UA-147560259-1

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Politique et Religion - Page 85

  • Sarkozy: papiste ou gaulliste ?

              Pour celles et ceux qui l'auraient "laissé passer", voici la copie de l'article publié dans "Le Monde" du mercredi 23 Janvier par Mezri Haddad et Jean-François Mattéi, sous le titre "Point de vue: Sarkozy, papiste ou gaulliste?"

    Lire la suite

  • L'appel de Jean d'Ormesson: "N'abandonnons pas les chrétiens d'Irak".

    c9cd23410586f5e02bec90086b5fe8e3.jpg

              Au milieu du désert, une église des premiers chrétiens attend d'être sauvée: il y a 1500 ans, les premiers chrétiens d'Orient s'agenouillaient dans ce coin de désert reculé, au centre de ce qui est devenu l'Irak, pour prier Dieu, le visage tourné vers Jérusalem. Aujourd'hui, l'église Al Aqiser dans la région d'Ain Tamour, à 60 km au sud-ouest de Kerbala, est vide, il n'en subsiste que des ruines, qui se dressent dans les dunes de sable jaune, balayées par le vent, mais des Irakiens passionnés sont bien décidés à relever le défi du temps, et à sauver ce pan de leur mémoire commune. "C'est un lieu de culte, une église. Et, sans doute, la plus vieille d'Orient", explique Hussein Yasser, directeur des antiquités dans la province de Kerbala, au sud de Bagdad....

    Lire la suite

  • La double mutation de Tony Blair...

    5ff7add4d161c1aa3635da602d82a1dc.jpg          Voilà un socialiste qui est arrivé au pouvoir dans un parti, le Labour, travaillé à l'époque par un républicanisme latent et parfois agressif; assez souvent militant, et hostile à la royauté par principe. 

    Lire la suite

  • Sarkozy au Vatican: des paroles fortes. Se traduiront-elles dans les faits?.....

              A suivre simplement les étapes de la visite, et à ne faire que lire les communiqués et compte-rendus officiels, la "rupture" avec Chirac, sa personne et sa mentalité, est évidente, et l'on ne peut que s'en féliciter.

    5a5f1a17e00008be53d7d4982b02f8a8.jpg

     

    Lire la suite

  • "L'Aide à l'Eglise en Détresse" : Soixante ans au service de l'Eglise universelle...

              1947-2007: soixante ans que cette oeuvre, qui mérite pleinement le qualificatif d'"extra-ordinaire", reste fidèle à l'intuition de son fondateur, le Père Werenfried Van Straaten....Sans complexes, mais sans agressivité non plus, elle dresse en permanence le tableau des persécutions dont est victime l'Église sur les cinq continents.

    Lire la suite

  • Un monastère cistercien, et bien plus que cela... Ou : Les vrais amis de l'Afrique et des Africains...

              En Afrique, il y a des gens sérieux, qui font des choses sérieuses sur le terrain et qui mènent des actions réellement porteuses d'espoir et de progrès, donc d'un avenir meilleur; et qui, plutôt que de transplanter ailleurs la misère locale, c'est à dire déplacer le problème sans le régler, luttent au quotidien pour vaincre la misère sur place, ce qui est la seule solution efficace....

              Construire un monastère pour les héritiers de la Tradition cistercienne venue de l'Abbaye d'Aiguebelle. Et le faire en terre d'Afrique (au Cameroun) dans une région fortement musulmane, en plein accord et en totale amitié avec les musulmans locaux, qui ont eux-même souhaité une présence de l'Église Catholique, en vue du dialogue fructueux qui pourrait en résulter: on pourrait penser qu'il ne s'agit là que d'une oeuvre strictement religieuse. Pas du tout: sans rien renier évidemment de leur spécificité et de leur appartenance à l'Église Catholique, les moines vont oeuvrer, par le moyen même de cette construction, à la formation de la population qui, une fois formée, aura acquis un métier et donc une réelle chance de promotion sociale, de vie familiale et sociale heureuse et épanouie, dans son propre pays. Plutôt que de se laisser tenter par les mirages mensongers et amers d'une émigration toujours douloureuse et le plus souvent décevante.

