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  • Poutine à Kayin : un épisode supplémentaire du reflux du tsunami. A quand la même chose en France ?...

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    Staline à lui seul donna personnellement l'ordre d'exécuter ainsi 25.7000 polonais...

     

    Poutine a bien fait d'aller à Katyn, de reconnaître ainsi l'horreur dont le marxisme-léninisme s'était rendue coupable en ce lieu, et de poursuivre ainsi le travail de purification de la mémoire(pour reprendre l'expression de Jean-Paul II) entrepris par la Russie depuis la chute du communisme.

    Et dont la réhabilitation de la famille impériale, son inhumation solennelle et sa canonisation ont été l'un des épisodes les plus significatifs...

               Une telle chose est-elle possible en France ?

               Un internaute -dans le courrier des lecteurs du Figaro- demande quand un dirigeant français aura le courage d'aller se recueillir sur les charniers vendéens.

               C'est évidemment une demande légitime et fondée. Mais il ne faut pas perdre de vue que ce qui se passe en Russie ne s'y passe, précisément, que parce que le marxisme-léninisme s'y est effondré et a disparu corps et biens. Le tsunami, parti de Paris en 1789, et arrivé aux extrêmités de la terre, a commencé son reflux, logiquement, par les extrêmités de la terre. Il faudra encore un peu de temps pour que l'épicentre du cataclysme retrouve le calme d'avant.

                Un président de la République française aux Lucs sur Boulogne, c'est tout simplement impossible. Car cela voudrait dire que la République idéologique renonce à ses origines, se contredit elle-même dans toute son histoire, dans tout son passé, dans ses fondements. Qu'elle se reconnaît coupable de s'être trompée, elle qui s'est auto-proclamée parfaite, puisque basée sur la Raison contre les superstitions et n'hésitant pas à proclamer qu'elle inaugurait l'ère des lumières face à l'obscurantisme et aux ténèbres. Excusez du peu !...

                Et l'on retombe sur l'extra-ordinaire sophisme de Robespierre: il faut que Louis meure, car si Louis est innocent, alors ceux qui ont fait la Révolution sont coupables !

                Ce qui donne, appliqué au cas d'aujourd'hui: il ne faut pas qu'un président de la république aille aux Lucs, car, s'il y va, c'est reconnaître qu'il y eu Génocide, puis négationnisme, révisionnisme et mémoricide.

                Et la République idéologique s'écroule sur ses bases...

                Il faut donc que nous attendions encore - en poussant à la roue pour accélérer ce mouvement déjà largement entamé - que le virus de 1789 s’épuise et finisse son cycle, les forces de son Idéologie étant elles-mêmes épuisées, et se trouvant démenties par les réalités qui montrent qu'à l'évidence, le Système hérité de 89 a terriblement mal vieilli, qu'il n'a pas tenu ses promesses, et qu'il a échoué, tout simplement... 

                Mais peut-être qu'on n'a plus à attendre très longtemps, tellement le Système est vermoulu...

  • L’État en question : l'analyse d'Hilaire de Crémiers dans Politique Magazine

                    Il règne en France une atmosphère délétère. Comme une annonce de fin de régime.

     

                C’est l’État qui est en question. Chacun le sent confusément. Les plus perspicaces – et ils sont peu nombreux – commencent à s’en inquiéter. Michèle Alliot-Marie dans un article du Figaro du lundi 23 août a mis en garde : à force de ne respecter rien ni personne, ni fonction ni décision, l’État lui-même, la République, dit-elle, risque aujourd’hui de se dissoudre dans cette mare acide de critiques systématiques de tout, à propos de tout.

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    Ce que note Michèle Alliot-Marie, avec finesse et pertinence, s'est déjà produit au cours de notre Histoire; se moquer de tout, "démolir" tout, critiquer tout systématiquement, cela est déjà arrivé; et on sait comment cela a fini.....

                De la tentative de réforme la plus nécessaire comme celle des retraites à la moindre décision de police quand les quartiers brûlent, tout est toujours critiqué. Hommes et résolutions, rien n’est épargné, rien ne subsiste.

     

    La critique systémique

     

                Ce que ne précise pas Michèle Alliot-Marie, c’est que ces critiques systématiques émanent pour la plupart de journalistes de radios et de télévisions d’État qui sont payés par l’État ou par des organismes patronnés par l’État ; quant aux moyens d’information autres que ceux de l’État, ils relèvent, pour le plus grand nombre et pour les plus puissants, de groupes qui ne vivent que de l’argent « capitaliste » avec l’aide directe ou indirecte de l’État, car tel est le système en France. Jusqu’aux sites en ligne les plus engagés qui reçoivent des subventions – c’est-à-dire de l’argent de l’État, donc des contribuables – et dont l’unique objet est d’attaquer, voire de détruire le pouvoir.

    On a parlé de « hold-up » de Sarkozy sur les moyens d’information et de communication ; et, certes, il a voulu le faire, ce « hold-up », comme il en a fait d’autres, d’ailleurs. Il s’amusait même à tenir tout ce monde de la presse en haleine ; il allait leur faire la leçon à ces journalistes et patrons de presse et il la leur a faite effectivement comme aux États généraux de la presse ! Oui, il se faisait même fort de les sauver d’eux-mêmes et de s’assurer en outre et en direct, sans hypocrisie , les nominations des directions à la radio, comme à France-télévision avec, encore tout dernièrement, la désignation de Rémy Pflimlin. Contrôle garanti, croyait-il, mais rien n’y fait. Non seulement le ton ne change pas, il s’aigrit de plus en plus. Sa volonté de sauvetage – parfaitement inutile – se retourne contre lui inéluctablement !

     

    Aucun souci du bien commun

     

                Pas une once de gratitude ; il s’agit d’un univers totalement inhumain, réduit, comme c’est le cas maintenant toujours et partout, à des affaires de pouvoir et d’argent. Les équipes journalistiques, toutes formatées sur le même moule, se déchaînent d’autant plus. Sans doute pour afficher ou revendiquer hautement leur liberté de parole. Il arrive que ce soit du n’importe quoi. Quant aux directions, elles ne maîtrisent rien du fond. Leur souci : encore et toujours l’argent, le pouvoir, la technique, surtout celle qui ajoute encore au pouvoir !

     

                Aucun souci du bien commun. Jamais ! Bien sûr, il reste encore quelques journalistes de talent et de renom, vraiment libres, mais ils sont comme des prophètes dans un désert. Rarisimes. Et encore confessent-ils en a parte qu’ils ne peuvent pas écrire ou dire tout ce qu’ils pensent. Très heureusement, il y a aussi tout ce qui arrive à vivre en dehors du monde officiel écrasant et c’est très intéressant et réjouissant. Mais comment ouvrir une brèche dans le système uniforme de la désinformation officielle, tel que l’ont admirablement décrit un Volkoff et un Sévillia ?

     

                Car la France d’aujourd’hui, « c’est ça » ! Et pire, c’est à travers « ça » qu’elle est perçue à l’étranger. La droite – ou prétendue telle – a toujours laissé la Culture, l’Éducation et l’Information à la gauche comme ses territoires attitrés, ses apanages historiques qui lui revenaient de droit. Elle se donnait ainsi bonne conscience, elle montrait son républicanisme conséquent, elle respectait le pacte républicain : on ne touchera pas aux bijoux de famille !

     

                Ce qui prouve que cette droite du système n’a jamais compris où était le vrai problème : elle ne s’intéressait qu’à l’argent et au pouvoir. Ce n’est pas que la gauche s’intéressât davantage au sort des pauvres gens, à la misère morale, intellectuelle, économique ; la gauche dans le système ne connaît, elle aussi, que l’argent et le pouvoir ; il suffit de voir ses hiérarques ! La misère, c’est leur argumentaire qui leur permet de guigner le pouvoir et de toucher l’argent.

     

                Et la France, la dedans ? Si un jour, oui un jour, une vraie réforme devenait possible, il faudrait commencer par celle-là. En attendant, il ne faut pas s’étonner que Nicolas Sarkozy passât pour un pantin et ses ministres pour des fantôches. Caricatures ? Oui, mais au fond consenties ! En France, tout journaliste d’un peu d’envergure se prend pour un dieu qui fait et défait les gouvernements : 1830, 1848, 1870… et puis la suite indéfinie... Ça leur monte à la tête : il n’est que de relire Balzac.

     

    La mécanique destructrice

     

                Ce que n’a pas précisé non plus Alliot-Marie, c’est que le système institutionnel français favorise cet état d’esprit délétère. Qu’il le veuille ou non, le chef de l’État n’est qu’un chef de parti. Tous les esprits sont déjà dans la présidentielle de 2012 ; et lui-même forcément aussi. Quelque décision que prenne Nicolas Sarkozy, elle sera toujours soupçonnée de ce qu’elle est nécessairement : un plan électoral. Comment faire autrement ? Éric Zemmour a des manières bien drôles de le faire comprendre ! Une nomination de préfet, une intervention musclée pour une remise en ordre de quartiers, des décisions de faire appliquer la loi à des groupes qui ont pris l’habitude de ne pas la respecter, tout est sujet à discussion, à dénonciation, à rhétorique véhémente.

