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  • Bouleversement des puissances et déclin occidental, l'analyse de Raphaël Chauvancy, par Lauria Zenou.

    Officier supérieur des Troupes de marine, Raphaël Chauvancy est chargé du module des stratégies de puissances de l’Ecole de Guerre Economique. Spécialiste des enjeux de puissance, il concentre ses recherches sur les nouvelles problématiques qui émergent en temps de guerre et de tensions. Dans son ouvrage, « Les Nouveaux Visages de la Guerre », Raphaël Chauvancy recherche et analyse les stratégies à mettre en place dans ces rapports de force. Il a accepté de décrypter avec nous l’attitude des grandes puissances confrontées à un monde en mutation.

    8.jpgDans votre ouvrage, vous évoquez la figure du guerrier. Sans cette incarnation de détermination et d’engagement chez nos représentants, l’Europe est-elle condamnée à subir l’ascendant de ses rivaux ?

    Les Européens se sont malheureusement arrêtés aux années 1990 et aux théories de la « fin de l’histoire » de Francis Fukuyama ou de « l’impuissance de la puissance » de Bertrand Badie. Ils rêvent plus ou moins consciemment de geler la situation tant qu’elle ne leur est pas trop défavorable pour profiter sans crainte de leur relative prospérité. Or le monde réarme et s’est remis en marche. L’histoire suit son cours. La Chine affiche ses ambitions, la Russie refuse de s’effacer et des puissances secondaires comme la Turquie s’affirment de manière décomplexée comme des acteurs régionaux incontournables. Le contexte de guerres systémiques qui structure dorénavant les relations internationales ne permet plus aux populations civiles de se tenir à l’écart. Les nouveaux affrontements ne se limitent plus à la dimension militaire, mais ils opposent les sociétés elles-mêmes. Le but n’est plus tant la destruction par les armes de l’adversaire que sa dislocation par décomposition interne.
     
    Les Britanniques ont remarquablement décrypté cette nouvelle situation dans leur dernière revue stratégique. Ainsi leur gouvernement a-t-il pris acte que leurs adversaires cherchaient à « saper leur cohésion, à éroder leurs capacités de résilience économique, politique et sociale[1] » et à « briser leur volonté[2]» par des moyens autres que le feu. Ce constat sans tabou et sans appel révèle la qualité de l’armement moral d’une part significative des élites du royaume.
     
    On ne saurait en dire autant de l’Europe continentale qui idéalise la passivité et valorise la figure de la victime, ce qui est le plus sûr moyen d’en devenir une. Les Français eux-mêmes ne sont pas exempts de ce travers. Le traitement réservé au bicentenaire de la mort de Napoléon en est l’illustration. Si l’empereur demeure critiquable sous plusieurs aspects, il incarne par excellence les vertus guerrières qui nous font tant défaut aujourd’hui, non pas pour envahir nos voisins, mais pour défendre l’avenir de nos enfants et d’une conception de l’homme libre qui nous est chère.
     
    Le temps des dirigeants techniciens est révolu. Nos entreprises, notre administration, notre démocratie ont besoin de chefs qui soient des combattants pour se revitaliser et retrouver des perspectives stratégiques. Une société faible ou fragile est appelée à la dislocation dans les guerres couvertes contemporaines. Le réarmement intellectuel et moral est donc l’affaire de l’ensemble du corps des citoyens. Il implique de cultiver des vertus comme le courage, l’audace, la détermination, le sens de la responsabilité et de l’action collective qui procurent un véritable « supplément d’âme », selon les mots du général Bosser.

    [2] Ibid.
     

    Croyez-vous que dans le monde actuel, les pays occidentaux aient la volonté nécessaire à la lutte contre leur déclin ?

    Tout dépend de ce que l’on entend par « occidentaux » puisque ce concept flou, forgé par les Américains pendant la Guerre Froide pour justifier la mise sous tutelle de leurs alliés, désigne aussi bien les puissances anglo-saxonnes dominantes que leurs protectorats européens. Les Anglo-saxons, Américains et Britanniques en tête, ont pris conscience de la fragilité de leur condominium mondial face aux remises en cause de nouveaux compétiteurs. La transition du président Trump au président Biden n’a, par exemple, rien changé à la volonté américaine de contrer la montée en puissance de la Chine. De leur côté, les Britanniques reviennent à une politique ambitieuse à travers le projet global Britain ; le déploiement d’un groupe aéronaval à l’Est de Suez et l’augmentation de 40 % du nombre de leurs têtes nucléaires révèlent leur volonté de se maintenir parmi les grands de ce monde.
     
    À l’inverse, les Européens vivent sous protectorat américain et s’en contentent. Incapables d’assurer leur propre sécurité, ils ont renoncé à prendre leur destin en main. Pour parler clairement, ils ont fait le deuil de leur liberté collective et se satisfont de vivre dans des États de droit et de bénéficier d’un niveau de vie appréciable. On peut douter de la volonté d’enrayer leur déclin de la part de peuples pour lesquels la liberté est devenue une valeur secondaire.
     
    Le cas des Français est à part. Leur culture et leurs intérêts stratégiques ne se confondent pas avec ceux des Anglo-saxons ; aussi cherchent-ils une voie alternative pour maintenir leur place dans le monde. Ils n’ont plus la force – ou le courage, de mener une politique gaullienne. Parallèlement, ils sont seuls à vouloir du projet d’Europe-puissance. Il en résulte une tension entre une aspiration réelle à maintenir leur rang et une vision stratégique erratique entre velléités d’indépendance nationale et aspirations supranationales dans le cadre de l’UE. Alors que l’établissement d’un nouvel ordre mondial lui offre des opportunités, il n’est pas exclu que la France ne sache pas les saisir et en soit une des grandes perdantes.
     

    L’argument selon lequel la puissance s’exerce avec mesure est-il toujours valable face à un ennemi dont les moyens d’action sont bien trop importants ?

    Pour être franc, la puissance ne s’exerce pas toujours avec mesure. En revanche, lorsqu’elle cède aux sirènes de ce que les Grecs appelaient l’hybris, elle creuse son propre tombeau. Si un État abuse de sa position dominante ou de sa force, il fédère les oppositions d’une part. D’autre part, il prend le risque de la surextension et offre des espaces de manœuvre à ses rivaux. C’est pourquoi l’impérialisme débridé est l’antithèse des politiques d’accroissement de puissance menées de manière réaliste dans une perspective à long terme.
     
    La clef d’une puissance durable consiste à la réserver pour l’accroître progressivement et mécaniquement. Si la puissance doit parfois se déployer pour se maintenir, tout déploiement inutile revient à dilapider un capital précieux.
     
    Face à des ennemis plus nombreux et plus riches, la solution réside dans une meilleure appréhension des rapports des forces, une analyse poussée des contradictions internes de l’adversaire et dans la définition d’objectifs stratégiques ambitieux, mais soutenables. Nous devons gagner en agilité et prendre l’ascendant dans le domaine cognitif, le seul où nous puissions bénéficier d’un avantage comparatif – pour combien de temps ?
     

    Selon vous, la Chine est « dépourvue de toute morale pratique ». Quelle attitude adopter face à sa conception des rapports de force ?

    La Chine est une puissance dangereuse. C’est une de ses faiblesses, trop peu exploitée en termes de guerre informationnelle. Ses ambitions ne sont pas retenues par l’inhibition culturelle des nations démocratiques. La morale pratique elle-même est relativement indifférente à une bureaucratie totalitaire qui a sacrifié des dizaines de millions d’hommes à ses utopies sous Mao, qui n’hésite pas à se livrer à des expériences aussi inquiétantes que la création de chimères, qui a menti effrontément au monde entier et provoqué la crise globale de la COVID.
     
    Le Parti communiste chinois a néanmoins une perception très fine des rapports de force et des moyens de les renverser. Il a réussi à prendre le pouvoir, à s’y maintenir et à hisser le pays au rang de superpuissance, tout en manifestant une indifférence absolue aux dégâts internes et externes que sa politique a pu mener.
     
    La seule attitude à adopter en réponse consiste à livrer consciemment une « guerre hors limites », pour reprendre une expression chinoise, à ce compétiteur. S’il est excessif de qualifier la Chine de géant aux pieds d’argile, elle n’en a pas moins de grandes fragilités. La première tâche consisterait à identifier ses contradictions internes, et elles sont nombreuses, et à ne plus hésiter à les mettre en lumière pour saper sa légitimité et contrarier son expansionnisme tous azimuts. À moins que nous ne soyons prêts à accepter que le prochain leader mondial soit un État aux valeurs radicalement contraires à nos principes démocratiques.
     
    La Chine a le sens du temps long et une volonté de fer. Les nations libres bénéficient en contrepartie d’une agilité et une créativité cognitive supérieures. Les atouts s’équilibrent. Un pays comme la France a un rôle à mener dans cette guerre couverte faite de luttes d’influence, de combats économiques ou financiers, de batailles technologiques ou culturelles. Ses intérêts rejoignent ici sans conteste ceux des Anglo-saxons. Les enjeux sont en tout cas trop importants pour qu’elle se contente d’un strapontin de spectateur, comme le font trop d’États européens.
     
  • Dans le monde et dans notre Pays légal en folie : revue de presse et d'actualité de lafautearousseau...

     

    On couronne donc Charles III, aujourd'hui. Parlons clair : la chose, en soi, ne nous intéresse pas. Pourquoi ? Parce que le type de royauté qu'il représente n'est absolument pas, mais alors pas du tout, celui que nous voulons pour la France; nous, c'est-à-dire les révolutionnaires royalistes (ou "alter-révolutionnaires"), révolutionnaires du désordre "républicain idéologique" établi, où "le chaos figé des conservateurs du désordre" a succédé au "chaos explosif des révolutionnaires"...(Gustave Thibon).

    Il ne nous intéresse pas plus que celui de la douzaine d'autres royautés d'Europe, où le roi (ou la reine) "règnent" mais ne "gouvernent" pas.

    Attention : nous ne disons pas que ces royautés "ne servent à rien", car, même si le roi ou la reine n'a pas de pouvoirs direct sur les affaires, sa seule présence au sommet de l'État permet de "libérer" le poste suprême de l'élection, donc des conflits, et - on l'a bien vu avec Élisabeth II - d'être un symbole tout sauf négligeable d'unité nationale, de fierté, d'entente par-delà les oppositions; et, surtout, d'incarner la Nation, et d'être la forme pérenne et  visible de ce "temps long" qui manque cruellement à notre pauvre construction idéologique républicaine, qui a sombré depuis belle lurette dans le "court-termisme", dont tout le monde s'accorde à reconnaître les méfaits...

    Ainsi, on pourrait faire une pirouette en disant que, même si les monarchies d'Europe ne servent à rien, en apparence, elles servent quand même, sur le fond, à quelque chose, qui n'est pas négligeable...

    Mais, nous, nous voulons autre chose; nous voulons, en accord avec nos mille ans d'histoire, un Roi qui règne et qui gouverne. Nous voulons - comme le disait Maurras - nous accomoder de "la révolution-fait" mais nous dépêtrer de la "révolution-idée", et nous re-brancher - si on nous passe l'expression - sur notre tradition royale séculaire; celle qui, certains l'oublient, a (tout de même !) fait la France. Tout simplement.

    Et, en France, le roi a toujours régné et gouverné, même si, à partir du très grand Louis XVIII, ce Régime royal, "le plus souple" (comme le disait Léon Daudet) s'accommodait parfaitement de "la Charte" (on dit aujourd'hui : "la Constitution").

    En somme, il suffirait de deux petites transformations de la Constitution de la Vème, rédigée par un de Gaulle intimement royaliste :

    • d'abord, supprimer le court Préambule de cette Constitution, qui affirme se baser sur les principes de 89, c'est-à-dire, qu'on le veuille ou non, le Terrorisme d'État et un Totalitarisme idéologique de fait. Et remplacer ce court Préambule par un autre, tout aussi court, qui se contenterait d'affirmer - par exemple - que la France est une vieille Nation historique d'Europe, lentement surgie du fond des Âges, héritière de la Gaule et, avant elle, des Celtes et des Basques; et qu'elle le fruit heureux du travail millénaire et de l'immense effort commun des Rois, de l'Église et du Peuple... Point.

    • ensuite, un deuxième court ajout, stipulant que les pouvoirs du Chef de l'État sont assurés par le Chef de la Maison de France, le Comte de Paris, à titre héréditaire, avec transmission automatique du pouvoir au Dauphin, premier-né de la Famille royale...

    À ceux qui trouveraient ceci irréaliste, rappelons juste qu'il y a bien un roi, en Europe, aujourd'hui, et un vrai; un roi qui a plus de pouvoirs que n'en avait Louis XIV; ce roi, c'est le Président de la République idéologique française. 

    Mais, même s'il est bien réel et qu'il a, lui, un vrai pouvoir de direction des affaires, ce roi-là n'est qu'un ersatz, une pâle copie, dont nous ne nous satisfaisons pas : il ne reste que cinq ans (sept à l'époque du septennat) et le sommet de l'État demeure en permanence soumis, par l'élection, à toutes les pressions des partis, de l'étranger, des intérêts multiples et, surtout, de l'Argent.

    Voilà pourquoi nous voulons "libérer" l'État, par la tête, en le "nationalisant par la Royauté", selon la belle formule de Léon Daudet.

    Alors, et donc, roi pour roi, nous préférons l'original !

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    1. Les bobos/gauchos/trotskos plébiscités par le public français, mais... à l'envers ! C'est la cata… : 2 237 personnes se sont déplacées hier pour voir Corinne Masiero dans "La Marginale". Sorti dans 217 salles, le film affiche une moyenne de… 10 spectateurs dans la journée par cinéma ! Budget : 4,2M€ dont 750 000€ de France 3

     

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    2. Honteux ! Entièrement d'accord avec Philippe de Villiers, qui dénonce :

     

    3. En Wallonie, "CHEZ NOUS" a les dents longues, et c'est tant mieux !

    "En 2024, ChezNous sera présent partout en Wallonie !  Nous sommes le premier parti wallon sur les réseaux sociaux, ce n'est plus qu'une question de temps pour qu'il en soit de même dans les urnes !  Soutenez nous en faisant un don BE09 3632 0634 0157 Plus d'infos sur cheznous.be"
     
    (extrait vidéo 0'51)
     
     

     

    4. Excellente Malika Sorel :

    "...Les Français se demandent ce qu'on a bien pu faire de toutes nos richesses. Quand je suis arrivée en France, j'avais les yeux qui s'illuminaient. On parlait d'Arianespace, d'Airbus... Aujourd'hui, en entreprise, on se demande surtout si on peut faire la prière..."

    (extrait vidéo 2'47)

    https://twitter.com/Le_Figaro/status/1654194178329399305?s=20

    LA FAUTE À QUI, À QUOI ?

    LA FAUTE AU SYSTÈME,

    QUI IMPOSE DEPUIS LES ANNES 75

    LE CHANGEMENT DE PEUPLE

    PAR L'IMMIGRATION, AUSSI MASSIVE QU'INCONTRÔLÉE

    ET, SURTOUT,

    NI SOUHAITÉE NI DEMANDÉE PAR LE PEUPLE FRANCAIS

    LE SYSTÈME CHANGE LE PEUPLE ?

    CHANGEONS DE SYSTÈME !

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    NOTRE COMBAT : LE SYSTÈME CHANGE LE PEUPLE, CHANGEONS DE SYSTÈME ! (1/2)

    NOTRE COMBAT : LE SYSTÈME CHANGE LE PEUPLE, CHANGEONS DE SYSTÈME ! (2/2)

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    4 BIS. Bis repetita placent : de nouveau, excellente Malika Sorel :

    "...Il faut un moratoire sur l'attribution de la nationalité française. Si les politiques avaient respecté le code civil, qui obligeait à ce que l'octroi de la nationalité soit subordonné à l'assimilation, nous n'en serions pas là..."

