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  • Éphéméride du 16 janvier

    Lérins, aujourd'hui

     

     

    430 : Mort d'Honorat d'Arles 

     

    Également appelé Saint Honorat, ou Honorat de Lérins, il est le fondateur de l'Abbaye de Lérins (vers 400-410). 

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    Juste en face de Cannes (ci-dessous) les îles de Lérins abritent un monastère florissant, autrefois protégé par une forteresse aujourd'hui en partie ruinée (ci-dessus).

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    • http://www.abbayedelerins.com/ 

     

    • http://www.orthodoxa.org/FR/orthodoxie/synaxaire/stHonorat.htm  

     

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    1409 : Naissance du futur "Bon roi René"

     

    16 janvier,saint simon,vauban,louis xiv,versailles,le régent,louvois,memoires de saint simonPour Michel Mourre, René d'Anjou - appelé aussi René 1er d'Anjou, René 1er de Naples, René de Sicile, ou, surtout, en Provence, le Bon Roi René - fut "le type même de ces grands personnages du Moyen-Âge en son déclin..."

    En effet, ce n’est pas par ses actions politiques, diplomatiques ou militaires que son règne fut important : au contraire, dans ces trois domaines, il ne connut finalement que des revers. S’il est devenu, et resté, "le bon roi René", c’est parce qu’il prit une part active au développement économique de ses terres, et pour son action dans les domaines des Arts et de la Culture, pour lesquels il se révéla être un mécène avisé et actif.

    Le "bon roi" René a favorisé la relance des économies locales, très affectées au début du XVème siècle par les séquelles de la peste (1347-1350, voir l'Éphéméride du 20 août) et par les conflits incessants, dont la Guerre de Cent Ans (1337-1453). Il fit prospérer l’ensemble de ses domaines, surtout les villes d'Angers, Aix-en-Provence, Avignon et Tarascon, et s'intéressa également à l'entretien des forêts et à la bonne santé des vignobles.

    Ami et allié du roi de France Charles VII, il a, par exemple, soutenu les travaux d'irrigation dans le Luberon et la plaine de la Durance, à partir du barrage de l'étang de la Bonde, l'un des premiers construits en France.

    À sa mort (voir l'Éphéméride du 10 juillet), il léguera la Provence à son neveu Charles III du Maine, lequel à son tour, n'ayant pas d'enfant, la léguera à Louis XI : le bon roi René est ainsi directement à l'origine du rattachement de la Provence à la France (voir l'Éphéméride du 15 janvier)

    Il fut aussi - et peut-être surtout... - un homme d'une grande culture. Fin lettré, il parlait plusieurs langues, avait des connaissances en latin, en italien et en grec, et entretenait une troupe de théâtre dirigée par Triboulet, qui écrira chez lui la Farce de Maître Pathelin.

    Si les sciences, comme la médecine et la biologie, l'intéressaient, il s'entoura de peintres, de brodeurs, d'orfèvres et d'enlumineurs célèbres : il a protégé le peintre Nicolas Froment, à qui l’on doit l’exceptionnel Triptyque du buisson ardent de la cathédrale d’Aix-en-Provence (ci-dessous).

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     Le panneau central représente la Vierge et l'Enfant sur le buisson ardent. Au premier plan, sur la droite, Moïse, gardant son troupeau, se déchausse à la vue de cette apparition.

    Le "bon roi René", donateur, est représenté, selon l'usage, en position d'orant, agenouillé, à gauche, du tableau; à droite, son épouse, la reine Jeanne de Laval.

    Une réplique du Triptyque est visible au Manoir de Launay, près de Saumur, résidence acquise par "le bon roi René" à l'époque de son premier mariage :

    http://www.manoirdelaunay.com/pages/triptyque-du-buisson-ardent

     

     

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    1675 : Naissance de Louis de Rouvroy, duc de Saint Simon

     

    Pair de France et Grand d'Espagne, il entra chez les Mousquetaires en 1691, à seize ans, et servit dans l'armée jusqu'en 1702, avant de venir résider à la cour. S'attachant d'abord au service du duc de Bourgogne, héritier du trône, décédé prématurément en 1712, Saint-Simon se mit ensuite au service de Philippe d'Orléans qui, une fois proclamé Régent, lui confia d'importantes missions. Ministre d'État puis ambassadeur exceptionnel en Espagne de 1721 à 1722, Saint-Simon quitta la cour et se retira des affaires du royaume à la mort du Régent, en 1723. Il mourut à Paris le 2 mars 1755.

    Sa longue expérience de courtisan et sa connaissance du pouvoir politique permirent à Saint-Simon de faire de ses Mémoires un précieux témoignage sur la vie à la cour de Versailles, et un document historique d'importance sur le règne de Louis XIV.

    Cependant, impliqué souvent dans les intrigues qu'il évoque, il ne faut pas occulter sa partialité ni sa mauvaise foi : son point de vue est en effet, et strictement, celui d'un grand seigneur très attaché à ses privilèges de caste et à l'étiquette qui réglait la vie à la cour; mais aussi de quelqu'un d'aigri, dépité de n'avoir pas reçu la reconnaissance qu'il s'estimait en droit d'attendre...

    Aperçu...

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    I : Deux passages sur Louis XIV : son caractère, puis son dessein d'abaisser la noblesse; dans le second extrait, à côté de réflexions assez justes, il est manifeste que sa dernière phrase révèle l'étendue de sa mauvaise foi et de sa partialité...     

               

    1. "Il faut encore le dire. L'esprit du Roi était au-dessous du médiocre, mais très capable de se former. Il aima la gloire, il voulut l'ordre et la règle, il était né sage, modéré, secret, maître de ses mouvements et de sa langue; le croira-t-on ? il était né bon et juste, et Dieu lui en avait donné assez pour être un bon roi, et peut-être même un assez grand roi. Tout le mal lui vint d'ailleurs. Sa première éducation fut tellement abandonnée, que personne n'osait approcher de son appartement. On lui a souvent ouï parler de ces temps avec amertume, jusque-là qu'il racontait qu'on le trouva un soir tombé dans le bassin du jardin du Palais-Royal à Paris, où la cour demeurait alors. Dans la suite, sa dépendance fut extrême. À peine lui apprit-on à lire et à écrire, et il demeura tellement ignorant que les choses les plus connues d'histoire, d'événements, de fortunes, de conduites, de naissance, de lois, il n'en sut jamais un mot..." 

     

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    2. "Il aima en tout la splendeur, la magnificence, la profusion. Ce goût, il le tourna en maxime par politique, et l'inspira en tout à sa cour. C'était lui plaire que de s'y jeter en tables, en habits, en équipages, en bâtiments, en jeu. C'étaient des occasions pour qu'il parlât aux gens. Le fond était qu'il tendait et parvint par là à épuiser tout le monde en mettant le luxe en honneur, et pour certaines parties en nécessité, et réduisit ainsi peu à peu tout le monde à dépendre entièrement de ses bienfaits pour subsister. Il y trouvait encore la satisfaction de son orgueil par une cour superbe en tout, et par une plus grande confusion qui anéantissait de plus en plus les distinctions naturelles.
    C'est une plaie qui, une fois introduite, est devenue le cancer intérieur qui ronge tous les particuliers, parce que de la cour il s'est promptement communiqué à Paris et dans les provinces et les armées, où les gens en quelque place ne sont comptés qu'à proportion de leur table et de leur magnificence, depuis cette malheureuse introduction qui ronge tous les particuliers, qui force ceux d'un état à pouvoir voler, à ne s'y pas épargner pour la plupart, dans la nécessité de soutenir leur dépense...
    Rien, jusqu'à lui, n'a jamais approché du nombre et de la magnificence de ses équipages de chasses et de toutes ses autres sortes d'équipages. Ses bâtiments, qui les pourrait nombrer ? En même temps, qui n'en déplorera pas l'orgueil, le caprice, le mauvais goût ? Il abandonna Saint-Germain, et ne fit jamais à Paris ni ornement ni commodité, que le pont Royal, par pure nécessité, en quoi, avec son incomparable étendue, elle est si inférieure à tant de villes dans toutes les parties de l'Europe..."

     

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    "...ni ornement..." ? Vraiment ?....
     

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                II : Sur Sébastien Leprestre, marquis de Vauban,  l'un des rares à échapper à l'ire vengeresse :

     

    "Vauban s’appeloit Leprestre, petit gentilhomme de Bourgogne tout au plus… mais peut-être le plus honneste homme et le plus vertueux de son siècle, et avec la plus grande réputation du plus savant homme dans l’art des sièges et de la fortification, le plus simple, le plus vray et le plus modeste." (tome I, chap. XXXXVI, Tondouze, p. 11.)

    "C’était un homme de taille médiocre, assez trapu, qui avait fort l’air de guerre, mais en même temps un extérieur rustre et grossier pour ne pas dire brutal et féroce. Il n’était rien moins. Jamais homme ne fut plus doux, plus compatissant, plus obligeant, plus respectueux, sans nulle politesse, et plus avare ménager de la vie des hommes, avec une valeur qui prenait tout, parfois, et donnait tout aux autres. Il est inconcevable qu’avec tant de droiture et de franchise, incapable de se prêter à rien de faux et de mauvais, il ait pu gagner au point qu’il fit l’amitié et la confiance de Louvois et du Roi." (t. II, chap. XXXV, Tondouze, p. 45.)

     

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                III : Rapide aperçu de la dureté dont était capable cette mauvaise langue de Saint Simon.

                

    sur le Prince de Conti : "C’était un très bel esprit, lumineux, juste, exact, vaste, étendu, d’une lecture infinie, qui n’oubliait rien, qui possédait les histoires générales et particulières, galant avec toutes les femmes, amoureux de plusieurs, bien traité de beaucoup." Mais voici tout de suite le contrepoids : "Cet homme si aimable, si charmant, si délicieux, n’aimait rien. Il avait et voulait des amis comme on veut et qu’on a des meubles."

    sur le sinistre cardinal Dubois, le mauvais démon du Régent : "Son esprit était fort ordinaire, son savoir des plus communs, sa capacité nulle, son extérieur d’un furet, mais de cuistr

  • Éphéméride du 17 janvier

    La montagne Sainte-Victoire 

     

     

     

     

    Célébration de Saint Antoine, Patron de la Légion...

    https://www.legion-etrangere.com/mdl/page.php?id=758&titre=Saint-Antoine-Saint-Patron-de-la-Legion-etrangere

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    86 Avant Jésus-Christ : Mort du Consul Caius Marius  

     

    En 102 Avant Jésus-Christ, en Provence, il avait écrasé les Cimbres et les Teutons, sauvant Rome et la Civilisation. 

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    Caius Marius, consul  
     

    Faisons mémoire de ce grandiose événement : on verra qu'il renferme bien des leçons pour le temps présent, et que dans nos angoisses d'aujourd'hui concernant la survie et la continuation de notre Civilisation, de notre Culture, de notre Être profond, nous pourrons trouver une splendide leçon de courage et d'espérance chez ce grand et noble romain qui, avec ses légions, est venu dans le pays qui est aujourd'hui "chez nous" pro salute, non pro gloria, certari (combattre non pour la gloire mais pour sa propre survie, nous dit Salluste) écrivant ainsi l'une des pages les plus extraordinaires non seulement de notre propre histoire mais de toute l'Histoire universelle.  

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    (Vous trouverez en fin deux notes deux vidéos reprenant l'évènement, par François Davin :
    • une évocation courte, d'un peu plus de douze minutes, au Rassemblement des Baux, en 1995;
    • et une évocation plus longue, donc avec plus d'informations, détails et précisions, lors de la réunion de rentrée de l'Union Royaliste Provençale, en septembre 2010 (26'26")
     
     
    En 113 avant Jésus-Christ, des catastrophes naturelles s'abattent sur une vaste région de l'Europe du nord : Jutland, Danemark d'aujourd'hui, Baltique sont frappées par des raz de marée et des inondations, qui rendent insupportable la vie dans ces contrée, où elle est déjà très difficile en temps ordinaire.
    Des peuples entiers quittent sans espoir de retour ces zones inhospitalières : les Cimbres, les Teutons, les Ambrons, les Thuringiens...
    Les historiens de l'Antiquité avancent des chiffres terrifiants pour l'époque : 1.200.000 personnes, dont 360.000 combattants se ruent vers le sud, en quête de cieux plus cléments, et de villes à piller...

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    Rien ne résiste devant leur poussée : ils détruisent 4 armées romaines (la dernière, le 6 octobre 105, à Orange : voir l'Éphéméride du 6 octobre), ravagent tout sur leur passage, ne laissant que ruines et désolation après eux. Leur prochain objectif c'est la riche Massalia, puis Rome...

    Avant même que de naître vraiment, la puissance et la grandeur romaine vont-elles être étouffées dans l'oeuf, et tout ce qu'elles portent en elles comme promesse de civilisation ?...

    Rien ni personne ne semble plus devoir arrêter le déferlement destructeur. Seul reste un général d'envergure, mais il est retenu en Afrique, occupé à combattrre contre Jugurtha : c'est Caius Marius, oncle par alliance du futur Jules César, dont il a épousé la tante, Julie... Marius saisit l'occasion et ne veut pas laisser passer sa chance. Il réformera à ce point l'armée romaine, à cette occasion, qu'il n'est pas exagéré de voir en lui le véritable créateur des Légions romaines, du moins telles que nous les connaissons...

    Il faut dire que, si Marius croit à ce point en sa chance, pour accepter une tâche que tous s'accordent à juger impossible, c'est parce qu'il ne fait rien sans consulter les oracles. Or, la prophétesse Marthe, une Syrienne, lui a prédit la victoire, et qu'il réussirait là où tous avaient échoués avant lui : qu'il écraserait les Cimbres et les Teutons, et qu'il sauverait Rome... 

    Nous sommes maintenant en 105 avant Jésus-Christ. La migration des barbares vers le sud, et les désolations qui l'accompagnent, durent depuis huit ans. Mais Marius, finalement vainqueur de Jugurtha et maître des Légions romaines qu'il vient d'organiser, est enfin libre de se dresser face à eux. Il va imaginer un plan redoutable, qu'il appliquera avec constance et méthode pendant trois ans, et qui lui assurera une victoire totale et un triomphe à la hauteur des peurs et de la démoralisation de l'opinion.

    Exactement comme le lui avait prédit et promis la prophétesse Marthe, en qui il avait placé toute sa confiance...

    Il lui faut juste du temps, pour que ses réformes militaires portent leur fruit, et pour tendre aux barbares le piège diabolique dans lequel ils tomberont. C'est pourquoi ses espions - déguisés en marchands... - iront conseiller aux barbares de partir piller l'Espagne où ils trouveront, leur assurent-ils, d'énormes quantités de richesses de toutes sortes. Les barbares tombent dans le piège, et vont perdre de longs et précieux mois en Espagne, où ils ne trouveront rien d'autre qu'une résistance acharnée des Celtibères, qui finiront par les expulser.

    Furieux de s'être ainsi laissés berner, ils reprennent la route de Rome et reviennent vers la Provence et Massalia, bien décidés à se venger.

    Mais Marius a mis à profit tout ce temps pour préparer son dispositif et tendre son piège...     

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    Nous sommes maintenant en 102, les barbares sont de nouveau là, et cette fois ils ne partiront plus. Le choc décisif est maintenant inéluctable et imminent. À partir de là, mais ils ne le savent pas, tout est joué d'avance; les barbares sont perdus et la victoire de Marius est certaine. Encore faut-il la concrétiser, car dans les esprits le défaitisme fait des ravages; et si Marius et Marthe ne doutent pas une seconde du succès final, ils sont bien les seuls. Depuis onze ans les populations du sud de l'Europe vivent dans l'angoisse et la terreur; dans la certitude que tout est perdu et que les barbares vont ravager les dernières terres qu'ils n'ont pas encore réduites en cendres. C'est avec cette armée démoralisée que Marius (et Marthe...) vont remporter la bataille décisive, et ce faisant sauver Rome, et la Civilisation.
           
    Le combat aura lieu en Provence, dans cette Provincia avant-poste de Rome, où fleurissait alors la Massalie. Les Grecs étaient depuis toujours alliés aux Romains, et encore plus face aux Cimbres et aux Teutons. Sauver Rome c'était sauver Marseille et son empire, et réciproquement. C'est la raison pour laquelle toute la population, grecs et romains confondus, seconda le Consul Caïus Marius; et c'est dans ce soutien unanime qu'il faut voir - aussi - l'une des clés de sa réussite.
     
    Suivons maintenant, sur le terrain, le plan de Marius et le piège dans lequel il a attiré les barbares. Et nous verrons comment la toponymie des lieux a bien gardé, deux mille ans après, le souvenir de ce gigantesque affrontement qui a eu lieu "chez nous"... 
     
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     Aux Baux-de-Provence - "camp ultime" de Marius - sculptés dans le roc, les Tremaïe dominent une minuscule chapelle : ce sont les "tres marii imagenes", "les trois images de Marius", Marthe la prophétesse et Julie, son épouse (tante de Jules César) 
     
     
     
    Pendant leur présence en Espagne, Marius a minutieusement repéré le terrain, et choisi l'endroit où il veut leur livrer bataille : ce sera près d'Aix, car Marius, s'il croit en la prophétie, sait bien malgré tout qu'il n'a qu'une poignée d'hommes en face de la marée humaine des barbares, et qu'il lui faudra donc agir par surprise, et très rapidement, sans quoi il est perdu : or, près d'Aix, il y a un petit bois, où il pourra cacher ses 3.000 cavaliers, "armée" dérisoire mais qui doit par surprise asséner le coup qui démoralisera l'adversaire...
    Encore faut-il empêcher les barbares de suivre la littoral, qui est le chemin le plus court. Marius va donc les forcer à remonter le long du Rhône. À hauteur de Fos, dans cette zone marécageuse facilement franchissable où divaguait le fleuve, il crée un canal pour "amener le Rhône jusqu'à la mer", comme le dit Plutarque : ce seront les Fosses Mariennes (Fossae Marianae), dont le nom de Fos est directement issu. Tout comme, juste à côté, l'étang de Berre est le Marthicum, l'étang de Marthe, donnant son nom à Martigues.
     
    Les barbares, ne se doutant de rien, remontent donc cet obstacle liquide : barbares à gauche du Rhône - en "remontant"... - Romains à droite; les adversaires s'observent, s'épient. À hauteur d'Ernaginum (près de Saint Rémy), le général fait attaquer une petite partie de l'arrière garde barbare, qui s'était égarée; ses soldats, pour la première fois depuis des années, mettent en pièce des barbares : résultat dérisoire d'un strict point de vue militaire, mais incalculable pour le moral : les légionnaires viennent d'apprendre que les barbares ne sont pas invincibles, qu'on peut les dominer, les tuer, et que leur général peut les mener à la victoire ! Ils rentrent dans leur campement en hurlant Morti sunt ! Morti sunt ! en parlant des barbares qu'ils ont tués : c'est l'origine du nom de l'actuel quartier des Mortissons, à Saint Rémy. 
     
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     Les Tremaïe (détail) : Marthe, la prophétesse, est au centre car, d'une certaine façon, elle est le personnage principal de cette Geste...
     
               
    Non loin de là, la petite ville de Maillane renferme également la racine Marius, mais sous sa désinence grecque Caïe Maïe (car on est dans la Massalie, grecque), et l'on appelle toujours aujourd'hui Caïou ces chemins ouverts par le consul pour l'acheminement des vivres et des munitions (ci dessous).
     
    Et sur les rochers des Baux de Provence se dressait le camps ultime du consul, l'endroit où - en cas de défaite - il se serait retiré avec les débris de son armée vaincue : on appelle toujours aujourd'hui Costa Pera cette Costa per alta, ce haut plateau qui fait face au rocher du village et du château des Baux.
     
    Et l'on voir toujours, taillés dans le roc, les Tremaïe (ci dessus) et les Gaïe :
     
  • Éphéméride du 2 juin

    Lyon, aujourd'hui : vue sur Fourvière depuis les quais de Saône, pendant la Fête des Lumières

     

     

    177 : Martyre de Pothin, Blandine et des autres martyrs de Lyon 

     

    En cette année 177, on est à l'apogée de l'Empire Romain : c'est l'époque heureuse des Antonins, et l'Empereur est Marc-Aurèle.

    L'un des empereurs de cette lignée fut Antonin le Pieux, originaire de Nîmes (voir l'Éphéméride du 10 juillet), sous le règne duquel - fait rarissime - aucune guerre ne fut menée dans tout l'Empire, qui put alors jouir d'une paix et d'une prospérité sans précédent, d'où l'expression - qui a traversé les siècles - de Pax romana.

    Lyon - la Lugdunum celtique... - est déjà une ville importante : c'est là qu'est construit le plus important amphithéâtre de toute la Gaule, dit l'Amphithéâtre des trois Gaules. Tous les ans, au début du mois d'août, des délégations y viennent de la Gaule entière pour la grande fête de l'Empire romain.

    Cette année-là, le supplice d'un certain nombre de chrétiens fait partie du spectacle.

    Une Lettre des Églises de Lyon et de Vienne aux Églises d’ASIE et de PHRYGIE (à lire sur le lien ci-dessous, paragraphe III)) écrite une soixantaine d'années plus tôt, sous l'empereur Trajan, permet de comprendre comment et pourquoi des chrétiens mouraient, martyrs, à Lyon et ailleurs. 

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    Les restes de l'amphithéâtre des Trois Gaules, aujourd'hui
     
    Pothin, premier évêque de Lyon et des Gaules, eut pour successeur Irénée : l'un et l'autre étaient des disciples de Polycarpe, lui-même membre du groupe de Saint Jean l'Évangéliste; avec Pothin et Polycarpe, ce sont donc directement les membres de la toute première Église qui enracinent la nouvelle religion dans ce qui deviendra..."la France", donnant ainsi une partie de son sens à l'expression "les racines chrétiennes de la France" (voir l'Éphéméride du 28 juin
     
     
     
     

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    1665 : Le Bernin arrive à Paris

     

    2 juin,girondins,montagnards,enragés,robespierre,révolution,convention,louis xvi,waterloo,marat,le bernin,dantonL’un des plus grands artistes de son temps, Gian Lorenzo Bernini, dit le Bernin (autoportrait ci contre) , vient en France à la demande de Louis XIV pour achever le Palais du Louvre. Très bien reçu par le roi lui-même, à Saint-Germain-en-Laye, deux jours à peine après son arrivée, le Bernin verra cependant son projet finalement refusé, et Perrault lui être préféré (voir l'Éphéméride du 11 octobre).

