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  • GRANDS TEXTES (17/2) : Naissance d’une nation : Clovis et les principes fondateurs de l’identité française, d'Hilaire de

    En ces temps de crise globale -qui bien plus que simplement économique est une crise anthropologique et ontologique- les instances du Pays Légal ont voulu un débat sur l'identité nationale; ce débat a permis -au moins en partie- l'expression des inquiétudes et, parfois, des doutes et du découragement d'un très grand nombre de nos concitoyens, à propos justement de cette identité nationale.

    Hilaire de Crémiers a quelque chose à dire à tous ceux qui doutent ou qui sont dans l'angoisse. Il le fait dans un texte fort, qu'il est bon de lire et dont il est bon de méditer la leçon :

    Naissance d’une nation : Clovis et les principes fondateurs de l’identité française.

     

    HILAIRE DE CREMIERS 1.jpg
    Cet article a été publié dans Renaissance Catholique (http://www.renaissancecatholique.org/ ).

               

    Dans une ample vision de notre Histoire, avec le recul que lui donne le survol des siècles, Hilaire de Crémiers redonne le sens profond de l'aventure de Clovis, dont il situe bien le caractère éminemment politique -au sens fort et noble du terme- et ouvre à ces sentiments d'espérance qu'évoquait Jacques Bainville, lorsqu'il écrivait "Pour des renaissances, il est encore de la foi..."

    On écoutera la version orale, si l'on peut dire, de ce Grand Texte en cliquant sur le lien ci-après, qui restitue le discours prononcé par Hilaire de Crémiers aux Baux de Provence, lors du Rassemblement Royaliste de 1996  :

                   http://vimeo.com/11860504

    Du Rhin aux Pyrénées, l’unité est faite, l’ordre civil est rétabli, la loi proclamée, la loi salique revue et corrigée, la justice rendue. La loi ecclésiastique, avec le concile d’Orléans, sous l’autorité du roi, fils de l’Église catholique —tel est son titre octroyé par le concile lui-même !— garantit la foi et la paix, l’ordre social et hiérarchique. Si l’on veut dénoncer ce que l’on appelle l’intrusion du pouvoir royal dans les affaires ecclésiastiques, il faut remonter à Clovis et d’ailleurs plus haut.

     

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    Si Rémy baptisa lui-même Clovis, il confia à Gaston (ou Vast, ou Vaast) le soin de parfaire son éducation morale et spirituellle

               

     

    Cette œuvre est unique, naturelle et surnaturelle. Toute l’élite de l’époque en a conscience et Clovis tout le premier. Cette œuvre, il l’a placée lui-même sous le patronage de Martin, le patron de cette Gaule aimée et auquel il vient, comme il se doit, en rendre l’hommage légitime. Clovis, roi des Francs, est devenu le roi des Gallo-Romains, de cette population dont le professeur Dupâquier a montré d’une manière remarquable la permanence constitutive de notre histoire. Il est le roi catholique des évêques catholiques. Revêtu des insignes du consul, de la chlamyde, il est le représentant actuel de l’antique ordre romain. L’Empire, la civilisation se trouvent un successeur en lui. Si Sidoine l’avait su, il en aurait pleuré de joie, comme tous ses confrères. Clovis est le nouveau Constantin. Cela ne fait aucun doute pour les contemporains cultivés. Enfin, il est le roi de Paris, de la Lutèce de Geneviève ; il y tient. C’est là qu’il vient résider dans le palais de Constance Chlore. C’est de là qu’il commence à rendre justice. C’est là qu’il meurt. Il se fait enterrer à côté de Geneviève, sur la sainte montagne, dans cette basilique qu’avec son épouse Clotilde il a fait construire pour montrer sa fidélité romaine en l’honneur des apôtres Pierre et Paul.

    La légende naquit aussitôt. Pourquoi ? Non pas parce que la nation France serait née à cette date. Les historiens nous mettent en garde contre cette trop facile assertion, et ils ont raison. Mais parce que les contemporains ont compris ce que nous comprenons encore à 1500 ans de distance : que c’était une histoire extraordinaire, une rencontre merveilleuse. Eh quoi ! Une si longue et si juste aspiration qui trouve en quelques années une satisfaction dans la réalisation d’un projet politique dont l’intelligente conception contente le cœur de tout un peuple ! C’est si vrai que Clovis est devenu un modèle ; oui, Clovis est le modèle du projet royal français. Son nom y est associé à tout jamais. Ça ne sera plus, ou du moins, ça ne pourra plus être, mais il faudra encore des années, des siècles pour le confirmer, ça ne pourra plus être pour la Gaule, pour la France qui naît de la Gaule, le modèle impérial. C’est fini. Il y aura encore des hésitations, certes, mais l’idée nouvelle est lancée, qui triomphera de l’ancienne.

    Le modèle impérial est intégré dans le modèle royal de Clovis, modèle nouveau, forme politique pour cette Gaule qui va devenir la France. Et, pour passer les siècles, pourquoi croyez-vous que nos rois Valois, nos rois Bourbon jusqu’à Louis XVI se sont faits représenter en empereurs romains ? Au-delà du modèle sculpté à l’antique, il y a cette volonté de manifester encore et toujours que le véritable successeur de l’ordre romain, de l’empire romain, d’Auguste, de Constantin et du grand Théodose, c’est le roi de France, le successeur de Clovis et non..., non l’autre, le Germanique !

     

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    Louis XIV, en Empereur romain, sur la promenade du Peyrou, à Montpellier

               

     

    Et ce modèle royal ne serait plus, non plus, la royauté des peuples barbares, celles des coutumes germaniques, des partages, des règlements de comptes. Mais, là aussi, il faudra des années et des siècles pour que la notion nouvelle s’impose. Clovis reste un modèle. Ce sera le modèle d’un nouveau type de roi uni à son peuple dans une composition harmonieuse, répondant à son aspiration profonde d’unité, d’ordre, de paix, de dignité dans la civilisation, d’exactitude dans la foi.

    Modèle ! C’est tellement vrai qu’il sera la référence dans toutes les époques troublées de notre histoire. Les Français, à chaque fois qu’il faudra de nouveau se rassembler, se réunir pour survivre, auront toujours l’impression de revivre quelque épisode de leur vieille histoire ! C’est toujours la même chose : arrêter les invasions, faire les frontières, rejeter l’étranger, aller à Reims faire le roi condition du salut, reconquérir le royaume, le pacifier par la justice. Ainsi faudra-t-il faire de crise en crise, de siècle en siècle.

     

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    "aller à Reims faire le roi condition du salut..."
     

               

    Oui, combien de fois faudra-t-il le faire et le refaire ! Et puis, cette vieille Bourgogne, cette Armorique, cette Aquitaine, ce Midi, cette Provence, la “provincia” par excellence de cette Gaule romanisée dont elle garde le nom, les ramener dans la mouvance française sous l’autorité du roi de Paris ! Ils le savent bien, les politiques, les clercs, les légistes qui travaillent pour le roi, les hommes d’armes aussi.

    Et chacun affûte ses arguments, et puise dans la légende. Elle est comme un arsenal de preuves. Les siècles ont aménagé cette légende et c’est bien compréhensible. Il y a des sots et des sots savants pour s’en étonner. Laissons-leur leur étonnement et leur science.

    Oui, l’histoire façonna cette légende. Grégoire Florent, le fameux évêque de Tours, gardien du tombeau de saint Martin, un siècle après les événements, rédige la première Historia Francorum. Dès qu’il arrive à l’histoire de Clovis, son récit quelque peu ennuyeux se relève d’un style particulier ; il a des images éclatantes, des phrases frappées. Déjà des enjolivements. Pourquoi ? Il veut exprimer la signification que l’événement a revêtue. L’association d’idées l’amène à raconter les événements selon des schémas anciens, et par exemple il façonne l’image de Clovis sur celle de Constantin.

    Autre exemple : Grégoire de Tours raconte que, lors de la bataille de Vouillé, des éclairs jaillirent de la basilique Saint-Hilaire qui abattirent l’armée wisigothique. L’a-t-il entendu dire ? L’a-t-il lu ? Peut-être. Fort bien. Mais surtout, il veut montrer par là à quel point Clovis dans son entreprise d’Aquitaine se trouvait être le successeur d’Hilaire dans sa lutte contre l’arianisme : Clovis parachevait sur le plan militaire l’œuvre spirituelle d’Hilaire de Poitiers.

     

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    Saint Hilaire de Poitiers (à gauche) en compagnie de Saint Athanase, tous deux farouches opposants à l'arianisme.
    En choisissant Nicée contre Arius, Clovis "se trouvait être le successeur d’Hilaire dans sa lutte contre l’arianisme : Clovis parachevait sur le plan militaire l’œuvre spirituelle d’Hilaire de Poitiers..."

               

     

    Frédégaire, continuateur et compilateur de Grégoire de Tours, amplifie encore quelques récits. Les premiers rédacteurs des vies des saints des Gaules, de saint Vaast à sainte Geneviève, rajoutent des éléments. Les historiens sérieux font le tri évidemment. Ils discernent et ils voient fort bien sous le récit la réalité vraie. Le livre de Michel Rouche est remarquable à ce point de vue et surtout dans sa deuxième partie, consacrée à l’étude critique des textes ; il les scrute et il en montre la véracité, chef-d’œuvre de critique, de critique à la française, pleine de science mais supérieure à la science, où triomphe l’esprit de finesse.

    Ainsi se maintint dans la tradition le mystère d’une origine prodigieuse de la royauté franque alors que les Mérovingiens s’entre-déchiraient dans des meurtres abominables et donnaient un spectacle scandaleux. La notion d’État avait disparu. Les Pépinides, habilement, s’employèrent à le restaurer. Ils reformèrent le territoire, ils le protégèrent de l’invasion, ils rendirent la justice.

    La légende sainte s’attacha alors naturellement à leur race. Ce ne furent pas seulement les évêques qui les soutinrent ; les papes de Rome en difficulté les appelèrent à leur secours. Les Vicaires de Jésus-Christ firent pleuvoir sur leurs têtes et sur leurs peuples les bénédictions divines. Le pape Zacharie, pour écarter définitivement les derniers Mérovingiens, déclara “qu’il valait mieux que celui-là fût appelé roi qui avait la puissance effective”. Autrement dit, ce qui compte, c’est l’œuvre. Le roi est fait pour l’œuvre. L’œuvre royale ! C’est celle de Clovis !

     Clovis avait été baptisé et confirmé du saint-chrême comme roi. Maintenant, les rois, déjà baptisés et confirmés, sont oints en tant que rois pour exercer leur charge. Pour la première fois, l’onction royale est donnée à Pépin et à ses fils. Le pape Etienne II viendra les oindre encore lui-même du saint-chrême à Saint-Denis en 754. A partir de cette date, les souverains pontifes, dans leurs actes publics, marqueront une déférence spéciale au roi de France. Il est le “compère spirituel” du pape. Nouveau David, le roi de France est le successeur des rois de Juda. Le peuple des Francs est le peuple de Dieu, la nation sainte.

    Mais le modèle n’est pas encore fixé. L’histoire hésite encore. Charlemagne restaure l’unité de l’Occident en unité temporelle et unité spirituelle. Il garantit un territoire au pape, qui le couronne empereur à Rome. L’histoire revient-elle en arrière ? Est-ce encore un modèle impérial ? Les héritiers se disputent de nouveau. 843, le traité de Verdun divise l’Empire en trois États, l’origine de presque toutes nos guerres. La Germanie à l’est, la Lotharingie coincée au centre et, à l’ouest, la vieille Neustrie qui s’appellera bientôt “Francia”. Où sont les promesses ? Où les bénédictions ? Sur quelles têtes vont retomber les grâces ? A qui sont dévolues en héritage les merveilles ? Qui est le véritable successeur de Clovis ?

     

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    "(Hincmar) Il rapporte pieusement le fait merveilleux de l’irruption de la colombe tenant dans son bec la sainte ampoule..."

               

     

    Alors, apparut le plus avisé politique de son temps, Hincmar, moine de Saint-Denis, devenu archevêque de Reims. Les évêques réfléchissaient sur la personne du roi en cette époque troublée du IXe siècle. Hincmar, dans un but politique certain, se fit le défenseur du privilège rémois, et en même temps de la légitimité que l’on pourrait qualifier déjà de nationale en la personne de Charles le Chauve face au Germanique. Il en avait écrit lui aussi son traité sur “la personne du roi”. C’est dans sa Vita Remigii, tout à l’honneur de Remi et de la ville de Reims, ville de la consécration royale, qu’en racontant le baptême de Clovis, il rapporte pieusement le fait merveilleux de l’irruption de la colombe tenant dans son bec la sainte ampoule.

    Les rois de France sont donc oints du saint-chrême et de plus d’une huile céleste. C’est encore Hincmar qui le premier donne à saint Remi la voix d’un prophète. Il rapporte ce qu’on est convenu d’appeler le grand testament de saint Remi, le pacte entre Dieu et Clovis, entre Dieu et la France, entre Dieu et les rois de France, texte tout inspiré du Deutéronome.

    Mais les derniers Carolingiens ne sont pas à la hauteur de cette destinée. L’héritage se disloque et de nouveau l’invasion ravage le territoire. Les Normands se livrent à leurs pillages. Alors les Robertiens accèdent au trône en s’appropriant la doctrine d’Hincmar, la grâce de Reims. C’est qu’ils s’identifient au royaume : ils le défendent, ils gardent jalousement son territoire et ils préservent l’unité et la durée du pouvoir en assurant la succession. Ils s’appuient sur l’Église, sur Cluny. Ils rendent la justice. La doctrine royale s’affermit. Ils sont les successeurs de Clovis. Leur titre est : le Roi Très Chrétien, titre donné par les pontifes, confirmé par Urbain II, l’ancien chanoine de Reims.

     

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    "L’héritage se disloque et de nouveau l’invasion ravage le territoire. Les Normands se livrent à leurs pillages..."

               

     

    Les volumineuses Chroniques de France, rédigées sur les ordres de saint Louis et de Philippe le Hardi, reprennent tous les vieux récits. “Gesta Dei per Francos”, est-il écrit. Les légistes de Philippe le Bel s’en emparent. Ils affirment l’indépendance et la sacralité du pouvoir royal. “Le roi de France est empereur en son royaume”. La théorie s’établit de ce qui fut nommé la religion royale : le sacre de Reims, le sacrement de la monarchie, le miracle de Clovis. Les Valois, après les Capétiens directs, se situent dans la suite de la légende de Clovis qui ne cesse de se répéter et de s’amplifier de chroniqueurs en légistes, de Guillaume Le Breton en Nicolas Gilles, de Vincent de Beauvais en Jean Golein et Robert Gaguin, du XIIIe au XVe siècle. Charles V, le roi sage et si fin, en une période difficile s’en fait le prophète et le législateur. Cette religion royale est le Droit par excellence, le garant de la légitimité royale et nationale. Dans les affres de la guerre de Cent Ans, elle maintient la fidélité des esprits français. Jean de Terrevermeille s’en fait le docteur, le professeur Barbey en a parlé admirablement.

    Mais pourquoi vous citer tant de légistes et d’historiens ? Pourquoi ne pas parler aussi des p

  • Dans votre quotidien cette semaine...

    LAFAUTEAROUSSEAU sans inscription.jpg= Avec Scipion, on commencera la semaine par "parler cinéma" : "Adèle, la déculottée" sera le sujet de son rapide, mais toujours incisif Grain de sel,  juste après le Louis-Joseph Delanglade qui aura "ouvert" notre semaine de réflexion et de prise de position sur les grands sujets qui préoccupent nos compatriotes...

