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Rechercher : Rémi Hugues. histoire & action française. Rétrospective : 2018 année Maurras

  • Pourquoi le Grexit est plus que jamais d'actualité

     

    Jean-Pierre Robin, chroniqueur économique au Figaro, constate ici à quel point les négociations en cours à Athènes entre les créanciers et le gouvernement Tsipras se trouvent compliquées par la situation économique grecque, bien plus catastrophique qu'on l'imaginait encore à la mi-juillet. Compromises aussi par les divergences de fond entre les positions française et allemande. Oppositions qui amènent à douter du maintien de la Grèce dans l'Euro, aussi bien que de la pérennité de l'Euro, au moins comme monnaie unique. LFAR

    La bourse d'Athènes a chuté d'environ 20% en deux jours, depuis sa réouverture le lundi 2 août après cinq semaines de fermeture. Cette dégringolade, sans précédent depuis le krach mondial de l'automne 1987, aurait été sans doute encore plus sévère si les contrôles de capitaux ne restreignaient pas les ventes auxquelles les Grecs eux-mêmes sont autorisés à procéder. Alors que les investisseurs étrangers détiennent 60% des titres des entreprises grecques cotées en bourse, le plongeon exprime la défiance vis-à-vis de la Grèce et le délabrement de son économie.

    La question se pose donc à nouveau : en dépit des propos lénifiants de Pierre Moscovici, le Commissaire européen, (« nous allons dans la bonne direction »), l'accord de principe signé le 13 juillet sur un troisième plan d'aide de 86 milliards d'euros est-il réellement viable ?

    Ce programme vise avant tout à permettre à la Grèce d'assurer ses échéances financières les plus urgentes. La plus immédiate concerne le remboursement de 3,2 milliards d'euros à la BCE sur les titres de l'Etat grec que détient cette dernière et qui arrivent à échéance le 20 août prochain. Négocié par les créanciers désormais regroupés en quatre institutions (FMI, BCE, Commission européenne à laquelle s'ajoute le Mécanisme européen), sous la houlette des ministres des Finances de la zone euro, la démarche est essentiellement de nature financière.

    Outre les remboursements que l'Etat grec ne peut effectuer, faute d'enregistrer un excédent budgétaire, faute également de pouvoir avoir accès aux marchés financiers qui lui sont interdits de facto, il s'agit aussi de recapitaliser les banques grecques. Ces dernières sont actuellement tenues à bout de bras par la BCE qui viole ses propres règles prudentielles, sinon il y a des mois que le système bancaire de la Grèce aurait explosé et serait en totale faillite.

    Et last but not least, ces 86 milliards d'euros, sont censés financer sur les trois ans à venir toutes les dettes qui viennent à échéance, mais aussi les dépenses courantes que l'Etat est incapable d'équilibrer en levant des impôts.

    Malheureusement, le jeu donnant-donnant (Athènes consent des réformes essentiellement budgétaires et fiscales pour obtenir les 86 milliards) fait plus ou moins l'impasse sur la situation réelle de l'économie. Or celle-ci s'avère bien plus dégradée qu'on l'imaginait encore il y a trois semaines quand fut élaboré « l'accord » du 13 juillet.

    La déroute s'est opérée en trois étapes. D'abord les élections du 22 janvier : elles ont conduit au gouvernement Tsipras, lequel a tourné le dos aux mesures de rigueur de ses prédécesseurs.

    Puis s'est produite une dégradation irréversible de l'économie et de la confiance, au fur et à mesure que la nouvelle équipe mettait en place son programme et dénonçait la pression des créanciers.

    Et enfin, troisième temps, une dramatisation violente, avec l'annonce surprise, le 28 juin, du référendum où le peuple grec s'est prononcé (5 juillet) contre le nouvel accord qui venait d'être conclu les jours précédents avec les créanciers par l'équipe d'Alexandre Trispras elle-même. Ce dernier a fait campagne pour le « non » dénonçant sa propre signature au plan international !

    Au moment des élections de janvier et alors que la Grèce avait enregistré une faible croissance de 0,4% en 2014, après sept années d'un recul ininterrompu conduisant à une amputation d'un quart de son PIB, le FMI tablait sur une augmentation de 2,9% en 2015. Ce scénario a très vite tourné court. Quand l'ensemble des pays de la zone euro renouaient avec l'expansion au premier trimestre (de 0,6% en France notamment), Athènes retombait dans la récession (recul de 0,2% du PIB). Les résultats du deuxième trimestre ne sont pas encore connus (ils le seront le 14 août). En revanche on sait d'ores et déjà que la production industrielle a reculé de 2% en avril, qu'elle s'est effondrée de 5% en mai, et que le mouvement s'est sans doute poursuivi en juin à ce même rythme.

    Certes l'industrie n'est qu'une partie de l'activité économique (particulièrement faible en Grèce où elle ne représente que 10% du total), mais les autres secteurs (agriculture, services, commerce) subissent une atonie assez semblable. Les économistes du cabinet britannique Capital Economics tablent ainsi sur une chute du PIB de l'ordre de 2% au deuxième trimestre, laquelle risque de s'amplifier dans la seconde partie de l'année. Le PIB pourrait ainsi diminuer de 4% sur l'ensemble de 2015.

    Un tel plongeon paraît aujourd'hui fort probable compte tenu de la déroute économique qui s'est enclenchée dès l'annonce du referendum du 28 juin. Car dans la foulée il y eu la décision prise par Alexis Tsipras de fermer les banques et la bourse et d'instaurer des contrôles de capitaux. Lesquels demeurent malgré la réouverture des banques et de la bourse d'Athènes. Or les dégâts sont considérables. Pénurie de crédits bancaires, assèchement des commandes publiques de l'Etat soucieux de payer les fonctionnaires et les retraites, mais beaucoup moins d'honorer ses fournisseurs, au total l'activité des PME et notamment du commerce aurait été divisée par deux selon un sondage de la fédération professionnelle du secteur (GSEVEE). Même si ce genre d'information ne saurait être pris argent comptant, surtout dans un pays où l'économie souterraine reste essentielle, la désorganisation fait des ravages.

    L'effondrement de la confiance entre les Grecs eux-mêmes - PME et particuliers - est d'autant plus grave que cela tend à amplifier les effets mécaniquement déprimant des mesures d'austérité (sur les retraites ou la TVA par exemple), lesquelles sont par ailleurs nécessaires.

    Comment sortir d'un tel cercle vicieux, alors que la Grèce aurait besoin d'un « new deal », d'une nouvelle donne, pour repartir d'un bon pied ?

    Tel est le dilemme du « quartet » des créanciers : ils sont effrayés d'avoir à offrir 86 milliards d'euros, mais ils se montrent incapables de dessiner un scénario roboratif tellement la tâche de reconstruction de l'économie et de la société grecques semble pharaonique. Les quatre membres du quartet sont d'ailleurs loin d'être unis si l'on en juge par l'attitude du FMI : ce dernier se déclare à la fois partisan d'un allègement de la dette (les Européens s'en tiennent à un rééchelonnement), tout en annonçant qu'il est hors de question que le FMI mette de l'argent supplémentaire (ses propres règles et ses 189 pays actionnaires, dont les Etats-Unis, s'y opposent fermement).

    Au sein même des pays Européens, les points de vue demeurent fondamentalement dissemblables. Wolfgang Schaüble, le ministre des Finances allemand, n'a toujours pas ravalé l'idée de faire sortir « temporairement » la Grèce de l'euro. « Sur ce point (du Grexit) il y a un désaccord, un désaccord clair » a admis Michel Sapin, son homologue français, dans une interview au quotidien de l'économie Handelsblatt. Notre ministre des Finances, qui est pour sa part totalement hostile au Grexit, reconnaît donc implicitement que la question est loin d'être définitivement réglée.

    La différence de points de vue entre Schaüble et Sapin, entre l'Allemagne et la France, est à vrai dire fort simple et traditionnelle. Outre-Rhin on part des réalités de terrain, on considère que l'économie grecque est réellement inapte à vivre avec une monnaie surévaluée pour elle, sans doute de moitié compte tenu de sa compétitivité et du dépérissement de ses entreprises.

    En France on s'en tient à une analyse formaliste, « si vous autorisez qu'un pays puisse sortir temporairement, cela signifie que tous les autres pays en difficulté vont vouloir se tirer d'affaire par un réajustement de leur monnaie », explique Michel Sapin.

    Les deux points de vue sont parfaitement exacts et défendables. D'un côté l'éthique de la responsabilité et de l'autre l'éthique de la conviction, pour reprendre l'opposition célèbre de Max Weber. Schaüble le comptable pointilleux, Sapin le béat généreux.

    Mais la tension n'en est pas moins intenable entre les deux, et il faudra bien finir par trancher. C'est pourquoi on suivra avec la plus grande attention les indicateurs de l'économie grecque, qu'il s'agisse de la santé de ses entreprises ou du chômage de ses habitants.

    Figarovox

     

  • Déni d'islamisme : le réarmement moral passe par un retour au réel

     

    Par Mathieu Bock-Côté          

    Masqué sous des justifications psychiatriques ou sociales, le déni d'islamisme continue de frapper, constate Mathieu Bock-Côté, pour qui, à force de dépolitiser les attentats, les Occidentaux savent pleurer, mais plus se battre. Nous sommes une fois de plus d'accord. Pourquoi reprenons-nous souvent les tribunes, les analyses, de Mathieu Bock-Côté ? Simplement, parce qu'elles vont au fond des choses, à l'essentiel, aux racines même du Système dominant : racines idéologiques,  mais aussi comportements et méthodes du totalitarisme révolutionnaire, ancien ou nouveau. Ce sont des analyses qu'un contre-révolutionnaire, par exemple maurrassien, eût faites à peu près de la même façon. Et que beaucoup d'autres font aujourd'hui, en dehors de nos cercles, en particulier parmi les jeunes intellectuels. Ce courant de réflexion est, pour nous, d'un intérêt - disons stratégique - tout à fait évident.  LFAR    

     

    3222752275.jpgOn commence à s'y habituer : à chaque attentat terroriste, une bonne partie du système médiatique active le logiciel du déni d'islamisme. Cela a aussi été le cas après l'attentat de Nice. Une chose semble plus importante encore que de pleurer les victimes et d'encombrer les lieux du crime de fleurs et de bougies: c'est de dépolitiser l'attentat. Dans la mesure du possible, on multipliera les hypothèses qui nous éloignent d'un constat pourtant enregistré depuis longtemps dans la conscience populaire : la paix perpétuelle à laquelle nous aspirions dans la dernière décennie du vingtième siècle a été fracassée une fois pour toutes. L'islamisme nous a déclaré la guerre. Il ne nous est plus possible de croire que la guerre appartient à la préhistoire de l'humanité occidentale et qu'il suffirait d'étendre à travers le monde la logique des droits de l'homme pour l'éradiquer une fois pour toutes. Mais le système médiatique travaille fort à nier cette réalité.

    Il y a d'abord la piste psychiatrique. Le terroriste serait un déséquilibré, un fou furieux, un maniaque, un psychopathe, mais pas un islamiste. En un mot, il n'y aurait aucune signification politique à un tel attentat : on devrait le considérer comme une forme de catastrophe naturelle - mais la nature qui se déchaînerait ici sur les sociétés serait la nature humaine et ses failles hantées par de sombres fantasmes de destruction. On ne saurait inscrire le crime dans une trame plus vaste et d'aucune manière, on ne devrait l'expliquer idéologiquement. Le crime n'est plus vraiment un crime : c'est un malheur, une malédiction, un rappel de la part incompréhensible de la condition humaine. C'est ainsi que plusieurs, comme le premier ministre canadien Justin Trudeau, ont parlé d'un acte « insensé » plutôt que de reconnaître dans l'attentat de Nice un épisode dans la guerre de l'islamisme contre l'Occident. Faut-il comprendre, dès lors, que les seuls terroristes qu'on prendra au sérieux sont ceux qui paient leurs impôts à temps, mangent de manière équilibrée et qui ont une connaissance fine du Coran ?

