Éphéméride du 22 octobre
741 : Mort de Charles Martel
Exterminateur des envahisseurs musulmans, il fut le véritable fondateur de la deuxième dynastie, celle des Carolingiens (il est le grand-père de Charlemagne)...
Charles donna, "chez nous", à Poitiers, le coup d'arrêt définitif à une expansion guerrière qui, jusqu'à lui n'avait pas été stoppée (voir l'Éphéméride du 25 octobre) : en 711, des tribus guerrières musulmanes, venues de l'actuel Maroc et de l'actuelle Mauritanie étaient entrées en Espagne par Gibraltar ("Djebel al Tarik", "la montagne de Tarik", du nom du chef de ces tribus) puis avaient conquis toute la péninsule, à l'exception du Pays Basque, occasionnant la chute complète de la monarchie wisigothique, refoulée de Gaule par Clovis après sa victoire de Vouillé (voir l'Éphéméride du 25 mars...). Puis, franchissant les Pyrénées, ces tribus s'étaient aventurées dans les terres franques, au sud-est jusqu'à la Provence et, vers le nord, remontant jusqu'à Poitiers...
En langue d'oc, Martel ou Martéu signifie "marteau", et par ailleurs, le "marteau d'armes" était aussi, à l'époque, une arme de combat : le surnom de "Martel" vient donc probablement de là, pour celui qui a écrasé, tel un marteau, et avec son marteau, les troupes musulmanes.
De Jacques Bainville, Histoire de France, chapitre II, L'essai mérovingien :
"...Cet héritier, c'est Charles Martel. Les d'Héristal sont décidément une race douée. Charles a du caractère, du talent. Les circonstances le serviront, et il excelle à saisir les circonstances. Comment s'impose-t-on à un peuple ? Toujours de la même manière : par les services rendus. Charles représentera l'ordre et la sécurité. Il a déjà battu les agitateurs neustriens : la légalité est rétablie. Il dompte encore les Saxons, toujours prêts à se remuer et à envahir.
Mais une occasion plus belle et plus grande que les autres vient s'offrir : une invasion nouvelle, l'invasion des Arabes. Ce n'est pas seulement une race, c'est une religion, c'est un monde ennemi qui apparaît avec eux. Sorti du fond de l'Arabie, l'Islam avance vers l'Occident. Il a réduit à rien l'Empire de Constantinople, conquis l'Afrique du Nord, l'Espagne, franchi les Pyrénées, pénétré dans les vallées de la Garonne et du Rhône.
Cette menace refait l'union des Gaules. L'Aquitaine, toujours jalouse de son indépendance, même sous les plus puissants des Mérovingiens, s'alarme, tourne les yeux vers le grand chef militaire du Nord. On a besoin d'un sauveur et il n'y en a d'autre que le duc d'Austrasie. Charles se fit-il désirer, ou bien, pour intervenir, pour entraîner ses troupes, fallut-il que le danger se rapprochât ? Il ne se mit en campagne qu'après la prise de Bordeaux par les Arabes. Abdérame montait toujours. Charles, qui reçut ce jour-là le nom de Martel, le rencontra et le mit en fuite près de Poitiers (732).
L'Austrasien avait délivré le pays et il continua, au Sud, à le nettoyer des Arabes. Après un pareil service rendu à la nation, les d'Héristal apparaissaient comme des sauveurs. Vainqueur des "infidèles", Charles était à la fois un héros national et un héros chrétien. Le pape Grégoire III sollicitait le secours de son bras et Charles répondait avec empressement : ce bienfait ne devait pas être perdu. Qui l'eût dès lors empêché d'être roi ? Il ne voulut rien gâter par la précipitation. Il s'était borné à ne pas remplacer un obscur Mérovingien, Thierry IV, mort en 737.
Charles était si bien souverain, sans en avoir le titre, qu'il retomba dans l'usage des Francs, dans la faute de Clovis : avant de mourir, il partagea ses États entre ses deux fils, Carloman et Pépin. Mais tout devait réussir aux d'Héristal. Pépin et Carloman, par miracle, furent d'accord. Les vieux partis avaient relevé la tête, des troubles avaient éclaté. Les deux frères tirèrent d'un cloître le dernier rejeton des Mérovingiens pour se couvrir de la légitimité. Ils soumirent les rebelles. Cela fait, Carloman eut le bon esprit d'abdiquer et de laisser le pouvoir à son frère, l'énergique Pépin.
