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  • Comment en est-on arrivé là ? (Partie 1), par Frederic Poretti-Winkler.

    En relisant Marie Madeleine Martin...
    " Toutes les révolutions ont été faites par des livres » Bonald

    On ne peut distinguer le social du politique. C’est une grave erreur (XVIIIe siècle) et une utopie d’imaginer une distinction entre les deux. De tous temps il y eut des idées « subversives » voir destructrices, nommées idées nouvelles. Nous voulons dire des idées qui, selon l’étude attentive du passé, bref l’empirisme, entraînent les sociétés vers le chaos et finalement l’abime…Ces idées sont souvent sortis d’esprits tourmentés et chimériques, essayant d’imposer leurs idées, souvent égoïstes et mues par des cerveaux dérangés, à une société, qui selon eux, devrait être construite à leur image…En général et l’histoire, le montre continuellement, les utopies finissent vite dans le chaos, le sang et les charniers.

    frédéric winkler.jpgCertaines sociétés arrivent mieux à endiguer de tels déviances mais d’autres, plus fragiles, y succombent. Les arguments de ces fauteurs de trouble sont souvent les mêmes : « progrès, liberté, égalité, modernisme, vertu » Lorsque ceux-ci arrivent au pouvoir, les belles idées sont vite oubliés pour que les vainqueurs se servent. Ces expériences amènent régression, guerres (civiles ou extérieures) et massacres. Une caste plus « égalitaire » que les autres, devient privilégiée et entraînera dans ses chimères le peuple vers le néant…

    Il n’y a pas d’idée nouvelle qui n’est déjà été pensé par les antiques grecs. La monarchie lutta sans cesse contre la subversion, guerre de religions, Renaissance et libre examen. Sous Louis XIV, Bayle préparait déjà la venue de Rousseau et Voltaire. Dans les temps médiévaux, les hommes d’Eglise pouvaient critiquer le monarque en secret ou ouvertement quelquefois, mais cela restait local et ne portait pas à conséquence. Lors des rencontres entre peuple et roi, certains n’hésitaient pas à faire des remarques au souverain. Cela faisait partie de la vie dans l’ancienne France, même si quelquefois, l’esprit « frondeur » du peuple choquait les visiteurs étrangers. Lors des repas royaux, où le peuple était convié, on parlait ouvertement au roi et certaines anecdotes sont restées…La société de l’époque, organisations de village, communautés de métier, etc… étaient fortes, structurées et représentées dans des conseils. Les parlements refusaient ouvertement certains Edits du roi et c’était comme cela, même sous Louis XIV… Louis XV doit affronter une nouvelle force : « l’opinion publique »
    Bien que les pamphlets existaient avant, ils n’avaient pas la même audience : « Jamais il n’avait existé, comme au XVIIIe siècle, une organisation puissante, ramifiée à l’infini, reliant tous les manieurs de plume d’un bout à l’autre du territoire et couvrant la France d’un réseau serré, propre à fortifier partout l’union des principes pour une œuvre commune. L’action des intellectuels devint alors une véritable machine de guerre…» (M.M.Martin) En 1789, la France est monarchiste. L’opinion sera orientée par l’Education Nationale, Préfets, Préfectures et les puissances d’argent qui détiendront les journaux au XIXe siècle. Tout cela dans le but de changer l’esprit français. « Ce qui avait été, au temps de Voltaire, le triomphe de l’esprit dénigrant et ironique, attaquant néanmoins toujours sur le terrain des idées, devient désormais une organisation mécanique et froidement calculée pour servir des intérêts.»
    Pierre de la Gorce rajoutait : « La vraie puissance ne réside alors ni aux Tuileries, ni au Luxembourg, ni au Palais-Bourbon ; elle n’appartient ni à l’armée, ni aux fonctionnaires, ni aux nobles, ni aux bourgeois, ni au menu peuple. Dans le corps social, un seul organe, le journalisme, l’a accaparée toute entière » Ce qui sous la plume d’Henri Heine (vers 1835) donnait : « L’argent est le dieu de l’époque et Rotschild est son prophète » et Sainte-Beuve « Toujours et au fond de tout, l’argent, le dieu caché, Crésus ». C’est ainsi que l’édifice monarchique multiséculaire tomba malgré un peuple profondément royaliste…
    « Il est frappant que, pendant plusieurs siècles, les doctrines subversives s’étaient heurtées chez nous à la monumentale solidité de la société de l’Ancien Régime, avec ses familles centrées sur la maison, bien quasi immortel dominant les passions fluctuantes des individus ; avec ses profes¬sions organisées à partir de la notion d’intérêt commun entre employeurs et employés, du respect, aussi, d’idéal professionnel transcendant la notion de bas profit ; avec son organisation poli¬tique, héritière à la fois de Rome, gardienne du Droit, et de la chevalerie médiévale exaltant les notions de service et de fidélité... ».

    Marie Madeleine rajoute plus loin : « Après 1789, la société se désagrège, de façon très peu apparente d’abord, puis à partir de 1860 de manière frappante... Les doc¬trines ne se heurteront donc plus au rempart d’un ordre quasi intangible, mais viendront accélérer une anarchie qui aboutira à la véritable dissolution étalée aujourd’hui sous nos yeux. » La monarchie fut toujours contre le pouvoir des féodalités. Même si l’argent représentait un pouvoir, il n’était pas le seul. Alors qu’il détiendra l’entier pouvoir et deviendra roi avec la Révolution et la République. « Le processus de cette dissolution aura été de pair avec l’influence de plus en plus importante de la bourgeoisie d’affaires, grande triomphatrice de 1789, à la fois contre le pouvoir royal, contre la noblesse terrienne et contre le peuple lui-même. Au lendemain de la Grande Révolution, seule une certaine partie de la classe bourgeoise vit restaurer et même accroître ses privilèges : la noblesse et le clergé avaient perdu les leurs ; le peuple était blessé à mort par la suppression des corporations et des autonomies locales ou provinciales. La haute bourgeoisie, au contraire, a conquis en 1789 cette place qu’elle avait cherché pendant si longtemps à arracher aux autres privilégiés ; de plus, elle a institué dans les assemblées révolutionnaires, un système électoral donnant prépondérance au pouvoir de l’argent (elle affirmera ce système, dans toutes les Assemblées de la Restauration, où le suffrage censitaire consacrera la suprématie des détenteurs de biens). Grisée par son pouvoir grandissant, la bourgeoisie d’argent voit bientôt dans la monarchie le seul ennemi qui défende l’intérêt général contre ses intérêts particuliers ; les débuts du XIXe siècle sont remplis par ce conflit entre le monde de la finance et une autorité royale héroïquement accrochée pour la dernière fois à la grande tâche capétienne : la défense de la nation contre les excès des féodalités. »

    Ce nouveau pouvoir allait changer peu à peu les mentalités, la bourgeoisie venait de triompher du roi et du peuple : « La question d’argent était devenue la préoccupation dominante d’une société transformée. L’accès aux affaires de la bourgeoisie, gestionnaire d’intérêts matériels, avait amené ce changement. Les questions de finance et leur importance avaient pénétré dans l’esprit d’un public beaucoup plus vaste. La notion de l’argent et de son pouvoir dans l’Etat, les facilités ou les obstacles qu’il pouvait rencontrer, selon la forme et l’esprit d’un régime, étaient des notions toutes nouvelles mais qui retenaient déjà l’attention de certains milieux »( Marcel Chaminade).

    Marie Madeleine Martin parlant d’Emmanuel Beau de Loménie rajoute : « Ce fait est la persistance du pouvoir de certaines familles, à travers toutes les révolutions et changements de régime, au cours des XIXe et XXe siècle. En consultant les annuaires et almanachs où figurent les noms, les titres et les emplois des fonctionnaires publics ainsi que les membres des corps constitués…Certaines familles de la haute bourgeoisie ont maintenu leur pouvoir à travers tous les régimes. Or, ce pouvoir, né au cours de la Grande Révolution, est le plus éclatant démenti que l’on puisse donner aux historiens qui datent de 1789 la fin du règne des privilégiés. En réalité jamais la monarchie capétienne française, au cours des dix siècles de son histoire, n’avait connu une semblable persistance d’un pouvoir dynastique des Grands maintenu à ses côtés avec un tel succès » Un partie de la noblesse se pervertira et la Gauche dénoncera dans les années 30, les « 200 familles » : « Et c’est l’argent, prenant une place primordiale dans la vie du pays, qui va pervertir une partie de l’aristocratie, après avoir fait, de la haute bourgeoisie d’Ancien Régime, une caste plus implacable que celle des tyrans de la société antique : c’est l’argent qui enfin, un jour, arrachera le peuple lui-même à ses traditions séculaires de respect du travail et de l’économie, à sa désinvolture moqueuse, à son mépris joyeux envers les forces matérielles, pour faire naître un troupeau sans réaction devant la mainmise de l’Etat parce qu’il aura été préalablement annihilé par le goût du confort. ». Charles Péguy qu’il faut aussi citer : « Tout le monde devient bourgeois : les seigneurs sont devenus bourgeois, le peuple est en train de devenir bourgeois ». Honoré de Balzac sera d’ailleurs aussi clairvoyant…

    « C’est pourquoi, lorsque les premiers textes des socialistes et surtout ceux de Karl Marx verront le jour, au milieu du XIXe siècle ils présenteront une justesse certaine dans leur partie critique : en dénonçant le Capital comme le grand responsable des maux de l’époque, Marx ne commet pas une erreur, puisqu’on ne peut nier l’influence néfaste de l’argent en son temps. Les thèses socialistes s’avéreront fausses seulement parce qu’elles ne distingueront pas une société bouleversée jusqu’en ses bases par le libéralisme du XVIIIe siècle, et la société normale, telle qu’elle existait par exemple en France pendant des centaines d’années et dans laquelle les féodaux de l’argent étaient solidement maintenus en place par un Etat indépendant, au même titre que les féodaux du sang. Dans cette société ancienne, le capital familial, transmissible, avec ses accompagnements de responsabilité et de service rendu, de travail et d’effort, n’était pas un dissolvant, mais bien au contraire un élément vital de la nation. »

    Le règne de l’argent installera de nouveaux privilégiés comme les fonctionnaires, que l’histoire avait déjà connu dans la Rome déclinante. Parmi ceux-ci les Universitaires : « entièrement reliés au régime par le mono¬pole établi sous le Premier Empire, constituant une véritable Eglise dont l’influence sur le peuple français se développera avec les progrès de la République, aura fourni au triomphe de certaines doctrines un corps dévoué, parfois inconscient du rôle néfaste qu’il joue, fermé à la critique des idées générales par la spécialisation outrancière de l’enseignement officiel, mais disposé ainsi à servir les doctrines de l’Etat avec une obéissance dont les ecclésiastiques de l’Ancien Régime auraient pu railler le caractère absolu ! »
    Frederic PORETTI-Winkler (Histoire Social, à suivre)

  • Royauté & Légitimité • La branche actuelle de la Famille de France des origines à nos jours ...

    Publié le 3 avril 2019 - Actualisé le 7 avril 2019

    Louis_XIII_(de_Champaigne).jpgLe 21 septembre 1640 : naissance de Philippe, second fils de Louis XIII, à l'origine de la branche actuelle de la Famille de France.   

    Louis XIII [Photo] et Anne d'Autriche n'auront que deux enfants - mâles - et encore, après 23 et 25 ans de mariage : Louis Dieudonné - le futur Louis XIV - en 1638, et son frère cadet, Philippe, né deux ans plus tard, en 1640.

    Ce dernier est à l'origine de l'actuelle Famille de France, couramment appelée « d'Orléans »  mais, évidemment, tout aussi « Bourbon»  que les descendants de Louis XIV, ce que certains ont tendance à oublier.

    1 Philippe_de_France,_Duc_d'Orléans_(1640-1701).jpg1. C'est à partir de la fin du XVIème siècle que l'on prit l'habitude d'appeler « Monsieur » le frère du Roi, ou l'aîné de ses frères : aussi Philippe [1640-1701] devint-il « Monsieur »  en 1660, à la mort de son oncle Gaston d'Orléans, frère de Louis XIII. Il épousa d'abord, en premières noces, Henriette d'Angleterre, la fille du roi Charles 1er (le roi décapité, dont le très beau portrait, acheté plus tard par Louis XVI fit ainsi son entrée dans les collections royales, donc, plus tard, au Louvre...).

    «  ...Elle devint catholique en 1661 (à 17 ans) et épousa la même année Philippe d'Orléans, frère de Louis XIV... Louis XIV la chargea en 1670 d'une mission secrète en Angleterre, auprès de son frère Charles II, qu'elle réussit à détacher de l'alliance hollandaise (traité de Douvres, 1670). Peu après son retour en France, elle mourut presque subitement, après avoir bu un verre d'eau de chicorée, et il est possible qu'elle ait été empoisonnée »    (Michel Mourre).

    Elle n'avait que 26 ans : c'est pour elle que Bossuet prononça sa célébrissime oraison funèbre (extrait) :  « Nous devrions être assez convaincus de notre néant : mais s'il faut des coups de surprise à nos cœurs enchantés de l'amour du monde, celui-ci est assez grand et assez terrible. Ô nuit désastreuse ! ô nuit effroyable, où retentit tout à coup, comme un éclat de tonnerre, cette étonnante nouvelle : Madame se meurt ! Madame est morte ! Qui de nous ne se sentit frappé à ce coup, comme si quelque tragique accident avait désolé sa famille ? ... »

    Un an après, en 1671, Philippe épousa Charlotte-Elisabeth de Bavière, dite « la princesse Palatine : « Au milieu de la cour de Versailles, elle se singularisa par son esprit incisif et sa rude franchise, qui la firent redouter de beaucoup... »  (Michel Mourre). Louis XIV l'aimait beaucoup, et appréciait justement, chez elle, sa spontanéité, son esprit et sa franchise. 

    Comme Henriette d'Angleterre, première épouse de « Monsieur» , la princesse Palatine eut trois enfants de lui : elle fut la mère du duc d'Orléans, le futur Régent, qui sera le deuxième de la lignée.

    Philippe avait de réels dons de stratège : « Il se distingua en Flandre et aux Pays-Bas, dans les campagnes de 1667 et 1672, battit le prince d'Orange à Cassel* et amena la prise de Saint-Omer; ses succès excitèrent la jalousie de son frère, qui ne lui donna plus de commandement. Il protesta en vain contre le testament du roi d'Espagne Charles II, qui, en appelant au trône Philippe, duc d'Anjou, le frustrait des droits qu'il tenait de sa mère Anne d'Autriche sur la couronne espagnole »  (Michel Mourre). Faut-il voir dans cette double « déception »  le début d'une faille entre les deux branches des Bourbons « de France » , qui devait aller en s'élargissant, jusqu'aux conséquences épouvantables que l'on devait voir ?... 

    2 Portrait_of_Philippe_d'Orléans,_Duke_of_Orléans_in_armour_by_Jean-Baptiste_Santerre.png2. Bon général, comme son père, Philippe [1674-1723] - fils de « Monsieur » et de la princesse Palatine – « se distingua au siège de Mons (1691), à la prise de Namur (1692), fut blessé à Steinkerque et déploya tant de bravoure et d'habileté à Neerwinden (1693) qu'il fit ombrage à Louis XIV et fut quelque temps éloigné des armées. En 1706, on lui rendit cependant un commandement en Italie, puis en Espagne, où il soumit l'Aragon, la Catalogne et prit Lérida (1707-1708). Ayant vu au cours de cette campagne la faiblesse de Philippe V, il se mit à intriguer pour se placer lui-même sur le trône d'Espagne et fut rappelé par Louis XIV, qui l'exila de Versailles...»  (Michel Mourre). 

    Nouvel accroc à la solidarité familiale, Louis XIV, à sa mort, n’avait pas donné la Régence à Philippe, mais simplement la présidence du Conseil de Régence. Philippe n'eut aucun mal à faire « casser »  le testament de Louis XIV par le Parlement de Paris (le 2 septembre 1715, dès le lendemain de la mort du Grand roi). Le Parlement le reconnut comme Régent « pour exercer pleinement l'autorité royale » .

    « Il se rallia aux théories de Law, qui préconisait l'appel au crédit et le papier-monnaie : cette tentative permit une relance du commerce et l'allègement de la dette publique, mais s'acheva en banqueroute (1720)... Louis XV, devenu majeur en février 1723, laissa le duc d'Orléans à la tête des affaires, mais celui-ci mourut dès la fin de l'année...»  (Michel Mourre). 

    Pour mémoire, c'est lui qui acheta... «  le Régent » , peut-être le plus beau diamant du monde.

    3 Louis_d'Orléans,_Duke_of_Orléans_by_Charles_Antoine_Coypel.png3. Avec son fils, Louis, duc d'Orléans [1703-1752], troisième de la lignée, il n'y eut aucune discorde entre les deux branches de la Famille des Bourbons de France : « … il donna au contraire l'exemple des vertus et de la piété. Gouverneur du Dauphiné depuis 1719, il se consacra surtout à l'étude, se fit une grande réputation d'hébraïsant et constitua de magnifiques cabinets d'histoire naturelle et de médailles. Il acheva sa vie à l'abbaye de Sainte-Geneviève » (Michel Mourre). Louis d'Orléans est d'ailleurs couramment surnommé « le pieux » .

    4 medium.jpg4. Son fils, Louis-Philippe [1725-1785], quatrième duc d'Orléans, inaugura la politique démagogique que devait suivre son propre fils, le futur Philippe-Egalité :

    « Louis-Philippe se distingua dans plusieurs campagnes et devint lieutenant-général (1744)... protégeant les savants et les gens de lettres... il affectait de la sympathie pour les idées et les découvertes nouvelles, fut un des premiers en France à faire inoculer ses enfants, et consacra d'importantes sommes à des œuvres de bienfaisance »  (Michel Mourre).

    5 Portrait_of_Louis_Philippe_d'Orléans,_Duke_of_Orléans_(known_as_Philippe_Égalité)_in_ceremonial_robes_of_the_Order_of_the_Holy_Spirit_by.jpg5. C'est son fils Louis-Philippe Joseph [1747-1793] qui se fit appeler Philippe-Egalité, et joua sous la Révolution le rôle ignominieux qui devait, du reste, le conduire à l'échafaud, la Révolution mangeant toujours les révolutionnaires. Bon gestionnaire de la fortune de sa famille, il devint le plus riche des princes français. Anglophile à l'extrême, au point d'en devenir anglomaniaque, il fut exilé par Louis XV, car, lors de la révolution royalede celui-ci, menée avec Maupeou, qui consista à renvoyer les Parlements, il s'opposa à la politique bienfaisante du roi. 

    Plus tard, il devint l'ennemi acharné de Marie-Antoinette : après sa participation au combat naval d'Ouessant (1778), il se vit refuser la charge de grand amiral, et ce qu'il considéra comme un affront - qu'il attribua à Marie-Antoinette - fit de lui le chef de l'opposition. Il ouvrit à la foule - à laquelle il répandait ses largesses. - ses jardins du Palais-Royal, qui devint un centre d'agitation permanent. Il appuya, quand il ne les fomenta pas directement (comme les journées des 5 et 6 octobre 1789), tous les mouvements d'agitation révolutionnaire.

