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Rechercher : Rémi Hugues. histoire & action française. Rétrospective : 2018 année Maurras

  • Baisser le nombre de fonctionnaires, pour baisser les impôts.....

              A Toulon, le Président a ouvert une perspective……

              Il a évoqué la disparition possible de la Taxe Professionnelle, si l’on supprimait un échelon. L’échelon visé étant bien sûr le département.

              On sait notre point de vue sur le sujet (1) , et combien nous sommes favorables à la suppression des départements, pour de nombreuses raisons.....

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     C'était "avant", ou "aujourd'hui" ?...

              D’abord pour faire des économies, qui sont devenues plus qu’indispensables : tout simplement vitales ! Ensuite parce que ces créations républicaines ont été décidées en haine de notre Histoire et de nos Racines, pour mieux conformater la population, et mieux la dominer dans des cadres nouveaux, cassant les solidarités et les héritages de l’ancienne France. Ouis mais voilà, trop petits, ces départements gênent la constitution de Régions ou Provinces suffisamment fortes, et aux dimensions suffisamment importantes pour rivaliser avec nos compétiteurs : or la constitution de ces Régions capables de rivaliser avec nos concurrents extérieurs est vitale pour notre économie; les départements nous ont donc fait perdre deux cents ans puisque, peu ou prou, les nouvelles Régions reprennent et reprendront grosso modo et dans les grandes lignes, le tracé des anciennes Provinces……

              Mais revenons-en à l'autre aspect des propos du président : il est allé assez loin en qualifiant cette Taxe Professionnelle d’impôt idiot, puisque revenant de facto à taxer ceux qui avaient envie d’entreprendre, ce qui est tout à fait vrai. Et donc, dans son esprit, si l’on arrive à supprimer un échelon dans l’ahurissant millefeuille de la sur-administration républicaine, on pourra envisager la disparition progressive de la Taxe Professionnelle.

             Mais si le président a raison, et si nous l'approuvons sur ce point, ce n’est pas seulement la Taxe Professionnelle que l'on peut envisager de supprimer. Il y a aussi deux autres impôts, idiots et injustes, à la suppression éventuelle desquels on pourrait réflechir : l’ISF et la Taxe d’Habitation.

             Et là aussi, on pourrait peut-être y arriver si on en finissait avec cette absurde et mortifère sur-administration : car pourquoi paye-t-on tant d’impôts, en France, si ce n’est en bonne partie pour payer – mal d’ailleurs…. - ces masses aberrantes de fonctionnaires, en surnombre archi-évident….. Eh, oui ! : si les français payent beaucoup (trop !) d’impôts c’est aussi et en grande partie parce qu’ils ont beaucoup (trop !) de fonctionnaires…..

             Idiot l’ISF , car deux fortunes s’expatrient chaque jour en moyenne pour échapper à cette aberration que nous sommes la seule grande économie en Europe à conserver.

             Injuste la Taxe d’Habitation car plus personne, ni dans les Ministères concernés ni ailleurs, ne peut dire comment elle est calculée, ni quelles injustices et aberrations elle recouvre (2). A Marseille , par exemple, un foyer sur deux ne la paye pas : il est évident que la mairie se « rattrape » sur l’autre foyer, qui du coup paye « plein pot » ! Et le cas de Marseille n’est évidemment pas unique (3)... Or on pourrait agir par le biais de la DGF par exemple (Dotation Globale de Fonctionnement), que l'Etat verse annuellement aux Communes. Si cette dotation était substantiellement ré-évaluée, l'Etat ayant beaucoup moins de fonctionnaires à rémunerer, les Communes ne seraient plus autant dans l'obligation de chercher des moyens ailleurs : par exemple dans une Taxe d'Habitation devenue injuste et excessive dans ses taux, et donc indéfendable.

              Et de toutes façons, que l'on prenne le problème par le bout que l'on voudra, il n'est que sûr et certain que si la France cessait d'être à ce point sur-administrée, les économies réalisées dégageraient d'énormes marges de manoeuvre, comme on dit, et que beaucoup de choses deviendraient possibles. Alors, rêvons un peu.....

     (1) : Voir les deux notes « En finir avec les départements : une idée qui progresse..... » et « En finir avec les départements ? L'exemple pourrait être donné par le Grand Paris: un rapport intéressant nous vient du Sénat.... » dans la Catégorie « France : politique Intérieure… ».

    (2)  : On se souvient que, alors Ministre de l’Economie et des Finances, Laurent Fabius avait pris parti publiquement pour la suppression de la Taxe d’Habitation....sans oser cependant, ou sans pouvoir, mettre son idée en application.

    (3) : Heureusement –soit dit en passant…- que le deuxième mot de la devise républicaine est Egalité ! Qu’est-ce que ce serait, sinon ! 

  • Quand Michel de Jaeghere et Jean Chélini confirment, finalement, Sylvain Gouguenheim…

              On n’en finirait presque pas de recenser toutes les interventions de journalistes, d’analystes, d’observateurs etc…. montrant l’extraordinaire succès – qui ne fait que commencer… - du voyage de Benoit XVI. Nous avions nous même, dans ces colonnes, employé l’image du semeur de la Parabole, le jour où nous souhaitions la bienvenue au Saint Père (1) : comment ne pas voir qu’au-delà même de nos espérances le bon grain semé à profusion pendant cet intense voyage donnera du fruit au centuple ?.....

              Arrêtons–nous pourtant quelques instants sur deux interventions notables....

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             D’abord sur les très intéressants et très pertinents propos tenus par Michel de Jaeghère,  le lundi 15 vers 12H sur LCI. Il faudrait en fait retranscrire en totalité cette intervention, tellement elle est de qualité. Celles et ceux qui le souhaitent peuvent de toutes façons se rendre sur le site de LCI et consulter l’enregistrement vidéo. Michel de Jaeghère commence d’abord par un beau compliment, déclarant que « …Lorsqu’on écoute un discours ou un sermon de Benoît XVI, on a l’impression d’être soi-même un peu plus intelligent parce qu’on comprend des choses qui sont subtiles…. »

              Après quelques minutes de commentaires approfondis et d’un très bon niveau, Michel de Jaeghère en arrive à une longue tirade dans laquelle, c’est curieux, il redit presque mot pour mot ce qu’a écrit le professeur Jean Chélini. Se seraient-ils concertés au préalable, ils auraient difficilement pu faire coïncider davantage leurs déclarations. Pour éviter les redites, nous ne publions que des extraits du court mais dense article de Chélini, qui parle –repris donc point par point et presque mot pour mot par de Jaeghère- du rôle central des moines, en France et dans toute l’Europe, « aux sources de la Culture »…..l’un et l’autre reprenant évidemment la magistrale leçon du saint Père…..

              On verra qu'ils viennent ainsi conforter - même si ce n'est pas leur propos initial, et même si c'est par incidence...- ce que développe Sylvain Gouguenheim dans son Aristote au Mont Saint Michel..... 

    Aux sources de la Culture.

             « …..Dans un lieu de beauté et d’intelligence, le collège des Bernardins, héritage restauré des cisterciens, devant plusieurs centaines de personnalités du monde de la pensée et de l’ art, peuplé d’académiciens, d’universitaires, d’écrivains ou d’artistes, Benoît XVI nous a donné sa leçon magistrale sur les origines de la culture européenne et plus largement occidentale. Car pour la comprendre il faut en saisir la genèse et l’évolution. Alors seulement sa nature et ses composantes deviennent perceptibles.

             Nous avons tous appris, au début de nos études secondaires, que les monastères ont façonné notre paysage national, en défrichant et en développant la culture et l’élevage. Benoît XVI, partant de ces mêmes siècles médiévaux, veut nous apprendre que les moines ont aussi donné naissance à notre civilisation.

              Que cherchaient-ils, ces moines ? Ils n’aspiraient pas à la richesse ni à la puissance, ils avaient largement de quoi vivre des produits de leur terre, leur objectif était tout autre. Ils cherchaient Dieu, c’est-à-dire l’essentiel du monde, son élément définitif. Certes, ils trouvaient sa parole dans les Livres Saints. Mais pour bien la comprendre, il fallait posséder la grammaire et le vocabulaire. Mais la Parole de Dieu n’est pas seulement présente dans la lettre du texte, elle se révèle dans l’histoire humaine. Il y a une tension entre le texte lui-même et l’intelligence du texte.

              L’interprétation de la parole évite d’un côté le fondamentalisme fanatique et de l’autre l’arbitraire subjectif. Ainsi, la parole de Dieu guide l’intelligence de l’homme. Elle est raison, la raison base de notre culture. Dieu s’est révélé à l’homme humblement, par l’incarnation de son Fils. Il faut répondre à l’humilité de Dieu par l’humilité de l’homme. Ainsi la culture européenne est née de la recherche de Dieu et de la transformation du monde par le travail. Les deux sont inséparables, telle est la leçon des moines qui ont bâti l’Europe. La constante recherche de la Vérité, l’affrontement avec les réalités du travail exigent des européens l’intelligence, la culture et le goût de l’effort. Les intellectuels doivent montrer l’exemple. La survie de notre civilisation est à ce prix. »

    (1)     : Voir la note «  Benoit XVI en France : le semeur sortit pour semer… » dans la Catégorie "Politique et Religion".

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  • .... et la royauté telle que l'on pourrait l'imaginer pour la France (2/2).

                Nous ne pouvons qu'avoir une autre idée, un autre projet politique pour la France. Et tout d'abord parce que la situation n'est évidemment pas la même en deçà et au delà des Pyrénées. 

                Si Juan Carlos, prenant la suite de Franco en 1975, a choisi de faire élaborer une Constitution dans laquelle il dispose de peu de pouvoirs de gouvernement direct, alors qu'il aurait pu tout aussi bien faire le pari de conserver tout ou partie des pouvoirs du Caudillo, c'est évidemment par réalisme, parce que les temps n'étaient pas mûrs.          