    Le roi lui commandera à la place un buste de sa personne, qui nécessitera un travail de deux mois. Pour ce faire, le Bernin - que le roi tenait en grande estime - fut autorisé à assister a plusieurs audiences et conseils, et se permit même de recoiffer le roi, ou de lui demander de rester debout...

    Il faudra environ treize poses du roi pour venir à bout du buste. Le Bernin fit installer son atelier au Palais royal où le roi se rendait lui-même pour les poses, jusqu'au 5 octobre, jour où le buste fut officiellement remis au souverain : l'oeuvre lui plut énormément, ce qui, dit-on, émut beaucoup l'artiste, déjà âgé à l'époque (il avait 67 ans)...

    Le Bernin aura une autre occasion de travailler pour le roi de France, pour une statue équestre, mais, cette fois, les choses ne se passeront pas aussi bien, et le roi refusera la statue (voir l'Éphéméride du 14 novembre).

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    Louis XIV a vingt-sept ans : l'artiste a cherché à "transmettre la sensation de toute-puissance et de majesté qui émanait de la personne du roi"...

     

     

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    1793 : Les Montagnards, ou radicaux, de la Convention décrètent la mise hors la loi des Girondins

     

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    Arrestation des Girondins...

     

    Il est passionnant, parce que très instructif, de suivre l'histoire des Girondins, tout au long de la Révolution, jusqu'à leur chute finale devant les enragés. Les Girondins symbolisent parfaitement, en effet, les apprentis sorciers de tous les pays et de toutes les époques qui, une fois qu'ils ont lancé des forces qu'ils ne peuvent plus maîtriser, se retrouvent impitoyablement broyés par l'infernale logique mécanique du mouvement qu'ils ont eux-mêmes follement déclenché....

    Mais qui étaient les Girondins ? Quelle fut leur pensée, et quelle fut leur action ?...

    Ils s'imaginèrent qu'ils pourraient faire et contrôler, non pas "la" Révolution mais "une" révolution; ils sapèrent méthodiquement la vieille monarchie, pensant y substituer un régime nouveau dont ils prendraient la tête. Les montagnards restèrent dans l'ombre et les laissèrent faire, jusqu'au moment où, les Girondins ayant suffisamment avancé le travail, et lancé un mouvement irrésistible qu'ils ne contrôlaient plus et qui les débordait partout, les tenants de la vraie Révolution n'eurent plus qu'à éliminer les modérés qui avaient si bien travaillé... pour eux !

    Comme tous les Kerenski de la terre, toujours et partout...

    Une fois de plus, on aura avec Jacques Bainville l'explication lumineuse des choses, malgré leur complexité apparente - et réelle... - grâce au fil conducteur qu'il sait constamment maintenir évident au lecteur: "Pour se guider à travers ces événements confus, il faut s'en tenir à quelques idées simples et claires." Et d'abord cette règle :

    "Tout le monde sait que, jusqu'au 9 thermidor, les révolutionnaires les plus modérés, puis les moins violents furent éliminés par les plus violents. Le mécanisme de ces éliminations successives fut toujours le même. Il servit contre les Constitutionnels, contre les Girondins, contre Danton. Le système consistait à dominer la Commune de Paris, à s'en emparer, à tenir les parties turbulentes de la capitale dans une exaltation continuelle par l'action de la presse et des clubs et en jouant de sentiments puissants comme la peur de la trahison et la peur de la famine, par laquelle une grande ville s'émeut toujours, puis à intimider par l'insurrection des assemblées remplies d'hommes hésitants et faibles."

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    Voici un court extrait seulement (il faudrait, évidemment, tout lire...) du chapitre XVI, La Révolution, de L'Histoire de France de Jacques Bainville :

     

    "Dans la nouvelle Assemblée, composée surtout de médiocres, les hommes les plus brillants, groupés autour de quelques députés du département de la Gironde dont le nom resta à leur groupe, étaient républicains sans l'avouer encore. Parce qu'ils étaient éloquents, ils avaient une haute idée de leurs talents politiques. Ils croyaient le moment venu pour leur aristocratie bourgeoise de gouverner la France; l'obstacle, c'était la Constitution monarchique de 1791 dans laquelle les Feuillants pensaient bien s'être installés. La Gironde était l'équipe des remplaçants. Les Constitutionnels se figuraient qu'ayant détruit l'ancien régime avec l'aide des Jacobins, la Révolution était fixée. Les Girondins s'imaginèrent qu'ils pourraient recommencer à leur profit la même opération avec le même concours. Et pour abolir ce qu'il restait de la royauté, pour en "rompre le charme séculaire", selon le mot de Jean Jaurès, ils n'hésitèrent pas à mettre le feu à l'Europe... C'est à quoi la Gironde, sans s'apercevoir qu'elle travaillait pour les Jacobins et qu'elle conspirait sa propre perte, parvint avec une insidieuse habileté...

    Lorsqu'ils comprirent leur erreur, pour les Girondins, il était déjà trop tard : les vrais révolutionnaires tirèrent les marrons du feu, en envoyant au passage à la Guillotine ces Girondins inconscients qui leur avaient si bien ouvert la voie...

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    Jacques Brissot de Warville

    Dans notre Album Maîtres et témoins (II) : Jacques Bainville., lire la note "Brissot la guerre".

     

    On lira donc avec profit l'ensemble du chapitre XVI de L'Histoire de France de Bainville, "la" Bible de toute personne qui veut comprendre l'histoire, mais on pourra, en attendant s'y préparer grâce à l'excellent résumé que propose Michel Mourre, à l'article Girondins de son incontournable Dictionnaire Encyclopédique d'Histoire :    

     

    • GIRONDINS. Groupe politique qui, pendant la Révolution française, joua un rôle important à la Législative et à la Convention. On les nommait ainsi parce que plusieurs de leurs chefs étaient des députés de la Gironde, mais on leur donnait aussi les noms de Brissotins, Buzotains et Rolandais en les rattachant à Brissot, Buzot, Roland. Outre ces trois personnages, les membres les plus influents du groupe étaient Vergniaud, Isnard, Guadet, Gensonné et le savant Condorcet. Avocats et journalistes pour la plupart, les Girondins appartenaient socialement à la bourgeoisie aisée, aux milieux d'affaires, aux banquiers, aux armateurs des grands ports. Ils représentaient la classe qui avait profité le plus de 1789, qui par conséquent était décidée à empêcher tout retour à l'Ancien Régime, mais aussi toute évolution vers une démocratie sociale. Ils se méfiaient des penchants insurrectionnels du peuple parisien.

    À l'époque de la Législative (1791/92), les Girondins se retrouvaient avec Robespierre au Club des Jacobins, mais Brissot et Robespierre devinrent rapidement rivaux. Les orateurs de la Gironde, jeunes, ambitieux, enivrés de leur propre éloquence, se firent d'abord les champions d'une politique révolutionnaire et belliqueuse. Contre Robespierre, qui mesurait le péril d'une invasion ou d'un césarisme militaire, les Girondins voulurent éperdument la guerre afin de séparer Louis XVI des monarchies européennes et des émigrés, et de le compromettre avec la Révolution. En octobre/novembre 1791, ce furent eux qui imposèrent des mesures rigoureuses contre les émigrés et les prêtres réfractaires. Brissot et Vergniaud se dépensèrent à la tribune de la Législative pour réclamer "la croisade de la liberté universelle". Ainsi les Girondins faisaient, sans s'en rendre compte, le jeu des contre-révolutionnaires car, d'une guerre désastreuse pour la révolution, le roi pouvait espérer le rétablissement de l'autorité royale. Le 15 mars 1792, Louis XVI forma un ministère girondin avec Roland à l'Intérieur et Dumouriez aux Affaires étrangères; la belle, enthousiaste et ambitieuse Mme Roland (ci dessous) fut l'égérie de ce ministère qui, le 20 avril 1792, plongea la France dans une guerre qui devait s'achever, vingt-trois ans plus tard, à Waterloo.

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    La belle "Madame Roland"...
     

    Compromis aux yeux de l'opinion publique par les premiers revers des armées françaises, les Girondins s'efforcèrent de détourner la colère populaire contre le roi. Louis XVI ayant refusé deux décrets révolutionnaires et ayant renvoyé les ministres girondins (13 juin), la Gironde organisa contre lui la journée du 20 juin 1792; celle-ci fut un échec, mais déclencha des forces qui, échappèrent bientôt au contrôle des Girondins. L'élan patriotique contre l'étranger donnait une impulsion nouvelle vers l'extérieur. La journée du 10 Août puis les massacres de Septembre firent comprendre aux Girondins les dangers de la dictature populaire parisienne. Dès lors, ils s'appuyèrent de plus en plus sur la province, sur les administrations locales, ce qui permit aux Montagnards de les accuser de "fédéralisme". Dès le 17 septembre 1792, Vergniaud dénonça dans un discours la tyrannie de la Commune parisienne.

    À la Convention, les Girondins, qui comptaient environ 160 députés, constituèrent la droite de l'Assemblée. Ils commencèrent à quitter le club des Jacobins. Défenseurs de la bourgeoisie aisée et de la liberté économique, ils étaient opposés aux montagnards par des haines bientôt inexpiables. Dès les premières séances de la Convention, ils lancèrent de violentes attaques contre Marat. Le procès de Louis XVI (décembre 1792/janvier 1793) acheva de séparer la Gironde de la révolution : les Girondins tentèrent de sauver le roi en demandant l'appel au peuple, qui fut refusé. Ils s'élevèrent ensuite contre l'institution du Tribunal révolutionnaire, mais la défaite de Neerwinden (18 mars 1793) et la défection de Dumouriez, qui avait été l'un des leurs, les compromirent définitivement.

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    Marat 

               

    La lutte ultime entre la Gironde et la Montagne se déroula pendant les mois d'avril/mai 1793. La Gironde fit décréter par la Convention l'arrestation de Marat (ci dessus, 13 avril), mais celui-ci fut absous par le Tribunal révolutionnaire et ramené triomphalement à la Convention (24 avril). La Gironde tenta alors une dernière manoeuvre en faisant nommer, le 18 mai, la commission des Douze, chargée de veiller à la sûreté de l'Assemblée et d'enquêter sur les exactions de la Commune parisienne. Cette commission fit arrêter Hébert. Mais les Montagnards avaient l'appui de trente-six des quarante-huit sections de Paris. Après une première journée d'émeutes, le 31 mai, la Convention se vit, le 2 juin, cernée par 80.000 insurgés, et, sur les injonctions d'Hanriot, nouveau chef de la garde nationale, la majorité terrifiée vota l'arrestation de trente et un Girondins.

    Plusieu

  • Dans le monde et dans notre Pays légal en folie : revue de presse et d'actualité de lafautearousseau...

     

    Sans trop chercher à faire bien, faisons mieux : faisons court...

    La semble-victoire du Pays légal, qui a réussi à étouffer une fois de plus l'indéniable réveil et sursaut populaire et patriotique, n'est qu'une victoire négative; c'est-à-dire qu'en fait elle pose et ouvre plus de problèmes que ce qu'elle croit en résoudre, dans l'immédiateté la plus immédiate.

    Vent de panique après les Européennes, et peur du siècle après le premier tour des Législatives : les Patriotes avaient de réelles chances d'accéder au pouvoir !

    C'était assez pour que ce qu'il reste de "la droite la plus à gauche du monde" appelle à voter communiste à Nice (Estrosi) ! Pour que ce qu'il reste de la "macronie" (?) appelle à voter pour Louis Boyard en région parisienne ! Pour que le soi-disant front popu se ridiculise en faisant voter Borne (la reine, l'impératrice, la papesse du "49.3" dans le Calvados) ! Bref, pour que le front républicain se reformât...

    Et donc, une fois de plus, une fois encore, cela a marché. Et "ils" ont cru avoir gagné. Sans toutefois empêcher l'inexorable marée montante du sursaut national (143 sièges).

    Mais : et maintenant ? Qui va faire quoi, et avec qui ?

    "Je leur ai balancé ma grenade dégoupillée dans les jambes. Maintenant on va voir comment ils s’en sortent" a dit Macron, après la dissolution.

    Une fois de plus, il n'a rien compris aux enjeux : ce n'est pas des partis et des privilégiés qu'il s'agit, et dont il faut se préoccuper, mais de la France.

    Et, avec cette Assemblée totalement ingouvernable, c'est la France qui entre dans une zone de turbulences, ou - plutôt- qui s'y enfonce encore un peu plus...

    Le pouvoir est à nous !", clame Mélenchon, sorte de ré-incarnation du Robespierre de la Terreur, jouant - comme l'explique Jacques Bainville - sur l'agitation et l'excitation permanente pour motiver et tenir ses troupes. Mais, pourquoi le pouvoir reviendrait-il à une coalition de quatre partis qui n'atteignent même pas les 200 sièges à l'Assemblé ? Ce qui ferait une moyenne de 50 élus par partis, si le Parti communiste n'était devenu "résiduel", avec sa malheureuse toute petite dizaine de députés ?

    La vérité est que, à moins d'invraisemblables tours de passe-passe et autres fourre-tout hétéroclites non moins invraisemblables - mais qui se briseront/se briseraient au premier écueil -  il ne sera pas possible de constituer une coalition, par exemple pour voter le budget à l'automne (et, l'automne, c'est demain !)...

    Voilà où nous en sommes, après cette victoire négative des malfaisants, qui ne résout aucun problème (à part celui de leur confort personnel à eux, les privilégiés du Système) mais qui, au contraire, en ouvre davantage, et de plus graves...

    En attendant, laissons la marée monter et continuons, inlassablement, à ne pas perdre de vue le Nord que nous a fixé Léon Daudet : mener à temps et à contre-temps

    "une action réellement d'opposition, c'est-à-dire prônant ouvertement la subversion du Régime !"

    NFP : 7 millions de voix, 180 sièges. RN : 10 millions de voix, 143 sièges.

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    "Le" lot de consolation...

    Dans la 13ème circonscription des Bouches-du-Rhône, le candidat du Rassemblement national est élu avec 52,87 % des voix (taux de participation du 2nd tour : 65,33 %).

    • Emmanuel Fouquart (RN) : 52,87 % 

    • Pierre Dharréville (député sortant - Nouveau Front populaire, PCF) : 47,13 %

    Le conseiller municipal de Martigues s'impose dans toutes les villes de la circonscription, sauf à Port-de-Bouc (la 13ème circonscription est composée de Martigues, Fos-sur-Mer, Port-de-Bouc, Saint-Mitre-les-Remparts, Port-Saint-Louis-du-Rhône et d'une partie de la ville d'Istres).

    Les résultats commune par commune :

    • Martigues : Emmanuel Fouquart (50,48 %), Pierre Dharréville (49,52 %). 65,79 % de participation.

    • Istres : Emmanuel Fouquart (54,20 %), Pierre Dharréville (45,80 %). 65,28 % de participation.

    • Port-de-Bouc : Emmanuel Fouquart (45 %), Pierre Dharréville (55 %). 61,46 % de participation.

    • Fos-sur-Mer : Emmanuel Fouquart (62,78 %), Pierre Dharréville (37,22 %). 62,38 % de participation.

    • Saint-Mitre-les-Remparts : Emmanuel Fouquart (60,61 %), Pierre Dharréville (39,39 %). 69,72 % de participation.

    • Port-Saint-Louis-du-Rhône : Emmanuel Fouquart (50,72 %), Pierre Dharréville (49,28 %). 66,96 % de participation.

    Dimanche dernier, Emmanuel Fouquart (RN) était arrivé en tête avec 47,53% des suffrages exprimés, suivi par Pierre Dharréville (36,02%), candidat du Nouveau front populaire.

    Emmanuel Fouquart (RN) est élu député.

    Emmanuel Fouquart (RN) est élu député : bravo à lui !
    lafautearousseau - qui souhaitait très fortement son élection - s'en réjouit, et ne manquera pas de prendre contact avec lui et ses équipes pour lui expliquer notre point de vue sur "l'affaire de la Bastide du Chemin de Paradis". Et - s'il le souhaite - pour se mettre à sa disposition, non pas pour lui faire visiter la dite Bastide - puisque cette bourrique d'équipe municipale interdit tout accès au lieu - mais au moins, depuis la rue, lui en expliquer tout l'intérêt et la beauté...
    Sa victoire partout dans la circonscription (sauf à Port de Bouc) est, en outre, prometteuse pour les prochaines municipales de 2026 : Martigues libérée ? Enfin libérée ? On y croit ! On fera tout ce qu'on peut "pour" !...

     

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    1. Gabrielle Cluzel démolit MBappé, donneur de consignes de vote politiques et pote de Thuram le cracheur...

    "Mbappé il utilise ses pieds pour jouer c'est raisonnable, mais quand il utilise ses pieds pour raisonner, c'est plus problématique..."

    (extrait vidéo 0'39)

    https://x.com/Europe1/status/1809234062189469893

    Comme dirait Molière, "Ah ! Qu'en termes galants ces choses-là sont dites"

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    Merci et bravo pour le "ces gens-là" : quel mépris !

    Retour à l'envoyeur !!!!!

     

    2. De Philippe de Villiers :

    "Le Français déclassé voit l'usine qui se démonte, la mosquée qui s'installe et le porte-monnaie qui se vide. En 40 ans, l’Etat a perdu le sens du régalien, de l’autorité et de l’ordre. La société a perdu ses voisinages. La Nation a perdu le fil de la continuité historique. Voilà la situation..." 

    • extrait vidéo (4'07) :

    https://x.com/PhdeVilliers/status/1809313478810972634

    • L'émission complète (45'49)

     

    3. Régis Le Sommier a bien répondu à Daniel Schneidermann, qui a fait cette déclaration stupide :

    "Le groupe Bolloré est officiellement un danger pour la démocratie, qu'il faut empêcher de nuire dès lundi. Ça pourrait être la mesure fondatrice d'un gouvernement de front républicain."
     
    La réponse de Le Sommier :

    "Rappelons à @d_schneidermann que 34% des électeurs ont voté pour le RN au premier tour dimanche dernier. Que d’autres qui l’ont pas voté dans ce sens regardent aussi @cnews. Le “danger pour la démocratie” ce sont les Torquemada de l’audiovisuel dans votre genre qui parlent d’interdire des médias au pays de la liberté d’expression…"

     
     
     

    4. Dans La Tribune, citée par OpexNews : cette France qui innove sans cesse... La société toulousaine @Donecle propose une solution innovante d'automatisation de l'inspection des avions grâce à des drones. Ces drones, équipés de caméras et d'algorithmes de traitement d'images, permettent de détecter et classer les défauts sur le fuselage des avions en moins de deux heures, générant ainsi des économies significatives. Donecle propose des contrats de location pour ses drones et a déjà attiré de nombreux clients prestigieux, notamment #Dassault, Air France et United Airlines. L'entreprise investit (2M€) dans de nouveaux locaux à Toulouse pour augmenter sa capacité de production (fabrication d’un à dix drones par mois) et prévoit d'ouvrir une filiale aux États-Unis pour se rapprocher de Boeing et du marché militaire américain.

    https://toulouse.latribune.fr/entreprises/business/2024-07-04/aeronautique-donecle-industrialise-a-toulouse-ses-drones-pour-l-inspection-des-avions-1001454.html

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    5. Les Frères musulmans ? Attention, danger grave et imminent !... De  Florence Bergeaud-Blackler, chez Mathieu Bock-Côté :

    "Les frères musulmans ne sont pas une branche théologique de l'islam, mais une organisation à l'action planifiée et bien réèlle, dont l'objectif est très concret : l'avènement d'une société islamique mondiale, une théocratie, à savoir le califat..." 

    (extrait vidéo 1'30)

    https://x.com/IslamismeFrance/status/1809829700102930552

    Les Arabes ne font plus confiance aux Frères Musulmans - קונטרס

    Au passage, rien compris au mot "martyre" : le martyr est celui qui accepte de donner sa vie pour sa Foi; les terroristes assassins musulmans prennent la vie des autres croyant, par là, faire quelque chose de bien : ils sont fous, c'est tout, mais sûrement pas martyrs; simplement assassins et terroristes... 

     

    6. Fascisme et nazisme viennent de la gauche : un article intéressant d'Atlanitico... Fascisme et nazisme, ces idéologies dites d’extrême-droite alors qu’elles sont nées de l’extrême-gauche révolutionnaire

    https://atlantico.fr/article/decryptage/fascisme-et-nazisme-ces-ideologies-dites-d-extreme-droite-alors-qu-elles-sont-nees-de-l-extreme-gauche-revolutionnaire-histoire-seconde-guerre-mondiale-allemagne-italie-hitler-staline-mussolini-ideologie-conflit-xxe-siecle-yves-roucaute

    On   se demande juste ce que Franco fait "là", mais, bon...

     

    7. Merci à Christophe Dickès de nous l'avoir signalé, sur "X" :

    "Dans l'Ain, ce monastère a joué un rôle majeur pendant la Seconde Guerre mondiale, et plusieurs moines, dont le père Bernard, l’ont payé de leur vie. Un sacrifice reconnu par une décoration rarissime : la Légion d’honneur à titre collectif."

    https://www.lavie.fr//idees/histoire/notre-dame-des-dombes-une-abbaye-dans-la-resistance-95232.php

     

     

    À DEMAIN !

