La maison de Maurras est en piteux état, mais... à qui la faute ? A la Mairie, bien sûr !
C'est donc à une sorte de feuilleton, à la découverte de l'homme Maurras, que nous allons vous entraîner, d'ici les prochaines élections municipales.
Celles-ci, nous l'avons dit, seront peut-être décisives pour l'avenir de la Maison du Chemin de Paradis, fermé aux Français aujourd'hui par le dernier Mur de Berlin d'Europe : celui, invisible, du sectarisme haineux de la Mairie communiste, qui préfère laisser fermée (en attendant qu'elle ne s'écroule ?) une belle demeure qui pourrait être intégrée au réseau des Maisons des Illustres, et devenir un centre national et international de recherches et débats intellectuels de haut niveau sur Maurras, sa vie, son oeuvre; un lieu culturel vivant et rayonnant...
Aujourd'hui : La maison de Maurras est en piteux état, mais... à qui la faute ? A la Mairie, bien sûr !
C'est La Provence qui l'a annoncé, mercredi dernier 27 novembre : par un petit visuel très court dans son édition de Marseille (ci dessous), et par un article un peu plus étoffé dans son édition de Martigues, avec une photo inquiétante, qui montre bien le mauvais état du lieu (ci dessus), en état de délabrement continu depuis des années, par manque de soins et d'entretien, tout simplement.
Sans se rendre compte, probablement, de ce qu'il écrit, et qui permet de lancer une accusation contre la richissime Mairie de Martigues, justement pour négligence coupable, défaut de soins et d'entretien d'un Patrimoine remarquable, l'auteur de l'article commence ainsi, par ces lignes "bucoliques" (il aurait du talent, on dirait "virgiliennes", mais passons...) :
"Le portail vert s'ouvre, découvrant un beau jardin. Allées de graviers blancs, massifs automnaux, oliviers, magnolias, myrte, arbousiers, buis, entourent la fameuse belle maison, classée sous le nom de "bastide du chemin de Paradis", connue à Martigues et dans les milieux politico-historiques comme la "maison de Maurras" (Lire par ailleurs). Léguée par sa famille à la mairie de Martigues pour 1 franc symbolique en 1997, celle-ci s'apprête à recevoir des travaux d'envergure, le permis ayant été voté à l'unanimité lors du dernier conseil municipal. Et elle en a bien besoin..."
Ah, bon ? La bastide a "bien besoin" de "travaux d'envergure" ? Mais pourquoi donc ?
Et c'est là que le bât blesse, pour la Mairie, qui voit ainsi dévoilée au grand jour son incurie, et :
- soit sa mauvaise gestion,
- soit sa volonté délibérée de laisser se dégrader la maison de Maurras, dans l'espoir peut-être de la voir disparaître, un jour, par écroulement ou parce que, son mauvais état empirant sans cesse, le bâti finirait par ne plus être "restaurable"...
On pense à ce qui s'est passé à Marseille avec ces maisons de la rue d'Aubagne, qui ont fini par s'écrouler il y quelques semaines, après qu'on les ait laissé pourrir sur pied pendant des décennies, sans travaux d'entretien...
Encore ces maisons formaient-elles un ensemble, se soutenant les unes les autres, et, même indigne, cet "habitat" (!) était... habité, les malheureuses personnes qui y logeaient leur apportant le peu de soins qu'elles pouvaient, et qui ont fini par ne plus suffire.
Rien de tel chez Maurras, où la maison est isolée, comme en pleine nature; jamais chauffée; dont les poutres sont forcément la proie, comme partout, des termites et des champignons; rongée par les intempéries et surtout l'humidité, qui a pénétré au coeur des pierres, des poutres et de la chaux qui sert de "liant" - comme on le faisait à l'époque - dans cette ville construite non pas au bord de l'eau mais dans l'eau, comme aimait à le dire Alexandre Dumas, amoureux du lieu :
Cette maison, ce jardin de Maurras au Chemin de Paradis, nous les connaissons par coeur, à titre individuel ou à titre collectif, nous les militants et tous les membres de l'Union Royaliste Provençale, pour y être allé des dizaines de fois et y avoir organisé un grand nombre de rencontres, visites et manifestations diverses (et même un repas en soirée pour plusieurs dizaines de personnes, dans le jardin : un grand souvenir !...).
Nous pouvons tous témoigner que cette maison, pleine des livres et objets familiers de Charles Maurras, était une maison en bon état, une belle bâtisse, et qu'il était seulement triste de la savoir inhabitée en permanence. Mais les gardiens s'en occupaient très correctement, et on ne voyait aucun signe de vétusté alarmante, nécessitant des "travaux d'envergure" dont elle aurait eu "bien besoin".
Alors, que s'est-il passé ?
Tout simplement, ceci...
