous promettait. Il fallait opter. Un intérêt politique supérieur, la considération de l’avenir l’emportèrent. À distance, les raisons qui déterminèrent le choix paraissent encore les meilleures et les plus fortes. Par la suite, nous nous sommes félicités en vingt occasions d’avoir soustrait l’Espagne à l’influence allemande..."

     

    2. Journal, Tome III, 1927/1935, extrait de la Note du 10 janvier 1931, pages 120/121 :

    "...La Troisième République a eu le rare bonheur, qui n'était échu à aucun régime avant elle, d'être affranchie de soucis du côté des Pyrénées. Parmi les grandes guerres européennes, celle de 1914 est bien la seule que ne soit pas venue compliquer l'élément espagnol. La restauration de la monarchie bourbonienne à Madrid, en 1875, avait coïncidé avec l'établissement de la République en France, et ceci a profité de cela. Notre démocratie a joui sur cette frontière d'un bienfait que lui avait valu louis XIV, comme elle a joui sur la frontière belge du bienfait de Louis-Philippe. 

    On a souvent dit que l'accord franco-italien nous avait permis en 1914 de dégarnir la frontière des Alpes. Personne ne pense que nous aurions pu avoir à garnir aussi les Pyrénées. Cependant, c'est un front comme un autre, et qui peut, dans certaines hypothèses, appeler autant de soins qu'un autre. Sans compter, au Maroc, la communauté des intérêts franco-espagnols et l'utilité d'une collaboration qui a fait ses preuves au moment de l'affaire du Rif.

    Rien ne paraît plus naturel que de n'avoir mal ni à la tête, ni au bras, ni au pied. Il faut sentir douleur ou gêne pour apprécier ce bonheur. La France ne commencerait à se rendre compte des avantages de la longue tranquillité qu'elle a eue du côté du sud-ouest que le jour où elle l'aurait perdue, ce qui pourrait fort bien arriver si l'Espagne tombait en anarchie, sans même tomber entre des mains hostiles à la France..."       

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    La simple consultation d'une carte suffit à comprendre "la lutte nationale contre la Maison d'Autriche", qui dura près de deux siècles; avec les héritages de Charles Quint, "la monstrueuse puissance était constituée, l'Espagne et l'Allemagne accouplées....." et la France prise dans une tenaille mortelle...

  • Éphéméride du 24 décembre

    1761 : Naissance de Jean-Louis Pons 

     

    Ayant intégré l'Observatoire de Marseille en 1789, comme simple concierge, il y obtient le poste d'astronome adjoint en 1813, et reste, pour l’Histoire, celui des astronomes qui a découvert le plus grand nombre de comètes : 37, entre 1801 et 1827, plus que n'importe qui d'autre dans toute les annales de l'astronomie.    

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    https://pg-astro.fr/grands-astronomes/le-grand-siecle/jean-louis-pons.html

     

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    1824 : Naissance d'Emmanuel Frémiet

     

    24 décembre,anatole france,fremiet,renault,de dion,ariane,kourou,arianespace,guynemer,adolphe d'archiac,boucher de crevecoeurC'est lui qui a sculpté la statue de Jeanne d'Arc en bronze doré, Place des Pyramides à Paris, érigée en 1874 (ci contre).

    Il a exécuté plusieurs reproductions de cette statue : pour Nancy (place Lafayette), Lille (place Boivin), Compiègne (rue d'Amiens). 

    Il a également réalisé le monument à Ferdinand de Lesseps, qui a longtemps trôné à Suez, le Saint Michel terrassant le Dragon, bronze doré au sommet de la flèche du Mont Saint-Michel, installé en 1897 (ci-dessous).

    Et aussi la statue équestre de Bertrand du Guesclin, de Dinan. 

    Plus inattendue, sa participation à la Fontaine des Quatre-Parties-du-Monde, de Jean-Baptiste Carpeaux. Carpeaux réalisa le globe soutenu par les quatre personnages, mais c'est Frémiet qui poursuivit l'œuvre à la mort de Carpeaux en 1875, réalisant les huit chevaux, les dauphins et les tortues du bassin.

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    1868 : Mort d'Adolphe d'Archiac

     

    Géologue et paléontologue, il est le fondateur, avec Jacques Boucher de Crèvecoeur de Perthes, de la géologie préhistorique en France. 

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    http://fracademic.com/dic.nsf/frwiki/54408

     

     

     

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    1879 : Naissance de Gustave Cohen

     

    Historien médiéviste, Gustave Cohen est né à Saint-Josse-ten-Noode le 24 décembre 1879 et mort à Paris le 10 juin 1958

    En octobre 1912, il est nommé professeur au tout nouveau Département de français de l'Université d'Amsterdam, mais en 1914, il quitte ses étudiants pour faire la guerre.

    À partir de la fin de la guerre, Cohen occupe des postes à l'Université de Strasbourg et à la Sorbonne. Il crée le groupe théâtral Les Théophiliens (nommé ainsi après la représentation du Miracle de Théophile de Rutebeuf en mai 1933, salle Louis Liard à la Sorbonne) dont René Clermont a été metteur en scène. C'est également en 1933 qu'il fonde, à Amsterdam, la Maison Descartes. À l'Institut français se trouve un buste pour honorer son fondateur.

    En exil aux États-Unis pendant la seconde Guerre Mondiale, époque durant laquelle il rédige et publie La grande clarté du Moyen-Âge, Cohen y fonde, avec l'historien de l'art Henri Focillon l'École libre des hautes études (New York) et il anime les entretiens de Pontigny à Mount Holyoke College.

    D'origine juive, il se convertit au catholicisme à 64 ans.

     

     Voici l'Avant dire et l'Après dire de son magnifique "La grande clarté du Moyen-Âge", qui - dans notre Catégorie Grands Textes - constituent le 44ème :

    GRANDS TEXTES (44) : La grande clarté du Moyen-Âge, par Gustave Cohen

     

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    Avant-dire

    Ce jour d'hui, premier juillet 1940, dans l'affreux malheur de la patrie écrasée et déchirée, foulée aux pieds par l'envahisseur barbare, je voudrais commencer ce livre à l'honneur de la France qui ne peut pas mourir. L'affliction du présent nous invite à chercher un refuge dans un passé lointain dont les deuils, les ruines, les misères et les tristesses se sont effacées dans la nuit des temps et dont ne survivent que les gloires, non point les gloires militaires, car rien n'est plus fragile, mais gloires littéraires, artistiques et philosophiques, qui seules sont éternelles. C'est dans une 10 juin,chartres,sacré coeur,saint louis,terreur,convention,robespierre,directoire,oradour sur glane,division das reich,ss,nazis,montmartreguerre de croisade pour le droit, la foi, la liberté que le pays vient de succomber. Il en connut d'autres, jadis, où il succomba avec honneur dans l'essai de reprendre, d'une façon durable, à l'Infidèle, le Saint-Sépulcre, mais dont lui reste le titre impérissable d'avoir tenté l'oeuvre vaine, haute et désespérée et d'y avoir donné les meilleurs et les plus braves de ses fils. En allant vers le Moyen-Âge nous sommes sûrs de retrouver l'âme même de la France, en son état pur, au moment de sa Genèse, sortant, vierge, blanche et nue, du chaos du destin. Non pas née de rien, mais issue de l'âme gréco-romaine entée sur l'âme celtique dans le plus beau terroir sous le ciel, là où les formes sont naturellement harmonieuses, les nuages pommelés et nuancés, le sol fertile, porteur de vigne et donneur de vin, paré de la blondeur des blés ou du vert des prairies et des forêts, ni trop sec ni trop pluvieux, ni trop brûlé de chaleur ou glacé de frimas, tout en douceur, en raison et en équilibre, pour la perfection et le classicisme. Terre élue de la fécondation sans pullulation, de la réflexion sans âpreté, de la foi sans fanatis10 juin,chartres,sacré coeur,saint louis,terreur,convention,robespierre,directoire,oradour sur glane,division das reich,ss,nazis,montmartreme, et surtout de l'amour.

    Mais pour que ce miracle se produisît : la naissance de l'amour courtois (au XIIème siècle) et du culte de la femme, il fallait qu'à l'âme celtique, pénétrée par l'âme gréco-romaine s'alliât encore l'âme chrétienne, venue d'un plus lointain Orient, où la spiritualité autoritaire du judaïsme, et son monothéisme absolu se trempaient de la suavité de Jésus, fils de la Vierge.

