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  • Solidarité Kosovo ! DÉCOUVERTE DU PATRIMOINE CHRÉTIEN: L’ÉGLISE DE LA VIERGE DE LJEVIŠA

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    Site officiel : Solidarité Kosovo

    lafautearousseau "aime" et vous invite à "aimer" la page facebook Solidarité Kosovo :

    https://www.facebook.com/solidarite.kosovo/

    DÉCOUVERTE DU PATRIMOINE CHRÉTIEN: L’ÉGLISE DE LA VIERGE DE LJEVIŠA

    Reportage – « Elle est la contemporaine de Notre-Dame de Paris ». C’est ainsi que les Serbes aiment introduire l’église de la Vierge de Ljeviša, édifiée au Moyen-âge à l’époque où la France bâtit ses cathédrales et la Serbie, de splendides monastères. Elle est sans doute la moins connue des plus belles églises du Kosovo. Ses fresques figurent parmi les chefs-d’œuvre de la peinture ecclésiastique du XIV siècle. Si bien qu’en 2006, l’UNESCO lui reconnait une valeur universelle exceptionnelle en l’inscrivant sur la liste du patrimoine mondiale aux côtés du monastère de Dečani, du Patriarcat de Peć et du monastère de Gračanica.  Solidarité Kosovo vous invite à découvrir l’histoire tumultueuse de ce site d’exception, victime comme ses fidèles des pogroms antichrétiens de 2004.

    Notre-Dame de Prizren, rives de la Bistrica

    L’histoire de cet édifice remonte aux premiers siècles de la chrétienté. Suivant les plans d’une ancienne basilique byzantine, l’église est fondée en 1306 par le grand roi bâtisseur Stefan Uroš II Milutin (1282-1321) à qui l’on doit notamment la forteresse de Novo Brdo et le monastère de Gračanica. Il a laissé ici une inscription sur l’abside à l’arrière du bâtiment : « J’ai renouvelé ce temple depuis sa toute première fondation. » Pour le roi Milutin, il s’agit d’offrir un siège prestigieux au diocèse de Prizren. L’église occupe alors une place centrale au sein des territoires de l’Église orthodoxe serbe qui a été reconnue comme indépendante –autocéphale- par le patriarcat byzantin de Constantinople en 1219. La nouvelle église est dédiée à l’Annonciation de Marie et elle reprend le nom grec des précédentes églises : Theotokos Éléousa (« Mère-de-Dieu-de-Tendresse »), qui est traduit en slave pour donner Bogorodica Ljeviška. En 1346, l’église est symboliquement élevée au rang de cathédrale.

    Une église aux fondations byzantines

    L’église, typiquement byzantine, est érigée entre 1306 et 1309 avec des murs en appareil cloisonné alternant la brique et la pierre. Les fresques sont quant à elles réalisées entre 1307 et 1313. Le chantier est confié à deux grands artistes de « l’école de la cour du roi Milutin » : les maîtres Nikola et Astrapas, dont les noms apparaissent dans l’exonarthex. Le premier est un architecte serbe à qui l’on doit plusieurs réalisations dans les Balkans, dont la magnifique église Saint-Georges-le-Martyr de Staro Nagoričane (Macédoine du Nord), elle aussi commanditée par Milutin. À Prizren, le maître Nikola élabore une église en forme de croix inscrite surmontée d’un dôme principal, de quatre dômes secondaires placés en diagonale et d’un haut clocher en façade. Pour ce qui est des fresques, certaines datant des années 1230 sont conservées. Mais la plus grande partie des murs et des plafonds sont décorés par le peintre grec Michalis Astrapas (« Michel l’Éclair », surnom dû au fait qu’il peignait vite) et son frère Eutychios, qui travailleront plus tard au décor du monastère de Gračanica.

    Des fresques chefs-d’œuvre de la peinture ecclésiastique du XIV siècle

    L’importance du patrimoine artistique de cette église est évidente dans deux séries de fresques témoignant du développement de la peinture médiévale. Trois fresques conservées du XIIIe siècle (Les Noces de Cana, Guérison d’un aveugle-né et La Vierge avec Jésus, le nourrisseur) impressionnent par la force de leurs couleurs et le format grandiose de leurs compositions.

    Dans la deuxième série de fresques, réalisées entre 1310 et 1313, on distingue particulièrement les portraits de la famille Nemanjić et des ktitors, pour leurs dimensions exceptionnelles. La multiplication du nombre de personnages, l’importance du symbolisme, de l’allégorie et de la personnification mettent en évidence le changement de style survenu au XIVe siècle dans la peinture de fresques médiévale. En effet, les fresques témoignent de l’apparition du style de la Renaissance des Paléologues de Byzance. Il s’agit d’un style nouveau qui associe des éléments orthodoxes aux éléments de romans occidentaux pour en faire un style particulier.

    Commandée par le Roi Milutin, dirigeant séculier et ecclésiastique serbe, l’église de la Vierge de Ljeviša illustre un style architectural particulier qui est le reflet exceptionnellement riche des tendances artistiques prévalant dans la Serbie médiévale – non seulement par leur architecture mais aussi par leurs fresques, leurs icônes, leur mobilier et jusque dans les œuvres littéraires qu’elles abritent. Du fait des idées progressistes de son riche mécène, l’église de la Vierge de Ljeviša  se distingue tant dans la Serbie médiévale que dans tout le monde byzantin, dépassant de loin les frontières de leur environnement local. Aujourd’hui encore, malgré la folie destructrice des extrémistes albanais, elle reste un site religieux d’exception et un lieu de pèlerinage important pour les orthodoxes.

    L’église est transformée en mosquée

    L’allure générale du bâtiment a peu changé. Toutefois, au début de l’ère ottomane, vers 1517, l’église est transformée en mosquée. Celle-ci prend le nom d’Atik (« vielle » en turc), puis de Juma (« vendredi » en arabe). Le siège de l’éparchie est quant à lui transféré vers une église non identifiée de la ville, alors majoritairement peuplée de Serbes. Un minaret est construit au-dessus du clocher et un mihrab (niche indiquant la direction de La Mecque) est installé dans la partie sud. Les fresques et leurs représentations humaines, profanes au regard de l’islam, sont enduites de plâtre. Mais celui-ci adhère mal et des plaques se détachent. Si bien qu’en 1756, tous les murs sont martelés pour permettre une meilleure adhésion d’une nouvelle couche de plâtre. Au retour du Kosovo dans le giron de la Serbie, en 1912, le bâtiment redevient une église orthodoxe serbe. Le minaret et le mihrab sont retirés, mais l’on pense alors les fresques disparues. Il faut attendre 1950 pour que des scientifiques yougoslaves effectuent des sondages dans les murs et redécouvrent les vieilles peintures. Au bout d’un an de travaux, quelque deux cent fresques couvrant environ un tiers de la surface intérieure réapparaissent, toutes martelées, certes, mais pour la plupart bien conservées.

    Église martyre

    Lors des pogroms antiserbes du 17 mars 2004, l’église est malheureusement très sévèrement vandalisée et endommagée par un incendie volontaire au cours duquel un grand nombre des fresques intérieures seront détruites. Les extrémistes musulmans y font notamment brûler un nombre conséquent de pneus recouvrant toutes les fresques de suie. L’église est pillée à plusieurs reprises. Le dernier vol d’un fragment du toit a eu lieu le 13 avril 2011. Ce vol n’a fait jusqu’à ce jour l’objet d’aucune investigation. A cause du toit endommagé, l’humidité pénètre à l’intérieur de l’église, ce qui a des conséquences funestes pour l’état des fresques qui avaient bénéficié d’une rénovation partielle. Deux ans après les incendies, au vu de sa valeur artistique et historique exceptionnelle, l’église est inscrite sur la liste des « monuments médiévaux au Kosovo » du patrimoine mondial de l’Unesco ainsi que sur la liste du patrimoine mondial en péril.

  • Feuilleton : Chateaubriand, ”l'enchanteur” royaliste... (22)

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    Anne-Louis Girodet, Portrait de Chateaubriand,
    Saint-Malo, musée d’Histoire de la Ville et du Pays Malouin.

    (retrouvez l'intégralité des textes et documents de cette visite, sous sa forme de Feuilleton ou bien sous sa forme d'Album)

    Aujourd'hui : première abdication de Bonaparte, entrée des Alliés dans Paris...

    1. Première abdication de Bonaparte...

     

    6 avril 1814 - Abdication et adieux de Napoléon Ier - Herodote.net

    Première abdication de Napoléon, le 4 Avril 1814...

    "Quand on voit s'approcher le moment où nous allions être renfermés dans notre ancien territoire, on se demande à quoi donc avaient servi le bouleversement de l'Europe et le massacre de tant de millions d'hommes ?...

    ...Paris depuis des siècles n'avait point vu la fumée des camps de l'ennemi, et c'est Bonaparte qui, de triomphe en triomphe, a amené les Thébains à la vue des femmes de Sparte. Paris était la borne d'où il était parti pour courir la terre : il y revenait laissant derrière lui l'énorme incendie de ses inutiles conquêtes...." (Mémoires d'Outre-Tombe, La Pléiade, tome I, page 847)

     

     

    2. L'entrée des Alliés dans Paris...

     

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    L'entrée des Alliés par la Porte Saint Martin en 1814...

     

    "...L’armée des alliés entra dans Paris le 31 mars 1814, à midi, à dix jours seulement de l’anniversaire de la mort du duc d’Enghien, 21 mars 1804. Était-ce la peine à Bonaparte d’avoir commis une action de si longue mémoire, pour un règne qui devait durer si peu ? L’empereur de Russie et le roi de Prusse étaient à la tête de leurs troupes. Je les vis défiler sur les boulevards. Stupéfait et anéanti au dedans de moi, comme si l’on m’arrachait mon nom de Français pour y substituer le numéro par lequel je devais désormais être connu dans les mines de la Sibérie, je sentais en même temps mon exaspération s’accroître contre l’homme dont la gloire nous avait réduits à cette honte.

    Toutefois cette première invasion des alliés est demeurée sans exemple dans les annales du monde : l’ordre, la paix et la modération régnèrent partout ; les boutiques se rouvrirent ; des soldats russes de la garde, hauts de six pieds, étaient pilotés à travers les rues par de petits polissons français qui se moquaient d’eux, comme des pantins et des masques du carnaval. Les vaincus pouvaient être pris pour les vainqueurs ; ceux-ci, tremblant de leurs succès, avaient l’air d’en demander excuse. La garde nationale occupait seule l’intérieur de Paris, à l’exception des hôtels où logeaient les rois et les princes étrangers. Le 31 mars 1814, des armées innombrables occupaient la France; quelques mois après, toutes ces troupes repassèrent nos frontières, sans tirer un coup de fusil, sans verser une goutte de sang, depuis la rentrée des Bourbons. L’ancienne France se trouve agrandie sur quelques-unes de ses frontières ; on partage avec elle les vaisseaux et les magasins d’Anvers; on lui rend trois cent mille prisonniers dispersés dans les pays où les avait laissés la défaite ou la victoire. Après vingt-cinq années de combats, le bruit des armes cesse d’un bout de l’Europe à l’autre; Alexandre s’en va, nous laissant les chefs-œuvre conquis et la liberté déposée dans la Charte, liberté que nous dûmes autant à ses lumières qu’à son influence. Chef des deux autorités suprêmes, doublement autocrate par l’épée et par la religion, lui seul de tous les souverains de l’Europe avait compris qu’à l’âge de civilisation auquel la France était arrivée, elle ne pouvait être gouvernée qu’en vertu d’une constitution libre...

    ...Cependant Napoléon n’était point encore détrôné; plus de quarante mille des meilleurs soldats de la terre étaient autour de lui; il pouvait se retirer derrière la Loire; les armées françaises arrivées d’Espagne grondaient dans le Midi; la population militaire bouillonnante pouvait répandre ses laves; parmi les chefs étrangers même, il s’agissait encore de Napoléon ou de son fils pour régner sur la France : pendant deux Jours Alexandre hésita. M. de Talleyrand inclinait secrètement, comme je l’ai dit, à la politique qui tendait à couronner le roi de Rome, car il redoutait les Bourbons; s’il n’entrait pas alors tout à fait dans le plan de la régence de Marie-Louise, c’est que Napoléon n’ayant point péri, il craignait, lui prince de Bénévent, de ne pouvoir rester maître pendant une minorité menacée par l’existence d’un homme inquiet, imprévu, entreprenant et encore dans la vigueur de l’âge.

    Ce fut dans ces jours critiques que je lançai ma brochure De Bonaparte et des Bourbons pour faire pencher la balance : on sait quel fut son effet. Je me jetai à corps perdu dans la mêlée pour servir de bouclier à la liberté renaissante contre la tyrannie encore debout et dont le désespoir triplait les forces. Je parlai au nom de la légitimité, afin d’ajouter à ma parole l’autorité des affaires positives. J’appris à la France ce que c’était que l’ancienne famille royale; je dis combien il existait de membres de cette famille, quels étaient leurs noms et leur caractère : c’était comme si j’avais fait le dénombrement des enfants de l’empereur de la Chine, tant la République et l’Empire avaient envahi le présent et relégué les Bourbons dans le passé. Louis XVIII déclara, je l’ai déjà plusieurs fois mentionné, que ma brochure lui avait plus profité qu’une armée de cent mille hommes; il aurait pu ajouter qu’elle avait été pour lui un certificat de vie. Je contribuai à lui donner une seconde fois la couronne par l’heureuse issue de la guerre d’Espagne. (Mémoires d'Outre-Tombe, Garnier,  (Tome 3, page 387)

  • Éphéméride du 10 octobre

     2010 : Mort de Maurice Allais, Nobel d'Économie 1988

     

     

     

     

     

    1613 : Décret de la reine Marie de Médicis en faveur de la Maison "Mellerio dits Meller"

      

    Née officiellement le 10 octobre 1613, la Maison MELLERIO dits MELLER est la plus ancienne entreprise familiale française, et la plus ancienne maison de Joaillerie au Monde.

    Le début de ses activités remonte même à 1515, date à laquelle les premiers Mellerio quittent leur village de Craveggia, à la frontière entre la Lombardie et le Piémont, pour venir vivre et travailler en France, comme fumistes (ramoneurs) et colporteurs, à leurs débuts; et c'est la la première maison qui s'installa dans le quartier de la place Vendôme, en 1815, au 9, rue de la  Paix.

