![22 fevrier,marignan,françois premier,marseille,chateau d'if,notre-dame de la garde,gassendi,cour des miracles,la reinye,pont de normandie,spot](http://lafautearousseau.hautetfort.com/media/01/02/3888761746.jpg)
Édit du Roy portant création d'une École royale militaire. Donné à Versailles au mois de janvier 1751.
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Beauvais, choeur de la Cathédrale Saint-Pierre
Il y a treize jours, dans l’année, pendant lesquels il ne s’est pas passé grand-chose, ou bien pour lesquels les rares événements de ces journées ont été traités à une autre occasion (et plusieurs fois pour certains), à d'autres dates, sous une autre "entrée".
Nous en profiterons donc, dans notre évocation politico/historico/culturelle de notre Histoire, de nos Racines, pour donner un tour plus civilisationnel à notre balade dans le temps; et nous évoquerons, ces jours-là, des faits plus généraux, qui ne se sont pas produits sur un seul jour (comme une naissance ou une bataille) mais qui recouvrent une période plus longue.
Ces jours creux seront donc prétexte à autant d'Évocations :
![2 fevrier,capetiens,mourre,merovingiens,carolingiens,hugues capet,philippe auguste,plantagenets,croisades,bouvines,charlemagne,saint louis,senlis](http://lafautearousseau.hautetfort.com/media/02/01/2482906768.20.jpg)
Aujourd'hui : Les Chambiges père et fils (Martin et Pierre), constructeurs de cathédrales, élèvent à Beauvais (Cathédrale Saint Pierre) le choeur ogival le plus haut du monde : 46 mètres 77 !
![](http://lafautearousseau.hautetfort.com/media/01/02/1401772545.jpg)
Martin Chambiges, père de Pierre, est né vers 1460, à Paris, où il exerçait la profession de maître-maçon.
Il fut appelé à Sens, afin d'y élever le transept de la cathédrale saint Etienne (ci dessous). En 1497, il fut nommé maistre de l'entreprise et conducteur de la croisée de l'édifice.
Il revint à Paris en 1499, tout en continuant à superviser de loin les travaux qui continuèrent, à Sens, d'après ses plans.
Le 15 octobre 1499, à Paris, le Pont-Neuf s'écroula. Martin Chambige, consulté par les édiles, fut d'avis de reconstruire le pont en pierres de taille, jointes avec de la chaux et du ciment, et reposant sur des fondations faites de cailloux et de pierres dures, alors que d'autres architectes proposaient une construction sur pilotis. Il se trouve être, ainsi, aux origines lointaines de la conception ultra moderne - pour l'époque - de notre actuel Pont neuf (le plus vieux pont de Paris, tout de même, bien que "neuf" !...). Ce sera Henri III qui lancera le projet, et son successeur Henri IV qui l'achèvera (voir l'Éphéméride du 16 mars)...
En 1506, il alla à Beauvais, où il dirigea les travaux du transept de la cathédrale Saint-Pierre. La même année, il fut consulté à Troyes pour la cathédrale Saint-Pierre-et-Saint-Paul, visita le chantier de Sens toujours en cours et revint à Beauvais.
En 1520, il entreprit l'édification de la façade du transept sud de la cathédrale Notre-Dame de Senlis (ci dessous). Mais il ne put voir son œuvre totalement terminée. Il mourut le 29 août 1532, et le superbe portail de cette façade fut terminé par son fils Pierre Chambiges en 1538. Sa ressemblance avec le transept de Saint Pierre de Bauvais est frappante.
Il ne put voir non plus l'achèvement de la construction du transept de la cathédrale de Beauvais. Après sa mort, le vaste chantier de cette cathédrale se poursuivit cependant suivant ses plans. Il se termina seulement en 1550 par la fin de la construction des voûtes du bras sud du transept.
Martin Chambiges est inhumé dans la cathédrale de Beauvais.
Son fils Pierre mourut douze ans à peine après son père, en 1544. On sait qu'il a travaillé à la construction du magnifique Hôtel de ville de Paris, avec le Boccador, mais sans que l'on puisse avec certitude déterminer quelle part lui revient dans ces travaux.
Le Manuscrit 542 de la Bibliothèque de Boulogne-sur-Mer (6ème liasse) contient ce très intéressant document de 1542, deux ans avant sa mort donc :
Je, Pierre Chambigez, maistre des oeuvres de massonnerye et pavemens de la ville de Paris, certiffie a Messieurs de ladicte ville que, ce jour d'uy, septiesme jour de juing mil cinq cens quarente deux, me suys transporté sur les esgoutz de la Cousture du Temple, a commencier au coing de la rue des Quatre filx Emond, tirant tout le long desdicts esgoutz jusques au ponceau desdictz esgoutz près l'ostel d'Ardoyse, auquel lieu jé trouvé le pavé tout pourry et usé. Et est grand besoing y faire besongner. Et fault pour y commencer pour ceste foys trois milliers de carreaux neufs. Et tout ce vous certifie estre vray et par moy avoir esté aussy faict. Tesmoin mon seing cy mys les jours et an dessudictz.
P. CHAMBIGEZ.
Soit livré lesdictz troys milliers carreau contenuz ci dessus. Faict au bureau l'an et le jour susdictz.
O. COURTIN.
Afin d'approfondir ce vaste sujet, on pourra consulter avec profit les quatre liens suivants :
![BEAUVAIS 1.jpg](http://lafautearousseau.hautetfort.com/media/02/00/1212458635.jpg)
I : Site officiel de la cathédrale :
www.cathedrale-beauvais.fr/
II : L'histoire mouvementée de la cathédrale, et pourquoi elle n'est pas achevée :
https://www.patrimoine-histoire.fr/Patrimoine/Beauvais/Beauvais-Saint-Pierre.htm
III : Quelques photos :
photoenligne3.free.fr/Oise/Beauvais/Cathedrale/Cathedrale.html
IV : Notre Évocation du 28 mai :
Quand la cathédrale Saint-Pierre de Beauvais a reçu, au XIIIème siècle, son extraordinaire vitrail du Miracle de Théophile
et aussi notre Album : Racines (III) : Le vitrail du Miracle de Théophile
1935 : L'Autoroute A 13 (première autoroute française) déclarée d'utilité publique...
À l'époque où Le Havre et Cherbourg constituaient des escales importantes pour les paquebots de luxe, et où il n'existait que très peu de vols commerciaux et touristiques, la France souhaita commencer à rattraper son retard en matière de circulation autoroutière par la réalisation de "l'autoroute de Normandie", reliant Paris à Caen. Cette autoroute permettait aussi de faciliter l'accès aux plages de Normandie à un large public de vacanciers, notamment ceux de la région parisienne...
Doublement retardé par la Guerre et par le caractère historique et patrimonial du magnifique Parc de Saint-Cloud, qu'il était hors de question de "balafrer" en le traversant à l'air libre, le projet commença donc, d'abord, par la très délicate reconstruction du Pont de Saint-Cloud, pour continuer par Vaucresson et Orgeval; puis, passant au sud de Rouen, à 15 kilomètres environ de son centre-ville, l'autoroute s'étire sur 225 kilomètres, jusqu'à ce qu'elle atteigne son but initial : Caen, et les plages de Normandie, mises quasiment à portée de roue des Parisiens...
Cette Éphéméride vous a plu ? En cliquant simplement sur le lien suivant, vous pourrez consulter, en permanence :
• la Table des Matières des 366 jours de l'année (avec le 29 février des années bissextiles...),
• l'album L'Aventure France racontée par les cartes (211 photos),
• écouter 59 morceaux de musique,
Il est souvent professé, qu’avant le XXe siècle, la France n’a fourni au monde que très peu de métaphysiciens à l’exception de Descartes et de Pascal. Bien qu’un peu grossière en ce qu’elle fait fi de l’humanisme français et des physiocrates, cette assertion conserve une part de vérité.
![](http://lafautearousseau.hautetfort.com/media/01/02/1808265901.74.jpg)
La penÂsée franÂçaise sâest indéÂniaÂbleÂment moins pasÂsionÂnée pour la métaÂphyÂsique que sa voiÂsine alleÂmande. En revanche, la théoÂrie poliÂtique a fait lâobjet dâune attenÂtion galÂliÂcane toute parÂtiÂcuÂlière quâon pense à La BoéÂtie, Bodin, RousÂseau, MonÂtesÂquieu ou encore TocÂqueÂville. Rien dâétonnant à ce quâà la suite de ces auteurs majeurs de la phiÂloÂsoÂphie poliÂtique, on trouve Pierre-Joseph ProuÂdhon, le père de lâanarchisme. Cette théoÂrie poliÂtique a irriÂgué le XIXe siècle autant dâun point de vue concepÂtuel que sur le plan de la praÂtique poliÂtique comme en témoignent les nomÂbreux cercles anarÂchistes ayant eu recours la vioÂlence directe. Elle est resÂtée vivace au siècle suiÂvant et contiÂnue dâinfluencer cerÂtains penÂseurs actuels comme David GraeÂber et cerÂtains groupes poliÂtiques antiÂfasÂcistes et alterÂmonÂdiaÂlistes. Il faut dâailleurs souÂliÂgner le retenÂtisÂseÂment occiÂdenÂtal et eurÂasiaÂtique quâa eu cette théoÂrie franÂçaise puisquâelle a donÂné naisÂsance à lâanarchisme russe, améÂriÂcain, itaÂlien et espaÂgnol. Câest dire la place quâoccupe ProuÂdhon dans lâhistoire des idées politiques.