              Il y a donc bien un aspect social et humanitaire dans la construction de ce monastère cistercien, et agir comme le font les moines de Koutaba, en Afrique aujourd'hui après l'avoir fait en France et en Europe hier, est pleinement conforme au charisme et à l'intuition originelle de l'Ordre. C'est aussi une des réponses que l'on peut proposer aux sots qui n'imaginent comme autre réponse aux problèmes de l'Afrique que l'expatriation massive de sa population. Cette pseudo solution, catastrophe pour l'Afrique, non seulement ne réglerait en rien ses problèmes, mais les démultiplierait d'une façon dramatique, et peut-être irréversible: c'est en Afrique qu'il faut aider les Africains; c'est l'Afrique qu'il faut développer, avec et par les Africains eux-mêmes, comme les moines de Koutaba en donnent un merveilleux exemple.....

              Laissez-vous guider dans le site remarquable de ces moines, non moins remarquables, qui réalisent en terre Africaine une oeuvre qui, à tous égards, mérite et force le respect. Et, si vous le pouvez et si vous le souhaitez, aidez-les: la construction du monastère ce sera des millions de briques à fabriquer et à assembler par la population camerounaise, et 6 années de travaux au total: un mur de clôture, des bâtiments conventuels, une église, une hôtellerie, un système d’adduction d’eau!.....En aidant des personnes, et en participant à une action, de cette qualité, on est sûr de faire quelque chose de bien; et, plutôt que d'être "fort en tchatche", comme certains...., de lutter comme il convient pour le développement et le progrès.

              Voici l'adresse du site de Koutaba: cliquez, vous ne serez pas déçus: http://www.koutaba.org

  • Un décés qui fait plaisir...

              Il n'y a pas si longtemps, la "déferlante Halloween" pouvait sembler promise à un succès durable, mais l'essoufflement de fait que l'on constate depuis quelques temps se confirme cette année encore; les écoles restent -semble-t-il- le dernier endroit où l'on frémisse toujours un peu, mais la vague recule une fois de plus, prélude cette fois à une disparition définitive, probable dans un proche avenir....Ce n'est pas nous qui nous en plaindrons! L'importation de cette soi-disant "fête" nous a paru dés le début condamnable à plus d'un titre.

              D'abord, les motifs en étaient purement mercantiles, matériels et financiers: il s'agissait tout simplement, pour certains commerçants, de faire du fric et de remplir les caisses, pendant une période réputée "creuse", en gros entre le pic d'activité de la rentrée scolaire et la Noël.

              Ensuite, cette volonté mercantile se doublait d'une amplification (comme si nous en avions besoin!) de la pénétration des façons de faire, des modes de vie anglo-saxons: c'était bien, même s'il faut se garder d'être excessifs, une forme d'invasion culturelle. Que cette fête soit, dans les pays de langue anglaise, une tradition, et que cette tradition puisse être, dans le contexte de ces pays, quelque chose d'authentique, nous n'en doutons pas; nous n'avons d'ailleurs aucun titre à la juger en tant que telle: les anglo-saxons s'amusent comme ils l'entendent, et inventent les fêtes dont ils ont envie. C'est le placage forcé que l'on a voulu en faire chez nous, et que l'on a voulu nous imposer qui nous rebute dans cette affaire, pas la fête elle même, du moins en tant que fête.

              Car il est vrai qu'il s'agissait, enfin, d'une réjouissance radicalement opposée à ce que célèbre notre vieille terre de tradition chrétienne depuis 2000 ans en cette période de Toussaint: non pas la mort mais l'Espérance, car "Vita mutatur, non tollitur": "la vie est transformée, elle n'est pas ôtée". Voulue par l'Eglise depuis des temps immémoriaux, nous connaissons en cette période une succession de deux solennités: d'abord, (le 1° Novembre), la fête de "tous les saints", qui sont précisément "nés au Ciel" le jour de leur mort, jour où ils sont entrés dans la vraie Vie ("Je ne meurs pas, j'entre dans la Vie" a dit Jean-Paul II); ensuite, (le 2 Novembre) le souvenir de celles et ceux qui nous ont précédé dans cette Quête de la Vie, cette marche vers la Vie, qui fait entrer dans le seul vrai Royaume. Il s'agit donc bien d'un temps de Joie: une Joie grave, certes, car spirituelle, et centrée sur un sujet sérieux s'il en est: celui du Passage...