    Il devint clair pour tous qu'il voulait, sinon devenir roi, au moins être régent : même La Fayette fut obligé de le contraindre à s'exiler, un temps, en Angleterre, et Mirabeau se détacha de lui. A son retour, mais trop tard, Louis XVI tenta de se le concilier en le nommant amiral. «  Il crut enfin tenir sa chance après la fuite de Varennes (malgré notre estime pour Michel Mourre, le terme de « fuite »  est incorrect, et c'est le terme « évasion »  qui convient,) : élu vingtième et dernier député de Paris à la Convention, il prit le nom de Philippe-Egalité (septembre 1792) et n'hésita pas à voter la mort de son cousin Louis XVI. Mais le complot de Dumouriez et la fuite  de son fils avec ce général le rendirent néanmoins suspect. Arrêté en avril 1793, il fut condamné en novembre à la guillotine et mourut avec le dédaigneux courage d'un grand seigneur de l'Ancien Régime...»  (Michel Mourre).

    Il fut conduit à l'échafaud le 6 novembre 1793, soit trois semaines exactement après Marie-Antoinette, place Louis XV, devenue place de la Révolution, sur le lieu même où avaient été assassinées le roi et la reine ; et où le seront, un peu plus tard, ceux qui l'y avaient envoyé : Brissot de Warville, Danton,( Robespierre, Jacques-René Hébert, Saint-Just...

    6 Louis-Philippe_de_Bourbon_crop.jpg6. Sixième représentant de la lignée, son fils aîné, Louis-Philippe [1773-1850] devait devenir roi en 1830, après l'abdication de Charles X.

    Son règne de dix-huit années fut bénéfique pour la France, car il s'opposa courageusement aux entreprises de tous ceux qui voulaient recommencer les aventures tragiques de la funeste époque napoléonienne, et Jacques Bainville a justement montré comment la création de la Belgique fut bien « le dernier cadeau de la monarchie » .

    Mais, Louis-Philippe et Charles X commirent l'erreur de ne pas s'entendre, et cette « scission de 1830 » devait avoir les plus funestes effets, comme l'a montré également Jacques Bainville... Qui a bien montré encore comment Charles X et Louis-Philippe eurent tort de ne pas instaurer le suffrage universel - comme le fera très peu de temps après Louis-Napoléon, futur Napoléon III - ce qui aurait donné au régime royal l'assise populaire et la légitimité qui lui auraient permis de résister aux mouvements d'humeur ultra-minoritaires de quelques extrémistes parisiens, qui ne représentaient en rien ni tout Paris, ni encore moins la France !

    Le roi Louis-Philippe eut cinq fils. L'un d'eux, la prince de Joinville, Amiral, avait pour ami un certain Garnier, compagnon de navigation, qui devait être le grand-père de Charles Maurras, et qu'il vint visiter dans sa maison du Chemin de Paradis, à Martigues. Un autre, le duc d'Aumale, qui vit mourir très jeune ses deux garçons, offrit à la France (très précisément, à l'Institut), son splendide patrimoine de Chantilly et les fabuleuses collections qu'il contient.

    7 Prince_Ferdinand_Philippe,_Duke_of_Orléans_by_Ingres,_1832.jpg7. Cependant, seul le prince Ferdinand [1810-1842], père de Philippe, comte de Paris, et de Robert, duc de Chartres, prolongera la dynastie (ses quatre frères soit n'eurent pas d'enfants, soit les virent mourir très jeunes). Ferdinand devait, lui aussi, mourir jeune, et d'une façon tragique (après un accident de fiacre). 

    Il s'illustra dans la conquête de ces terres barbaresques sans nom ni régime clairement définis, qui n'étaient qu'un immense espace soumis nominalement à l'Empire ottoman, mais où seuls régnaient, en fait, la loi du plus fort et l'arbitraire. C'est la France qui devait organiser cet immense espace, en inventant pour lui, et en lui donnant, ce beau nom d'Algérie.

    8 Philippe VII.jpg8. Son fils Philippe, comte de Paris, deviendra Philippe VII à la mort du Comte de Chambord, lorsque la fusion sera réalisée entre les légitimisteset les orléanistes («.Les Orléans sont mes fils » ). Il résidait à l'Hôtel Matignon, où il menait grand train et d'où il organisait une intense activité, dont la république naissante finit par prendre ombrage, et même peur, car cela représentait pour elle un réel danger. C'est ce qui amena la cruelle et inique Loi d'exil de 1886. Obligé de quitter

  • Moi, j’ai dit Pays légal ?, par Philippe Germain.

    Face à la menace prin­ci­pale d’Islamisation cultu­relle et démo­gra­phique, l’Action Fran­çaise a nom­mé l’ennemi prio­ri­taire. Il est poli­tique. C’est le « Pays légal ».

    L’expression est l’objet d’un para­doxe. Elle est par­fois assi­mi­lée au concept « d’Etats confé­dé­rés » (pour­tant Maur­ras n’a pas pour habi­tude de pra­ti­quer la syno­ny­mie) mais cette manœuvre dis­qua­li­fiante, n’empêche pour­tant pas son emploi tant par le gou­ver­ne­ment que par l’opposition.

    philippe germain.jpgDes exemples ? Oui en voi­là, et d’autant plus inté­res­sants car s’étant dérou­lés après « l’Affaire » de la com­mé­mo­ra­tion du 150 ème anni­ver­saire de la nais­sance de Maur­ras. Affaire qui fut un dur camou­flet pour la ministre de la Culture Fran­çoise Nys­sen, la qua­si tota­li­té des membres du Haut-Comi­té des com­mé­mo­ra­tions natio­nales ayant démis­sion­né en bloc, dénon­çant « la menace de la cen­sure ou de l’au­to­cen­sure ». Le tout se ter­mi­nant en beau­té, par l’entretien du pré­sident de la répu­blique en décembre 2020 au jour­nal l’Express, expli­quant qu’il ne faut pas faire comme si Charles Maur­ras n’avait pas exis­té… des exemples donc, du solide, du concret !

    • le gou­ver­ne­ment d’abord : Son porte-parole, Ben­ja­min Gri­veaux, loue les visites de ter­rain des ministres en 2018 : « C’est le pays légal qui ren­contre le pays réel ». A son tour, devant les dépu­tés de la majo­ri­té, réunis en 2020 dans le palais pré­si­den­tiel, Emma­nuel Macron illustre la décon­nexion entre les citoyens et les élites du pays en repre­nant, la dis­tinc­tion entre « pays légal » et « pays réel ».
    • l’opposition ensuite, et de droite et de gauche tant qu’on y est : « Le pays réel a par­lé », se féli­cite le pré­sident Laurent Wau­quiez lorsque deux can­di­dats Les Répu­bli­cains rem­portent des élec­tions légis­la­tives par­tielles, en 2018. Puis le dépu­té des Insou­mis, Clé­men­tine Autain, jus­ti­fie en 2020, le dépôt de 19.000 amen­de­ments contre le pro­jet de loi sur les retraites comme « Une méthode d’interpellation pour faire écho au pays réel ».

    Et oui, chas­sez le maur­ras­sisme par la porte du poli­ti­que­ment cor­rect et il revient par la fenêtre de la vraie vie.

    Ceci dit, d’autres dési­gna­tions cir­culent actuel­le­ment, comme « frac­ture sociale[1] », « Eta­blis­se­ment[2] », « France des métro­poles[3] », « bloc éli­taire[4] », « Oli­gar­chie[5] », « caste[6] », « anyw­here[7] ». Toutes insistent sur la rup­ture ou la dis­tance entre peuple et classe diri­geante et beau­coup tournent autour de l’appel à la démo­cra­tie directe, la « véri­table » démo­cra­tie. Nous sommes là, dans la VI ème répu­blique rêvée des « démo­lâtres », de  Jean-Marie Le Pen à Jean-Luc Mélen­chon. En fait, ces dési­gna­tions sont des mar­queurs de la déma­go­gie. Celle-ci étant, rap­pe­lons-le, l’exagération et l’abus de démo­cra­tie ou dit autre­ment, une sur­en­chère démo­cra­tiste. D’ailleurs on ignore trop qu’il n’y a pas de véri­table fron­tière entre déma­go­gie et démo­cra­tie et c’est pour­quoi il faut refu­ser l’idée d’une pseu­do « cor­rup­tion » de l’idée démocratique.

    Il en va dif­fé­rem­ment du « pays légal » contre-révo­lu­tion­naire. Concept évo­qué par Antoine Blanc de Saint-Bon­net dans La légi­ti­mi­té (1873), relan­cé par Charles Benoist, popu­la­ri­sé par Charles Maur­ras, pré­ci­sé socio­lo­gi­que­ment par Michel Michel, revi­si­té his­to­ri­que­ment par Pierre Debray. Le « pays légal » contre-révo­lu­tion­naire est une cri­tique démo­phile[8] de la démo­cra­tie. Lui ne dénonce pas une pseu­do confis­ca­tion de la démo­cra­tie, mais la domi­na­tion exer­cée sur le pays réel au titre de la sou­ve­rai­ne­té popu­laire. Il ne dénonce pas le prin­cipe des élites spon­ta­nées, mais le Sys­tème répu­bli­cain qui jus­te­ment n’étant pas leur expres­sion, ne se péren­nise qu’en asser­vis­sant les fac­tions natu­relles, au pro­fit de couches sociales qui tirent direc­te­ment leur sub­sis­tance et leur pou­voir de cette forme de régime. Pour cela le Sys­tème répu­bli­cain gèle la vita­li­té du pays réel, en le rédui­sant à l’é­tat de masse (le citoyen consom­ma­teur-élec­teur), face au géant (l’é­tat). Com­pre­nons bien : La des­truc­tion du code de dif­fé­rences et d’i­den­ti­tés du pays réel per­met la durée du Sys­tème répu­bli­cain. C’est une des clés majeures de la démons­tra­tion maurrassienne.

    Pour l’Action fran­çaise du XXIème siècle,  le « pays légal » désigne ceux qui par la mai­trise poli­tique de l’appareil d’État répu­bli­cain, exercent une domi­na­tion socié­tale (Manif pour Tous) et sociale (Gilets Jaunes), sans sou­ci du bien commun.

    Ger­main Phi­lippe (à suivre)

    Pour lire les pré­cé­dentes rubriques de la série «  L’Islam menace prin­ci­pale », cli­quer sur les liens.

    1. France,  mai­son de la guerre
    2. Mai­son de la trêve et ter­ri­toires per­dus de la République
    3. Impact sur la France de la révo­lu­tion isla­miste de 1979
    4. Les beurs et la kalachnikov
    5. Le plan d’islamisation cultu­relle de la France
    6. Islam radi­cal et bar­ba­rie terroriste
    7. Pas d’amalgame mais complémentarité
    8. Pôle idéo­lo­gique islamiste
    9. Pôle idéo­lo­gique des valeurs républicaines
    10. Face au dji­had cultu­rel : poli­tique d’abord !
    11. Prince chré­tien et immi­gra­tion islamisation
    12. Le Prince et la France chrétienne
    13. Le Prince chré­tien et la laïcité
    14. balayons le défai­tisme républicain
    15. Balayons le défai­tisme démocrate.
    16. Refe­ren­dum sur l’immigration

    [1] Jacques Chirac,

    [2] Jean-Marie Le Pen.

    [3] Chris­tophe Guilluy,

    [4] Jérôme Sainte-Marie,

    [5] Her­vé Kempf,

    [6] Laurent Mauduit,

    [7] David Goodhart,

    [8] Le terme, inven­té par Maur­ras en 1912 au sujet du pape Léon XIII, n’est tou­jours pas por­té au dic­tion­naire. Il fut repris par le Dau­phin Hen­ri VI, comte de Paris, dans son ouvrage Essai sur le gou­ver­ne­ment de demain.

    Source : https://www.actionfrancaise.net/

  • Autour du Prince Jean ! Quelques clips vidéos, pour avoir une (faible..) petite idée de ce qui s'est passé... Et l'homél

    prince jean,jean d'orléans,jean de france,duc de vendôme,bourbons,orléans,comte de paris,capétiens,senlis,philomena de tornos,brizardPlusieurs lecteurs/lectrices se sont étonnés de ne pas voir sur lafautearousseau les vidéos du mariage. C'est que, d'une part, on pouvait les voir ailleurs et que, d'autre part, nous avions pensé nous centrer sur le fond du sujet, que bien sûr les très courtes séquences vues à la télé ou sur le net ne rendent que très imparfaitement, voire pas du tout. 

    Avant de tirer, à la fin de notre "reportage-feuilleton" sur la journée, la leçon politique de cet évènement, qui est bien sûr tout sauf un évènement mondain; et de montrer en quoi il s'agit d'un acte éminemment politique, porteur d'espoir et créateur d'une vraie dynamique, pour nos idées mais surtout pour la France.

    Mais puisqu'on nous demande des images, voici les deux courtes vidéos que l'on peut trouver sur Dailymotion... 

    Nous en profitons pour vous communiquer le texte de l'excellente homélie de Mgr Philippe Brizard, dont nous ne disposions pas avant hier pour le compte rendu de la messe.

    Bonne lecture, bonne écoute, et à demain, pour la fin de notre reportage-feuilleton, à Chantilly où tout est beau...

            •http://www.dailymotion.com/relevance/search/Mariage+Senlis/video/x96iif_mariage-du-dauphin-de-france-et-de_news 

     •http://www.dailymotion.com/search/Vend%C3%B4me/video/x8wqwa_jean-et-philomena_news 

     
     
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    Homélie de Mgr Philippe Brizard

    Mariage du Prince Jean d’Orléans, Duc de Vendôme et de Mademoiselle Philomena de Tornos en la Cathédrale de Senlis le 2 mai 2009

     

    BRIZARD OEUVRE D'ORIENT.jpg
     
     
    Monseigneur, et je pense fort à Madame la Duchesse de Montpensier qui est la première à regretter de ne pas tenir sa place ici aujourd’hui,
     
    Cher Jean, chère Philomena,
     
    Vous avez souhaité que je vous interpelle ainsi, par vos noms de baptême. Vous soulignez, par là, votre appartenance à l’unique Église du Christ et l’égale dignité des enfants de Dieu. Cette égalité n’exclut pas les différences, comme le dit saint Paul dans sa célèbre comparaison avec le corps. Elle autorise même les distinctions pour servir l’harmonie de l’ensemble. Ainsi, la noblesse est ordonnée à l’excellence, le pouvoir au service, la richesse au don, le savoir à la patiente édification de tous. Pareillement, on ne se marie pas pour soi seulement mais pour remplir sa vocation de fils et de fille de Dieu. C’est bien ce qui ressort de la lecture du mariage de Tobie et Sara : ils ne se marient pas par seul vouloir d’homme mais en Dieu et dans sa bénédiction. À travers les lignes du texte et les mœurs, quelque peu romancées d’ailleurs, d’une autre époque, nous voyons bien qu’un discernement spirituel a été opéré qui rend les futurs sûrs de ce qu’ils sont faits l’un pour l‘autre. Plus loin, la prière de Tobie et de Sara exprime avec grâce leur projet et la mission dont ils sont investis et qui correspond au dessein de Dieu sur leurs vies. Vous-mêmes, Jean et Philomena, en choisissant l’évangile des noces de Cana, vous faites confidence des perspectives dans lesquelles vous situez votre mariage.
     
    Mes frères, accourus parfois de loin pour entourer Jean et Philomena, prenez garde à votre manière de lire cette page célèbre de l’évangile. Ce récit est en réalité une leçon de catéchisme dans laquelle est exposé le mystère chrétien du salut des hommes. Dépassez l’anecdote et comprenez l’enjeu. Ce n’est pas un hasard si Jésus commence sa vie publique en allant aux noces d’amis de sa mère. Déjà, Jean-Baptiste l’avait présenté comme l’époux qui vient. Et Marie, qui croit en son Fils, le pousse à se révéler. Malgré ses protestations – « mon heure n’est pas encore venue -, il va manifester sa gloire. Quand arrivera-t-elle donc cette heure de la véritable manifestation de sa gloire ? Au moment où Jésus passera de ce monde à son Père, à l’heure de sa croix. Les noces de Cana, et, à travers elles, toutes les noces, sont signes de cette heure-là. A cette heure-là, est dévoilé ce qui était encore caché à Cana : le comble de l’amour. Jésus donne sa vie en aimant jusqu’au bout. Jésus, le Christ, scelle l’Alliance nouvelle de Dieu avec l’humanité par son sang. Cette Alliance, sans cesse proposée à l’homme et sans cesse rompue par lui ; cette Alliance où Dieu se révèle amoureux de sa créature comme le dit magnifiquement Osée ; cette Alliance dont l’accomplissement est signifié dans l’Apocalypse par des noces somptueuses où la fiancée représente l’humanité recréée et sanctifiée par l’époux, l’Agneau immolé. Par cette Alliance sainte, nous recevons du Christ l’amour, la libération, la royauté, la sainteté, la puissance et la vie.
     
    Tous ces signes et toute cette heure se concentrent sur la messe. C’est pourquoi vous célébrez votre mariage au cours de la messe, mémorial de l’Alliance nouvelle et éternelle scellée dans le sang du Christ.
     
    Maintenant, voyons comment Jésus manifeste sa gloire à Cana. Il est intéressant de noter que Jésus se rend à Cana le troisième jour après la promesse faite à Nathanaël, (ce Juif à qui on ne la fait pas : « de Nazareth, peut-il sortir quelque chose de bon ? »). Jésus lui avait dit qu’il verrait de grandes choses. Quand on parle de troisième jour dans la Bible, comme par exemple lors de l’Alliance sinaïtique, ou mieux lors de la résurrection de Jésus, on évoque l’ouverture d’une ère nouvelle, le commencement des temps derniers et définitifs, le début de la manifestation de la gloire de Dieu. De même qu’au Sinaï, Dieu manifesta sa gloire en donnant la Loi le troisième jour, de même, à Cana, le troisième jour, Jésus manifeste sa gloire en donnant un vin meilleur, symbole de la Bonne Nouvelle. J’observe que ce vin provient de l’eau qui servait à la purification des Juifs. L’eau devenue vin, c’est la purification qui n’est plus liée à l’observance de la Loi mosaïque mais à l’Évangile du Christ, à sa Parole dont le vin est l’image. Un message d’une telle nouveauté, que Jésus dira un jour : « À vin nouveau, outres neuves ».
     
    Avec quelle profusion donne-t-il ce vin ! La grâce est surabondante. La joie et le bonheur en Dieu sont au-delà de toute mesure. Dieu comble absolument. Le premier vin servi par l’époux venant à manquer, - par eux-mêmes, les hommes sont incapables de parvenir au bonheur en plénitude -, c’est le véritable Époux qu’est Jésus, qui offre le vin nouveau et qui l’offre avec surabondance comme don ultime. On ne peut lire l’évangile qu’à la lumière de ce troisième jour, celui de la Résurrection de Jésus, qui ouvre l’accès au Royaume où le Seigneur boira avec nous le vin nouveau de la joie éternelle.
     