     

    L’essentiel se perd.

     

                Le vrai tort de Nicolas Sarkozy, c’est de parler précisément à tort et à travers de tout ce qu’il fait ou croit faire, même avec les meilleures raisons. Dans son esprit, tout est dans la communication : erreur ! Un chef d’État ne doit agir et ou se manifester que dans la mesure, la force, l’efficacité et la majesté. Brevitas imperatoria ! On parle peu, on fait. Et surtout on laisse aux autorités déléguées le soin de porter le fer.

     

    L’agitation du candidat

     

                Sarkozy au fond est comme Chirac, quoique Chirac fût moins prolixe et plus prompt aux reculades : ils n’ont connu, ils ne connaissent la politique que comme candidats. Toujours candidats, c’est leur vie, leur unique conception du monde ; ils ne tiennent de discours que de candidats. Tous les autres politiques, d’ailleurs, ou peu s’en faut, leur ressemblent. Aucune vue historique, aucune conception de l’État, aucune formation sérieuse, aucun amour profond de la France réelle, aucun véritable projet d’avenir, sinon améliorer leur système, des dossiers, qui du coup, ne sont traités, sauf exception d’État tout de même, que de points de vue techniques et électoralistes. D’où une fébrilité de tous les instants dans une tension permanente avec le pouvoir, ce pouvoir à prendre, à reprendre, à gagner, à regagner, à s’approprier et à se réapproprier.

     

                L’agitation du candidat est toujours là qui désacralise la fonction de l’autorité suprême.

     

                Tout le problème politique français est là. Les gens qui pensent un peu, même ceux du monde politique, le savent bien. Mais ils ne le disent que pour en stigmatiser leurs adversaires. Nul n’ose en avouer la vérité de fond générale. Elle est trop éclatante et les briserait tous d’un seul coup.

     

                Non seulement le chef de l’État se trouve rivé à ce quinquennat de malheur qu’il ne peut vouloir que renouveler, mais – et ça aussi, Michèle Allio-Marie ne l’a pas dit – c’est toute l’organisation sociale et politique française qui entraîne automatiquement et de plus en plus vite cet horrible enchaînement de surenchères de plus en plus violentes. C’est sa raison d’être, son seul « bidule » qui justifie son existence et sa mécanique, dont le motif principal n’a rien à voir, malgré les apparences, avec la moindre appréhension du bien commun. Il ne s’agit que de courses au pouvoir, aux postes, aux élections, partis et syndicats logés à la même enseigne. Au fait, lequel d’entre eux a ouvert son lit ou prêté son jardin personnel au moindre « rom » de passage ? Lequel ? Voilà la question publique qu’il faudrait leur poser à la télévision !

    Leurs universités d’été ? Des tremplins pour démagogues, un point, c’est tout. Eva Joly, candidate à la présidentielle : il y a de quoi rire, franchement !

     

    Une crise systémique ?

     

                Le gouvernement durcit-il un tantinet à droite (et, d’ailleurs, sans doute « maladroitement » !), aussitôt ce sont des cris d’orfraie, toute la rhétorique habituelle, la reductio ad Hitlerum archi-connue… mais, aussi bien, il y aura toujours à droite quelqu’un de plus à droite pour dénigrer pareillement. Et vice-versa, côté gauche. On n’en sort plus ! Rien ni personne de sérieux ne résiste à de pareils jeux qui sont des jeux de gamins. Regardez-les : ce sont des gamins – et tous des gamins bien portants, dodus et frais ! – qui jouent à perpétuité à la guéguerre, sans risque ni péril, pour se donner un rôle, une importance. Quelle suffisance, quelle boursouflure. Villepin, pour ne prendre que celui-là, mais il est grotesque. Ils sont tous grotesques ! Il paraît qu’il en est qui font du travail sérieux. On voudrait savoir où ? Par ci, par là quelques hommes politiques, quelques hauts fonctionnaires ou magistrats dotés du sens de l’État, de la République au sens étymologique du terme, mais, en confidence, ils vous diront qu’ils sont très seuls.

     

                Voilà des syndicats qui ne représentent presque rien et dont Sarkozy a renforcé la représentativité légale en s’imaginant améliorer le système, qui ne pensent qu’à empêcher toute réforme. Voilà des partis qui ne représentent pas grand-chose et dont Sarkozy a aussi cru bon de renforcer l’importance légale, et qui ne sont devenus que des machines à élection, toutes tournées vers les prochaines échéances électorales.

    Pitoyable ! Aucune autorité, aucune direction ne peut durer longtemps dans un pareil système voué nécessairement à l’échec. On va vers une fin : 2012 en donnera les prolégomènes.

     

                Michèle Alliot-Marie prendrait-elle le pouvoir à Matignon d’abord, à l’Élysée ensuite, la donne ne changerait pas, contrairement à ce qu’elle pense. La dégradation est trop profonde et le mal, commun à bien d’autres pays, est chez nous trop inviscéré.

    À la crise économique et à la crise financière qui peut s’aggraver très vite, s’ajoute dès maintenant une crise politique. Elle était prévisible. Ce sera une rude épreuve supplémentaire. On parle de « crise systémique » en matière financière et économique. Sera-t-il possible de caractériser du même adjectif la crise politique ? « Crise systémique » ? Alors, si elle est perçue comme telle, il sera possible un jour de restaurer l’État sur un principe de légitimité stable qui donne à la représentation nationale le sérieux qu’elle mérite. ■

  • Les abus du nouvel Ancien régime : on ”supprime” la Justice, c'est tellement plus simple !......

               En auront-ils parlé, en leur temps, les révolutionnaires, des abus de l’Ancien Régime ! Et l'histoire officielle, celle des Michelet et du trop fameux Mallet Isaac, par exemple, les auront-ils ressasés !

               Mais on voit bien que, deux siècles après la merveilleuse Révolution (!), 130 après l’instauration de la République et l’installation du merveilleux Système (!), les abus sont toujours là, et que, de ce point de vue, le-dit Système, qui prétendait régénérer à tour de bras, n'a rien régénéré du tout; il a échoué; il n’a pas tenu ses promesses, il a terriblement vieilli, et surtout terriblement mal vieilli. 

               Au point qu'il est devenu lui-même le nouvel Ancien régime, croulant sous ses promesses non tenues et ses échecs flagrants; et, n'en déplaise à Michelet eu au Mallet Isaac, sous ses abus !.....

               L'épisode de ce qui n'est rien d'autre que l'escamotage de l'affaire des emplois fictifs de la Ville de Paris en est un des exemples les plus éloquents : petit retour en arrière.....

    chirac emplois fictifs.jpg

    Petits arrangements entre amis, du même Pays légal, de la même Classe politique.....

                Le Conseil de Paris a tourné ce lundi 27 septembre une page importante de son histoire en validant le projet d'accord d'indemnisation de la Ville par l'UMP et Jacques Chirac dans la fameuse affaire des emplois fictifs : une écrasante majorité des 163 élus ont  voté pour - à savoir le groupe PS (77 élus), PCF-PG (8 sur 10 élus), UMP (51), Nouveau centre (11 sur 12). Mais le maire de la capitale, Bertrand Delanoë, a été contraint de monter plusieurs fois au créneau pour justifier cette décision qui fait grincer des dents jusque dans les rangs de son parti, expliquant qu'il "ne faut pas confondre justice et vengeance".

                Devant la polémique sur le projet d'indemnisation de la municipalité par Jacques Chirac et l'UMP dans cette affaire des emplois fictifs, Bertrand Delanoë affirme avoir appliqué "vérité, reconnaissance des faits et réparation". Ben voyons ! Ce qu’il faut, surtout, c’est ne pas exclure la Justice, en passant par-dessus elle, en la remplaçant par des petits arrangements entre amis…..

                Dur à avaler pour Bertrand Delanoë, les 9 élus Verts, d'habitude alliés de l'exécutif, ont voté contre ce protocole qu'ils qualifient de "faute politique" et de "déni de justice". Ils ont accusé le maire et l'UMP de "s'être mis d'accord en catimini".

                Sur ce point précis, et pour cette fois, on ne peut qu’être d’accord avec leur position…..

                La ville récupérera exactement 2.218.072,46 euros et renoncera du même coup à être partie civile au procès, ce qui mettra Jacques Chirac dans une position plus favorable. Il fera face à un banc des victimes déserté, en plus d'une accusation vraisemblablement passive, le parquet ayant requis un non-lieu dans la procédure.