                L'empire marxiste ne s'était pas encore effondré; l'idéal révolutionnaire n'était pas encore mort, il semblait même encore bien vivant et nul ne se hasardait à pronostiquer sa fin imminente.

                Que pouvait donc faire Juan Carlos, et quel régime pouvait-il raisonnablement instaurer, pour peu qu'il ait eu le désir - ce qui était évidemment le cas... - de voir durer ce régime dans le temps, afin qu'il finisse par s'enraciner vraiment ? Lucide et conscient, que pouvait-il faire d'autre, dans le contexte qui était le sien, que de faire une monarchie a minima qui au moins, dans l'esprit que nous disions avant-hier (2), soustrayait le pouvoir suprême au jeu des partis, donc à la démagogie et à la lutte incessante pour le pouvoir; et assurait au moins un minimum de stabilté au sommet de l'Etat ?

                C'est peu, mais c'est déjà beaucoup. En tout cas, à notre très humble avis, c'est nettement mieux que rien. Nettement mieux qu'un retour à la République espagnole, dont on sait fort bien et ce qu'elle a été, et comment elle a fini, entraînant l'Espagne dans le pire désastre de son Histoire (assez comparable - mutatis mutandis - à ce que fut pour nous l'effondrement de 1940...).         

                Mais cela n'est pas, dans sa totalité, un modèle pour nous. Notre projet, s'il devait se réaliser, et se réaliser dans le cadre institutionnel actuel, est bien différent. Il est vrai qu'en un sens la situation qui est la nôtre est peut-être plus simple que celle à laquelle était confronté le jeune Juan Carlos en 1975, à la mort de Franco. En grande partie parce que, au sortir de l'ère franquiste, les institutions que laissait le général Franco ne jouissaient pas d'une approbation suffisamment large du peuple espagnol et n'auraient sans-doute pas garanti une transition paisible ....

                Or, nous avons souvent dit que ce qui différenciait un royaliste d'un républicain ce n'était pas, d'abord et avant tout, le fait qu'un royaliste voulait un roi, là où le républicain voulait une république; mais, d'abord et avant tout, le fait que le royaliste est un pragmatique, un empirique, là où le républicain est un idéologue, un faiseur d'abstractions qui se complaît dans ses constructions intellectuelles. Nous n'inventerons donc pas une royauté abstraite, sortie de nos cerveaux : il nous suffirait de partir des réalités de la France d'aujourd'hui. C'est-à-dire des Institutions qui sont les nôtres : concrètement, celles de la V° République.

                Des institutions de la V° république qui donnent de réels pouvoirs au Chef de l'Etat. Et qui, elles, à la différence de celles laissées par Franco en 1975, jouissent d'un assez large consensus, sur lequel pourrait s'appuyer une autorité nouvelle. Nous pourrions donc nous contenter de faire en sorte que ce poste de Chef de l'Etat soit dévolu au chef de la Famille de France.

                Ce qui, ipso facto, serait une amélioration radicale de notre système actuel puisque, sans violence et sans révolution, cela permettrait d'instituer enfin, au sommet de l'Etat, cet espace a-démocratique que nous évoquons régulièrement. Il aura fallu une révolution sanglante pour faire la république; il n'en faudrait pas tant pour faire la royauté moderne dont la France a besoin....

                On voit bien qu'il y a plus qu'un abîme et qu'un océan entre la monarchie telle que nous la proposons là, et ce que nous propose un Esteban Pons. Et qui est - c'est tout le paradoxe espagnol - ce qu'il y a de moins mauvais pour l'Espagne, les choses étant ce qu'elles sont, tout en étant très loin d'être un modèle idéal, en tout cas pour nous.         

                Dernier point, et non des moindres. A supposer que l'autorité royale dont nous parlons puisse être instaurée au sommet de l'Etat, resterait la question essentielle de la situation de décacence profonde de notre société. Selon notre avis, des institutions dotées d'une autorité royale en leur sommet, pourraient aider puissamment à sa reconstruction. Mais celle-ci, à l'évidence, ne dépendrait pas que de lui seul. Et très certainement devrait dépasser le cadre national ..... 

  • De ce que dit Sébasto à ce que fait Christophe Barbier....

                Nous voulions parler d'un récent édito/vidéo de Chritophe Barbier, dans l'Express : celui du 3 février, Un anti communisme stupide

                Et voilà que Sébasto envoie un commentaire qui, sur le fond, nous y amène directement :

                "Interdit sur certains sujets, le « révisionnisme » est en revanche admis sans problème lorsqu'il s'agit de relativiser les génocides vendéen et ukrainien, ou encore de discuter du chiffre des victimes du stalinisme.
                Après avoir reconnu que les guerres de Vendée ont donné lieu à des "atrocités injustifiables ", François Lebrun, dans son livre "Guerre de Vendée", pose ainsi la question : " Faut-il pour autant les utiliser aujourd'hui de façon manichéenne, afin de magnifier les victimes et de jeter l'exécration sur les bourreaux, vrais ou supposés ? "

                Pourquoi rapprocher les deux réflexions ? On va le voir.

                Écoutons Christophe Barbier :

                "Instaurer une journée nationale d'hommage aux victimes des régimes communistes, telle est l'idée saugrenue de 17 députés UMP, qui veulent faire adopter un projet de loi en ce sens... C'est une idée saugrenue parce que un tel drame mérite autre chose que de la provocation politique...  Tout traitement mémoriel, tout traitement par amalgame dans l'Histoire, toute compétition des massacres, toute compétition du pire (le nazisme était-il pire que le communisme, le communisme est-il pire qu'autre chose) tout cela n'a aucun sens..."

                Bon, jusque là on peut approuver, même si Barbier n'est pas très gentil avec les 17 députés, qui ont au moins le mérite de vouloir en finir avec la plus extraordinaire supercherie/tartufferie des temps modernes : à savoir que, si l'on a fait le procés de Nuremberg du nazisme, on attend toujours celui du marxisme-léninisme. On se dit que Barbier va dire quelque chose. On attend, donc, la suite; et là, on est déçu. On va même aller de déception en déception.

                Première surprise : "Qu'y a-t-il vraiment de commun entre Mao et Staline, entre Pol Pot et Castro, nous allons comparer des choses qui ne sont pas comparables..." Là, franchement, Christophe Barbier devrait lire, entre autres, le discours de Soljéniitsyne aux Lucs sur Boulogne (1). Ce qu'il y a de commun entre tous les monstres qu'il a cité, c'est la matrice originelle qui leur est commune à tous : la Révolution de 1789/1793.

                Mais Barbier surprend et déçoit encore plus lorsqu'il assène, le plus naturellement du monde "Et du côté d'Allende, il faut chercher aussi des victimes ? Non, ce ne serait pas raisonnable..."

               Que veut dire Christophe Barbier par là ? Veut-il sous entendre que ce qui s'est passé au Chili après Allende est comparable à l'horreur durable des systèmes qui ont nom stalinisme, maoïsme, castrisme, khmers rouges, ainsi que l'immense masse des victimes qu'ils ont occasionnées ?.....

               Et pour finir, après ce morceau de bravoure sur Allende, que fait Christophe Barbier ? Et que propose-t-il, à la place de ce que proposent les 17 députés UMP qu'il a disqualifié au début ? Eh bien, justement, rien ! Il évacue le problème, il ne parle de rien et, hop, le tour est joué ! Aucune condamnation du marxisme-léninisme, rien ! Et c'est là que nous retrouvons le billet de Sébasto.

               Car, de fait, en agissant comme il le fait, Christophe Barbier illustre parfaitement l'idée de ce billet : il relativise ! Quelles qu'en soient les raisons, on assiste bien à un refus de fait de vouloir même simplement envisager une mise en accusation du communisme. On est en plein dans ce négationnisme et ce révisionnisme qu'évoque avec justesse notre correspondant.

               N'est-ce pas étrange ? N'est-ce pas même stupéfiant ?

    (1) : consultable dans son intégralité dans la Catégorie Grands Textes (c'est le Grands Textes I).

  • ”L'Héritier des siècles” (1), un plus pour la France.....

                Après s'être rendu au Liban, en Pologne, au Maroc, aux États-Unis.... (voyages dont on aura un aperçu en visualisant  l'album photos présenté en page d'accueil de ce blog....) le Prince Jean de France s'est envolé ce matin pour un voyage de 11 jours au Canada...                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                        

                Invité par Madame Monique Gagnon-Tremblay, Ministre des relations internationales et de la Francophonie, à l'occasion de la célébration du quatrième centenaire de la fondation du Québec, le Prince restera donc dans la Belle Province du 29 juin au 6 juillet.2008.

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    Un des précédents voyages du prince: en Pologne....

                Il participera aux cérémonies officielles du 3 juillet en présence des différentes délégations internationales.

                Durant son séjour, il rencontrera le Premier Ministre et plusieurs membres du gouvernement du Québec, avec qui il abordera les problèmes liés à la Francophonie.

                La présence du prince à ces cérémonies, marque selon l'expression de Madame la Ministre, la fidélité à l'Histoire de France et un encouragement pour ceux et celles qui agissent en faveur de la Francophonie.

                Le but de ces voyages, pour le Prince, est bien sûr de se tenir à l'écoute du monde et de ses réalités. Il va de soi que, ce faisant, il rend manifeste ainsi auprès de tous, en France et dans le monde entier, le recours qu'il représente pour notre Nation....

              On aura d'autres informations sur les activités du Prince Jean en consultant le site "Gens de France":

               http://gensdefrance.com/gdefrance

    (1): l'expression, heureuse s'il en est, est de Chateaubriand, dans les "Mémoires d'Outre-Tombe". Il l'appliquait au comte de Chambord, elle s'applique maintenant au Prince Jean, "le Prince qui vient".....