    Jean et Philomena, vous avez choisi cette page de l’évangile parce qu’elle vous a impressionnés : c’est le mystère caché de votre amour qui trouve son sens dans le dessein de Dieu sur l’humanité dévoilé par Jésus-Christ. De même que les noces de Cana annoncent les noces de Jésus sur la croix scellant l’Alliance nouvelle et éternelle, de même votre mariage, comme tout mariage, est une image de l’amour tout-puissant de Dieu, de l’Alliance de Dieu avec l’humanité. « Ce mystère est grand, dira saint Paul : je le dis en pensant au Christ et à l’Eglise ». L’immense dignité du mariage vient de là. Dieu vous donne son amour pour que vous vous aimiez divinement et que vous progressiez dans son amour et dans votre amour. Avec un peu de bonne volonté, le mystère de l’amour humain amène à contempler le mystère trinitaire de l’amour de Dieu. Dieu est fou d’amour, d’un amour fort comme la mort et même plus fort qu’elle, comme le chante le Cantique des Cantiques. Ce beau chant d’amour, qui mêle éros et agapê, semble dire : « vous voulez savoir ce qu’est l’amour de Dieu ? Regardez donc un homme et une femme qui s’aiment ». L’Eglise compte sur vous pour que vous rendiez un tel témoignage.
     
    En vous mariant, vous vous associez pleinement à l’œuvre d’amour de Dieu. C’est donc en vue de ce fameux troisième jour, le Jour du Seigneur où il manifeste sa gloire, que vous accomplirez, Jean et Philomena, votre mission qui consistera également à gérer les affaires de ce monde. (Et vous savez, Jean, combien je goûte les perspectives dans lesquelles vous entendez mener votre action, telle qu’une tout récente interview de Gérard Leclerc l’a dévoilée). Ensemble, vous réaliserez une œuvre spirituelle pour humaniser la vie ; vous transformerez l’eau fade d’un quotidien souvent prosaïque en vin du Royaume éternel. Et si, d’aventure, vous rencontrez le manque, tels les époux de Cana, souvenez vous de Marie : elle est là avec vous. Elle est la Guebira, la Reine-Mère. Elle a de l’influence sur le Roi, son Fils. Si vous le demandez, elle obtiendra de lui que vous sortiez de l’épreuve. Alors, vous vous souviendrez du vin de Cana : le meilleur vient après.
     
    Cana et Senlis ont en commun d’être des lieux de mémoire et de commencement : commencement de l’annonce de la Bonne Nouvelle, commencement de la dynastie dont, Jean, vous êtes issu. Pour l’heure, Cana en Île de France s’appelle Senlis. Il y a des noces, ce sont les vôtres.
     
    Monseigneur Philippe BRIZARD, Protonotaire apostolique, Directeur général de l’Œuvre d’Orient

     

     

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  • Les hérésies chrétiennes dans le Coran – Ni rédemption ni grâce... par Annie Laurent

    Annie  LAURENT.jpgChers amis lecteurs,

    Dans la dernière Petite Feuille Verte (n° 98), nous nous sommes efforcés de mettre en évidence le regard que le Coran porte sur deux aspects fondamentaux du christianisme : la christologie et la mariologie. Il restait à présenter certaines conséquences découlant de ces doctrines, à savoir les questions relatives à la rédemption et au salut de l’homme, ainsi qu’à la grâce divine. Deux hérésies, apparues dans les débuts de l’histoire chrétienne, au Levant et en Europe, semblent avoir inspiré les déformations et les occultations que le Coran réserve à ces vérités de foi. Compte tenu de leur importance, il nous est apparu nécessaire d’y consacrer une PFV, celle que nous vous proposons aujourd’hui (n° 99).

    Bonne lecture à tous.

    Annie Laurent

    L’ange Malik ouvrant les portes de l’enfer pour le montrer au prophète de l’islam lors de son « voyage nocturne » (miniature persane médiévale, Creative Commons)

     

    La déformation islamique du mot « Messie » n’est pas anodine, comme nous l’avons déjà vu (cfPFV n° 98). Elle illustre l’absence totale de rédemption dans la perspective musulmane et donc la contestation de ses manifestations telles qu’elles sont rapportées par les auteurs du Nouveau Testament et confirmées par le magistère de l’Église. Cela concerne surtout la Crucifixion et la Résurrection du Christ, donc la réalisation du plan salvifique de Dieu. Deux hérésies apparues dans les débuts de l’histoire chrétienne, le docétisme et le pélagianisme, semblent avoir inspiré certains enseignements du Coran sur ces réalités.

    LE DOCÉTISME

    « La relation coranique de la crucifixion relève de la plus pure tradition docétique, bien qu’il reste difficile d’en déterminer le contenu doctrinal précis », remarque Jan M.F. Van Reeth (« La Christologie du Coran », Communio, n° XXXII, 5-6 septembre-décembre 2007, p. 4).

    Provenant du grec dokein (« paraître »), cette hérésie christologique est apparue dans un milieu de gnostiques dualistes (cf. PFV n° 95). L’un de ses promoteurs, Marcion (90-165), originaire du Pont (nord de la Turquie actuelle), considéré comme le premier hérésiarque identifiable dans l’histoire chrétienne, fut excommunié à ce titre. Associant la matière au mal, les docètes « pensaient donc que Dieu ne se serait pas incarné dans un corps matériel ». Cette croyance remettait en cause le dogme de l’Incarnation et a fortiori la réalité de la crucifixion, considérée comme une illusion. « Certains docètes affirmaient qu’un des disciples se serait substitué à son maître sur la croix » (Bernard Ardura, « Docétisme », dans Dictionnaire d’histoire de l’Église, Cerf, 2022, p. 339).

    Combattu par saint Ignace, évêque d’Antioche (35-107), puis par saint Irénée, évêque de Lyon et docteur de l’Église (130-202), le docétisme fut condamné lors du 1er concile œcuménique de Constantinople (381), qui précisa les modalités de l’Incarnation du Fils de Dieu : « Il s’est incarné de l’Esprit Saint et de la Vierge Marie » ; et « il a été crucifié pour nous par Ponce Pilate » (Yves Chiron, Histoire des conciles, Perrin, 2011, p. 24).

                Retenons ici deux versets significatifs du Coran.

    • Les fils d’Israël rusèrent contre Jésus. Dieu ruse aussi ; Dieu est le meilleur de ceux qui rusent. Dieu dit : “O Jésus ! Je vais, en vérité, te rappeler à moi, t’élever vers moi ; te délivrer des incrédules” (3, 54-55).
    • Nous les avons punis [les Juifs] parce qu’ils ont dit : “Oui, nous avons tué le Messie, Jésus, fils de Marie, le Prophète de Dieu”. Mais ils ne l’ont pas tué ; ils ne l’ont pas crucifié, cela leur est seulement apparu ainsi […]. Mais Dieu l’a élevé vers lui (4, 157-158).

    Joachim Gnilka, spécialiste allemand en exégèse et herméneutique bibliques, propose un commentaire de ces citations. La première « signifierait que Dieu a déjoué leurs plans. La suite indique comment il faut le comprendre. […] Comment Mahomet en est-il venu à l’idée que dans cette situation Dieu a élevé Jésus au moment du danger extrême ? Dieu l’aurait ravi auprès de lui au ciel. La représentation d’un enlèvement par Dieu est biblique et nous la rencontrons aussi à propos d’Hénoch et d’Élie (Gn 5, 23-24 ; 2 R 2, 9-12). Selon Mahomet l’action de tous les prophètes, y compris la sienne, est caractérisée par le fait que, finalement, Dieu les sauve. Cela n’exclut pas qu’ils soient persécutés mais, à la fin, il y a leur libération » (Qui sont les chrétiens du Coran ?, Cerf, 2008p. 120).

    Quant à la seconde, Gnilka signale deux explications dépendant des traductions du Coran. « Suivant l’une, c’est un autre qui a été crucifié à la place de Jésus. […] Selon l’autre, « la crucifixion de Jésus n’était qu’une illusion. […] C’était seulement une apparence qui les a trompés ». D’après lui, « la majorité des commentateurs du Coran, y compris les musulmans, optent pour la première conception (théorie de la substitution). La deuxième, qui suppose des influences gnosticisantes, est la théorie de l’illusion » (ibid., p. 121).

    En définitive, poursuit cet auteur, selon le Coran, Jésus était voué à une mort naturelle et à la résurrection qui attend chacun lors du jugement dernier. C’est ainsi qu’il faut comprendre, estime-t-il, le verset suivant extrait du récit (apocryphe) dans lequel le Jésus nouveau-né se présente à sa parenté juive.

    • Que la paix soit sur moi, le jour où je naquis ; le jour où je mourrai ; le jour où je serai ressuscité (19, 33).

    La résurrection du Christ, dans les conditions surnaturelles dont témoigne l’Évangile, est donc absente du texte coranique. Pour Gnilka, « la croix et la résurrection de Jésus n’ont pas de signification de salut » (ibid., p. 121).

    L’allusion au gnosticisme permet à cet auteur de rappeler, parmi les courants de l’époque, que « dans le judéo-christianisme aussi la signification de la crucifixion de Jésus passe à l’arrière-plan. Les controverses judéo-chrétiennes n’abordent pas la thématique sotériologique » (ibid., p. 121-122). De fait, l’islam ne se présente pas comme une religion du salut (cf. infra, « Le pélagianisme »).

    D’après Michel Hayek, prêtre et savant libanais maronite (1928-2005), l’hérésie docète, répandue en Orient, « était connue en Arabie du Nord et du Sud, à Najran notamment, où elle eut l’audience d’un nombre considérable de chrétiens […]. Il reste à déterminer dans quelle mesure Mahomet, qui eut des rapports certains avec la communauté najranite, se fait l’écho de ce docétisme ». (Le Christ de l’islam, éd. du Seuil, 1959, p. 218).

    De fait, selon la Sîra (biographie officielle de Mahomet), une délégation de chrétiens de Najran (Yémen actuel), conduite par son évêque, serait venue à Médine en 631 pour rencontrer le « Messager de Dieu ». Au cours d’une controverse doctrinale, ces chrétiens (vraisemblablement des monophysites de tendance jacobite, cf. PFV n° 97 et 98) refusèrent le choix que Mahomet leur proposait : la conversion à l’islam ou, à défaut, la mobâhela (forme d’ordalie). Ils purent repartir mais en versant un tribut et en acceptant un statut de subordination appelé le « Pacte de Najran », qui est à la base de la dhimmitude.

    Sur cet épisode, cf. Mahmoud Hussein, Al-Sîra, Grasset, 2007, t. 2, p. 68-71 ; Edmond Rabbath, L’Orient chrétien à la veille de l’islam, Publications de l’Université Libanaise, 1989, p. 172 et 176 ; Alfred Havenith, Les Arabes chrétiens nomades au temps de Mohammedop. cit. p. 72.

    Sur la dhimmitude, cf. A. Laurent, Les chrétiens d’Orient vont-ils disparaître ?, Salvator, 2017, p. 96-177.

    LE PÉLAGIANISME

    « Pour Pélage, il n’y a pas de péché originel, la mort étant un sort naturel et pas une punition ; il relève de la seule responsabilité de chaque individu, par ses propres efforts spirituels, de se libérer du mal et du péché », explique Jan Van Reeth (Histoire du Coranop. cit., p. 457).

    Le moine anglais, Pélage (v. 350-430), qui fut à l’origine de cette doctrine dans l’Occident latin au IVème siècle, donc avant l’apparition de l’islam, « minimisait l’importance de la grâce et exagérait la force de la nature humaine ». Pour réfuter cette théorie, saint Augustin, ayant obtenu l’accord du pape Innocent 1er (+ 417), « mit en exergue le dommage produit par “la chute d’Adam et Ève” et le fait que l’homme était nécessairement dépendant de la grâce divineCes écrits anti-pélagiens eurent une forte influence sur la pensée concernant la prédestination » (David d’Avray, « Hérésie, hérésiarque, hérétique », dans B. Ardura, Dictionnaire d’histoire de l’Égliseop. cit., p. 452-453).

    La prédication de Pélage, lors de ses missions en Asie Mineure (Turquie actuelle) et en Palestine, a reçu un accueil favorable, surtout parmi les nestoriens et les monophysites (cf. PFV n° 97 et 98) qui s’y sont ralliés. Elle a donc « profondément marqué le milieu dans lequel est né l’islam » (Van Reeth, op. cit., p. 458).

    Le pélagianisme pose les problèmes de la conscience, du sens du péché et de la contrition. Cela explique sans doute l’omission, dans les récits coraniques de la création, du péché originel et de ses retombées sur l’humanité, mais aussi l’absence de la grâce et l’insistance du livre sacré de l’islam sur la prédestination.

    • Dis : “Il ne nous adviendra que ce que Dieu a déterminé pour nous” (9, 51).
    • Aucune calamité ne se produit sur la terre ou chez vous sans qu’elle n’ait été auparavant consignée dans un Livre (57, 22).
    • Dieu égare qui Il veut et guide qui Il veut (74, 31).

    C’est surtout parce qu’elle ruine le mystère de la Rédemption que l’hérésie de Pélage a diffusé son influence partout dans l’islam.

    L’absence de rédemption est clairement assumée par les musulmans comme en témoigne l’étude réalisée par Ali Mérad (1925-1960), professeur à la Faculté des Lettres et Sciences humaines de Lyon. « La négation de la mort du Christ est parfaitement conforme à la logique du Coran et aux constantes de son enseignement […]. En effet, tout dans le Coran vise à convaincre le croyant qu’il connaîtra la victoire sur les forces du mal qui l’assaillent, le tourmentent et semblent momentanément avoir raison de sa force d’âme et de son espérance. Dans cette perspective, la mort du Christ eût été un démenti de la doctrine constante du Coran […]. Jésus mort sur la Croix, cela aurait signifié le triomphe de ses bourreaux. Or le Coran affirme indubitablement leur échec » (« Le Christ selon le Coran », Revue de l’Occident musulman et de la Méditerranée, Aix-en-Provence, n° 5, 1968, p. 90-91).

    L’auteur cite ensuite les versets 4, 157-158 et 3, 54-55 (cf. supra), auxquels il ajoute celui-ci.

    • Ô vous les croyants ! Soyez les auxiliaires de Dieu, comme au temps où Jésus, fils de Marie, dit aux apôtres : “Qui seront mes auxiliaires dans la voie de Dieu ?” Les apôtres dirent : “Nous sommes les auxiliaires de Dieu !” (61, 14).

    Puis, Mérad livre ce commentaire : « La conviction du musulman se trouve donc fortifiée par tout ce qu’il peut lire dans le Coran, à savoir que Dieu n’abandonne pas les siens. Comment aurait-il pu abandonner Jésus ? […] Cette image tragique de la Passion, l’islam la refuse. Non seulement parce qu’il ne connaît pas l

  • Éphéméride du 12 juin

    1867 : Naissance de Charles Fabry, co-découvreur (avec Alfred Perot) de la couche d'ozone

     

     

     

     

    1672 : Ils ont traversé le Rhin ! 

     

    Lors de la guerre contre la Hollande (1672/1678), les Dragons de Louis XIV franchissent le Rhin au Gué de Tolhuys et envahissent les Pays-Bas. Le lieu-dit Tolhuys désigne la maison de douane, près d’Arnhem, où l’armée franchit le Rhin à gué (Arnhem fait, ajourd'hui, partie de l'agglomération Arnhem-Nimègue). 

    Les Dragons de Noailles sont nés en 1688 sous la direction de la famille de Noailles. 

    Dès l’hiver 1674-75, ils ont à leur tête Henri de la Tour d'Auvergne-Bouillon, maréchal de France et vicomte de Turenne, connu comme Monsieur de Turenne...

    Ci dessous, Dragon vers 1705 :

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    Écouter : 

    Les Dragons de Noailles (chanté).mp3 

    Les dragons de Noailles.mp3 (43ème Dragons de Lille) 

     

    • Dans notre album L'aventure France racontée par les cartes, voir la photo Vers le Rhin et les deux suivantes. 

     

    • Et, dans notre album Drapeaux des Régiments du Royaume de France

    voir la photo : Régiment de Noailles, devenu Régiment de La Tour d'Auvergne...

     

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    1709 : Louis XIV écrit à la Nation

     

    La longue et terrible Guerre de succession d'Espagne - qui visait à mettre un Bourbon sur le trône d'Espagne, conformément aux voeux du dernier roi Habsbourg et du peuple espagnol - dure depuis presque dix ans; les forces françaises sont presque partout défaites; l'hiver est peut-être le plus rigoureux que la France ait connu...

    LOUIS XIV 1709.jpg
     
       

    L'épuisement du pays est tel que le Roi a proposé la paix à nos adversaires, mais ceux-ci exigent de lui des conditions humiliantes et impossibles à satisfaire : il faudrait abandonner le roi d'Espagne - le petit-fils de Louis XIV ! -, livrer Bayonne et Perpignan, rétablir dans le royaume la religion prétendument réformée, et remettre aux huguenots les places fortes de Bordeaux et de La Rochelle. Il faudrait faire boucher le port du Havre et raser Dunkerque. Il faudrait céder l'Alsace et la Franche-Comté, le Da12 juin,louis xiv,guerre de succession d'espagne,philippe v,audimat,cathelineau,nantes,saumur,vendéens,grande armée catholique et royale,turenne,dragons de noaillesuphiné et la Provence !...

    Louis XIV aura alors ce mot : Puisque l'on me force à faire la guerre, j'aime mieux la faire à mes ennemis qu'à mes enfants... (ci contre, Philippe V, roi d'Espagne, petit-fils de Louis XIV)

    Il adopte donc le parti d'écrire à tous les habitants du royaume une Lettre, dans laquelle il leur explique la situation et leur demande de poursuivre l'effort de guerre.

    Cette lettre sera lue en chaire, le dimanche, par tous les prêtres et dans toutes les paroisses du royaume. Près de huit à neuf habitants sur dix se rendant à l'église le dimanche, dans la plupart des provinces, on peut considérer que l'ensemble du peuple français a été touché, directement ou par relation directe :

     

    12 juin 1709

    Messieurs, l’espérance d’une paix prochaine était si généralement répandue dans mon Royaume, que je crois devoir à la fidélité que mes peuples m’ont témoignée pendant le cours de mon règne, la consolation de les informer des raisons qui empêchent encore qu’ils ne jouissent du repos que j’avais dessein de leur procurer.