    Ce n'est qu'ici que pouvait naître, se développer et s'épanouir le culte de Notre-Dame, où la religion et le dogme s'attendrissent de féminité et où l'amour humain se sublime dans l'amour divin avec lequel il arrive à se confondre. 

          

    Avant partir

    10 juin,chartres,sacré coeur,saint louis,terreur,convention,robespierre,directoire,oradour sur glane,division das reich,ss,nazis,montmartreCe livre a été commencé sous le signe du désespoir, mais pour témoigner des permanences françaises, je le termine ici deux ans après sur des paroles d'espérance et de certitude. La leçon du Moyen-Âge, de ses malheurs, de sa constance dans l'épreuve, de sa foi d'airain est une leçon de réconfort. Profitons-en. En le quittant évoquons une dernière fois Jeanne "la bonne Lorraine", qui sauva le royaume de France, la cathédrale qui dressa cette foi vers le ciel comme une offrande et une imploration, le mystère qui la fit résonner sur la place publique, la littérature courtoise par qui naquirent l'amour absolu et le culte de la femme. Les ténèbres du Moyen-Âge ne sont que celles de notre ignorance. Une clarté d'aurore baigne les âges lointains de notre genèse pour qui sait y porter le flambeau de la connaissance, de l'amour et de la confiance dans les destinées de la patrie.

    New-York, 18 juin 1942 

     

     

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    1894 : Naissance de Georges Guynemer

     

    Il remporta 53 victoires homologuées, plus d'une trentaine probables, et fut abattu sept fois.
     
    Le maréchal Franchet d'Esperey lui remit la Croix d'Officier de la Légion d'Honneur en juillet 1917, deux mois avant qu'il ne trouve la mort en combat aérien au-dessus de Poelkapelle.
     
    L'Ecole de l'Air de Salon de Provence a adopté sa devise: "Faire Face", et l'Armée de l'Air (dont deux bases portent son nom) exalte son exemple chaque 11 Septembre au cours d'une prise d'armes, pendant laquelle on lit sa dernière citation :
     
              "Mort au champ d'honneur le 11 septembre 1917. Héros légendaire, tombé en plein ciel de gloire, après trois ans de lutte ardente. Restera le plus pur symbole des qualités de la race : ténacité indomptable, énergie farouche, courage sublime. Animé de la foi la plus inébranlable dans la victoire,
  • Éphéméride du 22 avril

    Illustration : "les ridicules légendes de la Bastille" (Jacques Bainville)

     

     

     

    1370 : Pose de la première pierre de la forteresse de la Bastille 

     

    C'est sous le règne de Charles V qu'elle fut édifiée : destinée à défendre la Porte Saint-Antoine et les remparts de l'est de Paris, la Bastille ou Bastide Saint-Antoine était initialement un véritable château-fort et un arsenal. Elle faisait 66 mètres de long pour 34 mètres de large et 24 mètres de hauteur au niveau des tours, et était entourée de fossés de 8 mètres de profondeur.

    C'est le cardinal de Richelieu qui la transforma en prison d’État - plutôt confortable du reste... - pour les personnes de qualité (nobles, grands bourgeois) qui disposaient de grandes pièces avec repas fins et d'un domestique.

    La Bastille - représentée ci dessous sur une gravure du XVIIIème - comportait également un quartier pour les prisonniers communs, ainsi que des cachots (et non des oubliettes) qui servaient de punitions aux prisonniers insubordonnés comme, par exemple, le fameux Latude.

    Or, il se trouve que, depuis la Révolution, la Bastille est l'objet d'une falsification historique sans précédent, et d'une ahurissante réécriture des évènements, qui laisse rêveur, et qui est bien l'une des choses les plus stupéfiantes, mais aussi les plus sordides, qui soient.

    Revenons-y quelques instants... 

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    N'ayant plus aucune valeur militaire depuis des lustres, totalement sous exploitée en tant que prison d'État, et gênant l'accroissement de la capitale vers l'est, il y avait bien longtemps que les rois avaient résolu sa disparition. Seules les difficultés financières chroniques de la royauté retardaient sa disparition.

    En 1789 eut lieu, ici, l'un des événements les plus ignobles d'une Révolution qui n'en manque pourtant pas. Le gouverneur de Launay accepta de céder - sans combat - la forteresse aux émeutiers, à la condition expresse qu'il ne serait fait aucun mal à personne. Moyennant quoi, une fois les portes ouvertes, la garnison fut massacrée, et les têtes promenées au bout de piques... 

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    "C'est ainsi que l'on se venge des traîtres."

    Gravure de 1789 dépeignant des soldats ou des miliciens portant les têtes de Jacques de Flesselles et du marquis de Launay sur des piques. 

     

     

    Le pseudo mythe d'une prétendue "prise de la Bastille" - prise qui n'a jamais eu lieu puisque la citadelle s'est rendue sans combattre - mêle donc le mensonge à l'ignoble, dans une réécriture volontairement falsificatrice de la vérité historique, où le burlesque le dispute au tragique et à l'horreur :

               

    Jacques Bainville parlait des "ridicules légendes de la Bastille" : dans notre Catégorie "Lire Jacques Bainville",  voir la note XXIII "Variations sur le 14 juillet, et l'erreur intériorisée de Louis XVI "

               

    Et, dans notre Album Écrivains royalistes (I) : Chateaubriand , voir la photo "Mystifications et falsifications de l'Histoire"

               

     

    François Furet (ci dessous) ne s'y est pas trompé, lui qui a très bien vu que dès cet épisode, la Terreur est en gestation :

     

    "La culture politique qui peut conduire à la Terreur est présente dans la révolution française dès l'été 1789", explique-t-il, et la prise de la Bastille inaugure "le spectacle de sang, qui va être inséparable de tous les grands épisodes révolutionnaires..."

     

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           Sur François Furet et son importance, voir l'Éphéméride du 27 mars, jour de sa naissance...

     

     

     

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    1769 : Louis XV instaure le "point zéro" des routes de France...

     

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    Ce 22 avril 1769, les premières Lettres patentes de Louis XV fixent le Point zéro, mais il faudra attendre 1784 pour qu'une Lettre royale (prise elle aussi un 22 avril) ordonne de matérialiser ce point par une borne, qui marquera le Point zéro des routes de France, dont on se servira comme référence pour le calcul des distances entre la capitale et les autres villes de France.

    Ce point zéro est situé une cinquantaine de mètre devant la cathédrale Notre-Dame, et, sous sa sa forme actuelle de rose des vents, fut posé en 1924...

     

     

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    1794 : Malesherbes est guillotiné

     

    Juste après l'assassinat de Louis XVI, l’abbé Edgeworth de Firmont s'acquitta auprès de Malesherbes de la commission dont Louis XVI l'avait chargée : le roi voulait que Malesherbes sût - par l’abbé, chargé de le lui transmettre - le nom de la personne à qui le duplicata de son Testament avait été confié, pour le cas où celui remis aux Commissaires de la Commune ne serait pas rendu public.

    Malesherbes (ci dessous), après l'avoir entendu, lui déclara :

    22 avril,astrolabe,dumont d'urville,la perouse,vanikoro,première guerre mondiale,gaz toxiques,gaz moutarde,bertillon,la bastille,malesherbes"...Les scélérats, ils l’ont donc mis à mort ! Et c’est au nom de la Nation qu’ils ont commis ce parricide ! C’est au nom des français qui, s’ils eussent été dignes de ce bon roi, l’eussent regardé comme le meilleur des princes, le meilleur ! Aussi pieux que Louis XI, aussi juste que Louis XII, aussi humain qu’Henri IV, et exempt de leurs faiblesses. Son tort unique fut de nous aimer trop, de se montrer trop notre Père et point assez notre Roi… Son inébranlable vertu a triomphé de leur scélératesse. La Religion seule donne à l’esprit de l’homme la force de soutenir avec tant de dignité des épreuves aussi cruelles ! 

    Sortez de cette ville, mon cher abbé, ne restez pas à Paris, je vous en conjure. Sortez de ce royaume, si vous pouvez. Fuyez une terre maudite, vous n’y trouverez pas d’asile contre des tigres altérés de votre sang. Moi je n’ai rien à redouter, ils savent que le peuple m’aime. Les assassins n’oseront toucher un seul de mes cheveux blancs. Cependant, dès demain, je partirai pour la campagne; je ne veux plus respirer le même air que les régicides. Adieu, mon cher abbé; partout où vous irez, soyez assuré que je prendrai l’intérêt le plus vif à tout ce qui vous regarde..."