    On dit parfois que, si la Reine remercia ainsi la maison Mellerio, ce fut parce que l'un des membres  de cette famille, ramoneur au Louvre, entendit, et lui rapporta, les propos de conspirateurs, qui projetaient de s'en prendre au jeune Louis XIII...

    Le Décret de Catherine de Médicis contient ces mots :

    "...Le Roi permet aux suppliants de porter du cristal taillé, quincaillerie et autre menue marchandise meslée entre la dite ville de Paris et ailleurs partout le royaume..." 

     

    C'est la Maison Mellerio qui réalisa les épées d'académiciens de Jacques Bainville et de Charles Maurras.  

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    http://comite-vendome.fr/boutiques/mellerio-dits-meller/ 

     

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    1656 : Naissance de Nicolas Largillière

     

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    Portrait de Voltaire
     

     

     

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    1684 : Naissance d'Antoine Watteau
     
     
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    "Le grand poète du XVIIIème siècle est Watteau. La grâce de Watteau est le rien qui habille la femme d'un agrément, d'une coquetterie... Elle est chose subtile qui semble le sourire de la ligne, l'âme de la forme, la physionomie spirituelle de la manière. Et quel décor ! Une terre complice, des bois galants, villages égayés de noces et de carrosses, de toilettes et de fêtes." (les frères Goncourt).

      

    Watteau vivait à une époque de grande mutation. Après la mort du Grand roi, la vie brillante se transportait à Paris. On se plaisait non plus dans les grandes salles des Palais, mais plutôt dans l'intimité des boudoirs et des cabinets.

    L'art subissait cette influence; les formats des tableaux comme leurs sujets, tout tendait au charme, à l'intimité, la mode était aux trumeaux et aux panneaux décoratifs. Watteau excella dans ce nouveau genre. Sa palette contenait des teintes délicates et subtiles. Ses toiles représentaient des fêtes champêtres et des pastorales : il fut d'ailleurs reçu à l'Académie sous l'étiquette de "peintre des fêtes galantes".

    Son tableau de réception fut le merveilleux et célèbre Embarquement pour Cythère. Cependant, si l'on s'y arrête un peu, il semble que plane une certaine mélancolie dans les attitudes des couples qu'il a peints. Ce tableau fera dire à Verlaine: "Ils n'ont pas l'air de croire à leur bonheur."

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    http://www.rivagedeboheme.fr/pages/arts/peinture-18e-siecle/antoine-watteau.html

     

     

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    1720 : Mort de Coysevox

     

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    Autoportrait, Musée du Louvre

     

    Décorateur du navire de guerre "le Soleil royal", Coysevox (prononcer Coizevo) est l'oncle des sculpteurs Guillaume et Nicolas Coustou (voir l'Ephéméride du 29 novembre).

    En 1702, Coysevox fut nommé directeur de l'Académie royale de peinture et de sculpture de Paris fondée en 1648 et a travaillé notamment aux grands chantiers du règne de Louis XIV, le château de Versailles, Marly, l'hôtel des Invalides....

     

    De l’Encyclopedia Universalis :

    COYSEVOX ANTOINE (1640-1720)

    L'œuvre d'Antoine Coysevox forme une sorte de contrepartie à celle de l'autre grand sculpteur officiel de Louis XIV, Girardon. Celui-ci, attaché aux modèles antiques, pénétré de l'influence de Poussin, incarne en quelque sorte la tendance classique du règne; Coysevox apparaît au contraire comme un sculpteur baroque. Collaborateur de Le Brun et de Mansart, il déploie sa virtuosité de décorateur dans les sculptures, aujourd'hui perdues, de l'escalier des Ambassadeurs, à Versailles (travaux commencés en 1671) et dan10 octobre,watteau,coysevox,coustou,chevaux de marly,louis xiv,versailles,invalides,largillier,claude simon,yves chauvins celles de la galerie des Glaces (travaux commencés en 1678). Mais, de tous ces travaux, rien n'égale le grand médaillon en stuc du salon de la Guerre (1678, ci contre)) : le roi, à cheval, enjambe ses ennemis foudroyés tandis qu'une Victoire le couronne. Bien loin d'affirmer le caractère plan du relief, Coysevox creuse au contraire la profondeur en détachant des parties saillantes sur la moitié droite, comme la tête du cheval, et en effaçant la partie gauche. De telles audaces le rapprochent de Puget.

    10 octobre,watteau,coysevox,coustou,chevaux de marly,louis xiv,versailles,invalides,largillier,claude simon,yves chauvinLe tombeau de Mazarin (ci contre, Institut de France) présente avec le tombeau de Richelieu par Girardon, antérieur d'une quinzaine d'années, un contraste sensible; il y a dans l'effigie du cardinal par Coysevox quelque chose de mobile et d'instantané : agenouillé, il tourne le buste et la tête tandis que la main droite semble suspendre un geste; on dirait que la mort le surprend tandis que le Richelieu de Girardon s'y abandonne sere10 octobre,watteau,coysevox,coustou,chevaux de marly,louis xiv,versailles,invalides,largillier,claude simon,yves chauvininement.

    La même vivacité caractérise les bustes de Coysevox, qui fut un admirable portraitiste. Celui de Louis XIV (1680, exemplaire en bronze à la Wallace Collection à Londres, terre cuite à Versailles) n'a sans doute pas le souffle épique qui anime le buste de Bernin, mais la pénétration psychologique en est plus saisissante.

    Coysevox réalise son chef-d'œuvre en la matière avec le buste de l'architecte Robert de Cotte (1707, bibliothèque Sainte-Geneviève, Paris), montrant une vérité d'observation naturaliste qui annonce Caffieri et Houdon (ci contre). 

     

    http://www.chateauversailles.fr/l-histoire/versailles-au-cours-des-siecles/construction-du-chateau/antoine-coysevox-1640-1720

     

    http://carnavalet.paris.fr/fr/collections/statue-de-louis-xiv-1643-1715

     

     

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    1930 : Naissance d'Yves Chauvin

     

    Il reçut le Prix Nobel de Chimie 2005.

     

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    http://www.ifpenergiesnouvelles.fr/Actualites/Dossiers/Yves-Chauvin-Ingenieur-et-Directeur-de-recherche-a-IFPEN-de-1960-a-1995-laureat-du-prix-Nobel-de-Chimie-2005

     

     

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    2010 : Mort de Maurice Allais
     
     
    Prix Nobel d'Économie (1988), pour ses travaux sur la théorie des marchés.
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  • Feuilleton ”Vendée, Guerre de Géants...” (11)

     

    (retrouvez l'intégralité des textes et documents de cette visite, sous sa forme de feuilleton ou bien sous sa forme d'Album)

     

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    Aujourd'hui : Charette ! (2/2)

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    1. Charette, exalté par Léon Daudet...

     

    Le 25 juillet 1926, au Mont des Alouettes, l'Action française organisa un immense Rassemblement royaliste : plus de 60.000 personnes...

    Léon Daudet, dans "Une campagne de réunions" (Almanach de l'Action française 1927, page 60) a raconté la journée, consacrant ces quelques mots à Charette :

    "...À l'horizon, dans la plaine immense de la Vendée militaire, étincelaient sous le ciel ensoleillé de l'ouest, - mais que modifie à chaque instant le vent venu de la mer - brasillaient les clochers et les villages. Là-bas, c'était le bois de la Chabotterie, que traversa Charette blessé, et prisonnier, Charette, personnification de cette race sublime dont la résistance étonna le monde et continue à étonner l'histoire..."


    Illustration : la statue du général, dans sa ville et devant sa maison natale de Couffé. Elle porte l'inscription :
    Général François-Athanase Charette de la Contrie, né le 2 mai 1763 à Couffé - Exécuté à Nantes place Viarme le 29 mars 1796 -
    Avec sa devise :
    "Tant qu'une roue restera, la Charette roulera".

     

    2. ...et par Philippe de Villiers :

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    Le "Charette" de Philippe de Villiers : "Charette, c'est l'anti Robespierre"

    Article de Maurice Livernault, pour la lettre du SIEL - Janvier 2013 :

    La première partie de ce palpitant ouvrage est consacrée à la carrière maritime d’Anathase Charette, car il passa quinze ans dans la marine royale, qu’il aborda adolescent à Brest, pour finir lieutenant de vaisseau à trente ans. La marine de guerre française était alors, sous le règne de Louis XVI, la première d’Europe, et c’est au cours de ses affrontements avec sa rivale britannique qu’il forgea sa personnalité et développa sons sens des responsabilités. En effet, les navires sur lesquels il servit, auprès des navigateurs les plus prestigieux de l’époque, participèrent à la victoire des insurgés américains ; puis, par l’aide apportée aux rebelles grecs, ils jouèrent un rôle non négligeable dans les prémisses de la perte de puissance de l’empire ottoman. Charette contribua également à éradiquer la contrebande en Méditerranée et séjourna à Alger et à Malte.

    Il est de retour à Toulon quand la révolution y éclate, et se marie à Nantes avec une dame d’âge mûr de la bonne société dont il convoitait la fille, puis il démissionne de ses fonctions. Il hésite alors entre rester au pays pour y faire front, ou rejoindre les émigrés à Coblence, solution à laquelle il se rallie finalement. Déçu par la coterie qu’il y rencontre, il revient en France, passe par Paris où il assiste à la mise à sac du Palais des Tuileries, dont il réchappe par miracle. De nouveau en Vendée, il est désigné par la population, un peu à son insu, comme chef de guerre, et il commence à constituer son armée en s’appuyant sur les bandes de paysans qui représentent la résistance à l’ordre que la République veut instaurer par la violence, et auquel se sont ralliées, paradoxalement, la bourgeoisie et une partie de la noblesse locale.

    Puis ce sont les premiers combats, la succession impressionnante de succès et de revers qui aboutit, grâce à une parfaite connaissance du terrain, à la libération du pays de Retz ; mais les luttes intestines minent l’unité et le bon fonctionnement de la guérilla, et la prise de Nantes échoue. La Convention confie à Kléber la mission de mater la Vendée par tous les moyens, dont le plus atroce, le feu. C’est la déroute finale, un moment stoppée par une offre du Comité de Salut Public, qui surestimant la rebellion, la craint, d’ériger la province en principauté autonome, dont il deviendrait le consul. Mais la mésentente s’installe au cœur de sa délégation. Ce n’était en vérité qu’un traquenard échafaudé sur une clause secrète, perverse et mensongère.

    Il reprend le maquis, torturé par le désespoir. Puis c’est la capture au combat, le procès expéditif, et la marche vers le supplice ultime, le long des rues de Nantes, conspué par une population versatile qui l’acclamait encore fougueusement la veille.

    Cette tragique épopée est relatée de main de maître, grâce à une écriture flamboyante, parfaitement contrôlée, exempte de redite, et dont la richesse et l’élégance permettent de décrire des situations parfois insoutenables de cruauté. Le vocabulaire est greffé d’expressions dialectales sans que l’on ressente jamais la moindre propension à la tentation régionaliste. L’auteur exclut clairement toute explication manichéenne du conflit. En effet, c’est par sa voix que Charette, à Coblence, fustige sans équivoque les représentants de l’aristocratie qu’il y côtoie, et dont il constate vite la futilité et l’inconscience qui lui feront abréger son séjour. De même ne sont pas évacuées les dissensions qui opposent entre eux les généraux vendéens, ainsi que celles de son propre état-major, où l’on conspire contre lui. Les exactions auxquelles se livrent parfois ses propres troupes, et qu’il réprouve avec vigueur, sont évoquées sans détour.

    Ce livre révèle, au-delà d’un indéniable talent, les authentiques qualités de cœur de son auteur, qui n’est animé par aucun sentiment revanchard, mais qui souhaite uniquement que la vérité soit proclamée et que la concorde règne, comme en témoigne le splendide spectacle qu’il a écrit et réalisé au Puy-du-Fou. Nous aimerions que ce retour sur la scène littéraire soit le prélude à sa rentrée dans l’arène nationale, tant il nous paraît impensable que la résurgence de notre nation, enlisée dans la servitude et la médiocrité, puisse un jour s’effectuer sans son indispensable et précieux concours.

     

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    La Marine nationale (la Royale...) rend hommage à l'un des siens, sur son excellent site, remarquablement fait et tenu :

    https://www.colsbleus.fr/sites/default/files/2023-03/CB3110_Complet_Planche.pdf

    Marine nationale
    "[#Histoire] François Athanase Charrette de La Contrie, s’il fut généralissime de l’Armée catholique et royale contre la Convention, fut aussi et surtout durant 12 ans marin ! Cols bleus vous fait découvrir cette carrière méconnue !"
     
    Il y a 26 pages/illustrations sur la colonne de gauche : c'est la 24ème qui est dédiée au grand Charette...
     

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  • L'aventure France en feuilleton : Aujourd'hui (192), La marche vers l'Est : la France et le Rhin (II)

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    On ne refait bien sûr pas l'Histoire, et Bainville mettait sagement en garde contre ce qu'il appelait l' "uchronie".

    Cependant, rien n'interdit, comme le font couramment les Britanniques, de se poser la question : " What if ?...". Que se serait-il passé si ?...

    Dans le cas où, par exemple, le cours des choses n'aurait pas été interrompu par la Révolution, et où, comme le disait Maurras, "Louis XVI aurait eu quatre ou cinq successeurs...", comment imaginer "ce mouvement vers l'Est, cette action d'influence et d'assimilation qui est la raison d'être et comme la loi de toute l'histoire de France." dont parle Bainville, dans l'extrait précédent ?

    On ne peut que constater que, disons depuis l'avènement de la dynastie des Bourbons, et surtout à partir de Louis XIV, la "marche vers l'Est et le Nord-Est", c'est-à-dire vers le Rhin, la mythique "frontière naturelle", s'accompagnait d'une influence française toujours croissante dans ces régions.


    Les Bourbons continuaient d'ailleurs la politique initiée par Henri II qui occupa "les trois Evêchés", en 1552, avant leur réunion définitive lors des Traités de Westphalie en 1648....