                Mais il y aura peut-être deux pépins dans cette belle machine bien huilée, deux grains de sable qui peuvent, peut-être, apporter quelques surprises :

                - Alexis Corbière.pdf

                - Emplois fictifs du RPR.pdf

                Qui vivra, verra !..... 

    mallet_isaac.jpg

    L'Ancien régime, ses abus ? Mais, c'est maintenant, et c'est ce régime !.....

  • Clip de fin pour nos réflexions sur l'immigration, après et avec la réponse de Jean-Paul Gourévitch à Royaliste....

            Sans chercher aucunement la moindre polémique, et uniquement parce que cela nous avait semblé être l'occasion de dire de quelle(s) façon(s) nous envisagions, nous, l'immigration, et donc de préciser notre position sur ce sujet sensible, il nous avait paru utile de dire, tout simplement, notre étonnement, et d'expliquer en quoi le petit billet publié en Une du numéro 981 de Royaliste nous avait "surpris" (c'est ici : royaliste.pdf).

          L'ayant clairement dit, nous n'avions pas jugé utile, très peu de jours après, de réagir à nouveau après un second article - plus une simple petite note, fut-elle en Une, mais une pleine page, cette fois - où Luc de Goustine reprenait en la développant l'argumentation du premier billet. Nous nous étions finalement contentés de prendre acte de l'article de Luc de Goustine, notre réaction ayant été, après tout, dite, en tout cas pour l'essentiel.

            Mais voilà que Jean-Paul Gourévitch écrit et répond à Royaliste. Jean-Paul Gourévitch que nous citions, justement, parce que nous croyons connaître un peu ses analyses et ses chiffres, sur lesquels nous nous appuyions pour justifier notre étonnement devant les affirmations de Royaliste.

            Voici d'abord le court message de J-P Gourévitch :

            nar gourevitch.jpg

            Et ensuite le lien dont il parle, dans cette réponse, et qui renvoie vers son article sur Herodote.net :

            http://www.herodote.net/articles/article.php?ID=1219

            Les précisions qu'apporte J-P Gourévitch mettent un point final à nos réflexions, en nous permettant de les récapituler et, au passage, de les préciser encore un peu plus.

            Quand nous évoquons, pour la dénoncer, l'immigration à laquelle nous assistons aujourd'hui, nous ne parlons pas d'immigration, en soi, avec un "I" majuscule; comme d'une réalité théorique et abstraite. Nous parlons de cette immigration, telle qu'elle se pratique chez nous, depuis 1975, et telle que nous la voyons dans nos rues. Cette immigration-là, qui ne peut bien évidemment être envisagée du seul point de vue économique, est une folie, et elle est un mauvais coup portée à la réalité France, et risque même de la détruire. Car, avec, non pas "l'Immigration", mais cette immigration-là, la république idéologique, de fait, change le peuple, ce qui est baptisé "immigration" n'étant en réalité rien d'autre qu'une substitution de peuplement, pour parler comme Michèle Tribalat (un "je te prends ton pays et tu la fermes !", en quelque sorte). 

            Maintenant, nous savons bien qu'il y a deux façons de changer le peuple : par le physique - on vient de le voir - mais aussi et avant tout, en tout cas chronologiquement, par le moral, par le mental, par l'esprit. C'est ce que fait le Système jour après jour, depuis ses origines, en menant une guerre sans répit et sans merci contre toutes les traditions constitutives de notre Être profond, et en avilissant le peuple, par la création d'une société abjecte - pour parler comme Boutang - cette société-ci qui n'a que des banques pour cathédrales et de laquelle il n'y a , à proprement parler, rien à conserver....

            Ce sera donc notre mot de la fin. Sur ce sujet de l'immigration, comme sur tous les autres, on le voit, et de quelque façon qu'on s'y prenne, on retombe toujours sur la critique et la dénonciation du Système. C'est de lui que tout part et vers quoi tout revient.....

  • Maurras ? CQFD (Celui qu'il faut détruire) ! Histoire d'un emprunt.....

            Lafautearousseau étant un Blog politique, la religion en tant que telle n'est pas de son ressort. Certes, tout étant politique, on peut bien évidemment, et on doit, y parler, aussi, de religion, mais sans jamais perdre de vue cette distinction préalable.

            Voilà pourquoi nous insistons et nous revenons régulièrement, par exemple, sur les racines chrétiennes de la France, en particulier, et de l'Europe, en général, car la place particulière et essentielle du christianisme comme élément constitutif majeur de notre Être profond, en tant que Nation et Civilisation, ne saurait être mise en doute, ou remise en cause.....

            Ce petit préambule pour rappeler pourquoi l'intérêt pour les sujets religieux ne peut être - et n'est pas... - étranger à ce Blog politique....

            Tout récemment, nous sommes tombés sur un texte fort bien fait, à notre très humble avis, et parfaitement révélateur de ce nouvel état d'esprit sainement combatif de l'Église catholique; et de la mentalité sainement motivée de cette nouvelle génération de jeunes prêtres dont parlait Raspail dans l'extrait de lui que nous avons cité pour annoncer la ré-édition du Camp des Saints :

            «Et pourtant, sur ce point, depuis peu, j’ai cessé d’être pessimiste. La minorité catholique se bat, le dos au mur – Le nombre de ses fidèles ne diminuera plus – La tendance s’inverse – les jeunes prêtres sont peu nombreux, mais intensément “motivés” ! Là aussi, le retournement s’amorce, comme aux temps barbares, au moyen âge, dans leurs abbayes, leurs prieurs, les moines et les moniales veillent et prient – et chez eux, les vocations affluent. Si l’on croit à la grâce de Dieu, à la réciprocité des mérites et à la communion des saints, la chrétienté en France voit se lever l’aube de sa renaissance !».

            Ainsi, donc, et tout récemment, sommes-nous tombés sur quelque chose de fort bien fait (1), dans lequel les auteurs font parler le Tentateur, qui écrit à son neveu, diable apprenti, afin de lui dispenser quelques conseils pour faire pêcher l'homme, son "client".  Nous laisserons le texte et ses intentions à ses auteurs et à leur combat, mais nous nous permettrons de leur faire un emprunt, et de détourner à notre profit une de leur formule, à la fois amusante et très pertinente, pour la ré-employer, à l'avenir, dans nos combats politiques à nous. L'important étant juste de citer la source, le plagiat n'entrant pas dans nos intentions ni dans nos pratiques..... Les deux auteurs font dire au Diable, parlant de Dieu - nom qu'il ne peut prononcer sans se brûler la langue - qu'il préfère l'appeler CQFD (Celui Qu'il Faut Détruire) : img170.jpg

            "CQFD, Celui qu'il faut détruire" ? Voilà une formule heureuse et spirituelle (pour un journal catholique, a tous les sens du terme...) qui a immédiatement fait tilt  (qui nous a interpellé quelque part,comme disent les jargonautes !...) après notre suite d'articles sur Maurras, en réaction à des propos injustes sur lui, et au deux poids deux mesures qui sévit dans notre Système, où l'on proscrit Maurras alors qu'on panthéonise un Voltaire qui a écrit très largement pire que lui... Nous emploierons donc dorénavant cette formule, chaque fois que nous dénoncerons l'hypocrisie et la tartufferie du Système et du Régime, et chaque fois que, suite à tel ou tel commentaire injurieux, mensonger ou intellectuellement malhonnête sur Maurras, nous rétablirons, comme c'est notre devoir, la réalité des faits.....

    (1) : Supplément de Famille chrétienne, n° 1725, du 5 au 11 février 2011: La tactique du diable, par Luc Adrian et le Père Pascal Ide, d'après C.S. Lewis...

  • Le processus de dé-révolution... ou : quand les hasards de l'actualité font bien les choses !

            Oui, comment rêver d'une meilleure illustration pour ce que nous venions de dire ? Nous en parlions, dans notre seconde session du Café actualité, et c'était le troisième thème choisi, vous vous en souvenez, pour la soirée du 27 : 3 : Avec Soljénitsyne : pour un processus de dé-révolution....

            Or, voici que, le lendemain même de ce Café, on pouvait lire dans la presse que l'Archipel du goulag entrait à l'école !...

            Le processus de dé-révolution en Russie se poursuit, donc. Il est rapide, et fort, là-bas, où, comme cela avait été prédit, la Russie a bu le communisme comme le buvard boit l'encre. Et c'est bien Molnar qui avait raison, avant tous les autres, lorsqu'il annonçait la fin prochaine du marxisme-léninisme : depuis longtemps, le système, là-bas, était une coquille vide...

