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Rechercher : Rémi Hugues. histoire & action française. Rétrospective : 2018 année Maurras

  • Éphéméride du 24 Mars

    24 mars 2014 : Mort de Jean-François Mattéi

     

     

     

     

    1776 : Turgot crée la Caisse d'Escompte, à l'origine directe de la Banque de France    

     

    Organisée par le banquier suisse Isaac Panchaud, la Caisse d'escompte eut pour mission d'escompter les lettres de change et autres effets de commerce afin de faire baisser le taux d'intérêt du crédit commercial.

    Elle est considérée comme l'ancêtre directe de la Banque de France, de la direction du Trésor et de la Caisse des dépôts et consignations. Elle n'avait cependant pas pouvoir de battre monnaie.

    Supprimée par la Révolution, en 1793, Bonaparte, Premier Consul, la réorganisera de fait, en 1800, lorsqu'il instituera la Banque de France. 

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      sceco.univ-poitiers.fr/hfranc/CaisseEscompte.htm 

     

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    1794 : Anacharsis Cloots est guillotiné

             

    Jean-Baptiste du Val-de-Grâce, baron de Cloots - férocement anti-catholique, il s'est lui-même rebaptisé Anacharsis Cloots... - est né au château de Gnadenthal, près de Clèves, le 24 juin 1755.

    Féru d'antiquité - comme la plupart des révolutionnaires... - il a tiré ce nom d'Anacharsis d'un philosophe grec et, comme lui, il voulait réformer les peuples et les États selon les modèles et les visions de la démocratie antique.

    Toujours modeste, - là aussi, comme beaucoup d'autres révolutionnaires... - il s'octroya, en toute simplicité, le surnom d'orateur du genre humain : rien de moins ! Ardent révolutionnaire, il s'opposait à Robespierre d'abord par son amitié avec Hébert, mais aussi par son athéisme virulent : il s'était donné, comme autre surnom, celui d' "ennemi personnel de Jésus-Christ" !...

    Robespierre le fera guillotiner - avec les Hébertistes - le 24 mars 1794.

    Connu, dès avant la Révolution, pour ses opinions francophiles, il demandait - dès 1786 !... - le rattachement de la rive gauche du Rhin à la France, dans un ouvrage intitulé Vœux d’un Gallophile, ... 

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    1860  : Nice et la Savoie deviennent Françaises

     

    Pour prix de l'aide militaire apportée au Royaume du Piémont contre l'Autriche, le roi du Piémont-Sardaigne, Victor-Emmanuel cède à Napoléon III Nice et la Savoie.

    Les populations des deux comtés se prononcent massivement en faveur de leur rattachement à la France par plébiscite (ci dessous, le blason de la Savoie).

              

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    Tende et La Brigue, dans le Comté de Nice (ci dessous), qui avaient aussi voté leur rattachement, sont laissées au Roi d'Italie et devront attendre le lendemain de la Seconde Guerre Mondiale pour être réunies à leur tour, après avoir manifesté une deuxième fois massivement leur volonté par un nouveau vote en 1947 (voir l'Éphéméride du 12 octobre).

     

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    Les "villes libres" de Menton et de Roquebrune, par leur vote en faveur de la France furent rattachées au département des Alpes-Maritimes. Mais elles faisaient cependant partie, au moins nominalement, en même temps qu'elles étaient "libres", de la Principauté de Monaco : le Prince Charles III protesta vigoureusement contre ce rattachement, mais devant les résultats de la consultation populaire (883 voix pour le rattachement à la France contre 54), le Prince préféra négocier avec l’empereur Napoléon III la cession de ses Communes (son ancêtre Charles 1er les avaient achetées en 1346 et 1355).

    Le Traité du 2 février 1861 régla définitivement cette question par la vente à la France de Menton et Roquebrune. Ce traité prévoyait également le passage par Monaco de la ligne de chemin de fer qui allait relier Nice à Gênes, ainsi que la réalisation, aux frais de la France, d’une route littorale pour désenclaver la Principauté dont l’accès par voie terrestre, comme maritime, était des plus difficiles.

    La Principauté perdit ainsi les 4/5èmes de son territoire, et ne couvre plus, aujourd'hui, qu'une superficie de 202 hectares...

     
     
     

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    1905 : Mort de Jules Verne

     

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    Photographié par Nadar
     

     

    "On ne connaissait pas Jules Verne sous ce jour monarchiste et catholique..." dit de lui Antoine de Lacoste, dans ses "conseils de lecture", à propos d'un livre de jeunesse : Le comte de Chateleine.

    Raison de plus pour le découvrir !...

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    1934 : La "Traction avant"...

     

    André Citroën présente à un public de concessionnaires la dernière voiture sortie de ses usines du Quai de Javel : la Traction avant.

    Conçue en un an par l'ingénieur André Lefebvre, la Traction sera plébiscitée par les Français pour son confort et sa tenue de route.

     

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    2010 : L'Armagnac récupère le fac-similé du premier texte mentionnant son nom, écrit par Maître Vital Dufour en 1310 !...

     

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  • Demain dimanche, jour de Pâques, pas de notes sur lafautearousseau, qui fait ”relâche”, comme les jours de Noël et de l'


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    "À la Grèce, nous devons surtout notre raison logique. À Rome, nos maximes de droit et de gouvernement. Mais à l’Évangile nous devons notre idée même de l’homme. Si nous renions l’Évangile, nous sommes perdus !" disait avec raison Jean de Lattre de Tassigny.

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    Et Chateaubriand écrivait :

    "...Après Alexandre, commença le pouvoir romain; après César, le christianisme changea le monde; après Charlemagne, la nuit féodale engendra une nouvelle société; après Napoléon, néant : on ne voit venir ni empire, ni religion, ni barbares. La civilisation est montée à son plus haut point, mais civilisation matérielle, inféconde, qui ne peut rien produire, car on ne saurait donner la vie que par la morale; on n'arrive à la création des peuples que par les routes du ciel : les chemins de fer nous conduiront seulement avec plus de rapidité à l'abîme..." (Mémoires d'Outre-tombe, tome II, p.261). 

    Pourquoi ce "néant" dont parle, avec raison, Chateaubriand, après Napoléon, le sabre, l'héritier, le continuateur de la Révolution ?

    Parce que la Révolution est d'abord et avant tout anti chrétienne; qu'elle s'est pensée, voulue et accomplie, en dehors, sans et contre l'héritage millénaire de la France chrétienne; un héritage qu'elle a voulu effacer et qu'elle prétend remplacer par elle-même, puisqu'elle se conçoit comme une nouvelle Religion, la Nouvelle Religion Républicaine.

    Mais cette Nouvelle religion est inféconde : elle n'a su qu'affaiblir considérablement - sans le détruire  complètement - le christianisme et avec lui l'âme, l'esprit Français. Et, aujourd'hui, les Français - des-éduqués par une École sectaire qui les a voulus "sans Dieu et sans Roi" - pour reprendre le mot de Jules Ferry - se retrouvent désemparés face à un Islam conquérant - lui - ou alors face au "vide", au "néant" dont parlait Chateaubriand.

    Et cela parce que ses soi-disant "valeurs" ne sont que des mots, des abstractions et des incantations vaines, des formules creuses, qui ne pèsent d'aucun poids devant les réalités. La République idéologique n'a su et pu que détruire, sans rien construire à la place de ce qu'elle effaçait...

    Le 8 novembre 1906, René Viviani prononça un discours fleuve à l'Assemblée (extrait) :

    lfar viviani.jpg"...Nous sommes face à face avec l’Église catholique... La vérité, c’est que se rencontrent ici... la société fondée sur la volonté de l’homme et la société fondée sur la volonté de Dieu... Les Congrégations et l’Église ne nous menacent pas seulement par leurs agissements, mais par la propagation de la foi... La neutralité fut toujours un mensonge.

    Nous n'avons jamais eu d'autre dessein que de faire une université antireligieuse... de façon active, militante, belliqueuse...

    ...Nous nous sommes attachés dans le passé à une œuvre d'irreligion; nous avons arraché la conscience humaine à la croyance...

    ...Ensemble, et d'un geste magnifique, nous avons éteint dans le ciel des lumières qu'on ne rallumera plus...

    ...Nous ne sommes pas seulement en présence des congrégations, nous sommes en face de l'Eglise Catholique, pour la combattre, pour lui livrer une guerre d'extermination..."

    Peu de temps avant ce discours, haineux mais au moins clair, c'est Georges Clemenceau qui, le 29 janvier 1891, avait lui aussi été très clair :

    lfar viviani 1.jpg"...La Révolution française est un bloc… un bloc dont on ne peut rien distraire... C’est que cette admirable Révolution par qui nous sommes n’est pas finie, c’est qu’elle dure encore, c’est que nous en sommes encore les acteurs, c’est que ce sont toujours les mêmes hommes qui se trouvent aux prises avec les mêmes ennemis. Oui, ce que nos aïeux ont voulu, nous le voulons encore. Nous rencontrons les mêmes résistances. Vous êtes demeurés les mêmes ; nous n’avons pas changé. Il faut donc que la lutte dure jusqu’à ce que la victoire soit définitive..."

    Ce combat de titans a donc débuté avec la funeste Révolution de 1789, et, depuis l'instauration de la funeste République en 1875, la France subit ce Régime qui la déclasse inexorablement, du point de vue matériel, en même temps qu'il la "vide" intérieurement de sa richesse spirituelle. Après avoir "changé le peuple" dans son mental, son moral, son imaginaire, par l'école, la République idéologique, devenue Système monstrueux, "change le peuple" par une immigration massive et continue : tout, pourvu que meure la France traditionnelle, lentement surgie du fond des âges àlfar flamme.jpg partir de Clovis et de son baptême.

    Nous, au contraire - qui préférons nous appeler "alter-révolutionnaires" que contre-révolutionnaires... - nous nous inscrivons clairement et fièrement dans cet héritage millénaire, chrétien et royal, écrit par nos ancêtres sur cette terre de France, et nous voulons poursuivre "l'aventure France"  en commençant, d'abord, non pas pas "restaurer" un ordre ancien, mais par "ré-instaurer" l'esprit vivifiant et fécond de cet ordre, rénové et adapté aux exigences de notre temps...

    "Pour moi, l'histoire de France commence avec Clovis, choisi comme roi de France par la tribu des Francs, qui donnèrent leur nom à la France. Avant Clovis, nous avons la préhistoire gallo-romaine et gauloise. L'élément décisif pour moi, c'est que Clovis fut le premier roi à être baptisé chrétien. Mon pays est un pays chrétien et je commence à compter l'histoire de France à partir de l'accession d'un roi chrétien qui porte le nom des Francs" (Charles de Gaulle). 

    Voilà pourquoi - trop rapidement résumé, certes... - lafautearousseau, trois fois par an, manifeste son attachement aux vraies racines de la France, qui sont chrétiennes, plutôt qu'aux malfaisantes nuées d'une Révolution sanguinaire, belliqueuse et génocidaire...

    À Noël, à Pâques et le 15 août, voilà ce que nous voulons dire, en... ne disant rien !

  • Éphéméride du 18 juin

    Rouen, de nos jours : Place du Vieux-Marché

     

     

     

     

    1204 : La Normandie redevient française    

     

     

    Le roi de France Philippe Auguste triomphe, à Rouen, du souverain anglais Jean sans Terre.