    12 juin,louis xiv,guerre de succession d'espagne,philippe v,audimat,cathelineau,nantes,saumur,vendéens,grande armée catholique et royale,turenne,dragons de noaillesJ’aurais accepté, pour le rétablir, des conditions bien opposées à la sûreté de mes Provinces frontières; mais plus j’ai témoigné de facilité et d’envie de dissiper les ombrages que mes ennemis affectent de conserver de ma puissance et de mes desseins, plus ils ont multiplié leurs prétentions, en sorte qu’ajoutant par degrés de nouvelles demandes aux premières, et se servant ou du nom du Duc de Savoie, ou du prétexte de l’intérêt des Princes de l’Empire, ils m’ont également fait voir que leur intention était seulement d’accroître aux dépens de ma Couronne les États voisins de la France, et de s’ouvrir des voies faciles pour pénétrer dans l’intérieur de mon Royaume, toutes les fois qu’il conviendrait à leurs intérêts de commencer une nouvelle guerre. Celle que je soutiens, et que je voulais finir, ne ferait pas même cesser, quand j’aurais consenti aux propositions qu’ils m’ont faites : car ils fixaient à deux mois le temps où je devais de ma part, exécuter le Traité, et pendant cet intervalle ils prétendaient m’obliger à leur livrer les Places qu’ils me demandaient dans les Pays-Bas et dans l’Alsace, et à raser celles dont ils demandaient la démolition. Ils refusaient de prendre de leur côté d’autre engagement, que de faire cesser tous actes d’hostilités jusqu’au premier du mois d’Août, se réservant la liberté d’agir alors par la voie des armes, si le Roi d’Espagne, mon petit-fils, persistait dans la résolution de défendre la Couronne que Dieu lui a donnée, et de périr plutôt que d’abandonner des peuples fidèles qui depuis neuf ans le reconnaissaient pour leu12 juin,louis xiv,guerre de succession d'espagne,philippe v,audimat,cathelineau,nantes,saumur,vendéens,grande armée catholique et royale,turenne,dragons de noaillesr Roi légitime. Une telle suspension, plus dangereuse que la guerre, éloignait la paix plutôt que d’en avancer la conclusion; car il était non seulement nécessaire de continuer la même dépense pour l’entretien de mes armées, mais le terme de la suspension d’armes expiré, mes ennemis m’auraient attaqué avec les nouveaux avantages qu’ils auraient tiré des Places où je les aurais moi-même introduits, en même temps que j’aurais démoli celles qui servent de remparts à quelques-unes de mes Provinces frontières. Je passe sous silence les insinuations qu’ils m’ont faites, de joindre mes forces à celles de la Ligue, et de contraindre le Roi mon petit-fils à descendre du Trône, s’il ne consentait pas volontairement à vivre désormais sans États, et à se réduire à la simple condition d’un Particulier. Il est contre l’humanité de croire qu’ils aient seulement eu la pensée de m’engager à former avec eux une pareille alliance. Mais quoique ma tendresse pour mes peuples ne soit pas moins vive que celle que j’ai pour mes propres enfants, quoique je partage tous les maux que la guerre fait souffrir à des Sujets aussi fidèles, et que j’ai fait voir à toute l’Europe que je décidais sincèrement de les faire jouir de la paix, je suis persuadé qu’ils s’opposeraient eux-mêmes à la recevoir à des conditions également contraires à la justice et à l’honneur du Nom Français.

    12 juin,louis xiv,guerre de succession d'espagne,philippe v,audimat,cathelineau,nantes,saumur,vendéens,grande armée catholique et royale,turenne,dragons de noaillesMon intention est donc que tous ceux qui depuis tant d’années me donnent des marques de leur zèle, en contribuant de leurs peines, de leurs biens, et de leur sang, à soutenir une guerre aussi pesante, connaissent que le seul prix que mes ennemis prétendaient mettre aux offres que j’ai bien voulu leur faire était celui d’une suspension d’armes, dont le terme borné à l’espace de deux mois, leur procurait des avantages plus considérables qu’ils ne peuvent en espérer de la confiance qu’ils ont en leurs troupes. Comme je mets la mienne en protection de Dieu, et que j’espère que la pureté de mes intentions attirera la bénédiction sur mes armes, je veux que mes peuples, dans l’étendue de votre Gouvernement, sachent de vous qu’ils jouiraient de la paix, s’il eût dépendu seulement de ma volonté, de leur procurer un bien qu’ils désirent avec raison, mais qu’il faut acquérir par de nouveaux efforts, puisque les conditions immenses que j’aurais accordées, sont inutiles pour le rétablissement de la tranquillité publique.

    12 juin,louis xiv,guerre de succession d'espagne,philippe v,audimat,cathelineau,nantes,saumur,vendéens,grande armée catholique et royale,turenne,dragons de noaillesJ'écris aux archevêques et évêques de mon royaume d’exciter encore la ferveur des prières dans leurs diocèses; et je veux en même temps que mes peuples sachent qu’ils jouiraient de la paix, s’il eut dépendu seulement de ma volonté de leur procurer un bien qu’ils désirent avec raison, mais qu’il faut acquérir par de nouveaux efforts.

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    Procédé étonnamment moderne et novateur : 250 ans avant que la télé n'entre dans chaque foyer, Louis XIV n'a-t-il pas établi, ainsi, une sorte de record d'audience, difficile à battre, même pour les "audimats" d'aujourd'hui ?  

     

     

     

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    1750 : Naissance d'Anne-Éléonore Franchi

     

    Bien peu connue du grand public, son rôle - et celui de son mari... - durant l'évasion de Varennes méritent qu'on lui donne la place qui lui revient.

    Née en Toscane, d'un père costumier d'une troupe de comédiens ambulants, Éléonora épousa, à quinze ans, l'un des danseurs de la troupe, Martini. Devenue comédienne, son mari étant mort, elle devint la maîtresse du duc de Wurtemberg, puis de l'Empereur d'Autriche lui-même, Joseph II (le frère de Marie-Antoinette), jusqu'à ce que la mère de celui-ci lui ordonnât de disparaître.

    Elle quitta donc Vienne, et alla se fixer à Paris, où elle se maria, pour la deuxième fois, avec un certain Sullivan, frère d'un diplomate anglais. Parti avec elle aux Indes, pour faire fortune, Sullivan y fit fortune en effet, mais y mourut aussi : à nouveau seule, mais cette fois fort riche, elle revint à Paris, où elle tomba amoureuse d'un homme encore plus riche, l'Écossais Quentin Crawfurd (voir l'Éphéméride du 22 septembre)...

    Fervents royalistes tous les deux, Éléonora fut non seulement l'une des instigatrices de l'évasion de Varennes, mais c'est elle qui la finança, prenant tous les risques en commandant la berline du voyage et les faux passeports de la famille royale à son nom... Elle - et son époux - firent preuve en cette circonstance d'un courage peu commun...

    Une fois la Terreur passé, Talleyrand, qui était leur ami, obtint leur radiation de la Liste des émigrés : toujours aussi riches, ils s'installèrent alors à l'Hôtel Matignon...

     

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  • (2/2) Ces évènements historiques, ces faits et idées reçues qu'il nous faut ”reprendre”, et qu'il faut re-nommer correct

    lfar flamme.jpg"Faites-leur avaler le mot, ils avaleront la chose" disait Clémenceau, et il avait raison. De même que nous acceptons trop souvent - pour ne pas dire toujours - le vocabulaire de nos adversaires, que nous parlons avec leurs mots, de même nous nous laissons imposer - pire : nous les reprenons - les "appellations" choisies par nos adversaires menteurs, calomniateurs, traficoteurs et falsificateurs de l'Histoire  : et, comme pour les mots du combat politique, nous avons perdu d'avance, si nous faisons et continuons comme cela...

    • on parle de "prise de la Bastille" : c'est - du point de vue chronologique - le premier exemple de falsification historique par les révolutionnaires, aussi ignoble qu' "hénaurme" et mensonger. Il n'y avait que sept prisonniers, en 89, dans cette forteresse promise à la démolition : seul le manque d'argent était cause du report des travaux d'urbanisme prévus par Louis XVI, qui devaient la remplacer. Et il n'y avait qu'une petite centaine de gardes, à l'intérieur, commandés par le gouverneur de Launay. Le peuple de Paris ne s'élança pas à l'assaut de la forteresse (il ne s'agissait, comme toujours, que d'une infime partie de la population qui vociférait, là) et les canons ne tonnèrent pas, pas plus que les fusils ne tirèrent sur la prétendue "foule". Le gouverneur, dépassé, parlementa avec les émeutiers/énergumènes et obtint d'eux la promesse que ses soldats auraient la vie sauve s'il ouvrait les portes : il ouvrit, et les terroristes révolutionnaires massacrèrent tout le monde, promenant les têtes au bout de piques ! François Furet l'affirme : dès cet épisode, la Terreur est en gestation, "la culture politique qui peut conduire à la Terreur est présente dans la révolution française dès l'été 1789", et la prise de la Bastille inaugure "le spectacle de sang, qui va être inséparable de tous les grands épisodes révolutionnaires"... En parler comme d'un haut fait d'armes, c'est participer à la diffusion du mensonge révolutionnaire d'État et des "ridicules légendes de la Bastille" (Jacques Bainville)...

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    • on parle de la Convention mais c'est la plus grande escroquerie démocratique de tous les temps, au nom de laquelle on a commis les pires atrocités, dont le Génocide vendéen, le premier Génocide des Temps modernes... : sans mandat légitime du Peuple français, étant donné le nombre ridiculement bas de "votants" :

    - elle a aboli la Royauté, notre Régime traditionnel qui a fait la France et en a fait, sous Louis XVI, la première puissance du monde (économique, démographique, culturelle, militaire...);

    - elle a assassiné le Roi et la Reine, et commencé le monstrueux et lent infanticide - qui s'étalera sur environ cinq ans - du petit Roi Louis XVII...

    - et ses "soldats de l'an II" (encore une image d'Épinal !...) sont tous simplement ceux de l'armée de Louis XVI, la plus forte au monde avec ses canons Gribeauval...

    - elle a multiplié les actes de démence terroriste et barbare dans toute la France (noyades de Carier à Nantes, canonnades de Fouché à Lyon, massacres à Toulon et à Marseille...)

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    - enfin, et surtout, seuls 10% des citoyens ont voté, pour soi-disant élire cette soi-disant Convention, tant était grand l'épouvante et l'effroi (annonciateurs de le Terreur prochaine...) causés par les tous récents "massacres de septembre"; et, comme les femmes ne votaient pas, il ne s'agit donc que de 5% de la population qui a pris part à cette plus grande escroquerie, dite "démocratique", de tous les temps...

    • mais le Système, héritier de la Terreur révolutionnaire, refuse toujours, deux siècles après, de reconnaître le Génocide vendéen (le premier des Temps modernes) perpétré par ces révolutionnaires qui ont inventé le Terrorisme d'État et sur l'héritage desquels se fonde notre actuel Système mortifère qui nous conduit au grand remplacement, au grand déclassement, au grand endoctrinement (ou, si l'on préfère : à la des-Éducation nationale...) Il ajoute ainsi le crime de Mémoricide au crime de Génocide...

    Il semblerait que le nombre de morts soient plutôt autour des 220 000.
     

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    • on parle sans cesse des "Droits de l'Homme", que la Révolution Terroriste et Totalitaire aurait proclamés, mais c'est oublier que, en plus du Génocide/Mémoricide dont nous venons de parler ("Colonnes infernales" en Vendée, noyades de Nantes, canonnades de Lyon, la Terreur partout en France...) le Terrorisme d'État c'est la Révolution et sa République idéologique qui l'ont inventé, comme l'a rappelé Patrick Buisson sur France Inter :

     En matière de terrorisme d'Etat, la Terreur, c 'est nous qui l'avons inventée...

    Et il a, après son intervention, répondu en direct aux auditeurs de France Inter...

     

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    • on parle de la "monarchie absolue" comme si "absolue" signifiait "tyrannique" ou "disposant de tous les pouvoirs"; mais ce n'est qu'un bobard destiné à tromper les gogos ("populo gobe tout", comme disait Maurras) :

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    Comme l'explique brillamment François Bluche, dans ce très court texte extrait de son magistral "Louis XIV", "la monarchie absolue c'est la monarchie parfaite"... :

    GRANDS TEXTES (36) : La "Monarchie absolue", c'est la monarchie parfaite, par François Bluche

     

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    • on parle de la "fuite du Roi à Varennes", alors qu'il s'agit d'une évasion, du Roi qui reprend sa liberté alors qu'il était, de fait, prisonnier aux Tuileries. Là non plus, les mots ne sont pas neutres : une "fuite", c'est l'acte d'un lâche, d'un criminel, qui veut échapper à la police, à la Justice; le mot a une connotation évidemment négative, alors qu'une "évasion", au nez et à la barbe de ceux qui le retenaient prisonnier, ce peut être, au contraire, l'acte plaisant d'un Rouletabille, d'un Arsène Lupin, d'un Rocambole, et le mot - comme la chose - peuvent avoir une connotation positive. Le Roi d'ailleurs parle de sa "sortie de Paris" dans le document qu'il laisse dans sa chambre pour expliquer son geste...

    Notons aussi que, contrairement au mensonge officiel, malgré les précieuses heures perdues, "Varennes" avait fini par réussir, et les Dragons de Bouillé avaient fini par arriver, en même temps que le sinistre Drouet. Louis XVI n'avait qu'un mot à dire, et la place était dégagée. Empêtré dans sa funeste tournure d'esprit selon laquelle les choses s'arrangeraient, et qu'il ne fallait surtout pas de violence(s), il laissa partir les Dragons, ce qui équivalait à redevenir prisonnier, cette fois pour toujours, de cette bande ultra-minoritaire de révolutionnaires, dans une France ultra-majoritairement royaliste... C'est Chateaubriand qui a raison : "Louis XVI a pu sauver vingt fois sa vie et son trône..."

    Dans notre Éphéméride de ce jour : la vérité sur... Varennes !

     

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    • on parle d'Olympe de Gouges, sans savoir, le plus souvent, qu'il ne s'agit que d'un surnom (un "pseudo", comme on dit aujourd'hui sur les réseaux sociaux) : son vrai nom était Marie Gouzes. Royaliste, comme tout le monde (il n'y avait pas dix républicains en France, selon le mot de Saint Just, alors qu'il y avait bien "26 millions de royalistes", selon le mot d'Alain Decaux...), elle adopta l'enthousiasme des idées nouvelles au moment où, pour tout le monde, cette révolution semblait n'être que l'évolution nécessaire dont avait rêvé, par exemple, un Mirabeau.

    Mais assez vite, par la suite, révoltée et effrayée par les horreurs dont Marat, Danton, Robespierre et consorts se rendirent coupables, et lucide sur les conséquences de ce qui ne pouvait plus que déboucher sur le Totalitarisme, Marie/Olympe redevint la royaliste qu'elle avait été.

    Elle eut le courage, la noblesse de coeur et la grandeur d'âme de demander à défendre Louis XVI, ce qui lui fut évidemment interdit par les fort peu "féministes" Conventionnels - les "bourreaux barbouilleurs de lois", comme les appelait André Chénier, qu'ils guillotinèrent également... - et elle se mit à rédiger des pamphlets contre Marat et Robespierre. Elle ne put donc assister et aider concrètement Malesherbes à défendre le Roi, au cours de son pseudo-procès.

    Un tel courage ne pouvait bien sûr pas rester impuni : Robespierre la fit guillotiner le 3 novembre 1793, trois semaines après Marie Antoinette, à qui elle avait crânement adressé le préambule de sa "Déclaration des Droits de la Femme et de la Citoyenne".

    Il est attesté qu'elle monta à l'échafaud en faisant preuve d'un grand courage et d'une grande sérénité, illustrant le naufrage des Lumières dans la Terreur...

    "Je voudrais que le roi de France remontât sur son trône, que la nation reconnût qu'il en est descendu pour le malheur de la France"

     
     

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    • on parle de "La Marseillaise", mais sait-on que son auteur était, et resta, royaliste, toute sa vie ? Lorsque Claude Joseph Rouget de Lisle compose son Chant de guerre pour l'armée du Rhin, le 25 avril 1792, il a 32 ans, et connaît une gloire aussi soudaine qu'éphémère : trois mois et demi après, c'est la funeste Journée d'émeute du 10 août et - encore une fois, mais, là, c'est la dernière, la fatale... - Louis XVI capitule devant les émeutiers terroristes. Apprenant l'enfermement du Roi et de sa famille au Temple, et que l'on va ouvrir son soi-disant "procès" (!), Rouget de Lisle proteste énergiquement devant la Convention et s'attaque frontalement à Robespierre; il s'offre pour défendre le Roi - ce qui lui est refusé - et, comme Olympe de Gouge, se répand en libelles et pamphlets contre le terrorisme révolutionnaire.

    Il est d'abord destitué de son commandement par le sinistre Lazare Carnot en personne, l'organisateur du Génocide vendéen; puis il est emprisonné et échappe de peu à la guillotine...

    Il s'opposera ensuite à Napoléon, le "sabre" de la Révolution, à qui il osera écrire : "Bonaparte, vous vous perdez, et ce qu'il y a de pire, vous perdez la France avec vous." Lorsque Louis XVIII monte sur le trône, il compose Le chant du Jura, où l'on trouve ce vers :

    "Vive le roi ! De son bonheur naîtra enfin le nôtre !..."

    Mais la République idéologique, totalement schizophrène, a fait du Chant de guerre d'un royaliste son hymne officiel ! Les amateurs de football ou de grandes manifestations (sportives ou quelles qu'elles soient) devraient avoir une pensée émue pour Louis XVI et son ardent défenseur, Rouget de Lisle, à chaque fois qu'ils beuglent ce "chant de guerre " !

     

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    • on parle du Panthéon, mais cette église - qui doit être rendu à l'Église -  n'est qu'une grotesque, lugubre et sinistre supercherie : Carnot le Génocidaire, Voltaire l'antisémite furieux et "l'anti noir" joyeux, Jaurès l'antisémite notoire y "reposent" en paix, proposés à l'admiration des foules... qui ne connaissent évidemment pas la vérité sur cette tartufferie de carnaval...

    C'est en 1791 que le Panthéon, belle église construite à l'initiative de Louis XV, devint "le Panthéon" actuel, grotesque et sinistre supercherie de la Nouvelle religion républicaine, l'Assemblée constituante ayant décidé de transformer l'église en temple civique (!) destiné à accueillir les cendres des grands hommes de la patrie. Mirabeau sera la première personnalité inhumée au Panthéon, où il ne resta pourtant guère : le 21 septembre 1794 sa tombe est profanée et ses cendres jetées aux égouts.

    Si le mot "amusant" convenait pour un tel sujet, on l'emploierait ici, en pensant que dans ce Temple républicain, sous l'inscription Aux grands hommes, la Patrie reconnaissante, repose Voltaire, le furieux antisémite qui était aussi joyeusement raciste, célébré par ce même Système qui a condamné Charles Maurras... : pour avoir un aperçu des propos furieusement antisémites et joyeusement racistes "anti-noirs" de Voltaire, célébré par l'hypocrisie de notre Système/Tartuffe au Panthéon, voir notre Dossier M. le Maudit : c'est édifiant...

    Non loin de lui se trouve Lazare Carnot, organisateur du Génocide vendéen, le premier des Temps modernes (par ses deux décrets des 1er août et 1er octobre 1793) : voir, dans notre Album  Totalitarisme ou Résistance ? Vendée, "Guerres de Géants"... les deux photos "Lazare Carnot organise le génocide (I)" et

  • Patrimoine • À Martigues, par Charles Maurras

     

    Il faut être reconnaissants au site Maurras.net d'avoir remis à jour cet écrit de Charles Maurras, un petit article touristico-sociologique intitulé À Martigues et publié en 1926 par le magazine L’Illustration (numéro 4361 du 12 octobre.). Version agrémentée de six aquarelles de l’artiste avignonnais Louis Montagné.

