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Rechercher : Rémi Hugues. histoire

  • Éphéméride du 25 février

    Cloître de l'Abbaye royale de Fontevraud

     

     

     

    1116 : Mort de Robert d'Arbrissel 

     

    Ermite et moine breton, né vers 1047 dans le village d'Arbrissel, Robert fonda d'abord l'Abbaye de la Roë, en 1096, qui devint rapidement le monastère le plus influent de la Mayenne, avant de connaître le déclin : détruite en bonne partie durant la Révolution, elle conserve encore de beaux bâtiments conventuels et son Logis de l'Abbé.

    Cette première fondation peut être regardée comme la sœur aînée de l'Abbaye royale de Fontevraud que Robert fonda en 1101 et qui eut, comme l'abbaye de la Roë, une histoire mouvementée (jusqu'à devenir une prison, réputée la plus dure de France !).

    Aliénor d'Aquitaine y est enterrée, ainsi que son fils Richard, Coeur de Lion : épousée d'abord par le roi de France Louis VII, sur les conseils du sage Suger, mais répudiée ensuite après la mort de celui-ci, elle se remaria immédiatement avec Henri Plantagenêt (lui aussi enterré à Fontevraud, véritable nécropole des Plantagenêts), lui apportant en dot ses possessions : tout le Sud-Ouest, presque le quart de la France actuelle ! Et Henri Plantagenêt devait, en plus, devenir deux ans plus tard roi d'Angleterre !

    L'abbaye de Fontevraud était l'abbaye de coeur d'Aliénor: c'est là qu'elle s'était retirée à la fin de sa vie agitée, et qu'elle mourut, deux ans après la chute de Château-Gaillard - construit en un an par son fils Richard... - et la reconquête de la Normandie par Philippe Auguste.

    Comme une sorte de réconciliation entre les familles, la petite-fille d'Aliénor, Blanche de Castille, devait peu après épouser, sur les instances d'Aliénor, le nouveau roi de France, Louis VIII, et devenir la mère de Louis IX. 

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    Vue aérienne de l'abbaye (ci-dessus) et (ci-dessous) l'extraordinaire cheminée romane de la cuisine, qui conserve cinq de ses huit absidioles primitives

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     http://lettrevolee.irht.cnrs.fr/robert.htm 

     

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    1429 : Jeanne d'Arc rencontre le Dauphin à Chinon

     

    Depuis Azincourt et le traité de Troyes de 1420, "il y a grande pitié au Royaume de France" qui subit la Guerre de Cent ans et une double monarchie, au profit de l’Angleterre.

    Jeanne arrive à Chinon pour rencontrer le futur Charles VII, qui consent à la recevoir le 25 février, mais la met à l’épreuve en se déguisant et en se cachant dans le groupe des courtisans, tandis qu'un autre a pris sa place.

    Guidée par ses conseils, Jeanne se dirige tout droit vers lui et lui annonce que sa mission est de "bouter les Anglais hors de France" et de le faire sacrer et couronner à Reims, comme légitime Roi de France. 

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    Le château de Chinon...
    Après le Dauphin Charles - futur Charles V - le futur Charles VII, à l'époque où il n'est "que" Dauphin - et, encore, contesté !... - est le deuxième roi de France, ou personne ayant recueilli la légitimité de l'héritage royal à avoir choisi de quitter Paris, révolté et menaçant, afin de mieux y revenir en maître : voir l'Éphéméride du 21 mars...
      

    "..En nom Dieu, je sais bien que c’est vous et non un autre qui êtes le Roi, Gentil Dauphin... J'ai nom Jehanne la Pucelle et vous mande par moi le Roi des Cieux que vous serez sacré et couronné à Reims et que vous serez lieutenant du Roi des Cieux qui est roi de France...

    "...Eh bien, je te dis, de la part de Messire, tu es le vrai héritier de France et fils du roi, et Il m'envoie pour te conduire à Reims y recevoir ton Sacre et la couronne, si tu le veux !..." 

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    On mesurera bien l'importance du rôle de Jeanne si l'on se replonge dans l'ambiance et les réalités de l'époque, pour le futur Charles VII, qui n'était alors que le petit roi de Bourges.

     

    De Jacques Bainville, Histoire de France, chapitre VI, La guerre de cent ans et les révolutions de Paris...

    "...De 1422 à 1429, l'héritier de la couronne de France, proscrit, dénué de ressources, reconnu par un petit groupe de fidèles seulement, erre dans les parties de son royaume qui ne sont pas occupées par les Anglais. Encore le vrai roi n'y a-t-il guère d'autorité. Il est le "roi de Bourges" où il réside ordinairement. Cette chétive royauté est bien nominale. Charles VII ne peut même pas lever de soldats. Il n'a avec lui que quelques bandes d'Armagnacs, quelques Écossais qu'il paie quand par hasard il a de l'argent. Charles VII, qui ne peut aller à Reims occupé par les Anglais, n'est que le dauphin. Il n'est qu'un prétendant. Ses droits sont contestés. Sa naissance l'est elle-même.

    Comment peut-on être sévère pour les hésitations et les faiblesses de ce malheureux jeune homme de vingt ans, si mal préparé à la tâche (il était le quatrième fils du roi fou), si mal soutenu par un pays démoralisé, si mal entouré que ses conseillers se querellaient entre eux, comme il arrive dans les affaires qui ne vont pas bien et où l'on s'aigrit. Charles VII tenta ce qu'il put : une réconciliation avec le duc de Bourgogne, qui échoua; un mariage, qui réussit, avec la fille du duc d'Anjou. Il avait le sentiment d'un rôle national à remplir, seul moyen de retrouver sa couronne. Les ressources matérielles lui manquaient autant que le ressort moral et toutes ses petites entreprises militaires étaient vouées à l'échec.

    Devant l'Angleterre victorieuse, devant la puissante maison de Bourgogne, le roi de Bourges se sentait écrasé. Le régent anglais, le duc de Bedford, avait entrepris la soumission méthodique de la France. Orléans assiégé était sur le point de succomber après une belle et longue défense, après quoi les Anglais eussent été les maîtres de l'Ouest et du Centre. La cause de Charles VII semblait perdue. Il songeait à se retirer dans le Dauphiné. D'autres lui conseillaient de quitter la France..."

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    La Tour de l'Horloge, où eut lieu l'entrevue...
     
     
     La Geste héroïque de Jeanne est un moment fondamental de notre Histoire nationale : ses moments essentiels en sont relatés dans ces Éphémérides aux 25 février (rencontre de Jeanne et du Dauphin, à Chinon), 8 mai (libération d'Orléans), 18 juin (victoire de Patay), 17 juillet (sacre de Reims), 23 mai et 21 novembre (capture, et livraison aux Anglais), 30 mai (martyre), 16 mai (canonisation), 10 juillet (instauration de la Fête nationale).
     
     
     

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    1796 : Jean-Nicolas Stofflet est fusillé à Angers

     

    stofflet.JPG

    En 1796, lorsque, après une trêve, il reprit les armes contre les terroristes révolutionnaires, il lança à ses soldats la proclamation suivante :

     "Braves Amis,
    Le moment est venu de vous montrer. Dieu, le roi, le cri de la conscience, celui de l’honneur, et la voix de vos chefs vous appellent au combat.
    Plus de paix ni de trêve avec la république. Elle a conspiré la ruine entière du pays que vous habitez. Vous enchaîner sous ses lois barbares, vous associer à ses crimes, arracher de vos mains le fruit de vos travaux, vos dernières ressources ; tels sont ses projets. Vous abandonner pour quelques jours pour écraser, par la masse entière de ses forces, vos compagnons d’armes, et revenir ensuite subjuguer, vexer, affamer, désarmer vos contrées, tel est son but.
    Mais le souffrirez-vous ? Non. Les braves soldats que pendant deux années j’ai conduits au combat, ne deviendront jamais républicains. Jamais le déshonneur ne flétrira les lauriers qu’ils ont moissonnés.
    Ressaisissez donc avec l’énergie dont vous êtes capables, ces armes terribles que vous ne déposâtes qu’en frémissant : volez au combat, je vous y précéderai ; vous m’y distinguerez aux couleurs qui décoroient Henri IV à Yvri. Puissent-elles être pour nous, comme pour lui, le signal de la victoire !
    Vive le Roi Louis XVIII !"

     

      • Dans notre Album Totalitarisme ou Résistance ? Vendée, "Guerres de Géants"... voir les deux photos "Stofflet" et "L'obélisque de Stofflet"

     

    • http://gvendee.free.fr/ 

     

    Le visage du général vendéen Jean-Nicolas Stofflet (1753-1796) a été reconstitué en 3D par Visual Forensic.

    Le visage de Stofflet a été reconstitué en 3D à partir de son crâne exposé au Musée de Cholet. Il a été dévoilé le vendredi 31 mars 2023 au château Colbert à Maulévrier par le Souvenir vendéen à l’origine du projet.

    C’est une des "reliques" les plus précieuses des guerres de Vendée avec le masque mortuaire de Charette...

     

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    1803 : Napoléon contre la France : le "recès" de 1803

     

    Le "Recès" de la Diète d’Empire est une résolution (ou "recès") de la dernière séance de la Diète d’Empire tenue à Ratisbonne. 
    Il avait été décidé, suite à l’accord entre la France et l’Autriche de 1802 et en conséquence du Traité de Lunéville, de dédommager les princes allemands des terres qu’ils avaient perdues lors de l’annexion de la rive gauche du Rhin par la France. 
    Mais, d’une part, certains princes, qui ne possédaient rien sur la rive gauche du Rhin, obtinrent des avantages territoriaux. 
    D’autre part, le "recès" bouleversait le Saint-Empire dans la mesure où les principautés ecclésiastiques disparaissaient, ainsi que 45 villes libres sur 51...

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    Couverture du "recès" du 25 février 1803... 

     

    Michel Mourre monte bien comment ce "recès" - qui fut aggravé par la "médiatisation" de 1806 : voir l'

  • Éphéméride du 5 Janvier

    1875 : Inauguration de l'Opéra Garnier, à Paris

     

     

     

    1465 : Mort de Charles d'Orléans       

     

    Petit-fils de roi (Charles V), neveu de roi (Charles VI) et père de roi (Louis XII), Charles d'Orléans ne fut jamais roi lui-même; du moins dans l'ordre politique des choses, car c'est dans la littérature qu'il devint vraiment roi : c'est en effet surtout par ses poésies qu'il est resté célèbre (Je meurs de soif au bord de la fontaine, Hiver vous n'êtes qu'un vilain, Les fourriers d'Eté sont venus, En regardant vers le païs de France... (on a tous ses poèmes sur le lien ci-dessous)

    Mais aussi par son exceptionnelle force de caractère et sa joie intérieure que rien ne pouvait atteindre : pas même une captivité de 25 ans en Angleterre ! 