    Puis on parlera du JT de 20h de France 2, pris en flagrant délit d'ignorance historique crasse (à propos de Louis XVIII et de l'invasion de la France en 1814); de "Bruxelles", qui continue à titiller mesquinement la Suisse parce qu'elle a osé dire "stop" à l'immigration (on pense au poème de Mistral, La Comtesse, où il appelle à l'insurrection et demande d'aller "crever le grand couvent" afin de rendre la liberté à "la princesse" qui s'y trouve prisonnière; remplacez "princesse" par "peuples d'Europe" et "grand couvent" par "Commission de Bruxelles : vous n'avez pas quelque chose de tout à fait actuel ?...); et bien sûr, certainement aussi - et encore - de l'Ukraine et des "affaires" d'un Pays légal, qui, en plus d'échouer lamentablement partout, étale au grand jour sa décomposition et suscite, de plus en plus, rejet et dégoût...

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    cercle vauban monarchie.jpg=On visionnera, mardi, la dernière vidéo d'Hilaire de Crémiers, dans laquelle il évoque le probleme fondamental de la Représenation nationale : "Reprendre le Pouvoir" disait Boutang, revoir les Institutions françaises, dit Hilaire de Crémiers, avec un Chef de l'Etat choisi en dehors des partis, représentant la pérennité et la Legitimité; et une représentation nationale qui ne soit plus seulement accaparée par les partis, mais qui soit d'un autre ordre, et qui se fonde sur les forces vives de la Nation...

    Dans un domaine tout à fait différent - mais en apparence seulement, puisqu'il touche à la réflexion de fond sur les grands sujets de l'heure... - Hilaire de Crémiers livre une seconde vidéo qui revient sur l'importance et l'intrérêt du travail mené par les spécialistes du Cercle Vauban; et redit la qualité de leurs publications déjà disponibles et de celles qui vont l'être prochainement... Les PME furent la première des brochures du Cercle Vauban, Une espérance pour la France : la Monarchie, la deuxième. La troisième, qui va paraître bientôt, portera sur les Institutions, l'organisation des Pouvoirs publics et des Territoires et, au-dessus de tout, le Chef de l'Etat, qui ait le souci du Bien commun, et non celui d'un ou des partis... Puis seront abordés la Défense nationale, la Famille... 

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    IMG_0096.jpg= Mercredi, comme nous avons pris l'habitude de le faire afin d'élargir les horizons et de traiter d'encore plus de sujets, nous jeterons un oeil sur les liens partagés sur notre Page Facebook Lafautearousseau Royaliste et sur les liaisons établies grâce à notre compte Twitter A.F.Royaliste (dont les tweets continuent d'être, c'est à noter et c'est bon signe de plus en plus repris et partagés, "retweetés" comme on dit !);  et sur les "commentaires" au quotidien qui, très souvent, sont de très bonne qualité... On aura donc deux liens de Jean-Louis Faure, renvoyant à deux vidéos de deux conférences d'Aymeric Chauprade; un lien de Perceval, pour la défense du Grec et du Latin; un d'Hélène Richard-Favre, sur Ukraine : Histoire et histoires; deux de Denis Blanc : l'un renvoyant à une vidéo de Philippe de Villiers sur Le grand déracinement; l'autre renvoyant à un article de Frédéric Pichon : Il est temps de sortir de la réserve...
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    taxes.jpg= Comme elles sont nombreuses les pages de Jacques Bainville qui n'ont pas "pris une ride", et qui semblent écrites, même pas d'hier, mais d'aujourd'hui même ! Vous connaissez biens notre Album Maîtres et témoins...(II) : Jacques Bainville. ainsi que notre Catégorie Lire Jacques Bainville.
     
    Celle-ci va s'enrichir, jeudi, de deux notes tirées du Journal de Jacques Bainville, traitant d'un sujet actuel s'il en est : le consentement à l'impôt. Aujourd'hui, c'est peu de dire qu'il a toatlement disparu, ce "consentement" à l'impôt, qui fut à l'origine de tant d' "émotions" (!) populaires, et qui causa tant d'embarras à la Royauté française, la question d'argent finissant même par être la cause de sa chute. Et ce consentement a disparu pour laisser place à une taxation d'office, de plus en plus importante, dont la croissance démesurée et ininterrompue nous emmène à grandes enjambées, maintenant, vers le confiscatoire. On est bien loin de ce qu'écrivait Vauban, en 1707, dans sa Dîme royale :"...pour jouer pleinement son rôle, cette dîme sera claire et compréhensible par tous, facile à appliquer et stable. Mais les rois veilleront à ce qu'elle n'excède pas le nécessaire, en ce que tout ce qui sera tiré au-delà jettera les sujets dans le malaise, et appauvrira finalement le royaume tout entier."
     
    Les deux notes de Bainville sont tirées : pour la première, du Tome 1 (1901/1918); elle est fort courte (6 lignes) et datée du 15 août 1904; et pour la seconde du Tome 3 (1927/1935); elle est à peine plus longue (12 lignes, on n'assommera pas le lecteur, ce jeudi !...) et datée du 3 août 1930.
     
    Par contre, on les fera suivre - car le rapprochement est intéressant - de la conclusion d'un long article récent de Pascal Salin dans Le Figaro magazine. Si, dans son début et son milieu, cet article "économique" parle d'autres sujets, il se rapproche d'une manière frappante, dans ses dernières lignes, de ce que disait Jacques Bainville, il y a bien longtemps maintenant. Pardon, de ce qu'il disait ce matin...  
     
     
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    MARS 2014.jpg= Enfin, vendredi, on présentera le dernier numéro de Politique magazine (mars, n° 127) : Villes et villages/ Au coeur de la décentralisation 

    Jean-Baptiste d'Albaret, Rédacteur en chef, a choisi comme sujet de son Editorial Rassemblement français : "On sait que la gauche a délaissé les questions sociales et économiques pour investir le champ dit « sociétal » que l’actuel gouvernement laboure avec une frénésie certaine depuis dix-huit mois. Mariage pour tous, IVG anonyme pour les mineures, loi Taubira remettant en cause la filiation biologique, autorisation de la recherche sur les embryons, intention de modifier la loi Leonetti sur la fin de vie, pourtant adoptée à l’unanimité en 2005…Mais, tout à sa volonté de rééducation des masses, le pouvoir socialiste avance sur ce terrain-là comme un éléphant dans un jeu de quilles. Au risque de perdre des parties importantes d’électorats qu’il cible pourtant comme une priorité..."

    Dans ce numéro, Gilles Varange signe un Partie de poker menteur autour de l'Ukraine; Jean-Baptiste Donnier L'impossible décentralistaion ?; Jacques Trémolet de Villers Une curieuse conception de l'indépendance des magistrats; Georges-Henri Soutou Les Etats-Unis : déclin ou libération ?; Yves Morel Des députés qui ne lâchent rien; Jean de La Faverie Municipales : un scrutin crucial; Christian Tarente Décentraliser les esprits !...

    On trouve aussi, bien sûr, dans ce numéro, l'analyse politique d'Hilaire de Crémiers, Manque chef d'Etat, et trois entretiens : avec Agnès Verdier-Molinié, La question des communes est taboue; Charles Beigbeder, Rendre la parole aux Parisiens; et Claude Wallaert, Fortifier la France !... 

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    = Et, bien sûr, on réagira "en temps réel" à l'actualité immédiate, et on parlera de tout ce dont on ne sait pas encore que l'actualité nous amènera à évoquer... Et toutes les notes précédentes seront accompagnées de notes plus courtes, plus ramassées, permettant de réagir et de donner notre sentiment face à tel propos, tel fait, tel article qui feront la "une" de la semaine à venir... 

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  • Dans Le nouveau Gringoire : Jacques Bainville, l'historien de génie

    BAINVILLE LE MEILLEUR.jpgCet excellent article vient d'être intégré à notre Album Maîtres et témoins...(II) : Jacques Bainville. , partie 6, "Bainville vu par..."

     

    "On n’a guère connu d’intelligence variée, souple, étendue comme celle de Jacques Bainville" (1).

    Venant de l’illustre écrivain Charles Maurras, ce compliment résume à lui seule toute la personnalité particulière de Jacques Bainville. Enfant de ce XIXème siècle qu’il qualifiait lui-même de "vieil utopiste", Bainville marquera le début du XXème siècle de son sceau, de cette intelligence vive et pluridisciplinaire qui caractérise les génies. Ignoré par les jeunes générations françaises, cloué au pilori par une bienpensance qu’il exécrait de son vivant, il convient donc de rendre aujourd’hui un vibrant hommage à celui qui, comme disait François Mauriac, "avait fait de la conjecture une science exacte"…

    louis 2.jpgJacques Bainville naquit le 9 février 1879 près de Paris, dans cette ville de Vincennes qui portera, de son vivant, une rue à son nom. Il passa quelques années de sa jeunesse en Allemagne et découvrit Berlin sous l’empire de Guillaume II, et conserva ce sentiment particulier qui le marqua jusqu’à sa mort. Germanophile, germanophone et ashquatrien (élève du lycée Henri IV, ndlr) brillant, il consacra d’ailleurs son premier ouvrage à Louis II de Bavière en 1900, tout juste âgé de 21 ans.

    C’est cette même année qu’il rencontre le provençal Charles Maurras au Café de Flore, café resté célèbre pour avoir vu à son premier étage la naissance de la Revue d’Action Française en 1899 : "Maurras le séduit autant par la qualité de sa critique littéraire que par la cohérence de sa doctrine, son empirisme et son absence de préjugé religieux. Convaincu de la supériorité du modèle politique allemand, Bainville est déjà gagné aux idées monarchistes. Il est l’un des premiers à répondre dans la Gazette de France à l’Enquête sur la monarchie. Avec Maurras, il collabore à la revue traditionaliste Minerva, fondée en 1902 par René-Marc Ferry, et enseigne les relations internationales à l’Institut d’Action française, tout en assurant nombre de chroniques dans le journal du mouvement : vie parlementaire, diplomatie, économie, bourse et même vie théâtrale, rien n’échappe à sa plume" (2).

    les consequences.jpgConsacrant sa vie au journalisme, il écrivit dans de nombreux journaux célèbres : La Gazette de France, La Liberté, Le Petit Parisien, La Nation Belge, en sus bien sûr de sa chronique Politique Etrangère dans l’Action Française. Rédigeant deux éditoriaux quotidiens (l’Action Française et La Liberté), il rédige également près de 6 articles hebdomadaires (3). Et bien sûr, en parallèle, Bainville n’en n’oubliait sa passion dévorante pour cette matière qu’il aimait tant : l’Histoire. De 1907 à 1920, il publia pas moins de 9 ouvrages historiques dont 3 renommés : Bismarck et la France (1907), Histoire de deux peuples : la France et l’Empire allemand (1915) et surtout Les Conséquences Politiques de la Paix en 1920.

    Dans ce dernier ouvrage, étudiant avec minutie le Traité de Versailles et en prenant comme axiome l’expérience historique, il détailla avec une étonnante précision les dramatiques évènements qui allaient mener à la Seconde Guerre, de l’annexion de l’Autriche par le Reich à la crise des Sudètes avec la Tchécoslovaquie en passant par le pacte germano-russe contre la Pologne. Cet axiome historique, il le détaillera en 1935 dans son ouvrage Les Dictateurs :

    "Nous croyons toujours que tout est nouveau alors que nous refaisons les expériences que les hommes des autres siècles ont faites et nous repassons par les mêmes chemins qu’eux" (4).

    Il est d’ailleurs fort intéressant de voir l’étrange postérité de cet ouvrage de Bainville : longtemps ignoré par les dirigeants républicains, sa réédition de 1995 lui donne un second souffle et certains historiens actuels n’ont pas tari d’éloges dessus. Edouard Husson (Vice Chancelier des Universités de Paris) le qualifia même de "chef d’œuvre de l’analyse géopolitique" (5).

    BAINVILLE REVUE UNIVERSELLLE 11.jpgCette même année 1920, il fonde avec Henri Massis la Revue Universelle, dans le but de "Rassembler tout ce qui, dans le monde, prend parti contre la destruction, fortifier et étendre les relations entre les groupes dévoués à la cause de l’esprit". Il lui donna ses lettres de noblesse, élevant cette revue au rang de référence intellectuelle de l’époque grâce à la qualité de ses contributeurs : Maurras, Jacques Maritain, Thierry Maulnier, Maurice Vaussard notamment.

    Pendant la décennie qui suivit, Jacques Bainville ne cessa d’écrire. Ouvrages historiques nombreux, articles et écrits quasi-quotidiens : Bainville, travailleur consciencieux et courageux, ne cesse de rédiger et de poser sur le papier ses analyses et réflexions. Un de ses amis, rapporte Maurras, disait :

    "Donnez-lui un journal, il l’écrira en entier, il en fera tout seul tous les articles, chaque matin, de bout en bout : la Politique intérieure, la Politique extérieure, les Chambres, la Bourse, le Marché, la Mode, le Théâtre, les Mots Croisés, sans oublier la Chronique locale et les Nouvelles à la main…" (6).

    BAINVILLE 4.JPGEntre la publication de ses fameux contes moraux tels que Jaco et Lori (1927) ou Filiations (1923), entre ses écrits historiques tels que le Dix Huit Brumaire (1925) ou le fameux Histoire de France (1924), Jacques Bainville publiera près de 19 ouvrages en 10 ans. L’Histoire de France, et son pendant la Petite Histoire de France publiée en 1928, forment l’équivalent historique des Conséquences Politiques de la Paix : complet, clair et très détaillé, il analyse avec une grande acuité les évènements historiques de l’Histoire française et abat un grand nombre de préjugés. Jean Marc Varaut, Avocat à la Cour et membre de l’Institut de France, écrira même au début des années 2000: "Je dois à l’Histoire de France de Jacques Bainville l’amour presque minéral de la France" (7).

    histoire de deux peuples.jpgMais pendant toutes ces années, Bainville craindra du plus profond de son être d’avoir eu raison dans ses Conséquences Politiques de la Paix. Suivant avec attention les évènements allemands, il ne put voir qu’avec effroi l’avènement d’Adolf Hitler en 1933 et la confirmation de ses pires craintes. Utopiste pendant l’année 1933 (ce qui ne l’empêcha pas de publier son œuvre Histoire des peuples continuée jusqu’à Hitler), il espérait toujours une chimérique résurrection des Hohenzollern de Guillaume II qu’Hindenburg se serait empressé de remettre en place. Evidemment, il n’en fut rien…

    Bainville fut dès le début un adversaire acharné du nazisme : dénonçant les premiers camps de la mort, il fustigea dès 1933 la folie meurtrière qu’il avait pu discerner dans Mein Kampf et adopte le point de vue de totalitarisme, celui-là même qui sera développé par Hannah Arendt quelques temps plus tard.

    Si Bainville est souvent présenté comme pessimiste, l’on aisément atténuer ce trait de caractère en rappelant l’ingratitude du rôle de Cassandre politique, ce rôle même qu’il jouera malgré lui pendant 19 ans.8 Comme il l’écrit lui-même : "Il n’est pas toujours agréable d’avoir raison, soupirait ce Cassandre désabusé. Il est cruel, en particulier, d’avoir raison contre son pays" (9).

    bainville au-delà.jpgBainville s’éteindra d’un cancer qu’il savait incurable le 9 février 1936, quelques mois après avoir été reçu au 34ème fauteuil de l’Académie Française (25 mars 1935), prenant ainsi la place de Poincaré auprès des Immortels. Et Charles Maurras, son ami de plus de 35 ans, rendra cet hommage en quelques lignes :

    "Etant comme Voltaire, attentif à tout ce qui se faisait ou se pensait de son temps, Bainville n’en oubliait rien, il savait apposer partout la vive signature de son esprit, avec une égalité de force et de lumière à laquelle le démon de Voltaire, dans une vie, hélas ! plus longue, n’a sans doute jamais atteint" (10)

    Pourtant, Bainville ne connu pas la postérité qu’il méritait amplement. Exécré pour ses positions politiques, haï pour la justesse de ses pensées et de ses prévisions, il a été complètement et injustement écarté de la pensée politique française, comme l’écrivait ici Jean Dutourd, de l’Académie Française :

    "Jacques Bainville n’est pas seulement un historien de premier ordre, c’est aussi un écrivain considérable et l’un des plus grands esprits qu’il y ait eu en France pendant la première moitié du XXe siècle. La raison pour laquelle il est négligé aujourd’hui est strictement politique. Son sens de la réalité, son goût de la vérité historique, ses dons prophétiques font absolument horreur aux intellectuels français, européens et mondialistes. Bainville souffre du même ostracisme que Rivarol, par exemple, qui est depuis deux cents ans victime d’un complot républicain de silence. Ni Rivarol ni Bainville ne sont des écrivains pour époque bête."

