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  • Éphéméride du 29 avril

    68 : Aux origines de Saint Tropez, et de sa Bravade

         

    29 avril,jeanne d'arc,orléans,charles vii,reims,françois premier,charles quint,vitry le françois,richelieu,louis xiii,la jamais contente,toulorgeC'est le 17 mai pour les uns, le 29 avril pour les autres (date officielle de sa célébration, aujourd'hui) que Caius Torpetius - devenu Torpés, puis Tropez... - fut décapité, à Pise, sur ordre de Néron, pour avoir refusé d'abjurer sa foi chrétienne.

    Patricien, Officier de l’empereur, chef de sa Garde personnelle, Intendant de son palais, Torpés fut converti par Saint Paul, avec qui il avait été emprisonné, comme chrétien.

    À l’occasion d’une cérémonie dans le temple de Diane, à Pise, sa ville natale, il refusa de sacrifier aux dieux et fit profession de foi chrétienne : Néron ordonna de le décapiter.

    Avec Irénée - qui à connu Polycarpe, disciple de Saint Jean l'Évangéliste (voir l'Éphéméride du 28 juin), c'est donc un autre témoin direct des évènements de Palestine qui vient, dès les premières années du christianisme, implanter la nouvelle religion en Gaule; en Gaule où, par ailleurs, d'autres témoins directs de ces événements - mais non chrétiens, eux - ont terminé leurs jours : Ponce Pilate et le roi Hérode, qui, tous deux, jugèrent et condamnèrent Jésus (voir l'Éphémeride du 27 février).

    Le corps supplicié de Torpetius fut placé dans une barque - entre un coq et un chien, dit-on - laissée à la dérive depuis Pise, et qui échoua sur la côte provençale, en un lieu qui prit son nom : Saint Tropez.

    Fête double, civile et religieuse, à la fois fête historique et fête patronale, la fête de la Bravade lui rend hommage, chaque année, en mai, pendant trois jours, en même temps qu'elle commémore un autre événement : le 24 juin 1558 fut nommé un Capitaine de Ville, chargé de gérer la sécurité de Saint-Tropez, alors constamment assaillie par les Sarrasins; celui ci forma alors les Tropéziens à la défense et au maniement des armes à feu : escopettes, haquebutes (une sorte d'arquebuse) et bombardes...         

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    https://www.saint-tropez.fr/454e-bravade-de-saint-tropez/

     

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    1429 : Jeanne d'Arc brise le siège d'Orléans et pénètre dans la ville

     

    La libération définitive de la ville aura lieu le 8 mai, jour où les Anglais quitteront définitivement Orléans, évènement marquant la victoire totale de Jeanne, au service du Dauphin Charles, roi légitime (voir l'Éphéméride du 8 mai)...

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    1545 : François Premier ordonne la reconstruction de Vitry-en-Perthois

             

    La ville avait été entièrement détruite en 1544, brûlée par les armées impériales de Charles Quint : la ville nouvelle s'appellera désormais Vitry-le-François.

    Elle ne fut cependant pas reconstruite exactement au même endroit, et sur son ancien emplacement (limitrophe, au nord-est de la ville) se trouve toujours, aujourd'hui, le village de Vitry-en-Perthois.

    François Premier confia la reconstruction de la cité à l'architecte italien Girolamo Marini et offrit à Vitry son blason : la salamandre.

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    1624 : Richelieu devient ministre de Louis XIII

              

    De Jacques Bainville, Histoire de France, chapitre XI : Louis XIII et Richelieu. La lutte nationale contre la Maison d'Autriche :

    "...Il n'obtient le pouvoir qu'en 1624 : Louis XIII avait peine à lui pardonner d'avoir été l'homme de Concini et d'être resté le candidat de la reine mère. Devenu cardinal, son prestige avait grandi et il avait su se rendre indispensable. Au Conseil, il fut bientôt le premier et, sans tapage, par des initiatives prudentes, limitées, commença le redressement de notre politique étrangère. Le point qu'il choisit était important mais ne risquait pas de mettre toute l'Europe en branle. C'était la vallée suisse de la Valteline par laquelle les Impériaux passaient librement en Italie. En délivrant la Valteline des garnisons autrichiennes, la France coupait les communications de l'Empereur avec l'Espagne. 

    Cette affaire, assez compliquée, était en cours lorsque les protestants français se soulevèrent, prenant La Rochelle comme base, et mirent Richelieu dans un grand embarras. C'était toujours la même difficulté. Pour combattre la maison d'Autriche il fallait, en Europe, recourir à des alliés protestants : princes allemands, Pays-Bas, Angleterre, et c'est ainsi qu'Henriette de France épousa Charles 1er. Mais ces alliances offusquaient ceux des catholiques français chez qui vivait encore l'esprit de la Ligue tandis qu'elles excitaient les protestants, jamais las de se plaindre. Richelieu était encore loin d'avoir le pays en main et l'intention qu'il annonçait de gouverner inquiétait les intrigants. Il fallut briser la cabale qui s'était formée autour de Gaston d'Orléans : Chalais qui, chargé de surveiller le remuant jeune prince, avait pris part au complot, eut la tête tranchée. C'est aussi vers le même temps que deux gentilshommes qui avaient bravé l'édit sur les duels allèrent à l'échafaud. Pour prévenir de plus grands désordres, Richelieu, approuvé par Louis XIII, rétablissait d'une main rude la discipline dans le royaume..."

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    Portrait, par Philippe de Champaigne
     
     
     

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    1709 : La Provence sauvée de la faim par Jacques Cassard...

     

    La Guerre de Succession d'Espagne dure depuis neuf ans déjà. Depuis ses débuts, elle ne tourne pas à l'avantage de la France, c'est le moins que l'on puisse dire... La défaite pure et simple est frôlée à plusieurs reprises, et il faudra attendre encore trois longues années pour que, en 1712, le sort des armes tourne enfin - et, cette fois, définitivement... - en  notre faveur.

    De plus, en cette année 1709, un hiver d'une rudesse terrible vient ajouter les drames qu'il provoque aux maux d'une guerre qui semble en train d'être perdue...

    29 avril,jeanne d'arc,orléans,charles vii,reims,françois premier,charles quint,vitry le françois,richelieu,louis xiii,la jamais contente,toulorgeComme l'explique très bien François Bluche, dans son magistral Louis XIV (page 791), la préoccupation principale de Louis XIV, outre la conduite de la guerre, est d'éviter famine et disette partout en France. Pour cela, les marins, sur toutes les mers du globe sont sollicités, et répondent avec audace, brio et... succès ! :

    "...Aussi bien qu'en 1693 et 1694, la tactique navale est désormais tout axée sur l'acheminement des grains. On traite avec Gênes. On coupe aux Anglais le retour de la route de Smyrne. On achemine du blé africain. Le comte de Pontchartrain n'a peut-être pas tous les navires de guerre qu'il conviendrait, mais il est admirablement secondé par des capitaines entreprenants, comme le chevalier de Pas, ou comme Cassard. D'avril 1709 à l'automne de 1710, c'est à Toulon un perpétuel branlebas. En 1709 Jacques Cassard, vainqueur à un contre cinq d'une croisière anglaise (29 avril), ramène à Marseille vingt-cinq navires céréaliers venus de Tunisie. L'année suivante, il dégage du Golfe Juan quatre-vingt quatre bâtiments du convoi de Smyrne et les conduit jusqu'à Toulon, s'emparant chemin faisant de deux vaisseaux britanniques. La Provence est sauvée de la famine..." 

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    Il eut une vie glorieuse et, hélas, une fin de vie malheureuse :

    http://lemondecorsaire.free.fr/cassard.htm

     

     

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    1792 : Destruction du Couvent des Récollets, à Marseille

              

    Les révolutionnaires sont comme les autres hommes : ils ont aussi, parfois, envie et besoin de se détendre...

    Entre deux séances d'hystérie et de guillotinage, les membres du Club des Amis de la Constitution décident, ce jour-là, de... jouer aux boules ! Ils tiennent leurs séances dans le Couvent et le cloître des Récollets, qui servaient alors de poudrière et de réserve à canon. 

    Enflammés par leur logorrhée (avant de l'être par la poudre !...), ils ne réfléchissent pas au fait que les étincelles sont très dangereuses, en un lieu pareil, à ce point bourré d'explosifs. Les boulets de canon, faisant office de boules, commencent à rouler sur les pavés. Il est 15h30.

    "Pour jouer, ces gardes ont pris ce qu'ils avaient sous la main, c'est-à-dire des boulets de canons stockés sur place. ils n'ont pas pensé qu'il y aurait des étincelles..." raconte benoîtement l'historien Pierre Échinard...

    Et ce qui devait arriver arriva : les boulets claquant sur les pavés couverts de résidus de poudre, les étincelles allumèrent un feu qui courut jusqu'à la réserve où s'entassaient les tonneaux. L'explosion détruisit le cloître et le couvent - deux superbes bâtiments... - et ébranla l'église voisine (ci-dessous).

    Elle fit aussi trente huit morts : Julie Pellizone, voisine contemporaine de la catastrophe, raconte qu' "un homme, entre autres, fut lancé par l'explosion avec tant de force contre l'abat-jour d'une fenêtre de la maison... en face de l'église des Récollets qu'il resta attaché et comme aplati contre cet abat-jour..."  

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    Ultime vestige du Couvent des Récollets, l'église conventuelle est devenue, aujourd'hui, l'église paroissiale Saint-Théodore...

     

     

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    1899 : Les "100 kilomètres/heure" dépassés...

             

    Au volant de sa Torpédo Like, une électromobile en forme de cigare, baptisée La Jamais contente, Camille Jenatzy atteint la vitesse de 105,87 km/h lors de la course organisée à Achères.

  • L'aventure France en feuilleton : Aujourd'hui (65), Les invasions normandes (I/III)...

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    Le fait marquant du règne de Charles le Chauve et de ses successeurs, jusqu’aux premières années du Xème siècle, fut les invasions des Northmen (les hommes du Nord) : les Normands.
    En outre, comme on peut le constater en regardant la carte du chapitre suivant, les vikings n'attaquèrent pas uniquement les côtes de France, mais s'en prirent à l'Europe entière, progressant jusqu'à Constantinople.

    Ces invasions n’eurent pas que des conséquences économiques (pillages, etc...) : en dévoilant la faiblesse des dirigeants carolingiens, elles précipitèrent la chute de cette dynastie, préparant l’avènement d’une nouvelle famille : les Capétiens.
    Elles achevèrent aussi la formation, depuis longtemps commencée, de la féodalité.

    I : Origine et caractère des Normands :


    Les Northmen étaient originaire de la Scandinavie, nom vague sous lequel l’on désignait à l’époque la Norvège, le Danemark et la Suède.
    D’humeur guerrière et aventureuse, ils sillonnaient la mer du Nord sur leurs drakkars, des barques plates et longues, ne possédant pas de pont.
    Ils débarquaient ensuite sur les côtes, s’aventurant intrépidement dans l’intérieur des terres, pillant tout sur leur passage.
    Il leur arrivait aussi de remonter les fleuves sur des bateaux plats, allant jusqu’au cœur de la France rançonner les plus riches villes du royaume.
    Les Normands n’avaient pas été convertis au christianisme, vénérant encore les dieux scandinaves, comme les Saxons le firent avant d’abjurer leur foi. Ces derniers n’hésitaient donc pas à incendier et piller les églises, tuer les représentants du culte, en l’honneur de leur dieu, Odin.

    II : Premières incursions des Normands :

    Les Normands avaient pénétré une première fois en méditerranée sous le règne de Charlemagne, mais ce dernier avait établi des flottes sur la manche et sur la côte de l’Océan Atlantique pour se protéger contre leurs excursions.
    Leurs excursions se firent plus fréquentes à la mort de Louis le Pieux, alors que la guerre civile faisait rage, laissant l’Empire sans défense contre les ennemis extérieurs.

    III : Les incursions des Normands sous Charles le Chauve (843 – 877) :


    Le traité de Verdun, en mettant fin aux rivalités des fils de Louis le Pieux, permettait d’espérer la répression des brigandages.
    Mais Charles le Chauve n’était pas maître chez lui, et au lieu de livrer bataille aux Normands, il dut réprimer des soulèvements qui eurent lieu en Bretagne, en Aquitaine et en Septimanie.
    La Bretagne résista aux assauts menés par Charles et conserva son indépendance.
    Pépin II résista pendant cinq ans avant de fuir.
    En 848, il fut livré par un traître et enfermé dans un monastère.
    La Septimanie opposa aussi une vive résistance : Bernard, qui en était le marquis, fut saisi dans Toulouse et mis à mort. Mais son fils Guillaume prit les armes à son tour et souleva le pays. Il résista jusqu’en 849, date à laquelle il fut capturé et décapité.

    Les Normands profitaient de ces désordres pour renouveler leurs ravages.
    Ils s’étaient établis aux embouchures de tous les grands fleuves de France (Escaut, Seine, Loire, Charente, Garonne, etc.). De leurs camps retranchés où ils mettaient le fruit de leurs rapines en sécurité, ils s’élançaient au loin à l’intérieur.
    Les riches monastères, les villes se trouvant sur les fleuves étaient pillés, incendiés ou soumis à de fortes rançons.
    Quatre chefs Normands commirent des actes qui retiennent notre attention :
    - Asgeir, s’empara de Nantes, et remonta la Loire, pillant ferme et abbayes. Il couronna son raid en s’emparant du trésor de Saint Martin de Tours.
    - Weland, un autre chef, obligea Charles le Chauve à négocier. Il accepta de quitter les lieux en échange d’un tribu de 3.000 livres d’argent. Et comme Charles retardait son paiement, Weland ajouta 5.000 livres à son exigence première.
    - Ragnar, en l’an 845, remonta la Seine, à la tête d’une flotte de 120 navires. Les parisiens s’apprêtaient à fêter Pâques, quand ils virent arriver les drakkars. Ragnar et ses hommes se jetèrent sur l’Abbaye de Saint Germain des Près et la vidèrent de ses richesses. Charles le Chauve fut appelé en toute hâte. Paris était l’ancienne capitale des rois Francs, mais le roi n’y résidait pas. Ce dernier se contenta de négocier le départ des Normands contre un tribu de 7.000 livres d’argent. Les parisiens s’indignèrent de ce procédé.
    D’ailleurs, les Normands revinrent en 856, pillant Saint Denis et Saint Germain des Près.
    - Hastings quant à lui, ne se contenta pas de piller les bords de la Loire et ses opulentes villes (Nantes, Tours, etc.). Il pénétra en Charente, pillant Saintes; en Garonne, où il saccagea Bordeaux; puis il contourna l’Espagne jusqu’aux côtes d’Italie. Il pilla le monastère de Mont Cassin, puis repassa une nouvelle fois en Espagne.
    Rentrant dans la Loire, il allait se trouver confronté à un adversaire de taille : Robert le Fort.

