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Rechercher : Rémi Hugues. histoire & action française. Rétrospective : 2018 année Maurras

  • Histoire • La Canebière, une superbe plaquette ... Les royalistes, l'Action Française y sont présents

     

    Affiche tract expo CANEBIERE v4.jpgLe Comité du Vieux Marseille, association de défense du patrimoine, vient de sortir une superbe plaquette de 194 pages sur l’histoire de la Canebière. Parmi celles-ci, quatre pages évoquent l’Action Française à propos de Jeanne d’Arc, surtout dans les années 30. Ces éléments de l’histoire de l’Action Française marseillaise intéressent les lecteurs de Lafautearousseau.

    Nous en avons publié des bonnes feuilles que vous pourrez retrouver en cliquant sur les liens ci-dessous.

    Si vous voulez acheter la plaquette, elle est en vente (18 €) à partir du 6 novembre dans le hall du Centre Bourse à Marseille puis à partir du 20 novembre en librairie.  •  Lafautearousseau.

    Histoire • Action Française : Les royalistes sur la Canebière

    Histoire • Action Française : Les affrontements des années 30 à Marseille

  • Série : Le legs d’Action française ; rubrique 3 : L’homme de la cité, le « républicain », par Gérard Leclerc.

    Source : https://www.actionfrancaise.net/

    «  Voici la troisième rubrique de Gérard Leclerc sur «  Le legs de l’Action française  ». Elle nous explique comment les deux évènements du Ralliement des catholiques à la République et ensuite celui de l’Affaire Dreyfus, ont suscité le basculement de nationalistes vers la proposition monarchique, mais aussi du royalisme vers le nationalisme. Charles Maurras en fut la cheville ouvrière.

    gerard leclerc.jpgDécouvrons la fondation de notre Action française qui perdure depuis 120 ans. Ne nous trompons pas  ; il ne s’agit pas de nous complaire dans les origines de notre mouvement-école, mais au contraire d’utiliser ce passé pour que l’Action française reste une pensée vivante pour mieux répondre aux défis d’une société démocratique de plus en plus déshumanisante.

    Ceux qui voudront allez plus loin dans la compréhension de la violence polémique au temps de l’Affaire Dreyfus, peuvent lire les articles de Maurras publiés dans la Gazette de France et mise en annexe du maitre ouvrage de Pierre Boutang  : Maurras, la Destinée et l’œuvre, Plon, 1984 ; La Différence, 1993. (ndlr, P Lallement)  »

    Enfin Maurras va être, de plus en plus, l’homme de la cité. Je dirais presque, si vous voulez, le républicain, au sens premier du terme, l’homme de la “chose publique”, de la “res publica“. C’est un homme qui va se sentir de plus en plus investi de responsabilité civique, de responsabilité vis-à-vis de la France, celle d’après 1870, quand, après avoir subi une terrible défaite, elle se trouve confrontée à une Europe instable et dominée par les ambitions allemandes. Le “républicain” Maurras, l’homme de la chose publique, va de plus en plus se distinguer par ce que Léon Daudet appelait l’angor patriæ – l’angoisse de la patrie – qui va en faire un citoyen de premier ordre, un citoyen qui va vouloir à tout prix éclairer ses contemporains, pour permettre à la France de surmonter sa défaite et affronter les étapes nouvelles de son histoire.

    Pour comprendre ce Maurras-là, le politique, le républicain, il me faut parler de deux événements fondamentaux qui sont à l’origine de l’histoire personnelle de Charles Maurras  : le Ralliement, et l’Affaire Dreyfus.

    Le premier événement, antérieur à la fondation de l’Action française date, de 1892  : dans une encyclique rédigée en français, le pape Léon XIII demande aux catholiques français de se rallier au régime républicain. Jusqu’alors, ils étaient réticents ou hostiles, l’épiscopat en tête, à l’idée d’accepter les institutions républicaines. Or le pape demande de jouer le jeu institutionnel de la IIIe République dans l’espoir de les conquérir. Maurras collabore alors à des journaux catholiques soutenant le Ralliement  : il considère la monarchie comme une institution complètement dépassée. Au début, il est, si j’ose dire, rallié au Ralliement… Ce n’est qu’après quelques années de réflexion politique intense qu’il va découvrir que, pour pouvoir surmonter la défaite de 1870 et affronter une Allemagne toujours menaçante, la monarchie est le régime qui convient le mieux à la France. Il réalise que la faiblesse structurelle de la République la rend incapable de mener, d’une manière continue, une politique étrangère cohérente. C’est là l’origine de son livre fondamental, Kiel et Tanger, qui constitue une analyse extrêmement précise de l’état des relations internationales et de la politique étrangère de la France face à l’Allemagne.

    Maurras pense que ce qui manque à la France, c’est une institution stable, permanente, ayant l’avenir devant elle, et capable de dépasser les querelles partisanes dans le souci prioritaire de protéger les Français de toutes les menaces. Un régime indépendant des partis, donc, et pouvant concevoir et conduire – c’est aussi un grand souci de Maurras – une politique militaire. Pierre Debray a consacré un certain nombre de cours aux analyses de Maurras sur la faiblesse militaire de la France face à l’Allemagne avant la Première Guerre mondiale. Il y a donc chez Maurras ce double souci d’une politique militaire forte, accompagnant une politique diplomatique intense.

    Deuxième événement capital à l’origine de l’Action française et du rôle que va jouer Maurras  : l’Affaire Dreyfus. Je ne peux malheureusement pas entrer dans les détails, mais l’Affaire Dreyfus va être un événement fondateur, avec tous les risques inhérents à une telle affaire. En deux mots, vous savez que l’officier français d’origine juive Alfred Dreyfus est accusé d’avoir livré à l’Allemagne des informations majeures sur l’armement français. Condamné par un tribunal militaire, il est déporté en Guyane. Commence alors une véritable guerre civile entre ceux qui jugent Dreyfus innocent, et ceux qui estiment que toute remise en cause de sa condamnation affaiblirait terriblement l’armée française face à la menace militaire allemande.

    Pour cette raison, Maurras va s’engager à fond dans le camp antidreyfusard. On le lui reproche ardemment aujourd’hui, l’historiographie moderne étant favorable à l’innocence de Dreyfus. Mais il faut bien voir que les choses sont loin d’être aussi simples que. Si vous voulez vous en faire une idée, je vous conseille de lire, non pas la littérature d’Action française sur le sujet, mais Notre jeunesse de Charles Péguy. C’est un livre facile à lire et très éclairant, car à l’époque, Péguy appartient au camp dreyfusard et s’est battu violemment contre les antidreyfusards.

    Que dit Péguy ? Dans ce pamphlet qu’est Notre jeunesse, il reproche à ses anciens amis dreyfusards leur antimilitarisme et leur antipatriotisme. Il est particulièrement sévère à l’égard d’un des principaux meneurs du dreyfusisme pour avoir trahi la cause de l’innocent en y associant sa passion antipatriotique et son aversion pour l’armée. Quand on ajoute au témoignage de Péguy celui de Daniel Halévy, lui aussi dreyfusard, mais qui avait exprimé très tôt ses doutes à ce sujet, on comprend la difficulté. On voit que la question ne se ramène pas à une pure confrontation entre, d’un côté, des salauds qui s’en prennent à un innocent et, de l’autre, des justes courant au secours de cet innocent.

    Mais ce n’est pas mon sujet aujourd’hui. Mon sujet, c’est que, si l’engagement antidreyfusard de Maurras est fondateur, c’est parce qu’il sera l’occasion pour lui de greffer la cause royaliste sur le nationalisme. Ce qui n’avait rien d’évident  : le mouvement nationaliste, avec Barrès, Déroulède et d’autres, s’est formé dans un climat, un milieu, une culture qui n’avaient rien de royalistes. C’est Maurras, et c’est Maurras seul, qui va imposer à la réaction nationaliste de l’époque de se faire monarchiste. C’est en observant les suites du Ralliement qu’il a réfléchi à la question institutionnelle et finalement compris la modernité et l’impérieuse nécessité de cette monarchie que jusque là il rejetait. Il va dès lors s’en faire le défenseur inconditionnel, et cela jusqu’au bout de son existence terrestre. C’est dans ce but qu’il va fonder l’Action française.

    *

    * *

    Retrouvez les rubriques de l’été militant sur le site quotidien de l’Action française (Direction Olivier Perceval)

    Par Christian Franchet d’Esperey

    1 – Est-il opportun de s’accrocher à un homme aussi décrié ?
    2 – Les positions les plus contestées de Maurras ne doivent plus faire écran à ses découvertes majeures
    3 – maurrassisme intra-muros et maurrassisme hors les murs
    4 – Une demarche d’aggiornamento cest-a-dire de mise au jour

    Par Philippe Lallement

    Le maurrassisme est-il devenu un simple objet d’étude historique

    Par Gérard Leclerc

    1. Le legs d’Action française
    2. Maurras humaniste et poète
  • Le legs d'Action française (III/X) : L’homme de la cité, le « républicain »

    MAURRAS BAINVILLE DAUDET.jpg

    (Conférence de Gérard Leclerc, donnée au Camp Maxime Réal Del Sarte - 2019)

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    Enfin Maurras va être, de plus en plus, l’homme de la cité. Je dirais presque, si vous voulez, le républicain, au sens premier du terme, l’homme de la « chose publique », de la « res publica ». C’est un homme qui va se sentir de plus en plus investi de responsabilité civique, de responsabilité vis-à-vis de la France, celle d’après 1870, quand, après avoir subi une terrible défaite, elle se trouve confrontée à une Europe instable et dominée par les ambitions allemandes. Le « républicain » Maurras, l’homme de la chose publique, va de plus en plus se distinguer par ce que Léon Daudet appelait l’angor patriæ – l’angoisse de la patrie – qui va en faire un citoyen de premier ordre, un citoyen qui va vouloir à tout prix éclairer ses contemporains, pour permettre à la France de surmonter sa défaite et affronter les étapes nouvelles de son histoire.

    Pour comprendre ce Maurras-là, le politique, le républicain, il me faut parler de deux événements fondamentaux qui sont à l’origine de l’histoire personnelle de Charles Maurras : le Ralliement, et l’Affaire Dreyfus.

    Le premier événement, antérieur à la fondation de l’Action française date, de 1892 : dans une encyclique rédigée en français, le pape Léon XIII demande aux catholiques français de se rallier au régime républicain. Jusqu’alors, ils étaient réticents ou hostiles, l’épiscopat en tête, à l’idée d’accepter les institutions républicaines. Or le pape demande de jouer le jeu institutionnel de la IIIe République dans l’espoir de les conquérir. Maurras collabore alors à des journaux catholiques soutenant le Ralliement : il considère la monarchie comme une institution complètement dépassée. Au début, il est, si j’ose dire, rallié au Ralliement… Ce n’est qu’après quelques années de réflexion politique intense qu’il va découvrir que, pour pouvoir surmonter la défaite de 1870 et affronter une Allemagne toujours menaçante, la monarchie est le régime qui convient le mieux à la France. Il réalise que la faiblesse structurelle de la République la rend incapable de mener, d’une manière continue, une politique étrangère cohérente. C’est là l’origine de son livre fondamental, Kiel et Tanger, qui constitue une analyse extrêmement précise de l’état des relations internationales et de la politique étrangère de la France face à l’Allemagne.

    Maurras pense que ce qui manque à la France, c’est une institution stable, permanente, ayant l’avenir devant elle, et capable de dépasser les querelles partisanes dans le souci prioritaire de protéger les Français de toutes les menaces. Un régime indépendant des partis, donc, et pouvant concevoir et conduire – c’est aussi un grand souci de Maurras – une politique militaire. Pierre Debray a consacré un certain nombre de cours aux analyses de Maurras sur la faiblesse militaire de la France face à l’Allemagne avant la Première Guerre mondiale. Il y a donc chez Maurras ce double souci d’une politique militaire forte, accompagnant une politique diplomatique intense.