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  • DEBATS • Abdennour Bidar et Fabrice Hadjadj : le christianisme, l'islam et la laïcité française

     

    Tous deux philosophes et écrivains, Abdennour Bidar et Fabrice Hadjadj nourrissent une réflexion approfondie sur les rapports entre les deux principales religions en France. Un échange vigoureux et profond pour Figarovox. Les religions se sont largement invitées sur tous les terrains politiques en France et dans le monde. Ainsi, le débat Abdennour Bidar - Fabrice Hadjadj peut ouvrir une discussion parmi les lecteurs de Lafautearousseau. On ne manquera pas d'y relever les passages qui constituent une remise en cause somme toute radicale des valeurs de la République.   

    Abdennour Bidar* a appris l'islam par sa mère, auvergnate convertie au soufisme, tandis que Fabrice Hadjadj se présente comme « Juif de nom arabe et de confession catholique ». Le premier veut croire à l'émergence d'un islam éclairé compatible avec les sociétés occidentales. Le second considère qu'une laïcité qui ne serait que le paravent d'un relativisme absolu débouchera forcément sur le choc des civilisations.

     

    Le vrai problème de la France, est-ce l'islam radical ou l'islamophobie ?

    Abdennour BIDAR. - On peut parler en France d'un islam radical qui revêt plusieurs formes, dont la plus inquiétante ces derniers temps est celle du djihado-terrorisme, et celle, plus répandue, d'un néo-conservatisme. Ce dernier revendique un certain nombre de pratiques religieuses qui, sans être interdites ni toujours contradictoires avec la laïcité, deviennent problématiques quand elles s'exercent sur un mode provocateur, agressif, intransigeant.

    Sans hystériser le sujet, reconnaissons qu'il y a bien en France une question de l'islam, faute d'une démonstration convaincante, à travers une évolution suffisante de la culture islamique, de sa compatibilité avec les valeurs de la République.

    Quant à l'islamophobie, je ne crois pas à un rejet généralisé de l'islam. Mais le développement de l'islam radical en France crée un climat d'inquiétude qui engendre ou attise chez certains la suspicion, l'inquiétude, voire le rejet et des actes antimusulmans. On est alors face à deux radicalités qui s'alimentent.

    Fabrice HADJADJ. - Comme vous, je reconnais le danger de l'islamisme et de l'islamophobie, qui s'excitent l'un l'autre. Mais mon alignement s'arrête là. Je crois qu'il faut cesser de se polariser sur l'islam. Le vrai problème de la France, aujourd'hui, c'est la France. Qu'y a-t-il à défendre derrière cette bannière ?

    Vous voulez parler des fameuses valeurs de la République ?

    F. H. - La République s'est développée sur le refus, en grande partie, de son passé tant royal que catholique. Elle a inventé un récit national fondé sur un progressisme qui désormais, fort de la technologie, devrait conduire vers l'avenir radieux des cyborgs… Persuadée de porter les valeurs de la civilisation, la République s'est aussi autorisée à coloniser certains pays. Le problème, c'est qu'aujourd'hui tout ce modèle s'est effondré: on est sorti du progressisme, de l'humanisme, et, Dieu merci, de la logique coloniale. Ce qui reste, c'est l'autoflagellation de notre passé impérial, un laïcisme démesuré et, du fait du règne de l'expertise et de la consommation, notre incapacité à porter une espérance nationale. Le signe de cette incapacité, c'est la dénatalité. Aussi bien Raymond Aron que Michel Rocard insistaient sur le «suicide démographique» de la France.

    Pour parer à cela, on fait appel à l'immigration. Le danger n'est pas dans l'immigration en tant que telle mais dans ce que nous proposons aux nouveaux venus pour les intégrer. Le supermarché techno-libéral ne suffit pas pour insuffler l'élan d'une aventure historique. Or c'est cela que les jeunes attendent. Non pas de devenir «modérés», mais d'entrer dans une vraie radicalité (ce mot renvoie aux racines, lesquelles ne sont pas pour elles-mêmes, mais pour les fleurs, les fruits et les oiseaux). Ils ont envie d'héroïsme. Mais les actuelles «valeurs d'échange» de la République ne proposent rien de cela, et ce vide nourrit le terrorisme aussi bien que la xénophobie. Aujourd'hui, nous devons repenser à la France et à l'essence de la République en les mettant en perspective dans une histoire et un héritage qui portent sa radicalité judéo-chrétienne, de sainte Geneviève à de Gaulle, ou de Jeanne d'Arc à Bernard Lazare.

    A. B. - Une remarque: attention au terme de «radicalité» dont il est très hasardeux de vouloir se servir «positivement». Dans mon dernier livre, je vous rejoins en soulignant que l'islam agit comme un puissant révélateur de notre propre désarroi de civilisation, ici en Occident. Mais je maintiens que nous avons deux systèmes de valeurs profondément en crise. En face de la sacralité essoufflée des idéaux républicains français et des idéaux de la modernité occidentale, il y a, du côté de certains musulmans, trop nombreux, un sacré fossilisé pour lequel la religion est un totem intouchable. Cette représentation anhistorique, inadaptable, de l'islam va à l'encontre du sens historique de la modernité. L'islam n'a pas actuellement le moteur culturel nécessaire pour être une fabrique de civilisation. Aussi, dire, comme certains le disent, que les musulmans ont «déjà gagné» me paraît faux. Pour gagner, il faut un système de valeurs en bon état, sinon prêt à l'emploi.

    Pour se moderniser, l'islam doit-il prendre des distances par rapport à son passé ?

    A. B. - Face aux épisodes passés de la colonisation et de l'impérialisme occidental, l'islam en est trop longtemps resté à une posture de réaction et de repli sur soi. Nous devons lui demander bien plus aujourd'hui, en matière d'autocritique, pour qu'il entre dans une période de transition.

    F. H. - Je ne peux pas laisser dire cela. C'est l'islam qui dès le départ s'est propagé à travers l'expansion guerrière en Afrique du Nord, en Espagne… Mahomet fait des guerres, des razzias, le Christ n'en fait pas. C'est pour cela d'ailleurs que les guerres faites au nom de la Croix sont bien plus graves que celles faites au nom du Croissant.

    A. B.- Ne faisons pas de l'objet historique de l'islam une entité métaphysique. L'islam n'est pas par essence conquérant, guerrier ou incompatible avec ceci ou cela. Certes, le mot «islam» est réputé signifier soumission à Dieu, mais il est aussi de même racine que le mot arabe qui veut dire paix. Une religion peut évoluer, en enfantant par exemple, à l'image du christianisme, une civilisation de la sécularisation, de la liberté de conscience compatible avec la vie spirituelle. Certains pays musulmans ont tenté de se transformer ainsi lors des printemps arabes.

    F. H. - Vous voyez l'histoire comme une nécessaire sortie de la religion. Quitte à me répéter, le sens de l'histoire est, selon moi, à l'opposé du modernisme qui croit pouvoir faire «du passé table rase». L'invention de l'histoire se fait dans la tradition, la nouveauté prenant corps à partir d'un héritage. L'islam ne doit pas refuser son historicité. Or, dans son principe, il s'oppose à un aspect très profond du judéo-christianisme qui est la notion de révélation progressive. Le génie juif est de dire que la révélation de Dieu s'opère à travers des événements historiques, non en se détachant de la chair et du temps, mais en y descendant profondément. Ainsi insiste-t-on dans la Bible et les Évangiles sur les événements, les généalogies, les noms propres. Cela n'existe pas dans le Coran, qui tend à court-circuiter l'histoire de la Révélation. Pour preuve: Marie, mère de Jésus, y est confondue avec la sœur d'Aaron et de Moïse.

    Mohammed ne prétend pas venir après et assumer tout l'héritage précédent. Il affirme restaurer la religion adamique, et donc sauter par-dessus les siècles vers une origine anhistorique. C'est pourquoi le Coran rejette les Écritures juives et chrétiennes comme étant falsifiées (aussi la Bible est-elle interdite dans la plupart des pays musulmans). C'est un rapport pour le moins curieux à l'histoire.

    Dans les religions juive et chrétienne, il y a dès le départ un rapport critique à l'observance religieuse. Chez les juifs, comme vous le savez, il y a une primauté de l'interprétation. Et, chez les chrétiens, à partir d'une critique des docteurs de la Loi, une primauté de la charité. L'Église catholique affirme en conséquence le développement du dogme, la multiplicité des sens de l'Écriture, le travail de la raison, d'où viennent les très catholiques Rabelais, Montaigne, Descartes, Pascal…

    La seule manière de restaurer le sens de l'histoire en France est d'admettre l'origine de notre foi en l'histoire, et donc d'affirmer la primauté culturelle du judéo-christianisme. Ou plus précisément que la France s'est constituée à travers des racines gréco-latines et des ailes juives et chrétiennes.

    Abdennour Bidar, vous voulez sans doute répondre à ces attaques…

    A. B. - Hors du judéo-christianisme, point de salut donc! Quel impérialisme absolument inaudible! Au moment où toutes les civilisations du monde se rencontrent, et cherchent de l'universel partageable, construit ensemble, je vous souhaite bon courage pour aller convaincre les musulmans mais aussi les Chinois et les Indiens que seuls le judaïsme et le christianisme ont un sens de l'histoire !

    Sur le fond, je ne peux que réagir. Certes, le Coran contient, et je le déplore, des versets extrêmement violents et problématiques qui continuent aujourd'hui à nous empoisonner. Mais il existe des musulmans capables de prendre leurs distances vis-à-vis de ces versets, de refuser qu'ils servent de prétexte à la violence ou à une prétendue «guerre sainte» et de réclamer plus généralement un droit d'interprétation des textes.

    F. H. - Ils sont très minoritaires.

    A. B. - Je vous rassure, ils sont plus nombreux que vous semblez le penser. Et l'islam a une histoire. J'en veux pour preuve le schisme entre les chiites et les sunnites, la diversité des écoles et les batailles ou échanges continuels avec les différents bassins de civilisation. Il existe aussi dans l'islam un certain nombre de grands noms, comme Ibn Khaldoun, qui ont posé de façon très précoce les fondements de la science historique et qui ont influencé un grand nombre de penseurs d'autres civilisations.

    Un mot, enfin, sur la généalogie. Étant des trois monothéismes la dernière religion révélée, l'islam reconnaît que nous sommes tous les fils d'Abraham.

    Comment articuler laïcité, racines chrétiennes de la France et fraternité ?

    F. H. - Vous ne pouvez ignorer que ce truc des «fils d'Abraham» est un passe-passe nominal, puisque l'Abraham dont parle le Coran n'a pas la même histoire que celui de la Bible, et qu'on y substitue Ismaël à Israël… Mais soit. Revenons sur les conditions d'un vrai dialogue. Sans entrer dans la logique du choc des civilisations, je mets en garde contre les risques du relativisme. Soit chacun rentre dans sa bulle, soit, puisqu'il n'y a plus de vérité, ce n'est pas le plus sage, mais le plus séduisant, le plus habile, le plus menaçant ou le plus argenté qui l'emporte. L'enjeu n'est pas la modération mais la reconnaissance envers cette vérité de l'histoire apportée par l'héritage chrétien de la laïcité. Aussi, la France, dans le rapport aux religions, ne peut pas traiter avec équivalence ce qui relève de sa propre ascendance - et de la production de la laïcité même - et ce qui n'est pas du même lieu de civilisation. Vous savez très bien qu'une fleur coupée de ses racines et mise dans un vase est très jolie, mais, lorsqu'elle fane, elle commence à sentir mauvais. C'est le sort actuellement en France d'une laïcité coupée de ses racines.

    Quant à la notion de fraternité mise à la fin de la devise républicaine, je dirais comme Régis Debray qu'elle a été largement occultée. Après avoir reproché au roi son paternalisme, la République a cherché à inventer une société de frères sans père, et elle n'a réussi qu'à fabriquer des individus sans patrie.

    Les religions chrétienne et musulmane en France sont-elles alors vouées à s'ignorer ?

    A. B. - Je suis d'accord pour reconnaître l'héritage judéo-chrétien, évidemment, mais il faut aller plus loin en intégrant l'islam. Certes, l'islam vient d'une autre civilisation, mais il convient de reconnaître la valeur de l'altérité.

    Or notre différence, semble-t-il, est que j'ai confiance en vous, en nous tous, avec votre culture et avec la mienne. Je voudrais qu'il en soit de même pour vous à l'égard des musulmans. L'importance de la population musulmane en France nous fait un devoir de nous entendre.

    C'est pour cela que je plaide pour la fraternité. La laïcité, qui à la base avait le génie de rassembler, est devenue un facteur de division, et je le déplore. Par contre, j'estime que la fraternité a encore, elle, une virginité qui pourrait conduire au ressaisissement collectif dont la France a bien besoin.

    Nous y travaillons au ministère de l'Éducation nationale, avec la mise en place d'un nouvel enseignement moral et civique qui remettra dans la culture commune un certain nombre d'héritages humanistes - comme la fraternité - qui se retrouvent tant dans le judaïsme, le christianisme que dans l'islam.

    Cette responsabilisation de la société civile ne relève évidemment pas seulement de l'État. Elle doit se faire dans toutes les sphères, et en priorité familiales. Que dit-on dans les familles musulmanes du petit juif? Et vice versa ?

    En outre, j'ai déjà exprimé mon jugement très sévère à l'égard du Conseil français du culte musulman (CFCM), dont l'appellation elle-même invite à s'interroger. Pourquoi considérer que la population musulmane en France est obligatoirement liée à l'islam par le culte? C'est nier, aujourd'hui, la diversité profonde de la culture musulmane, qui regroupe à la fois des personnes attachées aux cultes, d'autres moins et des non-croyants.

    Je sais que mes propos, comme les vôtres, peuvent être un peu durs à entendre, mais il est de notre devoir de se solidariser tous pour que la balance penche du bon côté. La grâce et le génie de la situation actuelle, c'est que nous sommes tous dans la même galère, de réinventer ensemble un humanisme partageable, avec tous nos héritages sacrés et profanes.   

    * Dernier ouvrage  d'Abdennour Bidar: Plaidoyer pour la fraternité, Albin Michel, 2015 ; de Fabrice Hadjadj: Puisque tout est en voie de destruction. Réflexions sur la fin de la culture et de la modernité, Le Passeur, 2014.

    Entretien par Marie-Laetitia Bonavita

  • Michel Onfray : ”Mon péché mortel ? Être resté aux côtés du peuple”.

    Michel Onfray, chez lui à Chambois, dans l'Orne, en 2019.

    Photo12 via AFP

    Source : https://www.lexpress.fr/

    Souverainisme, Le Pen, Raoult, BHL, De Villiers... Dans un grand entretien musclé, le philosophe s'explique sur sa revue Front Populaire et fustige les médias.

    Il est l'intellectuel qui entend réunir les souverainistes de tous bords à travers sa nouvelle revue Front populaire, où l'on retrouve Jean-Pierre Chevènement comme Philippe de Villiers. Il est aussi celui qui concentre les critiques violentes sur sa supposée dérive idéologique qui l'aurait vu passer de la gauche libertaire de Proudhon à l'extrême-droite d'Eric Zemmour.

    Au coeur des polémiques, Michel Onfray publie également l'ultime volume de sa monumentale Contre-histoire de la philosophie (Grasset). Dans La résistance au nihilisme, on retrouve ce que le philosophe Onfray a de meilleur et, parfois, de plus caricatural : d'un côté, un populisme au sens noble du terme qui en fait un formidable pédagogue sur la pensée d'après mai-68 (avec des belles pages sur Pierre Hadot ou Robert Misrahi) comme un critique impitoyable d'une gauche intellectuelle qui a souvent préféré les jargons obscurs aux masses populaires ; de l'autre le pamphlétaire manichéen et antilibéral à qui l'outrance fait perdre le sens des nuances... 

    Dans un long entretien accordé à l'Express dans lequel il ne nous épargne pas, le philosophe s'explique sur cette nouvelle revue, mais aussi sur l'évolution de ses positions sur l'immigration, Didier Raoult, BHL, ses soutiens dans la droite radicale et son parcours personnel. 

    L'Express : Un article du Monde expliquait qu'avec votre nouvelle revue, Front populaire, "Michel Onfray séduit les milieux d'extrême-droite". Ce qui vous a fait vivement réagir. Pourquoi ?  

    Michel Onfray : Je veux bien qu'on me donne des leçons, mais seulement quand on est irréprochable... Ce journal est dit de référence, mais seulement pour les journalistes à qui il donne le ton - Libération a suivi, puis France-Inter, etc... Le Monde ne vit que des impôts du contribuable français car, sans l'aide à la presse il n'existerait plus depuis bien longtemps. Son passé est un passif, son père fondateur vient de Vichy et du maréchalisme, il attaque de Gaulle jusqu'à la fin de sa vie politique, il défend une Europe dont la matrice idéologique était fasciste. Ce journal accueille les propos négationnistes de Faurisson tout autant que les éloges de Pol-Pot par Alain Badiou, réussissant ainsi un formidable cocktail rouge- brun. Il accueille également dans ses colonnes un pédophile avéré pendant des années comme chroniqueur et, en plus de vanter les mérites de ses livres, il défend la pédophilie. Il prend parti pour l'ayatollah Khomeiny et la révolution islamique en Iran. On comprend que, devant l'aventure de Front populaire qui entend honorer la constitution en redonnant au peuple le pouvoir qu'il a perdu et qui lui revient, ce journal se déchaîne.  

    J'ajoute qu'un texte me salissant signé par un journaliste issu du PCF dont l'histoire ne fut guère plus propre (pacte germano-soviétique de 1939 à 1941, insulte du combat indépendantiste algérien dès 1945, homophobie, refus de la contraception et de l'avortement sous Thorez dans les années 50, critique de l'immigration avec Marchais, qui fut volontaire pour partir en Allemagne pour le STO, dans les années 80, insulte à Cohn-Bendit présenté comme un juif allemand en Mai 68, soutient inconditionnel au système concentrationnaire soviétique, mépris de Soljenitsyne et campagne de calomnies au moment de la traduction française de L'archipel du Goulag), tout cela n'autorise pas vraiment ces gens-là à me donner des leçons...  

     
     

    On peine à comprendre ce qui vous associe aujourd'hui, vous qui incarnez le matérialisme athéiste, à quelqu'un comme Philippe de Villiers, catholique et conservateur dont l'idole est plus Jeanne d'Arc que Nietzsche. Vous allez jusqu'à endosser sa rhétorique sur les Pères fondateurs de l'Union européenne financés par les États-Unis (Jean Monnet) ou ayant eu des liens avec les nazis (Walter Hallstein)... 

    Cette rhétorique endossée comme vous dites, je l'ai découverte en lisant le livre d'Antonin Cohen, De Vichy à la communauté européenne, publié aux Presses Universitaires de France en 2012, c'est-à-dire bien avant le livre de Philippe de Villiers qui lui est postérieur de sept années. Cet universitaire est maître de conférences en science politique à Paris Nanterre, il est rattaché au Groupe d'analyse politique et à l'Institut des sciences sociales du politique qui dépend du CNRS. Les détails concernant les financements de Jean Monnet par les États-Unis se trouvent page 20, le fait que les mémoires de Jean Monnet aient été rédigés par des "nègres" payés par les États-Unis pages 19, 20 et 23, le rôle du Monde pour défendre cette mythologie d'un Monnet père fondateur page 26, le fait qu'André Fontaine, ancien directeur du Monde, ait cité positivement Mussolini en son temps page 181. Quant à Walter Hallstein, l'ancien officier nazi qui a présidé aux destinées de l'Europe pré-maastrichienne entre le 7 janvier 1958 et le 6 juillet 1967, je vous renvoie à l'excellent article de Jean Dugenêt, Walter Hallstein était un nazi, paru dans Mediapart le 25 janvier 2020. 

    Pour le reste, l'athée que je suis préfère un catholique qui défend des idées justes, le matérialiste que je suis préfère un idéaliste qui défend des idées justes, l'homme de gauche que je suis préfère un homme de droite qui défend des idées justes à un athée, un matérialiste ou un homme de gauche qui défendent des idées injustes ! La justice et la vérité m'intéressent plus que les sensibilités politiques ou religieuses. Vous ne me ferez pas dire que, parce que je suis athée, un croyant est un imbécile, ce qui fut à l'origine de mon désaccord avec feu Jean Soler qui affirmait que l'athéisme était l'apanage de gens plus intelligents que ceux qui croyaient.  

    Vous avez un service de renseignements bien fait...

     
     

    En quoi le souverainisme serait-il la solution aux grands enjeux actuels ? Comme l'explique l'historien Yuval Noah Harari, le repli sur l'Etat-nation ne répond nullement aux problèmes de réchauffement climatique ou d'autonomisation du travail... 

    Le souverainisme n'est pas une solution, il est la condition de possibilité de la solution. Quand un bateau part à la dérive, il faut reprendre les commandes pour lui éviter l'accident. Une fois les commandes reprises, rien n'augure d'un cap qu'il faut ensuite choisir. Il y a un temps pour reprendre le pouvoir en main, c'est celui du souverainisme, un autre pour dire ce que l'on fait une fois qu'on dispose à nouveau des moyens de faire de la politique.  

     

    La haine du souverainisme qui est le corrélat de l'État maastrichien, lui-même premier temps d'un gouvernement mondial du capital, ne va pas sans une propagande qui présente le souverainisme d'une façon caricaturale : des frontières barbelées gardées par des militaires accompagnés de chiens policiers qui déambulent entre deux miradors... L'État maastrichien impose sa loi sans armée casquée ou bottée, nous sommes au XXI° siècle !  

    Le fameux "repli" national, donc nationaliste, donc belliciste, donc guerrier, est une autre modalité de la propagande ! Car, qui fait la guerre aux états musulmans souverains comme l'Afghanistan, l'Irak, la Libye, la Syrie, le Mali si ce n'est cet État maastrichien qui annonce une pseudo guerre à venir demain si le Frexit devait avoir lieu alors qu'il est de toutes les guerres néo-colonialises et islamophobes depuis vingt ans ? Un État souverain n'est pas un État autiste ou solipsiste, c'est un État qui passe des contrats en fonction de ses intérêts négociés et bien compris. 

    Que fait l'Europe de Maastricht en matière de réchauffement climatique quand la Chine, les États-Unis, l'Afrique ou l'Inde n'ont que faire des vapeurs d'un Occident qui traque de façon policière la moindre voiture qui marche au diesel dans la Lozère ? Rien...  

