Éphéméride du 25 février
Cloître de l'Abbaye royale de Fontevraud
1116 : Mort de Robert d'Arbrissel
Ermite et moine breton, né vers 1047 dans le village d'Arbrissel, Robert fonda d'abord l'Abbaye de la Roë, en 1096, qui devint rapidement le monastère le plus influent de la Mayenne, avant de connaître le déclin : détruite en bonne partie durant la Révolution, elle conserve encore de beaux bâtiments conventuels et son Logis de l'Abbé.
Cette première fondation peut être regardée comme la sœur aînée de l'Abbaye royale de Fontevraud que Robert fonda en 1101 et qui eut, comme l'abbaye de la Roë, une histoire mouvementée (jusqu'à devenir une prison, réputée la plus dure de France !).
Aliénor d'Aquitaine y est enterrée, ainsi que son fils Richard, Coeur de Lion : épousée d'abord par le roi de France Louis VII, sur les conseils du sage Suger, mais répudiée ensuite après la mort de celui-ci, elle se remaria immédiatement avec Henri Plantagenêt (lui aussi enterré à Fontevraud, véritable nécropole des Plantagenêts), lui apportant en dot ses possessions : tout le Sud-Ouest, presque le quart de la France actuelle ! Et Henri Plantagenêt devait, en plus, devenir deux ans plus tard roi d'Angleterre !
L'abbaye de Fontevraud était l'abbaye de coeur d'Aliénor: c'est là qu'elle s'était retirée à la fin de sa vie agitée, et qu'elle mourut, deux ans après la chute de Château-Gaillard - construit en un an par son fils Richard... - et la reconquête de la Normandie par Philippe Auguste.
Comme une sorte de réconciliation entre les familles, la petite-fille d'Aliénor, Blanche de Castille, devait peu après épouser, sur les instances d'Aliénor, le nouveau roi de France, Louis VIII, et devenir la mère de Louis IX.
Vue aérienne de l'abbaye (ci-dessus) et (ci-dessous) l'extraordinaire cheminée romane de la cuisine, qui conserve cinq de ses huit absidioles primitives
http://lettrevolee.irht.cnrs.fr/robert.htm
1429 : Jeanne d'Arc rencontre le Dauphin à Chinon
Depuis Azincourt et le traité de Troyes de 1420, "il y a grande pitié au Royaume de France" qui subit la Guerre de Cent ans et une double monarchie, au profit de l’Angleterre.
Jeanne arrive à Chinon pour rencontrer le futur Charles VII, qui consent à la recevoir le 25 février, mais la met à l’épreuve en se déguisant et en se cachant dans le groupe des courtisans, tandis qu'un autre a pris sa place.
Guidée par ses conseils, Jeanne se dirige tout droit vers lui et lui annonce que sa mission est de "bouter les Anglais hors de France" et de le faire sacrer et couronner à Reims, comme légitime Roi de France.
"..En nom Dieu, je sais bien que c’est vous et non un autre qui êtes le Roi, Gentil Dauphin... J'ai nom Jehanne la Pucelle et vous mande par moi le Roi des Cieux que vous serez sacré et couronné à Reims et que vous serez lieutenant du Roi des Cieux qui est roi de France...
"...Eh bien, je te dis, de la part de Messire, tu es le vrai héritier de France et fils du roi, et Il m'envoie pour te conduire à Reims y recevoir ton Sacre et la couronne, si tu le veux !..."
On mesurera bien l'importance du rôle de Jeanne si l'on se replonge dans l'ambiance et les réalités de l'époque, pour le futur Charles VII, qui n'était alors que le petit roi de Bourges.
De Jacques Bainville, Histoire de France, chapitre VI, La guerre de cent ans et les révolutions de Paris...
"...De 1422 à 1429, l'héritier de la couronne de France, proscrit, dénué de ressources, reconnu par un petit groupe de fidèles seulement, erre dans les parties de son royaume qui ne sont pas occupées par les Anglais. Encore le vrai roi n'y a-t-il guère d'autorité. Il est le "roi de Bourges" où il réside ordinairement. Cette chétive royauté est bien nominale. Charles VII ne peut même pas lever de soldats. Il n'a avec lui que quelques bandes d'Armagnacs, quelques Écossais qu'il paie quand par hasard il a de l'argent. Charles VII, qui ne peut aller à Reims occupé par les Anglais, n'est que le dauphin. Il n'est qu'un prétendant. Ses droits sont contestés. Sa naissance l'est elle-même.