    Ils sont nombreux, les exemples de cette attraction française, de l'influence qu'exerçait la France sur les populations et les élites des territoires de la rive gauche du Rhin qui, aujourd'hui, sont hors de nos frontières alors qu'ils auraient pu, et dû, faire partie du territoire national :

    * Everard Jabach, banquier natif de Cologne, vient se fixer à Paris, où il meurt, naturalisé Français, après avoir vendu à Louis XIV sa somptueuse collection de Peintures et Desseins.

    * Les Liégeois Arnold de Ville et Rennequin Sualem viennent de Wallonie, pour construire "la machine de Marly" qui doit approvisionner en eau les jardins et fontaines de Versailles.

    * Jean-François Oeben, natif d'Aix-la-Chapelle, vient lui aussi à Paris - où il mourra - pour exécuter, à la demande de Louis XV, le meuble qui est certainement "le plus beau meuble du monde", eu égard à la quantité d'heures qu'il a nécessité et à l'ingéniosité de son mécanisme, qui font de lui un meuble unique au monde; c'est son élève Riesener, natif de Gladback, en Westphalie, qui terminera l'ouvrage : il deviendra l'ébéniste préféré de Marie-Antoinettte et mourra, lui aussi, à Paris, comme tous ces artistes qui considéraient la France, et Paris, comme "leur" pays...

    * Adam Lux, aux premiers jours de la funeste Révolution, quittera sa Mayence natale pour venir demander le rattachement du Palatinat à l'Assemblée nationale. Les choses allant vite, en ce temps-là, il sera rapidement dépassé par les subtilités des intrigues partisanes, et finira... sur l'échafaud ! La nouvelle République traitait bien mal ceux qui ne demandaient qu'à devenir français, souhaitant concrétiser par là le voeu de Danton, d'atteindre nos frontières narurelles !

    * Le représentant le plus surprenant, peut-être, de ces "élites" rhénanes francophones et francophiles de la rive gauche du Rhin, qui "regardaient vers la France", à l'époque, est Jean-Baptiste du Val-de-Grâce, baron de Cloots. Férocement anti-catholique, il s'était lui-même "rebaptisé" Anacharsis Cloots...
    Il était né au château de Gnadenthal, près de Clèves, le 24 juin 1755.
    Féru d'antiquité - comme la plupart des révolutionnaires... - il avait tiré ce nom d'Anacharsis d'un philosophe grec et, comme lui, il voulait réformer les peuples et les États selon les modèles et les visions de la démocratie antique.
    Toujours modeste - là aussi, comme beaucoup d'autres révolutionnaires - il s'octroya, en toute simplicité, le surnom d' "orateur du genre humain" : rien de moins !
    Ardent révolutionnaire, il s'opposa à Robespierre, d'abord, par son athéisme virulent; puis, par son amitié avec Hébert.
    Robespierre le fit guillotiner - avec les Hébertistes - le 24 mars 1794.
    Connu, dès avant la Révolution pour ses opinions francophiles, dès 1786, dans un ouvrage intitulé "Vœux d’un Gallophile", il demandait le rattachement de la rive gauche du Rhin à la France...

    * Et aussi bien d'autres, dont deux que nul ne peut ignorer :

    - Jacques Ignace Hittorff, natif lui aussi de Cologne, qui nous a donné la sublime urbanisation du quartier de l'Etoile, à Paris, sans laquelle, on en conviendra, il manquerait bien... "quelque chose" à la Capitale !

    - et, bien sûr Gustave Eiffel. Qui imaginerait, aujourd'hui, Paris sans "sa" Tour. Or, la famille Eiffel a porté longtemps le nom double "Bönickhausen dit Eiffel", ce deuxième nom ayant été ajouté par un ancêtre allemand qui s’était installé à Paris au début du XVIIIème siècle, à l'époque où l'Europe parlait français. Cette famille était originaire de l'Eifel, à Marmagen, aujourd'hui en Allemagne, mais "sur la rive gauche du Rhin", où toutes les élites, à l'apoque, "regardaient vers Paris", qui était ce que l'on pourrait appeler l'horizon naturel des Rhénans des XVIIème et XVIIIème siècle. 

    Malheureusement, le processus qui prévalut pour l'Alsace et Strasbourg - par la "francisation" des esprits, des mentalités, des moeurs, des goûts... - fut brisé net par la Révolution... 

    Et la vérité est que - comme le dit Bainville - l'on peut légitimement penser que si le cours des choses n'avait pas été interrompu comme il l'a été, et surtout de la façon dont il l'a été, c'est toute la rive gauche du Rhin, de la frontière nord de l'Alsace jusqu'à Cologne, qui serait peut-être française aujourd'hui...

    On peut comprendre que la sauvagerie et la bestialité de la Révolution, et la guerre d'un quart de siècle qu'elle a déclenchée, aient refroidis les sentiments d'estime et d'admiration qu'éprouvaient pour la France et sa Civilisation les populations rhénanes, sous Louis XIV, Louis XV et Louis XVI...

    La détestation des Anglais et des Prussiens fit le reste, eux qui craignaient tant cette sorte d'accroissement indéfini de l'Empire continental français : ils ont érigé une "barrière, en 1815, pour empêcher la France de poursuivre et d'achever sa séculaire "marche vers l'Est", vers sa limite naturelle du Rhin. C'est bien connu, la France est séparée de l'Espagne par les Pyrénées, de l'Italie par les Alpes, et de la Wallonie par... les Anglais !

     

    Pour retrouver l'intégralité du feuilleton, cliquez sur le lien suivant : L'aventure France racontée par les Cartes...

     

    lafautearousseau

  • Feuilleton : Chateaubriand, ”l'enchanteur” royaliste... (7)

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    Anne-Louis Girodet, Portrait de Chateaubriand,
    Saint-Malo, musée d’Histoire de la Ville et du Pays Malouin.

    (retrouvez l'intégralité des textes et documents de cette visite, sous sa forme de Feuilleton ou bien sous sa forme d'Album)

    Aujourd'hui : avant, pendant et après : témoin de la Révolution...

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    Avant, pendant, après : témoin de la révolution...

     

    1. Chateaubriand est présenté à Louis XVI...

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    Cette "présentation "eut lieu le 19 février 1787.

    Des Mémoires d'Outre-Tombe, La Pléiade, Tome I, pages 129 à 133 :

    "...Le jour fatal arriva ; il fallut partir pour Versailles plus mort que vif. Mon frère m’y conduisit la veille de ma présentation et me mena chez le maréchal de Duras, galant homme dont l’esprit était si commun qu’il réfléchissait quelque chose de bourgeois sur ses belles manières : ce bon maréchal me fit pourtant une peur horrible.

    Le lendemain matin, je me rendis seul au château. On n’a rien vu quand on n’a pas vu la pompe de Versailles, même après le licenciement de l’ancienne maison du roi : Louis XIV était toujours là.

    La chose alla bien tant que je n’eus qu’à traverser les salles des gardes : l’appareil militaire m’a toujours plu et ne m’a jamais imposé. Mais quand j’entrai dans l’Œil-de-bœuf[30] et que je me trouvai au milieu des courtisans, alors commença ma détresse. On me regardait ; j’entendais demander qui j’étais. Il se faut souvenir de l’ancien prestige de la royauté pour se pénétrer de l’importance dont était alors une présentation. Une destinée mystérieuse s’attachait au débutant ; on lui épargnait l’air protecteur méprisant qui composait, avec l’extrême politesse, les manières inimitables du grand seigneur. Qui sait si ce débutant ne deviendra pas le favori du maître ? On respectait en lui la domesticité future dont il pouvait être honoré. Aujourd’hui, nous nous précipitons dans le palais avec encore plus d’empressement qu’autrefois et, ce qu’il y a d’étrange, sans illusion : un courtisan réduit à se nourrir de vérités est bien près de mourir de faim.

    Lorsqu’on annonça le lever de roi, les personnes non présentées se retirèrent ; je sentis un mouvement de vanité : je n’étais pas fier de rester, j’aurais été humilié de sortir. La chambre à coucher du roi s’ouvrit ; je vis le roi, selon l’usage, achever sa toilette, c’est-à-dire prendre son chapeau de la main du premier gentilhomme de service. Le roi s’avança allant à la messe ; je m’inclinai ; le maréchal de Duras me nomma :
    « Sire, le chevalier de Chateaubriand. »
    Le roi me regarda, me rendit mon salut, hésita, eut l’air de vouloir m’adresser la parole. J’aurais répondu d’une contenance assurée : ma timidité s’était évanouie.
    Parler au général de l’armée, au chef de l’État, me paraissait tout simple, sans que je me rendisse compte de ce que j’éprouvais. Le roi plus embarrassé que moi, ne trouvant rien à me dire, passa outre. Vanité des destinées humaines ! ce souverain que je voyais pour la première fois, ce monarque si puissant était Louis XVI à six ans de son échafaud ! Et ce nouveau courtisan qu’il regardait à peine, chargé de démêler les ossements parmi les ossements, après avoir été sur preuves de noblesse présenté aux grandeurs du fils de saint Louis, le serait un jour à sa poussière sur preuves de fidélité ! double tribut de respect à la double royauté du sceptre et de la palme ! Louis XVI pouvait répondre à ses juges comme le Christ aux Juifs : « Je vous ai fait voir beaucoup de bonnes œuvres ; pour laquelle me lapidez-vous ? »...

     

    2....puis voit passer la Reine...

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    (suite immédiate du passage précédent)

    "...Nous courûmes à la galerie pour nous trouver sur le passage de la reine lorsqu’elle reviendrait de la chapelle. Elle se montra bientôt entourée d’un radieux et nombreux cortège ; elle nous fit une noble révérence ; elle semblait enchantée de la vie. Et ces belles mains, qui soutenaient alors avec tant de grâce le sceptre de tant de rois, devaient, avant d’être liées par le bourreau, ravauder les haillons de la veuve, prisonnière à la Conciergerie !

    Si mon frère avait obtenu de moi un sacrifice, il ne dépendait pas de lui de me le faire pousser plus loin. Vainement il me supplia de rester à Versailles, afin d’assister le soir au jeu de la reine : « Tu seras, me dit-il, nommé à la reine, et le roi te parlera. » Il ne me pouvait pas donner de meilleures raisons pour m’enfuir. Je me hâtai de venir cacher ma gloire dans mon hôtel garni, heureux d’être échappé à la cour, mais voyant encore devant moi la terrible journée des carrosses, du 19 février 1787..."

    (à suivre : 3. "...et enfin chasse avec le Roi" et 4."Quand Marie-Antoinette sourit à Chateaubriand")

  • Éphéméride du 5 février

    1679 : La Franche-Comté devient française (ici, la Citadelle de Besançon)

     

     

     

     

    1404 : Naissance de Gilles de Montmorency-Laval, dit Gilles de Rais 

     

    Il fut Maréchal de France, glorieux et vaillant compagnon d'arme de Jeanne d'Arc, avant de déchoir, et de devenir... Barbe-bleue ! 

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    http://www.philophil.com/philosophie/mal/figures/rais/Gilles_de_Rais.htm 

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    Le château de Gilles de Rais

     

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    1626 : Naissance de Marie de Rabutin-Chantal, marquise de Sévigné

     

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    http://www.alalettre.com/sevigne-oeuvres-lettres.php

     

              Un exemple de ses Lettres à sa fille : celle où elle raconte son séjour à Marseille :

    Lettre sur Marseille.pdf

     

     

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    1676 : Louis XIV amnistie les "Bonnets rouges" de Bretagne...

     

    De François Bluche, Louis XIV (pages 302/303) :

     

    "...Une quatrième révolte commence dans les villes bretonnes en avril 1675 : c'est d'abord une protestation contre l'Édit de 1674  imposant le papier timbré pour tous actes notariés. mais la violence se répand vite dans les campagnes, en basse Bretagne, dans le comté de Cornouaille. Près de deux mille ruraux en colère, conduits par des "capitaines de paroisse", souvent coiffés d'un bonnet rouge (d'où le nom donné à leur mouvement), terrorisent le plat pays. Ici ils attaquent un château dont le propriétaire passe pour un agent des gabelles, là ils brûlent gaiement des greffes de juridiction ou les nouveaux bureaux de la ferme des impôts. Dans la tradition, déjà acquise, des nu-pieds et croquants, ils se sont mobilisés, à leur tour, contre le poids de l'État. Il est vrai que le mouvement dévie aussi contre les droits domaniaux (corvées, champarts) : plusieurs châtelains sont contraints de signer des renonciations à pareils droits.

    Mais, dès que le gouverneur de la province (il n'y a pas d'Intendant), le duc de Chaulnes, a sous la main les renforts demandés, il fait avancer, de Hennebont vers Quimperlé, plus de six mille soldats. La seule arrivée des troupes royales rétablit le calme. Les pauvres bretons "se jettent à genoux et disent mea culpa : c'est le seul mot de français qu'ils connaissent". Près de Quimper, quatorze irréductibles sont pendus. plusieurs révoltés pris les armes à la main sont exécutés. "Des condamnations aux galères furent prononcées. La plupart des inculpés avaient fui". L'abolition traditionnelle fut signée par Louis XIV le 5 février 1676 : à l'exception d'une centaine de grands coupables, tout le pays breton était pardonné. Le roi a trouvé le bon mode de  riposte, net, sans  trop de bavures, et sans répression prolongée. La pax gallicana est imposée au moindre prix..."   

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    1679 : La Franche-Comté devient française 

     

    Cette année 1679 voit la signature définitive des traités confirmant la Paix de Nimègue, qui marque la fin de la Guerre de Hollande, opposant la France aux Provinces-Unies et à l'Espagne depuis 1672.

    Le Congrès de Nimègue avait été réuni dès 1676. Un premier traité fut signé avec les Provinces-Unies le 11 août 1678. Le traité entre la France et l'Espagne permit à Louis XIV de réunir 

    - la Franche-Comté,

    - et la Flandre méridionale : Valenciennes (dans le Hainaut), Cambrai, Maubeuge, Cassel, Bailleul, Aire, Saint-Omer, Bouchain, Condé-sur-l'Escaut, Bavay...