     

    1 Charles Maurras, Entre Bainville et Baudelaire

    2 Agnès Callu, Lettres à Charles Maurras: amitiés politiques, lettres autographes : 1898-1952, Presses Univ. Septentrion, 2008, 256 pages, p. 29

    3 Jean Sévillia, Bainville, cet historien fut un prophète, Le Figaro, 25/11/2000

    4 Jacques Bainville, les Dictateurs, 1935

    5 Edouard Husson, J.Bainville et JM Keynes, deux analyses du Traité de Versailles

    6 Charles Maurras, Entre Bainville et Baudelaire

    7 Jean Sévillia, Bainville, cet historien fut un prophète, le Figaro, 25/11/2000

    8 Christophe Dickès, l’Action Française 2000, Printemps 1999

    9 Jean Sévillia, Bainville, cet historien fut un prophète, Le Figaro, 25/11/2000

    10 Charles Maurras, Entre Bainville et Baudelaire

  • Dans votre quotidien cette semaine...

    LAFAUTEAROUSSEAU sans inscription.jpg= Après le sujet d'actualité du lundi de Louis-Joseph Delanglade, qui exprime notre position sur les sujets importants du moment, et fixe la position de notre quotidien, nous continuerons à évoquer d'autres sujets de l'actualité immédiate : l'école (avec les aberrations de la théorie du genre et le test Pisa);  la défense du dimanche (une réflexion prévue pour la semaine dernière, mais qui a dû être reportée, vu l'abondance de l'actualité); cette omerta qui gangrène logiquement et de plus en plus tant et tant de parcelles de notre pays, dans lesquelles, solidement installées maintenant, les Mafias issues de l'immigration croissent et prospèrent : Qousque tandem...?, jusques à quand... ?; ces journalistes, qui pratiquent allègrement le "deux poids deux mesures" selon que l'on porte un prénom "traditionnel" ou bien "issu des minorités" (!)...

    Le tout, assaisonné des Grains de sel de Scipion, qui en sera, lundi, à son 82ème !...

    IMG_0096.jpg= Mardi, afin d'élargir les horizons et de traiter d'encore plus de sujets - et comme nous l'avons fait plusieurs fois déjà... - nous jeterons un oeil sur les liens partagés sur notre Page Facebook Lafautearousseau Royaliste et sur les liaisons établies grâce à notre compte Twitter A.F.Royaliste (dont les tweets sont, c'est à noter et c'est bon signe) de plus en plus repris et partagés; mais il n'y a pas que sur Facebook ou Twitter que nos lecteurs disent des choses intéressantes : il y a d'abord les "commentaires" au quotidien qui, très souvent, sont de très bonne qualité, comme, par exemple, celui de Rosalie K, suite à notre note sur Ecrit par un communiste athée, un inattendu L'Adieu aux Rois , une note qu'Hélène Richard-Favre a également appréciée, elle qui donne le lien de l'émisssion de France info, Le livre du jour (animée par le toujours excellent Philippe Vallet), consacrée à Valère Staraselski... Ces deux contributions méritent de ne pas rester simplement dans la colonne des "Commentaires", mais d'être mises en avant, ce que nous ferons ce mardi... 

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    LOUIS XVI MESSE.jpg

    Mercredi, on donnera la vidéo de l'homélie prononcée lors de la Messe pour Louis XVI organisée à Marseille, depuis des lustres, par la Fédération Royaliste ¨Provençale, associée maintenant au Cercle Bourbonien.

    Les vidéos des homélies prononcées lors des précédentes Messes restent, évidemment, disponibles dans notre Catégorie Vidéos, audios (I) : vidéos , notamment celle du 21 janvier 2010, prononcée en l'église des Réformés, et en présence du prince Jean, de la princesse Philoména et du prince Gaston, par le Père Michel Zanotti-Sorkine... 

     


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    NRU 2014 1.jpg= Jeudi, Christian Franchet d'Espèrey donnera une première présentation du dernier numéro de La Nouvelle Revue universelle (n° 34) qui traite, en première ligne, du Moyen Orient où semble se préparer un véritable renversement d’alliances (avec un gros plan sur la Syrie, un pays auquel aucun Français ne peut rester indifférent); de la Russie, dont la politique actuelle nous fait entrevoir de quoi se nourrira, demain, notre propre renouveau; du libéralisme, qui fait tout ce qu’il peut pour empêcher qu’on lui torde le cou… mais nous ne lâchons rien…; et de la France, capétienne à la racine même de son être, et du nôtre, et qui ne cesse de nourrir l’actualité du monde de l’édition; et encore de la crise économique et financière qui nous place au bord d’un gouffre mortel; qui fait, enfin, un détour plus qu’utile par la ville hollandaise d’Utrecht, où fut signé en 1713 – il y a 300 ans… – un traité aux suites riches d’enseignements.

    Avec les signatures de Gilles Varange, Antoine Assaf, Yvan Blot, Patrick Brunot, Pierre Chalvidan, Jean-Baptiste Donnier, Yves Floucat, Patrick Germain, Georges Rousseau, Clément Lescat, Claude Wallaert, Christian Tarente…

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    LOUIS XVI MESSE.jpgEnfin, vendredi, on s'effacera devant France info et France 2, pour "Ces voix qui s'élèvent pour dénoncer les dérives du Système..."

    Suite au questionnement de RN/VAR, dans trois de ses "commentaires", nous avons tâché de préciser, la semaine dernière, "Qu'est-ce que le Système ?".

    Or, par deux fois, ces derniers jours, on a entendu des voix autorisées dénoncer des abus flagrants de ce Système : l'une était celle d'un général de Gendarmerie, dénonçant courageusement le laxisme de la Justice (sur France 2), qu'il accuse de se faire, concrètement, un allié objectif de la délinquance dans de très nombreux cas; l'autre était une "page" de France info sur cette déferlante des "normes" qui ne cessent d'entraver la France et les Français qui entreprennent : "Normes : la France au bord de l'asphyxie" (un sujet que nous évoquons d'ailleeurs régulièrement ici...) 

    Nous critiquons assez souvent la partialité d'un grand nombre de journalistes pour ne pas saisir, à chaque fois qu'elle se présente, l'occasion de montrer ce qu'ils disent et font, lorsque cela nous semble aller dans la voie du bon sens et de l'honnêteté intellectuelle... 

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    =Et, bien sûr, on réagira "en temps réel" à l'actualité immédiate, et on parlera de tout ce dont on ne sait pas encore que l'actualité nous amènera à évoquer... Et toutes les notes précédentes seront accompagnées de notes plus courtes, plus ramassées, permettant de réagir et de donner notre sentiment face à tel propos, tel fait, tel article qui feront la "une" de la semaine à venir... 

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    capture d'ecran blog.jpg= On aura aussi, comme d'habitude le samedi, notre note en deux parties :

    1. D'abord, une revue des Blogs, de Facebook, des magazines  et d'ailleurs;

    2. Et, ensuite, on donnera les liens que des lecteurs ont envoyés :

    N'hésitez pas à nous faire parvenir des liens sur des sujets qui vous ont paru importants...   

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    CONCORDE 2.JPGOn aura, évidemment, les Ephémérides, car c'est "tout cela, tous ceux-là, aussi, la France" : du début de l'insurrection générale de la Gaule contre César au premier vol de Concorde ... en passant par : Claude, né à Lyon, qui devient le 4ème Empereur romain; la naissance du futur Charles V; le sacre de François premier, sa visite à Marseille où il décide la construction du Château d'If et du Fort de la Garde; le début du Tour de France de Charles IX; le Bugey, la Bresse et le Pays de Gex qui deviennent Français; Louis XV qui crée l'Ecole militaire et qui, avec Maupeou, renvoie les Parlements; l'assassinat de Louis XVI, acte fondateur des Totalistarismes modernes (écouter le Requiem de Cherubini (V - Sanctus) : Ambrosian Singers Philharmonia Orchestra Riccardo Muti - Requiem a la memoire de Louis XVI in C minor V. Sanctus.mp3); les Colonnes infernales qui commencent la destruction systématique de la Vendée; la capture de la flotte hollandaise par... la cavalerie française de Pichegru !; la découverte de la Terre Adélie; la béatification de Jeanne d'Arc; Georges Claude qui dépose le brevet de la lampe à néon; le lancement du satellite Spot 2; la mort de Gustave Thibon...

    Sans oublier les naissances de Gassendi, Orry, Mansart, Chauveau-Lagarde, Stendhal, Ampère, Manet, Cézanne, Weygand; 

  • Fin de partie pour le Régime ? par Hilaire de Crémiers*

    Le peuple français en a assez, celui qui travaille, qui vit, qui croit dans son pays. Il n’est plus représenté ; il n’est pas gouverné ; il est matraqué. 

    HOLLANDE FIN D EPÄRTIE.jpg

     

    C’est sans issue. Les institutions de la Vème République ont été si affaiblies qu’il faut prévoir qu’elles ne résisteront pas à l’ébranlement qu’elles subissent aujourd’hui et qui n’est que le début d’un séisme économique et social d’amplitude inconnue. La contrainte des événements est trop forte, le quinquennat trop fragile, le gouvernement trop hétéroclite et dans ses membres trop impotent, la majorité parlementaire trop divisée, trop apeurée, à vrai dire aujourd’hui trop minoritaire dans le pays pour être qualifiée encore, sinon de nom, de « majorité ». Rien dans l’état actuel de nos institutions n’est capable de s’opposer avec quelque force et raison à ce qui va advenir inéluctablement dans les prochains mois. La population commence à le pressentir ; les parlementaires qui visitent leur circonscription à s’en affoler ; les préfets à avertir avec la gravité requise ; le gouvernement enfin à s’en rendre compte quoiqu’avec retard, tout en s’illusionnant de formules et de faux espoirs comme c’est si souvent le cas en pareilles circonstances quand une situation se dégrade.

    Un chef qui n’en est pas.

    Même François Hollande doute, sinon de lui-même, car il est fat, mais de sa position exacte dont il cherche vainement l’équilibre, depuis longtemps rompu ; son malaise se sent jusque dans son élocution et ses comportements hésitants. C’est qu’il ne sait rien de la politique, la vraie, celle de la France dont les constantes pour tout esprit averti se retrouvent de siècle en siècle : il ne s’y est jamais intéressé comme tous ceux de son espèce et ne l’a étudiée qu’à travers les schémas conventionnels de ses études de bourgeois bohème et médiocre. Si on ne voit pas cet aspect personnel qui porte sur la qualité intime de l’homme, il n’est pas possible de comprendre à l’avance la tournure tragique que vont prendre les événements. Tout historien de la vie politique française sait que le chef de l’État doit avoir en France une certaine étoffe. Le drame qui survient réside dans cette première et fondamentale constatation. L’homme n’est pas à la hauteur. D’ailleurs, dans le monde politique officiel y en a-t-il seulement un ?

    En attendant c’est lui qui est là et quelle guigne ! Pas un Français ou à peu près qui ne le pense et ne le dise. Dans les bistrots, dans les salons, dans les halls de gare, partout ! Comment pourrait-il appréhender ce qui se passe ? Comme tous ses pareils, sans connaissance profonde, toujours dans le superficiel, pire sans goût véritable, ignorant de l’art français, donc de l’artisanat, méprisant tout ce qui relève des PME, en fait homme des grands groupes, des structures établies, de la finance immorale et apatride qu’il ne dénonce que pour mieux s’en servir comme n’en témoigne que trop un entourage sinistre d’individus sans scrupules qui l’ont aidé à asseoir son pouvoir, sans autre perspective que le minable « idéal » social-démocrate qu’il identifie à la République, n’ayant pour pratique que les micmacs politiciens et partisans, que peut faire un tel « type » à une telle place ?

    Maintenant, au bout de dix-huit mois de mandature, il se trouve seul devant lui-même, c’est-à-dire devant le néant. Chacun dans son gouvernement, dans ses réseaux, dans ce qui fut son parti, ne songe plus qu’à lui-même et, comme l’homme n’est pas fou, il s’en rend compte. Il n’arrivera jamais à remettre de l’ordre. En réalité – et ça se devine dans ses tâtonnements – il ne sait plus quoi penser ni de sa personne qu’il surestimait niaisement, ni de ses conseillers qui ne pouvaient que le décevoir, en particulier les économistes qui le persuadaient d’un rebond français et d’une « inversion » de la courbe du chômage sur laquelle il a engagé tout son crédit. Se méfiant désormais de ses familiers qui, comme lui d’ailleurs, ne commettent que des bourdes, il s’essaie, mais jusqu’ici sans résultat, à s’appuyer sur un Premier ministre falot, qui n’existe pas plus que lui : Jean-Marc Ayrault n’a aucun charisme ; il ne répond aux nécessités du moment que par des reculades qu’il effectue avec force coups de menton, et en diluant les difficultés présentes dans de vastes considérations hors de propos, tout comme ses ministres dont les seuls connus ne sont que des moulins à parole sans efficacité aucune.

    Contre le peuple, la lutte républicaine.

    Ce tableau n’est pas noirci à plaisir : il est tout simplement vrai. C’est celui que voient les Français. Aussi n’est-il pas étonnant que la révolte gronde. Alors que tout va mal, que les conditions de vie se détériorent, la seule préoccupation du gouvernement, sur ordre précis de ceux qui furent les maîtres financiers de la dernière élection présidentielle, fut de faire passer la loi dite du mariage pour tous, malgré l’opposition d’une grande majorité des familles françaises, et en y incluant par anticipation, et sans le dire, avec cette hypocrisie si caractéristique de ce milieu de prétendus dirigeants, tout ce qui s’ensuit et qui est proprement criminel sur le statut de l’enfant. C’est leur seul bilan. Quant au reste, ce gouvernement ne connaît que l’impôt et la taxe avec l’unique idée de faire payer les Français, de casser les familles, de pulvériser les patrimoines et d’englober le social dans l’étatique pour mieux dissimuler dans une opacité voulue la totale ineptie de leur gestion. Le peuple français, bien que tout soit fait pour l’abrutir, n’est pas totalement idiot et, malgré sa bonne volonté, il n’en peut plus. Il le dit, il le manifeste. Et ce n’est qu’un début.

    ayrault.jpgAlors, devant la colère qui monte de partout, alors que l’économie français s’écroule par pans entiers, en raison essentiellement des choix politiques absurdes maintenus depuis des décennies pas une classe politique coupée des réalités, Jean-Marc Ayrault ne trouve rien de mieux, pour reprendre la main, que de faire la « grande » proposition d’une « grandissime » réforme fiscale, et qu’il prétend mettre en œuvre tout de suite. Et d’inviter en premier les syndicats ! Ce qui est contraire à tous les principes constitutionnels, car c’est au peuple et à ses représentants de consentir à l’impôt. Pas aux syndicats ! Députés et sénateurs auraient dû hurler : ils ne viennent qu’après et uniquement dans le cadre des partis, ce qui est encore outrageant, car les parlementaires par eux-mêmes représentent, toujours selon les principes, la nation. Alors, pourquoi ce chantier ? Mais en raison d’une évidente collusion ! Les syndicats comme les partis sont discrédités. Tous les mouvements se font sans eux et même contre eux ; leurs discours de haine sociale et politique ne passent plus. Reste donc à Jean-Marc Ayrault à jouer ce jeu terrible mené tant de fois dans l’histoire de la République par ses prédécesseurs : dresser les appareils légaux qui se sont emparés des institutions et des lieux de pouvoirs, contre le pays réel, opération de survie pour un régime qui ne vit que de divisions, parti contre parti, classe contre classe, riches contre pauvres, banlieues contre centres-villes, paysans contre citadins… Là se résument toute sa mécanique et sa raison d’être. Rien n’est pire pour lui que de voir, face à lui, le pays tout entier se réunir pour clamer son « ras-le-bol ».

