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  • Faut-il avoir honte de l'identité nationale ?.....

                Dans le numéro 72 de Politique Magazine (mois de mars), Yvan blot propose la note de lecture suivante à propos de l'ouvrage de Daniel Lefeuvre et Michel Renard (1):

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    (1) : Faut-il avoir honte de l'identité nationale ?, de Daniel Lefeuvre et Michel Renard. Larousse, Collection A dire vrai, 190 pages, 9,90 euros.

                Ce petit livre courageux de deux enseignants remet bien des idées en place. Avec d'abord cette citation de la philosophe Simone Weil dans l'introduction : "...Nous ne possédons d'autre vie, d'autre sève, que les trésors hérités du passé et digérés, assimilés, recréés, par nous... L'amour du passé n'a rien à voir avec une orientation politique réactionnaire."

                Les auteurs ne sont pas conservateurs, ils aiment la France, son patrimoine et son histoire, des croisades aux guerres révolutionnaires. L'identité nationale est la conscience de l'appartenance à une communauté, mais aussi un substrat historique, dont ils font remonter les origines à Jeanne d'Arc et même plus loin, au partage de Verdun en 843, lorsque l'héritage de Charlemagne fut divisé entre Charles le Chauve, dont les terres constituèrent la future France, et Louis le Germanique, dont la Francia Orientalis donna naissance à l'Allemagne.

                Aussi le sentiment national n'est-il ni de droite ni de gauche mais devrait être commun à tous les français.

                Pour Lefeuvre et Renard, la langue française est le socle de notre identité, surtout depuis la fin de la monarchie. Très logiquement, ils abordent ensuite la question de l'immigration, démontrant l'impasse à laquelle aboutit le multiculturalisme tant vanté dans nos sociétés occidentales, qui n'aiment rien tant que de scier la branche sur laquelle elles sont assises. Or, même un Claude Lévi-Strauss pense qu'il faut défendre les particularismes culturels.....

                Et comment évoquer ce sujet sans s'interroger sur la place de l'Islam face à notre identité nationale ? Pour les auteurs, le rôle de la nation est d'assimiler les éléments nouveaux, sous peine de s'autodétruire. Mais cela ne doit pa sêtre au prix du renoncement à notre être historique propre, car, comme le rappelait déjà Rousseau, il est facile d'aimer "les tartares pour être dispensé d'aimer ses voisins". La sagesse ecclésiale l'avait affirmé bien avant lui : "charité bien ordonnée commence par soi-même" et permet après d'aider les autres...

                Appliquant ce principe à leur domaine, celui de l'Education nationale, nos deux professeurs estiment que les élèves doivent obéir aux lois existantes, qui ne sont pas négociables, et que les enseignants sont là pour les encadrer et les protéger, et non pour se soumettre à leur diktat.

                Un livre sans connotation idéologique d'auteurs qui aiment leur pays et ont les pieds sur terre !

  • Le ”Welcome” de Philippe Lioret ? Laurent Dandrieu met comme il convient les points sur les i.....

                Et il le fait fort bien : il n'y a rien à rajouter à l'excellent billet qu'il a consacré, sous le titre Amalgames "citoyens", à l'odieux et à l'imbécile qui sous-tendent le film Welcome, de Philippe Lioret. Une tarte à la crème ultra-conformiste, qui relève plus d'un manifeste politique sanspapiériste que du cinéma proprement dit (1).....

                 "Il y a longtemps que les cinéastes français, souvent plus compétents dans le maniement des clichés politiquement corrects que dans l’art de raconter une bonne histoire caméra en main, “nous les brisent menu” comme aurait dit Audiard, en nous donnant des leçons sur notre insuffisant accueil des immigrés, et le prétendu racisme des Français....

    LAURENT DANDRIEU.JPG

    (1) : Sur le blog de Valeurs Actuelles, dont Laurent Dandrieu est le Rédacteur en chef adjoint Culture, le 13 mars.

                 Philippe Lioret, qui lui connaît son métier, mais dont le récent Welcome creuse le filon moralement juteux de la défense de l’immigration illégale, a jouté l’odieux à l’imbécile en comparant la situation des clandestins dans la France de 2009 à celle des juifs en 1943.

                Justement rappelé à l’ordre par le ministre de l’Identité nationale Eric Besson, Lioret s’enferre dans un discours maximaliste, fidèle à l’idéologie régnante dans les milieux bien-pensants, selon laquelle toute tentative de réguler un tant soit peu l’immigration (et Dieu sait que la politique française en la matière est bien loin de l’ambition qu’appellerait l’importance du phénomène) est une atteinte insupportable aux droits de l’homme et du citoyen. Lioret, justement, dit avoir tourné son film en « citoyen révolté ».

                 Cet usage du mot citoyenpour défendre une vision du monde qui vise au nomadisme, qui est l’absolu contraire de la citoyenneté, et qui dénie concrètement à l’État le droit de défendre ses frontières, qui sont pourtant la condition nécessaire de toute citoyenneté, est symptomatique de la novlangue des intellectuels au petit pied qui prétendent faire l’opinion. La citoyenneté dont se réclame Philippe Lioret n’est qu’une utopie sentimentale, qui nie tous les cadres concrets qui font la citoyenneté réelle : une “citoyenneté” qui rejette la nation, la communauté naturelle, l’Etat de droit, les règles qui permettent de vivre ensemble.

                 Avec de telles prises de position, les cinéastes français ne sont pas seulement « les idiots utiles du patronat », comme le disait récemment Eric Zemmour à Costa-Gavras, ils sont surtout les idiots utiles de l’anarchie qui vient et de la barbarie qui la suit de très près".

                 Comme nous le disions en commençant, tout est dit, là, et bien dit, et il n'y a rien à rajouter.....

     

  • Aussi sufffisant qu'insuffisant, Philippe Lioret est cependant content. De lui...

                A l'occasion des divers Festivals qui fleurissent en été, et entre autres à l'occasion des Rencontres cinématographiques de Cavaillon, Philippe Lioret s'est répandu dans la presse pour dire et redire - on n'est jamais si bien servi que par soi-même... - combien son Welcome l'avait rendu heureux, combien il était fier de lui, et combien il était un esprit libre, et combien il se trouvait beau, et combien il s'aimait comme ça etc... etc...