    Il y a aussi la piste de l'exclusion sociale : l'homme qui se rendrait coupable d'un attentat serait en fait une victime de la société où il vit. Seule la désespérance sociale le rendrait sensible aux sirènes islamistes. Plus encore : l'exclusion qu'il subirait le pousserait à cette forme de résistance condamnable mais compréhensible que serait le terrorisme islamiste. Il y a plusieurs années, on avait déjà expliqué ainsi les assassinats de Mohamed Merah. Dans nos sociétés qui marginaliseraient les populations issues de l'immigration, la petite criminalité et la grande devraient être considérées comme des actes de résistance. En un mot, l'islamophobie serait à l'origine de l'islamisme. Peut-être est-ce une manière de garder mentalement le contrôle des événements : se dire coupable, c'est demeurer responsable des événements, c'est conserver une emprise sur eux. Si la civilisation occidentale s'amende suffisamment, la guerre cessera et la paix reviendra. Il faudrait s'ouvrir toujours davantage à la diversité pour contenir et refouler l'islamisme.

    On oublie une part essentielle de ce qu'on pourrait appeler la théorie de la guerre révolutionnaire, qui consiste justement à exciter les marges, les éléments sociaux instables et fragiles, pour faire naître chez eux une vocation au Djihad. Il s'agit justement d'exciter les pulsions morbides et de les convertir en un désir terroriste. Les vidéos relayés par l'État islamique où on voyait ses soldats et militants se transformer en égorgeurs avaient justement cette vocation. Pour le dire autrement, il s'agit de mobiliser les marginaux et les déclassés en les retournant contre l'ordre établi. C'est ainsi qu'un homme qui n'était pas fiché par les services de renseignement peut rapidement prendre un étendard et se retourner contre ses concitoyens qu'il ne voit pas comme des compatriotes. Celui qui se laisse convertir peut ainsi espérer une forme de gloire morbide qui transfigurera son existence en devenant un martyr glorieux d'une guerre sainte contre un Occident malfaisant.

    Cela ne date pas d'hier. Les théoriciens révolutionnaires ont toujours su qu'ils ne pouvaient pas se fier à leurs seuls moyens et qu'ils devaient travailler les contradictions sociales inscrites au cœur des sociétés qu'ils veulent bouleverser. Et le fait est que l'appel au Djihad trouve un écho dans les banlieues islamisées issues de l'immigration qui sont la cible d'une propagande antioccidentale permanente, par ailleurs relayée par un système médiatique qui les entretient dans ce sentiment victimaire. L'islamisme y trouve un bon terreau et pousse ainsi à la guerre civile entre les nations européennes et les communautés issues de l'immigration musulmane. On pourrait pousser plus loin la réflexion : qu'on le reconnaisse ou non, la perméabilité absolue des frontières contribue à ce climat anxiogène. Quoi qu'en disent les théoriciens de la diversité, une communauté politique exagérément hétérogène est appelée à vivre des contradictions culturelles de moins en moins soutenables.

    Le système médiatique semble vouloir préserver à tout prix le fantasme de la diversité heureuse, quitte à se couper du commun des mortels et à s'installer dans un univers parallèle. Il y a quelque chose de navrant à constater la puissance médiatique de ce logiciel contribuant à déréaliser l'agression subie depuis quelques années par la nation française, en la dispersant en milliers de faits divers dépolitisés, auxquels on refusera toute perspective d'ensemble. L'Occident sait pleurer mais ne sait plus vraiment combattre - il ne veut pas accepter qu'en guerre, on ne fonctionne plus comme en paix. Évidemment, ceux qui exigent une politique toute faite à la manière d'une douzaine de mesures bien identifiées contre l'islamisme s'illusionnent : bien évidemment, on peut et doit mener une guerre contre l'islamisme intérieur et extérieur mais elle ne sera pas gagnée en quelques mois. Mais ceux qui parlent du nécessaire réarmement moral des nations occidentales visent juste.

    On se demande encore comment certains ont pu s'opposer à la déchéance de nationalité pour les binationaux coupables de trahison ou de terrorisme. Ne permettait-elle pas de redonner au moins symboliquement une certaine force à l'idée de citoyenneté ? De la même manière, on comprend l'irresponsabilité criminelle de ceux qui consentent à une immigration massive qui crée les conditions d'une fragmentation massive des pays de la vieille Europe. Qui croit encore qu'il faille s'ouvrir à toutes les différences, sans distinguer entre celles qui sont compatibles avec le monde occidental et celles qui ne le sont pas ? Autre question : jusqu'où les sociétés occidentales accepteront-elles de voir la logique des droits de l'homme retournée contre elles, comme si elles devaient s'immoler sur l'autel d'un universalisme si radical qu'il les empêche de se défendre lorsqu'on les agresse ? 

    Le réarmement moral passe d'abord par un retour au réel. 

    Mathieu Bock-Côté         

    Mathieu Bock-Côté est docteur en sociologie, chargé de cours aux HEC à Montréal et chroniqueur au Journal de Montréal et à Radio-Canada. Ses travaux portent principalement sur le multiculturalisme, les mutations de la démocratie contemporaine et la question nationale québécoise. Il est l'auteur d' Exercices politiques (VLB éditeur, 2013), de Fin de cycle: aux origines du malaise politique québécois (Boréal, 2012) et de La dénationalisation tranquille (Boréal, 2007). Son dernier livre, Le multiculturalisme comme religion politique, vient de paraître aux éditions du Cerf.   

  • Erdogan frappe de nouveau à la porte de l’Europe, par Antoine de Lacoste.

    Le sultan d’Ankara est affaibli, politiquement et diplomatiquement. Rabattant de sa superbe, il courtise les Européens. Ceux-ci sauront-ils négocier ?

    Erdogan ose tout et c’est bien à ça qu’on le reconnaît. Après avoir insulté et menacé pêle-mêle Grecs, Français, Allemands et les Européens en général tout au long de 2020, le voilà qui entame l’année 2021 tout sucre et tout miel.

    antoine de lacoste.jpgDans un discours prononcé le 12 janvier devant les ambassadeurs des pays européens à Ankara, il a affirmé sa volonté de « remettre sur les rails » ses relations avec l’Europe et ajouté sans rire : « Nous espérons que nos amis européens montreront la même volonté ». Tout le monde sera ravi d’apprendre qu’Erdogan compte les Européens au nombre de ses amis…

    Mais au-delà de cette touchante et très récente vocation, il faut s’interroger sur les raisons qui poussent l’autocrate islamiste à ce revirement stratégique imprévu. Il semble qu’il y en ait deux principales : des raisons diplomatiques et des raisons économiques.

    Diplomatiquement, la situation de la Turquie s’est dangereusement fragilisée ces dernières années. Les succès militaires évidents obtenus en Libye et dans le Haut-Karabagh ont pu aboutir en utilisant des moyens qui ont indisposé l’ensemble de la communauté internationale. Le transfert de milliers d’islamistes depuis la Syrie jusqu’en Libye tout d’abord puis sur le front du Haut-Karabagh quelques mois plus tard a ainsi été unanimement condamné. Tout d’abord ces islamistes ont fort mauvaise réputation. Leur passé en Syrie n’est qu’une longue litanie de meurtres, de viols et d’exactions en tout genre contre les Syriens loyalistes et contre les Kurdes. Certaines images de leurs exploits donnent la nausée.

    En Libye, ce fut une promenade militaire face aux troupes disparates et peu motivées du Maréchal Haftar. Le retrait préalable des mercenaires russes du groupe Wagner avait d’ores et déjà clos le débat.

    Ce fut autre chose face aux courageux Arméniens, et nos sympathiques islamistes perdirent plusieurs centaines d’hommes dans les combats acharnés d’octobre. Les vidéos de décapitation de cadavres arméniens, les saccages des cimetières et des églises furent surtout le fait de soldats azéris mais les mercenaires d’Erdogan ne furent pas en reste.

    Au-delà de leur comportement, c’est bien sûr le principe même de leur utilisation qui est vigoureusement condamné. Les occidentaux ont beaucoup protesté en vain mais Poutine a été plus efficace en faisant bombarder le principal camp d’entraînement de ces islamistes dans la province d’Idleb en Syrie, tuant plus d’une centaine d’entre eux.

    Isolement total

    Ces efforts militaires apparemment couronnés de succès n’ont pourtant pas donné les résultats escomptés. En Libye, les Russes ont partagé avec Erdogan ce que les occidentaux leur avaient abandonné (après leur brillante intervention de 2011 qui détruisit l’État libyen), mais en gardant pour eux le plus important : le pétrole. Et dans le Caucase, c’est encore la Russie qui a mis fin à la guerre, convoqué à Moscou le Président azéri Aliev et le premier ministre arménien Pachinian puis organisé avec ses militaires la force de maintien de la paix.

    Erdogan ne revient certes pas bredouille de son aventure azérie avec notamment la création d’un corridor dans le Nakhitchevan qui lui donnera un accès direct à l’Azerbaïdjan donc à la Mer Caspienne puis à l’Asie Centrale. Ce n’est pas rien mais il espérait bien participer à la force d’interposition dans le Haut-Karabagh : or Poutine a heureusement fermé la porte à cette éventualité.

    Les résultats ne sont pas non plus si brillants en Méditerranée orientale. L’alliance avec le premier ministre libyen Sarraj et l’accord maritime entre les deux pays qui en a découlé a octroyé à la Turquie des droits maritimes imaginaires aux dépens de la Grèce. Les forages illégaux qu’Erdogan a ensuite ordonnés ont créé de fortes tensions avec les Grecs, les Chypriotes et même les Italiens. Elles font suite au grave incident naval ayant opposé la marine turque à la marine française, celle-ci tentant d’intervenir pour contrôler un probable trafic d’armes entre la Turquie et la Libye.

    Si l’on ajoute qu’Israël, Chypre, l’Italie et la Grèce ont créé ensemble le projet de gazoduc Eastmed en écartant totalement la Turquie et que l’Égypte a vu d’un très mauvais ?il son intervention militaire en Libye, on constate que son isolement en Méditerranée est à peu près total.

    Seuls les Américains la soutiennent indéfectiblement, ne voulant pas que ce membre de l’OTAN soit un jour tenté par d’autres alliances, avec la Russie par exemple. Et lorsque la France, ulcérée par l’agressivité militaire turque contre sa marine, a demandé à ses partenaires européens que des sanctions soient prises contre Ankara, Washington est très fermement intervenu auprès de ses alliés européens pour ne pas donner suite. Seuls huit pays ont ensuite soutenu Paris, ce qui en dit long sur l’inféodation européenne aux États-Unis. Ce ne fut toutefois que partie remise et un principe de sanctions a finalement été décidé en décembre. A minima, certes, mais c’était un premier pas.

    Le front intérieur

    Erdogan a des problèmes encore plus graves à l’intérieur même de son pays. La crise économique sévit durement en Turquie. Le taux de chômage est de 15%, les investissements extérieurs se sont effondrés, l’inflation s’envole et la récession s’est installée avant même la crise sanitaire. Tout cela n’est pas le fruit du hasard. L’islamisation brutale du pays a fait fuir nombre de partenaires occidentaux et l’économie turque est fondamentalement déséquilibrée. Le poids du secteur tertiaire est très excessif et sa dépendance au tourisme la rend plus fragile que jamais dans la conjoncture actuelle. De ce fait, et pour financer de surcroît le très coûteux effort militaire, l’endettement s’accroît inexorablement.