    En 2010, sur France 3, en réponse au "débat sur l'identité nationale", vous expliquiez que "le multiculturalisme est la seule bonne réponse" et que "le métissage est la vérité de ce qui fait l'identité nationale française". Mais, aujourd'hui, n'êtes-vous pas plus proche de Renaud que d'Albert Camus sur cette question ? Sur I24, vous avez déclaré : "Je pense que notre civilisation est en train de s'effacer", avant d'expliquer que "la démographie étant ce qu'elle est, la dénatalité des populations dites blanches en Europe et la surnatalité de populations originaires de l'immigration, il va falloir compter avec la communauté musulmane planétaire... " 

    Vous avez un service de renseignements bien fait... Il n'y a pas contradiction à dire que le métissage est inévitable et qu'en même temps il ne doit pas être sauvage ! Je ne fais qu'exprimer la loi, dont les maastrichiens se moquent absolument. Je suis pour un inévitable métissage mais décidé et voulu par la Nation et non pour un métissage en-soi présenté comme une panacée transcendantale ! Les lois de l'hospitalité sont par définition... des lois ! La liberté n'est pas la licence : la première se construit et se veut, la seconde est plein pouvoir à la liberté du renard libre dans le poulailler libre ! La France a intégré et assimilé des millions d'individus, ce qui est une chose. A-t-elle les moyens de durer encore si des millions de gens n'acceptent pas le jeu de l'assimilation et proposent d'en inverser les règles ? 

    Quant à Renaud Camus auquel on associe la paternité du concept de "Grand Remplacement" je vous rappelle qu'il a fait une émule de qualité en la personne de Houria Bouteldja qui, avec le parti des Indigènes de la république (le PIR) le revendique clairement en écrivant (page 122 de Les Noirs, les Juifs et Nous) que le Grand Remplacement est bien sûr d'actualité et que les Indigènes de la république sont en train de remplacer, on appréciera le mot valise, "les souchiens". L'immigration sous contrôle de la Nation n'est pas un refus de l'immigration, encore moins du métissage. 

    Dans La résistance au nihilisme (Grasset), vous rappelez que Pierre Bourdieu a soutenu la candidature de Coluche. Alors que certains vous prêtes des intentions politiques, rêvez-vous aujourd'hui d'être le nouveau Beppe Grillo, qui a réussi à créer une force politique populiste, le mouvement 5 étoiles, à travers son blog ?  

    Vous n'êtes pas très originaux, vous les journalistes, à me poser une question qui m'a déjà été posée des dizaines de fois et à laquelle j'ai déjà répondu des dizaines de fois : je n'aspire pas à être candidat à la présidence de la République ! Je ne suis pas du genre à dire une chose et à faire le contraire, à me parjurer ou à trahir les promesses faites ou les engagements pris...  

    Vous affirmez vouloir rassembler "les souverainistes des deux rives". Vous n'êtes pas le premier, mais toutes les initiatives ont toujours échoué. Pourquoi pensez-vous réussir ?  

    D'abord en tronquant mon propos vous lui faites dire le contraire de ce qu'il dit... Je comprends votre intérêt idéologique à travestir mon propos, mais le souci de la vérité devrait vous obliger à dire ce que j'ai dit à savoir que je souhaitais réunir les souverainistes de droite, de gauche et d'ailleurs... J'ai parfois ajouté : de nulle part... Mes amis et moi ne nous adressons pas aux états-majors de droite ou de gauche, aux chefs de partis qui ne roulent que pour eux et se moquent du peuple, qui est pour eux un bétail à séduire afin d'en obtenir les voix, mais aux électeurs qui ont pu voter à droite ou à gauche, voire voter blanc ou nul, sinon pour des partis folkloriques ( le bien-être animal est une cause juste, mais quid de la dissuasion nucléaire chez les animalistes ou la politique à mener au Moyen-Orient ?), sinon à ne pas voter du tout.  

    Nous nous adressons au peuple écoeuré par la politique politicienne en lui proposant de contribuer, via la plateforme de Front Populaire, à la création d'un programme qui, sous forme d'États généraux et de Cahiers de Doléances, permettra de faire partir la politique de la base vers le sommet et non l'inverse - c'est l'essence du projet girondin contre la tradition française jacobine... Ce qui s'appelle tout bêtement l'autogestion.  

    Pouvez-vous m'assurer que Jean-Marie Le Pen n'est pas abonné à l'Express?

    Comment expliquez-vous l'intérêt que suscite votre projet chez les acteurs de la droite radicale (du maire de Béziers Robert Ménard à l'identitaire Philippe Vardon, en passant par le théoricien de la nouvelle droite Alain de Benoist et les proches de Marion Maréchal, tous contributeurs) ? Ces gens-là ne vous détestaient-ils pas il y a encore quelques années? 

    Vous avez bien lu Le Monde vous pour vous contenter de leur argumentaire à charge ... Dans la liste des 1000 premiers abonnés d'un ensemble qui va vers les 30.000, vous avez isolé quatre noms - quatre...- pour inférer que la ligne serait celle de ces personnes ! Je vous rappelle que des abonnés ne sont pas des contributeurs ! C'est la première fois, me semble-t-il, qu'on attaque une revue qui n'est pas encore parue et dont tout le monde ignore le contenu, en attaquant ses abonnés ! 

    Donnez-moi accès au fichier des abonnés à L'Express, je suis certain de trouver parmi eux un violeur, un pédophile, un négationniste, un antisémite, un dealer, au moins, mais aussi quantité d'électeurs du Front national et du Rassemblement national - ce qui n'est pas le cas des abonnés à Front Populaire que vous exhibez sur la place publique comme jadis on exposait les criminels pour qu'on puisse les souffleter ou leur cracher dessus : aucun d'entre n'a été condamné à l'indignité nationale que je sache... Pouvez-vous m'assurer que Jean-Marie Le Pen n'est pas abonné à votre journal ? Et, le serait-il, ce serait juste le signe qu'il se tient au courant en lisant toute la presse : en quoi la ligne de votre journal s'en trouverait-elle affectée? 

    Dans "Grandeur du petit peuple" (Albin Michel), vous distinguez, à juste titre, Marine Le Pen de son père. "Je souhaiterais qu'on arrête d'hystériser cette famille pour mieux la combattre" écrivez-vous. Comment faudrait-il la combattre ? Et est-ce qu'une France dirigée par Marine Le Pen serait selon vous un problème ? 

    Elle a des idées qui sont à combattre et je ne suis pas de ceux qui estiment qu'on est coupable de porter le nom de son père. Elle est coupable de ce qu'elle aura dit ou fait, elle, pas de ce que son père aura dit ou fait. Je ne crois pas à une culpabilité qu'à celle des individus.  

    Par ailleurs : tout le monde accepte que le PCF des années 50 qui défendait la dictature du prolétariat et le totalitarisme, pourvu qu'il fut marxiste-léniniste, qui était homophobe et opposé aussi bien à l'avortement qu'à la contraception, n'a plus grand-chose à voir avec le PCF dont la plupart ignorent même aujourd'hui le nom de celui qui le dirige. Que le PS de 1974 qui, via Mitterrand au discours d'Épinay, estimait que quiconque ne veut pas rompre avec le capitalisme ne saurait être socialiste, n'a plus grand-chose à voir avec le PS qui n'est pas même capable de confier la tête de liste à l'un des siens aux dernières européennes et qui, depuis 1983, défend les thèses du Giscard de 1974. Que le RPR du discours souverainiste de Cochin soit le même, depuis qu'avec le Traité de Maastricht de 1992, il milite sous la rubrique Les républicains pour l'Europe contre la France. Mais FN un jour, FN toujours ! Quand Marine Le Pen dit que la Shoah est la plus grande catastrophe du XX° siècle, elle tient un propos antisémite ! Ou alors : elle ment et dit le contraire de ce qu'elle pense par calcul. 

    Quant à savoir si Marine

  • L'Islam est-il une hérésie, par Annie Laurent

    Annie_Laurent.jpgUne étude sérieuse du Coran permet d’y découvrir la présence d’un nombre substantiel de passages semblant relever de doctrines jugées hérétiques par le Magistère de l’Église. Or, une prise en considération de ces hérésies chrétiennes dans le livre sacré des musulmans est nécessaire pour connaître réellement l’islam et entreprendre un dialogue en vérité avec les musulmans.

    La complexité de cette question mérite donc une clarification. Telle est la tâche entreprise par Annie Laurent dans cette Petite Feuille Verte n° 94. Elle se présente comme une introduction générale au sujet (définitions, contexte historique, etc.); les suivantes exposeront les différentes hérésies les unes après les autres (millénarisme, arianisme, nestorianisme, pélagianisme, iconoclasme, etc.), avec leur contenu et leur application dans le Coran...

    Mahomet prêchant, de Grigori Gagarine (1845, Musée Russe, à Saint-Petersbourg)

    QU’EST-CE QU’UNE HÉRÉSIE ?

    Une définition claire du mot « hérésie » (du grec Haireo, « j’emporte », « je saisis »), dans son acception chrétienne, est donnée par le Code de droit canonique : « On appelle hérésie la négation obstinée, après la réception du baptême, d’une vérité qui doit être crue de foi divine et catholique, ou le doute obstiné sur cette vérité » (can. 751).

    Le Dictionnaire d’histoire de l’Église, récemment publié sous la direction de Mgr Bernard Ardura, président du Comité pontifical des sciences historiques (Éd. du Cerf, 2022), apporte cette précision : « Le terme d’“hérésie” se développa à l’intérieur de la chrétienté. Il désigne le fait de dévier de ce que les chrétiens considèrent comme le vrai credo » (p. 450).

    Historiquement, il fut admis très tôt que le contrôle doctrinal de ces déviations incombait à la hiérarchie de l’Église, ce qui reste le cas dans le catholicisme. À partir du IVème siècle, des conciles œcuméniques ont été convoqués pour examiner ces doctrines déviantes et se prononcer à leur sujet, le plus souvent au moyen de précisions théologiques, d’anathèmes et/ou de condamnations de leurs instigateurs.

    En théorie, la généralisation du concept d’hérésie pourrait entraîner son application hors du domaine catholique, donc dans les autres religions, y compris l’islam. Pour ce dernier, l’hérésie concernerait alors ceux qui, en son sein, nient ou déforment les croyances de base affirmées dans son livre sacré (p. ex. le Coran « incréé », l’unicité divine, le rôle « prophétique » de Mahomet, etc.). Rien ne permet cependant d’envisager une telle hypothèse puisque l’islam ne dispose d’aucune autorité magistérielle, l’institution d’El-Azhar étant trop souvent perçue à tort comme l’équivalent de la papauté (sur El-Azhar, cf. PFV n° 87 et n°88). Certains juristes sunnites considèrent cependant le chiisme et ses dissidences (druze, alaouite, alévie, ismaélienne) comme des hérésies.

    L’ISLAM EST-IL UNE HÉRÉSIE ?

    La qualification d’hérésie appliquée à l’islam en tant que tel et dans son intégralité ne peut donc pas être retenue comme le montrent plusieurs spécialistes.

    Michel Younès, professeur de théologie à l’Université catholique de Lyon : « À la différence d’une approche qui perçoit l’islam comme une hérésie venant d’une dérive chrétienne ou judéo-chrétienne, plusieurs études cherchent à analyser la complexité islamique autrement. Il ne s’agit plus de revenir à un proto-islam, mais de constater les traces d’une diversité constitutive, relative aux multiples influences intégrées dans cet islam naissant » (Les approches chrétiennes de l’islam, Éd. du Cerf, coll. Patrimoines, 2020, p. 42).

    M. Younès cite Jan Van Reeth, enseignant à la Faculté des sciences religieuses comparées d’Anvers (Belgique) : « Ce serait une erreur de vouloir réduire les origines de l’islam à une seule communauté ou un seul mouvement religieux […]. Les recherches actuelles montrent plutôt que l’islam naissant a subi un grand nombre d’influences très diverses et venant de plusieurs horizons » (ibid., p. 43).

    En 1938, Hilaire Belloc, écrivain catholique britannique (1870-1953), publiait un livre intitulé The Great Heresies, qui vient d’être traduit en français (Les grandes hérésies, Artège, 2022). À partir d’une approche généraliste : « Une hérésie est l’entreprise de déconstruction d’un corps de doctrine unifié et homogène par la négation d’un élément inséparable de l’ensemble » (ibid., p. 46), cet auteur consacre un chapitre entier à « La grande et durable hérésie de Mahomet » (ibid., p. 95-152). Pour lui, le « mahométisme débuta comme une hérésie, et non comme une nouvelle religion » malgré l’apparence que lui donnaient « sa vitalité et son endurance » (ibid., p. 98).

    Il se fait ensuite plus précis, rappelant que la doctrine islamique a émergé « en dehors du giron de l’Église » et soulignant que Mahomet, « né païen », « jamais baptisé », « s’appropria les doctrines chrétiennes et fit le tri entre elles dans un pur élan hérétique […]. Mais il ne procéda nullement de l’intérieur ; son action fut externe » (ibid., p. 116-117)
    [selon les connaissances historiques de l’époque de Belloc ; on pourra juger de leurs avancées à la lecture du dossier « Le Coran des historiens » publié par La Nef n°325, NDLR]

    Ainsi, en considérant l’islam comme il se présente, il paraît difficile de qualifier d’hérésie une religion qui n’affirme aucun lien avec la foi chrétienne ou la tradition biblique, et ce malgré sa revendication de porter l’enseignement du « vrai Jésus de l’islam ».

    Opinions catholiques sur l’islam

    Néanmoins, il est vrai que des saints ont qualifié la religion musulmane d’hérétique, certains d’entre eux variant cependant dans leur approche.

    Saint Jean Damascène (v. 675- v. 750), Père et docteur de l’Église, qui assista aux débuts de l’islam en Syrie, son pays natal, le désignait comme la « Religion des Ismaélites ». Il signifiait par là qu’il ne s’agissait pas d’une « simple hérésie chrétienne ». Cela ne l’empêcha pas d’intituler « Hérésie 100 – L’islam » l’un de ses exposés sur la doctrine coranique (Écrits sur l’Islam, Éd. du Cerf, Sources chrétiennes, 1992, p. 90 ; p. 211-227).

    Le bienheureux Pierre le Vénérable (1092-1156), dans une lettre à saint Bernard de Clairvaux (1090-1153) : L’islam est « la lie de toutes les hérésies, dans laquelle se sont comme réfugiés les débris de toutes les sectes diaboliques qui se sont élevées depuis la venue du Sauveur » (Antoine Régis, Les saints catholiques face à l’islam, DMM, 2019, p. 10 et 63).

    Saint Alphonse-Marie de Liguori (1696-1787): « Le mahométisme n’est autre chose qu’un mélange d’hébraïsme et d’hérésie propagé par Mahomet » (ibid., p. 229).

    D’autres bienheureux et saints ont, au cours de l’histoire chrétienne, porté sur l’islam des jugements sévères voire des condamnations pour sa fausseté et son danger, mais sans présenter cette religion comme une hérésie (cf. A. Régis, ibid.).

    Saint Thomas d’Aquin (1225-1274), auquel l’Eglise a attribué le titre de « Docteur commun », mérite une attention particulière. Voici ce qu’il écrivait dans La somme contre les gentils : « Aucune prophétie divine ne témoigne en sa faveur [de Mahomet] ; bien au contraire, il déforme les enseignements de l’Ancien et du Nouveau Testament par des récits légendaires, comme c’est évident pour qui étudie sa loi » (Éd. du Cerf, 1993, p. 27).

    Regard de l’Église sur l’islam

    Il ne semble pas que, tout au long de son histoire et à notre époque, l’Église catholique ait jamais déclaré l’islam en tant que tel comme une hérésie et l’ait condamné sur ce motif. En fait, elle ne donne implicitement aucun crédit d’authenticité à cette religion, comme cela résulte de deux textes majeurs de son magistère récent.

    • Constitution dogmatique sur la Révélation divine, Dei Verbum (Concile Vatican II) : « L’économie chrétienne, étant l’Alliance nouvelle et définitive, ne passera donc jamais et aucune nouvelle révélation publique n’est à attendre avant la manifestation glorieuse de Notre-Seigneur Jésus-Christ » (§ 4) ;
    • Catéchisme de l’Église catholique : « La foi chrétienne ne peut pas accepter des “révélations” qui prétendent dépasser ou corriger la Révélation dont le Christ est l’achèvement. C’est le cas de certaines religions non chrétiennes et aussi de certaines sectes récentes qui se fondent sur de telles “révélations” » (§ 67).

    Des influences hérétiques dans le Coran

    Toutefois, l’islam s’est en quelque sorte emparé de plusieurs hérésies chrétiennes, sensées correspondre à sa propre perspective religieuse, ou formé à partir d’elles – perspective qui diffère largement de la perspective biblique. Ces « emprunts » ont été reconnus par plusieurs experts.

    Roger Arnaldez, académicien (1911-2006) : « Persuadé de la vérité du monothéisme, le Prophète se trouvait plongé dans un milieu d’une complexité extraordinaire. Il est peut-être vain de chercher à déterminer quelles sectes il a connues, comme s’il avait été à l’école de l’une d’elles. En réalité, il a dû entendre, et sans doute écouter, un ensemble de doctrines qui lui parvenaient pêle-mêle, au hasard des rencontres » (À la croisée des trois monothéismes, Albin Michel, 1993, p. 55).
    [toujours selon les connaissances historiques disponibles à ce moment ; on pourra juger de leurs avancées à la lecture du dossier « Le Coran des historiens » publié par La Nef n°325, NDLR]

    Maurice Borrmans (1925-2017), prêtre des Missionnaires d’Afrique (Pères Blancs) et islamologue, enseignant à l’Institut pontifical d’études arabes et islamiques (Rome) : « L’islam prétend bien nier avec le Coran, les trois mystères essentiels du christianisme : la trinité du Dieu unique, l’incarnation de son Verbe, la rédemption assumée par celui-ci » (B. Ardura, op. cit., p. 483).

    Jan M.F. Van Reeth, professeur d’histoire des religions du Moyen-Orient à l’Université d’Anvers (Belgique) : « Le Coran porte les traces de toute une série d’hérésies christologiques datant des premiers siècles du christianisme, de sorte qu’on peut se poser la question : le ou les sources du Coran ne devraient-elles pas être situées dans une telle communauté chrétienne hétérodoxe ? » (« La christologie du Coran », Communio, n° XXXII, 5-6, septembre-décembre 2007).

    L’ORIENT CHRÉTIEN, BERCEAU D’HÉRÉSIES

    Au VIIème siècle, lors de l’avènement de l’islam, le Proche-Orient était très largement christianisé, même si le judaïsme y était encore très présent. Des recherches savantes publiées par des historiens et des archéologues contemporains décrivent cette réalité, prenant la suite des auteurs de l’Antiquité comme Sozomène. En voici une sélection.

    Camille HechaiméLouis Cheikho et son livre “Le christianisme et la littérature chrétienne en Arabie avant l’Islam”, éd. Dar El-Machreq, Beyrouth, 1986.

    Alfred HavenithLes Arabes chrétiens nomades au temps de Mohammed, Centre d’histoire des religions, Louvain-la-Neuve, 1988. 

    Edmond RabbathL’Orient chrétien à la veille de l’islam, Publication de l’Université Libanaise, Beyrouth, 1989.

    Vincent DérocheEntre Rome et l’islam. Les chrétientés d’Orient 610-1054, éd. Sedes, 1996.

    Anne-Marie EddéFrançoise Micheau et Christophe PicardCommunautés chrétiennes en pays d’islam, du début du VIIème siècle au milieu du XIème siècle, éd. Sedes, 1997.

    Michel Younès, « L’islam, hérésie chrétienne ou religion abrahamique ? », Perspectives et Réflexions, éd. L’Œuvre d’Orient, n° 7 – 2019.

  • Islam et féminisme (3/3), par Annie Laurent

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    Le jeudi 16 juin dernier, nous donnions ici-même le premier texte de cette série de trois que consacre Annie Laurent au thème Islam et féminisme.

    Hier, nous avons publié le deuxième volet de cette série, et vous pouvez retrouver ces deux premiers textes ici :

     

    • Islam et féminisme (1/3), par Annie Laurent

    • Islam et féminisme (2/3), par Annie Laurent

     

    Voici, aujourd'hui la première partie du troisième et dernier texte de la série. Un grand merci et un grand bravo à Annie Laurent, qui nous éclaire aussi parfaitement et aussi régulèrement...

    François Davin, Blogmestre

    Femme devant la grille fermée d’une mosquée en Inde, avec écriteau "Entrée interdite aux femmes" (creative commons)

     

     

    Comment le féminisme musulman est-il conçu ? S’aligne-t-il sur le féminisme occidental ? Que faut-il en attendre en termes d’amélioration du statut et de la vie des musulmanes ?

    Dans leurs livres, Zeina El-Tibi, Nayla Tabbara et Asma Lamrabet considèrent aussi l’islam comme la religion qui, historiquement, a apporté les plus grands progrès à la condition féminine. Nous proposons ici une réflexion pour répondre à cette démonstration.  

    Z. El-Tibi : « L’étude des textes fondamentaux de l’islam, l’analyse de la doctrine des nombreux penseurs, le rappel historique de la place des femmes dans le développement de l’islam et de la société islamique permettent de constater que les idées reçues faisant de l’islam une sorte de religion misogyne sont inexactes. Pourtant, dans la pratique, force est de constater que les prescriptions du Coran et de la Sunna n’ont pas toujours été respectées : elles ont été soit détournées de leur sens par des interprétations douteuses, soit totalement ignorées » (La condition de la femme musulmane, Cerf, 2021, p. 121). Il s’agit donc, affirme-t-elle, de « retrouver la vérité de l’islam » (ibid., p. 200).