     

    Dès 1202, Philippe Auguste avait confisqué les terres de Jean, ce qui avait donné naissance au sobriquet de Jean sans Terre. Et il avait frappé un grand coup en s'emparant du célèbre Château Gaillard, construit par Richard Cœur de Lion (voir l'Éphéméride du 6 mars).           

     

    Philippe Auguste s’emparera ensuite par les armes de l’Anjou et de la Touraine. 

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    1429 : Victoire de Patay

     

     

    Juste après la levée du Siège d'Orléans, c'est la première grande défaite que Jeanne, accompagnée de Jean d’Alençon et Arthur de Richemont, inflige aux Anglais et à leur chef, le général Talbot, qui est fait prisonnier et doit remettre son épée à Xaintrailles, l'un des meilleurs compagnons d'arme de Jeanne, avec La Hire (sur Étienne de Vignolles, dit "La Hire", voir l'Éphéméride du 11 janvier).

     

    L'élan est donné, et l'enthousiasme le rend irrésistible. Électrisés, les Français vont entamer la marche vers Reims car, comme l'a très bien expliqué Jacques Bainville, "la grande idée de Jeanne fut le Sacre de Reims".

     

    C'est la libération d'Orléans, suivie de la victoire de Patay, qui ont rendu possible cette chevauchée victorieuse vers la ville du Sacre...

     

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    La brillante victoire de Patay a donc cette particularité d'être à la fois "conséquence" et "cause" : conséquence directe d'une heureuse victoire militaire (les Anglais bousculés à Orléans et la ville libérée) elle devient - et c'est bien plus important encore... - la cause d'une victoire politique, car elle lance la "chevauchée fantastique vers Reims", et le sacre, à travers des territoires souvent hostiles et, en tout cas, majoritairement occupés par les Anglais ou leurs alliés.

     

    Jusque là, il y a grande pitié dans le royaume de France, au point que la légitimité du souverain ne s'impose pas à tous : si les territoires du sud reconnaissent le "gentil Dauphin", Charles VII, celui-ci est rejeté et méprisé ("le petit roi de Bourges" !...) par les Anglais et leurs alliés, qui, dans tout le nord et l'est du pays reconnaissent au contraire comme roi de France "le petit roi godon", d'ailleurs sacré à Notre-Dame de Paris !

     

    Patay est donc bien une date majeure, et à la charnière du "militaire" et du "politique"...

     

     

    Dans notre Album L'aventure France racontée par les cartes,  voir la photo "Guerre de Cent Ans (4/4) : deuxième rétablissement"

     

    La Geste héroïque de Jeanne est un moment fondamental de notre Histoire nationale : ses moments essentiels en sont relatés dans ces Éphémérides aux 25 février (rencontre de Jeanne et du Dauphin, à Chinon), 8 mai (libération d'Orléans), 18 juin (victoire de Patay), 17 juillet (sacre de Reims), 23 mai et 21 novembre (capture, et livraison aux Anglais), 30 mai (martyre), 16 mai (canonisation), 10 juillet (instauration de la Fête nationale). 

     

    Ne quittons pas cette entrée sans noter que la bataille de Patay est directement à l'origine d'une expression très célèbre et toujours très employée de nos jours, même si la plupart de ceux qui l'utilisent ignorent cette origine : eh, oui ! l'expression "mettre la pâtée", pour parler d'une victoire nette et sans équivoque, n'est que la transcription phonétique de... la déroute des "Anglois" à Patay !

     

    https://www.rtl.fr/culture/culture-generale/pourquoi-jeanne-d-arc-est-a-l-origine-de-l-expression-mettre-la-patee-7900015200

     

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    1690 : Création du Régiment de Clare; aux origines de la "Brigade irlandaise"...

     

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     Drapeau du Régiment de Clare...

     

     

    Dans notre Album Drapeaux des Régiments du Royaume de France, voir plus particulièrement - pour ce qui concerne les régiments irlandais - la partie 5 : "La Brigade Irlandaise"...

     

     

     

     

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    1726 : Mort de Michel Delalande

     

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    Delalande est aussi l'auteur du magnifique Te Deum, joué devant Louis XIV le 28 août 1706, à l'occasion de l'inauguration de l'Hôtel des Invalides (voir l'Éphéméride du 28 août) :

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  • Éphéméride du 7 avril

    1930 : Antoine de Saint-Exupéry est fait Chevalier de la Légion d'honneur

     

     

     

    451 : Metz incendiée par Attila    

     

    À la tête d’une armée coalisée hunno-germanique, Attila se lance au printemps 451 dans une campagne contre la Gaule. Cette armée réunit les peuples Gépides (les plus nombreux) : Wisigoths, Skires, Suèves, Alamans, Hérules, Thuringes, Francs, Burgondes, Alains, Sarmates...

    Elle est donc majoritairement germanique et les Huns n’en composent qu’une infime partie.

    Mais la Gaule va lui résister : le 7 avril, Attila brûle Metz, mais échoue, ensuite, devant Paris, sous l’impulsion de sainte Geneviève (voir l'Éphéméride du 3 janvier); il échoue ensuite de nouveau à Orléans - défendue par Saint Aignan - où il comptait franchir la Loire.

    Attila verra une coalition se former contre lui, sous les ordres d'Aétius, composée de tous les peuples établis en Gaule à cette époque : c’est en Champagne qu'aura lieu la bataille finale des Champs catalauniques, scellant l'échec de cette invasion de la Gaule par les Huns (voir l'Éphéméride du 20 juin). 

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    Dans notre album L'aventure France racontée par les cartes, voir la photo La fin de la Gaule romaine (II) : Attila

     

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    1699 : Lettres patentes pour l'édification de la Place Vendôme

     

    Dès 1677, l'idée d'édifier une Place en l'honneur de Louis le Grand était lancée.

    En 1685, Louvois fit acheter et démolir tous les bâtiments qui se trouvaient sur l'emplacement de la future Place : avec Jules Hardouin-Mansart et Germain Boffrand, il se proposaient de construire un ample espace rectangulaire, bordé de vastes bâtiments publics : Bibliothèque royale, Hôtel de la Monnaie, Hôtel des Académies, Hôtel des Ambassadeurs...

    Un arrêt du Conseil du Roi du 2 mai 1686 avait autorisé les travaux, mais les plans furent modifiés par la suite. Au milieu de la place fut érigée une statue équestre en bronze de Louis XIV, par François Girardon : la place prit alors le nom de Place Louis-le-Grand, qu'elle gardera jusqu'à la Révolution (où elle sera le théâtre d'atrocités, courantes à l'époque : des têtes y ayant été promenées au bout de piques, elle s'appellera, un temps, Place des piques !...). La statue, inaugurée en 1699, sera détruite en 1792...

    Son nom actuel lui vient du fait que César Monsieur, fils illégitime d'Henri IV et Gabrielle d'Estrées (et, donc, demi-frère de Louis XIII...) y possédait son Hôtel particulier, et qu'il était titré duc de Vendôme...

    C'est probablement l'oeuvre la plus aboutie de Jules Hardouin-Mansart, et l'un des chefs d'oeuvre les plus réussis de l'esprit classique du XVIIème siècle...

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     Sur Jules Hardouin Mansart et son oeuvre, voir l'Éphéméride du 16 avril (jour de sa naissance) ou celle du 11 mai (jour de sa mort)...

     

     

     

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    1719 : Mort de Jean-Baptiste de La Salle

     

    Grand innovateur dans le domaine de la pédagogie, il a consacré sa vie à éduquer les enfants pauvres.

    Il est le fondateur de l'institut des Frères des Écoles chrétiennes, et fut canonisé en 1900.

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    http://lasallefrance.fr/etablissement/Reperes-historiques

     

     

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    1780 : Inauguration du Grand Théâtre de Bordeaux

     

    C'est la pièce de Racine, Athalie, qui est choisie pour inaugurer la scène du nouveau Théâtre, construit en sept ans par l'architecte Victor Louis, entre 1773 et 1780, sur ordre du Gouverneur de la Guyenne, Louis Armand du Plessis, duc de Richelieu.

    Le Grand Théâtre est considéré comme l'un des plus beaux du monde...

     

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    1795 : Adoption du Système métrique décimal
      
             
    La base de ce nouveau système unifié de mesures est le mètre, correspondant à la dix-millionième partie du quart de méridien terrestre allant de l'équateur au pôle Nord.
     
    Jusqu'alors, il y avait entre entre 700 et 800 unités de mesure.
     
    Par delà les vicissitudes politiques, cette mesure s'inscrit dans le long processus d'unification de la France, et prend la suite de l'Ordonnance de Villers-Cotterêt, par exemple, rendant l'usage de la langue française obligatoire pour tous les actes officiels. 
     
    Ci dessous, le mètre étalon du 36 rue de Vaugirard, à Paris.
     
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    1823 : Début de l'Expédition d'Espagne

     

    Après le Congrès de Vérone (octobre-décembre 1822), et sur les instances de Chateaubriand, les "Cent mille fils de Saint Louis", partent de France pour restaurer le pouvoir du roi d'Espagne, Ferdinand VII.

    La prise du Fort du Trocadéro - dont le quartier de Paris conserve le souvenir - marquera la fin de l'opération, le 31 août.

    Ce qui est frappant, dans cette intervention militaire, c'est la rapidité de son succès (moins de quatre mois), alors que l'armée napoléonienne, armée d'invasion heurtant les sentiments profonds de la grande majorité du peuple espagnol, avait connu, lors de son invasion du pays, à partir de 1808 et jusqu'en 1812, ses premiers revers en Espagne (voir l'Éphéméride du 2 mai).

    D'ailleurs, la reddition de Bailén fut la première vraie défaite d'une armée de Napoléon, avec les répercussions morales et psychologiques qui s'ensuivirent (voir l'Éphéméride du 22 juillet) : Jacques Bainville, dans son magistral Napoléon, donna comme titre à son Chapitre XIV Le premier nuage vient d'Espagne...

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    Discours de Chateaubriand, justifiant l'intervention :

    http://www2.assemblee-nationale.fr/decouvrir-l-assemblee/histoire/grands-moments-d-eloquence/francois-rene-de-chateaubriand-la-reconciliation-complete-des-francais-s-achevera-sous-la-tente-25-fevrier-1823

     

     

     

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    1930 : Saint-Exupéry fait Chevalier de la Légion d'honneur

  • Église : sortir de l'ambiguïté

     

    Par Hilaire de Crémiers 

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    Analyse : situation terrible de l'Eglise catholique et terrible analyse - fleuve - dont on pourra débattre.  LFAR

    Mgr Carlo Maria Vigano, ancien Nonce apostolique aux États-Unis, a cru de son devoir de publier le 25 août dernier une lettre signée du 22 août sous forme de témoignage pour mettre le pape François et la hiérarchie de l’Église devant leur responsabilité dans l’effroyable problème que révèle la découverte des innombrables crimes sexuels commis par des membres du clergé et volontairement tenus cachés. 