    IV : Robert le Fort :

    La France était en mauvais état, livrée aux pillages des Normands et ensanglantée par les mouvements de rébellion contre le roi.
    La paix qui régnait sous Charlemagne ne semblait plus être qu’un lointain souvenir… Robert le Fort, qui avait prouvé sa vaillance lors de combats contre les Normands, fut récompensé par Charles le Chauve, qui le fit d’abord duc de France, en 861, puis comte d’Angers, de Tours et de Bois, en 864.
    Robert le Fort allait donner naissance à un nouvelle dynastie, au cours des décennies suivantes : les Capétiens.

    Robert veillait à la sécurité des rives de la Seine et de la Loire, menant une guerre impitoyable aux pirates. Il fit sur les rives de ses fleuves menacés de nombreux travaux de défense. C’est alors que Hastings revint de son expédition en Italie. Robert leva une armée et courut à l’ennemi. Ces derniers, encerclés, se réfugièrent en septembre 866 dans un église, près du village de Brissarthe. Les pillards, à la nuit tombante, décidèrent de faire une sortie désespérée. Robert se lança à l’assaut, oubliant son casque, son haubert délacé. Il fut percé d’une flèche et mourut là.

    En 869, Charles le Chauve dut céder le comté de Chartres aux Normands, afin de stopper les dévastations de Hastings, qui était remonté de la Loire jusqu’à Clermont Ferrand.

    V : Charles le Chauve, Empereur (875) :

    Lothaire était mort en 855, et son fils Louis II avait hérité du titre impérial et de la couronne d’Italie. Mais ce dernier mourut à son tour en 875, sans enfants. Le pape Jean VIII offrit alors la couronne impériale et l’Italie à Charles le Chauve, qui accepta aussitôt (sans réfléchir ni à la lourde charge qu’il assumerait en tant qu’Empereur, ni aux réclamations qui ne manqueraient pas de s’élever dans la famille carolingienne d’Allemagne.). Charles franchit les Alpes et se fit couronner Empereur. Puis il rentra en France afin de faire confirmer son élection par une assemblée de prélats et de seigneurs.
    Il parut devant eux à Pontyon, vêtu de la dalmatique impériale, un diadème posé sur le front. Il demanda aussi à ce qu’on l’appelât Auguste.

    L’année d’après, en 876, son frère, Louis le Germanique, mourut. Charles le Chauve réclama une partie de son héritage, et voulut s’emparer de la Lorraine, mais il fut battu par son neveu Louis de Saxe à Andernach, sur le Rhin.

    Empereur et roi d’Italie, Charles le Chauve devait à la fois protéger l’Italie, la papauté, mais aussi la France : lourde tâche pour un roi aussi peu puissant…
    Jean VIII, le pape, implora le secours de Charles, les Sarrasins étant parvenus à remonter jusqu’aux murs de Rome. Charles, après avoir tenu en 877 une réunion avec ses seigneurs à Kiersy sur Oise, partit au secours du pape.
    Son voyage en Italie fut un échec, et il prit le chemin du retour, constatant qu’il avait été aussi impuissant contre les Sarrasins qu’il l’avait été contre les Normands… il fut pris de fièvres à la descente du mont Cenis et mourut.

    VI : Nouvelles incursions des Normands (880) :

    Si les Northmen s’étaient tenus tranquilles pendant les dernières années du règne de Charles le Chauve, ces derniers s’agitèrent presque aussitôt après sa mort. Le nouveau roi, Louis II le Bègue (877 – 879.), ne fit que passer sur le trône et n’eut pas le temps de les combattre.

    Ses deux fils, Louis III et Carloman, montrèrent de l’activité et une certaine valeur au combat.

    Le premier marcha contre les Normands qui avaient pillé Tournai, Cambrai, Arras et Amiens. Il les surprit à Saucourt, près de la Somme, et les mit en déroute, tuant plusieurs milliers des leurs.
    Carloman, quant à lui, était en conflit avec Boson, un seigneur révolté, qui venait de se faire couronner roi de Bourgogne à Mantailles, près de Valence. Voyant Carloman engager la lutte contre lui, Boson courut se réfugier dans Vienne, que le Carolingien assiégea en 88.

    Cependant, les deux frères moururent sans postérité, Louis III en 882, Carloman en 884.

    Il restait de Louis II le Bègue un fils posthume, Charles le Simple. Le royaume étant en mauvais état, l’on ne pouvait se permettre de placer un enfant sur le trône, et l’on fit appel à Charles le Gros, dernier fils vivant des enfants de Louis le Germanique.

    VII : Siège de Paris par les Normands (885) :

    Charles le Gros était Empereur, roi d’Italie, de Lorraine, de Germanie et de France. Après tant d’années de guerres civiles et de troubles, l’Empire de Charlemagne se trouvait reconstitué une dernière fois. L’on attendait beaucoup de Charles le Gros, mais au final, il ne sut rien faire.

    Le chef des Normands de l’Escaut, Godefried, avait ravagé tout le bassin inférieur de la Meuse et du Rhin, où il avait pillé de nombreuses villes : Maëstricht, Lièges, Bonn, Cologne, Trèves, etc.
    Pour se débarrasser de lui, Charles le Gros traita d’abord à des conditions déshonorantes. Puis, ayant attiré le Normand à une conférence, il le fit assassiner.
    Le frère du défunt, Siegfried, résolut de le venger. En 885, à la tête de 700 barques, portant 40.000 hommes, il remonta la Seine et vint mettre le siège devant Paris. Siegfried avait sous ses ordres de nombreux chefs, dont un certain Hrolf, surnommé "Marche à Pieds", en raison de son poids et de sa taille : l’on racontait qu’il était si grand qu’il ne pouvait trouver de cheval à sa taille.
    Paris, à l’époque, n’occupait guère que l’île de la cité. En voyant les navires ennemis approcher, les habitants des rives vinrent se réfugier à l’abri des murs de la ville. La défense de la cité fut assurée par l’évêque Gozlin, Abbé de Saint Germain, et le comte Eudes, fils de Robert le Fort.
    Les Normands livrèrent de nombreux assauts contre la ville, à chaque fois repoussés par les Parisiens qui faisaient pleuvoir pierres, poutres, poix fondue, etc. La ville tenait les Northmen en échec. Siegfried comprit que le siège serait long, et décida d’établir un camp sur chaque rive, à Saint Germain des Près et Saint Germain l’Auxerrois, qu’il entoura de fossés. De là, il fit divers razzias sur les campagnes environnant, pour la vengeance, le massacre et le pillage.
    Le siège se transformait en blocus. Chaque jour, pour maintenir la combativité de leurs hommes, les chefs normands lançaient des assauts, mais en vain, contre les murs de la ville. Le 6 février 886, après plus de deux mois de siège, une crue emporta le pont reliant une tour aux murs de la ville. Douze défenseur se retrouvèrent isolés, entourés par les Normands. Pendant toute la journée, ils tentèrent de faire face aux assauts répétés de leurs assaillants. Au crépuscule, alors que la tour était la proie des flammes, les survivants tentèrent une sortie. Ils furent massacrés jusqu’au dernier par les Normands qui se jetèrent sur eux. L’Histoire a conservé le nom de ces douze parisiens : Aimard, Arnaud, Gui, Hardre, Herland, Hermanfroi, Hervé, Hervi, Jobert, Jossouin, Ouacre, Seuil.
    Le blocus durait depuis des mois, la peste et la famine sévissait dans les deux camps. Siegfried et ses hommes n’en démordaient pas, lançant toutes leurs forces dans la bataille. L’évêque Gozlin fut percé d’une flèche, et mourut peu après.
    L’on attendait avec anxiété l’arrivée de Charles le Gros. Le comte Eudes décida d’aller quérir son aide, l’Empereur résidant à cette époque à Metz. Il ne fut pas difficile de sortir de Paris, les Normands ayant dédaigné les travaux d’encerclement. Le siège durait depuis sept mois, et les chaleurs de l’été aggravèrent la pestilence. C’est alors qu’Eudes rentra dans la ville, sa mission accomplie. Mais il fallut attendre le mois d’octobre pour que Charles le Gros arrive enfin.
    Les Parisiens, pensant que l’armée de Charles de Gros allait tailler les Normands en pièces, laissèrent éclater leur joie. Hélas pour eux elle fut de courte durée : l’Empereur, plutôt que de se battre, préféra négocier la levée du siège contre une rançon de 700 livres d’argent, avec permission pour les pirates d’aller piller la Bourgogne. Les Parisiens furent indignés par cette décision honteuse.
    Deux ans plus tard, en 887, Charles le Gros, déconsidéré, fut déposé par la diète de Tribur (l’on dit qu’il était affaibli de corps et d’esprit…). Il fut enfermé dans un monastère, où il mourut deux ans après.

    VIII : Eudes roi de France (887 – 898) :

    Le nouveau roi de France était tout désigné : les suffrages se portèrent unanimement sur le vaillant défenseur de Paris. Eudes justifia cette confiance publique par de nouveaux succès : dans les premiers jours de son règne, il remporta une brillante victoire à Montfaucon, en Argonne, où avec une poignée d’hommes il mit en déroute une bande de pillards. Il combattit contre une autre bande en 892 dans les plaines de la Limagne, près de Montpensier.

    Pourtant, les brillants services rendus par Eudes ne faisaient pas oublier qu’il détenait la couronne de France au détriment du légitime héritier, Charles le Simple.
    En 893, un parti se forma en faveur de ce prince. Dans un premier temps, Eudes voulut résister, puis il se résigna et accepta un compromis. En 896, l’on accorda à Charles le Simple un apanage en Champagne, et il fut décidé qu’il serait seul héritier de tout le royaume à la mort d’Eudes.

    Cette mort arriva deux

  • Deux feux à Marseille. Deux poids, deux mesures

                Si nous n'en avons pas parlé avant, c'est que nous préférions d'abord y voir plus clair, et non parce que cela ne nous intéressait pas. Le dilemme est bien connu: ou on réagit tout de suite, mais on court le risque d'être démenti par un fait nouveau, ou on attend un peu, par prudence et honnêteté intellectuelle, pour vérifier les infos, mais alors on court le risque d'être catalogué moins réactif.

               Pierre nous avait envoyé le texte d'une lettre ouverte à Jean-Claude Gaudin sur l'affaire du feu déclenché à Carpiagne, suite -disait-on- à un exercice de la Légion étrangère, pendant le mois de juillet. Juste après l'avoir reçu, l'AFP publiait le communiqué que nous reproduisons ci dessous. Et, pour finir, le vendredi 11 septembre, le principal intéressé prenait la parole dans La Provence. On peut donc considérer maintenant que les faits commencent à être établis avec assez de précisions pour demander des comptes, formuler quelques critiques, et lancer des accusations.....

     

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    Vite accusées: la Légion, l'Armée. Et plus qu'accusées: lynchées....

                Voici, dans l'ordre, et constituant un mini-dossier sur l' "affaire", le communiqué de l'AFP, la lettre ouverte à Jean-Claude Gaudin et l'entretien à La Provence

    I : Feu à Marseille. Les mineurs en liberté.

    Les deux adolescents de 14 ans interpellés hier (samedi 6 septembre, ndlr) sur le site de l'incendie qui a détruit six hectares de végétation basse aux portes de Marseille (ci dessous) ont été remis en liberté à l'issue de leur garde à vue, a-t-on appris dimanche de source policière. Ils feront l'objet d'une convocation ultérieure devant le tribunal pour enfants pour "incendie involontaire".

    Ils avaient été surpris la veille par un policier hors service et un apprenti-cuisinier, alors qu'ils jetaient des pétards. Ils avaient ensuite tenté d'éteindre le feu, qui s'est finalement arrêté à quelques dizaines de mètres des habitations à La Batarelle, dans les quartiers nord de Marseille. Les deux mineurs ont un casier judiciaire vierge et sont présentés comme "des jeunes sans histoire".

    Un dispositif terrestre de 150 hommes et la mobilisation de six Canadair avaient été nécessaires samedi pour maîtriser le sinistre, attisé par un fort mistral, qui s'était déclaré vers 16h30 dans une zone péri-urbaine.

    marseille feux.jpg

                A la lecture de ce communiqué, le texte envoyé par Pierre est encore plus parlant:

    II : Monsieur le Maire,  

     

                Vous avez publiquement, et sur toutes les chaînes des médias, accusé l’Armée qui a déclenché un feu de broussailles après avoir tiré, à balles traçantes, lors des exercices d’entraînement au camp de Carpiagne. Connaissant votre affection pour Marseille, vous avez dû avoir très peur en voyant le feu arriver aux portes de la Cité. Très en colère, vous avez demandé lors de ces interviews, une punition exemplaire pour le « contrevenant » qui avait commis « une stupide erreur » en entraînant ses hommes dans cette région à risques en cette période. Mais pourquoi crier si fort aujourd'hui contre notre Armée, alors que votre silence complaisant nous a atterrés lorsque, quelques jours plus tôt, le 14 juillet exactement,  ce sont des bandes de vos cités dites défavorisées qui ont mis Marseille en feu créant des incendies - quatorze selon La Provence – tout près des habitations et simultanément aux quatre coins de la ville. 