    (extrait vidéo 2'19)

    https://twitter.com/Le_Figaro/status/1654196695037628418?s=20

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    CONCLUSION :

    LES ROIS ONT FAIT LA FRANCE,

    ELLE SE DÉFAIT SANS ROI,

    ET CE QUI LA DÉFAIT, C'EST LE SYSTÈME !

    À BAS CETTE RÉPUBLIQUE IDÉOLOGIQUE,

    VIVE LA FRANCE, QUE CETTE REPUBLIQUE TUE,

    ET, POUR QUE VIVE LA FRANCE,

    VIVE LE ROI !

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    6. Ré-intégration des soignants suspendus : l'excellente intervention de Nicolas Dupont-Aignan à l'Assemblée :

    (extrait vidéo 5'27)

    https://twitter.com/Dr_Steph_GAYET/status/1654134744898994176?s=20

    Réintégration des soignants non-vaccinés: "La levée de cette obligation  pose un problème de santé publique" pour la fédération nationale des  infirmiers - Vidéo Dailymotion

     

    7. De Guillaume Bigot : Existe-t-il une ingérence Turque en France ? Oui...

    (extrait vidéo 1'03)

    https://twitter.com/Guillaume_Bigot/status/1654224896946327552?s=20

    L'intégrale ici (9'09) :

     

     

     

    À DEMAIN !

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  • L'aventure France en feuilleton : Aujourd'hui (104), Navigateurs (II) : Jacques Cartier (I/II)...

    Jacques Cartier est né vers 1491 à Saint-Malo. On sait peu de choses sur lui avant son premier voyage en 1534.
    Il a peut être effectué comme navigateur un voyage à Terre-Neuve ou au Brésil (il était du reste interprète en langue portugaise).
    Selon l'Histoire de la Nouvelle France (1609-1618), le premier ouvrage sur l’histoire du Canada français, écrit par l'avocat Marc Lescarbot, c'est Jacques Cartier qui aurait proposé lui-même ses services à l'amiral de France, Philippe Chabot en 1533, qui "les représenta à sa Majesté, & fit en sorte que ledit Quartier eut la charge".

    À la même époque, François Ier s’intéresse particulièrement à l’Amérique. Le roi de France s'attache à désserrer le contrôle du Nouveau Monde mis en place par les royaumes ibériques avec l'appui de la papauté (Bulle pontificale de 1493 "Inter Coetera", modifiée par le traité de Tordesillas de 1494) en limitant la portée de la Bulle aux territoires déjà découverts à cette date, limitation qu'il n'obtient que sous la forme d'une déclaration de Clément VII en 1533.
    François 1er peut donc pousser ses envoyés vers les territoires qui ne sont pas encore sous tutelle ibérique.
    Les protestations espagnoles nées de cette politique sont à l'origine de la célèbre répartie du roi de France: "Je voudrais bien voir la clause du testament d’Adam qui m’exclut du partage du monde"....

    Après avoir obtenu de l’amiral Chabot la permission de "voyager, découvrir et conquérir la Neuve-France, ainsi que trouver, par le Nord, le passage au Cathay ", Cartier reçut de François 1er l’ordre d’aller "de ce royaume ès Terres Neuves pour découvrir certaines ysles et pays où l’on dit qu’il se doibt trouver grant quantité d’or et autres riches choses".

    1. 20 avril 1534 : Premier des trois voyages de Jacques Cartier au Canada.


    Jacques Cartier partit de Saint-Malo, avec deux petits bâtiments et un équipage de 61 hommes. Après seulement 20 jours de traversée, il arriva à Terre-Neuve le 10 mai.
    Il entra dans le golfe par la baie des Châteaux (détroit de Belle-Isle) et suivit d’abord le littoral ouest de Terre-Neuve jusqu’au cap Saint-Georges, puis se dirigea vers les îles de la Madeleine, sans apercevoir le détroit entre Terre-Neuve et le Cap-Breton.
    Longeant ensuite l’île du Prince-Édouard, il s’engagea dans la baie des Chaleurs, croyant y trouver la fissure continentale qu’il cherchait. Le 6 juillet, Jacques Cartier et son équipage entrent en contact avec les premiers Amérindiens, des Micmacs, au large de la Baie des Chaleurs. Les navires français se trouvèrent promptement encerclés d'une multitude de canoés micmacs dont les occupants brandissaient des peaux de castor. Les Français échangent avec les Indiens des colifichets, couteaux, tissus... contre des peaux d'animaux.
    Le 24 juillet, Jacques Cartier arrive à Gaspé, y plante une croix de 30 pieds et prend possession du territoire au nom du roi de France.
    Il rencontre des Amérindiens, venus pêcher dans la région. Le chef indien du village de Stadaconé (Québec) qui s’appelle Donnacona n’est pas très satisfait de voir débarquer les Français. Cependant Jacques Cartier le convainc d’emmener en France ses deux fils, Domagaya et Taignoagny : pour preuves de la réalité de leurs découvertes, les explorateurs avaient en effet accoutumé de ramener en Europe quelques indigènes des terres neuves.
    Cartier se dirigea ensuite vers l’île d’Anticosti, sans voir, à sa gauche, l’embouchure du Saint-Laurent... Il examina la côte méridionale d’Anticosti, qu’il prit pour un cap, et décida de prendre le chemin du retour, de crainte d’avoir à hiverner en Amérique.
    Ayant suivi la côte du Labrador jusqu’à la baie des Châteaux, il rentra à Saint-Malo le 5 septembre après une traversée de 21 jours, avec les deux jeunes fils de chef amérindien qu’il va présenter au roi de France.
    Les deux Indiens apprirent un peu de français et révélèrent l’existence, vers l’ouest, d’un royaume fabuleusement riche, que Cartier prit pour le Cathay.

    2. 7 septembre 1535 : Jacques Cartier s'embarque pour son deuxième voyage, avec trois navires, La Petite Hermine (60 tonneaux), L'Émérillon (40 tonneaux) et la nef qui transporte Cartier, la Grande Hermine (120 tonneaux).
    Quinze mois de vivres ont été prévus. Jacques Cartier emmène avec lui, les deux fils du chef Donnacona, Taignoagny et Domagaya, qui parlent maintenant un peu le français.
    Les trois navires appareillent le 29 mai 1535 de Saint-Malo, et traversent l'Atlantique en 40 jours. Guidé par les deux Indiens, Cartier se rend droit à l’embouchure du Saint-Laurent.
    Il en remonte le cours, s’émerveillant de la beauté du pays en découvrant qu'il navigue sur un fleuve lorsque l'eau devient douce....
    À l'île d'Orléans, le 7 septembre, il s’arrêta à Stadaconé (ancien nom de Québec), où il revoit le chef Donnacona.
    Le chef essaie de dissuader les Français de remonter le fleuve, car il veut s'assurer du monopole du commerce. Cartier refuse et donne congé aux deux fils : il ira donc en amont sans interprète. Une partie des hommes restent et construisent un fortin, préparant le premier hivernage connu de Français en Amérique du Nord. Cartier continue à remonter le fleuve sur l’Émérillon, dont bientôt le tirant d'eau interdit de poursuivre au-delà du lac Saint-Pierre : il y ancre l’Émérillon et l'équipage poursuit en barques.
    Le 2 octobre 1535, Jacques Cartier et ses compagnons arrivent dans la région de Hochelaga. La nuit venue, ils se retirent tous à bord des barques. Tôt le lendemain matin, avec ses gentilshommes et vingt mariniers armés, Cartier entreprend à pied le chemin vers ce village, sur une voie bien aménagée.
    Marchant ainsi deux lieues (environ 8 km), ils peuvent enfin apercevoir cette bourgade palissadée de tronc d'arbres, sur une colline et entourée de terres cultivées, pleines de maïs (dit blé d'Inde), ainsi qu'il décrira le paysage entourant Hochelaga.
    Il nommera Mont Royal cette montagne de l'île et de la ville qui est aujourd'hui nommée Montréal.
    La bourgade n'a dans son rempart circulaire qu'une seule porte d'entrée. On y compte une cinquantaine de "maisons longues", communautaires. Le chef du village affirme que l'on peut continuer à remonter le fleuve vers l'ouest durant trois lunes et, de la rivière des Outaouais, se diriger vers le nord et pénétrer dans un pays où l'on trouve de l'or (qui est l'actuelle grande région de l'Abitibi).
    Bloqué dans sa marche par les rapides de Lachine, Cartier se renseigna sur la géographie du pays et la situation du Saguenay. Rentré à Stadaconé, il y hiverna, mettant ses navires à l’abri dans la rivière Saint-Charles.
    Cartier donne à la région de Stadaconé, le nom de Canada, tiré de de Kanata, dénomination qui sera généralisée par la suite à toute la vallée du Saint-Laurent, puis finalement à l'une des colonies de la Nouvelle-France.
    Ce nom signifierait "village de cabane" en langue indienne, ou tout simplement, village. D'après le site officiel du patrimoine canadien : "En 1535, deux jeunes autochtones indiquèrent à Jacques Cartier le chemin de "kanata". Ils faisaient allusion au village de Stadaconé, "kanata" étant simplement le mot qui désignait un "village" ou une bourgade dans la langue des Hurons ou des Iroquois. Faute d'une autre appellation, Cartier baptisa du nom de "Canada" non seulement Stadaconé (emplacement actuel de la ville de Québec) mais également tout le territoire gouverné par son chef, Donnacona...
    En avril, Cartier "emmène" Donnacona, pour le présenter à François Ier, avec ses deux "fils" et sept autres Indiens. Profitant du dégel, il met le cap sur la France, abandonnant La Petite Hermine, "faute d’un équipage assez nombreux" (25 des 110 équipiers étaient décédés du scorbut).
    En juin, Cartier aborde aux îles Saint-Pierre-et-Miquelon. Les deux navires arrivent à Saint-Malo en juillet 1536, Cartier croyant avoir exploré une partie de la côte orientale de l'Asie.
    Donnacona est donc présenté au roi de France : il fut, ainsi, le premier à avoir tissé des relations diplomatiques avec les Français....

     

    Pour retrouver l'intégralité du feuilleton, cliquez sur le lien suivant : L'aventure France racontée par les Cartes...

     

    lafautearousseau

  • Feuilleton : Chateaubriand, ”l'enchanteur” royaliste... (45)

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    Anne-Louis Girodet, Portrait de Chateaubriand,
    Saint-Malo, musée d’Histoire de la Ville et du Pays Malouin.

    (retrouvez l'intégralité des textes et documents de cette visite, sous sa forme de Feuilleton ou bien sous sa forme d'Album)

    Aujourd'hui : Fulgurances (3/3): christianisme, avenir du monde...

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    "L'idée chrétienne est l'avenir du monde.

    En définitive, mes investigations m'amènent à conclure que l'ancienne société s'enfonce sous elle, qu'il est impossible à quiconque n'est pas chrétien de comprendre la société future poursuivant son cours et satisfaisant à la fois ou l'idée purement républicaine ou l'idée monarchique modifiée. Dans toutes les hypothèses, les améliorations que vous désirez, vous ne les pouvez tirer que de l'Évangile.

    Au fond des combinaisons des sectaires actuelles, c'est toujours le plagiat, la parodie de l'Évangile, toujours le principe apostolique qu'on retrouve: ce principe est tellement ancré en nous, que nous en usons comme nous appartenant; nous nous le présumons naturel, quoiqu'il ne nous le soit pas; il nous est venu de notre ancienne foi, à prendre celle-ci à deux ou trois degrés d'ascendance au-dessus de nous. Tel esprit indépendant qui s'occupe du perfectionnement de ses semblables n'y aurait jamais pensé si le droit des peuples n'avait été posé par le Fils de l'homme. Tout acte de philanthropie auquel nous nous livrons, tout système que nous rêvons dans l'intérêt de l'humanité, n'est que l'idée chrétienne retournée, changée de nom et trop souvent défigurée: c'est toujours le verbe qui se fait chair !

    Voulez-vous que l'idée chrétienne ne soit que l'idée humaine en progression ? J'y consens; mais ouvrez les diverses cosmogonies, vous apprendrez qu'un christianisme traditionnel a devancé sur la terre le christianisme révélé. Si le Messie n'était pas venu, et qu'il n'eût point parlé, comme il le dit de lui-même, l'idée n'aurait pas été dégagée, les vérités seraient restées confuses, telles qu'on les entrevoit dans les écrits des anciens. C'est donc, de quelque façon que vous l'interprétiez, du révélateur ou du Christ que vous tenez tout; c'est du Sauveur, Salvator, du Consolateur, paracletus, qu'il nous faut toujours partir; c'est de lui que vous avez reçu les germes de la civilisation et de la philosophie.

    Vous voyez donc que je ne trouve de solution à l'avenir que dans le christianisme et dans le christianisme catholique; la religion du Verbe est la manifestation de la vérité, comme la création est la visibilité de Dieu. Je ne prétends pas qu'une rénovation générale ait absolument lieu, car j'admets que des peuples entiers soient voués à la destruction; j'admets aussi que la foi se dessèche en certains pays: mais s'il en reste un seul grain, s'il tombe sur un peu de terre, ne fût-ce que dans les débris d'un vase, ce grain lèvera, et une seconde incarnation de l'esprit catholique ranimera la société.

    Le christianisme est l'appréciation la plus philosophique et la plus rationnelle de Dieu et de la création; il renferme les trois grandes lois de l'univers, la loi divine, la loi morale, la loi politique : la loi divine, unité de Dieu en trois essences; la loi morale, charité; la loi politique, c'est-à-dire la liberté, l'égalité, la fraternité.

    Les deux premiers principes sont développés; le troisième, la loi politique, n'a point reçu ses compléments, parce qu'il ne pouvait fleurir tandis que la croyance intelligente de l'être infini et la morale universelle n'étaient pas solidement établies. Or, le christianisme eut d'abord à déblayer les absurdités et les abominations dont l'idolâtrie et l'esclavage avaient encombré le genre humain.

    Des personnes éclairées ne comprennent pas qu'un catholique tel que moi s'entête à s'asseoir à l'ombre de ce qu'elles appellent des ruines; selon ces personnes, c'est une gageure, un parti pris. Mais, dites-le moi, par pitié, où trouverai-je une famille et un Dieu dans la société individuelle et philosophique que vous me proposez ? Dites-le moi et je vous suis; sinon ne trouvez pas mauvais que je couche dans la tombe du Christ, seul abri que vous m'avez laissé en m'abandonnant.

    Non, je n'ai point fait une gageure avec moi-même: je suis sincère; voici ce qui m'est arrivé: de mes projets, de mes études, de mes expériences, il ne m'est resté qu'un détromper complet de toutes les choses que poursuit le monde. Ma conviction religieuse, en grandissant, a dévoré mes autres convictions; il n'est ici-bas chrétien plus croyant et homme plus incrédule que moi. Loin d'être à son terme, la religion du libérateur entre à peine dans sa troisième période, la période politique, liberté, égalité, fraternité. L'Evangile, sentence d'acquittement, n'a pas été lu encore à tous; nous en sommes encore aux malédictions prononcées par le Christ : "Malheur à vous" qui chargez les hommes de fardeaux qu'ils ne sauraient porter, et qui ne voudriez pas les avoir touchés du bout du doigt.

    Le christianisme, stable dans ses dogmes, est mobile dans ses lumières; sa transformation enveloppe la transformation universelle. Quand il aura atteint son plus haut point, les ténèbres achèveront de s'éclaircir; la liberté, crucifiée sur le Calvaire avec le Messie, en descendra avec lui; elle remettra aux nations ce nouveau testament écrit en leur faveur et jusqu'ici entravé dans ses clauses. Les gouvernements passeront, le mal moral disparaîtra, la réhabilitation annoncera la consommation des siècles de mort et d'oppression nés de la chute.

    Quand viendra ce jour désiré ? Quand la société se recomposera-t-telle d'après les moyens secrets du principe générateur ? Nul ne le peut dire; on ne saurait calculer les résistances des passions.