    Dès lors, il n’est pas surprenant que la cote de popularité du sultan s’effondre. Les premiers sondages sur l’élection présidentielle de 2023 donnent Erdogan en seconde position avec 39 % des voix derrière Imamoglu, le nouveau maire d’Istanbul, qui recueillerait 42 % des suffrages.

    Le temps presse donc pour le néo-sultan. Certes, son socle islamiste est solide et la transformation de la basilique Sainte-Sophie en mosquée a bien conforté les troupes proches des Frères musulmans. Mais pour gagner il faut tout de même élargir un peu, ce qu’Erdogan avait auparavant réussi grâce à ses réussites économiques. Celles-ci sont désormais un lointain souvenir et il sait bien que la fuite en avant militaire n’est pas de nature à soulever l’enthousiasme dans son pays.

    Ses anciens fidèles le sentent bien et plusieurs ont quitté leur ombrageux patron devenu parfois encombrant. L’ancien premier ministre Davutoglou et l’ancien ministre de l’économie Babacan ont ainsi quitté le parti présidentiel AKP pour voler de leurs propres ailes. Depuis 2003 et sa première nomination au poste de premier ministre, Erdogan semble, pour la première fois, à bout de souffle. Tout ceci explique le revirement stratégique de l’orgueilleux islamiste à qui il a dû coûter beaucoup de faire volte-face et d’appeler « amis » ces Européens qu’il méprise.

    Quelle sera l’attitude de l’Europe ? Le pire est toujours envisageable comme nous le savons trop bien. Ce serait pourtant le moment de se montrer ferme et d’exiger beaucoup sur la Méditerranée, la Libye, le Haut-Karabagh et la gestion des migrants utilisés comme chantage permanent pour extorquer des milliards à l’Union européenne, assez bête pour les distribuer sans contrepartie réelle. Erdogan est en grande difficulté, c’est le bon moment pour l’affaiblir définitivement.

     

    Illustration : « Nous avons renforcé le prestige de notre pays avec des politiques honorables et déterminées.» Recep Tayyip Erdogan, 25 janvier.

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    Source : https://www.politiquemagazine.fr/

  • Bonne démographie et bon emploi font de bonnes retraites

    Par Jean-Philippe Chauvin 

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    Pour une dynastie chargée d’incarner le pays et de diriger la Grande politique ...

    La réforme des retraites va bientôt être discutée et le gouvernement prépare ses arguments et sa stratégie, attendant juste que le mouvement des Gilets jaunes, désormais accusé de tous les maux du pays, se soit dissipé comme un mauvais rêve, ce qui n’est pas, à l’heure actuelle, totalement assuré…

    Néanmoins, les Français commencent à s’interroger, parfois à s’inquiéter des projets gouvernementaux qui semblent obéir à une logique comptable imposée par Bruxelles plutôt qu’à un juste traitement de la question épineuse de « l’après-travail ». Ainsi, la question est parfois évoquée dans les réunions du Grand débat national, mais aussi dans les colonnes des Courriers de lecteurs, comme dans La Croix du lundi 11 février qui publie une lettre courte mais de bon sens qui mérite d’être reproduite et commentée. 

    « Le choix de la France d’avoir un système de retraite basé essentiellement sur la répartition est judicieux. C’est le système le plus sûr, le moins risqué. Les évolutions démographiques sont prévisibles sur le long terme, alors que les évolutions de la Bourse sont imprévisibles, même à très court terme. » Aussi imparfait qu’il puisse être, il est vrai que le système de retraite par répartition dépend très largement des dynamiques démographiques nationales, et non des jeux financiers et d’intérêts d’actionnaires souvent peu concernés par les notions et sentiments de justice sociale. Les données et perspectives démographiques, évolutives, sont aussi largement influencées par la politique familiale que l’Etat soutient ou promeut, et cela permet une certaine visibilité sur les décennies suivantes, même si cela implique également une attention soutenue de l’Etat et des pouvoirs publics (et éventuellement des partenaires sociaux) à l’égard des mouvements démographiques et une stratégie forcément et fortement enracinée dans la durée. 

    bebe-cigogne.jpg« La France est un des rares pays européens à avoir un solde démographique naturel positif, ce qui rend le système par répartition viable. ». Certes, notre situation démographique est meilleure que la très grande majorité des pays européens, mais les dernières années sont beaucoup moins convaincantes avec un taux de fécondité qui, en la moitié d’une décennie, est passé de 2,03 enfants par femme en âge de procréer à 1,87 l’an dernier, cela alors que, pour assurer un renouvellement convenable et « instantané » de la population française, il faudrait un taux de 2,1. Cette baisse inquiétante est la conséquence des politiques (si peu) familiales des gouvernements Fillon et Ayrault-Valls qui, là encore pour des raisons purement comptables (et idéologiques ?) ont, pour l’un, supprimé des avantages concédés jadis aux mères de trois enfants et plus, et pour les autres, rompu l’égalité des familles devant le quotient familial, en la nuançant par des considérations de revenus au détriment des classes moyennes aisées. Or, toucher à la politique familiale en oubliant les particularités de celle-ci qui en font une dentelle complexe et éminemment réactive à ces « détricotages » gouvernementaux, c’est fragiliser, en vain d’ailleurs pour les finances de l’Etat, les équilibres démographiques et risquer d’entamer, non le désir d’enfants (qui est de 2,3 en France selon les principales études sur le sujet), mais la réalisation concrète de ce désir. Il ne suffira d’ailleurs pas non plus de revenir en arrière, le mal étant fait, mais de refonder une stratégie démographique et nataliste pour le long terme, stratégie qui ne devra pas s’empêcher de réfléchir à une forme de « salaire maternel » ou « familial », selon des modalités à discuter et suivant les particularités des couples et de leurs évolutions possibles. Mais la République, qui raisonne selon un calendrier électoral qui n’est pas « le temps des générations », peut-elle engager vraiment cette nécessaire politique de long terme ? Personnellement, je continue d’en douter, et les valses-hésitations des derniers quinquennats ont tendance à légitimer et renforcer mon doute… 

    Mais la politique démographique n’est pas la seule condition d’une bonne gestion du système des retraites sur la durée, comme le souligne le lecteur de La Croix : « Le problème du déficit des régimes de retraite ne vient pas de ce choix de la répartition, mais du chômage. C’est ce problème aigu qu’il faut résoudre, et pas seulement à la marge comme maintenant ! » Voilà des lignes d’un grand bon sens économique (car moins de chômeurs signifie des cotisants en plus) mais qui semblent bien loin des préoccupations des gouvernements qui se succèdent depuis une quarantaine d’années que le chômage est passé du statut de « conjoncturel » à celui de « structurel » ! Et pourtant ! Là aussi, des solutions existent et attendent qu’un Etat digne de ce nom, un Etat qui soit capable de penser au-delà de la prochaine échéance électorale mais aussi au-delà de la seule mondialisation et des principes du libéralisme économique, un Etat qui cesse de penser par rapport à l’économie financière ou en fonction des seuls intérêts actionnaires, que cet Etat advienne, non dans le cadre d’une alternance mais comme une véritable alternative politique. 

    838_043_dpa-pa_12720175.jpg« La politique de la France ne se fait pas à la Corbeille », affirmait haut et fort le général de Gaulle qui signifiait ainsi que l’Etat n’avait rien à devoir au monde de l’Argent et à ses « valeurs ». Une véritable stratégie d’Etat contre le chômage doit repenser le rapport de notre société à la mondialisation, à l’environnement, à l’économie : il ne s’agit pas de nier ce qui est, mais d’orienter différemment l’économie, en particulier par un aménagement du territoire fondé sur le « redéploiement rural » ; par une meilleure préservation de l’outil industriel et par une valorisation intelligente de nos patrimoines historique, littéraire, gastronomique ; par une formation mieux organisée et plus enracinée dans le tissu socio-professionnel local ; par un soutien plus affirmé aux modes d’agriculture et de pisciculture respectueux des équilibres naturels et de la qualité alimentaire, modes de production nécessitant une main-d’œuvre plus nombreuse et l’organisation de circuits courts de distribution ; etc. 

    Gilets-jaunes-3.jpgCe ne sont pas les idées et les propositions pour faire reculer le chômage qui manquent, mais bien la volonté politique et l’Etat capable d’assumer cette politique et de la valoriser, y compris par rapport à la mondialisation et à la concurrence inéquitable des grands réseaux multinationaux de production et de distribution : mais si, depuis quarante ans, la République ne veut pas sortir de son modèle économique, sans doute faut-il, alors, se résoudre à changer de régime. Une Monarchie royale inscrivant son être et son devenir dans le temps long et la suite des générations peut, par essence et par statut, mieux répondre aux lourdes questions sociales (et cela sans négliger les enjeux économiques) qu’une République trop dépendante des jeux d’argent et de la météorologie électorale. Elle peut aussi mieux tirer profit des énergies partisanes et parlementaires en les circonscrivant aux activités de débat et de proposition législatives, et en les détournant de la compétition pour la magistrature suprême de l’Etat, cette dernière étant dévolue, hors des concurrences électorales, à une dynastie chargée d’incarner le pays et de diriger la Grande politique, dans son domaine régalien. Un partage des tâches et des responsabilités qui, en somme, est moins risqué et incertain que celui aujourd’hui (mal) assuré par une République d’abord macronienne avant que d’être celle de tous les Français… ■ 

     Le blog de Jean-Philippe Chauvin

  • Vers l’explosion de la zone euro, la récession et la stagflation, par Marc Rousset

    Des cygnes noirs affluent de partout vers l’UE soumise à l’Amérique et à l’OTAN en guerre avec la Russie, tandis que les taux d’intérêt augmentent. Les bénéfices des entreprises sont maintenant menacés ; les marchés boursiers dégringolent ! L’indice CAC 40 a terminé vendredi à 5 882,65, son plus bas niveau de clôture depuis mars 2021 ; sa perte hebdomadaire s’élève à 4,92 %, sa pire semaine depuis l’intervention fin février de l’armée russe en Ukraine.

    lfar rousset.jpgAux États-Unis, les marchés ont aussi beaucoup descendu, mais le festival vient en fait juste de commencer. Sur la semaine, le S&P 500 a reculé encore de 5,79 %. L’institut « Conference Board » a révélé que 76 % des 750 patrons interrogés dans le monde considéraient soit qu’une récession se profilait à l’horizon, soit qu’elle était déjà effective.

    Selon de nombreux investisseurs américains, l’économie va s’effondrer et la récession sera très rapide, suite à la forte augmentation des taux par la Fed. Face à l’inflation galopante de 8,6 % en mai, la banque centrale américaine a relevé mercredi ses taux directeurs de 0,75 %, soit la plus forte hausse depuis 1994. Afin de ramener théoriquement l’inflation à 2 %, les taux devraient s’établir d’ici la fin de l’année entre 3,25 % et 3,50 %.

    Dans la plupart des pays de l’UE et dans la zone euro, rien ne va plus ! Ces pays veulent fournir des armes lourdes à l’Ukraine qui ne changeront en rien le cours de la guerre si ce n’est d’augmenter le nombre de morts des deux côtés (la Russie dispose de 3 000 canons), mais Poutine n’apprécie pas. Le Vice-Premier ministre russe Alexandre Novak a déclaré que l’Europe devrait débourser 400 milliards de dollars supplémentaires pour assurer son approvisionnement en énergie avec à la clé une augmentation des prix pour les automobilistes et les acheteurs de gaz ou d’électricité. Le déficit commercial de la zone euro a presque doublé en avril 2022 à 31,7 milliards d’euros, alors qu’en avril 2022 l’excédent était de 14,9 milliards d’euros.