    22 avril,astrolabe,dumont d'urville,la perouse,vanikoro,première guerre mondiale,gaz toxiques,gaz moutarde,bertillon,la bastille,malesherbesEn 1792, se trouvant à Lausanne chez sa fille émigrée, Malesherbes était vite revenu en France et, par fidélité au roi qui l'avait notamment chargé de l'émancipation des protestants et des juifs, il se porta volontaire pour prendre sa défense à son pseudo procès  : "J’ignore si la Convention nationale donnera à Louis XVI un conseil pour le défendre, et si elle lui en laissera le choix. Dans ce cas-là je désire que Louis XVI sache que, s’il me choisit pour cette fonction, je suis prêt à m’y dévouer".

    On connaît la réponse de Louis XVI : "Votre sacrifice est d’autant plus généreux que vous exposez votre vie et que vous ne sauverez pas la mienne".

    Le 20 janvier, Malesherbes fit partie de la délégation chargée de notifier au Roi le "verdict" (!), obtenu grâce à une ignominieuse pression sur les votants...

    Durant la Terreur, en décembre 1793, il fut arrêté avec toute sa famille, ramené à Paris et incarcéré, pour "conspiration avec les émigrés" : tous seront guillotinés...

    Les prétendues "Lumières" (!) avaient naufragé dans la Terreur !...

     

    22 avril,astrolabe,dumont d'urville,la perouse,vanikoro,première guerre mondiale,gaz toxiques,gaz moutarde,bertillon,la bastille,malesherbesLe prince Henri de Prusse lui a fait élever un monument à Rheinsberg (ci dessus), avec cette inscription rédigée par Stanislas de Boufflers :

    "Il vieillissoit tranquille au milieu de l'orage,
    Distrait de ses malheurs par ceux de son pays,
    Tout-à-coup il s'élève, et son pieux courage
    Ose offrir une égide aux vertus de Louis.
    Ce n'est plus pour son Roi qu'il signale son zèle,
    Mais il connoît le cœur de ce Roi malheureux;
    C'est l'homme qu'il défend, et, de sujet fidèle,
    Il en devient ami généreux"

     

     

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    1824 : Naissance de Théodore Vacquer, pionnier de l'archéologie parisienne...

     

    Archéologue et architecte français, Théodore Vacquer est à

  • Éphéméride du 10 janvier

    1660 : Louis XIV visite le Pont du Gard 

     

    Le 28 juillet 1659, Louis XIV a quitté Paris pour Saint Jean de Luz : l'une des clauses du Traité des Pyrénées, en cours de signature avec l'Espagne, stipulait en effet que le Roi de France devait épouser la fille du Roi d'Espagne.

    En réalité, les pourparlers et la signature du Traité traînant en longueur - le mariage espagnol manquant même d'échouer, et le Roi étant presque sur le point d'épouser une autre princesse !... - le voyage durera presque un an, le Roi ne rentrant à Paris, avec sa jeune épouse, Marie-Thérèse d'Espagne, que le 13 juillet 1660.

    La Cour quitta d'abord Fontainebleau pour Bordeaux, où elle resta du 19 août au 5 octobre; elle alla ensuite à Toulouse, du 14 octobre au 27 décembre, puis à Montpellier, du 5 au 8 janvier 1660; elle arriva à Nîmes le 9 janvier, et le Roi visita le Pont du Gard le lendemain, 10 janvier. Ensuite, le 17 janvier, la Cour arriva à Aix-en-Provence, où elle resta 12 jours, avant de se rendre à Toulon, pour douze jours également.

    Louis XIV en profita pour aller en pèlerinage à Cotignac, pour témoigner sa reconnaissance à Notre-Dame de Grâce, à qui il devait sa naissance. Le 2 mars, le Roi entra dans Marseille, mais pas par la porte de la Ville : il fit ouvrir une brèche dans le rempart, afin de punir l'indocilité des habitants (le 17 octobre précédent, un Ordre du Roi avait en effet été déchiré en pleine séance à l'Hôtel de Ville : voir l'Éphéméride du 11 février).  

    Le 27 mars, le Roi était à Orange : c'est là que, visitant le Théâtre antique, il eut le mot fameux : "Voici la plus belle muraille de mon royaume !..." (voir l'Éphéméride du 27 mars).

    Enfin, les choses finissant par se dérouler comme prévu, au départ, et le mariage espagnol se précisant, après avoir manqué d'échouer, le Roi, avec toute la Cour, se rendit à Saint Jean de Luz, pour s'y marier, le 9 juin 1660 (voir l'Éphéméride du 9 juin), avant de retourner à Paris, presque un an après l'avoir quittée. 

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    Classé par l'UNESCO au Patrimoine mondial de l'Humanité, l'une des plus belles constructions du monde... :

    http://www.pontdugard.fr/fr 

     

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    1724 : Philippe V, premier roi Bourbon d'Espagne, abandonne le pouvoir 

     

    Philippe, second fils du duc de Bourgogne - lui-même fils de Louis XIV et, donc, Grand Dauphin et héritier du Trône - était titré duc d'Anjou : il fut choisi comme roi d'Espagne par Louis XIV, conformément au voeu du dernier roi Habsbourg, Charles II, mort en 1700, et aussi conformément au voeu de l'ensemble de la nation espagnole : sage décision, que Jacques Bainville appelait "le bon choix"...

    Son règne, s'il comporta bien des moments heureux, ne fut cependant pas exempt de moments difficiles et pénibles, qui engendrèrent finalement chez lui une sorte de mélancolie profonde et chronique, qu'il soignait en faisant chanter le grand Farinelli, qu'il avait appelé auprès de lui.
     
    Fatigué de régner, il se retira - le 10 janvier 1724 - dans son palais de la Granja, qu'il avait fait construire à l'imitation du Versailles de son enfance, et que l'on appelle pour cette raison "le petit Versailles des Bourbons de Madrid" (ci dessous) : il fit alors couronner roi son fils Louis 1er.
    Mais celui-ci mourut le 31 août suivant, et son père dut remonter sur le trône le 7 septembre 1724.
     
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    Ce fut le début de son second règne.
     
    Étant le père de Ferdinand VI, qui lui succéda, mais aussi - après son second mariage - de Charles III, qui succéda à Ferdinand VI, Philippe V - roi lui-même - fut donc père de trois rois régnants et son règne - de 45 ans et deux jours - fut finalement le règne le plus long d'un monarque en Espagne.
     
    Un travail très bien fait par les jeunes élèves du CM1B de l’école Saint-Exupéry (Lycée Français de Madrid) retrace intelligemment et joliment La vie de Philippe V, roi d'Espagne...
     
    Et, pour en savoir plus sur l'histoire assez compliquée des Bourbons d'Espagne, consultez notre dossier : Sur la prétendance de Louis-Alphonse de Bourbon. 
     

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     Sur le Palais de La Granja :

    http://www.patrimonionacional.es/real-sitio/palacios/6252

     

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    Le monastère de l’Escorial, au nord de Madrid, où sont ensevelis les rois et infants d’Espagne 

     

     

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    1747 : Daniel Charles Trudaine fonde l'École des Ponts et Chaussées

     

    Elle prend la suite du Corps des Ingénieurs des Ponts et Chaussées, fondé en 1716.

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    De l'Encyclopedia Universalis :

    "La plus ancienne des écoles d'ingénieurs; sa fondation remonte à 1747. Si le Corps des Ponts et Chaussées existe depuis 1716, son recrutement reste, pendant trente ans, sur titre ou recommandation. Mais l'extension de la corvée (construction et entretien des routes) à tout le royaume en 1737 a pour conséquence tout un programme de grands travaux ; la nécessité s'impose de former des techniciens.

    En 1747, l'intendant Daniel Charles Trudaine organise au Bureau des dessinateurs, chargé de mettre au point les cartes routières, un enseignement pour rendre apte à tenir les différents emplois des Ponts et Chaussées. La direction en est confiée à l'ingénieur de la généralité d'Alençon, Jean Rodolphe Perronet. Il l'assume avec éclat pendant quarante-sept ans (1747-1794). Entre-temps, le Bureau est devenu définitivement École en 1775.