    “Souvent, Seigneur, ton Église nous semble une barque prête à couler, une barque qui prend l’eau de toutes parts. Et dans ton champ, nous voyons plus d’ivraie que de bon grain. Les vêtements et le visage si sales de ton Église nous effraient. Mais c’est nous-mêmes qui les salissons ! C’est nous-mêmes qui te trahissons chaque fois, après toutes nos belles paroles et nos beaux gestes. Prends pitié de ton Église… Â»

    C’était en mars 2005. Jean-Paul II était mourant. Le cardinal Joseph Ratzinger présidait à la place du pape le chemin de croix qui se déroule traditionnellement au Colisée. Nul doute aujourd’hui, pour qui cerne l’histoire de cette période de l’Église, que celui qui était alors encore le préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi, pensait, en prononçant ces mots terribles, d’abord et surtout, aux crimes d’homosexualité, de pédophilie et d’abus sexuels de toutes sortes perpétrés dans un cadre ecclésiastique au cours des quarante précédentes années et dont s’étaient rendus coupables des membres du clergé à tous les niveaux. Les scandales commençaient à éclater un peu partout sur tous les continents et éclaboussaient jusqu’aux sommets de la hiérarchie qui se taisait.

    Le temps de Jean-Paul II

    Jean-Paul II avait exercé son charisme personnel dans sa fonction pour redynamiser une Église qui en avait bien besoin après les années dites « conciliaires Â» dont le pape Paul VI, sur la fin de son pontificat, effrayé de résultats qui n’étaient, certes, pas prévus, s’affligeait lui-même. Il en était quelques autres qui avaient joué un rôle important lors du Concile, comme théologiens ou experts, et qui, eux aussi, étaient consternés par une évolution en forme de dégradation doctrinale, morale et liturgique qui n’avait plus rien à voir avec le renouveau souhaité ou imaginé. En étaient, entre autres, le Père de Lubac, le Père Daniélou, promus cardinaux par Jean-Paul II ; Joseph Ratzinger aussi. D’où leur volonté de réformer la réforme afin de l’inscrire dans la continuité de l’Église en éliminant peu à peu les herméneutiques de la rupture.

    Jean-Paul II, en lutteur polonais qui s’était exercé avec succès contre le communisme athée, avait parcouru le monde à grandes enjambées et rassemblé les foules – et surtout les jeunes – pour leur rendre confiance et leur rappeler – pour les catholiques – les articles de la foi et les principes de la morale. De grands textes, souvent, d’ailleurs, inspirés par son cardinal théologien Ratzinger, ponctuaient ce parcours, de Veritatis splendor à Fides et ratio, ainsi que toute une série d’exhortations et d’admonestations. Ce qui ne l’avait pas empêché, en faisant fi de toutes les contradictions, de persévérer, tout autant, dans un œcuménisme sans frontière et dans une vision des droits de l’Homme qui lui servait depuis toujours de fer de lance et qu’il prétendait ramener dans une direction divine en l’incluant dans une vaste conception théologique, philosophique et éthique. Sa philosophie inspirée de la phénoménologie moderne lui permettait des synthèses surprenantes. Joseph Ratzinger ne pouvait s’empêcher sur ces points d’avoir, sinon de manifester, des réticences malgré toute l’admiration, voire la dévotion que portait à son pape le cardinal théologien : en particulier les réunions d’Assise qui, du strict point de vue de l’affirmation de la foi catholique, n’étaient pas acceptables.

    Toujours est-il que Jean-Paul II, tout donné à son lien direct avec le peuple fidèle et à sa relation personnelle avec le monde, ne se préoccupait pas du gouvernement de l’Église. Les services de la curie fonctionnaient par eux-mêmes selon les directions des cardinaux concernés et des autres prélats curiaux laissés à leur jugement… et à leurs calculs ou ambitions. Et de même les Églises locales sous la houlette de leurs conférences épiscopales, leurs bureaux, leurs commissions et on sait ce que ces mots veulent dire. Tout cela est certain et n’a pas manqué d’être noté par les historiens et les essayistes les plus sérieux. Est-il permis de le dire ? Le clergé, du bas en haut et du haut en bas, était livré à lui-même et il n’y a rien de pire. Surtout dans les exaltations malsaines de prétendus changements radicaux qui devaient tout bouleverser ! Et pourquoi pas, après la doctrine, les mœurs ? Précisons qu’il n’y a pas que ce qu’on appelle « la gauche Â» qui se livrait à ce genre de libération… théologique et éthique. D’autres qui seraient qualifiés « de droite Â», pouvaient aussi bien tomber dans le même piège de l’autosuffisance et du narcissisme doctrinal et moral. Tout est permis à qui se croit au-dessus.

    En raison de son expérience polonaise dans un régime qui tentait par tous les moyens de la calomnie de déstabiliser l’Église, Jean-Paul II refusait d’envisager la responsabilité pénale du clergé et, mis devant des accusations, les traitait de rumeurs. C’est ainsi qu’il avait soutenu et promu Marcial Maciel, fondateur des Légionnaires du Christ, dont il louait les œuvres, en effet, impressionnantes alors que des faits certains commençaient à être communiqués au Saint-Siège. La secrétairerie d’État opposait la plus grande inertie. Le cardinal Sodano, tout à sa politique, ne traitait pas les vrais problèmes. L’institution occultait et faisait semblant de tout ignorer. « Et ce n’est pas pécher que pécher en silence… Â» !

    C’est dans ces circonstances que, sans porter de jugement sur les personnes en responsabilité, avec la discrétion requise, Joseph Ratzinger de sa propre initiative décida d’attraire devant son dicastère les cas qui lui étaient signalés. Il savait donc. Pas tout. À cette époque, loin de là ; mais il fut atterré. La perversité des ecclésiastiques lui était intolérable. Il ne la comprenait même pas ! D’où cette prière d’épouvante lors du Chemin de Croix de mars 2005. Ce ne fut que le début d’une longue agonie. Coepit contristari et maestus esse, pavere et taedere.

    Le temps de Benoît XVI

    Le 2 avril suivant, Jean-Paul II mourait. Doyen du Sacré-Collège, Joseph Ratzinger prépara le conclave. Il en sortit pape. Des indiscrétions – qui, d’ailleurs, peinèrent Ratzinger- â€“, donnèrent à savoir le nom de son principal concurrent : Jorge Mario Bergoglio.

    Une fois sur la chaire de saint Pierre, celui qui était devenu Benoît XVI mesura peu à peu toute l’ampleur du problème. C’est lui et lui seul qui résolut la terrible affaire des Légionaires du Christ, en sauvant les âmes et en préservant les œuvres bonnes, car l’homme de foi était aussi un homme de charité. Cependant, les faits dénoncés et les plaintes émises se multipliaient de tous côtés ; c’est encore lui qui prescrivit alors les règles de la plus stricte vérité et de la plus rigoureuse justice, y compris devant les institutions civiles. Cependant il s’avéra qu’il avait dans son propre entourage de cardinaux et de prélats des hommes qui par suffisance ou insuffisance – prétention souvent doublée d’incompétence – ne voulaient pas comprendre. Inutile ici de donner des noms : tout est maintenant parfaitement connu des personnes averties. C’est comme si tout avait été fait pour écœurer, pire encore, pour faire tomber Benoît XVI ; aucun mauvais procédé ne lui aura été épargné : stupidité, immoralité, désir de vengeance ; et ce besoin de couvrir les réseaux et de se couvrir soi-même. Il ne s’agissait plus que de l’accabler.

    Toutefois, la gravité extrême des faits posait une question plus profonde. Les dérives des mœurs sont les signes des déviations de la foi. Il est toujours possible pour un catholique de se reconnaître pécheur et donc d’essayer de s’amender. Le mal est sans recours quand on s’accorde la facilité de se faire un Dieu et une religion à sa façon. Le mot « amour Â» mis à toutes les sauces suffit à justifier tout et n’importe quoi, y compris le pire, en échappant aux vérités de la nature et aux dogmes de la foi. Charles Maurras – eh oui ! – qui a tout vu, de son regard aigu, dès le début du XXe siècle, des conséquences des erreurs progressistes et modernistes dont l’Église allait pâtir pendant plus d’un siècle, écrivait en 1905 : « Dieu est tout amour, disait-on. Que serait devenu le monde si retournant les termes de ce principe, on eût tiré de là que tout amour est Dieu ? Â»

    C’est exactement la question. Ces messieurs ont tout simplement décidé de justifier toutes leurs amours : l’homme, le monde, leurs choix idéologiques et tout aussi bien, leurs amours irrégulières ou singulières. Or, le problème commence quand on fait la théorie de son cas, pensées, mœurs, passions, goût du pouvoir. Quand on se fait soi-même sa propre théorie du salut, quand on estime qu’on n’a pas besoin de salut ou qu’on est au-dessus, c’est fini. Le salut peut être devant soi, on ne le voit pas, on le méprise, on le dénigre, on le traite de Satan. C’est le péché contre l’Esprit.

    Benoît XVI a donc tenté un redressement de la foi pour opérer un redressement de la barque de Pierre. Et avec quel enseignement de la plus grande précision ! il en a été traité à plusieurs reprises dans ces colonnes. Ce n’est pas le lieu ici d’y revenir. Il voulait renouer tous les fils rompus. Penser juste et vrai, prier en beauté et en conscience aiderait à agir en conformité avec l’Évangile de Jésus-Christ. Eh bien, l’homme qui ne voulait pas être pape,– pour reprendre le titre du beau livre de Nicolas Diat – a pris finalement et personnellement la décision de renoncer au ministère d’évêque de Rome, successeur de saint Pierre ; il arguait de son manque de force. Après tant d’épreuves !

    Le temps de François

    C’est ainsi que le cardinal Bergoglio fut élu. Jésus, le diable et, à l’appui, citation de Léon Bloy, on crut à ses premiers propos aux cardinaux qu’il allait proposer une radicalité évangélique de bon aloi. Il s’y mêla très vite d’autres ingrédients. L’Église eut droit, en plus d’une dialectique sur les pauvres qui prit la forme d’unique spiritualité et qui tourna à la mystique des migrants et, pour parler comme Péguy, à la politique de la migration universelle, à une autre dialectique dite de « l’ouverture Â» qui devint un système de gouvernement, une méthode politique d’exercice du pouvoir. Tout ce qui s’opposait aux projets pontificaux étaient mis sur le compte d’un esprit de « fermeture Â», d’obstination dans des doctrines passées et donc dépassées.

    Tout y passa, en effet : cela alla de l’éloge incon-sidéré de Luther qui mettait à mal la foi catholique, aux subtiles transformations de la règle morale par toutes sortes de procédés prétendument démocratiques et évidemment abusifs. Les quelques jésuites sans foi ni loi, et connus comme tels, qui ont tout oublié de saint Ignace et bafouent les Exercices spirituels qui devraient être leur règle de vie, gravitant dans l’entourage du pape, menaient la danse : une casuistique invraisemblable, à faire frémir Pascal, autorisait toutes « les ouvertures Â». Cependant le pape se créa à la Maison Sainte-Marthe son propre appareil de gouvernement avec ses hommes à lui, ses cardinaux nommés par lui, en doublon de la curie qu’il se contentait d’invectiver chaque année régulièrement.