    Plus d'une fois la mort engourdira des races, versera le silence sur les évènements comme la neige tombée pendant la nuit fait cesser le bruit des chars. Les nations ne croissent pas aussi rapidement que les individus dont elles sont composées et ne disparaissent pas aussi vite. Que de temps ne faut-il point pour arriver à une seule chose cherchée ! L'agonie du Bas-Empire pensa ne pas finir; l'ère chrétienne, déjà si étendue, n'a pas suffi à l'abolition de la servitude. Ces calculs, je le sais, ne vont pas au tempérament français; dans nos révolutions nous n'avons jamais admis l'élément du temps: c'est pourquoi nous sommes toujours ébahis des résultats contraires à nos impatiences. Pleins d'un généreux courage, des jeunes gens se précipitent; ils s'avancent tête baissée vers une haute région qu'ils entrevoient et qu'ils s'efforcent d'atteindre. Rien de plus digne d'admiration; mais ils useront leur vie dans ces efforts; arrivés au terme, de mécomptes en mécomptes, ils consigneront le poids des années déçues à d'autres générations abusées qu'ils porteront jusqu'au tombeaux voisins; ainsi de suite. Le temps du désert est revenu; le christianisme recommence dans la stérilité de la Thébaïde, au milieu d'une idolâtrie redoutable, l'idolâtrie de l'homme envers soi.

    Il y a deux conséquences dans l'histoire, l'une immédiate et qui est à l'instant connue, l'autre éloignée et qu'on n'aperçoit pas d'abord. Ces conséquences souvent se contredisent; les unes viennent de notre courte sagesse les autres de la sagesse perdurable. L'évènement providentiel apparaît après l'évènement humain. Dieu se lève derrière les hommes. Niez tant qu'il vous plaira le suprême conseil, ne consentez pas à son action, disputez sur les mots, appelez force des choses ou raison ce que le vulgaire appelle Providence, regardez à la fin d'un fait accompli, et vous verrez qu'il a toujours produit le contraire de ce qu'on en attendait, quand il n'a point été établi d'abord sur la morale et sur la justice.

    Si le ciel n'a pas prononcé son dernier arrêt; si un avenir doit être, un avenir puissant et libre, cet avenir est loin encore, loin au-delà de l'horizon visible; on n'y pourra parvenir qu'à l'aide de cette espérance chrétienne dont les ailes croissent à mesure que tout semble la trahir, espérance plus longue que le temps et plus forte que le malheur.

    (Mémoires d'Outre-Tombe, La Pléiade, tome II, pages 030/931/932/933)

  • Éphéméride du 28 juillet

    1659 : Départ de Louis XIV pour Saint Jean de Luz 

     

    L'une des clauses du Traité des Pyrénées, en cours de signature avec l'Espagne, stipule que le Roi de France doit épouser la fille du Roi d'Espagne.

    En réalité, les pourparlers et la signature du Traité traînant en longueur, le voyage durera presque un an, le Roi ne rentrant à Paris que le 13 juillet 1660.

    Il en profitera pour faire un long détour dans les provinces du Sud Est et y consolider son autorité.  

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    La Cour quitte d'abord Fontainebleau pour Bordeaux, où elle restera du 19 août au 5 octobre; elle sera ensuite à Toulouse, du 14 octobre au 27 décembre, puis à Montpellier, du 5 au 8 janvier 1660; elle arrive à Nîmes le 9 janvier, et le Roi visite le Pont du Gard le lendemain, 10 janvier (voir l'Éphéméride du 10 janvier).

    Ensuite, le 17 janvier, la Cour arrive à Aix-en-Provence, où elle restera 12 jours, avant de se rendre à Toulon, pour douze jours également.

    Louis XIV en profitera pour aller en pèlerinage à Cotignac, pour témoigner sa reconnaissance à Notre-Dame de Grâce, à qui il devait sa naissance (voir la partie III de l'Éphéméride du 10 février, sur le Voeu de Louis XIII) :

     

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    Le 2 mars, le Roi entre dans Marseille, mais pas par la Porte de la Ville : il fait ouvrir une brèche dans le rempart, afin de punir l'indocilité des habitants : le 17 octobre précédent, un Ordre du Roi avait en effet été déchiré en pleine séance à l'Hôtel de Ville (voir l'Éphéméride du 11 février)...   

    28 juillet,grand derangement,canada,robespierre,guillotine,terreur,revolution,guizot,louis xivLe Roi ordonne que l'on construise une citadelle (le Fort Saint Nicolas, ci contre) afin de tenir en respect la ville remuante.

    Ne manquant pas d'humour, et ayant appris que les marseillais appelaient "bastides" leurs résidences à la campagne, il déclara au Conseil municipal qu'il voulait, lui aussi, avoir sa bastide à Marseille...

    Le 27 mars, le Roi est à Orange : c'est là que, visitant le Théâtre antique, il eut le mot fameux : "Voici la plus belle muraille de mon royaume !..."(voir l'Éphéméride du 27 mars).

    Cette reprise en main générale ayant été effectuée, le Roi put enfin penser à aller se marier à Saint Jean de Luz, le 9 juin 1660 (voir l'Éphéméride du 9 juin), avant de retourner à Paris, presque un an après l'avoir quittée...

     

     

     

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    1755 : Le "Grand dérangement"

     

    Au Canada, le Conseil de Nouvelle-Écosse décide de déporter les Acadiens (colons d'origine française): c'est le Grand Dérangement...

    En 1713, la France avait cédé ses colonies canadiennes à l'Angleterre. Devant l'imminence d'un nouveau conflit entre les deux royaumes, la population francophone est déportée en Nouvelles-Angleterre (nord-est des États-Unis). Plus de 7.000 personnes, sur 13.000, mourront pendant l'exode. Certains seront rapatriés en France, d'autres de sédentariseront au Québec et en Louisiane. 

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    1794 : Exécution de Robespierre et de ses partisans

     

    Au premier rang de ceux-ci : Antoine Simon, cordonnier, geôlier du Dauphin, et Saint Just (ci dessous).

    "'Convaincu que la Révolution n'était rien de moins que l'avènement du divin sur la terre, ce jeune fanatique, dont les paroles, au jugement de Barrère, "étaient comme des coups de hache", n'allait plus cesser de pousser son ami Robespierre aux mesures extrêmes" (Michel Mourre). 

    "Ce qui constitue une République, - disait-il - c'est la destruction de tout ce qui s'oppose à elle"... Ou encore : "...Je ne juge pas, je tue... Une nation ne se régénère que sur des monceaux de cadavres..." 

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    De Jacques Bainville, Histoire de France, chapitre XVI, La Révolution :
         
    "...La guerre continuant, la Terreur devait continuer aussi. Mais elle servait à autre chose : elle était un instrument de confiscation. Elle servait à prendre les biens des émigrés, à spolier les suspects et les riches, dans l'illusion, qui durait depuis la Constituante, qu'on donnerait enfin une garantie solide aux assignats.

    La Terreur ne pouvait donc pas s'arrêter d'un signe. Robespierre était conduit à se comporter comme un chef. Il commençait à redouter l'anarchie : le premier il osa frapper la canaille parisienne avec Hébert et les hébertistes. Tout de suite après, ce furent Danton et les dantonistes, les "indulgents", ceux qui penchaient pour une paix prématurée, qu'il envoya à la guillotine. L'illuminisme de Robespierre, son jargon prétentieux et mystique n'empêchent pas de remarquer l'insistance avec laquelle, à chacun des grands procès politiques, il parle des traîtres, des agents anglais, du rôle des banquiers, des étrangers suspects comme Anacharsis Clootz, qui pullulaient depuis les débuts de la Révolution, tout un monde bizarre, inquiétant, où il "épura" sans pitié, mais peut-être pas toujours sans discernement, et qu'il expédia à la guillotine, à côté de ce qu'il y avait en France de plus noble et de meilleur, pêle-mêle avec des innocents, des savants et des poètes. Robespierre se faisait appeler "l'incorruptible". Il y avait donc des corrompus ? On a ici l'impression de ces histoires d'argent, de police et d'espionnage qui sont communes à tous les milieux révolutionnaires.

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    Exécution de Robespierre, gravure de J. Idnarpila (anagramme d'Aliprandi) 
     

     

    Au mois d'avril 1794, la Terreur dure toujours. Danton a été supprimé, Camille Desmoulins et sa Lucile aussi. Les hommes de la Révolution se sont dévorés entre eux. Seuls ont échappé les prudents et les habiles, ceux qui ont eu, comme disait Sieyès, le talent de vivre. Mais à force d'épurer la Révolution, Robespierre en a tari la sève. Lui-même, avec le jacobinisme, il est toute la Révolution. Il n'y avait plus rien après les opinions de Marat. Il n'y a plus personne après Robespierre. Il a grandi, depuis la Constituante, par les surenchères que favorisait le principe politique en vigueur depuis 1789 : pas d'ennemis à gauche. Maintenant, quelles sont ses idées ? Que veut-il ? Où va-t-il ? Il ne le sait pas lui-même.

    On prête à ce despote les projets les plus bizarres, et la cour de Vienne s'intéresse à "Monsieur de Robespierre". Pourtant il n'invente plus autre chose que la fête ridicule de l'Être suprême, tandis que la guillotine fauche tous les jours, éclaircit les rangs de l'Assemblée, dégarnit jusqu'à la Montagne. Il ne restait plus guère que ceux qui, par peur, avaient dit oui à tout. Une peur suprême leur donna le courage du désespoir. Robespierre sentit que la Convention lui échappait et il voulut recourir au moyen ordinaire, celui dont l'effet, jusque là, n'avait jamais manqué : l'intervention de la Commune.

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    Caricature royaliste : on lit, sur la "pyramide" derrière le bourreau empanaché (les révolutionnaires ne craignaient ni la boursouflure verbale, ni l'outrance et la grandiloquence, ni le ridicule vestimentaire...) "Ci-gît toute la France"... 

            

     

    On vit alors, au 9 thermidor, cette chose extraordinaire. Les Conventionnels qui survivaient étaient les plus sagaces et les plus subtils, puisqu'ils avaient réussi à sauver leur tête. Ils s'avisèrent de ce qu'on ne semblait jamais avoir compris depuis le 10 août : que ces fameuses "journées" n'étaient au fond que de petites affaires de quartier, qu'avec un peu de méthode, d'adresse et d'énergie, il était possible de mettre les émeutiers en échec.

    Sur quoi reposait la Commune jacobine ? Sur les sections. Il s'agissait, pour empêcher une "journée", pour arrêter Santerre et Henriot, de protéger d'abord le point menacé avec des sections modérées, puis de prendre l'offensive contre l'émeute. Il ne suffisait donc pas, pour renverser Robespierre, de voter sa mise en accusation. Il fallait être sûr de ce qui se passerait hors de l'Assemblée. Tallien et Barras se chargèrent de la manœuvre. Elle réussit grâce à une seule section, la section Le Pelletier, qui donna le signal de la résistance.

    Robespierre, réfugié à l'Hôtel de Ville, connaissait trop bien le mécanisme de la Révolution pour ne pas savoir qu'il était perdu si l'émeute et la Commune commençaient à reculer. ll voulut se tuer, se manqua et, le lendemain, fut porté tout sanglant sur l'échafaud (27-29 juillet 1794)..."

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    Exécution de Robespierre et de ses partisans...
     
    Son épitaphe (apocryphe, mais savoureuse...) :
     
    "Passant, ne pleure pas sur ma mort :
    Si je vivais tu serais mort !"
     
     
     
     
     
     
     
     
     

  • Grandes ”Une” de L'Action française : sur l'évasion de Léon Daudet, puis son exil volontaire en Belgique (4/4)...

    Après son évasion spectaculaire et mémorable, de la prison de la Santé, le samedi 25 juin 1927, Léon Daudet fut contraint de passer vingt-neuf longs mois en exil : deux ans et demi ! Enfin, il put rentrer en France, le 2 janvier 1930...

    Nous avons vu les "Une" racontant son évasion, puis sa "conférence littéraire" (!) à Spa, puis son article pour "les vingt ans de l'A.F. quotidienne".

    La "Une" de L'Action française du 2 janvier publiait juste une courte annonce : "Léon Daudet sera à Paris aujourd'hui"...

    Voici, pour clore les quatre épisodes de cette période rocambolesque, la "Une" du lendemain, vendredi 3 janvier 1930 :

    L'accueil de Paris : "Vive Daudet !"

    Léon est de retour...

     

    Précédents :

    • Grandes "Une" de L'Action française : sur l'évasion de Léon Daudet, puis son exil volontaire en Belgique (1/4)...

    • Grandes "Une" de L'Action française : sur l'évasion de Léon Daudet, puis son exil volontaire en Belgique (2/4)...

    • Grandes "Une" de L'Action française : sur l'évasion de Léon Daudet, puis son exil volontaire en Belgique (3/4)...

    (retrouvez notre sélection de "Une" dans notre Catégorie "Grandes "Une" de L'Action française")

     

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    (tiré de notre Album Maîtres et témoins (III) : Léon Daudet (321 photos)

     

    2 janvier 1930 : Léon est de retour !

    De "L'Action française racontée par elle-même", d'Albert Marty (pages 277 à 283, fin du chapitre XVII, extraits) :

    "...Dans "Une Histoire de la Littérature française, M. Klléber Haedens a pu écrire, à propos de Léon Daudet : "son évasion de la Santé a été le seul moment savoureux dans l'histoire de la IIIème République, le seul moment où la France entière put éclater de rire sans arrière-pensée"...
    (ndlr : "évadé" le 25 juin 1927, Daudet fit d'abord une halte au château de Vigny puis passa quelques jours dans l'Artois, rencontrant, entre autres, Geo London; le 31 juillet, portant une barbe, il franchissait la frontière belge...)
    ...Ce que fut la vie de Léon Daudet en Belgique, il l'a dit admirablement dans "Vingt-neuf mois d'exil" :

    1. "Réfugié à Bruxelles le 1er août 1927, j'y fus rejoins, le surlendemain, par ma femme et mes deux jeunes enfant.
    Après quelques jours passés à l'hôtel Gallia, boulevard des Arts, à la fois familial et grandement confortable - dont l'aimable propriétaire, M. Navyr, nous fit les honneurs avec beaucoup de bonne grâce, nous nous installions à la porte de Tervueren, au quartier dit d'Etterbeek, dans un hôtel mis à notre disposition par une grande dame belge, la gracieuse et bienveillante Madame de Radigues, descendante des Marnix de Sainte-Aldegonde. Pendant deux ans et demi nous avons séjourné en cette vaste demeure, remplie de tableaux et d'objets précieux, ayant, devant nos larges baies vitrées, les arbres majestueux du parc du Cinquantenaire, dans une atmosphère de tranquillité et de labeur, qui m'a permis d'écrire une dizaine de volumes, de préparer trois séries de conférences et aussi de connaître ce merveilleux peuple belge que je n'avais vu jusqu'alors qu'en passant...(page 9).

    2. "...Rien ne vaut l'expérience personnelle et ce qu'on ne connaît - comme disait mon père - que par "les récits de voyageurs" demeure, dans le sensible, à l'état vague.
    Les Grecs assuraient que la connaissance vient par la souffrance "pathémata, mathémata" (nos souffrances sont nos leçons, ndlr).
    Avant d'avoir passé deux semaines en prison, je ne savais ce qu'était la prison, en dépit de nombreuses visites à des prisonniers.
    Avant d'avoir été deux ans et demi en exil, je n'avais de l'exil qu'une idée confuse, à travers les plaintes d'Ovide, les clameurs de Roméo et les poèmes de Victor Hugo.
    Cependant il m'avait été donné d'approcher le magnanime duc d'Orléans, demeuré quarante ans en exil, et dont le docteur Récamier, son ami et son médecin, a tracé un si beau et inoubliable portrait.
    Chaque fois, en quittant ce grand Prince, j'avais lu, dans ses yeux, une mélancolie profonde, vaste et amère, comme l'Océan.
    Quand à mon tour j'ai passé par là, dans des conditions d'iniquité et d'infâmie qui stigmatisent à jamais la magistrature républicaine, j'ai compris...(page 210)".