    Suite à la fourniture de 18 canons Caesar à l’Ukraine prélevés sur le stock des malheureux 77 canons d’une armée française d’échantillons qui en manquent déjà cruellement, la France ne reçoit déjà plus de gaz russe par gazoduc et importe du gaz de schiste liquéfié beaucoup plus cher et polluant, par méthaniers en provenance des États-Unis. La France qui n’est pas à un paradoxe près est aussi devenue le plus gros acheteur de gaz GNL russe dans le monde. Quant au gazoduc Nord Stream 1 en Allemagne, suite à la fourniture de blindés à l’Ukraine par l’Allemagne, il ne fonctionne plus qu’à 40 % de ses capacités. Le président allemand des réseaux Klaus Müller a prévenu que même avec des réserves de gaz totalement remplies (alors qu’elles ne le sont qu’à 56 %), l’Allemagne n’aurait que deux mois et demi de gaz devant elle si la Russie décidait d’arrêter totalement ses livraisons.

    La triste réalité, c’est que le gaz russe, suite aux provocations européennes récentes de la France, de l’Allemagne et de l’Italie, est en train d’être coupé progressivement. La France et l’Allemagne risquent de manquer d’électricité cet hiver. Les revenus de la Russie, du fait de l’envolée du prix du gaz, ne sont pas affectés par la baisse des livraisons. Sur le marché européen de Rotterdam, le gaz naturel a augmenté la semaine dernière de 30 %. Et le bouquet, c’est lorsque l’Inde achète du pétrole brut à la Russie pour revendre des carburants à l’Europe !

    Du côté des cryptomonnaies, détenues par 8 % des Français, l’effondrement total se rapproche et ça sent le sapin ! Le marché des cryptomonnaies est passé sous le cap symbolique des 1000 milliards de dollars, alors qu’il se montait à 3000 milliards en novembre dernier. Le bitcoin a continué sa chute ce samedi ; il est descendu jusqu’à 18 740 dollars, soit une chute de 72 % depuis son sommet historique du 10 novembre 2021. Ce samedi, toutes les cryptomonnaies se sont repliées ; l’éther deuxième devise numérique la plus utilisée a perdu 10 %. Nous sommes en plein marché baissier (« bear market ») d’autant plus que le Nasdaq a perdu 30 % depuis novembre 2021 à Wall Street. Les cryptomonnaies se rapprochent du précipice et de l’effondrement, les Bourses pouvant connaître à leur tour un krach retentissant.

    Après Celsius aux États-Unis, le gigantesque fonds d’investissement singapourien crypto Three Arrow Capital est à son tour en grande difficulté ; la question de son insolvabilité est soulevée, ce qui pourrait entraîner tout le secteur vers l’abîme. Les entreprises du secteur licencient déjà en masse, parfois jusqu’à 20 % des équipes. Ce pourrait bien être le début de la fin. Les investisseurs, pris de panique, se sont déjà retirés. Selon le professeur d’économie Kenneth Rogoff de Harvard, les cryptoactifs doivent être purement et simplement interdits.

    Il est en effet possible de s’interroger sur la pertinence d’investir dans les soi-disant cryptomonnaies. Le statut de monnaies du futur est une sinistre plaisanterie propre à l’air du temps imbécile, irréaliste et naïf. Avec des variations si fréquentes d’une telle ampleur, les cryptos ne peuvent pas devenir un moyen de régler les achats. Ce ne sont pas des monnaies, mais tout simplement des actifs financiers spéculatifs dont la valeur intrinsèque est nulle. Ces actifs ne constituent pas une valeur refuge comme l’or physique et ne protègent pas contre l’inflation. Seuls quelques spéculateurs chanceux s’enrichissent tandis que la plupart des petits acheteurs finissent ruinés. De plus, la fabrication des cryptos demande une énergie considérable, d’où l’interdiction en Chine. Les cryptos vivent tout simplement le krach de la folie humaine, de la « tulipomanie » en Hollande au XVIIe siècle et des valeurs internet en 2000.

    Quant à la BCE, elle doit résoudre les problèmes de la quadrature du cercle, après avoir accru la masse monétaire de six mille milliards d’euros depuis la crise de financière de 2008, lors du rachat des titres de dette publique des États dont les titres irremboursables. À la bulle de tous les actifs pourrait bien correspondre et s’ensuivre un krach, style 1929, de nombreux actifs. L’euro ne fait que baisser face au dollar, ce qui accroît l’inflation dans l’UE tandis que le rouble de Poutine se revalorise d’une façon hallucinante.

    Les taux italiens flirtent autour de 4 % avec une dette qui représente 160 % du PIB, soit un écart (« spread ») de plus de 2 % avec l’Allemagne. La BCE dit ne plus vouloir acheter de titres des dettes publiques pour combattre l’inflation, auquel cas les taux italiens vont continuer de s’envoler en conduisant l’Italie à la faillite ! La BCE doit donc faire face à la mission impossible de la « fragmentation » de la zone euro. Sa seule réponse à ce jour est qu’elle pourrait, contrairement à ses statuts et aux règles actuelles d’achats de titres des divers États, utiliser les montants des 250 milliards d’euros d’obligations arrivant chaque année à maturité pour acheter seulement les titres de dette publique des pays menacés de la France et de l’Europe du Sud.

    La BCE prétend de plus qu’elle va mettre en place un nouvel outil anti-fragmentation, moyennant quoi elle ne pratiquera plus une politique anti-inflationniste. Tous les spécialistes des marchés se pressent au balcon pour voir l’outil mystère, le lapin crédible ou non qui va sortir du chapeau ! Draghi avec sa politique du « quoi qu’il en coûte » n’avait jamais eu besoin d’utiliser l’outil très contesté par l’Allemagne des OMT (« Outright Monetary Transactions »). Certains font remarquer que la BCE est de toute façon dans l’impossibilité de s’attaquer à l’inflation hybride qui est très liée aussi à une insuffisance de l’offre, à une augmentation des prix de l’énergie et des matières premières. Les marchés vont donc tester les possibilités réelles du mécanisme anti-fragmentation et la détermination de la BCE. Si la BCE déroge encore à ses statuts et aux règles conventionnelles d’une saine gestion, elle n’aura contribué encore une fois qu’à reporter en l’aggravant l’inéluctable explosion à venir.

    L’Europe aliénée à l’Amérique est la grande perdante de la guerre en Ukraine qui n’est pas la sienne, mais celle de l’Amérique qui souhaite détruire la Russie. Renoncer au pétrole et au gaz russe bon marché, écologique, est complètement stupide ! Perdre nos marchés en Russie avec Renault l’est tout autant ! Le monde, et plus particulièrement l’Europe, vit sur un volcan, suite à son idéologie droit-de-l’hommiste stupide et à son aliénation suicidaire à l’Amérique.

    La BCE et la Réserve fédérale marchent sur une corde raide face à l’inflation et à la récession. L’investisseur américain MIlling Stanley pu dire : « Nous avons la guerre, nous avons l’inflation, nous avons la peste. Que voulez-vous de plus, un fléau de sauterelles pour vous convaincre que nous sommes dans une zone de turbulences ? »
    L’or physique est le seul actif capable de résister aux crises géopolitiques, civilisationnelles, politiques, sociétales, sociales, économiques, financières et monétaires qui apparaissent et s’accumulent à l’horizon.

    Marc Rousset

    Auteur de « Comment sauver la France/ Pour une Europe des nations avec la Russie »

  • Éphéméride du 20 novembre

    Le Fort Saint Jean, à Marseille

     

     

    1423 : Début du sac de Marseille par les Aragonais 

     

    Pendant trois jours, jusqu'au 23 novembre, les troupes du roi Alphonse V d'Aragon vont saccager la ville : la raison profonde de cet épisode - l'un des plus tragiques de la cité phocéenne... - est à rechercher dans l'affrontement de la seconde maison d'Anjou-Provence et de la maison d'Aragon - déjà détentrice de la Sicile - pour la possession du royaume de Naples.

    Marseille fit donc, là, les frais d'un conflit qui ne la concernait que très vaguement, et de très loin.

    Dix-huit galères et douze vaisseaux aragonais longèrent les côtes provençales, en ce mois de novembre 1423, passant au large de Nice puis de Toulon. La ville de Marseille était notoirement désarmée et, surtout, privée de sa flotte.

    Une chaîne amovible devait interdire l'entrée du port, mais elle se composait en fait de deux chaînes de quinze mètres environ, fixées, au milieu de la passe, à une sorte de tour en bois : la défense était donc assez illusoire, et plutôt symbolique.

    Le 18 novembre, les postes de guet de Marseilleveyre et de la Garde signalèrent l'arrivée de la flotte aragonaise. Le 20 novembre un premier contingent de soldats débarqua. Ils se heurtèrent à la résistance acharnée des défenseurs de la tour Maubert (la tour carrée ci dessus, à droite, reconstruite par la suite, et devenue aujourd'hui la célèbre Tour du roi René, incluse maintenant dans le Fort Saint-Jean, l'autre tour, ronde, à gauche, étant la Tour du Fanal), mais la chaîne qui barrait l'entrée du port fut brisée et les galères catalanes pénétrèrent dans le port.

    Alors commença le pillage de la ville : les habitants se défendirent maison par maison, mais les catalans mirent le feu partout. Avec le violent mistral, celui-ci se propagea très rapidement. Le pillage et l'incendie durèrent trois jours.

    Alphonse V repartit en Aragon à la fin du mois de novembre, en emportant comme trophée les deux parties de la chaîne du port. Mais, à cause des malfaiteurs, qui continuèrent le pillage, les habitants mirent du temps à revenir dans la ville, qui "disparut" ainsi, en quelque sorte, cessant presque d'exister, pendant plusieurs jours.

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    Depuis 1423, la chaîne qui barrait l'entrée du Port de Marseille est exposée dans la cathédrale de Valence, en Espagne 

     

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    1704 : Mort de Charles Plumier

     

    Botaniste, c'est lui qui, le premier, a donné aux plantes le nom de personnalités diverses : le bégonia, pour Michel Bégon, le fuchsia, pour Leonhart Fuchs, le lobélia, pour Mathias de Lobel, le magnolia pour Pierre Magnol...         

    plumier_charles.jpg

    http://jardin-secrets.com/charles-plumier-article-574,964,fr.html

     

     

     

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    1758 : Naissance d'Alexandre Grimod de la Reynière

     

    Considéré comme la référence majeure en matière de gastronomie - avec Brillat-Savarin (voir l'Éphéméride du 1er avril) - Alexandre Grimod de la Reynière (qui affirmait avoir inventé la recette de la tomate farcie...) a publié pendant plusieurs années L'Almanach des Gourmands : véritable œuvre fondatrice de la gastronomie, cet Almanach  est à la fois le premier guide gastronomique et le premier livre de vulgarisation culinaire...

     

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    "Quelques personnes redoutent à table une salière renversée et le nombre treize. Ce nombre n’est à craindre qu’autant qu’il n’y aurait à manger que pour douze; quant à la salière, l’essentiel est qu’elle ne se répande pas dans un bon plat."


    "Un vrai gourmand aime autant faire diète que d’être obligé de manger précipitamment un bon dîner."

     

    http://www.cuisinealafrancaise.com/fr/article/20-grimod-de-la-reyniere

     

     

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    1770 : Le "fardier", première automobile

     

    Le lorrain Nicolas Cugnot fait la démonstration à Paris d'un "véhicule à vapeur sur chemin", qu'il a testé l'année précédente à Bruxelles : le fardier (voir l'Éphéméride du 26 février, jour de la naissance de Cugnot).  

    Le "fardier" peut transporter une charge de cinq tonnes et atteindre les 15 km/h. (ci dessous le modèle de 1771).

    Mais au cours d'un essai à Vanves, en présence du roi Louis XV, il finit sa carrière dans un mur, et son génial inventeur finira sa vie dans l'indifférence générale, en 1804...