    On doit à ce corps le très beau réseau routier mis en place à la fin du XVIIIème siècle.

    La création de l'École polytechnique en 1794 paraît remettre en question l'existence de l'École, mais une loi de 1795 décide le maintien des grandes écoles techniques comme celle des Ponts au titre d'écoles d'application de Polytechnique...

    FLEUR DE LYS BORNE DE COURCOURONNES.jpg
     
    Borne n° 19, à Courcouronnes (sur la route de Versailles).

    C'est Louis XIV qui a créé l'administration des ponts et chaussées, avec pour mission "d'adapter les parcs et les routes aux besoins du siècle".
     
    À la veille de la Révolution, l'entretien de 30.000 km de routes est placé sous la responsabilité des services des Ponts et Chaussées.
     
    Cette fleur de lys , à peine perceptible, a été très certainement martelée au moment de la Révolution française de 1789. Nous pouvons lire le nombre 19 qui indiquait le nombre de lieues (1 lieue est égale à 1.949 mètres, la borne de Courcouronnes se trouve donc à 19 X 1949 = 37.031m, soit environ 37 km du parvis de Notre Dame de Paris).
    Cette borne royale est inscrite à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques en 1992.
     
    Pour voir douze bornes fleurdelysées, aux quatre coins du royaume, consultez, dans notre album Fleur de lys, fleurs de lys la photo "Borne n°19, à Courcouronnes" et les 11 suivantes. 
     
     

    En tant qu'administrateur des ponts et chaussées, Daniel Trudaine, économiste éclairé, fait réaliser plusieurs milliers de kilomètres de routes royales (actuelles routes nationales) reliant Paris aux frontières et aux principaux ports de mer : il peut ainsi être regardé comme l'un des créateurs du réseau routier français.

    Ce réseau, par sa cohérence, est alors considéré comme l'un des meilleurs d'Europe : routes aussi rectilignes que possible, tracées "de clocher à clocher", d'une largeur de 60 pieds, soit 19,40 mètres, bordées d'arbres fournis par les pépinières royales et de fossés entretenus par les riverains. 

    Il est aussi connu par l'atlas dit "Atlas de Trudaine" (ci dessous), qui est l'un des premiers et l'un des grands atlas routiers de France. Il est incomplet, mais c'est le plus précis réalisé après la Carte de Cassini, beaucoup plus fidèle au terrain... (voir l'Éphéméride du 4 septembre).

    ATLAS DE TRUDAINE.JPG
     
     
     
     

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    1768 : Mort de Charles Cressent

     

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    Charles Cressent, Commode - 1750 

     

    Maître ébéniste, il est le plus brillant représentant du style Régence, et tient, pour le XVIIIème siècle, la place qu'occupait Boulle au siècle précédent : 

  • De Benoît XVI, en Tchéquie...

                "...Quand l'Europe écoute l'histoire du Christianisme, elle entend sa propre histoire. Sa notion de justice, de liberté et de responsabilité sociale, en même temps que les institutions culturelles et juridiques établies pour préserver ces idées et les transmettre aux générations futures, sont modelées par l'héritage chrétien. 

                 En vérité, sa mémoire du passé anime ses aspirations pour l'avenir...."

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    Avec Vaclav Claus, le président tchéque,
    dont le pays est largement dechristianisé, voire hostile au christianisme...
  • République, progrès, démocratie : ces dieux qui ont failli, par Patrick Buisson.

    L'ancien conseiller de Nicolas Sarkozy, Patrick Buisson, démontre l'illégitimité du régime républicain et de la démocratie à partir de l'exemple du génocide vendéen. La République s'est en effet rendue coupable du premier populicide de l'histoire de France, avec plus de 200 000 victimes entre 1793 et 1795.

    https://soundcloud.com/user-245860045/patrick-buisson-la-grande-histoire-des-guerres-de-vendee?fbclid=IwAR1cGoRkvRLSM3XB2xxiQFj5DlIeB0IMaudRYpHs4Sq7aA3J2WLaZS1j6bI

  • Sur TV Libertés, Baptiste Marchais : J'attends que cet Etat meure. Et je reviendrai sur les cendres ! - Le Zoom.


    Sportif de très haut niveau, Baptiste Marchais est une des stars montantes de YouTube. Dans un entretien parfois musclé, l'influenceur se livre comme jamais auparavant. Il évoque son parcours d'athlète sportif, champion d'Europe au développé-couché (bench press) mais aussi son univers : la lecture, l'histoire, la bouffe et les amis parmi lesquels Tengo, Papacito, Christopher Lannes (La Petite Histoire et Tueurs en Séries sur TVLibertés) et beaucoup d'autres. Le passage le plus spectaculaire de l'entretien est la réponse à la question "vous voulez quitter la France ?". Sur un ton particulièrement grave et sincère, le youtubeur qui amuse des centaines de milliers de personnes, Baptiste Marchais, donne une réponse qui ne manquera pas de susciter débat et polémique. Un entretien exclusif à découvrir maintenant.

  • En vente à la Librairie de Flore : la France n’a pas dit son dernier mot.

    J’avais mis au jour dans le Suicide français la mécanique de l’idéologie progressiste qui a conduit notre pays à l’abîme. Mises en danger, ses élites ont compris que la survie de leur projet passerait par la radicalisation du processus de destruction.

    Rarement nous n’avons été aussi affaiblis, désunis, subvertis, envahis qu’aujourd’hui.
    Pas un jour sans sa provocation, sans sa déconstruction, sans sa dérision, sans son humiliation.
    J’ai décidé de poursuivre le récit des choses vues, des choses tues, trop longtemps tues. Pour que la France ne se contente pas d’avoir un futur mais trace aussi les voies d’un avenir. Pour continuer l’histoire de France.
    L’histoire n’est pas finie.
    La France n’a pas dit son dernier mot
  • Christine Kelly et Marc Menant chez ”Les Éveilleurs”...

     
     
     
    Les Éveilleurs
     

    Ces destins qui ont fait l'Histoire

    Le 26 janvier prochain, un duo exceptionnel nous fera l’honneur de sa présence ! Christine Kelly et Marc Menant, conteurs pédagogues et captivants, viennent nous présenter leur nouvel ouvrage : Ces destins qui ont fait l’histoire.

    Aventurier, poète, scientifique, reine, empereur : venez plonger dans le passionnant récit de ces destins qui ont forgé notre patrimoine culturel. A l’heure où notre société s’individualise, où nous manquons de repères, nos grandes figures passées peuvent-elles nous aider à façonner de nouveaux grands destins ?

    Après notre superbe soirée sur Louis XIV, au théâtre Montansier, ne ratez pas cette occasion rêvée de redécouvrir ces grands noms à qui nous devons tant et de rencontrer cette paire de choc : Christine Kelly et Marc Menant !

    Vente et dédicaces sur place.

    JE PRENDS MES PLACES
     
  • L’Espagne à la croisée des chemins. Espagne, où vas-tu ?

     

    par Pascual Albert*

     

    espagne,catalogne,pays basqueEn moins de deux mois, des élections régionales se seront tenues en Galice, au Pays Basque et en Catalogne, les trois Communautés qui, les premières, ont obtenu l’autonomie et qui ont le plus de compétences, dans leurs Statuts d’Autonomie.

    Si les élections au Pays Basque et en Galice étaient prévues et ont eu lieu parce que c’était le moment qu’elles se tiennent, les élections catalanes seront anticipées, le président Mas (1) ayant dissous le parlement, par une manœuvre opportuniste, résultat de la manifestation indépendantiste massive du 11 septembre, à Barcelone. Il prétend élargir sa majorité – jusqu’à la rendre absolue, si c’est possible – pour ne pas dépendre de l’appui parlementaire du Parti Populaire.

    Dans les trois Communautés Autonomes (2), les partis d’implantation nationale sont présents : Parti Populaire ; socialistes et communistes ; ainsi que, bien sûr, tous les groupes nationalistes anti-espagnols de tous poils : Bloc Nationaliste de Galice, Parti Nationaliste Basque, Convergencia i Unio, Bildu, ERC, etc.

    Les positions politiques des uns et des autres, quant au sens de la nation et quant aux structures de l’Etat, sont clairement différentes.