    Deuxième événement capital à l’origine de l’Action française et du rôle que va jouer Maurras : l’Affaire Dreyfus. Je ne peux malheureusement pas entrer dans les détails, mais l’Affaire Dreyfus va être un événement fondateur, avec tous les risques inhérents à une telle affaire. En deux mots, vous savez que l’officier français d’origine juive Alfred Dreyfus est accusé d’avoir livré à l’Allemagne des informations majeures sur l’armement français. Condamné par un tribunal militaire, il est déporté en Guyane. Commence alors une véritable guerre civile entre ceux qui jugent Dreyfus innocent, et ceux qui estiment que toute remise en cause de sa condamnation affaiblirait terriblement l’armée française face à la menace militaire allemande.

    Pour cette raison, Maurras va s’engager à fond dans le camp antidreyfusard. On le lui reproche ardemment aujourd’hui, l’historiographie moderne étant favorable à l’innocence de Dreyfus. Mais il faut bien voir que les choses sont loin d’être aussi simples que. Si vous voulez vous en faire une idée, je vous conseille de lire, non pas la littérature d’Action française sur le sujet, mais Notre jeunesse de Charles Péguy. C’est un livre facile à lire et très éclairant, car à l’époque, Péguy appartient au camp dreyfusard et s’est battu violemment contre les antidreyfusards.

    Que dit Péguy ? Dans ce pamphlet qu’est Notre jeunesse, il reproche à ses anciens amis dreyfusards leur antimilitarisme et leur antipatriotisme. Il est particulièrement sévère à l’égard d’un des principaux meneurs du dreyfusisme pour avoir trahi la cause de l’innocent en y associant sa passion antipatriotique et son aversion pour l’armée. Quand on ajoute au témoignage de Péguy celui de Daniel Halévy, lui aussi dreyfusard, mais qui avait exprimé très tôt ses doutes à ce sujet, on comprend la difficulté. On voit que la question ne se ramène pas à une pure confrontation entre, d’un côté, des salauds qui s’en prennent à un innocent et, de l’autre, des justes courant au secours de cet innocent.

    Mais ce n’est pas mon sujet aujourd’hui. Mon sujet, c’est que, si l’engagement antidreyfusard de Maurras est fondateur, c’est parce qu’il sera l’occasion pour lui de greffer la cause royaliste sur le nationalisme. Ce qui n’avait rien d’évident : le mouvement nationaliste, avec Barrès, Déroulède et d’autres, s’est formé dans un climat, un milieu, une culture qui n’avaient rien de royalistes. C’est Maurras, et c’est Maurras seul, qui va imposer à la réaction nationaliste de l’époque de se faire monarchiste. C’est en observant les suites du Ralliement qu’il a réfléchi à la question institutionnelle et finalement compris la modernité et l’impérieuse nécessité de cette monarchie que jusque là il rejetait. Il va dès lors s’en faire le défenseur inconditionnel, et cela jusqu’au bout de son existence terrestre. C’est dans ce but qu’il va fonder l’Action française.

  • Samuel Paty : faillite à tous les étages, par Rémi Carlu.

    La décapitation de Samuel Paty est le résultat d’une longue suite de défaillances et de compromissions, à tous les niveaux. Services de renseignement et justice ont failli dans l’appréhension du risque, alors que la presse et les hommes politiques de gauche sont coupables de leur duplicité.

    Vendredi, en sortant de classe, le professeur d’histoire Samuel Paty a été sauvagement décapité par un terroriste islamiste d’origine tchétchène. Comme après chaque attentat, malheureusement devenus légion ces dernières années, le légitime concert de larmes et d’hommages s’est ensuivi tout le week-end. Dans de nombreuses villes, les Français se sont rassemblés dimanche pour pleurer la victime et crier leur colère, colère bien légitime dans le cas d’espèce tant les autorités, à tous les niveaux, ont failli.

    Les renseignements et la justice défaillants

    Indéniablement, les services de renseignements ont trop rapidement conclu à un apaisement de la situation. Révélée par Le Point, une note du renseignement des Yvelines datant du 12 octobre retrace l’ensemble des événements survenus au collège du Bois d’Aulne jour après jour. Le 5 octobre, dans un cours relatif à la laïcité et à la liberté d’expression, Samuel Paty dévoile les caricatures de Charlie Hebdo, après avoir prévenu ses élèves et proposés à certains de sortir la salle. L’épisode aurait déclenché « une vive polémique chez certains parents de confession musulmane, considérant qu’il s’agit d’une véritable offense ».

    Dès le lendemain, la principale du collège reçoit « des messages anonymes de protestation via la boîte mail de l’établissement ». Le 7 octobre, une famille contacte la principale, expliquant que sa fille aurait été mise à l’écart du cours parce que musulmane. La direction aurait alors demandé au professeur de rencontrer la famille et de s’excuser s’il avait été maladroit. Le 9 octobre, la hiérarchie de la principale du collège décide d’envoyer sur place un inspecteur de l’équipe laïcité et valeurs de la République pour « accompagner la principale lors d’un entretien avec le professeur pour notamment lui rappeler les règles de laïcité et de neutralité ». Ils auraient conforté le professeur dans la manière dont il a exposé son cours. On apprenait en tout cas que le président Emmanuel Macron avait modifié les règles de nomination au rectorat afin d’y pouvoir nommer une ancienne camarade de promotion à l’ENA.

    Des organes influents au sein des réseaux islamistes se sont emparés de l’affaire, et ont utilisé la caisse de résonance des réseaux sociaux pour jeter le professeur en pâture, lançant de facto une fatwa contre lui et rétablissant par la terreur un délit de blasphème

    Brahim C., le père d’une jeune fille qui n’était pas présente lors du cours, est reçu par le chef d’établissement, accompagné d’un certain Abdelakhim Sefrioui, imam fiché pour radicalisation à caractère terroriste au FSPRT, qui s’est présenté en « responsable des imams de France » auprès de la direction. Suite à cette rencontre, les deux hommes se sont appliqués à faire monter la tension dans deux vidéos largement relayées sur les réseaux sociaux. Le père, qui a communiqué les coordonnées du collège et l’identité du professeur, appelait à la mobilisation pour faire renvoyer Samuel Paty – « ce voyou ne doit plus enseigner à nos enfants » – alors que Sefrioui dénonçait le fait que depuis « cinq-six ans, des enfants de 12-13 ans, des musulmans, sont choqués, sont agressés, sont humiliés devant leurs camarades. […] On a dit qu’on exigeait la suspension immédiate de ce voyou ».

    Des organes influents au sein des réseaux islamistes se sont emparés de l’affaire, et ont utilisé la caisse de résonance des réseaux sociaux pour jeter le professeur en pâture, lançant de facto une fatwa contre lui et rétablissant par la terreur un délit de blasphème. La mosquée de Pantin avait notamment relayé les vidéos de Brahim C. avant de les supprimer. L’éducateur Daoud Tatou, qui a inspiré le rôle de Malik joué par Reda Kateb dans le film Hors norme, était un symbole de la bonne volonté et de la bonté banlieusarde. L’intéressé a pourtant relayé sur les réseaux sociaux la vidéo et a reposté sur sa page Facebook un message envoyé par le parent d’élève. Il a effacé tous les messages ce week-end ; ce lundi, il semble avoir disparu des réseaux sociaux.

    Les renseignements ont indéniablement sous-estimé la gravité de la situation : la note du 12 octobre stipule que la situation est « apaisée » entre les enseignants et les parents d’élèves qui, « reconnaissant une certaine maladresse du professeur, ne le désavouent pas pour autant ». Quatre jours plus tard, Samuel Paty était décapité au terme d’une opération sur laquelle la lumière reste à faire.

    Le professeur a été exécuté par Abdoulakh Anzorov, jeune homme de 18 ans d’origine tchétchène. Il habitat Évreux, à près de 80 km du lieu du crime, et était connu pour des faits de dégradation et de violence en réunion. Il était membre d’une bande d’Éragny fréquentée par un islamiste fiché S, mais n’était pas connu pour radicalisation.

    Quand le droit de l’hommisme dessert les Français : voilà le véritable point de départ de ce drame. Ce week-end, on apprenait qu’une décision de justice datant du 15 avril 2011 avait contraint l’État à octroyer un titre de séjour le statut de réfugié à la famille Anzorov, et ce alors que l’OFPRA (Office français de protection des réfugiés et apatrides) le lui avait préalablement refusé. C’est de cette manière que l’assaillant a pu obtenir de manière automatique une carte de séjour valable dix ans le 4 mars 2020, dès sa majorité.

    Le numéro d’équilibrisme de la gauche médiatique, associative et politique

    Confortablement assisse sur l’omerta du politiquement correct, la presse et les partis politiques de gauche ne cessent de dresser des procès en xénophobie à tous ceux qui osent pointer du doigt l’islamisation grandissante de la société française. Peu s’en faudrait d’ailleurs pour qu’une partie d’entre elle voit dans le comportement de Samuel Paty une provocation islamophobe. Toujours est-il qu’ayant pris l’habitude de donner la parole et de défendre de fausses victimes, la gauche médiatique, associative et politique a fait montre d’une prudence coupable dans leur traitement de l’information. France Inter, pourtant radio publique financée par les deniers du contribuable, a longtemps tardé à annoncer la décapitation de Samuel Paty. Dès le lendemain de l’attentat, Libération dégainait son habituel – et abject – article pour dénoncer une supposée récupération du drame par l’extrême droite. Maître en art du déni, le New York Times a scandalisé les internautes en titrant son article « La police française abat un homme après une attaque mortelle au couteau dans la rue ».

    Lors de l’hommage à Angers, Maryse Lepron (CGT) a profité de la tribune qui lui était offerte pour affirmer que « l’enseignement privé » et la « fraction réactionnaire de la mouvance catholique » constituaient des problèmes tout aussi fondamentaux

    Une partie d’entre elle a même franchi le Rubicon de l’indécence, de la malhonnêteté et de la trahison : lors de l’hommage à Angers, Maryse Lepron (CGT) a profité de la tribune qui lui était offerte pour affirmer que « l’enseignement privé » et la « fraction réactionnaire de la mouvance catholique » constituaient des problèmes tout aussi fondamentaux. Dans son « Humeur du matin » sur France Culture, Guillaume Erner partage le même diagnostic et ne traite que des catholiques pour expliquer que les fanatiques détestent l’humour. Abdoulakh Anzorov n’a-t-il pas crié Allah akbar ?

    Ce dimanche, toutes les formations politiques de gauche, La France Insoumise en tête, défilaient dans les rues françaises comme si de rien était, alors qu’on les sait toutes tiraillées en profondeur par le communautarisme musulman. Ayant abandonné la laïcité, et surtout la France, beaucoup d’entre elles trempent franchement dans l’islamo-gauchisme : le 10 novembre dernier, Mélenchon et ses amis défilaient aux côtés du CCIF. De même, la Fédération des conseils de parents d’élèves (FCPE), l’une des trois principales fédérations de parents d’élèves, a certes condamné l’attentat, mais défend parallèlement le port du voile pour les accompagnatrices scolaires et les repas de substitution. De nombreux hommes politiques de droite et des personnalités publiques tels Eric Naulleau et Zineb El Rhazoui ont refusé de participer au rassemblement pour protester contre cette duplicité des gauches radicales. Si elle s’est sentie obligée d’être présente, c’est que l’extrême gauche est particulièrement mal à l’aise sur cette affaire. Paty était un professeur : LFI s’en trouve partagée entre les deux tenants de son électorat que sont les professeurs et le fonctionnariat d’un côté, les communautés musulmanes de l’autre.