     

    Enfin la France et l'Empire s'accordèrent, le 5 février 1879 sur la base des Traités de Westphalie

     

    http://mjp.univ-perp.fr/traites/1678nimegue.htm

     

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                Ci-dessus, la Citadelle de Besançon et, ci-dessous, l'allégorie en bronze de Martin Van den Bogaert (Louvre, Cour Puget) célébrant la victoire française :

    Ce relief commémore la paix en Europe, concrétisée par trois traités signés à Nimègue avec la Hollande, le 10 août 1678, l'Espagne, le 17 septembre 1678 et l'Empire, le 5 février 1679. Le Brandebourg signera le traité de paix le 30 juin 1679, à Saint-Germain.

    L'allégorie figure le roi Louis XIV amenant par la main la Paix tenant en laisse un lion et un agneau à l'Europe. Cette dernière figure assise accompagnée d'un cheval. L'allégorie de l'Histoire écrit la gloire du roi tandis que la Renommée sonne de la trompette.

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    Voltaire - dans son Supplément au règne de Louis XIV - a célébré ainsi la paix de Nimègue :

    "...Le Roi fut en ce temps au comble de la grandeur. Victorieux depuis qu'il régnait, n'ayant assiégé aucune place qu'il n'eût prise, supérieur en tout genre à ses ennemis réunis, la terreur de l'Europe pendant six années de suite, enfin son arbitre et son pacificateur; ajoutant à ses États la Franche-Comté, Dunkerque et la moitié de la Flandre; et, ce qu'il devait compter pour le plus grand de ses avantages, ROI D'UNE NATION ALORS HEUREUSE, ET ALORS LE MODELE DES AUTRES NATIONS..."

     

    Dans notre album L'aventure France racontée par les cartes, voir la photo "Agrandissements de Henri II à Louis XV"

     

     

     

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    1807 : Mort de Pascal Paoli, patriote corse

     

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    Son intégrité personnelle ne fit jamais aucun doute : il souhaitait sincèrement l'indépendance de sa patrie, mais il ne vit pas que l'Angleterre, ennemie jurée de la France, était prête à tout pour agrandir son Empire, y compris à y incorporer la Corse, comme elle y avait déjà incorporé Gibraltar, et comme elle devait y incorporer Malte - puis Chypre...- quelques décennies plus tard..
    Et que, dans cet objectif, elle manipulait Paoli, à son insu...
    Ce fut justement lorsque la menace d'une Corse anglaise devint plus que probable que Louis XV organisa, avec Choiseul, le rattachement de l'île à la France (voir l'Éphéméride du 15 mai).
    Paoli était né trop tard...
     
     
     
     

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  • Éphéméride du 19 décembre

    L'Abbaye de Saint-Victor, à Marseille, aujourd'hui 

     

     

    1370 : Mort du Pape Urbain V 

     

    Guillaume de Grimoard était abbé de Saint-Victor, à Marseille, lorsqu'il fut appelé au Pontificat.

    Enterré dans "son" abbaye de Marseille, qui domine le Lacydon des Grecs fondateurs de la ville, son corps fut si bien caché durant la Révolution qu'on ne l'a pas retrouvé depuis.

    Pétrarque a écrit de lui :

    "Ô grand homme, sans pareil dans notre temps et dont les pareils en tous temps sont trop rares"

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    Gisant d'Urbain V, Avignon, Petit palais
     
     
    Pour en savoir un peu plus sur Urbain V, voir l'Éphéméride du 27 octobre ; et, sur l'Abbaye de Saint Victor de Marseille, voir l'Éphéméride du 21 juillet. 
     
     
     
     

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    1475 : Exécution de Louis de Luxembourg

     

    Comte de Saint-Pol, fait connétable de France par Louis XI, mais intrigant et prêt à s'allier à tous les partis, Louis de Luxembourg voulait en réalité, profitant de la confusion générale, se rendre indépendant, et jouer un rôle central.

    S'étant emparé de Saint-Quentin, au nom du roi, il la gardait de fait pour lui-même, promettant tour à tour de la remettre au roi de France, au roi d'Angleterre ou au duc de Bourgogne...

    Louis XI, par ruse, détacha de lui et le roi d'Angleterre et le duc de Bourgogne - lassés finalement, eux aussi, du double jeu du connétable, et obtint même, par la suite, de se le faire remettre par ce dernier.

    Il lui fit trancher la tête à Paris, place de Grève, événement qui représenta un pas de plus dans le renforcement du pouvoir royal contre les grands féodaux et la haute noblesse...

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    Sur l'action plus générale menée par Louis XI dans sa lutte contre les grands féodaux, et pour le renforcement du pouvoir royal, voir les trois photos qui lui sont consacrées dans notre Album L'aventure France racontée par les cartes : "La France face à la Maison de Bourgogne" et les deux suivantes
     
     
     
     

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    1562 : Victoire des catholiques sur les protestants à Dreux, lors de la Première Guerre de religion

     

    Les protestants étaient commandés par le prince de Condé, les catholiques par le duc de Guise.

    De Jacques Bainville, chapitre IX de l'Histoire de France, intitulé Les guerres civiles et religieuses remettent la France au bord de la ruine : 

    "...La mort d'Henri II précipita les choses : le "grabuge", comme il disait, passait d'Allemagne en France. Son fils François II n'avait que seize ans et il était maladif. Son règne d'une année fut celui où les catholiques et les protestants prirent position, tandis que se dessinait un "tiers parti" qui, redressé par l'expérience de la Ligue et devenu le parti des "politiques", aurait la victoire à la longue. Ce tiers parti était en réalité celui de la couronne. S'il était représenté par le chancelier L'Hospital, libéral vénérable et verbeux, il avait pour cerveau calculateur la reine mère, Catherine de Médicis, car Henri II avait épousé cette descendante des banquiers florentins.

    Le chef incontesté des catholiques était le duc de Guise (ci dessous). Son immense popularité, sa gloire militaire le servaient. Quant aux protestants, ils cherchaient un chef sans le trouver. Il y avait bien, en face de la maison de Lorraine, celle de Châtillon : Coligny et Dandelot. Coligny, soldat, se dérobait encore et se contentait de plaider pour la tolérance. Un prince du sang eût d'ailleurs mieux convenu aux calvinistes. Ils portèrent leurs vues sur le roi de Navarre, Antoine de Bourbon, que sa femme Jeanne d'Albret entraînait vers la Réforme, mais que ses intérêts et son caractère rendaient hésitant, et sur son frère le prince de Condé, plus résolu et que l'ambition tenta.

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    Nous avons ainsi le thème général des guerres de religion. "Il y a deux grands camps par la France", disait Pasquier. La monarchie, fidèle, même sous des princes débiles, a son rôle national, s'efforcera de maintenir l'équilibre et de rester au-dessus des factions. Ces évènements extrêmement troubles ont encore été obscurcis par la passion qui se mêle aux récits qu'on en a fait jusqu'à nos jours. Chacun des partis accuse l'autre d'avoir commencé. Ce qui est certain, c'est que le duc de Guise, qu'il le voulût ou non, se trouvait à la tête des catholiques. Il était l'homme le plus haï des protestants et conduit par cela même, et pour se défendre, à désirer le pouvoir. Oncle du jeune roi puisque Marie Stuart était sa propre nièce, l'avènement de François II lui donna dans le gouvernement une influence d'autant plus grande que son frère, le cardinal de Lorraine, occupait ce qui correspondrait aujourd'hui aux ministères de l'Intérieur et des Finances.

    Les protestants, jusque-là, avaient pu se montrer hardis en paroles et violents dans leurs pamphlets. Ils n'avaient pas encore passé à l'action. Ce grand pas fut franchi par un homme de coup de main, La Renaudie, que ses coreligionnaires semblent bien avoir approuvé tout en se réservant de le désavouer. La Renaudie, ayant réuni un certain nombre de gentilshommes réformés, leur proposa d'enlever les Guise et d'obtenir ensuite la liberté de la religion protestante, en promettant, pour ne pas les effaroucher, de ne toucher ni au roi ni à "l'état légitime du royaume". En réalité son plan consistait à se saisir du roi en même temps que des Guise, à convoquer les États généraux et à proclamer les Bourbons. Ce fut la conspiration d'Amboise (1560) (ci dessous, le balcon où furent pendus les conjurés). Elle fut éventée par le cardinal de Lorraine et le duc de Guise devança La Renaudie qui fut tué au moment où il rassemblait ses bandes. Par cette aventure, le parti protestant s'était mis dans un tort grave. Déjà trop fort pour s'incliner, il se jetait dans la rébellion. Il prit les armes sur divers points, à Lyon, en Dauphiné, en Provence.

    Le service que les Guise ont rendu à ce moment-là a été de voir la nécessité de la répression et de se charger des responsabilités. Il leur fallait cependant, pour résister aux protestants factieux, une sorte d'approbation nationale, le chancelier L'Hospital, soutenu par la reine mère, étant pour les mesures de conciliation. C'est ainsi que, du consentement de tous, furent réunis des États généraux, le dangereux remède des temps troublés..."

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    Amboise, le "balcon des conjurés"
        
     
     

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    1963 : Création du Parc national de Port Cros

     

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    2013 : Lancement à Kourou du satellite astrométrique Gaia
     
     
    Satellite astrométrique, consacré à la mesure de la position, de la distance et du mouvement des étoiles, Gaia - dont la mission doit durer cinq ans - est développé par l'Agence spatiale européenne, et prend la suite du satellite Hipparcos, lancé en 1989 :

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    Dans notre album L'aventure France racontée par les cartes, voir la photo "L'Europe a son port spatial en France, à Kourou"

     

     

     

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  • Éphéméride du 1er mars

    1974 : Le G.I.G.N. devient opérationnel

     

     

     

    487 : Vengeance de Clovis à Soissons 

     

     

    1er mars,clovis,vase de soissons,francs,eglise,guerres de religion,huguenots,henri iv,essais,montaigne,la quintinieAlors qu'il passe ses troupes en revue le roi des Francs reconnaît un soldat qui, un an auparavant, l'avait défié en abîmant d'un coup de hache un vase liturgique en argent qu'il voulait offrir, ou restituer, à l'évêque de Reims.

    Il reproche à l'homme sa tenue négligée et jette ses armes à terre. Le guerrier se penche pour les ramasser et Clovis en profite pour lui asséner un coup de sa propre hache sur la tête. "Ainsi as-tu fait, à Soissons, avec le vase" lui dit-il.

    L'épisode est largement plus symbolique que proprement historique. Si plusieurs sources et traditions le situent un premier mars, l'intérêt essentiel du fait n'est pas là. Ce qu'il est important de montrer, pour Clovis, c'est son attachement indéfectible et son alliance concrète avec l'Église. Dans un rapport d'aide, d'appui et d'intérêt mutuel et réciproque.     

    D'où l'importance de frapper les esprits par des symboles forts, comme l'histoire de ce soldat...

     

    "Pour moi, l'histoire de France commence avec Clovis, choisi comme roi de France par la tribu des Francs, qui donnèrent leur nom à la France. Avant Clovis, nous avons la préhistoire gallo-romaine et gauloise. L'élément décisif pour moi, c'est que Clovis fut le premier roi à être baptisé chrétien. Mon pays est un pays chrétien et je commence à compter l'histoire de France à partir de l'accession d'un roi chrétien qui porte le nom des Francs"  (Charles de Gaulle).

    Sur Clovis, et l'importance capitale de son règne, voir : l'Éphéméride du 25 décembre (baptême de Clovis) ; l'Éphémeride du 27 novembre (sa mort) ; et, sur les batailles décisives de Tolbiac et Vouillé, l'Éphémeride du 10 novembre (bataille de Tolbiac), et l'Éphémeride du 25 mars (bataille de Vouillé).

     

    Quant au vase lui-même, il ne fut pas brisé, mais simplement cabossé :

    http://histoireenprimaire.free.fr/citations/soissons.htm 

     

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    600 : Mort de Saint Amant de Boixe

     

    C'est en son honneur, et sur les lieux où il vécut, que fut fondée l'Abbatiale de Saint Amant, à Boixe :

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    https://abbayesaintamantdeboixe.fr/labbaye/

     

     

     

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    Vers 890 : Décapitation de saint Léon à Bayonne, et, depuis, célébration de son martyre...

     

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     Dans la cathédrale Sainte-Marie de Bayonne, le reliquaire contenant la mâchoire de Saint Léon

    http://nominis.cef.fr/contenus/SaintLeonBayonne.pdf

     

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    1562 : Premier massacre des Guerres de religion en France

     

    Dans le village de Wassy en Champagne, quatre-vingt protestants sont assassinés par les hommes du duc de Guise, alors qu'ils participaient à la célébration du culte.

    Ce massacre marque le début de la première guerre de religion. Le 10 mars, le chef des huguenots, Louis de Condé, appelle les protestants à prendre les armes et à venger les villageois de Wassy. Le conflit prendra fin, temporairement, en mars 1563 quand catholiques et protestants signeront la Paix d'Amboise.

    Mais ce n'est, en fait, qu'à l'accession au trône d'Henri IV ( 1594 ) que ce chapitre sombre de notre histoire sera définitivement tourné. Encore que l'assassinat d'Henri IV, en 1610, soit une lointaine et ultime conséquence de ces guerres... 

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    Massacre de Wassy (1er mars 1562)
    Gravure de Hogenberg. - B.P.U. Genève
     
     
     
     

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    1580 : Première édition des "Essais"

     

    Elle est publiée à Bordeaux.

    Tout au long de sa vie Montaigne n'aura de cesse de travailler et de retravailler sur les "Essais" jusqu'à sa mort en 1592.

    Une dernière édition, posthume, paraîtra en 1595.

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    1626 : Naissance de Jean-Baptiste de La Quintinie

     

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    Sa statue dans le Potager du Roi, à Versailles...

     

    D’abord avocat, Jean-Baptiste de La Quintinie, après un voyage en Italie, changea de carrière et devint jardinier.

    En 1661, il fut chargé par Nicolas Fouquet des jardins de Vaux-le-Vicomte. Il fit ainsi partie de la remarquable équipe de créateurs réunis par le Surintendant, avec Le Nôtre, Le Vau, Le Brun…

    Après la chute de Fouquet, toute l’équipe qu’il avait réunie passa au service de Louis XIV, La Quintinie fut d’abord chargé de gérer le Potager créé par Louis XIV à Versailles et de fournir en fruits et légumes la table du roi, mais il s’occupa également des jardins de Chantilly (chez le prince de Condé), de Choisy-le-Roi (chez Mademoiselle de Montpensier), de Rambouillet (chez le duc de Montausier), et de Sceaux (chez Colbert).