Les derniers obstacles étaient franchis : la dynastie carolingienne n'avait plus qu'à succéder à l'ombre mérovingienne. L'état de fait fut consacré, non seulement par le consentement des grands et de la nation, mais par une consultation du pape qui fut d'avis que le vrai roi était celui qui exerçait le pouvoir : Zacharie récompensait le service rendu à Grégoire III par le père de Pépin.
Le changement de dynastie se fit sans secousses (752). Il avait été admirablement amené. Toutes les précautions avaient été prises. Le dernier Mérovingien avait disparu, l'opinion publique approuvait. La consécration du Saint-Siège, le "sacre", rendait la nouvelle dynastie indiscutable et créait une autre légitimité. La substitution fut si naturelle qu'elle passa presque inaperçue. Le maire du palais était devenu roi. L'autorité était rétablie, le pouvoir puissant. Une ère nouvelle s'était ouverte, celle des descendants de Charles Martel, les Carolingiens."
1784 : Le jeune Bonaparte reçoit son brevet de "Cadet gentilhomme"
De Jacques Bainville, Napoléon (pages 23/24):
"...Il n'est pas sûr que l'élève de Brienne ait eu une idée arrêtée sur l'arme à laquelle il se destinerait, lorsque Reynaud de Monts le désigna avec la mention "artilleur" pour passer au corps des cadets-gentilshommes à la grande École militaire de Paris. Ses bonnes notes en mathématiques lui avaient valu ce choix. Sa qualité de Corse ne lui avait pas nui. L'inspecteur ne s'était arrêté qu'aux aptitudes et aux mérites... Sous le règne de Louis XVI, l'artillerie était depuis plusieurs siècles l'arme savante (ci contre, le "Gribeauval" des armées de Louis XVI, ndlr). Ne l'était-elle pas avant l'invention de la poudre à canon ? Les "cataphractes" formaient déjà un corps de combattants scientifiques chez les Romains.
À la veille de la Révolution, l'artillerie française, de l'avis général, était la meilleure de l'Europe. Sous la direction de Gribeauval (voir l'Éphéméride du 9 mai), elle avait encore accompli des progrès. Napoléon aurait d'excellents maîtres pour apprendre le métier d'artilleur. Il ne faut pas oublier plus qu'il ne l'avait oublié lui-même qu'en somme il sortait de l'armée royale et qu'il lui devait ce qu'il savait. C'était le maréchal de Ségur, ministre de la Guerre, qui, le 22 octobre 1784, avait signé son brevet de cadet-gentilhomme. Seize ans plus tard, le premier Consul donnait une pension au vieux soldat de la monarchie, et, le recevant aux Tuileries, lui faisait rendre les honneurs par la garde consulaire. C'était comme un salut à la vieille armée..."
L'École militaire de Brienne...
Dans notre Album Drapeaux des Régiments de France, voir les douze photos de la partie II (Après les vieux corps et les petits vieux), consacrée à l'apparition des Régiments d'artillerie, notamment celle-ci ("Bonaparte au Régiment de La Fère") :
1797 : Le premier saut en parachute
Il est effectué par Jacques Garnerin, qui ne déposera le brevet de son invention qu'en 1802, mais qui réalise son premier saut en 1797, en s'élançant d'une montgolfière au-dessus du Parc Monceau.
Son ballon étant parvenu à 915 mètres d'altitude, il coupe la corde reliant le ballon à la nacelle. Celle-ci redescend, conformément à ses prévisions, suspendue à un parachute...
1835 : Création de l'AFP
Charles-Louis Havas crée la première agence d'information mondiale, sous le nom "Agence des feuilles politiques, correspondance générale".
Les nouvelles en provenance des journaux étrangers sont envoyées par pigeon voyageur, et traduites dès leur arrivée à Paris...
1906 : Mort de Paul Cézanne
Ci dessous, une des très nombreuses représentations qu'il a faites de la montagne de la Sainte Victoire :
On aura d'intéressants renseignements sur les lieux qui ont marqué le peintre en cliquant sur le lien suivant :
1973 : Création du Parc naturel régional du Haut Languedoc
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Commentaires
Si seulement il y avait un nouveau Charles Martel aujourd'hui ! La France s'islamise à une vitesse foudroyante sous la pression d'un invasion migratoire organisée par le système qui ne souhaite que la destruction de la civilisation occidentale car chrétienne !