Quelques éléÂments biographiques
Fils dâun tonÂneÂlier et dâune cuiÂsiÂnière, Pierre-Joseph ProuÂdhon naît en janÂvier 1809 à BesanÂçon au sein dâune famille modeste. BourÂsier, il obtient de nomÂbreux prix dâexcellence mais est contraint de quitÂter lâécole à dix-sept ans pour aider ses parents dans le besoin. Il devient alors ouvrier typoÂgraphe dans une impriÂmeÂrie qui finit par faire faillite. ChôÂmeur, il sera embauÂché quelques années plus tard par des amis, les frères GauÂthier, récents fonÂdaÂteurs dâune impriÂmeÂrie. Ces derÂniers le poussent à reprendre des études. Câest ainÂsi que ProuÂdhon, après avoir obteÂnu une bourse de lâAcadémie de BesanÂçon, se lance dans un mémoire intiÂtuÂlé Recherches sur les catéÂgoÂries gramÂmaÂtiÂcales pour lequel il reçoit une menÂtion honoÂrable. Il obtient son bac à vingt-neuf ans et se met à suivre des cours au ColÂlège de France et à lâécole des Arts et Métiers. LâAcadémie lui accorde une nouÂvelle bourse qui sera supÂpriÂmée en raiÂson de la poléÂmique conséÂcuÂtive à la paruÂtion de son ouvrage Quâest-ce que la proÂpriéÂté ? en 1841. Une nouÂvelle fois grâce aux frères GauÂthier, Pierre-Joseph ProuÂdhon devient le fonÂdé de pouÂvoir de leur sociéÂté de transport.
En 1847, le père de lâanarchisme fonde le jourÂnal Le repréÂsenÂtant du peuple et devient dépuÂté une année plus tard. Très viruÂlent dans ses articles envers NapoÂléon III, il finit même par être incarÂcéÂré penÂdant trois ans dans la priÂson de Sainte-PélaÂgie. ProÂfiÂtant des quelques heures de sorÂtie autoÂriÂsées par semaine, ProuÂdhon se marie et devient père de famille. Il résuÂmeÂra la praÂtique poliÂtique de la sorte : « Faire de la poliÂtique, câest laver ses mains dans la crotte ». Lâanarchiste franÂçais met un terme à la poliÂtique poliÂtiÂcienne pour se consaÂcrer uniÂqueÂment à la théoÂrie. De ces études sorÂtiÂront de nomÂbreux ouvrages qui marÂqueÂront les futures généÂraÂtions dâouvriers. Avant sa mort à Paris en 1865, il tenÂteÂra sans sucÂcès dâinfluencer la PreÂmière InterÂnaÂtioÂnale contre Marx. Connu pour son ton pamÂphléÂtaire à lâégard des capiÂtaÂlistes, des poliÂtiques, des chréÂtiens, des femmes, des juifs et des afriÂcains, Pierre-Joseph ProuÂdhon aura été au cours de sa vie relaÂtiÂveÂment isoÂlé en raiÂson de son côté franc-tireur. Même au sein de sa loge maçonÂnique, il garÂdeÂra ses disÂtances malÂgré une adhéÂsion totale à la métaÂphyÂsique du Grand ArchiÂtecte. ContraiÂreÂment à de nomÂbreux anarÂchistes, ProuÂdhon nâétait pas athée.
La théoÂrie de la proÂpriéÂté de Proudhon
« La proÂpriéÂté, câest le vol. » Il nâest pas rare dâentendre cette phrase débiÂtée avec la fierÂté quelque peu feinte dâavoir résuÂmé et comÂpris la docÂtrine prouÂdhoÂnienne alors quâen généÂral le contre-sens est de mise. Cet aphoÂrisme, un peu cariÂcaÂtuÂral, fait vite oublier les nuances de ProuÂdhon au sujet de la proÂpriéÂté. En effet, il condamne dans la proÂpriéÂté ce que le capiÂtaÂliste vole au proÂléÂtaire mais ne rejette pas le prinÂcipe même de proÂpriéÂté puisquâil fait lâéloge de la proÂpriéÂté colÂlecÂtive à traÂvers des coopéÂraÂtives et des assoÂciaÂtions ouvrières.
Pierre-Joseph ProuÂdhon pose même une quesÂtion émiÂnemÂment intéÂresÂsante dans sous ouvrage traiÂtant de la quesÂtion Quâest-ce que la proÂpriéÂté ? [1] paru en 1840. Loin de toute attiÂtude posiÂtiÂviste, il se demande quel est le fonÂdeÂment du droit de proÂpriéÂté. Le théoÂriÂcien anarÂchiste rejette un peu vite le droit natuÂrel comme assise de la proÂpriéÂté au motif quâil nâexiste pas dans la nature et chez les peuÂplades priÂmiÂtives [2]. Le traÂvail comme fonÂdeÂment de la proÂpriéÂté ne trouve pas non plus grâce à ses yeux car le traÂvail ne perÂmet pas nécesÂsaiÂreÂment la proÂpriéÂté mais uniÂqueÂment dâacquérir ses fruits. La contreÂparÂtie du traÂvail constiÂtue le salaire indiÂviÂduel sans que la force colÂlecÂtive généÂrée par lâaddition des traÂvailleurs ne soit jamais rémuÂnéÂrée. Or, câest bien cette force mulÂtiÂpliée qui perÂmet dâachever lâÅuvre comÂmanÂdée par le capiÂtaÂliste. Pour résuÂmer, la force colÂlecÂtive est supéÂrieure à la somme des forces indiÂviÂduelles et pourÂtant elle nâest pas rémunérée.
Lâinégalité des capaÂciÂtés perÂmet de satisÂfaire les besoins difÂféÂrents de la sociéÂté. Il nâest donc pas juste dâoctroyer plus à ceux qui ont le plus de préÂdisÂpoÂsiÂtions généÂtiques car ces derÂnières émanent de la sociéÂté à laquelle ils sont donc redeÂvables. Lâhomme en tant quâanimal social a besoin des autres pour vivre. Cette interÂdéÂpenÂdance jusÂtiÂfie lâégalité matéÂrielle des hommes entre eux de sorte quâil nâexiste aucune raiÂson que le bourÂgeois sâenrichisse sur le dos de la masse. Le salaire sufÂfit seuleÂment à faire vivre le salaÂrié mais on oublie vite quâil enriÂchit le capiÂtaÂliste qui ne le rétriÂbue pas en tant que parÂtiÂciÂpant au traÂvail collectif.
Pierre-Joseph ProuÂdhon rejette donc la proÂpriéÂté indiÂviÂduelle pour lui préÂféÂrer la posÂsesÂsion pour tout le monde. Lâobjet de la posÂsesÂsion peut bien entenÂdu évoÂluer à la hausse ou à la baisse en foncÂtion de la démoÂgraÂphie. Le droit dâoccupation ne peut donc être que temÂpoÂraire. Mais contraiÂreÂment à Marx [3], lâanarchiste franÂçais ne plaide pas pour lâabolition de toute proÂpriéÂté puisquâil proÂmeut lâidée dâorganisations colÂlecÂtives dâessence mutualiste.
La docÂtrine poliÂtique de ProuÂdhon : le fédéralisme
ProuÂdhon a consoÂliÂdé défiÂniÂtiÂveÂment sa docÂtrine poliÂtique dans son livre Du prinÂcipe fédéÂraÂtif et de la nécesÂsiÂté de reconsÂtiÂtuer le parÂti de la révoÂluÂtion [4] paru en 1863. Il part du posÂtuÂlat que deux éléÂments sont nécesÂsaires à une orgaÂniÂsaÂtion poliÂtique : lâautorité qui est dâessence natuÂrelle et la liberÂté qui est une proÂducÂtion de lâesprit nécesÂsaiÂreÂment supéÂrieure à ladite autoÂriÂté. ParÂmi les régimes dâautorité, il disÂtingue ceux où lâautorité est exerÂcée par un seul sur tous (monarÂchie, tyranÂnie) et ceux où lâautorité est exerÂcée par tous sur tous (comÂmuÂnisme). Les régimes de liberÂté se réparÂtissent ausÂsi selon un duaÂlisme : soit le gouÂverÂneÂment de tous est le fait de chaÂcun (démoÂcraÂtie), soit le gouÂverÂneÂment de chaÂcun est le fait de chaÂcun (anarÂchie). Aucun de ces sysÂtèmes ne trouve grâce aux yeux de Pierre-Joseph ProuÂdhon. Câest pourÂquoi, il serait plus judiÂcieux de le nomÂmer le fédéÂraÂliste pluÂtôt que lâanarchiste car il nâa jamais énonÂcé que lâordre social résulte des échanges entre indiÂviÂdus. Mais le terme anarÂchie a fini par recouÂvrir plus de situaÂtions que la défiÂniÂtion émaÂnant de son étymologie.