    Le dernier voyage de François à Dublin en Irlande, les samedi 25 et dimanche 26 août, fut typique de cette manière de faire. Il écrit, la semaine précédente, une Lettre au peuple de Dieu qui, devant la montée des scandales, dénonce avec une extrême vigueur les abus sexuels sur mineurs, mais ce sont des mots, car la Lettre ne vise jamais le péché en tant que tel des pratiques de l’homosexualité et de la pédérastie ; et il se rend ensuite à la 9e Rencontre mondiale des familles à Dublin dans une Irlande catholique blessée par ces horribles comportements. Là, tout est arrangé pour orienter cette rencontre qui concerne la famille dans sa sainteté, sur « l’accueil des divorcés remariés selon Amoris laetitia Â» et sur « l’accueil et le respect dans les paroisses des LGBT et leurs familles Â». Il fallait l’oser ! Alors à quoi sert de demander pardon, de se lamenter en fustigeant toute l’Église qui n’en peut mais, en dénonçant dans les crimes perpétrés, non pas le péché en lui-même que constitue l’abus sur mineurs, mais ce qui est requalifié de cléricalisme ! Ah, si ce n’est pas précisément du cléricalisme, cette manière de procéder…

    François pour ces journées s’est fait accompagner, comme par hasard, de ceux qui participent du même système : le cardinal Schönborn, archevêque de Vienne, Oscar Maradiaga, archevêque de Tegucigalpa au Honduras, membre de son C9, Blase Cupich, créé cardinal par lui, archevêque de Chicago, des noms qui ont été cités – à tort ou à raison – dans des affaires de ce genre, comme ceux de Wuerl, archevêque de Washington, et de O’Malley, archevêque de Boston, qui aussi étaient invités et qui ne sont pas venus, car ils doivent faire face eux-mêmes à la tourmente ! Le jésuite américain, James Martin, directeur de la revue America, connu pour ses positions ouvertement LGBT, était bien là, lui aussi, chargé de faire sa propagande ignoble. Et François, là-dessus, au retour dans l’avion essaya de noyer la question en parlant de psychiatrie. Il n’y a donc aucune autorité dans l’Église pour dire : ça suffit ! Alors que tout le monde sait que le mal a ravagé des églises entières, que le procureur de l’État de Pennsylvanie, Josh Shapiro, vient de faire savoir que le Vatican et les autorités ecclésiastiques connaissaient les ignominies commises sur des enfants par près de 300 prêtres dans ce seul État, qu’il en est de même au Chili, en Australie, en Irlande, et encore, et encore…Même s’il s’agit d’une minorité, c’est bien trop ! Ne serait-ce que pour que l’Église hiérarchique et l’ensemble des prêtres qui ont donné leur vie au Christ, ne soient pas compromis dans cet affreux trafic d’influence. Car qu’est-ce d’autre ?

    Il est donc compréhensible que Mgr Carlo Maria Vigano ait cru bon d’écrire sa lettre ouverte au pape. Ancien Délégué aux représentations pontificales auprès de la secrétairerie d’État, puis nonce apostolique à Washington, il fut par ses fonctions informé de suffisamment de faits à la suite de ses prédécesseurs pour se croire obligé d’en référer aux plus hautes autorités, en particulier s’agissant des abus sexuels perpétrés par l’ancien archevêque de Washington, le cardinal McCarrick, doublés de sollicitatio ad turpia et de sacrilèges eucharistiques. Sa lettre est parfaitement documentée, précise ; et les faits monstrueux de perversion sont connus et sont si avérés qu’à la demande de François McCarrick a été obligé de présenter sa démission du collège cardinalice en juillet dernier. Mais, auparavant, qu’en était-il, s’il est vrai que, de fait, Benoît XVI avait déjà pris des décisions à son encontre ?

    Ce n’est pas tout, car Mgr Vigano dénonce tout un système de connivences, de nominations, de réseaux homosexuels qui contamine l’Église. Combien d’autorités impliquées ? Et jusqu’où…

    Le pape François ne saurait d’aucune manière et à aucun titre couvrir de son autorité de telles turpitudes : c’est une évidence. Il en va du respect de sa propre fonction que tout catholique est tenu de respecter, à commencer par lui-même. Le pape est souverain ; il a le droit de ne pas rÃ

  • Jamais deux sans trois.... ou : le Prince Jean dans Libération (1/2).

                Inlassablement, et avec sérieux, le prince creuse son sillon; il va à la rencontre des Français de tous horizons et de tous bords, et cela commence à faire du monde; sa notoriété grandit : une preuve supplémentaire en est donné par le fait que Libération vient de lui consacrer une pleine page...

                Mercredi 14 juillet 2010, la dernière page (24) de Libération est toute entière consacrée au Prince Jean.

                La grande photo est très originale, loin des clichés habituels ou compassés. Elle donne une image sympathique et positive du Prince, qui correspond bien à la réalité.

                Par contre....

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                ... disons-le franchement, même si ce n’est pas l’essentiel, et de loin, l’article commence mal. Et même très mal….

                Christophe Forcari croit utile (et peut-être malin, et peut-être même drôle ?....) de commencer par avouer qu’il est adepte de « la très traditionnelle et très républicaine tête de veau le 21 janvier pour célébrer l’anniversaire de la mort de Louis XVI ».

                On a lu des choses plus fines, et de moins (très) mauvais goût… Nous laisserons donc l’auteur de cette immortelle confidence à sa sympathie pour l’héritage de violence et de haine de la Révolution ; nous ne lui rappellerons pas que Louis XVI était quelqu’un de cultivé, de pacifique, et animé des meilleures intentions : Christophe Forcari doit faire partie de ces gens hostiles à la peine de mort, mais nullement gênés dans leur sommeil par le Génocide vendéen ; ou du genre à vous expliquer qu’il faut aimer et aider n’importe quel Kosovar, Haïtien, Inuit ou Ottentot (ce qui est, du reste, parfaitement exact) mais qui « célèbre » le martyre que l’on a fait subir à un innocent, à sa femme, à son petit garçon… et à tant d’autres : allez comprendre !

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    Louis XVI, accompagné du maréchal de Castries, ministre de la Marine, donnant ses instructions à M. de La Pérouse pour son voyage autour du monde (par Nicolas-André Monsiau)
     

                Et comme si cela ne suffisait pas, Christope Forcari essaye de nous refaire le coup de « la prise de la Bastille ». Mais il s’agit là d'une falsification historique sans précédent, et d'une ahurissante re-écriture des évènements, qui laisse rêveur, et qui est bien l'une des choses les plus stupéfiantes, mais aussi les plus sordides, qui soient : la garnison de la forteresse, vide et qui ne servait plus à rien depuis des années, à ouvert ses portes sans combattre, contre la promesse qu’il ne serait fait de mal à personne. Moyennant quoi on a promené des têtes au bout des piques !

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      "La culture politique qui peut conduire à la Terreur est présente dans la révolution française dès l'été 1789", explique-t-il, et la prise de la Bastille inaugure "le spectacle de sang, qui va être inséparable de tous les grands épisodes révolutionnaires"..... (François Furet).

                 C’est ça, pour Christophe Forcari, « le premier fait d’armes de la Révolution » ? On a les faits d’armes qu’on peut !...  Le pseudo mythe d'une prétendue "prise de la Bastille" - prise qui n'a jamais eu lieu puisque la citadelle s'est rendue sans combattre - mêle en réalité le mensonge à l'ignoble, dans une re-écriture volontairement falsificatrice de la vérité historique, où le burlesque le dispute au tragique et à l'horreur; et l’on a du mal à comprendre qu’un journaliste de Libération véhicule des images d’Epinal d’une telle niaiserie. Renvoyons l’auteur à François Furet :  

                 "La culture politique qui peut conduire à la Terreur est présente dans la révolution française dès l'été 1789", explique-t-il, et la prise de la Bastille inaugure "le spectacle de sang, qui va être inséparable de tous les grands épisodes révolutionnaires"..... (à suivre...).

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  • Humeur et libres propos: Doit-on -mais le peut-on ?...- ”se battre” pour le Tibet (mais aussi pour le Darfour et ...pour

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              Mais il y a autre chose: lorsqu'on prétend donner des leçons aux autres, c'est sinon parce qu'on est parfait soi-même, du moins que l'on est au moins, un peu meilleur, un peu plus en avance que ces autres à qui l'on fait la leçon. La république française est-elle si assurée de son "avance" pour parler comme elle le fait ?

              N'en prenons qu'un seul exemple, polémique certes, mais pourtant bien vrai: qu'est-ce que c'est que ce système, cette république qui laisse un grand nombre de ses personnes âgées côtoyer la précarité -passant même souvent en dessous du seuil de pauvreté...- avec des retraites indécentes (alors qu'elles ont travaillé et cotisé honnêtement toute leur vie...), et qui prétend dire ce qu'il faut faire ailleurs aux autres ? qui prétend sauver le Darfour, le Tibet, alors qu'elle n'est même pas capable, chez elle, de faire vivre décemment celles et ceux qui auraient droit à des conditions de vie décentes et à qui ces conditions de vie ne sont pas assurées ? Et si la république commençait par balayer devant sa porte ?.....

              Et si avant de dire aux autres ce qu'ils doivent faire chez eux, elle s'interrogeait elle-même sur ce qu'elle doit faire chez elle, ici, et qu'elle ne fait pas, ou si mal ? De quel droit parle-t-elle avec supériorité aux autres ? Quels sont les succés qui lui donnent autorité pour parler, et pour décréter souverainement où est le bien et ce qu'il faut faire....ailleurs dans le vaste monde ? La république française ferait mieux de s'occuper de la France qui, à cause d'elle, va très mal. A la différence de l'époque des Rois, où l'on regardait la France avec envie, quand les autres parlent de nous c'est le plus souvent avec commisération, pour nos retards, nos scléroses, nos blocages, nos échecs...dont est responsable la république. Quand les allemands, du haut de leurs 350 milliards d'euros d'excédents de leur balance commerciale, parlent de notre économie et de nos 50 milliard de déficit de la même balance commerciale, croit-on qu'ils aient la moindre idée, la moindre envie, la moindre tentation -ne fut-ce qu'un instant- de nous prendre pour des modèles ? N'auraient-ils pas plutôt furieusement tendance, hélas, à se moquer de nous ?

              ....Alors arrêtons de pérorer, de jacasser, et de faire comme le coq Chantecler d'Edmond Rostand: sur son tas de fumier, il lance ses cocoricos, persuadé que c'est cela qui fait se lever le soleil ! Pauvre Chantecler, pauvre république ! S'imagine-t-on sérieusement que la Chine, avec son milliard et demi d'habitants, va trembler parce qu'Ariane Mnouchkine -fervente révolutionnaire- a froncé les sourcils et à dit, telle la maîtresse de maternelle qui gronde le bout de chou de quatre ans: "c'est pas bien !" ? Ou croit-on que les marchands d'esclaves arabo-musulmans du Soudan vont arrêter leur commerce millénaire de chair humaine parce que, dans un salon parisien, Bernard-Henry Lévy -entre une louche de caviar et une assiette de truffes- a dit lui aussi "c'est très laid !" ?

              On ferait mieux, au vu de ce que la république a fait de la France, d'en revenir aux fondamentaux. La France est dans un si triste état qu'elle ne peut plus sérieusement songer à s'occuper....que d'elle même ! Ce sera déjà bien suffisant si on y arrive ! Arrêtons de nous occuper du Tibet, du Darfour ! Encore une fois, bien sûr que nous sommes des citoyens du monde, et que nous ne pouvons qu'être navrés et désolés de voir ce qui se passe là-bas. Et bien sûr que, comme tout le monde, si nous possédions la baguette magique qui permet d'accomplir tous les rêves, nous ferions nous aussi un monde sans génocide, Mais bon, quand on a dit ça, on n'a rien dit.....