                Bref, dans la série je-me-passe-la-brosse-à-moi-même, il a fait fort, et même très fort...

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                "Je veux être un citoyen libre de raconter" dit celui qui est tellement content de lui qu'il n'en peut plus de boursouflure et d'emphase dans l'autosatisfaction. Raconter quoi ? Par exemple, qu'il a été outré du supplice effroyable que la France faisait subir aux migrants de la région de Calais. Une barbarie d'un autre âge, des actes d'une cruauté telle que l'Histoire (la grande, avec un H majuscule évidemment...) l'attendait, lui, Lioret, pour les dénoncer. Et il l'a fait, le Lioret, il a dénoncé, en comparant ces monstruosités horribles, dont la France se rend coupable tous les jours, avec... celles qu'ont subies les Juifs dans les Camps !

                Il est temps, donc, maintenant, d'en venir enfin à ces fameuses horreurs que le citoyen libre Lioret dénonce avec un courage qui fait honneur au genre humain. On y va, mais d'abord, asseyez-vous bien, calez-vous bien sur votre siège, et attendez-vous à être secoué, rudement. Vous y êtes, vous êtes sûr ? Eh bien, voilà...

                "Les gamins que l'on marque au feutre indélébile pour les reconnaître à la prochaine arrestation, je l'ai vu de mes yeux. J'ai du mépris pour ce personnage (Eric Besson, ndlr) qui nie l'évidence...".

                C'est tout. Moyennant quoi le citoyen libre de raconter établit son parallèle indécent entre ces "mécanismes répréssifs" et la Shoah ! Et les journalistes qui l'écoutent, au lieu de lui rire au nez et de lui tourner le dos, le laissant à ses élucubrations de mauvais goût, le laissent au contraire parler, puis font imprimer ses insanités. Car c'est bien de cela qu'il s'agit, en bonne langue française : des insanités.

                Et puisqu'ils ne l'ont pas dit, on va donc le dire à leur place: Monsieur Lioret, "aussi suffisant qu'insuffisant" (le mot est de Talleyrand), a l'esprit tout simplement tordu...

  • UNE HEUREUSE INITIATIVE DES ROYALISTES PROVENCAUX

     « Tenons serré le lien qui nous tient réunis 

    avec les Pères de notre esprit et de notre goût »

    Charles MAURRAS - Préface d’Anthinéa  (1942)

     

    C’est toujours dans cet esprit que la Fédération Royaliste Provençale a prévu d’effectuer sa rentrée, le samedi 26 septembre à Montmajour et dans les Alpilles (Fontvieille). Et nous vous invitons à y prendre part.

     

    Cette année, pour leur rentrée de septembre, les royalistes provençaux ont choisi de « tenir serré » le lien particulier qui les unit naturellement à Charles MAURRAS, en rappelant comment, à Montmajour, puis aux Baux, ils ont, tous ensemble, prolongé la pensée, l’action, l’œuvre intellectuelle et politique des maîtres du royalisme français. En organisant ces manifestations, tels étaient bien-sûr, leur intention et leur sentiment. 

     

    C’est , en effet, il y a juste 40 ans, cette année, que c’est tenu le 1er rassemblement royaliste de Montmajour (1969), prélude à une série de rassemblements qui se sont ensuite tenus régulièrement à   Montmajour, à Saint Martin de Crau et, de longues années, aux Baux de Provence.

     

    Par leur durée, leur régularité, la liste impressionnante des personnalités qui y ont pris la parole, l’excellence et la pertinence des idées qui y ont été émises, les rassemblements de Montmajour et des Baux ont marqué l’histoire du royalisme français. Vous êtes nombreux à y avoir pris part et à en avoir gardé le souvenir. C’est pourquoi nous encourageons nos lecteurs de la région à participer à cette rencontre du 26 septembre, afin de les évoquer et d’envisager l’avenir.  

    Il y a 40 ans, Montmajour et puis Les Baux   

    Image 26 SEPTEMBRE 2009.jpg

    PROGRAMME DU SAMEDI 26 SEPTEMBRE 2009

     A MONTMAJOUR ET DANS LES ALPILLES

     

    Sous la conduite de François DAVIN

     

    15 H, A MONTMAJOUR (R.V. à l’entrée de l’abbaye)

     

    Nos racines sont grecques, romaines, chrétiennes, royales. Les évoquer, dans cette magnifique abbaye des XII et XIII mes siècles, c’est tenir erré le lien qui nous unit à notre passé véritable. Prélude à notre rencontre.

    A 16 H 30 HEURES PRECISES, A FONTVIELLLE (Rendez-vous salle paroissiale de Fontvieille)

     

     Evocation des rassemblements de Montmajour, des Baux, au moyen de projection de photographies et de documents sonores ou vidéo. Le tout permettra de retrouver des images d’archive; de réentendre  THIBON, VOLKOFF, VARAUT, JULLIAN, beaucoup d’autres, des sages, des maîtres.

     

    A partir de 18 HEURES,

     

    apéritif dînatoire offert, à FONTVIEILLE,

     

    Départs échelonnés selon les souhaits de chacun.   

     Pour la bonne organisation de l’apéritif dînatoire, merci de confirmer votre présence et celle de vos amis.

    (Bulletin-réponse ou tél. : 04 91 37 41 85  -  06 08 31 54 97) 

    Bulletin-réponse A4.pdf

  • Les burqas ? ”Ce ne sont pas seulement des prisons, ce sont des cercueils...” (Alain Finkielkraut, Le Figaro).

                Sur une radio périphérique, prise au hasard, et en cours d'émission....Une jeune femme -qui porte la burqa- explique son attitude. Là où elle dérape franchement, et scandaleusement -mais le journaliste n'a rien dit...- c'est quand elle déclare: "..Moi, ma burqa, je ne l'enlève que le soir, rentrée chez moi, et devant des purs...". Texto !

                On est ravi d'apprendre que nous sommes donc, nous, des impurs. Du moins si nous avons bien compris ce que veut dire cette jeune femme, mais il semble que ce soit très clair. 

                Même en comptant large, même en comptant quinze millions d'étrangers en France, dont dix millions de musulmans, cela nous fait donc en France 52 millions d'impurs ? Encore une fois, merci bien: merci pour eux, merci pour nous...