    Pour A. Lamrabet, « la création égalitaire des hommes et des femmes dans le référentiel coranique est essentielle à rappeler aujourd’hui, à l’heure où au nom du religieux on veut nous faire croire que l’inégalité est une prescription divine et qu’accepter l’inégalité c’est faire preuve de soumission et d’obéissance à l’ordre de Dieu » (Islam et femmes. Les questions qui fâchent, Gallimard, 2017, p. 24).

     

    L’ISLAM, RELIGION DE LA FACILITÉ ?

    Z. El-Tibi met en garde contre « des attitudes dogmatiques trop abstraites ou trop rigides » pour comprendre et appliquer les principes de l’islam. « Sur le plan de la vie sociale comme sur celui de la vie spirituelle, la pensée islamique expose que la religion n’est pas destinée à faire peser sur les êtres humains des charges intolérables, pas plus qu’elle ne demande une servilité aveugle ». Elle se réfère au Coran : « Dieu veut pour vous la facilité ; Il ne veut pas pour vous la difficulté » (2, 185) ; « Ainsi, avons-Nous fait de vous une communauté de juste milieu » (2, 143) (op. cit., p. 35-36).

    Cet auteur considère les « règlementations excessives » comme « des innovations blâmables » (ibid., p. 43) qui contredisent les recommandations exposées par Mahomet dans son sermon d’adieu, donné à La Mecque en 632 : « Prenez garde, ne vous écartez pas du droit chemin après ma mort […]. Raisonnez bien, ô peuple, et comprenez bien les mots que je vous transmets. Je laisse derrière moi deux choses : le Coran et mon exemple, la Sunna. Et si vous les suivez, jamais vous ne vous égarerez » (ibid., p. 43). Pourquoi alors conseille-t-elle « de ne pas s’enfermer dans des détails surajoutés sans intérêt » lorsqu’ils font partie de ces textes, et de « ne plus dénaturer le sens véritable du Message » qui est pour la femme « celui de l’émancipation et de l’égalité des droits » ? (ibid., p. 43).

    Mais n’est-ce pas la sacralité de cet héritage « divin et prophétique » reconnue par Z. El-Tibi qui engage tout musulman ? Les trois intellectuelles musulmanes savent d’ailleurs que pour leur religion, à laquelle elles se disent attachées, le Coran est un Livre « incréé », réputé immuable et définitif, donc non soumis aux aléas du temps et de l’histoire, tandis que la Sunna a pour fonction de compléter et de préciser ce qui lui manque. Cf. A. Laurent, L’islam pour tous ceux qui veulent en parler (mais ne le connaissent pas encore), Artège, 2017, p. 22-25.

    L’ISLAM EN AVANCE SUR L’HISTOIRE ?

    « Sur le plan communautaire, l’Islam a accompli une véritable révolution culturelle et sociale. Avant l’Islam, à l’époque de la jahiliya (l’ignorance), les rapports homme-femme étaient fondés sur une relation de force et la femme n’avait pratiquement aucun droit. L’Islam a apporté plus de justice dans les relations entre hommes et femmes, améliorant considérablement la condition féminine et en reconnaissant aux femmes des droits dans tous les domaines » (Z. El-Tibi, p. 55-56).

    Ce que les musulmans appellent jahiliya est censé correspondre à la période antérieure à l’irruption de l’islam dans l’histoire humaine. Ce concept apologétique a été développé par la tradition musulmane pour magnifier l’apport de l’islam, à la manière dont on a qualifié le « Moyen Âge » de « moyen ». Était-il pertinent de percevoir sous ce prisme l’Arabie préislamique, caractérisée semble-t-il par une culture patriarcale et misogyne ? La tradition musulmane donne pourtant, parmi d’autres, l’exemple de Khadija, femme d’affaires, patronne puis épouse de Mahomet. Le paganisme de la jahiliya avait donc permis à Khadija d’acquérir une position enviable, qui ne devait donc rien à un islam encore inexistant. A moins que celle-ci n’ait été chrétienne, ou christianisée ? Cette même tradition indique en effet que Khadija était la cousine d’un homme présenté comme chrétien (Waraqa Bin Nawfal), qui avait célébré son mariage avec Mahomet.

    De nombreux travaux d’historiens attestent en effet qu’au VIIème siècle, le christianisme était déjà répandu chez les Arabes, nomades et sédentaires établis dans tout le Proche-Orient, dans la péninsule arabe en particulier et jusque dans le Yémen actuel. Une chrétienté certes fragilisée par des hérésies, des relents de paganisme et de superstitions ainsi que par l’instabilité et les rivalités politiques tribales et impériales. En outre, pour ce qui était des Arabes nomades, les Bédouins, leur mode de vie errant les privait d’attaches à des institutions stables (évêchés, paroisses) et les réduisait à une pratique sacramentelle aléatoire. Une telle situation a pu contribuer au maintien de l’organisation ancestrale de la société, et à la tradition musulmane de caractériser la jahiliya par des pratiques païennes terribles, comme le fait de tuer les filles à leur naissance pour raisons économiques (en interprétation des étranges versets coraniques 16,58-59 et 81,8-9). Ce qui permet à Z. El-Tibi de souligner la nouveauté prescrite par le Coran lorsqu’il interdit ces meurtres (17, 31) (ibid., p. 52).

    Il n’y a pourtant pas lieu de généraliser, souligne le Père Antoine Moussali, lazariste libanais (1921-2003). « Des études aussi bien religieuses que sociologiques nous renseignent sur la condition de la femme avant l’islam. Il n’apparaît pas que sa condition fût si inférieure qu’on le dit. Parmi les tribus arabes, certaines étaient chrétiennes, d’obédience jacobite ou nestorienne. Les femmes chrétiennes exerçaient le rôle de diaconesses. Nous savons aussi que des reines dirigeaient des tribus » (Judaïsme, christianisme et islam. Etude comparée, éd. de Paris, 2000, p. 169).

     

    QUAND LE CORAN ALTÈRE LA BIBLE

    Indépendamment de l’exactitude historique, l’erreur de Z. El-Tibi, imitée par N. Tabbara, est aussi de présenter les progrès apportés selon elles par l’islam comme une innovation au niveau de l’histoire en général et pas seulement au niveau d’un territoire défini ou d’une société particulière. Pour sa part, A. Lambaret va jusqu’à attribuer à saint Thomas d’Aquin (1225-1274) l’idée selon laquelle la femme serait un « mâle défectueux » parce qu’elle a été créée en second (op. cit., p. 35).

    Ce faisant, les trois auteurs omettent ou déforment l’enseignement biblique contenu dans la Genèse, récit qui remonte aux origines de la Création et a donc précédé le Coran de plusieurs siècles. On y lit : « Dieu créa l’homme à son image ; à l’image de Dieu Il le créa ; homme et femme Il les créa. Dieu les bénit et leur dit : soyez féconds, multipliez-vous, emplissez la terre et soumettez-la, dominez sur les poissons de la mer, les oiseaux du ciel et surtout les animaux qui rampent sur la terre » (Gn 1, 27).

    Ce récit a été commenté par le pape Jean-Paul II dans l’une de ses 129 catéchèses sur « l’amour humain dans le plan divin », prononcées entre 1979 et 1984. Yves Semen, docteur en philosophie, a repris et commenté ces enseignements dans plusieurs ouvrages.

    Voici l’explication donnée par Jean-Paul II au sujet de la citation ci-dessus. « La traduction française du texte biblique est un peu limitée parce que le français, comme la plupart des autres langues européennes, ne dispose que d’un seul mot pour désigner l’homme au sens générique et l’homme au sens de “mâle”. En latin, on dispose de deux mots différents (homo et vir), en grec également (anthropos et andros). L’hébreu lui aussi dispose de deux termes différents. Dans le texte, “Dieu créa l’homme à son image”, c’est le terme “ha adam” qui est utilisé. Cet “adam” est en fait un substantif collectif, qui désigne toute l’humanité. Il faut donc comprendre “Dieu créa ha adam – l’humanité ou l’humain, ou encore l’Homme – à son image,  à l’image de Dieu Il le créa”. Puis, quand le texte précise “homme et femme Il les créa”, ce sont les termes “zackar”, c’est-à-dire mâle, et “qeba”, c’est-à-dire femelle, qui sont employés. Autrement dit, le texte hébreu nous montre que l’homme est d’abord créé comme “humanité”, sans considération de différenciation sexuelle, puis, dans un second temps seulement, il est dit qu’il est créé dans sa masculinité et sa féminité comme homme et femme » (La sexualité selon Jean-Paul II, Presses de la Renaissance, 2004, p. 79-81).

    La différence entre l’homme et la femme dans la Genèse n’implique donc pas la supériorité du premier sur la seconde et la subordination de la seconde sur le premier, comme l’écrit A. Lamrabet, tout en niant l’affirmation contraire énoncée dans le Coran (4, 34 ; cf. PFV n° 89).

    François de Muizon, agrégé de philosophie, a consacré à ce thème un essai d’une grande utilité, dont le titre suggère implicitement la particularité biblique comparée au récit coranique : Homme et femme, l’altérité fondatrice (Cerf, 2008).

     

    LA PRIMAUTÉ DU CHRISTIANISME SUR L’ISLAM

    C’est le Christ, Nouvel Adam, qui est venu rétablir l’ordre prévu dans le plan initial de Dieu : mariage monogame et indissoluble, fidélité conjugale (Mt 19, 3-8 et 5, 32 ; Mc 10, 7-8 ; Lc 16, 18), respect dans les relations hommes-femmes. Ce programme est illustré par la liberté et la vérité du comportement de Jésus envers les femmes qui l’accompagnaient et celles qu’Il rencontrait, mais aussi par son refus de rejeter ou de condamner la femme pécheresse (Lc 7, 37-50) et celle qui était accusée d’adultère (Jn 8, 3-11).

    Sept siècles avant l’islam, le christianisme, à travers l’attitude et l’enseignement du Christ, avait donc bouleversé les traditions juives de l’époque en conférant aux femmes une pleine dignité et en acceptant leur participation à la vie sociale, y compris à travers la fréquentation des hommes. Le Nouveau Testament (Évangiles, Actes des Apôtres, Épîtres) abonde d’exemples dans ce sens.

    Celui de Marie-Madeleine, à qui saint Thomas d’Aquin donnera le titre d’« apôtre des Apôtres » parce qu’elle avait été chargée par le Christ d’annoncer sa résurrection aux Douze, et des autres femmes qui accompagnaient Jésus et ses disciples, y est particulièrement significatif, étonnant et nouveau, souligne l’exégète Chantal Reynier. « Étonnant car les maîtres religieux juifs du 1er siècle n’admettaient pas les femmes parmi leurs disciples ! […]. Or, désormais, « la femme quelle qu’elle soit, peut toujours approcher Jésus sans crainte car il respecte non seulement les hommes mais aussi les femmes, pour ce qu’ils ou elles sont, des personnes aimées du Père depuis toute éternité. Il ne cherche pas à les assujettir, ce qui tranche sur les relations hommes-femmes de l’époque ». Cet auteur note aussi que saint Paul, « à l’exemple de Jésus, n’hésitera pas à s’entourer de collaboratrices », donnant à certaines d’entre elles la mission d’enseigner (1 Co 9, 5). (Marie de Magdala, Cerf, 2022, p. 50-54).

    L’histoire chrétienne regorge d’exemples de femmes,

  • Police mentale et ministère de la vérité, par Michel Onfray.

    Source : https://frontpopulaire.fr/

    (Michel Onfray réagit aux attaques contre Front populaires parues cette semaine dans Le Monde et Libération)

    Des amis bien intentionnés me signalent avec gourmandise un papier ordurier du Monde concernant la sortie de notre revue Front Populaire. J’avais signalé autour de moi que ce genre de follicule paraitrait et dit ce qu’on y lirait: pas la peine de relire ce qu’on sait devoir déjà s’y trouver – Vichy, Pétain, Doriot, Déat, Hitler, Mein Kampf, Valois, les Rouge-Bruns, l’antisémitisme, la rhétorique est éculée, elle ne fait plus illusion que chez ceux qui ont renoncé à penser par eux-mêmes. Vous me direz, ça commence à faire du monde, et vous n’aurez pas tort…

    Il n’est même pas surprenant que ce journal confirme ce que je dis depuis des années: dès qu’on ne pense pas comme eux, ils sortent les panzers et le camp d’extermination, la Shoah et la chambre à gaz, le zyklon B et la Luftwaffe!

    michel onfray.jpgQuel talent pour faire avancer la cause des négationnistes, car, si ce que propose Front populaire, c’est, en douce, la Solution finale, alors la Solution finale c’était bien peu de chose! Mais si la Solution finale était l’un des sommets dans le Mal, alors que faut-il penser d’une revue d’amis libres, nullement soutenue par un groupe, une banque, un réseau, un parti, une combine, qui se propose tout simplement de penser le souverainisme et de penser en souverainiste? Qu’elle doit figurer à coté de Mein Kampf dans les bibliothèques? Quel être sain d’esprit peut-il penser une pareille chose?

    Il faut bien que la frousse associée à notre entrée en fanfare (merci les abonnés!) anime ces piètres penseurs pour renoncer à tout débat et lui préférer l’insulte la plus éculée, celle qui, de plus, exige le moins de cerveau possible.

    Depuis des années, question d’hygiène, articles ou livres, je ne lis rien de ce qui est publié sur moi; je n’ai pas lu ce texte et ne le lirai pas; je n’y répondrai donc pas factuellement puisque j’ai pour ligne de conduite de ne pas le faire – sauf cas exceptionnels , quand j’estime le contradicteur. Ce serait sinon pour moi un travail à plein temps…

    Je voudrais juste dire qu’être insulté par Le Monde sous la signature d’un certain Abel Mestre est une plume que j’ajoute volontiers à mon chapeau.

    Je m’explique sur ce journal dit de référence:

    Le journal Le Monde a été créé en 1944 par Hubert Beuve-Méry qui venait de l’extrême-droite: Camelots du Roi, faisceau de Georges Valois, le premier parti fasciste français, directeur des études à l’école d’Uriage qui formait les cadres de Vichy. Cet homme écrit dans Esprit, en 1941: «Il faut à la révolution un chef, des cadres, des troupes, une foi, ou un mythe. La Révolution nationale a son chef et, grâce à lui, les grandes lignes de sa doctrine. Mais elle cherche ses cadres.» Il s’évertuera à les lui trouver… En janvier 1943, après que Stalingrad eut scellé le sort de la guerre en faveur des antinazis, Uriage entre dans la Résistance sans pour autant renoncer à ses idées. Quand le général de Gaulle écrivait à Beuve-Méry: «Vous n’êtes pas des miens», il savait de quoi il parlait… Lors du référendum de 1969, le directeur du Monde soutient le «non» au général de Gaulle qu’il contribue ainsi à évincer.

    On ne s’étonnera pas que Beuve-Méry ait préféré Jean Monnet et son Europe populicide et liberticide à l’Europe des peuples et des nations du général de Gaulle. On lira avec intérêt le livre de l’universitaire Antonin Cohen intitulé De Vichy à la communauté européenne paru aux Presses universitaires de France. On y apprendra, entre autres choses bien intéressantes, le rôle tenu par Le Monde dans la fabrication de la fiction d’un Jean Monnet père de l’Europe alors qu’il était financé par les États-Unis pour construire cette Europe destinée à abolir les nations afin de réaliser un grand marché post-national; le recyclage de nombre d’anciens d’Uriage dans ce projet européen; la naissance de l’expression «communauté européenne» dans les cercles d’Uriage; la dilection particulière d’André Fontaine, journaliste au Monde en 1947, puis directeur de la rédaction de celui-ci de 1969 à 1985, pour un certain Benito Mussolini. Et puis cette information qui ne manque pas d’intérêt: Walter Hallstein, le premier président de la commission européenne entre 1958-1967, a été professeur de droit, instructeur des soldats nazis. Il a adhéré à l’Association national-socialiste des enseignants, à l’Association des juristes nationaux-socialistes, à l’Association allemande national-socialiste des maîtres de conférence et à l’Association national-socialiste de protection des civils face aux raids aériens - il a donc porté l’uniforme d’officier du III° Reich. Dans l’Europe de Jean Monnet, on n’est pas regardant sur le passé de ses acteurs… Un ancien nazi a donc dirigé pendant près de dix ans la Commission européenne. Trouverait-on un seul papier du Monde pour s’en indigner et, selon leur façon de ne pas raisonner, condamner de ce fait en bloc toute l’Europe de Maastricht?

    Ce journal défend également la pédophilie. Le 26 janvier 1977 pour être précis, il accueille en effet une pétition pour soutenir trois pédophiles ayant abusé de trois victimes dont la plus jeune à treize ans. Il publiera ensuite une autre pétition pour dépénaliser le crime pédophilique. Le Monde publie la liste des signataires – tous les intellectuels de gauche s’y trouvent ou presque: Aragon, Sartre & Beauvoir, Barthes, Glucksmann, Deleuze & Guattari, Châtelet, Sollers, Henric, et mais aussi Jack Lang, Bernard Kouchner, etc. Le texte de cette pétition a été écrit par Gabriel Matzneff qui venait de publier un manifeste pédophile sous le titre Les Moins de seize ans. Le 25 octobre 1974, Le Monde en avait publié un excellent compte-rendu sous la plume de Roland Jaccard. Philippe Sollers a édité six volumes de ses journaux pendant dix-sept années. Qui dira que cette aimable complicité ne fut pas constante? Dans ces livres, Matzneff donne le détail de sa vie de pédophile. BHL dit du bien de lui sur un plateau d’Apostrophes en 1987 mais aussi ici ou là dans son bloc-notes, par exemple dans Questions de principe V (Livre de Poche pp.179-180). Matzneff a été chroniqueur au Monde de 1977 à 1982. Quand a éclaté l’affaire Vanessa Springora qui a publié un ouvrage dans lequel elle raconte sa relation avec lui, Josyane Savigneau, qui fut directrice du Monde des livres entre 1991 et 2005, et qui confondait souvent ses intérêts et ceux de la littérature, est remontée au créneau pour défendre Matzneff. Dans un message sur Twitter, la dame assimile ceux qui prennent parti pour le pédophile à des «résistants». On comprend que, pour certains journalistes du Monde, les mots résistant et collaborateur ne signifient plus grand-chose – ce qui aurait réjoui Robert Faurisson le père du négationnisme. De 1977 à 2020, quelle constance dans l’abjection!

    Le Monde a également aimé la Chine de Mao. C’est dans ses colonnes que Sollers (11. IX. 1974) ou Barthes (24.V.1974) ont pu vanter les mérites de ce régime en pleine Révolution culturelle – les estimations hautes parlent de vingt millions de morts pour cette seule période de l’histoire chinoise. Une peccadille bien sûr…

    Le même journal a aussi célébré Pol-Pot. Le 17 avril 1975, le journaliste Patrick de Beer signe un papier enthousiaste sur la chute de Phnom-Penh. Jean Lacouture, plume du Monde lui aussi, ne ménage pas non plus son soutient au régime des khmers rouges. Le 17 janvier 1979, Alain Badiou publie Kampuchéa vaincra dans Le Monde. Il y défend ce régime qui va faire 1,7 millions de morts, soit 20 % de la population. Une broutille évidement…

    Michel Legris qui a travaillé au Monde entre 1956 et 1972 écœuré par ce qu’il a vu dans ce journal, a publié en 1976 Le Monde tel qu’il est afin de dénoncer la propagande que mène ce journal sous prétexte d’information. Il a documenté les techniques de désinformation, les rhétoriques spécieuses, les amalgames, les paralogismes, les insinuations très jésuites qui constituent la déontologie du journal! Après la parution de son enquête, pendant neuf ans, ce journaliste a été mis au ban de la presse française.

    En 2003, Pierre Péan et Philippe Cohen remettent le couvert avec La Face cachée du monde. A l’époque, le journal était dirigé par Alain Minc, Jean-Marie Colombani et… Edwy Plenel. Ne cherchez pas l’intrus, il n’y en a pas. Le Monde n’aime pas que les idées, il aime aussi beaucoup l’argent et pas toujours l’argent propre: le livre documente tout cela jusqu’à la nausée. Daniel Schneiderman dira dans ce journal où il travaillait que ce livre soulevait un certain nombre de problèmes; il sera licencié.

    Monsieur Mestre maintenant.

    Je n’ai pas fait d’enquête. On m’a juste signalé qu’il était au PCF. Voilà qui me suffit amplement pour juger de la valeur éthique et déontologique du personnage.

    De la même manière qu’un peu d’histoire ne nuit pas pour savoir à quoi s’en tenir avec Le Monde, un peu d’histoire nous permettra de savoir ce qu’est ce Parti auquel adhère ce monsieur.

    Pour aller vite et balayer le XX° siècle, mais je détaillerais bien volontiers, les communistes ont souscrit au Pacte germano-soviétique entre 1939 et 1941. Du fait de cette alliance entre nationaux-socialistes et marxistes léninistes, ils ont appelé à collaborer avec l’occupant jusqu’à ce qu’Hitler dénonce le pacte unilatéralement avec l’opération Barbarossa. C’est alors que le PCF est devenu résistant, mais c’était deux ans après l’Appel du 18 juin; avant il estimait qu’ayant les mêmes ennemis qu’Hitler , à savoir les capitalistes, les banquiers, Londres, la City, de Gaulle et… les juifs, le compagnonnage n’était pas contre nature. Il ne l’était pas en effet. Le pacte rouge brun, au PC, on connait. On lira avec intérêt les détails de ce dossier accablant dans L’affaire Guy Môquet de Franck Liaigre et Jean-Marc Berlier (chez Larousse, un éditeur incontestable).


    Ensuite, le PCF a critiqué les velléités indépendantistes des algériens en 1945. Lors des massacres de Sétif et Guelma, qui ont vu la mort de centaines de militants algériens qui se réjouissaient de la Libération avec youyous et drapeaux algériens, L’Humanité a sali ces victimes en les qualifiant d’«hitléro-troskystes». Ils ont voté les pouvoirs spéciaux au gouvernement socialiste de Guy Mollet pendant la guerre d’Algérie. Le ministre de l’Intérieur, puis de la justice, avait alors pour nom François Mitterrand. Ce vote des pleins pouvoirs voulait dire: blanc-seing pour l’armée, donc pour les tortures et les exécutions sommaires, les fameuses «corvées de bois». C’était un passeport pour Massu, Bigeard et Aussaresses. Voilà pourquoi le Parti n'a pas souscrit à l’appel à l’insoumission des «121» pendant la guerre d'Algérie en 1960.

