L'agression de Villeurbanne : d'accord avec... Patrice de Plunkett
(Lu sur Le Blog de Patrice de Plunkett)
Un Rambo des Lumières, muni de son désintégrateur à religions ?
Une méthode : incriminer le "religieux" plutôt que d'évaluer les problèmes politiques entre les communautés...
Après la papophobie de droite (Alain Juppé : « ce pape Benoît XVI commence à être un problème »), voici l'antireligiosité de gauche avec le nouveau ministre de l'Intérieur, Manuel Valls.
Commentant l'agression de trois jeunes juifs par une dizaine de personnes à Villeurbanne le 2 juin, Valls a déclaré sa détermination « à lutter contre toute agression à caractère religieux », et ajouté – pour se faire bien comprendre – que l'attaque de Villeurbanne visait une appartenance « religieuse ». Or les services du Crif soulignent que les actes de ce type commis récemment en France sont des répliques de « l'affaire Merah » ; et l'on se souvient que le tueur de Toulouse et Montauban avait proclamé agir pour venger « les Afghans et les Palestiniens », donc pour deux raisons politiques : la présence militaire française en Afghanistan et le problème israélo-palestinien.
L'agression de Villeurbanne ressemble à celle de Toulouse, les attaquants ayant choisi eux aussi de s'en prendre à des jeunes d'une école juive... Certes ces écoles juives sont religieuses, les imitateurs de Merah sont des musulmans, et l'aspect religieux est forcément impliqué sur le terrain en Afghanistan et en Israël / Palestine ; mais les religions ne sont que l'une des données en présence : et (quoi qu'en disent les médias) elles sont une donnée de second rang, derrière la politique qui les utilise. Utilisation évidente dans le cas de l'islamisme... dont les excités de Villeurbanne et d'ailleurs sont des mimes.
D'où la question : que cherche le ministre de l'Intérieur en qualifiant de « religieuse » l'affaire de samedi dernier à Villeurbanne ?
Si « religieux » redevient le terme correct pour désigner les heurts inter-communautaires, les questions de société ne vont pas s'éclaircir ; et l'on peut s'attendre (par ailleurs) à de fausses symétries qui les obscurciront un peu plus.