  • Droit de vote aux étrangers: la confusion.

              Il y a quelques temps, Robert Redeker avait publié une sorte de Lettre Ouverte à ces "jeunes de banlieue" dont on parle tant. Nous avions jugé utile, vu l'intérêt du sujet, la noblesse du ton et, pour tout dire, la beauté du texte d'en communiquer l'intégralité à celles et ceux qui ne l'auraient pas lu (1).

              Voici un deuxième texte, lui aussi fort intéressant, publié par Redeker, mais sur un sujet cette fois tout à fait différent : faut-il, ou non, accorder le droit de vote aux étrangers, dans des élections locales ? Il ne s'agit pas, pour nous, d'être subitement d'accord avec tout ce que dit Robert Redeker, mais on verra que, sur plusieurs points, ce qu'il affirme ne peut que nous être sympathique; même si, sur d'autres, le débat reste évidemment ouvert....

    (1): Voir la note "Quand Robert redeker s'adresse aux "jeunes"..... ", dans la catégorie "Banlieues: des bombes à retardement.....".

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    Droit de vote aux étrangers : la confusion.

     

    Par Robert Redeker, philosophe.

     

              L'étrange projet de vouloir accorder le droit de vote aux étrangers lors des élections locales exige d'être passé au crible de la critique. Rien ne semble plus en accord avec l'air du temps, l'éloge obligatoire du métissage dans tous les domaines. Mais cette inféodation à une idéo­logie dominante, aussi bariolée qu'eu­phorisante, qui suppose que la vie politique est une perpétuelle fête de la musique, masque mal la nature véritable de ce projet.

              Posons la question : est-il cohérent d'accorder, comme le veut le Parti socialiste, comme le gouvernement de Zapatero s'apprête à le faire en Espagne, le droit de vote aux élections locales et de le refuser aux élections nationales ? Une telle mesure introduirait une véritable schizo­phrénie dans le concept de citoyenneté. Elle couperait la citoyenneté en deux. Certaines personnes seraient citoyennes dans leur commune ou leur canton, mais pas dans la ­circonscription législative ni dans l'État. Elle instituerait deux séries de citoyens ; par suite, elle fabriquerait des citoyens de seconde zone qui ne manqueraient pas de réclamer rapidement de devenir des citoyens à part entière.

              Une démagogie parallèle à la démagogie en faveur des sans-papiers, de type compassionnel et «abbépierriste», s'escrimerait à créer de l'agitation à effet médiatique afin d'obtenir l'alignement des deux niveaux de citoyenneté. Être citoyen, c'est appartenir à une communauté politique. La scission, voulue par les promoteurs de ce projet, entre deux types de citoyenneté (locale et nationale), suppose que la France est une mosaïque de communautés politiques. Une vision féodale de notre pays perce derrière cette division de la citoyenneté. L'histoire, qui est ­celle de la centralisation, et les institutions nous disent pourtant le contraire : la France n'est constituée que d'une seule communauté politique, le peuple, propriétaire inaliénable de la souveraineté nationale. Autrement dit, le droit de voter aux élections locales dérive du droit de voter aux élections nationales. Les partisans de ce projet paraissent l'ignorer. Le ­geste de voter ne se divise pas.

              Ignorant l'essence de la souveraineté populaire, désireux de créer deux formes de citoyenneté, les supporteurs du droit de vote aux étrangers argumentent ainsi : ces étrangers résident dans une commune, y paient des impôts, y envoient leurs enfants à l'école, y font vivre les commerces, donc ils sont des citoyens dotés du droit de vote. Il s'agit d'un sophisme définissant la citoyenneté par la matérialité des conditions d'existence. Les seules conditions d'existence ne suffisant pourtant pas pour tracer les limites du corps politique, c'est-à-dire déterminer qui est citoyen et qui ne l'est pas.

              La différence entre le citoyen, membre du corps politique, et le simple habitant, payant ses impôts, passe par un élément qui n'est pas simplement matériel, qui s'inscrit dans un ordre du symbolique, la nationalité. Étant de type symbolique, la nationalité tresse un lien beaucoup plus fort que celui résultant des simples conditions maté­rielles d'existence. Ces dernières ne produisent que du lien social, alors que la nationalité produit du lien politique. C'est seulement quand un homme possède la nationalité, au­trement dit qu'il est attaché au corps politique par un lien symbolique qui engage à vie tout son être, qu'il est en mesure d'obtenir le droit et le devoir de vote.

              En fait, les thuriféraires du droit de vote aux étrangers, outre les fautes de raisonnement dont nous avons parlé, confondent l'homme avec le citoyen, le corps politique avec la société. Ils raisonnent sous la dictature de l'idée de société, oubliant ce qu'est la politique.

              D'une part, homme et citoyen ne sont pas des concepts synonymes : le fait d'être un homme ne transforme pas pour autant cet être en citoyen de l'État où il réside (il relève des droits de l'homme, l'État a des de­voirs envers lui, mais ne possède pas les droits politiques de cet État). D'autre part, à moins de dissoudre l'État dans la société, vivre au sein d'une société ne fait pas ipso facto d'un être humain un membre du corps politique qui anime cette société. Composé des seuls citoyens, le corps politique est plus restreint que la société. Repérons dans la nationalité l'âme moderne de cette distinction.

              Aucun argument fort ne milite en faveur du droit de vote aux étrangers. Ce projet ne témoigne que des épousailles entre de vieilles ­haines (de la nation, de la nationa­lité, des frontières, de soi), de persis­tantes ignorances (de la citoyenneté, de la nature du corps politique) et de nouvelles idolâtries (fanatisme de l'in­différenciation, culte de la société). Son adoption briserait l'indivisibilité de la république, effacerait la continuité qui va de la commune au sommet de l'État, rendrait la nationalité inutile, détruirait le lien politique au profit du lien social, menacerait le corps politique en le diluant dans le corps social.

  • Un homme intelligent, cultivé et courageux...

              Professeur à l'université de Paris-II, Jean-Louis Harouel (1) tire à boulets rouges sur l'art contemporain. Dans sa ligne de mire, l'exposition Jan Fabre au Louvre.

              Voici l'intégralité du très bel article qu'il a publié dans Le Figaro du 16 Avril. Où l'on voit qu'avec panache et finesse il rejoint Finkielkraut sur un point majeur et tout à fait essentiel: Alain Finkielkraut, qui a souvent insisté sur le fait que nous étions la première société dont les élites étaient sans Culture, ne se soulève-t-il pas contre la vulgarité et la dé-civilisation ?

              Pour la vraie Culture, pour la Civilisation, voici unis le Professeur et le Philosophe. Harouel/Finkielkraut: même combat ?.....

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              La vampirisation du Louvre par l'art contemporain.

              Ce qu'on appelle de manière inadéquate art contemporain prend depuis 2004 une place croissante face aux chefs-d'œuvre du Louvre. L'an dernier, autour du tombeau de Philippe Pot, merveille de la sculpture du XVe siècle, étaient accrochées des rangées de faux, comme dans une quincaillerie de campagne d'autrefois. Aujourd'hui, le centre de la vaste salle où se déploie la vie de Marie de Médicis peinte par Rubens est un amas chaotique de pierres tombales pareil à l'arrière-cour d'un marbrier funéraire négligent. L'imposture règne au Louvre.

              En règle générale, le prétendu art contemporain n'est qu'imposture. Au cours du XXe siècle, et surtout dans sa seconde moitié, ceux qui s'obstinaient contre l'évidence à se dire artistes ont de plus en plus abandonné la vraie création artistique pour y substituer une intention philosophique, sociologique, spirituelle ou autre, laquelle, quand on peut la connaître, est généralement indigente. Avec le plus souvent pour résultat, d'un point de vue artistique, le rien ou le n'importe quoi. Le soi-disant artiste contemporain continue de brandir les vieux poncifs éculés de transgression et de révolte ressassés depuis un siècle, alors qu'il poursuit en réalité une stratégie ambitieuse de réussite personnelle. Car l'éternelle répétition des vieilles provocations de l'art vide et de l'anti-art ne choque plus personne et procure fortune et prestige. C'est l'académisme de notre temps.

              Marchands, collectionneurs, critiques, musées, médias, pouvoirs publics présentent comme art une immense farce bafouant l'art. Le succès de cette duperie est étrange, mais approprié au règne des puissants sans culture, privés des modèles sociaux supérieurs qui les guidaient jadis. L'absence de contenu artistique du prétendu art contemporain abolit la distinction entre incultes et cultivés, ménage l'ego du plus ignorant en art et en histoire. Pour poser à l'amateur d'un tas de pierres ou d'un bloc de ferraille, point n'est besoin de connaissances, de travail de lecture, d'analyse et de compréhension. Il suffit de clamer que c'est génial et de payer une somme fabuleuse pour se croire un grand collectionneur, un grand mécène. Un art qui n'en est pas un convient parfaitement à des élites incultes.

              Mais, d'où vient la rage de faire entrer cette farce dans les musées classiques, et tout particulièrement au Louvre ? C'est que, malgré sa colossale réussite commerciale, malgré le tam-tam médiatique dont il bénéficie, malgré l'adhésion des milliardaires incultes s'imaginant amateurs d'art et celle de toutes les dupes triomphantes qui l'encensent, les plus lucides parmi les sectateurs du prétendu art contemporain savent bien qu'il souffre d'une totale absence de légitimité artistique. Or, le dialogue postulant l'égalité, organiser un supposé dialogue entre, d'une part, les authentiques chefs-d'œuvre du passé et, d'autre part, les impostures actuelles permet de proclamer la haute valeur artistique de celles-ci. L'art contemporain, qui n'est pas de l'art, cherche à se donner une légitimité artistique en établissant une confrontation forcée avec les plus grands chefs-d'œuvre de l'art. Il les vampirise pour tenter de s'affirmer réellement comme art. L'exposition Jan Fabre au Louvre n'apporte rien à Van Eyck, Memling, Rembrandt ou Rubens. En revanche, elle apporte à Jan Fabre l'illusion d'avoir dialogué d'égal à égal avec eux, et donc d'être un grand artiste.