    Enfin libéré, il écrivit le rondeau fameux "Encore est vive la souris"  :   

        

    ...Jeunesse sur moi a puissance;
    Mais Vieillesse fait son esfort
    De m'avoir en sa gouvernance,
    A présent faillira son sort :
    Je suis assez loin de son port...
    ...Loué soit Dieu de paradis
    Qui m'a donné force et pouvoir
    Qu'encore est vive la souris.
             

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    Charles d'Orléans, prisonnier dans la Tour de Londres 
     
     
     

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    1477 : La fin du Téméraire...

     

    Le corps sans vie de Charles le Téméraire, qui se faisait orgueilleusement appeler Grand Duc d'Occident, est retrouvé dans la neige, en partie dévoré par les loups, dans les environs de Nancy.

    PER_MOY_020_A.jpg

     Dans notre album L'aventure France racontée par les cartes, voir la photo "La France face à la Maison de Bourgogne".

             

    De Jacques Bainville, Histoire de France, chapitre VII, Louis XI : l'unité sauvée, l'ordre rétabli, la France reprend sa marche en avant :

    "...Charles le Téméraire, qui venait de succéder à son père, nourrissait de vastes et dangereux desseins. Il voulait fondre en un bloc ses domaines faits de pièces et de morceaux, relier la Bourgogne aux Pays-Bas, soit par la Champagne, soit par la Lorraine (carte ci dessous), gouverner sans avoir à rendre hommage au roi de France ni à respecter les coutumes flamandes... Malgré des trêves, l'état de guerre avec le duc de Bourgogne était permanent...

    Vis-à-vis de son grand adversaire, le roi avait adopté pour tactique la prudence. Il le voyait s'engager dans des entreprises de plus en plus hasardeuses, affronter la Lorraine, l'Alsace, l'Allemagne, la Suisse. Louis XI le sentit perdu. Désormais il se garda d'intervenir autrement qu'en lui suscitant des ennemis. Il fit confiance au temps, attendit son heure. Il donna même Saint-Quentin pour que le duc de Bourgogne se tournât d'un autre côté. Ce côté, c'était celui de Granson et de Morat où les cantons suisses infligèrent deux graves défaites au puissant duc. Il ne s'en remit pas. Rien ne lui réussit plus. Devant Nancy, dont il voulait faire la capitale de son État, la tête d'une Lotharingie nouvelle, il trouva une mort misérable (1477).

    Plus grand bonheur ne pouvait arriver à la France. Sans effort de notre part, un ennemi dangereux était abattu..."

    FRANCE BOURGOGNE.JPG 
    La "tenaille mortelle" dans laquelle la Maison de Bourgogne enserrait le Royaume de France...
     
    Sur les causes profondes de cette guerre entre la France de Louis XI et la Maison de Bourgogne, qui s'achève par le triomphe du roi sur le duc, alors que l'issue en était très incertaine pour nous, voir l'Éphéméride du 24 juin et l'Éphéméride du 3 octobre... 
     
     
    • Un point d'histoire : aux origines de la Croix de Lorraine...
     
    C'est le duc René 1er d'Anjou, devenu duc de Bar puis de Lorraine en 1431, qui consacra définitivement en Lorraine l'emblème de la Croix "à double traverse", appelée justement "Croix de Lorraine" à partir de la guerre contre les Bourguignons, et, plus précisément encore, à partir de cette fameuse bataille de Nancy du 5 janvier 1477.
    Alors que les Bourguignons avaient la Croix de Saint-André comme signe de ralliement, les Lorrains arboraient sur leurs bannières, et portaient cousue sur leurs vêtement, la croix à double traverse.
    La traverse supérieure de la croix est, en fait, le "titulus" sur lequel était inscrit la condamnation du supplicié : en l'occurrence, "INRI", pour "Iesus Nazarenus Rex Iudeorum".
    L'Empereur Constantin fut le premier, dans l'Histoire, à arborer cette croix avec son "titulus" comme emblème, lors de la bataille du Pont Milvius.
    Les Croisés ramenèrent en Occident plusieurs morceaux de la vraie croix, qui donnèrent lieu à autant de reliquaires cherchant à évoquer de la façon la plus fidèle possible cette vraie croix primitive, donc en lui adjoignant son "titulus".
    Dès le XIème siècle, la présence de plusieurs de ces reliquaires est attestée en Lorraine : le duc René ne faisait donc que reprendre, mais cette fois pour l'imposer définitivement, un emblème déjà ancien et traditionnel... 
     

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    1665 : Denis de Sallo fait paraître le premier numéro du Journal des Sçavans...
     

    Il s'agit bien du premier journal scientifique du monde, qui précède de près d'un an la parution de The Philosophical Transactions of the Royal Society, revue scientifique publiée par la Royal Society de Londres. 

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    De l'Encyclopedia universalis (extrait) :

     

    JOURNAL DES SAVANTS

    Le Journal des savants peut être considéré comme une des premières formes de presse littéraire, à une époque où la différenciation journal-revue n'était encore ni réalisée ni pertinente. Loin d'être uniquement scientifique comme son titre pouvait sembler l'indiquer, le Journal des savants, dès son premier numéro du 5 janvier 1665, affirma son dessein : "faire savoir ce qui se passe de nouveau dans la république des lettres" à travers des comptes rendus de livres, des nécrologies détaillées, des présentations des dernières découvertes et expériences scientifiques. Il s'agissait donc "de faire en sorte qu'il ne se passe rien dans l'Europe, digne de la curiosité des gens de lettres, qu'on ne puisse apprendre dans ce journal", précisait un Avertissement au lecteur.

    5 janvier,charles le temeraire,louis xi,nancy,bourgogne,opera garnier,napoleon iii,mac mahon,jean-baptiste say,cathelineau,charles d'orleans,vendéePour la première fois, les livres parus n'étaient donc pas seulement signalés, mais également soumis à la critique. De ce fait, les autorités ecclésiastiques n'apprécièrent guère cette nouvelle liberté, et au bout de quelques mois, le fondateur du Journal des savants, Denis de Sallo, dut suspendre sa publication sous la pression des Jésuites. Mais les autorités civiles souhaitaient que la publication puisse continuer. Grâce à Colbert, l'abbé Gallois fit reparaître la revue en janvier 1666, avec toutefois un contenu plus scientifique et un ton plus modéré. Au cours des années suivantes, la périodicité et la forme du Journal des savants furent irrégulières et variables, jusqu'à ce que l'abbé de La Roque prenne sa direction et en fasse une publication régulière. En 1701 commença une nouvelle série et la publication, d'hebdomadaire devient mensuelle à partir de 1724. Jusqu'à la Révolution, le Journal des savants bénéficia d'une sorte de monopole défendu par son propriétaire, l'État. À partir de 1723, le Journal des savants est ainsi publié sous le patronage de l'Académie des sciences et de celle des inscriptions et belles-lettres. Ce véritable privilège royal devait en principe le protéger de la concurrence..

     
     
     
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    1757 : Damiens tente de poignarder Louis XV
     

    Comme tout événement historique, l'attentat de Damiens doit être replacé dans le contexte de l'époque. Ce qui pousse a poser cette question : attentat de Damiens, ou bien attentat des parlementaires - et plus particulièrement du Parlement de Paris - contre le Roi ? Le doute est plus que permis...

    "Toujours portés à défendre leurs propres privilèges en prétendant défendre ceux du peuple, les magistrats bloquaient par système tout projet de réforme et poursuivaient, de génération en génération, leur bras de fer avec la monarchie" écrit Anne Bernet, qui n'hésite pas à parler de "haine" des parlementaires envers Louis XV. Lequel finira d'ailleurs par renvoyer les Parlements (voir l'Éphéméride du 19 janvier), mesure qui, si elle n'avait été malencontreusement rapportée par Louis XVI dès son accession au trône, aurait très probablement évité la Révolution...

    Or, Damiens, âgé d’une quarantaine d’années, travaillait comme coursier au Parlement de Paris, et ne pouvait donc ignorer les propos qui s'y exprimaient; et il fut jugé, condamné et mis à mort avec une célérité extrême par... les membres du Parlement de Paris.

    Louis XV souhaitait pardonner à Damiens, et même le gracier. Mais, curieusement, le Parlement mit une très grande hâte à juger, condamner et mettre à mort d'une façon atroce le malheureux : hâte et zèle suspects, aujourd'hui encore, pour les observateurs. Il ne manque pas d'historiens sérieux pour penser qu'il n’était pas dans l’intérêt des Parlementaires de mettre à jour une conspiration dont ils auraient été les instigateurs... car c'est bien de leurs rangs que partaient les critiques les plus virulentes et les pamphlets les plus féroces contre la personne du monarque.

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  • Éphéméride du 11 janvier

    La Hire et Jeanne (une représentation de l'Alouette de Jean Anouilh)

     

     

     

    1443 : Mort d'Étienne de Vignolles 

     

    Bon compagnon d'armes de Jeanne d'Arc, il est plus connu son son surnom de La Hire, qui lui a été donné par les Anglais, en raison de ses fréquentes et violentes colères.

    L'enluminure ci dessous le représente en compagnie de son ami, Jean Poton de Xaintrailles, autre capitaine de Jeanne d'Arc (sur la mort de Poton, voir l'Éphéméride du 7 octobre).

    Dans les registres du parlement de Bordeaux on trouve un document où il est écrit, pour parler de lui :

    "Un des plus vaillants capitaines du royaume de France, qui fut cause avec La Hire de chasser les Anglais". 

     

    vigiles4.jpg
     
     
    On lui attribue cette prière, avant l'assaut :  
     
    "Dieu, je te prie que tu fasses aujourd'hui pour La Hire autant que tu voudrais que La Hire fît pour toi, s'il était Dieu et que tu fusses La Hire" 
     

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    1816 : Aux origines de la Chapelle expiatoire...

     

    En 1816, Louis XVIII achète à Olivier Desclozeaux, ancien cuisinier devenu avocat, et royaliste fervent, le terrain de l'ancien cimetière de la Madeleine, dans lequel avaient été apportés un très grand nombre de corps de victimes de la Révolution, dont ceux de Louis XVI et Marie-Antoinette.

    L'endroit avait ensuite été fermé et transformé, mais Desclozeaux, qui demeurait alors à proximité immédiate, avait noté méticuleusement les lieux où le Roi, puis la Reine, avaient été ensevelis. Il s'était, par la suite, rendu acquéreur du lieu...

    Louis XVIII y fera édifier, sur sa cassette personnelle, l'actuelle Chapelle expiatoire, située dans le square Louis XVI, seul endroit de la capitale portant le nom du premier des deux rois martyrs... 

