UA-147560259-1

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Ivan Rioufol : Le réveil des peuples bouscule la politique

 

L'analyse d'Ivan Rioufol - Éditorialiste au Figaro 

L'union gauche-droite qui se dessine en France contre le FN oblige les ligueurs à diaboliser un sentiment national qui partout se réveille. En France et en Europe. On vient de le voir en Suisse, puis en Pologne, au sein même de l'Union. Union devant laquelle s'accumulent les difficultés et les facteurs de dislocation. Il lui sera désormais bien difficile d'imposer à tous ses membres l'accueil invasif et en nombre indéterminé des migrants; et il lui deviendra presque impossible de maintenir sa cohésion s'il s'agit de construire une Europe postnationale et multiculturaliste. LFAR   

rioufol (1).jpgQue cherchent-ils, ceux qui se mobilisent contre la montée du « populisme » en Europe ? Oh ! Très simple : ils veulent faire taire les peuples en colère. Or ces derniers semblent décidés à résister aux grands prêtres de la mondialisation qui, à commencer par les technocrates de Bruxelles, les ont conduits de force là où ils refusaient d'aller : vers des sociétés postnationales, déracinées, amnésiques, sans frontières, aux identités floues. Nombreux sont les citoyens européens qui craignent une subversion islamiste, si rien ne vient stopper la braderie de leur civilisation au profit d'une autre, dépourvue d'états d'âme. C'est ce que les Suisses, porte-parole du regain souverainiste, ont confirmé dimanche en votant majoritairement pour l'UDC, parti anti-immigration. L'union gauche-droite qui se dessine en France contre le FN oblige les ligueurs à diaboliser un sentiment national qui partout se réveille. L'angélisme merkelien, qui a enclenché en septembre l'énorme mouvement migratoire en ouvrant étourdiment les portes de l'Allemagne à l'exode du monde musulman, a semé partout les germes de conflits et d'affrontements. Le pays se fracture déjà : ceux qui veulent aller au bout de leur expiation du racisme hitlérien en imposant son exact contraire s'opposent à des compatriotes qui alertent devant la survenue d'une culture islamique, historiquement perméable au totalitarisme et à l'antisémitisme. Lundi, à Dresde, les 20.000 manifestants de Pegida (Patriotes européens contre l'islamisation de l'Occident) ont été contestés par une contre-manifestation presque aussi massive. Un sympathisant Pegida y a été grièvement blessé. Deux jours auparavant, Henriette Reker, candidate pro-Merkel à la mairie de Cologne, avait été agressée au couteau par un illuminé d'extrême droite. Merci, « Mère Angela ».
 
La chancelière paniquée se dit prête aujourd'hui à appuyer l'entrée de la Turquie en Europe, en échange de son aide pour maîtriser les flux moyen-orientaux ; ce qui revient à vouloir éteindre un feu avec de l'essence. C'est cette politique absurde qu'est venue confirmer Merkel à Recep Tayyip Erdogan, dimanche à Istanbul, en dépit des soupçons de complicité qui pèsent sur l'« islamiste modéré » après l'attentat antikurdes à Diyarbakir, dans le sud-est du pays. Non contente de déstabiliser le Vieux Continent et d'accuser ses opposants d'avoir « de la haine dans le cœur », Merkel, autoproclamée porte-voix de l'Union européenne (UE), s'est à nouveau inclinée devant le calife, qui réclame des visas pour ses 78 millions de sujets, et l'entrée de son pays dans une UE dont il méprise la culture. Ces courbettes ne peuvent que raidir davantage l'opinion. Les électrochocs à répétitions, que représentent les violences conquérantes du totalitarisme islamiste et les invasions soutenues de « réfugiés » revendicatifs, dévoilent la folle légèreté de ceux qui ont laissé venir ces désastres annoncés, au nom du respect de l'Autre et des droits de l'homme. Or l'agressivité que déploient ces belles âmes contre leurs contradicteurs les oblige à cautionner un type de société - celle du vivre ensemble obligatoire - qui porte en elle de multiples fractures et autant de ressentiments. Il est trop tôt pour mesurer l'ampleur de la vague « populiste » qui prend forme. Mais le sens de l'histoire a déjà tourné: il a quitté ceux qui croyaient pouvoir enterrer les nations et les peuples européens afin de permettre à l'islam d'y prendre plus facilement ses aises. L'UE, qui a voulu cette politique cautionnée par l'Allemagne et la France, va devoir rendre des comptes.