              Malheureusement, ces plaisanteries sont ruineuses. À l'heure où la France laisse partir à vau-l'eau des pas entiers d'un prodigieux patrimoine artistique, où raser une église faute de moyens pour l'entretenir tend à entrer dans les mœurs, il est choquant de voir les plus hauts responsables de la culture orienter l'argent public et celui du mécénat vers les bouffonneries de ce qu'on appelle indûment art contemporain.

    (1): auteur de "Culture et contre-cultures", PUF, Collection Quadrige; 329 pages, 10,45 euros. Argument: Renouer avec la tradition quasi perdue de la culture personnelle, de la "cultura animi", est sans doute la plus extraordinaire des aventures individuelles qui puissent être tentées à notre époque. En tout cas, c'est la plus authentique démarche de liberté qui puisse se concevoir. La seule manière d'échapper au despotisme feutré mais réel de l'opinion, à la "pression immense de l'esprit de tous sur l'intelligence de chacun" qui caractérise au plus haut point nos sociétés.

  • On ne caricature ni Mahomet, ni... Jésus-Christ !

                 L'Europe est devenu un continent épatant. Il ne faut pas y caricaturer Mahomet, sinon des barbus vont venir chez vous avec une hâche pour vous le faire payer. Mais on y laisse tranquillement Khadafi déverser un tombereau d'insanités sur Jésus-Christ et sur le christianisme, sans que nul -ou presque...- ne réagisse....

                 Soyons clairs. Nous sommes résolument opposés au fait que l'on se moque des religions, de toutes les religions, et de ceux qui croient. Parce que nous avons une échelle de valeurs, comme on dit dans le langage de tous les jours, et parce que nous pensons qu'il est beau et noble de croire en quelque chose en dehors et au-dessus du monde; que cela est digne de respect; et que, en conséquence, tout croyant, où qu'il se trouve, et toute Foi, mérite le respect: on ne se moque pas de la Transcendance, ni de celles et ceux qui cherchent.........

                 Du moins c'est ce qui se passe dans une société vraiment evoluée, civilisée et raffinée, où, par définition, le spirituel est placé plus haut que le matériel: notre position est donc à la fois très claire et, nous semble-t-il, très cohérente: on ne se moque d'aucune religion, on n'en caricature aucune.....

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                En application de ce principe, on nous permettra de nous étonner (doux euphémisme...) que personne -ou presque...- n'ait réagi aux propos scandaleux, délirants et volontairement provocateurs de Khadafi, tenus à Rome, devant de jeunes Italiennes, à la fin 2009. Personne, du moins parmi les dénonceurs patentés, dans la race des signeurs (de pétitions...), non, personne dans ce beau monde de la presse écrite et parlée, personne n'a protesté ni condamné. A croire que les-dits commentateurs n'écoutent pas la télé et la radio dans lesquelles ils parlent, ou ne lisent pas les journaux dans lesquels ils écrivent...

                Et pourtant, imaginons un peu, juste un peu....

                Imaginons l'émoi si un dirigeant occidental comparable à Kadhafi tenait –inversés, et dans un pays musulman- les propos purement provocateurs que celui-ci a tenus à Rome. Ce qui donnerait quelque chose comme : Convertissez-vous au catholicisme. Mahomet a été envoyé pour les arabes, pas pour vous, en revanche Jésus-Christ a été envoyé pour tous les humains… Mahomet n’a pas entendu Dieu lui parler etc.. etc…

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    Avoir du pétrole permet-il tout ?.....
     

                Voici, en effet, comment plusieurs Agences relatent les propos tenus, fin 2009, par Mouammar Kadhafi, lors d'une rencontre à Rome avec une centaine de jeunes Italiennes, recrutées via une agence d'hôtesses. Khadafi leur a tout simplement recommandé de se convertir à l'islam, en leur affirmant que "Jésus n'a pas été crucifié". Les jeunes femmes, sélectionnées par l'agence Hostessweb pour un cachet prévu de 50 à 60 euros, devaient mesurer au moins 1,70 m, être "plaisantes" et "bien habillées" (décolletés et mini-jupes étaient proscrits). Convoquées dans un hôtel de luxe sans savoir exactement qui elles devaient rencontrer au cours de la soirée, elles ont été conduites à bord d'autocars à la résidence de l'ambassadeur de Libye. Kadhafi a fait son entrée vers 22H30 avec une heure de retard et il a stupéfié les jeunes filles, qui s'attendaient à participer à une fête, en leur délivrant une heure durant une leçon d'histoire sur les rapports entre l'Islam et l'Occident et le rôle de la femme.

                "Ce n'est pas vrai que l'Islam est contre les femmes", a-t-il dit, flanqué de l'ambassadeur libyen, d'un interprète et de deux de ses fameuses "amazones" en tenue militaire, a raconté le Corriere della Sera, citant des jeunes filles. Avant de leur offrir un exemplaire du "glorieux Coran", il leur a lancé : "Convertissez-vous à l'Islam, Jésus a été envoyé pour les Hébreux, pas pour vous, en revanche Mahomet a été envoyé pour tous les humains", selon La Stampa. "Vous croyez que Jésus a été crucifié mais ce n'est pas vrai, c'est Dieu qui l'a emmené au ciel. Ils ont crucifié quelqu'un qui lui ressemblait. Les juifs ont essayé de tuer Jésus parce qu'il voulait remettre la religion de Moïse sur le juste chemin", a-t-il encore dit, selon une journaliste de l'agence Ansa, qui s'est fait passer pour une hôtesse. 

                Bref, Khadafi a fait, dans son genre, quelque chose d'aussi grave et d'aussi condamnable que les caricaturistes de Mahomet. Mais, là personne ou presque n'a rien dit....

               D'où notre remarque de début de note, concernant notre position de principe, qui au moins est claire et cohérente...

  • Mis en examen pour s'être défendu contre un agresseur/aspergeur d'essence !....

                De quel côté est la justice (?) dans ce Système ? Un homme est chez lui, avec sa femme et son fils; entre un agresseur armé (pistolet 9 mm) qui asperge tout le monde d'essence; le père de famille parvient à le maîtriser, et le voyou meurt. Voilà les faits, très rapidement résumés.

                Il est toujours triste d'en arriver là, mais bon: quand vous entrez, armé, chez les gens, que vous les menacez et que vous les aspergez d'essence; si les gens se rebiffent et vous collent au sol, il ne faut pas venir après, pleurer, allo maman bobo ! Certes, diront certains, mais, tout de même, l'agresseur est mort. Oui, c'est triste, mais c'est triste aussi, pour une famille qui ne demandait rien à personne d'être passé à côté du pire ! Et si le père a eu la présence d'esprit, la force physique et -surtout- le courage de sauver tout son petit monde, il ne mérite que des félicitations. Et certainement pas une mise en examen pour homicide volontaire ! Lui qui a, au contraire, sauvé trois vies !

                 Le voyou est mort ? Oui, c'est quand même désolant aussi. Mais, à choisir, et si vraiment l'un des deux doit y passer, nous l'avons toujours dit, c'est au voyou de payer pour la faute qu'il a commise, et pour le genre de vie qu'il a choisi librement, que nul ne lui a imposé, et dans lequel il s'est délibérément fourvoyé; pas aux victimes.....

                 Nous relayons aujourd'hui l'initiative prise par SOS Education: Tous solidaires du professeur agressé !

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    Mis en examen pour s'être

    défendu contre un ÉLÈVE !!

     

    Solidarité avec le professeur agressé à Juvignac.

    Cher collègue,

    Merci de signer de toute urgence la pétition ci-jointe de SOLIDARITÉ avec cet enseignant MIS EN EXAMEN à Montpellier.

    Lundi soir, vers 23 heures, un de ses élèves, cagoulé, ganté et armé d'un pistolet s'est introduit chez lui à Juvignac, dans l'Hérault.

    Il a obligé notre collègue à se coucher par terre, avec sa femme et son fils, puis les a aspergés d'essence et les a menacés de les IMMOLER sur place.

    Alors que l'élève frappait à coup de crosse sa femme qui tentait de se relever, cet enseignant, dans un acte héroïque, a réussi à se redresser, à le désarmer, et à l'étrangler avec une clé de bras.

    A leur arrivée, les policiers découvrent l'agresseur à terre, mort... et embarquent le PROFESSEUR !!

    Il est aussitôt déféré devant le parquet et MIS EN EXAMEN pour homicide VOLONTAIRE.

    EST-CE QUE  VOUS VOUS RENDEZ COMPTE DE CE QUE CELA SIGNIFIE ???

    Qu'il y ait enquête judiciaire et interrogatoire pour savoir ce qui s'est passé, je le conçois très bien.

     

    Mais pour homicide volontaire, c’est totalement intolérable !

    • Alors que notre collègue est sous le choc d'une agression atroce, et sans doute profondément TRAUMATISANTE ;
    • Alors qu'il a sauvé la vie de son épouse et de son fils, par un acte d'un courage exceptionnel ;
    • Alors qu'il n'a évidemment eu aucun autre choix que de faire tout ce qui était en son pouvoir pour mettre son agresseur hors d'état de nuire...

    C'est lui qui est aujourd'hui poursuivi, qui a dû prendre un avocat, et qui va bientôt se retrouver devant les juges.

    Pire encore, on vient de l'apprendre, il ne s'agissait pas d'un simple cambriolage car l'agresseur était en fait un de ses ÉLÈVES.