                Ces  bandes de jeunes ou moins jeunes avaient volontairement mis en péril la vie de vos administrés puisqu’ils avaient jugé important d’allumer leurs incendies près des habitationset leur dessein, à n’en pas douter, était de tuer sans distinction d’âge ou de sexe. Nous savons tous et vous aussi certainement, que, ce faisant, ils répondaient à un appel, sur Internet,  de ces immigrésqui peuplent la France mais la haïssent autant qu’ils haïssent les français. Comment se fait-il,  qu’après ces violences, autrement plus graves, le premier magistrat que vous êtes, ne se soit pas révolté contre ces hordes de dangereux pyromanes ? Vous aviez pourtant matière à demander aux Chef de l’Etat de sévir avec la plus grande fermeté et à l’Armée, Gardes mobiles et autre CRS,  de les déloger manu-militari afin de les traduire devant la justice française. Vous avez préféré passer sous silence les débordements qui s’étaient déroulés dans votre ville, et « vos médias » se sont contentés d’annoncer le nombre de voitures incendiées dans tout l’hexagone, précisant, comme s’il s’agissait d’une banalité, que le bilan avait été bien supérieur à l’année précédente pour la même occasion. 

     

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    Après la virulente "sortie" du Maire de Marseille, François Fillon lui-même....

                Par contre, ayant trouvé un coupable tout désigné pour  "noyer le poisson de la veille", en la personne d’un honnête soldat qui entraînait ses hommes, vous êtes apparu comme par enchantement, drapé dans votre indignation, réclamant réparation  à la stupide Armée qui avait osé menacer Marseille. A vous regarder piquer vos colères devant toutes ces caméras qui passaient près de vous, nous en avons eu le sang tout retourné comme on dit cheznous en Provence.  Car nous, aussi,  nous sommes très en colère ….. Contre vous Monsieur Gaudin. Car nous sommes marseillais et nous aimons Marseille autant,  sinon plus,  que vous. Et Marseille n'est pas seulement qu'un ramassis de voyous qui sèment la terreur dans Notre ville, Monsieur, elle nous appartient également.  Mais il nous semble que vous êtes bien plus zélé à protéger vos  délinquants, même s’ils sont des assassins en herbe,  qu’à protéger et défendre tous vos administrés. Ne verriez-vous en eux que des voix électorales potentielles qui vous aideraient à préserver votre siège lors des futures consultations qui auront lieu dès les premiers mois de 2010 ?

                 Nous vous rappelons que, nous aussi, nous votons. Et nous sommes nombreux à être fatigués de lutter contre cette délinquance qui a envahi notre ville. Nous vivons dans l’insécurité la plus totale à Marseille pendant que vous faites des effets de manches et poussez des coups de gueule pour attirer l’attention des marseillais et des pouvoirs publics contre un homme, un soldat de France,  dont le
    courage et l’honneur ne sont plus à prouver. Votre théâtralisme, votre partialité, votre irresponsable attitude, nous font honte. Ces deux
    affaires ayant eu le même résultat : des incendies, l’un causé volontairement,  l’autre accidentellement dans l’exercice d’une profession, il est encore temps que vous en appeliez à l’Etat, aux ministres et à tous les médias pour revenir sur vos déclarations tonitruantes et rétablir la vérité. L’adjudant Fontaine, de la Légion étrangère,  en entraînant ses hommes aux futurs combats qu’ils livreront contre les ennemis de la France d’abord et de la paix dans le Monde en général n’est pas responsable, SEUL, de cet accident terrible, soit, mais non criminel. Vos protégés, eux, ont provoquédes incendies criminels et vous ne les avez, en aucune manière, condamnés ni poursuivis. 

                 Y aurait-il, pour la ville de Marseille que vous représentez, deux sortes d’administrés ? Deux poids, deux mesures ? Des blancs coupables et  des immigrés innocents ?  Nous attendons rapidement votre réponse, Monsieur le Maire.   

                 III : et que dire, alors, du son de cloche que l'on entend avec l'entretien accordé à La Provence par l'adjudant Fontaine, lynché en direct, plusieurs jours durant, dans la plupart des médias ?

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    La Provence, vendredi 11 septembre
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    détaillée ci dessous, pour une meilleur lecture
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  • Éphéméride du 22 janvier

    1751 : Louis XV crée l'École militaire

     

     

     

    1516 : De retour de sa victoire de Marignan, François Premier arrive à Marseille...

     

    Il se rend au petit sanctuaire de la Colline de Notre-Dame, et ordonne plusieurs constructions. Notamment, un fort sur la colline (qui deviendra "de la garde") et la construction d'un fort sur la petite île d'Hypéa, de l'archipel du Frioul, dans la rade de Marseille : le château d'If.

    Celui-ci jouera tellement bien son rôle de défense de la ville que Marseille, attaquée neuf fois auparavant, et souvent pillée, ne subira plus jamais d'attaque venue de la mer : en effet, depuis sa grosse tour ronde, les canons pouvaient tirer à vue sur 360°... 

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    L'archipel du Frioul, à l'entrée de la rade de Marseille, se compose de trois îles seulement : l'île de Ratonneau, que les Grecs appelèrent tout naturellement  "Proté" ("premier", en grec), car c'est la première que l'on rencontre en venant du large; les deux autres, il les distinguèrent par leur taille, et appelèrent "Mésé" ("moyenne") l'actuelle Pomègues, et "Hypea" ("la plus petite") l'actuelle île d'If.
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    Le roi arrive du sanctuaire de la Sainte-Baume, qu'il a visité la veille, et auquel il a fait un royal présent pour sa reconstruction, car il l'a trouvé "fort caduc et démoly" !...
     
    Claude Camous, historien, raconte (dans La Provence, 24/1/2016) :
     
    "...Le lendemain, auréolé de son triomphe de Marignan, le voici dans la cité phocéenne décorée. Les maisons arborent des motifs originaux dont des pommes de pins vertes mêlées au feuillage et des oranges qui allaient jouer un rôle déterminant dans cette visite.
     
    François premier arrive par la route d'Aubagne, et, à la Porte Royale, reçoit des mains des consuls deux clés d'or nouées d'un "flot de soie". Il accueille l'hommage des premiers magistrats de Marseille et entre dans la ville au milieu du fracas des canons "dont on avait bordé les murailles en très grande quantité". Il est logé rive sud, au "Jardin du Roi", un ensemble de bâtiments appartenant à la couronne de France depuis 1490, non loin 22 fevrier,marignan,françois premier,marseille,chateau d'if,notre-dame de la garde,gassendi,cour des miracles,la reinye,pont de normandie,spotde l'arsenal des galères qui a commencé à se mettre en place progressivement dès la fin du XVème siècle.
     
    Marseille accueillait déjà à cette époque de nombreux navires en provenance d'Espagne, chargés de ces fruits d'or appelés oranges. Les cargaisons étaient déversées à même le quai, avant d'être acheminées dans des sacs à dos d'homme. Une étrange coutume était née alors. Plutôt que de jeter les fruits invendables, les Marseillais, friands de manifestations festives, avaient pour habitude d'organiser des combats d'oranges qui opposaient des équipes ou un quartier de la ville à un autre, et au cours desquels on se bombardait de ces projectiles. Onze mille oranges furent utilisées pour cette circonstance exceptionnelle.
     
    Le Roi-Chevalier est si enthousiasmé par cette singulière bataille qu'il ne se contente pas d'y assister, il veut y participer et n'hésite pas, sous le regard de la Cour, partagée entré l'étonnement et le rire, à se dépouiller de son pourpoint brodé de fils d'or pour se jeter au plus fort de la mêlée. Certes, François en prend plein sa royale figure, mais peu importe, il n'est pas le dernier à en distribuer, et il revient, sous les vivats de la foule en délire, ruisselant d'un jus poisseux comme s'il sortait d'un champ de bataille couvert de sang. Pour qu'il garde le meilleur souvenir possible de son séjour, les Marseillais le déclarent vainqueur..."
     
    Le roi profita également de son séjour dans la ville, et de l'inspection qu'il fit de l'île d'If, pour aller voir un animal étrange et impressionnant, tant par sa forme que par sa force, et que l'Europe n'avait plus accueilli depuis l'Antiquité et la chute de l'Empire romain : un rhinocéros des Indes, à la peau découpée en plaques.
    On était en plein hiver - mauvaise période pour la navigation... - et le galion qui transportait cet animal fabuleux fit une longue escale à Marseille. Ce galion se rendait à Rome, et le rhinocéros était un cadeau diplomatique offert au pape Léon X par le très catholique roi du Portugal, Emmanuel 1er, dit Le Grand. Mais le cadeau n'arriva jamais à bon port : après avoir repris la mer au printemps, le galion portugais fit naufrage au large de la côte ligure, en face de La Spezzia : on retrouva le rhinocéros, qui s'était noyé, échoué sur l'une des plages de la cité !
    Il fut décidé d'envoyer tout de même le présent au pape, mais... empaillé !

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    "Le Rhinocéros de Dürer", gravure sur bois de 1515, l'artiste - qui n'a jamais vu de rhinocéros de sa vie... - s'étant contenté d'une description écrite et d'un bref croquis réalisé  par un inconnu...

     

     

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    1592 : Naissance de Pierre Gassendi
     
     
    Mathématicien, philosophe et astronome, il est le premier  - en 1621... - à décrire scientifiquement le phénomène lumineux qu'il nomme "aurore boréale", en observant, le 12 septembre, près d'Aix-en-Provence, une aurore polaire exceptionnelle.

    Le 7 novembre 1631, il observe un passage de la planète Mercure devant le Soleil. 

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    https://www.gassendi.fr/

     

     

     

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    1703 : Naissance de Jean-Louis Orry, aux origines de la Manufacture de porcelaine de Sèvres

     

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    http://www.sevresciteceramique.fr/site.php?

     

     

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    1732 : Fermeture de la Cour des miracles (le cimetière parisien de Saint-Médard) par ordonnance royale

     

    François Pâris, diacre de Paris, mort en 1727 à l'âge de 37 ans, finit sa vie dans la prière, la pénitence, l’aide aux nécessiteux et le travail manuel (il faisait des bas au métier pour les pauvres). Son frère lui ayant fait ériger un tombeau dans le petit cimetière de Saint-Médard, les pauvres qu'il avait secourus, mais aussi quelques personnes aisées qu'il avait édifiés et quelques femmes qu'il avait instruites, allèrent y faire leurs prières.

    On prétendit qu’il y eut des guérisons : en tout cas il y eut de l’hystérie et des convulsions qu'on finit par trouver dangereuses. Les convulsionnaires de Saint Médard prétendaient qu’ils pouvaient résister à des coups qui, normalement, auraient dû les broyer;  parler des langues ignorées par eux; lire dans les pensées d’autrui ou être capables d’improviser des discours sur la grâce, les maux de l'Église, la fin du monde, etc.

    L'insensibilité physique produite par l'extase donna lieu à des scènes atroces. La folie alla jusqu'à crucifier véritablement des personnes à qui l'on faisait subir dans tous ses détails la Passion du Christ, et ces victimes, le fait est attesté par les témoignages les plus authentiques, sollicitaient les terribles tortures désignées chez les Convulsionnaires sous le nom de grand secours.

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    La guérison des malades s'opérait, soit par le simple attouchement de la pierre tombale du diacre Pâris, soit par la poussière qui se trouvait alentour et que l'on prenait dans une boisson, ou qu'on appliquait sur des ulcères….

    Louis XV ordonna donc la clôture du cimetière, le 27 janvier 1732.  Le lendemain, on put lire sur la porte l'inscription :

    "De par le Roy, défense à Dieu de faire miracle en ce lieu."

    En réalité cet épisode peut être considéré comme s’inscrivant dans le phénomène des Cours des miracles, et probablement comme le dernier d’entre eux      

    Il y eut plusieurs Cours des miracles à Paris, pendant de nombreuses années, et l'épisode de 1732 n'est que l'aboutissement d'une longue lutte entamée plusieurs décennies auparavant par la police contre les milieux interlopes et les fauteurs de troubles.

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    C'est Gabriel Nicolas de La Reinye (ci dessus), le premier Lieutenant général de police de Paris, qui s'attela à cette tâche et commença à en venir à bout.
    D'origine modeste, il fut pressenti par Colbert, en 1667, pour inaugurer la nouvelle charge de lieutenant de police de Paris. Une charge qu’il assumera pendant trente ans, appliquant son principe de base :
     
    "La police consiste à assurer le repos du public et des particuliers, à protéger la ville de ce qui peut causer des désordres".
     
     
     
     
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    1751 : Louis XV crée l'École militaire
     

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    Édit du Roy portant création d'une École royale militaire. Donné à Versailles au mois de janvier 1751.
    Registré en

  • Éphéméride du 4 mai

    Beauvais, choeur de la Cathédrale Saint-Pierre

     

    13 mars,germain pilon,renaissance,francois premier,henri ii,saint denis,jean goujonIl y a treize jours, dans l’année, pendant lesquels il ne s’est pas passé grand-choseou bien pour lesquels les rares événements de ces journées ont été traités à une autre occasion (et plusieurs fois pour certains), à d'autres dates, sous une autre "entrée".

    Nous en profiterons donc, dans notre évocation politico/historico/culturelle de notre Histoire, de nos Racines, pour donner un tour plus civilisationnel  à notre balade dans le temps; et nous évoquerons, ces jours-là, des faits plus généraux, qui ne se sont pas produits sur un seul jour (comme une naissance ou une bataille) mais qui recouvrent une période plus longue.