    S’il refuse le pessimisme automatique des anciens, Maurras ne peut cacher ici une certaine inquiétude : l’âme de Martigues est liée depuis des siècles à l’activité des pêcheries, et, si celles-ci en viennent à péricliter, que restera-t-il de cette âme ?

    Amis lecteurs, imprimez-donc ce texte et prenez-le avec vous pour aller visiter Martigues ! Vos avis seront sans doute divers, mais vous ne pourrez contester que les vues dépeintes par les six aquarelles se retrouvent peu ou prou dans la réalité d’aujourd’hui, et sans doute penserez-vous comme nous que, moyennant l’achèvement de la restauration de la maison du Chemin de Paradis qui fut la propriété de Charles Maurras, et l’éradication de quelques horreurs datant des décennies de l’après-guerre, la « Venise provençale » possède tous les atouts pour charmer le visiteur et poursuivre sa longue histoire, quel que soit le nombre de ses pêcheurs, de grand comme de petit Art.

     

    2736404638.jpgLe clair pinceau et les couleurs brillantes de M. Louis Montagné 1 se rient de l'encre grise et du langage abstrait dont il faut bien qu'un simple écrivain se contente. N'essayant pas de rivaliser avec l'aquarelle, je lui laisse le soin de louer les beautés visibles de ma petite ville natale. L'invisible me reste. Je tenterai de l'indiquer.

    Cette église, cathédrale ou plutôt primatiale, vous plaît ? Vous êtes sensible aux lueurs changeantes de ce petit port ? Vous riez de plaisir devant ce quai oblique où les barques légères attendent tristement ? Le rythme de la lumière et de la vie vous a obscurément intéressé et même conquis ? Les plus minutieuses descriptions littéraires ne pourraient rien ajouter à ce sentiment. Mais peut-être la curiosité qui est née vous fait-elle songer à vous demander quel est le peuple qui travaille dans cet air doré et sous ce ciel en fleur, ce qu'il a dans le cœur, ce qu'il a dans la tête, d'où il vient, ce qu'il fait, en un mot comment ce petit monde a vécu depuis qu'il est là.

    Il est là depuis très longtemps. C'est un peuple pauvre de gloire, mais non d'ancienneté. Son origine a donné lieu à quelques disputes entre amateurs de chartes et producteurs de diplômes. Il paraît que les plus anciens certificats de vie de la ville de Martigues ne remontent guère au-delà du treizième siècle et d'un certain papier qui a été signé et scellé par un archevêque d'Arles entre 1200 et 1300. C'est possible. Ce n'est pas sûr. Et qu'est ce que cela prouve ? Tout ce qui est écrit a été, du moins grosso modo. Mais tout ce qui a été n'a pas été écrit.

    Par exemple, l'Ordre religieux et militaire des Chevaliers de Saint-Jean de Jérusalem fait remonter son origine à Gérard de Martigues 2, qui a été béatifié, s'il vous plaît. Ce bienheureux Gérard Tenque, né vers 1040 et que la première croisade a trouvé établi à Jérusalem, a-t-il eu l'originale fantaisie de placer son berceau dans une localité qui lui serait postérieure de deux bons siècles ? Naturellement la critique peut dire que Gérard, simple mythe solaire, n'a jamais existé ou qu'il ne s'appelait point Tenque, un chroniqueur disant Gerardus tunc, « Gérard alors » qui aura été traduit Gérard Tunc, ou Thunc, ou Tonc, ou Tenque, ce qui est bien dans l'ordre des choses mortelles 3.

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    Mais, si le nom de son Gérard fut sujet de telles transformations, le nom de Martigues et de son étang, Marticum stagnum, reste tout de même l'un des plus vieux de notre Provence. Il se réfère au cycle de Marius. Quand ce général démagogue passa en Gaule pour y barrer la route à la première grande invasion germanique, cent quatre ans avant Jésus-Christ, il menait dans ses camps, au dire de Plutarque, une prophétesse syrienne du nom de Marthe, revêtue d'un manteau de pourpre et mitrée à l'orientale, qui inspira une confiance invincible à ses soldats et à leur chef. Le nom de Marius remplit la contrée. La montagne de sa Victoire, que les pêcheurs appellent Dalubre (delubrum, le Temple), est la reine de l'étang de Marthe (ou de Berre). Les collines qui bordent l'étang de Caronte (stagnum currens, l'étang qui court) abritent des vallons où les débris gréco-romains affleurent sans cesse. 4

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    En août 1925, un jeune artiste voyageur, errant par l'île de Martigues, qui est notre quartier central, aperçut, au fond d'une remise où jouait le soleil, un chapiteau de marbre d'une rare beauté. Il supposa d'abord que cela provenait de quelque chapelle bâtie au dix-septième ou au dix-huitième siècle. En regardant mieux, il dut se rendre à l'évidence. Le chapiteau corinthien était un pur antique. On a eu la bonté de m'en faire présent. Peut-être, en le voyant de près, les critiques aboutiront-ils avec moi à cette conclusion, provisoirement énorme, qu'après tout c'est peut-être dans ces parages qu'abordèrent les premiers fugitifs phocéens.

    Évidemment, la première Marseille que nous imaginons riveraine du Coenus 5 et de l'étang de Marthe aura vite et souvent changé de place. Mais tout a changé de place ici, et il faut comprendre pourquoi.

    Le rivage méditerranéen est un territoire essentiellement envahi. Les premiers colonisateurs s'en doutèrent. Furent-ils Ligures ou Ibères, avant d'être Grecs ? En ce cas, ils craignaient les Phéniciens, qui craignirent les Grecs, qui craignirent les Carthaginois, qui craignirent les Romains, qui finirent par craindre les Goths, qui craignirent eux-mêmes les Normands, qui craignirent les Maures, que l'on n'a pas cessé de craindre jusque vers notre année 1830, date de la prise d'Alger par la flotte de Charles X. Mais l'Islam se réveille, et il n'est pas dit que ces craintes millénaires ne recommencent pas d'ici peu, sans avoir à changer d'objet. Dès lors, tout aussitôt, ce qui a été recommence. L'éternel exode reprend dans toutes les agglomérations où l'on ne se sent pas en nombre suffisant pour résister et pour tenir. Les habitants des petits bourgs quittent leurs maisons, ils se réfugient sur les collines où ils se fortifient et s'arrangent pour vivre tant que subsiste le péril. Dès qu'il s'éloigne, le pêcheur accourt repeupler les cabanes ou les bâtiments du rivage jugés les plus propices aux travaux de son industrie. Bref, les chartes du treizième ou quatorzième siècle, dont nos archivistes font si grand état, ne les induisent pas absolument en erreur, mais leur font appeler naissance une renaissance. Ils prennent pour la ville fondée ce qui n'est que la ville rebâtie et restituée.

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    Où ? Au même endroit ? Peut-être bien, à cinq ou six cents mètres près. Il n'y avait d'ailleurs pas une ville, mais trois. Elles fusionnèrent par un acte d'union que dicta le roi Charles IX et que symbolisa une bannière tricolore, où le blanc de l'Île, le rouge de Jonquières et le bleu de Ferrières se retrouvaient par parties égales. Les quartiers réunis eurent du mal à vivre en paix, l'antagonisme antique ne s'est pas éteint : « Monsieur, disait au dix-neuvième siècle un marguillier 6 de l'Île, comme un étranger le félicitait de l'érection du clocher de Jonquières, j'aimerais mieux voir mon clocher de l'Île par terre que le clocher de Jonquières debout. »

    Telle est la stabilité de ces fureurs locales, dans le plus instable pays du monde et dont les aspects familiers n'ont cessé de changer à vue d'œil, bien avant que les « travaux » dont on se plaint tant aujourd'hui puissent être accusés de le déshonorer.

    Chacune de nos générations aime à dire que Martigues n'est plus Martigues, pour l'avoir ouï dire à ses anciens qui l'ont toujours dit, et leurs pères, et les pères de leurs pères, dans tous les siècles. La cité provençale, que l'on baptisait un peu ridiculeusement de Petite Venise, n'aura bientôt plus que deux îlots et trois ponts. J'ai connu trois îlots, quatre ponts. Ceux qui m'ont précédé parlaient de quatre ou cinq îlots et de je ne sais plus combien de ponts fixes et de ponts-levis. Ce qu'on appelle le pittoresque a donc perdu, mais l'essentiel a-t-il bougé ? Un certain jeu de l'eau et de la lumière, une certaine dégradation du soleil dans une atmosphère de subtiles vapeurs, la courbe des rivages, le profil des hauteurs, les mouvements du sol, son harmonieuse composition ne dépendent en rien de ce que le pic et la pelle de l'homme, sa drague même si l'on veut, peuvent déplacer de sable ou de boue, et les rapports qui règlent la beauté de la terre ne sont guère liés à ce que change la vertu de notre effort.

    Rassuré quant au paysage, faut-il l'être un peu moins sur la population ? Elle est sans doute composée d'alluvions très variés. Le territoire de Provence est ouvert du côté des montagnes, béant vers l'Italie et l'Espagne, l'Afrique et l'Orient. Il me souvient bien que, dans mon enfance, vers 1875, certaine famille dite des Mansourah, venue d'Égypte, paraît-il avec Bonaparte, n'était pas tout à fait assimilée. On n'en parle plus aujourd'hui. L'œuvre est faite ; les sangs sont réunis.

    Voici plus singulier : vers la même époque, dans une maison qui n'avait pas changé de propriétaire depuis 1550, mon quai natal portait certains débris très nets des bandes scandinaves de Robert Guiscard, que l'on eût beaucoup étonné en leur disant leurs origines, car ils parlaient provençal, sentaient français, jugeaient à la romaine ; néanmoins, les fortes carrures, le teint blond transparent, les yeux vert glauque en disaient long sur l'antécédent séculaire. Sur le quai voisin, l'apport punique et Tyrien se manifestait par d'autres silhouettes géantes de brachycéphales très bruns. À la génération suivante, ces derniers ont perdu de leur taille et leur teint s'est éclairci, tandis que les premiers ont bruni à fond. Dans tous ces cas et beaucoup d'autres, on voit les survivances d'invasions lointaines résorbées, pour un temps, par les forces unies d'un noyau plus ancien encore, dont les caractères changent très peu. Il semblait fait pour résister en proportion du nombre des assauts endurés. 7

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    L'élément principal de ce fonds primitif, celui qui tient solidement au pays, est formé des pêcheurs. Ils sont là deux mille environ, actifs et paresseux, rieurs et graves, anarchistes et traditionnels, dépensiers et âpres gagneurs. Autrefois, leur corporation comprenait un grand Art et un petit Art. Le premier montait des tartanes pontées et allait travailler en Méditerranée. On raconte qu'il y a un quart de siècle environ, les pêcheurs du grand Art gagnèrent beaucoup d'argent. La mer avait été propice, le thon, le mulet et le loup avaient bien donné. Ils crurent que cela continuerait toujours. La confiance orgueilleuse les égara. Se pliant à la vieille passion séculaire qui leur fit inventer la martingale, les patrons de tartanes se mirent à jouer comme on n'avait jamais joué jusque là. En un hiver, ils eurent tout perdu et, comme on dit là-bas, ils furent « rôtis » (les Italiens, en pareil cas, ne sont que « frits »). Bateaux, agrès, tout fut perdu, vendu, bientôt dilapidé. Cet hiver vit la fin du grand Art de la pêche, qui n'est plus représenté à Martigues que par quelques couples de chalutiers appartenant à des Compagnies.

    Le petit Art subsiste. Ceux qui l'exercent sur des barques non pontées, appelées en général des bettes, ne laissent pas de constituer encore la plus importante de nos pêcheries sur ce front maritime, soit que l'on considère le produit du travail, le nombre des marins que la flotte enrôle annuellement, la connaissance du métier, les coutumes anciennes. Il serait difficile de sous-estimer ce trésor.

    Quelles belles prières étaient récitées avant de jeter les filets : Notre Père, donnez-nous du poisson, assez pour en donner, en manger, en vendre et nous en laisser dérober ! Le matin, lorsque le soleil se levait, le mousse enlevait son bonnet et disait gravement sur un rythme de psaume : Saint Soleil, bon lever ! Et nous autres bon jour, santé, liberté, longue vie ! Lorsque le soleil se couchait, le même mousse officiait : Bonsoir, patron et mariniers, toute la compagnie ! Que le bon Dieu conserve la barque et les gens ! Et celui qui ne dit pas « Ainsi soit-il », le cul de la bouteille lui échappe ! Dure malédiction ! Chacun, se hâtant de la détourner, criait : Amen ! Cette vieille population était donc religieuse, tous les témoignages concordent, et c'est ce qui explique son reliquat d'extrême bonhomie et tout ce qu'il comporte de loyauté, de générosité, d'amitié sociale profonde.

    L'ancien régime du mariage peut le faire comprendre. S'il a un peu évolué, il n'a pas disparu. Les fiançailles se célèbrent habituellement à l'époque dite de la seconde communion. Le fiancé a treize ans et la fiancée douze ; les accords ont lieu dans les familles avec une solennité qui rappelle un peu le distique d'Aubanel 8 :

    Alor, fier e sage, li paire,
    An pacheja coume de rei.

    Alors, fiers et sages, les pères
    Ont pactisé comme des rois.

    Le pacte dûment conclu, les enfants peuvent se parler. Ils se parlent longtemps. Cela tenait bien une douzaine d'années, car, vers dix-huit ans, le garçon partait pour le service, qui durait quelque quarante-quatre mois ; il avait donc vingt-deux ou vingt-trois ans à l'heure des justes noces !

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    La ville pose sur les eaux, elle est née du produit des eaux, mais l'ancienne marine de commerce, disparue, ne renaîtra pas. Le canal de Marseille au Rhône ne peut pas la faire renaître. Ce point du trajet est trop proche de Marseille et de Saint-Louis du Rhône pour qu'un arrêt utile y soit indiqué.

  • La Syrie ou le grand combat contre l’islamisme, par Antoine de Lacoste

    Liste de villes de Syrie — Wikipédia

    Damas, la capitale de la Syrie, est une des plus vieilles villes du monde. Déjà habitée du temps des Babyloniens ou des Assyriens, elle régna longtemps sur d’immenses territoires. Les Hittites, les Perses, les Romains, les Byzantins s’y succédèrent puis les Arabes et l’islam s’implantèrent au VIIe siècle. Damas régna alors sur un immense empire qui s’étendait jusqu’en Espagne et en Asie centrale et qu’on appelait la dynastie des Omeyades.

     Mais dès le VIIIe siècle, le califat de Bagdad supplanta Damas. Ce fut la période de l’Empire abasside auquel succéda le règne des Mamelouks, venus d’Egypte, au XIIIe siècle. Les Ottomans chassèrent ensuite les Mamelouks et la Syrie subit leur joug de 1516 à 1918.

    antoine de lacoste.jpgUN RICHE PATRIMOINE CHRETIEN

    Cette histoire mouvementée, et d’une richesse rare, ont fait de la Syrie un joyau. En son sein, il faut réserver une place toute particulière au patrimoine chrétien. De Saint Siméon le Stylite à Saint Jean Damascène, de grands saints ont façonné l’histoire de ce pays. Les somptueuxvestiges de la basilique St Siméon ont longtemps été un but de voyage, mais elle est aujourd’hui hélas en zone islamiste et a été très endommagée.

    Des ruines ont été réhabilitées avec goût, comme celles du monastère de Mar Moussa, posé dans un superbe paysage de roches et de montagnes. De charmantes églises sont présentes dans toutes les villes, comme celle de l’Eglise de la Ceinture de la Vierge à Homs, relique apportée par l’apôtre Saint Thomas, évangélisateur de la région.

    N’oublions pas les châteaux des croisades, et surtout le plus beau de tout l’Orient : le Crac des chevaliers. C’est une grande émotion de visiter le témoin indestructible de cette magnifique et tragique épopée.

    LE MANDAT FRANCAIS

    Malgré cette richesse, la Syrie dut attendre longtemps pour pouvoir reprendre en main sondestin. Cela aurait pu avoir lieu à la fin de la première guerre mondiale à la faveur de l’effondrement de l’Empire ottoman.Mais la France et la Grande-Bretagne s’étaient entendues en secret et deux diplomates devenus célèbres, Sykes et Picot, tracèrent sur une carte les nouvelles frontières permettant à leurs deux pays de dominer la région.

    Ces « lignes dans le sable » sont, pour l’essentiel, les frontières actuelles de la Syrie, du Liban, de l’Irak, de la Jordanie et de la Palestine devenue ensuite Israël. Selon le plan franco-britannique la Syrie et le Liban passaient sous domination française, l’Irak et la Jordanie sous domination anglaise tandis que la Palestine devait bénéficier d’un statut international en raison de la présence des Lieux Saints.

    Les Syriens conçurent une grande amertume de ce partage qui réduisit leur traditionnelle zone d’influence qui s’étendait plus au nord, jusqu’aux Monts du Taurus et plus au sud, vers le Hedjaz, dans l’Arabie Saoudite actuelle, et le Sinaï. De plus, cette grande Syrie rêvée devait englober le Liban. C’était d’ailleurs ainsi que les Ottomans avaient organisé les divisions administratives de la région.

    Il est vrai que ces frontières très coloniales, et au fond artificielles, ne prirent en compte ni lesréalités géographiques ni les aspirations des populations qui ne furent bien sûr jamais consultées. D’ailleurs lorsque les terroristes de Daech établirent leur « califat », ils abolirent symboliquement la frontière syro-irakienne et auraient fait bien d’avantage s’ils avaient pu.

    Mais, au-delà de ces frontières discutables, le rôle de la France en Syrie avait une logique historique. Rappelons que les massacres des chrétiens de Damas en 1860, perpétués par les Druzes à l’instigation des Turcs, entraînèrent l’intervention de l’armée française décidée par Napoléon III. C’est à compter de ce jour que la France fut officiellement considérée comme la protectrice des chrétiens d’Orient.

    Un fort courant nationaliste arabe rejeta d’emblée le « mandat français » sur la Syrie et le Liban. Le prince Fayçal, de la famille des Achémites, avait été pressenti par les Anglais pour devenir roi d’un grand royaume arabe. Il fit une entrée triomphale à Damas et régna quelques semaines en 1920. Les Français ne se sentirent pas liés par les promesses anglaises, envoyèrent l’armée et chassèrent Fayçal qui deviendra tout de même le premier roi d’Irak.

    Les années d’entre-deux guerres furent tumultueuses pour le mandat français. A la suite d’une révolte druze, les Français bombardèrent même Damas en 1925, ce qui ne fit que creuser le fossé avec les Syriens.