    Selon le Figaro et le Midi Libre, l'élève serait venu là pour se VENGER d'avoir reçu une MAUVAISE NOTE !!!

    Mais jusqu'où allons-nous supporter d'être traités comme ça  ?!

    Nous devons manifester une solidarité sans faille avec ce collègue, exiger que toute poursuite soit suspendue.

     

    Dans un monde qui tournerait rond, un acte aussi héroïque ne serait pas sanctionné mais, au contraire récompensé !!

    C'est pourquoi je vous demande de signer de toute urgence la pétition ci-jointe à Nicolas Sarkozy, à la ministre de la Justice Michèle Alliot-Marie, et à Luc Chatel, ministre de l'Education nationale.

    Je compte sur vous pour participer immédiatement et faire participer tous les collègues que vous connaissez. C'est extrêmement urgent.

    Cet élève âgé de 27 ans avait déjà été condamné à trois reprises, dont deux fois pour violences.

    Selon les journaux, il aurait été trouver ce professeur en décembre dernier pour une mauvaise note, qui risquait de l'empêcher d'avoir son diplôme.

    L'enseignant aurait alors refusé de lui changer sa note. Et voilà que,dix mois plus tard, l'élève débarque en pleine nuit, cagoulé, au domicile de son professeur, avec trois litres d'essence dans son sac et une arme !

    Voilà que, pour se venger de sa mauvaise note, il n'hésite pas à tenter d'immoler par le feu ce professeur, sa femme et son enfant !!

    Mais qui aurait pu imaginer, il y a seulement quinze ans, que les professeurs qui refusent de se montrer laxistes risqueraient un jour d'être MENACES DE MORT  par leur élèves, et POURSUIVIS PAR LA JUSTICE ??

    Si nous déclenchons une vague nationale de protestation, nous pouvons obtenir une intervention au plus haut niveau pour suspendre immédiatement toutes les poursuites contre ce professeur.

    Avec l'association SOS Education, nous avons déjà pris des contacts, mais le gouvernement attend manifestement de voir quelles vont être les réactions dans l'opinion.

    Je vous remercie de votre acte de solidarité avec notre collègue. Vous pouvez cliquer ici pour signer la pétition de soutien.

    David Barbaud

    Professeur d'histoire-géographie

    Gisors

  • Carte blanche à... Guillaume de Tanouarn : Si je votais pour un discours (deuxième tour)

    TANOUARN.JPG        En ce premier Mai, j'ai fait l'effort d'écouter Nicolas Sarkozy jusqu'au bout (son talent m'a rendu la chose aisée). J'ai essayé de faire la même chose pour Marine Le Pen, je vous avoue que je ne suis pas parvenu à la fin de son propos. Je n'ai pas pu...
            Dans les deux cas, je ne parlerais ici que du discours, je ne discuterais que des textes entendus, ainsi qu'on m'a appris à le faire pour les grands auteurs. Je sais bien : la différence entre un auteur et un politique, c'est que l'auteur est tout entier dans son texte, le politique non.
            Aussi bien, je ne fais pas de politique, je ne chercherais pas ici à sonder les intentions, à spéculer sur les applications futures, à prendre la main dans le sac ces prestidigitateurs du verbe que sont les politiques en démocratie. Ce n'est pas mon problème, ce n'est pas mon métier. Mais je vais essayer de dire ce qui m'a frappé dans ces deux discours bleu blanc rouge.
    Le premier, celui de Marine Le Pen était, autant que je l'ai entendu, un discours de gauche, avec référence dès les premières minutes à Jean-Jacques Rousseau. Citation : "Jamais on ne corrompt le peuple, mais souvent on le trompe". Le "peuple trompé", c'est un vieux classique de la Parole droitière : "Ah bas les voleurs !" criait-on en février 34. Mais le peuple qui n'est pas corrompu, le peuple incorruptible, c'est nouveau, ça vient de sortir, je veux dire : ça vient de sortir à droite.
     
    Est-ce Marine Le Pen qui évoque le peuple en le qualifiant d'incorruptible, ou bien est-ce moi qui tire cette expression du mot de Jean-Jacques qu'elle ne fait, elle, que citer ? Certes, elle ne parle pas en propres termes du peuple "incorruptible", mais elle emploie une autre expression, qui y fait fâcheusement penser. A deux reprises, à deux moments différents de son discours (deux moments au moins), elle a évoqué "la grande mission d'émancipation du peuple" que remplirait son Parti. Le peuple trompé par l'UMPS, mais non corrompu, n'attend que Marine (elle n'emploie pas l'expression "Front national") pour s'émanciper et régner de nouveau.
     
    Le populisme de Marine Le Pen, comme l'expliquait Frédéric Rouvillois dans Causeur, est ici un démocratisme de gauche. Quand elle tonne contre les communautarismes (islamiques en particulier), elle a raison. Mais c'est pour y substituer quoi ? Un communautarisme national, un populisme de contrat social. Il ne s'agit pas seulement, dans la vague Marine, de permettre aux institutions juridiques de recevoir et d'exprimer la protestation et la colère du peuple, comme on l'a toujours imaginé à droite. Non ! Il s'agit de constituer le peuple, de lui rappeler son incorruptibilité native, de "l'émanciper" et de lui rendre le pouvoir.
     
     
    Nous fêtons le troisième centenaire de la naissance de Rousseau (1712), mais ce n'est pas une raison pour le réhabiliter dans un populisme mythologique, qui, mis en pratique, ferait courir à la France des risques insensés. J'ai écouté volontiers le discours de Marine Le Pen à Ajaccio, j'ai écouté volontiers sa prestation au Forum Elle de Sciences Po, et je me disais : quel talent ! (avec quelques bémols sur le fond quand elle parlait de l'avortement mais aussi un coup de chapeau pour avoir obligé tous les candidats à revenir sur "les avortements de confort"). Mais là je me dis que les hommes (et les femmes) les mieux intentionnées peuvent devenir des victimes de l'idéologie qu'ils développent. Marine Le Pen veut le pouvoir, elle le dit et le redit. Mais quel prix est-elle prête à payer pour cela ?
     
    Quel contraste avec le discours républicain de Nicolas Sarkozy. Je sais, c'est un discours, et un discours de campagne, qui plus est. Mais ce qui est dit est dit : aux cathos d'en faire leur miel, pour peu qu'ils commencent à se bouger.
     
    Le président candidat avait déjà parlé des racines chrétiennes de la France. C'était dans les murs de Saint Jean de Latran, à Rome, lors d'une cérémonie honorifique au cours de laquelle il recevait son titre de "chanoine du Latran" (titre attaché traditionnellement à la fonction royale, puis à la fonction présidentielle). Cette fois, les mêmes paroles ont retenti en plein vent devant des dizaines de milliers de personnes, qui ont applaudi à tout rompre. Les voici, en français dans le texte : "Nous avons reçu de nos parents comme un trésor des territoires où se dressent partout des cathédrales et des églises. Personne ne nous interdira de revendiquer nos racines chrétiennes".
     
    Je n'en cite pas davantage, voulant m'en tenir à ce qui me concerne directement. Les chrétiens se laisseront-ils impressionner plus longtemps par le black out révisionniste sur l'histoire chrétienne de la France ? Un (petit) exemple récent : le sixième centenaire de la naissance de Jeanne d'Arc a été retiré de la liste des commémorations nationales, au motif que le sujet était... confessionnel. Il a fallu (déjà) la visite d'un certain Nicolas Sarkozy à Domrémy pour sortir Jeanne de son placard de sacristie.
     
    Entre le boniment dont certains accents sont contre-révolutionnaires et l'imposture d'un populisme révolutionnaire... mon choix d'électeur est fait pour dimanche. Le vôtre ? Pour vous laïcs, un espace est à prendre.
     
    Si j'avais, dans 20 ans, à faire entendre à des jeunes un discours authentiquement français, je crois que le discours de Nicolas Sarkozy conserverait des valeurs pédagogiques indéniables sur cette France qui nous unit, que nous avons tous en commun. Le discours de Marine le Pen apparaîtra toujours plus comme marqué au fer rouge de l'idéologie, son populisme étant une des formes de la révolution rousseauiste, de l'insurrection rousseauiste contre le réel. Encore une fois, je ne parle pas ici des personnes, mais des discours, dans leur objectivité dérangeante.

  • Algérie : le nœud gordien, par Louis-Joseph Delanglade

    Le voyage de M. François Hollande en Algérie aura eu au moins ce mérite qu’on aura à peu près tout lu et tout entendu sur le sujet. Certaines vérités historiques d’évidence, d’abord, sur lesquelles nous ne nous attarderons donc pas, notre objet n’étant nullement mémoriel. Existe par ailleurs désormais un double consensus, en France s’entend, pour évacuer la « repentance », - laquelle ressortit au domaine moral, voire religieux, et n’a donc rien à voir avec le politique - et pour affirmer que l’Histoire doit et finira par s’imposer - malgré qu’en aient certains de l’autre côté de la Méditerranée.

    algérie,hollande,mauroy,guetta

    Au départ, cette visite d’Etat s’annonce plutôt bien. M. Jean-Pierre Raffarin évoque « des ondes positives » (sic) ! M. Bernard Guetta parle, dans sa chronique quotidienne d’une « communauté de langue, de culture et d’intérêts » entre la France et l’Algérie. M. Jean-Pierre Mignard, avocat et ami du chef de l'Etat affirme qu’« il se passe quelque chose de l'ordre de la confiance entre les deux pays». C’est beaucoup.