    Il y a dans les politiciens qui dirigent la France, une crainte latente et donc une haine du peuple véritable, surtout quand il n’adhère plus à leurs discours. « Le populisme », voilà l’ennemi ! Ils seront donc implacables ; car, pour reprendre le langage qu’ils affectionnaient dans leur jeunesse marxisante, ils encourent le risque de n’être plus bientôt qu’une superstructure obsolète et vouée à disparaître, selon les prédictions pour une fois exactes d’un Saint-Simon et d’un Marx. Ce dont ils ne veulent à aucun prix et peu leur chaut au fond qu’en France, en ce moment, six entreprises disparaissent par heure, mille emplois soient détruits par jour et qu’un paysan se suicide toutes les 48 heures. Ils ne manœuvrent que pour leur seul pouvoir. Comme toujours, depuis deux cents ans, ils ne le lâcheront que quand il ne sera plus intéressant de l’avoir. Ils sont comme ça. Il est de vrais amis du peuple, ce ne sont pas eux !

    * Analyse politique parue dans le numéro 124 (décembre 2013) de Politique magazine.

  • Il faudra pourtant bien en sortir....(1/4) : Depuis 1975, la République idéologique ”change le peuple”...

            En ce qui concerne l'immigration, nous recevons régulièrement des messages qui, pour être tous très différents les uns des autres, posent en réalité tous le même problème et qui, même avec des formulations parfois très éloignées les unes des autres, en reviennent toujours à la même question centrale : comment en est-on arrivé là, que proposez-vous, que faire pour "en sortir"... ?

             Pour essayer de répondre, non pas à tout le monde à la fois et d'un seul coup - c'est "mission impossible"...- mais, peut-être et au moins en partie, à l'essentiel des préoccupations de celles et ceux qui écrivent, nous allons tâcher de proposer ici un rapide survol qui s'efforcera d'abord de résumer la situation dans ses grandes lignes, et par redire, pour commencer, comment on en est arrivé là; puis nous évoquerons les remèdes dérisoires que propose le Pays Légal pour règler (?) des problèmes qu'il a lui-même, tel un apprenti sorcier, follement créés; ensuite, nous reprendrons ce que nous avons déjà écrit ici-même, à savoir qu'une des solutions pour "en sortir" pourrait être de mener ce que l'on pourrait appeler une politique des trois tiers ; et, pour ceux qui seraient sceptiques, on lira, comme une sorte de conclusion provisoire, l'opinion de Michel de Jaeghere... 

            Nos lecteurs pourront évidemment poursuivre le débat, en continuant à écrire ou en postant des commentaires; ils pourront aussi se référer à notre PDF "Contre la France métisse..."  :

    http://lafautearousseau.hautetfort.com/list/documents/conference_contre_la_france_metisse___pdf.html

            Aujourd'hui ....(1/4) : Depuis 1975, la République idéologique "change le peuple"...

            On connaît la celébrissime formule d'Edgar Poe, dans son Colloque de Monos et Una "...en dépit de la voix haute et salutaire des lois de gradation qui pénètrent si vivement toutes choses sur la Terre et dans le Ciel, des efforts insensés furent faits pour établir une Démocratie universelle...."

            Pour qualifier ce qui se passe en France depuis une quarantaine d'années, en ce qui concerne l'immigration, on pourrait s'inspirer de la formule, en la parodiant : depuis 1975, des efforts insensés furent faits pour établir des populations nouvelles en France, ce qui revient, concrètement, à "changer le Peuple" ! (1)....

             Mais, au final, et au vu des résultats de cette politique insensée, beaucoup en viennent publiquement à évoquer le risque de troubles violents et, tel le perroquet du conte de Bainville, donnent leur sentiment: "Ca finira mal !..."

             Car, force est de constater que la greffe que veut imposer le Pays Légal, dans son entreprise de subversion et de dynamitage de cette vieille nation historique qu'est la France, prend mal. Qu'elle ne prendra de toutes façons qu'en partie et que, pour une autre partie, elle ne prendra tout simplement pas.

             La situation créée artificiellement depuis 1975 est en effet explosive. Et, de fait, on ne se risque pas trop en disant que, de toutes façons, cela ne pourra pas durer éternellement, et que les choses ne pourront pas rester indéfiniment en l'état...

             "Cela fait 25 ans que l'on ment sur les flux migratoires" écrit sans détour Gérard François Dumont (2).

              La démographe Michèle Tribalat confirme ses dires, et explique que nous assistons à "un processus de substitution démographique" et à une véritable "séparation territoriale dans certaines villes de France" : en Seine Saint Denis, deux habitants sur trois , en moyenne, sont d'ores et déjà d'origine étrangère. Un taux qui atteint 80% dans certaines localités !

    immigration seine saint denis.JPG
    Quelque part dans la "Nouvelle France" :
    pas le Canada, mais la Seine-Saint-Denis, avec son nouveau "peuple" que nous impose le Système,
    en version accélérée depuis près de quarante ans...

                Rappelons-le très rapidement : l'accélération inouie de cette évolution est récente. Elle ne date que de 1975, lorsque Jacques Chirac, Premier Ministre, a décidé d'une part de recourir à un plus grand nombre de travailleurs étrangers, d'autre part d'instituer le regroupement familial. Deux mesures qui se sont révélées désastreuses, à la fois pour l'économie nationale et pour l'équilibre même de notre Société.

               Pour l'économie d'abord : en effet, l'arrivée soudaine d'une main d'oeuvre très bon marché a découragé les investissements destinés à la modernisation de notre appareil de production; elle a tiré les salaires vers le bas (ainsi s'explique en partie le fait que, très souvent, les salaires perçus réellement par les travailleurs sont insuffisants...); elle a enfin retardé les investissements dans la Recherche, vraie créatrice d'emploi, et permettant de préparer vraiment l'avenir. En somme, elle a déséquilibré notre économie, elle a empêché son assainissement, elle nous a fait entrer a reculons dans le nouvel environnement économique marqué par la mondialisation (3).

    GF DUMONT.JPG
    Gérard-François Dumont

                 Mais les conséquences sur le moral et le mental sont tout aussi désastreuses, et même encore beaucoup plus : elles peuvent même se réveler mortelles, et à brève échéance, pour la Nation Française. Les partisans de la "France métisse" se gargarisent des mots multiculturel, multiracial, multiethnique etc.. Mais cette France libaniséee/balkanisée qu'ils veulent imposer n'est rien d'autre qu'une juxtaposition fragile de communautés et de gens séparés par beaucoup de choses, et parfois par l'essentiel : leurs racines, leurs moeurs, leurs fondamentaux , pour employer un terme un peu pompeux, mais assez juste en l'occurrence. Sans compter que recevoir un aussi grand nombre d'étrangers en si peu de temps, rend mécaniquement impossible et l'assimilation et l'intégration.....

    michelletribalat.JPG
    Michèle Tribalat

                 Seuls le temps et l'Histoire diront donc si, en cas de crise majeure comme en connaissent toutes les nations, cette fragile construction résistera ou si, comme au Liban justement, tout volera en éclat....

                 On le voit, la décision de Jacques Chirac en 1975 est lourde de conséquences, néfaste au point de vue économique, peut-être mortelle au point de vue de la constitution physique du Peuple Français.

                 Pour une décision de cette importance, touchant au coeur même de la Nation (qui constitue la France ?) le Peuple n'aurait-il pas dû être consulté ? N'aurait-il pas dû pouvoir se prononcer sur la présence et le nombre d'étrangers sur notre sol, ainsi que sur l'octroi éventuel de la nationalité française à ces étrangers....( à suivre...)

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    "Ethnique", disent-ils (!)...

    (1) : étant bien entendu qu'il y a deux façons de "changer le peuple" : dans son physique, comme nous l'évoquons ici, mais aussi, et surtout, dans son moral, dans son mental, dans son esprit : et, là, c'est dès ses origines, dès la Révolution et dès l'instauration de la République en 1875, que le Système s'est appliqué méthodiquement à "changer le peuple", en le coupant de ses racines, et en livrant une guerre incessante et sans merci à toutes les traditions constitutives de notre Être profond....

    (2) : dans Population et Avenir, janvier 2007.

    (3) : Voir dans la Catégorie "Vidéo/Audio/Conférences" la vidéo d'Eric Zemmour "Zemmour sur i-téle (vidéo): L'immigration pour faire baisser les salaires.....".

  • ”Qui n'a pas lutté n'a pas vécu” : parce que la situation est grave, nos voeux ne peuvent qu'être des voeux de réaction

    8 millions de pauvres, 6 millions de chômeurs, pour ne prendre que deux des chiffres les plus alarmants parmi le flot d'exemples consternants qui montrent, tous, et en tous domaines, l'échec patent du Système. Voilà qui n'inciterait guère à un tonitruant "Bonne année !", ni même à parler d' "espérance", mais plutôt de pessimisme... : oui, mais, à condition qu'il soit actif !

    Car c'est justement parce qu'elle souffre, à cause du Système, parce que cette souffrance s'amplifie et que le rythme de son abaissement s'accélère, que nos pensées doivent d'abord aller à la France, au cher et vieux Pays. Là où la malfaisance du Système abonde, il faut, pour paraphraser Bernanos, que la réaction et l'engagement "pour que ça change" surabonde...

    prince jean les quatre.jpgParallèllement, nos pensées ne peuvent qu'aller au recours que représente la Famille de France : le Comte de Paris, le Dauphin Jean, duc de Vendôme, le petit Dauphin Gaston. On parlait de Bernanos, parlons comme Bainville : en se fixant sur ce que représente cette Famille de France, ce qu'elle concentre et synthétise, on voit qu'avec le modèle qu'elle incarne, qu'elle perpétue, qu'elle perénnise, le remède est à côté du mal. Le Prince Jean, dans une conférence donnée à des étudiants de plusieurs grandes Ecoles de Commerce, dans plusieurs villes du pays, n'hésitait pas à présenter la façon dont les Capétiens avaient "mené" la France comme un modèle pour une saine direction d'entreprise, et à parler, en ce sens, de "management capétien". Ce langage, audacieux et inattendu, est heureux : ce n'est pas d'un changement de personnel politique, ni d'un changement de Système dont nous avons besoin, mais d'un changement de Régime, passant par un véritable ré-enracinement, qui nous libérerait de l'idéologie, et nous re-grefferait aux sources vives de nos origines. "Retrouvez les intuitions de vos origines", avait l'habitude de dire Jean-Paull II : "Héritier des siècles" (selon la formule de Chateaubriand), qui, mieux que le Prince peut représenter une réelle vision d'espoir et d'avenir, dans l'échec apocalyptique du Sytème, et l'effondrement absolu des immenses espoirs qu'il avait fait naître ?...

    Car le déracinement des Français continue, par un "changement de peuple", un métissage idéologiquement voulu, prôné et présenté comme "le" modèle idéal, comme la France de demain, mais dont le but réel est de créer des "êtres nouveaux", sans racines ni traditions, ni repères ou attaches bien définies, puisque, en mélangeant plusieurs, ils ne "seront" plus d'aucune, ils ne "sauront" plus véritablement d'où ils viennent. Du moins, c'est ce qu'espèrent et attendent ceux qui poursuivent ce but, en imposant, par un bourrage de crâne quotidien, leur mensonge sur une France qui serait issu d'un métissage permanent, alors qu'elle était, et l'est encore en bonne part, "la plus cohésive", pour reprendre l'expression de Léon Daudet, dont la devise personnelle, "Qui n'a pas lutté n'a pas vécu" sert de titre à ces voeux pour temps de grande crise...

    Or, sur ce point comme sur d'autres, des volontés et des capacités de réaction sont possibles, et sont même à l'oeuvre, aujourd'hui, en France. C'est la raison pour laquelle nous avons volontairement fait suivre ces voeux de deux notes déjà parues sur notre quotidien, mais qui sont - et parce qu'elles sont - des signes de quelque chose d'encourageant, d'un sursaut à épauler et conforter, à amplifier, venu des profondeurs du pays réel :

    manif-pour-tous_440x260.jpg1. le "pourquoi" de notre participation à la prochaine manifestation du 13 janvier, à Paris, pour la défense de la famille contre l'idéologie folle de ceux qui veulent dénaturer ce socle fondamental de notre société;

    2. et la note publiée sitôt après l'excellente "Répliques" de Finkielkraut, où ses deux invités ont souligné que "le vrai clivage est entre une France totalement oubliée (en fait, la "vraie") et celle des bobos-idéologues de Paris et des médias comme Canal + qui confondent volontairement peuple et banlieue, ricanent de tout ce qui, pour eux, n'est que "franchouillardise", prônent le métissage non comme un droit mais comme un devoir et favorisent une hyper-réglementation (normes d'hygiène, de construction, etc.) destructrice et paralysante; ils remarquent que le rejet de la seconde (celle des idéologues) par la première (celle des "pays") est fort, qu'il va en s'accroissant au point d'être dominant dans certains "territoires" et ils semblent penser qu'à l'actuel sentiment de révolte pourrait bien succéder une sorte de lame de fond (qu'on pourrait, en l'occurence, qualifier à juste titre de "réactionnaire")."

    Dans notre Catégorie "Lire Jacques Bainville", la note 35 est consacrée à un article qu'il a écrit dans l'Action française du 31 octobre 1912, il y a donc exactement cent ans, La revanche de Kossovo; dans cet article remarquable, il montre comment, malgré les apparences qui peuvent être - et sont, pour nous, ici et maintenant - contraires; malgré les humiliations, malgré les tragédies, malgré les défaites, les choses peuvent toujours changer, si les hommes le veulent, car, disait-il, "ce qui a été conservé et sauvé ne l'a pas été en vain... Il est toujours des mains pour recueillir et transmettre le flambeau. Et pour les renaissances, il est encore de la foi". En voici deux courts extraits, évidemment applicables, dans leur esprit, à notre aujourd'hui d'inquiétudes:

    "Aux nations qui prennent leur revanche, il faut d'abord des esprits nobles et désintéressés, mainteneurs de la tradition, qui ne laissent pas succomber l'idée. Il faut ensuite que des poètes, des écrivains capables de susciter cette élite enthousiaste qui arrache les peuples à leur torpeur, recueillent l'idée conservée dans les sanctuaires et lui rendent la vigueur de la nouveauté et de la jeunesse. Ni l'un ni l'autre de ces deux éléments n'a fait défaut à la Serbie..."

    Feront-ils défaut à la France ? 

    "Au temps où les vieux rois serbes couvraient le pays de monastères, ils ne se doutaient guère qu'ils élevaient des refuges aux débris de leur nation et qu'en assurant à leur dépouille mortelle un abri contre le vandalisme des siècles, ils assuraient aussi la survivance de leur race. A côté de la lampe qui devait brûler nuit et jour au-dessus de leurs tombeaux, l'Eglise serbe a pieusement entretenu le foyer d'où a jailli l'étincelle patriotique : sous son toit, la vie nationale, à l'abri de la tourmente, a pu se sauvegarder proscrite, mais intacte. C'est elle qui, malgré la servitude et l'ignorance obligatoire, a preservé la patrie serbe de la mort politique et morale."

    Là aussi, "l'étincelle patriotique", la "vie nationale", ce qui a fait notre grandeur et qui est aujourd'hui "proscrit mais intact" feront-elles défaut à la France ? La Serbie, sous le joug, n'a recouvré son indépendance qu'après plusieurs siècles d'humiliation et de servitude, pendant lesquelles cette indépendance non seulement paraissait mais était bel et bien morte. Qui peut dire qu'il ne se passera pas - mutatis mutandis... - la même chose avec la France, et qu'après 137 ans de République idéologique, qui l'ont mise dans l'état critique où elle est à présent, elle ne sera pas sauvée de "la mort politique et morale" ?...