    Mais Daudet n'avait pas que des ennemis...
    Dès le printemps 1929, Daniel Halévy, Roland Dorgelés, Georges Duhamel et les frères Tharaud entraînèrent la Société des Gens de Lettres (6.000 auteurs) à voter, sans débat, une motion priant Gaston Doumergue, président de la République, d'user de son droit de grâce.
    En vain.
    La demande fut réitérée, toujours en vain.
    Fernand Vandérem, dans Candide, entama alors une campagne de protestation, relayée par Pierre Benoît et Georges Lecomte, de l'Académie française; des pétitions commencèrent à circuler.
    "Le Figaro", "Le Soir", et "Le Temps" en appelaient à la clémence pour "le père", suivis d'une pétition rassemblant, entre autres, Anna de Noailles, Paul Valéry, Henri Bernstein, Paul Bourget...
    Enfin, le jeudi 19 décembre 1929, MM. Marin, Mandel, Herriot et Daladier allèrent demander à André Tardieu, ministre de l'Intérieur, le retour de Léon Daudet.
    "Un beau matin de de décembre... en ouvrant La Nation belge, je lus, troisième page, dernière heure, que Marin, Mandel, Herriot et Daladier étaient allés demander à Tardieu ma rentrée en France. Je dis à ma femme : "Cette fois, ça y est, tu peux commencer à faire les paquets".
    Je connais Mandel de longue date. Il est, de loin, le plus intrépide et en même temps le plus adroit des hommes politiques de sa génération et de la République; le plus adroit parce que le plus intrépide.
    Clemenceau qu'il amena au pouvoir, avec une patience et une finesse extraordinaire, et qui connaissait bien les hommes, avait été bien inspiré en mettant en lui sa confiance.
    Du moment qu'il prenait ma cause en mains, celle-ci devait triompher. Le tour de force, c'était d'avoir amené Herriot et Daladier à se joindre à lui..." ("Vingt-neuf mois d'exil, page 273).

    Le 2 janvier 1930, ce fut le retour triomphal de Léon Daudet à Paris. La veille, de nombreux amis étaient allés le chercher à Bruxelles...

    De "Vingt-neuf mois d'exil" (page 278) :

    "...Le lendemain matin, zou, en route pour Paris ! Mon coeur bondissait dans ma poitrine. Mais je lui disais : tiens-toi un peu, que diable ! On nous regarde, et les photographes sont là..."
    Au départ de la gare du Midi, à Bruxelles, de nombreux amis nous attendaient et nous firent des "au revoir" (non des adieux, juste ciel !) bien touchants.
    A Aulnoy, des délégations nombreuses de la région du Nord, venues avec des bouquets fleuris, entonnèrent en coeur l'émouvant "Vivat semper".
    Je refoulais mes larmes tant bien que mal...
    Puis ce fut l'arrivée épique à la gare du Nord , avec ma femme bien-aimée à mon bras...
    Une vraie descente dans le Maëlstrom, parmi des dizaines de milliers de royalistes et de patriotes, qui poussaient de véritables hurlements.
    Je me faisais l'effet d'un bouchon sur les vagues de la pointe du Raz"
    Quelques minutes plus tard, Léon Daudet se retrouvait, après tant de mois, devant le tombeau, abondamment fleuri, de Philippe et, nous dit-il, "je pouvais prier près de mon enfant".

     

     

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    Pour lire l'article...

    Cliquez sur le lien qui suit ces quelques explications; vous tomberez sur la Une du vendredi 3 janvier 1930. En bas de page, une courte "barre de tâches" vous permet d'utiliser le zoom (tout à gauche de la barre) et de changer de page (flèche tout à droite); une fois appuyé sur "zoom", vous aurez, cette fois tout en haut de la page, une autre "barre de tâches" : en cliquant sur le "+", il ne vous restera plus, avec votre souris, qu'à vous promener sur la page, puis passer à la deuxième pour lire la suite... :

    1. Le court "pavé" du dimanche 21 août, lendemain de la conférence, annonçant simplement que cette conférence a eu lieu :

    https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k763143h

    2. Et le court compte-rendu du surlendemain, lundi 22 août, sans la moindre "aspérité" diplomatique !!!! :

    https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k763144w

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  • Éphéméride du 3 août

    1753 : Mort de Louis Henri de La Tour d'Auvergne, comte d'Évreux,  à l'origine du Palais de l'Élysée

     

     

     

     

     

    1108 : Sacre de Louis VI  

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    Le sacre de Louis VI, par Jean Fouquet, enluminure issue de l'ouvrage Grandes chroniques de France, Paris, France, XVème siècle  (à droite de l'image, l'on peut apercevoir le roi d'Angleterre Henri 1er Beauclerc.)  

    De Jacques Bainville, Histoire de France, chapitre V, Pendant 340 ans, l'honorable famille capétienne règne de père en fils :

    "...Ce roi, le premier des Capétiens qui ait porté le nom de Louis, avait pris soin de se rattacher aux Carolingiens en s'appelant Louis VI : c'était une indication. Avec lui commence la période d'activité de la monarchie capétienne (1108). Le moment était venu. Si un prince apathique l'avait laissé passer, l'avenir de la France eût été bien compromis. Louis le Gros était énergique et il partit d'une idée simple : être le maître chez lui. Il entreprit des opérations de police militaire destinées à nettoyer le pays : c'était le programme que son père lui avait indiqué quand il lui montrait le donjon de Montlhéry (ci dessous) comme le premier obstacle à renverser. L'ambition du roi de France, au commencement du douzième siècle, était d'aller sans encombre de Paris à Orléans.

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    C'est au cours de ces opérations de bien petite envergure et qui lui coûtèrent pourtant de grands efforts, qu'il arriva à Louis le Gros de s'allier au mouvement communal. Dans ses propres villes, il le réprimait quand il y avait des désordres ou bien il le limitait soigneusement. Il commença aussi à organiser l'administration du royaume avec le souci de garder l'autorité entre ses mains. C'était un homme pour qui les leçons de l'expérience n'étaient pas perdues et il ne voulait pas s'exposer à créer une autre féodalité. Aussi choisit-il pour fonctionnaires de petites gens qui fussent bien à lui et qu'il changeait souvent de place. À sa suite, les rois de France s'entoureront de roturiers bons comptables et bons légistes. Son homme de confiance, Suger, un simple moine, sera le ministre type de la royauté..."

     

    En 1119, Louis VI adresse une lettre au Pape où il mentionne : "Roi de la France, non plus des Francs, et fils particulier de l’Église romaine." C’est la première fois que la mention officielle du mot "France" apparaît...

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    1347 : Calais se rend au roi d'Angleterre

     

    Après onze mois de siège, la ville capitule devant Édouard III Plantagenêt, qui promet d'éviter le massacre à condition que lui soient livrés six bourgeois de la ville.

    En chemise, la corde au cou, six Calaisiens volontaires apportent les clés de la ville au roi. La reine Philippa de Hainaut intervient alors en leur faveur. Les six bourgeois seront déportés en Angleterre puis libérés contre rançon.

    Rodin a immortalisé l'évènement :

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     On est, alors, au tout début de la Guerre de Cent ans : elle vient de commencer dix ans auparavant, en 1337 : voir notre Feuilleton En cartes, "l'aventure France"... et/ou, dans notre Album L'Aventure France racontée par les cartes, voir la photo "Guerre de Cent Ans : premier effondrement"...
     
     
     
     
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    1753 : Mort de Louis Henri de La Tour d'Auvergne 

     

    Comte d'Évreux,  Lieutenant général des armées du roi de France, c'est lui qui est à l'origine du Palais de l'Élysée... 

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    http://www.podibus.com/elysee_VR/

            

    Édifié entre 1718 et 1720 par l'architecte Armand-Claude Mollet, l'hôtel d'Évreux est l'un des meilleurs exemples du modèle classique : il se compose d’un corps de bâtiments de deux étages, élevé sur un vaste sous-sol. Il s’ouvre par un vestibule dans l'axe de la Cour d'honneur, donnant accès à un appartement de parade avec un grand salon en son milieu ouvert sur le jardin. Le corps central s’étend sur trois plans, les deux ailes de part et d'autre étant en simple rez-de-chaussée. La vaste Cour d'honneur est bordée de deux murs à arcades et s'ouvre sur un portail monumental à quatre colonnes ioniques.

    Comme l’Hôtel de Matignon, le Palais eut une existence mouvementée, et passa de mains en mains : il fut, tour à tour, résidence de la Pompadour, des Ambassadeurs extraordinaires, du banquier Nicolas Baujon puis de la princesse Bathilde de Bourbon, qui l’acheta à Louis XVI.

    Non sans dégâts ni dégradations, il traversa malgré tout la Révolution – il fut un temps Café-concert… - puis appartint à Murat, avant que celui-ci  ne parte pour Naples. Alexandre Premier de Russie, qui y logea en vainqueur, y reçut Chateaubriand, et Napoléon y signa son 3 aout,louis vi,élysée,calais,bourgeois de calais,rodin,saussure,mont blanc,laennec,stethoscope,suger,capetienssecond acte d’abdication, dans le Salon d’argent (ci contre). À son retour, Louis XVIII ne le rendit pas à Bathilde d’Orléans, qu’il dédommagea, du moins, en lui offrant Matignon. Louis XVIII offrit le Palais – entre temps occupé par Wellington… - au Duc de Berry. Celui-ci sera assassiné alors qu’il le quittait avec son épouse, pour se rendre à l’Opéra…

    C’est à partir de 1848, et avec l’avènement de la Seconde République, que le Palais devient le siège officiel du gouvernement : Louis-Napoléon Bonaparte s’y installa comme Président élu, et y prépara son Coup d’État (dans le Salon d’Argent, lui aussi, où il "retrouvait" son oncle !…)

    Napoléon III résidant aux Tuileries, le palais reçut les souverains étrangers en visite à Paris : la reine Victoria (1855); l'empereur de Russie Alexandre II (en 1867, pour l’Exposition universelle); l'empereur d'Autriche François-Joseph 1er; le roi de Suède Charles XV; le roi des Pays-Bas Guillaume III; le sultan ottoman Abdulaziz et, en 1869, Ismaïl Pacha.

    3 aout,louis vi,élysée,calais,bourgeois de calais,rodin,saussure,mont blanc,laennec,stethoscope,suger,capetiensEnfin, par la loi du 22 janvier 1879, l'Élysée devint officiellement la résidence des présidents de la République française : cela ne devait pas arrêter l'histoire mouvementée, et, dans ce cas, tragi-comique, du Palais : le Président de la République en exercice, Félix Faure, plus célèbre par sa mort que par sa vie, y mourut, le 15 février 1899, à l'âge de 58 ans, dans les bras de sa maîtresse (ci contre)...

    On jouissait alors d'une liberté d'expression infiniment plus grande qu'aujourd'hui - où de tels propos mèneraient directement devant les Tribunaux... - et les chansonniers s'en donnèrent à coeur joie, appelant la maîtresse "la pompe funèbre" ou disant (entre autres) du président : "Il voulait être César, il ne fut que Pompée !"...

    Au prêtre, appelé en catastrophe au chevet de l'infortuné Félix - qui, pour le coup, portait mal son nom, qui signifie "heureux", en latin !...) et qui demandait naïvement si le Président avait encore sa connaissance, un huissier répondit que non, qu'on l'avait faite sortir par la porte de derrière !...

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    Petit-neveu du maréchal de Turenne, la carrière militaire de Louis-Henri commence en 1691 : il est nommé Enseigne au Régiment du roi, pendant le siège de Mons. En 1698, il est colonel du Régiment de Blaisois, et évolue progressivement dans la hiérarchie. Brigadier quatre ans plus tard, il est finalement promu au rang de Maréchal de camp en 1704...

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    Dans notre Album Drapeaux des Régiments du Royaume de France voir la photo "Régiment de Blaisois"...

     

     

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    1763 : Louis XV pose la première pierre de l'église de la Madeleine

     

    Sa construction sera fort longue, et fort mouvementée, et c'est comme une sorte de miracle si l'on peut contempler, aujourd'hui, la perspective qu'elle offre, en répondant aux colonnes du Palais Bourbon, sur l'autre rive de la Seine. 

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    Eglise de la Madeleine rapide resume d'une construction mouvementee.pdf

     

     

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  • À la découverte du ”Fonds lafautearousseau”... (13) : sur la Commune...

    lafautearousseau, c'est plus de 28.000 Notes ou articles (et autant de "commentaires" !), 22 Albums, 47 Grands Textes, 33 PDF, 16 Pages, 366 Éphémérides...

    Il est naturel que nos nouveaux lecteurs, et même certains plus anciens, se perdent un peu dans cette masse de documents, comme dans une grande bibliothèque, et passent ainsi à côté de choses qui pourraient les intéresser...

    Aussi avons-nous résolu de "sortir", assez régulièrement, tel ou tel de ces documents, afin d'inciter chacun à se plonger, sans modération, dans ce riche Fonds, sans cesse augmenté depuis la création de lafautearousseau, le 28 février 2007...

    Aujourd'hui : sur la Commune...

    (tiré de notre Éphéméride du 18 mars)

    (retrouvez l'ensemble de ces "incitations" dans notre Catégorie :

    Á la découverte du "Fonds lafautearousseau")

    1871 : Début de la Commune de Paris

     

    De Jacques Bainville, Histoire de France, chapitre XXI, La Troisième République : 

     1A.jpg"...Parmi les conditions que Bismarck (ci contre) avait posées, il en était une qui était grave, et c'était la seule qui ne lui rapportât rien. Il avait exigé pour les troupes allemandes une entrée solennelle dans Paris. Rien n'était plus propre à surexciter les Parisiens, après les souffrances et l'énervement du siège, dans le trouble dont était frappée la vie de cette immense cité. L'explosion révolutionnaire qui s'y préparait était mêlée de beaucoup d'éléments. L'humiliation du défilé, bien que limité aux Champs-Élysées et d'une durée de quelques heures seulement, compta parmi les causes de la Commune. Presque tous les députés de Paris avaient voté contre la paix. Paris était pour la République, pour la guerre révolutionnaire. Paris était hostile à cette Assemblée de "ruraux" dont les sentiments conservateurs et pacifistes étaient si différents des siens. Les traditions de 1793, les souvenirs de 1830 et de 1848 n'avaient pas disparu : les débuts de Delescluze, un des chefs de la Commune, dataient des journées de Juillet.

    La Révolution "patriote" s'associait d'ailleurs bizarrement à l'Internationale socialiste, la vieille conception jacobine de la Commune à des idées de fédéralisme communal fort éloignées de la République une et indivisible. Le fonds général, c'était l'esprit d'émeute dans une population qu'on avait armée pour le siège et qui avait gardé ses armes, parce que le gouvernement n'avait eu ni la volonté ni la force de les lui enlever.

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    Le déroulement chronologique de la Semaine sanglante...

     

    L'insurrection que l'on voyait venir commença le 18 mars lorsque l'ordre eut été donné de reprendre les canons de la garde nationale. Mais une autre circonstance s'était produite et elle donne à ces événements une curieuse ressemblance avec ceux de la Révolution. L'Assemblée, d'abord réunie à Bordeaux, avait décidé de siéger, non dans la capitale dont l'agitation était redoutée, mais à Versailles, comme les états généraux de 1789. On avait même proposé Bourges ou Fontainebleau.