    La gauche a en tout cas subi un terrible camouflet puisque une partie de ses idoles antiracistes se sont compromises ce week-end. Si on attend encore la réaction de Camélia Jordana, d’autres ont révélé au grand jour leur double-jeu. L’officine islamique qu’est le CCIF, qui n’est plus à présenter, n’a effectué qu’une publication minimaliste, dont on se demande si elle pleure la mort de Samuel Paty ou d’Abdoulakh Anzorov : « L’horreur renverse et paralyse. Le deuil devrait imposer le silence. Alors que certains veulent déjà récupérer cet acte sidérant à des fins racistes, personne n’empêchera la conscience humaine de prendre le temps de la douleur et de la tristesse ». Et a annoncé saisir la justice pour les diffamations subies.

    Entrepreneur en argent public qui multiplie la création d’associations militantes, Samuel Grzybowski a brillé de la même duplicité. Son association Coexister est subventionnée par l’État à hauteur de 150 000 euros et soutenue par des organisations gouvernementales et par de grandes villes françaises. Sous couvert de vivre ensemble, il défend pourtant une conception multiculturaliste de la société fondée sur la coexistence des communautarismes, notamment islamistes. Au détriment de la culture française, celui pour qui « il y a des choses intéressantes dans l’idéologie des Frères musulmans » communautarise au nom de la laïcité et racialise au nom du postcolonialisme. Il y a quelque temps, il twittait : « Il n’y a pas d’islamisme significatif en France. Ce mensonge répété ne vise qu’à faire peur et à détourner des vrais sujets ». Depuis la décapitation de Paty, Grzybowski, en proche du CCIF et de BarakaCity, a passé son week-end à tweeter pour défendre et la liberté d’expression et ces officines islamistes.

    Gérald Darmanin a annoncé vouloir dissoudre le CCIF et BarakaCity. Nicolas Cadène, rapporteur général de L’Observatoire de la laïcité, devrait être remplacé. À la tête de l’organisme gouvernemental créé en 2007 par Jacques Chirac, il est accusé de soutenir les mouvements intégristes, travaillant en étroite relation avec Coexister. Il aurait participé à des conférences avec des islamistes radicaux.

    Source : https://lincorrect.org/

  • Action française : profitez du confinement pour vous former !

    503158217.jpgL'Action Française se diversifie, et est désormais disponible en podcast (écoute audio), sur Apple podcast, Spotify et Soundcloud et bientôt Deezer !

    Pour une écoute plus confortable et plus écologique que sur Youtube !

    Notre contenu audio à retrouver sur ces plateformes :
    - toutes nos conférences,
    - formations,
    - lectures de poèmes de Maurras,
    - lectures de chapitres de nos maîtres,
    - extraits du carnet de campagne sur l'écologie.

     

  • L'Action Française dans la Grande Guerre [1] La guerre sans l'aimer

              Charles Maurras dans son bureau de l'Action Française, rue de Rome

     

    La guerre sans l'aimer 

    Une loi classique en philosophie pose qu’il y a une positivité de la négativité.

    Telle fut l’une des leçons édictées par le maître Hegel. Pour preuve cette période historique que nous commémorons en ce moment, le centième anniversaire du dénouement du conflit mondial. La Première Guerre mondiale, qui s’est achevée le 11 novembre 1918, date de la signature de l’armistice, épisode atroce de notre passé, véritable fléau de Dieu prophétisé par l’irrévérencieux et génial écrivain catholique Léon Bloy, met en évidence cette affirmation selon laquelle, pour le dire plus trivialement, du mal peut être engendré du bien, dans des circonstances déterminées.           

    4190DKGZQSL._SX195_.jpgCette boucherie industrielle d’êtres humains, regardée par le pape Benoît XV comme un suicide de l’Europe et que Léon Daudet (photo) qualifia de guerre totale – concept promis à un bel avenir puisque l’éducation nationale l’utilise toujours dans ses programmes, concept que le journaliste forgea sous l’influence du livre Les Guerres d’enfer (1915) d’Alphonse Séché – a été in fine bénéfique pour l’Action Française. Du moins, pour une part. 

    Certes pléthore de Camelots du Roi furent décimés durant la guerre des tranchées, mais si l’on juge le développement du mouvement en tant que tel, à la fois ligue et journal, celui-ci a été très important, de l’Union Sacrée de l’été 1914 à l’automne victorieux de 1918. 

    Une épreuve effroyable dont l’Action Française sort grandie 

    Comme entre ces deux moments l’Action Française s’est considérablement renforcée – son aura, son influence, sur les masses d’une part, et sur les milieux nationalistes et monarchistes d’autre part, ainsi que sa légitimité aux yeux de la classe politique républicaine –, l’on peut considérer que le mouvement maurrassien est globalement sorti gagnant de la Grande Guerre.           

    Son « ralliement » – on discutera dans un autre article de la validité de ce terme – à la République, que d’aucuns pourraient voir comme une trahison, s’est en définitive révélé positif, guidé par le principe pragmatique cher à Charles Maurras du compromis nationaliste

    Si rien ne permet d’« avancer que l’Action Française désirait la guerre »[1], celle-ci n’étant pas ontologiquement belliciste mais prête à l’appel aux armes si la nécessité l’oblige –, l’offensive allemande de l’été 1914, déclenchée sous le prétexte des tensions dans les Balkans entre la Serbie et l’empire austro-hongrois, a provoqué une réaction sans équivoque des Charles Maurras, Léon Daudet, Jacques Bainville et leurs fidèles. Il fallait riposter immédiatement, sans tergiverser. Depuis des années ne lançaient-ils pas des avertissement alarmistes depuis les colonnes du quotidien royaliste, observant de près l’expansionnisme prussien entraîné par la passion pangermaniste ? 

    9782213016788-G.jpgAprès la déclaration de guerre de l’ennemi « boche », Maurras écrit ces lignes : « Hier, il fallait attirer l’attention sur ce qui menaçait de nous affaiblir face à l’ennemi. Aujourd’hui, l’ennemi est là. Ne pensons qu’à la victoire »[2]. Et Bainville d’adopter, pour reprendre l’analogie d’Eugen Weber qui le dépeint en Caton lʼAncien des temps nouveaux, le leitmotiv Borussia Delenda Est. Sus au militarisme prussien donc !           

    labantguerretu00daud.jpgLes Français avaient été prévenus par l’organe royaliste du « Maître de Martigues ». Son compagnon Daudet anticipa l’agression germanique. En mars 1913, à peine plus d’un an avant le début des hostilités, quand la guerre faisait rage en Europe balkanique, il publiait L’avant-Guerre. Ce fut son premier grand succès d’édition, un best-seller comme on dit aujourd’hui.           

    Les faits ayant rejoint les appels des Cassandre, la crédibilité intellectuelle de l’Action Française est substantiellement renforcée. On ne fait confiance qu’aux prophètes. Les adversaires ne pourraient, désormais, se suffire, pour dédaigner le journal, pour le vouer aux gémonies même, des anathèmes tels que « violent », « extrémiste », « calotin », « rétrograde », « réactionnaire » ou « insignifiant ». En témoigne le propos tenu par le député modéré Charles de Boury : « Beaucoup d’entre nous tenaient l’Action Française en horreur ; ce n’est pas notre faute si elle a pu se faire aimer de nous. »[3] 

    Les Français, après-guerre, quelle que soit leur sensibilité politique, savent que l’Action Française n’est ni marginale ni fantasque. Le journal a prise sur l’opinion publique. S’il est peut-être excessif de dire qu’il s’est institutionnalisé, on peut dire que le mouvement de Maurras s’est embourgeoisé, au sens de « notabilisé », si l’on nous concède l’emploi de ce néologisme, grâce à la Grande Guerre. Cette information traversa la frontière puisqu’en avril 1915 le Frankfurter Zeitung attire l’attention, dans un éditorial, sur les bénéfices tant matériels que symboliques qu’apporte le conflit à l’Action Française.

    sans-titre15.pngEn effet, en février 1917, l’Action Française s’installe dans un immeuble spacieux situé rue de Rome, à côté de la gare Saint-Lazare. C’est notamment la croissance du lectorat tout au long de la guerre qui permet cette aisance financière grâce à laquelle elle a les moyens d’acquérir de nouveaux locaux, d’un standing beaucoup plus élevé que les précédents. À la fin du conflit le journal LʼAction Française atteint une audience considérable, avec en moyenne un tirage quotidien de 150 000 exemplaires. Que ce soit dans les casernes, les hôpitaux, au front ou à lʼarrière, lʼorgane royaliste circule de plus en plus. 

    Par le truchement de cette force de frappe médiatique, la ligue dʼAction Française dispose désormais d’un public large qu’elle peut solliciter pour son développement économique. Le 16 décembre 1917, dans une logique de soutien à l’effort de guerre, une souscription est lancée, qui vise à réunir 100 000 francs-or. En à peine quinze jours le tiers, quasiment, est récolté.[4] 

    20181111-af-grande-guerre.jpgDans le monde de la presse, l’Action Française donne le « LA ». Albert Thomas, un franc-maçon qui fut ministre de l’armement de 1916 à 1917 puis le premier directeur du Bureau international du travail basé à Genève, soulignait qu’ « il suffisait de lire l’Action Française pour connaître le ton et l’esprit de toute la presse du jour. »[5] D’autres journaux, même, lui apportent leur soutien solennel, comme le marseillais Soleil du Midi

    AVT_Gustave-Thibon_192.jpgDes personnalités de la vie artistique et culturelle lui témoignent leur profond respect. Chacun connaît l’éloge de Marcel Proust pour qui lire le journal royaliste était une cure d’altitude mentale, mais l’on sait moins que Guillaume Apollinaire, à propos de son « Ode à la bataille de la Marne », compare Maurras à – excusez du peu – Ronsard. Bien longtemps après, sur ce même thème, Gustave Thibon (photo), à sa suite, louera le Maurras poète, le Maurras romantique même, qu’il caractérisait par ces deux vers : « J’ai renversé la manœuvre du monde / Et l’ai soumise à la loi de mon cœur ». 

    André Gide envoie, lui, une lettre d’admiration au « Maître de Martigues » où il tient à lui faire savoir qu’il a pris son abonnement au journal. Quant à la fondatrice de la Nouvelle Revue, Juliette Adam, une républicaine ardente qui des années durant avait porté Léon Gambetta au pinacle, ne jurait désormais que par l’Action Française. 

    [1]  Eugen Weber, LʼAction Française, Paris, Stock, 1964, p. 88, p. 110.
    [2]  Cité par Olivier Dard, « Action Française » in François Cochet et Rémy Porte, Dictionnaire de la Grande Guerre, Paris, Robert Laffon, 2008, p. 6.
    [3]  Cité par Eugen Weber, ibid., p. 132.
    [4]  31 250 pour être exact.
    [5]  Cité par Eugen Weber, ibid. 

     

    lafautearousseau
  • Grandes ”Une” de L'Action Française (2/2) : sur trois colonnes à la Une, Maurras s'est ”incliné” devant la dépouille san

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    Jaurès a été assassiné le Vendredi 31 juillet 1914; dès le lendemain, samedi 1er août, comme le bruit courait (qui le faisait courir ?) que c'était un Camelot du Roi qui l'avait tué, L'Action française démentait et condamnait publiquement cet acte insensé (Maurras dira "stupide"); et dès le surlendemain, dimanche 2 août, c'est Maurras en personne qui, sur trois colonnes à la Une, s' "incline" devant la dépouille de Jaurès.

    Nous dédions dans l'urgence, ces deux "Unes", confectionnées au pied levé, à un certain Alexis Corbières, député LFI manipulateur et calomniateur, qui se présente comme professeur d'Histoire mais qui ignore manifestement des points majeurs de notre Histoire, et, en tout cas, ce qui entoure l'assassinat de Jaurès.

    Un nul en Histoire professeur d'Histoire, payé à ce titre par le Ministère de la des-Éducation nationale ? On aurait envie d'en rire, mais c'est à pleurer...