    Puisse lafautearousseau avec vous tous, ses amis, ensemble tout au long de l'année, travailler de plus en plus et de mieux en mieux, "malgré la servitude et l'ignorance obligatoire", en vue de cette évolution des choses, qui serait une vrai révolution; en vue du seul Bien commun, et de cette seule espérance : une France libérée du Système qui l'entrave, de l'idéologie qui l'abaisse, d'un pays légal qui la ruine; et qui pourra, alors, remettant enfin ses pas dans les pas de ceux qui l'ont faite - et faite grande et belle... - reprendre sa marche en avant, en renouant avec l'esprit de ceux qui l'ont créée et ont fait sa grandeur. 

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  • Histoire du Pétrole, l'or noir, par Champsaur (I/III).

    Un peu d’histoire …

    Une histoire du pétrole couvre aisément 1.000 pages. C’est le cas de l’ouvrage d’un chercheur américain, Daniel Yergin avec son « The Prize, The epic quest for oil, money and power, 1991». Tenter d’en extraire les évènements cruciaux conduit à des choix forcément subjectifs. Si la liste est très loin d’être exhaustive, au moins les épisodes rapportés furent ils déterminants dans cette aventure de l’Humanité qui dure encore et dont la fin est loin d’être atteinte malgré certaines prévisions apocalyptiques très mal documentées. 

     

    L’huile de pierre dans les religions

    Pendant très longtemps les hommes n’ont pas soupçonné l’existence de gisements profonds de produits pétroliers. La seule connaissance de cette substance mystérieuse parvint par les affleurements. Pourquoi engendre-t-elle le feu ? Il faut remarquer que le culte du feu fut d’une grande importance dans ce Moyen-Orient où les réserves enterrées sont les plus riches du monde. Il revient aux Perses d’en avoir fait l’objet suprême d’un culte. Sur la rive occidentale de la Caspienne le gisement de pétrole qui traverse la région jusqu’au littoral opposé est ici à fleur de terre. Il suffit d’une étincelle pour l’enflammer. Il flambe depuis le déluge disent les fidèles, et ne s’éteindra qu’à la fin du monde. C’est là que Zoroastre, huit siècles avant notre ère a instauré le culte mazdéen. Le feu naturel de la terre devient feu surnaturel pour les hommes. A travers la Perse les siècles passent sans que s’éteignent les feux sacrés. 

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    Azerbaïdjan, Lokbatan (ci-dessus), et Yanargad (ci-dessous) : avec les grandes réserves de gaz et pétrole dans le sous-sol de l’Azerbaïdjan et de la mer Caspienne, et les émanations gazeuses qui en résultent, des "flammes perpétuelles" habillent les collines environnant Bakou... 

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    L’Ancien Testament aussi a pour cadre une terre à relents de pétrole, une terre à bitume. Si la Bible ignore presque constamment le pétrole, on le décèle à l’arrière-plan. Noé doit enduire son arche de bitume. Des noms différents, bitume, asphalte, bitume de Judée. Et le buisson ardent. Comme on ne comprend pas l’origine du feu, il est miraculeux. Le pétrole est présent dans le deuxième livre des Maccabées «  … Néhémie appela ce liquide nephtar, ce qu’on interprète par purification, mais la plupart le nomment nephtaï … ». Le naphte entre en scène.

    Où rencontre-t-on ce pétrole ? Les hommes de l’Antiquité ne peuvent pas savoir qu’il se cache dans les profondeurs de la terre. Il n’est donc décelé que par hasard. Autour du Tigre et de l’Euphrate, en Perse et au pied du Caucase, où il affleure et il brûle, aux Indes, en Birmanie, en Chine, Mais ni les Grecs ni les Romains ne sont très avancés dans leur connaissance de l’huile mystérieuse.

    Son utilisation relève de l’empirisme, dans les balbutiements de la médecine, proche de la magie, embaumement des morts, comme arme (flèches enflammées) et l’apparition du feu grégeois devant Constantinople contre les musulmans qui font le siège de la ville en 673.

    On observe que les gisements connus durant les dix-huit premiers siècles de l’ère chrétienne sont pour la plupart ceux qui étaient déjà repérés durant les millénaires précédents. Et l’on aborde le XIX ème siècle sans découverte majeure, dans aucun domaine.

    L’humanité en est toujours aux nappes de surface. Mais vers 1770 du pétrole est tiré de puits dans la région de Parme. On en trouve aussi en Languedoc, diocèse de Béziers, vers 1700. Ainsi qu’une source de bitume vers Clermont en Auvergne.

    En Alsace le pétrole est repéré depuis plus longtemps, vers 1625. L’huile de Pechelbronn purge, nettoie les plaies, guérit de la surdité. On découvre qu’elle peut bruler dans les lampes. A partir de1755  Pechelbronn fait l’objet d’une industrie régulière avec des puits de 5 à 30 mètres de profondeur (lettres patentes du roi Louis XV).  

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    Le "feu grégeois" (du latin graecus, grec) était un peu l'ancêtre du napalm moderne.

    La formule en est attribuée au « chimiste » Callinicus, qui l'aurait élaborée vers 670. Ce mélange particulièrement inflammable de naphte, salpêtre, soufre et bitume brulait même au contact de l’eau. Les Grecs l’appelaient feu « liquide » ou « maritime »; il produisait une fumée épaisse et une explosion bruyante qui ne manquait pas d’effrayer les Barbares...

     

     

    Le temps des lampes à pétrole.

    La transformation de l’éclairage des huiles végétales vers les huiles minérales fut assez lente. Mais constitue la première étape importante, qui va enclencher un vrai besoin de consommation. Il est peu connu que les historiens situent l’utilisation systématique du pétrole dans les lampes, après distillation, en Roumanie et en Allemagne du Nord. Raffiné en Moldavie et distribué à Bucarest, et aussi des découvertes de grandes nappes autour de Hanovre à la fin du XVIIIème siècle. Vers 1850 les Polonais améliorent la distillation (éclairage complet de l’hôpital de Cracovie). La France n’est pas en reste. À Autun le bassin est riche de schistes bitumineux imprégnés d’hydrocarbures. En 1836 le pharmacien Alexandre Legros fait une première distillation et condense … du gaz de schiste. Il présente sa technique à l’Exposition de 1855, et les fûts d’huile de schistes quittent le pays morvandiau vers les cités de France, et jusqu’en Amérique. Gloire éphémère car les huiles exotiques vont rapidement remplacer les fours d’Autun. Dans le même temps en Écosse on chauffe une houille, mauvais combustible, pour en extraire un liquide voisin de l’huile de schistes. La jeune industrie de cette huile lampante gagne l’Angleterre, et elle est bientôt achetée en grande quantité par les Américains. Avant de se lancer eux-mêmes dans la distillation de leurs schistes locaux. Un jeune canadien Abraham Gesner repère au Nouveau-Brunswick, une espèce d’asphalte d’où il extrait une huile combustible propre à remplacer les huiles végétales et l’huile de baleine. Il la baptise kerosen, de la racine grecque keros qui désigne la cire.

     

    Et l’Amérique entre en scène

    À l’ouest de la Pennsylvanie, non loin du lac Erié, autour de Titusville, on cherche du sel dont les paysans de l’endroit ont bien besoin pour leur bétail et leurs conserves. En grattant le sol on trouve une eau salée, d’où l’on tire les précieux cristaux blancs, mais au fond des puits l’eau est polluée par une substance graisseuse de couleur noire. D’abord rejeté dans les cours d’eau, ce pétrole sera utilisé pour ses vertus médicinales (rhumatisme, toux, rhume, asthme, toutes les fièvres …etc). Il ne faut pas longtemps pour découvrir qu’après distillation on tient une huile merveilleuse pour l’éclairage, de même nature que le kérosène. Après avoir tâtonné sur la meilleure utilisation de ce liquide, il est décidé que l’éclairage est le meilleur débouché. L’équipe de pionniers qui s’est rassemblée autour de l’initiative fondent la Pennsylvania Rock Oil Company au capital de 500.000 dollars (1854). Ils accueillent quelques nouveaux venus. L’un d’eux, petit employé de chemin de fer, place 250 dollars ; il s’appelle Edwin Drake. Le premier « héros » de l’histoire du pétrole. Un banquier s’étant adressé à lui avec le titre de colonel, l’appellation demeure bien qu’il n’ait jamais rien eu à faire avec l’armée. L’aventure des découvertes en Pennsylvanie est connue, et les principales caractéristiques, un pétrole accessible à faible profondeur (20 m), de respectables quantités, une demande en croissance pour une utilisation qui reste l’éclairage. Bien que rapidement différents composants apparaissant dans une colonne de distillation trouvent des applications … sauf pour le haut de la colonne, où une fois condensée, l’essence est jetée.

    Et l’Europe comme important débouché. Une conséquence de la guerre de sécession est que l’exportation du pétrole supplante le commerce du coton vers le vieux continent le temps des quatre années de conflit. Une telle croissance de la demande génère une fébrilité, autant de création de sociétés que de faillites.

     

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    Le premier puits de Drake, reconstitué à Titusville, Pensylvannie...

     

    C’est dans ce contexte qu’un jeune investisseur de 26 ans, John Davison Rockefeller, rachète les parts de son associé qui a décidé de se retirer (Février 1865). La Standard Oil est née, enregistrée en 1870 comme Standard Oil Company of Ohio. Parallèlement la distillation a été systématisée dans des installations, les raffineries. Ce que Rockefeller considère initialement comme une activité marginale, lui apparaît assez vite profitable, et il rachète des installations existantes, de même que des sociétés de forage qu’il estime mal gérées. La course à la croissance est lancée et la fin de la guerre civile provoque une expansion de l’industrie et du commerce dans toute la fédération, jamais égalée depuis. Un jour, Standard Oil s’appellera Exxon.

    En 1850, un nouveau venu, la Shell, dont on dira plus.

    Mais en 1865 on en était toujours dans la période du pétrole lampant (à suivre, mercredi et jeudi...)

  • En marge du 600ème anniversaire de la naissance de Jeanne d'Arc... : l'hommage à Henri Bataille, qui a beaucoup oeuvré p

            Profitons d el'occasion pour apporter quelques rappels et précisions sur le site de Vaucouleurs et l'oeuvre d'Henri Bataille... avec l'article de Pierre Bénard, docteur ès-lettres, dans la revue "Sites et Monuments", qui rappelle tous les aléas rencontrés par M. Bataille dont la vie entière a été vouée à faire vivre le site historique de Vaucouleurs contre vents et marées politiques (1).... 

            http://www.herodote.net/La_maison_natale_de_Jeanne_d_Arc-monument-156.php

     

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    La fameuse "Tour des Anglais" dernière oeuvre restaurée par Henri Bataille grâce au mécénat d'un Anglais rencontré fortuitement dans les rues de Nancy lorsqu'il avait contacté des banques pour le financement de ses travaux.  

            AU SECOURS DE VAUCOULEURS

            Vaucouleurs, du côté de "France" -la France du quinzième siècle- s'annonce par de graves paysages, forêts, prés exigus, clairières de champs bombés aur horizons sauvages, villages dans l'ombre de leur ravin. C'est octobre, les hameaux le font savoir comme ces calendriers des travaux déroulés, dans des quadrilobes, au soubassement des églises. Voici les tas de bois en vue du long hiveer. Sur la planche, le cochon que l'on vient de tuer fait -on m'excusera- un noble cadavre. Une échelle oscille dans un pommier. A Couvertpuis, Biencourt, Ribeaucourt, le temps s'est arrêté et l'automne d'aujourd'hui est l'automne d'hier et de toujours. Connaissez-vous les jolies portes, le pont, le site de Montiers-sur-Saulx ? Les bois, au bord des petites routes, commencent à peine à s'effeuiller. Dans l'ombre humide, des géants veillent, revêtus de mousses somptueuses, auxquels l'imagination, sur cette terre à merveilles, s'empresse de prêter un caractère fatidique.

            A quelques lieues d'ici, au coeur de hauts pays battus des vents, Grand propose à la solitude les vestiges de l'époque où ses murs enfermaient un sanctuaire prestigieux que Camille Jullian nomme "le plus fameux des temples d'Apollon celtique". Sous les portiques de Grand on pratiquait l'oniromancie : la nuit venue, après le sacrifice, le consultant entrait dans le sommeil qui devait lui offrir le rêve propre à le renseigner. Lumières de la nuit, oracles du songe... Par Houdelaincourt, Rosières-en-Blois, on gagne Vaucouleurs et les eaux d'une Meuse non moins paradoxale, "endormeuse" au dire de Péguy, et en même temps éveilleuse, conseillère de résistance, maîtresse d'énergie.

            M. HENRI BATAILLE, sur les bords de la Meuse ne dort pas.

            Depuis 1928, il veille et se dépense dans un site qu'il honore comme l'auxiliaire providentiel de la vocation de Jeanne d'Arc.

            Depuis 1928 ! C'est beau, ce long effort qui se poursuit soixante-deux ans plus tard, long effort inspiré, soutenu par une ardeur inextinguible, entrepris tout juste cinq siècles après l'apparition de Jeanne au pied des tours de Vaucouleurs !

            Ces tours de Vaucouleurs, que gouvernait Robert de Baudricourt, elles abritaient en 1428, l'une des toutes dernières flammes de la résistance française au nord de la Loire : le flot anglais et bourguignon recouvre tout, à telles enseignes que pour trouver, quittant le "sanctuaire" de la Meuse une autre place française, il faut marcher... jusqu'au Mont Saint-Michel.

            Ces tours de la cité de Vaucouleurs, on sent bien qu'Henri Bataille les vénère comme des dames autrefois puissantes et tutélaires, des fées de pierre déchues après avoir porté le destin de la France. Il se plaît à égrener, à faire chanter leurs beaux noms sonores : Gargasse, Saladin, Quiquengrogne, en exaltant ces heures dangereuses de 1428 où l'Anglo-Bourguignon campe devant Vaucouleurs. Robert de Baudricourt traite avec l'ennemi mais ne rend pas la place. Le temps gagné sera infiniment précieux. Dans Vaucouleurs, resté français, derrière ces tours assez vaillantes pour incliner les assiégeants à se contenter d'une capitulation conditionnelle, l'épopée de Jeanne d'Arc pourra se préparer, le salut pourra prendre forme. Henri Bataille avance de solides arguments pour appuyer sa thèse d'une reddition remise à Pâques ou à la Trinité.
    Et cette thèse va réveiller les questions éternelles de la stratégie de dissuassion et de la valeur des fortifications permanentes. Sautant encore cinq siècles en sens inverse, on se prend à rêver d'une certaine ligne Maginot et du cours qu'aurait pris l'Histoire si ce colosse n'avait souffert des infirmités que l'on sait...

            Voilà bientôt trois quarts de siècle qu'Henri Bataille s'est consacré à une double, à une triple défense et illustrtion : illustration du rôle historique de la cité de Vaucouleurs, matrice de l'aventure qui sauva la France ; illustration de la vertu politique de Robert de Baudricourt, négociateur heureux et collaborateur clairvoyant des destinées ; illustration, enfin des pierres qui protégèrent l'enfance de l'épopée, longtemps ensevelies sous la terre, sous les constructions parasites, sous le voile de l'oubli.

            En 1928, il dégage la basse-cour du château, la porte d'entrée, le pourtour de la crypte de l'ancienne chapelle et aussi le superbe tilleul multiséculaire qui se déploie en face de la vallée. Ce Schliemann d'une Troie qui ne fut pas prise roulera pour cette exhumation des milliers de brouettes...

            En 1932, il lui faudra lutter pour sauvegarder le site même du château, menacé de nivellement. Henri Bataille doit négocier avec l'huissier et le gendarme. Il l'emporte et pourra mener, jusqu'en 1954 -grâce à des dons, puis grâce au produit de ses efforts- des fouilles qui livreront le rez-de-chaussée de l'ouvrage, avec des murs très respectables pouvant atteindre six mètres d'épaisseur, des bases de tours et toutes les trouvailles que l'on pense. Comme des constructions plus récentes s'étaient accrochées au château, la Rumeur, qui ne chôme pas, prétend qu'il donne des vessies pour des lanternes en faisant passer de simples maisons pour la résidence de Robert de Baudricourt !