              Sans compter qu'elle est mal placée, la république, pour parler de génocide: elle qui a décrété le premier génocide des temps modernes, celui de la Vendée.....Les chinois marxistes ne font que refaire -comme Hitler et comme Staline et comme Pol Pot...- ce que leur a appris la Convention. C'est la république qui, la même année 1793, a proclamé a la face du monde le Totalitarisme moderne, à planifié le premier génocide des temps modernes, s'est trouvé à la base de l'une des sources du racisme moderne par les torrents de haine qu'elle a déversé sur Marie Antoinette et la famille royale, et qui a entamé le long massacre d'un petit enfant sans défense, inaugurant par là-même l'époque où plus aucun sentiment sacré ne tient devant le pouvoir, qui représente tout...          (à suivre...)

  • L'onde de choc de la votation suisse (3/3): le vote suisse est un acte de courage, mais aussi de lucidité et de maturité

                 ".....La votation suisse est un acte de courage collectif. Il faut que l'islam se réforme. Il faut que les textes guerriers de l'islam, les textes appelant au meurtre des infidèles, soient publiquement dénoncés par une sorte de Concile musulman. Et je ne parle pas des textes sur les femmes, qui sont contraires à notre culture chrétienne et contraires à la civilisation......"

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    Réponse à Serge Plénier sur les Minarets

    Cher Serge,
    Dans France Catho, tu viens de pondre un article bien balancé sur le referendum suisse : 57 % des Suisses sont hostiles à la construction de minarets en Suisse. Tu nous expliques que ce résultat, scandale des pouvoirs européens (la Suisse ne fait pas partie de la Communauté) et des Églises européennes (les Suisses se sont f... des consignes de leurs Églises une fois de plus) est un résultat... embarrassant. Tu dis : "Ce n'est pas une bonne nouvelle".
     
    C'est pourtant un résultat... démocratique. 57, 5 % exactement !
     
    Certes ce n'est pas un résultat républicain, au sens où, en France, dans la République française, un tel referendum n'aurait jamais eu lieu. La République, gouvernement de l'unanimité présumé des citoyens (voir le Contrat social de Jean Jacques Rousseau qui a inscrit tout cela dans le marbre) ne peut être que laïque. Tant que l'islam, minoritaire, apparaît dans l'Hexagone comme un outsider du catholicisme, on ne dira rien à l'islam et le CFCM pourra être colonisé par les intégristes, en toute tranquillité.
     
    Mais enfin, c'est un résultat qui exprime l'esprit d'un peuple habitué à la diversité et qui la vit depuis des siècles, avec ses quatre langues officielles, le français, l'allemand, l'italien et le romanche. C'est un résultat... démocratique.
     
    Face à ce résultat démocratique, on nous refait le coup du sanglot de l'homme blanc, on nous explique que c'est l'homme blanc qui est coupable de ne pas supporter la diversité. Intolérance quand tu nous tiens ! La consternation est universelle. Les Eglises ne manquent pas de joindre leur voix au chœur des pleureuses. Et personne n'ose se demander si une telle marque de méfiance n'a pas sa source dans la pratique de l'islam, religion conquérante et dominatrice, qui à Rome même, a souhaité construire une Mosquée dont les Minarets sont plus haut que la Basilique Saint Pierre. Signe qu'en Italie, pays de paix pour quiconque y est passé ne serait-ce que quelques jours,le Minaret n'est pas un signe de liberté religieuse mais de rivalité religieuse et de pouvoir.
     
    En réalité, si l'islam était une religion de paix, il n'y aurait pas eu le problème des Minarets ni la votation des Suisses. C'est dans la mesure où les textes fondamentaux de l'islam, la Sourate 9 du Coran par exemple, sont des textes de guerre religieuse que les Suisses manifestent leur opposition. Ils ne s'opposent pas à la liberté, la tradition libérale en Suisse est bien plus ancienne qu'elle ne l'est en France (où c'est tout juste s'il y en a une). Il s'opposent à la rivalité religieuse, à la guerre interreligieuse qui sévit en Asie, en Afrique et en Europe, partout où l'islam s'implante.
     
    La votation suisse est un acte de courage collectif. Il faut que l'islam se réforme. Il faut que les textes guerriers de l'islam, les textes appelant au meurtre des infidèles, soient publiquement dénoncés par une sorte de Concile musulman. Et je ne parle pas des textes sur les femmes, qui sont contraires à notre culture chrétienne et contraires à la civilisation.
     
    Je voudrais vous raconter une rencontre avec Mustafa, un Kabyle qui ne mâche pas ses mots. La Kabylie, vieille population méditerranéenne n'en est toujours pas revenue d'avoir été islamisée. Les femmes, me dit-il fièrement, font encore le signe de croix sur leurs enfants nouveaux nés (j'avais déjà entendu cela). Dans son taxi, il m'explique : "Mahomet est un pédophile, il a aimé Aicha qui avait 9 ans". On a continué à parler bien au-delà du temps de la course. Mais ce sont les premiers mots qui ont jailli de sa gorge. J'étais justement en train de lire le livre de Houchang Nahavandi sur Khomeiny (éd. Godefroy de Bouillon, à vous procurer d'urgence) où l'on trouve cette citation de "l'imam" révolutionnaire : "Ne laisse pas ta fille avoir son premier sang entre tes murs". Conseil à un père de famille... Ah ! Si le persan était plus souvent traduit en français...
     
    On me dira : ce genre de procès est trop facile... L'islam n'est pas seulement cela. Je le sais bien. C'est pourquoi une réforme de l'islam est nécessaire, une parole claire qui nous dise jusqu'où il faut prendre le coran au pied de la lettre et jusqu'où leurs hâdiths sont crédibles. Le mépris des Français pour la chose religieuse, leur positivisme viscéral leur font sous estimer ces problèmes. Éric Besson, ministre de l'intégration, a déclaré que les Minarets, c'était "une question d'urbanisme"(sic). Un tel mépris pour les religions et pour leur message dans ce qu'il a de spécifique n'est plus tenable aujourd'hui. Un tel propos est une insulte à l'islam de France et à tous ceux qui attachent de l'importance à la croyance. La société française a profondément changé. Le positivisme était jusqu'aux années 80 le fond de la culture du "Céfran", qui méprise souvent la foi chrétienne dont il est issu. Mais le Céfran doit se réformer, doit changer sa vision du monde, s'il veut comprendre ce qui se passe autour de lui.
     
    Cher Serge, je crois vraiment que le referendum suisse méritait mieux que ce voilement de la face que tu viens de pratiquer. Il faut comprendre les Suisses. il faut comprendre les musulmans et les aider à s'intégrer à nos sociétés individualistes. Dans cette perspective, comme le soulignent les Allemands du CDU et des Italiens proches de Berlusconi (voir le beau papier de Olivier Figueras sur le Blog de Monde et Vie), la votation suisse est un symptôme. Ce n'est pas en cassant le thermomètre que l'on supprime le problème. Le jour où l'islam adopte les Béatitudes, promue au titre de charte des religions... il n'y a plus de problème de Minarets. Mais tant que la Sourate 9 n'a pas reçu son interprétation... tout est à craindre.
     
    On nous obsède médiatiquement avec de fausses peurs, sur fond de milliards d'euros dépensés : ah ! la grippe, son vaccin et Roseline... Tout un sujet.
     
    Les Suisses, je crois, ont montré à l'Europe qu'il y avait des raisons d'avoir vraiment peur, peur de l'archaïsme islamique. On attend tous, qu'on ait ou non le courage de le dire, on attend impatiemment, une vraie réforme de l'islam dans certains de ses textes fondateurs. Je parle d'une vraie réforme : toutes tendances confondues.
  • Civilisation & Société • Les grands cimetières sous le hamburger

     

    La réussite de Mc Donald's dans l'Hexagone rappelle que la France, qui pleure sur ses paysans et son art de vivre, est aujourd'hui la terre d'élection du fast-food et de la grande distribution. Dans cette chronique du Figaro [20.02], Natache Polony a bien raison de flétrir cette société décivilisée où nous sommes entrés, qu'elle décrit avec force et finesse et qu'elle nomme, dans une formule fort appropriée qui devrait donner à réfléchir, le camp de consommation, stade ultime de la modernité.  LFAR

     

    XVMbd3235a0-219b-11e5-93d6-2261d4e29204 - Copie.jpgJoie, gastronomie et croissance ! La France accueille désormais sur les Champs-Élysées le plus grand « restaurant » McDonald's du monde. Un exemple de réussite puisque le géant du sandwich atteint en France la quintessence de son art, au moment même où ses résultats reculent aux États-Unis. Là-bas, c'est une blogueuse qui a sonné la révolte contre la nourriture grasse et sucrée, déclenchant un mouvement de défiance contre le modèle jusque-là triomphant. Heureusement pour McDonald's, il reste la France, ce paradis ! La direction américaine, jusque-là sceptique, est même venue en délégation au printemps 2015 prendre des cours auprès de son entité française.

    Le secret de cette réussite ? L'adaptation, l'art de faire couleur locale. Des baguettes, un coin café, des salades et des fruits pour rassurer les mamans consciencieuses… Et puis surtout, en cette période de crise agricole, on affiche la solidarité avec les paysans français. La viande, les pommes de terre, le blé du pain… du produit français. Et le consommateur est content. Il a bonne conscience. Et c'est important, pour bien digérer, d'avoir bonne conscience. Il ne tue pas ses agriculteurs puisqu'il se nourrit dans un « restaurant » où l'on achète français. Certes, pas seulement français, mais peu importe, l'éthique est sauve. D'ailleurs, le consommateur est ravi, quand il arrive au Salon de l'agriculture, où il est autorisé, une semaine par an, à se souvenir que la France fut une nation paysanne, de voir trôner au milieu des vaches le stand orné d'un M géant, ce M qui incarne les millions de tonnes de viande et de pommes de terre écoulées chaque année par nos agriculteurs.

    Il faudrait avoir sacrément mauvais esprit pour y trouver à redire. Comment oserait-on remettre en cause ce beau modèle ? Faire valoir que l'instrumentalisation des discours nutritionnels à base de « cinq fruits et légumes par jour » n'effacera jamais la déshumanisation de l'acte alimentaire à travers la généralisation du sucre et du gras, du « mou-doux », rien à mâcher, rien à croquer, rien à comprendre ? Ce serait chercher des noises. Alors, on évitera de culpabiliser les consommateurs (il ne faut jamais culpabiliser les consommateurs, pas plus que les parents qui collent les enfants devant la télévision pour avoir la paix mais déplorent que l'école ne transmette plus l'amour des livres). On évitera de signaler combien l'uniformisation du goût, dès le plus jeune âge, prépare à l'absorption passive d'aliments prémâchés, payés le moins cher possible pour pouvoir consacrer les maigres revenus du foyer à d'autres postes plus utiles comme les produits de l'industrie culturelle ou des loisirs.

    Quelques concessions apparentes aux préoccupations d'ordre nutritionnel suffiraient donc à faire oublier la réduction des individus au rang d'avaleurs de calories vides, privés, avec leur consentement, de la plus intime des libertés, celle de goûter, de savourer, et de jouir, loin des sensations standardisées et des pulsions commandées par la publicité. Faut-il rappeler que la France, qui aime à se souvenir qu'elle fut un phare de civilisation, est aujourd'hui la terre d'élection du fast-food et de la grande distribution? La France qui pleure sur ses paysans, mais aussi sur sa culture, ses belles lettres et son art de vivre, plébiscite un mode de vie qui tue les uns et les autres en s'habituant à la facilité à bas prix. Et après tout, diront certains, si c'est le choix du consommateur ? Vous ne voudriez pas interdire, crypto-communiste que vous êtes !