Au sujet de la démoÂcraÂtie qui prend de lâimportance à son époque, ProuÂdhon reprend lâargument arisÂtoÂtéÂliÂcien selon lequel la démoÂcraÂtie est souÂvent capÂtée par une minoÂriÂté ce qui lâa fait basÂcuÂler dans lâoligarchie. Ce proÂpos ne semble pas sâêtre démenÂti avec lâexpérience poliÂtique du XXe siècle et le début du suiÂvant. à proÂpos de la monarÂchie, il regrette quâelle finisse touÂjours en tyranÂnie ou en absoÂluÂtisme à mesure quâelle sâétend. Cette consiÂdéÂraÂtion nâest malÂheuÂreuÂseÂment pas démonÂtrée par lâauteur. Pour lui, la monarÂchie a fini par sâadapter au régime démoÂcraÂtique à cause du déveÂlopÂpeÂment de lâéconomie poliÂtique. En effet, la démoÂcraÂtie semble plus comÂpaÂtible avec le capiÂtaÂlisme car lâindividu proÂduit mieux sâil est libre et sâil se consacre excluÂsiÂveÂment à son actiÂviÂté. ProuÂdhon résume le dilemme de la sorte :
« Presque touÂjours les formes du gouÂverÂneÂment libre ont été traiÂtées dâaristocratie par les masses, qui lui ont préÂféÂré lâabsolutisme monarÂchique. De là , lâespèce de cercle vicieux dans lequel tournent et tourÂneÂront longÂtemps encore les hommes de proÂgrès. NatuÂrelÂleÂment, câest en vue de lâamélioration du sort des masses que les répuÂbliÂcains réclament des liberÂtés et des garanÂties ; câest donc sur le peuple quâils doivent cherÂcher à sâappuyer. Or, câest touÂjours le peuple qui, par méfiance ou indifÂféÂrence des formes démoÂcraÂtiques, fait obsÂtacle à la liberÂté [â¦] Que la démoÂcraÂtie mulÂtiÂplie tant quâelle vouÂdra, avec les foncÂtionÂnaires, les garanÂties légales et les moyens de contrôle, quâelle entoure ses agents de forÂmaÂliÂtés, appelle sans cesse les citoyens à lâélection, à la disÂcusÂsion, au vote : bon gré mal gré ses foncÂtionÂnaires sont des hommes dâautorité, le mot est reçu ; et si parÂmi ce perÂsonÂnel de foncÂtionÂnaires publics il sâen trouve un ou quelques-uns charÂgés de la direcÂtion généÂrale des affaires, ce chef, indiÂviÂduel ou colÂlecÂtif, du gouÂverÂneÂment, est ce que RousÂseau a lui-même appeÂlé prince ; pour un rien ce sera un roi. On peut faire des obserÂvaÂtions anaÂlogues sur le comÂmuÂnisme et sur lâanarchie. Il nây eut jamais dâexemple dâune comÂmuÂnauÂté parÂfaite et il est peu proÂbable, quelque haut degré de civiÂliÂsaÂtion, de moraÂliÂté et de sagesse quâatteigne le genre humain, que tout vesÂtige de gouÂverÂneÂment et dâautorité y disÂpaÂraisse. Mais, tanÂdis que la comÂmuÂnauÂté reste le rêve de la pluÂpart des sociaÂlistes, lâanarchie est lâidéal de lâécole écoÂnoÂmique, qui tend hauÂteÂment à supÂpriÂmer tout étaÂblisÂseÂment gouÂverÂneÂmenÂtal et à constiÂtuer la sociéÂté sur les seules bases de la proÂpriéÂté et du traÂvail libre. » [5]
Pour le théoÂriÂcien besanÂçonÂnais, câest la lutte des classes qui déterÂmine le régime poliÂtique. Lâalliance de telle classe avec une autre va donc défiÂnir la teneur du régime poliÂtique. AinÂsi la bourÂgeoiÂsie a réusÂsi faire adveÂnir en régime monarÂchique ses idées libéÂrales tout en garÂdant la cenÂtraÂliÂsaÂtion admiÂnisÂtraÂtive perÂmetÂtant le contrôle des masses et en insÂtiÂtuant un sufÂfrage cenÂsiÂtaire pour sâen préÂserÂver. Cette anaÂlyse est dâune brûÂlante actuaÂliÂté au vu des nomÂbreux proÂpos mépriÂsants des élites poliÂtiÂco-médiaÂtiques au sujet du peuple [6]. En défiÂniÂtive, ProuÂdhon nâest pas tendre avec la démocratie :
« TouÂjours le draÂpeau de la liberÂté a serÂvi à abriÂter le desÂpoÂtisme ; touÂjours les classes priÂviÂléÂgiées se sont entouÂrées, dans lâintérêt même de leurs priÂviÂlèges, dâinstitutions libéÂrales et égaÂliÂtaires ; touÂjours les parÂtis ont menÂti à leur proÂgramme, et touÂjours lâindifférence sucÂcéÂdant à la foi, la corÂrupÂtion à lâesprit civique, les Ãtats ont péri par le déveÂlopÂpeÂment des notions sur lesÂquelles ils sâétaient fonÂdés [â¦] Ne vous fiez pas à la parole de ces agiÂtaÂteurs qui crient, LiberÂté, ÃgaÂliÂté, NatioÂnaÂliÂté : ils ne savent rien ; ce sont des morts qui ont la préÂtenÂtion de resÂsusÂciÂter des morts. Le public un insÂtant les écoute, comme il fait les boufÂfons et les charÂlaÂtans ; puis il passe, la raiÂson vide et la conscience désoÂlée. » [7]
Mais que proÂpose-t-il après avoir conspué tous les régimes poliÂtiques exisÂtants ? Le théoÂriÂcien besanÂçonÂnais proÂpose la voie du fédéÂraÂlisme. Dans un esprit très contracÂtuaÂliste et très juriÂdique, le citoyen est inviÂté à adhéÂrer à la fédéÂraÂtion puisquâil a autant à lui donÂner quâà receÂvoir de sa part. Cette adhéÂsion est à difÂféÂrenÂcier du contrat social de RousÂseau qui préÂsupÂpose un état de nature idéal et antéÂrieur à la sociéÂté. à mesure que les comÂmuÂnauÂtés humaines se déveÂloppent, les indiÂviÂdus ne peuvent plus vivre en tant quâindividus purs et innoÂcents sépaÂrés les uns des autres ; ils doivent donc par un contrat social absÂtrait, câest-à -dire via une adhéÂsion absÂtraite, voire inconsÂciente, se regrouÂper pour faire sociéÂté. Il nâexiste rien de tout cela chez lâanarchiste franÂçais peu susÂpect dâamour envers les théoÂries idéalistes.
Pour lui, « Ce qui fait lâessence et le caracÂtère du contrat fédéÂraÂtif, et sur quoi jâappelle lâattention du lecÂteur, câest que dans ce sysÂtème les contracÂtants, chefs de famille, comÂmunes, canÂtons, proÂvinces ou Ãtats, non-seuleÂment sâobligent synalÂlagÂmaÂtiÂqueÂment et comÂmuÂtaÂtiÂveÂment les uns envers les autres, ils se réservent indiÂviÂduelÂleÂment, en forÂmant le pacte, plus de droits, de liberÂté, dâautorité, de proÂpriéÂté, quâils nâen abanÂdonnent [8]. » Cette approche quaÂsi civiÂliste [9] de la fédÃ
(comme d'habitude, pour qu'il soit bien clair que nous n'inventons rien, que nous ne faisons pas de polémique pour la polémique, ou de critique pour la critique, ou de procès d'intention, nous prenons dans la presse les exemples qui étayent nos propos...)
A l'occasion du deuxième anniversaire (!) de son élection, on nous l'a seriné, hier, sur toutes les radios et dans tous les médias : François Hollande allait occuper le terrain, pour expliquer que "le retournement" (titre d'un excellent roman de Vladimir Volkoff !...) était là !