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    http://www.autocadre.com/actualites/233-fardier-cugniot.html

     

     

     

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    1815 : Signature du second Traité de Paris

     

    Il suffit de comparer la carte de l'Europe issue des Traités de Westphalie et celle de l'Europe issue des Traités de 1815 (ci dessous) pour tout comprendre...

    Débarrassée de tout danger immédiat sur sa frontière nord-est, après les Traités de Westphalie (voir l'Éphéméride du 24 octobre) la France allait voir s'ouvrir pour elle plus d'un siècle de prépondérance européenne. Et pouvoir continuer sa marche vers l'amélioration de ses frontières du Nord et de l'Est (le "pré carré"), en "réunissant" la Franche-Comté, la Flandre, l'Alsace puis la Lorraine...

    On voit bien qu'à l'inverse, après les traités de 1815, les choses sont radicalement inversées : notre expansion territoriale vers le Rhin est bloquée, la Prusse est à nos portes, et nous le paierons très cher...

     

    On mesurera la catastrophe qu'a représentée cette "évolution" en consultant les deux cartes suivantes de notre album L'aventure France racontée par les cartes :

     

    •  "Instructif : comparer la France après Richelieu..."

    et

    •  "...et après Napoléon !"

     

    TRAITE DE 1815.JPG

    Mais les Cent Jours nous coûtent cher aussi dans un autre domaine. Si le premier Traité de Paris, en 1814, s'était contenté de ramener la France à ses frontières d'avant la Révolution, ce second traité va l'amputer de territoires et de populations (environ 500.000 personnes...) en lui faisant perdre (carte ci dessous) :

     les forteresses de Philippeville et Marienbourg (cédées toutes deux à Louis XIV en 1659) ainsi que Bouillon (la ville de Godefroy !...), actuellement en Belgique.

     les villes de la Sarre, aujourd'hui allemandes (Sarrelouis, fondée par Louis XIV en 1681 et Sarrebrück) et aussi Landau, aujourd'hui dans le Palatinat, mais qui fit longtemps partie de la décapole alsacienne (ville française depuis 1648 !).

     Versoix, sur la rive nord du Léman, et une partie du pays de Gex, français depuis Henri IV, aujourd'hui en Suisse (les six communes de Versoix, Pregny-Chambésy, Collex-Bossy, Grand-Saconnex, Meyrin et Vernier furent cédées à Genève ).

    Sans compter les Jurassiens français, qui demandaient leur intégration à la France, les Cent Jours étant un excellent prétexte pour le leur refuser : pour les humilier davantage, on les intégra dans le canton germanophone de Berne...

    Avec, en prime, une occupation de trois ans et une "amende" de 700 millions de francs !...

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    Comme l'écrit Jacques Bainville : "Trois invasions, deux pour l'oncle, une pour le neveu, voilà une famille qui a coûté cher à la France !..."

     

       (Pour une vision d'ensemble des Cent-Jours, voir aussi les Éphémérides des

  • Éphéméride du 20 décembre

    Le pays de Forcalquier, l'un des sièges de la cour de Provence, au temps de Raymond-Bérenger

     

     

    1295 : Mort de Marguerite de Provence, épouse de Saint-Louis 

     

    Fille de Raymond-Béranger IV de Provence et de Béatrice de Savoie, elle a épousé le jeune Louis IX de France (1226-1270) en 1234, lorsqu'il avait vingt ans. Ensemble, ils ont eu 11 enfants : à la mort de Louis IX, devant Tunis, c'est leur deuxième garçon, Philippe III, dit le Hardi (1245-1285), qui devint roi, après la mort prématurée de son frère aîné, le premier fils du couple : Louis...

    Par son mariage avec le futur Saint-Louis, Marguerite fait entrer la Provence dans la sphère d'influence royale, et initie le long processus qui aboutira, en 1481, à ce qu'elle devienne française (voir l'Éphéméride du 15 janvier).

    Devenue reine, elle vit également ses trois autres sœurs le devenir (elle n'eut pas de frères), et le fait mérite d'être brièvement raconté : le père de Marguerite, Raymond Bérenger IV de Provence, était l'unique fils d'Alphonse II, comte de Provence, et de Gersende, comtesse de Forcalquier, issue de la maison de Sabran.

    En 1209, alors que Raymond Bérenger IV avait environ douze ans, son père mourut à Palerme; son oncle, le roi Pierre II d'Aragon assura sa tutelle, mais il fut tué à la bataille de Muret, en 1213 (voir l'Éphéméride du 12 septembre). De grands troubles s'ensuivent en Provence, pour savoir qui assurerait le pouvoir : finalement, la noblesse provençale prit le parti de Gersende de Forcalquier et, de fait, Raymond Bérenger assura solidement son pouvoir, Gersende lui cédant le comté de Forcalquier pour se retirer au monastère de Celles.

    Il se débarrassa de son rival le comte de Toulouse, également marquis de Provence (une Provence que sa famille voulait annexer la...) et n'hésita donc pas à soutenir la croisade contre les Albigeois : il conquit Avignon avec le roi de France Louis VIII en 1226.

    C'est lui qui fit bâtir l'église Saint Jean de Malte premier édifice ogival (improprement appelé "gothique") de Provence à Aix-en-Provence, où il est enterré.

    De son union avec Béatrice de Savoie sont issues quatre filles, qui devinrent, donc, toutes reines, Raymond Bérenger ayant suivi les sages avis de son bon conseiller, Romée de Villeneuve :

    Marguerite de Provence (1221-1295), reine de France par son mariage avec Louis IX;

    Éléonore de Provence (1223-1291), reine d'Angleterre par son mariage avec Henri III;

    Sancie de Provence (v.1225-1261), comtesse de Cornouailles par son mariage avec Richard de Cornouailles, aussi roi des Romains;

    Béatrice de Provence, à qui son père laissa la Provence en héritage lorsqu'il mourut, épousa Charles 1er d'Anjou (1227-1285), comte d'Anjou et du Maine, roi de Sicile et de Naples...

    On montre aujourd'hui, dans le pays de Forcalquier, la Ferme des Quatre Reines : singulier destin que celui de cette famille de quatre filles, à l'avenir d'abord mal assuré, et qui devait finalement se révéler si heureux...

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    Sceau de Marguerite de Provence, femme de Louis IX, reine de France et dame d’Étampes, conservé aux Archives Nationales 
    Robert de Clermont, sixième et dernier garçon du couple, et dixième et avant-dernier de ses onze enfants, est aux origines de la Maison de Bourbon, représentante actuelle de la Maison de France : voir l'Éphéméride du 7 février. 

     

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    1738 : Mort de Jean-Joseph Mouret

     

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    http://www.musicologie.org/Biographies/m/mouret_jean_joseph.html

     

    Écouter : la Symphonie de Fanfares, par l'ensemble Girolamo Fantini :

     

     

     

     

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    1765 : Mort du Dauphin Louis de France, fils de Louis XV

     

    Son fils Louis Auguste devient l’héritier du trône.

    Sous le nom de Louis XVI, il deviendra roi le 10 mai 1774, à la mort de Louis XV (voir l'Éphéméride du 10 mai).

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     Le dauphin Louis-Joseph-Xavier (1729-1765), fils de Louis XV et de Marie Leszczynska, 1765 - Huile sur toile, par Alexandre Roslin, Versailles, musée national des châteaux de Versailles et de Trianon

     

     

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    1803 : Cession effective de la Louisiane aux États-Unis

     

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    Napoléon a vendu cet immense territoire le 8 mai précédent, pour 15 millions de dollars/80 millions de francs. Les terres ainsi cédées représentent presque le quart de la superficie des États-Unis actuels... 

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    • http://www.louisiane.culture.fr/fr/index.html#SŽquence_1

                                                                                        

     • français en amérique.pdf

     

     

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    1820 : Louis XVIII fonde l'Académie royale de Médecine

     

    Elle est l'héritière de l'Académie royale de Chirurgie, fondée par Louis XV en 1731 (voir l'Éphéméride du 18 décembre).

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    L'article 2 de l'ordonnance du 20 décembre 1820, signée par Louis XVIII définit les statuts et missions de l'Académie royale de médecine comme suit :

    "Cette académie sera spécialement instituée pour répondre aux demandes du gouvernement sur tout ce qui intéresse la santé publique, et principalement sur les épidémies, les maladies particulières à certains pays, les épizooties, les différents cas de médecine légale, la propagation de la vaccine, l'examen des remèdes nouveaux et des remèdes secrets, tant internes qu'externes, les eaux minérales naturelles ou factices, etc.

    Elle sera en outre chargée de continuer les travaux de la Société royale de médecine et de l'Académie royale de chirurgie : elle s'occupera de tous les objets d'étude ou de recherches qui peuvent contribuer au progrès des différentes branches de l'art de guérir.

    En conséquence, tous les registres et papiers ayant appartenu à la Société royale de médecine ou à l'Académie royale de chirurgie, et relatifs à leurs travaux, seront remis à la nouvelle académie et déposés dans ses archives."

     

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    2 fevrier,capetiens,mourre,merovingiens,carolingiens,hugues capet,philippe auguste,plantagenets,croisades,bouvines,charlemagne,saint louis,senlisCette Éphéméride vous a plu ? En cliquant simplement sur le lien suivant, vous pourrez consulter, en permanence :

    la Table des Matières des 366 jours de l'année (avec le 29 février des années bissextiles...),

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  • Dans le monde et dans notre Pays légal en folie : revue de presse et d'actualité de lafautearousseau...

     

    DERNIÈRE MINUTE, APRÈS LA DÉCISION SCANDALEUSE DE L'ARCOM...

    lafauteraousseau d'accord avec Philippe de Villiers :

    "La décision de l'#Arcom est une honte, c'est un déni de démocratie. Elle est prise en pleines vacances sur le modèle de l'invasion de la Tchécoslovaquie par les Soviets. La liberté d'expression est en train de mourir : voici venu le temps des copains et des coquins. La Macronie se déshonore."

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    De Vincent Trémolet de Villers, dans son éditorial du Figaro : "Macron et la grande déglingue de la politique française" :

    "..." Clarification" dit le chef de l'État, mais n'est-ce pas plutôt une décomposition ? Le sociologue Jean-Pierre Le Goff parle de "déglingue" pour décrire la France qui s'affaisse. C'est le mot, et nos institutions désormais ne sont plus épargnées...

    ...Les appels au compromis d’Emmanuel Macron n'y changeront rien : il a suffi d'un caprice pour mettre tout un pays dans l'impasse...

    ...À l'heure des conséquences, le président n'a pas l'air mécontent de lui. Il reconnaît sa défaite, celle du RN, la logique minoritaire qui caractérise la nouvelle Assemblée comme si c'était le fruit d'une évolution inévitable des événements. Mesure-t-il réellement comment son choix funeste de dissoudre a dégradé la politique ? Ce n'est pas une épreuve, mais un supplice que le chef de l'État nous a fait subir. Une déstabilisation soudaine au soir des élections européennes et, derrière, une campagne névrotique où la raison a cédé à toutes les émotions. "Guerre civile", "fascisme", " faillite"…

     

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    1. Courte vidéo (1'48) proposée par Patrico Andolini (sur "X") à propos de ce danger public qu'est Rima Hassan, l'une de ces égéries malfaisantes de cette chose malfaisante qu'on appelle LFI (La France Islamiste) : Qui est vraiment Rima Hassan ?...

    "Il faut toujours se rappeler qui est vraiment Rima Hassan : députée européenne la France Insoumise (LFI), la franco syrienne et non la franco palestinienne..."

    https://x.com/Corleone040480/status/1815990076515455247

    Rappelons que cette personne insensée et intrinsèquement mauvaise et perverse a osé poster "ça" sur "X", s'attirant la cinglante et juste réplique de Goldnadel : à la poubelle ! :

    Cathy LASCAR sur LinkedIn : et toc! | 15 commentaires

     

    2. Oui, IL FAUT TUER LE WOKISME ! La terrible révélation d'Elon Musk :

    "...On m’a menti, on m’a forcé à signer les papiers pour sa transition. On m’a dit que sinon, il allait se suicider. Aujourd’hui, mon fils Xavier est mort. Il a été tué par ce virus qu’est le wokisme. J’ai fait le voeu de détruire le wokisme..."