Adversaires de la démocratie

Tout devient absurde dans les comportements de ceux qui s'affolent des rébellions du peuple. Tandis qu'Angela Merkel s'ouvre aux Turcs pour avoir moins de Syriens, François Hollande sème ses discours d'appels à « l'apaisement », tout en désignant le FN comme l'ennemi à abattre, dans une rhétorique de guerre civile. Il fustige le « bloc réactionnaire », censé englober toutes les droites, mais suggère parallèlement un front commun rassemblant implicitement le PS et les Républicains pour faire échec au parti de Marine Le Pen aux régionales. Va comprendre ! Le plus désolant est de voir l'opposition, décidément la plus bête du monde, tomber à pieds joints dans le piège socialiste qui l'oblige à harceler le FN en lui offrant, avec le parti de Nicolas Dupont-Aignan, le monopole d'une défense souverainiste attendue de ceux qui réclament un retour aux frontières et aux socles des identités. Les adversaires du « populisme » se révèlent être des opposants à l'expression du peuple, c'est-à-dire à la démocratie. Ils n'ont plus de cartes en main, hormis le gourdin des sermons. Le gouvernement a promis, lundi, de préserver le « modèle social », ce panier percé, tout en se disant défavorable aux référendums d'entreprise qui pourraient pourtant débloquer les immobilismes syndicaux. Mais l'urgence est de reconstruire un modèle sociétal avant que le pays n'explose. Seules des consultations populaires pourront trancher des questions taboues liées à l'islam ou l'immigration. En visite à La Courneuve (Seine-Saint-Denis), mardi, le chef de l'État a assuré : « Il n'y a pas de quartiers perdus de la République », et aussi: « Il n'y a pas de France périphérique » ; deux récusations non argumentées de livres importants (Les territoires perdus de la République, La France périphérique) fruits d'enquêtes de terrain. Ce déni officiel occulte la montée de l'islam radical dans les cités et la fuite des « petits Blancs » devant le multiculturalisme qui s'installe. C'est ce modèle multiculturel, jamais débattu, qui devrait être soumis au vote des citoyens. Son probable rejet lancerait la mobilisation contre le totalitarisme islamiste qui se profile.

France ubuesque

En attendant, c'est une France ubuesque que la gauche « humaniste » met en scène. Mardi, la Cour des comptes a confirmé que 96 % des déboutés du droit d'asile restaient en France. Mercredi, le chef de l'État lui-même a promis des « sanctions » - qui ne semblent donc plus aller de soi - contre des gens du voyage ayant mis à sac la gare de Moirans (Isère) pour protester contre une décision de justice. On apprenait également qu'un jet privé a été affrété par la république pour évacuer, cinq par cinq, quelques-uns des 6000 migrants de Calais vers la province (15.000 euros par individu), d'où ils sont relâchés pour revenir généralement à leur point de départ ! À Lille, mardi, la police a violemment chargé, mais contre des avocats en grève.  

Le bloc-note d'van Rioufol            

Commentaires

  • Magnifique comme toujours avec Ivan Rioufol. La situation est à ce point dégradée, que l'on ne sait pas vers quel endroit se tourner. Par où faut-il commencer le combat, dans quelle direction faut-il aller? Chaque jour, je me pose ces questions, et le soir, je n'ai pas eu la réponse ou les réponses. La gauche est terriblement responsable de cette situation délétère, mais la droite gaulliste tout autant. Les Français des villes commencent à se réveiller, mais ils sont confrontés aux questions que je me pose: dans quel direction faut-il aller pour combattre sans qu'il y ait du sang ? En revanche les Français de la campagne, parce qu'ils sont encore protégés ont du mal à réagir. Et c'est dans cette direction, qu'il faudrait porter nos efforts: irriguer les campagnes des vraies informations. Mais avec quelle force le faire ? Voilà encore une nouvelle question.

  • Où avez-vous vu que les français de la campagne étaient protégés ? Protégés de quoi d'ailleurs ?Et où avez-vous vu qu'ils avaient du mal à réagir. J'habite à la campagne , dans la Meuse profonde comme on dit, et ce que je vois et entends ne correspond guère à ce que vous croyez savoir des français de la campagne. Là où un agriculteur se suicide tout les deux jours, peut-on parler de protection ?. Irriguer les campagnes des vraies informations, dites-vous ?? Mais vous nous prenez vraiment pour des péquenots! Internet arrive quand même jusqu'à nous, c'est d’ailleurs pour cela que je peux vous répondre. J'ose espérer que ce n'est pas le fond de votre pensée et que vous vous êtes simplement exprimé maladroitement. Allez, amitié royaliste d'un cul-terreux de Lorraine !

  • Excellente analyse comme toujours d'Yvan Rioufol qui dépeint un pouvoir idéologiquement aux abois et qui espère encore perdurer dans le temps gagné, de ses tromperies et faux semblants. La soif électorale paralyse le cerveau de nos politiques tournés , qui vers la préservation , qui vers la conquête des places dans le système, sans se rendre compte que le système est déjà en train de céder..

Les commentaires sont fermés.