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Rechercher : Rémi Hugues. histoire

  • Avec Jean-Marc, à quoi joue Olivier ?...

              Dans Le Monde du 4 octobre, Patrick Jarreau se demande s'il est légitime de comparer NPA et Front National, et si le NPA génera la gauche comme le FN a géné la droite...

              On est surpris de l'entendre affirmer que "Besancenot ou Alain Krivine n'ont jamais qualifié les crimes staliniens, maoïstes ou polpotiens de " détails de l'histoire "... Nous pensons qu'en un sens ils ont peut-être fait pire : ils n'en parlent jamais, c'est-à-dire qu'ils pratiquent allègrement une "conspiration du silence" fort efficace, qui revient, de facto, à nier purement et simplement ces crimes...

                Par contre, au cours de cette réflexion, il revient tout naturellement sur la trouble et peu reluisante "attirance" ou "amitié"(!) qui semble exister entre Jean-Marc Rouillan et Olivier Besancenot. Et là, nous sommes davantage d'accord.

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                Voici les deux paragraphes par lesquels il conclut sa réflexion :

              "...La pierre de touche qui autorise ou non à assimiler l'extrême gauche d'aujourd'hui, en France, à l'extrême droite est la question de la violence. C'est le problème posé au NPA par l'adhésion de Jean-Marc Rouillan, ancien dirigeant d'Action directe, condamné pour deux assassinats qu'il ne renie pas. Un homme qui considère qu'abattre de sang-froid un patron et un militaire peut relever d'une " lutte armée " légitime a-t-il sa place dans ce nouveau parti ? A quel titre méritait-il d'être honoré d'un déjeuner, en juin, par le " porte-parole " de ce parti ?

              La LCR a finalement condamné les positions exprimées dans L'Express par le prisonnier, dont la semi-liberté a été suspendue. Mais Olivier Besancenot déclare étrangement, dans le même hebdomadaire, que Françoise Besse, veuve de Georges Besse, PDG de Renault assassiné en 1986, " a des comptes à régler avec Action directe ". Comme s'il considérait que dans la guerre qui, selon lui, traverse la société, Rouillan est dans un camp, Mme Besse dans l'autre. Et lui-même ?" 

  • Le Babeuf réédité...

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              La guerre de la Vendée et le système de dépopulation, de Gracchus Babeuf, vient d'être ré-édité par les Editions du Cerf ( l'histoire à vif , 237 pages, 24 euros).
              On peut se le procurer à l'adresse suivante : http://www.reynald-secher-editions.com/
     

                Cette nouvelle édition est l'occasion :

                - Pour Reynald SECHER, de reprendre, à travers une synthèse d'une clarté remarquable et à l'aide de nombreux documents inédits, le genèse des évènements en Vendée et de définir un quatrième crime de génocide: le mémoricide.

                - Pour Stéphane COURTOIS, d'établir le filiation entre l'idéologie de Robespierre et celle de Lénine et des leaders communistes.

                - Pour Jean-Joël BREGEON, de présenter la personnalité de Gracchus Babeuf.

                En 1795, dans un ouvrage publié à l'occasion du procès de Jean-Baptiste CARRIER, l'auteur des noyades de Nantes, Gracchus Babeuf, père du communisme, soulevait la question de fond de la nature de la répression perpétrée par la Convention en Vendée. Ce livre doublement révolutionnaire par son contenu et son titre, se présente comme un réquisitoire très bien documenté et d'une incroyable modernité, contre la politique dictatoriale, menée par les Conventionnels et Robespierre en France, en 1793 et 1794, politique qui devait conduire, entre autres, à l'anéantissement et à l'extermination des Vendéens, Bleus et Blancs confondus, et de préférence des femmes et des enfants.

                On trouvera dans cette ré-édition la reproduction inédite des textes originaux de Turreau, de Carrier et du décret- loi de la Convention Nationale du 1er octobre 1793 relatif à "l'extermination des Vendéens"

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  • Les lamentations de Maxime Gremetz...

               Par un de ces télescopages dont l’actualité a le secret, peu de temps après qu’on ait appris la vente du siège du FN à Saint Cloud on apprenait la mise en location de deux étages de l’immeuble du PC. Rêvons un peu : commencerait-elle à refluer, la vague révolutionnaire, ici aussi ?  