     

    (retrouvez notre sélection de "Une" dans notre Catégorie "Grandes "Une" de L'Action française")

     

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    Pour lire l'article de Maurras, "Après vingt ans - Paix ou Guerre", et les informaztions associées (trois colonne de gauches entières et moitié supérieure de la quatrième colonne)...

    Cliquez sur le lien qui suit ces quelques explications; vous tomberez sur la Une du dimanche 2 août 1914. En bas de page, une courte "barre de tâches" vous permet d'utiliser le zoom (tout à gauche de la barre) et de changer de page (flèche tout à droite); une fois appuyé sur "zoom", vous aurez, cette fois tout en haut de la page, une autre "barre de tâches" : en cliquant sur le "+", il ne vous restera plus, avec votre souris, qu'à vous promener sur la page, puis passer à la deuxième pour lire la suite... :

    https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k7584350/f1.item.zoom

    LFAR FLEURS.jpg

  • Classées par thèmes, nos 142 ”Grandes ”Une” de L'Action française”... (série proposée et commentée par François Davin)

     

    Une histoire de l'Action française... en lisant L'Action française !...

     

    Cette Catégorie des "Grandes "Une" a débuté à l'occasion de notre quinzième anniversaire, le 28 Février 2022; nous souhaitions célébrer d'une façon un peu originale cet anniversaire, et nous eûmes l'idée, puisque nous proposions une chronique quotidienne sur l'actualité (Revue de Presse et d'Actualité...) de nous plonger dans le riche fond d'archive qu'offrait, d'évidence, la simple lecture des numéros du quotidien consacrés aux faits marquants et aux personnages incontournables qui y ont été étudiés, pendant les trente-six années d'existence du journal...

    Nous aurions ainsi un pied dans l'actualité la plus immédiate, et un autre dans nos racines intellectuelles et militantes; ce qui nous permettrait, de plus, de rétablir des vérités, à rebours de bien des mensonges et calomnies trop souvent répétées, à l'envi, par la "vérité officielle" du Système...

    Cette Catégorie a vite grandi, et grandira encore.

    Elle ne se veut pas une nouvelle histoire de l'Action française : il  en existe déjà plusieurs, très bonnes. Mais elle veut présenter cette histoire d'une façon différente, "à sauts et à gambades", comme le disait Montaigne, à qui nous avons emprunté l'idée : '"Je veux qu'on m'y voie en ma façon simple, naturelle et ordinaire, sans contention et artifice : car c'est moi que je peins.". Nous cherchons simplement à montrer le quotidien tel qu'il fut- et, à travers lui, le mouvement et ceux qui le composaient - lors d'évènements marquants de notre Histoire...

    Voici, classées en deux grandes parties, les "Une" qui la composent : elles sont précédées par une sorte de courte introduction, de deux notes seulement, rassemblant chacune un grand nombre d'informations sur l'histoire et la vie de l'Action française, "vue de l'intérieur", si l'on peut dire, et toutes exclusivement tirées des "Une" du quotidien :

     

    1. 11 SUJETS REGROUPANT UN GRAND NOMBRE DE "UNE" :

    Autour de Bainville; de Daudet; de Maurras; de Maurras (mais aussi Daudet et Pujo) et de Gaulle; autour de la Victoire perdue de 18 et du mauvais Traité de Versailles; autour de Jeanne d'Arc et de ses Cortèges; autour des Rassemblements royalistes; autour de l'Union Royaliste Provençale; autour de la terrible inondation de 1910 à Paris; autour de la Croisière du Campana, en 34; autour des rapports entre l'AF et le Vatican; autour de la Guerre d'Espagne...

     

    2. DES SUJETS DIVERS ET VARIÉS, APPORTANT PARFOIS DES SURPRISES DE TAILLE AU LECTEUR NON AVERTI OU DÉSINFORMÉ :

    Le premier et le dernier numéro du quotidien, et celui "des vingt ans", en 1928;  la première grande Réunion publique de l'Action française, à Paris, Salle Wagram...sur des délires d'aujourd'hui, déjà dénoncés dans l'AF en 1911; sur le naufrage du Titanic; sur "Les dieux ont soif", d'Anatole France, commentés par Jacques Bainville; sur Rousseau; sur Frédéric Mistral; sur l'assassinat de Jaurès; sur Charles Péguy; sur Augustin Cochin; sur Jehan Macquart de Terline, premier kamikaze de l'histoire, membre de la section  d'Action française de Saint-Omer...; sur la courte "amitié" entre Maurras et Gide; sur la politique traditionnelle de la France et de ses Rois en ce qui concerne sa frontière naturelle du Rhin...; sur l'abdication du Tsar Nicolas II en 1917...;sur le Caporal Pierre David, "héros juif d'Action française"; sur Marcel Proust, Prix Goncourt en 1919, grâce à Léon Daudet; sur la mort de Philippe VIII en exil (1926)/le service funèbre à Notre-Dame de Paris/sur le mort de Jean III en exil (1940); sur Bernanos (deux critiques élogieuses de Léon Daudet); sur la grande mosquée de Paris; sur Clemenceau; sur le "Napoléon" de Jacques Bainville; sur "Mes idées politiques"; sur "Munich"...; sur Gustave Thibon; sur le Nazisme et le Communisme, à égalité dans l'horreur, et faits pour s'entendre...; sur la mort de Freud...

     

    BONNE(S) LECTURE(S) !

     

    • Introduction : renseignements sur

    l'Action française, vue de l'intérieur :

     

    Grandes "Une" de L'Action française : la vie du mouvement, vue de l'intérieur (1/2) : informations diverses et variées, joies et peines touchant la grande famille d'Action française...(1/2 : de 1908 à 1921)

    Grandes "Une" de L'Action française : la vie du mouvement, vue de l'intérieur (1/2) : informations diverses et variées, joies et peines touchant la grande famille d'Action française...(2/2 : de 1921 à la fin, en 1944)

    • Grandes "Une" de L'Action française : la vie du mouvement, "vue de l'intérieur" (2/2) : informations diverses et variées, les Congrès, le nombre d'abonnés...

    • Annexe 1 : les Congrès d'Action française, du 3ème (Octobre 1910) au dernier...

    1AZZ.jpg

     

    1. 11 SUJETS REGROUPANT UN

    GRAND NOMBRE DE "UNE" :

     

    1. Autour de Bainville...

    • numéro du Mercredi 22 Septembre 1920 : 

    Grandes "Une" de L'Action française : 20 septembre 1920, Bainville, Chevalier de la Légion d'honneur

    • numéro du Vendredi 29 Mars 1935 :

    Grandes "Une" de L'Action française : Jacques Bainville élu à l'Académie française...

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    Photo, par Pierre Ligey, avec dédicace : "À Léon Daudet, en souvenir de trente ans d'amitié, de l'Immortel et de la petite rampe de la rue de Bellechasse"

    • La semaine tragique : mort  de Bainville...

    • numéro du Lundi 10 Février 1936 :

    Grandes "Une" de L'Action française (1/8) : Du 10 au 17 février 36, la semaine tragique : mort de Bainville, misérable machination de Blum, dissolution de la Ligue d'Action française...

    • numéro du Mardi 11 Février 1936 :

    Grandes "Une" de L'Action française (2/8) : Du 10 au 17 février 36, la semaine tragique : mort de Bainville, misérable machination de Blum, dissolution de la Ligue d'Action française...

    • numéro du mercredi 12 Février 1936 :

    Grandes "Une" de L'Action française (3/8) : Du 10 au 17 février 36, la semaine tragique : mort de Bainville, misérable machination de Blum, dissolution de la Ligue d'Action française...

    • numéro du Jeudi 13 Février 1936 :

    Grandes "Une" de L'Action française (4/8) : Du 10 au 17 février 36, la semaine tragique : mort de Bainville, misérable machination de Blum, dissolution de la Ligue d'Action française...

    • numéro du Vendredi 14 février 1936 (1/2) :

    Grandes "Une" de L'Action française (5/8 - 1/2) : Du 10 au 17 février 36, la semaine tragique : mort de Bainville, misérable machination de Blum, dissolution de la Ligue d'Action française...

    • numéro du Vendredi 14 février 1936 (2/2) :

    Grandes "Une" de L'Action française (5/8 - 2/2) : Du 10 au 17 février 36, la semaine tragique : mort de Bainville, misérable machination de Blum, dissolution de la Ligue d'Action française...

    • numéro du Samedi 15 février 1936 :

    Grandes "Une" de L'Action française (6/8) : Du 10 au 17 février 36, la semaine tragique : mort de Bainville, misérable machination de Blum, dissolution de la Ligue d'Action française...

    • numéro du Dimanche 16 février 1936 :

    Grandes "Une" de L'Action française : Du 10 au 17 février 36, la semaine tragique (7/8) : mort de Bainville, misérable machination de Blum, dissolution de la Ligue d'Action française...

    • numéro du Lundi 17 février 1936 :

    Grandes "Une" de L'Action française (8/8): Du 10 au 17 février 36, la semaine tragique : mort de Bainville, misérable machination de Blum, dissolution de la Ligue d'Action française...

     

    2. Autour de Daudet...

    • numéro du Mercredi 28 Juin 1922 : 

    Grandes "Une" de L'Action française : À l'Assemblée, le discours de Léon Daudet, Député de Paris, en défense des "Humanités"...

    • L'évasion de Léon Daudet de la Prison de la Santé...

    • numéro du Dimanche 26 Juin 1927 :

    Grandes "Une" de L'Action française : sur l'évasion de Léon Daudet, puis son exil volontaire en Belgique (1/4)...

    • numéro du Lundi 22 Août 1927 :

    Grandes "Une" de L'Action française : sur l'évasion de Léon Daudet, puis son exil volontaire en Belgique (2/4)...

    • numéro du Jeudi 22 Mars 1928 :

    Grandes "Une" de L'Action française : sur l'évasion de Léon Daudet, puis son exil volontaire en Belgique (3/4)...

    • numéro du Vendredi 3 Juillet 1930 :

    Grandes "Une" de L'Action française : sur l'évasion de Léon Daudet, puis son exil volontaire en Belgique (4/4)...

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    • numéro du 1et Février 1933 :

    Grandes "Une" de L'Action française : Léon Daudet annonce la guerre, au lendemain de l'arrivée au pouvoir (démocratiquement !) d'Hitler...

    • la mort de Léon Daudet...

    • numéro du Vendredi 3 Juillet 1942 :

    Grandes "Une" de L'Action française : 1er juillet 1942, mort de Léon Daudet (1/3)...

    • numéro du Samedi 4/Dimanche 5 Juillet 1942 :

    Grandes "Une" de L'Action française : 1er juillet 1942, mort de Léon Daudet (2/3)...

    • numéro du Lundi 6 Juillet 1942 :

    Grandes "Une" de L'Action française : 1er juillet 1942, mort de Léon Daudet (3/3)...

     

    3. Autour de Maurras...

    • numéro du Vendredi 10 Juin 1938 :

    Grandes "Une" de L'Action française : Charles Maurras élu à l'Académie française...

     du 26 Novembre au 10 Décembre 38, la tournée triomphale en Algérie :

    • numéro du 25 Novembre 1938 :

    Grandes "Une" de L'Action française : (1/2) Novembre/Décembre 1938, Charles Maurras est en tournée en Algérie...

    • numéro du 12 Décembre 1938 :

    Grandes "Une" de L'Action française : (2/2) Novembre/Décembre 1938, Charles Maurras est en tournée en Algérie...

     

    3 Bis. Maurras (mais aussi Daudet et Pujo) et de Gaulle...

    • numéro du Vendredi 1er Juin 1934 :

    Grandes "Une" de L'Action française : de Gaulle, l'AF, Maurras (Première partie, 1/3)... 1934 : Présentation élogieuse du livre "Vers l'Armée de métier"...

    • numéro du Samedi 1er Juin 1940 :

    Grandes "Une" de L'Action française : de Gaulle, l'AF, Maurras (2/3)... de Gaulle promu Général, Maurras jubile...

