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.... et la royauté telle que l'on pourrait l'imaginer pour la France (2/2).

            Nous ne pouvons qu'avoir une autre idée, un autre projet politique pour la France. Et tout d'abord parce que la situation n'est évidemment pas la même en deçà et au delà des Pyrénées. 

            Si Juan Carlos, prenant la suite de Franco en 1975, a choisi de faire élaborer une Constitution dans laquelle il dispose de peu de pouvoirs de gouvernement direct, alors qu'il aurait pu tout aussi bien faire le pari de conserver tout ou partie des pouvoirs du Caudillo, c'est évidemment par réalisme, parce que les temps n'étaient pas mûrs.          

            L'empire marxiste ne s'était pas encore effondré; l'idéal révolutionnaire n'était pas encore mort, il semblait même encore bien vivant et nul ne se hasardait à pronostiquer sa fin imminente.

            Que pouvait donc faire Juan Carlos, et quel régime pouvait-il raisonnablement instaurer, pour peu qu'il ait eu le désir - ce qui était évidemment le cas... - de voir durer ce régime dans le temps, afin qu'il finisse par s'enraciner vraiment ? Lucide et conscient, que pouvait-il faire d'autre, dans le contexte qui était le sien, que de faire une monarchie a minima qui au moins, dans l'esprit que nous disions avant-hier (2), soustrayait le pouvoir suprême au jeu des partis, donc à la démagogie et à la lutte incessante pour le pouvoir; et assurait au moins un minimum de stabilté au sommet de l'Etat ?

            C'est peu, mais c'est déjà beaucoup. En tout cas, à notre très humble avis, c'est nettement mieux que rien. Nettement mieux qu'un retour à la République espagnole, dont on sait fort bien et ce qu'elle a été, et comment elle a fini, entraînant l'Espagne dans le pire désastre de son Histoire (assez comparable - mutatis mutandis - à ce que fut pour nous l'effondrement de 1940...).         

            Mais cela n'est pas, dans sa totalité, un modèle pour nous. Notre projet, s'il devait se réaliser, et se réaliser dans le cadre institutionnel actuel, est bien différent. Il est vrai qu'en un sens la situation qui est la nôtre est peut-être plus simple que celle à laquelle était confronté le jeune Juan Carlos en 1975, à la mort de Franco. En grande partie parce que, au sortir de l'ère franquiste, les institutions que laissait le général Franco ne jouissaient pas d'une approbation suffisamment large du peuple espagnol et n'auraient sans-doute pas garanti une transition paisible ....

            Or, nous avons souvent dit que ce qui différenciait un royaliste d'un républicain ce n'était pas, d'abord et avant tout, le fait qu'un royaliste voulait un roi, là où le républicain voulait une république; mais, d'abord et avant tout, le fait que le royaliste est un pragmatique, un empirique, là où le républicain est un idéologue, un faiseur d'abstractions qui se complaît dans ses constructions intellectuelles. Nous n'inventerons donc pas une royauté abstraite, sortie de nos cerveaux : il nous suffirait de partir des réalités de la France d'aujourd'hui. C'est-à-dire des Institutions qui sont les nôtres : concrètement, celles de la V° République.

            Des institutions de la V° république qui donnent de réels pouvoirs au Chef de l'Etat. Et qui, elles, à la différence de celles laissées par Franco en 1975, jouissent d'un assez large consensus, sur lequel pourrait s'appuyer une autorité nouvelle. Nous pourrions donc nous contenter de faire en sorte que ce poste de Chef de l'Etat soit dévolu au chef de la Famille de France.

            Ce qui, ipso facto, serait une amélioration radicale de notre système actuel puisque, sans violence et sans révolution, cela permettrait d'instituer enfin, au sommet de l'Etat, cet espace a-démocratique que nous évoquons régulièrement. Il aura fallu une révolution sanglante pour faire la république; il n'en faudrait pas tant pour faire la royauté moderne dont la France a besoin....

            On voit bien qu'il y a plus qu'un abîme et qu'un océan entre la monarchie telle que nous la proposons là, et ce que nous propose un Esteban Pons. Et qui est - c'est tout le paradoxe espagnol - ce qu'il y a de moins mauvais pour l'Espagne, les choses étant ce qu'elles sont, tout en étant très loin d'être un modèle idéal, en tout cas pour nous.         

            Dernier point, et non des moindres. A supposer que l'autorité royale dont nous parlons puisse être instaurée au sommet de l'Etat, resterait la question essentielle de la situation de décacence profonde de notre société. Selon notre avis, des institutions dotées d'une autorité royale en leur sommet, pourraient aider puissamment à sa reconstruction. Mais celle-ci, à l'évidence, ne dépendrait pas que de lui seul. Et très certainement devrait dépasser le cadre national ..... 

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