              Evidemment, c’est encore bien modeste : on en n’est pas encore au Pékin ultra-patriote et ultra-nationaliste, qui vante cinq mille ans d’histoires chinoise sans un seul mot pour Mao; ni au Moscou qui canonise le tsar assassiné. Mais bon, malgré tout, un signe fort a été donné : le PCF a trouvé locataire pour le deuxième étage de son immeuble emblématique de la place du Colonel Fabien, car ce siège - parlons clair -ne sert plus à rien. C'est quand même révélateur, c'est nouveau, et c'est une évolution qui n'est pas anodine...   

              C'est au lendemain de l'élection présidentielle (1,93% pour Marie-George Buffet) et des législatives de 2007 que le Parti communiste, menacé de faillite, avait décidé de louer deux des six étages du-dit immeuble.

              Mais cette location, après la vente de l'immeuble de L'Humanité à Saint-Denis, est de nature à déprimer certains cadres. "Cela montre qu'on est obligé de vendre et de louer les meubles du grand parti communiste. On loue un étage, puis deux, et après ?", s'inquiète le député Maxime Gremetz …

    On le comprend : s'il se réfère à ce qui s'est passé en Russie, imaginez qu'il ait eu, en songe, comme une sorte de prémonition : et si on allait finir, ici, comme ça a fini là-bas ?  Canoniser Louis XVI comme on a canonisé le Tsar ? On comprend que Gremetz ait des sueurs froides...

  • Autour du Prince Jean ! Pourquoi Chantilly ?...(1/3)

    TimbrebisRVB.jpg            Parce que Chantilly est au coeur de l'histoire de France, avec la famille des Condé.

                Et parce que Chantilly tient une place de tout premier plan dans la Famille de France : n'est-ce pas elle qui - à travers la générosité du duc d'Aumale - a offert à l'Institut, donc à la France, ce joyau du patrimoine mondial que le monde entier nous envie ?

                Chantilly est comme une accumulation irréelle et véritablement stupéfiante de beautés : un château (plusieurs, en fait...); une forêt; un champ de course et, plus généralement, l'univers et la passion du cheval; des collections artistiques dont il est superfétatoire de dire qu'elles comptent parmi les plus belles du monde; et pour finir cinq cents ans de gloire puis de tragédie, s'achevant dans un mécénat et une générosité non moins éblouissantes.

                Nous n'aurons pas trop de trois haltes dans notre balade pour avoir un faible aperçu de cette merveille inestimable que possède la France avec Chantilly.

                Aujourd'hui, la gloire des Condé, puis leur fin tragique, avant que le duc d'Aumale n'offre ce joyau à sa patrie.

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                Après avoir été possédé par les familles d'Orgemont puis de Montmorency, c'est avec la famille des Condé, alliée aux rois de France, que Chantilly connut son plus grand essor. 

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                Neuf princes de cette famille se succédèrent sur le domaine pendant trois cents ans, de 1546 à 1830.  Cette année-là mourut celui qui restait le dernier des Condé, Louis VI Henri de Bourbon Condé, père du duc d'Enghien, enlevé en territoire étranger et fusillé sur ordre de Napoléon le 21 mars 1804 dans les fossés de Vincennes. 

                Pendant ce laps de temps, l'histoire d'une famille se confond avec l'Histoire de France, dont elle écrit quelques une des plus belles pages, avant que les tragédies les plus affreuses ne viennent l'abattre.

                Le plus célèbre, et le plus fastueux, fut sans conteste Louis II de Bourbon-Condé (1621–1686), 4e prince de la Maison, dit le Grand Condé. 

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                En 1643 c'est lui qui remporta la victoire éclatante de Rocroy, où la redoutable infanterie espagnole fut décimée. Lui encore qui remporta, en 1647, l'éclatante victoire de Lens sur les Impériaux, unis aux Espagnols. On sait l'action de Richelieu, achevée par Mazarin, qui permit ces Traités de Westphalie, signés en 1648, qui devaient assurer pour plus d'un siècle la prépondérance de la France en Europe. Mais c'est par ses jeunes généraux, dont Condé fut sans conteste le plus grand avec Turenne, que cette politique a été rendue possible.