              Cette méditation grave mais sereine, véritable rayon du Soleil de Pâques en plein coeur de l'automne; cette réflexion et cette Foi en la déroute de la mort qui non seulement n'ôte pas la vie mais bien au contraire en est le commencement: tout cela bien sûr est radicalement et essentiellement différent de ce que l'on a voulu nous imposer; et n'a rien à voir avec ces jeux importés, souvent d'assez mauvais goût, célébrant tout ce qu'on voudra, sauf ce qu'on célèbre chez nous à ce moment là; et venant donc parasiter, occulter, voire étouffer le sens chrétien de cette période de la Toussaint. Un sens que Frédéric Mistral a bien rendu dans son vers célèbre: "Mai lou grand mot que l'ome oublido veleici: la mort es la Vido!".

              Les journaux ne s'y trompent d'ailleurs pas: "Halloween: la grande fête païenne est moribonde." titrait pour sa part "La Provence" du 29 Octobre. Voilà bien, par contre, une morte qu'on ne célébrera pas!...

  • A propos des "racines chrétiennes" de l'Europe : un signal fort envoyé par Sarkozy ?...

              On se souvient du succès de la visite du patriarche de Moscou en France, au début du mois d'octobre, et de l'impact très positif qu'elle a eu. Revenons quelques instants, en ce jour de fête de la Toussaint, sur un point important, pour ne pas dire essentiel: à savoir l'évocation explicite de l'héritage chrétien de l'Europe; et relisons d'abord le texte du communiqué officiel publié par l'Elysée, à la suite de la rencontre entre le Patriarche et le Président:

              "Le Président de la République a reçu aujourd'hui Sa Sainteté Alexis II, Patriarche de Moscou et de toutes les Russies, en présence du Cardinal Roger Etchegarray.

              Le Président de la République a salué l'importance de cette visite du Patriarche en France, à l'invitation de la conférence des évêques de France. Cette démarche inédite et exceptionnelle est un signe majeur et tangible de la volonté des chrétiens d'Europe de se rapprocher et d'unir leurs efforts, autour des racines chrétiennes de l'Europe, pour construire une société plus humaine dans un monde où les repères s'effacent, les tensions s'accumulent et le sentiment religieux est trop souvent dévoyé pour nourrir la violence.

              Il a rappelé la singularité et la diversité de la communauté orthodoxe de France et souligné son attachement au bon fonctionnement de l'organisation actuelle de l'orthodoxie française dans le cadre du régime de la laïcité.

              A quelques jours de sa visite en Russie, le Président de la République a également saisi l'occasion de cette rencontre pour interroger le Patriarche sur l'état de la société russe et sur ses aspirations. Il a relevé l'importance du renouveau spirituel en Russie et le rôle que joue l'Église orthodoxe russe dans la reconstruction de la société russe".

              Bien sûr, il faudra que des actes suivent; mais déjà le simple fait que ces propos soient tenus, et dans un contexte bienveillant, constitue en soi un progrès par rapport à l'ère Chirac, par exemple: on se souvient que celui-ci, non seulement n'a jamais parlé avec sympathie des "racines chrétiennes" de l'Europe, mais qu'il s'est toujours battu avec acharnement afin qu'elles ne soient pas mentionnées dans le projet de Constitution Européenne, alors que de nombreux pays pays le souhaitaient ardemment(1); dans ce domaine, comme dans d'autres, Chirac -qui a fait de l'opposition aux "racine chrétiennes" une sorte d'affaire personnelle, motivée soi-disant par la laïcité- a joué contre nos traditions et celles de l'Europe; au moins Sarkozy recadre-t-il le propos en le reposant sur des bases nettement plus conformes à ce qui est, de toute façons, la réalité....

              Même s'il ne devait réaliser qu'une part de ce qu'il dit, ce serait toujours mieux que Chirac qui -lui- a réussi, malheureusement, à ce que l'on biffe les références chrétiennes de tout texte officiel. Du moins jusqu'à présent: on apprend en effet que, peut-être encouragé par les propos du président français, le chef du gouvernemnt maltais proposera de nouveau à l'Europe d'insérer les racines chrétiennes de l'histoire européenne dans le texte de la constitution européenne (55 millions de signatures en faveur de cet ajout dans le texte ont déjà été recueillies....). Affaire à suivre, donc.....