    Le Parti Populaire (Droite « homologuée »), actuellement au pouvoir, en charge du gouvernement national, comme dans la plus grande partie des Communautés Autonomes et des Municipalités, défend catégoriquement la structure et les institutions actuelles, se refusant, dans les circonstances présentes, à faire des réformes qui, nécessairement, incluraient celle de la Loi Fondamentale : la Constitution. La priorité absolue du Parti Populaire est de tenter de surmonter la crise économique, en suivant les recommandations des institutions européennes et mondialistes. Malgré ses efforts, et la rigueur des mesures prises, malheureusement, les résultats ne sont pas au rendez-vous.

    Le Parti Socialiste apparaît beaucoup plus ambigu et confus ; l’un de ses courants aurait une position assez proche du Parti Populaire, l’autre a commencé à demander la transformation de l’Espagne en un Etat fédéral. Cette ambiguïté fait qu’il lui est difficile de pouvoir profiter de l’importante usure gouvernementale dont la situation (crise, mesures sociales, corruption) fait supporter la conséquence à ses rivaux du Parti Populaire.

    L’extrême-gauche communiste, qui est, par surcroît, écolo-pacifiste et « genderiste », recueille, en général, les désenchantés du socialisme et correspond, et même davantage, à la devise qu’elle porte, dans son âme, écrite en lettres de feu : « tout ce qui est anti-espagnol est nôtre ».

    Les nationalistes de différentes tendances : bourgeois, prolétaires, modérés, radicaux, etc. ont fini par donner du lustre à leurs positionnements maximalistes et demandent des référendums d’autodétermination et autres processus qui puissent les conduire vers leur eldorado indépendantiste.

    Les résultats électoraux sont conformes aux prévisions des enquêtes : en Galice, où, heureusement, le nationalisme ne parvient pas à se développer, le Parti Populaire, comme il était très probable, a validé sa majorité absolue, bien qu’il ait perdu un certain nombre de voix. Le Parti Socialiste a subi, comme prévu, une déroute complète.

    Le Pays Basque, c’est une autre histoire et - quoique l’information distillée par les médias, tant nationaux qu’internationaux, se soit surtout concentrée sur la Catalogne, comme conséquence des derniers événements : le virage stratégique brutal de ce que l’on appelle le « nationalisme catalan modéré », et sa suite, la manifestation « indépendantiste » de Barcelone - il est certain que le plus grand problème institutionnel et politique que l’Espagne a connu ces dernières années a été le terrorisme de l’E.T.A. avec son sanglant cortège de morts, de blessés et de souffrances.

    BILDU, parti ou coalition clairement inspirée et certainement dirigée par l’E.T.A., s’est présenté aux élections régionales dans le nouveau contexte quasi pacifique, l’E.T.A ayant annoncé, il y a déjà quelque temps, qu’elle renonçait à la « lutte armée », sans, pour autant, qu’elle se soit dissoute.

    Lors des élections précédentes – sous différents noms – les radicaux se présentaient aux élections au milieu des bombes et des coups de feu. Déjà, lors des dernières élections municipales et « forales » – tenues dans ce contexte d’armistice ( ?) – ils avaient obtenu des résultats très inquiétants, remportant, entre autres, la mairie de Saint-Sébastien et la présidence forale du Guipúzcoa – avec la complicité du Parti Nationaliste Basque qui n’avait pas accepté l’offre, des partis constitutionnalistes, d’un pacte pour l’empêcher.

    Quant aux dernières élections, les sondages prévoyaient ce qui s’est réalisé : une consolidation de l’espace nationaliste – modéré et radical – et une chute des partis espagnols (nationaux) ; le Parti Socialiste, qui gouvernait la Communauté Autonome Basque, avec l’appui parlementaire du Parti Populaire, a subi, ainsi que ce dernier, de fortes pertes en voix et en sièges.

    Enfin, en Catalogne, le processus étant très en retard – en raison de son caractère imprévu et soudain – il n’y a pas encore une perception très nette du contexte électoral à venir. Ce qui, toutefois, est certain, c’est que si le président nationaliste Arturo Mas a franchi le pas qu’il a franchi (convocation d’élections anticipées), c’est parce qu’il espère renouveler et conforter sa majorité ; l’ampleur indéniable de la manifestation indépendantiste de Barcelone rend assez prévisible que la situation électorale soit plus ou moins similaire à celle du Pays Basque.

    Que s’est-il passé pour qu’en un si court espace de temps, moins de dix ans, le label de l’Espagne, laquelle apparaissait tellement consolidée, avec ses réussites économiques, politiques, sociales, sportives, etc., au point d’être montrée comme un exemple à suivre, dans le même temps qu’ apparaissaient dans le monde des situations nouvelles « compliquées » : par exemple, la chute de l’empire soviétique, les Balkans, etc.

    Naturellement, de nombreux éléments se sont conjugués, parmi lesquels, sans aucun doute, les facteurs de crise économique brutale et la perte de prestige accélérée de la caste politique ne sont pas les moins importants. Mais se conjuguent, aussi, d’autres causes, de différents ordres, qui rendaient prévisible que cette situation se produise, un jour ou l’autre.

    Je vais tenter de les expliquer le plus brièvement possible :

    I. Des raisons qui sont profondément liées au processus historique de formation de la nation Espagne 

    Le processus de formation de l’Espagne est très différent de celui de la France (où, à partir de la « centralité » d’une dynastie, les Capétiens, se construit, peu à peu, empiriquement, une nation, à travers des conquêtes et/ou des alliances, à la recherche des frontières du « pré-carré »).

    espagne,catalogne,pays basqueL’invasion arabe et le processus  de reconquête chrétienne qui l’a suivie, font naître et se développer une série de royaumes et principautés, qui confluent, finalement, vers deux grandes couronnes : la Castille et l’Aragon, accompagnées d’un Portugal qui, progressivement, s’auto-affirmera et fera son chemin séparément, et d’un royaume de Navarre qui, quoique avec une beaucoup plus grande assise territoriale et incidence historique initiale dans la péninsule ibérique, sera porté, par les avatars de l’Histoire, à n’être qu’un appendice de la France. La Castille et l’Aragon s’unissent, en la personne de leurs rois, Ferdinand et Isabelle. Les Rois Catholiques conquièrent Grenade – le dernier bastion musulman ; avec eux commence la découverte et la colonisation de l’Amérique et, en s’immisçant dans les querelles internes de la Navarre, ils annexent la partie ibérique de ce royaume, et, en quelque manière, ils atteignent leurs frontières naturelles. Mais cette union se réalise à travers la personne des Rois Catholiques et chacun de ces peuples conserve ses lois, usages, coutumes et sa langue : en conclusion, ses « Fueros » (3). Les langues parlées sont : le galicien portugais, le catalan et le castillan, d’origine latine et la langue basque préromane. 

    La modernité a rogné progressivement ces « Fueros » et libertés : la vision « régalienne » de Charles premier d’Autriche en a presque fini avec les libertés castillanes et le « centralisme » du premier Bourbon, Philippe V, abroge les fueros d’Aragon, de Catalogne, de Valence et des Iles Baléares (couronne d’Aragon). Par parenthèse, il serait peut-être intéressant d’approfondir, un jour, le thème de la guerre de succession d’Espagne, origine des mythes les plus enracinés du nationalisme catalan et du pan-catalanisme.

    Mais tout cela – quoique grave – est sans aucune comparaison avec l’authentique agression centraliste et, plus encore, uniformisatrice  (dont, vous, les Français, êtes paradoxalement, à la fois, les « coupables », les victimes et le modèle paradigmatique) que les « fils des Lumières » et leurs héritiers, les Jacobins enragés, ont impulsé avec le libéralisme. Mais, en Espagne, cela ne leur fut pas facile et, en l’espace de cinquante ans (1830-1880), ils se sont retrouvés face à un peuple en armes, pour défendre jusqu’à la mort ses traditions.

    On a appelé cela les guerres carlistes et – quoique perdues – celles-ci ont rendu possible qu’au moins les Basques et les Navarrais conservent de nombreuses particularités « forales » dans leurs Statuts, parmi lesquelles la « Concertation Economique » qui consiste en ce qu’ils perçoivent l’impôt et, ensuite, payent à l’Etat le montant « pacté » (qui, naturellement, est toujours inférieur en pourcentage à la contribution directe des autres régions).

    En conclusion, nous pourrions dire qu’en Espagne le changement de l’ « Ancien Régime » au nouveau n’a pas été bien achevé. De fait, l’actuelle fièvrecatalane a pour excuse le refus du gouvernement central de négocier une « Concertation Economique ». D’un autre côté, il faut dire que le gouvernement ne peut faire autre chose, parce que la Constitution ne le permet pas. Auparavant, il faut la réformer. 