                A Chantilly, le Grand Condé, fastueux dans la paix comme dans la guerre, demande à Le Nôtre de créer le Parc, qu'il agrémentera de jets d'eaux dont la plus grande partie existe encore aujourd'hui.

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                A cette famille, tout semble sourire. Sa vitalité est extrême. Elle va être broyée par la Révolution. En 1769, lorsque Louis-Joseph (le huitième prince de la Maison) fait construire le magnifique château d'Enghien pour son petit-fils, il a -lui, Louis-Joseph- 36 ans. Son fils -qui sera le dernier des Condé- a 16 ans, et vient donc d'être père du duc d'Enghien

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                 Ce petit-fils, c'est celui que Napoléon va faire assassiner dans 35 ans. Les Condé n'ont plus que vingt ans de bonheur à vivre, avant que la grande tourmente ne vienne les abattre. Cette tragédie a été l'occasion pour Chateaubriand de clamer son indignation -dans Le Mercure- et d'écrire ce qui reste l'une des grandes pages de notre littérature: 

                "Lorsque, dans le silence de l'abjection, l'on n'entend plus retentir que la chaîne de l'esclave et la voix du délateur; lorsque tout tremble devant le tyran, et qu'il est aussi dangereux d'encourir sa faveur que de mériter sa disgrâce, l'historien paraît, chargé de le vengeance des peuples. C'est en vain que Néron prospère, Tacite est déjà né dans l'Empire; il croît inconnu auprès des cendres de Germanicus, et déjà l'intègre Providence a livré à un enfant obscur la gloire du maître du monde. Si le rôle de l'historien est beau, il est souvent dangereux; mais il est des autels comme celui de l'honneur qui, bien qu'abandonnés, réclament encore des sacrifices; le Dieu n'est point anéanti parce que le temple est désert. Partout où il reste une chance à la fortune, il n'y a point d'héroïsme à la tenter; les actions magnanimes sont celles dont le résultat prévu est le malheur ou la mort. Après tout, qu'importent les revers, si notre nom, prononcé dans la postérité, va faire battre un coeur généreux deux mille ans après notre vie?....." 

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                 Déjà brisé par la mort de son petit-fils, qui signifiait l'extinction de sa famille, Louis-Joseph revient à Chantilly avec son fils après la révolution. Il a 78 ans, et c'est le coeur serré qu'il contemple le désastre : le Grand Château a été rasé, le parc a été détruit, le domaine mutilé et morcelé.

                  Si le Petit Château, le Château d'Enghien et les Grandes Écuries n'ont pas été démolies, c'est parce que ces monuments ont été réquisitionnés; ils sont donc sauvés, mais dans un état pitoyable. Louis-Joseph et son fils rachètent peu à peu les différentes parties de leur ancien domaine dépecé, et replantent le parc.

                  Louis-Joseph meurt en 1818. Son fils en 1830. La Maison de Condé, glorieuse s'il en fut, n'existe plus. Le dernier prince de Condé est le parrain du duc d'Aumale, l'un des cinq fils de Louis-Philippe. Il institue le duc, son filleul, légataire universel et lui lègue tous ses biens.

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                 C'est le duc d'Aumale qui fera reconstruire le Grand Château, dans le goût Renaissance. Et qui va réunir dans ce domaine de Chantilly une collection inestimable.

                 Ayant perdu ses deux enfants, il fera don de l'ensemble de Chantilly à l'Institut, « corps illustre qui échappe à l'esprit de faction comme aux secousses trop brusques, conservant son indépendance au milieu des fluctuations politiques ».

                 Cette générosité et cette magnanimité ne sont-elles pas la plus belle et la plus noble façon de dépasser par le haut, si l'on peut dire, et de clôturer noblement une histoire grandiose mais aussi tragique ?

                Grandiose, dans la paix, et grandiose aussi jusque dans le tragique, pour s'achever, toujours grandiose, dans l'exaltation par l'Art et la Beauté de la permanence de ce qui ne meurt pas, et qui a nom Civilisation ?

  • Sur une affirmation du Conseil d'Etat...

                Le 16 février, le Conseil d'Etat a affirmé solennellement que "la responsabilité" de l'Etat français était engagée dans les déportations pendant la seconde Guerre mondiale (mais qu'il avait depuis réparé globalement les préjudices...).