                Et, répétons-le, le journaliste n'a rien dit face à cette énormité scandaleuse....

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     Autant prendre la chose du bon côté, non ?.....

                Si un français de souche s'était permis de dire l'énormité scandaleuse inverse -à savoir que les dix millions de musulmans étaient des impurs- croit-on sérieusement que le journaliste n'aurait rien dit ?

                Bon, laissons maintenant ces débilités aux débiles qui les profèrent -et les professent-, et passons à la seule réponse qui vaille, en élevant un peu le débat. On en a bien besoin, après de tels abîmes de crétinisme. Et écoutons Finkielkraut :

                "...La France n'est pas une auberge espagnole. Ce pays ne se réduit pas à la diversité de ses composantes actuelles. Il a une histoire, il a une substance, il est davantage qu'un ensemble de procédures visant à régler la coexistence des communautés. Le multiculturalisme a ceci de singulier qu'il légitime et célèbre toutes les cultures sauf celle du pays hôte, invitée, afin de faire la place, à se dissoudre. Mais l'hospitalité ne consiste pas à cesser d'être ce que nous sommes pour mieux nous ouvrir à tous les vents de l'altérité. L'hospitalité consiste à offrir à tous ceux qui vivent sur notre sol l'essentiel de notre tradition. L'essentiel en l'occurrence, l'essentiel pour nous, non négotiable, c'est la présence plénière des femmes..."

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    Voyage dans un pays de "purs" ?
  • Sourions un peu : Et si on refilait la Halde aux bédouins ?.....

                 Ou : Ah, les chameaux !.....

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    Pas l'air commode, ce chameau-là; pas l'air très "ouvert"....

                Les occasions de rire un un peu, un tout petit peu, sont trop rares  pour qu’on laisse passer celle-là.

                Une dépêche AFP du 17 Aoùt  nous apprend, laconique: Le DJ joue les Pet Shop Boys, il est tabassé par les invités.

                On est surpris du titre, et donc -coup classique- on va jeter un œil, histoire de voir, et qu’apprend-on ? 

     

                Qu'un DJ invité à un mariage bédouin, dans le sud d'Israël, a été roué de coups par des invités pour avoir joué un tube des Pet Shop Boys, à la place de musiques arabes. Et pourquoi donc ? Parce que ledit DJ, pourtant bédouin lui aussi, jugeait que la fête manquait d’ambiance. A la place de la musique arabe traditionnelle, il a donc fait résonner, dans le petit village d'Aroer, dans le sud d'Israël,  une chanson du duo de pop électronique anglais.
                Des femmes se seraient alors mises à danser "de façon exubérante" au rythme de cette musique barbare, décadente et dégénérée, le tout à la grande fureur de «  jeunes » invités qui s'en  sont donc pris au DJ, lequel prenait, en plus, des photos des danseuses ! Ôh,  immoralité(s) ! Lascivité, quand tu nous tiens !....

     

                On le voit, au pays des bédouins, pour ce qui est de la diversité, y’a encore du boulot ! Les discours sur l'ouverture aux autres, sur les bienfaits du métissage, le pluriculturel et gna, gna, gna, c'est bon pour l'exportation, pour les occidentaux, ici chez nous; chez "eux", pas question ! c'est musique arabe, un point c'est tout. Et sinon, on cogne !....

     

                Question, qui nous renvoie à notre titre : et si on leur refilait Schweitzer, sa Halde, ses discours sur la discrimination et tout le toutim ? On pourrait lui confier le défi suivant: "Votre mission, Monsieurs Schweitzer, si vous l'acceptez ? Transformer les chameaux fermés -du genre de celui ci dessus- en chameaux cools, ouverts, aimables et accueillants envers les autres. Sachant sourire, par exemple, comme...

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  • Patrimoine: les découvertes exceptionnelles continuent dans le Rhône....

     

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     La Provence, jeudi 20 août 2009

                                                              http://www.arles-antique.cg13.fr/mapa_cg13/root/index.htm

     

                Les lecteurs réguliers -et attentifs- de ce Blog savent dans quel esprit nous nous penchons régulièrement sur nos Racines et notre Patrimoine, et pourquoi cette information -et toutes les autres qui les concernent...- sont pour nous aux antipodes de l'anodin: c'est parce que le Patrimoine est, pour nous, la visibilté de notre Être profond.....

               Rappelons qu'il y a quelques jours, nous présentions ici-même le blog de Benoît de Sagazan ( http://patrimoine.blog.pelerin.info/ ), dans lequel se trouve cette sorte de manifeste en ce qui concerne nos Racines, notre Patrimoine, qui exprime bien cette même idée, et auquel il nous semble que l'on ne peut qu'adhérer:

                "...Loin de tout esprit nostalgique, les enjeux du patrimoine me paraissent effectivement capitaux tant ils engagent notre avenir : le tissage d’un véritable lien social entre personnes d’âges et de conditions différentes ; la prise en compte de réalités économiques importantes pour notre développement collectif ; l’enjeu politique, au sens noble du terme, que peut porter une Nation réconciliée avec ses racines et son histoire, au sein d’une Europe qui reste à construire : la transmission d’une culture (faite d’art, de savoir-faire et de spiritualités) capable de nous rendre responsables d’un monde durable, en perpétuelle évolution.

                 Vous l’avez sans doute compris, c’est d’un patrimoine en pleine vie dont je désire surtout vous parler, d’un patrimoine qui a encore beaucoup de choses à nous dire, d’un patrimoine qui peut nous aider à devenir, à notre tour, des fondateurs et des pionniers, et pas seulement des héritiers...."

  • A propos de notre note sur le génocide arménien et « les turcs, ces nazis qui ont réussi… » (1) : réponse à Nag….

                  Il est vrai que nous nous sommes fait plaisir en nous défoulant un bon coup : "les turcs sont des nazis qui ont réussi" et "Hitler en a rêvé, les turcs l'ont fait". Nag se déclare « scandalisé » par ce qu’il appelle  nos « raccourcis et interprétations » et nous assène : « vous remettez l’Histoire en question ».