Bref, après "Montebourg-Sapin", comme le chantait récemment Canteloup, voici "Petit Papa Hollande" qui vient explique aux Français que sa politique "marche" : la preuve, il nous le dit, le "retournement" est là ! A ce stade d'autisme et d'aveuglement, comme nous l'avons dit dans un de nos tweets, c'est grave, c'est même très grave, mais que peut-on pour lui ?...
Entretien avec Bourdin, visite de PME et rencontre avec des apprentis, mais sans bain de foule : les huées de "Carmaux-la-socialiste-depuis-120-ans" l'ayant rendu prudent, la journaliste de France info, ce mardi 6 mai, lâche (perfide ou candide ?) qu'il ne rencontrera que des gens "triés sur le volet" : quel aveu !
Hélas pour Hollande : son initiative est plombée d'avance par... les déclarations d'impôts que remplissent les Français en ce moment. Et que constatent-ils, ces Français à qui "Petit Papa Hollande" leur apporte comme cadeau - dit-il - un beau "retournement" ? Eh, bien qu'il n'a pas un cadeau, mais quatre, dans sa hotte, et que ces cadeaux ne sont pas, mais alors pas du tout, ce ni ceux qu'ils auraient souhaités...:
1. Premier cadeau/retournement : "...la part de cotisation versée par l'employeur à la mutuelle de l'entreprise est désormais intégrée aux revenus. "C'est désormais considéré comme un avantage en nature", s'indigne la responsable de la VO impôts. Plus de 10 millions de salariés sont concernés (et consternés, ndlr !...) : certains se retrouvent avec l'équivalent d'une très grosse prime déclarée... "sans avoir touché un sou de plus" précise le fiscaliste des Contribuables associés". (1)
2. Deuxième cadeau/retournement : "...Les retraités qui ont eu trois enfants et plus ont une pension majorée de 10%. Ce bonus est désormais imposable. Selon Olivier Bertaux, la note est salée, jusqu'à 900 euros pour quelqu'un qui touche 30.000 euros de retraite par an. Carmen Ahumada a reçu plusieurs appels angoissés de seniors "qui vont payer davantage alors qu'ils continuent à aider leurs enfants majeurs" confrontés aux difficultés de la vie. Cette mesure a un effet pervers : elle gonfle le revenu fiscal de référence "qui permet d'être exonéré de Taxe d'habitation ou foncière et de recevoir les aides au logement".
3. Troisième cadeau/retournement : "...Le quotient plafonné. 13% des foyers fiscaux ayant des enfants mineurs à charge ou des majeurs rattachés sont concernés : le plafond du quotient familial est ramené de 2.000 à 1.500 euros par demi-part. Le calcul réalisé par Olivier Bertaux est simple : "Une famille avec deux enfants paiera 1.000 d'impôts en plus cette année". Selon la VO impôts, l'augmentation sera en moyenne de 825 euros pour chaque foyer concerné..."
4. Enfin, dernier mais non le moindre de ces cadeaux/retournement dont on se serait bien passé, et qui ne vont plaire à personne (sauf aux masochistes) : "Les heures sup fiscalisées. La décision de fiscaliser les heures supplémentaires a pris effet en août 2012. C'est donc cette année qu'elle est appliquée "plein pot", explique le fiscaliste des Contribuables associés..."
Il ne reste qu'à féliciter le journaliste, Patrick Maggio, qui a su réaliser un article clair et concis, sans langue de bois. Article qu'il fait d'ailleurs suivre d'un non moins instructif "Les témoignages de nos lecteurs" (voir ci-après), qui mérite aussi qu'on s'y arrête : La Provence n'étant pas liée à lafautearousseau, d'aucune manière, on voit bien que nous ne sommes pas dans la critique ou dans la hargne systématique contre qui que ce soit, mais que nous ne faisons que partir du réel, tel qu'il est décrit par d'autres que nous, et volontairement choisis, justement, parce qu'ils ne font pas partie de ce qu'il est convenu d'appeler "nos milieux" (ce serait trop facile...) :
HOLLANDE IMPOTS 2014.jpg
![hollande grosse gamelle.JPG](http://lafautearousseau.hautetfort.com/media/01/00/234804318.JPG)
Hollande s'est fait élire en disant "On va faire payer les riches, et il a fait payer des impôts à 1.800.000 Français qui n'en payaient pas : si cela leur a coûté cher, cela lui a coûté, à lui, encore plus cher aux municipales ! Et maintenant, on voit des mesure aux conséquences que ses ministres n'avaient pas prévues se traduire par de nouvelles hausses d'impôts : un sur-matraquage fiscal, donc. On est bien obligé d'employer les seuls termes qui conviennent : amateurisme, imprévoyance, incompétence.
Quant au report des élections régionales et cantonales de 2015 en 2016, que François Hollande - qui était donc, ce mardi, l'invité exceptionnel de Jean-Jacques Bourdin sur BFMTV et RMC - quel mot évoquer pour le commenter : Misérable ? Minable ? Pathétique ? Tout cela à la fois, et pire encore...
Et pour sa côte de popularité, face à ces dures réalités, insupportables, Hollande aura beau dire et beau faire : le "retournement", ce n'est ni pour aujourd'hui, ni pour demain !...
(1) Source : La Provence du mardi 6 mai, article de Patrick Maggio, page II.
« Il n’y a que les Prépas qui ont encore de bons résultats », déclare une intervenante aux Grandes gueules sur RMC ce lundi 9 décembre, et poursuivant : « il faut que l’on arrête de niveler par le bas », à propos des projets de M. Peillon, ministre provisoire de l’Education nationale en attente d’un siège au Parlement européen en mai prochain… et dont la réforme est en train d’affaiblir les fameuses classes préparatoires françaises, au moment même où les classements internationaux comme « Pisa » montrent le déclin accéléré du niveau éducatif de notre pays !
Ce matin, les collègues des classes préparatoires aux grandes écoles (CPGE) du lycée Hoche étaient en grève et distribuaient des tracts à la porte de l’établissement pour dénoncer le sort qui leur était réservé par ce gouvernement qui, de plus en plus, semble n’avoir de cesse que de détruire ce qui marche et de décourager ceux qui prônent l’excellence et l’espérance plutôt que la défiance et l’assistanat. C’est aussi ce que dénonçait Jacques Julliard dans son article de samedi dernier publié par Marianne, à la suite de nombreux autres textes rédigés par des professeurs ou d’anciens élèves de Prépas, comme celui de Camille Pascal dans Valeurs actuelles de jeudi dernier et affiché ce matin dans la salle des profs du Couvent de la Reine, au milieu de quelques autres et de papiers administratifs.
Le tract des collègues, en quelques lignes, résumait bien la situation et allait plus loin que la seule défense de leurs propres intérêts, en soulignant que les professeurs de lycée étaient aussi concernés par une prochaine baisse de leurs revenus, alors même que nos salaires (je dis « nos », car je suis dans ce cas qui est celui de tous mes collègues de l’enseignement public…) sont, depuis 3 ans, « gelés » (ce qui, dans mon cas personnel, ne me gêne pas mais qui peut affecter les professeurs chargés de famille et dont les frais, eux, ne cessent d’augmenter…), que le gouvernement soit de droite ou de gauche, d’ailleurs : sans doute la « continuité républicaine »…
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« Vincent Peillon ne cache pas son hostilité au système des prépas. Nous sommes pourtant convaincus qu’il permet chaque année à des milliers de jeunes gens de progresser et de réussir, c’est pourquoi nous y sommes très attachés. Notre inquiétude est grande quant à l’avenir de ces filières d’excellence au sein desquelles nous sommes pourtant fiers et heureux de travailler. » : le tract évoque là le vrai souci, celui de la disparition possible (et souhaitée par certains…) des classes préparatoires considérées comme « des lieux de reproduction sociale » par les égalitaristes de tout poil, à la fois jaloux de l’excellence des élèves sélectionnés pour y entrer et des rémunérations de ceux chargés d’encadrer et d’instruire ceux-ci.
Et pourtant ! Tout le monde sait bien que, si la France veut encore jouer un rôle dans les années prochaines au sein des grandes nations, il faut préparer les nouvelles générations et former des élites, ce dernier mot étant hypocritement honni par ceux qui nous gouvernent actuellement et, j’espère, provisoirement. Alors que de nombreuses universités ont désormais du mal à assumer leurs fonctions traditionnelles de transmission du savoir et de l’expérience, n’ayant pas la possibilité de filtrer les entrées en leur sein malgré l’effondrement du niveau des bacheliers depuis quelques décennies déjà (le problème était ainsi évoqué au milieu des années 1980 au Conseil d’administration de l’université de Rennes-2, conseil au sein duquel je siégeais en tant qu’élu étudiant !), et au lieu de s’inspirer des réussites des classes préparatoires, le ministère de la République préfère, par paresse intellectuelle et aussi par lâcheté vis-à-vis des pédagogues qui continuent de faire la loi, leur Bourdieu en poche et leur suffisance en bandoulière (tel ce Meirieu qui empoisonne l’éducation en France depuis tant d’années…), s’attaquer aux quelques milliers d’enseignants de CPGE, traités d’ « aristocrates » (sic !) comme aux temps sombres de la Révolution française, celle-là même que M. Peillon, déclarait n’être « pas terminée » dans son livre de 2008, véritable manifeste républicain qu’il veut, désormais au Pouvoir, appliquer pour le pire plus que pour le meilleur…
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Danton aurait-il lui-même trouvé grâce aux yeux de M. Peillon ?