                Fort bien, mais à quand la reconnaissance officielle du fait que "la responsabilité" de la République institutionnelle était engagée dans la défaite, par impréparation due au refus idéologico-pacifiste aberrant de voter à temps les crédits militaires ? Le Front Populaire a tout de même disposé de longs mois - un temps précieux... - pour armer et préparer une guerre que beaucoup - sinon tous... - voyaient venir !

                 De Gaulle a raconté, dans ses Mémoires, comment il était sorti, furieux, du bureau de Léon Blum (alors au pouvoir). A de Gaulle qui le pressait d'armer la France, Léon Blum veanit de répondre, en substance, qu'il ne pouvait pas, lui, le pacifiste de toujours, voter des crédits militaires !

                 C'est bien gentil de toujours s'en prendre, pour les condamner évidemment, à la France et à l'état français. Mais si on mettait aussi un peu en cause, de temps en temps le système politique, le régime et certains des hommes qui ont dirigé cette France et cet État français pendant plus de soixante ans ?

                 Car enfin, dans ce domaine comme dans tous les autres, la génération spontanée n'existe pas. Les conséquences ont bien des causes, et ce qui se produit "vient" bien de quelque part.

                 D'où viennent la déroute et l'effondrement sans précédent dans notre Histoire de 1940 ? Le Conseil d'Etat ne le dit pas, qui s'en tient à parler seulement... des conséquences des conséquences !

  • Retour sur le Non irlandais (2): ....Ou comprendre leur message ?.....

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              Aux antipodes de ces billevesées, on peut au contraire -et on doit- ouvrir les yeux sur le sens profond du vote irlandais.  "La liberté d'être soi !....." : c'est l'une des heureuses formules que Marie-Joëlle Guillaume emploie dans "Rebâtir", texte publié dans Famille Chrétienne (1) du 21 juin (n° 1588).

              Il s'agit d'un très intelligent petit billet (petit par la taille, seulement....) qui se propose de revenir sur le "No" irlandais. En voici l'intégralité.....

    Rebâtir.

              Sympas, ces Irlandais ! Bon sens, chaleur humaine, leurs raisons sentent la glèbe comme la poésie de Péguy. Cela devrait mettre la puce à l'oreille des grands architectes de l'univers européen. Sont-ce les gens simples qui ne comprennent rien ? Ou les gens compliqués qui restent sourds aux raisons simples ?

              Le "No" irlandais, comme le "Non" de la France et des Pays-Bas en 2005, traduit un réflexe de base: "Charbonnier est maître chez soi." La liberté d'être soi est une aspiration commune à tous les peuples, les guerres de libération du XX° siècle l'ont montré. La construction européenne fut au départ une construction de peuples libres. Mais cette rage de faire passer tout le monde à la toise, pour les institutions comme pour les moeurs, est un fantasme d'idéologues, à contre-pied de nos sources chrétiennes. C'est le refus orgueilleux de l'incarnation.

              Notre civilisation est celle de l'incarnation: respect de la personne et des valeurs humaines, sens de la mesure, attachement à la famille et aux patries -à leur histoire, leur culture, leurs libertés. Une Europe forte de cette civilisation-là est nécessaire au monde. Mais en s'obstinant à rapetasser sa tour de Babel qui s'écroulera, l'UE perd un temps précieux. L'Europe a besoin d'un traité de coopération simple, respectueux des nations, libérant à nouveau l'élan des bâtisseurs. Quels chefs d'États européens auront le cran de s'en faire les hérauts ?"

    (1): http://www.edifa.com/sitemagazine/index.php

  • ”Ils ont traversé le Rhin !...”

               Nos armées vivent une fois de plus une période de doutes et d'incertitudes.

               Fidèle à ce qui est chez lui une vieille habitude, et comme il l'a fait plusieurs fois dans le passé (avec les résultats désastreux que l'on sait) le Pays Légal républicain sacrifie allègrement des crédits militaires, pourtant indispensables pour notre sécurité, afin de gaspiller en pure perte l'argent ailleurs...

    http://lafautearousseau.hautetfort.com/media/01/02/1826287655.mp3

     

    Dragons de Noailles.mp3        

    Il n'est donc peut-être pas inutile de nous ressourcer quelques instants dans notre Histoire, et d'évoquer un souvenir glorieux, au moment où des nuages sombres s'accumulent... D'évoquer une Tradition heureuse, dans un présent fait d'inquiétudes, afin d'en retirer la force d'affronter, justement, ce présent.