    L’AFFAIRE DU SANDJAK D’ALEXANDRETTE

    Ce fossé s’élargira encore avec la scandaleuse affaire du Sandjak d’Alexandrette. De nombreux Turcs vivaient dans cette région du nord-ouest de la Syrie. Ils étaient toutefois minoritaires, environ 70 000 sur 200 000 habitants. Mais la Turquie prétendit le contraire et exigea la cession de ce territoire. Elle refusa les propositions françaises de recensement et, progressivement, installa, de gré ou force, des ressortissants turcs pour faire basculer la démographie. Les Syriens protestèrent en vain et le gouvernement du Front populaire, désireux de s’attirer les bonnes grâces turques à l’orée de la guerre mondiale devenue inévitable, laissa faire. Un traité d’amitié fut signé en 1938 entre la France et la Turquie. Le lendemain, les troupes turques pénétrèrent dans le sandjak. Des élections furent organisées et gagnées de justesse par les Turcs.

    Aussitôt, la nouvelle assemblée vota le rattachement du Sandjak d’Alexandrette à la Turquie. Il devint la province d’Hatay. Les forces françaises quittèrent le territoire, accompagnés des habitants arabes et arméniens qui ne voulaient pas tomber sous le joug turc. L’indignation fut grande en Syrie mais aussi chez les catholiques français : dans ce sandjak se situe en effet Antioche, un des berceaux de la chrétienté. Elle s’appelle aujourd’hui Antakya.

    Voilà comment Antioche est devenue turque et comment la France s’est déshonorée.

    VERS L’INDEPENDANCE

    C’est la seconde guerre mondiale qui entraîna le basculement vers l’indépendance. En mai 1941, les troupes gaullistes commandés par le général Catroux attaquèrent les forces de Vichy stationnées en Syrie et commandées par le général Dentz. Les combats furent sanglants et les gaullistes l’emportèrent grâce à l’aide des Britanniques.

    L’euphorie fut de courte durée. Les manifestations se multiplièrent à Damas, comme à Beyrouth d’ailleurs, pour exiger l’indépendance. Les Français bombardèrent la ville une nouvelle fois mais durent finalement céder et évacuèrent leurs troupes. Le dernier soldat français quitta la Syrie en avril 1946.

    Une ère nouvelle commença donc pour ce pays au passé si riche. Elle fut caractérisée par une instabilité chronique, ponctuée de putsch militaires, jusqu’à l’émergence du parti Baas qui va méthodiquement préparer son accession au pouvoir.

    Ce parti, dont le nom signifie « Renaissance », se réclame d’une doctrine mêlant socialisme, arabisme et laïcité, mais sans rejeter l’islam. Il fut fondé par un chrétien de religion grec-orthodoxe, Michel Aflak, et un musulman sunnite, Salah Bitar. Les deux hommes s’étaient connus à la Sorbonne, à Paris. Ils s’inspirèrent des travaux d’un troisième homme, l’alaouite Zaki Arsouzi. Le fait qu’il soit alaouite est d’importance car, jusqu’à présent, cette communauté vivait totalement en marge de la société syrienne. Pauvres, peu éduqués, les tenants de cette étrange et très secrète déviance de l’islam chiite, qui ne dédaignent pas de partager un verre de vin avec les chrétiens le jour de Pâques, étaient méprisés et systématiquement persécutés par les sunnites. Pour ces derniers, il est pire d’être un hérétique alaouite qu’un chrétien. Pendant la guerre qui vient de ravager le pays, les Alaouites étaient systématiquement massacrés par les islamistes.

    En attendant la prise du pouvoir par le parti Baas, la Syrie fut confrontée au dilemme de la guerre froide. Dans un premier temps elle ne souhaita pas choisir entre le bloc occidental et le bloc soviétique. Mais les évènements allèrent l’y contraindre. Par le pacte de Bagdad de 1955, les Britanniques s’allièrent avec les Irakiens et les Turcs, introduisant la guerre froide au Proche-Orient. De plus les Américains refusèrent au même moment de financer le barrage d’Assouan promis à l’Egyptien Nasser. Ce dernier riposta en nationalisant le canal entraînant l’expédition de Suez menée par les Français, les Anglais et les Israéliens.

    Les Soviétiques prirent la place des Américains en Egypte et la Syrie, très liée à l’Egypte, se rangea dès lors dans le camp soviétique. Le prestige de Nasser était alors à son zénith dans le monde arabe. Cherchant à renforcer leur sécurité, la Syrie et l’Egyptedécidèrent de fusionner en 1958 au sein d’un nouveau pays : La République Arabe Unie.

    Mais la puissance égyptienne et la personnalité écrasante de Nasser entraînèrent l’échec de ce mariage hors du commun. L’armée syrienne, en particulier fut humiliée. En 1961, des officiers déclenchèrent un coup d’Etat et rendirent sa liberté à la Syrie. D’autres putsch suivirent et celui de 1963 porta le parti Baas au pouvoir. En 1966, les durs du parti Baas, qui seront désavoués par les fondateurs, s’imposèrent et Hafez el-Assad devint ministre de la Défense tout en restant chef de l’aviation. Il transforma méthodiquement l’armée pour en faire son instrument : l’heure des Assad avait sonné.

    LE TEMPS DES ASSAD

    Hafez el-Assad est alaouite. Si pendant des siècles, cette communauté vécut recluse dans les montagnes du djebel Ansarieh, le mandat français leur permit de sortir enfin et de peupler le littoral. Dans le découpage administratif de la Syrie, les Français établirent un pays alaouite dont le cœur était la ville de Lattaquié.L’armée et le parti Baas furent le réceptacle de l’ascension fulgurante des alaouites au sein desquels Assad devint progressivement le maître.

    En 1970, il déclencha un ultime coup d’Etat et se fit élire président de la République l’année suivante.

    D’une grande intelligence, Assad avait su manœuvrer avec habileté entre les différentes factions alaouites et sunnites. A compter de son arrivée au pouvoir, il ne le lâcha plus et déploya une énergie constante à renforcer l’appareil sécuritaire du pays avec l’aide de quelques fidèles.

    Son obsession à l’extérieur fut de récupérer le plateau du Golan conquis par Israël lors de la guerre des 6 jours en 1967. La guerre du Kippour, déclenchée en 1973 comportait notamment cet objectif. Malgré la nouvelle défaite syrienne qui s’ensuivit, l’aura d’Assad ne décrut pas en Syrie car l’armée syrienne s’était bien comportée. L’Egypte avait clairement lâché la Syrie et ce fut une des causes essentielles de l’échec militaire arabe;

    Assad dut renoncer au Golan.

    LA GUERRE CONTRE LES FRERES MUSULMANS

    Mais progressivement, un redoutable ennemi intérieur commença à se faire menaçant : les Frères musulmans.

    Tout au long des années 70, leur montée en puissance passa relativement inaperçu même s’ils avaient demandé, en vain, que l’islam devienne constitutionnellement la religion de la Syrie. Leur irruption sanglante dans la vie du pays date de 1979. Le 16 juin un officier instructeur sunnite,  avec l’aide de frères musulmans, ouvrit le feu sur une promotion d’élèves officiers : il y eut 83 morts, tous alaouites.

    Cet attentat sans précédent plongea le pays dans la stupeur et bientôt dans une violence continue. Attentats et représailles se succédèrent sans cesse. Des officiers, des cadres du régime furent assassinés. Le point d’orgue fut la révolte de la ville d’Hama très majoritairement sunnite. Des meneurs, membres des Frères musulmans, appelèrent à la révolte et assassinèrent de nombreux cadres du parti Baas ainsi que des officiers et des soldats. Du haut des minarets, tous les imams relayaient les mots d’ordre.

    Assad n’hésita pas et employa la manière forte : 15 000 hommes des troupes d’élite reconquirent la ville et une répression impitoyable s’ensuivit. On ne sut jamais combien de morts elle provoqua mais sans doute au moins 20 000. On prête ce mot à Assad à l’issue de la bataille : « nous sommes tranquilles pour 30 ans ».

    Et en effet il faudra attendre la guerre de 2011 pour revoir des islamistes prendre les armes.

    En 2000, Hafez el-Assad mourut et son fils Bachar lui succéda. Ce n’était pas le premier choix mais Bassel le fils aîné était mort dans un accident de voiture. Bachar qui suivait des études d’ophtalmologie à Londres dut rentrer et apprendre le métier de chef d’Etat.

    Très vite le nouveau président eut à affronter une grave crise au Liban. La Syrie avait très activement participé à la guerre du Liban (1975-1990). Tout d’abord en combattant les Palestiniens puis les chrétiens. L’indépendance du Liban n’a jamais été accepté par son puissant voisin qui rêvait de créer la « grande Syrie ».

    L’assassinat en 2005 à Beyrouth de l’ancien premier ministre sunnite Rafic Hariri, cheville ouvrière de toutes les alliances, provoqua une onde de choc mondiale. La Syrie fut accusée et les occidentaux exigèrent le départ des troupes syriennes du Liban. Il semble plutôt que les Hezbollah chiite fût derrière l’attentat, mais, prudemment, Bachar obtempéra et le Liban put recouvrer sa souveraineté.

    L’IMPITOYABLE GUERRE RELIGIEUSE

    La Syrie connut alors des difficultés économiques liées notamment à la baisse de la production de pétrole. Les campagnes s’appauvrirent, et c’est alors que survinrent les printemps arabes de 2011.

    Partis spontanément de Tunisie, ces évènements furent exploités par les islamistes pour renverser des régimes hostiles à leur idéologie, comme en Egypte ou en Tunisie. Les révoltes furent noyées dans le sang en Algérie, en Arabie Saoudite ou à Bahrein.

    En Syrie, tout sembla calme jusqu’au mois de mars où une manifestation fut sévèrement réprimée à Deraa dans le sud du pays , faisant plusieurs dizaines de morts. Le gouverneur chargé du maintien de l’ordre fut aussitôt destitué par Assad mais le mal était fait et la contestation s’étendit dans tout le pays. Très vite, elle devient insurrectionnelle sous la houlette de l’ALS, composée de déserteurs sunnites, et surtout des islamistes. Ceux-ci étaient largement constitués par des frères musulmans, financés et armés par le Qatar mais d’autres groupes se formèrent, financés par les Saoudiens ou les Turcs. L’ALS ne parviendra finalement jamais à jouer un rôle majeur.

    Les Etats-Unis et l’Europe prirent parti contre Assad et tentèrent de structurer une opp

  • A propos des heurts violents entre immigrés et autochtones en Calabre....

                Quand on fait tout ce qu'il faut pour qu'une explosion se produise, il ne faut pas venir pleurer après, ni s'étonner, lorsque l'explosion a lieu. Voilà le seul commentaire que l'on peut faire face à cette information venue d'Italie, et relatant des faits répugnants qui se sont produits en Calabre.

                On a là les résultats de la catastrophique politique (?) suivie depuis des années en Italie, mais aussi dans presque tous les pays européens, préfiguration de ce qui arrivera -et qui arrive déjà, même si "on" le cache le plus souvent...- dans tous les pays d'Europe concernés.

                Comme le disait Jaco, le perroquet du Conte de Bainville, "ça finira mal !..."

                Voici la dépêche AFP relatant ces faits. Pour prévenir tout commentaire fielleux, disons tout de suite que nous ne nous réjouissons évidemment pas de cette horreur qui s'est passé là-bas; et que nous la dénonçons au contraire comme le fruit pourri d'une politique (mais en est-ce une ?) également pourrie; et que c'est pour éviter "ça" en France, chez nous, que nous dénonçons l'aberration menée depuis 1975, et que nous proclamons que nous sommes contre ces délocalisations massives insensées de populations...

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    A Rosarno, en Calabre, ces immigrés qui manifestent -le 8 janvier 2010- vivent dans des usines desaffectées, sans eau ni electricité. C'est ignoble et scandaleux, car il s'agit bien évidemment d'êtres humains, et qui doivent être traités comme tels. Mais justement, qu'est-ce que c'est que ces États qui les font venir en Europe, pour obéir à la fraction véreuse du patronat, qui préfère exploiter la misère plutôt que d'investir et de payer décemment les travailleurs locaux ? Alors que le rôle d'un État est de résister aux groupes de pression, qui n'ont pas à dicter leur loi.
    Et qu'est-ce que c'est que ces partis et associations idéologiques dont l'action aboutit concrètement, sous le prétexte bidon d'aider les clandestins, à donner la main au pillage de l'Afrique, et à offrir ces malheureux comme de la chair à profit aux-dits patrons véreux ?
    Ou: les Bobos/gauchos/trostkos au service du fric à tout prix...
    En répétant à temps et à contre-temps que c'est sur place qu'il faut aider les pauvres d'Afrique, plutôt que de les déraciner, ajoutant ainsi un problème supplémentaire à leurs déjà nombreux problèmes, nous sommes les vrais amis de l'Afrique et des Africains, et nous nous opposons aux néo-colonialistes qui vampirisent sans vergogne le continent....

    Chasse aux immigrés en Calabre: au moins 38 blessés, dont deux graves (AFP) 

              Le bilan des violences contre des immigrés à Rosarno, en Calabre, une petite ville de 15.000 habitants du sud de l'Italie, s'établissait samedi (9 janvier, ndlr) à 38 blessés, selon l'agence de presse Ansa, qui faisait état d'un retour au calme. Après le départ dans la nuit de près de 300 immigrés vers un centre d'accueil d'urgence à Crotone, à environ 170 km de Rosarno, le calme semble revenu et les habitants ont levé une barricade qu'ils avaient établie dans la nuit sur une route locale, selon la même source.

               Le nouveau bilan de ces violences est de 38 blessés dont 20 étrangers et 18 policiers, après qu'un nouvel immigré se fut présenté dans la nuit à la police avec des blessures légères à la tête, affirmant avoir reçu des coups de bâtons.

              Les incidents ont débuté à Rosarno après une manifestation jeudi soir de plusieurs centaines d'ouvriers agricoles immigrés --pour la plupart employés illégalement dans la région-- qui protestaient contre l'agression de plusieurs d'entre eux, cibles de tirs de fusil à air comprimé. Les manifestants avaient incendié des voitures et brisé des vitrines à coups de bâtons et des affrontements avaient éclaté avec la police.

    Manifestation d'immigrés le 8 janvier 2010 à Rosarno

               Vendredi, après une accalmie dans le courant de la journée, les agressions ontrepris dans la soirée et dans la nuit et au cours de plusieurs épisodes séparés, deux étrangers ont été grièvement blessés à coups de barres de fer, cinq ont été volontairement renversés par des voitures, et deux autres, cibles de tirs de fusil de chasse, ont été légèrement blessés aux jambes.

               Selon Ansa, une centaine d'habitants armés de bâtons et de barres de fer ont érigé des barricades, notamment près d'un local où se trouvaient de nombreux immigrés. Certains charriaient des bidons d'essence et des massues. D'autres ont décidé d'occuper la mairie de Rosarno "jusqu'à ce que les immigrés soient éloignés". "Qu'ils s'en aillent, il faut qu'ils aient peur", a déclaré à la télévision un jeune habitant de la ville, tandis qu'un autre expliquait: "C'est une protestation organisée".

                Le président de la République Giorgio Napolitano a lancé dans la soirée un appel à "arrêter sans délai toute violence".

                A 1H00 locale samedi (0H00 gmt), neufs cars transportant environ 250 immigrés ont quitté, sous les applaudissements d'un groupe d'habitants, la zone de la "Rognetta", une des structures où étaient hébergés les immigrés et d'où était partie la révolte de jeudi soir. Escortés par la police et les carabiniers ils devaient être transférés dans un centre d'accueil d'urgence à Crotone, à environ 170 km de là. Selon Ansa, ce transfert s'est déroulé sans incident ou résistance de la part des immigrés et les forces de l'ordre sont restées sur place afin d'éviter que des étrangers ne reviennent ou que les habitants de Rosarno ne mettent le feu aux installations. Un autre groupe d'environ 500 immigrés restaient dans une autre structure de Rosarno.

    Heurts entre immigrés et police le 7 janvier 2010 à Rosarno

                Ces incidents sont survenus après une manifestation jeudi soir de plusieurs centaines d'ouvriers agricoles, pour la plupart employés illégalement dans la région, pour protester contre l'agression de plusieurs d'entre eux, cibles de tirs de fusils à air comprimé. Ils avaient incendié des voitures et brisé des vitrines à coups de bâtons et des affrontements avaient éclaté avec la police.

                Un autre groupe d'environ 500 immigrés restaient dans une autre structure de Rosarno.

                Pour M. Maroni, membre du parti anti-immigrés Ligue du nord, ces tensions sont le résultat d'"une trop grande tolérance face à l'immigration clandestine". Le Haut commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR) et le principal syndicat italien, la Cgil, ont pour leur part dénoncé les "conditions inhumaines dans lesquelles vivent ces ouvriers: cabanes insalubres, sans eau, sans hygiène. Un peu plus tôt dans la journée, la porte-parole de l'antenne italienne du HCR, Laura Boldrini, avait dit à l'AFP craindre "une chasse aux immigrés".

                Chaque année, la récolte des fruits - oranges et clémentines - attire un afflux de quelque 4.000 immigrés à Rosarno (15.000 habitants). En décembre 2008, deux étrangers avaient été blessés par balles dans cette ville dans des violences de même nature.

    Des immigrés manifestent à Rosarno, en Calabre, le 8 janvier 2010

    Selon la Cgil, environ 50.000 travailleurs immigrés vivent en Italie dans des logements insalubres similaires à ceux de Rosarno.

                Le syndicat a dénoncé l'emprise de la Mafia, surtout dans le sud du pays, sur ces immigrés massivement employés dans l'agriculture, qui représentent "une main d'oeuvre à bas coût" payée autour de 25 euros par jour.....

                                                                                                    ---------------------

                Fin de la dépêche, mais pas fin des problèmes liés à ces bombes à retardement que l'on a si follement semées dans toute l'Europe.....

  • Accepter et assumer l'Histoire, oui. Se repaître des carnages, non.....

              Un peu de décence, s'il vous plaît ! Courant décembre, une dépêche presque gourmande de l'AFP nous a rappellé -comme si nous ne le savions pas....- qu' "Il y a 183 ans brillait le soleil d'Austerlitz".

              Suivait une description complaisante de solennités organisées par le souvenir Napoléonien pour commémorer "la plus belle bataille de l'Empire".....

              Bon, soyons clairs. Que la France assume son héritage historique, celui de toutes les France, on est bien d'accord là-dessus. N'est-ce pas Philippe VIII, duc d'Orléans, qui a dit, au tout début du XX° siècle, "Tout ce qui est national est nôtre" (1) ?

              Mais assumer un héritage, fut-il divers jusqu'à l'incohérence et la contradiction entre ses différents aspects, c'est une chose; encenser et louanger également toutes les pièces de l'héritage, toutes mises sur un même pied d'égalité, en leur accordant à toutes une même valeur intrinséque, c'en est une autre. Maurras ne dit pas autre chose lorsqu'il dit qu'il faut savoir s'accommoder de la révolution-fait, mais se dépêtrer de la révolution-idée.