    De même, le PCF était contre l'avortement et la contraception dans les années 50. Pas question, disait le couple Jeannette Vermeersch et Maurice Thorez, que les ouvrières aient les vices des femmes de la bourgeoisie! Ce même PCF était homophobe et estimait qu’il s’agissait là aussi, là encore, d’un vice de la bourgeoisie. Le parti affermait sans rire que l’homosexualité n’existait pas en URSS – mais dans ses goulags, si... Au congrès du Havre, en 1956, le PCF affirmait ceci: «Le néomalthusianisme (comprendre: la contraception NDR) , conception ultraréactionnaire, remise à la mode par les idéologues de l'impérialisme américain, est une arme aux mains de la bourgeoisie pour détourner les travailleurs de la lutte pour les revendications immédiates, pour le pain, pour le socialisme.» C’est beau comme une statue de Lénine.

    Le même parti était également anti-immigrés. En 1980, Georges Marchais écrit en effet ceci au recteur de la mosquée de Paris: «La présence en France de près de quatre millions et demi de travailleurs immigrés fait que la poursuite de l’immigration pose aujourd’hui de graves problèmes (…). C’est pourquoi nous disons: il faut arrêter l’immigration, sous peine de jeter de nouveaux travailleurs au chômage (…). Je précise bien: il faut stopper l’immigration officielle et clandestine.» On aura bien lu, ça n’est pas Jean-Marie Le Pen, non, c’est Georges Marchais qui fut volontaire pour partir travailler pour les nazis en 1943 et fut pendant (un quart de siècle 1972-1997) le patron du PCF. Il travaillait alors pour Messerschmitt.

    Comment ce PCF-là a-t-il pu passer pour le contraire de ce qu’il fut?

    A la Libération, pour désarmer les communistes résistants qui voulaient prendre le pouvoir en France, de Gaulle au pouvoir effectue un Yalta des portefeuilles en allant même jusqu’à recycler Maurice Thorez, pourtant convaincu de désertion, de trahison et de collaboration avec l’ennemi, mais aussi François Mitterrand, qui eut un passé fascisant avant-guerre, pétainiste et vichyste pendant l’occupation, et giraudiste à la fin. Si de Gaulle avait dû regarder au passé du personnel administratif et politique, journalistique et universitaire, juridique et éditorial français, il aurait été bien seul…

    De Gaulle a donc laissé filer la culture au PCF qui, au fil d’alliances opportunistes avec les gaullistes ou les socialistes est devenu le parti des cheminots résistants, de la décolonisation, de l'antiracisme, du féminisme, du progrès social et sociétal. Un comble! Comme le parti pesait un quart de l’électorat après-guerre, nombre d’intellectuels qui n’avaient guère résisté pendant l’occupation, ou bien tardivement, se sont refait une santé en célébrant les mérites de Staline.

    Tout ceci constitue ce que j’ai nommé l’impensé de la gauche. L’an dernier, j’ai consacré sous ce titre un livre à ce sujet aux éditions Galilée – un éditeur fascistoïde, probablement, qui a ouvert son catalogue avec Jacques Derrida et publié des dizaines de livres de lui. Personne dans la presse n’en a bien sûr parlé.

    J’y disais ceci pour conclure: «Quelles sont les conséquences de cet impensé de la gauche aujourd’hui? D'abord une totale impunité intellectuelle  elle peut tout se permettre  gommer son passé terroriste et génocidaire en 1793, merci Robespierre & Mélenchon; passer sous silence son passé colonialiste au XIX°, merci Jules Ferry, et au XX° siècle, merci Mitterrand, Guy Mollet et, on vient de le voir, le Parti socialiste et le Parti communiste ; vendre sa mythologie toute à sa gloire en se présentant comme défendant la liberté, l'égalité et la fraternité dans l'histoire, y compris avec la guillotine ou le goulag, la famine ou la déportation, merci Marat et Lénine, merci Staline; s'inventer une généalogie dans la résistance et, pour ce faire, ne jamais parler du Pacte germano-soviétique, merci Maurice Thorez réfugié dès 1939 en URSS pendant la deuxième guerre mondiale et , de ce fait, condamné pour désertion; oublier que Marchais, premier secrétaire du PCF, est parti en 1943 comme volontaire travailler en Allemagne jusqu'en 1945, merci Georges, et bonjour la Résistance communiste; faire comme si le PCF n'avait jamais tenu de propos homophobes, rasé des foyers d'immigrés, condamné la pilule et l'avortement, merci Jeannette Vermeersch; liquider le Parti socialiste dans le libéralisme en 1983, puis dans l'Europe du marché libre en 1992, merci une fois encore Mitterrand et Mauroy, Delors et Hollande, merci Macron...

    Cette totale impunité intellectuelle se double d'une formidable capacité à donner des leçons aux autres. L’oubli, la négation, la dénégation, l'effacement, la réécriture de l'Histoire, voilà la méthode. Pour ce faire, il faut parler toujours du nazisme, de Vichy, de Pétain, affirmer que toute la droite était collaborationniste, et, fin du fin, traiter de fasciste, de vichyste, de pétainiste, de personnage qui fait le jeu de l'extrême-droite, quiconque ne pense pas comme elle, même à gauche, je témoigne, merci Laurent Joffrin & C°.

    Ceux qui procèdent de partis de gauche qui, au XX° siècle, ont voté les pleins pouvoirs à Pétain, collaboré avec Hitler, critiqué l'avortement, l'homosexualité, qui ont stigmatisé les immigrés, justifié le colonialisme et la guerre d'Algérie, la torture et les pouvoirs spéciaux, qui ont estimé que l'URSS et les pays de l'est pouvaient se prévaloir d'un "bilan globalement positif", comme l'a affirmé Georges Marchais en mai 1979, ou que Soljenitsyne était un agent de la CIA, ne perdent pas une occasion de salir leurs adversaires à l'aide de leurs anciennes amours - vichystes, pétainistes, fascistes, homophobes, antisémites, racistes.»

    J’ai écrit ce texte l’an dernier. J’aurais pu l’écrire ce jour.

    Ce monsieur Mestre m’a bien

  • Islam et féminisme (1/3), par Annie Laurent

    Annie_Laurent.jpgCe "numéro 89" est la première des trois Petites feuiles vertes qu'Annie Laurent consacre à ce thème : Islam et féminisme.

    Nous donnerons évidemment - comme d'habitude - le lien de cet article-ci lors de la publication de la prochaine PFV (la 90) et le lien des deux premières lors de la parution de la troisième et dernière (sur le sujet) : afin que vous puissiez, comme d'habitude, consulter aisément l'ensemble de cette sorte de mini-dossier... 

    J'en profite pour renouveler mes remerciements personnels - et, j'en suis sûr, les vôtres... - à notre chère Annie Laurent, qui ne manque jamais de me communiquer  les textes si éclairants et si nécessaires qu'elle publie très régulièrement, et qui nous aident tous à mieux comprendre ce "sujet" immense : l'Islam...

    François Davin,

    Blogmestre

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    Présentation des trois intellectuelles musulmanes sunnites et de leurs livres qui ont inspiré le thème de cette Petite Feuille Verte et des deux suivantes.

    Deux d’entre elles sont Libanaises : Zeina El-Tibi (ci dessus, ndlr), docteur en droit, auteur de La condition de la femme musulmane (Cerf, 2021) ; et Nayla Tabbara (ci dessous, ndlr), docteur en sciences des religions, auteur de L’islam pensé par une femme (Bayard, 2018). La troisième est Marocaine : Asma Lamrabetmédecin biologiste, auteur de Islam et femmes. Les questions qui fâchent (Gallimard, Folio-Essais, 2017).

    Leurs approches du sujet, surtout en ce qui concerne l’enseignement religieux sur la femme ainsi que les relations entre hommes et femmes, dans la société ou dans le cadre familial, ne sont pas uniformes, mais un point commun les caractérise : l’islam, dans ses textes sacrés, ne peut être considéré comme étant la cause première du statut discriminatoire imposé à la femme jusqu’à nos jours en de nombreux pays régis par la charia (la loi islamique).

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    LE REGARD DE L’ISLAM SUR LA FEMME

    Ce sujet comporte deux aspects : l’inégalité de nature entre l’homme et la femme ; l’imputation de la faute originelle.

    L’inégalité de nature (ou ontologique) entre l’homme et la femme

    Asma Lamrabet regrette l’importance accordée par l’exégèse islamique classique au récit de la Bible selon lequel la femme a été créée à partir d’une côte d’Adam (Genèse 2, 21-22) et l’érection de ce passage « en norme sacrée Â», d’où il résulte que Dieu aurait voulu faire des femmes des « créatures subalternes Â». Or, souligne-t-elle, non seulement ce récit est absent du Coran mais il est contredit par ce dernier (4, 1) : « Ã” vous les humains, craignez votre Seigneur qui vous a créés d’une seule essence et qui a créé d’elle son conjoint et qui de ces deux-là a fait propager beaucoup d’hommes et de femmes Â» (p. 15-17). 

    Mais ce verset ne peut être assimilé à la mention biblique selon laquelle « Dieu créa l’homme à son image, à l’image de Dieu il le créa, homme et femme il les créa Â» (Gn 1, 27). C’est pourtant sur cette précision fondatrice que repose le concept de personne humaine, impliquant l’égalité en dignité, la complémentarité et la communion. Or, l’islam ignore cette réalité ontologique, le mot « personne Â» étant par ailleurs absent du vocabulaire arabe. Cf. A. Laurent, L’Islam pour tous ceux qui veulent en parler (mais ne le connaissent pas encore), Artège, 2017, p. 97.  

    On lit en outre sous la plume d’A. Lamrabet qu’« aucun verset coranique ne justifie, n’accepte ou ne suppose une supériorité ou une domination des hommes sur les femmes. Rien ne l’affirme clairement dans le Texte, mais l’interprétation de certains versets a conforté les a priori culturels qui, par la force des choses, se sont confondus avec la parole divine et ont fait que ce discours est devenu inhérent à l’essence du religieux Â» (op. cit., p. 37).

    Pourtant, le Coran lui-même assure : « Les hommes sont supérieurs aux femmes à cause des qualités par lesquelles Dieu a élevé ceux-ci au-dessus de celles-là Â» (4, 34). Il s’agit donc d’une inégalité constitutive qui instaure une différence de dignité entre l’homme et la femme et une subordination certaine de la femme à l’homme. C’est pourquoi l’universitaire tunisien Abdelwahab Bouhdiba (1932-2020), titulaire d’un doctorat en islamologie (La Sorbonne, 1972), a pu écrire : « La prééminence masculine est fondamentale en islam Â» (La sexualité en islam, PUF, coll. Quadrige, 1975, p. 31).

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    Asma Lamrabet

     

    La faute originelle

    Zeina El-Tibi : « Venant à la suite des deux premières religions monothéistes, judaïsme et christianisme, l’Islam – qui est à la fois un rappel et une rectification (réforme) du Message monothéiste – constitue un progrès en donnant à la femme un statut d’égal de l’homme, tant sur le plan spirituel que sur le plan communautaire. Car le Message est particulièrement clair : il affirme la stricte égalité entre les hommes et les femmes sur le plan spirituel et leur complémentarité, englobant la protection des droits de la femme, sur le plan social Â» (p. 48).

    L’auteur fonde son affirmation sur le fait que le Coran impute au seul Adam la désobéissance initiale à l‘ordre de Dieu, même si sa femme (Ève, non nommée) fut associée à ce péché (cf. 7, 19-25), lequel n’a eu, selon elle, aucune conséquence dommageable sur la création, la faute commise ayant été effacée par le pardon divin et la promesse de l’envoi d’une « guidance », qui sera le Coran (cf. 20, 123-124) (ibid., p. 50).

    Nayla Tabbara (p. 106) et Asma Lamrabet (p. 26) reprennent cette idée en citant un autre verset (2, 35-36) selon lequel Satan est le seul coupable.

    Et A. Lamrabet en conclut : « Nulle trace donc au sein du Coran de ce fameux péché originel, irréparable et fardeau écrasant de toute l’humanité, comme le décrit la tradition chrétienne. Selon la vision islamique, l’arbre interdit a une fonction symbolique afin d’éprouver ce premier couple d’êtres humains […]. Cette première faute donc ne sera pas éternellement inscrite dans le destin de l’humanité Â» (p. 27).

    Cependant, aucune de ces trois musulmanes ne s’interroge sur l’origine du mal. Z. El-Tibi se contente d’affirmer que « la malédiction de la femme est donc totalement absente de l’Islam Â» (p. 50). Comment alors comprendre la méfiance envers la femme mariée telle qu’elle est enseignée par le Coran : « Ã” vous les croyants ! Vos épouses et vos enfants sont pour vous des ennemis. Prenez garde ! Â» (64, 14).

     

    L’HOMME, LA FEMME ET LES DROITS DE L’HOMME

    Deux aspects sont présentés ici : la référence aux droits de l’homme ; l’émancipation féminine.

    Les droits de l’homme, source d’égalité ?  

    Pour Z. El-Tibi, l’égalité entre l’homme et la femme relève des droits de l’homme, « principes universels que l’on retrouve très tôt dans l’islam (respect de la vie, protection des plus faibles, sécurité des personnes et des biens, respect de la vie privée et de la liberté individuelle, dénonciation de la tyrannie, liberté de conscience, non-discrimination, etc.), souvent plus tôt que dans les sociétés occidentales Â» (p. 16). Elle en précise le rôle fondateur.

    « Les penseurs musulmans constatent que ces principes ont été posés par l’islam il y a quatorze siècles et que la civilisation islamique ne doit entretenir aucun complexe en matière de garantie des droits de l’homme Â» (p. 15). Certes, « dans le Coran, il n’y a pas une sourate ou une partie des sourates consacrées aux droits de l’homme. Cependant, les droits de l’homme sont partout dans le Coran Â» (p. 206).

    Pour cet auteur, l’islam garantit donc la liberté de conscience. Que penser alors de la sentence prononcée par Mahomet contre tout musulman, homme ou femme, qui renonce à sa religion pour en adopter une autre ou pour choisir l’athéisme ? « Celui qui quitte la religion [l’islam], tuez-le Â», rapporte un hadîth bien connu attribué à Mahomet.

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    La Déclaration universelle des droits de l’homme (1948) ne fait d’ailleurs pas l’unanimité au sein de l’Oumma (la nation de l’islam). L’Arabie-Séoudite et le Yémen n’y ont pas adhéré. Quant aux États signataires, la plupart d’entre eux n’ont pas accordé leurs législations avec les principes qu’elle pose, en raison de leur incompatibilité avec les principes sacrés de la charia. Ils ont élaboré leurs propres documents parmi lesquels la Déclaration des droits de l’homme dans l’islam, approuvée en 1990 par l’Organisation de la Coopération islamique (OCI) dont le siège est à Djeddah (57 États membres, arabes et non arabes). Son Préambule précise : « Tous les droits et libertés énoncés dans ce document sont subordonnés à la Loi islamique Â». Il s’agit donc d’un texte confessionnel et non universel. Cf. A. Laurent, L’islam peut-il rendre l’homme heureux ?, Artège, 2012.

    On lit d’ailleurs dans le Coran : « Les femmes ont des droits équivalents à leurs obligations et conformément à l’usage. Les hommes ont cependant une prééminence sur elles – Dieu est puissant et juste Â» (2, 228).

    « Pourquoi les hommes ont-ils autorité et prééminence si la femme est vraiment l’égale de l’homme dans tous les domaines comme ne cessent de le claironner les auteurs musulmans ? Â», s’interroge le Libanais Ghassan Ascha, docteur en Études islamiques de l’Université Sorbonne Nouvelle, en se référant, dans un esprit critique, à plusieurs auteurs pour lesquels l’autorité (qawâma) masculine est sans rapport avec la question de l’égalité juridique ou sociale. En effet, expliquent ceux-ci, les qualités supérieures de l’homme reposent sur des caractéristiques innées et des aptitudes diverses (biologiques, psychologiques ou intellectuelles) qui lui sont données par Dieu. Elles ne doivent donc pas être confondues avec le concept d’inégalité (Du statut inférieur de la femme en Islam, L’Harmattan, 1987, p. 87-93).

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    L’un des penseurs réformistes musulmans les plus connus du XXème siècle, le Syrien Rachid Ridha (ci dessus, ndlr), écrivait en 1932 : « Dieu a préféré l’homme à la femme en le créant plus fort en corps et en esprit. Ne conteste cette préférence de Dieu dans l’ordre naturel que celui qui est ignorant ou prétentieux Â» (cité par G. Ascha, ibid., p. 48).

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    L’émancipation féminine en Islam

    N. Tabbara écrit : « Le prophète Mahomet va leur donner [aux femmes] une place sociale dans une société où elles n’étaient rien si elles n’appartenaient pas aux grands clans. L’islam naissant va donc aider à l’autonomisation des femmes de toutes les classes sociales alors qu’auparavant seule une minorité de femmes agissait selon sa volonté propre Â» (p. 89).

    Elle s’attarde sur Aïcha, l’épouse préférée de Mahomet lorsqu’il devint polygame et à qui l’on attribue la sélection, la transmission et l’authentification d’un grand nombre de hadîths, récits des paroles et des actes de Mahomet, composant la Sunna (la Tradition) ; et sur Hafsa, fille d’Omar, le deuxième calife (634-644, qui fut « la première gardienne d’une copie du Coran après la mort de Mahomet Â» (p. 90-98).

    Z. El-Tibi consacre un chapitre au rôle des femmes dans les premiers temps de l’islam, en commençant par Khadija, femme d’affaires, employeur puis première épouse de Mahomet (alors monogame) devenue la première musulmane, parfait soutien de son mari dans les moments difficiles de sa mission (p. 105-115).

    Selon A. Lamrabet, pour « l’élaboration des fondements des sciences islamiques, le rôle des femmes a été essentiel puisque durant les deux premiers siècles qui ont suivi le décès du Prophète il a été répertorié plus de 8 000 noms d’érudites Â» qui se sont illustrées dans ces travaux (p. 139).

     

    Réfutations et mises au point de musulmans

    Certains auteurs musulmans tempèrent ou contredisent les démonstrations d’Asma Lamrabet, Zeina El-Tibi et Nayla Tabbara en mentionnant d’autres réalités bien moins avantageuses pour la femme en Islam.

    Ghassan Ascha rapporte les jugements négatifs portés sur la femme par Mahomet lui-même et par certains de ses proches.

    • Mahomet : « Les femmes ont moins de raison et de foi… Le manque de raison se traduit en ce que le témoignage de deux femmes vaut le témoignage d’un seul homme, et le manque de foi se traduit en ce que la femme pendant ses règles ne prie pas et ne jeûne pas Â» (op. cit., p. 28). Ce hadîth fait allusion à une prescription attribuée à Dieu : « Demandez le tÃ
  • GRANDS TEXTES (30) : Napoléon, par Jacques Bainville

    Voici les dernières lignes du dernier chapitre du Napoléon  de Jacques Bainville.

    "A égale distance de tout parti pris, nous avons essayé d'écrire son histoire naturelle... Nous voudrions - écrit-il dans son Avant-propos - comprendre et expliquer la carrière de Napoléon Bonaparte, en établir l'enchaînement, retrouver les motifs qui l'ont poussé, les raisons qu'il a pu avoir de prendre tel parti plutôt que tel autre. Nous avons tenté de discerner les causes générales et particulières d'une fortune qui tient du prodige et d'évènements qui semblent forgés par un conteur oriental...".

    Comprendre et expliquer, plutôt que d'accorder une place prépondérante au récit des évènements - en l'occurrence, pour Napoléon, les batailles... : tout Bainville est là.

    Comme dans ses autres livre majeurs : L'Histoire de France, L'Histoire de deux peuples, continuée jusqu'à Hitler, La troisième République, Les conséquences politiques de la paix, Bismarck...  

    On verra une fois de plus, dans ces quelques pages qui clôturent son Napoléon, comment Bainville, selon le mot si juste du Duc de Levi-Mirepoix "...faisait, à la fois, de l’histoire un théorème par la logique de la pensée et une oeuvre d’art par la pureté de son style" (duc de Lévis Mirepoix, discours de réception a l’Académie, éloge de Maurras).

            En Annexe, la "brochure" de Chateaubriand, De Buonaparte et des Bourbons, et de la nécessité de se rallier à nos princes légitimes pour le bonheur de la France et celui de l'Europe 

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    "...S'il n'était que le soldat heureux devenu roi, il serait un entre mille. L'Empire romain, le monde asiatique regorgent de cas comme le sien. Mais le sien est unique aux temps modernes et sous nos climats. Un officier d'artillerie qui, en quelques années, acquiert plus de puissance que Charlemagne et coiffe la couronne de Charlemagne, de telles étapes brûlées à toute vitesse, ce phénomène parut, à juste titre, prodigieux au siècles des lumières, dans une Europe rationaliste, en France surtout, où les débuts des autres "races" avaient été lents, modestes, difficiles, où les anciennes dynasties avaient mis plusieurs générations à se fonder. Les contemporains de Napoléon n'étaient pas moins éblouis de la rapidité que de la hauteur de son ascension. Nous le sommes encore. Lui-même, en y pensant, s'émerveillait un peu bourgeoisement, quand il disait à Las Cases qu'il faudrait "des milliers de siècles" avant de "reproduire le même spectacle". 