    "Ils ont traversé le Rhin !..." L'armée française l'avait fait une première fois le 12 juin 1672, en présence de Louis XIV, au gué de Tholuis, lors de la guerre contre la Hollande...  Puis plusieurs fois, "avec Monsieur de Turenne", durant l'hiver 1674/1675 : le maréchal conduisait alors, contre les forces impériales, une campagne militaire en Palatinat à laquelle les dragons de Noailles participèrent vaillamment. Remportant les victoires de Mulhausen et Turckheim ils libérèrent l'Alsace et repoussèrent ainsi les Allemands au-delà du Rhin...

    La musique de la marche des dragons de Noailles est composée en 1678 par Jean Baptiste Lully, surintendant de la musique du roi Louis XIV. Cette oeuvre est créée en souvenir du vicomte Henri de la Tour d'Auvergne, maréchal de Turenne, et en l'honneur de ses dragons. Les paroles expriment un vif sentiment de fierté d'avoir vaincu une puissante armée ennemie supérieure en nombre, et ramené une province au royaume de France :

    "Un seul prince par la grâce du roi de France, à la tête de 20.000 hommes, avait fait repasser le Rhin à cinq princes par la grâce de Dieu"...

  • Annie Laurent présente l’Essai «Sortir de la malédiction » (1)…

    518VBVKuf7L__SL500_AA240_.jpg          Sous le titre « Une thérapie de l’Islam », Annie Laurent a publié dans Famille Chrétienne (n° 1589) la note de lecture suivante :

                « Traité de guérison », telle est la définition qu’Abdelwahab Meddeb donne de son dernier livre. Ayant déjà, dans un essai intitulé La maladie de l’Islam (Seuil, 2002), dressé un diagnostic sévère de l’état du monde musulman auquel il appartient par son origine tunisienne, l’auteur propose maintenant une thérapie en quatre étapes simultanées : dégager l’Islam de sa vision essentialiste en séparant le politique du religieux, déclarer illégitime le recours à la violence pratiqué au nom du djihad , rendre à la femme sa dignité de créature égale de l’homme, enfin accepter l’altérité et le pluralisme religieux de la société humaine.     

              L’essentiel, pour cet intellectuel de haut vol à la parole résolument libre, est qu’il faut bannir à tout jamais le dogme du Coran incréé, autrement dit parole de Dieu inaltérable dans sa lettre même.          

              Ces changements sont-ils vraiment réalisables ? Oui, assure Meddeb, qui puise à cette fin dans l’Histoire, dans certaines traditions et méthodes de lecture ou d’exégèse du coran, dans des écrits anciens et modernes, recevant sans complexe ceux dont les auteurs ne sont pas musulmans (il voit, par exemple, en Benoît XVI un « allié » dans sa démarche réformatrice).          

              Tous ces efforts n’ont pourtant jamais abouti, faute d’une autorité reconnue capable de les imposer et sans doute davantage parce que de tels renversements ruineraient l’Islam comme il se comprend.

    (1)    « Sortir de la malédiction », de Abdelwahab Meddeb, Seuil, 280 pages, 19 euros.

  • Deux pétitions contre Sylvain Gouguenheim...

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              Ils pétitionnent dans Télérama contre lui et son ouvrage (1) : mais quelle mouche a donc piqué la vingtaine de professeurs de l'ENS qui ont cru devoir publier ce texte ? et que craignent donc ces censeurs, eux qui semblent s'insurger - quoi qu'ils disent... - contre sa "liberté de penser" ?...

     

              Plus hargneux, s'il est possible, dans Libération cette fois (2), un collectif de 56 chercheurs en histoire et philosophie du Moyen-Âge s'insurge avec plus de force encore contre Sylvain Gouguenheim. Le début de leur texte donne le ton:

            "Historiens et philosophes, nous avons lu avec stupéfaction l’ouvrage de Sylvain Gouguenheim intitulé Aristote au Mont- Saint-Michel. Les racines grecques de l’Europe chrétienne (Seuil) qui prétend démontrer que l’Europe chrétienne médiévale se serait approprié directement l’héritage grec au point de dire qu’elle «aurait suivi un cheminement identique même en l’absence de tout lien avec le monde islamique». L’ouvrage va ainsi à contre-courant de la recherche contemporaine..."