    Ces jours creux seront donc prétexte à autant d'Évocations :  
     1. Essai de bilan des Capétiens, par Michel Mourre (2 février)
     2. Splendeur et décadence : Les diamants de la Couronne... Ou : comment la Troisième République naissante, par haine du passé national, juste après avoir fait démolir les Tuileries (1883) dispersa les Joyaux de la Couronne (1887), amputant ainsi volontairement la France de deux pans majeurs de son Histoire (12 février)
     3. Les deux hauts lieux indissociables de la Monarchie française : la cathédrale Notre-Dame de Reims, cathédrale du Sacre, et la Basilique de Saint-Denis, nécropole royale. I : La cathédrale de Reims et la cérémonie du sacre du roi de France (15 février)
     4. Les deux hauts lieux indissociables de la Monarchie française : la cathédrale Notre-Dame de Reims, cathédrale du Sacre, et la Basilique de Saint-Denis, nécropole royale. II : La basilique de Saint-Denis, nécropole royale (19 février)
     5. Quand Le Nôtre envoyait à la France et au monde le message grandiose du Jardin à la Française (13 mars)
     6. Quand Massalia, la plus ancienne ville de France, rayonnait sur toute la Gaule et, préparant la voie à Rome, inventait avec les Celtes, les bases de ce qui deviendrait, un jour, la France (11 avril)
     7. Quand Louis XIV a fait de Versailles un triple poème : humaniste, politique et chrétien (28 avril)
     8. Les Chambiges, père et fils (Martin et Pierre), constructeurs de cathédrales, élèvent à Beauvais (cathédrale Saint-Pierre) le choeur ogival le plus haut du monde : 46 mètres 77 ! (4 mai)
     9. Quand la cathédrale Saint-Pierre de Beauvais a reçu, au XIIIème siècle, son extraordinaire vitrail du Miracle de Théophile (28 mai)
     10.  Quand Chenonceau, le Château des Dames, à reçu la visite de Louis XIV, âgé de douze ans, le 14 Juillet 1650 (26 juillet)
     11. Le Mont Saint Michel (11 août)
     12. Quand François premier a lancé le chantier de Chambord (29 septembre)
     13. Quand Léonard de Vinci s'est installé au Clos Lucé (27 octobre)   

     

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    Aujourd'hui : Les Chambiges père et fils (Martin et Pierre), constructeurs de cathédrales, élèvent à Beauvais (Cathédrale Saint Pierre) le choeur ogival le plus haut du monde : 46 mètres 77 ! 

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    Martin Chambiges, père de Pierre, est né vers 1460, à Paris, où il exerçait la profession de maître-maçon.

    Il fut appelé à Sens, afin d'y élever le transept de la cathédrale saint Etienne (ci dessous). En 1497, il fut nommé maistre de l'entreprise et conducteur de la croisée de l'édifice.

    Il revint à Paris en 1499, tout en continuant à superviser de loin les travaux qui continuèrent, à Sens, d'après ses plans.

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    Le 15 octobre 1499, à Paris, le Pont-Neuf s'écroula. Martin Chambige, consulté par les édiles, fut d'avis de reconstruire le pont en pierres de taille, jointes avec de la chaux et du ciment, et reposant sur des fondations faites de cailloux et de pierres dures, alors que d'autres architectes proposaient une construction sur pilotis. Il se trouve être, ainsi, aux origines lointaines de la conception ultra moderne - pour l'époque - de notre actuel Pont neuf (le plus vieux pont de Paris, tout de même, bien que "neuf" !...). Ce sera Henri III qui lancera le projet, et son successeur Henri IV qui l'achèvera (voir l'Éphéméride du 16 mars)...

    En 1506, il alla à Beauvais, où il dirigea les travaux du transept de la cathédrale Saint-Pierre. La même année, il fut consulté à Troyes pour la cathédrale Saint-Pierre-et-Saint-Paul, visita le chantier de Sens toujours en cours et revint à Beauvais.

    En 1520, il entreprit l'édification de la façade du transept sud de la cathédrale Notre-Dame de Senlis (ci dessous). Mais il ne put voir son œuvre totalement terminée. Il mourut le 29 août 1532, et le superbe portail de cette façade fut terminé par son fils Pierre Chambiges en 1538. Sa ressemblance avec le transept de Saint Pierre de Bauvais est frappante.

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    Il ne put voir non plus l'achèvement de la construction du transept de la cathédrale de Beauvais. Après sa mort, le vaste chantier de cette cathédrale se poursuivit cependant suivant ses plans. Il se termina seulement en 1550 par la fin de la construction des voûtes du bras sud du transept.

    Martin Chambiges est inhumé dans la cathédrale de Beauvais.

    Son fils Pierre mourut douze ans à peine après son père, en 1544. On sait qu'il a travaillé à la construction du magnifique Hôtel de ville de Paris, avec le Boccador, mais sans que l'on puisse avec certitude déterminer quelle part lui revient dans ces travaux.

    Le Manuscrit 542 de la Bibliothèque de Boulogne-sur-Mer (6ème liasse) contient ce très intéressant document de 1542, deux ans avant sa mort donc :

    Je, Pierre Chambigez, maistre des oeuvres de massonnerye et pavemens de la ville de Paris, certiffie a Messieurs de ladicte ville que, ce jour d'uy, septiesme jour de juing mil cinq cens quarente deux, me suys transporté sur les esgoutz de la Cousture du Temple, a commencier au coing de la rue des Quatre filx Emond, tirant tout le long desdicts esgoutz jusques au ponceau desdictz esgoutz près l'ostel d'Ardoyse, auquel lieu jé trouvé le pavé tout pourry et usé. Et est grand besoing y faire besongner. Et fault pour y commencer pour ceste foys trois milliers de carreaux neufs. Et tout ce vous certifie estre vray et par moy avoir esté aussy faict. Tesmoin mon seing cy mys les jours et an dessudictz.

    P. CHAMBIGEZ.

    Soit livré lesdictz troys milliers carreau contenuz ci dessus. Faict au bureau l'an et le jour susdictz.

    O. COURTIN.

     

     
    Afin d'approfondir ce vaste sujet, on pourra consulter avec profit les quatre liens suivants :
     
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    I : Site officiel de la cathédrale :

    www.cathedrale-beauvais.fr/

     

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    II : L'histoire mouvementée de la cathédrale, et pourquoi elle n'est pas achevée :

    https://www.patrimoine-histoire.fr/Patrimoine/Beauvais/Beauvais-Saint-Pierre.htm

     

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    III : Quelques photos :

    photoenligne3.free.fr/Oise/Beauvais/Cathedrale/Cathedrale.html

     

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    IV : Notre Évocation du 28 mai :

    Quand la cathédrale Saint-Pierre de Beauvais a reçu, au XIIIème siècle, son extraordinaire vitrail du Miracle de Théophile

    et aussi notre Album : Racines (III) : Le vitrail du Miracle de Théophile

     

     

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    1935 : L'Autoroute A 13 (première autoroute française) déclarée d'utilité publique...
     
     
    À l'époque où Le Havre et Cherbourg constituaient des escales importantes pour les paquebots de luxe, et où il n'existait que très peu de vols commerciaux et touristiques, la France souhaita commencer à rattraper son retard en matière de circulation autoroutière par la réalisation de "l'autoroute de Normandie", reliant Paris à Caen. Cette autoroute permettait aussi de faciliter l'accès aux plages de Normandie à un large public de vacanciers, notamment ceux de la région parisienne...
    Doublement retardé par la Guerre et par le caractère historique et patrimonial du magnifique Parc de Saint-Cloud, qu'il était hors de question de "balafrer" en le traversant à l'air libre, le projet commença donc, d'abord, par la très délicate reconstruction du Pont de Saint-Cloud, pour continuer par Vaucresson et Orgeval; puis, passant au sud de Rouen, à 15 kilomètres environ de son centre-ville, l'autoroute s'étire sur 225 kilomètres, jusqu'à ce qu'elle atteigne son but initial : Caen, et les plages de Normandie, mises quasiment à portée de roue des Parisiens...

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    3 janvier,sainte geneviève,paris,pantheon,attila,gaule,puvis de chavannes,huns,saint etienne du mont,larousse,joffreCette Éphéméride vous a plu ? En cliquant simplement sur le lien suivant, vous pourrez consulter, en permanence :

    la Table des Matières des 366 jours de l'année (avec le 29 février des années bissextiles...),

    l'album L'Aventure France racontée par les cartes (211 photos),

    écouter 59 morceaux de musique,

    et découvrir pourquoi et dans quels buts lafautearousseau vous propose ses Éphémérides  :

     

     

    lafautearousseau

  • Pierre-Joseph Proudhon, le père de l’anarchisme, par Karl Pey­rade *.

    Il est sou­vent pro­fes­sé, qu’avant le XXe siècle, la France n’a four­ni au monde que très peu de méta­phy­si­ciens à l’exception de Des­cartes et de Pas­cal. Bien qu’un peu gros­sière en ce qu’elle fait fi de l’humanisme fran­çais et des phy­sio­crates, cette asser­tion conserve une part de véri­té. 

    La pen­sée fran­çaise s’est indé­nia­ble­ment moins pas­sion­née pour la méta­phy­sique que sa voi­sine alle­mande. En revanche, la théo­rie poli­tique a fait l’objet d’une atten­tion gal­li­cane toute par­ti­cu­lière qu’on pense à La Boé­tie, Bodin, Rous­seau, Mon­tes­quieu ou encore Toc­que­ville. Rien d’étonnant à ce qu’à la suite de ces auteurs majeurs de la phi­lo­so­phie poli­tique, on trouve Pierre-Joseph Prou­dhon, le père de l’anarchisme. Cette théo­rie poli­tique a irri­gué le XIXe siècle autant d’un point de vue concep­tuel que sur le plan de la pra­tique poli­tique comme en témoignent les nom­breux cercles anar­chistes ayant eu recours la vio­lence directe. Elle est res­tée vivace au siècle sui­vant et conti­nue d’influencer cer­tains pen­seurs actuels comme David Grae­ber et cer­tains groupes poli­tiques anti­fas­cistes et alter­mon­dia­listes. Il faut d’ailleurs sou­li­gner le reten­tis­se­ment occi­den­tal et eur­asia­tique qu’a eu cette théo­rie fran­çaise puisqu’elle a don­né nais­sance à l’anarchisme russe, amé­ri­cain, ita­lien et espa­gnol. C’est dire la place qu’occupe Prou­dhon dans l’histoire des idées politiques.

    Quelques élé­ments biographiques

    Fils d’un ton­ne­lier et d’une cui­si­nière, Pierre-Joseph Prou­dhon naît en jan­vier 1809 à Besan­çon au sein d’une famille modeste. Bour­sier, il obtient de nom­breux prix d’excellence mais est contraint de quit­ter l’école à dix-sept ans pour aider ses parents dans le besoin. Il devient alors ouvrier typo­graphe dans une impri­me­rie qui finit par faire faillite. Chô­meur, il sera embau­ché quelques années plus tard par des amis, les frères Gau­thier, récents fon­da­teurs d’une impri­me­rie. Ces der­niers le poussent à reprendre des études. C’est ain­si que Prou­dhon, après avoir obte­nu une bourse de l’Académie de Besan­çon, se lance dans un mémoire inti­tu­lé Recherches sur les caté­go­ries gram­ma­ti­cales pour lequel il reçoit une men­tion hono­rable. Il obtient son bac à vingt-neuf ans et se met à suivre des cours au Col­lège de France et à l’école des Arts et Métiers. L’Académie lui accorde une nou­velle bourse qui sera sup­pri­mée en rai­son de la polé­mique consé­cu­tive à la paru­tion de son ouvrage Qu’est-ce que la pro­prié­té ? en 1841. Une nou­velle fois grâce aux frères Gau­thier, Pierre-Joseph Prou­dhon devient le fon­dé de pou­voir de leur socié­té de transport.

    En 1847, le père de l’anarchisme fonde le jour­nal Le repré­sen­tant du peuple et devient dépu­té une année plus tard. Très viru­lent dans ses articles envers Napo­léon III, il finit même par être incar­cé­ré pen­dant trois ans dans la pri­son de Sainte-Péla­gie. Pro­fi­tant des quelques heures de sor­tie auto­ri­sées par semaine, Prou­dhon se marie et devient père de famille. Il résu­me­ra la pra­tique poli­tique de la sorte : Â« Faire de la poli­tique, c’est laver ses mains dans la crotte Â». L’anarchiste fran­çais met un terme à la poli­tique poli­ti­cienne pour se consa­crer uni­que­ment à la théo­rie. De ces études sor­ti­ront de nom­breux ouvrages qui mar­que­ront les futures géné­ra­tions d’ouvriers. Avant sa mort à Paris en 1865, il ten­te­ra sans suc­cès d’influencer la Pre­mière Inter­na­tio­nale contre Marx. Connu pour son ton pam­phlé­taire à l’égard des capi­ta­listes, des poli­tiques, des chré­tiens, des femmes, des juifs et des afri­cains, Pierre-Joseph Prou­dhon aura été au cours de sa vie rela­ti­ve­ment iso­lé en rai­son de son côté franc-tireur. Même au sein de sa loge maçon­nique, il gar­de­ra ses dis­tances mal­gré une adhé­sion totale à la méta­phy­sique du Grand Archi­tecte. Contrai­re­ment à de nom­breux anar­chistes, Prou­dhon n’était pas athée.

    La théo­rie de la pro­prié­té de Proudhon

    « La pro­prié­té, c’est le vol. Â» Il n’est pas rare d’entendre cette phrase débi­tée avec la fier­té quelque peu feinte d’avoir résu­mé et com­pris la doc­trine prou­dho­nienne alors qu’en géné­ral le contre-sens est de mise. Cet apho­risme, un peu cari­ca­tu­ral, fait vite oublier les nuances de Prou­dhon au sujet de la pro­prié­té. En effet, il condamne dans la pro­prié­té ce que le capi­ta­liste vole au pro­lé­taire mais ne rejette pas le prin­cipe même de pro­prié­té puisqu’il fait l’éloge de la pro­prié­té col­lec­tive à tra­vers des coopé­ra­tives et des asso­cia­tions ouvrières.