    Le 17 mars 1670, Il fut présenté par Colbert à Louis XIV qui le nomma Directeur des jardins fruitiers et potagers de toutes les maisons royales . En 1678, il entreprit la création du nouveau Potager du roi, achevé cinq ans plus tard en 1683, et classé Monument historique en 1921.

    Il fut anobli en 1687 par Louis XIV, et mourut un an plus tard, le 11 novembre 1688 : Louis XIV déclara à sa veuve :

    "Madame, nous avons fait une grande perte que nous ne pourrons jamais réparer."

     

     http://jardin-secrets.com/jean-baptiste-de-la-quintinie-article-609,964,fr.html

    • http://www.potager-du-roi.fr/site/pot_histoire/jean_baptiste_la_quintinie.htm

     

     

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    1768 : Une ordonnance royale prescrit la numérotation des maisons, rue par rue, dans toutes les villes de France

     

    Voulue par Louis XV pour faciliter le logement des troupes, cette mesure s'inscrit, en réalité, dans le vaste mouvement de recensements statistiques, commencé dès la fin du XVIIème siècle; et dans lequel l'abbé Terray (ci dessous) prendra la mesure la plus originale, qui sera obéie jusqu'en 1790 !...

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  • Feuilleton : ”Qui n 'a pas lutté n'a pas vécu”... : Léon Daudet ! (59)

     

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     (retrouvez l'intégralité des textes et documents de ce sujet, sous sa forme de Feuilleton ou bien sous sa forme d'Album)

    Aujourd'hui : L'Académie Goncourt (II)...

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    ndlr : ce sujet a été réalisé à partir d'extraits tirés des dix livres de souvenirs suivants de Léon Daudet : Paris vécu (rive droite), Paris vécu (rive gauche), Député de Paris, Fantômes et vivants, Devant la douleur, Au temps de Judas, l'Entre-deux guerres, Salons et Journaux, La pluie de sang, Vers le Roi...

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    "...Car il y a un excellent, un médiocre et un mauvais en littérature, et le critère n'y est pas subjectif. Que de fois nous l'avons constaté !
    C'est ce qui fait que ni la camaraderie, ni les influences, ni les recommandations n'obscurcissent en rien l'esprit de justice, dans l'attribution de notre prix. Quand un candidat vient nous trouver, sollicitant notre lecture et notre suffrage, nous lui répondons invariablement : "Votre travail sera apprécié en équité". Il nous croit, ou il ne nous croit pas; c'est cependant la vérité.
    L'homme de lettres a naturellement plaisir à découvrir et prôner un talent inconnu, soit dans sa ligne, soit dans une ligne différente. Chez nous, ce plaisir n'est combattu par aucun autre sentiment.
    À l'Académie française, il y a le respect humain, qui fait qu'une oeuvre un peu vive, dans la forme ou le fond, n'a pas chance d'être couronnée. Une certaine convention est requise dans le sujet et dans la forme.
    Notre péché à nous serait plutôt d'aller en sens inverse et nous n'y avons pas toujours échappé. Cela vaut mieux que de faire un sort à ce que j'appelle la littérature empaillée...
    Nos travers sont ceux des hommes de lettres. Les travers des Quarante sont plutôt ceux des gens du monde.
    Quelle est la différence ? C'est bien simple. Il n'est pas "monde" d'avoir un avis tranché, sur quoi que ce soit, ni surtout de l'exprimer. Du point de vue social, cela se comprend. Les convenances préservent de la petite guerre civile.
    Du point de vue littéraire, une pareille retenue est funeste. On arrive, par cette voie de la concession, ou de l'hypocrisie à perpétuité, à mettre dans le même sac Fustel de Coulanges et Frédéric Masson; Luchaire et Hanotaux; de Curel et Brieux, l'excellent et le médiocre, le substantiel et l'insignifiant, la truffe et le salsifis.
    A la longue, l'infériorité de ces choix finit par discréditer une vieille, respectable et utile institution.
    Puis il arrive que ces "choix" eux-mêmes distribuent les prix, couronnes et lauriers, à des médiocres qui leur ressemblent, ou s'efforcent de leur ressembler.
    L'Institut dépersonnalise, c'est aujourd'hui son plus grave défaut; et mon père l'avait signalé dans "l'Immortel".
    Le monde aussi dépersonnalise. Il ne faut pas confondre "le monde" avec l'aristocratie, qui elle, au contraire, personnalise. L'aristocratie fait des hommes et crée des types, quelquefois des originaux; aussi bien l'aristocratie sociale, que celle des métiers et professions. Le monde ne fait que des salonnards, esclaves de conventions changeantes, mais molles et négatives...
    ...Avec Céard s'est trouvé complété le grenier Goncourt, au moins dans ses éléments primordiaux et selon les intentions du vieux maître. Cela fait maintenant près d'une vingtaine de romans ou recueils ou nouvelles, que nous avons couronnés depuis 1903, depuis "La Force Ennemie" de Nau.
    A vrai dire, je n'avais pas voté pour Nau. J'avais voté pour un livre de Camille Mauclair, intitulé "La Ville Lumière", que je trouvais mieux composé; et pendant des années, régulièrement, je reçus la carte de Nau, auquel je ne voulais pas faire l'impolitesse de répondre : "Mais je n'avais pas voté pour vous !" Comment vous en seriez-vous tiré à ma place ? Quelques uns de nos lauréats ont conquis depuis une réputation méritée, notamment Claude Farrère et les frères Tharaud. D'autres sont demeurés en route. À tous le prix Goncourt a mis le pied à l'étrier.
    C'est en somme une utile institution et dont l'avantage, à mon avis, ira en se développant sans cesse.
    Elle fait des mécontents, parbleu ! Tout ce qui est vivant et actif fait des mécontents et c'est heureux...
    ...Lorsqu'une allusion quelconque est faite à ces grognements fielleux, j'ai coutume de répondre : "Non seulement je m'en fiche, mais je m'en contrefiche; et même je m'en hyperarchicontrefiche".
    Il arrive aussi qu'on nous reproche les opinions politiques ou religieuses du lauréat, considéré, par ses concierges et voisins de quartier, comme réactionnaire et homme de droite.
    Car il existe encore en France, en 1921, une critique radicale socialiste, qui vitupère les tendances cléricales et néoroyalistes. Inutile d'ajouter que je trouve ces tendances excellentes, mais qu'elles ne déterminent pas mes préférences artistiques et littéraires.
    Je ferai seulement remarquer qu'Edmond de Goncourt était nettement antirépublicain et détestait cordialement les politiciens. Il s'est exprimé là-dessus, devant témoins, non une fois mais cinq cent fois. Il considérait le dogme laïque, le prétendu progrès, comme une farce (voir sa pièce "A bas le progrès !") et la démocratie comme un fléau. Son héroïne de prédilection était la Reine martyre Marie-Antoinette, à laquelle il a consacré un livre qui est un chef-d'oeuvre...
    ...En fait, l'attribution du prix Goncourt a lieu de la façon la plus simple et la plus tranquille chaque année, dans le courant du mois de novembre, autant que possible, ou au début de décembre, afin que le lauréat ait le plein de son succès avant la période creuse du jour de l'an.
    A la précédente réunion, nous avions déjà parlé des livres qui nous paraissent les plus intéressants, discuté leurs mérites réciproques. En cas d'équilibre des voix, celle du président (Gustave Geffroy) compte pour deux. Mais il n'a guère à user de ce privilège, car ce cinq contre cinq est infiniment rare. En général, il y a plusieurs tours de scrutin. Quelquefois tout est réglé au premier tour. Aussitôt nous signons une lettre collective, annonçant à notre confrère un tel qu'il a obtenu le prix, et nous avisons du résultat les journalistes attendant à la porte de la salle du déjeuner ou du dîner...
    ...Il est seulement regrettable que cette solennité rituelle ait lieu dans un cabinet de restaurant, non dans un local approprié, dans un petit hôtel - comme celui qu'Edmond de Goncourt occupait boulevard Montmorency - et où nous rangerions nos archives. Nous vivons ainsi en camp volant, tantôt au Café de Paris, tantôt chez Drouhant, à la façon du dîner Magny ou du dîner des Spénopogones (1), et notre compagnie mériterait mieux que cela.
    Nous ne demandons pas une coupole. Un toit, qui serait nôtre, suffirait, sous lequel nous pourrions nous rencontrer et tenir séance au besoin, deviser à loisir sans être interrompus à chaque instant par un maître d'hôtel, qui entre ou qui sort.
    Hoc erat in votis..."

    (1) : les "dîners Magny" étaient un moment marquant de la vie littéraire à Paris au XIXème siècle : le restaurant Magny avait ouvert ses portes en 1842, au n° 3 de la rue Contrescarpe-Dauphine, aujourd’hui rue Mazet dans le sixième arrondissement de Paris...

  • Dans le monde et dans notre Pays légal en folie : revue de presse et d'actualité de lafautearousseau...

     

    Tout a été parfait, magnifique, superbe dans cette arrivée du Belem à Marseille : la beauté du site naturel de la ville, la beauté du navire, l'enthousiasme et la joie - sans le moindre incident... - de la population, le tifo splendide et riche de sens offert par les supporteurs de l'OM, la Patrouille de France, le multiple médaillé Florent Manaudou, modèle pour tous...

    Il a fallu qu'après ce "tout parfait" Macron vienne clôturer ce splendide moment par les choix qu'il a imposés, ramenant la fête magnifique au fond du panier (pour ne pas dire de la poubelle) en nous imposant son Jul : Macron semble fasciné par les éphèbes (comme aux Antilles, par exemple) ou par les "rappeurs" (?) limite/limite, comme ce "Jul" (qui éructe tout de même "Te déshabille pas je vais te violer" dans l'une de ses chansons (?), et il y en a des dizaines d'autres comme "ça" : par exemple, ce monstrueux "Nique ta mère sur la Canebière - Nique tes morts sur le Vieux-Port"...); Macron semble fasciné aussi par tout ce qui vient des banlieues en général (oser dire que le "9.3." c'est "la Californie sans la mer", il fallait le faire, eh, bien ! il l'a fait ! il l'a dit !).

    Que Macron soit fasciné par ses fantasmes, c'est son problème ! Mais qu'il ne les impose pas à la terre entière !

    Nous sommes totalement d'accord avec l'article de Marie Delarue, dans Boulevard Voltaire :

    "Macron nous impose la start-up nation version Jul : beuh, wesh-wesh et Coca-Cola" :

    https://www.bvoltaire.fr/macron-nous-impose-la-start-up-nation-version-jul-beuh-wesh-wesh-et-coca-cola/?feed_id=1931&_unique_id=663e4a5ee5246

    Pour nous, la fête, la vraie et belle fête, grandiose, s'est arrêtée, ce magnifique jour-là, à ce minable moment-là...

    JO 2024: le superbe tifo des Winners déployé pour l'entrée du Belem dans le  Vieux-Port de Marseille

     
    Là, on est dans le superbe ! Et c'est à
     
    ce genre d'images que l'on en
     
    restera, pour cette superbe journée...
     

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    1. La juste remarque (juste, et amusée) du Cercle Aristote :

     "QR Code dans Paris pendant les JO  " Il faudra justifier [pour le QR Code] qu'on a une bonne raison de se rendre dans une zone [restreinte] [...] Il y a une enquête administrative qui sera faite pour tout le monde ", explique Laurent Nuñez."

    (extrait vidéo 2'06)

    https://x.com/Cercle_Aristote/status/1788979074360107379

    "Ce qui est "amusant" avec les européistes, c’est qu’ils défendent bec et ongles l’absence totale de frontières, la libre circulation des personnes, etc... en disant que les frontières ne servent à rien. Et "en même temps", ils multiplient les frontières à l’intérieur du pays…"
     
    Céline dirait, sans doute, quelque chose comme : "...Vos QR code, vous pouvez vous les mettre où on pense..." non ?...
     

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    2. "LFI LA HAINE", "CARON LA HAINE"... L’extrait complet où Aymeric Caron refuse d’appeler à la reddition du Hamas et à la libération des otages. On pense que ce n'est pas possible une haine pareille ? Eh, bien ! Oui, c’est possible....

    (extrait vidéo 1'11)

    https://x.com/Avocatweet/status/1788867440253845767

     

    3. On en a parlé ici-même, hier. Jean Kast revient, dans Boulevard Voltaire sur les propos délirants - et carrément débiles- des escrolos du Loiret, pour qui Jeanne d'Arc est une "héroïne républicaine" et "une icône d ela transidentité" :

    AUX FOUS !

    https://www.bvoltaire.fr/pour-eelv-jeanne-darc-est-une-icone-de-la-transidentite/?feed_id=1933&_unique_id=663e40fe8de1f

     

    4. Dans France Soir"Les soignants qui ont été suspendus pendant la période #Covid ont jusqu'au 1er janvier 2025 pour demander réparation." Me @DavidGuyon3 informe sur les solutions juridiques pour les soignants : "Cela peut représenter des sommes extrêmement importante..." :

    (extrait vidéo 1'02)

    https://x.com/france_soir/status/1788960966530548115

    Sept soignants suspendus : "Ils nous empêchent de travailler alors qu'on a  besoin de médecins" | FranceSoir

     

    CE N'EST QUE JUSTICE !

     

    5. La preuve, par "la racaille" elle-même... Dans Valeurs : Attaque au couteau à la gare de Lyon : le suspect voulait s’en prendre aux « vrais Français » ! :

    https://www.valeursactuelles.com/societe/attaque-au-couteau-a-la-gare-de-lyon-le-suspect-voulait-sen-prendre-aux-vrais-francais

     

    6. Du Syndicat de la Famille :

    "Réduction du congé parental de 3 ans à 6 mois : inacceptable pour les familles, avec en plus des risques énormes de précarisation des mères et d'accentuation de la chute de la natalité française. Une aberration."