    • numéro du Lundi 3 Juin 1940 :

    Grandes "Une" de L'Action française : de Gaulle, l'AF, Maurras (Première partie, 3/3)... de Gaulle nommé général, Maurras "persiste et signe" dans sa grande satisfaction...

    • numéro du Dimanche 9 Juin 1940 :

    Grandes "Une" de L'Action française : Daudet et Pujo, comme Maurras, "saluent" de Gaulle...

     

    4. Autour de la Victoire perdu en 1918 et du mauvais Traité de Versailles...

    • numéro du 12 Novembre 1918 : 

  • Grandes ”Une” de L'Action française : l'hommage de Maurras à Augustin Cochin, tombé au Champ d'honneur le 8 Juillet 1916

     

    (retrouvez notre sélection de "Une" dans notre Catégorie "Grandes "Une" de L'Action française")

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    Voici la "Une" du  Mardi 11 Juillet, dans laquelle Maurras consacre les deux premiers paragraphes de "La Politique" à Augustin Cochin, tombé au Champ d'honneur le 8 juillet 1916 :

    https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k759129h/f1.image.zoom

     Dans la "Une" de L'Action française de la veille (le lundi 10 juillet), Maurras lui avait rendu ce court hommage... :

    22 décembre,sully,henri iv,mourre,colbert,academie des sciences,observatoire de paris,racine,calmette,guérin,bcg

    Et donc, dans ce numéro du Mardi 11 Juillet, Maurras consacre les deux premiers paragraphes de "La Politique" à Augustin Cochin :

    22 décembre,sully,henri iv,mourre,colbert,academie des sciences,observatoire de paris,racine,calmette,guérin,bcg

    22 décembre,sully,henri iv,mourre,colbert,academie des sciences,observatoire de paris,racine,calmette,guérin,bcg

    22 décembre,sully,henri iv,mourre,colbert,academie des sciences,observatoire de paris,racine,calmette,guérin,bcg

    22 décembre,sully,henri iv,mourre,colbert,academie des sciences,observatoire de paris,racine,calmette,guérin,bcg

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    Pour en savoir un peu plus sur Augustin Cochin (tiré de notre Éphéméride du 22 Décembre) :

    1876 : Naissance d'Augustin Cochin

     

    22 décembre,sully,henri iv,mourre,colbert,academie des sciences,observatoire de paris,racine,calmette,guérin,bcg

     

    La famille d’Augustin Cochin est catholique et royaliste. Son père, député royaliste, sera même ministre durant la Guerre de 14...

    Major de l’École des Chartes, Augustin Cochin se spécialisa dans l’histoire de la Révolution française. Monarchiste, il collabora à la Revue grise de l’Action française dès 1904. Mobilisé, capitaine d’infanterie, il mourut au front, le 8 juillet 1916.

    Ses deux principaux ouvrages sont Les sociétés de pensée et la démocratie moderne et La Révolution française et la libre pensée, tous les deux inachevés, à cause de sa mort brutale et prématurée.

    Pour Maurras, "il est le premier qui aura fait voir et sentir avec clarté, avec intelligence, selon les règles de la méthode rationnelle et critique, la part que prirent les sociétés secrètes, les "sociétés de pensée" au mouvement de 1789".

    22 décembre,sully,henri iv,mourre,colbert,academie des sciences,observatoire de paris,racine,calmette,guérin,bcgComme le Taine des Origines de la France contemporaine (voir l'Éphéméride du 5 mars), Cochin réfute l'histoire officielle idéologique et jacobine, car, comme Taine (ci contre) et, plus tard, un François Furet, il veut s'en tenir aux faits et aux seuls faits.

    Pour autant Taine - d'après Cochin - se contente de l’histoire psychologique, celle qui pénètre dans la pensée et les réflexes profonds des révolutionnaires. S’il analyse remarquablement les aspirations profondes du jacobin, Taine ne s’attache pas à distinguer les causes réelles de la Révolution, ni sa mécanique. Taine décrit à merveille la société révolutionnaire, il n’explique pas sa gestation.

    Cochin propose, lui, de recourir à l’histoire sociologique pour saisir les causes profondes des événements de la Révolution française. Il n'occulte pas les autres causes de 1789 (fiscales, naturelles…) mais il les considère comme secondaires par rapport aux mécanismes sociaux qu’il décrit.

    Pour Cochin, la cause profonde de la Révolution réside dans les sociétés de pensée. Ces clubs, loges et associations diverses se développèrent à partir de 1750, sur tout le territoire, en un étroit maillage. Elles vont rapidement constituer non un État dans l’État, mais bien une nation dans la nation : en 1789 elles se voudront la nation contre l’état royal. En attendant, pendant toute la seconde moitié du XVIIIème siècle, elles diffusent la pensée des soi-disant Lumières, et agissent au nom d’une liberté abstraite. Cochin démontre également qu’un tel mouvement présupposait que la France soit un État prospère et riche, assurant la tranquillité publique et le fleurissement des arts, lettres et sciences : la France des Bourbons.

    22 décembre,sully,henri iv,mourre,colbert,academie des sciences,observatoire de paris,racine,calmette,guérin,bcgCes sociétés de pensée sont, malgré leur diversité, soumises à des principes de fonctionnement communs : unité de direction, discipline interne, interdépendance, centralisation. Les sociétés de pensée et leur sociabilité sont donc à l’opposé des communautés naturelles. Elles ne sont pas fondées sur la solidarité du lieu (commune, province), du sang (famille) ou du métier (corporation) mais sur le seul exercice de la discussion : elles sont en tout point coupées du réel. L'homme qui les compose, "c’est la société qui a orienté son esprit à l’inverse du réel, elle encore qui le lie à ses frères de toute la force de son intérêt ; comme elle a formé son intelligence, elle tient sa volonté".

    François Furet (ci contre), dans son magistral Penser la Révolution française rendit la place de premier plan qui lui revenait à Augustin Cochin dans l’historiographie de cette période capitale et tragique...

     

     http://philitt.fr/2016/09/05/augustin-cochin-lhistorien-oublie-de-la-revolution-francaise/

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    Pour lire les articles...

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  • Grandes ”Une” de L'Action française : 5 Août 1934, la ”splendide manifestation” du Rassemblement royaliste de Roquemarti

    (retrouvez notre sélection de "Une" dans notre Catégorie "Grandes "Une" de L'Action française")

     

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    À un jours près, on est à six mois, tout juste, du "6 février"...

    Il fut impossible à L'Action française de rendre compte dès le lendemain, lundi 6, de cette "splendide manifestation" (on verra plus bas pourquoi...). Elle ne fit donc paraître, ce jour-là, que le communiqué suivant, en "Une" tout de même, sur quasiment toute la cinquième colonne :

    (pour accéder au numéro du lundi : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k765688w/f1.item.zoom)

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    Voici donc la "Une" du Mardi 7 août 1934, qui donne beaucoup plus de précisions concernant "la splendide manifestation" du Dimanche, et en donne la raison... 

    (pour accéder au  numéro du mardi : :https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k7656898/f1.image.zoom)

    On lit, dans cette "Une" du 7 :

    "(de notre correspondant particulier - Roquemartine, 5 août) Dans notre numéro de lundi, grâce à la mauvaise volonté des services postaux, qu'administre l'ineffable M. Mallarmé, nous n'avons donné qu'un aperçu de la splendide manifestation qui aura dans le Midi le plus grand retentissement. Voici le compte-rendu des discours"...

    Ce compte-rendu occupe le bas des colonnes trois et quatre et l'intégralité de la colonne cinq...

    En bas des colonnes trois et quatre, c'est tout naturellement le Commandant Dromard ("Président de la fédération provençale, qui préside la réunion) qui prend la parole en premier. "Au nom des Blancs de Provence, des paysans dont je suis fier de faire partie" -dit-il - Dromard remercie les 75 sections de l'URP (alors appelée 'fédération"); adresse la bienvenue au délégué du Duc de Guise et aux deux représentants des Jeunesses patriotes et de Solidarité française... 

    • puis c'est le discours de Maurras, "accueilli par une longue ovation... un admirable discours ordonné et simple, d'une dialectique claire et saisissante..."

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    ...Et, sur l'intégralité de la colonne cinq, on a d'abord la fin du compte-rendu du discours de Maurras :

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    ensuite, Maxime Réal del Sarte, "le chef magnifique des Camelots du Roi" apprend aux participants que "sur la demande expresse de Mme la maréchale Lyautey, ce sont des Camelots du Roi et eux seuls qui ont monté la garde autour du Maréchal la nuit où son auguste dépouille fut exposée dans la chapelle de Nancy..." :

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      puis vient Marie de Roux, "le grand orateur", "très applaudi") :

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    puis arrive Léon Daudet : "C'est une véritable tempête que soulève Léon Daudet dès ses premiers mots..." 

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    après Daudet, il est donné lecture de "l'adresse au Prince" :

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    Détail amusant, pour les militants d'aujourd'hui : il y  avait déjà, à l'époque, de "faux antifas /vrais terroristes" : le compte-rendu de la réunion se conclut en effet ainsi : "Ajoutons que le Front commun, qui avait couvert d'affiches la région, pour annoncer son intervention, s'est contenté de se réunir à plus de 2 kilomètres de Roquemartine pour chanter l'Internationale. Les deux centaines d' "antifascistes" qui avaient répondu à l'appel ne furent guère courageux; ils furent, en tout cas, fort prudents. P.G."

    enfin, un court communiqué du Commandant Dromard, remerciant ceux qui devaient l'être, clôture ce compte-rendu...

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    (tiré de notre Éphémeride du 5 août)

     

    1934 : Rassemblement royaliste de Roquemartine

     

    Plus de 20.000 personnes se réunirent ce jour-là dans la propriété du marquis de Bonnecorse, dans la commune de Mollégès, entre Cavaillon et Saint Rémy de Provence.

    En réalité, il y eut plusieurs Rassemblements à Roquemartine, pendant plusieurs années successives, mais il n'existe de document filmé que pour celui-ci (du moins, et pour l'instant, à notre connaissance). Et les images de ce rare document ne sont pas celles du Rassemblement de 34, lequel, à un jour près, eut lieu exactement six mois après...  le "6 février"...

    Sur ce court document d'époque, on voit d'abord Charles Maurras dédicaçant un livre, puis la caméra fait un balayage sur la foule.

    Le premier orateur apparaissant dans ce film, malheureusement muet, est Gaston Clavel, agriculteur, président de la section d'Action française de Mollégès.
    Sur la tribune surmontée de l'inscription Vive le roi, viennent ensuite André Vincent, avocat de Montpellier, puis, c'est le tour de Henri Lavalade, cheminot, secrétaire général de la Fédération provençale des Sections d'Action Française, fondée en 1925, puis président de la fédération du Vaucluse en 1933; enfin, Joseph Delest, gérant du  quotidien L'Action Française.
    Les dernières images, comme au tout début, montrent Charles Maurras, cette fois à la tribune...

    Dans notre Catégorie "Grandes "Unes" de L'Action française", voir : "Grandes "Une" de L'Action française : 5 Août 1934, la "splendide manifestation" du Rassemblement royaliste de Roquemartine..."

    Ce fut une constante de l'Action française que d'organiser des Rassemblement royalistes : le plus célèbre et le plus important d'entre eux fut, sans conteste, le Rassemblement royaliste du Mont des Alouettes, en 1926, en Vendée.

    Cependant, c'est en Provence que cette pratique devait rencontrer le plus grand succès, au point de devenir presque une véritable institution, avec les Rassemblements royalistes de Roquemartine et de Barbentane (voir l'Éphéméride du 29 mai).

    A partir de 1969, cette grande tradition fut reprise, pendant près de trente ans, quasiment sans interruption, par la Fédération royaliste provençale (voir l'Éphéméride du 8 juin)...

     

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    Pour lire les articles...

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  • La condamnation de l’Action française par le Vatican : mesure nécessaire ou erreur grossière ?