    Pierre-Joseph Prou­dhon pose même une ques­tion émi­nem­ment inté­res­sante dans sous ouvrage trai­tant de la ques­tion Qu’est-ce que la pro­prié­té ? [1] paru en 1840. Loin de toute atti­tude posi­ti­viste, il se demande quel est le fon­de­ment du droit de pro­prié­té. Le théo­ri­cien anar­chiste rejette un peu vite le droit natu­rel comme assise de la pro­prié­té au motif qu’il n’existe pas dans la nature et chez les peu­plades pri­mi­tives [2]. Le tra­vail comme fon­de­ment de la pro­prié­té ne trouve pas non plus grâce à ses yeux car le tra­vail ne per­met pas néces­sai­re­ment la pro­prié­té mais uni­que­ment d’acquérir ses fruits. La contre­par­tie du tra­vail consti­tue le salaire indi­vi­duel sans que la force col­lec­tive géné­rée par l’addition des tra­vailleurs ne soit jamais rému­né­rée. Or, c’est bien cette force mul­ti­pliée qui per­met d’achever l’œuvre com­man­dée par le capi­ta­liste. Pour résu­mer, la force col­lec­tive est supé­rieure à la somme des forces indi­vi­duelles et pour­tant elle n’est pas rémunérée.

    L’inégalité des capa­ci­tés per­met de satis­faire les besoins dif­fé­rents de la socié­té. Il n’est donc pas juste d’octroyer plus à ceux qui ont le plus de pré­dis­po­si­tions géné­tiques car ces der­nières émanent de la socié­té à laquelle ils sont donc rede­vables. L’homme en tant qu’animal social a besoin des autres pour vivre. Cette inter­dé­pen­dance jus­ti­fie l’égalité maté­rielle des hommes entre eux de sorte qu’il n’existe aucune rai­son que le bour­geois s’enrichisse sur le dos de la masse. Le salaire suf­fit seule­ment à faire vivre le sala­rié mais on oublie vite qu’il enri­chit le capi­ta­liste qui ne le rétri­bue pas en tant que par­ti­ci­pant au tra­vail collectif.

    Pierre-Joseph Prou­dhon rejette donc la pro­prié­té indi­vi­duelle pour lui pré­fé­rer la pos­ses­sion pour tout le monde. L’objet de la pos­ses­sion peut bien enten­du évo­luer à la hausse ou à la baisse en fonc­tion de la démo­gra­phie. Le droit d’occupation ne peut donc être que tem­po­raire. Mais contrai­re­ment à Marx [3], l’anarchiste fran­çais ne plaide pas pour l’abolition de toute pro­prié­té puisqu’il pro­meut l’idée d’organisations col­lec­tives d’essence mutualiste.

    La doc­trine poli­tique de Prou­dhon : le fédéralisme

    Prou­dhon a conso­li­dé défi­ni­ti­ve­ment sa doc­trine poli­tique dans son livre Du prin­cipe fédé­ra­tif et de la néces­si­té de recons­ti­tuer le par­ti de la révo­lu­tion [4] paru en 1863. Il part du pos­tu­lat que deux élé­ments sont néces­saires à une orga­ni­sa­tion poli­tique : l’autorité qui est d’essence natu­relle et la liber­té qui est une pro­duc­tion de l’esprit néces­sai­re­ment supé­rieure à ladite auto­ri­té. Par­mi les régimes d’autorité, il dis­tingue ceux où l’autorité est exer­cée par un seul sur tous (monar­chie, tyran­nie) et ceux où l’autorité est exer­cée par tous sur tous (com­mu­nisme). Les régimes de liber­té se répar­tissent aus­si selon un dua­lisme : soit le gou­ver­ne­ment de tous est le fait de cha­cun (démo­cra­tie), soit le gou­ver­ne­ment de cha­cun est le fait de cha­cun (anar­chie). Aucun de ces sys­tèmes ne trouve grâce aux yeux de Pierre-Joseph Prou­dhon. C’est pour­quoi, il serait plus judi­cieux de le nom­mer le fédé­ra­liste plu­tôt que l’anarchiste car il n’a jamais énon­cé que l’ordre social résulte des échanges entre indi­vi­dus. Mais le terme anar­chie a fini par recou­vrir plus de situa­tions que la défi­ni­tion éma­nant de son étymologie.

    Au sujet de la démo­cra­tie qui prend de l’importance à son époque, Prou­dhon reprend l’argument aris­to­té­li­cien selon lequel la démo­cra­tie est sou­vent cap­tée par une mino­ri­té ce qui l’a fait bas­cu­ler dans l’oligarchie. Ce pro­pos ne semble pas s’être démen­ti avec l’expérience poli­tique du XXe siècle et le début du sui­vant. À pro­pos de la monar­chie, il regrette qu’elle finisse tou­jours en tyran­nie ou en abso­lu­tisme à mesure qu’elle s’étend. Cette consi­dé­ra­tion n’est mal­heu­reu­se­ment pas démon­trée par l’auteur. Pour lui, la monar­chie a fini par s’adapter au régime démo­cra­tique à cause du déve­lop­pe­ment de l’économie poli­tique. En effet, la démo­cra­tie semble plus com­pa­tible avec le capi­ta­lisme car l’individu pro­duit mieux s’il est libre et s’il se consacre exclu­si­ve­ment à son acti­vi­té. Prou­dhon résume le dilemme de la sorte :

    « Presque tou­jours les formes du gou­ver­ne­ment libre ont été trai­tées d’aristocratie par les masses, qui lui ont pré­fé­ré l’absolutisme monar­chique. De là, l’espèce de cercle vicieux dans lequel tournent et tour­ne­ront long­temps encore les hommes de pro­grès. Natu­rel­le­ment, c’est en vue de l’amélioration du sort des masses que les répu­bli­cains réclament des liber­tés et des garan­ties ; c’est donc sur le peuple qu’ils doivent cher­cher à s’appuyer. Or, c’est tou­jours le peuple qui, par méfiance ou indif­fé­rence des formes démo­cra­tiques, fait obs­tacle à la liber­té […] Que la démo­cra­tie mul­ti­plie tant qu’elle vou­dra, avec les fonc­tion­naires, les garan­ties légales et les moyens de contrôle, qu’elle entoure ses agents de for­ma­li­tés, appelle sans cesse les citoyens à l’élection, à la dis­cus­sion, au vote : bon gré mal gré ses fonc­tion­naires sont des hommes d’autorité, le mot est reçu ; et si par­mi ce per­son­nel de fonc­tion­naires publics il s’en trouve un ou quelques-uns char­gés de la direc­tion géné­rale des affaires, ce chef, indi­vi­duel ou col­lec­tif, du gou­ver­ne­ment, est ce que Rous­seau a lui-même appe­lé prince ; pour un rien ce sera un roi. On peut faire des obser­va­tions ana­logues sur le com­mu­nisme et sur l’anarchie. Il n’y eut jamais d’exemple d’une com­mu­nau­té par­faite et il est peu pro­bable, quelque haut degré de civi­li­sa­tion, de mora­li­té et de sagesse qu’atteigne le genre humain, que tout ves­tige de gou­ver­ne­ment et d’autorité y dis­pa­raisse. Mais, tan­dis que la com­mu­nau­té reste le rêve de la plu­part des socia­listes, l’anarchie est l’idéal de l’école éco­no­mique, qui tend hau­te­ment à sup­pri­mer tout éta­blis­se­ment gou­ver­ne­men­tal et à consti­tuer la socié­té sur les seules bases de la pro­prié­té et du tra­vail libre. Â» [5]

    Pour le théo­ri­cien besan­çon­nais, c’est la lutte des classes qui déter­mine le régime poli­tique. L’alliance de telle classe avec une autre va donc défi­nir la teneur du régime poli­tique. Ain­si la bour­geoi­sie a réus­si faire adve­nir en régime monar­chique ses idées libé­rales tout en gar­dant la cen­tra­li­sa­tion admi­nis­tra­tive per­met­tant le contrôle des masses et en ins­ti­tuant un suf­frage cen­si­taire pour s’en pré­ser­ver. Cette ana­lyse est d’une brû­lante actua­li­té au vu des nom­breux pro­pos mépri­sants des élites poli­ti­co-média­tiques au sujet du peuple [6]. En défi­ni­tive, Prou­dhon n’est pas tendre avec la démocratie :

    « Tou­jours le dra­peau de la liber­té a ser­vi à abri­ter le des­po­tisme ; tou­jours les classes pri­vi­lé­giées se sont entou­rées, dans l’intérêt même de leurs pri­vi­lèges, d’institutions libé­rales et éga­li­taires ; tou­jours les par­tis ont men­ti à leur pro­gramme, et tou­jours l’indifférence suc­cé­dant à la foi, la cor­rup­tion à l’esprit civique, les États ont péri par le déve­lop­pe­ment des notions sur les­quelles ils s’étaient fon­dés […] Ne vous fiez pas à la parole de ces agi­ta­teurs qui crient, Liber­té, Éga­li­té, Natio­na­li­té : ils ne savent rien ; ce sont des morts qui ont la pré­ten­tion de res­sus­ci­ter des morts. Le public un ins­tant les écoute, comme il fait les bouf­fons et les char­la­tans ; puis il passe, la rai­son vide et la conscience déso­lée. Â» [7]

    Mais que pro­pose-t-il après avoir conspué tous les régimes poli­tiques exis­tants ? Le théo­ri­cien besan­çon­nais pro­pose la voie du fédé­ra­lisme. Dans un esprit très contrac­tua­liste et très juri­dique, le citoyen est invi­té à adhé­rer à la fédé­ra­tion puisqu’il a autant à lui don­ner qu’à rece­voir de sa part. Cette adhé­sion est à dif­fé­ren­cier du contrat social de Rous­seau qui pré­sup­pose un état de nature idéal et anté­rieur à la socié­té. À mesure que les com­mu­nau­tés humaines se déve­loppent, les indi­vi­dus ne peuvent plus vivre en tant qu’individus purs et inno­cents sépa­rés les uns des autres ; ils doivent donc par un contrat social abs­trait, c’est-à-dire via une adhé­sion abs­traite, voire incons­ciente, se regrou­per pour faire socié­té. Il n’existe rien de tout cela chez l’anarchiste fran­çais peu sus­pect d’amour envers les théo­ries idéalistes.

    Pour lui, Â« Ce qui fait l’essence et le carac­tère du contrat fédé­ra­tif, et sur quoi j’appelle l’attention du lec­teur, c’est que dans ce sys­tème les contrac­tants, chefs de famille, com­munes, can­tons, pro­vinces ou États, non-seule­ment s’obligent synal­lag­ma­ti­que­ment et com­mu­ta­ti­ve­ment les uns envers les autres, ils se réservent indi­vi­duel­le­ment, en for­mant le pacte, plus de droits, de liber­té, d’autorité, de pro­prié­té, qu’ils n’en aban­donnent [8]. Â» Cette approche qua­si civi­liste [9] de la fédÃ

  • Deux ans qu'il est là : les deux calamiteuses ! Hollande tente de reprendre la main, mais c'est mal parti !...

    hollande champion d'échec.jpg (comme d'habitude, pour qu'il soit bien clair que nous n'inventons rien, que nous ne faisons pas de polémique pour la polémique, ou de critique pour la critique, ou de procès d'intention, nous prenons dans la presse les exemples qui étayent nos propos...)

    A l'occasion du deuxième anniversaire (!) de son élection, on nous l'a seriné, hier, sur toutes les radios et dans tous les médias : François Hollande allait occuper le terrain, pour expliquer que "le retournement" (titre d'un excellent roman de Vladimir Volkoff !...) était là !

    Bref, après "Montebourg-Sapin", comme le chantait récemment Canteloup, voici "Petit Papa Hollande" qui vient explique aux Français que sa politique "marche" : la preuve, il nous le dit, le "retournement" est là ! A ce stade d'autisme et d'aveuglement, comme nous l'avons dit dans un de nos tweets, c'est grave, c'est même très grave, mais que peut-on pour lui ?...

    Entretien avec Bourdin, visite de PME et rencontre avec des apprentis, mais sans bain de foule : les huées de "Carmaux-la-socialiste-depuis-120-ans" l'ayant rendu prudent, la journaliste de France info, ce mardi 6 mai, lâche (perfide ou candide ?) qu'il ne rencontrera que des gens "triés sur le volet" : quel aveu !

    Hélas pour Hollande : son initiative est plombée d'avance par... les déclarations d'impôts que remplissent les Français en ce moment. Et que constatent-ils, ces Français à qui "Petit Papa Hollande" leur apporte comme cadeau - dit-il - un beau "retournement" ? Eh, bien qu'il n'a pas un cadeau, mais quatre, dans sa hotte, et que ces cadeaux ne sont pas, mais alors pas du tout, ce ni ceux qu'ils auraient souhaités...:

    1. Premier cadeau/retournement : "...la part de cotisation versée par l'employeur à la mutuelle de l'entreprise est désormais intégrée aux revenus. "C'est désormais considéré comme un avantage en nature", s'indigne la responsable de la VO impôts. Plus de 10 millions de salariés sont concernés (et consternés, ndlr !...) : certains se retrouvent avec l'équivalent d'une très grosse prime déclarée... "sans avoir touché un sou de plus" précise le fiscaliste des Contribuables associés". (1)

    2. Deuxième cadeau/retournement : "...Les retraités qui ont eu trois enfants et plus ont une pension majorée de 10%. Ce bonus est désormais imposable. Selon Olivier Bertaux, la note est salée, jusqu'à 900 euros pour quelqu'un qui  touche 30.000 euros de retraite par an. Carmen Ahumada a reçu plusieurs appels angoissés de seniors "qui vont payer davantage alors qu'ils continuent à aider leurs enfants majeurs" confrontés aux difficultés de la vie. Cette mesure a un effet pervers : elle gonfle le revenu fiscal de référence "qui permet d'être exonéré de Taxe d'habitation ou foncière et de recevoir les aides au logement".

    3. Troisième cadeau/retournement : "...Le quotient plafonné. 13% des foyers fiscaux ayant des enfants mineurs à charge ou des majeurs rattachés sont concernés : le plafond du quotient familial est ramené de 2.000 à 1.500 euros par demi-part. Le calcul réalisé par Olivier Bertaux est simple : "Une famille avec deux enfants paiera 1.000 d'impôts en plus cette année". Selon la VO impôts, l'augmentation sera en moyenne de 825 euros pour chaque foyer concerné..."