    C’est même trop car il existe un précédent fâcheux. En août 1981, M. Claude Cheysson, ministre des Relations extérieures de M. Pierre Mauroy parle, à Alger, d’un « coup de passion » entre la France et l’Algérie – avec, comme conséquences, un accord gazier léonin au profit de l’Algérie et, déjà, l’idée du droit de vote aux immigrés algériens. Le même Claude Cheysson retournera à Alger le 1er novembre 1984 pour certaines festivités…

    En fait, M. François Hollande s’est montré tel qu’en lui-même, pétri de bonnes intentions. Venu, selon Le Monde en « démineur du passé franco-algérien », il propose aux Algériens et aux Français de contribuer ensemble à établir les circonstances dans lesquelles s'est déroulée la guerre d'Algérie, en ouvrant toutes les archives aux historiens, afin que « de part et d'autre, les ressentiments s'effacent [et] pour que la paix des mémoires repose sur la connaissance du passé et non sur l'occultation des mémoires ». Proposition intéressante mais à laquelle, que l’on sache, Alger continue de faire la sourde oreille.

    Dès lors, pourquoi encenser M. Abdelaziz Bouteflika et se faire des illusions sur la réalité d’un pouvoir algérien, sorte de nomenklatura où les anciens du F.L.N. côtoient les militaires pour mieux accaparer les richesses et paupériser tout un peuple (l’Algérie est riche mais les Algériens sont pauvres - cherchez l’erreur, M. Hollande !), donc le pousser à l’exil, c’est-à-dire à l’émigration en France, et faire ainsi payer la facture à l’ancienne puissance « coloniale » par le biais d’une pression migratoire insupportable ?

    Pourquoi, par ailleurs, déclarer à Tlemcen que la France agira au Mali non pas pour son intérêt, mais « pour des principes » - ceux-là mêmes qui auraient été « bafoués » à Sétif le 8 mai 1945 - c’est-à-dire renouer avec le pathos idéologique des immortels principes et des droits de l’homme, ce même pathos qui a servi de justification au colonialisme de la troisième République ?

    En un mot, M. François Hollande n’a pas été à la hauteur de la situation. D’ailleurs, au-delà des incantations, quels sont les résultats de cette visite ? Une usine de montage Renault à Oran (avec 51% du capital pour l’Etat algérien…), quelques mesures concernant les étudiants dont une sorte de programme Erasmus méditerranéen (on peut craindre que nous n’en supportions l’essentiel du financement), un alignement de fait sur la position algérienne concernant le Mali (belle preuve d’indépendance de notre politique étrangère), des efforts en matière de visas (sans commentaire). Tout ça pour ça ?

    Parlant du passé « commun » des deux pays, M. Bernard Guetta, dans une belle envolée lyrique, peut bien dire : « tout cela fut mais ce qui pourrait être l’avenir compte infiniment plus ». Que n’a-t-il ajouté que, si l’avenir se construit sur la (re)connaissance du passé, il nécessite d’abord une volonté politique claire et ne saurait souffrir aucune des ambiguïtés dans lesquelles semble se complaire M. François Hollande ! 

    algérie,hollande,mauroy,guettaUn chef de l’Etat digne de ce nom tiendrait aux Algériens un discours de vérité et de fermeté sur le passé, le présent et l’avenir. Sur le passé : la colonisation vous a rapporté autant, si ce n’est plus, qu’elle vous a coûté, et elle nous a coûté autant, si ce n’est plus, qu’elle nous a rapporté; nous sommes partis en 1962, n’en parlons plus ! Sur le présent et l’avenir : rien ne sera possible entre nous – alors que c’est souhaitable – tant que vous distillerez chez vous un sentiment d’hostilité à notre égard qui, joint à une exploitation de vos propres citoyens les poussant à l’exil, nous cause un problème démographique grave (700.000 des 900.000 Algériens exilés sont en France, sans compter les « bi-nationaux », les beurs, etc.), à savoir l’existence d’une sorte de « cinquième colonne » ; nous faisons de la solution de ce problème une condition sine qua non.

    Est-ce trop attendre de M. François Hollande ? Sans doute, hélas !

  • Valeurs actuelles a peut-être raison mais ce serait quoi une Révolution en 2015 ?

     

    A noter que Valeurs actuelles dans sa livraison d'hier jeudi ne dit pas révolte mais Révolution. Son titre l'annonce pour demain. C'est à dire pour bientôt. Or les mécontentements catégoriels (salariés, paysans, profs, policiers, retraités, médecins, artisans ...), si puissants soient-ils, peuvent créer un mouvement de révolte; et, s'ils se conjuguent, cette révolte peut devenir générale. Mais cela ne fait pas une Révolution. Du moins, au sens profond. S'il s'agit de remplacer le roi fainéant tristement figuré sur la couverture de Valeurs actuelles, par un de ses clones, la dite révolte ne constituera pas une Révolution. Une révolte n'est pas une Révolution. A moins que ça n'en soit que le simulacre. Boutang aurait dit : une semble-Révolution, comme nous avons, aujourd'hui, un semble-Etat.

    Quel visage pourrait prendre une Révolution dans la France d'aujourd'hui ? Dans le monde d'aujourd'hui ? Donc, de quelle nature, cette Révolution ? La question se pose et ne se résout pas en un titre. Ni en quelques manifs. Ni en quelques lignes ...

    Il y a un peu plus de deux siècles, la Révolution consistait à abattre la monarchie, guillotiner le Roi et la Reine, tuer le Dauphin, éradiquer la Famille de France; combattre la Religion, détruire l'ordre ancien : l'aristocratie et le peuple, l'Eglise, les corporations et les provinces; instaurer tout à la fois l'individualisme en lieu et place de l'esprit communautaire ancien, et le jacobinisme féroce. Nous avons vécu sur cet héritage déconstructeur, y vivons encore, et subissons ses effets pervers. Cet héritage, aujourd'hui, pour le dire de façon très modérée, ne fait plus l'unanimité... 

    Au XXe siècle, le Révolution ce fut l'Internationale communiste, sous idéologie marxiste. Et le rêve planétaire qu'elle fit germer partout dans le monde. Ce devait être la société sans classes, ce fut le marxisme-léninisme, les soviets, le stalinisme, le maoïsme et ses terrifiants succédanés asiatiques, la nomenklatura, l'archipel du goulag, l'oppression de masse, les grands procès, la ruine économique et l'effondrement final. Il n'y a de cela que vingt-cinq ans ... 

    La Révolution d'aujourd'hui a pris des formes douces. Elle se nomme mondialisme, consumérisme, abaissement des frontières, effacement des nations et réduction des Etats à la quasi-impuissance, formatage et indifférenciation des peuples, dislocation de la famille et même négation des sexes, métissage universel et multiculturalisme. Cette Révolution établit par là, faute d'un autre, le règne exclusif de l'Argent, de l'argent hors sol, celui que condamnent les Papes, et, sous couvert de multiculturalisme, elle installe partout une terrible et quasi universelle inculture. Au peuple est laissé, autant qu'il se peut, peut-être plus pour très longtemps, assez de moyens pour consommer et vivre selon son caprice. Sans raison de vivre et de mourir. Telle est, nous semble-t-il, la modernité ou postmodernité.

    Les trois véritables Révolutions que nous venons à très grands traits de caractériser sont aujourd'hui mal vues et contestées par de nombreux esprits libres. Edgar Morin, lui-même, se refuse désormais à utiliser le mot et à souhaiter la chose. Le courant bien ou mal nommé des néo-réacs ou néo-conservateurs, pour hétéroclite qu'il soit en effet, comme Alain de Benoist le signale à juste titre, s'oppose à la plupart des caractéristiques des révolutions passées ou présente, que nous venons de rappeler. On voit bien que ce courant - qui ne contrôle ni les médias, ni l'Université, ni les pouvoirs établis - suffit à affoler médias et politiques. Le Système  ...

    Il n'y aura pas de Révolution future véritable qui se situe dans la lignée des trois autres. Qui ne soit qu'un changement de majorité ou de présidence. Qui ne soit qu'une alternance de plus avec son lot de déceptions et son inefficacité. Qui ne remette pas en cause l'ensemble des erreurs et des faux principes que nous n'avons fait ici qu'évoquer et qui ont ruiné la France et, par surcroît, l'Europe.

    Alors quoi ? Disons-le tout net : il n'y aura pas de Révolution véritable qui ne soit en quelque façon une contre-révolution, ou, si l'on veut, car on ne remonte jamais le temps, une alter-révolution. Henri Guaino, sous le quinquennat précédent avait soufflé à Sarkozy le mot Renaissance. Il avait raison. La grande ambition, l'entreprise ainsi nommée nous eût ramenés à notre culture, notre Histoire, nos racines, notre souveraineté, notre ordre, notre excellence. Il présupposait de la part du peuple français et de ses dirigeants une forme de retournement, de métanoïa. C'eût été, pour le coup, une Révolution de fond, une Révolution salvatrice. C'était évidemment peine perdue.