En écoutant il y a quelques jours Vincent Peillon s’exprimer à la radio avec ce ton si déplaisant et arrogant et affirmer qu’il ne céderait pas devant la colère des enseignants, un collègue haussait les épaules et lançait, dans un souffle rageur, ce qui me semble bien résumer la situation : « la République n’a plus besoin de professeurs, juste d’ordinateurs ! ». Julliard, dans Marianne, ne disait, en d’autres termes, pas autre chose…
Et si, nous les professeurs, nous en tirions enfin les conséquences politiques ? Tant pis, alors, pour la République…
Qui aurait pu imaginer, l'année dernière à pareille époque, cette sorte d'irruption du pays réel dans les rues, à partir du mois de janvier, occupant nos écrans, les journaux, les radios, nourissant ici l'enthousiasme le plus communicatif, et là l'incompréhension, le déni - et le déni-grement ! - bref, l'incompréhension et la fureur les plus extrêmes ? Pour être tout à fait honnêtes, personne, et en tout cas nous pas plus que d'autres. Pourtant, "c'est arrivé", et après les manifestations monstres et répétées, chaque fois plus impressionnantes, de La manif pour tous ont surgi d'autres manifestations de réveil de l'opinion : les Veilleurs, par exemple, et d'autres formes de "soulèvement", en tout cas de réaction, comme celles de ces catégories socio-professionnellles (les "Pigeons") qui ont réussi à faire reculer le pouvoir et qui, surtout, ont fait des émules (les Poussins, les Tondus, les Moutons, les Plumés...) ou bien, évidemment, les Bonnets rouges, montrant - pour reprendre une formule que Bainville aimait à employer - que, décidément, "le remède est à côté du mal"...
Le mal, car, en effet, "mal" il y a : nous le voyons bien : alors que les "idéaux" (!) révolutionnaires ont échoué partout, et que plus personne n'ose se référer à la révolution "politique" - sauf quelques uns qui raisonnent au passé prolongé, comme Besancenot, Mélenchon, Front de Gauche et Compagnie - la Révolution, qui est à la tête du pouvoir en France, se déchaîne dans les domaines qu'elle appelle elle-même sociétaux, pour y poursuivre son oeuvre méthodique et mortifère de démolition systématique de notre société traditionnelle. Et la France, la société française, est dans un bien triste état, 138 ans après l'instauration de la République iéologique, en 1875...
Mais remède, aussi, car des forces de résistance, de réaction sont, donc, apparues, et les prochaines annonces de mouvements de masse pour la fin janvier (Jour de la colère) et le début février (La manif pour tous) ne sont pas de nature à rassurer un exécutif considérablement affaibli, hué és-qualité le 11 novembre, qui s'est abaissé et ridiculisé lui-même avec la tragi-comique "affaire Léonarda", dont on ne saurait dire si elle fut plus grotesque que pitoyable, mais dont l'effet, certain, lui, est d'avoir discrédité et décrédibilisé le Président, qui - du jamais vu - est passé en dessous de 20% de "satisfaits" et en dessus de 80% de "mécontents"...
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Oui, mais voilà : pour que ces mouvements sains de réaction du pays réel soit authentiquement positifs, et porteurs de changements réels, il faut quelque chose de plus; et c'est là que se situe notre rôle : celui, pour parler clair, du cornac qui guide l'éléphant...
Car, que faut-il ? Manifester son mécontentement, sa colère, son exaspération etc... ? Oui, il le faut. Mais il faut plus : il faut, tout simplement mais c'est énorme, et c'est indispensable, et c'est fondamental, il faut faire entendre à nos concitoyens en colère et en révolte que ce n'est pas "une" loi qu'il faut changer ou abroger; que ce n'est pas contre (ou pour) "un" sujet de société qu'il faut se battre... mais que c'est le Sytème qu'il faut contester radicalement; que c'est le Système qu'il faut renvoyer; qu'il ne s'agit pas de faire "du" ménage, mais qu'il faut faire "le" ménage : et que c'est, en somme, une révolution qu'il faut faire.
Nous devrons montrer à nos concitoyens qu'il n'y pas de salut dans l'amendement impossible d'un Sytème dont les fondements théoriques sont intrinséquement pervers, car idéologiques. Et qu'il ne s'agit pas de mener n'importe quelle action - aussi urgent soit-il de manifester par tous les moyens, même légaux. Aujourd'hui, comme hier et encore plus qu'hier, puisque la Révolution a, depuis la tête de l'Etat, dissous encore plus notre société, la seule action qui vaille et qui mérité d'être menée c'est une action "étant réellement d'opposition, c'est-à-dire prêchant ouvertement la subversion du régime..." comme le disait si bien Léon Daudet, directeur de L'Action française.
En tout cas, c'est de le savoir, de le dire, de le faire qui constitue notre originalité, notre raison d'être et, malgré les apparences présentes de faiblesses, notre force.
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Oui : apparaître aux yeux de cette opinion qui en a assez comme les authentiques révolutionnaires, et les seuls à proposer l'alternative aux conservateurs du dés-ordre établi : telle doit être notre préoccupation constante, en ces temps où les venst sont porteurs pour "nos idées". Une vraie révolution, car de ce régime qui n'a que des banques pour cathédrales - comme le disait si bien Boutang - il n'y a, à proprement parler, rien à conserver; et il faut détromper tous ceux "qui croient en l'amélioration électorale de la peste républicaine" (toujours Léon Daudet).
Voici le chemin qui nous est tracé : en formant le voeu que nous soyons capables de le suivre, et d'entraîner l'adhésion de ces masses en révolte pour les mener vers la reconstruction de "l'ordre légitime et profond" - comme le disait toujours Pierre Boutang - nous savons que nous travaillerons bien pour la France, pour l'intérêt national, pour le Bien commun. Et que ce sera la meilleure façon de présenter nos voeux, non en paroles mais en actes, au cher et vieux pays...
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Terminons, maintenant que le "politique" a été dit, en sacrifiant au rituel : lafautearousseau présente donc ses meilleurs voeux à la France, d'abord; puis à la Famille de France : à son chef, le Comte de Paris, et à son fils, le prince Jean, car cette Famille de France est le recours dont notre pays aura besoin un jour ou l'autre. Voeux aussi pour vous tous et pour tous les vôtres, vous, nos chers amis, sans qui nous n'aurions pu faire ce que nous avons fait, depuis que nous avons décidé de lancer, d'abord, notre quotidien sur le Net; puis, notre page Facebook; et, maintenant, notre compte Twitter... Et voeux, enfin, justement, pour ce militantisme au quotidien que nous menons avec vous, tous les jours de la semaine et tous les mois de l'année : un militantisme confiant et tranquille, parce qu'il sait qu'il touche, chaque jour, des milliers de personnes, dans toute la France métropolitaine, dans l'Outre-mer et à l'étranger : que 2014 soit une année de confirmation et d'amplification des progrès que nos idées ont accomplis grâce à l'action incessante que nous avons menée tous ensemble...
L’homosexualité ne concerne que 5% des Français et parmi ceux-ci, beaucoup ne demandent ni le mariage ni l’adoption et désapprouvent même tout le tintamarre fait autour de leur penchant. Mais, une fois de plus, une vaste campagne de désinformation a été lancée sous la pression d’un lobby avec le relais de la presse « progressiste » et d’une partie de la classe politique. Et une fois de plus, on ment aux Français en publiant un sondage qui prouverait qu’une majorité d’entre eux sont favorables à ces prétendues « avancées sociétales » alors qu’on omet de donner la réponse à l’une des questions de ce sondage qui montre que 67% des Français sont contre l’adoption d’enfants par des « duos » d’homosexuels. Silence aussi sur d’autres sondages qui révèlent l’opposition de nos concitoyens à ce projet.
Autre exemple de désinformation : Il est fréquent d'entendre dire que l'homoparentalité serait toujours mieux que de laisser un enfant dans un orphelinat. C'est faux ! Car il y a plus de couples hétérosexuels demandeurs d’enfants que d'enfants adoptables De plus, il faut savoir que beaucoup d’enfants français placés en institution ne sont pas adoptables et qu'un nombre important de pays (la Russie par exemple) proposant des enfants à l'adoption internationale refuse d'accorder le transfert de l'enfant vers un pays ayant légalisé l'adoption par des homosexuels.