                  Suivent quatre lignes d’imprécation fourre-tout (2) d’où il semble ressortir que tout le monde a « génocidé » (ce qui n’est pas faux, et que nous n’avons aucun mal à accepter totalement) ; que notre "visison étroite" (?) de l'Histoire rejoint celle des nazis et que, en suivant notre raisonnement, il faudrait remettre en question l’attitude des principaux peuple européens : et là, pour nous, c’est du grand n’importe quoi, désolés Nag.

                 Vous parlez du génocide des Algériens (et des Rwandais : pour faire bon poids ? comme au marché ?....). Il y avait un million d’autochtones en Algérie quand nous y sommes arrivés, dix quand nous sommes partis : vous appelez cela un génocide ? Chapeau ! Et ne parlons pas de l’extarordinaire réseau d’infrastructures que nous avons laissé en partant : routes, écoles, hôpitaux, bâtiments de toute sorte (postes, adduction d’eau, réseau électrique etc…). La vérité est simple : soit vous mentez ; soit vous répétez les mensonges qu’on vous a appris, et dans ce cas vous êtes un peu moins coupable que si vous mentiez, mais coupable quand même, car on ne doit pas répéter, tel un perroquet, les falsifications des menteurs. On a un devoir de vérification et d’honnêteté intellectuelle.....

                  Vous pouvez parfaitement dire que vous n’approuvez pas le fait que la France soit allé en Algérie. Cela ne nous choque absolument pas : c’est une idée, une prise de position, et en tant que telle elle est légitime.  Par contre vous n’avez pas le droit de dire que la France a commis un génocide, tout simplement parce que ce n’est pas vrai. Ayez une idée, c’est sans problème ; mais ne perpétuez pas les mensonges des personnes de mauvaise foi : vous vous disqualifieriez avec elles….

                 Vous tombez dans la même erreur ou le même mensonge (et vous méritez donc le même reproche..) lorsque vous répétez la même vulgate erronée en parlant du soi-disant génocide des indiens de l’Amérique latine par l’Espagne, en reprenant la tarte à la crème des gentils indiens et des méchants blancs. Que les conquistadores n’aient pas été des enfants de chœur, cela n’a échappé à personne. Mais nul ne l’était à l’époque, vous semblez l’oublier, et c’est injuste d’en accuser un seul peuple, alors que tous les peuples européens pratiquaient allègrement ce travers. Par ailleurs, ce que les espagnols ont détruit, au Mexique et au Pérou, c’est le pouvoir politique, l’organisation politique, l’administration aztèque et inca. Pas les peuples. On parle plus le nahuatl (langue des aztèques) aujourd’hui qu’avant la conquête espagnole ; et c’est pareil pour le quechua (la langue des Incas). Par ailleurs, les descendants directs des indiens quechuas et mexica sont aujourd’hui toujours là, et bien là ; et nombreux, et en plus grand nombre qu’avant.

                Vous oubliez de verser deux pièces au dossier : 1°) : s'il y a eu population décimée, c'est du fait de la variole;

                                                                                      2°) : et les espagnols amis des indiens ont été extraordinairement actifs lors de la conquête, faisant progresser le droit international, grâce par exemple à la contribution décisive de Francisco de Vitoria (on lira avec le plus grand profit l'extraordinaire ouvrage de l'universitaire états-unien Lewis Hanke, La lutte espagnole pour la justice dans la conquête de l'Amérique). Et là aussi, comment pouvez-vous parler de génocide ? Sauf , comme nous l’avons vu plus haut, à être un menteur conscient ou un propagateur/répétiteur des mensonges des autres…..

                 Mais revenons-en à notre note. Nous avons cru comprendre que si vous étiez "scandalisés" c'est que vous deviez bien être, un tout petit peu, favorables à ces turcs que nous n'avons pas ménagés ? Et peut-être un peu favorables à l'Islam ? Eh bien, nous persistons et nous signons : les turcs ont bien génocidé les arméniens en particulier, et les chrétiens en général . Là où les descendants directs des algériens en Algérie, des Incas au Pérou, des Aztèques au Mexique sont toujours là et bien là, toujours nombreux, souvent majoritaires en Amérique et maîtres du pays en Algérie, où sont les descendants des chrétiens qui représentaient 100% de la ville de Constantinople lorsque les turcs sont arrivés ? Il n’y en a plus. Par mort, départ ou conversion forcée, le statut de dhimmi étant tout sauf enviable. Donc, là oui, on peut parler de génocide, physique ou intellectuel et moral.

               Nous ajouterons que ceci n’est pas seulement imputable aux seuls turcs, mais à l’Islam en général (pas dans sa totalité cependant: il y a en effet des ilôts de tolérance en terre d’Islam, malheureusement très rares et très minoritaires….). A quoi assistons-nous en Irak ? Sinon au nettoyage ethnico/religieux, au détriment des chrétiens. Qui sont pourtant les premiers habitants du pays, et qui étaient là 600 ans avant les musulmans. La moitié est déjà partie, l’autre n’a plus de choix qu’entre la mort et le départ. Et que dire de l’Egypte, où les coptes, pourtant les premiers habitants, vivent comme des étrangers dans leur propre pays (notre sort à nous ici, demain ?....), dans la peur et le danger de mort quotidien, ce que l’on ne peut qu’appeler une  « sous-vie ».

              Alors c’est bien beau de nous dire que nous faisons des « raccourcis » et des « interprétations » : allez demander aux irakiens chrétiens si nous « interprétons » leur situation et si nous faisons un « raccourci » en l’évoquant ; allez le demander aux coptes d’Egypte….

             La vérité, Nag, c’est que l’Islam (et plus concrétement la Turquie, dans le cadre de notre note) est peut-être la plus extraordinaire machine à dé-diversifier que le monde ait jamais connu depuis qu’il existe. Où l’Islam passe, la diversité trépasse. Au point qu'on pourrait lui appliquer, en la paraphrasant, cette célèbre formule de Chateaubriand : "Les forêts précèdent les hommes, les déserts les suivent". Que sont devenues les antiques et millénaires civilisations Perse, Egyptienne, Syrienne, Assyrienne, Grecque (en Asie mineure), et autres, depuis que l'Islam a tout recouvert de l'effrayant éteignoir de son monolithisme ?.....