    (extrait vidéo 1'18)

    https://x.com/Frontieresmedia/status/1815812528565621014

    Mon fils a été tué par la culture woke » : Elon Musk se déchaîne contre la  transidentité

     

    (ndlr : le « wokisme » est le nom donné au mouvement « woke » qui signifie « éveillé » en français. Le principe est de « rester éveillé ». Autrement dit, il faut avoir conscience des inégalités sociales et de racisme. Le « woke » est donc celui qui est éveillé à cette réalité néfaste et qui se donne pour mission de conscientiser les autres. Le terme est né en dès les années 1960 aux États-Unis dans les communautés afro-américaines, mais l’idéologie s’impose véritablement en 2013 avec le mouvement américain Black Lives Matter...

    C'est à la suite de cette tragédie personnelle que, la semaine dernière, Elon Musk a décidé de déplacer au Texas les sièges de SpaceX et de X en signe de protestation au passage d'une loi sur les élèves transgenres en Californie...

    Bien entendu, si les médias, radios et télés du Sévice public, en France, ont bien signalé ce changement de lieu de résidence, ils se sont bien gardé d'en révéler la cause...)

     

    3. Et si l'on faisait des économies ? Partout ! Par exemple, en abaissant le nombre de Députés, et en réduisant leurs "gras" avantages. Certes, comparaison n'est pas raison, mais tout de même... : comparons juste un instant la France et les USA :

    là-bas, il n'y a que 535 membres du Congrès : 435 à la Chambre des représentants et 100 au Sénat. En France, entre l'Assemblée nationale et le Sénat, on arrive à 925 parlementaires, soit 1,7 fois plus qu'aux Etats-Unis. En plus, la population américaine est bien plus élevée que celle de la France : plus de 320 millions d'habitants, donc 535 parlementaires, soit un pour 600 000 habitants. En France, avec 66 millions d'habitants et 925 parlementaires, nous avons un parlementaire pour 71 000 habitants.

    • parlons maintenant des "gras" avantages des députés français :

    • Salaire mensuel de 7 637 € brut;

    • La présidente de l’Assemblée, Yaël Braun-Pivet, perçoit 7 698 € en plus de son salaire de députée, ce qui lui fait un total de 15 335 € brut par mois. Elle dispose également d’un logement de fonction;

    • Les questeurs reçoivent une indemnité supplémentaire de 5 300 € par mois et peuvent prétendre à un logement de fonction;

    • Chaque député dispose de 17 000 € par mois pour rémunérer d’éventuels collaborateurs et régler des frais de mandat;

    • Déplacements en train en 1re ou 2e classe pris en charge par l’Assemblée nationale;

    • 80 trajets d’avion par an entre Paris et leur circonscription, et 12 jours de déplacement hors circonscription en France métropolitaine;

    • Passe Navigo illimité;

    • Déplacements professionnels en taxi ou VTC remboursés;

    • Pour l’hébergement, la résidence de l’Assemblée dispose également de 51 chambres. Si elles sont toutes occupées, les députés peuvent dormir à l’hôtel et être remboursés jusqu’à 200 € par nuit;

    • Les députés ayant des enfants de moins de 3 ans peuvent recevoir une allocation de garde d’enfant de 323 € par mois...

    Elle est pas belle, la vie de député dans la Républiquouille (comme dirait Godefroy de Montmirail) ?

    Et si on nettoyait ces écuries d'Augias ?

    ON TROUVERAIT - LÀ - BEAUCOUP D'ARGENT, QUE L'ON POURRAIT EMPLOYER - BEAUCOUP MIEUX  - AILLEURS...

     

    4. Sur OpexNews :

    "Pour 2024, #Dassault a réaffirmé son objectif de réaliser 20 livraisons, soit deux avions par mois, avant de passer à trois. « C'est plus difficile de passer à 3 à Mérignac mais nous avons 20 avions à faire, ce n'est pas une cadence 3, c'est une cadence 2. Nos fournisseurs sont en train de monter en puissance et on a encore un peu de capacité à prendre des nouveaux contrats », a rassuré le PDG."

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    5. Et sur le site (en anglais, ici traduit) Airbus Newsroom :

    "L'Airbus #A330MRTT a franchi une première étape mondiale dans le domaine de l'aviation en réalisant une campagne d'essais en vol de ravitaillement en vol automatique (A3R) en conditions nocturnes - une étape clé vers la certification en 2025. Entre mai et juin de cette année, @TheRSAF. L'A330 MRTT, doté de la dernière configuration du système A3R, a effectué dix vols avec des F-16 portugais et des F-16 de Singapour, des chasseurs F-15SG et un autre MRTT de Singapour comme récepteur. Dans le cadre de ces tests nocturnes, des contacts ont été réalisés dans différentes conditions d'éclairage nocturne et configurations externes du récepteur. Cette étape a été franchie en suivant le développement de nouveaux algorithmes de fonctionnement nocturne A3R et de nouvelles normes de systèmes de caméras."

    (extrait vidéo 0'36)

    https://x.com/AirbusPRESS/status/1815676851861278918

    Vidéo] Airbus réussit le premier ravitaillement en vol 100% automatisé
     
     Airbus réussit le premier ravitaillement nocturne en vol 100% automatisé
     

    6. Rions un peu, même si c'est un "rire jaune", face à l'horreur que nous imposent les "maîtres des JO" à Paris... Et remercions Marc Oreille, pour son savoureux sens de l'humour, qui partage ceci sur "X" :

    "Jean-Pierre, passeur pour les parisiens qui n'ont pas de QR code et qui veulent se rendre gare de Lyon. Contact en MP"

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    ndlr : lafautearousseau a candidaté pour devenir actionnaire de la société !!!!!

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    7. SOS CALVAIRES communique :

    "Devenez « bâtisseur d’éternité » le temps d’un week-end ! Pellevoisin vous attend pour la #restauration de ses 5 #croix.  Inscription gratuite : helloasso.com/associations/s '

    (extrait vidéo 0'59)

    https://x.com/soscalvaires/status/1816010154682306955

    Restaurer 5 croix en une journée : le défi Pellevoisin 1/3

    Restaurer 5 croix en une journée !

    Avec l'aide de Monsieur Sauget, maire de la commune et du Père Laurent, recteur du sanctuaire, SOS Calvaires entreprend la restauration de cinq croix érigées à la suite des apparitions de la Vierge à Estelle Faguette en 1876 dans ce petit village berrichon de Pellevoisin. Le défi ? Décrocher les Christ et déposer les cinq croix en une journée !

    RDV le week-end du 24 et 25 août 2024 pour la restauration !

     

     

    À DEMAIN !

  • Navigation sélective sur le Net : échos des Blogs, des Pages Facebook, et d'ailleurs...

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     1. Sur les Blogs, sur Facebook ou  ailleurs... :  

     

    1. De Jean-Dominique Merchet : "Au sein de l'Otan, la France a un rôle particulier à jouer dans la réassurance des voisins de la Russie" : http://www.lopinion.fr/blog/secret-defense/sein-l-otan-france-a-role-particulier-a-jouer-dans-reassurance-voisins-russie 

    2. Gender : après l'attaque de 'Politis' dénonçant Onfray : http://plunkett.hautetfort.com/archive/2014/03/28/gender-apres-l-attaque-de-politis-denoncant-onfray-5333993.html

    3. Par Robert Charvin, La question de l'Ukraine, dans La pensée libre : http://www.lapenseelibre.org/

    4. Document BFM/TV : Syrie, dans le quotidien de djihadistes français" (!) :  http://www.bfmtv.com/societe/document-bfmtv-quotidien-jihadistes-francais-syrie-741671.html

    5. Dans Valeurs actuelles, par François d'Orcival, "Un gouvernement étranglé" : http://www.valeursactuelles.com/gouvernement-%C3%A9trangl%C3%A9

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    2. La "bourse aux liens", envoyés par des lecteurs, pour approfondir et aller plus loin... 

     

    1. Décès de Jean-François Mattéi : reçu de Marc Herceg :

    Bonjour,

    J'ai été très ému par votre beau texte en hommage à Jean-François Mattéi. Je suis extrêmement triste. Jean-François a été pour moi un professeur, un maître et un ami depuis si longtemps. Je l'ai rencontré à l'université de Nice en 1982. C'était un homme et un philosophe d'exception. J'ai publié, il y a quelques mois, un ouvrage consacré à sa pensée: "Le Souci de la métaphysique. Trois études sur Dominique Janicaud et Jean-François Mattéi", éditions Ovadia, Nice, 2013, collection "Chemins de pensée" dirigée par Jean-François Mattéi. À ma connaissance, mon livre est le seul texte existant aujourd'hui qui présente une étude critique de l'ensemble de la pensée de Mattéi, étude relue par lui, discutée longuement avec lui, et publiée dans une des collections qu'il dirigeait. De plus, j'ai discuté avec lui de chaque détail de l'étude critique de la pensée de Dominique Janicaud, et aussi de tout ce qui concerne le passionnant dialogue entre eux deux durant tant d'années. Le livre devient ainsi un objet bien étrange. La disparition de Jean-François, que je sentais fatigué depuis des mois et des mois, sans comprendre ce qui se passait, donne un tout autre sens, plus grave et plus impressionnant, à mon travail. Comme une sorte de testament. Je vous donne les références exactes de mon ouvrage dans un mail séparé. Ce livre peut permettre à tous d'aborder ou de mieux comprendre sa pensée. Avec tous mes sentiments les plus cordiaux et les plus attristés, Marc Herceg.

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    2. D'Hélène Richard-Favre, sur l'Ephéméride du 28 mars :

      A lire cet extrait de Jacques Bainville que vous citez ici en relation avec la guerre de Crimée, force est de constater que même si l'Histoire ne se répète jamais de la même manière, certaines constantes humaines demeurent. Inutile d'être grand sage pour le rappeler mais pas inutile non plus de le relever.

    Cela dit, voici un sujet qui évoque aussi la complexité de trames qui se tissent dans les mémoires:

    http://voix.blog.tdg.ch/archive/2014/03/12/crimee-memoires-et-passions.html

     

    capture d'ecran blog.jpg        (Cette chronique n'a pas d'autre objet que de communiquer à nos lecteurs des articles et prises de positions sur lesquels nous nous trouvons en convergence, totale ou, au moins, partielle, et sur des points d'importance; elle ne signifie évidemment pas accord total et permanent, sur tous sujets et en toute occasion, avec les Blogs ou Pages mentionnées... Même chose pour les liens envoyés par des lecteurs, pour approfondir tel ou tel sujet traité sur le Blog, pour "aller plus loin"...) 

     

  • 5 août 1914, l'Angleterre s'est décidée

    WWI-SirEdwardGrey.jpgL'Angleterre s'est décidée : ce n'est pas sans que nous ayons passé vingt-quatre heures d'anxiété mortelle. Lundi, au Parlement, sir Edward Grey n'avait pas été très catégorique. On sentait une hésitation chez les ministres, une résistance dans la majorité radicale des Communes, une indifférence dans l'opinion. La violation de la neutralité belge a tout emporté en donnant à l'Angleterre le plus puissant des motifs pour déclarer la guerre à l'Allemagne. Car l'Angleterre sera la seule des puissances de la Triple Entente qui ait envoyé un ultimatum à l'Allemagne, tandis que la Russie et la France en ont reçu chacune un...