              On reviendra évidemment sur ce débat et sur une polémique qui, semble-t-il, ne fait que commencer. Mais, à en juger par la virulence des attaques, il semble bien que Sylvain Gouguenheim ait visé juste. Il faut avoir levé un sacré lièvre pour déclencher un tel tir de barrage...

    (1): Telerama du mardi 29 Avril, sous le titre "Pétition de l'Ecole normale supérieure Lettres et sciences humaines", sous-titrée, comme pour dramatiser la chose, "Appel aux enseignants, élèves et anciens élèves de l’ENS-LSH". Comme s'ils représentaient à eux seuls une École qui serait en quelque sorte "leur chose" pour toujours, en dehors de laquelle nul n'aurait le droit de penser librement, c'est-à-dire en dehors de leurs schémas mentaux...

    (2): Libération du mercredi 30 Avril, Rebonds: "Oui, l'Occident chrétien est redevable au monde islamique".

  • Affaire d'Outreau: les loups ne se mangent pas entre eux !...

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              ... Ou: chronique de la solidarité catégorielle entre privilégiés, dans la caste des magistrats...

              On a appris, fin juillet, que le procureur Lesigne avait été prié de quitter ses fonctions par le Garde des Sceaux.

              Tollé chez les privilégiés de la caste des Intouchables ! (en France, bien sûr, rien à voir avec celle de l'Inde: c'est même tout l'inverse !...) ...

              Imbu de lui-même et figé dans son corporatisme de mauvais aloi - et dans le cas précis de l'affaire d'Outreau parfaitement répugnant… - le petit monde de la magistrature a, en grande partie, pris fait et cause pour un homme (Gérard Lesigne) dont il est clair, même si on veut bien ne pas le rendre responsable de tout, qu'il est l'un des principaux responsables du "désastre judiciaire" d'Outreau. 

              L’Union Syndicale des Magistrats, forteresse et citadelle des privilèges de la caste des juges, s’oppose depuis le début à toute sanction contre Gérard Lesigne (on croit rêver...mais on ne rêve pas !). Elle a reçu, le 18 juillet, l'appui du CSM (Conseil Supérieur de la Magistrature), lequel a carrèment estimé qu'il n'y avait "pas lieu" (sic !) de sanctionner M. Lesigne. Et voilà donc tout ce beau monde qui s'oppose maintenant à la simple mutation du procureur !

              Encore n’est-ce pas cher payé, pour la catastrophe humaine qu’il a contribué à provoquer: une simple mutation, même pas de sanctions, là où tant de vies ont été brisées et broyées.... Non ! c’est encore trop pour les privilégiés et les défenseurs bornés des intérêts catégoriels…

              Et dire que l'histoire officielle voudrait nous faire croire qu'on a aboli les privilèges en 1789 !...

  • Ce qui nous attend ?...

              Drôle d'histoire - mais pas drôle du tout, en fait...- que celle de deux prêcheurs chrétiens (protestants), Arthur Cunningham, 48 ans, et Joseph Abraham, 65 ans. Ils ont été menacés d’arrestation au Royaume-Uni s’ils continuaient à aborder des musulmans dans la rue pour leur parler du Christ !...

              Les deux hommes distribuaient des dépliants dans un quartier islamique de Birmingham (1), et avaient engagé la conversation avec quatre jeunes musulmans, lorsqu’un officier de  "soutien communautaire"  leur a intimé l'ordre de disparaître.

              Naeem Naguthney, 30 ans, le "soutien communautaire", leur a expliqué fort peu aimablement qu’ils "se trouvaient dans une zone musulmane et n’avaient pas le droit d’y diffuser leur message chrétien".

              "Ils nous ont dit que nous commettions un "crime de haine" en incitant des jeunes à quitter l’islam et qu’ils allaient nous conduire au poste..." à déclaré Cunningham, qui n'en revenait manifestement pas.

               La police des West Midlands a refusé de présenter des excuses. Naguthney, le zélé "soutien communautaire", recevra simplement une formation sur les "crimes de haine et la liberté d’expression" ! S'il y en a qui s'en satisfont et qui se sentent rassurés !...