            Ce processus de dé-révolution est plus lent, plus diffus, moins spectaculaire, ici, malgré nos impatiences. Il n'en demeure pas moins qu'il est à l'oeuvre, également, et d'une façon irrésistible. Et nous assistons bien - même si, encore une fois, c'est toujours trop lent à notre goût... - à un grand mouvement de ré-appropriation par les français de leur héritage, de leur Histoire, mais debarrassée des trucages, des falsifications et autres mensonges de la verité officielle (qu'on se souvienne du Mallet-Isaac !...). Un mouvement auquel contribuent ceux qui, tels François Furet hier, mais aussi Max Gallo, Jean-Christian Petitfils et tant d'autres ne cessent de remettre les choses à  l'endroit...

            "Sans la connaissance de ce qui est exposé ici, nous ne nous représenterons pas pleinement notre pays et nous ne pourrons pas penser à l'avenir" a déclaré Poutine, devant les caméras de télévison. Et en présence de Natalia Soljénitsyne, la veuve de l'écrivain, qui a établi la version réduite, pour les scolaires, de l'Archipel du Goulag

            Poutine a, évidemment, raison, et ce qui est vrai là-bas est - et sera... - évidemment, vrai ici aussi....

            Nous devons donc, tous, tout faire pour pousser à la roue, afin que ce mouvement de dé-révolution s'accélère, ici, et s'amplifie encore, jusqu'à devenir, lui aussi, et ici aussi, irrésistible.....

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    Soljenitsyne entre à l’école

    C’est une véritable petite révolution qui est à l’œuvre. L’Archipel du Goulag d’Alexandre Soljenitsyne rejoint le programme scolaire russe dans une version réduite établie par la veuve de l’écrivain.

    A quelques jours de la Journée de la mémoire des victimes des répressions politiques, le 30 octobre, le Premier Ministre russe, Vladimir Poutine, a officialisé la nouvelle devant les caméras de télévision. En présence de Natalia Soljenitsyne, il s’est réjouit de cet «événement majeur» qui finit de réhabiliter l’écrivain dissident. Longtemps privé de sa citoyenneté soviétique en raison de la parution de L’Archipel du Goulag, Soljenitsyne n’y était revenu qu’en 1994, après la chute de l’URSS.

    Son soutien controversé à Vladimir Poutine - un ancien agent du KGB - lors de la seconde offensive en Tchétchénie aura sans doute favorisé cette reconnaissance tardive. «Sans la connaissance de ce qui est exposé ici, nous ne nous représenterons pas pleinement notre pays et nous ne pourrons pas penser à l'avenir» a affirmé le Premier Ministre. Le livre - initialement quelque 1500 pages divisées en trois volumes - s’appuie sur des témoignages de survivants et la propre expérience de l’auteur pour raconter l’horreur des camps soviétiques.

    10 000 exemplaires de la version courte sont d’ores et déjà distribués dans les établissements scolaires du pays. Ils rejoignent des ouvrages de référence plus politiquement corrects qui minimisent les exactions commises par les anciens dirigeants communistes, justifiant notamment le régime stalinien. Reste à savoir si la version abrégée de l’Archipel ne donnera pas aux jeunes Russes une vision trop édulcorée du système concentrationnaire.

  • Les « révolutions arabes » : et si nous prenions date avec les médias et les politiques ?

            Par un curieux phénomène d’entraînement entre les grands médias et les réseaux sociaux internet, jouant entre eux, cette fois-ci, d’ailleurs très efficacement, la carte de la synergie, les « révolutions arabes » ont pris l’ampleur que l’on sait et, comme Politique Magazine l’a titré, elles ébranlent le monde.

            Il n’est pas exagéré de dire que le couple grands médias et réseaux sociaux a créé et entretenu cette tourmente qui a, pour l’instant, mis à bas deux dictatures (Tunisie et Egypte) et ébranlé plus ou moins tous les régimes arabo-musulmans en place.

            Nos grands médias se sont ainsi offert le luxe et la volupté d’être à la fois acteurs, spectateurs et grands répercuteurs du phénomène.

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            Sans la caisse de résonnance des grands médias, il est probable que la première mobilisation effectuée via les réseaux sociaux n’aurait pas pu se développer comme elle l’a fait. De même, sans eux, rien n’aurait démarré. Mais il est clair que, sur place, les manifestants savaient l’écho qui leur était donné partout dans le monde. Ils se savaient acteurs – à chaque fois de plus en plus nombreux - du grand spectacle mondial ainsi créé, en même temps qu’ils en étaient, eux aussi, spectateurs. C’est ainsi que s’est organisée la « révolution » ainsi montée !     

            Ce n’est pas que les régimes abattus méritaient grande estime. Corrompus, sans scrupules, pillant, à grande échelle, leurs peuples et les ressources de leurs pays, totalement inféodés à l’aide, naturellement hégémonique, des Etats-Unis, ils n’avaient d’autre mérite que de maintenir l’ordre dans leur Etat et la stabilité dans la région.

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            Il n’empêche : le délire des grands médias, presqu’immédiatement suivis par les politiques, a été total, incessant, croissant de jour en jour, à la limite du supportable et, pour qui a le sens de l’Histoire et des réalités géopolitiques, franchement ridicule. 

            Spécialement en France, ils se sont ainsi joué ou rejoué, tout à la fois, la Révolution française, celles de 1848, celle de mai 68, ou, encore, le Printemps de Prague et, pourquoi pas, la chute du mur de Berlin, l’effondrement du bloc soviétique. La libération des peuples, prenant enfin leur destin en main. Et tout ce qu’on voudra d’autre …

            Le mythe, devenu si contestable, du progrès, de l’avènement de la démocratie, des Lumières éclairant le monde, un monde sortant de son obscurité, tout cela a été joué, commenté, espéré, dit et redit, au mépris de tout bon sens et de tout réalisme.

            Sans craindre, non plus, le ridicule. Car, enfin, des trois hypothèses que l’on peut former pour la suite, la seule retenue par les médias et nos politiques, est, aussi, la seule, qui n’ait aucune chance de se réaliser.

            Les trois hypothèses sont les suivantes : le remplacement des dictatures déchues par une forme ou une autre de statu quo ante qui consacre le maintien de la réalité des pouvoirs entre les mains de ceux qui, en fait, le détenaient déjà (L’armée tunisienne ; l’armée égyptienne, l’armée libyenne …) ; la prise de pouvoir par les islamistes qui sont, de fait, la seule force politique et sociale existant dans ces pays en dehors des systèmes en place; enfin, naturellement, l’avènement de la démocratie, à l’occidentale et, si possible, évidemment, à la française ou à l’américaine.  

            Les gens raisonnables, tel Hubert Védrine, ont dit qu’il faudrait tout de même attendre de voir comment les choses tourneraient. Ce qu’il en résulterait dans un an ou deux. Sarkozy, lui-même, a suggéré l’idée iconoclaste qu’elles pourraient aussi mal tourner …  On voit déjà, en Tunisie, l’anarchie se poursuivre. Si les touristes ne sont plus au rendez-vous du prochain été, que mangera-ton, à l’automne ?

            Nous prenons date avec le Système. Avec la pensée unique. Avec les délires et les nuées. Date pour dans dix-huit ou vingt-quatre  mois. Et nous verrons bien si les pays dont il est question seront ou non plus démocratiques à ce moment-là qu’ils l’ont été jusqu’à présent. Et nous parions que non.

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  • Education : une publicité ”mensongère” ? (à trois millions d'euros, tout de même !...)...

            Qu'on se le dise ! Le Ministère de l'Education recrute ! Laura et Julien ont ainsi été mis en scène - il n'y a pas d'autres mots... - pour vanter l'attractivité du métier.

            Un métier qui ne l'est plus - attractif - depuis belle lurette, sauf dans certains endroits, préservés mais réservés, comme Henri IV, Louis le Grand, Polytechnique et quelques autres, mais des endroits pas vraiment pour tout le monde.....

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    Une des trop nombreuses manifestations de la dégradation du métier et de son image dans "l'inconscient collectif".....

            La vraie question est de savoir pourquoi ce métier a été cassé : par qui et par quoi. Les lecteurs de ce Blog en connaissent la raison : l'idéologie, à travers un Plan (de folie) Langevin-Wallon, méthodiquement appliqué par tous les gouvernements du Système, qu'ils soient de droite ou de gauche, depuis 1945. Montrant bien par là que ce ne sont pas les hommes - ou les femmes... - qui sont pernicieux, et qu'il suffirait de changer, mais bien le Système; et que, que ce soit avec la droite ou que ce soit avec la gauche, le Sytème idéologique que nous subissons nous emmène toujours au même endroit : à l'échec.

            Cette vraie question ayant été posée, revenons-en à la Campagne de recrutement qui motive cette note : on voit, sur deux affiches hyper-cool - en langage d'auhourd'hui... - deux jeunes types très sympas - toujours en langage d'aujourd'hui... - touchés par la grâce et illuminés de bonheur : pensez ! ils viennent de trouver leur voie, et ce sera, bien sûr, l'Enseignement."Julien a trouvé un poste à la hauteur de ses ambitions" ! Et "Laura a trouvé le poste de ses rêves" ! : elle est pas belle la vie ?