            Je passe sur quelques épisodes une autre page de l'oeuvre d'Henri Bataille : après le château, les murs de ville ! A partir de 1965, en effet, il acquiert sept propriétés à seule fin de pouvoir mettre en valeur les tours de l'enceinte qui reçut Jeanne d'Arc. Car la clôture de Vaucouleurs, partout rompue, subsiste comme en pointillé. Et de même que Vaucouleurs, dans la France envahie, fut un "clou de fidélité", de même ces tours soignées avec un zèle méticuleux forment grâce à Henri Bataille les clous précieux qui continuent de fixer cette cité à son glorieux passé.

            J'ai vu Henri Bataille sur la scène de ses grands travaux, les siens et ceux de son épouse, qui n'a pas cessé de se dépenser à ses côtés. Le château qu'il avait commencé de rendre à la lumière, hélas, disparaît de nouveau sous la végétation. Ces tâches sont trop souvent des supplices de Sisyphe... Mais Henri Bataille est tout courage et de toute confiance. Allez aux beaux jours sur la côte de Vaucouleurs. Il vous abordera, courtois et calme, pour remettre l'actuelle "porte de France" à sa place, qui est celle d'une construction du XVIIIème siècle posée sur une partie intacte -qu'il faut absolument dégager- de la porte qu'emprunta Jeanne allant sauver la France. A la mauvaise saison, Henri Bataille ne sera pas là pour vous faire visiter, gratuitement, selon son usage, la "Carcassonne de l'Est". C'est le temps de ses conférences, d'où il tire les ressources nécessaires pour sa mission. Les Anglais se montrent particulièrement généreux.

     

     

    (1) : Pierre Bénard - docteur ès-lettres - Revue "Sites et Monuments" - 1991

  • Histoire de France : pithécanthropes, néandertaliens, dinosaures et autres font de la résistance...

                         Un mouvement est en marche, inéluctable, et il se déroule inexorablement, même si nous le trouvons trop lent : le mouvement de re-découverte et de ré-appropriation par les français de leur Histoire, enfin débarrassée et expurgée de l'idéologie et des mensonges de la vérité officielle.

               Et pourtant ! Pourtant, il y a encore des intoxiqués qui s'obstinent à maintenir, envers et contre tout, les contre-vérités les plus énormes, les déformations et travestissements de la réalité les plus scandaleux...

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               Sur LCI, Julien Arnaud a reçu François Reynaert, catalogué journaliste et écrivain, qui publie un livre qu'il affirme être un livre d'Histoire. Il ajoute même, aggravant son cas, qu'il a écrit ce livre pour corriger certaines fadaises que nous avons tous, affirme-t-il, appris à l'école.

              Le titre de son livre ? : Nos ancêtres les Gaulois et autres fadaises... Mais on va vite voir que, en fait de fadaises, c'est lui qui les débite, et avec un aplomb, une assurance littéralement stupéfiantes !

     

               Trois enormités dans l'entretien, que nous avons visionné intégralement. Sont-elles  plus monstrueuses qu'écoeurantes, ou l'inverse ? Vous jugerez.....

               1 : Julien Arnaud pose la question : "...pour Louis XVI... auriez-vous voté la mort ?" Le personnage commence alors la classique contorsion du je ne suis pas favorable à la peine de mort mais..... Mais, oui, il aurait voté la peine de mort. Et pourquoi ? Mais voyons, parce qu'il est prouvé que Louis XVI  a trahi !

               Alors que c'est, évidemment, la Révolution qui a agressé l'Europe, déclarant une guerre funeste et anti naturelle, contraire à tous nos intérêts de l'époque. Que Louis XVI ait mal réagi, sans amis, sans conseillers, non préparé qu'il était à des faits extra-ordinaires auxquels, de toutes façons, personne n'était préparé, voilà ce que personne ne peut nier. Mais il convient de commencer par le commencement. La folie des folies, le crime des crimes, c'est d'avoir mis le feu à l'Europe. Un feu qui devait ruiner notre position dominante sur le continent, briser notre puissance militaire et démographique, et amener par deux fois les coalisés de l'Europe entière sur notre territoire, qui n'avait plus été envahi depuis des lustres.

                De cela, pas un mot de notre prétendu correcteur de fadaises : drôle d'historien ! et beau boni-menteur ! Il ne retient qu'une chose de tout ce gigantesque gâchis voulu et créé par la seule Révolution, sa vérité-mensonge officielle : Louis XVI a trahi. Plus aveugle ou plus menteur que moi, tu meurs !.....

                2 : la seconde enormité est peut-être encore plus grandiose que la première. Non, ni la Convention, ni Robespierre, ni leur système et leur régime ne peuvent être qualifié de totalitaires. Tiens donc, et pourquoi, s'il vous plaît ? Accrochez-vous ! Parce que la Convention a produit la réaction thermidorienne ! Et, donc, un système qui génère sa propre limitation ne peut être qualifié de totalitaire "puisque", avec le 9 Thermidor, c'est la république de ce moment-là qui "peut en son sein se renverser..."! Et, hop, passe la pirouette verbale ! Il est pas beau, mon sophisme ? Avec cet historien de pacotille, et cette explication (!) à dix centimes d'euros, on est en pleine bibliothèque rose ! Notre boni-menteur nous ferait presque entendre les cui-cui des oiseaux dans les arbre, les moutons bêlant gentiment dans les champs et, au loin, le "il pleut, il pleut, bergère !..."

                Il prend vraiment les gens pour des imbéciles ! La vérité sur Thermidor n'est évidemment pas ce qu'il dit, dans son Histoire bidon pour lecteurs et lectrices fleurs bleues : il s'agit uniquement du réflexe de survie "des plus sagaces et des plus subtils", "ceux qui, par peur, avaient dit oui à tout" et à qui "une peur suprême...donna le courage du désespoir", rien de plus; et rien de bien glorieux, en soi. En tout cas, rien de ce que croit y trouver notre historien de pacotille.

                  On lui citera le passage du chapitre XVI de L'Histoire de France de Jacques Bainville, La Révolution :

                 "...Au mois d'avril 1794, la Terreur dure toujours. Danton a été supprimé, Camille Desmoulins et sa Lucile aussi. Les hommes de la Révolution se sont dévorés entre eux. Seuls ont échappé les prudents et les habiles, ceux qui ont eu, comme disait Sieyès, le talent de vivre. Mais à force d'épurer la Révolution, Robespierre en a tari la sève. Lui-même, avec le jacobinisme, il est toute la Révolution. Il n'y avait plus rien après les opinions de Marat. Il n'y a plus personne après Robespierre. Il a grandi, depuis la Constituante, par les surenchères que favorisait le principe politique en vigueur depuis 1789 : pas d'ennemis à gauche. Maintenant, quelles sont ses idées ? Que veut-il ? Où va-t-il ? Il ne le sait pas lui-même. On prête à ce despote les projets les plus bizarres, et la cour de Vienne s'intéresse à « Monsieur de Robespierre ». Pourtant il n'invente plus autre chose que la fête ridicule de l'Être suprême, tandis que la guillotine fauche tous les jours, éclaircit les rangs de l'Assemblée, dégarnit jusqu'à la Montagne. Il ne restait plus guère que ceux qui, par peur, avaient dit oui à tout. Une peur suprême leur donna le courage du désespoir. Robespierre sentit que la Convention lui échappait et il voulut recourir au moyen ordinaire, celui dont l'effet, jusquel-à, n'avait jamais manqué : l'intervention de la Commune. On vit alors, au 9 thermidor, cette chose extraordinaire. Les Conventionnels qui survivaient étaient les plus sagaces et les plus subtils, puisqu'ils avaient réussi à sauver leur tête. Ils s'avisèrent de ce qu'on ne semblait jamais avoir compris depuis le 10 août : que ces fameuses « journées » n'étaient au fond que de petites affaires de quartier, qu'avec un peu de méthode, d'adresse et d'énergie, il était possible de mettre les émeutiers en échec. Sur quoi reposait la Commune jacobine ? Sur les sections. Il s'agissait, pour empêcher une « journée », pour arrêter Santerre et Henriot, de protéger d'abord le point menacé avec des sections modérées, puis de prendre l'offensive contre l'émeute. Il ne suffisait donc pas, pour renverser Robespierre, de voter sa mise en accusation. Il fallait être sûr de ce qui se passerait hors de l'Assernblée. Tallien et Barras se chargèrent de la manœuvre. Elle réussit grâce à une seule section, la section Le Pelletier, qui donna le signal de la résistance. Robespierre, réfugié à l'Hôtel de Ville, connaissait trop bien le mécanisme de la Révolution pour ne pas savoir qu'il était perdu si l'émeute et la Commune commençaient à reculer. ll voulut se tuer, se manqua et, le lendemain, fut porté tout sanglant sur l'échafaud (27-29 juillet 1794)...."

                3 : La troisième enormité n'est même pas proférée, puisqu'elle n'a même pas besoin de l'être: elle découle de la précédente. La Convention n'étant pas totalitaire, ni Robespierre, ni la Terreur, il n'y a évidemment pas eu de génocide vendéen. Et, donc, notre historien du dimanche n'en parle pas, du génocide vendéen ! Puisqu'il n'existe pas ! CQFD, et le tour est joué ! Elle est pas belle, la vie ?

                Et notre invité, à la fin de son entretien, est reparti tout guilleret, tout content; et Julien Arnaud aussi, tout guilleret et tout content.

               Dans le meilleur des mondes conformiste et historiquement correct possible......

  • Royauté, évolutions, Révolution….

            On ne forcerait pas beaucoup le trait en affirmant que Louis XVI n'aurait peut être pas été renversé, et encore moins assassiné, s'il avait agi comme les Rois d'Angleterre face à leurs opposants : à partir de 1215, lorsque leurs barons se soulèvent contre eux et leur arrachent la Grande Charte, ils ont peu à peu cédé la réalité du pouvoir, en échange de quoi ils ont gardé leur place, et les honneurs qui s'y rattachaient.

            Louis XVI n'aurait peut être pas été renversé, non plus, s'il s'était agi seulement d'un simple transfert de pouvoirs politiques. L'immense majorité des Français étaient « royalistes » en 1789, comme la plupart des penseurs et des élites (Montesquieu, Voltaire, Mirabeau...), et le Roi avait d'ailleurs accepté un important partage des pouvoirs, ouvrant la porte à la représentation nationale, devenue indispensable à la fin du XVIIIème siècle comme - en son temps - la représentation communale en plein Moyen Âge féodal.

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           Le Beffroi de Mons. Le "mouvement communal" fut une véritable révolution, que les Rois surent "accompagner" ("En France, l'intervention du roi empêcha le mouvement communal de prendre une tournure anarchique...", écrit Bainville) 

              La Royauté n’était pas fermée à cette seconde adaptation, elle qui,  une première fois, six à sept siècles auparavant,  avait déjà su parfaitement s'adapter au mouvement communal, véritable révolte anti féodale, véritable "révolution" dans les esprits, les mœurs et le partage concret des pouvoirs.

              Il faut bien se souvenir qu'à l'époque les villes étaient soumises à des seigneurs, féodaux et ecclésiastiques; lorsque les bourgeois, enrichis par le commerce, se sentirent assez forts, ils ont tout naturellement souhaité acquérir leur autonomie politique, judiciaire, fiscale, économique...; ils ont tout naturellement souhaité être représentés en tant que tels, et participer, à leur niveau, aux décisions. Le monde féodal, bien sûr, fit tout ce qu'il pût pour écraser ce nouveau pouvoir et l'empêcher de s'installer définitivement : le chroniqueur Guibert de Nogent est resté célèbre pour son apostrophe "Commune, nom nouveau, nom détestable !"... Il y eut, ici et là, quelques violences, mais ce qui fut bel et bien une "révolution" se passa finalement sans trop de problèmes, entre les règnes de Louis VI et celui de Philippe Auguste (en gros entre 1100 et 1200), en grande partie parce que les Rois de France eurent la sagesse, et l'intelligence politique, de s'allier à ce mouvement communal, de l'épouser, ce qui lui permettait d'affaiblir les féodaux et de consolider sa propre légitimité, en renforçant son pouvoir face à celui des féodaux, abaissés.

                 La Royauté pouvait donc parfaitement, une deuxième fois, et à sept siècles de distance,  s'allier à un mouvement visant, cette fois, à représenter l'ensemble de la Nation....  

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                Bouvines est l'acte de naissance officiel de la nation française. C'est aussi en Roi du peuple, d'une Monarchie authentiquement populaire, s'appuyant sur les Communes, que Philippe Auguste remporte la victoire...

     

                 Pourquoi donc ce qui s'est passé en plein Moyen Âge, à savoir cette rencontre, cette "amitié", cette alliance entre pouvoir royal et représentation populaire (à l'échelle des communes) n'a-t-il pas pu se reproduire en 1789, lorsque les temps furent mûrs pour que, cette fois à l'échelon national, le peuple français formât une Assemblée, avec l'accord et le soutien de la Royauté, nous évitant ainsi cette catastrophe nationale et internationale que fut la Révolution ? (1).

                 Les erreurs de Louis XVI, confronté à des évènements auxquels nul n’était préparé, pas plus lui que les autres – tous les autres… -, sont indéniables.  L'irruption d'un petit groupe d'idéologues froids, durs petits esprits, arrogants vaniteux sûrs de détenir la vérité sur tout - et surtout "la" Vérité – fit le reste…. Prétentieux emplis de leurs certitudes qui leur venaient de cette intense préparation des esprits qu'a été le soi disant et auto proclamé, siècle des Lumières (2).

              Dans la société raffinée, policée, civilisée d'alors, le pays étant riche et puissant, fortement peuplé, bien éduqué et instruit, il était facile de vouloir tout réorganiser, tout améliorer, tout rationaliser, et tout de suite. Nous aimerions bien les voir, comme le disait Jacques Bainville, dans le monde qu'ils nous ont légué !.... Le résultat le plus clair de leur action fut de mettre la violence, la brutalité, la barbarie au service de l'abstraction. Il y eut ainsi - à partir d'une évolution nécessaire, souhaitable et positive, voulue par le Peuple - une véritable captation d'héritage, un détournement d'intention, un placage de préoccupations idéologiques totalement étrangères aux aspirations réelles du plus grand nombre des Français. Lesquels se soulevèrent d'ailleurs en masse contre cette folie, et ne furent "convaincus" que par la Terreur au sens propre, c'est à dire l'extermination. Et ce fut le Totalitarisme de la nouvelle religion républicaine, accompagné du Génocide vendéen, l’un et l’autre matrice de tous les totalitarismes et de tous les génocides du XXème siècle…

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           Les nazis n'ont rien inventé : Oradour-sur-Glane a eu lieu, pour la première fois, aux Lucs sur Boulogne, le 28 février 1794...

     

              Il n'y a donc rien à conserver de la Révolution, a partir de son tournant idéologique, définitif et irrémédiable, des années 1792 et suivantes. François Furet l'a très bien analysé, avec son immense honnêteté intellectuelle qui lui a permis, même s'il ne nous a jamais rejoint, de sortir de ses premières certitudes idéologiques, et d'effectuer un remarquable travail pour démystifier et démythifier la Révolution : toutes les horreurs qui allaient suivre étaient en germe dans les premiers débordements et, dès 1789 et les premières têtes fixées à des piques, la Terreur est en gestation.

              Pourtant – que l’on songe aux projets de Mirabeau, hélas mort trop tôt… - il est clair que les évènements auraient pu tourner autrement, permettant ainsi de garder tout ce qu’il y avait de positif  dans "le grand mouvement de 1789", que souhaitait le Peuple français et sur lequel les révolutionnaires ont plaqué de force leur idéologie, mais pour le dénaturer, en changer le sens profond, lui faire prendre une direction qui n'était nullement celle que souhaitait l'opinion. Il est clair que l’on pouvait accompagner l'intuition des origines,  non encombrée et dénaturée par les scories nuisibles de la désastreuse idéologie révolutionnaire...