Le 15 août, télés, radios et journaux ont abondamment donné la parole à ceux qui critiquaient l’invite à la prière lancée par Mgr Vingt-Trois qui rappelait simplement que l’enfant n’est pas un jouet et doit être élevé par un père et une mère. Aussitôt fusaient les accusations d’homophobie, ce mot inventé pour montrer que ceux qui n’approuvent pas le « mariage » homo et l’homo-parentalité sont des anormaux, des malades puisque atteints d’une phobie. Le lobby homosexuel veut échapper à tout vrai débat en taxant d'homophobe quiconque s'oppose à ses revendications les plus folles.
Car ces « nouvelles normes » sociétales font l’objet depuis plusieurs années d’actions de communication à grande échelle : Le terme « gay » imposé pour désigner les homosexuels, plus sympathique et qui sonne plus « gai » ; l’enseignement de la théorie du genre à l’école, c’est-à-dire le droit pour chacun de choisir son orientation sexuelle au mépris de la nature ; le modèle donné dans tous les feuilletons télévisés français avec l’inévitable couple de gentils « gays », assumé et reconnu ; la discrimination grandissante dans certaines sphères, et même l’exclusion, sous prétexte d’une homophobie assimilée au racisme.
Jusqu’à présent, l’humanité était composée d’hommes et de femmes. Elle serait désormais divisée en homosexuels et hétérosexuels. Exit Eve, exit Adam !
Et pourtant, dans la période de crise que nous traversons et face aux nombreux dangers qui guettent notre jeunesse, la famille n’est elle pas le meilleur refuge ? Cellule de base de la société, elle donne aux enfants les repères nécessaires et rassurants, notamment à travers le modèle parental père/mère. Certes, l’homosexualité est un fait, elle existe depuis que le monde existe et il ne s’agit pas de la stigmatiser. Chacun est libre de ses comportements sexuels mais à la condition qu’ils ne nuisent pas à autrui et en particulier aux enfants. Ce qui est critiquable, ce n’est pas l’homosexualité en elle-même mais cette volonté d’en faire la promotion, en particulier dans les jeunes esprits, et de chercher à faire évoluer l’ensemble de la société et ses institutions en fonction de cette exception comportementale.
Le projet que le gouvernement s’apprête à déposer au Parlement ne peut que contribuer un peu plus à la destruction de notre société. Le mariage est l’union d’un homme et d’une femme en vue de la fondation d’une famille et l’adoption d’un enfant doit avoir pour objectif le bien-être de l’enfant et non la satisfaction d’un quelconque droit affectif égoïste. Le droit de l’enfant doit primer sur le droit à l’enfant.
La famille, qui correspond à un modèle et à une définition précise, ne saurait être dévoyée dans une quelconque « évolution » sous la pression d’un lobby largement minoritaire.
Dans leurs outrances, les revendications du lobby homosexuel, appuyées par des promesses politiques démagogiques, sont, hélas, le reflet d’un chacun-pour-soi représentatif du mal-être de notre société occidentale. Plutôt que de les satisfaire, il serait préférable de rappeler les repères essentiels et la nécessaire cohésion de notre société dont la famille reste la pierre angulaire. Avis aux apprentis sorciers : En cassant tous nos repères (famille, nation, religion, identité culturelle, langue), on joue avec le feu et on prépare des lendemains dramatiques.
Impossible de laisser passer sans réagir : on vient d'avoir ce dimanche un nouvel exemple de terrorrisme intellectuel exercé par la gauche, face à une droite qui n'a qu'un tort : celui d'en avoir peur ! La France est ainsi le seul grand pays du monde occidental où sévit à ce point le terrorrisme intellectuel, et la tétanisation de ses victimes: on ne le dira jamais assez, surtout lorsqu'on voit la personne incriminée (en l'occurrence Claude Guéant) plutôt que d'attaquer frontalement les Tartuffes et de leur arracher leur masque, se défendre mollement, disant essentiellement qu'on a sorti ses propos de leur contexte; tandis que son compère Juppé trouvait les propos de son collègue "inadéquats" : le terrorrisme intellectuel a encore de beaux jours devant lui ! ...
Revenons donc à "l'affaire" : il a suffi que Claude Guéant énonce une évidence, plus quelques banalités très "politiquement correctes", pour qu'on se bouscule, ce dimanche 5 février, sur les radios et télés permanentes pour être le premier, ou la première, à éructer la débilité du jour; ils avaient tous tellement peur de se faire doubler pat les autres ! : c'était le vrai concours du plus rapide dans l'aberration et l'outrance les plus désolantes....
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Ah, ils aimeraient tellement que "ça se passe comme ça" dans le monde qu'ils rêvent pour nous !....
La palme de "l'ignoble" (puisqu'ils emploient ce langage, qu'ils le reçoivent en retour, et en pleine figure, comme un boomerang, ils l'ont bien cherché...) revient sans conteste (et pourtant, les candidats étaient nombreux...) au duo Désir/Duflot : "Perdition morale" pour ce pauvre Désir, "Retour en arrière de 3 siècles. Abject", pour cette pauvre Cécile Duflot : mais, se rendent-ils compte de ce qu'ils disent ?
Comment ne se rendent-ils pas compte que ce sont leurs propos à eux qui sont scandaleux, et qu'ils sont, eux deux, "le" scandale !....
Ceux dont le cerveau et l'intelligence ont "dérapé" depuis bien longtemps ont donc, une fois de plus, hurlé au "dérapage" (leur dernière trouvaille) : les tenants du Système n'arrêteront jamais de manier la Terreur : guillotine, hier, terreur intellectuelle (!) du politiquement correct et du dérapage aujourd'hui. Au moins, ils sont logiques....
Ils ont juste oublié leurs grands ancêtres, comme Ferry, Blum ou Jaurès (mais la liste n'est pas limitative...) : Duflot/Désir, nos deux candidats au Prix Nobel du propos le plus bête et le plus méchant, dussent-ils en faire un infarctus, rafraîchissons-leur la mémoire :
* de Jules Ferry : "Messieurs, il faut parler plus haut et plus vrai ! Il faut dire ouvertement qu’en effet les races supérieures ont un droit vis à vis des races inférieures. Je répète qu’il y a pour les races supérieures un droit parce qu’il y a un devoir pour elles. Elles ont un devoir de civiliser les races inférieures." (Jules Ferry, devant l’Assemblée nationale, le 28 juillet 1885).
* de Léon Blum : "Nous admettons qu’il peut y avoir non seulement un droit, mais un devoir de ce qu’on appelle les races supérieures, revendiquant quelquefois pour elles un privilège quelque peu indu, d’attirer à elles les races qui ne sont pas parvenues au même degré de culture et de civilisation. (Léon Blum, discours devant l’Assemblée nationale sur le budget des colonies, 9 juillet 1925).
* de Jean Jaurès : "...la France a d'autant le droit de prolonger au Maroc son action économique et morale qu'en dehors de toute entreprise, de toute violence militaire, la Civilisation qu'elle représente en Afrique auprès des indigènes est certainement supérieure à l'état présent du régime marocain." (Jean Jaurès, Discours à la Chambre des Députés, 1903).
Alors, Cécile, "abjects" Ferry, Blum et Jaurès ? : attention à la Licra...
Alors, Harlem, "perdition morale" pour les trois mêmes ? Ils sont bien "les grands ancêtres" de ton "camp", pourtant : tu peux "expliquer" ?.....
PS 1 : les faits, ce qu'a vraiment dit Claude Guéant (le samedi 4 février) durant un colloque organisé par l'Uni : "Contrairement à ce que dit l'idéologie relativiste de gauche, pour nous, toutes les civilisations ne se valent pas. Celles qui défendent l'humanité nous paraissent plus avancées que celles qui la nient... celles qui défendent la liberté, l'égalité et la fraternité, nous paraissent supérieures à celles qui acceptent la tyrannie, la minorité des femmes, la haine sociale ou ethnique". Ca ne casse pas trois pattes à un canard, n'est-ce pas ? Les civilisations qui lui paraissent plus "avancées" que d'autres sont définies selon les critères du politiquement correct le plus ordinaire, non ? C'est très "républicain", n'est-il pas vrai ? Pas de quoi faire un foin ! Mais nouvelle cléricature oblige !