    (1): Alors que les pères fondateurs de l'Europe (Jean Monnet, Konrad Adenauer, Alcide de Gasperi...) étaient chrétiens, les partisans d’une référence nette aux racines chrétiennes dans le préambule de la Constitution Europénne (Espagne, Italie, Pologne...) durent se heurter à l'opposition féroce de ceux attachés à la laïcité, emmenés par... la France! la question sous-jacente, polluant le débat, étant en fait celle de la candidature de la Turquie à l’Union Européenne; et Jacques Chirac se faisant, de facto, l'avocat et du laïcisme (qui n'est pas la laïcité...) et de la Turquie.....

  • Pas de Société sans Morale...

             Sans commentaire, cet excellent article-éditorial de Marie-Joëlle Guillaume, dans le numéro 1547 de l'hebdomadaire "Famille Chrétienne" (du 8 septembre 2007), sous le titre: "Crimes sexuels: Il n'y a pas de fatalité".

              Ce qui distingue l'homme civilisé du barbare, c'est la domination de l'instinct par la raison, la morale, la culture. Ce qui distingue notre "civilisation" moderne, c'est le déchaînement de l'instinct au nom d'une liberté individuelle sans foi ni loi, courbée sous les diktats d'une société marchande dont les ressorts publicitaires exaspèrent les pulsions, et dont la jouissance est l'alibi suprême.

              Comment ne pas relever l'incohérence morale de certaines réactions de l'opinion, cet été, face au crime du pédophile récidiviste? Le déferlement de l'indignation, l'exigence d'une justice plus sévère, voire d'une médecine plus efficace, montrent que l'opinion n'a pas perdu tout sens moral. Mais, paradoxalement, ce débordement d'émotion la dédouane de s'interroger sur sa part des responsabilité morale.

              Hormis l'Église, nul n'incrimine la permanente incitation à la débauche dans laquelle nous vivons. Or, pour un fait divers odieux dont on parle, combien de très jeunes filles violées dans les "tournantes" par des adolescents, combien d'enfants abîmés par les perversions qu'étalent complaisamment séries TV, affiches publicitaires, films etc...? Et combien de jeunes salis par une "éducation sexuelle" officielle pour qui tout est permis, sauf d'ignorer le caoutchouc?

              Il est trop facile de prétendre s'éxonerer du mystère du Mal à coups d'hormones et de médicament: tout homme a une conscience. Mais une conscience libre se forme. Les sociétés modernes vivent de la publicité et les ressorts publicitaires sont ceux de l'instinct.

              Il reste que l'avilissement public n'et pas une fatalité. Dans une société policée, la raison a son mot à dire, et l'on peut attirer le chaland autrement que par la bassesse. Encore faut-il, précisément que la société soit policée, c'est à dire qu'elle serve la vraie liberté des consciences. Les responsables politiques ont le devoir de mettre un frein à l'étalage public des dépravations, et de promouvoir dans la famille et à l'école une éducation à la maîtrise de soi. Il est temps de comprendre à nouveau qu'il n'y a pas de société sans morale.

  • Un ami de Dieu, et de sa Création...

               Le père Pestre s'est éteint le 25 août, à l'âge de 88 ans. Grand ami des animaux, il avait crée le refuge "Saint Roch" à La Valentine, en 1984: au coeur même de son engagement de prêtre catholique, il vivait pleinement son attachement et sa passion pour le monde animal; il le vivait à sa façon, c'est à dire à fond et sans complexes, et lorsqu'il le fallait, ce prêtre profondément traditionaliste savait se montrer rebelle et sans concessions....Il a appliqué à la lettre la parole de Pie XII, qui disait: "Le monde animal est une des manifestations de la grandeur de Dieu, et il doit être respecté comme tel...", et il l'a appliqué à la façon de Saint François d'Assise, qui parlait aux oiseaux, à sa soeur la Lune et à son frère le Loup, "l'ancêtre" de nos chiens....