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            Sauf que ce n'est pas la vie.....

            Le seul problème, en effet, mais il est de taille, est que cette vision irénique des choses (!) relève carrément soit du point de vue de Sirius - c'est à dire que l'on n'est plus du tout, mais alors, plus du tout, dans le domaine des réaltés concrètes et vraies... - soit de l'escroquerie pure et simple. C'est, tout simplement, vouloir faire croire de jeunes adultes au Père Noël, et leur raconter un beau Conte pour enfant, genre Martine ou Alice au pays des merveilles : viens, tu verras, "là où je t'emmenerai" - air connu... - il y a de gentils oiseaux qui chantent dans les jolis arbres de la cour, et les gentils élèves, qui écoutent gentiment et dans le plus grand silence la belle leçon de la jolie maîtresse, entendent leur chant mélodieux, par la fenêtre ouverte...

            Le "hic" c'est qu'il y a du nouveau, depuis quelques temps, dans les Écoles, Collèges et Lycée. Une violence de masse, une violence quotidienne, une violence démentielle est en train de croître et de se développer, à la façon d'une tumeur monstrueuse, et gagne du terrain jour après jour, rongeant toujours un peu plus le monde scolaire, et le dégradant inéluctablement. Le paradis de Martine n'existe pas, ou il n'existe plus; il n'est que dans la tête - et dans les rêves... - du concepteur de cette pub inepte, mensongère et dangereuse. Venu la présenter sur France info - et un peu gêné tout de même des critiques qu'il a  essuyées... - il s'est défendu en disant, en substance, que s'il n'avait pas montré les classes, ni les élèves c'était parce que l'intéressant, pour lui, était ce moment personnel pendant lequel le jeune homme ou la jeune fille prenait sa décision. Sic !

            Dans le genre plus faux-cul que moi tu meurs, en voilà un qui est bien parti pour le Nobel de la catégorie..... 

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  • Nouvelles du Blog : de la semaine ecoulée à celle qui vient...

                Les Ephémérides nous ramèneront cette semaine à quelque chose d'essentiel: avec la naissance de Charles Maurras -le 20 avril- ce sera l'occasion de revenir une fois de plus, encore et toujours, sur ce printemps de Maurras, cette eternelle jeunesse -qui ne passe pas...- de l'auteur lucide et visionnaire de L'Avenir de l'Intelligence ou de Kiel et de Tanger....

                Dans l'admirable conférence que nous avons mise en ligne, récemment, Pierre Boutang ne dit-il pas -l'air malicieux, mais aussi plein d'affection...- que Maurras "au fond, c'était le plus jeune d'entre nous...".

                De L'avenir de l'Intelligence, Boutang disait aussi que, le lire, c'est « Aller à l’essentiel, et, contre l’apparence, au plus actuel ».

                Et -hasards du calendrier- voilà qu'on a édité il y a peu Entre la vieille Europe et la seule France. Charles Maurras, la politique extérieure et la défense nationale, et qu'on ré-édite le Soliloque du prisonnier: nous en ferons l'objet de notre note de mardi, en présentant ces deux ouvrages, augmentés de l'Ode à la race latine, de Mistral, qui semble s'imposer dans ce contexte.... et consacrerons donc une sorte de numéro spécial, mardi 20, à Charles Maurras.....         

              Voici ce que vous trouverez cette semaine dans votre Blog préféré (sous réserve de modifications de dernière minute, imposées par l'actualité):               

    • Notes longues : 
    • Dimanche : A propos de Jules Monnerot....
    • Lundi : Changer de système, tout simplement... (par Christophe Geffroy).
    • Mardi : Sur Charles Maurras (né un 20 avril), à propos de la ré-edition du Soliloque du prisonnier, et de la parution de Entre la vieille Europe et la seule France, Charles Maurras, la politique extérieure et la défense nationale....
    • Mercredi :
    • Jeudi : Une visite chez Charles Maurras, dans son jardin "qui s'est souvenu".
    • Vendredi : Un très beau texte, et une très belle réflexion, de François Puttalaz...
    • Samedi : Nouvelles du Blog...

     

    •  Notes courtes :
    • Dimanche : Le sourire du dimanche...
    • Lundi : Un cadeau intelligent, et de qualité: un beau livre...
    • Mardi : L’échec du merveilleux système, raconté par le Sixième rapport de l’ONPES….
    • Mercredi : Églises en danger: on se lamente, ou on se bouge ?.....
    • Jeudi : Quelques instants en bonne compagnie (courts extraits d'Un Prince français...(11/15).
    • Vendredi : Le français dans le monde: un peu de prospective...
    • Samedi : "Tu jugeras de l'arbre à ses fruits..."

              Ephémérides :

    ·       Dimanche : Publication des Voyages de Champlain. Traité de Paris instituant la CECA. Mort de Marcel Pagnol.

    ·       Lundi : Mort de Pierre Curie. Sortie de la Traction avantCitroën. L'ADN révèle que l'enfant mort au Temple est bien Louis XVII.

    ·       Mardi : Naissance de Charles Maurras.

    ·       Mercredi : Mort de Racine. Première opération mondiale de la cataracte.

    ·       Jeudi: Jules Dumont d'Urville entame son second tour du monde. Premier emploi des gazs durant la Première Guerre mondiale.

    ·       Vendredi : Martyr de Saint Georges. Suicide de Vatel. Fondation des Conférences de Saint Vincent de Paul. Inauguration du Parc des Princes.

    ·       Samedi : Marie Stuart épouse François II. Saint Louis quitte la Terre Sainte pour rentrer en France. Assassinat de Concino Concini. Naissances : Saint Vincent de Paul et Philippe Pétain.

  • ”La” république, ou ”cette” république ? Peut-il y avoir (en France...) une ”bonne” République ? Débat avec D.C....(3/3)

                Il nous semble également, pour alimenter le débat, que l'on peut jeter, en vrac, les réflexions et interrogations suivantes, après quoi il n'y aura plus qu'à attendre les réactions de qui voudra réagir.....

            

                1. L’effondrement du communisme semble avoir clôturé le cycle des révolutions ouvert en 1789, et ruiné l’idéologie révolutionnaire. La république française dispose-t-elle donc encore aujourd’hui d’un fondement, d’une légitimité idéologique ?

     

                2. Est-ce que cette perte des repères et fondements idéologiques de la république française ne se traduit pas, aujourd’hui, par une triple incapacité à agir ou simplement gérer, à organiser la vie politique et institutionnelle, à conserver un minimum d’adhésion et de confiance du peuple français ?

     

                3. En particulier, si l’on se réfère aux circonstances et aux situations les plus actuelles, la république française, privée de dynamique idéologique et affaiblie dans sa ses capacités à agir, paraît-elle capable de relever les défis cruciaux auxquels la France est confrontée : l’immigration et son corollaire le communautarisme, la mondialisation, le retour des tensions internationales, etc. … Autrement dit, est-elle capable -ce qui fonde la légitimité de tout pouvoir- d’assurer la survie de la nation française ?  

      

                4. A l'inverse, la royauté est-elle ou peut-elle être un recours ? Et, si oui, quel(s) plus représente-telle ?

     

                5. On sait qu'avant 1914 Maurras voyait l’urgence de la royauté pour éviter la guerre, mais aujourd’hui il y a urgence à réagir à un autre danger : la république change le peuple....

     

                6. Ne faut-il pas poser la question existentielle: quelle est la légitimité de l’existence de l’une et l’autre idée, la républicaine et la royale ? Est-il raisonnable de présenter la royauté ? Elle, qui n’existe pas, n’est-elle pas une vue de l’esprit ? Mais à l’inverse la république, qui existe et qui bénéficie de la force d’inertie, a terriblement vieilli et n’a pas tenu ses promesses…

                    Si chacun des deux systèmes qui a gouverné la France (la république et la monarchie) acceptent l’un et l’autre de ne pas se considérer comme des absolus et acceptent la possibilité de remettre en cause si nécessaire sa légitimité et la légitimité même de son existence, lequel des deux systèmes aujourd’hui paraît le plus ou le moins en défaut, le plus ou le moins défendable, le plus ou le moins critiquable ?.....

     

                7. Ne pourrait-on écrire une sorte de lettre ouverte aux républicains: est-il encore possible d’être révolutionnaire aujourd’hui, et même simplement républicain, après l’effondrement du marxisme ? A Moscou, l’effondrement et la disparition sont une réalité; à Pékin seule reste une apparence factice, totalement digérée et récupérée par un nationalisme ultra traditionnel, qui n’a strictement plus rien de marxiste-léniniste, et qui vient au contraire du fin fond des âges de l’histoire chinoise, et qui est directement hérité de la politique traditionnelle des Empereurs. O mânes de Mao ! Tout ça, pour ça ?....