     

    7. Le "saccage Paris" à l'oeuvre au Boulevard Richard Lenoir dénoncé dans 20 minutes : depuis 30 ans, les grilles de la promenade Richard-Lenoir et Jules-Ferry protègent la faune et la flore des squares. Vouloir les retirer est une aberration. Le projet de « promenade plantée » de Bastille à Stalingrad attaqué en justice, par référé :

    https://www.20minutes.fr/paris/4090135-20240509-paris-projet-promenade-plantee-bastille-stalingrad-attaque-justice-refere

    « Pas touche à nos squares », Martine Cohen, de l'association « Sauvons Jules et Richard », pointe les critiques sur l'avis de travaux de la mairie de Paris annonçant le projet de promenade plantée, sur la grille nord du square May-Picqueray.

    « Pas touche à nos squares », Martine Cohen, de l'association « Sauvons Jules et Richard », pointe les critiques sur l'avis de travaux de la mairie de Paris annonçant le projet de promenade plantée, sur la grille nord du square May-Picqueray. - Aude Lorriaux / 20 Minutes / 20 Minutes

     

     

    À DEMAIN !

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  • Éphéméride du 27 avril

    2005 : Premier vol pour l'Airbus A380

     

     

     

    1404 : Mort de Philippe II le Hardi, duc de Bourgogne 

     

    Quatrième fils de Jean II le Bon et de Bonne d’Armagnac, frère de Charles V, Roi de France, Philippe s’illustra à la bataille de Poitiers (19 septembre 1356) en combattant aux côtés de son père assailli par les Anglais, restant dans l'Histoire pour son célèbre :

    "Père, gardez-vous à droite ! Père, gardez-vous à gauche !".

    Philippe le Hardi fut un prince extrêmement intelligent, doublé d’un très bon chef de guerre, robuste et courageux au combat, comme en témoigne son surnom.

    Jean Froissart disait de lui qu’il "voyait loin".

    Christine de Pizan louait son "souverain sens et conseil".

    Il devait devenir l’un des seigneurs les plus puissants du Royaume de France, lorsque son père le fit Lieutenant-Général du Duché de Bourgogne, qui englobait les Flandres, les villes de Liège, Bruxelles et Charleroi, une partie de la Champagne, la Puisaye (Yonne), l’Auxerrois, le Dijonais, le Nivernais, l’Auxois et la Franche-Comté.

    À ces possessions, il ajouta le Charolais, alors propriété du Comte Bernard VI d’Armagnac, à qui il l'acheta en 1390.

    Le 6 septembre de cette même année 1390, par l’Acte de Germigny-sur-Marne, Philippe le Hardi fut proclamé Duc de Bourgogne, Comte de Flandres et d’Artois, Comte Palatin de Bourgogne et de Franche Comté. Il fixa alors la capitale de son Duché à Dijon, y créant une Cour des Comptes à l’exemple de celle déjà existante à Paris (ci dessous, le Palais ducal, à Dijon).

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    En 1369, Philippe le Hardi épousa  Marguerite III de Flandres, fille du Comte Louis, mort sans héritier mâle. La Flandre avec ses cités drapières fut donc apportée en dot à Philippe (Lille, Arras, Hesdin, Ypres, Dixmude, Bruges, Messines, Cassel, Malines, Anvers...).

    Philippe le Hardi s'entendit toujours bien avec son frère, le roi de France Charles V, à qui il fut toujours fidèle. Charles V vit donc sans déplaisir les Flandres repasser sous l’influence française, au détriment de la Cour de Londres.

     

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    Prise en tenaille entre les possessions du Duc de Bourgogne, à son apogée, la France est en danger de mort...

    Fils de roi (Jean II), frère de roi (Charles V), oncle de roi (Charles VI), Philippe le Hardi se trouve donc - sans l'avoir intentionnellement cherché - être à l'origine de la création et de l'expansion de cet ensemble considérable que devint la Bourgogne, et qui faillit bien ruiner et clore l'oeuvre capétienne... 

     

    27 avril,jean bart,louis xiv,corsaires,insee,airbus,a 380,toulouse-blagnac,aérospatiale,sud-aviation,aéronautique,europeC'est après la mort du Roi de France Charles V et son remplacement par Charles VI, puis après la mort de Philippe lui-même, et à partir de ses trois successeurs (Jean sans Peur, Philippe III le Bon et Charles le Téméraire, ci contre) qu'apparaîtront peu à peu les difficultés et tensions entre France et Bourgogne.

    Des difficultés et tensions qui iront en s'aggravant, jusqu'à une confrontation ouverte, entre un royaume de France plus faible qu'une Bourgogne devenue tellement grande, riche et puissante, par le hasard - et les calculs... - des mariages, dots et héritages (carte ci-dessus); Charles le Téméraire fit même prisonnier le roi de France, Louis XI, mais n'osa pas le mettre à mort, tellement avait grandi le prestige et la sacralité du roi de France (voir l'Éphéméride du 11 février)...

    Ces difficultés ne devaient s'achever qu'après la victoire inattendue du plus faible des deux adversaires : Louis XI, roi de France, sur l'orgueilleux Grand Duc d'Occident, Charles le Téméraire : celui-ci mourut en 1477, le danger Bourguignon ayant presque duré quatre-vingts ans...

     

    Sur les causes profondes de cette guerre entre la France de Louis XI et la Maison de Bourgogne, on pourra consulter également l'Éphéméride du 24 juin et l'Éphéméride du 3 octobre.

    Ainsi que, dans notre Album "L'aventure France racontée par les cartes", la photo "La France face à la maison de Bourgogne"

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     Le tombeau de Philippe le Hardi, qui se trouvait à l'origine dans la Chartreuse de Champmol, fut démantelé après la Révolution, et remonté en 1827 au Musée des Beaux-Arts de Dijon où il est toujours exposé.

    Une petite partie de ses "pleurants" est perdue, une autre à l'étranger...

     

     

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    1656 : Aux origines de La Salpêtrière...

     

    L'hôpital de la Salpêtrière
    Là où s'étend aujourd'hui l'Hôpital de La Pitié-Salpêtrière, il y eut d'abord, en 1634, une salpêtrière, lieu où l'on fabriquait la poudre pour les munitions. Tout à côté, fondé par Marie de Médicis pour venir en aide aux pauvres, mendiants et sans-logis, se trouvait l'hospice Notre-Dame de la Pitié.
     
    Peu rentable, le site de la salpêtrière fut vendu au Roi, qui, par Édit du 27 avril 1656, confia à l'architecte Libéral Bruand la construction d'un Hôpital général, à partir des bâtiments désaffectés de la salpêtrière et de divers bâtiments qui l'entouraient :  le roi faisait don des maisons de la Pitié, du refuge Sainte Pélagie, de l’Hôtel Scipion... Ce furent, au total, 20 arpents (33 hectares) de l’enclos de la Salpêtrière qui entrèrent alors dans l’Hôpital Général...
     
    Au premier coup d'oeil, avec la photo ci-dessus, on reconnaît la "patte" de Libéral Bruand, et ce quelque chose d'évident, à l'oeil, cette ressemblance frappante qui rapproche La Salpêtrière de son chef d'oeuvre : Les Invalides...
     
     
    Réanimation Polyvalente Pitié-Salpêtrière - Introduction - YouTube
     
     
     
     

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    1702 : Mort de Jean Bart

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    Statue de Jean Bart, Dunkerque...
     
     Chaque année, durant le Carnaval de Dunkerque, on reprend en choeur la Cantate à Jean Bart (extrait) :
     
     
    "Jean Bart, salut, salut à ta mémoire !
    De tes exploits, tu remplis l'univers;
    Ton seul aspect commandait la victoire,
    Et sans rival tu régnas sur les mers....
    Son glaive encore, ô France ! te défend.
    Si l'ennemi qui pâlit à sa vue,
    Dans son délire osait nous outrager,
    Du piédestal, qui porte sa statue
    Il descendrait armé pour nous venger."     
     

     

     
     
    Et pour plus de renseignements sur Jean Bart, "vingt-cinq ans au service de Sa Majesté", voir notre Éphéméride du 21 octobre...
     
     
     

     

  • Histoire • Pascalis - victime méconnue de la Révolution - qui mérite la reconnaissance des royalistes et des Provençaux

     

    Par Pierre de Meuse

     

    Image1.pngEn ce début décembre, il ne semble pas inopportun d’évoquer un personnage méconnu mais attachant, qui mérite la reconnaissance à la fois des royalistes et des Provençaux : Jean Joseph Pierre Pascalis qui naquit à Eyguières, dans les Alpilles le 6 février 1732 et mourut assassiné à Aix-en-Provence le 14 décembre 1790, victime de sa fidélité au roi et à la Provence, pour les libertés de laquelle il avait passionnément combattu. Il était né dans une famille d’origine « gavotte », qui s’était haussée à force de vertus dans la moyenne bourgeoisie si typique de l’Ancien régime. Comme son oncle et son grand-père, il avait embrassé la profession d’avocat, où il était renommé plutôt pour ses qualités de juriste que pour son talent oratoire. C’est ainsi qu’il rédige avec quatre autres jurisconsultes un Mémoire pour Mme de Mirabeau née Émilie de Marignane, contre son mari, le célèbre Honoré-Gabriel de Riquetti, comte de Mirabeau, qui lui en gardera une sévère rancune.

    Sa grande faculté d’analyse juridique lui fait obtenir des postes de premier plan : il est assesseur d’Aix (c'est-à-dire représentant des Etats auprès des Consuls de la ville) et Procureur de Provence (porte-parole de ces mêmes Etats au parlement et devant le gouvernement), et il défend avec courage la modernisation et la revitalisation des institutions provençales. Il s’oppose ainsi au maintien des privilèges fiscaux de la noblesse, dans un « Mémoire sur la contribution des trois ordres aux charges publiques », s’appuyant sur l’observation de la situation présente, mais aussi sur la « Constitution provençale » antérieure à l’annexion de 1406. Cependant, ses convictions favorables aux réformes ne l’empêchent pas de lutter contre le centralisme ; en témoigne son « Mémoire pour dénoncer la commission contre la contrebande » (1773) et surtout son « Mémoire sur le projet de rétablir les Etats de Provence » (1787). Il n’est pas un révolutionnaire, n’exige pas l’abolition des ordres, mais seulement l’aménagement de leur représentation. En 1788 il est élu aux Etats généraux en remplacement de Joseph Servan, mais décline cet honneur : il veut rester en Provence car il sent bien que les orages s’approchent pour sa petite patrie avec la révolution. Sa position en vue lui a valu beaucoup d’ennemis, au premier rang desquels se trouve évidemment Mirabeau, et son âme damnée, un prêtre, l’abbé Jean-Joseph Rive, ancien curé de Molegès, ancien bibliothécaire du duc de La Vallière, un homme qui cherche à se venger par tous moyens y compris le meurtre de l’insuffisante rémunération que la vie aurait donnée à son immense talent. La révolution connaît beaucoup de personnages de cet acabit. Cet ecclésiastique multiplie les appels au meurtre contre Pascalis, qu’il appelle un scélérat et un « mortel exécrable », ainsi qu’un énergumène dans des libelles largement diffusés. Dans un pamphlet de 1789, il appelle carrément au meurtre de l'avocat. Il a d’ailleurs recruté une troupe d’hommes de main, composée de gens prêts à tous les crimes. Au moindre signal, ils savent qui doit mourir de leurs mains.

    Or le 20 juillet 1790 l'Assemblée départementale des Bouches-du-Rhône s’établit à Aix-en Provence. Ses premières décisions réalisent la destruction des toutes les anciennes institutions provençales. Les Etats, le Parlement, la protection de la langue provençale, l’existence même de la Provence, tout est promis à la démolition. Dès que Pascalis constate qu’il est impossible d’arrêter ce mouvement, il décide de quitter le barreau. C’est ainsi que le 27 septembre, il se rend en grande tenue au Parlement pour prendre congé. Dans son discours d’adieu, il constate ne plus être en état d’accomplir ses mandats, et tient à alerter les Provençaux sur les dangers du mouvement en cours, car selon lui, il contient le « renversement de la Monarchie », « l’anéantissement de notre Constitution, la destruction de toutes nos institutions politiques », le déni du désir majoritaire des Provençaux. Enfin il termine en formulant l’espoir d’un retour à la raison où nos citoyens rendus à leurs sentiments naturels de fidélité, de franchise et de loyauté, béniront la sagesse de notre Constitution, permettant « l'exécution de nos traités avec la France, le rétablissement de la Monarchie, et avec le retour de nos Magistrats celui de la tranquillité publique. » Ses derniers mots marquent qu’il « veut vivre et mourir citoyen provençal, bon et fidèle sujet du Comte de Provence, Roi de France. » Ce discours nous rappelle celui de Calvo Sotelo, prononcé avant son assassinat. En période révolutionnaire, en effet, tout désaccord avec le flux torrentiel doit être puni de mort. Et c’est ce que décident Mirabeau et l’Abbé Rive. Pendant près de trois mois, par une série d’actions judiciaires et administratives ils accusent Pascalis et ses soutiens d'avoir prêché la guerre civile, ce que précisément les deux compères s’occupent activement à faire. Un procès verbal est envoyé à la Constituante pour l’inculper. La Commune est sommée de le décréter d’arrestation, menaces à l’appui. Et le prêtre indigne de conclure son courrier par cette conclusion : « Il ne faut pas tergiverser, Monsieur le Président, il n'y a à conserver dans le nouvel empire français que de vrais citoyens et d'excellents patriotes. Tout homme quel qu'il soit, par quelques travaux qu'il puisse s'être distingué, s'il devient un jour l'ennemi de la patrie, il doit lui faire sacrifice de sa tête sous une lanterne. » 

    Pendant tout ce temps, que font les royalistes ? Pascalis continue sa vie tranquille, dans l’hôtel particulier qu'il loue sur le Cours, dit aujourd’hui « Mirabeau », au no 34. (Hôtel Barlatier de Saint Julien). Dans la ville, des cercles se constituent au grand jour, comme la « société des amis de l'ordre et de la paix », pour réclamer le soutien au roi et le rétablissement des libertés de la Provence. Ils ne font pas grand’ chose, mais se font remarquer en se réunissant au cercle Guion (actuellement le café « Les deux garçons »).