             Il y a plein de musulmans chez nous, et des mosquées partout : peut-on en dire autant –mais à l’inverse- des chrétiens en Arabie saoudite ? Récemment un lecteur (JEG) envoyait un commentaire pour dire que finalement il était heureux que Barack Obama ait été élu ; il écrivait entre autre : « L 'élection d' Obama a été rendue possible dans un pays de tradition et de civilisation chrétienne, avec ses qualités et ses défauts. Quand verra t on le même scénario électif dans une autre culture que la notre? » Nous vous posons la question, Nag , fût-ce d’une façon provocante : à quand un président arménien en Turquie ? Blanc et chrétien dans un grand pays musulman ?

             Il est là votre gros défaut : comme tant d'autres, vous parlez d’un Islam qui n’existe pas, mais vous ne parlez pas de l’Islam qui existe : persécuteur et nettoyeur ethnico/religieux. Et c'est sur ce point précis que nous l'avons comparé aux nazis. Et nous persistons et signons : l'épuration que le III° Reich voulait effectuer sur ses terres, les turcs l'ont faite sur la leur.....

     

    (1)     : Voir la note du 19 novembre:  « Nous l’avons toujours, dit : les turcs sont des nazis qui ont réussi….. », dans la catégorie « Ainsi va le monde… »

    (2)    : Voici le texte complet du commentaire de Nag : «  Nous sommes scandalisés par vos raccourcis et interprétations. Vous remettez l'Histoire en question. Vous rejoignez parfaitement les Nazis par votre vision étroite de l'histoire. Alors si nous allons plus loin, il faut remettre en question l'attitude de l'Espagne (conquistadors) génocide des indigènes de l'Amérique du sud avec l'accord du Vatican; Portugal idem; de la Grande Bretagne pour le génocide des Aborigènes, des Américains pour le génocide des indiens d'Amérique, de la France pour le génocides des Algériens et Rwandais, de la Belgique pour le génocide des Congolais, etc...Vous voyez où je veux en venir? »

  • Autour du Prince Jean ! Pourquoi Chantilly ?...(2/3)

    TimbrebisRVB.jpg            "De tous les lieux que le soleil éclaire, il n'y en a point de pareil à Chantilly"( Madame de La Fayette ).

                Maintenant que l'histoire du domaine de Chantilly nous est, dans ses grandes lignes, un petit peu plus familière; et avant de nous plonger dans la découverte d'une partie des inestimables trésors artistiques qu'il renferme (ce sera dans notre prochaine note...), faisons un peu plus ample connaissance avec la ville elle-même, son château et celui qui, ici, règne partout en maître, tant il est la passion d'une ville entière : le cheval.....

                Mais, Capitale du cheval, Chantilly mérite aussi le détour pour le Parc naturel régional Oise -Pays de France, sa flore et sa faune exceptionelle :

                www.parc-oise-paysdefrance.fr

    CHANTILLY PARC NATUREL.jpg     

                I : La ville où le cheval est roi.

                - http://www.chantilly-tourisme.com/

                - http://www.museevivantducheval.fr/fr/index.html

                 Ci dessous, les Grandes Écuries,construites par l'architecte Jean Aubert pour Louis-Henri de Bourbon, septième prince de Condé.

                 Elles accueillaient à cette époque 240 chevaux et 500 chiens répartis en différentes meutes pour les chasses quotidiennes qui avaient lieu tout au long de l'année.

                 Louis-Henri organisait de somptueux dîners sous le dôme monumental de 28 mètres de hauteur. Louis XV, le futur tsar Paul Ier et Frédéric II de Prusse y soupèrent, accompagnés par les sonneries des trompes de chasse.

    CHANTILLY ECURIES.jpg
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                 II : Le château.

                 - http://www.chateaudechantilly.com/chateauchantilly/fr/chateau/presentation.html

                 - http://www.institut-de-france.fr/index.php

    CHANTILLY 8.jpg
  • De Gaulle chez Franco.....

              Dans Le Figaro Magazine du 13 décembre, Jean Sévillia revient sur l'époque franquiste, le récent ouvrage de Michel del Castillo, Le temps de Franco, ayant suscité un assez large débat, aauquel s'était déjà joint le magazine.

              On lit avec un réel plaisir de nombreuses réflexions de bon sens tout au long de cet article, comme celle-ci :

             "...On omet toutefois de se poser une question : que serait-il advenu si c'était l'autre camp - dominé, à la fin, par les communistes les plus stricts - qui avait gagné la guerre civile ? A-t-on jamais vu des staliniens indulgents ?..." Il fallait le dire : voilà qui est dit, et bien dit....

              A la fin de son article, Sévillia rapporte ce fait historique : "En 1970, après avoir quitté l'Elysée, le général de Gaulle rencontrera Franco à Madrid. Il a raconté son entretien à Michel Droit : "Je lui ai dit ceci : en définitive, vous avez été positif pour l'Espagne. Et c'est vrai, je le pense. Et que serait devenue l'Espagne si elle avait été la proie du communisme ?"...."

              Sagement, Sévillia ajoute qu'on ne fera pas dire à de Gaulle plus que ce qu'il n'a dit. Il a, bien sûr, raison. Il n'en demeure pas moins que le propos est très clair.

              Que serait devenue une Espagne membre de l'empire marxiste ? Songeons à la poubelle écologique que sont devenues la Roumanie avec Ceaucescu ou des régions entières de la Russie; à l'omniprésence de la Stasi en Allemagne de l'Est et de la Securitate en Roumanie; au Goulag de Russie bien sûr; et à tout ce qui a représenté pour près de la moitié de l'Europe, pendant près de 40 ans, le plus épouvantable cauchemar dont on gardera le souvenir.....

              Tous les amis de l'Espagne diront que l'idéal aurait été que la guerre civile n'ait jamais lieu, et que par delà le succès de l'un ou de l'autre camp, c'est la tragédie qui aura été au final le vrai vainqueur de cette effroyable boucherie : on le voit bien, quand 70 ans après les plaies ne sont pas encore toutes refermées.....

             Il n'en demeure pas moins que, n'en déplaise aux tenants de l'histoire orientée, Franco a ipso facto évité à l'Espagne le sort des démocraties populaires de l'Europe de l'Est. Et cela, c'est éminemment positif pour l'Espagne et pour l'Europe.....