    Alors, va pour une Révolution ! Mais la vraie. Celle que nous venons de dire. Le reste ? C'est l'esprit politicien qui perpétue le mouvement du Système. L'inverse de la Révolution légitime que l'on doit souhaiter à la France. Lafautearousseau  

     

  • Ivan Rioufol : Le réveil des peuples bouscule la politique

     

    L'analyse d'Ivan Rioufol - Éditorialiste au Figaro 

    L'union gauche-droite qui se dessine en France contre le FN oblige les ligueurs à diaboliser un sentiment national qui partout se réveille. En France et en Europe. On vient de le voir en Suisse, puis en Pologne, au sein même de l'Union. Union devant laquelle s'accumulent les difficultés et les facteurs de dislocation. Il lui sera désormais bien difficile d'imposer à tous ses membres l'accueil invasif et en nombre indéterminé des migrants; et il lui deviendra presque impossible de maintenir sa cohésion s'il s'agit de construire une Europe postnationale et multiculturaliste. LFAR   

    rioufol (1).jpgQue cherchent-ils, ceux qui se mobilisent contre la montée du « populisme » en Europe ? Oh ! Très simple : ils veulent faire taire les peuples en colère. Or ces derniers semblent décidés à résister aux grands prêtres de la mondialisation qui, à commencer par les technocrates de Bruxelles, les ont conduits de force là où ils refusaient d'aller : vers des sociétés postnationales, déracinées, amnésiques, sans frontières, aux identités floues. Nombreux sont les citoyens européens qui craignent une subversion islamiste, si rien ne vient stopper la braderie de leur civilisation au profit d'une autre, dépourvue d'états d'âme. C'est ce que les Suisses, porte-parole du regain souverainiste, ont confirmé dimanche en votant majoritairement pour l'UDC, parti anti-immigration. L'union gauche-droite qui se dessine en France contre le FN oblige les ligueurs à diaboliser un sentiment national qui partout se réveille. L'angélisme merkelien, qui a enclenché en septembre l'énorme mouvement migratoire en ouvrant étourdiment les portes de l'Allemagne à l'exode du monde musulman, a semé partout les germes de conflits et d'affrontements. Le pays se fracture déjà : ceux qui veulent aller au bout de leur expiation du racisme hitlérien en imposant son exact contraire s'opposent à des compatriotes qui alertent devant la survenue d'une culture islamique, historiquement perméable au totalitarisme et à l'antisémitisme. Lundi, à Dresde, les 20.000 manifestants de Pegida (Patriotes européens contre l'islamisation de l'Occident) ont été contestés par une contre-manifestation presque aussi massive. Un sympathisant Pegida y a été grièvement blessé. Deux jours auparavant, Henriette Reker, candidate pro-Merkel à la mairie de Cologne, avait été agressée au couteau par un illuminé d'extrême droite. Merci, « Mère Angela ».
     
    La chancelière paniquée se dit prête aujourd'hui à appuyer l'entrée de la Turquie en Europe, en échange de son aide pour maîtriser les flux moyen-orientaux ; ce qui revient à vouloir éteindre un feu avec de l'essence. C'est cette politique absurde qu'est venue confirmer Merkel à Recep Tayyip Erdogan, dimanche à Istanbul, en dépit des soupçons de complicité qui pèsent sur l'« islamiste modéré » après l'attentat antikurdes à Diyarbakir, dans le sud-est du pays. Non contente de déstabiliser le Vieux Continent et d'accuser ses opposants d'avoir « de la haine dans le cœur », Merkel, autoproclamée porte-voix de l'Union européenne (UE), s'est à nouveau inclinée devant le calife, qui réclame des visas pour ses 78 millions de sujets, et l'entrée de son pays dans une UE dont il méprise la culture. Ces courbettes ne peuvent que raidir davantage l'opinion. Les électrochocs à répétitions, que représentent les violences conquérantes du totalitarisme islamiste et les invasions soutenues de « réfugiés » revendicatifs, dévoilent la folle légèreté de ceux qui ont laissé venir ces désastres annoncés, au nom du respect de l'Autre et des droits de l'homme. Or l'agressivité que déploient ces belles âmes contre leurs contradicteurs les oblige à cautionner un type de société - celle du vivre ensemble obligatoire - qui porte en elle de multiples fractures et autant de ressentiments. Il est trop tôt pour mesurer l'ampleur de la vague « populiste » qui prend forme. Mais le sens de l'histoire a déjà tourné: il a quitté ceux qui croyaient pouvoir enterrer les nations et les peuples européens afin de permettre à l'islam d'y prendre plus facilement ses aises. L'UE, qui a voulu cette politique cautionnée par l'Allemagne et la France, va devoir rendre des comptes.

    Adversaires de la démocratie

    Tout devient absurde dans les comportements de ceux qui s'affolent des rébellions du peuple. Tandis qu'Angela Merkel s'ouvre aux Turcs pour avoir moins de Syriens, François Hollande sème ses discours d'appels à « l'apaisement », tout en désignant le FN comme l'ennemi à abattre, dans une rhétorique de guerre civile. Il fustige le « bloc réactionnaire », censé englober toutes les droites, mais suggère parallèlement un front commun rassemblant implicitement le PS et les Républicains pour faire échec au parti de Marine Le Pen aux régionales. Va comprendre ! Le plus désolant est de voir l'opposition, décidément la plus bête du monde, tomber à pieds joints dans le piège socialiste qui l'oblige à harceler le FN en lui offrant, avec le parti de Nicolas Dupont-Aignan, le monopole d'une défense souverainiste attendue de ceux qui réclament un retour aux frontières et aux socles des identités. Les adversaires du « populisme » se révèlent être des opposants à l'expression du peuple, c'est-à-dire à la démocratie. Ils n'ont plus de cartes en main, hormis le gourdin des sermons. Le gouvernement a promis, lundi, de préserver le « modèle social », ce panier percé, tout en se disant défavorable aux référendums d'entreprise qui pourraient pourtant débloquer les immobilismes syndicaux. Mais l'urgence est de reconstruire un modèle sociétal avant que le pays n'explose. Seules des consultations populaires pourront trancher des questions taboues liées à l'islam ou l'immigration. En visite à La Courneuve (Seine-Saint-Denis), mardi, le chef de l'État a assuré : « Il n'y a pas de quartiers perdus de la République », et aussi: « Il n'y a pas de France périphérique » ; deux récusations non argumentées de livres importants (Les territoires perdus de la République, La France périphérique) fruits d'enquêtes de terrain. Ce déni officiel occulte la montée de l'islam radical dans les cités et la fuite des « petits Blancs » devant le multiculturalisme qui s'installe. C'est ce modèle multiculturel, jamais débattu, qui devrait être soumis au vote des citoyens. Son probable rejet lancerait la mobilisation contre le totalitarisme islamiste qui se profile.

    France ubuesque

    En attendant, c'est une France ubuesque que la gauche « humaniste » met en scène. Mardi, la Cour des comptes a confirmé que 96 % des déboutés du droit d'asile restaient en France. Mercredi, le chef de l'État lui-même a promis des « sanctions » - qui ne semblent donc plus aller de soi - contre des gens du voyage ayant mis à sac la gare de Moirans (Isère) pour protester contre une décision de justice. On apprenait également qu'un jet privé a été affrété par la république pour évacuer, cinq par cinq, quelques-uns des 6000 migrants de Calais vers la province (15.000 euros par individu), d'où ils sont relâchés pour revenir généralement à leur point de départ ! À Lille, mardi, la police a violemment chargé, mais contre des avocats en grève.  

    Le bloc-note d'van Rioufol            

  • Crise des migrants : et si on relisait Lévi-Strauss ?

     

    Réflexions sur la crise migratoire par Mathieu Slama* 

    Nous avons publié, le 12 aout, un premier article de Mathieu Slama qui traitait de deux visions du monde qui s'entrechoquent : « la démocratie libérale et universaliste » côté européen et de l'autre « la nation souveraine et traditionaliste, », celle, selon lui, de Vladimir Poutine**. Les réflexions qui suivent s'inscrivent comme un diptyque avec les premières. Il s'agit ici de la crise migratoire que nous vivons et, de nouveau, de l'universalisme des nations occidentales. Mathieu Slama éclaire cette crise migratoire - qui pose des questions centrales en matière d'identité - à travers la réflexion de Claude Lévi-Strauss. Ce qui le conduit à une analyse, voire à des conclusions, dont nous ne pouvons qu'approuver et partager, sinon le détail en totalité, du moins le fond. LFAR

    La crise migratoire met en jeu, pour reprendre les mots du Pape François, notre conception même de la dignité humaine. Les images de ces hommes fuyant la misère ou la souffrance pour une autre misère et souffrance un peu plus supportables ne peuvent qu'ébranler notre conscience au plus profond d'elle-même.

    De façon plus politique, cette crise nous oblige aussi à reposer la question de l'universel. Deux positions s'affrontent en effet : d'un côté celle qui considère que les migrants font partie de la même humanité que la nôtre et qu'il faut donc les accueillir ; de l'autre celle qui soutient que l'accueil des migrants met en péril la singularité culturelle des nations européennes (une position défendue récemment par Viktor Orban). L'universalisme d'un côté, qui suppose la subordination des nations à des règles universelles communes à chaque homme (les fameux « droits de l'homme ») ; le traditionalisme de l'autre, qui fait de chaque homme le produit d'une histoire particulière, d'une culture et d'un passé. L'Homme n'existe pas, affirmait Joseph de Maistre dans sa célèbre apostrophe, mais il y a des Français, des Italiens, des Suédois etc.

    Sous l'impulsion du moment révolutionnaire de 1789 et de ses illustres penseurs, l'option universelle a progressivement emporté la bataille en Europe. Elle a conduit, par ses dérives, au malaise européen contemporain qui touche la majorité de nos nations : disparition du sentiment national, primauté des droits individuels sur la dimension spirituelle héritée de la tradition, dilution du patrimoine culturel national sous les coups d'une immigration excessive (dont une partie de la responsabilité incombe, soulignons-le, aux crimes colonialistes européens et plus récemment à l'ingérence occidentale au Moyen-Orient).

    L'ouverture des frontières nous a jetés dans une angoisse insaisissable mais en même temps très réelle. Le fait que la question migratoire soit devenue, devant le chômage, l'inquiétude principale des Européens est à cet égard extrêmement révélateur.