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    http://www.unjourdeplusaparis.com/paris-culture/chapelle-expiatoire

     

     

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    1887 : La Troisième République vend les Joyaux de la Couronne

             

    Jusqu'à quels abîmes de stupidité peut mener l'idéologie, lorsqu'elle se mue en haine féroce du passé national et des Racines de la France ! Jules Ferry venait d'obtenir la démolition des Tuileries (1883), par haine de la monarchie (voir l'Éphéméride du 4 décembre). La République étant encore très fragile, le fils de Raspail, le député Benjamin Raspail, déposa à la Chambre en 1878 une motion demandant la vente des Joyaux de la Couronne, qui fut approuvée, en juin 1882 seulement, par 342 voix contre 85...

               

    De Daniel Alcoufffe :

    ".... La même année 1882, fut nommée une commission d’experts chargés de préparer la vente; elle proposa et obtint heureusement d’épargner quelques pierres et perles qui furent attribuées au Louvre (le Régent, la Côte-de-Bretagne), au Muséum d’histoire naturelle et à l’École des Mines.

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    La "Côte de Bretagne", Spinelle rouge taillée en forme de dragon par Jacques Guay en 1750, Musée du Louvre

     

    Après des discussions au Sénat, la loi d’aliénation, adoptée en décembre 1886, fut publiée au Journal officiel le 11 janvier 1887, signée par Jules Grévy, président de la République, et par Sadi Carnot, ministre des Finances :

    "Les diamants, pierreries et joyaux faisant partie de la collection dite des Diamants de la Couronne… seront vendus aux enchères publiques. Le produit de cette vente sera converti en rentes sur l’État".

    À ce moment, la collection était riche de 77.486 pierres et perles...

    La vente se déroula au Louvre, dans la salle des États, en neuf vacations, du 12 au 23 mai 1887. Ce fut un échec financier. L’apparition sur le marché d’une telle quantité de pierres ne pouvait que les déprécier. La collection vendue était estimée à 8.000.000 de francs or, environ. Elle fut mise à prix à 6.000.000 de francs. L’État ayant déboursé 293.851 francs pour organiser la vente, la recette effective ne monta qu’à 6.927.509 francs...

    Décevante pécuniairement, la vente fut désastreuse sur le plan historique, sur le plan minéralogique, étant donné la qualité de certaines pierres qu’on ne trouve plus maintenant, et sur le plan artistique, tant de chefs-d’œuvre de la joaillerie française disparaissant en même temps..."

     

    Voir nos deux documents qui résument ce sujet :

      Tres breve histoire des Joyaux de la Couronne.pdf

    et/ou notre Éphéméride du 12 février :

      Splendeur et décadence : Les diamants de la Couronne... Ou : comment la Troisième République naissante, par haine du passé national, juste après avoir fait démolir les Tuileries (1883) dispersa les Joyaux de la Couronne (1887), amputant ainsi volontairement la France de deux pans majeurs de son Histoire...

     

     

    En 2019, les diamants de la Couronne reçurent "un nouvel écrin", retrouvant ainsi une part de leur splendeur d'antan :

    https://www.pointdevue.fr/joaillerie/nouvel-ecrin-pour-les-diamants-de-la-couronne-de_13427.html?fbclid=IwAR1Vt_ZkQHHLzYBf9XqYv5Cs9CbAePas1kZkXCuZXEsV9gEmb2wZlC0v3BE

     

     

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    1891 : Mort du Baron Haussman

     

    Préfet de la Seine, il est celui qui, pour le meilleur et pour le pire, a transformé et modifié Paris "à soixante pour cent"...

    En 16 ans, Haussmann aura fait percer 64 kilomètres de voies nouvelles, suscité la construction de plus de 40.000 immeubles, multiplié par 3 le nombre de réverbères à gaz, planté 80.000 arbres d'alignement (et 5 fois plus aux Bois de Boulogne et de Vincennes), creusé 585 kilomètres d'égouts ou de collecteurs souterrains (voir l'Éphéméride du 23 avril, jour de la naissance d'Eugène Belgrand, concepteur/réalisateur de l'assainissement de Paris)...

    Ci dessous, l’avenue de l’Opéra, vue par Pissaro, depuis l’actuel Hôtel du Louvre :

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    La "gauche" en général, et les plus enragés des révolutionnaires plus particulièrement (comme les futurs Communards...) reprocheront - en substance - à Haussman d'avoir délogé les pauvres de Paris pour en faire une ville de riches, d'où les travailleurs et les humbles étaient exclus; de là, leur haine de ses travaux et le fait qu'ils n'hésitèrent pas, dès qu'ils en eurent la possibilité, à faire disparaître autant qu'ils le purent ce Paris dont ils estimaient avoir été chassé : voir l'Éphéméride du 17 mai et la terrible menace de Louise Michel "Paris sera à nous ou n'existera plus..."
     
     
     

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    1908 : Naissance de l'industrie aéronautique et spatiale française

     

    C'est cette année-là, en effet, qu'un groupe de pionniers de l'aviation décide de créer une Chambre Syndicale chargée de donner "un caractère industriel à ce qui n'avait été, jusque-là, qu'un sport".

    Aujourd'hui - et depuis 1975 sous sa dénomination actuelle : GIFAS -, le Groupement des Industries Françaises Aéronautiques et Spatiales est une fédération professionnelle qui regroupe 250 sociétés - depuis les grands maîtres d'oeuvre et systémiers jusqu'aux PME - spécialisées dans l'étude, le développement, la réalisation, la commercialisation et la maintenance de tous programmes et matériels aéronautiques et spatiaux...

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    Premier salon, 1908...

    https://www.gifas.asso.fr/

     

     

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    1924 : Naissance de Roger Guillemin

     

    Il reçut le Prix Nobel de Médecine 1977.

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  • Éphéméride du 15 Août

    Au col de Roncevaux, le monastère...

     

     

     

     
    357 : Julien l'Apostat écrase les Alamans à Strasbourg 
     

    Récit d'Ammien Marcellin, Histoires, XVI, XII, 36-37 :

    15 aout,lepine,poliomyelite,institut pasteur,louis xi,roncevaux,jesuites,loyola,alamans,julien l'apostat,strasbourg,ammien marcellin"...Quand les accents des trompettes eurent, selon l'usage, donné de part et d'autre le signal du combat, la lutte s'engagea avec violence. Pendant un temps, on se lança des javelots et les Germains se précipitèrent avec plus de hâte que de prudence; brandissant leurs armes de la main droite, ils fondirent sur nos escadrons de cavalerie, grinçant des dents affreusement. Leurs cheveux flottants se hérissaient avec plus de fureur que d'habitude, et de leurs yeux rayonnait une sorte de rage.

    Dressant leur opiniâtreté contre eux, nos soldats protégeaient leur tête derrière le rempart de leur bouclier et, tirant leurs épées ou brandissant leurs javelots qui les menaçaient de mort, ils épouvantaient leurs adversaires...

    Avec un acharnement extrême on en vint au corps à corps... Le ciel résonnait des grands cris poussés par les vainqueurs et les blessés..."

     

    778 : Bataille de Roncevaux

     

    Charlemagne est parti combattre les Maures en Espagne, appelé par l'émir de Saragosse, dans les propos duquel il avait placé une excessive confiance. Arrivé devant la ville, non seulement celle-ci ne pactise pas avec lui mais, l'émir ayant été renversé, elle lui oppose une résistance farouche... Après plusieurs mois d'un siège infructueux, qui devient périlleux, il faut se rendre à l'évidence : l'expédition est un échec, et le retour au pays s'impose.

    Charlemagne voulait, au moins, incorporer à son Empire les régions chrétiennes du sud des Pyrénées, mais celles-ci refusèrent : elles avaient réussi à ne pas tomber - ou si peu de temps - sous le joug islamique, ce n'était pas pour s'inféoder à un autre empire, fût-il chrétien...

    Charlemagne brûla donc - ou laissa une partie de ses soldats brûler... - la ville de Pampelune, pour punir ces Basques qui n'avaient pas voulu de lui...

    Et, pour se venger, les Basques - pourtant chrétiens - attaquèrent son arrière-garde au passage des cols pyrénéens...

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    Au col de Roncevaux...
     
     
    Dans ses Annales carolingiennes ("Vita Caroli", "Vie de Charlemagne") Eginhard raconte bien, en effet, comment, après une campagne en Espagne, l'arrière-garde de Charlemagne, menée par le gouverneur de la marche de Bretagne, Roland, dut faire face à une attaque surprise des Basques (appelés aussi Vascons) dans un col des Pyrénées, les Franc étant massacrés jusqu'au dernier; ce n'est que dans des manuscrits postérieurs qu'apparaîtra la localisation de l'événement au col de Roncevaux; et dans des manuscrits encore plus récents que l'histoire sera totalement "transformée", et les Basques remplacés par des Sarrasins (au nombre de 100.000, ce qui est proprement irréaliste, pour ne pas dire plus...), Charlemagne devenant donc un héros de la Croix contre le Croissant : en pleine époque de reconquête sur l'Islam, aussi bien en Espagne qu'en Orient, le texte et les données initiales 15 aout,lepine,poliomyelite,institut pasteur,louis xi,roncevaux,jesuites,loyola,alamans,julien l'apostat,strasbourg,ammien marcellind'Éginhard furent donc ré-interprétées sans la moindre gêne dans une Chanson de Roland écrite dans le but de donner un fondement historique aux Croisades en Orient et à la Reconquista en Espagne, transformant au passage une guerre territoriale en une guerre sainte contre les Infidèles...          

    Dans la "nouvelle version", on exalte essentiellement (mais pas seulement...), parmi les victimes des sarrasins, l'obscur marquis de Bretagne, appelé Roland, dont parlait Éginhard. Mais, dans cette nouvelle trame, développée au XIème siècle en quatre mille vers, sous la forme d'une Chanson de geste, Roland est devenu le neveu adoré de Charlemagne et ses ennemis sont les cent mille sarrasins du roi Marsile (une autre invention...). Pour avoir trop longtemps refusé de sonner le cor, ce qui aurait alerté l'empereur et lui aurait permis de venir secourir son arrière-garde, Roland finit par mourir héroïquement dans le défilé de Roncevaux...

    Dans sa vision d'une société carolingienne largement fantasmée, le poète projette en réalité les valeurs propres à la société féodale du XIème siècle : l'honneur chevaleresque, la fidélité du vassal à son seigneur et la guerre sainte menée contre les infidèles...