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        hélas, mort trop tôt...

     

                Il est clair qu’en 1789 une deuxième révolution était possible, dans le Royaume de France, à sept ou huit siècles d’intervalle, après celle des Communes. La stérilité de la révolution idéologique, qui a recouvert la fertilité du mouvement initial ne doit pas le faire oublier…..

     

    (1) : voir l’article célèbre d’Alain Decaux, "26 millions de royalistes"….

    (2) : notons, au passage, la vanité, la suffisance, et même l’orgueil délirant de la formuler : s'appeler soi même "siècle des Lumières", serait-ce  donc tenir pour rien – sans même remonter à Sénèque, Aristote ou Platon… - Pascal, l'Humanisme et, finalement, tout ce qui a précédé le XVIIIème siècle ? Reconnaissons qu’il faut oser le dire. « Ils » ont osé !...  

  • Anniversaire de Georges Steiner : le surprenant ”oubli” (?) d'Evène...

                Le 23 avril, c'était l'anniversaire de Georges Steiner, 80 ans, né à Paris en 1929. Le fait est mentionné par l'éphémeride d'Evene, que Le Figaro met en bonne place sur la page d'accueil de son édition électronique.

                Un petit texte, intéressant, accompagne ce rappel, suivi d'une bibliographie, intéressante elle aussi. Pourtant, on est très vite surpris, et déçu. C'est curieux : quand on connaît l'estime réciproque que se portaient les deux hommes, et quand on sait ce que Steiner pense et dit de Boutang, Pierre Boutang n’existe pas pour Evène. Il a disparu des écrans radars. Néantisé ...

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                On se perd donc en conjectures sur la cause de cet "oubli". Oubli, tout simplement ? Mais ce serait très surprenant... Épuration d'un autre âge, et censure, dûe au politiquement correct ? Mais ce serait assez inattendu en ce qui concerne Steiner, qui n'a pas craint d'écrire un ouvrage avec Pierre Boutang, et qui pense, et qui dit, que Boutang est tout simplement le plus grand philosophe, depuis Platon ! Excusez du peu ! Et de plus, dans cette biographie, on parle de Gustave Thibon, qui aurait dû, à ce compte-là, être épuré lui aussi...

     

                La vérité oblige à dire que nous ne savons rien du pourquoi du comment de tout ceci, et que l'on ne peut que le constater, tout simplement. Inutile de se perdre trop longtemps dans de vaines suppositions...

     

                Contentons-nous donc de réparer un oubli et de combler simplement une lacune -on l'appellera ainsi, faute d'élèments d'information suffisants, en se gardant de noircir trop les choses...-. Et réunissons juste les deux amis, les deux complices, qu'une biographie - par ailleurs intéressante - a curieusement séparés.

            

           

     

     

     

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    Voici, pour mémoire, la malgré tout sympathique page consacrée par Evène à Steiner :

     

    Biographie de George Steiner

    Après onze années passées à Paris, George Steiner et ses parents, d'origine juive viennoise, arrivent aux États-Unis en 1940 pour échapper à la Seconde Guerre mondiale. Très tôt, George Steiner reçoit une éducation polyglotte et son père lui fait apprendre le grec ancien à 6 ans en lui faisant croire que "L' Iliade" n'est pas traduit en allemand. Le jeune homme fréquente ensuite les universités d'Oxford et de Cambridge. Il sort diplômé en mathématiques, en sciences physiques et en lettres en 1949. Dès 1950, l'étudiant brillant est engagé comme journaliste au sein de The Economist et se fait remarquer grâce à un cours sur Shakespeare qu'il donne à l'université de Genève où il enseigne la littérature. Nommé professeur émérite à sa retraite, il continue d'enseigner au St Anne's College à Oxford. Parmi la vingtaine d'ouvrages à son actif, citons 'Tolstoï ou Dostoïeviski' en 1958 et 'Après Babel' en 1975. Il publie de nombreux ouvrages notamment 'Les Livres que je n'ai pas écrits' dans lequel l'auteur fait état de sept projets, sept absences, sept échecs supposés. Depuis 1966, George Steiner est critique littéraire au New Yorker. Son activité littéraire traverse les années et il publie notamment 'Langage et silence' en 1969, 'Martin Heidegger' en 1981, 'Le Sens du sens' en 1988, 'La Mort de la tragédie en 1993, 'Grammaires de la création' en 2001, 'Logocrates' en 2003 ou encore 'Une certaine idée de l'Europe' en 2005. Ayant beaucoup réfléchi sur les rapports entre l'art et la transcendance, George Steiner fonde sa philosophie sur le langage, le mal, la transcendance et le rapport entre la culture et la barbarie.

     

     

    PORTRAIT DE GEORGE STEINER

    La pensée symphonique

    Au lendemain d'un Salon du livre controversé mettant à l'honneur Israël et l'écriture en hébreu à l'exclusion de toute autre langue, comme l'anglais ou l'arabe, revenons sur la pensée du plus érudit des juifs, du plus polyglotte aussi. George Steiner, qui publiait en janvier chez Gallimard son dernier essai, 'Les Livres que je n'ai pas écrits', nous montre une nouvelle fois que c'est par et pour les textes qu'il appréhende les savoirs.

    D'autres célébrités liées à Steiner :
    Jean-Paul Curnier, François Jullien, Jean-Luc Marion, Michel Henry, Maurice Blanchot, Jean-François Revel, Albert Camus, Jean-Louis Schefer, Gustave Thibon, Daniel Bensaïd, Pascal Bruckner, Simone de Beauvoir, André Tubeuf, Alain Finkielkraut, Alain Renaut, John Rawls, Jürgen Habermas, Jean-François Lyotard, Alain Badiou, Luc Ferry.

    Et, sur une autre page, Evène cite :

    Chantal Delsol, Alain Badiou, Michel Foucault, Jacques Derrida, Simone Weil, Emil Michel, Cioran, André Tubeuf, Léo Strauss, Bruno Bettelheim, Luc Ferry, Gilles Deleuze, Paul Ricoeur, Emmanuel Mounier, Noam Chomsky, Jürgen Habermas, Benny Lévy, Marcel Gauchet, Claude Lévy-Strauss, Betty Friedan, Hannah Arendt.

     

    Bibliographie

    Ceux qui brûlent les livres

    de George Steiner

    [Littérature étrangère XXIe]

    Dans cet essai, Steiner expose son rapport aux livres et ce qu'il doit aux religions du livre.

     Plus sur "Ceux qui brûlent les livres"

    A cinq heures de l’après-midi

    de George Steiner

    [Littérature étrangère XXIe]

    Ville dangereuse, M. comptabilise des dizaines d'homicides par jour. Des cadavres piégés sont laissés, abandonnés ou ramassés à la tombée du jour ; seule l'odeur du sang rappelle ce qui s'est passé.

     Plus sur "A cinq heures de l’après-midi"

    Maîtres et disciples

    de George Steiner

    [Spiritualité et Religion]

    Qu'est-ce qui habilite un homme ou une femme à "enseigner" à un autre être humain, où réside la source de l'autorité ? L'enseignement authentique est le dévoilement d'un Logos révélé, diront les uns : c'est le modèle du maître qui enseigne [...]

     Plus sur "Maîtres et disciples"

    Une certaine idée de l’Europe

    de George Steiner

    [Histoire et Actualité]

    C'est avec le talent d'un imagier que George Steiner aborde son sujet de manière inattendue : "Les cafés font l'Europe, écrit-il. Ils vont de l'établissement préféré de Pessoa à Lisbonne aux cafés d'Odessa, hantés par les gangsters d'Isaac [...]

     Plus sur "Une certaine idée de l’Europe"

     

    Dix raisons (possibles) à la tristesse de la pensée

    de George Steiner

    [Philosophie]

    "Si nos processus de pensée étaient moins pressants, moins crus, moins hypnotiques, nos déceptions constantes, la masse grise de la nausée nichée au coeur de l'être, nous désempareraient moins. Les effondrements mentaux, les fuites pathologiques [...]

     Plus sur "Dix raisons (possibles) à la tristesse de la pensée"

    Tolstoï ou Dostoïevski

    de George Steiner

    [Littérature étrangère XXe]

    On a pu dire qu'en demandant à un homme - ou à une femme - s'il préfère Tolstoï ou Dostoïevski, on peut "connaître le secret de son coeur". Avec son érudition et sa verve coutumières, George Steiner explore ici les différences qui opposent [...]

     Plus sur "Tolstoï ou Dostoïevski"

    Nostalgie de l’absolu

    de George Steiner

    [Philosophie]

    La fin du christianisme et le retour du religieux sont décidément des thèmes à la mode. Sur le sujet, mieux vaut lire les ouvrages de George Steiner ou de Marcel Gauchet qui, s'ils sont très différents, ont le mérite commun de formuler les [...]

     Plus sur "Nostalgie de l’absolu"

    Grammaire de la création

    de George Steiner

    [Philosophie]

    Ce tournant de siècle est marqué par une lassitude foncière. Ontologique, dirait-on : la chronométrie intime, les contrats avec le temps qui déterminent si largement notre conscience indiquent la fin d'après-midi. Nous sommes des tard venus. [...]

     Plus sur "Grammaire de la création"

    Le Sens du sens

    de George Steiner

    [Philosophie]

    Dans ce livre, qu'il a voulu intituler 'Le Sens du sens', on trouvera le texte d'une conférence fondamentale, donnée dans les trois langues qui déterminent sa vie et son espace culturel. George Steiner considère aussi sa conférence comme [...]

     Plus sur "Le Sens du sens"

    Langage et silence

    de George Steiner

    [Philosophie]

    On a pu dire de l'oeuvre considérable de George Steiner qu'elle tourne tout entière autour du langage, de son sens et de ses conséquences morales et religieuses. On s'en convaincra aisément en lisant cet ouvrage écrit voici trente ans, par [...]

     Plus sur "Langage et silence"

    Réelles présences

    de George Steiner

    [Philosophie]

    Où peut-on trouver le sens des arts ou de la littérature lorsque les oeuvres authentiques s'effacent au profit de l'ère des commentaires journalistico-universitaires ? L'art contemporain, comme l'humanisme moderne, ont échoué car ils manquaient [...]

  • Autour du Prince Jean ! Le déplacement en Dauphiné et le discours de Vizille (2/2).

    TimbrebisRVB.jpg             Après avoir lu attentivement le discours du Prince tenu à Vizille, voici donc maintenant, en laissant divaguer librement notre réflexion, quelques propos inspirés par cette grande occasion manquée, ou ratée, ou dénaturée (qu'on prenne les mots que l'on voudra...) que fut 1789, ce "grand mouvement" dont parlait le Comte de Chambord, et qui est à la base de ce qu'a développé le Prince devant les mebres du Coseil général de l'Isère.. 

                On ne forcerait pas beaucoup le trait en affirmant que Louis XVI n'aurait peut-être pas été renversé, et encore moins assassiné, s'il avait agi comme les Rois d'Angleterre face à leurs opposants : à partir de 1215, lorsque leurs barons se soulèvent contre eux et leur arrachent la Grande Charte, ils ont peu à peu cédé la réalité du pouvoir, en échange de quoi ils ont gardé leur place, et les honneurs qui s'y rattachaient...

                Louis XVI n'aurait peut-être pas été renversé, non plus, s'il s'était agi seulement d'un simple transfert de pouvoirs politiques. L'immense majorité des Français étaient royalistes en 1789, comme d'ailleurs la plupart des penseurs et des élites (Montesquieu, Voltaire, Mirabeau...), et le Roi avait d'ailleurs accepté un important partage des pouvoirs, ouvrant la porte à la représentation nationale, devenue indispensable comme - en son temps - la représentation communale.

                En plein Moyen Âge féodal, la Royauté, une première fois, avait déjà bien su parfaitement s'adapter au mouvement communal, véritable révolte anti féodale, véritable "révolution" dans les esprits, les moeurs et le partage concret des pouvoirs. Pourquoi cela ne s'est-il pas passé, re-passé, six siècles après ? Que s'est-il passé ?.....

                Il faut bien se souvenir qu'à l'époque du Moyen-Âge, les villes étaient soumises à des seigneurs, féodaux et ecclésiastiques; lorsque les bourgeois, enrichis par le commerce, se sentirent assez forts, ils ont tout naturellement souhaité acquérir leur autonomie politique, judiciaire, fiscale et économique; ils ont tout naturellement souhaité être représentés en tant que tels, et participer, à leur niveau, aux décisions. 

                Le monde féodal, bien sûr, fit tout ce qu'il pût pour écraser ce nouveau pouvoir et l'empêcher de s'installer définitivement: le chroniqueur Guibert de Nogent est resté célèbre pour son apostrophe "Commune, nom nouveau, nom détestable !"... Il y eut, ici et là, quelques violences, mais ce qui fut bel et bien une "révolution" se passa finalement sans trop de problèmes, entre les règnes de Louis VI et celui de Philippe Auguste (en gros entre 1100 et 1200), en grande partie parce que les Rois de France eurent la sagesse, et l'intelligence politique, (on dirait familièrement le nez creux...) de s'allier à ce mouvement communal, de l'épouser, ce qui lui permettait d'affaiblir les féodaux et de consolider sa propre légitimité, en renforçant son pouvoir face à celui des féodaux, abaissés.

                La Royauté ne pouvait-elle donc pas et parfaitement, une deuxième fois, et à sept siècles de distance,  s'allier à un mouvement visant, cette fois, à représenter l'ensemble de la Nation ?....  

               Pourquoi donc ce qui s'est passé en plein Moyen Âge, à savoir cette rencontre, cette "amitié", cette alliance entre pouvoir royal et représentation populaire (à l'échelle des communes) n'a-t-il pas pu se reproduire en 1789, lorsque les temps furent mûrs pour que, cette fois à l'échelon national, le peuple français formât une Assemblée, avec l'accord et le soutien de la Royauté, nous évitant ainsi cette catastrophe (nationale et internationale) que fut la Révolution ? (1).

                A cause de l'irruption d'un petit groupe d'idéologues froids, durs petits esprits, arrogants, vaniteux, sûrs de détenir la vérité sur tout -et surtout "La" Vérité ! Prétentieux emplis de leurs certitudes qui leur venaient de cette intense préparation des esprits qu'a été le soi disant et auto proclamé, siècle des Lumières. Une expression, soit dit en passant, qui recouvre pas mal de vanité, de suffisance, voire d'Orgueil délirant : s'appeler soi même "siècle des Lumières", serait-ce que l'on tient pour rien -sans même remonter jusqu'à l'Antiquité, Aristote et Platon...- l'Humanisme, Pascal, Descartes et tant d'autres ? L'orgueil stupéfiant contenu dans cette formule devrait, semble-t-il, interpelller quelque part, comme on dit mainetnant dans le jargon.....

              Dans la société raffinée, policée, civilisée d'alors, le pays étant riche et puissant, fortement peuplé, bien éduqué et instruit, il était facile de vouloir tout réorganiser, tout améliorer, tout rationaliser, et tout de suite: on aimerait les voir, comme le disait Jacques Bainville, dans le monde de fer et de feu qu'ils nous ont légué ! Le résultat le plus clair de leur action fut de mettre la violence, la brutalité, la barbarie au service de l'abstraction...

               Il y eut ainsi - à partir d'une évolution nécessaire, souhaitable et positive, voulue par le Peuple - une véritable captation d'héritage, un détournement d'intention, un "placage" de préoccupations idéologiques totalement étrangères au plus grand nombre des Français; lesquels se soulevèrent d'ailleurs en masse contre cette folie, et ne furent "convaincus" que par la Terreur au sens propre, c'est à dire l'extermination...