    L'anthropologue Claude Lévi-Strauss nous aide à mettre des mots sur ce phénomène. De façon prophétique, il avait mis en garde contre les conséquences de l'effritement des frontières au nom d'un universalisme et multiculturalisme destructeur: « La fusion progressive de populations jusqu'alors séparées par la distance géographique, ainsi que par des barrières linguistiques et culturelles, marquait la fin d'un monde qui fut celui des hommes pendant des centaines de millénaires, quand ils vivaient en petits groupes durablement séparés les uns des autres et qui évoluaient chacun de façon différente, tant sur le plan biologique que sur le plan culturel ». Et Lévi-Strauss de s'en prendre au « mouvement qui entraîne l'humanité vers une civilisation mondiale, destructrice de ces vieux particularismes auxquels revient l'honneur d'avoir créé les valeurs esthétiques et spirituelles qui donnent son prix à la vie et que nous recueillons précieusement dans les bibliothèques et dans les musées parce que nous nous sentons de moins en moins certains d'être capables d'en produire d'aussi évidentes ». Pour l'anthropologue, « toute création véritable implique une certaine surdité à l'appel d'autres valeurs, pouvant aller jusqu'à leur refus, sinon même leur négation. Car on ne peut, à la fois, se fondre dans la jouissance de l'autre, s'identifier à lui, et se maintenir différent » . Cette réflexion, d'une grande radicalité mais aussi particulièrement lucide, lui fut durablement reprochée à une époque où l'antiracisme et le « sans-frontiérisme » régnaient en maîtres.

    La position de Lévi-Strauss, que nous défendons ici, est pourtant authentiquement antiraciste. Elle découle de la haute idée que nous nous faisons des cultures qui ne sont pas les nôtres. Pour « être soi » et ainsi préserver la diversité du monde (et donc sa richesse culturelle), il faut non pas rejeter l'autre mais accepter une certaine séparation, car « pour être soi » il faut nécessairement « ne pas être l'autre ». «On doit reconnaître», conclut Lévi-Strauss, « que cette diversité [du monde] résulte pour une grande part du désir de chaque culture de s'opposer à celles qui l'environnent, de se distinguer d'elles, en un mot d'être soi: elles ne s'ignorent pas, s'empruntent à l'occasion, mais pour ne pas périr, il faut que persiste entre elles une certaine imperméabilité ».

    Faut-il pour autant renoncer, au nom de la préservation de ce qui subsiste de notre originalité culturelle, à porter secours aux migrants ? Cette position est difficilement soutenable au regard du devoir de charité qui incombe à chacun d'entre nous. Mais ce devoir ne peut impliquer d'accueillir, pour le long terme, un nombre important de migrants dans un pays et un continent déjà minés par le délitement culturel (sans parler du chômage de masse). Le cas des réfugiés - notamment venus de Syrie - doit faire l'objet d'un traitement particulier, évidemment. Il ne s'agit pas d'intolérance et encore moins de repli sur soi, mais de préservation du peu qui nous reste à conserver - à moins qu'il ne soit déjà trop tard.

     

    *  Mathieu Slama spécialiste de la communication de crise chez Publicis Consultants.

    ** Vladimir Poutine contre l'universalisme occidental

     

  • Cinéma • « À bras ouverts » , éloge de la caricature. Défendez la liberté, allez-voir Clavier !

     

    Une critique de Matthieu Baumier

    Plus qu'une critique de film, d'ailleurs; mais aussi d'une certaine société, de quelques personnalités emblématiques d'un certain monde, et enfin critique d'une idéologie encore dominante mais en déclin [Causeur, 14.04]. Nous avons aimé ces lignes à contre-courant. Les cinéphiles diront leur avis.  LFAR

    Le film « A bras ouverts », avec Elsa Zylberstein et Christian Clavier, se moque gentiment des bourgeois de gauche aux grands discours humanitaires. Inacceptable pour une certaine presse degôche, qui sort son revolver moral dès qu'on titille le bobo...
     
     

     

    À bras ouverts, dernier film de Philippe de Chauveron avec Christian Clavier, a suscité l’ire bien-pensante lors de la diffusion de sa bande-annonce. La sortie en salles ne pouvait échapper à la polémique.

    L’objet du délit

    De quoi s’agit-il ? D’une comédie sans prétention au chef-d’œuvre. Un film potache que chacun jugera plus ou moins drôle et plus ou moins réussi. Cela parle d’un intellectuel de gauche, Jean-Étienne Fougerole, incarné par un Christian Clavier qui a beaucoup de BHL. Le côté précieuse ridicule égotique. Figure de gauche, obsédée par les chiffres de ventes de ses livres et passant à la télé. Il réclame l’accueil des Roms, allégorie des migrants. Avec le camp du Bien décrit par Philippe Muray, une apparente bonne attention peut vite évoluer en catastrophe. Débattant face à un jeune intellectuel supposé réac, Barzach, les idées de Zemmour et la vie privée de Philippot, Fougerole se trouve mis devant le fait accompli : vous voulez aider les Roms ? Accueillez-les donc chez vous ! Piégé, il relève le défi. Sauf qu’une famille de roms vient s’installer dans son jardin. Un thème de comédie, pas de quoi en faire un fromage. D’autant que le film est surtout une apologie du « vivre-ensemble » : Fougerole, par mariage de son fils interposé, est finalement obligé de s’intégrer dans une culture différente de la sienne.

    À bras ouverts ? L’esprit Charlie hebdo !

    Un film « beurk » pour Le Parisien/Aujourd’hui en France, « dangereux » pour Slate, « écœurant » pour le Huffington Post, « raciste et nauséabond » pour Le Monde, « on n’aime pas » pour TéléramaLe Figaro et Valeurs Actuelles sont plus mesurés : À bras ouverts est une farce. Dans un pays, la France, où la rumeur prétend que l’on peut rigoler de tout. L’esprit Charlie hebdo. Esprit dont le film de Philippe de Chauveron ne manque pas. « Nous sommes tous des Roms ! » s’exclame Fougerole. Sauf que le blasphème ne porte pas sur une religion ou sur le populisme mais sur ceux qui manifestent dans les rues quand il s’agit de défendre le droit à la satire. D’habitude, le monde de la culture comprend la farce et la caricature. On rit de scènes de sodomie du Pape ou de Mahomet en Une de journaux satiriques. On veut avoir le droit de rire de tout. À juste titre sur le plan légal : en République, seule la loi fait limite. Alors pourquoi une telle levée de bouclier contre cette comédie ? Ce sont des intellos de gauche qui sont mis à l’épreuve du réel, Fougerole et sa femme, jouée par une Elsa Zylberstein pétillante. Ils sont caricaturaux. Comme le sont tous les personnages du film, à commencer par la famille de Roms. Mais aussi le fils des Fougerole, les jeunes étudiants manifestant aux cris de « réquisition », la jeune étudiante qui pousse son Fougerole de professeur à la prendre sur une table à la fac, le personnage réac de Barzach et son homosexualité (étonnant que le film n’ait pas été décrété homophobe…), la voisine, le maire, l’éditrice, le député, l’animateur du débat télévisé qui enclenche l’histoire… Tout dans ce film est caricature, y compris les Roms. Pas un personnage n’y échappe. Bien sûr que des membres de la communauté Rom peuvent être choqués ! Comme des musulmans ou des chrétiens le sont quand ils sont parodiés. Ou bien des intellectuels quand on les caricature en « néo réacs », ce dont les médias goûtant peu À bras ouverts se sont fait une spécialité saisonnière.

    L’intolérance au nom de la tolérance

    Au fond, toutes les caricatures seraient acceptables dans ce film, sauf celles de l’intello de gauche et des Roms. Le problème n’est pas le film en tant que tel. Le véritable problème de la polémique autour d’À bras ouverts réside dans la façon dont de prétendus militants de la tolérance sont devenus l’intolérance même, n’acceptant en définitive que ce qu’ils sont. Et n’admettant pas d’être mis, à l’instar de Fougerole, devant la réalité de leurs paroles creuses. Fougerole dit qu’il accueillerait des Roms et se retrouve obligé de le faire par intérêt égotique et financier (tiens… étonnant que ce film ne soit pas aussi accusé d’être antisémite car l’unique motivation de Fougerole en cette affaire est liée aux ventes de ses livres…). On peut tout caricaturer sauf les prétendus défenseurs du droit de tout caricaturer. On peut s’exprimer librement sauf contre les prétendus défenseurs du droit à l’expression libre. Le summum de l’intolérance : un tribunal de la pensée dont on ne compte plus les méfaits.

     

    Et Boboland créa le délit de caricature

    L’infamie contre cette comédie est un procès fait au droit de caricaturer. Ceux qui tombent à bras raccourcis sur ce film lui font ce que les djihadistes ont fait aux caricatures de Charlie hebdo, les kalachs en moins, et ils ne semblent pas s’en apercevoir. Que toutes ces bonnes âmes commencent en effet par balayer devant leur porte. Personnalités du monde de la culture ou simples citoyens militants, que ces bonnes et belles âmes aillent en effet au bout du chemin et accueillent concrètement des migrants chez elles, y compris au péril de la loi. L’argument est simpliste. Non pas. Que ces bonnes âmes en ayant les moyens financiers le fassent, et en profitent par la même occasion pour supprimer les digicodes de leurs immeubles, qui empêchent les SDF de dormir au chaud par moins 10 degrés en plein Paris. On meurt sous la fenêtre tandis que la pétition se signe sur internet, cocktail à portée de clic. Que tous ces individus moralisateurs parlent beaucoup mais agissent si peu, là est le vrai scandale. Et cela démontre à quel point nous sommes entrés dans une ère de virtualisation du Politique. La pratique politique usuelle ne consiste-t-elle pas théoriquement et traditionnellement à mettre ses actes et ses paroles en adéquation ? Autrement dit, à prendre des risques ? Vous me direz que j’ai la langue facile ? Non pas. Je ne suis ni une bonne ni une belle âme. Et ne me sens aucunement obligé de l’être. À toutes ces belles et bonnes âmes moralisant souvent dans l’opulence, le Père Ubu dirait un beau et bien gras « merdre » avec le ton de la farce et de la caricature. Un peu comme À bras ouverts. 

    Matthieu Baumier
    essayiste et romancier.