    Cette marque de méfiance fut interprétée à Paris comme l'annonce d'une restauration ou d'un coup d'État. Une grande partie des gens paisibles avait déjà quitté la ville, remplie d'une masse oisive et armée où affluaient aussi des aventuriers de toute sorte. Quant aux forces régulières, il était 1A.jpginutile de compter sur elles pour maintenir l'ordre. Elles existaient à peine et leur esprit était mauvais : celles qui furent envoyées à Montmartre pour reprendre les canons (ci contre ) fraternisèrent avec la foule et abandonnèrent le général Lecomte, fusillé quelques heures plus tard avec un ancien général de la garde nationale, Clément Thomas. Alors éclata ce qui couvait depuis longtemps. Après quelques jours d'incertitude et de confusion, l'insurrection prit forme par la création d'un gouvernement de la Commune qui rompit avec celui de Versailles. Ce n'était plus une émeute. C'était la guerre civile et plus grave qu'aux journées de Juin.

    La Commune a singulièrement frappé les esprits. Elle a laissé une horreur profonde. C'est elle cependant qui a consolidé le régime républicain, d'abord, comme nous l'avons déjà dit, parce que la République se montra capable de rétablir l'ordre, ensuite parce que, dès les premiers symptômes de l'insurrection, qui avaient paru également dans quelques grandes villes, Thiers avait cessé de ménager la droite, s'étant convaincu que la République était nécessaire pour calmer les esprits. Tel était le vrai sens de son mot : "La République est le régime qui nous divise le moins."

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    Adolphe Thiers photographié par Nadar 

     

    En attendant, il fallait battre les insurgés. Thiers, s'inspirant des leçons de l'histoire et de l'expérience de la réaction européenne en 1848, notamment de la méthode employée à Vienne par le général Windischgraetz, avait résolu de livrer Paris aux révolutionnaires pour les y enfermer et les y écraser ensuite. Ce plan réussit, parce que l'insurrection avorta dans les autres grandes villes et parce que la France voulut la répression et la soutint. Il y fallut deux mois pendant lesquels Paris connut une nouvelle Terreur par l'exécution ou le massacre des otages, au nombre desquels se trouva l'archevêque de Paris. Le 21 mai seulement, après un véritable siège, les Versaillais entrèrent dans la capitale. Pendant une semaine encore, la semaine sanglante, les fédérés, les communards furent refoulés de quartier en quartier, tandis qu'ils allumaient des incendies pour arrêter les soldats, brûlaient les Tuileries (ci dessous), l'Hôtel de Ville, laissant croire que la révolution détruirait Paris plutôt que de se rendre. Dans les deux camps, l'acharnement fut extrême.

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    Voir notre Éphéméride du 17 mai, sur la terrible prédiction de Louise Michel : "Paris sera à nous, ou n'existera plus !..."; mais aussi l'Éphéméride du 13 décembre, où l'on rend hommage à l'héroïsme de Martian de Bernardy et de tous ceux qui, avec lui, sauvèrent les collections du Louvre de la folie barbare des révolutionnaires...

     

    La rigueur de cette répression n'avait jamais été égalée. Il y eut dix-sept mille morts, des exécutions sommaires, plus de quarante mille arrestations. Les conseils de guerre prononcèrent des condamnations jusqu'en 1875. Quelques chefs de la Commune furent exécutés, d'autres déportés, parmi lesquels Rochefort. Et, loin de nuire à la République, cette sévérité la consolida. Elle apparut comme un régime à poigne, un régime d'autorité, qui avait renversé la règle de 1789, de 1830, de 1848, qui n'avait pas admis que Paris imposât une révolution à la France..."

     

    Alors, que penser de "La Commune" ?...

     

     

    • Pour Maurras, "La Commune" fut une des premières tentatives d’union des forces révolutionnaires de droite et de gauche en vue d’un syndicalisme à la fois socialiste et nationaliste… 

           

    Voilà donc le(s) paradoxe(s) de la Commune :  à côté de révolutionnaires qui se plaçaient dans la droite ligne de ceux de 93, on trouvait des représentants des vrais socialistes français, héritiers de Proudhon. Or les bourgeois versaillais traitaient dédaigneusement de "Communards" la totalité de leurs adversaires, englobant indistinctement dans leur même détestation tous les tenants de la Commune, alors que certains incarnaient une tradition politique qui, comme l’a rappelé Alain de Benoist, "impliquait à la fois le refus de l’exploitation du travail, de l’égoïsme prédateur et du nihilisme jouisseur, en même temps qu’un certain conservatisme moral, le sens de l’honneur et de la parole donnée, le goût de la loyauté, de l’entraide et de la solidarité".

    Une telle conception, forgée dans les luttes contre la bourgeoisie – grande bénéficiaire de la révolution - et héritière du Compagnonnage,  transcendait le clivage artificiel gauche-droite, conçu pour couper les peuples en deux – pour le plus grand profit des usuriers cosmopolites...

    1A.jpgD’où l’indulgence de Maurras – qui aurait souhaité plus de discernement… - pour cette troupe qui ne méritait pas l’écrasement ; et dans laquelle il voyait "une des premières tentatives d’union des forces révolutionnaires de droite et de gauche en vue d’un syndicalisme à la fois socialiste et nationaliste"

    Éric Zemour, à propos de la Commune, dans son livre Mélancolie Française, écrit, un peu dans un même esprit, les lignes suivantes :

    "...Après Sadowa, Napoléon III vit le danger et réclama le retour de la conscription. Le Corps Législatif lui refusa, avec une véhémence que permettaient les libertés récentes octroyées par "l’Empire libéral" et la

  • L’Égypte, le pays qui a vaincu l’islamisme, par Antoine de Lacoste

    antoine de lacoste.jpgNotre ami Antoine de Lacoste nous envoie son dernier article, paru dans Politique magazine.

    Il nous indique qu'il a quitté Boulevard Voltaire, et qu'il va créer prochainement son propre blogue de géopolitique, qui s'intitulera Géochroniques.

    Il nous avertira lorsque celui-ci sera en ligne et, naturellement, nous le relaierons aussi souvent qu'il le souhaitera...

    Bonne lecture !

    François Davin, Blogmestre

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    L’Egypte, le pays qui a vaincu l’islamisme

     

    L’hydre islamisteconnait des destins très variées d’une région à l’autre. En progression constante dans les pays occidentaux et dans le Sahel, elle semble reculer ailleurs.

    C’est en Egypte qu’elle a connu sa plus cuisante défaite (avec la Syrie), rendant son étude particulièrement intéressante : Les Frères musulmans sont arrivés démocratiquement au pouvoir, ce qui est un cas unique. Même Erdogan n’a pas été élu avec cette étiquette.

    Rappelons la chronologie : Mohamed Morsi a été élu président de la République le 17 juin 2012 avec 51,73% des suffrages face à un ancien militaire. Un score serré doncpour le représentant officiel de la Confrérie des Frères musulmans. Auparavant le succès avait été plus important aux législativesqui s’étaient déroulées dans la foulée de la révolution des soi-disant printemps arabes.

    Pendant un an, Morsi dirigea l’Egypte. Il déçut le peuple, et dut faire face au Conseil Supérieur des Forces Armées (CSFA), cette institution militaire qui se réunit de son propre chef dans les grands moments de l’histoire du pays et à la Haute cour constitutionnelle qui annula les élections législatives. Le CSFA prit acte de cette décision et pris le pouvoir législatif en attendant de nouvelles élections.

    La riposte de Morsi ne se fit pas attendre. Il mit à la retraite le chef du CSFA et, pour apaiser l’armée,  nomma ministre de la Défense le chef du renseignement, le général Sissi qui avait la réputation d’être un religieux conservateur.Surtout, en novembre 2012, il s’arrogea tous les pouvoirs par une déclaration constitutionnelle sans possibilité de recours: le bras de fer avait commencé.

    Les manifestations hostiles à Morsi se multiplièrent tandis que l’Egypte s’enfonçait dans la crise et que les Frères tissaient leur toile. La violence monta en flèche, les morts furent nombreux et des viols collectifs se produisirent à plusieurs reprises Place Tahrir. Une grande manifestation anti-Morsi fut finalement organisée le 30 juin 2013.

    Elle submergera le pays. On a parlé de 30 millions de manifestants, chiffre sans doute exagéré mais il s’agit du tournant décisif. L’armée savait maintenant avec certitude qu’elle avait le peuple derrière elle et prononça la destitution de Morsi. Les manifestations islamistes n’y changeront rien, la Confrérie fut interdite et les arrestations se comptèrent par dizaines de milliers. L’élection présidentielle de 2014 vit le triomphe de Sissi : les Egyptiens voulaient le retour à l’ordre et tourner la page sombre de l’islamisme.

    Parallèlement, un mouvement islamiste qui avait fait allégeance à Daesh s’implanta dans le Sinaï. L’armée emploiera les grands moyens pour l’anéantir. Les combats furent rudes mais le ménage fut fait.

    Le calme est maintenant revenu en Egypte et c’est un bon moment pour aller sur place sentir l’ambiance. Le constat est simple : l’élection de Morsi semble, dix ans après, appartenir à un autre âge.

    Le Caire est toujours aussi bruyantet incroyablement encombré. Mais les chantiers sont nombreux et les travaux routiers de grande ampleur. Le périphérique fait près de 80 km et compte jusqu’à dix voies mais beaucoup moins parfois, il reste du travail. Anne Hidalgo devrait regarder cela : il y a des villes où l’on essaie de résorber les embouteillages et non de les créer.Mais le problème, insoluble, est d’entrer ou sortir du Caire : on ne se déplace quasiment qu’en voiture et il y a près de 25 millions d’habitants…

    Malgré cela, aucun énervement dans la conduite des automobilistes. Les coups de klaxon sont un mode normal de conduite car personne ne respecte le code de la route (y en-t-il un ?).Le bruit incessant ne vient pas de la circulation mais des klaxons : à ce point c’est sans doute unique au monde. Que se passe-t-il pour un automobiliste dont le klaxon est en panne ? Notre guide est formel : « c’est aussi grave qu’une panne de moteur ». La placidité des Cairotes devant les pires queues de poisson ou les changements de file de dernière seconde est impressionnante, les Parisiens pourraient s’en inspirer.

    Les voiles sont très présents dans la rue, peut-être les deux tiers des femmes.Mais tout cela ne sent pas l’islamisme. Les écolières croisées par milliers (la jeunesse est partout au Caire) en témoignent : voilées et non voilées rient et se promènent ensemble. Parfois on voit un groupe en uniforme à l’ancienne, toutes non voilées : il reste plusieurs institutions catholiques dont l’origine remonte généralement au XIXe siècle. Les Egyptiens en sont fiers et le niveau intellectuel reste excellent même si, hélas, le virage progressiste a été résolument pris par les dirigeants de ces écoles.

    La quasi-totalité des hommes sont en pantalon et il y a statistiquement beaucoup moins d’habits religieux qu’en Seine Saint-Denis. D’ailleurs pour visiter le très intéressant musée copte ou la fameuse église suspendue, coptes et musulmans se pressent ensemble avec le plus grand naturel. Les chrétiens font vraiment partie de l’Egypte moderne et le président Sissi y a beaucoup contribué en envoyant de nombreux signaux forts en ce sens.

    Quelle est leur proportion dans la population égyptienne ? Sans doute 10 à 15% disent les spécialistes français, 20% dit-on sur place. Quoi qu’il en soit, sur un peu plus de 100 millions d’habitants, cela fait beaucoup de monde. On comprend que, contrairement à l’Irak ou la Syrie, les chrétiens ne sont pas menacés de disparition.

    La visite de Kéops nous démontre que le tourisme de masse est revenu. Tant mieux pour l’Egypte et tant pis pour nous : il faut se frayer un chemin parmi les groupes d’Américains, plus ou moins obèses, ou de Canadiens, symboles avancés de la diversité triomphante dans sa marche mondiale. Tongues, shorts et casquettes sont légion et il faut fuir à quelques kilomètres au sud. Là, nous accompagnons la pyramide rouge dans sa splendide solitude, les routes défoncées ayant fait le ménage.

    La Haute-Egypte n’est pas moins peuplée de touristes carLouxor, Assouan, Karnak regorgent de beautés pharaoniques. Cette civilisation si lointaine et qui n’a engendré aucun successeur laisse rêveur. Nous nous sentons tout de même plus proche du Parthénon, de Baalbek ou de Jerash.

    Notre hôtel fin XIXe est délicieusement désuet et l’on s’attendrait presque croiser Agatha Christie dans un des salons victoriens resté dans son jus. La vue sur le Nil est splendide, l’ambiance sereine. En montant sur une felouque traverser le fleuve pour marcher vers le beau monastère St Siméon, on ne s’attendait pas se faire entourer de canots pneumatiques bourrés d’enfants hilares. Ils nagent autour de nous en chantant en boucle le ding-ding-dong final de Frère Jacques. Où ont-ils appris cela ?

    Près de la Mer Rouge, une pieuse visite s’impose aux monastères St Antoine et St Paul appelés ainsi en l’honneur des deux premiers anachorètes de l’histoire. On pense au fameux incipit d’Anatole France dans Thaïs : « En ce temps-là, le désert était peuplé d’anachorètes ».

     Les moines (plus de 100 par monastère) nous font visiter leur monastère au milieu d’une grande foule de coptes venus faire leurs dévotions avant la fermeture de l’Avent. L’ambiance est joyeuse, les voiles absents. L’islamisme est si loin.

    Malgré la crise, l’inflation et la pauvreté qui touche un bon tiers des habitants, l’Egypte semble sur la voie du renouveau. La manne gazière découverte en Méditerranée est un cadeau inestimable et Sissi a démontré un sens politique remarquable.

    Bien sûr, sa conception des droits de l’homme n’est pas la même que celle de nos brillants dirigeants occidentaux. Nos grands donneurs de leçons n’omettent jamais de regretter qu’il y ait encore quelques milliers d’islamistes en prison. Ils oublient le péril mortel auquel l’Egypte a échappé : ils feraient mieux d’être plus attentifs à ce qui se passe chez eux. Mais Sissi n’en n’a cure : il connait l’occident et il sait qu’on ne peut se fâcher avec tous les fournisseurs de gaz en même temps.

  • Dans le monde et dans notre Pays légal en folie : revue de presse et d'actualité de lafautearousseau...

     

    Toujours "contre nous", par essence et d'une façon existentielle, pourrait-on dire - et cela depuis les Cimbres et les Teutons, il y a maintenant plus de...21 siècles ! - nos ennemis allemands de "l'Allemagne politiquement unifiée" ont monté une sorte de coalition militaire anti-française avec l'Italie, l'Espagne et la Suède pour créer un successeur au char Léopard 2. Sans la France, évidemment, qui a fabriqué le remarquable char Leclerc, cela va de soi !

    Nos Rois avaient bien compris "le danger d'outre-Rhin", quel que soit le nom qu'il porte dans l'Histoire, depuis les Cimbres et les Teutons il y a 21 siècles, jusqu'à Hitler, en passant par Bismarck et Guillaume II. Ils avaient réussi ce "chef d'oeuvre absolu" (le mot est de notre immense Bainville) qu'étaient les Traités de Westphalie : en émiettant les Allemagnes, non seulement ils faisaient disparaître tout danger à l'Est mais, mieux, les Allemands des principautés et villes libres sans nombre devenaient nos amis, et le Maréchal de Saxe grand maître des Armées françaises sous Louis XV, remportait la bataille de Fontenoy, aux côtés du Roi (dont le rôle fut, là, décisif, au dire même de Napoléon, qui s'y connaissait, en batailles... ).

    Cette heureuse division des Allemagnes dura jusque sous Louis XVI, et nous permit de réunir au Royaume l'Alsace, la Franche-Comté, la Flandre gallicante, une petite partie du Hainaut, La Lorraine (n'oublions pas le Roussillon !).