    On répondra que la liberté ne vaut pas sans la capacité à l'exercer, c'est-à-dire sans le libre arbitre. Et que le système que nous avons créé produit ce que l'on désigne d'un concept marxiste aujourd'hui désuet : de l'aliénation. Le contraire de la citoyenneté. Le contraire de la capacité pour l'être humain à décider de son destin, à jouir de sa liberté en la goûtant pleinement et en nommant les sensations qui produisent son plaisir. Une « école » qui prive des mots et de leur complexité, une « nourriture » qui prive des goûts et de leur richesse, une « démocratie » qui prive de la souveraineté et de la capacité à penser un modèle alternatif… mais tout cela en préservant les apparences, à travers des travaux interdisciplinaires ronflants (et des panneaux publicitaires flamboyants), un programme nutrition-santé et des étiquettes « 100 % viande française » ou des élections en bonne et due forme (n'étaient les 50 % d'abstention, mais justement, ça ne compte pas…). Nos agriculteurs peuvent poursuivre leur descente aux enfers, comme nos professeurs, comme tous ceux que broie cette transformation du citoyen en consommateur, de l'être humain en sous-produit industriel rangé dans son box à consommer des burgers, comme les vaches qu'il avale furent rangées dans leur box sans voir jamais un brin d'herbe. Le camp de consommation, stade ultime de la modernité. 

    Natacha Polony

  • Algérie : Un drôle du curé pied-noir ...

     

    Par Péroncel-Hugoz 

    Poursuivant sa petite fresque sur l’Algérie d’antan, Péroncel-Hugoz fait revivre ici une figure oubliée de l’Algérie coloniale puis indépendante, victime et de la justice française et de la dictature algérienne… Vétéran des grands-reporters du « Monde », Péroncel-Hugoz a travaillé dans plusieurs pays arabes avec une longue halte en Algérie où il eut sérieusement maille à partir plusieurs fois avec les autorités. Il poursuit une série de chroniques consacrées à ses « années algériennes ». Elles nous disent aussi quelque chose de l'Algérie d'aujourd'hui.

     

    Quand j’arrivai à Alger, en 1965, l’abbé Alfred Bérenguer, curé de Remchi-Montagnac, en Oranie et député de cette région, était célèbre car il avait seul – avec un élu de Tiaret, Kaïd Ahmed, hiérarque du parti unique mais homme de cœur – osé protester urbi et orbi contre une loi de l’Assemblée constituante algérienne établissant une citoyenneté à étages dans la nouvelle république : la citoyenneté des musulmans, « irrévocable », et celle des non-musulmans, donc les pieds-noirs et quelques israélites indigènes, « révocable » … Ni Bérenguer ni son collègue mahométan ne furent entendus par un régime qui – hélas ! – dès le début, avait montré, sous l’influence de ses protecteurs soviétiques, une tendance grandissante à l’autocratisme. 

    Le prêtre-député, écœuré, se retira de la politique pour se consacrer à ses paroissiens oranais et à ses Mémoires*. Mais, de même que durant la guerre d’Algérie (1954-1962), il avait reçu nuitamment, à la barbe des Français, dans sa cure de Montagnac le futur colonel-président Boumedienne, et donné des remèdes à ses moudjahidines, il continua, après son départ de l’Assemblée, à recevoir des décideurs locaux ou étrangers et, bien sûr, des journalistes friands de ses analyses caustiques et de son humour ravageur… L’instauration, dès 1965, d’un régime militaire à Alger par, justement, l’ex-visiteur nocturne Boumedienne, ne changea rien en apparence au sort du Père Alfred resté libre d’aller et venir et de recevoir qui il voulait, mais la police secrète (voir à ce sujet mon précédent « coup de dent ») n’eut pas la même retenue envers les visiteurs du curé d’Oran. Ayant été de ceux-là, en 1988**, dans le chef-lieu de l’Ouest algérien, après les sanglantes émeutes de la jeunesse urbaine, je fus littéralement enlevé dans mon hôtel oranais par trois ou quatre « gorilles » muets qui me réexpédièrent aussi sec, par avion, à Alger où, après, j’eus ma voiture de location fracturée et ma chambre à l’hôtel Saint-Georges grossièrement fouillée. Je repartis donc de moi-même pour Paris où je publiai dans « Le Monde » mes reportages brûlants pour lesquels Bérenguer et des relations locales à lui m’avaient pas mal aidé. 

    La trop fameuse Sécurité militaire (SM) était certainement au courant des « incartades » de l’ « abbé-fellaga » mais, à cause même de ce surnom il était intouchable : durant la guerre d’indépendance, forcé de quitter l’Algérie française à cause de ses contacts avec les maquisards indépendantistes, il avait été condamné par contumace à dix ans de prison pour « atteinte à la sûreté de l’Etat français en Algérie », et cela en dépit de sa croix de guerre obtenue dans la gehenne du Mont-Cassin. Bérenguer, sans adhérer stricto sensu au Front de libération nationale algérien accepta donc, en 1959, une tournée humanitaire en Amérique du Sud, au nom du Croissant-Rouge algérien mis en place par les nationalistes. A Cuba, un petit « sommet Castro-Bérenguer » inquiéta tellement le général de Gaulle, alors président de la France, qu’il envoya en contrefeu à La Havane rien moins que le ministre-écrivain André Malraux … 

    D’abord retiré à Tlemcen, à partir de 1990, l’ex-curé pied-noir de Montagnac puis Oran mourut en 1996, plus qu’octogénaire, à Aix-en-Provence mais il voulut être inhumé dans sa terre natale oranaise. Comme le rappela alors son double compatriote, le journaliste Slimane Zeghidour, Bérenguer, « cet Algérien à part entière », refusa toujours toute pension ou autre avantage de la part de l’Algérie indépendante où le discriminatoire Code de la nationalité, qui avait tant encoléré le brave curé, est toujours en vigueur en 2016 … 

    Péroncel-Hugoz 

    Prochain et dernier article de cette série : « Assassinat d’un poète.» 

    * «Un curé d’Algérie en Amérique latine, 1959-1960», Société nationale algérienne d’édition et de diffusion, 1966. Lire aussi « Entretiens d’Alfred Bérenguer avec Geneviève Dermendjian », le Centurion, Paris, 1994. 

    ** Non plus comme correspondant du  jounal «Le Monde» en Algérie que j’avais quittée en 1973 pour l’Egypte, mais en tant qu’envoyé spécial de ce même journal.

    Repris du journal en ligne marocain le 360 du 12.02.2016

     

  • Traités de libre-échange : bienvenue dans le monde d'Orwell

     

    Par Jean-Michel Quatrepoint

    Le Comité Orwell a organisé le 27 septembre un colloque autour des traités de libre-échange. Jean-Michel Quatrepoint dénonce cette nouvelle forme de guerre économique que mènent les Etats-Unis contre l'Europe [Figarovox - 23.09]. L'analyse que Jean-Michel Quatrepoint fait ici - comme toujours, lucide et réaliste - intéresse les patriotes français et, dans notre cas, les royalistes.  LFAR

     

    4163199303.jpgNous sommes en guerre ! On pense, bien sûr, à Daech et au terrorisme islamiste. Mais il y a aussi une autre guerre, plus sournoise, plus vicieuse, puisqu'elle nous oppose à des amis, des alliés. Je veux parler de la guerre avec les États-Unis, de la guerre entre l'Europe et les États-Unis, de la guerre aussi entre le modèle culturel anglo-saxon, un modèle communautariste, et notre modèle républicain, laïc. Cette guerre a un champ de bataille : le marché, l'économie. Avec un objectif pour les États-Unis, ou plutôt pour les multinationales, en très grande majorité anglo-saxonnes : assurer un nouvel ordre mondial, où le rôle des États est réduit à la portion congrue, où les citoyens sont cantonnés à un rôle de consommateurs, où la politique s'efface devant les impératifs du marché et d'un libre-échange total, absolu.

    Cette bataille, elle se joue aussi sur les traités commerciaux, à travers le TAFTA, le TPP pour le Pacifique, le TISA pour les données. Sans oublier le traité entre l'Europe et le Canada qui a servi en quelque sorte de matrice aux négociations transatlantiques sur le TAFTA. Cette offensive américaine se déroule comme à la parade. Dans un premier temps, les autorités judiciaires d'outre-Atlantique ont mis en place un arsenal juridique pour imposer peu à peu l'extraterritorialité du droit américain. C'est ainsi qu'on a vu se multiplier, depuis des années, les amendes colossales contre les groupes européens. Amendes pour avoir obtenu des contrats dans divers pays du Tiers Monde avec des commissions. On pense, bien sûr à Alstom. Amendes pour avoir financé des opérations commerciales avec des pays frappés d'embargo par les États-Unis. On pense, bien sûr, à BNP Paribas. Amendes pour avoir bidouillé, comme Volkswagen, les moteurs Diesel vendus sur le marché américain, etc. À chaque fois ce sont des montants considérables. Des milliards, voire des dizaines de milliards de dollars.

    Pis, ces menaces pèsent sur le système bancaire européen qui n'ose plus financer les investissements des entreprises, françaises et autres, dans des pays sensibles. Ainsi, les banques françaises sont très frileuses sur l'Iran, sur la Russie. Nos entreprises ratent des contrats. Pour le plus grand profit… des Américains. Bref, tout se passe comme si cette menace subliminale que fait peser la justice américaine et Washington sur les banques et entreprises européennes était destinée à les paralyser, à les tétaniser. Parallèlement, le capitalisme américain a déployé sur une très grande échelle une forme moderne de corruption : l'influence, le trafic d'influence. Plus besoin de verser des bakchichs, il suffit d'offrir aux dirigeants politiques, aux élites européennes de belles et rémunératrices fins de carrière, ou de faciliter l'accès de leurs progénitures aux cercles restreints du pouvoir des multinationales.

    Aujourd'hui, les masques tombent. C'est un ancien président de la Commission européenne dont on savait qu'il était très proche des Américains qui pantoufle chez Goldmann Sachs. On découvre qu'une ancienne commissaire à la concurrence avait pris systématiquement des décisions nuisibles aux intérêts industriels européens tout en étant administrateur d'un fonds off shore aux Bahamas. Cerise sur le gâteau : elle a intégré Bank of America et, au printemps dernier, le groupe américain… Uber. Un autre commissaire, négociateur et thuriféraire de l'accord TAFTA, a, lui, rejoint les conseils d'administration de CVC Partners, un fonds américain et Merit Capital. Bref, les Américains savent remercier ceux qui ont œuvré pour eux. Mais ceux qui rechignent à intégrer ce nouvel ordre mondial sont frappés. Volkswagen, mais aussi Deutsche Bank et maintenant Airbus que l'on menace de dizaines de milliards d'amende, parce que le groupe aurait bénéficié de subventions européennes. Mais comment Boeing s'est-il développé sinon avec l'argent du département de la Défense ? Comment la Silicon Valley est-elle devenue ce qu'elle est sinon avec les subsides sous diverses formes de l'État américain ? Comment les GAFAM et autres NATU (Netflix, Airbnb, Tesla et Uber) prospèrent-ils sinon en optimisant fiscalement aux États-Unis (les multinationales américaines ont exporté plus de 2 000 milliards de dollars dans les paradis fiscaux) et en ne payant pratiquement pas d'impôt en Europe ? Et lorsque une commissaire européenne ose s'élever contre les avantages exorbitants accordés par l'Irlande à Apple, c'est le président Obama et 250 patrons américains qui volent au secours de la firme et somment l'Europe d'abandonner ses poursuites.