             En clair, nous voulons bien assumer l'Empire en général, et Austerlitz en particulier. Nous voulons bien accueillir "la gloire, l'Art" (2) de Napoléon qui, de toutes façons est un fait de notre histoire, une de ses pages que l'on ne peut ni effacer ni omettre. Mais de là à se déguiser "183 ans après" pour jouer aux soldats et faire mumuse avec ce qui fut un drame humain pour tant de personnes, en France et en Europe, non ! De là à célébrer la grande boucherie que fut son règne, non !

              L'Empire, héritier et sabre de la révolution, ce fut L'Europe à feu et à sang pendant quinze ans, à cause des folies révolutionnaires; une Europe où -à part quelques ennemis déclarés, comme la Hollande, l'Angleterre évidemment, et la Prusse, qui nous haïssait en nous badant cependant...) nous comptions une grande majorité d'amis qui nous admiraient, nous imitaient et nous copiaient en tout (de la langue aux moeurs en passant par l'Art et la Culture...).

              L'Empire, héritier et sabre de la révolution, ce fut la France saignée démographiquement, ayant perdu plus d'un million et demi de ses enfants, dans la force de l'âge, et qui n'auront donc pas de descendance; sans compter les pertes territoriales (et donc, à nouveau de population). Au bas mot, deux millions de français en moins après Napoléon (3).

              Peut-on célébrer "ça"? Nous ne le pensons pas. Donc, nous faisons mémoire d'Austerlitz, nous acceptons la gloire militaire -stérile- de l'Empire, en l'intégrant à l'ensemble des hauts faits d'arme de notre Peuple et de son armée, tout au long de son Histoire. Mais nous n'allons pas perpétuer d'une façon morbide, malsaine et indécente un souvenir (?) de ce qui fut peut-être la carnage le plus stupide et le plus affreux à la fois de toute l'histoire du continent européen. Dans l'une des versions du colonel Chabert, Raimu a un moment se met à hurler un "Assez !", furieux et vengeur, qui s'adresse à tous ceux qui se complaisent dans cette inutile et effroyable boucherie sans fin.....

              On est bien loin du raffinement, de la bonté et de de l'humanisme de Louis XV. Il fut des siècles chrétiens, finalement pas si lointains, où le sang de l’ennemi n’était pas impur (4) parce qu’il était celui de créatures de Dieu au même titre que celui des vainqueurs. « Le sang de l’ennemi, c’est toujours le sang des hommes.... la vraie gloire c'est de l'épargner »dira Louis XV en parcourant le champ de bataille de Fontenoy en 1745, tandis que reproche lui était fait que ses médecins soignaient indifféremment les blessés français, anglais et hollandais. On est bien loin de Napoléon qui proféra cyniquement cette phrase littéralement monstrueuse : "J'ai trois cent mille hommes de rente"et qui dira à Metternich : "Vous n'êtes pas militaire, Monsieur et vous ne les comprendrez jamais ! Vous n'avez, pas vécu dans les camps; vous n'avez pas appris à mépriser la vie d'autrui et la vôtre, quand il le faut. J'ai grandi sur le champ de batailles. Pour un homme comme moi, la vie d'un million d'hommes ne vaut pas plus que de la m....."

            D'un côté, on essaye de christianiser la fureur des hommes; de l'autre, on se livre en aveugle au destin qui vous entraîne, et tant pis pour les fleuves de sang qui en découlent ! Comme le dit Chateaubriand, "L'avenir doutera si cet homme a été plus coupable par le mal qu'il a fait que par le bien qu'il eût pu faire et qu'il n'a pas fait" (5).

             On l'oublie parfois, pris dans l'immédiateté de la lutte quotidienne. Mais notre royalisme n'est pas seulement, il n'est pas surtout et même il n'est surtout pas un dogmatisme politique et prétendument rationnel; il n'est pas une idéologie contraire opposée à une idéologie mortifère, celle de la révolution. Si nous combattons idéologies et idéologues, ce n'est certes pas pour nous transformer à notre tour en contre-idéologues : où serait l'intérêt ? C'est aussi et surtout parce que nous constatons que nos rois, avec leurs défauts, leurs erreurs et leurs échecs, ont malgré tout mené pendant mille ans une authentique politique de civilisation "quand notre organisation naturelle et historique fonctionnait" (c'est ainsi que Maurras parle de notre monarchie). La royauté est, pour nous, prouvée par l'Histoire; elle n'est pas le fruit d'une construction intellectuelle et abstraite : si nous sommes royalistes, c'est d'abord et avant tout parce que les Rois ont fait la France, et qu'ils en ont fait le plus beau royaume qui fût sous le ciel , et la première puissance du monde.

             Une puissance que la révolution, et l'Empire qui la continue, auront singulièrement rabaissé et dilapidé. Alors, se souvenir d'Austerlitz ?oui bien sûr. L'exalter ? non certainement pas.....

     

    (1) : « Tout ce qui est national est nôtre, et c’est sans crainte et sans arrière-pensée que je m’adresse à tous les vrais Français, n’ayant rien à redouter d’aucuns concours de quelques points de l’horizon politique qu’ils puissent me venir. Je fais appel à tous ceux qui se rencontrent dans le même amour de la France …"

     

    (2) : De Jacques Bainville, dans son irremplaçable Napoléon : "Sauf pour la gloire, sauf pour l'Art, il eût probablement mieux valu qu'il n'eût pas existé..."

     

    (3) : Après le deuxième Traité de Paris, de 1815, qui suivait les Cent jours, nous perdions les forteresses de Philippeville et Marienbourg (cédées toutes deux à Louis XIV en 1659) ainsi que Bouillon (la ville de Godefroy !...), actuellement en Belgique. Nous perdions les villes de la Sarre, aujourd'hui allemandes (Sarrelouis, fondée par Louis XIV en 1681 et Sarrebrück) et aussi Landau, aujourd'hui dans le Palatinat, mais qui fit longtemps partie de la décapole alsacienne (ville française depuis 1648 !). Nous perdions Versoix, sur la rive nord du Léman, et une partie du pays de Gex, français depuis Henri IV, aujourd'hui en Suisse ( les six communes de Versoix, Preny-Chambésy, Collex-Bossy, Grand-Saconnex, Meyrin et Vernier furent cédées à Genève ).

             Avec, en prime, une occupation de trois ans et une "amende"de 700 millions de francs !..... Vraiment pas de quoi célébrer.....

    (4) : comme cela est braillé dans le chant haineux que la république s'est choisi comme hymne national.... Non, le sang de nos adversaires n'est pas "impur": laissons à d'autres la haine, la détestation, l'envie de donner la mort.....

     

    (5) : pour celles et ceux qui veulent lire l'intégralité du texte de Chateaubriand De Buonaparte et des Bourbons,nous avons préparé un Pdf en page d'accueil : bonne lecture ! ce texte est un petit peu long, mais on peut le lire en plusieurs fois et, à notre très humble avis, si l'on excepte le Napoléon de Bainville, on n'a jamais rien écrit de mieux sur le sujet.....

  • Un hommage du Monde à Jean-François Gravier.....

              Dans sa page Rétrolectures (une fort bonne idée, cette page...), consacrée donc ce 15 juillet à Jean-François Gravier, Jean-Louis Andréani revisite son ouvrage Paris et le desert français.         

              Le commentaire est intéressant, et le ton élogieux. Y a-t-il une petite ambigüité, un sous-entendu, lorsqu'il, évoque les idées royalistes de Gravier ?  Faut-il subodorer une arrière-pensée dans le rappel "...avant de travailler pour Vichy" ou l'expression "inspiration pétainiste" ?Ce serait faire preuve d'une sorte d'amnésie à sens unique, aussi injustifiée que surprenante: imaginerait-on le même journaliste gêné de parler de Mitterand, par exemple, parce que celui ci a eu une période vichyssoise, fort bien connue de tous... ?

              Ne faisons donc pas de procès d'intention à Jean-Louis Andréani, que nous feliciterons au contraire pour la qualité de ses lectures et le choix de ses auteurs. Voici le texte de son article, intitulé sobrement "Paris et le Désert français".

              Dans un domaine qui n'est pas vraiment une pépinière de best-sellers, le livre de Jean-François Gravier, Paris et le désert français, a eu une carrière hors du commun. Plus qu'une référence, il reste un témoignage, un symbole : celui de la révolte contre une France déséquilibrée, entre une région-capitale écrasante, où tout se passe, et une province belle endormie qui suscite l'ennui et fait fuir les talents vers la Ville Lumière.       

              Lorsque le jeune géographe (né en 1915, il a lors 32 ans) publie en 1947, aux éditions du Portulan, il n'imagine pas que son essai (tiré à 3.000 exemplaires) puisse inspirer au général de Gaulle l'aménagement du territoire à la française et devenir la bible de la décentralistaion. L'influence de Gravier se retrouverait même dans la "nouvelle société" de Jacques Chaban-Delmas, premier ministre de Georges Pompidou de 1969 à 1972;
     
            En 1947, Le Monde ne rate pas Paris et le désert français, sans toutefois lui accorder une très grande place. Le supplément hebdomadaire "Une semaine dans Le Monde" du 25 octobre 1947 consacre environ une demi-colonne à ce "remarquable ouvrage". Même si l'auteur du papier cite surtout la préface de Raoul Dautry, ministre de la reconstruction et de l'urbanisme à la Libération.

              Réédité une première fois en 1958 par Flammarion, Paris et le désert français est couronné par le Grand Prix d'histoire de l'Académie française, le prix Gobert, le 17 décembre 1959. L'écrivain Maurice Genevoix prononce l'éloge du récipiendaire et salue "un chef-d'oeuvre (...), un ouvrage bénéfique" dont les répercussions devraient être "considérables". En 1972, l'ouvrage est réédité une troisième fois, de nouveau par Flammarion.

              A lire aujourd'hui les quelque 400 pages de l'édition de 1947, le "Gravier" correspond bien à l'empreinte qu'il a laissée dans la mémoire collective. La première partie, "Bilan", qui occupe la moitié de l'ouvrage, est un réquisitoire bourré de cartes, de chiffres, de tableaux. C'est elle qui a bâti la légende de Gravier. Dans un style incisif, malgré les références constantes aux statistiques, l'auteur y décrit avec minutie cette exception française qui fait que le centralisme politique hérité de l'Ancien Régime a gagné, de proche en proche, les sphères économique, culturelle, éducative, jusqu'à faire de la centralisation parisienne la règle générale. Le raisonnement de Jean-François Gravier est simple. Il défend la décentralisation au nom de l'efficacité, notamment économique, et du mieux-être des populations qui, à ses yeux, vont de pair.

              L'auteur considère que, comparée notamment à l'Allemagne - n'oublions pas que le livre sort deux ans après la guerre -, la France devrait rechercher, à long terme, un gain de presque 30 millions d'habitants, pour arriver à 73 millions, avec la production industrielle correspondante. Et il se demande si la centralisation est le meilleur moyen d'y arriver : "Peut-on fonder l'avenir d'une nation sur l'hémorragie interne ? Peut-on fonder sa renaissance sur le gonflement congestif de 4 % de son territoire et sur l'appauvrissement continu en hommes et en productions de la moitié de ses provinces ?" Gravier résume d'ailleurs en trois mots "les vrais problèmes français" : "population, énergie, investissement". L'auteur s'y montre adepte résolu du Plan et de "l'économie dirigée", qui prévaut à l'époque.

    "TENTACULES"

              Gravier est parfois utopique, excessif, verse dans l'autoritarisme pour servir sa volonté farouche de relancer la production. Mais l'ouvrage impressionne encore aujourd'hui par la force de ses descriptions, ses capacités d'anticipation. Ainsi, avec trente ans d'avance, le géographe (disparu en 2005) prône la création de 16 régions, chacune dirigée par un super-préfet. Il souligne la nécessité d'un "Grand Paris" d'environ 5 millions d'habitants, insiste sur les conséquences néfastes du laisser-faire urbanistique. Quant à la capitale elle-même, il déplore - en 1947 ! - que "Paris semble aménagé pour des automobiles et non pour des hommes - encore moins pour des enfants"...

              Mais il y a une face souvent ignorée de Jean-François Gravier, son engagement idéologique dans la mouvance maurassienne. Un jeune universitaire, Antonin Guyader, rappelle que le géographe, qui signe alors "François Gravier", a été membre des étudiants royalistes d'Action française, puis a continué à graviter dans les milieux de la droite monarchiste, avant de travailler pour Vichy (La revue Idées 1941-1944. Des non-conformistes en Révolution nationale, L'Harmattan 2006). Plus tard, Gravier aurait été sensible aux idées du personnalisme chrétien. Dans quelle mesure l'idéologie de jeunesse de Gravier a-t-elle pesé sur ses analyses ? Depuis la fin des années 1990, quelques auteurs dénoncent une inspiration pétainiste du Désert...

              Dans l'édition de 1947, Gravier montre une méfiance évidente envers les très grandes structures, qu'il s'agisse de la ville ou de l'entreprise, stigmatise "les tentacules" de Paris et des plus grandes villes. Mais il cite aussi en exemple Milan ou la structure urbaine multipolaire de l'Allemagne, veut faire de Poitiers et Aix-en-Provence un Oxford et un Cambridge français, défend le rayonnement de la capitale et soutient que l'aura intellectuelle, culturelle, du Paris de la fin du XIXe siècle ne souffrait pas d'une population moins importante. Le mouvement de repeuplement des campagnes, que souhaitait organiser Gravier, a d'ailleurs commencé aujourd'hui, à partir des bases mêmes qu'il évoquait : besoin d'espace, de nature, fuite de la saturation urbaine. Tandis que le poids démographique de l'Ile-de-France semble stabilisé, voire en légère baisse.

               Au demeurant, ce poids toujours décisif malgré l'attraction des nouvelles métropoles régionales, l'asphyxie qui gagne la région parisienne, les problèmes inextricables de logement, de transport, de pollution, amène à se poser une question essentielle : si la prise de conscience accélérée par l'ouvrage de Jean-François Gravier n'avait pas eu lieu, quel serait le visage de la France d'aujourd'hui ?

  • 153 Députés contre le rap poubelle...

                Nos lecteurs se souviennent que, suite à notre note "Tendres rappeurs, rap d'amour....." (Catégorie "Réagir au processus de dé-civilisation"), un lecteur nous avait envoyé le document suivant :  rapfrancaisJB.pdf  que nous avions publié dans la note "Rap "français" (?!).....", le 18 septembre dernier (toujours dans la Catégorie "Réagir au processus de dé-civilisation").

    violences rap francais.jpg
    (extrait d'un site internet spécialisé (!) dans le rap...):  "... LIM, lui, n’hésite pas à utiliser la vulgarité, afin de bien illustrer ses idées prônant la violence plutôt que la parole, comme dans sa chanson "Nique lui sa mère".....

               "En route pour un voyage au bout de la vulgarité, de la haine, de la barbarie -écrivions-nous alors- pour un pays mental où l'on a définitivement franchi les bornes de ce que Finkielkraut appelle le processus de dé-civilisation. Et, comme dirait l'autre, on sait que lorsque les bornes sont franchies, il n'y a plus de limites !...

                Mais attention, "ils" sont chez nous, et "ils" tiennent des quartiers, des zones entières de nos villes et campagnes. La République danse sur un volcan..., avons-nous souvent titré: pense-t-on sérieusement que "ça" n'aura pas, forcément, certaines conséquences ?....."

                Un autre lecteur nous a envoyé récemment, à ce sujet, le courrier d'un député qui, avec un nombre important de ses collègues, essaie de "faire quelque chose" pour nettoyer les écuries d'Augias d'un Système qui, non seulement ne fait rien pour éradiquer sérieusement de telles insanités, mais encore -par le bais de subventions multiples et d'une politique (?) de démission généralisée et de laxisme écoeurant encourage et favorise de facto cette vulgarité, cette dé-civilistaion  dont parle Finkielkraut.

                On s'étonnera juste que le député Gonnot appelle "chanson" ces monceaux d'ordures et d'insanités. Et qu'à 153, sur un sujet pareil, ils ne fassent pas plus de bruit à l'Assemblée. Mais l'initiative méritait malgré tout d'être notée.....  Commentaire de fin ? Comment appelle-t-on un Système qui tolère "ça" ? Qui ferme les yeux sur "ça" ? Une seule solution : l'expulsion !

                Voici le texte.

    François-Michel Gonnot, Député UMP de l’Oise.

    Je figure parmi les quelques 153 députés UMP qui ont demandé il y a plusieurs mois au Ministre de la Justice – jusqu’ici sans succès - que des poursuites judiciaires soient ouvertes contre quelques groupes de rap qui, dans des chansons que fredonnent les banlieues et qui se vendent même à la FNAC, insultent gravement notre pays et menacent nos compatriotes de façon totalement inacceptable.

    Les membres de ces groupes sont étrangers ou d’origine étrangère. Ils ont été accueillis dans notre pays et y font aujourd’hui fortune en vendant leurs insanités. On ne peut accepter, et aucun gouvernement au monde n’accepterait, de tels faits. Jugez par vous-même, et attention c’est souvent « hard » :

    I : LE GROUPE 113 - Extrait de leurs chansons (!!!!!) :

     

    j' crie tout haut : " J'baise votre nation " 
    L'uniforme bleu, depuis tout p' tit nous haïssons 
    On remballe et on leur pète leur fion. 
    Faut pas qu'y ait une bavure ou dans la ville ça va péter, 
    Du commissaire au stagiaire: tous détestés ! 
    A la moindre occasion, dès qu' tu l' peux, faut les baiser. 
    Bats les couilles les porcs qui représentent l'ordre en France.

     

    II : LE GROUPE SNIPER - Extrait de "J'aime pas" :

    J'aime pas ce pays la France et le latin, son système son baratin. 

     

                                        Extrait de leur "La France" :

     

    Pour mission exterminer les ministres et les fachos
    La France est une garce et on s'est fait trahir 
    On nique la France sous une tendance de musique populaire 
    Les frères sont armés jusqu'aux dents, tous prêts à faire la guerre 
    Faudrait changer les lois et pouvoir voir Bientôt à l'Élysée des arabes 
    et des noirs au pouvoir. Faut que ça pète ! 
    Frère, je lance un appel, on est là pour tous niquer
    La France aux français, tant qu' j 'y serai, ça serait impossible. Leur 
    laisser des traces et des séquelles avant de crever.

    Faut leur en faire baver

    v' la la seule chose qu'ils ont méritée.
    T'façon j'ai plus rien à perdre, j'aimerais les faire pendre. Mon seul 
    souhait désormais est de nous voir les envahir. Ils canalisent la révolte 
    pour éviter la guerre civile. 

    III : SALIF - Extrait d'une de ses "chansons" (!) :

    Allez-y, lâchez les pitts, cassez les vitres, quoi 
    Rien à foutre, d' façon en face c'est des flics 
    C'est U.N.I.T.Y., renoi, rebeu, babtou, tway 
    Mais si on veut contrôler Paris, tu sais que ça sera tous ensemble. Ca y 
    est les pitts sont lâchés, les villes sont à chier, les vitres sont
    cassées, Les keufs sont lynchés, enfin, ça soulage, Faut que Paris crame. 
    On redémarre la guillotine, pire qu'à Djibouti. La
    France pète, J'espère que t'as capté le concept. 