    Nous serions arrivés à "réunir" ce qu'il nous manque de la rive gauche du Rhin sans les Encyclopédistes prussophiles, et leur Révolution, leur République et leur Empire qui, follement, au nom du calamiteux et idéologique "principe des nationalités", ont lancé le mouvement d'unification allemande (la "médiatisation" et le "recès" de Napoléon 1er!) puis ont laissé, toujours aussi follement, ce processus d'unification aller à son terme (Napoléon III) : on a eu les conséquences : 1870 et la perte de l'Alsace-Lorraine, 1914 et son million et demi de "jeunes français couchés froids et sanglants, sur leur terre mal défendue" (Maurras) : tous, Encyclopédistes, révolutionnaires, républicains et Empires ont "bien travaillé" (!) contre les intérêts supérieurs et vitaux de la Nation française, et en "intelligence avec l'ennemi" !

    Encore pouvions-nous, après la brillante mais affreuse victoire de 18, obtenir une rive gauche du Rhin "nettoyée de la Prusse", selon l'heureuse expression de L'Action française : en soutenant le séparatisme rhénan. Mais, là encore, nos ennemis anglo-saxons (cette fois) et, surtout, le Régime, le Système veillaient : détruisant l'Empire catholique Austro-hongrois avec lequel nous pouvions nous réconcilier et qui nous aurait aidé contre les germains du nord, le Régime perdit lamentablement la paix, et laissa l'Allemagne intacte, se contentant de la "mettre en république" croyant que, par la magie des mots, elle deviendrait, ainsi, fréquentable et pacifique : comme le lucide et clairvoyant Bainville l'avait analysé (et l'Action française, et l'Armée, et les Patriotes avec lui...), nous eûmes - et le monde entier avec nous - Hitler et le nazisme et la Seconde Guerre mondiale vingt ans après ! (voir ici et ici).

    Même de Gaulle, intimement royaliste, demanda à Staline, en 44/45, de fixer sur le Rhin la limite ouest de "l'Allemagne maintenue" (comme il venait, par la force brute, de fixer sur la "ligne Oder/Neisse" sa limite est). Staline ne répondit pas aux attentes de de Gaulle, et l'Allemagne fut bien divisée, mais en deux seulement... et l'on connaît la suite.

    Maintenant, bien longtemps après tout cela, nous avons à manoeuvrer avec une Allemagne réunifiée qui, plus faible que nous militairement - et c'est heureux ! - grâce à notre arme atomique, ne nous pardonne justement pas d'être "un pas derrière nous", et a préféré se faire le 51ème État des États désunis d'Amérique plutôt que de jouer loyalement le jeu, avec nous, d'une Europe totalement indépendante de la Maison Blanche...

    Et qui a profité de son impossibilité de dépenser des sommes importantes dans l'arme atomique (comme nous) pour se concentrer exclusivement sur son économie, en faire une arme de guerre redoutable contre nous et tous les européens, à qui ils ont réussi à imposer leur mark, sous le faux nez et le faux nom d'euro, ce qui a achevé de déstabiliser complètement notre économie. Il faut cependant dire, à leur décharge, que - depuis Giscard... - les politiques insensées de notre Système et de notre Pays légal les ont bien aidés...

    Voilà où nous en sommes aujourd'hui : on nous pardonnera la longueur de ce rappel historique mais, une fois de plus, il nous permet de constater la justesse du mot d'Auguste Comte : "Les vivants sont de plus en plus gouvernés par les morts"...

    Et ce n'est pas avec un Régime et un Système "essentiellement" prussophiles que l'on pourra agir et traiter avec les Allemands, mais en retrouvant notre Régime traditionnel, l'institution qui a fait la France et qui l'avait débarrassé du "danger de l'est" : sa Royauté...

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    1. D'Eugénie Bastié (qui a bien raison) sur Le Puy du Fou, et son succès colossal, dont nous parlions ici-même, avant-hier

    "Le Puy du fou n’ pas la prétention de donner un cours d’histoire, mais de faire rêver par la légende, d’unir par l’imaginaire. Plus qu’une réussite commerciale, il s’agit d’une victoire culturelle. Les déconstructeurs ne le supportent pas...
    Le Puy du Fou l'assume, il est un des rares lieux qui renoue avec le roman national..."
     
    (extrait vidéo 3'59)
     
     
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    2. En direct, avec Morandini, au coeur du trafic de drogue à Melun... Dénis Cieslik a commencé par écouter les habituelles excuses victimaires des délinquants vendeurs de mort puis a rappelé à ces "jeunes" de banlieue qu’ils sont entièrement responsables de la vie pourrie qu’ils imposent aux autres. Cela ne leur a manifestement pas plu... :

    (extrait vidéo 2'12)

    https://twitter.com/DenisCieslik/status/1699755757401407913?s=20

     

    Regardez Denis Cieslik, haut-fonctionnaire, interpellé par des jeunes en  direct dans « Morandini Live » depuis Melun

     

    3. C'est à signaler : Pascale Martin, députée LFI de Dordogne, annonce courageusement son soutien à l'interdiction du port de l'abaya à l'école. Elle a raison, elle fait bien et elle est "gonflée", comme on dit familièrement. Déjà, Andréa Kotarac avait quitté ce parti islamo-gauchiste il y a pas mal de temps, maintenant; on souhaite bonne chance à Pascale Martin, et l'on verra bien comment se passent les choses pour elle...

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    4. (Source : Zone Bourse) L'Allemagne a arrêté ses centrales nucléaires, ce qui a eu un impact majeur sur  la disponibilité de son électricité et  le bilan carbone de son mix électrique.

    https://www.zonebourse.com/cours/action/EON-SE-3818998/actualite/Plus-d-importations-d-electricite-apres-l-arret-des-centrales-nucleaires-allemandes-44782210/

    5. Cela ne nous rassure pas, mais force est de constater que, dans le domaine de l'effondrement sur elles-mêmes, nos ennemis d'Allemagne font encore mieux (c'est-à-dire pire) que nous !

    C'est dans Breizh-Info : Allemagne. Polygamie : des Afghans autorisés à faire venir leur seconde épouse dans le cadre du regroupement familial...

    https://www.breizh-info.com/2023/09/07/224241/allemagne-polygamie/

     

    6. D'accord avec Alexandre del Valle :

    7. lafautearousseau y sera, et appelle tous ses lecteurs, amis, sympathisants, et tous ceux qui pourront être libres et sur place ce samedi 1er octobre à se joindre à cette manifestation d'amitié et de soutien à nos frères arméniens...

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    À DEMAIN !

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  • Éphéméride du 25 octobre

    2007 : Premier vol commercial pour l’A 380

     

     

     

     

     

    732 : Charles Martel repousse les Maures 

     

    Probablement sur le territoire de la commune de Moussais (rebaptisé depuis Moussais-la-Bataille), les Francs commandés par Charles Martel ont repoussé une razzia menée par Abd el Rahman, lors de la bataille de Poitiers : 

     

    https://www.herodote.net/25_octobre_732-evenement-7321025.php 

     

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    Partis de Pampelune, les musulmans - qui ont envahi l'Espagne en 711 - ont conquis le Sud-ouest et ravagé Bordeaux; ils ont aussi fait des incursions dans le Sud-est : des légendes locales (comme celle de la Cabro d'Or, aux Baux-de Provence) et la toponymie en gardent quelques souvenirs (le massif des Maures; la Garde-Freinet...).

    Ils remontent maintenant vers le Nord-ouest, pour y piller les riches monastères. C'est là que Charles Martel - y gagnant son surnom... - stoppera définitivement leur avancée.  

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    Charles Martel mourra neuf ans plus tard, en 741 : sur son importance et le rôle politique qu'il a joué, voir l'Éphéméride du 22 octobre. 

     

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    1415 : Désastre d'Azincourt

     

    La chevalerie française est écrasée par les troupes du Roi d'Angleterre Henri V.

    Après 35 ans de victoires françaises (avec Charles V et du Guesclin), les Anglais reprennent l'avantage, Azincourt ayant été précédée par les désastres de Crécy (voir l'Éphéméride du 26 août) et de Poitiers (voir l'Éphéméride du 19 septembre).

    Et pourtant, les français étaient supérieurs en nombre...

    De fait, la bataille d'Azincourt marque la fin de l'ère de la chevalerie et le début de la suprématie des armes à distance sur la mêlée (ci dessous, reconstitution historique : les archers gallois du Roi d'Angleterre).

    Suprématie qui ne fera que se renforcer par la suite grâce à l'invention des armes à feu...

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     Dans notre album L'Aventure France racontée par les Cartes, voir la photo La Guerre de Cent Ans (3/4) : deuxième effondrement...

     

     

     

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    1653 : Mort de Théophraste Renaudot

     

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    À Paris, qui se souvient...

    http://www.histoire-pour-tous.fr/biographies/3848-theophraste-renaudot-1586-1653-biographie.html

     

     

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    1685 : Début de la construction du Pont Royal

     

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    D'abord, en 1550, il y eut le Bac des Tuileries, qui reliait la rive gauche (d'où le nom de Rue du Bac) à la rive droite, à hauteur de l'actuel Pavillon de Flore. Puis, en 1632, on construisit un pont en bois, à péage, le Pont Sainte Anne (pour Anne d'Autriche), ou Pont rouge (d'après sa couleur).

    Trop fragile, constamment emporté par des crues et devant être refait à répétition, il sera finalement remplacé - entre le 25 octobre 1685 et le 13 juin 1689 - par un pont en pierre de cinq arches, entièrement financé par Louis XIV, d'où son nom de Pont Royal.

    Très élégant, avec ses cinq arches en plein cintre, c'est le troisième pont le plus ancien de Paris, après le Pont Neuf et le Pont Marie.

     

    http://paris1900.lartnouveau.com/ponts/pont_royal.htm

     

     

     

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    1722 : Sacre de Louis XV

     

    Illustration du Temps long dont disposent les monarques : il est l'arrière-petit-fils de Louis XIV, et le grand-père de Louis XVI.

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    Louis XV à six ans, par Hyacinthe Rigaud 
              
    De Jacques Bainville, Histoire de France, Chapitre XIV, La Régence et Louis XV :
     
    "...C’est cependant par un acte d’autorité que débuta Louis XV, à seize ans, lorsqu’il renvoya le duc de Bourbon, à peu près comme Louis XIII avait secoué la tutelle de Concini. Le jeune roi avait donné sa confiance à son précepteur Fleury, évêque de Fréjus. Choix heureux : ce sage vieillard dirigea les affaires avec prudence. Il y eut, pendant quinze ans, une administration intelligente, économe, qui remit les finances à flot et rétablit la prospérité dans le royaume, preuve qu’il n’était pas condamné à la banqueroute depuis la guerre de succession d’Espagne et le Système de Law.
     
    De tout temps, la France n’a eu besoin que de quelques années de travail et d’ordre pour revenir à l’aisance et à la richesse. Notre éclatante civilisation du dix-huitième siècle ne s’expliquerait pas sans cette renaissance économique qui fut singulièrement aidée par les traditions bureaucratiques que le siècle précédent avait laissées. Il ne faut pas dire trop de mal des bureaux : leurs abus ne les empêchent pas d’être indispensables. Orry, dont le nom est resté obscur, fut un digne successeur de Colbert dans la gestion des deniers publics. D’Aguesseau, qui est illustre, continua l’œuvre législative que Colbert avait commencée, et, pour une large part, ses ordonnances ont été reproduites par le Code civil, car la Révolution a continué au moins autant qu’elle a innové.

    25 octobre,louis philippe,azincourt,louis xv,a 380,concorde,obélisque,bizet,carmen,charles martel,poitiers,maures,pont royalAppliqué au relèvement de la France, Fleury (ci contre), au-dehors, évitait les aventures. Il n’avait pas de grandes vues de politique européenne mais un sens assez juste de l’utile et du nécessaire. Le point noir de l’Europe, à ce moment-là, c’était la succession d’Autriche qui se présentait d’ailleurs autrement que la succession d’Espagne. L’Empereur Charles VI, n’ayant que des filles, se préoccupait de laisser ses États héréditaires à l’archiduchesse Marie-Thérèse et il cherchait à faire signer et garantir ses dispositions testamentaires, sa "Pragmatique sanction", par toutes les puissances. En France, un parti déjà nombreux représentait que la maison d’Autriche était l’ennemie du royaume, que nous n’avions pas intérêt à la perpétuer et que l’occasion de l’abattre définitivement ne devait pas être perdue. On était antiautrichien au nom de la tradition et des principes de Richelieu. Ainsi naissait, sur une question de politique étrangère, une controverse qui devait dégénérer en conflit, un conflit qui, un jour, deviendrait fatal à la monarchie elle-même..."

     

    Pierre Gaxotte a consacré au grand règne de ce grand roi un livre majeur : Le siècle de Louis XV (voir l'Éphéméride du 21 novembre)...

     

     

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    1791 : Dernière messe à l'abbaye de Cluny

     

    Ce chef d'oeuvre absolu de l'art roman, le plus grand édifice religieux de la chrétienté jusqu'à la construction de Saint Pierre de Rome va être démoli par les vandales révolutionnaires...

    Véronique Prat raconte (Le Figaro Magazine, 24/12/2010), n° 20652) :

    "...Les objets précieux, le mobilier liturgique, les grandes tentures brodées de fil d'or de celle qui fut la maior ecclesia du Moyen-Âge ont été réquisitionnés. Tout ce qui pouvait être vendu a été bradé. Tout ce qui pouvait être arraché à la pierre a été saisi. Seule reste la colossale et majestueuse carcasse du bâtiment, toujours imposante avec ses 187 mètres de long, ses cinq nefs, son choeur multiple, ses grand et petit transepts, ses 300 chapiteaux principaux, ses sept clochers.

  • L'aventure France en feuilleton : Aujourd'hui (166), L'Empire français en 1945...

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    Il ne s'agit pas, ici, de traiter du débat sur la nécessité, l'intérêt ou le droit, d'avoir des Empires. 
    Il s'agit simplement - sans porter de jugement de valeur sur la chose en elle-même - de regarder l'Histoire, et de constater un fait historique, qui s'est passé, qu'on le veuille ou non; que cela plaise ou non; qu'on le regrette ou qu'on s'en réjouisse...
    En Europe, les cinq grands pays "navigateurs et explorateurs" ont, chacun, eu leur Empire outre-mer (sans même parler des puissances maritimes, comme Gênes ou Venise, dont les "empires" étaient d'une autre nature) : la Hollande, la Grande -Bretagne, la France, l'Espagne, le Portugal.

    Des Empires tous différents les uns des autres et tous gérés de façons différentes : il est clair que les Anglais - en bons anglo-saxons qu'ils sont, logiquement - n'ont jamais porté sur leurs colonies le même regard (et, probablement, les mêmes illusions...) que les latins de France, d'Espagne et du Portugal...

    Ces quelques réflexions générales ayant été posées, et pour s'en tenir à la France, cette carte montre l'Empire français tel qu'il fut à son apogée, et juste avant sa fin.