    Un spectacle qu'il a regardé, lui aussi, quand il en a eu le temps. Il ne tirait pas vanité d'être un grand capitaine. La guerre - "un art immense qui comprend tous les autres" - il savait la faire comme on sait jouer aux échecs, "un don particulier que j'ai reçu en naissant", et il se flattait que ce ne fût pas sa seule faculté. Le pouvoir, il l'a aimé, mais "en artiste" - il tient au mot qui le définit si bien - et il ajoutait : "Je l'aime comme un musicien aime son violon". Le plus étrange est qu'on lui demande encore ce que, de son temps, "l'école du possible" lui reprochait déjà de ne pas donner. Pourquoi ne s'est-il pas modéré ? Pourquoi n'a-t-il pas été raisonnable ? On s'est fait, on persiste à se faire de Napoléon une idée si surhumaine qu'on croit qu'il dépendait de lui de fixer le soleil, d'arrêter le spectacle et le spectateur au plus beau moment.

     

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    2 avril 1810 : Napoléon épouse Marie-Louise d'Autriche. 17 ans auparavant, la Révolution a guillotinée Marie-Antoinette parce que Reine et "autrichienne"; et le Roi, parce que roi, alors qu'elle donne maintenant du "Sire" à Napoléon, son "sabre". Et le mariage est "catholique" : le 18 avril 1802, jour de Pâques, le nouveau "Sire" avait réuni dans la cathédrale Notre-Dame de Paris tous les dignitaires du régime pour un Te Deum solennel : c'était la première fois que la cathédrale était rouverte au culte, depuis la Terreur. Le général Delmas, a qui Napoléon demandait son avis sur la beauté de la cérémonie, lui répondit : "Il n'y manque que les 100.000 hommes qui se sont fait tuer pour supprimer tout cela..."

     

           

    Lui-même, qu'a-t-il été ? Un homme tôt revenu de tout, à qui la vie a tout dispensé, au-delà de toute mesure, pour le meurtrir sans ménagement. La première femme n'a pas été fidèle, la seconde l'a abandonné. Il a été séparé de son fils. Ses frères, ses soeurs l'ont toujours déçu. Ceux qui lui devaient le plus l'ont trahi. D'un homme ordinaire, on dirait qu'il a été très malheureux. Il n'est rien qu'il n'ait usé précocement, même sa volonté. Mais surtout, combien de jours, à sa plus brillante époque, a-t-il pu soustraire au souci qui le poursuivait, au sentiment que tout cela était fragile et qu'il ne lui était accordé que peu de temps ? "Tu grandis sans plaisir", lui dit admirablement Lamartine. Toujours pressé, dévorant ses lendemains, le raisonnement le conduit droit aux écueils que son imagination lui représente, il court au-devant de sa perte comme s'il avait hâte d'en finir.

    Son règne, il le savait, était précaire. Il n'a aperçu de refuge certain qu'une première place dans l'histoire, une vedette sans rivale parmi les grands hommes. Quand il analysait les causes de sa chute, il revenait toujours au même point : "Et surtout une dynastie pas assez ancienne." C'était la chose à laquelle il ne pouvait rien. Doutant de garder ce trône prodigieux, alors même qu'il ne négligeait rien pour le rendre solide, il reposait sa pensée sur d'autres images. Daru n'admettait pas que sa vaste intelligence se fût fait des illusions : "Il ne m'a jamais semblé qu'il eût un autre but que de ramasser, durant sa course ardente et rapide sur la terre, plus de gloire, de grandeur et de puissance qu'aucun homme n'en avait jamais recueilli." Mme de Rémusat confirme pour le sens religieux ce que disait Daru pour le sens pratique : "J'oserais dire que l'immortalité de son nom lui paraissait d'une bien autre importance que celle de son âme."    

     

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    Beaucoup ignorent, ou font semblant d'ignorer, que si Napoléon a pu faire ce qu'il a fait - militairement s'entend - c'est parce qu'il a disposé de l'excellent "outil" qu'était l'armée de la monarchie, et de ses avances technologiques : ici, le fameux canon de Gribeauval, qui donna à l'artillerie française de nombreuses années de large supériorité sur ses adversaires...

    Sans oublier, bien sûr, la démographie : la France était, à l'époque où il naissait un million d'enfants par an, la Chine de l'Europe : Napoléon n'a vécu et vaincu - jusqu'à ce qu'il perde tout - que par les réserves immenses accumulées sous les Rois et qu'il a dilapidées, lui qui se flattait, devant un Metternich consterné, d'avoir "trois cent mille hommes de rente..."...

     

          

    On a fait de Napoléon mile portraits psychologiques, intellectuels, moraux, porté sur lui autant de jugements. Il échappe toujours par quelques lignes des pages où on essaie de l'enfermer. Il est insaisissable, non parce qu'il est infini, mais parce qu'il a varié comme les situations où le sort le mettait. Il a été aussi peu stable que ses positions successives. Son esprit, qui était vaste, était surtout souple et plastique. Il avait des limites pourtant. Peut-être ne remarque-t-on pas assez que, fécond en prophéties, du reste contradictoires, Napoléon n'a prévu ni les machines ni le machinisme. Ses anticipations ne tiennent aucun compte du développement des sciences appliquées. Pour la guerre elle-même, il n'a pas songé à des engins nouveaux, il l'a faite avec les moyens, les instruments de Gribeauval et de Suffren. Ni le bateau à vapeur de Jouffroy, ni celui de Fulton n'ont retenu son attention.

    Grand lecteur d'Ossian, amateur de tragédies et du Discours sur l'histoire universelle, la mémoire garnie de vers qu'il s'applique à lui-même dans les occasions pathétiques, faiseurs de mots sur l'amour dont s'honoreraient Chamfort et Rivarol, son tour d'esprit est peut-être avant tout littéraire et, par là, un peu néronien. Cependant il se penche comme personne sur le détail des choses. Comptable méticuleux, il sait le nombre des caissons qu'il a dans ses parcs d'artillerie comme il sait la valeur de l'argent. C'est un maniaque du contrôle et de la statistique qui tient avant tout à l'exactitude. Mais des témoins sérieux rapportent qu'il affirmait volontiers des chiffres en l'air. Ainsi chacun de ses portraits est faux par quelque endroit et l'on peut lui faire tout dire parce qu'il a presque tout dit. On l'a appelé Jupiter-Scapin, on a répété le "comediante-tragediante" jusqu'à la fatigue.

    Mais il disait de lui-même qu'il n'y a pas loin du sublime au ridicule et, si l'on veut le prendre tout entier, ce n'est pas encore par ce côté-là. Ce n'est pas non plus par ses origines italiennes ou corses. S'il a eu une vendetta avec le duc d'Enghien, il n'en a pas eu avec Fouché ni bien d'autres qu'il a epargnés, fussent-ils Bourbons. Si l'on admet que, selon les moeurs de son île natale, il a été l'esclave du clan, on ne comprend plus qu'il ait excepté Lucien et Louis, ni que Louis et Lucien, nourris du même lait que leur frère, se soient retranchés de la tribu. Enfin s'il est proposé tant d'explications de Napoléon, s'il en est tant de plausibles, s'il est permis de le concevoir de tant de manières, c'est parce que la mobilité et la diversité de son esprit ont été égales à la variété, peut-être sans exemple, des circonstances de sa vie.

     

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    Dans le Mémorial de Sainte Hélène, Emmanuel Las Cases revient plusieurs fois sur les propos tenus par Napoléon sur le Bailli : "Oh ! pourquoi cet homme n’a-t-il pas vécu jusqu’à moi, ou pourquoi n’en ai-je pas trouvé un de sa trempe, j’en eusse fait notre Nelson, et les affaires eussent pris une autre tournure, mais j’ai passé tout mon temps à chercher l’homme de la marine sans avoir pu le rencontrer..."

     

     

           

    Sauf pour la gloire, sauf pour l' "art", il eût probablement mieux valu qu'il n'eût pas existé. Tout bien compté, son règne, qui vient, selon le mot de Thiers, continuer la Révolution, se termine par un épouvantable échec. Son génie a prolongé, à grands frais, une partie perdue d'avance. Tant de victoires, de conquêtes (qu'il n'avait pas commencées), pourquoi ? Pour revenir en-deçà du point d'où la République guerrière était partie, où Louis XVI avait laissé la France, pour abandonner les frontières naturelles, rangées au musée des doctrines mortes. Ce n'était pas la peine de tant s'agiter, à moins que ce ne fût pour léguer de belles peintures à l'histoire. Et l'ordre que Bonaparte a rétabli vaut-il le désordre qu'il a répandu en Europe, les forces qu'il y a soulevées et qui sont retombées sur les français ? Quant à l'Etat napoléonien, qui a duré à travers quatre régimes, qui semblait bâti sur l'airain, il est en décadence. Ses lois s'en vont par morceaux. Bientôt on sera plus loin du code Napoléon que Napoléon ne l'était de Justinien et des Institutes, et le jour approche où, par la poussée d'idées nouvelles, l'oeuvre du législateur sera périmée.

    Imaginatif, puissant créateur d'images, il sentait cette fuite des siècles. Las Cases lui demandait pourquoi, avec le réveille-matin de Potsdam, il n'avait pas emporté à Sainte-Hélène l'épée de Frédéric. "J'avais la mienne", répondit-il en pinçant l'oreille de son biographe et avec ce sourire qu'il rendait si séduisant. Il savait qu'il avait éclipsé le grand Frédéric dans l'imagination des peuples, qu'on répéterait son histoire, qu'on verrait ses portraits aux murs, son nom aux enseignes jusqu'à ce qu'il fût remplacé lui-même par un autre héros. Ce héros n'est pas venu. L'aventurier fabuleux, l'empereur au masque romain, le dieu des batailles, l'homme qui enseigne aux hommes que tout peut arriver et que les possibilités sont indéfinies, le démiurge politique et guerrier reste unique en son genre.

    Pour le développement de l'humanité, peut-être, dans la suite des temps, Ampère comptera-t-il plus que lui. Peut-être l'ère napoléonienne ne sera-t-elle plus qu'un bref épisode de l'âge qu'on appellera celui de l'électricité. Peut-être enfin, apparu dans une île du Levant pour s'éteindre dans une île du Couchant, Napoléon ne sera-t-il qu'une des figures du mythe solaire. Presque aussitôt après sa mort, on s'était livré à ces hypothèses et à ces jeux. Personne ni rien n'échappe à la poussière. Napoléon Bonaparte n'est pas protégé contre l'oubli. Toutefois, après plus de cent ans, le prestige de son nom est intact et son aptitude à survivre aussi extraordinaire que l'avait été son aptitude à régner.

    Quand il était parti de Malmaison pour Rochefort avant de se livrer à ses ennemis, il avait quitté lentement, à regret, ses souvenirs et la scène du monde. Il ne s'éloignera des mémoires humaines qu'avec la même lenteur et l'on entend encore, à travers les années, à travers les révolutions, à travers des rumeurs étranges, les pas de l'empereur qui descend de l'autre côté de la terre et gagne des horizons nouveaux.

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    1814 : les Cosaques campent sur les Champs-Elysées; ils y reviendront l'annnée suivante, après les funestes "Cent jours" :

    "Sauf pour la gloire, sauf pour l' "art", il eût probablement mieux valu qu'il n'eût pas existé. Tout bien compté, son règne, qui vient, selon le mot de Thiers, continuer la Révolution, se termine par un épouvantable échec. Son génie a prolongé, à grands frais, une partie perdue d'avance."

     

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    Annexe : Texte intégral de la "brochure" de Chateaubriand, "De Buonaparte et des Bourbons", publiée le 31 mars 1815

                 De Buonaparte et des Bourbons.....pdf

               

    "...L'avenir doutera si cet homme a été plus coupable par le mal qu'il a fait que par le bien qu'il eût pu faire et qu'il n'a pas fait....Il a plus corrompu les hommes, plus fait de mal au genre humain dans le court espace de dix années que tous les tyrans de Rome ensemble, depuis Néron jusqu'au dernier persécuteur des chrétiens....Né surtout pour détruire, Bonaparte porte le mal dans son sein...."

    Louis XVIII déclara que cette "brochure", comme l'appelait Chateaubriand, lui avait plus profité qu'une armée de cent mille hommes.... 

    Elle est divisée en trois parties: la première est de loin la plus longue (presque les deux tiers), la plus féroce et, disons-le, la plus réussie; elle traite "De Buonaparte et des Bourbons, et de la nécessité de se rallier à nos princes légitimes pour le bonheur de la France et celui de l'Europe."; la deuxième et la troisième parties -nettement plus courtes, donc- traitent respectivement "des Bourbons" et "des Alliés". 

     

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  • Les élections et ”nous” : en réponse à vos nombreux messages...

    elections.JPGDans notre messagerie, sur notre Page Facebook ou sur notre compte Twitter, la même question est revenue plusieurs fois ces derniers temps : Faut-il voter ? Pour qui ? Et vous, votez-vous ?...

    Nous avions déjà répondu à ce genre de questions lors de la dernière présidentielle. Mais c'était en 2012, nous n'avions alors "que" 12.246 visiteurs uniques mensuels (ils sont presque 21.000 aujourd'hui), et "que" 24.471 connexions, toujours mensuelles (40.662 aujourd'hui, et il y en aura certainement plus à la fin mars). Donc, il est clair que ces questions émanent de nouveaux lecteurs, qui n'ont pas (ou pas encore) eu le temps de plonger dans les profondeurs des Archives pour y retrouver ce que nous disions à l'époque. Il faut donc bien répondre à ces "nouveaux", même si, pour les "anciens", ce sera évidemment une redite, mais une petite piqûre de rappel, après tout, ne fait pas de mal...  

    Nous avons donc tâché de faire une sorte de réponse "groupée", pour satisfaire en une seule fois - si c'est possible - la légitime curiosité de plusieurs personnes : ce n'est pas très facile, mais, de toutes façons, il nous est impossible de répondre individuellement à chacun/chacune. Nous nous en tiendrons donc à l'essentiel des messages, qui, de toute manière, et pour l'essentiel, se rejoignent tous, même si, pour tel ou tel de nos correspondants, tel ou tel aspect de leur question n'est pas évoqué : sinon, il y faudrait largement plus de mille lignes !...

    Etre royaliste et, cependant, être "audible" et "crédible" alors que la France est gouvernée par le Système, quand on n'est ni "du" Système ni "dedans" : pas facile, et pourtant... c'est notre tâche, souvent ingrate, mais indispensable, en vue du seul Bien commun...

    Pour ces dernières élections municipales - comme pour la dernière élection présidentielle... - lafautearousseau n'a pas donné de consignes de vote. Tout le monde connaît la situation du royalisme en France, aujourd'hui représenté par un ensemble de sensibilités différentes (au PS, on dirait des "courants", non ?...) et qui, si toutes sont d'accord sur le "principe" lui-même - la Royauté - ont, sur plusieurs sujets "autres" des approches parfois très différentes. Ainsi, ce n'est un secret pour personne, certains royalistes ont voté Hollande en 2012, d'autres Sarkozy, d'autres Le Pen, alors que d'autres s'abstenaient. Sans compter un nombre significatif de royalistes même pas inscrits sur les listes électorales, façon "radicale", pour eux, de contester - en refusant carrément d'y participer... - le dit Système : nous en connaissons plusieurs, qui sont des personnes de qualité, et leur position est parfaitement respectable.

    maurras af cartouche.jpgNous avions donc, en 2012, mis les choses au point, en réponse à plusieurs questions de lecteurs : nous devons nous centrer exclusivement sur notre rôle fondamental et essentiel, qui nous confère notre originalité et qui est notre raison d'être, justifiant notre existence; et - plutôt que de nous transformer en supplétifs de tel ou tel groupe -  nous devons exclusivement jouer notre rôle, que personne, en dehors de nous, ne jouera à notre place si nous ne le faisons pas : proposer le changement d'Institutions; ne distraire aucune force (temps, argent, énergie...), de ce seul objectif; et ne surtout pas créer de divisions entre royalistes.

    Nous ne ne nourrissons aucune illusion sur "l'amélioration électorale de la peste républicaine", comme le disait excellemment Léon Daudet. Et l'action que nous menons - toujours pour reprendre les propos de Daudet - est une action "...réellement d'opposition, c'est-à-dire prêchant ouvertement la subversion du régime..."

    Pour autant, cela signifie-t-il que nous nous désintéressons de notre société telle qu'elle est, et de ce qui s'y passe ? Evidemment, non, et, du reste, nous l'avons dit, la plupart d'entre nous votent et - bien obligés !... -  prennent la France et la société comme elle sont. Nous ne vivons pas sur Sirius, et nous ne refusons pas de voir les réalités, bien au contraire : c'est à partir du commentaire et de la critique quotidienne de l'évolution des choses que nous proposons le recours que représente la Famille de France, et l'Institution qu'elle incarne, pour notre pays, inexorablement abaissé et déclassé par le Système.

    Les élections nous intéressent, donc, et nous concernent, évidemment, même si nous ne souhaitons pas prendre parti pour tel ou tel. Rappelons simplement deux choses :

    1. Ce qui compte, pour nous, c'est de nous adresser à l'ensemble des patriotes français, c'est-à-dire à tous ceux qui mettent la France au-dessus de tout. Or, il y a  des patriotes partout, de l'extrême droite à l'extrême gauche, en passant par l'extrême centre et, surtout, chez tous ceux qui, de plus en plus nombreux, ne se reconnaissent plus dans ce clivage obsolète et malsain de "droite/gauche", ni dans quoi que ce soit du Pays Légal, tant son état de décomposition est avancé. Et nous avons souvent écrit, dans ces colonnes, qu'un Hubert Védrine ferait un excellent ministre des Affaires étrangères du Roi de France... Seuls nous sont fermés les idéologues, et seule l'idéologie est à rejeter, qu'elle soit le fait de personnes "de droite", "du centre", "de gauche" ou de "libéraux". Avec tous les autres, les non idéologues, qui mettent la France au-dessus de tout, nous pouvons - et nous devons - parler, où qu'ils se classent eux-mêmes...

    2. Par contre, sans que cela signifie adhésion ou préférence, il y a bien une chose que nous pouvons dire : c'est qu'il faut en finir avec cette scandaleuse ostracisation d'une partie des citoyens Français, sous prétexte qu'ils votent Front national. A l'un des JT de 20h de dimanche dernier, qui donnait les résultats des élections, on a pu entendre un quidam, lors d'un "micro-trottoir, déclarer qu'il "avait peur parce que le Front national avait conquis Hénin-Baumont" ! On ne sait si le propos est plus grotesque qu'indécent, par contre il est certain qu'il est scandaleux : on ne peut pas plus exclure aujourd'hui de l'effort national les citoyens qui votent Front national qu'on ne pouvait en exclure, hier, ceux qui votaient communiste (comme l'avait déclaré en son temps, et avec raison, feu le Comte de Paris).

    La Terreur idéologique que fait régner la "minuscule caste" au pouvoir - pour reprendre l'expression récente de Chantal Delsol - doit cesser, et il est honteux - pour lui - d'entendre, à ce même JT, un François Baroin déclarer "...jamais d'alliance avec ces gens-là". "Ces gens-là" : voilà avec quel mépris ce grand démocrate traite une partie des citoyens français ! C'est cet extrémisme-là, qui confine au terrorisme, qui est dangereux. Pour nous, nous ne verrions aucun inconvénient à voir élus un Gilbert Collard ou un Robert Ménard, que nous connaissons et avec qui nous avons tissé des liens de sympathie réels. Et la réelection au premier tour de Jacques Bompard à Orange (pour un troisième mandat consécutif), comme la victoire très probable, dimanche, de son épouse à Bollène, ne nous empêchent certainement pas de dormir, et même de très bien dormir...

    A l'inverse, si l'on peut dire, nous ne serons pas consternés de voir réélu - chose quasi assurée - un Hervé Schiavetti en Arles, sous l'étiquette du Parti communiste : en tant que maire d'Arles, il a reçu le Prince Jean, en 2002, avec une amabilité, un sens et un esprit "politique" dont beaucoup d'élus bien "pâles", dans d'autres partis, pourraient s'inspirer !... 

    Tout ceci étant dit en insistant bien sur le fait que ce Front national, qu'il est détestable de diaboliser et d'exclure, dans un apartheid inadmissible, est un parti authentiquement républicain, dirigé par un Jean-Marie Le Pen hier, et une Marine Le Pen aujourd'hui, tous les deux "bons républicains", et cherchant uniquement à entrer dans le Système, persuadés que le seul changement/renouvellement des équipes et des hommes ou des femmes sauvera le pays.

    FLEUR DE LYS SAINT LOUIS KANSAS.jpgCeci nous ramène au début de notre note, la boucle étant ainsi bouclée : nous ne ne nourrissons, nous, aucune illusion sur "l'amélioration électorale de la peste républicaine", nous pensons que le seul changement valable est le changement d'Institution, et l'action que nous menons est une action en dehors du Système et de ses élections, "...réellement d'opposition, c'est-à-dire prêchant ouvertement la subversion du régime..."

    Les seuls révolutionnaires, c'est nous, car nous sommes révolutionnaires de la Révolution...

  • Dans votre quotidien cette semaine...

    LAFAUTEAROUSSEAU sans inscription.jpg= C'est par une double bonne nouvelle que nous débuterons, demain, après que Louis-Joseph Delanglade, suivi du Grain de sel de Scipion, ait donné le coup d'envoi de notre semaine de commentaires, réflexions et analyses sur l'actualité et sur la "situation", nationale et internationale, dans tous ses aspects... Puis, nous continuerons à évoquer d'autres sujets de l'actualité immédiate : ces ados djihadistes - authentiques terroristes ou simples marionnettes inconscientes et totalement manipulées - qui font que, de toutes façons, le danger est au milieu de nous, partout, à tout moment...; Peillon, qui, après Valls, essuie la colère de ces musulmans immigrés dont le PS (via son Think Tank "Terra nova") a cru finaud de faire son nouveau socle électoral; un socle qui lui échappe maintenant : "...tu l'as voulu, Georges Dandin :..."; le cannabis, dont tous les Professeurs disent la nocivité, mais dont Peillon et Dufflot (l'authentique haute en toc) ont fait l'apologie : leur place est-elle au gouvernement ?... et bien d'autres sujets encore

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    IMG_0096.jpg= Mardi, comme nous avons pris l'habitude de le faire, maintenant, en général une semaine sur deux, afin d'élargir les horizons et de traiter d'encore plus de sujets, nous jeterons un oeil sur les liens partagés sur notre Page Facebook Lafautearousseau Royaliste et sur les liaisons établies grâce à notre compte Twitter A.F.Royaliste (dont les tweets continuent d'être, c'est à noter et c'est bon signe de plus en plus repris et partagés, "retweetés" comme on dit !);  et sur les "commentaires" au quotidien qui, très souvent, sont de très bonne qualité... On aura donc un lien de Jean-Baptiste Vançon, sur les Mafias qui prolifèrent et prospèrent dans nos "Cités" (!); un autre de Franck Abed; un de Valentin Beziau (et aussi de Prospectives Royalistes de l'Ouest) sur la théorie du genre; un "commentaire" de Catoneo sur les mauvais choix faits par le CNR en 1945, qui ont "mal engagé" la France et son économie... et encore un ou deux qui arriveront aujourd'hui et demain... 
     