    4. Enfin, dernier mais non le moindre de ces cadeaux/retournement dont on se serait bien passé, et qui ne vont plaire à personne (sauf aux masochistes) : "Les heures sup fiscalisées. La décision de fiscaliser les heures supplémentaires a pris effet en août 2012. C'est donc cette année qu'elle est appliquée "plein pot", explique le fiscaliste des Contribuables associés..."

    Il ne reste qu'à féliciter le journaliste, Patrick Maggio, qui a su réaliser un article clair et concis, sans langue de bois. Article qu'il fait d'ailleurs suivre d'un non moins instructif "Les témoignages de nos lecteurs" (voir ci-après), qui mérite aussi qu'on s'y arrête : La Provence n'étant pas liée à lafautearousseau, d'aucune manière, on voit bien que nous ne sommes pas dans la critique ou dans la hargne systématique contre qui que ce soit, mais que nous ne faisons que partir du réel, tel qu'il est décrit par d'autres que nous, et volontairement choisis, justement, parce qu'ils ne font pas partie de ce qu'il est convenu d'appeler "nos milieux" (ce serait trop facile...) : 

    HOLLANDE IMPOTS 2014.jpg

    hollande grosse gamelle.JPG

    Hollande s'est fait élire en disant "On va faire payer les riches, et il a fait payer des impôts à 1.800.000 Français qui n'en payaient pas : si cela leur a coûté cher, cela lui a coûté, à lui, encore plus cher aux municipales ! Et maintenant, on voit des mesure aux conséquences que ses ministres n'avaient pas prévues se traduire par de nouvelles hausses d'impôts : un sur-matraquage fiscal, donc. On est bien obligé d'employer les seuls termes qui conviennent : amateurisme, imprévoyance, incompétence.

    Quant au report des élections régionales et cantonales de 2015 en 2016, que François Hollande - qui était donc, ce mardi, l'invité exceptionnel de Jean-Jacques Bourdin sur BFMTV et RMC - quel mot évoquer pour le commenter : Misérable ? Minable ? Pathétique ? Tout cela à la fois, et pire encore...

    Et pour sa côte de popularité, face à ces dures réalités, insupportables, Hollande aura beau dire et beau faire : le "retournement", ce n'est ni pour aujourd'hui, ni pour demain !...

    (1) Source : La Provence du mardi 6 mai, article de Patrick Maggio, page II.

  • Les professeurs des classes prépas sacrifiés par le sinistre M. Peillon (Lu sur le Blog de Jean-Philippe Chauvin)

    classes prépas.jpg« Il n’y a que les Prépas qui ont encore de bons résultats », déclare une intervenante aux Grandes gueules sur RMC ce lundi 9 décembre, et poursuivant : « il faut que l’on arrête de niveler par le bas », à propos des projets de M. Peillon, ministre provisoire de l’Education nationale en attente d’un siège au Parlement européen en mai prochain… et dont la réforme est en train d’affaiblir les fameuses classes préparatoires françaises, au moment même où les classements internationaux comme « Pisa » montrent le déclin accéléré du niveau éducatif de notre pays !

    Ce matin, les collègues des classes préparatoires aux grandes écoles (CPGE) du lycée Hoche étaient en grève et distribuaient des tracts à la porte de l’établissement pour dénoncer le sort qui leur était réservé par ce gouvernement qui, de plus en plus, semble n’avoir de cesse que de détruire ce qui marche et de décourager ceux qui prônent l’excellence et l’espérance plutôt que la défiance et l’assistanat. C’est aussi ce que dénonçait Jacques Julliard dans son article de samedi dernier publié par Marianne, à la suite de nombreux autres textes rédigés par des professeurs ou d’anciens élèves de Prépas, comme celui de Camille Pascal dans Valeurs actuelles de jeudi dernier et affiché ce matin dans la salle des profs du Couvent de la Reine, au milieu de quelques autres et de papiers administratifs. 

    Le tract des collègues, en quelques lignes, résumait bien la situation et allait plus loin que la seule défense de leurs propres intérêts, en soulignant que les professeurs de lycée étaient aussi concernés par une prochaine baisse de leurs revenus, alors même que nos salaires (je dis « nos », car je suis dans ce cas qui est celui de tous mes collègues de l’enseignement public…) sont, depuis 3 ans, « gelés » (ce qui, dans mon cas personnel, ne me gêne pas mais qui peut affecter les professeurs chargés de famille et dont les frais, eux, ne cessent d’augmenter…), que le gouvernement soit de droite ou de gauche, d’ailleurs : sans doute la « continuité républicaine »…

     

     

    « Vincent Peillon ne cache pas son hostilité au système des prépas. Nous sommes pourtant convaincus qu’il permet chaque année à des milliers de jeunes gens de progresser et de réussir, c’est pourquoi nous y sommes très attachés. Notre inquiétude est grande quant à l’avenir de ces filières d’excellence au sein desquelles nous sommes pourtant fiers et heureux de travailler. » : le tract évoque là le vrai souci, celui de la disparition possible (et souhaitée par certains…) des classes préparatoires considérées comme « des lieux de reproduction sociale » par les égalitaristes de tout poil, à la fois jaloux de l’excellence des élèves sélectionnés pour y entrer et des rémunérations de ceux chargés d’encadrer et d’instruire ceux-ci.

    Et pourtant ! Tout le monde sait bien que, si la France veut encore jouer un rôle dans les années prochaines au sein des grandes nations, il faut préparer les nouvelles générations et former des élites, ce dernier mot étant hypocritement honni par ceux qui nous gouvernent actuellement et, j’espère, provisoirement. Alors que de nombreuses universités ont désormais du mal à assumer leurs fonctions traditionnelles de transmission du savoir et de l’expérience, n’ayant pas la possibilité de filtrer les entrées en leur sein malgré l’effondrement du niveau des bacheliers depuis quelques décennies déjà (le problème était ainsi évoqué au milieu des années 1980 au Conseil d’administration de l’université de Rennes-2, conseil au sein duquel je siégeais en tant qu’élu étudiant !), et au lieu de s’inspirer des réussites des classes préparatoires, le ministère de la République préfère, par paresse intellectuelle et aussi par lâcheté vis-à-vis des pédagogues qui continuent de faire la loi, leur Bourdieu en poche et leur suffisance en bandoulière (tel ce Meirieu qui empoisonne l’éducation en France depuis tant d’années…), s’attaquer aux quelques milliers d’enseignants de CPGE, traités d’ « aristocrates » (sic !) comme aux temps sombres de la Révolution française, celle-là même que M. Peillon, déclarait n’être « pas terminée » dans son livre de 2008, véritable manifeste républicain qu’il veut, désormais au Pouvoir, appliquer pour le pire plus que pour le meilleur…

     

    Danton aurait-il lui-même trouvé grâce aux yeux de M. Peillon ?

     

    En écoutant il y a quelques jours Vincent Peillon s’exprimer à la radio avec ce ton si déplaisant et arrogant et affirmer qu’il ne céderait pas devant la colère des enseignants, un collègue haussait les épaules et lançait, dans un souffle rageur, ce qui me semble bien résumer la situation : « la République n’a plus besoin de professeurs, juste d’ordinateurs ! ». Julliard, dans Marianne, ne disait, en d’autres termes, pas autre chose…

    Et si, nous les professeurs, nous en tirions enfin les conséquences politiques ? Tant pis, alors, pour la République…

  • Pour la France, pour la Famille de France, pour vous tous, chers amis, et pour notre oeuvre au service du Bien commun :

    lafautearousseau logo definitif.jpgQui aurait pu imaginer, l'année dernière à pareille époque, cette sorte d'irruption du pays réel dans les rues, à partir du mois de janvier, occupant nos écrans, les journaux, les radios, nourissant ici l'enthousiasme le plus communicatif, et là l'incompréhension, le déni  - et le déni-grement ! - bref, l'incompréhension et la fureur les plus extrêmes ? Pour être tout à fait honnêtes, personne, et en tout cas nous pas plus que d'autres. Pourtant, "c'est arrivé", et après les manifestations monstres et répétées, chaque fois plus impressionnantes, de La manif pour tous ont surgi d'autres manifestations de réveil de l'opinion : les Veilleurs, par exemple, et d'autres formes de "soulèvement", en tout cas de réaction, comme celles de ces catégories socio-professionnellles (les "Pigeons") qui ont réussi à faire reculer le pouvoir et qui, surtout, ont fait des émules (les Poussins, les Tondus, les Moutons, les Plumés...) ou bien, évidemment, les Bonnets rouges, montrant - pour reprendre une formule que Bainville aimait à employer - que, décidément, "le remède est à côté du mal"...

    Le mal, car, en effet, "mal" il y a : nous le voyons bien : alors que les "idéaux" (!) révolutionnaires ont échoué partout, et que plus personne n'ose se référer à la révolution "politique" - sauf quelques uns qui raisonnent au passé prolongé, comme Besancenot, Mélenchon, Front de Gauche et Compagnie - la Révolution, qui est à la tête du pouvoir en France, se déchaîne dans les domaines qu'elle appelle elle-même sociétaux, pour y poursuivre son oeuvre méthodique et mortifère de démolition systématique de notre société traditionnelle. Et la France, la société française, est dans un bien triste état, 138 ans après l'instauration de la République iéologique, en 1875...

    Mais remède, aussi, car des forces de résistance, de réaction sont, donc, apparues, et les prochaines annonces de mouvements de masse pour la fin janvier (Jour de la colère) et le début février (La manif pour tous) ne sont pas de nature à rassurer un exécutif considérablement affaibli, hué és-qualité le 11 novembre, qui s'est abaissé et ridiculisé lui-même avec la tragi-comique "affaire Léonarda", dont on ne saurait dire si elle fut plus grotesque que pitoyable, mais dont l'effet, certain, lui, est d'avoir discrédité et décrédibilisé le Président, qui - du jamais vu - est passé en dessous de 20% de "satisfaits" et en dessus de 80% de "mécontents"...

    lafautearousseau logo definitif.jpg

    Oui, mais voilà : pour que ces mouvements sains de réaction du pays réel soit authentiquement positifs, et porteurs de changements réels, il faut quelque chose de plus; et c'est là que se situe notre rôle : celui, pour parler clair, du cornac qui guide l'éléphant...

    Car, que faut-il ? Manifester son mécontentement, sa colère, son exaspération etc... ? Oui, il le faut. Mais il faut plus : il faut, tout simplement mais c'est énorme, et c'est indispensable, et c'est fondamental, il faut faire entendre à nos concitoyens en colère et en révolte que ce n'est pas "une" loi qu'il faut changer ou abroger; que ce n'est pas contre (ou pour) "un" sujet de société qu'il faut se battre... mais que c'est le Sytème qu'il faut contester radicalement; que c'est le Système qu'il faut renvoyer; qu'il ne s'agit pas de faire "du" ménage, mais qu'il faut faire "le" ménage : et que c'est, en somme, une révolution qu'il faut faire.

    Nous devrons montrer à nos concitoyens qu'il n'y pas de salut dans l'amendement impossible d'un Sytème dont les fondements théoriques sont intrinséquement pervers, car idéologiques. Et qu'il ne s'agit pas de mener n'importe quelle action - aussi urgent soit-il de manifester par tous les moyens, même légaux. Aujourd'hui, comme hier et encore plus qu'hier, puisque la Révolution a, depuis la tête de l'Etat, dissous encore plus notre société, la seule action qui vaille et qui mérité d'être menée c'est une action "étant réellement d'opposition, c'est-à-dire prêchant ouvertement la subversion du régime..." comme le disait si bien Léon Daudet, directeur de L'Action française.

    En tout cas, c'est de le savoir, de le dire, de le faire qui constitue notre originalité, notre raison d'être et, malgré les apparences présentes de faiblesses, notre force.

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    Oui : apparaître aux yeux de cette opinion qui en a assez comme les authentiques révolutionnaires, et les seuls à proposer l'alternative aux conservateurs du dés-ordre établi : telle doit être notre préoccupation constante, en ces temps où les venst sont porteurs pour "nos idées". Une vraie révolution, car de ce régime qui n'a que des banques pour cathédrales - comme le disait si bien Boutang - il n'y a, à proprement parler, rien à conserver; et il faut détromper tous ceux "qui croient en l'amélioration électorale de la peste républicaine" (toujours Léon Daudet).

    Voici le chemin qui nous est tracé : en formant le voeu que nous soyons capables de le suivre, et d'entraîner l'adhésion de ces masses en révolte pour les mener vers la reconstruction de "l'ordre légitime et profond" - comme le disait toujours Pierre Boutang - nous savons que nous travaillerons bien pour la France, pour l'intérêt national, pour le Bien commun. Et que ce sera la meilleure façon de présenter nos voeux, non en paroles mais en actes, au cher et vieux pays...

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    Terminons, maintenant que le "politique" a été dit, en sacrifiant au rituel : lafautearousseau présente donc ses meilleurs voeux à la France, d'abord; puis à la Famille de France : à son chef, le Comte de Paris, et à son fils, le prince Jean, car cette Famille de France est le recours dont notre pays aura besoin un jour ou l'autre. Voeux aussi pour vous tous et pour tous les vôtres, vous, nos chers amis, sans qui nous n'aurions pu faire ce que nous avons fait, depuis que nous avons décidé de lancer, d'abord, notre quotidien sur le Net; puis, notre page Facebook; et, maintenant, notre compte Twitter... Et voeux, enfin, justement, pour ce militantisme au quotidien que nous menons avec vous, tous les jours de la semaine et tous les mois de l'année : un militantisme confiant et tranquille, parce qu'il sait qu'il touche, chaque jour, des milliers de personnes, dans toute la France métropolitaine, dans l'Outre-mer et à l'étranger : que 2014 soit une année de confirmation et d'amplification des progrès que nos idées ont accomplis grâce à l'action incessante que nous avons menée tous ensemble...  