    Source : https://letudiantlibre.fr/

    Le 29 décembre 1926 marque la condamnation (1) par le Pape Pie XI du mouvement politique l’Action française, dirigé par Charles Maurras, et sujette encore de nos jours à une interminable controverse : cette sanction était-elle justifiée ?

    D’une part, nombre d’historiens s’inscrivent dans la lignée de Philippe Prévost, lequel, dans sa Condamnation de l’Action française, considère que cette sanction répond à des mobiles purement politiques. D’autre part, Jacques Prévotat, dans une thèse parue en 2001 (2), défend une position radicalement opposée : la mise à l’Index de l’Action française ne se justifierait que par des considérations religieuses.

    Il faut également mentionner le travail réalisé par Emile Poulat par le biais d’un article paru dans la Revue française d’histoire des Idées politiques (3) et qui adopte une position modérée, cette crise ne serait qu’un « mélange instable d’un faux débat sur l’orthodoxie doctrinale de ses adhérents catholiques et d’un débat avorté sur l’autonomie du politique devant l’intégralité de la religion ». (4)

    Avant de se pencher sur la pertinence d’une telle condamnation, il faut exposer brièvement les positions défendues par le Vatican et l’Action française.

    D’une part, les positions de l’Eglise romaine sont relativement complexes en raison de la « crise moderniste » qui la traversa à cette époque. Quoi qu’il en soit, le pape et une grande partie du clergé romain ont reproché à l’Action française ses attaches non-confessionnelles incarnées par son fondateur : Charles Maurras. Elle reproche aux catholiques de l’Action française de s’écarter de la foi catholique en mettant de côté l’aspect religieux pour ne s’attacher qu’à un positivisme politique basé sur la Raison dans le but de rétablir un régime monarchique.

    D’autre part, l’Action française se défend de ces accusations en affirmant qu’elle n’a toujours été qu’un mouvement politique et non un organisme de formation religieuse, la condamnation revêt donc pour elle une justification essentiellement politique.

    Mais qu’est-ce qui justifiait au fond, que les catholiques qui persistèrent à lire le quotidien de l’Action française fussent considérés comme des pécheurs publics, privés de sacrements et de funérailles religieuses (5) ? Quel est le véritable mobile qui se cache derrière cette condamnation ?

    Afin d’y répondre, il est essentiel de s’attarder sur la justification religieuse qui a été mise en avant par le Vatican. Ce-dernier militait de plus en plus pour la mise en place d’un « catholicisme intégral » qui ne pouvait souffrir que des fidèles puissent adhérer à un mouvement politique dirigé par un agnostique. Ce qui peut apparaître comme une incohérence ne l’est pas en réalité pour la simple et bonne raison que l’Action française n’a jamais rejetée le dogme de l’Eglise catholique contrairement à ce qu’affirmait le cardinal Andrieu, archevêque de Bordeaux et fer de lance de la lutte anti-maurassienne, dans un article mensonger publié le 25 août 1926 à la demande de Pie XI. Dans ce texte, il affirmait ceci en évoquant les membres de l’Action française : « Ils repoussent tous les dogmes que l’Église enseigne. Elle enseigne l’existence de Dieu, et ils la nient ». Maurras n’a jamais rejeté et nié la foi catholique dans l’élaboration de sa doctrine politique qui devait se couronner par une restauration d’un monarque catholique, en témoigne notamment les liens étroits qu’il entretenait avec le prince Philippe d’Orléans. Ces liens se concrétisent par les nombreuses lettres que le leader de l’Action française a échangé avec le Prince mais aussi par de nombreux articles où il a pu notamment exprimer toute l’admiration qu’il lui portait : « J’avais adhéré à la monarchie, mais j’étais aujourd’hui conquis par la personne du prince. » (6) . Maurras s’est donc évertué à préparer le terrain d’une restauration monarchique catholique et se voit sanctionner par une condamnation papale.

    De plus, même s’il est certain que Maurras a été influencé dans sa jeunesse par des auteurs païens et se déclarait agnostique, les catholiques de l’Action française n’étaient-il pas capable de faire la part des choses ? N’étaient-ils pas en mesure de distinguer le rationalisme maurassien de la doctrine catholique ?  Le rationnel du spirituel ? Bien sûr que oui ! Les arguments rationnels portés par l’Action française n’empêchaient pas la conservation d’un attachement profond au dogme catholique. L’Action française opérait parfaitement cette distinction lorsqu’elle affirmait dans son Non possumus (7) : « L’Action française n’a rien et n’entend rien avoir d’une autorité religieuse : ce n’est donc pas auprès de l’Action française que les consciences catholiques ont à s’informer de leurs devoirs religieux ».

    Que dire de l’attitude qu’avait eut le pape Pie X en 1913 à l’égard de Maurras lorsqu’il le qualifiait de « beau défenseur de la foi ». La pensée maurassienne étant déjà formée à cette époque là, on peut se demander si elle posait un véritable problème doctrinal. Si l’Action française était en opposition de principe avec le dogme catholique, pourquoi ce compliment de Pie X près de dix ans plus tôt ? S’agissait-t-il d’un calcul politique de Pie X voulant se servir de Maurras pour lutter contre l’anticléricalisme républicain au détriment du dogme catholique ou existait-il une absence de contradiction religieuse sérieuse ? La deuxième hypothèse semble la plus probable d’autant plus que la condamnation avait déjà été rédigée à propos de certains ouvrages de Maurras mais n’avait pas été prononcée, le pape distinguant les œuvres de jeunesse de Maurras et la doctrine de L’Action française. L’argument religieux apparaît donc comme très faible. La véritable justification est plutôt à rechercher dans le domaine politique.

    En effet, cette condamnation apparaît comme un moyen de favoriser le ralliement des catholiques à la République. En effet, la politique du Vatican, basée sous Pie X sur une résistance face à l’anticléricalisme républicain, ce qu’Emile Poulat appelait la « défense religieuse », a changé de priorité sous Pie XI et s’est traduite par une « conquête religieuse ». Cette-dernière passait par une soumission au régime républicain afin de mieux reconquérir les Français, comme si le régime républicain était indissociable de la doctrine libérale et anticléricale qui en est à l’origine. Il est intéressant de constater de ce fait une incohérence flagrante dans le raisonnement de cette politique de « conquête religieuse » consistant dans le fait de considérer que le régime républicain n’était qu’une forme de gouvernement et d’appliquer un raisonnement opposé pour la monarchie qui ne saurait être distinguée de la foi catholique.

    Maurras et son Action française apparaissait ainsi aux yeux du pape comme un obstacle empêchant le Ralliement des catholiques au régime républicain par son opposition virulente à la IIIe République et à sa promotion d’un régime monarchique ne constituant plus la priorité du Pontife.

    Enfin, il est nécessaire de replacer cette condamnation dans le contexte politique des années 1920 en rappelant le poids du mouvement maurassien. L’Action française constituait une véritable force politique avec une influence certes limitée mais disposant d’un potentiel important. Son rôle était non-négligeable notamment concernant la politique étrangère de la France durant cette période, incarnée par Briand et se traduisant par une tolérance marquée à l’égard de l’Allemagne. L’Action française fut une des seules forces politiques a dénoncer cette complaisance, rappelant à juste titre, spécialement par l’entremise de Jacques Bainville (8), le risque d’une revanche allemande et la nécessité de la contenir à tout prix. L’avenir leur donnera raison…

    Ce mouvement royaliste constituait donc une importante force d’opposition au sein du régime républicain.

    Les conséquences de cette condamnation ont été désastreuses tant pour l’Action française que pour la cause catholique. En effet, elle a plombé considérablement le mouvement en entraînant une baisse des ventes du quotidien (9) et un recul important de son implantation dans les milieux catholiques. Parallèlement, elle a offert une voie royale au mouvement nationaliste athée des Jeunesse patriotes qui va alors supplanter l’Action française dans le combat nationaliste.

    La condamnation portée à l’Action française revêt donc un caractère essentiellement politique et constitue une grossière erreur si l’on croit en la naïveté du pape et de son entourage ou une faute délibérée si l’on considère que le Pontife était parfaitement en mesure d’évaluer la portée de cet acte.

    Le 10 juillet 1939, la mise à l’Index de l’Action française va être levée par Pie XII, le mal était fait…

    Feygodor.

    (1) La condamnation porte sur une partie des œuvres de Maurras et sur le quotidien l’Action française

    (2) Catholiques français et Action française : étude des deux condamnations romaines, thèse soutenue en 1994 par Jacques Prévotat sous la direction de René Rémond.

    (3) Le Saint-Siège et l’action française, retour sur une condamnation, la Revue française d’histoire des Idées politiques, n°31, pages 141 à 159.

    (4) Ibid.

    (5) Les sacrements de la pénitence de l’extrême onction étaient toutefois tolérés.

    (6) Le tombeau du Prince, 1927, recueil d’articles publiés par Maurras suite à la mort de Philippe d’Orléans le 28 mars 1926.

    (7) Article de l’Action française qui refuse la demande du pape de disperser les catholiques qui en faisaient partie, 22 décembre 1926

    (8) Chargé de la politique étrangère à l’institut d’Action française.

    (9) La vente en kiosque du quotidien est passée de 60 000 en décembre 1925 à 40 000 un an plus tard, en décembre 1926. Elles se stabiliseront autour de 31 000-33 000 au cours des années suivantes. Source : Charles Maurras, le nationalisme intégral, Olivier Dard, 2013

  • Le 21 mars 1908 paraissait le premier numéro de l'Action Française quotidienne...

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              Un siècle a passé depuis la parution de ce premier numéro de l’Action Française quotidienne et soixante quatre ans depuis sa disparation, en août 1944.

    284943449.jpg          Ce gros tiers de siècle, ne l’oublions pas, est traversé par deux guerres mondiales et, sans doute, l’on ne pourrait rien comprendre aux combats de l’Action Française quotidienne, à leur intensité, si on ne les resituait pas d’abord dans ce contexte que domine de toute sa force la confrontation franco-allemande. Pour une large part, si MAURRAS, BAINVILLE, DAUDET et leurs amis, en ce printemps 1908, veulent la Monarchie, c’est pour éviter à la France la guerre qu’avec une particulière lucidité ils voyaient se profiler. Ou, à tout le moins, pour l’y préparer plus sérieusement que ne le faisait la IIIème république et limiter, autant qu’il se pourrait, les immenses destructions matérielles et humaines que l’on aurait à connaître à peine six ans plus tard. Cette hantise de la guerre et de la guerre perdue, comme on le verrait trente ans après dans l’effondrement de juin 40, est l’une des clés de l’histoire de l’A.F. quotidienne. Pendant 36 longues années, MAURRAS et BAINVILLE n’ont cessé d’en prévenir les Français, de faire la démonstration mille fois répétée des faiblesses de notre système politique, de tenter d’en conjurer les conséquences… « Pourquoi faut-il de tels retours ? » écrira MAURRAS lors de la débâcle de 1940 … Dans l’insouciance tragique de beaucoup, l’A.F., certes avec le style de son temps, et ce qui nous semble aujourd’hui ses excès, était bien cette « pensée qui sauve » dont Pierre BOUTANG parlera plus tard.

              Qui tient un tel rôle aujourd’hui, face aux défis en partie bien différents – mais en partie seulement - que la France moderne a ou aura à affronter ? Il est bel et bon, il est sans doute même nécessaire, d’étudier avec un regard critique l’histoire de l’A.F. quotidienne, mais lorsqu’on considère les niveaux où se complaisent bien souvent nos médias et dont ils vivent au mépris de toute considération supérieure, ne serait-il pas légitime de nourrir une certaine nostalgie de ce que furent les grands combats de l’Action Française ?