     

                    Or le marxisme-léninisme s’est pensé et voulu comme la quintessence de la révolution française, en qui elle a toujours reconnu sa matrice originelle. C’est Clémenceau qui a raison : la révolution est un bloc, et son effondrement là-bas (Pékin, Moscou…) induit forcément, même si la force d’inertie retarde les échéances, son effondrement ici. L’effondrement de tout (et en premier lieu de la croyance, de la foi, du messianisme révolutionnaire.. ; tout le reste suivra, logiquement, comme lorsqu'un lainage commence à se détricoter…

  • ”Anges et démons”: Où sont, qui sont les vrais illuminés ?... (2/2).

                  Et, puisque l’on a parlé de Galilée, faisons d'une pierre deux coups : profitons-en pour communiquer à ceux qui ne l'auraient pas lu l’excellente note qu’a proposée Patrice de Plunkett le 30 avril sur son blog (toujours aussi intéressant)

                  http://plunkett.hautetfort.com/            

                  Il s'agit d'une bonne et solide mise au point qui, à n'en pas douter, est à mettre entre toutes les mains, et à diffuser au maximum. Nous pensons donc qu'il ne nous en voudra pas si, une fois de plus, nous pillons son blog : c’est pour la bonne cause !... 

                 L’affaire Galilée (1633) fut sans aucun doute une lourde gaffe romaine.  Le savant fut « sacrifié » par l’érudit Urbain VIII, son ami et protecteur, pour des raisons politiques : le pape croyait ainsi donner le change à l’Espagne et à l’Empire, qui le menaçaient sous un prétexte religieux dans une Europe à feu et à sang. Calcul à court terme, avec de redoutables conséquences intellectuelles et morales à long terme ! Cette énorme bourde a gravement nui à l’Eglise, et lui nuit encore – bien que la mise à l’Index ait été levée en 1664, que Galilée lui-même ait été réhabilité en 1784 par Clément XII, que les papes modernes lui aient rendu hommage, et que le concile Vatican II ait fait écho à sa pensée sur les rapports entre science et religion.            

                -Néanmoins, si l’on étudie de près l’affaire, on constate qu’elle ne correspond pas à la légende noire fabriquée au XIXe siècle par les polémistes anticléricaux. Le procès de 1633 ne fut pas l’aboutissement logique de l’attitude d’une Eglise catholique « hostile à la science ».           

                Le procès fait à Galilée contredit l’attitude que l’Eglise avait manifestée jusque là. Rappelons que :           

                - le chanoine-astronome Copernic, mort en 1543, ne fut jamais inquiété ni même contredit par l’Eglise. Au contraire : le pape Paul III avait lu avec intérêt le De revolutionibus orbium coelestium, que le savant lui avait envoyé avec une dédicace affirmant nettement que la terre tournait autour du Soleil. (Les seuls à attaquer Copernic furent Luther, Calvin et Melanchton).            

                - Certains théologiens renâclaient devant la révolution copernicienne, mais ni plus ni moins que l’ensemble du microcosme intellectuel de l’époque : en effet cette révolution posait un sérieux problème à la pensée humaine, structurée autour du  système de Ptolémée (géocentriste) depuis quinze siècles. Renoncer à une fausse évidence  - la Terre centre du monde - allait être un processus lent et difficile. Certains intellectuels, rendus agressifs par ce qu’ils considéraient comme une menace pour leur pouvoir, allaient entreprendre de persuader les tribunaux d’Eglise que le système de Copernic contredisait la Bible.            

                - Pourtant, durant les soixante années qui suivirent la mort de Copernic, le Saint-Siège n’accepta d’ouvrir aucun procès théologique contre son œuvre. Mieux : en 1582, le pape Grégoire XIII utilisa des éléments coperniciens dans sa grande réforme du calendrier.            

                -  Le souci de Rome était d’empêcher les universitaires traditionnels, crispés sur Aristote et le géocentrisme, de déclencher une bataille supplémentaire dans le milieu intellectuel alors que l’Europe était ravagée par la guerre entre princes protestants et catholiques.            

               - En 1589, à Rome, le cardinal jésuite Bellarmin (un des meilleurs intellectuels de l’époque) proposa, pour protéger la pensée copernicienne, de ne la considérer que comme une hypothèse : on dirait aujourd’hui un « modèle ».           

               - Survient en 1590 Galilée, mathématicien et physicien, aussi catholique que l’était Copernic. C’est le protégé des scientifiques jésuites : Christophe Clavius, Paolo Valla. C'est aussi un polémiste enragé. Dès 1604 il se pose en ennemi d’Aristote, donc de l’establishment universitaire. En 1609, il se fait astronome grâce à la construction du premier télescope. Ses observations, qui réfutent l’astronomie antique et vont dans le sens du système copernicien, sont appuyées par les astronomes jésuites, tels Muzio Vitelleschi, et par les cardinaux romains qui président à la jeune académie scientifique et humaniste des Lincei. (Académie que Dan Brown, dans Anges & démons, a le front de présenter comme une société secrète anticatholique).            

               - Bientôt triomphant et adulé, Galilée suscite les jalousies universitaires. Il leur riposte par des pamphlets : brillants, drôles, d'une rare cruauté. Les jaloux blessés l’attaquent alors sur le terrain religieux. Deux dénonciations échouent en 1615 : l’Inquisition romaine les déboute, jugeant que Galilée n’a rien d’hérétique.            

              - En 1616, les ennemis de Galilée trouvent un biais : ils parviennent à faire  juger  « contraires à la Bible »  deux des idées coperniciennes. Le De revolutionibus de Copernic, quoiqu’apprécié par des papes et des cardinaux, est mis à l’Index « jusqu’à ce qu’il soit corrigé ».  Le véritable objectif des jaloux est de faire taire Galilée, notoirement partisan du système de Copernic…             

               - Mais le cardinal Bellarmin protège Galilée : il lui demande de considérer le système copernicien comme une simple hypothèse tant que ce système n’aura pas été prouvé. (C'est ni plus ni moins la méthode moderne en recherche scientifique !). Galilée s’y engage : la méthode Bellarmin lui permettra, s’il la suit, de continuer ses recherches à l’abri de la polémique. Le souci de Rome est toujours d’étouffer cette polémique, pour ne pas ajouter une crise intellectuelle aux convulsions politico-militaires qui ravagent l’Europe.            

               - Hélas Galilée a deux défauts : il ne peut se retenir de polémiquer, et il est impatient. Sur le plan scientifique, il affirme avec des preuves insuffisantes. Il lui arrive même (comme  à tous les chercheurs) de se tromper sur certains points : par exemple sur les comètes et les marées. Et il défend ces erreurs avec tant de férocité qu’il se fâche avec ses plus vieux amis : les scientifiques jésuites du Collège romain, tel l’astronome Orazio Grassi... alors que dans la querelle des comètes, c’est Grassi qui a raison contre Galilée.             

                Ces défauts de Galilée ouvrent un boulevard à ses ennemis.             

                - En 1623, un autre vieil ami de Galilée, le cardinal Barberini, ami des Lincei, devient le pape Urbain VIII. En 1624, Galilée lui fait part de son intention d’écrire un ouvrage comparant "les divers systèmes du monde" (Ptolémée, Copernic et Kepler). Le pape acquiesce, à condition que Galilée les traite tous comme des hypothèses. Galilée s’y engage.           

                -  En 1628, il soumet son texte au dominicain Riccardi (Inquisition romaine) qui est lui aussi un ami. Riccardi ne lui demande que des modifications de détail, et la promesse de faire imprimer le livre à Rome. Urbain VIII demande l’ajout d’une conclusion pieuse, simple habillage qui ne change rien au contenu scientifique. Galilée accepte.           

                - En 1631, Galilée montre la nouvelle version à Riccardi et obtient l’imprimatur. Urbain VIII le bénit.            

                -  Mais ensuite, Galilée fait le contraire de ce qu’il avait promis. Il imprime le livre à Florence, non à Rome. Ce qui lui permet d’y faire des ajouts contraires aux accords : 1. un nouveau titre, réduisant le sujet au duel Copernic-Ptolémée (ce qui rallume la polémique, contrairement à ce que Galilée avait juré au pape) ; 2. une façon injurieuse de présenter la conclusion demandée - dans  l'intérêt du livre - par Urbain VIII. Du coup, le livre (qui a eu l'imprimatur !) prend l'air d'une provocation. Il paraît en 1632.           