               Les dépêches informaient, par ailleurs, que le sieur Naguthney, à peine embauché par la police, a participé à la fondation de la branche régionale de l’Association nationale de police musulmane en récitant publiquement des versets du Coran.

              C'est beau, le désir d'intégration !... Mais qui veut intégrer qui ?...

    (1) : le 19 février 2008.

  • Les prix du mardi...

              le prix citron: à Marie-Georges Buffet: le 21 octobre, elle a déclaré à Chateaubriant (à propos de Guy Môcquet): "Aujourd'hui il y a besoin de résistance encore...résistance face à une politique qui casse les droits sociaux, résistance face à une politique qui chasse les enfants parce que leurs papas et leurs mamans sont venus d'autres pays, résistance par rapport à une politique qui veut encore renforcer les pouvoirs d'un seul homme à la tête de l'État". Et si on résistait plutôt au(x) mensonge(s) de l'histoire officielle?: en rappelant -pour la milième fois!...- à Marie-Georges que Guy Môcquet n'a pas été arrêté ni fusillé parce que "résistant" mais parce qu'il bravait l'interdiction du Parti Communiste, dissous et interdit car il refusait de prendre position contre l'Allemagne hitlérienne, au nom du Pacte Germano-Soviétique! et que le premier résistant fusillé fut le catholique et royaliste Honoré d'Estienne d'Orves, le 29 août 1941.....

              le prix orange: à J.H.H. Weiler. Ce fils de rabbin, juif pratiquant, professeur d'université aux États-Unis, se fait le défenseur de la mention des origines chrétiennes de l'Europe dans le préambule de la Constitution. Pour lui, parler d'Europe et de Constitution Européenne "sans considérer l'importance centrale du christianisme pour cette civilisation même" est absurde car l'Europe se retrouve, ce faisant, "dans la dénégation; elle refuse de reconnaître une part de son identité". Or, si "dans la discussion sur sa propre identité, elle met à l'écart les termes "chrétiens" ou "christianisme" devenus de véritables tabous", comment pourra-t-elle respecter "tous ses citoyens de la même façon: croyants et non-croyants, chrétiens et non-chrétiens", puisqu'elle commence par nier, précisément. la réalité de l'héritage dû à la communauté chrétienne? Il faut donc que l'Europe "légale" renonce à sa christophobie.....("L'Europe chrétienne? Une excursion.", J.H.H. Weiler, Cerf, 164 pages, 25 euros.).

  • Dieu permis d'antenne...

    Dans un intéressant article paru dans "Famille Chrétienne" (1), Bruno de Givry revient sur une évolution que nous avons tous pu constater ces derniers temps: et c'est pour remarquer que cette évolution -qui va, pour nous, dans le bon sens- ne fait que se renforcer, ce dont on ne peut que se réjouir. Non sans humour, il intitule son article: "Dieu permis d'antenne". En voici le texte complet.

              "Pas facile de mettre le Bon Dieu à la porte. Une grande spécialité française depuis la Révolution. La république n'a pas ménagé ses efforts pour reléguer la religion dans la sphère privée et occulter tout un pan de l'Histoire de France...Dieu interdit de vie publique, interdit d'école ou interdit d'antenne...le rêve laïciste semblait réalisé. Et voilà que la muraille se fissure. De tous côtés, on ne parle que de cela. Dieu et la république, l'importance de la religion, Dieu à l'école....Le Président de la République donne le ton et, malgré les cris d'orfraie, la rumeur redouble. C'est le grand retour du bon Dieu.

              La télévision s'y met aussi. Serge Moati, après Christine Ockrent dans son émission "Duel", en a fait le sujet de son "Ripostes" du 17 février. Dieu et la République, la laïcité...ça ripostait dur, ce dimanche soir, sur l'antenne de France 5. Chantal Delsol pouvait enfin dire sous les yeux faussement ébahis de ses contradicteurs qu'on allait enfin échapper à la loi du silence sur Dieu, à l'interdit latent qui frappe la question religieuse. Approuvant, sous cet aspect, les propos dérangeants du Président de la République.