    Le 12 décembre au crépuscule, le cercle Guion est attaqué, il y a plusieurs blessés par balle. Les « antipolitiques » de l’abbé Rive envahissent le cercle au cri de « fơu toutei leis esgourgea » (1). Le Cercle est saccagé. Ledit abbé donne l’ordre d’arrêter Pascalis afin de l’assassiner. Celui-ci se trouve à ce moment dans le petit château de La Mignarde, construit aux Pinchinats par un pâtissier enrichi, une maison que les aixois connaissent bien encore aujourd’hui. Ses amis lui conseillent tous de s’enfuir car chacun sait quel sort lui réservent Mirabeau et Rive. Pourtant, l’avocat se refuse à fuir. Il n’imagine pas qu’on puisse commettre une telle monstruosité. Il se contente donc de répondre « ils n’oseraient ! » aux amis venus le prévenir. Il est de toutes façons trop tard, car quelques heures plus tard, une petite centaine de voyous attaquent La Mignarde, enlèvent Pascalis et le mettent au cachot à l’hôtel de ville, ainsi que le vieux marquis de la Roquette. Pendant deux jours Rive et Mirabeau attendent. Que se passe-t-il ? Sans doute Mirabeau et Rive s’efforcent-ils d’obtenir des autorités un procès et une exécution immédiate, mais celles-ci restent silencieuses. Alors le mardi 14 décembre, la Garde nationale, qui retourne à Marseille en colonne est stoppée au bas du Cours (Mirabeau) par des activistes de Rive qui exhortent les soldats à se rendre aux prisons des casernes afin de « tuer le monstre ». Malgré les ordres de leurs officiers, une grande partie des troupes en armes se sépare des rangs afin de suivre les mots d’ordre des factieux. Un exemple de plus de ce qui est le quotidien de la révolution depuis 1788 : une armée intérieure en perpétuelle révolte contre ses cadres, et dans laquelle toute velléité de reprise en main est systématiquement sanctionnée, découragée, discréditée.

    A ce moment se produit un des aspects les plus lamentables de cette affaire : les casernes où se trouvent les prisons sont gardées par un demi-régiment suisse : le régiment d’Ernest, anciennement d’Erlach. Le détachement de 400 hommes est commandé par le Maréchal de camp Rodolphe de Diesbach. Les soldats mutinés et la foule des badauds encerclent les casernes où se trouvent les prisons (2) et commencent à démolir les murs, à casser les portes. Le procureur général syndic demande à l’officier suisse de ranger ses troupes en bataille pour leur résister, ce qu’il fait séance tenante. Les magistrats présents sont alors brutalisés, menacés de mort. On envoie trois officiers municipaux pour parlementer avec la populace, qui les maltraite et les oblige à signer une décharge pour « donner Pascalis ». Ils prennent soin d’ajouter à leur signature la mention dérisoire « contraint et forcé ». Puis le cortège sinistre se rend au Cours, et Pascalis, La Rochette et l’écuyer de Guiramand sont pendus aux réverbères, devant la maison de Pascalis, afin que sa femme soit témoin du crime. Leurs têtes seront promenées deux jours durant à Aix et Marseille, au milieu des pillages et des scènes d’ivrognerie. Mirabeau et Rive ont triomphé mais ils ne survivront pas longtemps à leur victime (3). Mirabeau aura même le temps d’être mis en accusation pour « activités contre-révolutionnaires » par Lameth. Les révolutions dévorent toujours leurs enfants, disait Bainville.  

    Quelles réflexions nous propose ce sinistre épisode ? La première est que la Terreur ne date pas de 1793. Elle est consubstantielle à la révolution. A la terreur de la rue qui commence dès 1788 se rajoute en 1792 celle des comités. Il n’y a pas une révolution pacifique des Sieyès, Mirabeau, La Fayette, et une révolution sanglante, celle des Marat, Carrier, Robespierre. La seconde est une question : comment un homme de la qualité de Pascalis peut-il avoir gardé confiance en la légalité de son temps, au point d’attendre ses assassins ? On est forcé d’y voir l’effet d’une illusion sur la nature humaine. Le légalisme est partout, y compris dans l’obstination ridicule des geôliers à obtenir une décharge écrite. Car enfin dans cette affaire, la lâcheté est le principal encouragement au crime. Tout le monde tremble devant l’émeute. Pascalis est devenu un homme seul. Et comment le baron Rodolphe de Diesbach, homme couvert des lauriers de quatre guerres, peut-il laisser son nom souillé par un meurtre aussi infâme ? En répondant à cette question, ne lève-t-on pas un voile significatif sur la période révolutionnaire. Si Diesbach ne prend pas la décision de tirer sur la troupe révoltée, c’est qu’il sait d’expérience que sa décision ne sera pas approuvée par l’autorité, et qu’il sera lourdement puni par le pouvoir même qui l’a nommé. La monarchie traditionnelle ne s’est pas défendue, par horreur de la guerre civile, alors qu’elle lui était imposée sans possibilité de refus. Ce faisant, elle a condamné ses fidèles et s’est livrée à ses ennemis. Quant à ceux qui s’opposaient à la révolution, ils ne pouvaient défendre le pouvoir qu’ils soutenaient qu’en s’opposant à lui. Leçons tragiques et paradoxales, mais qui peuvent nous éclairer aujourd’hui dans des circonstances qui peuvent devenir semblables.

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    Plaque commémorative de l'assassinat de Pascalis - en Provençal - avec un commentaire de Frédéric Mistral  

    (1)  Il faut tous les égorger !

    (2)  Les casernes se trouvaient à quelques centaines de mètres du Cours (Mirabeau), près de la gare routière actuelle.

    (3)   Mirabeau mourra en avril 1791, dans le mépris général, peut-être assassiné par les jacobins.  Rive lui survivra six mois et mourra d’une attaque d’apoplexie en octobre de la même année

  • Éphéméride du 13 mai

    1908 : Guillaume II inaugure le château du Haut-Kœnigsbourg, restauré...
     
     
     
     
     

    1753 : Naissance de Lazare Carnot 

     

    Personnage ambigu, personnalité double : s'il est à juste titre mondialement connu pour ses travaux scientifiques, et s'il contribua de toutes ses forces à la création de l'École polytechnique (voir l'Éphéméride du 11 mars), il vota aussi sans état d'âme la mort de Louis XVI et organisa directement le Génocide vendéen. 

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    Portrait de Carnot à l'X, avec détail du médaillon : s'il n'y avait eu que cet aspect du personnage...  

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    Sa dureté dans la Guerre de Vendée fut sans limite. C'est lui en effet qui avait sous sa responsabilité l'armée de l'Ouest engagée dans la répression de l'insurrection vendéenne. On essaye d'imputer à d'autres - comme Kléber et Marceau - les horreurs de cette guerre, les noyades de Nantes, le ratissage sanglant de la Vendée par les "colonnes infernales" du général Turreau... mais c'est bien Carnot qui ordonna la sévérité et l'usage de la force.

    C'est lui qui écrivit à Turreau, en pluviôse : "exterminer les brigands jusqu'au dernier, voilà ton devoir".

    Il maintint cette ligne rigoureuse même après que l'insurrection ait été militairement anéantie - seule continuant une guérilla de coups de main - en autorisant, en juin 1794, la destruction de Saint-Florent-le-Vieil.

    Deux lois furent préparées par Lazare Carnot et votées par la Convention en préparation du "Génocide Vendéen" :

    • celle du 1er Août 1793 : "Anéantissement de tous les biens… la Vendée doit être un cimetière national..."
    • et celle du 1er Octobre 1793 :  "Extermination totale des habitants…"
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    Bertrand Barère de Vieuzac : il s'exprimera comme le fera, plus tard Staline, disant "Le problème, c'est les hommes; pas d'hommes, pas de problème...". Pour Barère, ce fut : le problème c'est la Vendée ? Pas de Vendée, pas de problème !...
     

     

    Le point de départ du génocide est le décret du 1er août 1793 voté sur proposition de Barrère de Vieuzac après un discours incendiaire :

    "...ici, le Comité, d'après votre autorisation, a préparé des mesures qui tendent à exterminer cette race rebelle, à faire disparaître leurs repaires, à incendier leurs forêts, à couper leur récoltes et à les combattre autant par des ouvriers et des pionniers que par des soldats. C'est dans les plaies gangreneuses que la médecine porte le fer et le feu, c'est à Mortagne, à Cholet, à Chemillé que la médecine politique doit employer les mêmes moyens et les mêmes remèdes. L'humanité ne se plaindra pas; les vieillards, les femmes et les enfants seront traités avec les égards exigés par la nature. L'humanité ne se plaindra pas; c'est faire son bien que d'extirper le mal; c'est être bienfaisant pour la patrie que de punir les rebelles. Qui pourrait demander grâce pour des parricides... Nous vous proposons de décréter les mesures que le comité a prises contre les rebelles de la Vendée; et c'est ainsi que l'autorité nationale, sanctionnant de violentes mesures militaires portera l'effroi dans les repaires de brigands et dans les demeures des royalistes".

     

    Le décret du premier août 1793 relatif aux mesures à prendre contre les rebelles de la Vendée stipulait dans son article 1er que "Le ministre de la guerre donnera sur le champ les ordres nécessaires pour que la garnison de Mayence soit transportée en poste dans la Vendée

    Article VI: "il sera envoyé par le ministre de la guerre des matières combustibles de toute espèce pour incendier les bois, les taillis et les genêts".

     Article VII: "les forêts seront abattues; les repaires des rebelles seront détruits; les récoltes seront coupées par les compagnies d'ouvriers, pour être portées sur les derrières de l'armée et les bestiaux seront saisis."

     Article VIII: "les femmes, les enfants et les vieillards seront conduits dans l'intérieur. Il sera pourvu à leur subsistance et à leur sûreté, avec tous les égards dus à l'humanité."

     Article XIV: "les biens des rebelles de la Vendée sont déclarés appartenir à la république; il en sera distrait une portion pour indemniser les citoyens qui seront demeurés fidèles à la patrie, des pertes qu'ils auraient souffertes".

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    Ce décret du 1er Aout de Lazare Carnot sera suivi par celui du 1er octobre 1793, décliné sur le mode du discours de Caton auprès du sénat romain, "delenda est Carthago" :

    "Détruisez la Vendée, Valenciennes et Condé ne sont plus au pouvoir de l'Autrichien… Enfin chaque coup que vous porterez à la Vendée retentira dans les villes rebelles, dans les départements fédéralistes. La Vendée et encore la Vendée, voilà le charbon politique qui dévore le cœur de la république française; c'est là qu'il faut frapper".

    Après la prise de Laval le 23 octobre, et la défaite républicaine d'Entrammes, le 26 octobre 1793, un nouveau décret daté du 11ème jour du 2ème mois, portera que "toute ville de la république qui recevra dans son sein les brigands ou qui leur donnera des secours sera punie comme ville rebelle. En conséquence, elle sera rasée et les biens des habitants seront confisqués au profit de la république".

    Les mesures préconisées furent appliquées à la lettre par les représentants en mission auprès des armées et dans les départements.

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    Charnier vendéen :
     
     "Une nation ne se régénère que sur un monceau de cadavres" et "Ce qui constitue une République, c’est la destruction totale de ce qui lui est opposé." : voilà ce qu'a déclaré Saint Just à la Convention, dans son Rapport du 26 février 1794 (premier décret de ventôse)
     
     
     
    Les horreurs du Génocide ne furent jamais désavouées, bien au contraire :
    Le 29 janvier 1881 suite à l’interdiction de la pièce Thermidor de Victorien Sardou, jugée "antirépublicaine", Georges Clemenceau répond à Joseph Reinach :
     
    "J'approuve tout de la Révolution : j'approuve les massacres de septembre où, pour s'éclairer, la nuit venue, les travailleurs plantaient des chandelles dans les yeux des morts. J'approuve les noyades de Nantes, les mariages républicains où les vierges accouplées à des hommes, par une imagination néronienne, avant d'être jetées dans la Loire, avaient à la fois l'angoisse de la mort et la souffrance de la pudeur outragée. J'approuve les horreurs de Lyon, où l'on attachait des enfants à la gueule des canons, et les égorgements de vieillards de quatre vingt dix ans et de jeunes filles à peine nubiles.
    Tout cela forme un bloc glorieux et je défends qu'on y touche.
      Je défends que, sur un théâtre qui dépend de l'État, un dramaturge illustre vienne, après plus de cent ans révolus, prononcer une parole de pitié qui serait un outrage aux mânes augustes de Robespierre et de Marat...". 
     
     
    Le 29 novembre 1793, le représentant Fayau écrit aux administrateurs du département de la Vendée :

    "Vous savez comme moi, citoyens, que les brigands appelés de la Vendée existent encore quoique on les aie tués plusieurs fois à la tribune de la ConventionJe vous engage à prendre les mesures les plus promptes et les plus énergiques pour que les armées catholiques et royales dans le cas ou elles rentreraient dans la Vendée n'y trouvent plus qu'un désert… Il serait bon, citoyens, que des commissaires nommés par vous se transportassent de suite dans toutes les parties de votre département pour en faire retirer toutes les subsistances et pour faire arrêter tous les citoyens qui ont pris part directement ou indirectement aux troubles de la Vendée. Il faut purger la Patrie…"

    Le représentant Francastel n'est pas en reste. Le 25 décembre 1793, il écrit au Comité de Salut Public :

    "Je fais débarrasser les prisons de tous les infâmes fanatiques qui s'étaient échappés de l'armée catholique. Pas de mollesse, que le torrent révolutionnaire entraîne tout ce qui lui résiste scandaleusement. Purgeons, saignons jusqu'au blanc. Il ne faut pas qu'il reste aucun germe de rébellion…"

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    En novembre 1793, le général Turreau est nommé commandant en chef de l'armée de l'ouest avec la charge de faire appliquer le décret du 1er août. L'ordre de départ est donné le 21 janvier 1794, cette première phase sera appelée "La Promenade Militaire" alors qu'à cette date la Grande Armée Catholique et Royale n'est plus qu'un nom. Turreau divise l'armée en six divisions de deux colonnes chacune, qui ont pour mission de ratisser le territoire et d'exterminer la population. Ce sont les "colonnes infernales" qui vont se livrer au génocide des Vendéens. L'ordre du jour du général Grignon, commandant la 2ème division est très clair :

    "Je vous donne l'ordre de livrer aux flammes tout ce qui est susceptible d'être brûlé et de passer au fil de l'épée tout ce que vous rencontrerez d'habitants".