               Et le père Pestre a fait plus que parler aux chiens: il s'est dévoué aussi à eux, il a trouvé le temps de les servir et il les a aimé, comme il plaît à Dieu que l'on aime les bienfaits dont il nous a comblé...Si Dieu, en effet, a crée l'Homme à son image -et seulement l'Homme-, il ne faut pas oublier que ce que Dieu a crée ce n'est pas l'homme seul: c'est la Création. Dieu n'a pas crée l'homme pour qu'il vive sur une dalle en béton; il l'a entouré d'eau, d'arbres et de végétaux, de minéraux, d'animaux; et il lui a confié cette Création, en faisant de lui -l'homme- le Roi de cette Création: "Croissez et multipliez-vous...Emplissez la Terre et soumettez là.....": le père Pestre, par son exemple, a bien fait comprendre, à tous que la protection de cette Création est un devoir dont nul chrétien ne peut s'exonérer....

              Il a su ainsi, pendant ses 88 ans de Fidélité, mener de front son sacerdoce (et avec quelle énergie!...) et son amour concret pour la Création. Ce n'était pas un homme "de mots"; ce qu'il disait il le croyait vraiment; mieux: il le vivait concrètement, dans les difficiles réalités des contraintes de chaque jour; lorsqu'il semblait "changer" de rôle, et qu'il semblait cesser d'être prêtre pour venir fréquenter quotidiennement, d'une façon aimante, ses "frères" les chiens, il ne changeait pas de rôle, en fait, et il ne cessait pas d'être prêtre: il restait au contraire fidèle à son Seigneur, et proche de lui, car l'amour de la Création, l'emerveillement qu'elle suscite (1), nous mène et nous ramène toujours, forcément, au Créateur. Il n'y avait donc pas coupure, mais continuité entre ce que certains pouvaient considérer comme deux sacerdoces, mais qui n'en faisaient en réalité qu'un seul: l'amour de Dieu et aussi de sa Création, le service de Dieu aussi dans l'attention portée à sa Création. Et en l'aimant, il a rayonné l'Amour.....

    (1); Voltaire l'a si bien dit: "L'univers m'emerveille, et je ne conçois point                                       

                                                         Que cette horloge existe et n'ait point d'horloger."

  • Robert Hossein : 'N'ayez pas peur !..."

              A près de 80 ans, Robert Hossein se lance dans un nouveau pari, en même temps qu'il se lance un nouveau défi à lui-même: "monter" un grand spectacle sur le Pape Jean Paul II, dont Alain Decaux a écrit le texte (1). "Famille Chrétienne" du I° septembre (n° 1546) consacre un très intéressant article, suivi d'un entretien qui ne l'est pas moins, à ce slave mystique, né en 1927 d'une mère russe et d'un père persan. Il ne le cache pas: "Jean Paul II obsède mon âge mûr...". On découvre dans ces pages un homme attachant, qu'on connaissait bien sûr, mais sans le connaître assez; après une enfance désargentée, on apprend ainsi qu"il y a un avant et un après Jésus-Christ. Pour Robert Hossein, il y a aussi un avant et un après Angélique. Les cinq films de cette saga, diffusés de 1964 à 1968, le propulsent sur le devant de la scène. Il a 37 ans. La Marquise lui apporte gloire, argent, liaisons, contrats....En fait, cette revanche sur la solitude et la pauvreté le corrompt lentement. "Une immense lassitude me gagnait. Je m'étais vautré dans une vie mondaine, faite de satisfactions, de luxe et de superflu qui me dégoûtait. Je tournais le dos à mon âme." Comme par un réflexe de survie, soudain, en 1971, il plaque tout...".

              Il part à Reims, où il fonde et dirige -jusqu'en 1978- le Théâtre populaire de Reims (il découvre Isabelle Adjani, Francis Huster, Jacques Weber...). Et il rencontre un prêtre: "En préparant ensemble le baptême de son fils, Julien, Robert lui demande tout à trac: "Vous ne pouvez pas me tremper avec lui?"... Il livre une "clé" intéressante: "Être slave, c'est nécessairement être mystique. C'est dans nos gènes....Nous haïssons aussi fort que nous aimons. Nous sommes excessifs et exaltés parce que nous vouons un culte sans limite à la vie et à celui qui en est l'origine.".....