    Le propre de cette guerre, c'est qu'elle sera soutenue, du côté anglais et du côté français, par des gouvernements non seulement pacifiques, mais pacifistes, c'est-à-dire doctrinalement persuadés que la phase guerrière était close dans l'histoire de l'humanité. Du côté ennemi, c'est un état militaire dont toutes les forces sont tendues vers la préparation de la guerre. Comment les conséquences d'un conflit éclatant entre deux conceptions, deux mécanismes politiques aussi différents, n'alarmerait-il pas ceux qui observent, ceux qui réfléchissent, ceux qui savent ? Et nous, nous disons que toutes les guerres européennes pour l'équilibre et contre la suprématie d'une puissance auxquelles l'Angleterre a été mêlée se sont étendues sur une durée considérable. Moins l'Angleterre est préparée à frapper un coup décisif, plus le conflit menace de durer, et de durer à nos dépens : car, en France, tout le monde sert. La France n'a pas pour se protéger contre l'invasion le "ruban d'argent", le magique anneau des mers qui protège le Royaume Uni...

    En France, tout est pour le mieux et le patriotisme a surgi de toutes parts... Le gouvernement a une attitude honorable. Il se tient aussi bien que possible. Le message de Poincaré n'a pas paru tout à fait assez chaleureux. L'expression en est terne.

    Le public attendait des paroles qui fussent à l'unisson de son bel enthousiasme. Mais ce sont des jurisconsultes, des hommes de bureau qui lui parlent, et au nom de quoi élèveraient-ils le ton ?... Nos homme d'Etat s'efforcent d'imiter le flegme et la tenue du parlementarisme à l'anglaise. Combien de temps cela durera-t-il ? Hier, à la Chambre (anniversaire de la nuit du 4 août), il y a eu réconciliation enthousiaste, communion de tous les partis. Mais, dans les coulisses, les partisans s'agitent, prononcent l'exclusive contre tels et tels. C'est ainsi que la reconstitution d'un grand ministère avec Delcassé, Léon Bourgeois, Briand, etc a échoué. Peut-être cela est-il meilleur : ces grands chefs se fussent dévorés entre eux...

    Au ministère de la Marine, la nomination d'Augagneur produit le plus mauvais effet. "Est-ce une plaisanterie ?" a demandé à pleine voix à travers le téléphone un haut fonctionnaire de la rue Royale à qui on apprenait le nom du nouveau ministre...

    Tout ce qui n'est pas mobilisé cherche à s'engager, à se rendre utile pour la durée de la guerre. Qui n'est pas soldat a le sentiment d'une diminution, d'une sorte de honte. Du reste, il n'y a  rien à faire pour la moment. Aux plus impatients, on offre de renforcer la police de la banlieue. Il faut laisser la mobilisation se faire sans trouble. Elle s'annonce bien, et le déchet (insoumis, déserteurs) est inférieur à toutes les prévisions : 6 pour cent au lieu de 20 pour cent régulièrement prévus, annonce-t-on. Les hommes ne manquent pas.

    J'ai rencontré X..., qui, malgré ses cheveux blancs et les années, a gardé l'élégance et la politesse d'un homme du monde qui  a vu le second Empire. Ce vieux Parisien tient à rester à Paris quoi qu'il arrive. Son héroïsme à lui, ce sera de ne pas quitter sa ville.

     

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  • Au delà de l'ingratitude, une injustice et une folie...

            Les Serbes sont, dans l'ensemble, de grands amis de la France, aux côtés de laquelle ils se sont souvent trouvés, dans des alliances militaires et diplomatiques solides et durables. On l'a souvent oublié ces dernières années; on ne parle plus trop non plus de l'immense service qu'ils ont rendu à l'ensemble de l'Europe en luttant héroïquement contre l'invasion musulmane: s'il n'y avait eu les Serbes (mais aussi les Autrichiens et tant d'autres...) l'invasion musulmane de l'Europe, qui fut brisée à l'Ouest par la France -sous Charles Martel-  et par l'Espagne, entre 711 et 1492, (il a tout de même fallu huit cents ans!...) aurait peut-être réussi, par l'autre côté, par l'Est de l'Europe! mais, heureusement, il y avait les Serbes; eux qui, avec d'autres, n'ont jamais renoncé, jamais abjuré, jamais fui; et pourtant ils ont été conquis par les musulmans, et  ils ont énormément souffert de l'invasion musulmane, car celle-ci fut tout sauf douce et suave!: mais ils ont tenu bon, et nous leurs devons, pour une large part, d'avoir pu rester l'Europe, Libre tout simplement. Cela n'est pas rien, c'est même tout: qui le redit aujourd'hui? et quelle récompense vont-ils recevoir? La perte du Kosovo, coeur et mémoire de la Nation Serbe!

              C'est en effet à cette extrémité que veulent en arriver les Allemands, les Anglais et les Etats-Uniens, formant pour l'occasion une "alliance aberrante", qui joue contre l'Histoire de l'Europe, contre ses racines et contre ses Traditions: osons le mot: contre son Âme! En deux mots, on sait que les Allemands ont longtemps cherché à l'Ouest (contre la France) et à l'Est et au Sud (contre les Slaves, essentiellement...) ce qu'ils ont estimé être leur "espace vital" (la "Mitteleuropa"), et ce quelles que soient les orientations politiques de leurs dirigeants (Kaiser, Reich...); ce furent ainsi les allemands qui, au XX° siècle, donnèrent le coup de grâce aux serbes du Kosovo: l'invasion musulmane, et la féroce répression qu'elle généra, avait porté le premier coup à la démographie serbe au Kosovo et, durant plusieurs siècles, elle avait modifié -au profit des musulmans, amenés d'Albanie- la composition ethnique de la province; les Serbes y restaient cependant majoritaires: les troupes nazies et leurs alliées italiennes, logiques dans leur opposition "aux slaves", achevèrent en quelque sorte le travail des ottomans, et en favorisant eux aussi des déplacements de population ils rompirent définitivement l'équilibre démographique de la province, au profit des albanais musulmans...       

              Aujourd'hui, avec l'arrivée de la diplomatie états-unienne et de ses chimères pro musulmanes, c'est la troisième "intervention" anti serbe depuis cinq cents ans: après la monstrueuse punition collective -en tout illégitime- que constituèrent les bombardements de l'OTAN en 1999, les Etats-Uniens -jouant du reste, mais s'en rendent-ils bien compte?, les apprentis-sorciers...- veulent à tout prix donner des gages à ce qu'ils croient être des musulmans modérés en leur offrant le Kosovo et en favorisant l'Islam dans les Balkans, au détriment de ceux qui ont, jadis, sauvé l'Europe; ils croient s'attirer ainsi les faveurs du monde musulman: si tel est leur souhait, ils auraient mieux fait de ne pas attaquer l'Irak!...; quoi qu'il en soit, ce sont nos malheureux amis serbes qui sont victimes d'une répugnante injustice, et il semble bien qu'on n'y puisse plus grand'chose: qu'au moins les faits soient établis, et que ce soit dit clairement...

  • Dans votre quotidien, cette semaine....

                        LAFAUTEAROUSSEAU sans inscription.jpg                         Pour la France, ce que les Princes personnifient de suprême pour son Destin : on aura une idée de ce qui s'est passé, dans le Domaine royal de Dreux, "Autour du Prince Jean !"....

            Champsaur nous a fait parvenir L'or noir, avec des documents parfois inédits, sur un sujet somme toute fort peu connu : "...Autour de 6.500 mots - dit-il -... Loin des sujets philosophiques de lafautearousseau , mais une matière autour de laquelle les Hommes se battent et qui fait partie de l’Histoire de l’Humanité..."

             On parlera de ces "pilleurs d'Afrique" que sont les bobos/gauchos/trostskos de RESF; de Najat Vallaud-Belkacem, grande amie du roi du Maroc là-bas, et socialiste ici (comme Djamel Debbouez...); encore de la sur-administration; du discours présidentiel sur l'Education, dans lequel "moi, normal" a repris l'antienne socialiste : "des moyens", alors que c'est la conception même de l'idéologie du Ministère, et son mode de fonctionnement, qui sont causes de l'échec patent de "l'ednat"...

           On continuera à Lire Jacques Bainvillevendredi : à propos de la mort de Joffre, l'éternel problème que pose à la Franc le plus dangereux de ses voisins, l'Allemagne (nous sommes juste avant la Seconde Guerre mondiale)...  

             Et on gardera le Samedi dorénavant, comme on l'a commencé la semaine dernière - autre nouveauté de l'année... - pour une sorte de revue des Blogs, de Facebook et d'ailleurs...

             On aura, évidemment, les Ephémérides, car c'est "tout cela, tous ceux-là, aussi, la France"de la bataille d'Hastings au Prix Nobel de Georges Charpak, en passant par la Première du Bourgeois gentilhomme, la naissance de Pierre Puget et de François Malherbe; le pseudo-procès de Marie-Antoinette; les évènements tragiques des Guerres de Vendée (défaite des Blancs à Cholet et mort de Bonchamps); Iéna; la parution du Napoléon de Bainville, que celui-ci appelait, familièrement "le bouquin", "Nap'" ou "le monstre"...; Jacques Bainville est très présent sur notre quotidien, presque chaque jour dans nos Ephémérides, mais aussi avec son Album (127 photos), sa Catégorie Lire Jacques Bainville et deux Grands Textes (d'autres suivront très bientôt...) : le Grand Texte XXVII et le Grand Texte XXX 

            Notre rubrique Activités France entière (mise à jour quotidiennement) a pris son rythme de croisière et propose en permanence une trentaine d'activités diverses : elle est à votre disposition pour annoncer et répercuter tout ce qui se fait chez vous, "sans nostalgie ni folklore", pour un royalisme intelligent. Lafautearousseau se veut la maison commune de toutes les bonnes volontés : il vous suffit de nous informer, sitôt reçu, sitôt publié. 

            36 nouveaux "Amis", cette semaine, sur notre Page Facebook Lafautearousseau Royaliste : elle a accueilli son 1.436ème "ami", et nous nous sommes fixés comme objectif, pour commencer, d'avoir 5.000 "amis": il nous faut annoncer, rendre compte, expliquer... à toujours plus de gens, et cette Page est l'un des moyens d'y arriver. Aidez-nous donc à la développer, en vous inscrivant vous-mêmes, en lui suscitant des "amis", en la faisant connaître autour de vous.

              Et, bien sûr, on réagira "en temps réel" (comme on dit dans le jargon) à l'actualité immédiate, et on parlera de tout ce dont on ne sait pas encore que l'actualité nous amènera à évoquer.   

            Bonne lecture, et bonne semaine sur votre quotidien ! 

  • Crise de la Dette, Plan de rigueur, Election présidentielle : 2012, Annus horribilis....

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    j'aime, j'aide, je soutiens :  POLITIQUE MAGAZINE N° 101.jpg

     

            Le numéro 102 de Politique magazine (décembre 2011) vient de paraître : en voici l'Editorial, Le bien, le mal :

            Un jeune garçon entraîne un soir une plus jeune fille, sa condisciple dans un établissement de pensionnaires sans histoire ; il la viole ; il brûle son corps.

            Fait divers horrible. Oui, mais le jeune garçon était déjà connu de la Justice : il avait violé, et cruellement, une autre victime l’année précédente. Il y a, bien sûr, enquête sur les dysfonctionnements, selon le terme consacré, qui ont abouti à ce fait monstrueux : voilà un jeune homme dangereux qui a été replacé en situation pour se livrer au même crime. Qui est coupable ?

             Le lendemain même, le Premier ministre reçoit les ministres concernés dont évidemment le ministre de la Justice pour proposer des mesures. Encore une loi ! Pour répondre à un cas qui, par simple application des lois en vigueur et par bon sens élémentaire, n’aurait jamais dû exister.