    2. Des raisons qui sont liées à la structuration de l’Espagne actuelle et à sa Constitution

    Ici, nous pourrions commencer par la fin. Ce qui a été la première tentative de résoudre les problèmes signalés au point précédent, à partir de positions pacifiques et en recherchant des accords entre les forces politiques, n’a pas donné de résultat ; le modèle semble épuisé. Les causes sont nombreuses ; on va le voir ci-après.

    Dans les années dites de la Transition (1970-1990), il y avait un sentiment de « différence » et une mobilisation pour cette différence, en Catalogne, à Valence,  aux Baléares,  au Pays Basque et en Navarre, et, dans une bien moindre mesure, en Galice.

    Ce sentiment que j’appellerai « différentialiste » se centrait fondamentalement sur les questions culturelles et linguistiques, sans que l’on méconnaisse d’autres aspects de la revendication : politiques, économiques, administratifs.

    Il est logique que ce soient les territoires signalés qui aient été les plus motivés, parce qu’y survivaient, avec une plus ou moins grande intensité, une langue et une culture propres, partageant l’espace, de manière inégale avec le castillan, langue de la culture officielle ; elles étaient généralement maltraitées. Mais ces langues étaient très vivantes (rien à voir avec la situation des langues régionales en France) et utilisées habituellement par des millions de personnes.

    Il faut dire que, dans ces années-là, l’immense majorité des gens mobilisés le faisaient par AMOUR de ce qui était leur ; il y en avait très peu qui le faisait en HAINE de l’Espagne et de ce qui est es

  • Éphéméride du 29 avril

    68 : Aux origines de Saint Tropez, et de sa Bravade

         

    29 avril,jeanne d'arc,orléans,charles vii,reims,françois premier,charles quint,vitry le françois,richelieu,louis xiii,la jamais contente,toulorgeC'est le 17 mai pour les uns, le 29 avril pour les autres (date officielle de sa célébration, aujourd'hui) que Caius Torpetius - devenu Torpés, puis Tropez... - fut décapité, à Pise, sur ordre de Néron, pour avoir refusé d'abjurer sa foi chrétienne.

    Patricien, Officier de l’empereur, chef de sa Garde personnelle, Intendant de son palais, Torpés fut converti par Saint Paul, avec qui il avait été emprisonné, comme chrétien.

    À l’occasion d’une cérémonie dans le temple de Diane, à Pise, sa ville natale, il refusa de sacrifier aux dieux et fit profession de foi chrétienne : Néron ordonna de le décapiter.

    Avec Irénée - qui à connu Polycarpe, disciple de Saint Jean l'Évangéliste (voir l'Éphéméride du 28 juin), c'est donc un autre témoin direct des évènements de Palestine qui vient, dès les premières années du christianisme, implanter la nouvelle religion en Gaule; en Gaule où, par ailleurs, d'autres témoins directs de ces événements - mais non chrétiens, eux - ont terminé leurs jours : Ponce Pilate et le roi Hérode, qui, tous deux, jugèrent et condamnèrent Jésus (voir l'Éphémeride du 27 février).

    Le corps supplicié de Torpetius fut placé dans une barque - entre un coq et un chien, dit-on - laissée à la dérive depuis Pise, et qui échoua sur la côte provençale, en un lieu qui prit son nom : Saint Tropez.

    Fête double, civile et religieuse, à la fois fête historique et fête patronale, la fête de la Bravade lui rend hommage, chaque année, en mai, pendant trois jours, en même temps qu'elle commémore un autre événement : le 24 juin 1558 fut nommé un Capitaine de Ville, chargé de gérer la sécurité de Saint-Tropez, alors constamment assaillie par les Sarrasins; celui ci forma alors les Tropéziens à la défense et au maniement des armes à feu : escopettes, haquebutes (une sorte d'arquebuse) et bombardes...         

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    https://www.saint-tropez.fr/454e-bravade-de-saint-tropez/

     

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    1429 : Jeanne d'Arc brise le siège d'Orléans et pénètre dans la ville

     

    La libération définitive de la ville aura lieu le 8 mai, jour où les Anglais quitteront définitivement Orléans, évènement marquant la victoire totale de Jeanne, au service du Dauphin Charles, roi légitime (voir l'Éphéméride du 8 mai)...

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    1545 : François Premier ordonne la reconstruction de Vitry-en-Perthois

             

    La ville avait été entièrement détruite en 1544, brûlée par les armées impériales de Charles Quint : la ville nouvelle s'appellera désormais Vitry-le-François.

    Elle ne fut cependant pas reconstruite exactement au même endroit, et sur son ancien emplacement (limitrophe, au nord-est de la ville) se trouve toujours, aujourd'hui, le village de Vitry-en-Perthois.

    François Premier confia la reconstruction de la cité à l'architecte italien Girolamo Marini et offrit à Vitry son blason : la salamandre.

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    1624 : Richelieu devient ministre de Louis XIII

              

    De Jacques Bainville, Histoire de France, chapitre XI : Louis XIII et Richelieu. La lutte nationale contre la Maison d'Autriche :

    "...Il n'obtient le pouvoir qu'en 1624 : Louis XIII avait peine à lui pardonner d'avoir été l'homme de Concini et d'être resté le candidat de la reine mère. Devenu cardinal, son prestige avait grandi et il avait su se rendre indispensable. Au Conseil, il fut bientôt le premier et, sans tapage, par des initiatives prudentes, limitées, commença le redressement de notre politique étrangère. Le point qu'il choisit était important mais ne risquait pas de mettre toute l'Europe en branle. C'était la vallée suisse de la Valteline par laquelle les Impériaux passaient librement en Italie. En délivrant la Valteline des garnisons autrichiennes, la France coupait les communications de l'Empereur avec l'Espagne. 

    Cette affaire, assez compliquée, était en cours lorsque les protestants français se soulevèrent, prenant La Rochelle comme base, et mirent Richelieu dans un grand embarras. C'était toujours la même difficulté. Pour combattre la maison d'Autriche il fallait, en Europe, recourir à des alliés protestants : princes allemands, Pays-Bas, Angleterre, et c'est ainsi qu'Henriette de France épousa Charles 1er. Mais ces alliances offusquaient ceux des catholiques français chez qui vivait encore l'esprit de la Ligue tandis qu'elles excitaient les protestants, jamais las de se plaindre. Richelieu était encore loin d'avoir le pays en main et l'intention qu'il annonçait de gouverner inquiétait les intrigants. Il fallut briser la cabale qui s'était formée autour de Gaston d'Orléans : Chalais qui, chargé de surveiller le remuant jeune prince, avait pris part au complot, eut la tête tranchée. C'est aussi vers le même temps que deux gentilshommes qui avaient bravé l'édit sur les duels allèrent à l'échafaud. Pour prévenir de plus grands désordres, Richelieu, approuvé par Louis XIII, rétablissait d'une main rude la discipline dans le royaume..."

    Richelieu-PHILIPPE DE CHAMPAIGNE.jpg
    Portrait, par Philippe de Champaigne
     
     
     

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    1709 : La Provence sauvée de la faim par Jacques Cassard...

     

    La Guerre de Succession d'Espagne dure depuis neuf ans déjà. Depuis ses débuts, elle ne tourne pas à l'avantage de la France, c'est le moins que l'on puisse dire... La défaite pure et simple est frôlée à plusieurs reprises, et il faudra attendre encore trois longues années pour que, en 1712, le sort des armes tourne enfin - et, cette fois, définitivement... - en  notre faveur.

    De plus, en cette année 1709, un hiver d'une rudesse terrible vient ajouter les drames qu'il provoque aux maux d'une guerre qui semble en train d'être perdue...