                -  Urbain VIII se fâche. Il juge que Galilée a trahi sa confiance. On en profite pour faire croire au pape que Galilée avait signé en 1616 l’engagement de ne plus parler du tout de Copernic… Urbain VIII crie alors à la double trahison. On en profite aussi pour relancer l’idée que Galilée est un crypto-hérétique, passible des tribunaux. La machine judiciaire va pouvoir se mettre en marche.           

                -  Mais la colère du pape est à moitié feinte. S’il décide de frapper Galilée, c’est surtout pour « l’effet d’annonce », comme on dirait aujourd’hui. Et c’est politique…           

                En effet, les deux superpuissances catholiques de l’époque, l’Espagne et l’Empire, sont en guerre contre les puissances protestantes : princes allemands et roi de Suède, soutenus en coulisses par la France de Richelieu. Urbain VIII, francophile, passe pour complice de Richelieu. L’Espagne et l’Empire menacent donc Rome. Puissances jouant sur le catholicisme, leur arme idéologique est la « défense de la foi ». Pour obliger le pape (politiquement) à rompre avec la France, elles l’accusent (religieusement) de mollesse envers l’hérésie protestante : prétexte qui pourrait mener à un nouveau sac de Rome par l’armée impériale, comme en 1527. Déjà les cardinaux pro-espagnols (Borgia, Ludovisi) demandent la déposition d’Urbain VIII. Il y a même des rumeurs de complot d’empoisonnement. Pour se défendre de cette menace, le pape veut réfuter l’accusation de mollesse en faisant un coup d’éclat : obliger une célébrité à se démarquer de toute hérésie, sous les yeux de l’Europe. Galilée tombe à pic, avec sa provocation gratuite envers ses vieux amis...            

                - Urbain VIII lance la procédure en 1633. Il cadre  l’opération de très près, pour lui faire produire l’effet politique attendu mais sans être trop dur envers le septuagénaire Galilée. L’instruction, confiée à un neveu du pape, limite le chef d’accusation : ainsi l’Inquisition ne pourra aller trop loin. Puis le procès est expédié en deux audiences. Il est purement formel. Aucun débat d’idées. Après une conversation off  avec le commissaire général Maculano, Galilée accepte de faire ce qu’Urbain VIII attend de lui. Le 22 juin, on lui inflige une assignation à résidence perpétuelle et il signe une abjuration. Cette repentance est censée réprouver tout ce qui, dans l’acharnement de Galilée en faveur du système de Copernic, pourrait, de près ou de loin, avoir des résonances hérétiques…            

                - Après quoi Urbain VIII envoie copie du document, non aux évêques de la chrétienté, mais… aux souverains et principaux ministres de toute l’Europe. Ce qui montre dans quel esprit a été menée l’affaire.            

                 -  Galilée vivra encore neuf ans, dans le confort de la villa Médicis, puis du palais archiépiscopal de Sienne, puis de sa propre villa florentine : recevant ses élèves, et écrivant ce qui sera en réalité son livre scientifique principal (un ouvrage de physique : Discours et démonstrations mathématiques concernant deux sciences nouvelles touchant la mécanique et les mouvements locaux).             

                Il faut rappeler tout cela, parce que ce n'est pas enseigné - et parce que notre époque imagine tout autre chose.  Ainsi à propos du film Galilée ou l’amour de Dieu,  diffusé le 7 janvier 2006 par FR3. Réalisé par Jean-Daniel Verhaeghe, ce film voulait « corriger les images d’Epinal que l’on peut avoir sur Galilée ». Le téléspectateur, s’il était vraiment attentif au dialogue, apprenait que Galilée ne fut pas le héros de "la Science contre la Foi",  qu’il était profondément catholique, que la haute Eglise l’avait longtemps soutenu, et que la politique fut la cause secrète du procès de 1633.           

                 Mais les journaux de télévision avaient préparé le public à comprendre l'inverse : selon Le Nouvel Obs télé-ciné-radio (7-13 janvier), par exemple, ce film  était « une formidable leçon d’histoire sur le pouvoir absolu que l’Eglise a fait peser pendant des siècles sur l’Etat et la science ».  Pourtant les faits historiques réels de l’affaire Galilée nous montrent le contraire : une Eglise très nuancée sur les questions scientifiques, et finissant par commettre la bourde de 1633… sous la pression politique des Etats !           

                Par ailleurs, le film (superbe) présentait le même défaut que  La Controverse de Valladolid : il remplaçait souvent les faits par du roman. Les vraies raisons de la brouille entre Galilée et les jésuites n'étaient pas indiquées. Les débats scientifiques et intellectuels que montrait le film n’eurent jamais eu lieu au procès, qui ne fut qu’un faux-semblant expéditif : une opération politique…  Et malgré le talent des auteurs, malgré la volonté de « corriger les images d’Epinal », le film donnait tout de même l’impression que la religion catholique était en soi l’ennemie de la science. Ce qui est historiquement faux, même si 1633 reste une tache politique sur le passé de l’Eglise

  • Bagnolet : la police voulait des poursuites. Elle avait raison, elle les a...

                Une dépêche AFP du 19 août nous avait d'abord appris qu' Alliance, deuxième syndicat de gardiens de la paix, demandait des "poursuites" contre les "auteurs de faux témoignages" visant la police après la mort d'un "jeune" (!!!) à Bagnolet (Seine-Saint-Denis).

                Or le ministre de l'Intérieur Brice Hortefeux a fait savoir -le mercredi 2 septembre- qu'il avait porté plainte pour "diffamation envers la police nationale" contre des habitants de Bagnolet (Seine-Saint-Denis) ayant affirmé dans la presse que la police serait responsable du décès de Yakou Sanogo.

                La demande des policiers faisait suite à la publication - le mardi 18 août- des conclusions (1) de l'Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale (IRCGN). 

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                 L'IRCGN a confirmé qu'il n'y avait pas eu de contact entre une voiture de police et la moto que pilotait Yakou Sanogo, le jeune homme de 18 ans mort alors qu'il fuyait un contrôle policier, à Bagnolet (Seine-Saint-Denis). La mort de ce jeune homme avait été suivie d'incidents violents dans la ville (ci dessous) et des "jeunes"  (re !!!!!) avaient accusé les policiers.

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                 Dans un communiqué, le syndicat de police demandait que "les auteurs de faux témoignages et d'accusations mensongères" contres les policiers "accusés d'homicide" après cette mort "soient poursuivis". Pour Alliance, ce sont des "irresponsables" qui avaient pour "seul but d'attiser le feu social".

                 Le syndicat Alliance a bien fait d eprotester. Après une petite quinzaine de jours d'enquête, le Ministre vient d'ailleurs de lui donner raison. Ceux qui ont menti sciemment et délibérément, animés du plus pur mauvais esprit, il ne faut pas les louper.

                 Mais il faut également étendre cette plainte aux journalistes qui, sans vérifier l'info, ont immédiatement pris fait et cause pour "les jeunes"(re,re !!!!!) contre les policiers. Et au Système en place qui tolère ces journalistes menteurs et militants sur des radios et des télés d'Etat, et les paye avec nos impôts. Le fait que le Ministre montre (un peu...) les dents, aujourd'hui, ne doit pas rassurer outre mesure, et faire oublier le fond du problème

                  Lutter contre les délinquants, oui, tous les jours, c'est l'urgence des urgences. 

                  Mais le premier délinquant c'est le Système.

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    La belle jardinière, caricature de Forain

    (1) : L'IRCGN s'était vu confier une enquête technique par le parquet de Bobigny pour examiner les véhicules impliqués dans le drame après des affirmations de certains jeunes indiquant que le jeune homme avait été poussé par les forces de l'ordre.     

  • Pour les alter-révolutionnaires que nous sommes, oui, ”si c'est ça l'ordre établi, alors vive la révolution” !.....

                On sait que, dans la Postface de son Reprendre le Pouvoir ( postface dont on retrouvera un extrait significatif dans notre Grand texte n° III) Boutang émet l'idée d'une "légitimité révolutionnaire, d'une révolution pour instaurer l'ordre légitime et profond".

                Car, explique-t-il, "….Notre société n'a que des banques pour cathédrales ; elle n'a rien à transmettre qui justifie un nouvel « appel aux conservateurs » ; il n'y a, d'elle proprement dite, rien à conserver. Aussi sommes-nous libres de rêver que le premier rebelle, et serviteur de la légitimité révolutionnaire, sera le Prince chrétien."

              Et nous avons ici même proposé de troquer ce terme confus, compliqué et lourd à porter de contre-révolutionnaires pour celui d'alter-révolutionnaires (1). La révolution ayant en effet, et malheureusement, triomphé chez nous et ailleurs, et étant devenu le fait établi, nous sommes bien révolutionnaires de cet ordre-là, qui n'est que désordre, lorsque nous souhaitons retrouver "l'ordre légitime et profond" dont parle Boutang.