              Et KTO d'y aller aussi avec courage en faisant une grande émission, le 14 février, sur la présence de Dieu dans l'École catholique. Dans le sillage des propos de Monseigneur Cattenoz. C'est que, là aussi, depuis quarante ans, notamment depuis la Loi Debré, plus avantageuse pour les professeurs que pour l'École catholique elle même, le Bon Dieu s'est trouvé insidieusement mis à la porte. Une émission qui a permis enfin de crever l'abcès et de dire des vérités que beaucoup ne veulent pas entendre. A commencer par l'inquiétante sécularisation de l'École catholique sous contrat, aggravée par un dispositif légal entravant sa liberté éducative et évangélisatrice."

    (1): "Famille Chrétienne" du 1° mars, numéro 1572 (page 35).

  • Boudarel ? Connais pas !...

                   Ou quand certains, à gauche, manifestent une indignation à sens unique....

              A Poitiers des étudiants et des professeurs se sont mobilisés pour refuser l'affectation d'un professeur, Benoît Fleury, en raison de son passé au sein du mouvement étudiant de droite GUD (Groupe union droit). Reçu major à l'agrégation d'histoire du droit, M. Fleury a la droit de choisir l'université où il veut enseigner et son choix s'est porté sur Poitiers.

               Dans un communiqué publié lundi 25 février, le conseil d'administration de l'université "prend acte avec la plus vive inquiétude de l'éventuelle nomination de Benoît Fleury et regrette que la procédure d'affectation des agrégés du supérieur ne laisse aucun droit aux instances de l'université, ni à son président, de s'opposer au recrutement d'un ancien dirigeant d'un groupuscule violent d'extrême droite".

               Le conseil a officiellement demandé au président de la République de ne pas procéder à la nominationà Poitiers de M. Fleury. Des étudiants ont annoncé leur intention de perturber ses cours.

               Fort bien, sauf qu'il n'y a pas si longtemps on n'avait pas entendu ces étudiants et ces professeurs s'élever contre la nomination d'un certain Boudarel. Ce communiste avait rejoint durant la guerre d'Indochine le Viet Minh, avait été nommé commissaire politique dans un camp de prisonniers, où il s'était rendu coupable de tortures contre des soldats de l'Armée française. Il avait même été condamné à mort par contumace en juin 1953.

               Cela ne l'a pas empêché d'être nommé professeur à Paris VII Jussieu en 1970, comme spécialiste du Vietnam !

  • Ainsi va le monde: De ”Touche pas à mon pote!” à ”Cogne la potesse !”...

                  Lu dans "Marianne" du 16 février, sous la plume de Alain Léauthier (instructif !...) :

    De "Touche pas à mon pote" à " Cogne le potesse"...

              Un membre du service d'ordre de SOS racisme mis en examen pour l'agression d'une ex-militante de Ni Putes ni Soumises. Sordide, mais significatif de l'impasse des mouvements différentialistes.

              « Touche pas à mon pote ». C'était le slogan emblématique de SOS-Racisme à sa création en 1984. Vingt-quatre ans plus tard, un des membres du service d'ordre vient d'inventer un nouveau cri de guerre pour l'organisation anti-raciste : « cogne la potesse ». L'étrange histoire est rapportée dans l'édition du 16 févier du Monde : treize jours plus tôt, le 3 février, accompagné de quatre joyeux drille, dont deux cagoulés, Gilles Guilain, un compagnon de route de SOS-Racisme depuis 1986, a interrompu brutalement une réunion des «Insoumises». Il s'agit d'un minuscule groupuscule dissident ayant quitté Ni putes ni Soumises, quand leur ancienne présidente, Fadela Amara, a succombé aux sirènes de l'ouverture sarkozienne et rejoint le gouvernement Fillon. Les faits ont valu à Guilain une mise en examen pour «dégradations et violences volontaires en réunion avec préméditation».

              Quelle que soit la vérité, elle témoigne en tout cas de la décrépitude de l'idéologie différentialiste et du déclin d'associations depuis longtemps coupées du réel. Voilà un bail déjà que tous ces mouvements, sans doute fondés sur la générosité à l'origine mais désormais dépourvus de toute représentativité, servent uniquement les intérêts et les calculs mesquins de médias paresseux et de politiques cyniques. L'aventure illusoire de SOS-Racisme avait commencé place de la Concorde, elle se poursuit dans la course aux prébendes et ses inévitables coups fourrés.