    29 avril,jeanne d'arc,orléans,charles vii,reims,françois premier,charles quint,vitry le françois,richelieu,louis xiii,la jamais contente,toulorgeComme l'explique très bien François Bluche, dans son magistral Louis XIV (page 791), la préoccupation principale de Louis XIV, outre la conduite de la guerre, est d'éviter famine et disette partout en France. Pour cela, les marins, sur toutes les mers du globe sont sollicités, et répondent avec audace, brio et... succès ! :

    "...Aussi bien qu'en 1693 et 1694, la tactique navale est désormais tout axée sur l'acheminement des grains. On traite avec Gênes. On coupe aux Anglais le retour de la route de Smyrne. On achemine du blé africain. Le comte de Pontchartrain n'a peut-être pas tous les navires de guerre qu'il conviendrait, mais il est admirablement secondé par des capitaines entreprenants, comme le chevalier de Pas, ou comme Cassard. D'avril 1709 à l'automne de 1710, c'est à Toulon un perpétuel branlebas. En 1709 Jacques Cassard, vainqueur à un contre cinq d'une croisière anglaise (29 avril), ramène à Marseille vingt-cinq navires céréaliers venus de Tunisie. L'année suivante, il dégage du Golfe Juan quatre-vingt quatre bâtiments du convoi de Smyrne et les conduit jusqu'à Toulon, s'emparant chemin faisant de deux vaisseaux britanniques. La Provence est sauvée de la famine..." 

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    Il eut une vie glorieuse et, hélas, une fin de vie malheureuse :

    http://lemondecorsaire.free.fr/cassard.htm

     

     

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    1792 : Destruction du Couvent des Récollets, à Marseille

              

    Les révolutionnaires sont comme les autres hommes : ils ont aussi, parfois, envie et besoin de se détendre...

    Entre deux séances d'hystérie et de guillotinage, les membres du Club des Amis de la Constitution décident, ce jour-là, de... jouer aux boules ! Ils tiennent leurs séances dans le Couvent et le cloître des Récollets, qui servaient alors de poudrière et de réserve à canon. 

    Enflammés par leur logorrhée (avant de l'être par la poudre !...), ils ne réfléchissent pas au fait que les étincelles sont très dangereuses, en un lieu pareil, à ce point bourré d'explosifs. Les boulets de canon, faisant office de boules, commencent à rouler sur les pavés. Il est 15h30.

    "Pour jouer, ces gardes ont pris ce qu'ils avaient sous la main, c'est-à-dire des boulets de canons stockés sur place. ils n'ont pas pensé qu'il y aurait des étincelles..." raconte benoîtement l'historien Pierre Échinard...

    Et ce qui devait arriver arriva : les boulets claquant sur les pavés couverts de résidus de poudre, les étincelles allumèrent un feu qui courut jusqu'à la réserve où s'entassaient les tonneaux. L'explosion détruisit le cloître et le couvent - deux superbes bâtiments... - et ébranla l'église voisine (ci-dessous).

    Elle fit aussi trente huit morts : Julie Pellizone, voisine contemporaine de la catastrophe, raconte qu' "un homme, entre autres, fut lancé par l'explosion avec tant de force contre l'abat-jour d'une fenêtre de la maison... en face de l'église des Récollets qu'il resta attaché et comme aplati contre cet abat-jour..."  

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    Ultime vestige du Couvent des Récollets, l'église conventuelle est devenue, aujourd'hui, l'église paroissiale Saint-Théodore...

     

     

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    1899 : Les "100 kilomètres/heure" dépassés...

             

    Au volant de sa Torpédo Like, une électromobile en forme de cigare, baptisée La Jamais contente, Camille Jenatzy atteint la vitesse de 105,87 km/h lors de la course organisée à Achères.

  • Retour sur les déclarations du cardinal Sarah en France : « L’Occident est en grand péril » [Une vidéo de Bd Voltaire]

     

    Complément à notre publication hier mardi de l'entretien accordé par le cardinal Sarah à Jean-Sébastien Ferjou, pour le site Atlandico [Lien ci-dessous]

    À l’occasion de la sortie de son dernier livre, Le soir approche et déjà le jour baisse, S.E. le cardinal Robert Sarah a bien voulu accorder un entretien à Gabrielle Cluzel, rédactrice en chef de Boulevard Voltaire. Sans langue de buis, le prélat aborde les questions des racines chrétiennes de l’Occident, des migrations, du dialogue interreligieux, notamment avec l’islam, de la mondialisation…

     

     

    Vous venez de publier un nouveau livre, entretien avec Nicolas Diat, intitulé Le soir approche et déjà le jour baisse, aux Éditions Fayard. Le moins que l’on puisse dire c’est que vous n’y maniez pas la langue de buis. Si vous prenez à nouveau la parole, écrivez-vous, c’est que vous ne pouvez plus vous taire,  « les chrétiens étant désorientés », ce sont vos mots. Faites-vous là allusion au récent scandale qui a touché l’Église ?

    Je ne fais pas uniquement référence à ce scandale. Nous vivons une grande crise depuis plusieurs années. Je me rappelle qu’en 2016, juste avant son élection au siège Saint-Pierre, Benoit XVI disait que l’occident traversait une crise qui ne s’est jamais vérifiée dans l’Histoire du monde. Voyez-vous comment la famille est détruite ? Comment le mariage est conçu d’une manière différente de ce que nous avons toujours connu ? Comment l’anthropologie est en grande crise ?

    Il y a bien sûr la crise économique, la crise politique et la crise des responsables, mais, on constate au niveau de l’Église une baisse énorme de la pratique religieuse. Les églises sont vides. L’enseignement de l’Église semble également très flou et confus. Beaucoup de gens sont désorientés et ne savent plus où aller. C’est cette réalité que j’ai décrite. Je n’invente rien. Je fais un constat le plus précis et le plus près possible de la vérité.

    Nous voyons bien que ce que je décris existe. Il y a une grande confusion et une grande incertitude. Les gens veulent surtout qu’on leur indique la route et qu’on leur enseigne la foi que nous avons toujours vécue. La foi et la parole de Dieu ne changent pas. Dieu est le même.

    Ce que dit ce livre est vraiment la réalité. Il s’agit de donner l’espérance, malgré cette crise, pour retrouver vie et confiance. Sur le plan humain, quelqu’un peut avoir une maladie grave, se soigner et retrouver la santé. Une autre personne peut aussi traverser une difficulté passagère, mais après des efforts et l’aide qu’elle reçoit, elle retrouve une certaine assurance.
    Il y a des périodes de désemparement, mais on peut quand même trouver une espérance. C’est ce que j’essaie de dire dans ce livre.

    Vos propos semblent viser à réveiller un occident en perdition. Il est à rebours du discours habituel sur le sujet. Dans votre livre Dieu ou rien, vous rendez hommage, je cite « aux beaux fruits de la colonisation occidentale, aux missionnaires de France qui vous apportent le vrai Dieu ». Aujourd’hui, en somme, le missionnaire c’est vous et la terre de mission, c’est la France. Diriez-vous que l’occident a oublié ses racines et a dilapidé son héritage ?

    Je crois que nous devons être vrais. J’ai tout reçu de l’occident. J’ai reçu ma formation et ma foi. On a l’impression aujourd’hui que l’occident renie ses origines, son histoire et ses racines. Il me semble que nous vivons comme si nous n’avions rien à voir avec le christianisme. Ce n’est pas vrai. Lorsqu’on ouvre les yeux, on voit bien l’architecture, la musique, la littérature et que tout est chrétien. Je ne vois pas pourquoi on peut nier ce qui est. Nier ce qui est, c’est se mentir à soi-même.

    Je pense que l’occident est en péril s’il renie ses racines chrétiennes. C’est comme un grand fleuve, il a beau être immense et majestueux, s’il perd sa source, il n’est plus alimenté et se dessèche au bout d’un certain temps. C’est comme un arbre qui n’a plus de racines, il meurt.
    Un occident sans racines chrétiennes est un occident menacé de mort et de disparition. Il s’est fait envahir par d’autres cultures qui, elles, ne renoncent pas à leur histoire et combattent pour montrer qu’elles ont une culture à proposer. D’autres cultures envahissent l’Europe, comme les cultures musulmane et bouddhiste.

    Il est important qu’il reprenne conscience que ses valeurs, belles, majestueuses et nobles se perdent.

    Je ne prétends pas être le missionnaire. Nous sommes tous, par le baptême, envoyés pour que faire connaître le Christ et l’évangile, et la réalité nouvelle qu’il nous propose. Aujourd’hui, les écritures nous disent encore « je fais un monde nouveau ». Ce monde nouveau est créé par le Christ lui-même.

    Je souhaite que ce livre puisse réveiller la conscience occidentale. Je crois que l’occident a une mission spéciale. Ce n’est pas pour rien que Dieu nous a communiqué la foi par l’occident. Ce que Dieu donne est permanent, c’est pour toujours et non pour un instant.