    En réalité, c'est à partir de François premier qu'un premier effort d'envergure fut fait en France pour s'étendre "outre-mer". 
    On connaît le mot du roi, qui, réagissant à la Bulle papale d'Alexandre VI, partageant les terres du Nouveau Monde entre l'Espagne et le Portugal, demandait plaisamment à ce qu'on lui montre la clause du testament d'Adam qui le priverait d'une partie du monde à découvrir...
    Mais tous les rois n'eurent pas, loin s'en faut, cette réelle envie de "projeter la France" au loin : Michel Mourre a parlé avec justesse du bon sens paysan des Capétiens (le mot s'étendant ici à l'ensemble des dynasties, Valois et Bourbons compris) qui ont, dans l'ensemble, toujours préféré la morale de la fable de La Fontaine, "Un tiens vaut mieux que deux tu l'auras"; et qui se sont dans leur très grande majorité, toujours plus préoccupé d'arrondir leur pré carré que de conquérir d'immenses étendues lointaines...
    Bainville a ainsi justifié Louis XV qui, dans l'épuisante opposition que nous suscitaient les Anglais, a préféré abandonner le lointain Canada et l'Inde lointaine pour mieux réunir, mais définitivement, la Lorraine et la Corse, c'est-à-dire poursuivre l'achèvement du territoire métropolitain : il le fit par raison, et il eut raison, même si ce ne fut pas sans tristesse...
    La nécessité de construire la France, qui n'était pas achevée alors - et qui ne l'est toujours pas aujourd'hui... - n'est pas la seule explication de ce dilemme colonial pour la France : en réalité, le peuple français n'a jamais souhaité quitter en masse la "douce France" pour s'expatrier dans des contrées lointaines; nous avons eu de grands navigateurs, de grands explorateurs, de grands marins, mais jamais de grands mouvement d'exode massif de population, comparables à ceux que connurent l'Espagne ou l'Angleterre : il est plus facile d'abandonner des conditions d'existence quand elles sont plus rudes (ce qui est le cas de l'Angleterre) ou quand l'attrait du gain immédiat est plus fort (ce qui fut le cas pour l'Espagne à la Renaissance) que lorsqu'on vit dans un pays "Wie Gott im Frankreich", c'est-à-dire "heureux comme Dieu en France..."... comme disent nos voisins allemands.
    Ainsi s'explique que, bien que découverts par nous, les immenses territoires de l'Amérique du nord (Louisiane et autres...), restés sans peuplement "français" massif, ne pouvaient, à la longue, être conservés, là où des populations anglo-saxonnes nombreuses se développaient, au contraire...
    Après trois à quatre siècles d'hésitations et de balbutiements - durant lesquels les épisodes glorieux ne manquèrent pas - il y eut pourtant, finalement, un Empire français, et il fut étendu.
    C'est que, entre temps, la Révolution avait eu lieu, et la IIIème république s'était installée. La France était vaincue en Europe, et sur son sol même, par la perte d'une guerre de 23 ans déclenchée par la seule folie révolutionnaire; elle était bloquée dans son extension logique et séculaire vers le Rhin après les deux invasions ("deux invasion pour l'oncle, une pour le neveu : voilà une famille qui a coûté cher à la France" disait plaisamment Bainville, parlant des deux Napoléon...). 
    À cette France-là, vaincue et blessée, la Troisième République naissante offrit une sorte de dérivatif, pour canaliser ses énergies, satisfaire ses rêves de gloire, et tempérer ses désirs de revanche sur l'Allemagne : voilà, même si cela peut apparaître cynique, l'origine vraie de l'Empire que nous montre cette carte, au moment où il va, du reste, disparaître...
    Et disparaître dans des conditions tragiques et néfastes pour tous, peuples autochtones et français résidant sur place...

    Un mot, pour conclure, sur le prétendu "pillage colonial" dont se serait rendue coupable la France dans son Empire, ce qui est bien l’un des plus injustes propos jamais dit ou écrit sur l’œuvre de la France outre-mer. Si, comme toute chose humaine, l’œuvre de la France n’est évidemment pas exempte d’erreurs, de fautes, d’injustices ou de violence, l’action pacificatrice et civilisatrice qu’ont mené les Français, du Canada au Viet-Nam en passant par le Liban et, bien sûr, l’Afrique – qu’il s’agisse de l’Afrique noire ou de l’Afrique du Nord – est bien d’avantage digne d'éloges que de reproches…


    Ces quelques lignes d’Henri Nérac, parues dans La Nouvelle Revue d’Histoire (Hors-série, automne 2010) l’expliquent clairement :

    "…Après 1945, la France, qui sortait ruinée du conflit et qui avait à reconstruire 7.000 ponts, 150 gares principales, 80% du réseau de navigation fluviale, 50% du parc automobile etc… lança dans son Empire et donc à fonds perdus pour elle une fantastique politique de développement et de mise en valeur qui se fit largement au dépens de la métropole elle-même. 
    De 1945 à 1948, l’Etat français investit ainsi Outre-mer 1.7OO milliards de francs ; dont 800 en Afrique noire, 60% de ces investissements allant à la création d’infrastructures de transports. 
    En 1955 et en 1958, alors que les indépendances étaient programmées, la France réalisa pour 180 milliards et pour 200 milliards de francs d’investissement, soit le chiffre effarant de 22% de toutes les dépenses françaises sur fonds publics… 
    L’Empire boulet n’était même pas un fournisseur de matières premières agricoles ou minières à bon compte pour la métropole puisque nous savons que cette dernière a toujours payé les productions impériales, qu’elle avait pourtant subventionnées, environ 25% des cours mondiaux…
    L’Empire, erreur économique majeure, risquait de conduira la France à l’asphyxie et au déclin; c’est pourquoi la décolonisation était devenue aussi urgente que vitale. 
    Mais en partant la France léguait à ses colonies africaines : 50.000 kilomètres de routes bitumées, 215.000 de pistes toutes saisons, 18.000 kilomètres de voies ferrées, 63 ports, 196 aérodromes, 2.000 dispensaires équipés, 6.000 maternités, 220 hôpitaux dans lesquels les soins et les médicaments étaient gratuits. En 1960, 3,8 millions d’enfants étaient scolarisés en Afrique noire, 16.000 écoles primaires et 350 écoles secondaires, collèges ou lycées, fonctionnaient. 
    En 1960 toujours, 28.000 enseignants français, soit le huitième de tout le corps enseignant national, exerçaient sur le continent africain. Nous sommes loin du prétendu "pillage colonial"…"

     

    Pour retrouver l'intégralité du feuilleton, cliquez sur le lien suivant : L'aventure France racontée par les Cartes...

     

    lafautearousseau

  • Au sommaire du n° 1229 (28 février) de Royaliste...

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    Cliquez une première fois sur l'image pour l'agrandir, puis utilisez le zoom...

     

    Vous trouverez notamment dans ce numéro une sélection d’articles d’actualité autour de sept thèmes :
     
    - La guerre en l’Europe,
    - les candidats à la présidentielle et la politique étrangère
    - Le scandale des EHPAD,
    - La conférence de Brest sur les océans,
    - L’architecture de sécurité en Europe,
    - Une révolution anthropologique ?
    - Le sens des limites.
     
    Voici un aperçu de ces articles et l’intégralité du sommaire.
    A LA UNE
     
    Notre Europe fracturée.
     
    L’agression russe en Ukraine aggrave les fractures de l’Europe continentale. Pour devenir une force de paix et d’unité, la France doit retrouver sa puissance. La Nouvelle Action royaliste n’a cessé de militer pour la réunion dans un même ensemble des États de l’Europe continentale. Le projet de Confédération européenne allait dans ce sens mais il fut trop vite abandonné et la France, sous divers gouvernements, consentit au pire en Yougoslavie. L’offensive russe en Ukraine trouve une France affaiblie dans tous les domaines. Il faut espérer qu’elle saura malgré tout jouer un rôle majeur dans les semaines qui viennent mais une première leçon doit être immédiatement tirée des événements tragiques de février : pour être fidèle à son histoire et à son projet européen, la nation française doit retrouver sa puissance dans tous les domaines.
     
     
    LA NATION FRANCAISE
     
    Candidats : tous gaullistes ? par Yves La Marck.
     
    La campagne présidentielle n’est pas tout le temps ennuyeuse. Il y a un vrai débat entre les candidats sur la politique étrangère. A les entendre, tous sont gaullistes de droite à gauche, y compris aux extrêmes. Mais si tous ont repris en chœur le refrain de « l’Europe de l’Atlantique à l’Oural », les couplets sont discordants. Il y a ceux qui préconisent une politique indépendante, tantôt sous la forme de l’internationalisme ou de l’altermondialisme, tantôt sous la forme d’un splendide isolement. Et il y a les candidats de la droite et de la gauche classiques qui, comme l’écologiste, refusent que la France sorte du commandement intégré de l’Otan. Quant à la Chine, tous les candidats se signalent par leur extrême embarras.
     
    Insécurité linguistique, par Yves Landevennec.
     
    A cause de la prolifération des vrais et faux anglicismes, une fracture linguistique est venue s’ajouter à tous les facteurs de dissociation dont nous sommes affectés.
     
    Le scandale des EHPAD, par Loïc de Bentzmann.
     
    Un ouvrage a récemment défrayé la chronique en révélant des cas de maltraitance au sein d'EHPAD du groupe Orpea. En 2019 et en 2021 (2), nous avions dénoncé ici-même les très graves dysfonctionnements de ces structures.
     
    Un océan de promesses électorales, par François Gerlotto.
     
    Notre Président a lancé une nouvelle initiative pré-électorale à Brest au début de ce mois : le « One Ocean Summit » (sorry, la french version n’est pas incluse dans le package). Un sommet de l’Océan où se prirent, comme dit Le Monde, « de nombreux engagements et quelques mesures concrètes ».
     
     
    LES CHEMINS DU MONDE
     
    Le grand architecte, par Yves La Marck.
     
    La « nouvelle architecture de confiance et de sécurité » a échoué. On n’y reviendra pas de sitôt. La guerre n’est cependant pas la seule alternative. C’est pourtant celle qui a été choisie, alors que la conférence sur la sécurité en Europe venait de se tenir à Munich mi-février.
     
     
    SYNTHÈSE
     
    Théorie critique de l’assimilation, par Bertrand Renouvin.
     
    Au terme d’une savante enquête qui nous conduit de l’Antiquité grecque et romaine aux Etats-Unis d’Amérique en passant par l’Empire islamique, la France et le Japon, Raphaël Doan propose une théorie critique de l’assimilation des étrangers aux ensembles nationaux et impériaux.
     
     
    LES IDÉES
     
    Une révolution anthropologique ? par Gérard Leclerc.
     
    « Nous vivons, c’est évident, une révolution anthropologique. » C’est par cette affirmation qu’Emmanuel Todd ouvre son dernier essai, dont le sous-titre signifie toute l’ambition : « Une esquisse de l’histoire des femmes ». Nous sommes, en effet, à un moment de trouble dans le domaine des relations entre les hommes et les femmes, et alors que la question homosexuelle est venue bouleverser tout l’équilibre social, ne serait-ce qu’avec « le mariage pour tous » et l’obsession du transgenre qui s’interpose comme « point d’aboutissement d’un processus continu d’érosion des identités, de toutes les identités : de religion, de classe, de nation, d’idéologie politique ». Comment nier que notre époque corresponde à une accumulation de mutations de nos représentations, qui vont de pair avec les transformations des fonctions dans toutes les strates, qu’elles concernent la famille, l’école, la justice, l’économie ?
     
     
    LE MOUVEMENT ROYALISTE
     
    Des royalistes contre les nazis : Norbert Fillerin, par François-Marin Fleutot.
     
    Encore un royaliste qui n’accepte pas la défaite et l’armistice de 1940. Autour de Norbert Fillerin, de sa famille et de ses amis du Nord et du Pas de Calais, les filières d’évasion et les actions de commando s’organisent.
     
     
    ÉDITORIAL
     
    Notre Europe fracturée, par Bertrand Renouvin.
     
    Il y a trente-deux ans, lors de son IXe congrès, la Nouvelle Action royaliste se déclarait « heureuse de voir l’Europe se retrouver » et esquissait « un projet pour toute l’Europe ». Cette perspective n’avait rien d’original : nous reprenions le projet d’Europe de l’Atlantique à l’Oural formulé par le général de Gaulle au temps de la Guerre froide. Nous avons ensuite approuvé avec enthousiasme le projet de Confédération européenne lancé par François Mitterrand le 31 décembre 1989 et j’ai consacré plusieurs années de travail à esquisser la « théorie des ensembles européens » qu’il avait souhaitée. Pour lire la suite de l’éditorial : http://nouvelle-action-royaliste.fr/idees/presentation/editoriaux/notre-europe-fracturee
     
     
     
    *
    *  *
     
     
    SOMMAIRE
     
     
    Cible : L’heure des boules puantes.
     
    LA NATION FRANCAISE. – Pages 2 à 5.
    Candidats : tous gaullistes ? par Yves La Marck.
    Humour : sur le mur de Jean Chouan.
    Langue française : insécurité linguistique, par Yves Landevennec.
    Santé : le scandale des EHPAD, par Loïc de Bentzmann.
    Conférence sur les océans : que de promesses électorales ! par François Gerlotto.
    L’Echo du net : complotisme et jeux vidéo, par Loïc de Bentzmann.
    La Quinzaine sociale : Agriculture. – Hôtellerie-restauration. – Prévention et sécurité – Conflits – Pouvoir d’achat.
     
    LES CHEMINS DU MONDE. – Pages 6 et 7.
    Actualité : Portugal, un habile stratège, par Marc Sévrien.
    Chronique internationale : le grand architecte, par Yves La Marck.
    Voix étrangères : Niinistö, par Yves La Marck.
    Les Faits majeurs : Birmanie, États-Unis, Suède.
     
    SYNTHÈSE. – Pages 8 et 9.
    Théorie critique de l’assimilationpar Bertrand Renouvin.(Sur le livre de Raphaël Doan, Le Rêve de l’assimilation.)
     
    LES IDÉES. – Pages 10 à 12.
    Lecture : Interminable, cette Révolution ! par B. La Richardais.
    (sur le livre de Jean-Clément Martin, La Révolution française n’est pas terminée.)
    La vie des idées : Une révolution anthropologique ? par Gérard Leclerc.
    (sur le livre d’Emmanuel ToddOù en sont-elles ?)
    Idées : Revenir aux frontières du réelpar Samuel Bon.(
    sur le livre de Monique Atlan et Roger-Pol Droit, Le Sens des limites)
    Dans les revues : Nos richesses maritimes (revue Le Chasse-Marée).
     
    LES LETTRES. – Pages 13.
    Biographie : Claudel, diplomate au paradis perdu, par Dominique Decherf.
    (sur le livre de Claude Perez, Paul Claudel, « je suis le contradictoire ».)
    Roman : la faim du siècle, par Samuel Bon.
    (sur le livre de Sébastien Gendron, Fin de siècle.)
    Bande dessinée : Planche de salut ? par Samuel Bon.
  • Dans le monde et dans notre Pays légal en folie : revue de presse de lafautearousseau...

    La "Justice" (?) du Système - mieux appelée (In)Justice - agit délibérément contre les citoyens français, leurs intérêts, leurs droits !

    Des Juges injustes et qui jugent mal ont estimé qu' "Un logement, même squatté, doit être entretenu". C'est ainsi que la Cour de cassation a confirmé la condamnation d'un propriétaire pour un accident subi par le squatteur ! On nage au milieu de l'Océan de nulle part, entre Ubu et Kafka...
    En somme, vous possédez un bien, acquis honnêtement par votre labeur (lequel fait, accessoirement, "tourner" la machine économique nationale). Des délinquants/voyous/voleurs et tout ce qu'on voudra viennent s'en emparer en votre absence et l'occuppent, illégalement bien entendu. L'(in)Justice du Système est infoutue de les faire virer dans les deux jours, mais elle va se RETOURNER CONTRE VOUS ET VOUS FAIRE CONDAMNER !
     
    Comment qualifier cette aberration sidérante ?
     
    Le plus simplement du monde : nous avons, subissons, supportons un 
     
     
    SYSTÈME POURRI
     
    QUI A GÉNÉRÉ UNE (In)JUSTICE
     
    POURRIE, À SON IMAGE ! 
     

    https://www.leparisien.fr/faits-divers/un-logement-meme-squatte-doit-etre-entretenu-juge-la-cour-de-cassation-23-09-2022-5XBHBVTYXBCYDOCQO4OUGKR3EA.php

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    1. Depuis presque cinq décennies, le Système "poubellise" la France avec son immigration/invasion qu'il lui impose, pour la dissoudre et la diluer. On a maintenant les conséquences : si, évidemment, un grand nombre de "nouveaux venus" ont un comportement tout à fait positif, et s'ils se fondent dans la société, tel n'est pas le cas d'un autre grand nombre qui, de toute évidence, ont une attitude et des façons de faire qui ne sont pas compatibles avec leur présence sur NOTRE sol. Une présence, soit dit en passant, jamais souhaitée par un Peuple jamais consulté...