     

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    Si les puristes, linguistes et autres "savants" tiennent la très courte "Séquence (ou Cantilène) de Sainte Eulalie" (29 vers !...) pour le premier texte poétique "français", c'est-à-dire écrit dans la langue d'oïl de l'époque, qui deviendra lentement "notre français", c'est bien La Chanson de Roland (4.000 vers dans sa version la plus ancienne, formant un ensemble construit et cohérent) qui peut être regardé comme le premier texte véritable de notre littérature nationale, et comme son premier chef d'oeuvre :
     
     
     
     

    15 aout,lepine,poliomyelite,institut pasteur,louis xi,roncevaux,jesuites,loyola,alamans,julien l'apostat,strasbourg,ammien marcellinTrouvères et troubadours, Chanson de Roland, Légendes Arthuriennes, Tristan et Yseult : quatre de nos Éphémérides reviennent sur la naissance de notre littérature nationale et sur ses thèmes fondateurs :

    • l'Éphéméride du 20 avril (sur les Troubadours Bernard de Ventadour et Bertrand de Born);

    • celle du 27 avril (sur Xavier Langlais et les romans du Roi Arthur);

    • celle du 15 août (sur la Chanson de Roland);

    • et celle du 29 août (sur Joseph Bédier et Tristan et Yseult).

     
     
     
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    1461 : Sacre de Louis XI

             

    Deux extraits de Jacques Bainville, Histoire de France, chapitre VII, L'unité sauvée, l'ordre rétabli, la France reprend sa marche en avant :

     

    1. : "...Louis XI avait sur les grands féodaux l'avantage de l'organisation royale, de l'armée permanente laissée par Charles VII. "Le roi est toujours prêt", disait avec dépit le Téméraire. Quand le duc de Bourgogne arriva, Louis XI avait déjà mis hors de jeu les ducs de Bourbon et de Nemours, grâce à quoi une bataille, qui eut lieu à Montlhéry (1465), fut indécise et Louis XI put rentrer dans Paris qu'il dispensa d'impôts pour être plus sûr de sa fidélité, car la trahison courait partout, même au camp royal, ce qui explique beaucoup des rancunes que garda le roi et des sévérités qu'il eut plus tard. Une bataille à Montlhéry ! Représentons-nous la faiblesse d'un gouvernement dont le sort se jouait à quelques lieues de sa capitale...

     

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    Louis XI

     

    2. : ...D'ailleurs, il recueillait de toutes parts. Le bon roi René, le roi d'Aix, mourait bientôt lui laissant l'Anjou, tandis que la Provence, allant à un héritier sans enfants, revenait peu après à la France. Un accident de cheval enlevait Marie et mettait fin aux dernières difficultés de la succession de Bourgogne. La paix d'Arras fut conclue avec Maximilien. Alors Louis XI posséda paisiblement. Picardie, Bourgogne, Provence et Roussillon, Maine et Anjou : voilà ce qu'il laissait à la France. Énorme progrès, non seulement par l'étendue et la richesse de ces provinces, mais parce qu'elles groupaient ce qui était épars et formaient autant de barrières contre les invasions. On ne peut mieux dire que Michelet : "Le royaume, jusque-là ouvert, se ferma pour la première fois et la paix perpétuelle fut fondée pour les provinces du centre."

    De plus, la grande féodalité ennemie de l'État s'éteignait. Il ne restait plus à craindre que la maison de Bretagne. Louis XI avait achevé de réduire les grands vassaux; le duc de Nemours fut décapité. Déjà le connétable de Saint-Pol l'avait été pour trahison. Enfin, autre résultat du règne : dès 1475 il avait été signé à Picquigny, avec l'Angleterre, une paix définitive, qui fermait la guerre de Cent Ans..."

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    Dans notre album L'aventure France racontée par les cartes voir la photo "La France face à la Maison de Bourgogne" et les deux suivantes, "Acquisitions de Louis XI" et "À Royaume nouveau, outils nouveaux : création de la Poste"

    Pourtant, malgré la grandeur de son règne et son indéniable habileté, Louis XI compte au nombre des rares rois de France à avoir été faits prisonniers : voir l'Éphéméride du 11 février...

      

     

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    1534 : Fondation de l'ordre des Jésuites

     

    Le Basque Ignace de Loyola et six de ses amis prononcent leurs vœux de chasteté et de pauvreté dans la chapelle de Montmartre. Ils fondent un nouvel ordre, la Compagnie de Jésus ou les Jésuites.

    Ignace de Loyola sera canonisé en 1622. La Compagnie sera dissoute par le pape en 1773, et rétablie en 1814.

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    Portrait, par Jacopino del Conte
     
  • Éphéméride du 8 mai

        Paris : Statue de Jeanne d'Arc, Place des Pyramides 

     

     

    1429 : Jeanne d'Arc libère Orléans   

         

    Avant l'arrivée de Jeanne, il y a "grande pitié au royaume de France"  :

    les Anglo-Bourguignons tiennent tout le nord du pays ;

    Orléans, assiégée depuis sept mois, va succomber à la famine ;

    Charles VII, le "gentil dauphin", est réfugié à Chinon, où il est bien seul;

    la capitale est aux mains des Anglais : Henri VI, le "petit roi godon", y règne...

    À l'arrivée de Jeanne, tout change : dans l'enthousiasme qui suit la libération d'Orléans, Jeanne électrise ses soldats et, dans la foulée, va bousculer les Anglais à Patay; elle a compris que Charles VII (dont la naissance légitime avait été mise en doute par sa propre mère, Isabeau de Bavière) ne sera pas reconnu roi légitime à la suite d'une ou deux victoires : c'est à Reims qu'il faut aller !

    Comme l'écrit Jacques Bainville, "la grande idée de Jeanne, c'est le sacre de Reims..."

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    Et, depuis, chaque année, la ville d'Orléans commémore l'évènement en organisant les très belles Fêtes Johanniques à Orléans durant lesquelles la ville entière entonne la Cantate à Jeanne d'Arc : 

     

     

     www.stejeannedarc.net/chroniques/journal_siege_orleans.php

     

    Et, dans notre album L'aventure France racontée par les cartes, voir la photo "Guerre de Cent ans (4/4) : deuxième rétablissement"

     

    La Geste héroïque de Jeanne est un moment fondamental de notre Histoire nationale : ses moments essentiels en sont relatés dans ces Éphémérides aux 25 février (rencontre de Jeanne et du Dauphin, à Chinon), 8 mai (libération d'Orléans), 18 juin (victoire de Patay), 17 juillet (sacre de Reims), 23 mai et 21 novembre (capture, et livraison aux Anglais), 30 mai (martyre), 16 mai (canonisation), 10 juillet (instauration de la Fête nationale).  

     

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    1794 : "La République n'a pas besoin de savants !"

     

    Antoine Laurent de Lavoisier est  guillotiné sur la Place de la Concorde, anciennement Place Louis XV...

    Très jeune encore, il accompagne Guéchard pour les premiers levers géologiques du Bassin parisien et publie Le meilleur système d'éclairage de Paris, qui lui vaut d'être admis à l'Académie des Sciences à 25 ans.

    Ses travaux scientifiques en font un des plus grands savants de l'humanité. Il a été le fondateur de la chimie moderne (il est le découvreur de l'oxygène) et a fait faire des progrès considérables à la physiologie.

    Ses recherches agronomiques, bien que moins connues, sont elles aussi exemplaires. Étant l'un des 28 Fermiers généraux, Lavoisier est stigmatisé comme traître par les révolutionnaires en 1794 et guillotiné lors de la Terreur à Paris, le 8 mai 1794, à l'âge de 51 ans, en même temps que l'ensemble de ses collègues.

    Ayant demandé un sursis pour pouvoir achever une expérience, il s’entend répondre par Jean-Baptiste Coffinhal, le président du tribunal révolutionnaire : 

     

    "La République n'a pas besoin de savants ni de chimistes ; le cours de la justice ne peut être suspendu." !

     

    Le-dit Coffinhal sera lui-même guillotiné trois mois plus tard, le 6 août 1794... 

    Cette célérité s'explique par le fait que les biens des condamnés étaient confisqués au profit de l'État et les Fermiers généraux possédaient les plus grosses fortunes de France...

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    1837 : Mort de Jules Dumont d'Urville, découvreur de la Terre Adélie
     
     
     
    8 mai,jeanne d'arc,orleans,guerre de cent ans,lavoisier,bainville,charles vii,chinon,dumont d'urville,montagne pelée,antillesInvité au voyage inaugural du chemin de fer Paris-Versailles, le train dans lequel il se trouvait dérailla à la hauteur de Meudon, et prit feu.
     
    Mais les portières avaient été verrouillées de l'extérieur, par mesure de sécurité...
     
    Le héros du Pôle Sud, sa femme et son fils périssent en compagnie de 56 passagers dans ce qui est la première catastrophe de l'histoire ferroviaire. 
     
     
     
    Sur Dumont d'Urville, voir également l'Éphémeride du 22 avril (découverte des restes de l'expédition de La Pérouse), l'Éphéméride du 23 mai (sur le signalement qu'il fit de la découverte de la Vénus de Milo) et l'Éphéméride du 19 janvier (sur sa découverte de la Terre Adélie)...
     
     
     
     
     
     
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    1902 : Éruption de la montagne Pelée         
     
    Volcan alors considéré comme endormi, la montagne Pelée domine la ville la plus peuplée des Antilles françaises.
     
    Le 25 avril, une légère fumée s’échappe de son sommet. Le 8 mai, à l’aube, une coulée de lave et de cendres se répand en direction de la ville. En deux minutes, toutes les maisons sont détruites. 30.000 à 40.000 habitants trouvent la mort...
     
    Seul survivant : un prisonnier enfermé dans un cachot souterrain de la prison...

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    Le site, aujourd'hui (ci dessus) et une photo d'époque (ci dessous) montrant sa dévastation...

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    Les volcans et forêts de la montagne Pelée et les pitons du nord de la Martinique ont été inscrits sur la liste du patrimoine mondial de l'Unesco, lors de la 45e session du Comité du patrimoine mondial qui se tient actuellement en Arabie saoudite. Ce site est le 50e bien français du patrimoine mondial...
     
     

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    1921 : Premier Défilé de la Fête nationale de Jeanne d'Arc et du Patriotisme...

     

    L'Action française : organe du nationalisme intégral / directeur politique : Henri Vaugeois ; rédacteur en chef : Léon Daudet - vue 1 - page 1

    Les tous premiers hommages à Jeanne d'Arc lui furent rendus par la toute jeune Action française et les tous jeunes Camelots du Roi à la suite des propos insultants et injurieux tenus par un obscur professeur d'Histoire, Amédée Thalamas, dès 1904 (donc, bien avant la création du quotidien L'Action française, le 21 mars 1908, et la création des Camelots du Roi, la même année).