              Après les huit cent mille entrées des trois spectacles sur le Christ (2), "il y a urgence" à monter un spectacle sur Jean Paul II, même si le thème n'est peut-être pas forcément aussi porteur (3), car "jamais l'humanité n'a été aussi perdue et n'a autant souffert qu'aujourd'hui.". La rencontre de Robert Hossein avec Jean Paul II s'est effectuée par l'intermédiaire de Mgr Lustiger: "A l'époque, je ne le connaissais pas et j'étais venu l'avertir que j'allais monter Un homme nommé Jésus. D'abord sceptique....il m'a dit qu'il viendrait voir mon spectacle. Il est venu!...Il a parlé du spectacle à L'Osservatore Romano et de moi à Jean Paul II, qui a voulu me connaître. Invité au Vatican....j'ai vu l'homme, qui m'a beaucoup ému...Aux JMJ de 1997 à Paris, Mgr Lustiger et le Père Di Falco m'ont demandé de donner un coup de main à Longchamp. Et j'ai lu des Épîtres au micro....".

             Ainsi des choses qui peuvent paraître parfois impossibles ou excessivement compliquées se passent-elles, finalement, d'une façon aussi simple... Et voilà notre Robert Hossein, presque 80 ans, reparti pour "travailler comme un fou", afin que les gens "ressentent que l'Amour seul peut donner force, courage et espérance..." Bravo à l'homme d'action énergique, bonne chance au créateur et bon vent à ce futur spectacle qui, n'en doutons pas, connaîtra le même succès que les précédents, et -pourquoi pas?- un succès encore plus grand. Comme le disait Sénèque: "Non quia timemus non audemus, sed quia non audemus timemus...". Robert Hossein ose, malgré ses craintes et ses légitimes appréhensions (qui ne sont finalement qu'une preuve de son bon sens....) et, c'est bien connu, "Qui ose gagne!"....

    (1): "N'ayez pas peur! - Jean Paul II." , première représentation au Palais des Sports de Paris, le 21 septembre.

    (2): "Un homme nommé Jésus." (1983) - "Jésus était son nom." (1991) - "Jésus, la Resurrection." (2000).

    (3): Ne faut-il pas toujours oser? "Audaces fortuna Juvat", et, justement: "N'ayez pas peur...!"; dans un tout autre domaine, et qui n'a strictement rien a voir, on peut évoquer le triomphe de la Comédie musicale: "Le Roi Soleil", à qui des grincheux -probablement mal intentionnés- prédisaient un "four" inévitable, et qui a connu le triomphe que l'on sait...

  • Jean Daniel dit "A Dieu" au Cardinal Lustiger...

              Jean Daniel publie un très bel et très émouvant article, dans "Le Nouvel Observateur" du 16 août (numéro 2232): si l'on voulait en faire une analyse ou un commentaire, il y faudrait des pages et des pages; nous nous en tiendrons à l'ambiance, à l'atmosphère qu'a ressenties Jean Daniel en ce jour et qu'il a voulu faire partager à ses lecteurs: la noblesse du ton et l'élévation d'esprit font de la lecture de cet hommage un des "bons" moments des lectures de l'été, même si le sujet est grave, puisqu'il s'agit du départ de quelqu'un qu'il "aime" (comme il le dit d'emblée, tout au début de son article).  "...Il ne sera pas dit que, dans ce journal, on sera passé à côté de ce qui a eu lieu à Notre-Dame. Il ne sera pas dit que l'on n'aura pas salué ici les signes, les symboles, les ferveurs qui ont explosé dans cette cathédrale plus majestueuse, plus élégante, plus palpitante que jamais. C'est là, au cœur de la France et de la Chrétienté au moins européenne, que l'on s'est rassemblé non seulement pour dire adieu à un grand prélat mais, en même temps, pour transformer son message en acte, car ce grand prélat était juif et jusqu'à la dernière minute il a voulu le rappeler."