    L’occident a une mission universelle, à cause de sa culture, de sa foi, de ses racines et son lien personnel avec Dieu.

    Si l’occident perdait ses racines, il y aurait un bouleversement énorme et terrible dans le monde.

    J’espère que la lecture du livre Le soir approche et déjà le jour baisse sera un moyen pour réveiller la conscience occidentale, mais aussi notre conscience de chrétien.

    Vous vous inquiétez de la migration et de ses conséquences. Vous écrivez que le déracinement culturel et religieux des Africains projetés dans des pays occidentaux qui traversent eux-mêmes une crise sans précédent est un terreau mortifère. Quel est selon vous le regard chrétien à porter sur la migration ?

    Je crois que lorsqu’ils arrivent en occident, ils se rendent tout de suite compte que c’est un occident qui a perdu Dieu, qui est plongé dans le matérialisme, dans la négation de Dieu et qui ne voit que la technique et le bien être. Cela les désempare.

    Je connais l’Afrique et l’Asie. Ce sont des continents profondément attachés à Dieu et au transcendant. Arrivés ici, ils trouvent uniquement le matériel. Cela peut être une désorientation pour eux. Or, je pense que si vous les accueillez, ce n’est pas seulement pour leur donner du travail, un logis et de quoi vivre. Proposez-leur aussi ce qui fait votre richesse, sans forcer personne. La foi est un acte d’amour. On ne force pas quelqu’un à aimer. Proposez-leur votre richesse, votre foi chrétienne en laissant chacun sa liberté d’accepter ou de refuser.

    Je pense que là aussi, l’occident a une mission. Quand vous recevez quelqu’un, vous lui donnez le meilleur de vous-même. Le meilleur de vous-même est votre coeur. Si quelqu’un arrive dans votre maison, vous lui donnez une chambre et de la nourriture. Si cette personne voit que vous n’êtes pas content, triste ou pas heureux de le recevoir, alors, il ne va pas manger ce que vous lui donnez. Le meilleur de nous-même n’est pas ce que nous donnons matériellement, mais c’est notre cœur.

    Il faut que l’occident donne son cœur. Or, ce cœur, c’est votre foi, votre lien à Dieu, votre richesse ancestrale qui vous a fait naître et qui vous a façonnés. C’est le christianisme qui vous a façonnés. Donnez aux étrangers qui arrivent, c’est vraiment cela qui fait votre richesse.

    Vous venez dénoncer une vision irénique des autres religions, y compris de la part des catholiques. « Qui se lèvera pour annoncer la vraie foi aux musulmans ? » écrivez-vous. Faut-il y voir une mauvaise interprétation du dialogue inter-religieux ?

    Quand deux personnes se parlent, chacun s’affirme dans ce qu’il est profondément. Il n’y a pas de dialogue si moi je m’efface. Le vrai dialogue est lorsque chacun dit ce qu’il est, ce qui fait sa vie profonde et ce qui fait sa foi. Dialoguer n’est pas offusquer ou de ne pas froisser l’autre de cacher sa foi. Un dialogue, c’est véritablement aller vers la vérité ensemble. Si nous sommes vraiment sincères, nous allons aboutir à une vérité. Le dialogue est pour moi très important, parce que c’est une recherche de vérité. Nous cheminons ensemble pour voir la lumière. Une fois que nous avons vu la lumière, soit il faut fermer les yeux pour ne pas suivre la lumière, soit on dit ‘’ c’est ça la lumière’’. Si réellement, Jésus est vraiment la lumière, nous ne pouvons pas ne pas l’accepter ensemble. Si vraiment Jésus est le chemin, nous ne pouvons pas ne pas l’accepter. Si vraiment, il est la vie, nous ne pouvons pas ne pas l’accepter.

    Le dialogue, c’est marcher ensemble dans la direction de la vérité, la trouver et l’accepter.

    Vous portez un jugement très sévère sur la mondialisation. Vous dites qu’elle est contraire au projet divin. Pouvez-vous nous en dire un peu plus ?

    Vous et moi sommes différents. Cette différence est une grande richesse. C’est comme dans un jardin, vous voyez des fleurs jaunes et vertes. Cet ensemble fait une beauté extraordinaire. La globalisation voudrait supprimer toutes les différences linguistiques, raciales et frontalières. Je ne sais pas où nous allons aboutir.

    Je pense que s’il n’y a pas de discernement et de sagesse, la globalisation constitue un grand danger pour la valorisation de chaque culture et de chaque peuple. Chacun de nous a une histoire, une culture et une richesse qu’il apporte aux autres. Alors, niveler toutes les cultures et tous les peuples pour n’en faire qu’un est pour moi, un appauvrissement.

    La mondialisation va contre le désir de Dieu qui a voulu nous créer différents pour nous enrichir mutuellement. Aujourd’hui, on a presque l’impression qu’il y a une américanisation, une européisation. Tout le monde doit être européen. La vision du monde, de l’économie et de l’homme doit être européenne. C’est un appauvrissement. Les Asiatiques ont une vision belle et approfondie.

    Je ne suis pas contre la mondialisation. Plus on est ensemble, plus on est puissant, plus on peut faire de belles choses, sans pour autant supprimer les personnalités et les spécificités de chaque peuple. C’est cela que je dénonce. Que les Français soient français, que les Polonais soient polonais et que les Allemands soient allemands, quitte à coopérer ensemble.

    Parmi les maux qui touchent les catholiques, vous évoquez le relativisme ambiant, la défaillance de la catéchèse et l’absence de prière… est-ce aux clercs que vous vous adressez ?

    J’attribue la responsabilité de la baisse de la foi et de la pratique, et d’un certain manque de connaissance de la religion et de la doctrine aux prêtres. C’est leur métier. Ils sont envoyés pour enseigner. Le Christ a dit « allez enseigner toutes les nations ».

    Si nous n’enseignons plus la doctrine, nous appauvrissons les chrétiens qui ne savent plus lire. Si le prêtre est tout le temps en train de s’agiter, il n’a pas le temps de prier. On va imiter sa façon de faire. Notre responsabilité est énorme. Nous devons être les modèles du troupeau, des modèles de prière et de vie morale. Je ne dis pas que tout vient du clergé, mais vous voyez quand même qu’il y a aujourd’hui des accusations horribles sur le clergé, contre les cardinaux et les évêques. Tout n’est peut-être pas vrai, mais même si c’était un seul prêtre qui faisait des choses comme celles-là, il pourrait décourager beaucoup de laïcs.

    Beaucoup diront que la prière n’est peut-être pas essentielle. C’est pourtant l’activité essentielle. C’est ce qu’on voit qui est essentiel.

    J’ai tendance à parler longuement, mais si vous prêchez 5 ou 10 min une fois par semaine, vous affamez les gens. Chacun de nous mange régulièrement pour maintenir sa santé. Si on donne une homélie de 10 min chaque dimanche, il n’y a aucune nourriture dedans. Il y a donc une responsabilité que j’attribue aux prêtres. Ils doivent prendre au sérieux cette mission d’enseigner, de sanctifier le peuple de Dieu et de le gouverner. Gouverner ne veut pas dire d’imposer des choses, mais plutôt d’orienter et de faire avancer vers Dieu pour une meilleure connaissance de lui.

    J’attribue aussi cette responsabilité aux familles. Les familles ne connaissent pas Dieu, elles ne prient pas souvent et n’amènent pas les enfants à l’église. Ils ne savent pas quoi croire, ils ne savent pas ce qu’est la foi.

    Nous avons tous une responsabilité dans ce que nous vivons aujourd’hui, soit au niveau de la baisse et de la pratique de la foi, soit de l’engagement missionnaire. Nous sommes tous appelés à enseigner, à sanctifier et à orienter les personnes vers Dieu.

    Vous parlez de décadence et évoquez la chute de l’Empire romain dans ce livre, comme s’il y avait une analogie. Votre titre laisse supposer qu’il est presque trop tard.
    Que diriez-vous à ceux qui pourraient désespérer ?

    Le titre du livre est un passage de l’évangile de Saint-Luc. La situation que nous vivons est celle que les premiers chrétiens et les premiers disciples de Jésus ont vécu. Jésus est mort et enterré et ils sont tous découragés.

    Chacun rentrait chez soi et voilà que Jésus les rejoint en leur demandant pourquoi ils sont tristes. Ils lui répondent « vous ne savez pa