    Déplacé d'un lycée à l'autre, puis nommé à la Sorbonne, Thalamas continua de proférer ses insanités et, du coup, le tout jeune journal et la toute jeune organisation décidèrent de s'opposer à ses propos que l'on qualifierait aujourd'hui de "négationnistes" et "révisionnistes" !

    On sentait bien la guerre arriver, ou, du moins, on la savait plus que possible, et ce n'était pas le moment de saper les fondements de la fierté française, du courage et du dévouement, bref de tout ce qu'incarnait la grande figure unique de Jeanne d'Arc, en un moment où les périls extérieurs s'accumulaient...

    Ce fut donc l'une des premières action d'éclat des Camelots du roi : s'opposer à ce cours anti national à la Sorbonne. Pendant trois mois, ces "cours" - qui étaient dispensés le mercredi - furent chahutés et/ou interrompus, de nombreuses manifestations eurent lieu dans le Quartier latin et, même, le Ministère de la Justice fut occupé !

    L'Action française mena donc, dans un premier temps, ses hommages à Jeanne d'Arc contre la République et dans un climat de tensions extrêmes : les Camelots du Roi totalisèrent un nombre de jours de prison cumulés atteignant les 10.000 !

    Ensuite vint l'effroyable boucherie de 14, pendant laquelle L'Action française fit passer la France avant ses convictions politiques et soutint l'Union sacrée, pour la Victoire. Au lendemain de celle-ci - que le Pays légal devait saboter et perdre lamentablement, rendant inutile le sacrifice d'un million et demi de jeunes français "couchés froids et sanglants sur leur terre mal défendue" (Maurras) - une Chambre patriote fut élue en 1919, Léon Daudet devenant Député de Paris : la Chambre bleu horizon (du nom de la couleur de l'uniforme militaire). Le Député de Paris, Maurice Barrès, fit voter, en juillet 1920, une loi décrétant que le deuxième dimanche de mai serait, dorénavant Fête nationale de Jeanne d'Arc et du Patriotisme... :

    Grandes "Une" de L'Action française : (1/2) Instauration de la Fête nationale de Jeanne d'Arc...

    et

    Grandes "Une" de L'Action française : (2/2) ...Et un exemple des Cortèges à Paris et en France, en 1933...

     

    Juste avant, en mai, l'Église avait canonisé Jeanne d'Arc, sous le pontificat de Benoît XV :

  • Éphéméride du 22 mai

    1818 : Création de la Caisse d'Épargne et du Livret A

     

     

     

    1679 : Denis Papin présente son "digesteur" 

     

    Denis Papin présente à la société royale de Londres "le nouveau digesteur ou la manière d'amollir les os et de faire cuire toute sorte de viandes en fort peu de temps et à peu de frais" : c'est le premier autocuiseur de l'histoire. 

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    En 1690, il fait la démonstration devant la faculté de Marbourg d'une machine au piston actionné, grâce à la vapeur, par compression de l'air : il a inventé le moteur...

    Cependant, s'il est vrai de dire que Papin est le premier à avoir reconnu la force élastique de la vapeur d'eau, au XVIIème siècle, c'est un Écossais, James Watt (ci dessous, peint vers 1812) qui, en 1679, a fait breveter le système.

    En somme, Papin a trouvé le système, et Watt l'a rendu performant. Au bout du compte, c'est la machine à vapeur, ancêtre de la turbine, qui est née...

    Avec, à la clé, pour le meilleur et pour le pire, la révolution industrielle.

    Aujourd'hui encore, les turbines à vapeur produisent environ 80% de l'électricité mondiale... 

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    1679 : Début des travaux à Marly

     
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    Marly "avant" : le Pavillon du soleil, tout en haut de la pente
    dominait les douze pavillons, tous strictement identiques,
    situés de part et d'autre de la pièce d'eau, six de chaque côté...

              

    La Révolution étant passé par là, il ne reste absolument rien de cet ensemble extrêmement original situé à deux lieues au nord de Versailles, dont la construction fut confiée à Mansart dès 1679.

    Le contraste avec Versailles était énorme : Marly se dissimulait dans la verdure qui cernait les constructions. Le terme de "Roi-Soleil" y trouva sa plus évidente traduction architecturale et symbolique : le château principal, demeure du roi, portait sur ses frontons l'image du soleil parcourant sa course céleste, tel un palais solaire. Les douze pavillons satellites parfaitement carrés étaient répartis de chaque côté de la voie d'eau. Chaque pavillon était attribué à une divinité ou une allégorie : Thétys, Minerve, Mars, Hercule, La Victoire, l'Abondance, Bacchus, Saturne, Vénus, Diane, Mercure.

    À Versailles, tout courtisan pouvait se rendre sans autorisation expresse du roi, tandis qu'à Marly on ne pouvait être admis que sur invitation personnelle du souverain. Saint Simon a raconté comment les courtisans quémandaient une invitation à chaque déplacement : "Sire, Marly..." ! Quand les dames se présentaient au souper du roi cela s'appelait "se présenter pour Marly"; les invitations étaient adressées à  leur nom, leurs maris les suivaient.

    Marly était ainsi une sorte de cour très privée dont les membres étaient triés sur le volet. Le cérémonial y était assoupli : même en présence du roi, les hommes restaient couverts et les femmes étaient admises dans le salon en robes de chambre (toilette de ville).

    marly le roi apres.jpg
     
    ...et Marly "après" (photo: Yann-Arthus Bertrand).
    Merci !...
    Merci, qui ?...
    La Révolution a détruit le tiers de notre patrimoine artistique : c'est un crime contre la France, évidemment, mais aussi un crime contre l'Humanité, contre la Beauté...
     
     
     
     
     
    • À propos des Chevaux de Marly...
     

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    Si Marly fut bien construit par Louis XIV, c'est Louis XV qui est à l'origine des Chevaux de Marly : deux groupes sculptés représentant des chevaux cabrés et leurs palefreniers, en marbre de Carrare, exécutés entre 1743 et 1745 par Guillaume Coustou, à la demande de Louis XV, donc.

    Le roi souhaitait orner "l’abreuvoir de Marly", situé à l'entrée du parc, afin de remplacer deux groupes sculptés : Mercure à Cheval sur Pégase et La Renommée à Cheval sur Pégase d'Antoine Coysevox, qui avaient été déplacés en 1719 dans les Jardins des Tuileries

    En 1794, ils seront transférés Place de la Concorde, puis seront restaurés en 1840.

    En 1984, abîmés par la circulation automobile et la pollution, les Chevaux seront remplacés par des copies en marbre, et les originaux conservés au Musée du Louvre dans une ancienne cour de l'Aile Richelieu, transformée en patio, appelée depuis la Cour Marly.

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    Avec les Chevaux de Marly, Coustou représente deux chevaux fougueux aux prises avec leurs palefreniers, nus et musculeux (des esclaves amérindiens, avec leur carquois), leurs corps tendus par l'effort. Le sculpteur, ne s'inspirant pas de la mythologie, cherche simplement à rendre la lutte des forces sauvages et contraires, dans leur absolue réalité : chevaux cabrés, leur crinière ébouriffée, leurs naseaux et leurs yeux dilatés, se débattant avec fureur dans un combat impétueux face aux palefreniers qui cherchent à les dompter...

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    La Renommée à Cheval sur Pégase, d'Antoine Coysevox, a été placée au centre de la mire télévisuelle de la RTF...

     
     
     
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    1807 : Mort de l'abbé Henri Essex Edgeworth de Firmont, le dernier confident de Louis XVI

             

    Il s'éteint à Mittau, en Courlande (actuelle Lettonie), où il suivait Louis XVIII - dont il était chapelain - dans son exil.

    Edgeworth de Firmont.jpg
     
     

    De Malesherbes (ci dessous) à l’abbé Edgeworth de Firmont, qui lui apporte la commission de Louis XVI (1) :

    "...Les scélérats, ils l’ont donc mis à mort ! Et c’est au nom de la Nation qu’ils ont commis ce parricide ! C’est au nom des français qui, s’ils eussent été dignes de ce bon roi, l’eussent regardé comme le meilleur des princes, le meilleur ! Aussi pieux que Louis XI, aussi juste que Louis XII, aussi humain 22 mai,denis papin,watt,victor hugo,gerard de nerval,revolution industrielle,marly,caisse d'epargnequ’Henri IV, et exempt de leurs faiblesses. Son tort unique fut de nous aimer trop, de se montrer notre Père et point assez notre Roi… Son inébranlable vertu a triomphé de leur scélératesse. La Religion seule donne à l’esprit de l’homme la force de soutenir avec tant de dignité des épreuves aussi cruelles !  Sortez de cette ville, mon cher abbé, ne restez pas à Paris, je vous en conjure. Sortez de ce royaume, si vous pouvez. Fuyez une terre maudite, vous n’y trouverez pas d’asile contre des tigres altérés de votre sang. Moi je n’ai rien à redouter, ils savent que le peuple m’aime. Les assassins n’oseront toucher un seul de mes cheveux blancs. Cependant, dès demain, je partirai pour la campagne; je ne veux plus respirer le même air que les régicides. Adieu, mon cher abbé; partout où vous irez, soyez assuré que je prendrai l’intérêt le plus vif à tout ce qui vous regarde...".

    (1) : le roi voulait que Malesherbes sût – par l’abbé, chargé de le lui transmettre - le nom de la personne à qui le duplicata de son Testament avait été confié, pour le cas où celui remis aux Commissaires de la Commune ne serait pas rendu public.

     

    http://archives.mepasie.org/fr/notices/notices-biographiques/edgeworth-de-firmont

     

     

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    1808 : Naissance de Gérard de Nerval

     

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  • L’effondrement de la diplomatie française, par Antoine de Lacoste

    L'effondrement de la diplomatie française - Action française

    En avril 2022, Emmanuel Macron supprima le corps diplomatique français. Peu s’émurent de cette nouvelle qui semblait pourtant marquer un tournant, car pour la première fois depuis des siècles, la France allait désormais confier ses intérêts diplomatiques à des non-professionnels venus de tous horizons.

    En réalité, cette décision de notre ubuesque président ne marquait pas un tournant mais constituait plutôt un acte de décès, vocation décidemment tenace chez cet homme qui ne croit pas en la France. Sans racines, sans héritage reçu ni à transmettre, sans convictions spirituelles, il est en effet difficile de croire en ce petit pays qui fut grand mais qui, trahi par ses élites, a renoncé à l’être ne serait-ce que moralement.

    Depuis plusieurs décennies, la diplomatie française navigue à vue, en fonction de « valeurs », plus ou moins définies, de principes dits moraux établies selon des critères subjectifs en oubliant l’essentiel : l’intérêt de la France.