En 1997, il y a 22 ans, selon le voeu de Maurras lui-même, sa maison fut donnée à la ville de Martigues par Jacques Maurras; le Maire de l'époque était Paul Lombard, qui, bien que communiste, avait un "patriotisme municipal" qui lui permettait de passer outre les divergences politiques, pour ne considérer que le Patrimoine (dans une ville qui - ce n'est pas l'injurier que de le reconnaître simplement - n'est pas très riche en monuments remarquables).
Au début, donc, tout se passa bien.
La Mairie reprit même, et fit refaire à l'identique, mais en respectant la façon ancienne de construire, l'ensemble de la toiture, afin de mettre le monument hors d'eau, ce qui est la première des choses à faire, toujours et partout.
Et l'ensemble maison/jardin était ouvert normalement au public.
Cela dura tout le temps que Paul Lombard fut Maire, c'est-à-dire jusqu'en 2009, mais devait changer ensuite, lorsqu'une nouvelle équipe municipale d' "union de la Gauche" prit la Mairie. C'est à partir de ce moment-là qu'un petit groupe d'élus, aussi ignorants que sectaires et haineux, entama le processus qui devait mener à la fermeture de la totalité du lieu au public, et l'abandon complet de son entretien.
Situation démentielle et catastrophique, qui devait nous amener là où nous en sommes aujourd'hui : et maintenant, comme par hasard, quatre mois avant les Elections municipales, l'équipe en place se souvient qu'il y a une "maison de Maurras"; qu'elle a "bien besoin" de "travaux d'envergure" et vote un budget de 850.000 euros !
Mais, que n'a-t-elle entretenu son patrimoine, au jour le jour - comme nous le faisons tous pour le nôtre ? Et pourquoi donc a-t-elle interdit l'entrée du lieu, depuis de trop longues années ? S'est-il passé quelque chose, qu'il faudrait cacher ?
Comme d'habitude, à chaque fois qu'il n'y a pas transparence, des rumeurs courent, parfois contradictoires, souvent convergentes. Quoi qu'il en soit, tous nos amis sur place nous disent la même chose : aucun n'a vu, ces dernières années, d'allées et venues de personnels d'entretien, la maison est toujours fermée, et son état est celui d'un édifice en voie de délabrement.
Alors, voilà qu'on nous sort 850.000 euros du chapeau, et il faudrait que l'on s'extasiât ! Et que l'on remerçiât une Mairie si généreuse (elle peut, avec les millions, voire plus, qu'elle a !...) ! Eh bien, non !
Les travaux dans la maison de Maurras ? Depuis des années, c'est... l'Arlésienne. Alors maintenant, nous ne croirons plus que ce que nous verrons. Car, c'est bien connu, les promesses n'engagent que ceux qui les croient...
Et nous persistons à formuler nos demandes raisonnables, d'une façon calme et pacifique; au minimum :
1. Que la Mairie re-donne l'accès au moins au jardin, si la maison a "bien besoin" - par sa faute - de "travaux d'envergure".
2. A propos de ces travaux, que la Mairie "communique" (comme on dit aujourd'hui dans le jargon), qu'elle explique dans quel état se trouve le bâti, et qu'elle donne des informations sur un calendrier, même approximatif, des travaux, de leur durée, et de la future réouverture du lieu.
Faute de quoi, on ne nous empêchera pas de penser - et nous ne sommes pas les seuls - qu'il s'agit là d'une opération de basse campagne électorale. On vient d'apprendre en effet que les Ecologistes - dont une partie au moins, à Martigues, est dans la majorité "de gauche" - viennent de déclarer que leur objectif - excusez du peu !... - est... l'Elysée pour 2022 ! Et on ne sait pas encore ce que feront les membres de l'ancienne gauche (PS...) qui font aussi partie de l'actuelle équipe municipale mais dont les groupes ont rejoint Macron depuis.
L'équipe municipale actuelle préfère probablement ne pas laisser s'ouvrir un domaine de critiques éventuelles dans une élection qui va s'annoncer difficile...
Dans ce contexte-là, nous pensons, oui, que l'annonce des travaux - même bienvenus... - dans une maison volontairement laissée à l'abandon pendant des années a quelque chose de... surprenant.
lafautearousseau
Commentaires
Sans compter qu'avec 850.000 euros, vu l'état du lieu, la Mairie ne fera pas grand-chose, car il faudra passer par des entreprises spéciales (il s'agit d'un monument en partie classée) donc plus chères (et c'est bien normal) car elles ne travaillent qu'avec des matériaux nobles, en respectant les techniques d'antan.
C'était le titre d'un film très quelconque, mais dont le titre convient assez bien, ici : "Pour cent briques, t'as plus rien...'
La Mairie ferait bien de se méfier : elle va, comme toute personne qui n'entretient pas son bien régulièrement et le laisse se dégrader, payer deux ou trois fois plus, si ce n'est quatre, pour faire en catastrophe ce qu'elle aurait du et pu faire calmement et sereinement avant...
La bêtise humaine (ici, mêlée de sectarisme haineux et d'ignorance crasse) est bien la seule chose qui donne une idée de l'infini !...