  • Réunir Védrine et Manent, et les faire s'exprimer sur l'Europe: la bonne idée de Marianne……

                Dans son numéro 608, à la rubrique Forum, Marianne pose la question suivante à Hubert Védrine et à Pierre Manent (directeur du centre Raymond Aron) : Une nation européenne est-elle possible?

                Voici leur(s) réponse(s) ; vu la qualité et l’intérêt de l’article, nous le reproduisons dans son intégralité, sans en changer ni en supprimer un seul mot…..

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    (photo : Celso Flores - flickr - cc)

              Marianne : Selon vous, une « nation » européenne, au sens plein du terme, a-t-elle une chance d’advenir ?

              Hubert Védrine : Personnellement, j’ai toujours été activement européen, mais je n’ai jamais cru en l’idée fédéraliste stricto sensu. Il s’agit d’une belle idée, mais l’expérience m’a convaincu qu’elle ne s’appliquait pas à l’ensemble européen. L’expression « Etats-Unis d’Europe » a été un slogan utile pour sortir les Européens des ornières du repli sur soi, mais pas un programme véritable. Mon sentiment, aujourd’hui plus fort que jamais, est qu’il n’y a pas une « nation » européenne ; il y a des nations européennes qui sont toujours là et, selon la formule déjà ancienne de Delors, une « fédération d’Etats-nations ».

              Je ne crois pas non plus en l’idée d’une « dynamique », sur le mode : « c’est une étape », « on ira plus loin », « l’opinion n’est pas encore mûre », etc. Il me semble que les opinions n’évoluent guère à ce sujet, qu’elles régressent même plutôt… Je ne conçois donc pas l’avenir de l’Europe comme s’inscrivant dans un processus de fabrication d’une nation européenne venant en punition, en substitution ou en sublimation des anciennes nations. Je crois en plus de coopération, plus de convergence, d’actions communes, etc., entre elles. Bref, je vois les choses d’une façon ambitieuse, mais autrement…

               Pierre Manent : Je partage la perspective que vous venez de tracer. Qu’il faille aller vers toujours plus de coopération entre les nations européennes est un point sur lequel les citoyens des différents pays européens peuvent se retrouver ; mais cela suppose que les nations demeurent les éléments de base de notre vie politique. Et ce pour trois raisons principales. D’abord parce que, comme l’illustre l’histoire, le surgissement du principe consistant à « se gouverner soi-même » passe par la constitution des unités nationales. Il y a une solidarité étroite entre la formation des nations et la cristallisation des démocraties européennes, au point qu’on se demande si une démocratie détachée des nations est envisageable. En tout cas, cela ne s’est jamais vu.

              La deuxième raison est que la constitution de l’Europe comme puissance n’a fait qu’un avec la montée en puissance des nations. De même que la cité était la forme politique propre à la Grèce, l’Etat-nation est celle de l’Europe. Les partisans doctrinaires d’une nation européenne rêveraient donc de séparer l’effet de sa cause, la civilisation européenne de sa raison politique, qui réside dans une relation entre les nations, faite d’un mélange de rivalités et d’émulation.


              Le dernier argument concerne un point de morale politique au sens large, vient du fait que, pour que la vie politique soit humainement satisfaisante, qu’elle ouvre un avenir qui ait du sens, il faut que les hommes politiques soient responsables devant les citoyens. Et ceci ne peut advenir qu’à l’intérieur d’une unité bien circonscrite. Les Etats-Unis sont un pays très ouvert, à la population mêlée, mais il y a une frontière nette entre les Américains et les autres, un processus d’acquisition de la nationalité très strict, un contrôle sévère des frontières. Le problème des institutions européennes est qu’on ne sait pas devant qui elles sont responsables et qu’elles-mêmes l’ignorent ! Hormis, bien sûr, devant une certaine idée de l’Europe qu’elles ont produite et entretenue. Ce manque de substance politique explique aisément leur discrédit…

             Marianne : Une « nation » européenne peut-elle néanmoins valoir en tant que but ultime des Européens, horizon de leurs actions communes ?


             Hubert Védrine : En rappelant le décalage qui existe entre la vision post-nationale que certains ont de l’Europe et l’Europe telle qu’elle a été historiquement, Pierre Manent montre bien les limites de cette idée. Car l’Europe n’a paradoxalement jamais été aussi forte que lorsqu’elle était divisée : c’est la désunion – ou plutôt la compétition et la rivalité entre les nations – qui ont fait sa force du XVIe au XIXe siècle. Bien sûr, il n’est pas question de transposer ces leçons au temps présent, mais parler d’une nation européenne tient manifestement de l’oxymore. Je ne pense donc pas que ce puisse être le but ultime.

             Non seulement cela n’arrivera pas, mais, si l’on considère les opinions européennes, la curiosité des unes envers les autres est même plutôt moins aiguisée qu’auparavant. On le voit bien en ce qui concerne la langue, la culture, et même Erasmus. Les Français parlent moins l’allemand qu’avant ; et il s’est généralisé, chez nous comme ailleurs, une sorte d’anglais d’aéroport, purement fonctionnel, qui ne témoigne d’aucun intérêt pour les autres cultures européennes, pas même britannique ! Le temps ne me semble donc pas travailler en faveur de la formation d’une nation européenne. C’est, à mon avis, une illusion, et donc aussi une machine à créer de la désillusion.


              J’ajouterais que cette idée est propre à entretenir une sorte d’incompréhension radicale du monde extérieur par les Européens. S’ils continuent à croire qu’ils vivent dans un monde post-tragique, post-identitaire et post-national, ils risquent de moins comprendre que jadis ce qui se passe dans le monde, y compris aux Etats-Unis. L’objectif reste donc bien pour moi plus d’Europe, mais pas au sens d’une dépossession des nations au profit d’un système mou, au rôle mal défini et à la responsabilité incertaine : c’est plus d’Europe au sens de plus de coopération entre les nations, plus de politiques communes. Bref, il s’agit de prendre acte de la diversité de l’Europe, sans en faire un drame, et de transformer cette diversité en force. Qu’on arrête donc de sermonner les peuples européens en leur faisant honte de ce qu’ils sont ! Se libérer de la représentation d’une Europe transnationale permettrait de consacrer plus d’énergie à trouver entre nous des objectifs communs.