              La suite de l'article est dense, et renvoie, bien sûr, au vaste thème du destin du peuple juif; après avoir rapidement comparé  les deux destins et les deux "pensées" -opposées- d'Edith Stein et de Jean-Marie Lustiger; après avoir tracé un rapide mais saisissant raccourci de la pérennité et de la souffrance du peuple juif, de sa "nécessité", Jean Daniel en revient à la cérémonie de Notre-Dame: "Ce qui m'a le plus frappé, c'est qu'il y régnait une sorte de gravité heureuse bien plus qu'une douleur éplorée...Nous n'étions pas dans le Miserere mais dans les actions de grâce."..."Les deux mille Parisiens qui n'avaient pas pu prendre place dans l'église et se trouvaient devant le parvis, la centaine de cardinaux, d'évêques venus de France et d'ailleurs, comme la colonie juive représentée par un CRIF qui fait sa mue, ont assisté à un départ qui laisse des traces. C'était, en somme, la bonne nouvelle au sens presque chrétien de l'expression, la mort de celui-là était célébrée comme la naissance de l'Autre."

              C'est par une phrase de Simone Veil (grande amie du Cardinal Lustiger), entendue par lui le lendemain sur France Culture (dans l'émission de Frédéric Mitterrand), que Jean Daniel poursuit son article: "...Les Justes qui ont sauvé des juifs ont été cent fois plus nombreux qu'on ne le prétend, parce qu'ils ne voulaient pas se faire connaître." Et Jean Daniel de conclure: "Alors on se dit que la France ne s'est pas autant déshonorée que le prétendent avec complaisance les Américains, et que cette cérémonie, à laquelle ils n'ont prêté aucune attention dans leur presse, n'aurait pas pu avoir lieu ailleurs qu'en France."

              N’y a-t-il que les Américains pour faire croire que la France se serait déshonorée, dans les circonstances tragiques dont il est question ici ? L’on aimerait surtout que la France soit plus « juste » envers elle-même, qu’elle cesse de se repentir de ses fautes vraies ou supposées, qu’elle célèbre son Histoire, comme il se doit, et qu’elle se préoccupe avant tout de poursuivre sa destinée propre. Notre-Dame, en effet, "au coeur de la France et de la Chrétienté au moins européenne", en est un symbole fort...

     

     

  • Dominicains de Marseille...

              L'axiome est bien connu: le bruit ne fait pas de Bien, le Bien ne fait pas de bruit; à l'occasion des obsèques du Cardinal Lustiger, on a évoqué son oeuvre de bâtisseur et de créateur (églises construites ou reconstruites, Radio Notre-Dame, École Cathédrale, chaîne télé KTO...); cette oeuvre du Cardinal est propre à conforter l'espérance, mais il n'y a pas qu'à Paris que l'Église, ainsi, prépare l'avenir et en jette les bases; on le sait bien: chez nous -vieille terre de chrétienté- encore plus qu'ailleurs, l'Église a toujours été un élément fondateur et "essentiel" (au sens fort du terme) de notre Culture et de notre Civilisation, de notre Être profond; et si nous proposons la Royauté pour la Renaissance, nous savons bien qu'à lui seul le politique ne suffira pas à reconstruire une France épuisée par un siècle de troubles suivi par un siècle de république. A côte du Roi, en plus du Roi, avec le Roi, la France aura bien sûr besoin, pour se reconstruire, d'autres forces spirituelles, intellectuelles et morales; rien ne se fera "par le Roi seul"; il faudra également des Familles fortes et des parents qui "transmettent"; il faudra des professeurs qui soient de vrais et de bons guides, et qui eux aussi transmettent une vraie Culture, une vraie Mémoire; il faudra une Église qui ne doute pas, et qui -sans retomber dans certains travers du passé- joue pleinement et sans complexe son rôle, distingué mais non séparé de celui de l'État politique...

              Voilà pourquoi - après ce qui avait été dit de l'Église à Paris, suite au décès du Cardinal Lustiger- un reportage, paru le lundi 13 août dans le quotidien "La Provence", nous a paru, lui aussi, propre à conforter l'espoir et l'espérance: discrètement, sans faire de bruit, mais sans rien cacher non plus cependant, les Dominicains de Marseille agrandissent leur Couvent de Castellane, en plein centre-ville, et se dotent d'une nouvelle bibliothèque: la première pierre en sera posée le mois d'octobre, à mi-parcours de la réhabilitation complète du monastère de la rue Edmond Rostand (6° arrdt), qui compte aujourd'hui vingt frères. Cette bibliothèque, ouverte à tous, sera donc ainsi un instrument de travail pour les membres de cet ordre "savant" mais aussi un instrument de qualité offert aux Marseillais: 70.000 volumes (dont certains datent de la Renaissance), une salle de conférences au rez-de-chaussée, deux étages d'espaces de recherche ouverts au public et répondant à toutes les normes requises pour une bibliothèque moderne....; 10.000 donateurs dans toute la France (trente pour cent de marseillais) ont déjà donné deux millions et demi d'euros pour la restauration partielle des lieux de vie et de culte (il faut encore trouver un million d'euros pour la bibliothèque...).