    Lorsque le général De Gaulle décida de sortir de l’OTAN ou de reconnaître la Chine communiste, à rebours de l’opinion occidentale, il donna ainsi un cap : le refus de la tutelle américaine et la main tendue au « sud global », en fait à ce qui n’est pas l’occident. Ce dernier point fut spectaculairement parachevé par le discours de Phnom-Penh, attaquant ouvertement l’impérialisme américain.

    Cela ne signifie nullement que De Gaulle fut un stratège de génie. Lui aussi avait ses incohérences et a commis des fautes graves : donner l’Algérie avec le Sahara aux terroristes du FLN qui n’en demandaient pas tant, fut un abandon sans contrepartie contraire aux intérêts de la France. Et que dire de l’accord d’immigration de 1968 passé avec ce même pays ? Ce n’était pas la peine de craindre que Colombey les Deux-Eglises ne devienne un jour Colombey les Deux-Mosquées si c’est pour ouvrir la porte à tous les Algériens.

    Pour autant, la parole de la France comptait, en Afrique, au Proche-Orient, en Extrême-Orient. Cet héritage fut maintenu tant bien que mal mais, petit à petit, le ver pénétra le fruit. Le froid pragmatisme de Richelieu, les habiletés de Mazarin, la finesse de Talleyrand ne furent plus des exemples mais des vieilleries à remplacer par des comportements plus modernes et plus conformes à la morale républicaine.

    Le délicieux Bernard Kouchner fut un des promoteurs de ce tournant. En 1993, il y eut une famine en Somalie. Le fondateur de Médecins sans frontières prit les choses en main et, toutes caméras déployées, transporta sur son dos un sac de riz. L’image fit le tour du monde (il en faut peu parfois) et le charitable docteur put ainsi démarrer une brillante carrière politique. On aurait pu en rester là, mais non. Il fallut théoriser l’acte pour justifier l’aide militaire fournie à l’occasion. Ce fut le principe d’ingérence humanitaire. Comme toujours, un flou complet entoura cette notion, mais peu importe, ce qui compte c’est l’expression elle-même et non son contenu. Cela permet de garder la main et justifier facilement ce qui relève de l’ingérence humanitaire ou pas.

    Les Américains suivirent cela de près, même si leur intervention militaire en Somalie se solda par un désastre (un de plus), ils retinrent le concept et l’appliquèrent quelques années plus tard contre la Serbie.

    Confrontée à une rébellion albanaise dans sa province du Kosovo, la Serbie n’eut pas le droit de poursuivre sa promenade militaire largement gagnante. On inventa des massacres, « un génocide » se préparait et, au nom de ce même principe d’ingérence humanitaire, la Serbie subit 78 jours de bombardements intensifs. Les bombes avaient pris la suite du sac de riz, mais, comme pour l’enfermement covidien, c’était pour « sauver des vies », n’est-ce pas ?

    La France suivit, Chirac dit oui à Clinton, ce fut un tournant majeur : la diplomatie « des valeurs » prenait le pas sur l’intérêt de la France, vieille amie de la Serbie qui n’en revint pas de la trahison française.

    La France se reprit en 2003 et refusa de participer à l’agression américaine de l’Irak. Ce fut la dernière fois que la diplomatie française fit preuve d’indépendance. « Il faut punir la France » déclara ensuite Condoleezza Rice, la secrétaire d’Etat de Georges Bush. A-t-on eu peur ? En tout cas, on ne recommença pas.

    La présidence de Nicolas Sarkozy fut un festival : nomination de Bernard Kouchner aux affaires étrangères puis réintégration de l’OTAN en 2009. L’Amérique fut satisfaite : la France rentrait définitivement dans le rang. Elle allait même dépasser le maître en organisant la très intelligente intervention en Libye. L’armée de Kadhafi s’apprêtant à massacrer les insurgés islamistes qui avaient pris Benghazi, il fallait absolument sauver ces braves gens. Sarkozy n’écouta ni ses diplomates, remplacés par Bernard-Henri Lévy, ni les pays africains. Ils s’en souviennent encore.  

    On invoqua de nouveau le très commode droit d’ingérence humanitaire qui se mua d’ailleurs en devoir d’ingérence humanitaire. Pourquoi pas en effet ? La Libye est aujourd’hui détruite, les islamistes du Sahel s’y fournissent en armes et les immigrés qui souhaitent découvrir le paradis occidental y transitent volontiers. Le plus cocasse, c’est que ce sont la Turquie et la Russie qui règnent aujourd’hui sur la Libye, l’un à l’est, l’autre à l’ouest. Voilà une brillante démonstration de réussite géopolitique. Il faudra que Nicolas Sarkozy explique un jour où était l’intérêt de la France dans cette affaire.

    La suite n’est qu’une longue descente aux enfers pour notre diplomatie qui n’en n’est d’ailleurs plus une, puisque l’intérêt supérieur du pays ne prime plus.

    Laurent Fabius va inaugurer l’ère des imprécations, insultant le dirigeant syrien Bachar el-Assad qui ne voulait pas que son pays devienne islamiste : « la fin se rapproche pour Bachar el-Assad » s’exclamera notre prophète » qui lui déniera également le droit de vivre. Imagine-t-on François Ier ou Louis XIV traiter ainsi un adversaire, même en pleine guerre ? C’est le contraire même de la diplomatie. Il est vrai que son prédécesseur aux affaires étrangères, Alain Juppé, avait montré la voie en fermant l’ambassade française de Damas au début de la guerre. Là encore, pourquoi ? La France avait une tradition de bonnes relations avec la Syrie, nous y avons mis fin avec une légèreté confondante. Rappelons en outre que nos services secrets échangeaient beaucoup avec leurs collègues syriens. En rompant toute relations avec la Syrie, nous nous sommes privés de précieuses sources d’information sur le terrorisme islamiste. Elles nous feront tragiquement défaut lorsque peu de temps après eurent lieu les attentats de Paris au Bataclan ou aux terrasses des cafés. Ils avaient été organisés depuis la Syrie. Cela aurait mérité une remise en question, ou au moins une réflexion. Mais non, nos diplomates amateurs sont droits dans leurs bottes. Ils siègent maintenant ensemble au Conseil Constitutionnel, au mépris de leurs compétences respectives, la maison est bien gardée.

    Le cas de l’Ukraine est un autre exemple spectaculaire de cette démission diplomatique qui, et c’est intéressant de le souligner, va de pair avec une démission intellectuelle. On ne regarde plus l’histoire (comme celle de la Crimée), on détourne les yeux de la patiente stratégie américaine d’encerclement de la Russie par l’OTAN, on refuse de prêter attention à près de vingt d’avertissements russes. Il est plus facile de s’affirmer le camp du bien et de décréter une fois pour toute que la Russie est l’agresseur ce qui clôt toute discussion. « La Russie ne peut pas et ne doit pas gagner cette guerre » a déclaré notre guerrier chef Emmanuel Macron. Et si la Russie gagne quand même, que fait-on ?

    A rebours de toutes les traditions diplomatiques, nos ambassadeurs ont également de plus en plus tendance à prendre parti lors d’élections, à militer bruyamment au lieu d’observer et d’analyser. Ainsi le sémillant Gérard Araud, ambassadeur de France à Washington, s’exclamera (par Tweet bien sûr), à l’annonce de la victoire de Donald Trump en 2016 : « Un monde s’effondre sous nos yeux. Un vertige. C’est la fin d’une époque ». Qu’il le pense c’est une chose, mais rendre public ses états d’âme est contraire à la réserve nécessaire à son métier. Et après, comment discuter avec une nouvelle administration ? Elle vous regarde de haut et ferme la porte. C’est ce qui s’est passé.

    Heureusement, il y eu la Cop 21 en 2015. Le triomphe de la diplomatie française, car c’est ainsi, et sans rire, qu’on nous présenta cette conférence destinée à faire entendre raison à ce méchant climat qui ose nous agresser.

    Puis les échecs s’accumulèrent, au Liban, en Afrique, où nous perdons tout, en Europe où nous comptons de moins en moins.

    L’ultime symbole de cet effondrement diplomatique fut la nomination de Stéphane Séjourné aux affaires étrangères. Un homme inexpérimenté, à la formation universitaire minimum, au laisser-aller revendiqué, au langage incertain. Mais rassurez-vous, il a tout compris : « La plupart de mes homologues sont de la même génération, on s’écrit directement, ça va très vite. Si vous n’adoptez pas cette réactivité, que vous ne sautez pas dans un avion pour participer à la volée à une réunion, vous vous effacez et vous sortez de l’histoire. » Ce serait trop facile de lui répondre que pour sortir de l’histoire, il faudrait y être entré. Mais surtout, ce qu’il affirme est l’exact contraire de ce que devrait être le chef de la diplomatie.

    La médiocrité a rejoint l’idéologie, il n’y a plus de diplomatie française.   

  • Maurras a-t-il vraiment ”voulu” le roi ? La réponse de Pierre Boutang

    SPECIAL FEVRIER copie.jpgLa note précédente – l’analyse de Maurice Pujo – dit en quoi et pourquoi les révoltes de janvier et février 1934 furent sans lendemain. En quoi et pourquoi, du même coup, Maurras n’a pas cru que les émeutes du 6 février fussent l’occasion, comme disaient les anciens ligueurs et camelots, de ramener le Roi. Une frange insuffisante de l’opinion et des élites française acquise à la monarchie ; l’union des patriotes, faute de pensée politique commune ou faute de pensée politique tout court et faute d’une direction unique, était surtout une désunion, une dispersion, un chacun pour soi. Le succès ne lui était pas ouvert. Entre les deux guerres, à vrai dire, Maurras et l’Action française semblent bien avoir cherché ailleurs les moyens d’aboutir. Par exemple avec le (les) Monk en puissance dont parle Maurice Pujo : « Il y aurait eu un Monk et même plusieurs si les circonstances avaient été telles qu’elles pussent lui donner confiance ». Elles ne le furent pas, entre 1918 et 1940 et pas davantage le 6 février 1934. 

    Reste, alors, s’agissant de Maurras, ce que Boutang appelle l’insulte. Non pas seulement le reproche, cent fois répété - origine, comme Olivier Dard, l’a montré récemment, à Martigues, des grandes ruptures de l’histoire de l’Action française - de ne pas avoir abouti ; reproche de l’échec, adressé, on le sait, au seul Maurras, car c’est de lui, de lui seul, que les contemporains – et plus tard, encore, la postérité - attendent tout.