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    BOMBE A RETARDEMENT.jpg= Mercredi, on verra que les calculs florentins, le machiavélisme, c'est bien beau, mais qu'il faut être très, très habile pour s'y risquer; Valls, hier, Peillon, aujourd'hui, en font la cruelle excpérience; et tout le PS la fera demain, lors des prochaines élections...

    Son Think Tank Terra nova avait cru trouver la formule magique : remplaçons la classe ouvrière (qui n'existe plus, du moins dans son acception d'autrefois) et le peuple, qui ne votent plus pour nous par les Immigrés. Oui, mais, voilà : pour manger avec le Diable, il faut une longue cuillère, dit la sagesse populaire; le "vote immigré PS" a bien fonctionné, jusqu'ici; mais, maintenant,  il semble bien que "les" ou "des" musulmans s'opposent frontalement à - pour l'instant - deux ministres : Vallls et Peillon. En clair, le calcul cynique et machiavélique de "l'immigrationnisme sauveur électoral" risque fort de faire long feu, et même d'exploser au visage des socialistes (formule que l'on pourrait aisément exprimer d'une façon plus triviale, que chacun a en tête, sans qu'il soit besoin de l'écrire...)

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    DAUDET ASSEMBLEE.jpg= Jeudi, on rectifiera l'erreur de Bruno Frappat dans son commentaire sur l'ouvrage de Stéphane Giocanti, C'était les Daudet. Comme on l'avait déjà fait à propos du très bon article de Sébastien Lapaque sur le même ouvrage, très bon mais qui comportait la même erreur.

    Il serait amusant, si ce n'était grave, de s'arrêter à ceci, en y goûtant "un plaisir philosophique", comme dirait Anatole France : le PS  a fait des immigrés son nouveau socle électoral, socle qui, d'ailleurs lui échappe, on le voit avec l'affaire Dieudonné ou le boycott des écoles... et l'antisémitisme d'une bonne part de ce "socle" éclate maintenant au grand jour, notamments dasn ces "Cités" qui votent socialistes - pour certaines d'entre elles - à 93%.

    Cependant, nombreux sont ceux qui - leur horloge mentale s'étant arrêtée, semble-t-il, en 1945 - réservent presqu'exclusivement le reproche infâmant d'antisémitisme au seul Maurras, à la seule Action française et - ici - au seul Léon Daudet; et reprennent périodiquement et, pourrait-on dire mécaniquement cette antienne malhonnête, alors qu'ils ne voient pas, ou ne veulent pas voir, que le nombre de Juifs ayant quitté la France - par peur - à doublé l'année dernière; et que Elie Semoun déclarait récemment à Ruth Elkrieff, sur BFM/TV : "la communauté juive a peur..."

    Même si c'est lassant, c'est nécessaire : l'article de Bruno Frappat sera donc l'occasion de revenir, une fois de plus sur le sujet, afin de rectifier une erreur, à l'aide de textes irréfutables de Léon Daudet lui-même, que nous avons placés dans notre Album Maîtres et témoins (III) : Léon Daudet

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    MATTEI.jpg=Enfin, vendredi, on donnera la vidéo du dernier Café actualité d'Aix-en-Provence, qui se tiendra ce mardi 4 février, et dont l'animateur sera Jean-François Mattéi, qui parlera de La crise des principes de notrte civilisation.

    Le Café actualité d'Aix-en-provence se tient chaque premier mardi du mois, d'octobre à juin, et, d'ordinaire, il est suivi par le Café politique de Marseille, le deuxième samedi du mois. Cette fois-ci, vu l'importance du sujet et la qualité de l'intervenant, le Café de Marseille fusionnera, en quelque sorte, avec celui d'Aix, et la vidéo de la soirée, enregistrée par nos soins, sera disponible, comme les autres et comme d'habitude, sur notre Page Vidéos des Cafés politiques de lafautearousseau, et des réunions de la Fédération royaliste provençale (saison 2013/2014)  

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    =Et, bien sûr, on réagira "en temps réel" à l'actualité immédiate, et on parlera de tout ce dont on ne sait pas encore que l'actualité nous amènera à évoquer... Et toutes les notes précédentes seront accompagnées de notes plus courtes, plus ramassées, permettant de réagir et de donner notre sentiment face à tel propos, tel fait, tel article qui feront la "une" de la semaine à venir... 

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    capture d'ecran blog.jpg= On aura aussi, comme d'habitude le samedi, notre note en deux parties :

    1. D'abord, une revue des Blogs, de Facebook, des magazines  et d'ailleurs;

    2. Et, ensuite, on donnera les liens que des lecteurs ont envoyés :

    N'hésitez pas à nous faire parvenir des liens sur des sujets qui vous ont paru importants...   

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    =On aura, évidemment, les Ephémérides, car c'est "tout cela, tous ceux-là, aussi, la France" : de la mort de Charles IV, et la fin des "Capétiens directs", au Traité de Maastricht de 1992... en passant par : le premier Conseil municipal de Paris; la fondation du Havre par François premier; Lyon, qui se rallie à Henri IV; le Première d'Esther; la Paix de Nimègue et la Franche-Comté qui devient française; le Traité d'alliance entre Louis XVI et les Insurgents; la bataille d'Eylau; Marie Curie, première femme élue à l'Académlie de Médecine; la manifestaion anti-parlementaire du 6 février 1934; Maurras, qui compose en prison son poème Où suis-je ?...; la création de l'Antigone, d'Anouilh...

    Sans oublier les naissances de Gilles de Rais, Pierre de Bérulle, la Marquise de Sévigné, Joseph Boze, Stofflet, Jules Verne, André Citroën, Simlone Weill; et les décès de Pascal Paoli et Marthe Robin...

    En plus de la Table des Matières (pour les 366 jours de l'anné

  • Dans votre quotidien cette semaine...

    désir promu.jpg= Premiers couacs inter ministres au gouvernement (Fabius "contre" Montebourg), premières fautes lourdes de Manuel Valls, qui invente "la prime aux incapables" en promouvant Harlem Désir  - responsable de la déroute électorale du PS et condamné pour "affaire") et en conservant à la Justice une Dame Taubira très contestée et, pour couronner le tout, qui a soit carrément menti, soit fait preuve publique de son incompétence : ça commence bien ! Et ça promet !...

    Sinon, un chiffre de régularisation de clandestins toujours en hausse (comme le chômage, la pauvreté, le nombre de mal-logés...) : plus 51% ! Mais, à quoi joue le Système ?... Et des promesses, un flot de promesses, mais pour 2015, 2017 et, même, 2021 (suppression des Départements) : pourquoi ne pas promettre pour 2050, tant qu'on y est ? Les élections européennes risquent fort de sanctionner à nouveau lourdement une équipe qui ne sait qu'opposer des "mots" creux aux "maux" bien réels qui exaspèrent l'opinion...

    Heureusement qu'il y a, malgré tout, de bonnes nouvelles, comme la brillante élection d'Alain Finkielkraut à l'Académie française, au premier tour, par 16 voix sur 28 : pour le coup, ce n'est pas une "Défaite de la pensée", mais bien au contraire une défaite du politiquement correct et un signal très positif de résistance à la pensée unique...!

    C'est de tout cela, et de bien d'autres choses encore, que nous parlerons cette semaine, après que Louis-Joseph Delanglade aura ouvert notre semaine de réflexion et de prise de position sur les grands sujets de l'heure, ceux qui préoccupent nos concitoyens. 

    Demain et vendredi, les "Grains de sel" de Scipion seront au rendez-vous, et nous arriverons au 97ème : nous marquerons le coup, simplment mais symboliquement et amicalement, pour "le" centième...LAFAUTEAROUSSEAU sans inscription.jpg

    IMG_0096.jpg= Mardi, afin d'élargir les horizons et de traiter d'encore plus de sujets, nous jeterons un oeil sur les liens partagés sur notre Page Facebook Lafautearousseau Royaliste et sur les liaisons établies grâce à notre compteTwitter A.F.Royaliste (dont les tweets continuent d'être, c'est à noter et c'est bon signe de plus en plus repris et partagés, "retweetés" comme on dit !);  et sur les "commentaires" au quotidien qui, très souvent, sont de très bonne qualité...

    On pourra ainsi lire l'hommage de Philippe Granarolo à Jean-François Mattéi; l'opinion de Jean-Philippe Chauvin sur la suppression des Départements et la réduction du nombre des Régions (ainsi que le compte-rendu de l'hommage à Henri IV); un excellent article d'Alain Finkielkraut, dans Le Nouvel économiste, expliquant qu'il ne peut y avoir de Nation sasn préférence nationale...; "Ukraine, Otan et (des)info", d'Hélène Richard-Favre...

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    finkielkraut repliques.JPG=Ce n'est pas parcequ'il a été élu à l'Académie que nous parlerons de Finkielkraut mercredi : nous avions prévu de faire écho au compte-rendu de la très intéressante conférence qu'il a prononcée au Centre Charles Péguy, le jeudi 27 mars dernier, Liberté ou Identité, faut-il choisir ?

    Nous annonçons régulièrement les rencontres du Centre Charles Péguy, ce fut un réel plaisir de lire l'intervention de Finkielkraut et de voir, par les photos, le succès de cette soirée et c'est pourquoi - avant même de le savoir Académicien, et indépendamment de cette distinction, il nous avait semblé tout naturel de faire partager à nos lecteurs tout l'intérêt qu'a représenté cette soirée parisienne... 

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    BAINVILLE LE MEILLEUR.jpgJeudi, nous aurons terminé la rédaction, l'illustration et l'installation de huit nouveaux documents dans notre Album Jacques Bainville.
     
    Déjà riche de 165 photos, il en comptera dorénavant 173, avec l'ajout de ces huit nouveaux documents portant sur sa magistrale Histoire de deux peuples - publiée en 1915 (6 photos) - et reprise en 1933, s'intitulant alors Histoire de deux peuples, continuée jusqu'à Hitler (2 photos).
     
    Sans nul doute, et sans que cela enlève quoi que ce soit à ses autres ouvrages, cette Histoire de deux peuples, avec son Histoire de France et son Napoléon, classent Bainville parmi les plus grands historiens de tous les temps. Elle n'était pas encore présentée dans notre Album : il était nécessaire qu'elle le fût, et ce sera donc chose faite très bientôt...
     
    Avec notre Album sur Charles Maurras et celui sur Léon Daudet, nous assayons, ainsi, de transmettre l'héritage à tous les publics, mais spécialement aux plus jeunes, totalement desinformés et maintenus dans l'ignorance de leurs Racines et de leur Histoire par un Ministère de la des-Education nationale précisément conçu pour effacer cet héritage, ces Racines, cette Histoire nationale...
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    avril 2014.jpgEnfin, c'est finalement vendredi que nous présenterons le n° 128 (avril) de Politique magazine, et on pourra lire l'éditorial de Jean-Baptiste d'Albaret, rédacteur en chef : Pour une vraie victoire...

    "L'innovation est un domaine essentiel à la croissance économique et au bien-être social. Le potentiel français est énorme en la matière. Libérons-le !" : le journal a choisi, ce mois-ci, de prendre ce thème pour sa Une et pour son dossier central : Libérer le génie français...

    A côté de l'analyse politique d'Hilaire de Crémiers (L'impossible équation d'Hollande), et de l'analyse économique de François Reloujac (SFR : une cession-feuilleton), on a, dans ce numéro, trois entretiens très intéressants : avec Frédéric Rouvillois (L'utopie enfante le crime), avec Marcel Morabito (La France peut mieux faire) et avec François Billot de Lochner (Le maire est au service du bien collectif); et les signatures de Jacques Trémolet de Villers (Que révèlent les écoutes ?); de Georges-Henri Soutou (Perplexe Albion); de Christian Traente (Innovation rime avec nation)...

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    Et, bien sûr, on réagira "en temps réel" à l'actualité immédiate, et on parlera de tout ce dont on ne sait pas encore que l'actualité nous amènera à évoquer... Et toutes les notes précédentes seront accompagnées de notes plus courtes, plus ramassées, permettant de réagir et de donner notre sentiment face à tel propos, tel fait, tel article qui feront la "une" de la semaine à venir... 

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    capture d'ecran blog.jpg= On aura aussi, comme d'habitude le samedi, notre note en deux parties :

    1. D'abord, une revue des Blogs, de Facebook, des magazines  et d'ailleurs;

    2. Et, ensuite, on donnera les liens que des lecteurs ont envoyés :

    N'hésitez pas à nous faire parvenir des liens sur des sujets qui vous ont paru importants...   

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    ORDINATEUR.JPG=On aura, évidemment, les Ephémérides, car c'est "tout cela, tous ceux-là, aussi, "la France" : de la mort de Saint Léon IX à l'invention du mot "ordinateur" par Jacques Perret... en passant par : Verrazano, qui découvre pour François premier la baie où s'élèvera New-York; la publication des "Voyages", de Champlain; Henri IV, qui signe l'Edit de Nantes, et homologue la création, à Marseille, de la première Chambre de Commerce; les premières "Grandes eaux" à Versailles; le premier Te Deum chanté dans Notre-Dame de Paris, depuis sa fermeture par les révolutionnaires; Champoiseau, qui découvre la Vénus de Milo; la parution du Génie du Christianisme; l'offensive du Chemin des Dames; la naissance d'Henri Deneux, sauveteur-reconstructeur de Notre-Dame de Reims; la création de Lakmé (écouter, par Arielle Dombasle, "le duo des fleurs" : lakmé.mp3); la découverte du Trésor de Boscoreale; Roger-Marie Bricoux, violoncelliste de l'orchestre du Titanic, qui périt dans le naufrage; le premier "Paris-Roubaix"; l'expertise ADN, qui révèle que l'enfant mort dans la prison du Tem

  • Dans votre quotidien cette semaine...

    =François Hollande chahuté et sifflé à Carmaux, en terre socialiste, qui vote à gauche depuis près de 120 ans, et à près de 80% ! Manuel Valls contesté dans son propre parti, par "ses" propres députés (il en est réduit à menacer de "sanctions" les "frondeurs" !...), et qui ne présente qu'un plan de mesures "de poche" là où il faudrait un vrai plan de réformes structurelles; des "jeunes" radicalisés, peut-être au nombre de 70.000, dont 700 sont déjà partis en Syrie pour le djihad : le Système, par sa politique insensée, nous fait vivre sur un volcan...; les militaires qui - à bon droit - se plaignent de notre "armée de bout de ficelles" : on le voit en Centrafrique, mais c'est partout pareil, en France, alors que, comme le rappelle Jean-Dominique Merchet (voir notre Navigation sélective d'hier...), "le monde entier arme, alors que l'Occident désarme !..."  

    C'est de cela et de bien d'autres choses encore, que nous parlerons cette semaine, après que Louis-Joseph Delanglade aura ouvert notre "semaine" de réflexion et de prise de position sur les grands sujets de l'heure, ceux qui préoccupent nos concitoyens... 

    LAFAUTEAROUSSEAU sans inscription.jpg

    IMG_0096.jpg= Mardi, on jettera un oeil, comme nous avons pris l'habitude de le faire de temps en temps, sur les commentaires et les liens partagés, lsur notre Page Facebook Lafautearousseau royaliste, sur notre Compte Twitter A.F.Royaliste, ou sur notre quotidien...  

    On commencera par un commentaire de Jean-Louis Faure, d'accord avec Louis-Joseph Delanglade, et deux liens qu'il envoit par sur l'Ukraine (Aymeric Chauprade) et la Syrie; puis un "J'accuse", d'Hélène Richard-Favre; un "Travail du dimanche et emploi : illusions et réalités", de Jean-Philippe Chauvin; un Christian Vanneste, De Jaurès aux 50 milliards, le mal français...; un lien de Denis Blanc (via Michel Yves Michel), sur la prédication du Père Michel-Marie Zanotti-Sorkine, le dimanche de Pâques; l'annonce de la création d'un Institut Cicéron, dans "Le Rouge et le Noir"... et quelques autres liens encore, arrivés d'ici mardi...

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    pantheon fronton.jpg= L'actualité plus immédiate nous l'a déjà fait repousser deux fois : c'est mercredi que nous passerons la note où l'on parlera du Panthéon. Il y a peu, avec Simone Weil, Franck Ferrand et Denis Tillinac, nous avons bien parlé des ridicules mythes creux du Système : en voici un qui prend l'eau de toute part. Ou, plutôt, qui sentait déjà mauvais - très mauvais... - et dans lequel, maintenant, on dirait bien qu'il y a, ou qu'il risque bien d'y avoir,  le feu...
     
    Dans son "lundi" du 24 février dernier, Mémoire sélective ? Louis-Joseph Delanglade avait pointé l'erreur que commettait François Hollande, qui versait dans un communautarisme de mauvais aloi : "...En inaugurant à la Grande Mosquée de Paris, ce mardi 18 février, le « mémorial du soldat musulman », M. Hollande a choisi délibérément de s’inscrire dans un « mémoriel » discriminatoire..."
     
    Il s'agissait évidemment d'un geste politique envers un électorat ("noir et arabe", comme dit Louis-Georges Tin, président du CRAN !...) qui a voté "Hollande" à 93%, mais qui se trouve fort dépité depuis que le gouvernement de ce même Hollande vient lui expliquer que le petit Mohamed pourra s'appeler Leïla, et que "Mehdi met du rouge à lèvres", théorie du genre oblige ! Hollande pensait rassurer "son" électorat. Las ! Le florentinisme a ses limites, et il arrive assez souvent à celui qui veut être machiavélique de se prendre les pieds dans le tapis. En "mettant" Jean Zay au Panthéon, les "soldats musulmans" et leurs famillens savent qu'ils sont morts pour un "torche-cul" - Jean Zay dixit, dans l'un de ses "poèmes" (!) : effet désastreux sur le-dit électorat garanti...

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    CATONEO 1.jpgJeudi, la patte à Catoneo proposera une critique de Poutine.
    Catoneo prendra tous les poutinophiles à rebrousse-poil; et parmi eux, n'en doutons pas, plusieurs lecteurs de ce quotidien, qui ne manqueront probablement pas de lui répondre, et c'est très bien ainsi : le ronronnement douillet d'un politiquement correct à notre façon, une vérité unique et définitive, des certitudes qui nous maintiendraient dans un "entre nous" satisfait, peut-être confortable, mais intellectuellement ravageur, serait la pire des choses dans ces colonnes, où l'on veut réflechir, et affiner les positions par le débat, pourvu qu'il soit positif et courtois.
    Catoneo dira donc, sans mâcher ses mots, ce qu'il pense de Poutine... et ceux qui auront des objectionss à lui opposer feront crépiter les claviers !...
     
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    hollande et XI JINPING.jpgEnfin, vendredi, on aura l'analyse politique d'Hilaire de Crémiers : L'impossible équation d'Hollande.

    Comme le dit la légende de la photo ci-contre : "Xi Jinping et François Hollande : l'un est l'empereur d'un pays conquérant, l'autre un médiocre politicien"...

    "Nos institutions sont en ruine, voilà le constat qui s'impose aujourd'hui. Le dernier scrutin ne fait que le révéler. Les prochains seront encore plus démonstratifs..."

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    Et, bien sûr, on réagira "en temps réel" à l'actualité immédiate, et on parlera de tout ce dont on ne sait pas encore que l'actualité nous amènera à évoquer... Et toutes les notes précédentes seront accompagnées de notes plus courtes, plus ramassées, permettant de réagir et de donner notre sentiment face à tel propos, tel fait, tel article qui feront la "une" de la semaine à venir... 

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    capture d'ecran blog.jpg= On aura aussi, comme d'habitude le samedi, notre note en deux parties :

    1. D'abord, une revue des Blogs, de Facebook, des magazines  et d'ailleurs;

    2. Et, ensuite, on donnera les liens que des lecteurs ont envoyés :

    N'hésitez pas à nous faire parvenir des liens sur des sujets qui vous ont paru importants...   

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    SPOT5_H1.jpg=On aura, évidemment, les Ephémérides, car c'est "tout cela, tous ceux-là, aussi, "la France" : des origines de Saint Tropez et de sa "Bravade" au lancement du satellite Spot 5... en passant par : la première remise du Prix des Jeux Floraux de Toulouse; Jeanne d'Arc, qui brise le siège d'Orléans; Charles IX, qui lance la coutume du Muguet du Premier mai...; François premier, qui ordonne la reconstruction de Vitry en Perthois; Richelieu, qui devient ministre; la pose de la première pierre de la Chapelle de la Sorbonne; La Fontaine, qui entre à l'Académie française; Lille, qui devient française par la paix d'Aix-la-Chapelle; la fondation de l'Ecole militaire de Saint Cyr; Bonaparte, qui vend la Louisiane aux Etats-Unis; le début des travaux du Canal Saint Martin; la bataille de Camerone; la statue de la Basilique Notre-Dame d'Afrique, à Alger, couronnée Reine d'Afrique; l'inauguration de la statue de Notre-Dame du Liban à Harissa; Camille Jenatzy, premier homme à dépasser les 100 km/h, avec sa "Jamais contente"; le premier vol de l'Airbus A 330...

    Et une Evocation : quand Louis XIV a fait de Versailles un triple poème, humaniste,