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              C’était d’ailleurs l’autre volet essentiel - celui-là plus actuel que jamais - de ce « printemps du maurrassisme » qu’a étudié PAUGHAM, une autre tragique inquiétude : le déclin prévisible de toute une civilisation de l’ordre et de l’esprit, qui avait été la nôtre, la montée en puissance d’un nouvel « âge de fer », d’un nouvel âge barbare, où l’esprit, l’intelligence ne pèseraient plus grand-chose face aux forces matérielles, notamment celles du nombre et de l’argent. De ce déclin de toute civilisation, de cet asservissement de l’esprit, dont nous sommes témoins tous les jours, MAURRAS avait analysé les origines et tracé les sombres perspectives, dans ce maître livre que fut et que reste L’AVENIR DE L’INTELLIGENCE. Et c’est pour conjurer cet âge de fer, éviter ce règne barbare, empêcher ce temps d’inculture et de vulgarité où nous vivons aujourd’hui, que l’A.F. quotidienne rêva, quotidiennement, pendant 36 ans, de refaire un peuple, de rebâtir un Pouvoir politique, dignes de ce nom, de recréer les conditions d’une Civilisation ….

              A tout prendre, et toutes corrections au titre du changement d’époque effectuées, il ne serait sans-doute pas si mal qu’aujourd’hui la France dispose, pour la servir, de jeunes hommes de la trempe de ceux qui, le 21 mars 1908, firent paraître le premier numéro de l’A.F. quotidienne ...

  • Le legs d'Action française (VII/X) : Boutang et Debray renouent avec la séduction intellectuelle du maurrassisme

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    (Conférence de Gérard Leclerc, donnée au Camp Maxime Réal Del Sarte - 2019)

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    Je vais faire maintenant un bond en avant, et parler de la seconde période de l’histoire de l’Action française, déjà plus longue que la première : toute celle qui nous sépare de la mort de Charles Maurras. Son histoire reste encore à écrire. Là encore, renonçant à tout raconter, j’ai choisi de m’attarder sur deux figures emblématiques, celles de Pierre Debray et de Pierre Boutang.

    Pourquoi ces deux personnages ? C’est d’une certaine façon très injuste, car c’est laisser dans l’ombre des responsables qui ont joué un rôle majeur pour maintenir et animer le mouvement, et transmettre la pensée maurrassienne. Je pense à des gens comme Pierre Pujo et, avant lui, Georges Calzant. Et aussi Pierre Juhel, qui a joué un rôle considérable dans l’organisation du mouvement, sa maintenance et ses progrès. J’ai travaillé avec lui pendant plusieurs années, nous avons fait beaucoup de choses, et des choses formidables, notamment au moment de mai 68. C’est quelqu’un à qui je suis extrêmement redevable.

    Alors pourquoi privilégier Debray et Boutang ? Pour cette raison, qui est déterminante : ce sont eux qui, après la Libération, ont renoué avec la séduction intellectuelle de l’Action française. De l’un et l’autre, je dirai qu’ils sont des novateurs. A partir de la tradition maurrassienne, et dans la fidélité à celle-ci, ils ont fait acte de création. S’agissant de Pierre Debray, c’est en renouvelant son regard pour tenir compte des évolutions historiques et produire des analyses adaptées aux réalités contemporaines.

    Le cas de Pierre Boutang est différent. Il a bâti une œuvre considérable, un monument littéraire et philosophique qui contribue à l’enrichissement du patrimoine intellectuel français au XXe siècle. Mais qui contribue aussi, et c’est cela qui m’intéresse plus spécialement ici, à l’enrichissement du legs d’Action française. Son histoire personnelle, qui n’est pas banale, doit d’ailleurs être étudiée, car elle est porteuse de leçons. Par exemple, pourquoi Boutang, pendant la guerre, en 1941, choisit-il de quitter la France et d’aller enseigner au lycée de Rabat ? C’est sans doute qu’il a une certaine vision de la situation internationale et ne veut pas courir le risque de se trouver coincé en pays occupé. Il considère que c’est en Afrique du nord, non occupée, qu’une occasion historique peut surgir.

    Il ne rejoindra pas de Gaulle, ce qui lui coûtera très cher, mais choisira de suivre le général Giraud : il sera chef de cabinet de son ministre de l’Intérieur. C’est quelqu’un qui a une vision très particulière. Quand il va en métropole, il va voir Maurras, à qui il reste lié d’une façon très privilégiée. Maurras, qui voit en lui un esprit de premier ordre, a dit un jour : « Ce jeune homme est trop intelligent pour moi ! » Mais c’était un acte d’humilité…

    Boutang est par ailleurs un philosophe auteur d’une œuvre philosophique capitale. Vous connaissez, sans doute, les titres principaux : Ontologie du secret, Apocalypse du désirReprendre le pouvoir et plusieurs autres livres quasiment aussi importants, comme La Fontaine politique que Fabrice Luchini, je pense, a dû lire… Je vous signale d’ailleurs un formidable article (facile à trouver sur Internet) sur la réédition de ce livre par Les Provinciales. Il est dû à Bérénice Levet, qui fait partie de cette nouvelle génération intellectuelle apparue dans le sillage de la Manif pour tous, qui est en train de renverser la donne sur le terrain intellectuel. Avec Eugénie Bastié et Charlotte d’Ornellas, les femmes sont aux avant-gardes pour porter un renouveau de la pensée avec une force qui me ravit !

    Pierre Boutang a fait œuvre de métaphysicien. Vous vous demanderez peut-être : qu’est-ce que la métaphysique peut bien venir faire en politique ? Eh bien, voilà. L’Action française a été bâtie, par des gens aux convictions philosophiques et religieuses diverses, sur un compromis politique excluant d’aborder les questions religieuses. Les choses vont cependant se moduler, et je peux en dire un mot : dans son Maurras, Pierre Boutang raconte qu’à la fin de la Grande Guerre, en 1919, Maurras a envisagé de reprendre la Revue grise qui avait été à l’origine de l’Action française, parce qu’il pensait que le quotidien ne suffisait plus et qu’il fallait prolonger le travail intellectuel dans une revue de fond. Mais il en a très vite abandonné l’idée, au profit d’un autre projet de revue, qui donnait une place importante à la pensée catholique : la Revue universelle, avec comme cofondateur une éminente personnalité catholique, Jacques Maritain, et dirigée par Jacques Bainville, assisté d’un autre catholique, Henri Massis. Bainville l’agnostique assurait en quelque sorte la continuité avec la Revue grise, mais à côté de Maritain et Massis, il y avait d’autres intellectuels catholiques, tels Jean Guitton.

    Cela manifestait clairement une inflexion intellectuelle de Maurras. On était passé d’une revue – disons le franchement – « positiviste », à une revue très ouverte aux questions religieuses. Et c’est dans la Revue universelle que Maritain a publié les chapitres de ses premiers ouvrages, notamment Trois réformateurs, un livre essentiel contre Luther, Descartes et Rousseau. Pendant quelques années Maritain a même pu passer pour le philosophe de l’Action française ! Cela n’a pas duré, puisque, sur injonction du pape Pie XI, Maritain est devenu l’adversaire premier de l’Action française et a été chargé d’alimenter le débat philosophico-théologique contre le maurrassisme.

  • En 1926, un évènement capital : les premières ”sanctions vaticanes” contre L'Action française...

    (Extrait de notre Éphéméride de ce jour...)

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    1926 : Premières sanctions vaticanes contre l'Action française, décrétées par Pie XI

     

    • "Premières" car elles seront aggravées le 8 mars suivant : le 29 décembre 1926, c'est "seulement" - si l'on peut dire... - l'ensemble des ouvrages de Maurras ainsi que le quotidien L'Action française qui sont mis à l'Index par décret du Saint-Office; le 8 mars 1927, les adhérents de l'Action française seront carrément interdits de sacrements...

    • "Sanctions" et non "Condamnation", car ni l'Action française, ni Maurras, ni le Royalisme n'ont jamais été "condamnés" par l'Eglise catholique.
    Lorsque l'Eglise catholique "condamne" un mouvement, une doctrine, une théorie, une personne... il s'agit d'un acte définitif et irrévocable, absolument irréversible, sur lequel aucun Pape ne pourra jamais revenir, jusqu'à la fin des Temps.
    Ainsi, le pape Pie XI a "condamné" le nazisme le 14 mars 1937, par la Lettre Encyclique "Mit brenender sorge", et le communisme (mot usuellement employé pour définir le "marxisme-léninisme"), le 19 mars 1937, par la Lettre Encyclique "Divini redemptoris". Aucun Pape n'est revenu sur ces "condamnations", et aucun Pape n'y reviendra jamais : jusqu'à la fin des temps, il est impossible à quiconque se dit chrétien d'adhérer aux théories nazies et marxistes, ou alors il s'exclut par là-même, et de lui-même, de l'Eglise catholique.
    Rien de tel ne s'est passé pour l'Action française en 1926 : aucune Lettre Encyclique n'est venue "condamner" le Royalisme, ni Maurras, ni l'Action française.
    Il y a donc "seulement" eu des "sanctions" pontificales, le 29 décembre 1926, les ouvrages de Charles Maurras ainsi que le quotidien "L'Action française" ont "simplement" été "mis à l'Index", c'est-à-dire interdits de lecture pour les catholiques. Et, un peu plus de deux mois plus tard, le 8 mars 1927, ces "sanctions" furent aggravées : les catholiques qui restaient fidèles au mouvement royaliste se voyaient privés de tout sacrement, y compris au moment de leur mort...

     

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    Le toujours excellent site Maurras.net a consacré à ce sujet un dossier complet, remarquable de rigueur, et qui peut être considéré comme faisant autorité :

    http://maurras.net/textes/159.html

     

     

    29 décembre,jean goujon,phidias,cariatides du louvre,cour carrée,fontaine des innocents,carnavaletDans ses magnifiques "Manants du Roi", Jean de La Varende a bien conté la souffrance qui résulta de ces sanctions iniques : il y consacre trois nouvelles (la septième, "La Fugue", la huitième, "L'enterrement civil" et la neuvième, "La Procession") et dédicaça la huitième de ces nouvelles ("L'enterrement civil") "A la grande mémoire de Jacques Bainville", qui fut lui-même, en 1936, privé d'obsèques religieuses, car ce ne fut que 13 ans plus tard, en 1939, que le nouveau pape Pie XII - dont ce fut l'un des tous premiers actes - leva ces sanctions, sans aucune contrepartie ni rétractation d'aucune sorte de la part de l'Action française, ce qui prouve bien qu'elles étaient injustes et infondées...

    Fait très rare dans l'histoire de l'Eglise : les injustes sanctions vaticanes entraînèrent la démission d'un cardinal, Louis Billot, théologien et prêtre jésuite, créé cardinal par le pape Pie X en 1911, qui démissionna en 1927 en raison de son désaccord avec les sanctions contre l'Action française prises par Pie XI.

    On attribue au cardinal Billot une grande partie de la rédaction de l'encyclique Pascendi, qui condamne le modernisme; ce qui est certain, c'est que le cardinal critiqua sévèrement la conduite du pape, si bien que celui-ci le convoqua au29 décembre,jean goujon,phidias,cariatides du louvre,cour carrée,fontaine des innocents,carnavalet Vatican. C'est le 13 septembre 1927 que Pie XI le reçut en audience : celle-ci fut étrangement brève et silencieuse. Quand Louis Billot sortit de chez le pape, il n'était plus cardinal : il s'était sans cérémonie dépouillé de ses insignes et de son titre cardinalice. Tous les insignes de l'ex-cardinal Louis Billot restèrent dans le bureau du pape, qui accepta officiellement sa démission le 21 octobre. Son geste sera expliqué publiquement, mais après sa mort, par la publication d'une de ses lettres datée du 2 mars 1928 à la revue des Jésuites, Etudes :

    "...J'ai toujours répondu, soit de vive voix, soit par écrit, à tous ceux qui me consultaient sur la ligne de conduite à tenir, qu'il leur fallait non seulement éviter avec soin tout ce qui aurait un semblant d'insoumission ou de révolte mais encore faire le sacrifice de leurs idées particulières pour se conformer aux ordres du Souverain Pontife. Pour ma part personnelle, je me suis, tout le premier, tenu à cette règle..." 