    Les rapports des généraux républicains commandant les Colonnes sont aussi particulièrement explicites: "Nous en tuons près de 2.000 par jourJ'ai fais tué (sic !) ce matin 53 femmes, autant d'enfantsJ'ai brûlé toutes les maisons et égorgé tous les habitants que j'ai trouvés. Je préfère égorger pour économiser mes munitions …".

    Le Général Westermann, dans sa lettre à la Convention du 23 décembre 1793, jour où 8.000 Vendéens sans armes - dont 5.000 femmes et enfants - furent exterminés à Savenay, précisait que :

    "Il n’y a plus de Vendée, citoyens républicains, elle est morte sous notre sabre libre, avec ses femmes et ses enfants. Je viens de l’enterrer dans les bois et les marais de Savenay. Suivant les ordres que vous m’avez donnés, j’ai écrasé les enfants sous les pieds des chevaux, et massacré les femmes qui, au moins pour celles-là, n’enfanteront plus de brigands. Je n’ai pas un prisonnier à me reprocher. J’ai tout exterminé".

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    À gauche, sur ce photomontage, le général François-Joseph Westermann, l'un des bras armés de la Convention et de Robespierre (à droite) en Vendée... 
  • La Syrie et la France (I/III), par Champsaur

    (Champsaur se livre ici à une analyse fouillée de ce que l'on peut appeler "l'affaire Syrienne", et prend le recul necéssaire pour en cerner les tenants et les aboutissants; vu la densité du sujet, il sera présenté en trois parties, aujourd'hui, demain et mercredi)

    Le 15 Mars 2011, la petite ville de Deraa au sud de la Syrie à la frontière jordanienne, à 100 kms de Damas, fut le théâtre d’émeutes limitées. Les forces de l’ordre ouvrirent le feu, et ce fut le début d’un engrenage conduisant à la situation d’aujourd’hui. Les observateurs français impartiaux, extérieurs à cette tourmente sont envahis d’un profond malaise devant, d’une part les options choisies par les gouvernements français successifs depuis dix-huit mois face à des évènements dramatiques qui sont en train de saccager la Syrie et de déstabiliser le Levant, et d’autre part ce que les médias du Système imposent en France avec toute leur puissance, rendant le dossier incompréhensible.

    Une telle indigence incite à revenir à l’histoire de la place de la France qui a beaucoup sacrifié, ainsi qu’à l’examen de la désormais classique utilisation des moyens de télécommunication dits « multi media » comme arme de guerre. 

    syrie

    La légende étant peu lisible, voici les couleurs indiquant chaque religion, et son importance démographique :

    Vert clair : Sunnites (69,5%); Turquoise : Alaouites (12,8%); Vert foncé : Chiites (3,5%); Rose ; Druzes (3,2%); Violet : Chrétiens (9,3%); Bleu : Alevis et Orange : Yeddis...

    Un peu d’histoire du milieu du 19ème siècle au printemps 2011

    A la conférence de Londres en 1840, le terrible Lord Palmerston parvint à contenir la France en Egypte. Cependant un aspect intéressant du traité de Londres de 1840, était la reconnaissance de la Palestine comme partie intégrante de la Syrie. Sous l’œil attentif des Britanniques, les Français continuèrent toutefois à œuvrer en Egypte, lui donnant une place importante sur l’échiquier mondial avec l’inauguration du canal de Suez en 1869, De Lesseps ayant réalisé ce que Londres hésitait à lancer. Mais à partir de 1870 la politique de la France dans cette région manqua dramatiquement de netteté. En Juin 1882, massacre de chrétiens à Alexandrie. Pressée par l’Angleterre d’intervenir à ses côtés, la France (Freycinet) ballotée dans des majorités instables, refusa de bombarder Alexandrie et de débarquer aux côtés des Anglais. C’était abandonner la prééminence politique, économique et culturelle acquise en Egypte.

    Restait alors la Syrie dans le rêve de Paris d’être présent au Moyen Orient, territoire stratégique dans l’empire ottoman. Or au congrès de Berlin de 1878, l’Angleterre (Lord Salisbury) admit que la Syrie toute entière était dans la sphère d’intérêt de la France, la contrepartie étant que Paris reconnaisse la convention passée entre la Turquie et l’Angleterre à propos de Chypre.

    Comment la France a été écartée de la Palestine après la Grande Guerre sort du cadre de ce papier.

    Depuis 1870, les œuvres catholiques françaises s’étaient beaucoup développées dans tout le Proche Orient, représentant autour de 70 % des œuvres étrangères (contre 10% pour les Britanniques).

    La prééminence économique et culturelle de la France en Syrie du Nord et en Syrie du sud, était si importante qu’en 1912, le ministre des Affaires Etrangères, Poincaré, avait obtenu que l’Angleterre reconnût notre position. Plusieurs télégrammes entre notre ambassadeur à Londres (Paul Cambon), et le Foreign Office, confirmaient que l’Angleterre se désintéressait de la Syrie … jusqu’à l’intervention de Sir Mark Sykes, grand connaisseur de l’Orient, et surtout perspicace observateur de l’évolution des Ottomans. Et il commença à prétendre que les intérêts français en Syrie gênaient l’intégrité de l’Empire ottoman.

    Par ailleurs l’aveuglement anticlérical qui habitait, les sectaires des années 1870 en France, les fit considérer la mission de la France de protection des lieux saints et des chemins de la Bible, tant en Palestine, qu’en Syrie, comme une inacceptable interférence de l’Eglise dans la politique étrangère. Ce dogmatisme fut à l’origine de beaucoup de nos échecs. Rarement mentionné, sauf par Maurras, ce fut un véritable boulet pour nos diplomates et nos militaires. Le protectorat catholique de la France commençait à être affaibli à la veille de la Grande Guerre, en particulier le rêve syrien.

     

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    Louis IX s'embarque pour la Septième Croisade... Charte de Louis IX aux Maronites.pdf

     

     

    Dès Novembre 1914, et par des accords en Mars/Avril 1915, la Mésopotamie était réservée à l’Angleterre, la Syrie et la Cilicie à la France, dans le schéma d’un démantèlement de l’empire ottoman. Mais le séoudien Cherif Hussein, gardien de la Mecque et seigneur du Hedjaz ne l’entendait pas de cette oreille, et exigeait de connaître des tracés de frontières bien établis, en particulier la délimitation de la Syrie qu’il revendiquait comme territoire arabe. Notre ambassadeur Paul Cambon, proposa François Georges-Picot pour négocier avec le britannique Sykes, et formaliser un accord. Une difficulté vint de Hussein qui considérait la Syrie pays arabe entrant dans la zone qu’il souhaitait se créer comme future Arabie. Les négociations furent complexes, la Russie du Tsar était concernée, et les accords furent signés dans la plus grande confidentialité. Mais en 1917, Trotsky découvrant le document dans les archives le publia. Ce qui valut une réaction très vive de l’Américain Woodrow Wilson au nom «du droit des peuples à disposer d’eux mêmes». Et les accords Sykes – Picot ne furent jamais appliqués dans leur détail, en particulier parce qu’en même temps que les Britanniques se livraient à ces spéculations, ils promettaient au Congrès juif mondial (Lord Rothschild et Theodore Herzl), un foyer national juif en Palestine (déclaration Balfour, 1917). Ils ont toujours prétendu qu’il ne fut jamais question de créer un état juif (ce que le texte alambiqué de la déclaration pouvait confirmer), mais simplement d’une sorte de zone refuge. On sait ce qu’il en advint dès 1945 …

    Dans un tel bouillonnement, les Français se trouvèrent assez vite confrontés à divers nationalismes en Syrie, dont le Congrès National Syrien, qui proclama une Syrie indépendante, le 7 Mars 1920. Cependant les accords Syke – Picot désormais publics furent confirmés à la conférence de San Remo (Avril 1920), et les territoires Liban et Syrie, placés sous mandats français, qui dura ainsi de 1920 à 1943. Ils découvrirent aussi la constellation de minorités religieuses, ce qui commença à faire parler de « l’Orient compliqué » : sunnites (majoritaires), kurdes, alaouites, chrétiens (très nombreuses obédiences), druzes, chiites, ismaéliens.

    Quelques dates importantes :

    -  19 Avril 1923 : Général Weygand, Haut Commissaire;

    -  Juillet 1925 : Révolte des Druzes;

    -  9 Mai 1926 : Bombardement français sur Damas;

    -  1930 : La France instaure une constitution

    - 12 Mai 1930 République de Syrie;

    Cet embryon de République syrienne avait commencé à se faire reconnaître par le gouvernement du Front Populaire. Les premiers pourparlers entre Français et Syriens en vue de la rédaction d’un traité d’indépendance avaient débuté en septembre 1936. Le conflit interrompit le processus.

    En 1940, la Syrie était très logiquement sous administration de Vichy (Général Dentz, Haut Commissaire du Levant) mais les Britanniques le chassèrent, en plaçant des troupes françaises face à face, gaullistes contre les troupes de Dentz, cruelle situation de bien triste mémoire ... Le Général Catroux lui succéda au nom de la France Libre, reconnut l’indépendance la Syrie (Juin 1941, de facto fin du mandat, mais dans les faits, l’administration française demeura, et surtout les Britanniques restèrent sur le territoire). Les quatre années de 1940 à 1944 furent catastrophiques pour l’autorité de la France au Levant, pour des raisons évidentes qu’il n’est pas utile de développer. En 1946, indépendance, les Français se retirèrent du Liban et de la Syrie, qui devint peu après membre des Nations Unies.

    A partir de cette date, les Etats Unis s’installèrent dans les affaires du Levant, tant pour contrer l’influence soviétique grandissante, que pour assurer la viabilité du jeune état d’Israël. Et ce fut en Syrie une succession de coups d’état.

    Le 1er février 1958, l'Égypte et la Syrie s’unirent, créant la République arabe unie, ce qui entraîna, de facto, l’interdiction des partis politiques syriens.

    Mais l’union cessa rapidement d’exister. Par le coup d’État du 28 septembre 1961, la Syrie fit sécession, et rétablit la République arabe syrienne.

     

    syrie

    De 1958 à 1961, l'éphémère République Arabe Unie...

     

     

    S’en suivirent d’autres coups d’état jusqu’à la guerre des six jours, perdue par les Égyptiens et les Syriens, affaiblissant du même coup le gouvernement de Salah Jedid (le président en exercice). Le 13 novembre 1970, le ministre de la Défense Hafez el-Assad fit un coup d’État. Déposant Salah Jedid, il devint grâce à sa «révolution corrective» le nouveau premier ministre, et l’homme fort de la Syrie.

    La France se trouva alors face à ce personnage, au plus près, dès le déclenchement de l’atroce guerre du Liban, en 1975, qui fit jusqu’en 1990 pas moins de 150.000 morts, la plupart civiles.

    Et à partir de ces dates, force est de constater que les relations entre la France et le clan Al-Assad ont suivi une sinusoïde impossible à décoder, tant les positions sont passées d’un extrême à l’autre en des temps très courts, sans la moindre logique ni ligne directrice, rendant la diplomatie française au Levant à peu près illisible. Tout se passe comme si notre pays s’était mis à obéir alors à des directives extérieures …

    On notera ainsi la guerre des Services Secrets entre la France et la Syrie pendant les années 1981 :

    Septembre 1981, assassinat à Beyrouth de notre ambassadeur Louis Delamare;

    Avril 1982, assassinat du secrétaire radio du SDECE à Beyrouth, et de son épouse enceinte;

    Octobre 1983, attentats du Drakkar à Beyrouth (ultérieurement imputé à l’Iran mais pas de certitude à ce jour);

    Février 1988, assassinats à Beyrouth de l’officier de la DGSE Maranzzana;

     

    Écheveau difficile à démêler, la Syrie ayant toujours considéré le Liban comme une extension de son propre territoire.

    Mais à l’hiver 1990 la Syrie se joint à la coalition internationale qui intervient contre l’Irak pour le forcer à quitter le Koweit. Le pays est ainsi redevenu fréquentable pour Paris.

    En Novembre 1999, Jacques Chirac reçoit à l’Elysée, le jeune chef d’Etat Bachar al-Assad.

    L’année suivante il surprend la communauté internationale en étant le seul chef d’état présent aux obsèques d’Hafez Al-Assad (Juin 2000).

    Dans le même temps il commence à parler du retrait des troupes syriennes du Liban, en décorant à Beyrouth le libanais Rafic Hariri, Grand Croix de la Légion d’Honneur (Avril 1996). Détail peu relevé à l’époque, sauf par les Syriens …

    En marge du 60ème anniversaire du débarquement en Normandie, Jacques Chirac lance, avec George W. Bush, l’initiative diplomatique qui débouche sur la résolution 1559 des Nations unies dirigée contre la Syrie. Adopté le 2 septembre 2004, le texte exige le retrait des 15 000 soldats syriens du Liban et la fin de l'ingérence de Damas dans ce pays. Un tournant dans la diplomatie française. S’en suivent cinq années de gel des relations, jusqu’à la réintégration du pays dans les amis fréquentables de la France, à l’occasion de l’Union pour la Méditerranée (Juillet 2008). Bachar est l’invité de marque de Sarkozy, hôte officiel à la fête nationale française le 14 Juillet 2008. Et donc nouveau revirement, autorisant le grand connaisseur du Levant, Richard Labévière à écrire «Le chemin retrouvé de Damas», dans la revue Défense de l’IHEDN (Juillet 2008). Il rappelle que la manœuvre de Paris pour le vote de la résolution 1559, fut considérée comme un incompréhensible camouflet, sans voir (ou feignant d’ignorer) les intérêts personnels de Chirac avec le libanais Rafic Hariri.

    A la lumière de ce rapide survol faut-il préciser que la France n’est pas sans une masse d’archives plus que centenaires, tant diplomatiques que militaires. Les Britanniques savent utiliser leur Histoire et en sont fiers. Chez nous les déclarations brutales du Ministre Juppé, sommaires, réductrices et caricaturales ignorent superbement ce que fut la présence française au Levant, la fascination qu’ont les levantins pour Paris, et la défiance que nous avons générée puis entretenue depuis le début de la première émeute.

    Champsaur (à suivre)

    Prochain sujet traité à l'international : l'Iran.