     

    Pourtant dit Boutang, « dans cet ordre (celui de l’espérance royale), il n’a jamais pensé qu’à faire ». Et, par delà le reproche, voici donc, l’insulte dont parle Boutang et qu’il réfute, à sa façon* :

    « Ses pires insulteurs sont ceux qui feignent de douter qu’il ait, de toutes ses forces, voulu le Roi, comme il voulait la patrie. Encore un coup, Péguy était bon juge, espérait même qu’il y eût quelqu’un pour vouloir la République comme Maurras voulait le Roi et a dit la conviction que cet homme était prêt à mourir pour ce Roi qui ne meurt pas, pour Celui, tout autant, qui de manière fixe, destinée, figure, pour une ou deux générations, cette escorte des siècles. Croyez-vous, jeunes-gens, que, parce qu’il le démontre avec tout l’éclat du Même et du Logos, il y adhère moins ? ça ne serait vraisemblable que pour un qui se distinguerait de sa pensée. Il voulait même que le Roi voulût régner, autant et plus qu’il prouvait sa nécessité ».   

    Ceux de nos lecteurs qui souhaiteraient savoir ce que Pierre Boutang pensait des journées de février 1934 ; ce que, selon lui, Maurras, lui-même, en pensait, pourront écouter ou réécouter sa conférence, du 31 mars 1988, à Marseille, conférence et débat dont un enregistrement vidéo existe, heureusement, dans lafautearousseau Nous le remettons ici en ligne pour l'occasion.

    * Maurras, la destinée et l'oeuvre, Plon, 1984)

     (A noter : un intéressant et amusant dialogue sur le 6 février 34 et sur différents moyens de faire la monarchie, à partir de la 93')

     

  • Pervertir les enfants ”dans” l'école, et ”par” l'école” : c'est donc cela le ”programme Peillon” !...

    ecole-en-danger.JPG(Billet de "F B B", paru sur la Une du n° 2877 de L'Action Française 2000 : Le monde à l'envers.)

      

    On devait s'y attendre : la sinistre théorie du genre, qui prône le nihilisme sexuel et la négation militante de tout ordre naturel, vient de devenir dogme officiel de notre non-monde dégénéré. L'OMS (Organisation mondiale de la santé) monte au créneau : son rapport intitulé «Normes d'éducation sexuelle en Europe» incite les gouvernements à promouvoir «une éducation sexuelle fondée sur l'égalité des sexes, l'autodétermination et l'acceptation de la diversité».

    Selon ce rapport, les enseignants devraient ainsi informer les enfants de zéro à quatre ans sur "la masturbation enfantine" et leur apprendre à exprimer leurs propres besoins, désirs, et limites, par exemple en "jouant au docteur".

    Les enfants de cette tranche d'âge doivent également être informés sur "le droit d'explorer les identités sexuelles". Les enfants de six à neuf ans ne sont pas en reste puisque le personnel éducatif devra leur parler "d'éjaculation", ainsi que les former aux "rôles socialement associés aux genres".

    De neuf à douze ans, les enfants seront appelés à échanger sur la "première expérience sexuelle, le plaisir, la masturbation, l'orgasme" ainsi que sur les "différences entre l'identité sexuelle et le sexe biologique" (l'idée que ces deux aspects sont distincts fait donc autorité).

    Pour les jeunes de douze à quinze ans, il s'agira enfin de promouvoir et de discuter des "déterminants historiques et sociaux des relations", en vue de "reconnaître des violations de droits et dénoncer les discriminations et la violence à caractère sexiste".» (Observatoire de la théorie du genre).

    Tout est dit : depuis que l'on a cessé de discuter du sexe des anges, on doute de celui de l'homme. On projette de décérébrer les bébés en projetant des films pornographiques dans les cours de maternelle, on veut inciter les jeunes enfants à devenir transsexuels, et, qui sait, à force de les intoxiquer du concept d'"homophobie", pourront-ils à quinze ans attaquer leurs enseignants de petite section pour pédophilie ou pire, hétérosexualité.

    F B B

    Rien à rajouter à ce billet, qui dénonce, avec un humour bienvenu, la sinistre dérive de notre des-Education nationale... 

    Rappelons seulement, à propos du patronyme de son auteur, que Léon Daudet a parlé, dans ses Souvenirs, de ces fidélités provinciales qui se sont manifestées, tout au long de l'histoire de l'Action française, dans la France entière : en Aquitaine, en Savoie, dans le Lyonnais, en Catalogne. 

    Pour ces dernières, on consultera, dans notre album Maîtres et témoins (III) : Léon Daudet,  la photo"Fidélités royalistes (II) : Catalanes..."

     

  • Aveuglement ou impuissance ? par Louis-Joseph Delanglade

    3737197_duo-montebourg-sapin-lp-jb-quentin_640x280.jpgL’attelage que forment à Bercy MM. Sapin et Montebourg est révélateur de la schizophrénie des européistes, de droite comme de gauche, qui gouvernent la France depuis des lustres : c’est toujours le même grand écart entre des engagements auxquels on souscrit mais que l’on essaie de respecter le moins possible. Cependant, la foi jamais démentie en une « Europe » rêvée reste solide, au point d’occulter certaines réalités d’ordre financier, économique et géopolitique qui pourraient bien remettre en cause purement et simplement l’existence en l’état de ce que l’on nomme « Europe ».

     

    Sur le plan économique et financier, le problème, on le sait, vient de l’euro – conçu dès l’origine comme un avatar du mark allemand. Que fait la B.C.E. (dont le siège est à Francfort, ce qui n’est pas anodin) ? Rien, ou presque, confortant ainsi une stratégie monétaire favorable à l’Allemagne. La plupart des économistes soulignent en effet que, pour des raisons structurelles et démographiques évidentes, celle-ci a intérêt à un euro fort (certains disent qu’elle pourrait supporter un euro à 1,4 $) - à comparer avec le taux « idéal » pour les pays latins qui se situerait autour de 1,1 $ ! Mais, ajoutent-ils, comme les exportations allemandes hors U.E. ne cessent d’augmenter, c’est bien elle, l’Allemagne, qui finira un jour par avoir intérêt à une remise en cause de l’actuelle zone euro.

     

    Sur le plan géopolitique, le coup de boutoir de M. Poutine en Crimée pourrait bien être à l’origine d’une onde de choc, aux répercussions frontalières considérables. En contestant ouvertement les frontières nées de l’effondrement de l’empire soviétique, M. Poutine a prouvé, si besoin en était, qu’on est loin de la prétendue « fin de l’Histoire ». Le risque est grand de réveiller chez d’autres (Allemands, Polonais, Hongrois, etc.) de vieilles velléités plus ou moins irrédentistes à l’égard des frontières de 1945. On n’en est pas là, certes, ou pas encore… Mais le récent dépècement de l’ex-Yougoslavie montre que les équilibres que l’on pense durablement établis restent toujours plus ou moins instables.

     

    Admettre que l’« Europe » actuelle, c’est-à-dire l’U.E., n’est pas gravée dans le marbre relève en fait du bon sens le plus élémentaire. Loin des attitudes extrêmes – l’euro-religion officielle qui nous coûte déjà cher et qui pourrait nous coûter encore plus cher ou la posture radicale de Mme Le Pen dont la sortie organisée de l’Europe serait pour le moins hasardeuse – on peut, tout au moins dans un premier temps, envisager une politique raisonnable et pragmatique. Celle-ci devrait d’abord viser à remettre en cause l’ensemble des traités « européens » jugés contestables, voire inacceptables, au regard de l’intérêt national français – et cela au nom même de ce que la France représente pour l’Europe. Mais cette exigence de renégociation devrait s’accompagner de la réaffirmation que notre intérêt passe par de solides alliances sur le Vieux Continent, sans exclusive y compris à l’égard de la Russie.

  • Le centième ”Grain de sel de Scipion” !

    contre la pensée unique.jpgLa presse à broyer la France 

    Drôle de conception du journalisme d'information que celle de nos Rouletabille des grands médias français. Tellement persuadés d'être dans le vrai, le juste et le "normal", ils ne se rendent même plus compte qu'en pensant faire de l'information objective ils répandent en fait une idéologie gauchiste,  partiale, sectaire voire parfois même à la limite du racisme vis à vis de certaines catégories de la population française. Très souvent ignorants de la réalité des choses, de l'histoire, de la religion,et hélas parfois même de la langue française, ils se contentent de régurgiter les leçons apprises dans les écoles de journalisme, de trancher, juger et condamner sans même se douter que l'on puisse ne pas partager leurs propos.

    Quelques exemples récents de ce conformisme bobo: Sur les ondes de RTL, le 22 avril, un journaliste déclarait à propos de Brigitte Bardot: "Elle dit des choses scandaleuses mais elle n'a jamais fait de mal à personne". Quelle grandeur d'âme! Mais ces "choses scandaleuses" sont tout simplement des idées contraires à celles de la caste médiatique, comme le combat contre l'abattage rituel musulman ou les sympathies de BB pour le Front national. A propos du FN, combien de fois n'a-t-on entendu poser la question de savoir "comment lutter contre ce parti" ? Comme si tout le monde s'accordait à reconnaîre son caractère nuisible. Et que dire des propos échangés à l'occasion des élections municipales, évoquant à l'envi et injustement "la mauvaise gestion de toutes les villes jadis conquises par le FN". Curieusement, pas un mot sur la remarquable ré-élection au 1er tour, et avec une majorité qui a dû faire pâlir d'envie plus d'un candidat socialiste, de Jacques Bompard à Orange ou de son épouse à Bollène. Pas un mot non plus sur le boycott et les brimades infligées à ces municipalités pour les affaiblir. Dernier exemple en date, ce dimanche 27 avril à propos de la canonisation de Jean XXIII et Jean-Paul II, ce commentaire naïf d'une chroniqueuse d'Europe 1: "La France, autrefois fille aînée de l'Eglise, est représentée par Manuel Valls"! Mais de quel droit cette pimbêche supprime-t-elle cette qualité de notre pays qui remonte à Clovis ?!

    Heuresement, la France et les Français résistent bien à cette entreprise de destruction par ignorance ou malveillance et nombreux sont ceux qui n'hésitent pas à se proclamer fièrement "Catholiques et Français toujours" !

    LE GRAIN DE SEL DE SCIPION.jpg

     

     

     

  • Facebook/Tweeter/Net : quelques uns des liens ”partagés” et des commentaires...

    IMG_0096.jpg... sur notre Page Facebook Lafautearousseau royaliste...

    ... sur notre Compte Twitter A.F.Royaliste...

    ...ou sur notre quotidien...  

     

    1. Par Philippe Bilger :

    philippe bilger.JPGMenteurs ou amateurs ?