PS 2 : lue juste après l'envoi de cette note, la réaction de François Marcilhac sur le Blog du CRAF : AU PAYS DE SARKHOLLANDE.pdf
Nathalie Kosciusko-Morizet est, à l’évidence, une femme intelligente et distinguée. Elle a de la classe et de la tenue; sa beauté séduit. Et puis, elle a, par ailleurs, un passé, des origines ; une famille et une histoire. Ceux qui ne croient pas que nous soyons d’abord des héritiers, mais, plutôt, de libres contractants, feront bien de lire la fiche que lui consacre Wikipédia. Sous toutes réserves, car Wikipédia n’est pas une garantie d’exactitude, nous ajoutons, en fin de note le lien qui y conduit. Lisez-la. Vous y trouverez de solides éléments d’explication.
Explication à quoi ? A ce que son dépit, après la défaite de son camp, avec lequel elle s’est trouvée en désaccord, où son influence ne s’exerçait plus assez à son goût, dont elle désapprouvait les orientations de campagne, ait soudainement trouvé un bouc émissaire, un responsable inattendu, sur lequel transférer ce dépit : Charles Maurras, via Patrick Buisson, le conseiller de Sarkozy, objet de sa détestation !
Ainsi, Buisson, instrumentalisant Sarkozy, aurait voulu faire gagner non le président sortant, mais Charles Maurras ! Comment une personne intelligente peut-elle imaginer et prononcer, en public, pour une diffusion dans toute la presse, sur toutes les radios, toutes les chaînes de télévision, une hypothèse plus alambiquée, plus ridicule, plus improbable ? Et tous les commentateurs, tous les éditorialistes, tous les politologues, d’y faire aussitôt le plus large écho.
Sans s’interroger sur ce que cette affirmation saugrenue pouvait bien signifier. Quel sens a-t-elle ? Et qui est ce Charles Maurras improbable que l’on aurait, en haut lieu, voulu faire gagner et qui serait, en dernière analyse, le responsable de la défaite de Nicolas Sarkozy ? Personne ne s’y arrête. Personne ne relève l’énormité du propos. Personne ne cherche à savoir qui était ce vieil homme de nouveau accusé d’une défaite, mais de si petite dimension, cette fois-ci, qu’elle ne le concerne ni de près ni de loin, alors que ses disciples, commémorent le soixantième anniversaire de sa mort ! A cette classe politicienne et médiatique, le fond importe peu. Seule l’image compte. Et celle qu’ils ont forgée de Charles Maurras, toute faite, toute simple, toute bête, toute convenue, est négative. Elle est commodément située, reléguée, à l’extrême-droite. Elle se veut chargée d’opprobre. Cela leur suffit.
Que Nathalie Kosciusko-Morizet ait trouvé le moyen d’impliquer un Charles Maurras convenu et faux, dans la défaite de Nicolas Sarkozy à la présidentielle, que ce nom lui soit, spontanément ou non, venu à l’esprit, dans cette circonstance, peut s’expliquer simplement par le contexte personnel et familial de cette femme politique, par goût personnel, mais aussi, par atavisme. Contexte de vieille haine devenue instinctive. Mais plus largement, l’épisode en dit long sur le désarroi et le vide idéologique dans lequel se débat le personnel politique de cette Vème république, finissante, comme il y a cinquante quatre ans, la IVème.
Bien que, en effet, dans les dernières semaines de sa campagne, Nicolas Sarkozy ait tenté de réveiller à son profit tout un vieux fond patriotique français, sa victoire, en aucun cas, n’eût été celle de Charles Maurras.
Edgar Morin, lui, a publiquement déploré la vacuité dont nous venons de parler et l’absence, le manque de toute grande pensée politique dans le paysage français et, sans-doute, européen. Parmi celles-ci, il distingue trois grandes familles : celle issue de Marx (le matérialisme révolutionnaire ; le communisme) ; celle issue de Tocqueville (La démocratie, le libéralisme) ; celle de Maurras (la Tradition, contre la Révolution).
On sait que la première a fini dans l’impasse d’un univers concentrationnaire aujourd’hui effondré. Edgar Morin, lui-même, se refuse, désormais, à l’emploi du mot Révolution. Son opposé, la démocratie mondialisée, se craquelle et son unique vrai ressort, le matérialisme consumériste, l’abondance, fût-elle misérable, ne sont plus vraiment au rendez-vous.
Maurras n’était pas ce qu’il est trop commode de nommer un extrémiste. Mais il est vrai qu’il était soulevé par la passion, parfois violente, de la France, et de la civilisation classique, qu’il voyait, l’une et l’autre, menacées de mort. Cette passion violente peut expliquer des excès ou des erreurs. Elle ne rend pas sa pensée caduque. Dans l’effondrement successif des divers avatars de la Révolution, sa pensée, une pensée axée sur la Tradition, est, peut-être, aujourd’hui, la seule qui tienne encore debout. Une pensée, comme disait Boutang, venue des profondeurs. Une pensée qui sauve. Pour Maurras, là est, ou serait, sa vraie victoire. Le reste, ce sont, évidemment, des enfantillages et des sottises, tout simplement. Il eût pourtant été paradoxal que, nous qui sommes maurrassiens, nous n'y réagissions pas.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Nathalie_Kosciusko-Morizet
![DES HOMMES ET DES DIEUX.jpg](http://lafautearousseau.hautetfort.com/media/02/02/4292153643.jpg)
France info a intelligemment salué hier, mercredi 8 septembre, la sortie du film de Xavier Beauvois, Des Hommes et des Dieux.
Voici le lien permettant d'accéder à la page d'accueil de la radio, sur laquelle vous pourrez écouter Lambert Wilson, répondant aux questions de Raphaëlle Duchemin; et celle-ci, présentant très honnêtement le film, son auteur et ses intentions...
Nos lecteurs savent qu'il nous arrive régulièrement d'égratigner, dans ces colonnes tel ou tel journaliste de la station (et plus particulièrement, Raphaëlle Duchemin); mais que, tout aussi régulièrement - comme c'est le cas aujourd'hui... - nous n'hésitons pas à saluer tel ou tel reportage.
Aujourd'hui, ce n'est donc pas - et c'est très bien ainsi... - pan sur le bec, mais bien plutôt, chapeau France info....
http://www.france-info.com/chroniques-france-info-culture-2010-09-08-des-hommes-et-des-dieux-un-film-sur-l-humanite-qui-m-a-bouleverse-483851-81-336.html
Profitons-en pour redonner le dossier de présentation du film que nous avions proposé ici-même, le 27 juin dernier, et aussi l'édito de Dominique Quinio, dans La Croix : THIBERINE.doc ) :
Dimanche 27 juin 2010 - La Geste de Tibehirine primée à Cannes. Ou : L 'Esprit souffle où il veut.....
Edito du journal LA CROIX, le 19 mai 2010
« Une trace de pur amour »
« Les moines de Notre-Dame de l’Atlas avaient fait alliance avec l’Algérie (…). Ils avaient choisi l’enfouissement de l’amour quotidien, de la prière vigilante et du don total de soi. Leur sang versé scelle une alliance que rien désormais ne pourra briser. Personne n’est en mesure d’effacer cette trace de pur amour qui s’est vécue sur les contreforts de l’Atlas. » Un an après leur mort, en mars 1997, Bruno Chenu écrivait ces mots dans un éditorial de La Croix.
Des Hommes et des dieux - Philippe Laudenbach, Lambert Wilson
Dans le brouhaha des films présentés à Cannes, qui donnent à voir les bonheurs et les malheurs du monde, les grandeurs et les petitesses des hommes, Xavier Beauvois a fait le choix de porter à l’écran ce que fut la discrète vie de ces religieux et leur choix radical de l’Algérie et de son peuple (un film que seuls, parmi nous, les critiques de notre quotidien présents pour le festival ont vu). Peut-être sera-t-il douloureux pour leurs proches de les voir parler et agir avec d’autres visages, d’autres voix. Il y aura de la souffrance, sans doute, et de l’émotion. Mais, surtout, une « invincible espérance » : que transparaisse leur message spirituel de fraternité entre les hommes, qu’il rejoigne des spectateurs, peut-être indifférents ou critiques, bousculés par l’écho de leur engagement religieux, ancré dans la prière et le service des autres.