              Voilà pourquoi nous ne pouvons qu'approuver le cri de colère, de dégout et de rejet de Patrice de Plunkett qui écrit, dans sa note du 21 novembre, Si c'est ça l'ordre établi, alors vive la révolution ! et qui choisit, pour illustrer son propos, une image très suggestive du Titanic faisant naufrage.

              Le point de départ de sa réflexion se trouve dans deux reportages proposés, la veille, sur TF1 et FR2, et consacrés à la famille, "qui ne s'est jamais aussi mal portée". Il en profite pour livrer une analyse que l'on retrouve aussi, bien sûr, chez Benoît XVI et que nous ne pouvons que faire nôtre, entièrement et sans réserve; et dans laquelle on retrouve tout le dégoût que causait à Pierre Boutang le spectacle de cette "désolante pourriture", sur laquelle aucun "État légitime" ne peut être "greffé ou plaqué"..... :

     

              Notre société économique tout entière fonctionne contre le familial, parce qu’elle fonctionne contre le stable, le durable et le « désintéressé » : autrement dit, le non-marchand. Elle est même parvenue à injecter ce délire dans l’esprit des individus : d’où leur extrême et anxieuse nervosité, leur peur panique de tout ce qui ressemblerait à des liens humains dans la durée – parce que ces liens sont mal vus de la société présente. C’est le stade suprême du capitalisme : l’enfermement dans le rentable à vue basse et à très court terme.

     

              Maintenant tout est clair. Les conservateurs libéraux ont perdu la partie : leur démarche achève de perdre toute crédibilité. On ne peut pas vouloir à la fois le « libre jeu des lois (?) économiques » et le maintien de la famille, ou de la patrie, ou de l’Etat, ou du spirituel, de tout ce qui en principe ne se vend ni ne s’achète.  Vouloir le primat du business revient à vassaliser, puis à dissoudre tout ce qui n’est pas métabolisable par le business. A l’époque de l’emploi rare, nomade et jetable, l’employeur (réticent) ne veut avoir affaire qu’à des individus orphelins et célibataires : des atomes faciles à manier. C’est pourquoi le système en place va détruire le familial aussi radicalement qu’il le pourra, aussi longtemps qu’on le laissera faire. Défendre telle ou telle « valeur », défendre la famille, défendre le droit à la vie, est utopique dans un système qui considère les « valeurs », la famille et la vie comme des survivances précapitalistes et des freins à la rentabilité. Si c’est ça l’ordre établi, alors vive la révolution."

       

              Oui, pour retrouver l'ordre légitime et profond, dont le serviteur sera le Prince chrétien, le premier rebelle.....

     

    (1) : Voir la note "Alter-Révolutionnaires", du 29 mai 2007, dans la Catégorie "Révolution, république, totalitarisme".

  • Il y a un an, Anne-Lorraine Schmitt : Il faut que les choses changent....

                 Il y a un an, Anne-Lorraine Schmitt, une étudiante de 23 ans, mourait assassinée dans le RER D par Thierry Deve-Oglou, un criminel d'origine turque déjà condamné et relâché sur la foi d'avis d'experts. Depuis, Philippe Schmitt, 57 ans, s'implique auprès de l'Institut pour la justice afin de faire évoluer les lois.

                L'histoire de son combat,et de celui de sa fille, est retracée dans un livre qui paraît mardi : «Anne-Lorraine, un dimanche dans le RER D» (1).

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          Voici la présentation qu'en propose l'éditeur :

                           "Dimanche 25 novembre 2007, 10 heures 26, RER D, entre Paris et Chantilly. Anne-Lorraine Schmitt, vingt-trois ans, est agressée par un homme qui tente de la violer. Elle résiste, courageusement. Il la massacre de trente-deux coups de couteau. L'agresseur avait déjà violé une jeune femme, sous la menace d'un couteau. Arrêté, il avait été relâché au bout de deux ans sur la foi d'" experts " qui l'avaient trouvé " réadaptable socialement ". Qu'il puisse un jour recommencer avait été jugé " peu probable ".
                     Nourrie de témoignages poignants et de documents irréfutables, cette enquête pose la question de la prévention des crimes sexuels et propose des réponses. Elle livre surtout le portrait attachant d'Anne-Lorraine, brillante étudiante en journalisme, ouverte aux autres, dont le rire joyeux résonne encore partout où elle vécut. Anne-Lorraine avait " foi en l'homme ". Elle voulait vivre pour témoigner de l'injustice du monde.
                     Ce livre lui rend hommage."

     

               «Sans haine ni vengeance», Philippe Schmitt a démarché depuis ce drame les parlementaires de tout bord, entamant avec eux «un dialogue poli mais difficile» pour dénoncer «les aberrations du système judiciaire». Dans ce livre, explique son combat visant, depuis un an, à "lutter contre les dérives de notre système judiciaire". "Le principe de précaution devrait obliger les juges à garantir la société contre des personnes qui resteront pour elle des dangers publics". Il s'affirme opposé à la confusion des peines, réclame - et nous sommes totalement d'accord sur ce point, nous l'avons écrit ici-même à plusieurs reprises - des peines de réclusion à perpétuité "réelles" et estime que les notions judiciaires de récidive et de réitération sont une "espèce d'escroquerie".

               Pourquoi ne pas voter la suppression des délais de prescription dans les affaires criminelles, rendus caduques grâce aux progrès de l'ADN ? Pourquoi ne pas offrir aux parties civiles l'opportunité de faire appel d'un verdict ? Pourquoi ne pas «expliquer aux gens qu'un accusé condamné à dix-huit ans de réclusionn'en fera que neuf», qu'«un criminel odieux peut quand même sortir» ?

    (1) : "Anne-Lorraine, un dimanche dans le RER D", d'Emmanuelle  Dancourt et Fréderic Pons; CLD Editions, 269 pages, 17,90 euros.

  • En finir avec les départements (2): ...mais des privilégiés la refusent : serions-nous en 1789 ?.....

              De plus en plus de voix s'élèvent, jusqu'au sommet de l'Etat, pour demander une simplification administrative, passant nécessairement par la suppression d'un échelon dans l'ahurissant millefeuille administratif edifié par le Pays Légal depuis cent ans.

              L'empilement des structures, et la sur-administration induite, est en effet ruineuse pour notre économie, et en même temps souvent inefficace (1)....

              Pourtant, ceux qui profitent de ce système, les privilégiés de la république, ne l'entendent pas ainsi. Ils freinent des quatre fers et, tels les parlementaires aveugles et inconscients de la fin du XVIII° siècle, essayent par tous les moyens de bloquer toute réforme et toute évolution dans ce domaine.

              Il faut dire que, comme le faisait récemment remarquer Jacques Marseille - avec sa franchise habituelle - les élus locaux trouvent dans les structure départementales et régionales un excellent moyen de se constituer une clientèle d'obligés, en vue des consultations électorales, et qu'ils rechignent donc à se priver de l'une ou de l'autre ! Bonjour l'intérêt national !

              Ils ne reculent devant aucune contre-vérité, aucune présentation tendancieuse des faits pour tâcher d'arriver à leur fin, qui est, concrétement, d'empêcher un assainissement de l'économie, auquel il préfèrent leurs mesquins calculs électoraux.

              Le dernier en date est Alain Rousset, le président PS de l'Association des régions de France et président de la région Aquitaine. "Supprimer les départements ne serait pas souhaitable car c'est à ce niveau de collectivité que se traitent les problèmes de solidarité et d'aménagement du territoire", affirme-t-il.

              La bonne blague ! Si c'est pour traiter au plus près les problèmes humains, alors confions les aux mairies et même, dans les grandes villes aux mairies de secteur : on sera ainsi encore plus proche des administrés qu'au niveau départemental ! Quant à l'aménagement du territoire, il dépasse évidemment le niveau départemental, trop étroit, et serait mieux traité au niveau régional, voire inter-régional !..... 

              La vérité est que monsieur Rousset, et ceux qui parlent comme lui, sont comme ces parlementaires de la fin de l'Ancien Régime : ils ne veulent qu'une chose, conserver leurs privilèges et ce système dont ils profitent, par le biais du pouvoir qu'il leur donne.

              Mais ils feraient bien de méditer la leçon de l'Histoire : à force de bloquer tout, d'empêcher toute réforme, les parlementaires égoïstes et inconscients n'ont réussi qu'à faire tout sauter, hier, en 1789. Nul doute que tout sautera, demain, avec des gens comme monsieur Rousset, et si lui et les privilégiés de la république continuent à refuser tout évolution, toute adaptation à ce que le précédent Comte de Paris appelait "les exigences naturelles des réalités de ce temps"......

              Mais cette fois, ce serait la république qui sauterait !..... Nous vivons décidément une époque épatante !.....

    (1) : Voir la note "En finir avec les départements", dans la catégorie "France ( Politique intérieure...)".