Estimant qu’il ne faut “s’interdire aucun tabou”, les députés socialistes, Manuel Valls et Jean-Marie Le Guen appellent à augmenter la TVA tout en baissant les charges sociales. C’est-à-dire - et même s’ils n’utilisent pas formellement ces mots - à mettre en place une “TVA sociale” ou “TVA anti-délocalisations”, une idée relancée par le président du groupe UMP à l’Assemblée nationale, Jean-François Copé, le 4 octobre dans un entretien au Figaro.
Les deux élus socialistes, dans la contribution qu’ils ont écrite - et qui est publiée par Le Monde dans son édition datée du 14 octobre - n’emploient formellement ni l’un ni l’autre de ces deux mots, mais le résultat est le même....
Ils soulignent toutefois qu’“avec cette caractéristique très sociale”, la TVA “pourrait correspondre au nouveau visage d’une gauche ouverte au monde, qui ne prône pas le repli ou la guerre tarifaire, qui assume de défendre les intrérêts économiques et industriels de la France et de ses salariés”.
“Ce basculement de cotisations vers la TVA pourrait sensiblement améliorer la compétitivité de certains secteurs industriels exposés à la concurrence”, “dissuader les délocalisations”, et “enrayer la destruction des emplois industriels”, estiment-ils ,
Le débat sur la “TVA sociale” avait été ouvert par la droite en 2007, mais vite refermé : la majorité avait estimé avoir payé cher cette idée aux élections législatives (50 sièges en moins, selon elle) après que le parti socialiste avait fait du caractère “non social” de ce surcroît de taxation le slogan de sa campagne de second tour.
A noter la frilosité de l'appareil PS face à la hardiesse de ces deux chevau-legérs que sont - sur ce sujet - Valls et Le Guen : le parti, dans son ébauche de programme économique, social et fiscal pour 2012, publié en avril de cette année, n’évoque pas cette question...