    Comment expliquer ces sanctions vaticanes, venant après les deux règnes très bienveillants vis-à-vis du royalisme français de saint Pie X et de Benoît XV ? Deux règnes qui durèrent tout de même 22 ans, Pie X étant élu le 4 août 1903 (décédé le 20 août 1914) et Benoît XV élu le 3 septembre 1914 (décédé le 22 janvier 1922).

    29 décembre,jean goujon,phidias,cariatides du louvre,cour carrée,fontaine des innocents,carnavaletOn sait que Maurras a écrit, entre autres, un ouvrage au titre éloquent, Le bienheureux Pie X sauveur de la France; et on sait aussi que la mère de Maurras, croyante fervente, et inquiète pour son fils Charles qui s'était éloigné de la religion, était allé à Rome, voir le pape, qui lui avait déclaré, en substance : je bénis son oeuvre, elle aboutira, entrevue racontée par Maurras lui-même, dans son livre Le bienheureux Pie X sauveur de la France, (Plon, 1953, pages 52/53) :

    "Ne parlez pas à votre fils de ce que je vais vous dire... Ne lui en dites jamais rien... Mais je bénis son oeuvre...". Il se tut, pour ajouter : "Elle aboutira". Tel fut le trésor que ma mère emporta de Rome. Elle ne m'en fit jamais part. Pendant les onze années qui lui restaient à vivre, elle n'y fit aucune allusion... J'eus la clef du mystère huit jours après sa mort, survenue le 5 novembre 1922. Deux amies à qui elle s'était confiée, me donnèrent le secret des paroles pontificales : mon oeuvre a été bénie de Pie X. Elle aboutira. J'avais la prophétie et la bénédiction de ce Bienheureux...

    29 décembre,jean goujon,phidias,cariatides du louvre,cour carrée,fontaine des innocents,carnavalet Quant à Benoît XV, critiqué voire haï par les deux camps durant la Guerre (chacun lui reprochant d'être l'ami de l'autre), il fut toujours très bien traité par l'Action française, et il envoya sa bénédiction personnelle à Léon Daudet, le directeur politique du journal : "...Or, trois semaines après, je recevais du Vatican une grande et belle photographie de Sa Sainteté Benoît XV, accompagnée de Sa bénédiction autographe et de Sa signature. Ma famille et moi étions gratifiés d'une indulgence plénière in articulo mortis..."

    Pourquoi, donc, un tel changement de la part du nouveau pontife, Pie XI, qui sera désavoué par son successeur Pie XII, à peine élu ?

    On peut envisager trois types d'explication, toutes très différentes :

    29 décembre,jean goujon,phidias,cariatides du louvre,cour carrée,fontaine des innocents,carnavalet1. Pie XI voyait d'un mauvais oeil les masses catholiques, et les masses tout court, suivre L'Action française de préférence au mouvement de L'Action catholique, qu'il espérait voir reconquérir les esprits, en France, après les fortes persécutions du début du siècle (séparation de l'Eglise et de l'Etat, expulsion des Congrégations etc...). Cet aspect sordide des choses peut surprendre, mais la jalousie n'épargne pas les ecclésiastiques... Il faut se souvenir que L'Action française venait de réunir plus de 60.000 personnes à son Rassemblement royaliste du Mont des Alouettes, en Vendée, que Léon Daudet réunissait régulièrement 20.000 parisiens, et plus, à Luna Park, et que, dans toute la France, le mouvement royaliste progressait, auréolé, entre autres, de son attitude patriotique durant la Guerre.

    Enfin, en 1925, une revue religieuse belge, Les Cahiers de la Jeunesse catholique, publiée à Louvain, ouvrit une Enquête chez ses abonnés : "Parmi les écrivains des vingt-cinq dernières années, quels sont ceux que vous considérez comme vos maîtres."

    Le 5 mai 1925, les résultats étaient publiés. Charles Maurras arrivait en tête avec 174 voix sur 460 suffrages. Le cardinal Mercier, Primat de Belgique, n’arrivait que sixième ! Maurras, non croyant, classé premier et maître de la jeunesse catholique par les jeunes catholiques eux-mêmes, avant le cardinal Mercier, relégué au sixième rang !

    Sans aucun doute, cette sorte de gifle aura, absurdement, pesé dans la balance...

    2. Ensuite, Maurras défendait l'autonomie du politique par rapport au religieux. Il ne les séparait pas, ne les opposait pas, mais il les distinguait, chacun étant autonome et indépendant dans son ordre. Pie XI n'avait pas la même conception. En admettant officiellement cette distinction et cette autonomie, en 1965, le Concile Vatican II  a donné raison à Maurras, et tort à Pie XI. Mais le mal était fait, depuis bien longtemps...

    3. Enfin, il faut replacer ces sanctions vaticanes dans le contexte beaucoup plus large des rapports entre l'Eglise et la Révolution, et la République idéologique qui en est issue.

    29 décembre,jean goujon,phidias,cariatides du louvre,cour carrée,fontaine des innocents,carnavaletPendant un siècle, l'Eglise a fermement condamné la Révolution : dès l'assassinat de Louis XVI, Pie VI (ci contre) a condamné l'acte, ses auteurs et leur idéologie (il mourra d'ailleurs prisonnier, en France) et Pie VII fut obligé par un Bonaparte alors triomphant d'assister à la parodie de  sacre de Notre-Dame.

    L'Eglise et les masses catholiques restèrent donc très largement hostiles à la Révolution et à la République idéologique, même si une part d'entre elles s'accommodaient de leurs idées.

    Mais, après l'échec de la restauration monarchique en 1875, le pape Léon XIII imagina une autre politique vis-à-vis de cette République qui, finalement, semblait s'installer pour durer. Il prôna le Ralliement à la République, pensant que, les catholiques étant majoritaires en France, ils fin29 décembre,jean goujon,phidias,cariatides du louvre,cour carrée,fontaine des innocents,carnavaletiraient par investir le pouvoir, en gagnant les élections.

    Léon XIII (ci contre) prépara les esprits au Ralliement en demandant au cardinal Lavigerie - pourtant traditionaliste - de prononcer son fameux toast d'Alger et, le 16 février 1892, publia son encyclique Inter innumeras sollicitudines, demandant aux catholiques français de renoncer à une opposition systématique au régime en place, d'accepter la Constitution pour combattre "par tous les moyens honnêtes et légaux" les lois anti-chrétiennes, et de peser de tout leur poids sur les nouvelles institutions.

    L'encyclique fut peu suivie, le rallié le plus célèbre étant le comte Albert de Mun (ci contre), qui se repentit 29 décembre,jean goujon,phidias,cariatides du louvre,cour carrée,fontaine des innocents,carnavaletvite - mais trop tard... - de son erreur, et à qui l'Action française n'en tint d'a

  • Grandes ”Une” de L'Action française : de Gaulle, l'AF, Maurras (Première partie, 1/3)... 1934 : Présentation élogieuse d

    (retrouvez notre sélection de "Une" dans notre Catégorie "Grandes "Une" de L'Action française")

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    En 1924, Maurras avait fait parvenir un exemplaire, dédicacé, de son premier ouvrage ("La discorde chez l'ennemi") à Charles Maurras :

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    (À Charles Maurras. Respectueux hommage. 24 mars 1924. C. de Gaulle. "Les lois désarmées tombent dans le mépris, les armes insoumises aux lois tombent dans l’anarchie." (Cardinal de Retz).

    Après un deuxième ouvrage ("Le fil de l'épée"), paru en 32, de Gaulle fit paraître, en 34 son troisième livre : "Vers l'armée de métier". Ce livre "n’a en France qu’un bref succès de curiosité", comme le dit la Fondation Charles de Gaulle elle-même.

    Sauf... à L'Action française !

    Voici la "Une" du vendredi premier juin 1934, dans lequel est présenté, par une courte note il est vrai, mais d'une façon extrêmement élogieuse, l'ouvrage de ce Lieutenant-colonel de 41 ans (Maurras en a 66...). On y retrouve les trois amis habituels : Bainville, Daudet, Maurras, chacun à sa place habituelle : Daudet en première colonne (il déborde souvent sur la deuxième); Bainville tout à droite, en sixième colonne et Maurras, avec sa "Politique" dans les colonnes centrales :

    https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k765622j

    1A.jpg

    Mais la "Une" de ce numéro n'offre rien de véritablement exceptionnel, ou extra-ordinaire : c'est en dernière page, la sixième, que se trouve l'article élogieux d'Hubert de Lagarde, responsable des pages militaires à l'AF : "Charles de Gaulle : Vers l'Armée de métier (Berger-Levrault)", livre de 211 pages qui vient de paraître (1), mais qui reçoit un accueil des plus frais, sauf, donc, dans L'Action française.

    Lagarde présente cinq ouvrages sur les six colonnes de cette dernière page, qui en occupent le tiers inférieur... juste en dessous du seul "pavé" que le livre de de Gaulle obtiendra dans la presse ! Et ne ménage pas ses compliments envers l'auteur de "cet ouvrage remarquable" écrit dans "un style très élégant": il débute sa note de lecture par un très flatteur :

    "Tous les anciens élèves de l'École spéciale militaire qui ont eu, comme l'auteur de ces lignes, la chance d'entendre au lendemain de la guerre, le lieutenant-colonel Charles de Gaulle, alors capitaine, professer le cours d'histoire à Saint-Cyr, ont gardé un souvenir émerveillé de la lucidité de son enseignement. Historien militaire de grande valeur, le lieutenant-colonel de Gaulle, était particulièrement qualifié pour aborder, avec toute l'expérience du passé, l'étude des problèmes que pose l'heure présente..."

    1A.png

    Ci-dessus, le "pavé" juste au-dessus du texte de Lagarde, le seul "pavé" paru dans toute la presse française !...

    Voici le lien qui vous donne accès directement à la page 6 :

    https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k765622j/f6.item.zoom

    Et voici donc le premier des cinq livres rapidement, mais suffisamment, "commentés" par Hubert de Lagarde : il occupe quasiment les deux premières colonnes, soit le tiers de la place réservée à ces cinq ouvrages...

    En cliquant sur les trois images ci-dessous, vous les agrandirez et pourrez les lire encore plus facilement; il faut lire d'abord - évidemment - les trois colonnes de gauche, puis, ensuite, passer aux trois colonnes de droite... :

    1A.png

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    Si vous préférez cette autre présentation, ci-dessous, vous l'agrandirez en cliquant sur l'image, et pourrez utiliser le zoom...

    1A.png

    (1) (Source : Fondation Charles de Gaulle) Le troisième livre de Charles de Gaulle, porteur de théories militaires peu conformistes, n’a en France qu’un bref succès de curiosité.

    De Gaulle part d’un constat simple : l’Allemagne d’Hitler se réarme et menace la paix. La France, elle, conserve des doctrines militaires obsolètes alors que sa frontière nord-est est poreuse. Il faut, d’urgence, renverser la vapeur : de Gaulle réclame dans son ouvrage la formation d’un corps de blindés, utilisé de façon autonome et offensive. Le degré de technicité des engins motorisés exige qu’ils soient servis par des soldats professionnels et toujours disponibles (d’où la nécessité de former une armée de métier).

    S’il s’inscrit dans l’héritage du général Estienne, précurseur des chars, de Gaulle va au-delà d’une réflexion purement stratégique. Son livre critique durement les armées de masse, mais aussi la politique défensive de l’état-major, arc-bouté derrière la ligne Maginot. Pour de Gaulle, la France doit pouvoir agir et non pas subir la loi de l’adversaire.

    Condamné par la majorité des généraux français, et par les socialistes qui craignent la suppression du service militaire, le livre attire en revanche l’attention du général Gudérian, créateur de la force mécanique allemande.

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