Éphéméride du 19 décembre
L'Abbaye de Saint-Victor, à Marseille, aujourd'hui
1370 : Mort du Pape Urbain V
Guillaume de Grimoard était abbé de Saint-Victor, à Marseille, lorsqu'il fut appelé au Pontificat.
Enterré dans "son" abbaye de Marseille, qui domine le Lacydon des Grecs fondateurs de la ville, son corps fut si bien caché durant la Révolution qu'on ne l'a pas retrouvé depuis.
Pétrarque a écrit de lui :
"Ô grand homme, sans pareil dans notre temps et dont les pareils en tous temps sont trop rares"
1475 : Exécution de Louis de Luxembourg
Comte de Saint-Pol, fait connétable de France par Louis XI, mais intrigant et prêt à s'allier à tous les partis, Louis de Luxembourg voulait en réalité, profitant de la confusion générale, se rendre indépendant, et jouer un rôle central.
S'étant emparé de Saint-Quentin, au nom du roi, il la gardait de fait pour lui-même, promettant tour à tour de la remettre au roi de France, au roi d'Angleterre ou au duc de Bourgogne...
Louis XI, par ruse, détacha de lui et le roi d'Angleterre et le duc de Bourgogne - lassés finalement, eux aussi, du double jeu du connétable, et obtint même, par la suite, de se le faire remettre par ce dernier.
Il lui fit trancher la tête à Paris, place de Grève, événement qui représenta un pas de plus dans le renforcement du pouvoir royal contre les grands féodaux et la haute noblesse...
1562 : Victoire des catholiques sur les protestants à Dreux, lors de la Première Guerre de religion
Les protestants étaient commandés par le prince de Condé, les catholiques par le duc de Guise.
De Jacques Bainville, chapitre IX de l'Histoire de France, intitulé Les guerres civiles et religieuses remettent la France au bord de la ruine :
"...La mort d'Henri II précipita les choses : le "grabuge", comme il disait, passait d'Allemagne en France. Son fils François II n'avait que seize ans et il était maladif. Son règne d'une année fut celui où les catholiques et les protestants prirent position, tandis que se dessinait un "tiers parti" qui, redressé par l'expérience de la Ligue et devenu le parti des "politiques", aurait la victoire à la longue. Ce tiers parti était en réalité celui de la couronne. S'il était représenté par le chancelier L'Hospital, libéral vénérable et verbeux, il avait pour cerveau calculateur la reine mère, Catherine de Médicis, car Henri II avait épousé cette descendante des banquiers florentins.
Le chef incontesté des catholiques était le duc de Guise (ci dessous). Son immense popularité, sa gloire militaire le servaient. Quant aux protestants, ils cherchaient un chef sans le trouver. Il y avait bien, en face de la maison de Lorraine, celle de Châtillon : Coligny et Dandelot. Coligny, soldat, se dérobait encore et se contentait de plaider pour la tolérance. Un prince du sang eût d'ailleurs mieux convenu aux calvinistes. Ils portèrent leurs vues sur le roi de Navarre, Antoine de Bourbon, que sa femme Jeanne d'Albret entraînait vers la Réforme, mais que ses intérêts et son caractère rendaient hésitant, et sur son frère le prince de Condé, plus résolu et que l'ambition tenta.
Nous avons ainsi le thème général des guerres de religion. "Il y a deux grands camps par la France", disait Pasquier. La monarchie, fidèle, même sous des princes débiles, a son rôle national, s'efforcera de maintenir l'équilibre et de rester au-dessus des factions. Ces évènements extrêmement troubles ont encore été obscurcis par la passion qui se mêle aux récits qu'on en a fait jusqu'à nos jours. Chacun des partis accuse l'autre d'avoir commencé. Ce qui est certain, c'est que le duc de Guise, qu'il le voulût ou non, se trouvait à la tête des catholiques. Il était l'homme le plus haï des protestants et conduit par cela même, et pour se défendre, à désirer le pouvoir. Oncle du jeune roi puisque Marie Stuart était sa propre nièce, l'avènement de François II lui donna dans le gouvernement une influence d'autant plus grande que son frère, le cardinal de Lorraine, occupait ce qui correspondrait aujourd'hui aux ministères de l'Intérieur et des Finances.
Les protestants, jusque-là, avaient pu se montrer hardis en paroles et violents dans leurs pamphlets. Ils n'avaient pas encore passé à l'action. Ce grand pas fut franchi par un homme de coup de main, La Renaudie, que ses coreligionnaires semblent bien avoir approuvé tout en se réservant de le désavouer. La Renaudie, ayant réuni un certain nombre de gentilshommes réformés, leur proposa d'enlever les Guise et d'obtenir ensuite la liberté de la religion protestante, en promettant, pour ne pas les effaroucher, de ne toucher ni au roi ni à "l'état légitime du royaume". En réalité son plan consistait à se saisir du roi en même temps que des Guise, à convoquer les États généraux et à proclamer les Bourbons. Ce fut la conspiration d'Amboise (1560) (ci dessous, le balcon où furent pendus les conjurés). Elle fut éventée par le cardinal de Lorraine et le duc de Guise devança La Renaudie qui fut tué au moment où il rassemblait ses bandes. Par cette aventure, le parti protestant s'était mis dans un tort grave. Déjà trop fort pour s'incliner, il se jetait dans la rébellion. Il prit les armes sur divers points, à Lyon, en Dauphiné, en Provence.
Le service que les Guise ont rendu à ce moment-là a été de voir la nécessité de la répression et de se charger des responsabilités. Il leur fallait cependant, pour résister aux protestants factieux, une sorte d'approbation nationale, le chancelier L'Hospital, soutenu par la reine mère, étant pour les mesures de conciliation. C'est ainsi que, du consentement de tous, furent réunis des États généraux, le dangereux remède des temps troublés..."
1963 : Création du Parc national de Port Cros
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