            Si encore c’était un fait isolé ! La criminalité se répand partout. En dépit des chiffres donnés, elle s’aggrave. La France n’est plus en sécurité, comme en témoignent les articles du dossier de ce numéro de Politique magazine. Les prisons surchargées sont devenues elles-mêmes des écoles du crime. Le mal, le bien, la plupart des hommes politiques y sont indifférents, pourvu que les faits ne viennent pas les gifler. Politique, justice, ordre social, tout est soumis à l’affreuse loi de la démagogie, qui n’est pas la loi des honnêtes gens, ni même de la majorité des gens, mais qui veut que pour réussir en politique et dans la société il faut plaire ; donc plaire aux pires.

            La société elle-même est gangrénée. Ce ne sont plus des gauchards irreligieux, ce sont de bonnes dames sorties de bons collèges, députées de gauche ou de droite – inutile de donner les noms – encore une récemment – avec des hommes comme complices, presque tous d’origine chrétienne, qui, incapables d’assurer les mœurs, décident par conséquent de favoriser tous les relâchements moraux pour les gamins et les gamines avec la pilule du lendemain et l’avortement facilités dès les 13 ans. Et l’on s’étonne que non seulement ces fausses solutions ne résolvent rien, mais encore que la condition des pauvres filles empire. Et l’on s’étonne aussi des crimes sexuels qui se multiplient !

            Et voici que l’UMP va mettre, elle aussi, « le mariage gay » dans son programme. Comme les socialistes !

            En tout cas il en est question et déjà six députés en ont exigé la validation. Les dirigeants céderont avec des entourloupes. À noter qu’ils sont presque tous catholiques ! D’ailleurs ils ont déjà cédé sur les cellules-souches embryonnaires… La France avait mis des barrières a l’horreur de ce trafic infâme d’embryons humains.

            Tout saute. Où sont les protestations des autorités morales ?

            On tue, on viole, on vole, on bafoue les règles les plus élémentaires… La société n’y voit aucun inconvénient. Le crime a de beau jour devant lui dans ces sociétés dites évoluées. 

            Quelle différence entre le crime de l’un qui se couvre de la loi et le crime de l’autre qui en est poursuivi ? Ce qu’il y a de terrible dans pareilles sociétés, Sodome et Gomorrhe, c’est que les honnêtes gens en tout domaine n’ont jamais la parole.

            La vérité, c’est qu’ils ne sont pas représentés. Même s’il peut arriver qu’il y ait des représentants dont les convictions sont de même qualité, eux-mêmes savent bien qu’ils n’ont pas de vrai poids. Pourquoi ?

            Le régime qui anime ces sociétés n’admet pas le bien parce qu’il se définit lui-même comme le seul bien. Sans aucune règle au-dessus de son fonctionnement.  La question est politique. Il y a un bien, il y a un mal. Au-dessus du régime, de tous les régimes.

            Il faudra bien qu’un jour nos sociétés malades retrouvent ce sens premier du bien et du mal. Benoît XVI n’a cessé dans tous ses voyages de le dire aux responsables politiques. Lui seul dans le monde a ce courage d’expression et cette hauteur de vue ! Il assume sa charge. Il est applaudi ; il faudrait maintenant qu’il soit écouté. ■

  • Quand Le Point, en parlant de Jules César, répond aussi, à sa façon, aux élucubrations d'Eric Besson.....(2/2).

                Il est excellent, ce numéro du Point du 15 juillet (n° 1794). 

                Il n'y a rien à redire aux 17 pages du dossier de l'Enquête sur Jules César qu'il comporte (pages 66 à 83), sauf à adresser un grand bravo à François-Guillaume Lorrain, qui a dirigé le dossier; à Jean-Claude Golvin qui l'a - intelligemment... - illustré; à Jean-Louis Bruneaux, archéologue, chercheur au CNRS, qui parle avec des accents de Grimal et de Bainville; et à ceux qui les accompagnent : François Giron (Ce que Rome nous a légué, Et la Gaule découvrit l'urbanisme), Christian Goudineau (Impossible n'est pas César, Vercingétorix, loser magnifique), Jean Malye (César, reporter en Gaule), Romain Brèthes (Astérix et les collabos), et Jacques Dupont (Bibere humanum est).

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    La Une, qui annonce le dossier, représente le magnifique buste de César,
    retrouvé 2000 ans après dans le Rhône, le 27 août 2007.
    César, à qui nous devons tant.....

                Et, juste après, Romain Brèthes signe un inattendu et fort pertinent Astérix et les collabos où il évoque les deux albums Le combat des chefs et Le chaudron : "Dans ces deux oeuvres, le village gaulois est confronté à des traîtres à la cause nationale : le premier, le chef Aplusbégalix, offre un savoureux portrait de Gallo-Romain, dont l'aspiration à imiter ses vainqueurs et oublier ses racines celtes confine au ridicule..." 

                Des ancêtres qui étaient donc bien là, il y a plus de 2.000 ans, et pas au Mali, en Corée, aux Comores ou l'on ne sait où. Et qui étaient bien, non pas tout et n'importe quoi, et n'importe qui, mais des Celtes. Difficile d'affirmer plus clairement notre filiation, nos origines !.....

                Avant les deux dernières pages, plus techniquespourrait-on dire, où l'on parle de découvertes archéologiques, avec un passionnant entretien avec Luc Long, lui-même personnalité passionnante, l'enquête se clôt par un article qui, sous un air de légèreté, va, lui aussi, au fond, très sérieux, des choses : "Bibere humanum est".
     
                Ah, que nos pères étaient heureux ! Sans police de la pensée, sans pression pour ne pas manger ou boire ceci, ni pour manger comme cela ! Eh, oui, l'article est formel, dans son sous-titre : "Santé ! Boire le vin est humain. Et culturel. La preuve en Gaule".... qui nous rappelle, entre autres, que, si nos ancêtres les Gaulois ont inventé les braies, ils ont aussi inventé... le tonneau !
     
                Et que, "...à la mort d'Auguste, en 14 après Jésus-Christ, la vigne a déjà envahi le pays des Allobroges, c'est-à-dire la vallée du Rhône et les piémonts alpins. Un cépage nouveau (ou plus certainement plusieurs), évidemment baptisé allobrogica, fait son apparition, sorte d'arrière-grand-papa de la syrah de l'hermitage et de la côte rôtie, peut-être aussi de la mondeuse savoyarde...."
                Eh, oui, on boit du vin, chez nous, depuis 2.000 ans. N'en déplaise à qui voudra s'en offusquer..... Et on l'accompagne de forces autres choses bien sympathiques, au premier rang desquelles, évidemment, les cochonnailles, puisque, c'est bien connu, dans le cochon, tout est bon !... (1)
     
                Quand on referme, donc, ce dossier, que l'on a entamé par goût de l'Histoire et désir de la connaître, de la comprendre toujours mieux, on se rend compte qu'en plus, ce dossier a fait un mort, si l'on peut dire. Et que l'immortelle et grand-guignolesque ânerie bessonienne du "conglomérat de peuples qui veulent vivre ensemble" est évidemment renvoyée, là, à ce qu'elle est de fait : même pas une brève de comptoir, même pas une niaiserie abracadabrantesquement abyssale, rien, tout simplement. Le vide total, le néant absolu...

                Dès qu'on est un peu sérieux, un peu cultivé - on aurait presqu'envie de dire "un peu normal".. - il est bien évident que l'on quitte les rivages de l'idéologie pernicieuse des révolutionnaires trotskistes qui tirent les ficelles et veulent uniquement détruire les vieilles Nations historiques; et du crétinisme avéré des idiots utiles qu'ils manipulent....

    (1) : Hasard de l'actualité, une quinzaine de jours avant la parution de ce numéro du Point, une dépêche AFP du 26 juin nous apprenait que"…plus de 6.000 amphores ont été découvertes à Toulouse "sur un site datant de l'époque gauloise, un sanctuaire unique en France, où se réunissaient de très nombreuses personnes pour des rites de libation". C’est ce qu’a indiqué,  le mercredi 25 juin, le responsable des fouilles, Peter Jud. Depuis le début des recherches dans le cadre d'un programme d'archéologie préventive lancé il y a 9 mois par la société Archeodunum sur les 2 hectares qui abritaient ces dernières années la caserne militaire Niel, "des masses énormes d'amphores", représentant 21 tonnes, ont été découvertes…."

            Oui, vraiment, Ah, que nos pères étaient heureux !.....

  • Après notre note sur Austerlitz, en particulier, et sur Napoléon, en général : et si on lisait le témoignage de Chateaub

                 Quelle meilleure façon, en effet, de répondre à ceux qui seraient tentés de reprendre une certaine vérité officielle, un certain conformisme en tout cas, à propos de Napoléon, que de laisser la parole à Chateaubriand, à travers sa brochure "De Buonaparte et des Bourbons", publiée le 31 mars 1815:

                 "L'avenir doutera si cet homme a été plus coupable par le mal qu'il a fait que par le bien qu'il eût pu faire et qu'il n'a pas fait....Il a plus corrompu les hommes, plus fait de mal au genre humain dans le court espace de dix années que tous les tyrans de Rome ensemble, depuis Néron jusqu'au dernier persécuteur des chrétiens....Né surtout pour détruire, Bonaparte porte le mal dans son sein...." 

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               C'est féroce mais, au moins, les "rêves d'un fou et d'un furieux", qui osait affirmer cette monstruosité: "J'ai trois cent mille hommes de revenu !" ( peut-on vraiment admirer quelqu'un qui tient de tels propos ?....), reçoivent-ils dans ce texte la volée de bois vert qu'ils méritent ! Louis XVIII déclara que cette "brochure", comme l'appelait Chateaubriand, lui avait plus profité qu'une armée de cent mille hommes....

               Nous avons choisi de mettre à la disposition de nos lecteurs, "in extenso", la première partie de cette brochure (1) : un peu de courage !: il s'agit certes d'un texte un peu long (440 lignes) mais on peut le lire en plusieurs fois; on aura ainsi une vision claire et documentée de ce qui s'est vraiment passé à ce moment-là, loin des mensonges et des travestissements de la vérité officielle.

              Vous serez saisis par la force et la puissance de ce texte, et vous constaterez qu'il n'a rien perdu ni de l'une ni de l'autre, après tant de temps; à notre très humble avis, on n'a rien écrit de mieux depuis sur le sujet, à part le "Napoléon" de Jacques Bainville, dans lequel celui-ci écrit cette phrase qui nous parait si juste : "Sauf pour la gloire, sauf pour l'Art, il eut probablement mieux valu qu'il n'eût pas existé."

              On se rappellera - comme en écho de cette phrase de Bainville - que Napoléon lui même, en visite sur la tombe de Rousseau, s'était laissé aller à cette confidence: "L'Histoire dira s'il n'eût pas mieux valu pour l'humanité que ni lui ni moi n'eussions jamais existé....". Pour nous, c'est clair: il aurait mieux valu, et de beaucoup !...

              Maintenant, lisez Chateaubriand, écoutez le témoin, et faites vous votre opinion par vous même; ne vous laissez pas dicter ou imposer une "vérité officielle", un prêt-àpenser falsifié, "revu et corrigé" par les héritiers et continuateurs de la révolution et leurs amis.

             Le Pdf préparé à votre intention se trouve sur la page d'accueil du blog, en bas à droite, rubrique "Documents" : bon courage ! bonne lecture !.....

    (1): il s'agit d'une brochure divisée en trois parties: la première est de loin la plus longue (presque les deux tiers), la plus féroce et, disons-le, la plus réussie; elle traite "De Buonaparte et des Bourbons, et de la nécessité de se rallier à nos princes légitimes pour le bonheur de la France et celui de l'Europe."; la deuxième et la troisième parties -nettement plus courtes, donc- traitent respectivement "des Bourbons" et "des Alliés".