              Il est encourageant et prometteur de voir que la présence dominicaine à Marseille, qui remonte à 1225 (soit dix ans après la fondation de l'Ordre) maintient et perpétue, en les pérennisant, les intuitions et les charismes de ses origines; à l'image de cet Ordre, comme du Cardinal Lustiger que nous évoquions au début, c'est toute l'Église qui, après un hiver certain, jette des bases, construit et se prépare à de nouveaux printemps; qui seront forcément aussi les nôtres......

  • Jean-Marie Aaron Lustiger...

              On saura gré à Jean-Marie Lustiger d'avoir été un efficace et fidèle lieutenant de Jean-Paul II. Il restera donc, de ce fait, comme l'un des principaux artisans de cette Nouvelle Évangélisation qui permettra à l'Église de redevenir cette force capable d'orienter la société et le monde, et d'influer sur le cours des choses et de l'Histoire. On sera frappé aussi, dans un tout autre domaine, par l'exemple personnel, et prophétique, qu'il a donné: Juif converti au catholicisme, il a toujours affirmé que, pour lui, entrer dans l'Église catholique ne signifiait en rien renier ses racines ou renoncer à son identité, à sa judaïté: bien au contraire, il avait conscience, en devenant catholique, d'accomplir son destin, sa vocation: Jésus-Christ n'a-t-il pas dit: "Je ne suis pas venu pour abolir la Loi, mais pour l'accomplir."

              C'est dans cette perspective que le jeune Aaron, vers l'âge de quatorze ans, se tourna vers l'Église, non pour abandonner mais pour prolonger son judaisme et, lui aussi, "l'accomplir". Ainsi le firent avant lui Max Jacob, André Frossard, Maurice Schumann, Simone Weil et, malgré l'empêchement formel dû aux circonstances..., Henri Bergson. La liste ne s'arrêtera pas là, espérons-le: tel essayiste et philosophe talentueux et prometteur, qui nous a déjà réservé de bonnes surprises, viendra peut-être, nous le souhaitons ardemment, ajouter son nom à cette litanie dans laquelle, convenons-en, il serait en bonne compagnie...

  • Un mot, pourtant, sur la "Repentance"...

              Pourtant, disons-le simplement, on peut souhaiter apporter une correction sur la "repentance" qu'il a souhaité, vers laquelle il a tendu et qu'il a, d'une certaine manière (car tout ne dépendait pas de lui seul...) rendu possible. Entendons-nous bien: nous ne sommes pas du tout hostile au fait de regarder lucidement notre Histoire, en face, et d'en déceler les zones d'ombre; ce que Jean-Paul II appelait "purifier la Mémoire" ne nous choque pas du tout; c'est même souhaitable et nécessaire. Savoir qu'il s'est passé en France des choses peu glorieuses, avoir l'honnêteté de les reconnaître et le courage de les assumer, cela n'a rien qui puisse ou doive nous effrayer. L'ennui c'est que cette repentance a largement manqué de nuance(s).

              On a rappelé, certes, le passé, mais ce rappel ne peut qu'aller de pair -si l'on veut être honnête- avec un autre rappel: a savoir que la France, le Peuple français, est celui qui a donné le plus grand nombre de "Justes parmi les Nations", et qui a sauvé le plus grand nombre d'enfants juifs; qui a eu en cela le meilleur comportement des pays d'Europe livrés à la barbarie nazie (héritière directe, rappelons-le, de la révolution française); une barbarie a laquelle la France fut livrée (rappelons-le aussi) par la défaite républicaine suite à une guerre non préparée. Et nous avons la faiblesse de croire que si le Peuple français s'est si bien comporté pendant ces années sombres que nous ne devons qu'à l'incurie républicaine, ce sursaut lui vient du tréfonds de son Histoire, de sa Mémoire, de son éducation, façonnés par ses mille ans de Catholicisme et de Royauté....