    Trop, c'est trop! Ou les Européens se couchent et nous allons collectivement basculer dans un monde où quelques monopoles régneront sur notre vie de tous les jours, géreront nos données… un monde digne de Big Brother. Ou l'Europe se réveille, refuse ces diktats, renvoie les accords TAFTA aux calendes grecques. On ne négocie pas dans une position de vassal. Voilà pourquoi la bataille du TAFTA est symbolique. Voilà pourquoi si nous voulons défendre nos valeurs, une certaine idée de la géopolitique, il faut dire non au TAFTA, relancer l'idée de la préférence communautaire, défendre nos banques et nos grandes entreprises. À condition, bien sûr, qu'elles veuillent être défendues et qu'elles n'aient pas déjà pactisé avec l'Oncle Sam… pour un plat de lentilles.   

    Jean-Michel Quatrepoint est journaliste économique et vice-président du Comité Orwell.

  • Et si Toumliline avait continué ?...

    Le futur Hassan II pique-niquant avec des chrétiens à Toumliline en 1957 © Copyright : DR

    par Péroncel-Hugoz

    A l’heure où le fossé se creuse entre Islam* et Chrétienté, Péroncel-Hugoz revient sur une expérience oubliée de rapprochement interreligieux qui se déroula jadis au Maroc. Nos lecteurs apprécieront cette remarquable évocation.

     

    peroncel-hugoz 2.jpgLe dialogue islamo-chrétien est au plus bas, en lambeaux même. D’un côté acrimonie et ressentiment, de l’autre méfiance et soupçons. Le climat est lourd. Il n’en a pas toujours été ainsi, notamment au Maroc de 1952 à 1965, pourtant à une époque de grandes turbulences entre Arabo-berbères et Européens, entre République française et Empire chérifien puis Royaume du Maroc. Une remarquable exposition rbatie, très concrète, très parlante, peu visitée hélas, démontre sans conteste possible, avec documents rares ou inédits à l’appui, en particulier les précieuses photos en noir et blanc de Belin, qu’en Chérifie, le fameux « dialogue islamo-chrétien » a connu une décennie en or au mitan du XXe siècle. Une expérience prometteuse qui a tourné court pour d’obscures raisons, alors qu’elle aurait peut-être pu, sur sa lancée marocaine, gagner d’autres espaces géopolitiques et promouvoir ainsi cet « Islam du Juste Milieu » qui reste une spécificité du Royaume alaouite, défendue avec discrétion mais constance depuis le règne de Moulay-Youssef (1912-1927) et sous ses trois successeurs, par le Makhzen politique et diplomatique ; spécificité qui, à notre époque, fait rêver quelques mosquées françaises, belges ou hollandaises ainsi que des courants mahométans raisonnables à Dakar, Bamako, Niamey, Abidjan ou Moroni. 

    Un site à la beauté sauvage dans l’Atlas 

    Donc, à la veille du millésime 1950, le pape Pie XII nomma vicaire apostolique à Rabat (l’archevêché ne date que de 1955) Mgr Lefèvre (un quasi homonyme de Mgr Lefebvre, cet archevêque de Dakar qui devait créer en Suisse romande une célèbre dissidence « intégriste » de l’Eglise catholique). Ce vicaire apostolique favorisa une entreprise spirituelle inédite au Maroc, et très réfléchie, de rencontres intellectuelles entre musulmans et chrétiens, plus quelques israélites. La base matérielle de ce projet fut installée non loin d’Azrou, dans le site atlassique à la sauvage beauté de Toumliline (écrit aussi parfois Tioumliline) où fut construit un monastère, en accord avec le Palais et la Résidence, pour une vingtaine de religieux bénédictins, membres d’un ordre vieux de 1500 ans, fondé par l’Italien saint Benoît de Nursie (480-547) et mis à jour en 1952 par Pie XII. Le mot d’ordre de Mgr Lefèvre fut d’emblée : « Respecter la religion musulmane et faire tomber les barrières ! ». Cependant, il semble que la politique politicienne et des jalousies personnelles s’en mêlèrent, faisant d’un lieu voué à la spiritualité des deux principales fois révélées, une aire de discussions politiques entre libéraux français et nationalistes marocains, dont Mehdi Ben-Barka. L’engagement idéologique de certains moines fut tel qu’en 1956 on vit flotter sur Toumliline l’emblème du Front algérien de libération nationale… 

    Néanmoins d’actifs échanges culturels et spirituels, moins politisés, se développèrent quand même à « Toum », avec la bénédiction affichée du Palais, surtout après le recouvrement de sa souveraineté par Rabat en 1956. On vit défiler chez les bénédictins de larges échantillons de l’univers islamo-chrétien, et jusqu’au prince héritier, le futur Hassan II, et également la plus énergique de ses sœurs Lalla-Aïcha. Reçu à Rabat en 1957 par le sultan-roi Mohamed V, l’omniprésent prieur de « Toum », Dom Denis Martin, poussa sa sympathie pour la dynastie alaouite jusqu’à baiser** publiquement la main de Sa Majesté chérifienne, comme le fit aussi Henryane de Chaponay, descendante directe de Louis-Philippe 1er, roi des Français (1830-1848) et alors agricultrice à Sidi-Bouknadel, au nord de Rabat. 

    En ces années bénies, « Toum » reçut étudiants et savants, religieux et laïcs, hommes et femmes, le cheikh Ben-Larbi Alaoui, l’orientaliste Louis Massignon, le journaliste Moulay-Ahmed Alaoui, etc. sans compter penseurs ou curieux d’une douzaine de nations, du Japon à l’Ibérie via les Indes. Août 1957 connut l’apogée de cette période faste avec un discours œcuménique in situ du futur Hassan II, lequel se restaura assis par terre avec des chrétiens tandis que Driss M’hamedi, ministre de l’Intérieur, jouait du tambourin et que Mahjoubi Aherdane, gouverneur de Rabat, esquissait une danse berbère… 

    Une palme d’or à Cannes 

    Régnait alors un climat non seulement fraternel et chaleureux mais aussi et surtout confiant et égalitaire, et donc propice à cette intercompréhension d’où aurait pu sortir un durable rapprochement entre chrétiens et musulmans. Hélas le bouillonnement culturel de « Toum » ne plaisait pas à tout le monde, notamment, dit-on, à certains membres de l’Istiqlâl. En 1965, le monastère ferma ses portes, ne revivant qu’à notre époque, le temps que le Français Xavier Beauvois y tourne le film de haute volée « Des hommes et des dieux » (2010), palme d’or à Cannes, inspiré par la tuerie des moines de Tibarine, en Algérie (1996). A ce sujet, notons que le dernier rescapé de ce massacre est venu se réfugier à Midelt, dans l’unique congrégation monastique contemplative de tout le Maghreb, Notre-Dame-de-l’Atlas, où certains croyants des deux bords voient parfois un potentiel second Toumliline, pour que puisse enfin s’accomplir le vœu de Mohamed V, exprimé en août 1956, à Rabat, de voir le Maroc devenir « un lien entre civilisations d’Orient et d’Occident ». Inchallah…   

    * Rappelons qu’en français Islam prend une majuscule quand il désigne la civilisation, la communauté humaine (comme Chrétienté, Occident, etc.) et une minuscule lorsqu’il concerne la religion (comme on dit le shintoïsme, le catholicisme, etc.). 

    ** En principe ce ne serait plus possible sous Mohamed VI lequel, en tournée africaine, a fait savoir que seuls ses sujets (musulmans ou juifs) avaient la possibilité, s’ils le désiraient, de pratiquer le baisemain royal.                                                            

    A voir

    « Toumliline 1956-1957 », exposition de textes et photos inédits à la galerie des Archives du Maroc, près Bab-Rouah, Rabat. Jusqu’au 31 décembre 2015. Catalogue illustré bien conçu. 

    A lire

     Elisabeth des Allues, « Toumliline. A la recherche de Dieu au service de l’Afrique ». Ed. du Cerf, Paris, 1961.

     Y. Knibiehler, G. Emmery, F. Leguay, « Des Français au Maroc », Denoël, Paris, 1992.

    Jamaâ Baïda et Vincent Féroldi, « Présence chrétienne au Maroc. XIXe-XXe siècles », préface de Brahim Boutaleb, Ed. Bouregreg, Rabat, 2005.

    Péroncel-Hugoz

    Repris du journal en ligne marocain le 360 du 12.12.2015

  • Evolution récente de la France en neuf photos...

     1 – L’intégration et le respect de l’autre  

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    Nous voyons qu’avant l’immigration, les fascistes se baladaient impunément dans des rues de Paris désespérément mono-ethniques. Fort heureusement depuis, les combattants de la diversité veillent au grain afin que le vivre-ensemble soit préservé. Ici, l’un deux piétine la tronche d’un facho qui l’a bien mérité.

     

    2 – Le raffinement jusque dans le sport

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     Alors que les jeunes de l’époque jouaient à des jeux populistes et primitifs tels que le football, les choses ont changé.Sans doute inspirés par Tiger Woods, les jeunes de la diversité se passionnent aujourd’hui pour des sports plus élitistes.

    Leur passion et leur dévouement sont tels qu’ils se baladent même en ville avec leurs clubs de golf. Des exemples à suivre .

     

     

    3 – Un peu de pudeur…

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    Incroyable mais vrai : dans une époque pas si lointaine, les femmes se baladaient sur les Champs-Elysées déguisées en prostituées. Dieu merci, la diversité a amené avec elle une haute idée de la morale.

    Ainsi, si les Françaises daignent faire l’effort de s’assimiler aux immigrées, elles auront enfin une chance d’acquérir un peu de l’élégance qui leur a toujours fait défaut...

     

     

    4 – L’enrichissement culturel (1)

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    Emmanuel Macron nous a rappelé à juste titre qu’il n’existait pas de culture Française. Cependant, grâce à l’enrichissement culturel que nous apporte l’immigration, les choses sont en train de changer…

    Mais les Français étant intrinsèquement racistes, on ne trouve malheureusement encore aucun Kebab au guide Michelin.

     

     

    5 – L’enrichissement culturel (2)

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    Alors que l’immigration Européenne avait permis de relever péniblement le piètre niveau du cinéma Français avec des acteurs de la trempe de Lino Ventura, il aura fallu attendre les années 2000 pour voir de vrais talents crever l’écran avec le charisme qui manquait cruellement à la bande à Audiard.

     

     

    6 – L’enrichissement culturel (3)

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    On se demande encore comment Jacques Chancel a su captiver son auditoire pendant un demi-siècle sans n’avoir jamais eu recours à des procédés comiques tels que le pipi, le caca, et le cucul.

    Heureusement, les heures les plus sombres de la culture audiovisuelle sont révolues.