              Il n'y a donc rien à conserver de la révolution de 1789; François Furet l'a très bien analysé, avec son immense honnêteté intellectuelle qui lui a permis, même s'il ne nous a jamais rejoints, de sortir de ses premières certitudes idéologiques, et d'effectuer un remarquable travail pour démystifier et démythifier la révolution: toutes les horreurs qui allaient suivre étaient en germe dans les premiers débordements: dès 1789 et les premières têtes fixées à des piques, la Terreur est en gestation ! En même temps il y a tout à garder dans "le grand mouvement de 1789", que souhaitait le Peuple français et sur lequel les révolutionnaires ont plaqué de force leur idéologie, mais pour le dénaturer, en changer le sens profond, lui faire prendre une direction qui n'était nullement celle que souhaitait l'opinion; il faut agir un peu comme avec ces films plastiques qui recouvrent un appareil : on enlève le film, on garde l'objet...; on se débarrasse ainsi de la stérilité de la révolution, tout en retrouvant la fertilité du mouvement voulu par l'opinion; on retrouve l'intuition des origines, débarrassée des scories nuisibles de la désastreuse idéologie révolutionnaire...

    (1): voir la note "26 millions de royalistes" dans la Catégorie "Révolution et république dans l'Histoire" (article d'Alain Decaux).

  • Y'a bon, l'Elysée !...

                Pour la première fois, la présidence de la République dévoile le détail de son fonctionnement : une dotation de 112,3 millions d'euros, 1 031 salariés et 62 logements de fonction.

     

                C'est Patrick Roger qui détaille le grand train des autorités de la République dans Le Monde (1). Un grand train qui, en soi, n'est pas choquant : il est normal qu'un grand pays comme la France ait une représentation digne d'elle. Ce qui est choquant c'est qu'à ses origines la République, fille de la Révolution, a prétendu établir un monde nouveau (régénéré, disaient les révolutionnaires !) en fustigeant les turpitudes et les corruptions de ce qu'ils ont appelé l'Ancien régime.

     

                On est bien obligé de constater qu'ils l'ont remplacé par... la même chose ! Mais en pire....

     

                Quand aux "angoisses" de monsieur Frémont, directeur de cabinet de Nicolas Sarkozy, qu'évoque l'auteur en fin d'article, on fera juste remarquer que c'est d'assez mauvais goût, lorsque l'on songe aux milliers de françaises et de français qui se débattent avec des salaires qu'on se contentera de qualifier d'indécents, pour ne pa sêtrea ccusés de tomber dans la polémique.....

        

               

                La présidence de la République livre ses secrets. Nicolas Sarkozy a décidé d'en finir avec la réputation d'opacité entourant les finances de l'Elysée. Son directeur du cabinet, Christian Frémont, assure qu'il n'y a " rien à cacher ". Il espère ainsi couper court aux polémiques qui avaient suivi l'augmentation de 172 % du traitement du chef de l'Etat, fin 2007, et la nouvelle progression de la dotation de l'Elysée, portée à 112,3 millions d'euros dans le projet de loi de finances pour 2009.

                Pour la première fois, le rapporteur spécial de l'Assemblée nationale sur le budget des pouvoirs publics, Jean Launay (PS, Lot), a donc pu obtenir l'ensemble des éléments dont il souhaitait avoir connaissance. Cela donne, dans le rapport qui devait être présenté vendredi 7 novembre en commission élargie, un aperçu quasi exhaustif du fonctionnement du " château ".

                L'installation de M. Sarkozy à l'Elysée a entraîné des travaux d'aménagement (1,8 million d'euros), des investissements pour l'informatique et la téléphonie (0,9 million d'euros) et un renouvellement du parc automobile (0,3 million d'euros) nécessitant l'inscription d'un crédit complémentaire de 1,5 million d'euros en loi de finances rectificative sur 2007. Le parc automobile de l'Elysée compte actuellement 62 véhicules et 7 scooters. Certains coûts ont en revanche été réduits : ainsi des économies de 75 000 euros pour les fleurs et de 165 000 euros pour le vin ont-elles été réalisées.

                Au 1er juillet, l'Elysée employait 1 031 personnes, dont 98 recrutées directement par la présidence de la République, la majeure partie des personnels étant constituée par des détachements. Les principaux pourvoyeurs en effectifs sont la défense (359), l'intérieur (178), la culture (101), les finances (100) et les affaires étrangères (29). Certains détachements peuvent paraître plus surprenants : outre La Poste (11), France Télécom (29) et la Ville de Paris (5), l'hôpital de Cadillac, en Gironde, et le département de Seine-et-Marne comptent chacun un des leurs parmi les collaborateurs de l'Elysée.

                Visite guidée du patrimoine présidentiel. Le porche du 55, rue du Faubourg-Saint-Honoré s'ouvre sur une cour de 600 mètres carrés au fond de laquelle se dresse le palais de l'Elysée. En plus des 147 bureaux et des 1 500 mètres carrés de pièces de réception, le bâtiment abrite les cuisines et leurs réserves, une salle de cinéma et les appartements du président de la République, qui occupent une superficie de 330 mètres carrés. Dans le budget 2009, 1,4 million d'euros d'équipement et de travaux ont été prévus. " C'est très compliqué de vivre dans un palais quand on n'a pas les moyens de faire beaucoup de travaux ", assure M. Frémont. A l'arrière du palais s'étend un parc de 2 hectares.

                Les numéros 2, 4, 14 et 22 de la rue de l'Elysée hébergent les annexes : 94 bureaux complémentaires, des cuisines et des salles de restauration, une salle de sport et une crèche.

                La " maison civile " de la présidence de la République comprend 89 personnalités et collaborateurs, ainsi que 137 secrétaires et personnels administratifs. La " maison militaire " - l'état-major particulier du chef de l'Etat - compte 31 personnes. A cela s'ajoutent les 263 membres de la garde républicaine et des services placés sous les ordres du commandement militaire.

                De nombreux corps de métier sont représentés parmi les 531 personnes employées dans les services généraux. La seule correspondance présidentielle n'emploie pas moins de 104 personnes. Les effectifs du groupe de sécurité de la présidence de la République sont de 84 fonctionnaires de police.

                 Outre les services techniques tels que l'audiovisuel (19 personnes), les télécommunications et l'informatique (38), les transmissions (15), la présidence emploie aussi des personnels pour les cuisines (23) et la restauration (30), le protocole (12), la crèche (10), la décoration (6), l'entretien et la surveillance des résidences présidentielles (108).

                 Les hôtes du chef de l'Etat peuvent être accueillis dans la résidence Marigny. Cet ancien hôtel particulier, situé en face de l'Elysée, propose près de 900 mètres carrés de salons et salles à manger et pas moins de 26 chambres. Lors de son séjour officiel à Paris, le chef de l'Etat libyen, le colonel Khadafi, demanda toutefois à planter sa tente dans les jardins.

                 L'Elysée dispose d'une annexe au palais de l'Alma, quai Branly. Outre le pavillon d'honneur et la Maréchalerie, pouvant accueillir des manifestations officielles, les bâtiments abritent 62 logements de fonction, dont 27 de type F4, F5 et plus, pour une superficie totale de 5 300 mètres carrés : 16 sont destinés aux collaborateurs du président de la République et chefs de service, 46 à des personnels de service. " Les appartements de fonction sont justifiés par des nécessités de service absolues. Leurs occupants acquittent la taxe d'habitation et celle sur les ordures ménagères. Ces appartements font l'objet d'une déclaration aux services fiscaux au titre des avantages en nature ", précise l'Elysée.

                M. Sarkozy a de plus récupéré le pavillon de la Lanterne (600 mètres carrés et un parc de 5,5 hectares), à Versailles (Yvelines), auparavant réservé au premier ministre. Il dispose d'un pavillon de chasse à Souzy-la-Briche, dans l'Essonne (250 mètres carrés et un parc de 380 hectares) et du fort de Brégançon, dans le Var (1 330 mètres carrés et un parc de 2 hectares). Le patrimoine immobilier de l'Elysée comprend enfin les domaines de Rambouillet (7 136 mètres carrés, un parc de 140 hectares) et de Marly-le-Roi (1 100 mètres carrés, un parc de 50 hectares), dans les Yvelines, ouverts au public.

                Le poste des déplacements est celui qui connaît la plus forte progression. Prévu initialement pour 15,3 millions dans le budget pour 2008, il a été augmenté de 5 millions en cours d'année. Pour 2009, 20,356 millions d'euros sont inscrits. Ce budget, cependant, ne comprend pas le coût de la mise à disposition de l'escadron de transport, d'encadrement et de calibration (ETEC) pour les déplacements présidentiels, estimé à 10 millions d'euros. L'A319 présidentiel devrait être prochainement remplacé par un A330. Son achat sera pris en charge par le ministère de la défense.

                L'Elysée promet, désormais, la transparence et la rigueur. " Chaque chef de service a un budget et je suis chargé de veiller à ce qu'il s'y tienne, assure M. Frémont. Croyez-moi, l'angoisse de finir l'année dans le budget, je l'ai. "

    (1) : 8 novembre 2008.

  • Douce France républicaine...ou chronique de l'insécurité ordinaire (8): ”Ferme ta gueule et conduis !”...

              Pour celles et ceux qui penseraient -peut être....- que nous parlons trop souvent des problèmes d'insécurité; ou que nous exagérons quand nous critiquons la politique que mène la république, quand nous disons qu'elle conduit à la banalisation et à l'institutionnalisation de la violence et de la délinquance ordinaire (la pire, donc...); voici -sans autres commentaires- l'article de Luc Bronner dans Le Monde du 4 juin, sous le titre: "Enquête: Dans les bus, c'est le tarif coup de poing".....

              Du mépris. Des insultes. Des crachats. Et parfois des agressions physiques. Les chauffeurs des bus, qui roulent dans les quartiers sensibles de l'Essonne, n'en peuvent plus de la violence ordinaire dans les transports en commun. "Quand on "ose" demander les tickets, on nous dit : "Ferme ta gueule et conduis !" s'émeut Jean Lucas, 52 ans, dont trente à conduire des bus dans l'Essonne, également délégué syndical au sein de la société de transport par autocars (STA), une filiale de Keolis qui couvre Corbeil-Essonnes et Mennecy.

              Au dépôt des bus de la STA, autour de la machine à café, les conducteurs ne parlent que des tensions quotidiennes dans leurs tournées. "Il va bien, Miguel ?", s'inquiète un chauffeur. "Il a eu cinq jours d'ITT (incapacité totale de travail), mais ça va", répond son voisin devant l'affichette expliquant que le chauffeur remercie ses collègues pour le soutien reçu après son agression. "J'ai été très sensible à toutes vos marques de sympathie", a fait écrire le conducteur blessé. Une histoire des plus banale :

              vendredi 23 mai, le chauffeur a demandé à un client de valider son ticket. "Ça ne lui a pas plu. Il l'a insulté pendant tout le trajet. Et lorsqu'il est arrivé à la gare, il l'a frappé", raconte Jean Lucas.

              Les quelque 80 chauffeurs de la société ont alors décidé de se mettre en grève et de réclamer la gratuité des transports. "Si nous n'avons plus à gérer le contrôle des titres de transport, 90 % des problèmes seront résolus", affirme Daniel Bastos, 29 ans, neuf ans d'expérience, délégué syndical de la CGT. "La gratuité, c'est aussi une façon de sortir de l'hypocrisie dans laquelle on est aujourd'hui : les gens honnêtes paient pour les autres", note Jean Lucas.

              Dans les faits, une partie des chauffeurs - plus des trois quarts, selon les syndicalistes - ont en effet cessé depuis longtemps de contrôler les titres de transport. En particulier sur les lignes qui traversent les quartiers sensibles. Dans la salle de repos des chauffeurs, Daniel Bastos montre des piles de "fiches de fin de service", les tickets qui résument l'activité de chaque bus, notamment les ventes de tickets à l'unité et les validations des cartes d'abonnement (Navigo, Cartes orange, cartes scolaires, etc.) : "Pour celui-là, il y a zéro euro de recette pour trois heures de fonctionnement. Ici, c'est 1,5 euro." Il fouille et trouve une recette plus importante : "25 euros, mais c'est un dimanche, avec les vieux qui vont au marché et qui continuent de payer."

              Comme les autres conducteurs, il a bénéficié d'une formation professionnelle de deux journées pour savoir comment réclamer les tickets. "On nous a appris à parler aux clients, à sourire, à formuler les phrases", ironise-t-il. Un voeu pieux dans le climat parfois tendu des cités : sa dernière fiche personnelle indique quatre heures de service dans les rues de Corbeil avec aucun ticket vendu et seulement 19 validations. Le tout pour un bus plein en heure de pointe. "Je ne demande plus aux clients de valider. Même ceux qui sont en règle ne le font plus."

              Une façon de gérer le risque partagée par Ahmed Hedjane, 32 ans, 1 500 euros par mois "avec les heures supplémentaires". Ce chauffeur refuse d'être insulté ou bousculé pour récupérer le prix d'un ticket ou vérifier les abonnements. Il laisse donc faire. "Sinon on s'embrouille toutes les cinq minutes."Son collègue, Eric Emidof, 35 ans, neuf ans d'expérience, met en avant le principe de précaution. "Certains jeunes n'attendent que ça. Ils veulent créer des problèmes". Lui a déjà été caillassé et insulté. "Trois jeunes s'amusaient à appuyer sur les boutons d'arrêt. Je leur ai dit d'arrêter. Ils m'ont traité d'"enculé" et m'ont dit "nique ta race.""

              Pour ces travailleurs de l'ombre, la question des moyens humains est décisive. Sur les lignes de la STA, où circulent plusieurs dizaines de bus, un seul contrôleur assermenté, aidé par une poignée d'agents de médiation, doit surveiller le réseau. Hervé Reviret, 35 ans, qui a travaillé six ans aux Ulis et exerce depuis huit ans à Corbeil-Essonnes, tente ainsi de sillonner les lignes où la fraude est la plus fréquente.

              Mais en l'absence d'équipes de soutien, comme celles dont dispose la RATP, il n'insiste pas : "Quand il y a un conflit, j'essaie de discuter. Mais pour 1,5 euro, c'est pas la peine de prendre des risques. Les patrons nous disent de faire ce qu'on peut." Lui aussi a déjà été insulté, "des petits Blacks et des Maghrébins qui m'ont traité de "sale Noir"".

             Les conducteurs expriment le sentiment d'être abandonnés. André Mariel, 57 ans, a été agressé en 2007. La première fois en vingt années de carrière. Des faits graves - "Un coup de manchette dans la gorge" - qui l'incitent à changer d'attitude : "Je n'ai pas peur. Mais, la prochaine fois, je me défendrai. On peut pas laisser passer sans réagir." Un collègue acquiesce : le risque existe de voir des chauffeurs être tentés de se défendre par leurs propres moyens. "On sait que les policiers sont eux-mêmes débordés. Comment ils pourraient venir nous aider quand il n'y a qu'une seule patrouille disponible pour toute une ville ?" interroge Daniel Bastos.

              L'entreprise et les pouvoirs publics ont rejeté la revendication syndicale. Pour des motifs budgétaires, de principe, mais aussi d'efficacité. "La gratuité remettrait en question le système de financement des transports en Ile-de-France. Cela poserait un problème d'égalité des citoyens devant la loi", relève Jean-François Bayle, adjoint au maire (UMP) de Corbeil-Essonnes. Lui défend l'augmentation du nombre d'agents de médiation et l'installation systématique de caméras embarquées.

              "La gratuité n'est pas une solution, ajoute Carlos Gutierrez, responsable du site STA. Lorsque cela a été expérimenté, on a constaté une augmentation des dégradations." La société relativise l'importance des incidents et insiste plutôt sur les opérations de communication lancées pour inciter les passagers à valider leurs titres de transport. "On s'efforce d'éduquer les clients", ajoute M. Gutierrez.

              Pour l'entreprise, les conséquences de l'absence actuelle de contrôles restent limitées. Car l'essentiel du financement provient des sommes versées par les pouvoirs publics pour les abonnements. Des subventions calculées en fonction de "comptages" réalisés tous les deux ans pour mesurer le nombre de passagers. Dans ces périodes, selon les témoignages des conducteurs, la société mobilise alors un maximum de personnel afin de réduire la fraude. Le reste du temps, "ne paient que ceux qui le veulent bien", conclut Eric Emidof.