Comment peut-on être sévère pour les hésitations et les faiblesses de ce malheureux jeune homme de vingt ans, si mal préparé à la tâche (il était le quatrième fils du roi fou), si mal soutenu par un pays démoralisé, si mal entouré que ses conseillers se querellaient entre eux, comme il arrive dans les affaires qui ne vont pas bien et où l'on s'aigrit. Charles VII tenta ce qu'il put : une réconciliation avec le duc de Bourgogne, qui échoua; un mariage, qui réussit, avec la fille du duc d'Anjou. Il avait le sentiment d'un rôle national à remplir, seul moyen de retrouver sa couronne. Les ressources matérielles lui manquaient autant que le ressort moral et toutes ses petites entreprises militaires étaient vouées à l'échec.
Devant l'Angleterre victorieuse, devant la puissante maison de Bourgogne, le roi de Bourges se sentait écrasé. Le régent anglais, le duc de Bedford, avait entrepris la soumission méthodique de la France. Orléans assiégé était sur le point de succomber après une belle et longue défense, après quoi les Anglais eussent été les maîtres de l'Ouest et du Centre. La cause de Charles VII semblait perdue. Il songeait à se retirer dans le Dauphiné. D'autres lui conseillaient de quitter la France..."
1796 : Jean-Nicolas Stofflet est fusillé à Angers
En 1796, lorsque, après une trêve, il reprit les armes contre les terroristes révolutionnaires, il lança à ses soldats la proclamation suivante :
"Braves Amis,
Le moment est venu de vous montrer. Dieu, le roi, le cri de la conscience, celui de l’honneur, et la voix de vos chefs vous appellent au combat.
Plus de paix ni de trêve avec la république. Elle a conspiré la ruine entière du pays que vous habitez. Vous enchaîner sous ses lois barbares, vous associer à ses crimes, arracher de vos mains le fruit de vos travaux, vos dernières ressources ; tels sont ses projets. Vous abandonner pour quelques jours pour écraser, par la masse entière de ses forces, vos compagnons d’armes, et revenir ensuite subjuguer, vexer, affamer, désarmer vos contrées, tel est son but.
Mais le souffrirez-vous ? Non. Les braves soldats que pendant deux années j’ai conduits au combat, ne deviendront jamais républicains. Jamais le déshonneur ne flétrira les lauriers qu’ils ont moissonnés.
Ressaisissez donc avec l’énergie dont vous êtes capables, ces armes terribles que vous ne déposâtes qu’en frémissant : volez au combat, je vous y précéderai ; vous m’y distinguerez aux couleurs qui décoroient Henri IV à Yvri. Puissent-elles être pour nous, comme pour lui, le signal de la victoire !
Vive le Roi Louis XVIII !"
• Dans notre Album Totalitarisme ou Résistance ? Vendée, "Guerres de Géants"... voir les deux photos "Stofflet" et "L'obélisque de Stofflet"
Le visage de Stofflet a été reconstitué en 3D à partir de son crâne exposé au Musée de Cholet. Il a été dévoilé le vendredi 31 mars 2023 au château Colbert à Maulévrier par le Souvenir vendéen à l’origine du projet.
C’est une des "reliques" les plus précieuses des guerres de Vendée avec le masque mortuaire de Charette...
1803 : Napoléon contre la France : le "recès" de 1803
Le "Recès" de la Diète d’Empire est une résolution (ou "recès") de la dernière séance de la Diète d’Empire tenue à Ratisbonne.
Il avait été décidé, suite à l’accord entre la France et l’Autriche de 1802 et en conséquence du Traité de Lunéville, de dédommager les princes allemands des terres qu’ils avaient perdues lors de l’annexion de la rive gauche du Rhin par la France.
Mais, d’une part, certains princes, qui ne possédaient rien sur la rive gauche du Rhin, obtinrent des avantages territoriaux.
D’autre part, le "recès" bouleversait le Saint-Empire dans la mesure où les principautés ecclésiastiques disparaissaient, ainsi que 45 villes libres sur 51...
Couverture du "recès" du 25 février 1803...
Michel Mourre monte bien comment ce "recès" - qui fut aggravé par la "médiatisation" de 1806 : voir l'
"j'étais le 10 septembre à la présentation du livre L'Adieu aux rois par l'auteur, Valère Staraselski. Oui, cet homme de gauche, défenseur de Robespierre, a crié son appel pour que la gauche ne laisse pas à l'extrême droite le monopole de la question de l'identité nationale... S'interroger sur l'importance de la nation, c'est le devoir de chaque citoyent... Ce fut une remarquable soirée. Et j'invite chacun à courir rencontrer cet auteur sur les nombreux salons où il sera !"
http://www.franceinfo.fr/societe/le-livre-du-jour/l-adieu-aux-rois-de-valere-staraselski-1152935-2013-09-24
Et :
Hollande dit vouloir inverser la courbe du chômage pour justifier sa présence à Ryad.
Bonne chance aux futurs travailleurs ! En Arabie saoudite, le vol à main armée, le viol, le meurtre, l'apostasie et le trafic de drogue sont passibles de la peine capitale. Pour... : Décapités en public