     

     

    7 – L’enrichissement culturel (4)

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    Brassens et Booba ont en commun l’amour du bon mot grivois.Cependant, il nous suffit de comparer certains de leurs vers les plus fleuris pour s’apercevoir que le vrai génie littéraire se trouve du côté du rappeur.

    Brassens : « Qui est-ce qui veut me laisser faire, im naturalibus, un p’tit peu d’alpinisme sur son mont de Vénus ? »

    Booba : « Elle roule en Clio, elle a un piercing au clito, j’lui crache dans les chicots, j’m’arrache aussitôt. »

     

     

    8 – L’explosion des normes répressives issues de la société Chrétienne

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    Alors que la plupart des Français réactionnaires et bornés avaient l’incongruité de s’asseoir «normalement » dans le métro,… On trouve aujourd’hui des esprits libres qui importent des comportements novateurs afin bousculer les idées reçues : après tout, qu’est-ce que la normalité, le respect des choses et du matériel ?

                                                                                              

    9 – La douceur de vivre

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     Certains quartiers de Paris, comme Barbès, sont aujourd’hui vibrants, colorés et pleins de vie.On peine à croire qu’il y a encore 50 ans, Barbès était à mourir d’ennui.

    Pas un seul Tati, aucun multiculturalisme et des trottoirs balayés jusqu’au désespoir.

    L’horreur mono-culturelle.

     

    C'est à pleurer ! mais il paraît que le brassage des populations est source d'enrichissement....

    Ah oui, il est vrai que Larousse et le P'tit Robert s'enrichissent ...

     

    zob, clebs, smala, gourbi, bézef, niquer, bled, crouille, fatma, fissa, flouze, kiffer, chouf, nik ta mère....

     

    Comme le chantait Gainsbourg :" La décadence..."

    Quel bel avenir pour nos enfants !

    lafautearousseau

     

  • Francophonie : Macron apôtre, en même temps, du tout-anglais

     

    Par François Marcilhac

     

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    Sachant qu’en dépit d’un désintérêt apparent, les Français sont attachés à la dimension internationale de leur langue, en raison même du statut que celle-ci a acquis autant dans la définition de leur identité que dans le prestige de leur pays, Macron ne pouvait faire autrement que de donner un lustre particulier à la première journée internationale de la francophonie de son mandat, le 20 mars.

    Aussi est-il allé prononcer à l’Académie française un discours sur la place du français dans le monde et son avenir, devant les académiciens et 300 jeunes choisis on ne sait comment. Peu importe. Invité, le matin même, dans la matinale d’Europe 1, l’académicien Jean-Christophe Rufin s’est amusé des digressions de langage habituelles du président, héritage de son passé professionnel : « Comme beaucoup, il est prisonnier du fait que dans certains milieux — notamment la banque et l’Internet —, l’anglais a pris une place considérable. Il vient de ces mondes, et forcément, il en est marqué », ajoutant, non sans ironie : « Toutes les conversions sont à prendre en compte, même si elles sont tardives », et de saluer le « sincère désir du président d’avoir une grande politique de francophonie ».

    Des mensonges éhontés

    Y croit-il vraiment ? Il est à craindre au contraire que la francophonie ne fasse particulièrement les frais de la vraie nature du « en même temps » présidentiel — un faux pragmatisme cachant un cynisme foncier et totalement déshinibé. Car les annonces présidentielles, en vue de faire du français la troisième langue internationale (après l’anglais et l’espagnol) la plus parlée au monde en 2050, dissimulent mal un statut de soumission par rapport à l’anglais qui demeure, pour Macron, la seule langue ayant droit au statut international en ce que c’est la langue du mondialisme et que le mondialisme est l’horizon indépassable de notre golden boy.  Il a avalisé le recul du français non seulement dans les domaines économique et scientifique – si bien que le français ne peut plus apparaître comme langue de l’innovation – mais également au sein des instances internationales et de l’Union européenne, tout en encourageant même sa disparition comme langue diplomatique par sa pratique indigne de l’anglais dans les visites officielles. Pour Macron — nous retrouvons le « en même temps » et son cynisme —, parler anglais aiderait même la francophonie ! « Je n’hésite jamais à m’exprimer à la fois en français et en anglais, sur des scènes internationales, devant des milieux d’affaires. Je pense que ça renforce la francophonie de montrer que le français n’est pas une langue enclavée, mais une langue qui s’inscrit dans le plurilinguisme. Je considère que c’est la bonne grammaire pour défendre le français partout dans les enceintes internationales », assure-t-il, avant d’ajouter : « Je ne fais pas partie des défenseurs grincheux ». Ne cherchez pas à savoir ce que signifie ici « grammaire », dernier mot à la mode pour dire « méthode ». Mais oser affirmer que le simple fait de parler français, c’est enclaver notre langue et que pratiquer le tout-anglais favoriserait … la place du français dans le monde en faisant preuve de plurilinguisme — un plurilinguisme dont ne se soucient guère les anglo-saxons qui semblent tout à fait satisfaits de l’enclavement de leur langue —, seul Macron pouvait oser une telle énormité, assénée avec un toupet aussi candide. Il ne recule devant aucun mensonge, fût-il le plus éhonté : c’est malheureusement sa force. C’est aussi sa faiblesse pour qui perce à jour son cynisme.

    Un statut de langue régionale

    C’est en fait un statut de langue régionale que Macron destine au français Car cet ambassadeur de la langue de l’oligarchie —  il n’a cure également de l’anglais : c’est le patois du monde des affaires qui l’intéresse — n’a qu’un seul objectif : endormir l’égo des Français en faisant du français la première langue africaine — et par contrecoup favoriser l’africanisation à venir de la France — tout en réservant, dans le reste du monde, le français aux classes moyennes supérieures qui verront son apprentissage par leurs rejetons comme un « plus » qu’elles ne favoriseront que tant que ce sera à la mode. Sa volonté de doubler le nombre d’élèves en écoles françaises à l’étranger manque d’ambition tout en couvrant un mensonge : jamais ces écoles n’ont vu leurs moyens  fondre autant que depuis l’arrivée de Macron à l’Elysée ! Une politique offensive ne consisterait pas à y doubler mais à y décupler le nombre d’élèves, tout n’étant qu’une question de priorité. Mais la francophonie, pour Macron, qui a supprimé tout poste ministériel afférent, doit surtout viser à favoriser l’invasion migratoire. D’où les moyens promis, et on peut supposer que cette promesse-là sera tenue, améliorant l’apprentissage du français par de pseudo-réfugiés qui n’ont pourtant pas vocation à rester sur le territoire.

    Défendre le français contre l’Élysée

    Par ailleurs il serait temps que nous cessions de nous disculper de mener, via la francophonie, une politique coloniale et de justifier la défense du français par celle du plurilinguisme ! Je ne sache pas que les Britanniques s’excusent à tout bout de champ de la place de l’anglais dans leurs anciennes colonies, ou dans les instances internationales, même celles qu’ils s’apprêtent à quitter ! La défense du français se suffit à elle-même. La francophonie va souffrir davantage encore durant les prochaines années car, à l’indifférence de Sarkozy ou de Hollande, a succédé, à l’Elysée, une hostilité déclarée au statut international de notre langue. Il convient de lutter pied à pied pour la place du français dans le monde, quitte à paraître grincheux ou enclavés.     

  • Le Rapport Stora, par Jean Monneret.

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    Préliminaires

    Avant d’analyser le rap­port Sto­ra et les curieuses pré­co­ni­sa­tions qu’il contient, je vou­drais me livrer à de brèves consi­dé­ra­tions pré­li­mi­naires. Comme l’a écrit Ernest Renan : «  Une nation est une âme, un prin­cipe spi­ri­tuel ». Cette phrase ne relève pas de la méta­phy­sique mais de la Science Poli­tique, au sens le plus fort du terme.

    2.jpgSon auteur, dont l’œuvre peut certes être diver­se­ment appré­ciée, a ain­si magis­tra­le­ment défi­ni le fait natio­nal. Cette phrase, il l’a com­plé­tée par deux autres qui la pré­cisent : «  Deux choses qui, à vrai dire, n’en font qu’une, consti­tuent cette âme, ce prin­cipe spi­ri­tuel. L’une est dans le pas­sé, l’autre dans le pré­sent. L’une est la pos­ses­sion en com­mun d’un riche legs de sou­ve­nirs ; l’autre est le consen­te­ment actuel, le désir de vivre ensemble, la volon­té de conti­nuer à faire valoir l’héritage qu’on a reçu indi­vis ». Cette défi­ni­tion de Renan est indé­pas­sable ; elle repré­sente un som­met en matière d’analyse poli­tique. La France, qui pour­rait s’honorer d’avoir pro­duit un tel his­to­rien, semble avoir renon­cé à s’en ins­pi­rer aujourd’hui.

    Au début des années 80, nous vîmes s’opérer le recours à une immi­gra­tion mas­sive pro­ve­nant, mais pas exclu­si­ve­ment, du Magh­reb et de l’Afrique sub­sa­ha­rienne. Elle conti­nue à ce jour et à un rythme sou­te­nu. La nata­li­té des Fran­çais autoch­tones étant plu­tôt faible, une cer­taine bigar­rure cultu­relle en résulte. Ce phé­no­mène est ampli­fié du fait que nombre de nou­veaux venus, contrai­re­ment au pas­sé, sont de culture musulmane.

    Dès lors, «  la pos­ses­sion en com­mun d’un riche legs de sou­ve­nirs » n’est plus une don­née fac­tuelle immé­diate. Si l’on ajoute que l’école fran­çaise est en crise, que l’assimilation des immi­grés n’est plus tenue pour néces­saire, que l’institution fami­liale elle-même évo­lue à grande vitesse, cha­cun com­pren­dra que la nation fran­çaise actuelle est de plus en plus diverse et de moins en moins unie. Com­ment s’étonner dans ces condi­tions si le désir de vivre ensemble exal­té par Renan est de moins en moins évident voire, en cer­taines zones, inexistant.

    Ce fut le tra­vail des Pré­si­dents de la Répu­blique suc­ces­sifs, depuis 40 ans, d’affronter cette situa­tion déli­cate, voire dan­ge­reuse. Ils l’ont fait sans brio, sans ima­gi­na­tion en mul­ti­pliant géné­ra­le­ment les mesu­rettes. Le pro­blème de M.Macron, aujourd’hui, est d’être à la tête d’une socié­té, divi­sée, hété­ro­gène et même,  à lire cer­tains, atomisée.

    On ne com­pren­dra pas le rap­port de Ben­ja­min Sto­ra et la consi­dé­ra­tion d’Emmanuel Macron pour ce per­son­nage sans se réfé­rer à ce contexte très trouble. Une phrase, gla­née au hasard, me parait résu­mer la démarche du Pré­sident : « apai­ser le pas­sé pour res­tau­rer l’unité natio­nale. »

    Une telle démarche est par­fois néces­saire. Rap­pe­lons-nous Hen­ri IV et la dif­fi­cile sor­tie des guerres de reli­gion. Pour y par­ve­nir,  il fal­lut de grands hommes pour de grands maux. En ces cir­cons­tances, il faut des gens connais­sant l’art des com­pro­mis et ayant le goût de rap­pro­cher les êtres.

    En revanche, il faut évi­ter de jeter du sel sur les plaies. C’est ce que fait le rap­port Stora.

    (A suivre.)

    Source : https://www.actionfrancaise.net/