  • Touche pas à ma famille ! par Maurice Calmein

    201001201524_zoom.jpgL’homosexualité ne concerne que 5% des Français et parmi ceux-ci, beaucoup ne demandent ni le mariage ni l’adoption et désapprouvent même tout le tintamarre fait autour de leur penchant. Mais, une fois de plus, une vaste campagne de désinformation a été lancée sous la pression d’un lobby avec le relais de la presse « progressiste » et d’une partie de la classe politique. Et une fois de plus, on ment aux Français en publiant un sondage qui prouverait qu’une majorité d’entre eux sont favorables à ces prétendues « avancées sociétales » alors qu’on omet de donner la réponse à l’une des questions de ce sondage qui montre que 67% des Français sont contre l’adoption d’enfants par des « duos » d’homosexuels. Silence aussi sur d’autres sondages qui révèlent l’opposition de nos concitoyens à ce projet.

    Autre exemple de désinformation : Il est fréquent d'entendre dire que l'homoparentalité serait toujours mieux que de laisser un enfant dans un orphelinat. C'est faux ! Car il y a plus de couples hétérosexuels demandeurs d’enfants que d'enfants adoptables De plus, il faut savoir que beaucoup d’enfants français placés en institution ne sont pas adoptables et qu'un nombre important de pays (la Russie par exemple) proposant des enfants à l'adoption internationale refuse d'accorder le transfert de l'enfant vers un pays ayant légalisé l'adoption par des homosexuels.
    Le 15 août, télés, radios et journaux ont abondamment donné la parole à ceux qui critiquaient l’invite à la prière lancée par Mgr Vingt-Trois qui rappelait simplement que l’enfant n’est pas un jouet et doit être élevé par un père et une mère. Aussitôt fusaient les accusations d’homophobie, ce mot inventé pour montrer que ceux qui n’approuvent pas le « mariage » homo et l’homo-parentalité sont des anormaux, des malades puisque atteints d’une phobie. Le lobby homosexuel veut échapper à tout vrai débat en taxant d'homophobe quiconque s'oppose à ses revendications les plus folles.

     Car ces « nouvelles normes » sociétales font l’objet depuis plusieurs années d’actions de communication à grande échelle : Le terme « gay » imposé pour désigner les homosexuels, plus sympathique et qui sonne plus « gai » ; l’enseignement de la théorie du genre à l’école, c’est-à-dire le droit pour chacun de choisir son orientation sexuelle au mépris de la nature ; le modèle donné dans tous les feuilletons télévisés français avec l’inévitable couple de gentils « gays », assumé et reconnu ; la discrimination grandissante dans certaines sphères, et même l’exclusion, sous prétexte d’une homophobie assimilée au racisme.

    Jusqu’à présent, l’humanité était composée d’hommes et de femmes. Elle serait désormais divisée en homosexuels et hétérosexuels. Exit Eve, exit Adam !

    Et pourtant, dans la période de crise que nous traversons et face aux nombreux dangers qui guettent notre jeunesse, la famille n’est elle pas le meilleur refuge ? Cellule de base de la société, elle donne aux enfants les repères nécessaires et rassurants, notamment à travers le modèle parental père/mère. Certes, l’homosexualité est un fait, elle existe depuis que le monde existe et il ne s’agit pas de la stigmatiser. Chacun est libre de ses comportements sexuels mais à la condition qu’ils ne nuisent pas à autrui et en particulier aux enfants. Ce qui est critiquable, ce n’est pas l’homosexualité en elle-même mais cette volonté d’en faire la promotion, en particulier dans les jeunes esprits, et de chercher à faire évoluer l’ensemble de la société et ses institutions en fonction de cette exception comportementale.

    Le projet que le gouvernement s’apprête à déposer au Parlement ne peut que contribuer un peu plus à la destruction de notre société. Le mariage est l’union d’un homme et d’une femme en vue de la fondation d’une famille et l’adoption d’un enfant doit avoir pour objectif le bien-être de l’enfant et non la satisfaction d’un quelconque droit affectif égoïste. Le droit de l’enfant doit primer sur le droit à l’enfant.

    La famille, qui correspond à un modèle et à une définition précise, ne saurait être dévoyée dans une quelconque « évolution » sous la pression d’un lobby largement minoritaire.

    Dans leurs outrances, les revendications du lobby homosexuel, appuyées par des promesses politiques démagogiques, sont, hélas, le reflet d’un chacun-pour-soi représentatif du mal-être de notre société occidentale. Plutôt que de les satisfaire, il serait préférable de rappeler les repères essentiels et la nécessaire cohésion de notre société dont la famille reste la pierre angulaire. Avis aux apprentis sorciers : En cassant tous nos repères (famille, nation, religion, identité culturelle, langue), on joue avec le feu et on prépare des lendemains dramatiques.

  • Terrorisme intellectuel : la palme de l'outrance au duo Désir-Duflot, dont le ”mental” donne une idée du ”radeau de la m

    Impossible de laisser passer sans réagir : on vient d'avoir ce dimanche un nouvel exemple de terrorrisme intellectuel exercé par la gauche, face à une droite qui n'a qu'un tort : celui d'en avoir peur ! La France est ainsi le seul grand pays du monde occidental où sévit à ce point le terrorrisme intellectuel, et la tétanisation de ses victimes: on ne le dira jamais assez, surtout lorsqu'on voit la personne incriminée (en l'occurrence Claude Guéant) plutôt que d'attaquer frontalement les Tartuffes et de leur arracher leur masque, se défendre mollement, disant essentiellement qu'on a sorti ses propos de leur contexte; tandis que son compère Juppé trouvait les propos de son collègue "inadéquats" : le terrorrisme intellectuel a encore de beaux jours devant lui ! ...

           Revenons donc à "l'affaire" : il a suffi que Claude Guéant énonce une évidence, plus quelques banalités très "politiquement correctes", pour qu'on se bouscule, ce dimanche 5 février, sur les radios et télés permanentes pour être le premier, ou la première, à éructer la débilité du jour; ils avaient tous tellement peur de se faire doubler pat les autres ! : c'était le vrai concours du plus rapide dans l'aberration et l'outrance les plus désolantes.... 

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     Ah, ils aimeraient tellement que "ça se passe comme ça" dans le monde qu'ils rêvent pour nous !....

            La palme de "l'ignoble" (puisqu'ils emploient ce langage, qu'ils le reçoivent en retour, et en pleine figure, comme un boomerang, ils l'ont bien cherché...) revient sans conteste (et pourtant, les candidats étaient nombreux...) au duo Désir/Duflot :  "Perdition morale" pour ce pauvre Désir, "Retour en arrière de 3 siècles. Abject", pour cette pauvre Cécile Duflot : mais, se rendent-ils compte de ce qu'ils disent ?

            Comment ne se rendent-ils pas compte que ce sont leurs propos à eux qui sont scandaleux, et qu'ils sont, eux deux, "le" scandale !....

            Ceux dont le cerveau et l'intelligence ont "dérapé" depuis bien longtemps ont donc, une fois de plus, hurlé au "dérapage" (leur dernière trouvaille) : les tenants du Système n'arrêteront jamais de manier la Terreur : guillotine, hier, terreur intellectuelle (!) du politiquement correct et du dérapage aujourd'hui. Au moins, ils sont logiques....

            Ils ont juste oublié leurs grands ancêtres, comme Ferry, Blum ou Jaurès (mais la liste n'est pas limitative...) : Duflot/Désir, nos deux candidats au Prix Nobel du propos le plus bête et le plus méchant, dussent-ils en faire un infarctus, rafraîchissons-leur la mémoire :

    * de Jules Ferry : "Messieurs, il faut parler plus haut et plus vrai ! Il faut dire ouvertement qu’en effet les races supérieures ont un droit vis à vis des races inférieures. Je répète qu’il y a pour les races supérieures un droit parce qu’il y a un devoir pour elles. Elles ont un devoir de civiliser les races inférieures." (Jules Ferry, devant l’Assemblée nationale, le 28 juillet 1885).

    * de Léon Blum : "Nous admettons qu’il peut y avoir non seulement un droit, mais un devoir de ce qu’on appelle les races supérieures, revendiquant quelquefois pour elles un privilège quelque peu indu, d’attirer à elles les races qui ne sont pas parvenues au même degré de culture et de civilisation. (Léon Blum, discours devant l’Assemblée nationale sur le budget des colonies, 9 juillet 1925).

    * de Jean Jaurès : "...la France a d'autant le droit de prolonger au Maroc son action économique et morale qu'en dehors de toute entreprise, de toute violence militaire, la Civilisation qu'elle représente en Afrique auprès des indigènes est certainement supérieure à l'état présent du régime marocain." (Jean Jaurès, Discours à la Chambre des Députés, 1903).

            Alors, Cécile, "abjects" Ferry, Blum et Jaurès ? : attention à la Licra...

            Alors, Harlem, "perdition morale" pour les trois mêmes ? Ils sont bien "les grands ancêtres" de ton "camp", pourtant : tu peux "expliquer" ?.....

    PS 1 : les faits, ce qu'a vraiment dit Claude Guéant (le samedi 4 février) durant un colloque organisé par l'Uni : "Contrairement à ce que dit l'idéologie relativiste de gauche, pour nous, toutes les civilisations ne se valent pas. Celles qui défendent l'humanité nous paraissent plus avancées que celles qui la nient... celles qui défendent la liberté, l'égalité et la fraternité, nous paraissent supérieures à celles qui acceptent la tyrannie, la minorité des femmes, la haine sociale ou ethnique". Ca ne casse pas trois pattes à un canard, n'est-ce pas ? Les civilisations qui lui paraissent plus "avancées" que d'autres sont définies selon les critères du politiquement correct le plus ordinaire, non ? C'est très "républicain", n'est-il pas vrai ? Pas de quoi faire un foin ! Mais nouvelle cléricature oblige !  

    PS 2 : lue juste après l'envoi de cette note, la réaction de François Marcilhac sur le Blog du CRAF : AU PAYS DE SARKHOLLANDE.pdf

  • MAURRAS A LA UNE : CE SERAIT BIEN AUTRE CHOSE S’IL AVAIT « GAGNE »

    maurras cahier de l'herne.jpg        Nathalie Kosciusko-Morizet est, à l’évidence, une femme intelligente et distinguée. Elle a de la classe et de la tenue; sa beauté séduit. Et puis, elle a, par ailleurs, un passé, des origines ; une famille et une histoire. Ceux qui ne croient pas que nous soyons d’abord des héritiers, mais, plutôt, de libres contractants, feront bien de lire la fiche que lui consacre Wikipédia. Sous toutes réserves, car Wikipédia n’est pas une garantie d’exactitude, nous ajoutons, en fin de note le lien qui y conduit. Lisez-la. Vous y trouverez de solides éléments d’explication.

            Explication à quoi ? A ce que son dépit, après la défaite de son camp, avec lequel elle s’est trouvée en désaccord, où son influence ne s’exerçait plus assez à son goût, dont elle désapprouvait les orientations de campagne, ait soudainement  trouvé un bouc émissaire, un responsable inattendu, sur lequel transférer ce dépit : Charles Maurras, via Patrick Buisson, le conseiller de Sarkozy, objet de sa détestation !

            Ainsi, Buisson, instrumentalisant Sarkozy, aurait voulu faire gagner non le président sortant, mais Charles Maurras ! Comment une personne intelligente peut-elle imaginer et prononcer, en public, pour une diffusion dans toute la presse, sur toutes les radios, toutes les chaînes de télévision, une hypothèse plus alambiquée, plus ridicule, plus improbable ? Et tous les commentateurs, tous les éditorialistes, tous les politologues, d’y faire aussitôt le plus large écho.   

            Sans s’interroger sur ce que cette affirmation saugrenue pouvait bien signifier. Quel sens a-t-elle ? Et qui est ce Charles Maurras improbable que l’on aurait, en haut lieu, voulu faire gagner et qui serait, en dernière analyse, le responsable de la défaite de Nicolas Sarkozy ? Personne ne s’y arrête. Personne ne relève l’énormité du propos. Personne ne cherche à savoir qui était ce vieil homme de nouveau accusé d’une défaite, mais de si petite dimension, cette fois-ci, qu’elle ne le concerne ni de près ni de loin, alors que ses disciples, commémorent le soixantième anniversaire de sa mort ! A cette classe politicienne et médiatique, le fond importe peu. Seule l’image compte. Et celle qu’ils ont forgée de Charles Maurras, toute faite, toute simple, toute bête, toute convenue, est négative. Elle est commodément située, reléguée, à l’extrême-droite. Elle se veut chargée d’opprobre. Cela leur suffit.

            Que Nathalie Kosciusko-Morizet ait trouvé le moyen d’impliquer un Charles Maurras convenu et faux, dans la défaite de Nicolas Sarkozy à la présidentielle, que ce nom lui soit, spontanément ou non, venu à l’esprit, dans cette circonstance, peut s’expliquer simplement par le contexte personnel et familial de cette femme politique, par goût personnel, mais aussi, par atavisme. Contexte de vieille haine devenue instinctive. Mais plus largement, l’épisode en dit long sur le désarroi et le vide idéologique dans lequel se débat le personnel politique de cette Vème république, finissante, comme il y a cinquante quatre ans, la IVème.

            Bien que, en effet, dans les dernières semaines de sa campagne, Nicolas Sarkozy ait tenté de réveiller à son profit tout un vieux fond patriotique français, sa victoire, en aucun cas, n’eût été celle de Charles Maurras.

            Edgar Morin, lui, a publiquement déploré la vacuité dont nous venons de parler et l’absence, le manque de toute grande pensée politique dans le paysage français et, sans-doute, européen. Parmi celles-ci, il distingue trois grandes familles : celle issue de Marx (le matérialisme révolutionnaire ; le communisme) ; celle issue de Tocqueville (La démocratie, le libéralisme) ; celle de Maurras (la Tradition, contre la Révolution).  