              Pierre Manent : Je constate d’ailleurs le même manque de curiosité mutuelle, que vous déplorez, dans mon propre métier. La formule selon laquelle « l’Europe nous ouvre l’esprit » dit exactement le contraire de ce qu’on observe. Quel doit donc être l’objectif pour nous, dans ces conditions ? Des institutions communes, nous en avons suffisamment, peut-être même trop ; ce dont nous manquons, c’est d’actions communes, dans laquelle les pays européens puissent se reconnaître et se réunir.

     

     

              Marianne : Des événements dramatiques comme la crise actuelle ne peuvent-ils pas modifier de fond en comble ces données et pousser l’Europe à l’intégration ?


              Hubert Védrine : Je n’y crois pas. On évoquait tout à l’heure les cités grecques. Je ne suis pas sûr que la menace perse ait abouti à les faire fusionner…


              Pierre Manent : Non, et chacune procédait dans son coin à ses petites négociations avec les Perses…

              Hubert Védrine : Même la menace stalinienne, à l’origine de la construction européenne, n’a pas entraîné une fusion des nations. Elle a engendré des structures collectives de défense, une construction économique, un marché commun, pas plus… Je ne vois pas quel phénomène extérieur, même la crise actuelle (sauf si la Chine voulait dominer le monde et absorber l’Europe, ce qui n’est pas le cas) pourrait forger une nation européenne. Comme le montre l’histoire des nations anglaise, française ou autre, cela a été un processus très long, avec beaucoup de violence, et de répression, l’interdiction des langues locales, de la purification ethnique, etc. Tout cela est heureusement impensable à l’époque moderne. En revanche, le moment est peut-être favorable pour que l’Europe élabore ce « point de vue actif » dont a parlé Pierre Manent.


              C’est même indispensable : si les Européens veulent conserver leur mode de vie et leur type très particulier de société, avec ses équilibres et sa qualité de liberté, ils doivent accepter de devenir une puissance – sinon, ils seront condamnés à la dépendance et échoueront à se préserver. Et il me semble qu’il y a, en ce moment, une vraie opportunité. Une certaine désillusion se fait jour, le réalisme est à nouveau compris, et avec des crises à répétitions, alimentaire, énergétique, écologique, financière, etc., on entrevoit la fin d’un cycle américain irresponsable. Tout cela crée une occasion pour que les Européens s’affirment, à condition, bien sûr, d’en finir avec l’illusion du dépassement des identités – officiellement abandonné mais subliminalement obsédant –, qui handicape l’élaboration d’une vraie politique commune des Européens face au monde.


              Pierre Manent : A condition que l’on sorte aussi de cette « délégitimation » intime des nations, née des guerres du XXe siècle et qui, depuis l’Allemagne, s’est répandue à des degrés divers dans toute l’Europe. Comme si l’histoire de nos nations se réduisait à la sucession de leurs crimes, réels ou supposés. Comment donc faire en sorte que chacune d’entre elles retrouve une certaine « amitié avec soi-même » ? Peut-être la crise aura-t-elle ce bon effet de nous ramener à une vie plus sobre et plus juste de ce que nous sommes et pouvons être.


              Hubert Védrine : On ne sortira, je crois, de ce dilemme que par une approche le plus lucide possible de l’histoire, ce qui est le contraire de la repentance. Et face à la crise économique, c’est la combinaison des réponses nationales adéquates et coordonnées qui fait la réponse européenne. Bref, on n’arrivera pas à imposer une Europe-puissance par une substitution de l’Europe aux nations, mais par une prise de conscience par celles-ci de la nouvelle dureté du monde et une volonté commune, déterminée et durable.



     

  • Sarkozy comme Gorbatchev ?...

                Nicolas Lecaussin, politologue, est assez pessimiste sur l'action de Nicolas Sarkozy, sa politique et les chances de succès de celle-ci.

                Il a confié entre autres choses à Dominique Arnoult, de La Provence, que d'après lui Sarkozy pouvait faire penser à Gorbatchev.....

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                "Ca me fait penser (la première partie de son mandat, ndlr) à Gorbatchev. Sarkozy a fait une sorte de perestroïka, quelques petites réformes sans véritable rupture. Les bonnes mesures seraient de baisser les impôts et de faciliter l'innovation pour créer des entreprises et des emplois. Dans les années 1990, la Suède, dont la dette atteignait 200% du PIB, a supprimé des fonctionnaires et baissé les impôts. En quelques années, le pays est reparti".

                Il est dommage que Nicolas Lecaussin n'approfondisse pas sa comparaison Sarkozy/Gorbatchev. Si Gorbatchev n'a pas fait de véritable rupture, c'est parce qu'il ne le pouvait pas -la révolution étant un bloc, comme le disait Clémenceau, là-bas comme ici- et qu'il ne le voulait pas non plus, restant marxiste et soucieux avant tout et en réalité de sauver l'URSS.

                Comparer Sarkozy et Gorbatchev peut se révéler passionnant : par exemple, Sarkozy, s'il s'y essaye, peut-il réussir à l'inverse de Gorbatchev, et le veut-il, une véritable rupture ? N'est-il pas condamné, au contraire, comme Gorbatchev, à ne faire que quelques petites réformes ? Parce que le système dont il hérite, étant le fruit d'une idéologie, est une savante construction intellectuelle, dont on ne peut retirer en fait aucune pièce sans que l'ensemble ne s'écroule.

                 Et l'on retrouve Clémenceau qui, selon nous, a parfaitement raison : La Révolution est un bloc..... ainsi que la République qui en est issue, et qui en est la traduction politique.

                 Auquel cas, il est toujours permis de faire des suppositions, on ne serait pas encore à... la fin de l'Histoire !

  • L'Autopsie de la Révolution, de Jacques Ellul, à nouveau disponible...

                 Quarante ans après sa parution, L'Autopsie de la Révolution de Jacques Ellul est à nouveau disponible... (1)

                 Sous le titre La Révolution nécéssaire, Jérôme Besnard consacre un article fort intéressant à Jacques Ellul dans le numéro 941 de Royaliste (du 9 au 22 février 2009).

                 Extraits....

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    (1) : Autopsie de la Révolution, Jacques Ellul. La Table Ronde, Collection Petite Vermillon, 356 pages, 11 euros.