    (Dans Valeurs)  Classement mondial des villes les plus sûres : Paris derrière Medellín, Nantes pire que Bogota !...

    https://www.valeursactuelles.com/societe/classement-mondial-des-villes-les-plus-sures-paris-derriere-medellin-nantes-pire-que-bogota?fbclid=IwAR3yx1tyMm6iSgIYQr3C5lmwMqtKtKKdiHKHB8nX3afOJlbZ3kLKZOdH-rE

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    Vous pouvez cliquer sur l'image afin de l'agrandir, puis utiliser le zoom...

     

    FRANCAIS, RÉVEILLEZ-VOUS !

    DÉNONCEZ CE SYTÈME QUI CRÉE LES CONDITIONS DE VOTRE INSÉCURITÉ AU QUOTIDIEN

    SOYEZ RÉVOLUTIONNAIRES ROYALISTES DE CE SYSTÈME POURRI  OU...

    ACCEPTEZ LE SYSTÈME MAIS, ALORS, NE VOUS PLAIGNEZ PAS !

     

    2. Des nouvelles de nos ennemis Allemands ? Ils agissent toujours contre la France, évidemment, comme d'habitude, méthodiquement, inexorablement, inéluctablement, comme depuis 100 avant Jésus-Christ lors de l'invasion des Cimbres et des Teutons. Qui n'a pas lu la magistrale Histoire de deux Peuples (et Histoire de deux Peuples continuée jusqu'à Hitler) de notre immense Jacques Bainville - pour nous, le plus grand historien de tous les temps - ne peut comprendre le rapport "essentiellement" conflictuel entre les masses germaniques de la rive droite du Rhin et les Gaulois de l'Empire romain, sur la rive gauche. Celui-là qui n'a pas lu Bainville tombera dans tous les panneaux et toutes les fadaises (du genre "couple franco-allemand") et pensera naïvement que l'on peut s'entendre avec nos ennemis consubstantiels. Les Rois avaient émietté la masse germanique avec les Traités de Westphalie (que Bainville, justement, considérait comme "le chef d'oeuvre absolu") : Encyclopédistes, révolutionnaires, républicains et impérialistes, tous suicidairement "prussophiles", onr "fait" l'unité allemande, travaillant ainsi "en intelligence avec l'ennemi". Au prix d'un million et demi de morts en 14/18, nous pouvions re-démembrer ce "monstre-Allemagne unie" : travaillant contre la France et ses intérêts supérieurs, le Système et la malfaisante Maison blanche et nos autres ennemis anglais ne l'ont pas voulu. Depuis nous subissons le joug Allemand. Il fut brutal et militaire en 70, 14, 40. Il est plus présentable aujourd'hui, il est économique, porte costard/cravate et, selon les apparences, paraît bien élevé. Mais il reste non moins ravageur, et c'est toujours la même volonté de puissance : c'est le 4ème Reich, après le 3ème...

    Sur le site OpexNews: :

     "Les Allemands poussent à fond leurs start-up pour avoir leur propre lanceur, avec le secret espoir de réussir à s'extirper de l'Europe du spatial… ils ne supportent plus le leadership Français."

    https://lexpansion.lexpress.fr/actualite-economique/lanceurs-spatiaux-la-guerre-des-start-up-europeennes-est-declaree_2180669.html

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    Le Français Maïa Space espère avoir trouvé l'équilibre parfait, avec une capacité d'emport de 500 kg en version réutilisable, et de plus d'une tonne en version consommable. ArianeGroup

     

    3. Avec Joseph Thouvenel, sur la réforme des retraites, on peut au moins poser la question  :

    "Réforme des retraites. Et si l’objectif était simplement de combler le déficit abyssal de l’État ? Les mensonges et vérités des retraites sont dans Capital Social magazine."

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    4. Nous posons la question presque tous les jours : pour qui se prend cette foldingue dangereuse d'Ursula von der Leyen, "élue par personne" et qui dit à chacun ce qu'il doit faire ou pas, et menace ceux qui ne font pas ce qu'elle veut qu'ils fassent ?

    1. (extrait vidéo 0'21) : la Von Der Leyen - depuis le QG de Washington - menace de couper les vivres aux Italiens. "Nous verrons le résultat du vote en Italie. Si les choses vont dans une direction difficile, nous avons des outils, comme pour la Pologne et la Hongrie." Mais de quel droit, avec quelle légitimité, avec un mandat de qui cette insensée tient-elle des propos pareils ? 

    https://twitter.com/p_linac/status/1573590822553100288?s=20&t=7EuXfFGLCIKb3gp-PAcPyw

    2. (extrait vidéo 0'36) Marc Warnod (dans Soir Info) remet cette personne à sa place :

    "C'est de l'ultra ingérence. Elle n'a été élue par personne, et elle est en train de donner des leçons aux électeurs italiens pour leur expliquer pour qui ils doivent voter ou pas... Ce genre de comportement décridibilise totalement l'Europe..." (du moins, dirons-nous, le Pays légal européen, totalement hors sol et totalement coupé des Peuples et de leurs aspirations profondes...)

    https://twitter.com/CNEWS/status/1573426896464928784?s=20&t=7EuXfFGLCIKb3gp-PAcPyw

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    5. Sur place-armes.fr : une nouvelle lettre de militaire à Macron ...

    https://www.place-armes.fr/post/le-prix-de-la-libert%C3%A9-lettre-ouverte-%C3%A0-monsieur-macron

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    6. On a les héros qu'on peut ! Le violent et pauvre type Yasmi Medjeber (acrobate94) s'est fait connaître et applaudir, porter aux nues, pour avoir décroché une banderole de Génération Identitaire, demandant une lutte ferme contre l'insécurité générale dans le pays. Les "afux antifas/vraios terroroistes" de tout poil n'avaient aps de mots assez élogioeuxsera jugé aux assises pour viol avec violences sur son ex-compagne ayant entraîné une incapacité totale de travail de dix jours. Il cogne dur la femme Yasmi Medjeber.

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    Côté pile : héros des "faux antifas/vrais terroristes";

    côté face : frappeur et tabasseur de femme(s) : un pauvre mec, quoi...

    Les bobos/gauchos/trotskos/islamo... ont les héros qu'ils peuvent !

     

    7. Dans France catholique, Jacques Trémolet de Villers rend hommage au grand homme que fut le Général de Castelnau, "un soldat face aux forces anticléricales" :

    https://www.france-catholique.fr/Un-soldat-face-aux-forces-anticlericales.html

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    À DEMAIN !

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  • Feuilleton : Chateaubriand, ”l'enchanteur” royaliste... (29)

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    Anne-Louis Girodet, Portrait de Chateaubriand,
    Saint-Malo, musée d’Histoire de la Ville et du Pays Malouin.

    (retrouvez l'intégralité des textes et documents de cette visite, sous sa forme de Feuilleton ou bien sous sa forme d'Album)

    Aujourd'hui : le calamiteux coup d'état militaire des "Cent jours" (4/8)...

      1815 : Dans Paris royaliste, opposé au retour de Napoléon de l'île d'Elbe (III)...

     

    "...Paris était tout royaliste, et demeura tel pendant les Cent-Jours. Les femmes particulièrement étaient bourbonnistes..." (Chateaubriand, Mémoires d'Outre-Tombe, La Pléiade, Tome I, page 920).

     

    (suite immédiate du passage précédent, relatant le discours de Louis XVIII à la Chambre...)  :

    Projet de défense de Paris.

    Le discours du Roi m'avait rempli d'espoir. Des conférences se tenaient chez le président de la Chambre des députés, M. Lainé. J'y rencontrai M. de La Fayette : je ne l'avais jamais vu que de loin à une autre époque, sous l'Assemblée constituante. Les propositions étaient diverses; la plupart faibles, comme il advient dans le péril : les uns voulaient que le Roi quittât Paris et se retirât au Havre; les autres parlaient de le transporter dans la Vendée; ceux-ci barbouillaient des phrases sans conclusion; ceux-là disaient qu'il fallait attendre et voir venir : ce qui était pourtant fort visible. J'exprimai une opinion différente : chose singulière ! M. de La Fayette l'appuya, et avec chaleur. M. Lainé et le maréchal Marmont étaient aussi de mon avis. Je disais donc :

    17 mars,françois premier,ecole des mines,pavie,conjuration d'amboise,françois ii,guise,baccalauréat,napoléon,université,lycées,facultés,joliot curie"Que le Roi tienne parole; qu'il reste dans sa capitale. La garde nationale est pour nous. Assurons-nous de Vincennes (ci contre). Nous avons les armes et l'argent : avec l'argent nous aurons la faiblesse et la cupidité. Si le Roi quitte Paris, Paris laissera entrer Bonaparte; Bonaparte maître de Paris est maître de la France. L'armée n'est pas passée tout entière à l'ennemi; plusieurs régiments, beaucoup de généraux et d'officiers, n'ont point encore trahi leur serment : demeurons fermes, ils resteront fidèles. Dispersons la famille royale, ne gardons que le Roi. Que Monsieur aille au Havre, le duc de Berry à Lille, le duc de Bourbon dans la Vendée, le duc d'Orléans à Metz; madame la duchesse et M. le duc d'Angoulême sont déjà dans le Midi. Nos divers points de résistance empêcheront Bonaparte de concentrer ses forces. Barricadons-nous dans Paris.

    Déjà les gardes nationales des départements voisins viennent à notre secours. Au milieu de ce mouvement, notre vieux monarque, sous la protection du testament de Louis XVI, la Charte à la main restera tranquille assis sur son trône aux Tuileries; le corps diplomatique se rangera autour de lui; les deux Chambres se rassembleront dans les deux pavillons du château; la maison du Roi campera sur le Carrousel et dans le jardin des Tuileries. Nous borderons de canons les quais et la terrasse de l'eau : que Bonaparte nous attaque dans cette position; qu'il emporte une à une nos barricades; qu'il bombarde Paris, s'il veut et s'il a des mortiers; qu'il se rende odieux à la population entière, et nous verrons le résultat de son entreprise !

    Résistons seulement trois jours et la victoire est à nous. Le Roi, se défendant dans son château, causera un enthousiasme universel. Enfin, s'il doit mourir, qu'il meure digne de son rang; que le dernier exploit de Napoléon soit l'égorgement d'un vieillard. Louis XVIII, en sacrifiant sa vie, gagnera la seule bataille qu'il aura livrée; il la gagnera au profit de la liberté du genre humain"

    Ainsi je parlai : on n'est jamais reçu à dire que tout est perdu quand on n'a rien tenté. Qu'y aurait-il eu de plus beau qu'un vieux fils de saint Louis renversant avec des Français, en quelques moments, un homme que tous les rois conjurés de l'Europe avaient mis tant d'années à abattre ?

    17 mars,françois premier,ecole des mines,pavie,conjuration d'amboise,françois ii,guise,baccalauréat,napoléon,université,lycées,facultés,joliot curieCette résolution, en apparence désespérée, était au fond très raisonnable et n'offrait pas le moindre danger. Je resterai toujours convaincu que Bonaparte, trouvant Paris ennemi et le Roi présent, n'aurait pas essayé de les forcer. Sans artillerie, sans vivres, sans argent, il n'avait avec lui que des troupes réunies au hasard, encore flottantes, étonnées de leur brusque changement de cocarde, de leurs serments prononcés à la volée sur les chemins : elles se seraient promptement divisées. Quelques heures de retard perdaient Napoléon; il suffisait d'avoir un peu de coeur.

    On pouvait même déjà compter sur une partie de l'armée; les deux régiments suisses gardaient leur foi : le maréchal de Gouvion Saint-Cyr (ci dessus) ne fit-il pas reprendre la cocarde blanche à la garnison d'Orléans deux jours après l'entrée de Bonaparte dans Paris ? De Marseille à Bordeaux, tout reconnut l'autorité du roi pendant le mois de mars entier : à Bordeaux les troupes hésitaient; elles seraient restées à madame la duchesse d'Angoulême, si l'on avait appris que le Roi était aux Tuileries et que Paris se défendait. Les villes de province eussent imité Paris. Le 10ème de ligne se battit très bien sous le duc d'Angoulême; Masséna se montrait cauteleux et incertain; à Lille, la garnison répondit à la vive proclamation du maréchal Mortier. Si toutes ces preuves d'une fidélité possible eurent lieu en dépit d'une fuite, que n'auraient-elle point été dans le cas d'une résistance ?

    Mon plan adopté, les étrangers n'auraient point de nouveau ravagé la France; nos princes ne seraient pas revenus avec les armées ennemies; la légitimité eut été sauvée par elle-même. Une seule chose eut été à craindre après le succès : la trop grande confiance de la royauté dans ses forces, et par conséquent des entreprises sur les droits de la nation..."

    Présenté de cette façon, le "projet" de Chateaubriand semble évidemment non seulement crédible mais encore souhaitable : la France profonde ne soutient pas le retour de Napoléon, et lui résister, avec panache, serait plus glorieux que ce que Chateaubriand appelle ici - avec dédain mais à tort - une "fuite" (à Gand, devenue capitale temporaire du Royaume de France pendant les Cent-Jours, comme on le verra dans l'Éphéméride du 30 mars). Mais c'est oublier que, au début du retour de Napoléon, Louis XVIII était bien d'accord pour lui opposer la force, et dépêcha une troupe suffisante pour l'arrêter, sous les ordres de Ney, lequel devait jurer, avec emphase, qu'il ramènerait le monstre dans une cage de fer !

    17 mars,françois premier,ecole des mines,pavie,conjuration d'amboise,françois ii,guise,baccalauréat,napoléon,université,lycées,facultés,joliot curieLe problème fut que Ney (ci contre) et sa troupe, non seulement n'arrêtèrent pas Napoléon, mais se rallièrent à lui, par un véritable coup d'État militaire, ce que furent en réalité les Cent-Jours. À partir de cette première trahison, et justement parce que Chateaubriand avait raison (une bonne part de l'armée restait fidèle à Louis XVIII), le roi, plus avisé et plus fin politique que l'impétueux vicomte, avait très bien compris le risque quasi-inévitable, sinon d'une guerre civile totale, du moins de violents affrontements fratricides entre Français, sous les yeux de l'ennemi. Comme on le verra - toutes proportions gardées... - lors de la Commune, en 1871.

    Se voyant trahi, et sûr que de nouvelles trahisons s'ajouteraient à la première - les événements l'ont bien montré... - Louis XVIII préféra donc adopter une attitude se rapprochant de la ruse d'un Louis XI; moins glorieuse, certes, mais nettement plus politique : il préféra laisser le champ libre, pour ne pas encourir le risque de dresser les Français les uns contre les autres, faisant en sorte que l'entreprise démente et insensée de Napoléon s'achevât rapidement par elle-même, ce qui ne devait pas tarder...

    Louis XVIII se comporta, donc, tel un Louis XI, qui se vêtait simplement et se souciait peu de ce que l'on pouvait bien dire de lui; ou que l'on moquât ses procédés parce qu'ils n'étaient pas ceux d'un grand seigneur flamboyant. Il n'était pas dans une logique d'apparence, mais dans les seules sphères de l'intérêt général et du Bien commun supérieur de la Nation. Après avoir été trahi lorsqu'il essaya de résister, il préféra prendre sur lui le double reproche - doublement injuste -  d'avoir "fui" et d'être "revenu dans les fourgons de l'étranger", car il ne voulait pas ajouter du drame au drame, des désastres au désastre, de la guerre civile à la guerre étrangère : un tel comportement est à n'en pas douter la marque des vrais Grands, dans l'Histoire...

    La faute, le crime, sont imputables à Napoléon et à ces militaires qui, au lieu de lui tenir le langage de la raison, lui ont fourni les moyens de réaliser ce tragique et funeste coup d'état militaire que la France paiera très cher (comme on le verra dans l'Éphéméride du 20 novembre)...

    Ney sera fusillé le 7 décembre de cette calamiteuse année des Cent jours (voir l'Éphémeride du 7 décembre)...