     

     
    1 bis. Par Gonzague George : Éric Zemmour sur I Télé : Christiane Taubira "hait la France" et "ne comprend rien à la République"

    1 ter. Par Christian Vanneste : 

     
    Mensonges de madame Taubira : une République en ruines... Lorsqu’un corps est gangrené, l’amputation d’un membre ne suffit pas.
    4. Par Jean-Philippe Chauvin :

     

    De Jean Lacouture à Pierre Debray... :
     

    5. Par Jean-Louis Faure : 

     Libye : Zeidan prend la fuite (Zeidan était l'inventeur des 6.000 morts à Bengazi par les chars de Khadafi ! Promu par BHL le De Gaulle libyen. Emmené à l'Elysée chez Sarko par le même. Pauvre type, mais vraiment pauvre type ...) : http://www.bfmtv.com/international/libye-premier-ministre-limoge-prend-fuite-730644.html

    6. Par Laurent Bouvet (Reconstruisons Saint Cloud) : 

     
     
    Si le réalisme de nos voisins allemands les a conduit à reposer en 2013 la première pierre du château de Berlin, c'est parce qu'ils ont depuis longtemps compris que les monuments historiques sont bien autre chose que de simples "gadgets culturels" destinés à embellir le paysage... Générant des flux touristiques - et donc des flux économiques - le patrimoine est par excellence créateur d'emplois directs, et plus encore indirects, concourant ainsi grandement à l'enrichissement ...d'un pays.

    C'est pourquoi - surtout dans la perspective du Grand Paris - la reconstruction du château de Saint-Cloud s'impose d'autant plus comme une évidence que, situé sur l'axe le plus touristique de la planète, l'axe Paris-Versailles, et à seulement cinq kilomètres de la capitale de la France, ce château s'il existait encore, compte tenu de son histoire et de sa magnificence, serait l'un des plus visités au monde.

    Aussi, s'inspirant des succès de trois chantiers de construction autofinancés par les entrées payantes des visiteurs, en Espagne, celui de la basilique Sagrada Familia de Barcelone et, en France, ceux de la frégate l'Hermione à Rochefort et du château fort de Guédelon dans l'Yonne, notre association "Reconstruisons Saint-Cloud !" propose que la reconstruction du château de Saint-Cloud soit effectuée grâce à l'adoption de ce modèle économique. Lequel aurait pour avantage de permettre, outre une reconstruction "gratuite" du monument, la création d'un musée vivant des métiers d'art. 


    VIDEO relative à notre PROJET de reconstruction :

    http://videos.leparisien.fr/video/iLyROoafYE-M.html

  • La fuite en avant, par Louis-Joseph Delanglade

    Il est évident que l’année 2013 se sera terminée de façon difficile pour le pouvoir. Que l’on en juge à l’aune de la politique intérieure ou à celle de la politique étrangère. Que l’on constate, par exemple, que la prétendue inversion de la courbe du chômage – tant annoncée - n’est qu’une sorte d’imposture comptable. Que l’on mesure, autre exemple, les difficultés de l’opération Sangaris, révélatrices d’un manque évident en hommes et en moyens.

     

    Là comme ailleurs, l’engagement du chef de l’Etat était patent, que ce soit de façon personnelle (« Moi, président ») ou institutionnelle (en tant que chef des Armées). Dans ce contexte, l’allocution du 31 décembre ne pouvait pas être de pure forme et ce fut bien, comme l’ont souligné MM. Barbier et Joffrin, un « acte politique ». Mais, en descendant dans l’arène, à la façon de M. Sarkozy, M. Hollande s’est délibérément inscrit dans la logique du quinquennat qui réduit la fonction de chef de l’Etat à celle de chef du gouvernement – et donc la dévalorise, ce qui constitue une faute.

     

     

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    Sur le fond, deux propositions importantes ont été avancées, sur le plan économique et sur le plan politique. Concernant la première, on peut difficilement interpréter la main tendue aux entreprises comme un simple virage social-libéral. Du social-libéralisme, que dire en effet si ce n’est qu’il est la simple confirmation d’un état de fait idéologique (M. Hollande s’étant toujours situé plutôt à la droite du P.S.) qui double un état de fait institutionnel (l’alternance au pouvoir des deux grands partis ne recouvrant pas de différence fondamentale) ? Or, force est de constater que cette orientation, qui n’a pas varié depuis des lustres, a conduit le pays dans l’impasse.

     

    Quant à l’antienne européiste (des « initiatives » seront prises au printemps concernant « l’avenir de l’Europe »), elle ne doit pas surprendre non plus. Comme l’ensemble du pays légal, M. Hollande ne veut, ni ne peut, admettre que cette « Europe », dont le point oméga serait l’Europe postnationale des Cohn-Bendit et consorts, n’est pas viable. Du coup, il en reste à la fantasmatique célébration, en creux, de ce que M. Chevènement – en en soulignant l’échec dans 1914-2014 : l’Europe sortie de l’Histoire ? - appelle « les trois P » (paix, puissance, prospérité). Il serait tellement plus simple, et plus efficace, d’admettre qu’une seule Europe est viable, tout simplement parce qu’elle existe de façon latente, celle des vieilles nations de l’ouest du continent.

     

    Administrer au pays une surdose de ce qui a contribué à ses maux actuels ressemble fort à  une sorte de fuite en avant et pourrait bien se révéler plus dangereux qu’efficace.

  • Facebook/Tweeter : quelques uns des liens ”partagés” et des commentaires...

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    ... sur notre Page Facebook Lafautearousseau royaliste et sur notre Compte Twitter A.F.Royaliste

     

     

    1. Par Hélène Richard-Favre, suite à notre note sur "Ecrit par un communiste athée, un inattendu : "L'adieu aux rois" :

     Ce commentaire déposé sous un article que France Info a consacré à l'ouvrage de Valère Staraselski le 24 septembre 2013, peut contribuer à interpréter sinon à saisir le sens de sa démarche :

    "j'étais le 10 septembre à la présentation du livre L'Adieu aux rois par l'auteur, Valère Staraselski. Oui, cet homme de gauche, défenseur de Robespierre, a crié son appel pour que la gauche ne laisse pas à l'extrême droite le monopole de la question de l'identité nationale... S'interroger sur l'importance de la nation, c'est le devoir de chaque citoyent... Ce fut une remarquable soirée. Et j'invite chacun à courir rencontrer cet auteur sur les nombreux salons où il sera !"


    http://www.franceinfo.fr/societe/le-livre-du-jour/l-adieu-aux-rois-de-valere-staraselski-1152935-2013-09-24

    Et :

    Hollande dit vouloir inverser la courbe du chômage pour justifier sa présence à Ryad.
    Bonne chance aux futurs travailleurs ! 
    En Arabie saoudite, le vol à main armée, le viol, le meurtre, l'apostasie et le trafic de drogue sont passibles de la peine capitale. Pour... : Décapités en public

    2. Par Jacques Philarcheïn, en réponse à "La patte de Catoneo : le doute républicain" :

     Il est clair que de l'eau a coulé sous le pont... je passe mon temps à analyser des concepts, et plus j'en sais moins je sais. Je ne suis d'ailleurs plus rédacteur de RL ni responsable régional de RR. En tout cas, je sais quand même une chose : cette V° République fait désormais l'unanimité contre elle, sauf bien entendu dans l'esprit de l'homme-masse, mais, bon, l'homme-masse n'a point d'esprit...

    Alors, pourquoi pas : ¡Viva el rey!

    Amicalement,

    JPH

     

    3. Par Denis Blanc :
    Le sens de l'histoire. Vers un avenir possiblement radieux...
    Alors que la République refuse toujours de reconnaître ses crimes originels pendant la Révolution, les Russes mettent fin au culte des personnalités de la Terreur. Ainsi, la commission toponymique de la ville de Saint-Pétersbourg a décidé la f... :
  • Quelques uns des ”liens partagés” ces derniers jours sur notre Page Facebook...

     ...Lafautearousseau Royaliste

     

    1. Philippe Delorme

    Sur "Dreuz.info" : N'y a-t-il qu'en Suisse que les dirigeants politiques ont la tête sur les épaules ? Le président de la Confédération suisse sonne l’alarme: « l’immigration est quantitativement et culturellement inacceptable »    

     

     
    * Il faut vraiment que les Etats-Unis soient décomplexés ou amnésiques pour avoir osé dénoncer le recours à l'arme chimique en Syrie et justifier... :
     
    et : 
     
     
    * C'est le JDD- Journal Du Dimanche- et LCP-AN qui lancent l'enquête. La question posée concerne les compétences de l'actuel... : Hollande sous enquête

    3. Jean-Philippe Chauvin

    Le travail du dimanche n'est pas un "plus" pour l'emploi... : Travail du dimanche et emploi : illusions et réalités.  
     

    4. Augustin Debacker 

     

    L’Histoire nous a déjà montré que tous les régimes politiques peuvent évoluer vers le totalitarisme, et la république, en posant comme dogme éducatif sa non-remise en cause, prépare doucement les consciences françaises à un panurgisme inconscient : la République et son insidieux virage totalitaire.

     

    5. Olivier Perceval 

    L'Education nationale met en place un vaste programme pour banaliser les orientations sexuelles. La dictature des moeurs arrive ! : L’homophobie en question | Valeurs actuelles 

     

    6. Dona Rodrigue

     

     
     
     
     
     
    "J'ai été reçu le 5 septembre au PALAIS DE L'ÉLYSÉE par David Kessler, le CONSEILLER CULTUREL du Président de la République. M. Kessler, en tant que diplômé de l'École Normale Supérieure de Saint-Cloud et admirateur du parc, a été évidemment intéressé par notre action. Aussi est-il FAVORABLE À NOTRE PROJET, d'autant plus que nous ne demandons pas d'argent public. C'est pourquoi il va INTERVENIR auprès du "CENTRE DES MONUMENTS NATIONAUX" et de la "DIRECTION RÉGIONALE DES AFFAIRES CULTURELLES" (D.R.A.C.) d'Ile-de-France, afin que ces deux administrations examinent notre initiative avec BIENVEILLANCE et dans un ESPRIT CONSTRUCTIF. Ceci est extrêmement IMPORTANT car c'est la PREMIÈRE FOIS depuis 2006 - début de notre combat - que notre projet reçoit une véritable IMPULSION ÉLYSÉENNE !"
     
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    capture d'ecran blog.jpg= Notre Page Facebook Lafauterousseau Royaliste se porte bien : d'abord parce qu'elle ne cesse de gagner des "amis" lecteurs, mais aussi et surtout parce que, pour une Page Facebook, le plus important ce n'est pas le nombre d' "amis" mais les échanges, les discussions, les points de vue qui s'y expriment, les "partages de liens" qui s'y font : or, en grandissant, notre Page génère de plus en plus de ces "partages", et ceux-ci sont très souvent extrêmement intéressants. Il ne s'agit, dans cette Rubrique, que d'en faire ressortir un simple échantillon, une toute petite partie, mais révélatrice du bouillonnement d'idées que permet notre Page : et c'est tant mieux !...