            On sait que la première a fini dans l’impasse d’un univers concentrationnaire aujourd’hui effondré. Edgar Morin, lui-même, se refuse, désormais, à l’emploi du mot Révolution. Son opposé, la démocratie mondialisée, se craquelle et son unique vrai ressort, le matérialisme consumériste, l’abondance, fût-elle misérable, ne sont plus vraiment au rendez-vous.

            Maurras n’était pas ce qu’il est trop commode de nommer un extrémiste. Mais il est vrai qu’il était soulevé par la passion, parfois violente, de la France, et de la civilisation classique, qu’il voyait, l’une et l’autre, menacées de mort. Cette passion violente peut expliquer des excès ou des erreurs. Elle ne rend pas sa pensée caduque. Dans l’effondrement successif des divers avatars de la Révolution, sa pensée, une pensée axée sur la Tradition, est, peut-être, aujourd’hui, la seule qui tienne encore debout. Une pensée, comme disait Boutang, venue des profondeurs. Une pensée qui sauve. Pour Maurras, là est, ou serait, sa vraie victoire. Le reste, ce sont, évidemment, des enfantillages et des sottises, tout simplement. Il eût pourtant été paradoxal que, nous qui sommes maurrassiens, nous n'y réagissions pas.

    http://fr.wikipedia.org/wiki/Nathalie_Kosciusko-Morizet

  • Des hommes et des dieux est sorti hier sur les écrans...

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                   France info a intelligemment salué hier, mercredi 8 septembre, la sortie du film de Xavier Beauvois, Des Hommes et des Dieux.

                   Voici le lien permettant d'accéder à la page d'accueil de la radio, sur laquelle vous pourrez écouter Lambert Wilson, répondant aux questions de Raphaëlle Duchemin; et celle-ci, présentant très honnêtement le film, son auteur et ses intentions...

                 Nos lecteurs savent qu'il nous arrive régulièrement d'égratigner, dans ces colonnes tel ou tel journaliste de la station (et plus particulièrement, Raphaëlle Duchemin); mais que, tout aussi régulièrement - comme c'est le cas aujourd'hui... - nous n'hésitons pas à saluer tel ou tel reportage.

                 Aujourd'hui, ce n'est donc pas - et c'est très bien ainsi... - pan sur le bec, mais bien plutôt, chapeau France info....

    http://www.france-info.com/chroniques-france-info-culture-2010-09-08-des-hommes-et-des-dieux-un-film-sur-l-humanite-qui-m-a-bouleverse-483851-81-336.html 

                  Profitons-en pour redonner le dossier de présentation du film que nous avions proposé ici-même, le 27 juin dernier, et aussi l'édito de Dominique Quinio, dans La Croix  : THIBERINE.doc ) :

     Dimanche 27 juin 2010 - La Geste de Tibehirine primée à Cannes. Ou : L 'Esprit souffle où il veut.....

    Edito du journal LA CROIX, le 19 mai 2010

    « Une trace de pur amour »

     

                « Les moines de Notre-Dame de l’Atlas avaient fait alliance avec l’Algérie (…). Ils avaient choisi l’enfouissement de l’amour quotidien, de la prière vigilante et du don total de soi. Leur sang versé scelle une alliance que rien désormais ne pourra briser. Personne n’est en mesure d’effacer cette trace de pur amour qui s’est vécue sur les contreforts de l’Atlas. » Un an après leur mort, en mars 1997, Bruno Chenu écrivait ces mots dans un éditorial de La Croix.

     

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    Des Hommes et des dieux - Philippe Laudenbach, Lambert Wilson

                Dans le brouhaha des films présentés à Cannes, qui donnent à voir les bonheurs et les malheurs du monde, les grandeurs et les petitesses des hommes, Xavier Beauvois a fait le choix de porter à l’écran ce que fut la discrète vie de ces religieux et leur choix radical de l’Algérie et de son peuple (un film que seuls, parmi nous, les critiques de notre quotidien présents pour le festival ont vu). Peut-être sera-t-il douloureux pour leurs proches de les voir parler et agir avec d’autres visages, d’autres voix. Il y aura de la souffrance, sans doute, et de l’émotion. Mais, surtout, une « invincible espérance » : que transparaisse leur message spirituel de fraternité entre les hommes, qu’il rejoigne des spectateurs, peut-être indifférents ou critiques, bousculés par l’écho de leur engagement religieux, ancré dans la prière et le service des autres.

                « Ils ont tissé des liens de solidarité avec les pauvres de leur voisinage. Ils ont contré la logique de mort qui les assaillait en considérant tout homme comme un frère. Ils ont engagé un dialogue avec l’islam dans une démarche de prière », écrivait encore Bruno Chenu. « Ils ont manifesté ce que peut être l’Église de Jésus-Christ, quand elle n’est brûlée que de la flamme évangélique, celle des Béatitudes et de la vie offerte. »

     

    Dominique Quinio

     

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    PS : notons tout de même la réaction de Didier Péron (dans Libération du 7 septembre) : pour lui, le film "tend en définitive à conforter la martyrologie moderne des bons moines de Tibhirine face à un ennemi fruste et mal disposé au dialogue oecuménique... Des hommes et des dieux aurait sans doute perdu en grandeur et en lyrisme…ce qu'il aurait gagné en contenu politique, s'il avait précisément interrogé la place des moines et le rôle profond de leur paternalisme onctueux face à un Etat défaillant et au milieu d'une population déshéritée. »
  • Errare humanum est, perseverare diabolicum... : Badiou ne ”renie” rien...

                Celles et ceux qui l'auraient laissé passer trouveront ici, en PDF, l'intégralité d'un article publié, en début d'année, par Alain Badiou dans Le Monde (1) :  Alain Badiou dans Le Monde.pdf

                Il n'est pas inutile d'y revenir, car il est intéressant à lire, cet article, et il faut le lire - et le faire lire - car il est révélateur. Il montre à quels point d'autisme et d'enfermement proprement stupéfiant mène l'idéologie, lorsqu'elle s'empare à ce point d'une intelligence. S'il est beau - même pour des personnes qui ne partagent pas nos convictions, que l'on reste fidèle, lorsqu'on avance en âge, à ses idéaux de jeunesse, il est malgré tout surprennt de tomber dans l'aveuglement d'Alain Badiou.

                 Il n'est que de relire Julliard pour voir que d'autres intellectuels ont choisi de rester fidèles, eux aussi, à leurs idéaux, mais avec infiniment plsu de lucidité :

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                 "...Il n'est pas besoin de relever la tête bien haut pour savoir que l'horizon est bouché, que l'orient rouge est délavé, que le soleil levant s'est drapé de deuil. Or le fait est que jamais les socialistes ne nous ont donné une analyse convaincante de ce qui s'était passé, qui engageait pourtant la vision qu'ils se faisaient de l'avenir..."; "...rien qui nous explique pourquoi l'un des plus beaux rêves de l'humanité s'est transformé en un immense cauchemar...;...s'agit-il d'un vice intrinsèque ?".

                 (Pour celles et ceux que le sujet intéresse, nous avons mis en PDF un résumé/commentaire de l'article de Julliard dans le Nouvel Observateur : Jacques Julliard, la Gauche, le PS....pdf )

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                  Là où Jacques Julliard, et d'autres avec lui, se posent au moins certaines questions, Badiou, lui, choisit de faire une pitoyable pirouette pour escamoter ce que Julliard appelle, dans la citation ci-dessus (du Nouvel Observateur"un cauchemar" : et il ne craint pas d'écrire - Badiou- semblant tenir pour rien les géants que furent Soljénitsyne, Walesa ou Jean-Paul II; et les monstruosités des démocraties prétendument "populaires"; et l'intensité des révoltes populaires qu'elles ont suscitées :

                  "...Notons au passage que nos critiques prétendent jeter aux orties le mot "communisme" sous prétexte qu'une expérience de communisme d'Etat, qui a duré soixante-dix ans, a tragiquement échoué. Quelle plaisanterie ! Quand il s'agit de renverser la domination des riches et l'hérédité de la puissance, qui durent depuis des millénaires, on vient nous objecter soixante-dix ans de tâtonnements, de violences et d'impasses ! En vérité, l'idée communiste n'a parcouru qu'une portion infime du temps de sa vérification, de son effectuation..."

                   "Tâtonnements, violences, impasses", les horreurs du Goulag et les dizaines de millions de morts de l'URSS ? Et les dizaines de millions de morts du Maoïsme ? Le quart de la population cambodgienne anéantie ? Les goulags viet-namiens, cubains et autres ? N'est-ce pas trop facile ? En somme, Badiou n'a rien oublié et rien appris. C'est comme s'il n'écoutait pas la télé ou la radio, et qu'il ne lisait pas les journaux. Le communisme, il y croit encore, perinde ac cadaver !...

                   A ce stade-là, on ne peut rien pour lui...

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    Goulag en Russie, Laogaï en Chine: partout la Terreur, la mort.
    Tout le monde le sait, sauf - semble-t-il... - Badiou et une poignée d'irréductibles.
    Mais irréductibles à quoi ? Entre autres choses, à la plus élémentaire humanité:
    Badiou ferait bien de méditer les paroles de de Sèze, au pseudo-procès de Louis XVI:
     
    "Français, la révolution qui vous régénère a développé en vous de grandes vertus ; mais craignez, qu’elle n’ait affaibli dans vos âmes le sentiment de l’humanité, sans lequel il ne peut y en avoir que de fausses !"...
     
    P.S. : un peu surprenant par sa longueur, inaccoutumée, le lien suivant permet de se faire une petite idée de toutes ces horreurs et monstruosités que Badiou passe, en quelque sorte, pour pertes et profits.
             C'est trop facile !...
    (1) : Le Monde, 13 février 2010
  • Quand un rappeur vulgaire et violent menace Eric Zemmour…

                « Je mets un billet sur la tête / De celui qui fera taire / Ce c.. d’Eric Zemmour… » ! Voilà ce qu’éructe dans une de ses dernières productions (?!) un voyou, vulgaire, bête et méchant : le rappeur d'origine congolaise Youssoupha. 

                Même France info s’en est ému, le mardi 17 au matin.

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                Et pourtant c'est une radio peu suspecte de rejet ou de refus de tout ce qui nous vient du monde des nouvelles expressions (!!!!!) et de la diversité. Citant Télé Loisirs (on a la culture qu'on peut ! il est vrai que nous préférons Chateaubriand....) David Abiker, le journaliste du billet de France Info, commence par rappeler la "qualité de ses textes" (!!!!!) et aussi qu'il "a fait prof de lettres" (re !!!!!), oui mais dans l'émission Popstars ! A quand "j'ai été commandant de Transatlantique...sur le petit bassin du Jardin du Luxembourg" ! On croit rêver, et malheureusement, on ne rêve pas....

                Malgré cette entame calamiteuse, David Abiker finit malgré tout par (re)toucher terre et par poser, malgré tout, « la » bonne question (ce mardi 17, donc) à propos de cet énergumène et du danger potentiel qu’il représente, et qu’il ne faudrait pas prendre à la légère : la violence musicale peut-elle générer de la violence tout court ?

                 Exactement comme la violence de certains jeux vidéos (on en a des exemples de plus en plus fréquents, hélas…) en arrive à générer de la violence dans les comportements au quotidien.....

                Quant à Zemmour, voilà une preuve supplémentaire –mais on n’en avait vraiment pas besoin…- de la qualité de ses propos, et du fait qu’ils font mouche un peu partout dans l’opinion. Pour être attaqué de cette façon, c’est qu’il doit sacrément « les » embêter ! Au-delà, même, de ce que nous pensons généralement….

                On pourrait poser la même question que pour Youssef Fofana ou la Tribu Ka: mais que font des types pareils chez nous ? On pourrait aussi paraphraser Cervantès, et son célèbre Dis-moi qui tu hantes, je te dirai qui tu es, en disant quelque chose comme : Dis-moi qui te déteste, je te dirai qui tu es….

    P.S. : Pour mémoire, voici -sans rien y changer- le scripte du billet de David Abiker:

                Youssoupha le rappeur veut faire taire Eric Zemmour le chroniqueur.

                Les paroles évoquent les bavures de la police, la difficulté de vivre en banlieue ou la cause palestinienne. Youssoupha n’est pas un débutant nous rappelle Télé loisirs : il est connu pour la qualité de ses textes et pour avoir fait prof de lettres dans l’émission Popstars. Ca pourrait rapper comme ça longtemps si au détour d’un couplet, le rappeur n’alignait pas cette rafale de mots dans la figure médiatique du journaliste Eric Zemmour…

                « J’mets un billet sur la tête de celui qui fera taire ce con d’Eric Zemmour en Français dans le texte ». Certains diront à Zemmour que c’est la rançon de la célébrité et de la franchise provocatrice qui animent le chroniqueur "réac" de Laurent Ruquier. Il est vrai que depuis plusieurs mois Zemmour comme Naulleau sont devenus sur internet des stars ou des bêtes noires, au choix. Bête noire, c’est le cas de Zemmour qui dans une émission sur Arté évoque les races ou ne cache pas sont peu d’intérêt pour le rap de Grand Corps Malade ou d’Abdel Malik comme le rappelle le Post.fr.

                D’autres pourront légitimement se demander si le rappeur Youssouffa n’est pas allé trop loin en proposant même en chanson de payer celui qui fera taire Eric Zemmour. Tout cela sonne comme une mise à prix. C’est un peu le problème de certains rappeurs lorsqu’ils choisissent la violence des mots trahissant chez certains une petite difficulté à accepter l’autre même quand il n’est pas de votre avis.

                Et c’est l’éternel procès que le Rock and Roll puis le Punk puis le Rap ont enduré, celui de l’exemple donné à ceux qui écoutent les paroles. La violence musicale peut-elle entraîner une violence réelle, de même que la violence virtuelle des jeux vidéos peut provoquer une violence dans la vie de tous les jours. Alors, on réécoutera la chanson de Youssouffa en espérant pour Eric Zemmour que personne n’ait envie de le faire taire.