    IV : Ministère Amer - Extrait de "Flirt avec le meurtre" : 

    j'aimerais voir brûler Panam au napalm sous les flammes façon Vietnam 
    tandis que ceux de ton espèce galopent où 24 heures par jour et 7 jours 
    par semaine J'ai envie de dégainer sur des f.a.c.e.s d.e c.r.a.i.e
    dommage (...) que ta mère ne t'ait rien dit sur ce putain de pays me
    retirer ma carte d'identité, avec laquelle je me suis plusieurs fois 
    torché.

    V : SMALA - Extrait de "Du miel les abeilles" : 

    La France est un pays de pute
    Mafia K'1 fry
    j' suis fier d'être rebeu. J'peux pas trahir mon couscous au lait caillé.
    J'ai passé toute ma jeunesse à racaille (...) 
    Comme le gros Nacine, le gros Nordine, mes potos 
    Les Algériens, danger ils ont du mal à nous gérer 
    Les Algériens, danger le passé on l'a mal digéré

    VI : LUNATIC - Extraits de "Temps mort" :

    ALLAH à Toi seul l'homme doit toute son adoration, les vrais savent. On 
    a pas oublié, l'or que le pape porte au cou est celui qui nous a été 
    pillé. Allo c'est B2O encore en chien d' chiennes, les hyènes ressentent 
    la tumeur et moi j' suis d'humeur palestinienne. 
    Qui veut la paix, prépare la guerre, j' te l' rapelle.
    vote pour emmener les porcs à la morgue, 
    Eh négro ! C'est l'heure d' manger, 
    Brûler leur sperme en échantillons, souder leurs chattes 
    J'suis pas le bienvenu, mais j' suis là,(...),
    j' suis venu manger et chier là. 
    Quand j'vois la France les jambes écartées j' l' encule sans huile. Z'ont 
    dévalisé l'Afrique... J'vais piller la France Tu m' dis "la France un
    pays libre" (...) attends-toi à bouffer du calibre. J'rêve de loger dans 
    la tête d'un flic une balle de G.L.O.C.K. 

                            Extraits de "Mauvais Oeil" : 

    Les colons nous l'ont mis profond. A l'envers on va leur faire, 
    On est venu récupérer notre dû
    Dans vos rues on va faire couler votre pu
    Attends toi à plus d'un attentat 
    Ici en France, loin des ambiances "pétard" 14 juillet
    Microphone ouvert et nos actions s'amorcent féroces
    A.L.I., Booba, Lunatic, Hauts de seine, on te saigne. 
    Extraits de leur chanson "Guerre/Jihad" :
    on repartira avec leur argent, leur sang et
    leurs pes-sa (sapes=fringues)
    La France n'est pas territoire neutre.

  • La maison de Maurras est en piteux état, mais... à qui la faute ? A la Mairie, bien sûr !

    C'est donc à une sorte de feuilleton, à la découverte de l'homme Maurras, que nous allons vous entraîner, d'ici les prochaines élections municipales.

    Celles-ci, nous l'avons dit, seront peut-être décisives pour l'avenir de la Maison du Chemin de Paradis, fermé aux Français aujourd'hui par le dernier Mur de Berlin d'Europe : celui, invisible, du sectarisme haineux de la Mairie communiste, qui préfère laisser fermée (en attendant qu'elle ne s'écroule ?) une belle demeure qui pourrait être intégrée au réseau des Maisons des Illustres, et devenir un centre national et international de recherches et débats intellectuels de haut niveau sur Maurras, sa vie, son oeuvre; un lieu culturel vivant et rayonnant...

    Aujourd'hui : La maison de Maurras est en piteux état, mais... à qui la faute ? A la Mairie, bien sûr !

    maurras maison se delabrant.jpg

    C'est La Provence qui l'a annoncé, mercredi dernier 27 novembre : par un petit visuel très court dans son édition de Marseille (ci dessous), et par un article un peu plus étoffé dans son édition de Martigues, avec une photo inquiétante, qui montre bien le mauvais état du lieu (ci dessus), en état de délabrement continu depuis des années, par manque de soins et d'entretien, tout simplement.

    Sans se rendre compte, probablement, de ce qu'il écrit, et qui permet de lancer une accusation contre la richissime Mairie de Martigues, justement pour négligence coupable, défaut de soins et d'entretien d'un Patrimoine remarquable, l'auteur de l'article commence ainsi, par ces lignes "bucoliques" (il aurait du talent, on dirait "virgiliennes", mais passons...) :

    "Le portail vert s'ouvre, découvrant un beau jardin. Allées de graviers blancs, massifs automnaux, oliviers, magnolias, myrte, arbousiers, buis, entourent la fameuse belle maison, classée sous le nom de "bastide du chemin de Paradis", connue à Martigues et dans les milieux politico-historiques comme la "maison de Maurras" (Lire par ailleurs). Léguée par sa famille à la mairie de Martigues pour 1 franc symbolique en 1997, celle-ci s'apprête à recevoir des travaux d'envergure, le permis ayant été voté à l'unanimité lors du dernier conseil municipal. Et elle en a bien besoin..."

    maurras bastide.jpg

    Ah, bon ? La bastide a "bien besoin" de "travaux d'envergure" ? Mais pourquoi donc ?

    Et c'est là que le bât blesse, pour la Mairie, qui voit ainsi dévoilée au grand jour son incurie, et :

    - soit sa mauvaise gestion,

    - soit sa volonté délibérée de laisser se dégrader la maison de Maurras, dans l'espoir peut-être de la voir disparaître, un jour, par écroulement ou parce que, son mauvais état empirant sans cesse, le bâti finirait par ne plus être "restaurable"...

    On pense à ce qui s'est passé à Marseille avec ces maisons de la rue d'Aubagne, qui ont fini par s'écrouler il y quelques semaines, après qu'on les ait laissé pourrir sur pied pendant des décennies, sans travaux d'entretien...

    Encore ces maisons formaient-elles un ensemble, se soutenant les unes les autres, et, même indigne, cet "habitat" (!) était... habité, les malheureuses personnes qui y logeaient leur apportant le peu de soins qu'elles pouvaient, et qui ont fini par ne plus suffire. 

    Rien de tel chez Maurras, où la maison est isolée, comme en pleine nature; jamais chauffée; dont les poutres sont forcément la proie, comme partout, des termites et des champignons; rongée par les intempéries et surtout l'humidité, qui a pénétré au coeur des pierres, des poutres et de la chaux qui sert de "liant" - comme on le faisait à l'époque - dans cette ville construite non pas au bord de l'eau mais dans l'eau, comme aimait à le dire Alexandre Dumas, amoureux du lieu :

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    Cette maison, ce jardin de Maurras au Chemin de Paradis, nous les connaissons par coeur, à titre individuel ou à titre collectif, nous les militants et tous les membres de l'Union Royaliste Provençale, pour y être allé des dizaines de fois et y avoir organisé un grand nombre de rencontres, visites et manifestations diverses (et même un repas en soirée pour plusieurs dizaines de personnes, dans le jardin : un grand souvenir !...).

    Nous pouvons tous témoigner que cette maison, pleine des livres et objets familiers de Charles Maurras, était une maison en bon état, une belle bâtisse, et qu'il était seulement triste de la savoir inhabitée en permanence. Mais les gardiens s'en occupaient très correctement, et on ne voyait aucun signe de vétusté alarmante, nécessitant des "travaux d'envergure" dont elle aurait eu "bien besoin".

    Alors, que s'est-il passé ?

    Tout simplement, ceci...

    En 1997, il y a 22 ans, selon le voeu de Maurras lui-même, sa maison fut donnée à la ville de Martigues par Jacques Maurras; le Maire de l'époque était Paul Lombard, qui, bien que communiste, avait un "patriotisme municipal" qui lui permettait de passer outre les divergences politiques, pour ne considérer que le Patrimoine (dans une ville qui - ce n'est pas l'injurier que de le reconnaître simplement - n'est pas très riche en monuments remarquables).

    Au début, donc, tout se passa bien.

    La Mairie reprit même, et fit refaire à l'identique, mais en respectant la façon ancienne de construire, l'ensemble de la toiture, afin de mettre le monument hors d'eau, ce qui est la première des choses à faire, toujours et partout.

    Et l'ensemble maison/jardin était ouvert normalement au public.

    Cela dura tout le temps que Paul Lombard fut Maire, c'est-à-dire jusqu'en 2009, mais devait changer ensuite, lorsqu'une nouvelle équipe municipale d' "union de la Gauche" prit la Mairie. C'est à partir de ce moment-là qu'un petit groupe d'élus, aussi ignorants que sectaires et haineux, entama le processus qui devait mener à la fermeture de la totalité du lieu au public, et l'abandon complet de son entretien. 

    Situation démentielle et catastrophique, qui devait nous amener là où nous en sommes aujourd'hui : et maintenant, comme par hasard, quatre mois avant les Elections municipales, l'équipe en place se souvient qu'il y a une "maison de Maurras"; qu'elle a "bien besoin" de "travaux d'envergure" et vote un budget de 850.000 euros !

    Mais, que n'a-t-elle entretenu son patrimoine, au jour le jour - comme nous le faisons tous pour le nôtre ? Et pourquoi donc a-t-elle interdit l'entrée du lieu, depuis de trop longues années ? S'est-il passé quelque chose, qu'il faudrait cacher ?  

    Comme d'habitude, à chaque fois qu'il n'y a pas transparence, des rumeurs courent, parfois contradictoires, souvent convergentes. Quoi qu'il en soit, tous nos amis sur place nous disent la même chose : aucun n'a vu, ces dernières années, d'allées et venues de personnels d'entretien, la maison est toujours fermée, et son état est celui d'un édifice en voie de délabrement.

    Alors, voilà qu'on nous sort 850.000 euros du chapeau, et il faudrait que l'on s'extasiât ! Et que l'on remerçiât une Mairie si généreuse (elle peut, avec les millions, voire plus, qu'elle a !...) ! Eh bien, non !

    Les travaux dans la maison de Maurras ? Depuis des années, c'est... l'Arlésienne. Alors maintenant, nous ne croirons plus que ce que nous verrons. Car, c'est bien connu, les promesses n'engagent que ceux qui les croient...

    Et nous persistons à formuler nos demandes raisonnables, d'une façon calme et pacifique; au minimum :

    1. Que la Mairie re-donne l'accès au moins au jardin, si la maison a "bien besoin" - par sa faute - de "travaux d'envergure".

    2. A propos de ces travaux, que la Mairie "communique" (comme on dit aujourd'hui dans le jargon), qu'elle explique dans quel état se trouve le bâti, et qu'elle donne des informations sur un calendrier, même approximatif, des travaux, de leur durée, et de la future réouverture du lieu.

    Faute de quoi, on ne nous empêchera pas de penser - et nous ne sommes pas les seuls - qu'il s'agit là d'une opération de basse campagne électorale. On vient d'apprendre en effet que les Ecologistes - dont une partie au moins, à Martigues, est dans la majorité "de gauche" - viennent de déclarer que leur objectif - excusez du peu !... - est... l'Elysée pour 2022 ! Et on ne sait pas encore ce que feront les membres de l'ancienne gauche (PS...) qui font aussi partie de l'actuelle équipe municipale mais dont les groupes ont rejoint Macron depuis.

    L'équipe municipale actuelle préfère probablement ne pas laisser s'ouvrir un domaine de critiques éventuelles dans une élection qui va s'annoncer difficile...

    Dans ce contexte-là, nous pensons, oui, que l'annonce des travaux - même bienvenus... - dans une maison volontairement laissée à l'abandon pendant des années a quelque chose de... surprenant.

    lafautearousseau

  • Sur le blog de Michel Onfray, Coronavirus : En janvier, le gouvernement jouait ”à la roulette russe”.

    Verbatim* de l'émission du 28 janvier "Audrey & C°" sur LCI

    Avec: Jean-Michel Aphatie (journaliste), Audrey Crespo Mara (journaliste), Gérald Kiersiek (médecin), Thierry Moreaux (journaliste) et Michel Onfray

    Audrey Crespo Mara: Michel Onfray, il vous inquiète ce coronavirus?

    Michel Onfray: Oui, car je trouve qu’on joue un peu à la roulette russe! Enfin: le gouvernement joue un peu à la roulette russe... On a une vingtaine d’avions, je crois, qui arrivent tous les jours de Chine et puis les gens descendent et on leur pose une question: "Vous avez mal à la tête? Vous avez un peu de fièvre? Non? Allez-y." Et puis un sur dix, ai-je lu, se fait questionner et on distribue des petits bouts de papiers à chacun en leur disant: "si vous avez un problème, appelez le 15", et puis tout le monde s’en va dans la nature! Je ne sais pas combien ça fait, 5000 ou 6000 personnes par jour qui arrivent de Chine et qui s’en vont dans la nature et qui peuvent contaminer donc!

    Gérald Kierzek: De toute façon on n’a pas la capacité de faire autrement, soit on interdit les vols et ça c’est une décision qui est lourde de conséquences, on se rappelle le SRAS en 2002-2003: c’est tout le tourisme qui était impacté, les vols étaient arrêtés.

    Michel Onfray: C’est une affaire d’économie!

    Gérald Kierzek: Ce n’est pas qu’une affaire d’économie mais de psychose aussi, c’est pour ça que l’OMS ne va pas instituer l’État d’urgence comme il était question la semaine dernière parce qu’il n’y a pas de critères médicaux.

    Michel Onfray: On peut bien dire: "On se protège et on arrête les vols!" Il y a de l’économie en jeu parce que les Chinois sont ceux qui font marcher le commerce.

    Gérald Kierzek: Il n’y a pas de raison médicale non plus, encore une fois ce n’est pas un virus que vous attrapez vous mourrez à tous les coups. Mais c’est pas du tout ça, on est plus sur un virus de type grippal, ça va être intéressant parce que ce jeune homme de 33 ans n’a pas de symptôme, il est testé positif au coronavirus en Allemagne mais il n’a pas de symptôme. Ça change la donne si à 33 ans il se retrouve en réanimation intubé ventilé et avec plus ou moins un décès à la clé, parce que là on se dirait effectivement il faut prendre des mesures drastiques. Mais est-ce qu’on prend chaque année des mesures drastiques pour la grippe? Non. On n’arrête pas les vols de Chine et pourtant la grippe elle vient de Chine chaque année, on le sait. Donc tant que la virulence, la dangerosité du virus n’est pas un cran au-dessus, on n’est pas dans ces mesures-là. Là où je vous rejoins c’est qu’on pourrait peut-être, notamment aux aéroports contrôler de manière un peu plus systématique que ce n’est fait actuellement, ne serait-ce que pour la symbolique. Et c’est toujours bien de mettre un filet en disant: "Ce filet il ne prend pas tous les cas possibles mais au moins il y a toujours un filet c’est toujours mieux que rien."

    Thierry Moreaux: Sauf que ce cas allemand serait passé au milieu des filets parce qu’il est porteur du virus et qu’il ne le développe pas.

    Gérald Kierzek: Mais surtout il n’a jamais voyagé. Ma grand-mère disait que c’était mieux que rien, il vaut mieux mettre des tests, ça permet déjà de rassurer, sur Twitter je réponds à beaucoup de questions, pleins de gens qui ne comprennent pas pourquoi il n’y a pas ce contrôle donc ça permettrait même si ce n’est pas un contrôle efficace à 100%, de filtrer, peut-être 1,2 ou 3 personnes qui auraient de la température, de les orienter directement plutôt que de les laisser partir dans la nature. Là où il va se poser une autre question: les citoyens français qui vont être rapatriés dans les quelques jours, il y a plusieurs centaines de personnes qui ne vont pas être mis en quarantaine mais en quatorzaine.

    Michel Onfray: Oui moi, ce qui m’étonne, c’est qu’on nous rabat les oreilles avec le principe de précaution depuis des années, c’est-à-dire que, dans l’école primaire de mon village, on ne peut pas amener un gâteau pour l’anniversaire d’un petit garçon sous prétexte que la traçabilité n’est pas assurée et que le principe de précaution interdit ce genre de chose! Mais, là, il n’y a plus du tout de principe de précaution! C’est-à-dire qu’on sait qu’il y a une ville qui est contaminée, on sait qu’il y a des morts, une ville de plusieurs millions d’habitants qui est totalement confinée qui n’a plus aucun contact avec le restant de la planète, et puis on vous dit: "Rentrez, circulez, il n’y a pas de problème." On vous donne un petit papier où, en cas de problème, vous appelez, en sachant très bien qu’en appelant on aura encore un problème en arrivant à l’hôpital. Déjà, en temps normal, on a des difficultés à accueillir des gens aux urgences, on manque de lit et on leur dit: "S’il y a un problème, ne vous inquiétez pas, on va s’occuper de vous." Je trouve que ce principe de précaution qui a été inscrit dans la constitution, je crois à l’époque de Chirac ....

    Jean-Michel Aphatie (interrompant):Je pense qu’il n’y a pas assez de cas en France pour prendre les mesures que vous préconisez.

    Michel Onfray: Si la Chine interdit à une ville de plusieurs millions d’habitants que la circulation puisse se faire, on peut imaginer qu’eux, ils ont des informations inquiétantes!

    Jean-Michel Aphatie: La Chine gère plusieurs questions à la fois, que nous on n’a pas. Pour l’instant il n’y a pas de cas assez nombreux pour que l’on coupe les relations.

    Michel Onfray: C’est le principe de précaution: qu’on n’aille pas au-devant de la difficulté! Que la difficulté soit là, mais qu’on dise qu’on va faire le nécessaire...

    Gérald Kierzek: C’est assez impressionnant de voir les gens descendre de l’avion, on les a vu interviewés hier: "Est-ce que vous avez eu un contrôle? Non, non." Comme un contrôle d’alcoolémie, il y a le barrage et si vous n’avez pas envie de vous y soumettre vous pouvez passer à droite. Ce ne sera pas efficace à 100% donc encore une fois on est dans un principe de précaution, la ministre a pris des précautions, est-ce qu’on peut aller un cran plus loin? Probablement. Mais là je vous dis ce qui est la nouveauté, c’est ce sujet autochtone qui n’a jamais voyagé, va changer la donne. Encore une fois il faut se calmer, ce n’est pas un virus qui est létal avec une mortalité extrêmement importante, on est plus sur une grippe voir même avec une mortalité inférieure mais à voir comment les choses évoluent.

    Audrey Crespo Mara: Merci pour toutes ces informations mon cher docteur.


    *: Par principe, les imperfections et les incorrections de l'oral sont conservées. Seules les thèses importent: dès le 28 janvier, je défendais une politique ferme qui aurait évité d'exposer le peuple français à cette épidémie venue de Chine, un pays où l'on avait estimé qu'elle était suffisamment dangereuse pour que des mesures de confinement drastiques aient été décidées. Jean-Michel Aphatie estimait quant à lui que l'économie primait la vie des hommes -c'est la thèse de tout homme de droite qui se respecte, donc de tout maastrichtien.