                ...L'Autopsie de la Révolution n'est pas seulement une réflexion sur la Révolution, ses caractères. Elle est aussi un appel à une révolution nécessaire, titre du dernier chapitre, emprunté au livre-manifeste du groupe Ordre nouveau(rien à voir avec le groupuscule d'extrême-droite des années 1970) cosigné par Arnaud Dandieu et Robert Aron en 1933...

                ...cette Autopsie de la Révolution s'achève sur un vibrant appel à construire, bâtir une insurrection contre le monde moderne, insurrection rendue nécessaire par la folie d'un monde qui n'a plus que la technique pour seul horizon (1) : "Pour que la révolution soit nécessaire, il faut deux conditions : d'un côté que l'homme ressente une certaine impossibilité de continuer à vivre ainsi, même s'il ne sait pas exactement à quoi attribuer cette impossibilité et, d'autre part, que les structures fondamentales de cette société soient bloquées, c'est-à-dire qu'elles ne puissent pas évoluer dans le sens de la satisfaction des besoins ressentis, dans le sens d'une ouverture vers un possible"...

                 ...La révolution qui doit naître doit aller contre le courant prévisible de l'histoire, contre les valeurs du libéralisme marchand et contre ses structures actuellement dominantes..."

    (1) on croirait lire et entendre Boutang ("Notre société n'a que des banques pour cathédrales ; elle n'a rien à transmettre qui justifie un nouvel « appel aux conservateurs » ; il n'y a, d'elle proprement dite, rien à conserver. Aussi sommes-nous libres de rêver que le premier rebelle, et serviteur de la légitimité révolutionnaire, sera le Prince chrétien.")... ou Jean-François Mattéi ("l'immonde moderne")...

  • Les cathédrales sauvées par le plan de relance ?.....

                Le volet culturel du plan de relance annoncé par Nicolas sarkozy fait des heureux et des inquiets. Des heureux, du côté des associations de défense du patrimoine (ci dessous, la cathédrale de Bordeaux).

                Mais des inquiets du côté des professionnels du tourisme, qui seraient susceptibles de contribuer au financement des mesures de sauvegarde, par le biais de prélèvements ou de taxes sur leur(s) activité(s)..... 

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                Le 30 Janvier, à Nîmes, le président a en effet promis 100 millions d'euros supplémentaires pour l'entretien et la rénovation des monuments historiques. Il n'a pas craint d'affirmer que les édifices religieux seraient prioritaires, car marqueurs d'identité:

                "Je ne veux porter en rien atteinte à la laïcité de l'Etat, mais quand on voit ce long chapelet d'églises et de cathédrales, quand on connaît l'Histoire de France, il me semble que c'est notre devoir d'entretenir ce patrimoine".

               On ne peut qu'approuver ces fortes paroles, et ce n'est certes pas nous qui allons contrarier la volonté présidentielle là-dessus. Christine Albanel a énuméré rapidement quelques uns des chantiers qui seront concernés: les cathédrales de Bordeaux, Nantes, Coutances, Arras, Saint-Brieuc, Strasbourg, La Rochelle et Notre Dame de Paris (pour son transept nord et le faîtage de sa nef).

                Une bouffée d'oxygène bienvenue, voire vitale, pour toutes les entreprises spécialisées dans la restauration, l'entretien et la préservation des bâtiments anciens. Ces entreprises sont les gardiennes d'un savoir-faire inestimable, de gestes, d'une habileté et d'une expérience uniques. Ce trésor doit être perpétué, donc transmis. Des jeunes n'attendent que d'être formés à des métiers d'art, ouvrant vers le Beau, élevant le coeur, l'âme et l'esprit par la pratique d'un métier manuel noble et enrichissant, à tous les sens du terme.

                C'est l'un des enjeux de la préservation du Patrimoine, et ce n'est certes pas le moindre.....

  • Après Christine Ockrent, Christophe Barbier.....

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              On se souvient qu'il y a quelques temps Christine Ockrent (1) avait déclaré au correspondant du Times à Paris (on essayait de comparer la situation de Tony Blair et de Nicolas Sarkozy.....) :

              "Oui... vous, vous avez la chance d'avoir la reine d'Angleterre. Tel n'est pas notre cas...." Nous avions alors salué la spontanéité de Christine Ockrent, et la  pertinence de sa réflexion.

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              Cette fois, c'est Christophe Barbier qui, sur un sujet radicalement différent, vient de déclarer quelque chose qui est très loin d'être anodin (2), et qu'il nous semble utile de relever.  
              L'émission Un jour, un destinrevenait sur la genèse du projet Grand Louvre, et montrait bien comment ce projet fut voulu et porté à bout de bras -et finalement imposé malgré de très réelles difficultés...- par François Mitterrand.  Un François Mitterrand qui, sur ce point précis, a fait quelque chose de beau et de grand, tout à fait conforme à ce qu'il y a de meilleur dans nos traditions artistiques.
              On peut, en effet, ne pas apprécier la Pyramide, mais force est de constater que l'ensemble du projet Grand Louvre apporte vraiment quelque chose au Louvre, et que ce quelque chose est un vrai plus: rien à voir, par exemple, avec les colonnes de Buren, qui défigurent un site sans lui apporter quoi que ce soit d'utile. Outre le fait que Mitterand a fait libérer la totalité du Palais pour l'affecter intégralement à l'Art et à la Culture (on se souvient de l'opposition farouche de Balladur, et de sa résistance acharnée....), la Pyramide a permis d'apporter enfin au Palais/Musée les espaces et les commodités pratiques indispensables, dont il était privé jusque là.....
              Quel fut le ressort intime de François Mitterrand durant ce long et difficile combat ? Christophe Barbier explique être convaincu que ce fut en raison de sa « fibre monarchique »et qu’en rénovant le Louvre, en portant ainsi ce grand projet à son terme, Mitterrand pensait servir l’un des hauts-lieux de la monarchie française …  
    (1): Au cours de l'émission Duel sur la 3, du dimanche 25 janvier, sur France 3. Voir la note "Quelle chance il a eu, Tony Blair !...." dans la Catégorie "République ou Royauté ?".
    (2): Au cours de l'émission Un jour, un destindu mercredi 7 mai, consacrée à François Mitterrand; sujet: "La pyramide du Louvre, l'histoire d'un cadeau".