De Gaulle chez Franco.....
Dans Le Figaro Magazine du 13 décembre, Jean Sévillia revient sur l'époque franquiste, le récent ouvrage de Michel del Castillo, Le temps de Franco, ayant suscité un assez large débat, aauquel s'était déjà joint le magazine.
On lit avec un réel plaisir de nombreuses réflexions de bon sens tout au long de cet article, comme celle-ci :
"...On omet toutefois de se poser une question : que serait-il advenu si c'était l'autre camp - dominé, à la fin, par les communistes les plus stricts - qui avait gagné la guerre civile ? A-t-on jamais vu des staliniens indulgents ?..." Il fallait le dire : voilà qui est dit, et bien dit....
A la fin de son article, Sévillia rapporte ce fait historique : "En 1970, après avoir quitté l'Elysée, le général de Gaulle rencontrera Franco à Madrid. Il a raconté son entretien à Michel Droit : "Je lui ai dit ceci : en définitive, vous avez été positif pour l'Espagne. Et c'est vrai, je le pense. Et que serait devenue l'Espagne si elle avait été la proie du communisme ?"...."
Sagement, Sévillia ajoute qu'on ne fera pas dire à de Gaulle plus que ce qu'il n'a dit. Il a, bien sûr, raison. Il n'en demeure pas moins que le propos est très clair.
Que serait devenue une Espagne membre de l'empire marxiste ? Songeons à la poubelle écologique que sont devenues la Roumanie avec Ceaucescu ou des régions entières de la Russie; à l'omniprésence de la Stasi en Allemagne de l'Est et de la Securitate en Roumanie; au Goulag de Russie bien sûr; et à tout ce qui a représenté pour près de la moitié de l'Europe, pendant près de 40 ans, le plus épouvantable cauchemar dont on gardera le souvenir.....
Tous les amis de l'Espagne diront que l'idéal aurait été que la guerre civile n'ait jamais lieu, et que par delà le succès de l'un ou de l'autre camp, c'est la tragédie qui aura été au final le vrai vainqueur de cette effroyable boucherie : on le voit bien, quand 70 ans après les plaies ne sont pas encore toutes refermées.....
Il n'en demeure pas moins que, n'en déplaise aux tenants de l'histoire orientée, Franco a ipso facto évité à l'Espagne le sort des démocraties populaires de l'Europe de l'Est. Et cela, c'est éminemment positif pour l'Espagne et pour l'Europe.....