« Ils ont tissé des liens de solidarité avec les pauvres de leur voisinage. Ils ont contré la logique de mort qui les assaillait en considérant tout homme comme un frère. Ils ont engagé un dialogue avec l’islam dans une démarche de prière », écrivait encore Bruno Chenu. « Ils ont manifesté ce que peut être l’Église de Jésus-Christ, quand elle n’est brûlée que de la flamme évangélique, celle des Béatitudes et de la vie offerte. »
Dominique Quinio
PS : notons tout de même la réaction de Didier Péron (dans Libération du 7 septembre) : pour lui, le film "tend en définitive à conforter la martyrologie moderne des bons moines de Tibhirine face à un ennemi fruste et mal disposé au dialogue oecuménique... Des hommes et des dieux aurait sans doute perdu en grandeur et en lyrisme…ce qu'il aurait gagné en contenu politique, s'il avait précisément interrogé la place des moines et le rôle profond de leur paternalisme onctueux face à un Etat défaillant et au milieu d'une population déshéritée. »
Celles et ceux qui l'auraient laissé passer trouveront ici, en PDF, l'intégralité d'un article publié, en début d'année, par Alain Badiou dans Le Monde (1) : Alain Badiou dans Le Monde.pdf
Il n'est pas inutile d'y revenir, car il est intéressant à lire, cet article, et il faut le lire - et le faire lire - car il est révélateur. Il montre à quels point d'autisme et d'enfermement proprement stupéfiant mène l'idéologie, lorsqu'elle s'empare à ce point d'une intelligence. S'il est beau - même pour des personnes qui ne partagent pas nos convictions, que l'on reste fidèle, lorsqu'on avance en âge, à ses idéaux de jeunesse, il est malgré tout surprennt de tomber dans l'aveuglement d'Alain Badiou.
Il n'est que de relire Julliard pour voir que d'autres intellectuels ont choisi de rester fidèles, eux aussi, à leurs idéaux, mais avec infiniment plsu de lucidité :
"...Il n'est pas besoin de relever la tête bien haut pour savoir que l'horizon est bouché, que l'orient rouge est délavé, que le soleil levant s'est drapé de deuil. Or le fait est que jamais les socialistes ne nous ont donné une analyse convaincante de ce qui s'était passé, qui engageait pourtant la vision qu'ils se faisaient de l'avenir..."; "...rien qui nous explique pourquoi l'un des plus beaux rêves de l'humanité s'est transformé en un immense cauchemar...;...s'agit-il d'un vice intrinsèque ?".
(Pour celles et ceux que le sujet intéresse, nous avons mis en PDF un résumé/commentaire de l'article de Julliard dans le Nouvel Observateur : Jacques Julliard, la Gauche, le PS....pdf )
![goulag-barbeles-sur-faucille_1217928821.jpg](http://lafautearousseau.hautetfort.com/media/01/00/1919403825.jpg)
Là où Jacques Julliard, et d'autres avec lui, se posent au moins certaines questions, Badiou, lui, choisit de faire une pitoyable pirouette pour escamoter ce que Julliard appelle, dans la citation ci-dessus (du Nouvel Observateur) "un cauchemar" : et il ne craint pas d'écrire - Badiou- semblant tenir pour rien les géants que furent Soljénitsyne, Walesa ou Jean-Paul II; et les monstruosités des démocraties prétendument "populaires"; et l'intensité des révoltes populaires qu'elles ont suscitées :
"...Notons au passage que nos critiques prétendent jeter aux orties le mot "communisme" sous prétexte qu'une expérience de communisme d'Etat, qui a duré soixante-dix ans, a tragiquement échoué. Quelle plaisanterie ! Quand il s'agit de renverser la domination des riches et l'hérédité de la puissance, qui durent depuis des millénaires, on vient nous objecter soixante-dix ans de tâtonnements, de violences et d'impasses ! En vérité, l'idée communiste n'a parcouru qu'une portion infime du temps de sa vérification, de son effectuation..."
"Tâtonnements, violences, impasses", les horreurs du Goulag et les dizaines de millions de morts de l'URSS ? Et les dizaines de millions de morts du Maoïsme ? Le quart de la population cambodgienne anéantie ? Les goulags viet-namiens, cubains et autres ? N'est-ce pas trop facile ? En somme, Badiou n'a rien oublié et rien appris. C'est comme s'il n'écoutait pas la télé ou la radio, et qu'il ne lisait pas les journaux. Le communisme, il y croit encore, perinde ac cadaver !...
A ce stade-là, on ne peut rien pour lui...
Goulag en Russie, Laogaï en Chine: partout la Terreur, la mort.
Tout le monde le sait, sauf - semble-t-il... - Badiou et une poignée d'irréductibles.
Mais irréductibles à quoi ? Entre autres choses, à la plus élémentaire humanité:
Badiou ferait bien de méditer les paroles de de Sèze, au pseudo-procès de Louis XVI:
"Français, la révolution qui vous régénère a développé en vous de grandes vertus ; mais craignez, qu’elle n’ait affaibli dans vos âmes le sentiment de l’humanité, sans lequel il ne peut y en avoir que de fausses !"...
P.S. : un peu surprenant par sa longueur, inaccoutumée, le lien suivant permet de se faire une petite idée de toutes ces horreurs et monstruosités que Badiou passe, en quelque sorte, pour pertes et profits.
C'est trop facile !...
(1) : Le Monde, 13 février 2010
« Je mets un billet sur la tête / De celui qui fera taire / Ce c.. d’Eric Zemmour… » ! Voilà ce qu’éructe dans une de ses dernières productions (?!) un voyou, vulgaire, bête et méchant : le rappeur d'origine congolaise Youssoupha.
Même France info s’en est ému, le mardi 17 au matin.
Et pourtant c'est une radio peu suspecte de rejet ou de refus de tout ce qui nous vient du monde des nouvelles expressions (!!!!!) et de la diversité. Citant Télé Loisirs (on a la culture qu'on peut ! il est vrai que nous préférons Chateaubriand....) David Abiker, le journaliste du billet de France Info, commence par rappeler la "qualité de ses textes" (!!!!!) et aussi qu'il "a fait prof de lettres" (re !!!!!), oui mais dans l'émission Popstars ! A quand "j'ai été commandant de Transatlantique...sur le petit bassin du Jardin du Luxembourg" ! On croit rêver, et malheureusement, on ne rêve pas....
Malgré cette entame calamiteuse, David Abiker finit malgré tout par (re)toucher terre et par poser, malgré tout, « la » bonne question (ce mardi 17, donc) à propos de cet énergumène et du danger potentiel qu’il représente, et qu’il ne faudrait pas prendre à la légère : la violence musicale peut-elle générer de la violence tout court ?
Exactement comme la violence de certains jeux vidéos (on en a des exemples de plus en plus fréquents, hélas…) en arrive à générer de la violence dans les comportements au quotidien.....
Quant à Zemmour, voilà une preuve supplémentaire –mais on n’en avait vraiment pas besoin…- de la qualité de ses propos, et du fait qu’ils font mouche un peu partout dans l’opinion. Pour être attaqué de cette façon, c’est qu’il doit sacrément « les » embêter ! Au-delà, même, de ce que nous pensons généralement….
On pourrait poser la même question que pour Youssef Fofana ou la Tribu Ka: mais que font des types pareils chez nous ? On pourrait aussi paraphraser Cervantès, et son célèbre Dis-moi qui tu hantes, je te dirai qui tu es, en disant quelque chose comme : Dis-moi qui te déteste, je te dirai qui tu es….
P.S. : Pour mémoire, voici -sans rien y changer- le scripte du billet de David Abiker:
Youssoupha le rappeur veut faire taire Eric Zemmour le chroniqueur.
Les paroles évoquent les bavures de la police, la difficulté de vivre en banlieue ou la cause palestinienne. Youssoupha n’est pas un débutant nous rappelle Télé loisirs : il est connu pour la qualité de ses textes et pour avoir fait prof de lettres dans l’émission Popstars. Ca pourrait rapper comme ça longtemps si au détour d’un couplet, le rappeur n’alignait pas cette rafale de mots dans la figure médiatique du journaliste Eric Zemmour…
« J’mets un billet sur la tête de celui qui fera taire ce con d’Eric Zemmour en Français dans le texte ». Certains diront à Zemmour que c’est la rançon de la célébrité et de la franchise provocatrice qui animent le chroniqueur "réac" de Laurent Ruquier. Il est vrai que depuis plusieurs mois Zemmour comme Naulleau sont devenus sur internet des stars ou des bêtes noires, au choix. Bête noire, c’est le cas de Zemmour qui dans une émission sur Arté évoque les races ou ne cache pas sont peu d’intérêt pour le rap de Grand Corps Malade ou d’Abdel Malik comme le rappelle le Post.fr.
D’autres pourront légitimement se demander si le rappeur Youssouffa n’est pas allé trop loin en proposant même en chanson de payer celui qui fera taire Eric Zemmour. Tout cela sonne comme une mise à prix. C’est un peu le problème de certains rappeurs lorsqu’ils choisissent la violence des mots trahissant chez certains une petite difficulté à accepter l’autre même quand il n’est pas de votre avis.
Et c’est l’éternel procès que le Rock and Roll puis le Punk puis le Rap ont enduré, celui de l’exemple donné à ceux qui écoutent les paroles. La violence musicale peut-elle entraîner une violence réelle, de même que la violence virtuelle des jeux vidéos peut provoquer une violence dans la vie de tous les jours. Alors, on réécoutera la chanson de Youssouffa en espérant pour Eric Zemmour que personne n’ait envie de le faire taire.