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Rechercher : Rémi Hugues. histoire & action française. Rétrospective : 2018 année Maurras

  • Inexprimable exception Culture : les nombres contre l’art, par Natacha Polony.

    Bande à part, 1964, Jean Luc Godard
    © Anouchka films / Orsay films / Collection Christophe L 

    La crise sanitaire nous a privés de la rencontre "charnelle" avec l'art. Mais au royaume de la performance, l'efficacité s'était déjà invitée en vedette dans le monde de la création. Au détriment de l'émotion.

    6.jpgSavons-nous réellement ce qui nous manque quand les théâtres, les musées, les cinémas sont fermés, quand les concerts et les expositions sont annulés ? Sommes-nous seulement persuadés que quelque chose nous manque ? Il est significatif que, plusieurs fois au cours de cette pandémie, les discours politiques aient oublié ce pan de notre vie commune, alors même qu’il représente aussi ce qui devrait intéresser nos pragmatiques décideurs : des emplois et une production de richesses. La culture est désormais une industrie, qui en croise d’autres puisqu’une visite de château ou d’église, avec ses panneaux explicatifs et ses animations pour enfants, relève davantage du tourisme que de la démarche culturelle.

    Et tel est le piège. Une industrie peut se moderniser. S’adapter aux conditions nouvelles de production. Les cinémas sont fermés ? Netflix et Amazon produisent des œuvres originales que chacun pourra regarder dans son coin. Et le théâtre, ça se filme. Les concerts aussi. On peut même visiter des musées grâce à Google Arts… S’il s’agit de se changer les idées, on trouvera bien d’autres moyens.

    Tout le monde perçoit pourtant que le passage au virtuel nous prive d’une dimension essentielle. Le partage avec les autres, diront certains. Ou la culture comme élément du « vivre-ensemble »… Du film de super-héros, avalé dans un multiplex en même temps que le pop-corn et après le fast-food, jusqu’au petit festival local d’arts de rue avec échassiers et jongleurs, il n’y aurait qu’un vague continuum fait d’« émotions partagées ».

    Expérience individuelle et collective

    Mais si une pièce de théâtre ou un concert doivent se vivre en direct, face aux artistes, et un film se voir sur grand écran dans une salle obscure, sans interruption possible pour aller se chercher un verre en cuisine ou ouvrir la porte au chien, ce n’est pas seulement parce que cela contribuerait à souder une communauté dont les membres considèrent de plus en plus qu’ils n’ont rien à faire ensemble que consommer. Cette façon de réduire l’art et la culture à des instruments d’une politique sociale, des prétextes, est la négation même de l’art.

    Le spectacle vivant est une expérience à la fois individuelle et collective dont la matérialité, à travers les vibrations, l’émotion commune du public, est le cœur même. C’est cette dimension charnelle qui nous renvoie à notre humanité commune et permet à l’artiste de nous donner à ressentir cette vision qu’il a traduite en notes, en mots, en lumières. Et la nature même de ce spectacle est de constituer un vécu, par essence unique, fruit de la rencontre entre ces spectateurs et ces artistes qui ne redonneront jamais le même spectacle. Il nous reste, bien sûr, l’émotion d’un livre, d’un morceau de musique écouté seul. Mais même un tableau ne s’admire pas dans un ouvrage ou sur un écran. Il faut en percevoir l’ampleur, et les traces du pinceau. De même qu’un livre n’est pas seulement l’histoire qu’il raconte, un tableau n’est pas seulement l’image qu’il donne à voir mais la façon dont le peintre a utilisé la matière de sa peinture pour transcrire sa vision. L’émotion esthétique est un bouleversement du corps.

    Inexprimable exception

    Ne soyons pourtant pas naïfs ou hypocrites. Ce n’est pas le coronavirus qui porte le plus grand coup à la culture au sens où l’on voudrait entendre ce mot, c’est-à-dire à tout ce qui nous nourrit en tant qu’êtres humains et nous arrache à notre condition d’animaux condamnés à la survie. Encore faut-il justement s’accorder sur les mots. Dans un monde où les « espaces culturels » désignent ces zones d’un supermarché où l’on achète des livres consommables, des jeux vidéo et tout ce que l’industrie du divertissement met à disposition de nos cerveaux fatigués. Dans Roue libre passionnant florilège de ses chroniques dans la Croix et publié chez Flammarion, Cécile Guilbert cite Jean-Luc Godard : « Il y a la culture, qui est la règle, et il y a l’exception, qui est de l’art. Tous disent la règle – ordinateurs, tee-shirts, télévision. Personne ne dit l’exception. Cela ne se dit pas, cela s’écrit – Flaubert, Dostoïevski ; cela se compose – Gershwin, Mozart ; cela se peint – Cézanne, Vermeer ; cela s’enregistre – Antonioni, Vigo. Ou cela se vit, et c’est alors l’art de vivre. Il est de la règle de vouloir la mort de l’exception. »

    Dans notre monde où tout est devenu culture, ce qui signifie que la « culture de masse » au sens où l’entendait l’historien Christopher Lasch a éradiqué les formes authentiques de la culture populaire (on serait presque étonné qu’en subsistent quelques traces extraordinaires, comme ces joutes d’improvisation poétique en langue basque, qui attirent quantité de jeunes gens), l’art se trouve désormais écartelé entre les formes industrielles du divertissement et l’instrumentalisation pour servir toutes les causes les plus nobles et les plus « inclusives », et rééduquer les masses rétives. Le coronavirus est-il plus efficace pour détruire toute forme d’émotion esthétique que ce mélange de négation même de l’esthétique et de moralisme complaisant qui constitue le dogme de l’époque ?

     

    La démocratisation de la culture, programme politique de chaque gouvernement depuis qu’existe un ministère dédié, est un échec tragique. 

     

    Le plus vertigineux est sans doute la destruction systématique par tous les outils idéologiques et technologiques de la possibilité même d’accueillir l’œuvre d’art et de ressentir cette émotion qui nous fait y participer, en être partie intégrante. Car s’il existe quelque chose d’autre qu’on puisse appeler « culture » et qui ne soit pas de l’ordre de la simple habitude, du divertissement ou de la distinction, cela doit être une façon de nous acclimater à l’expérience esthétique, de nous ouvrir à ses différents langages. La démocratisation de la culture, programme politique de chaque gouvernement depuis qu’existe un ministère dédié, est un échec tragique. Le public des musées, comme celui des concerts classiques, est toujours le même, et, faute de se renouveler, il vieillit. Le constat est violent : nous sommes incapables d’ouvrir à l’art, au plaisir du beau et à l’admiration du patrimoine les générations de futurs citoyens. Le plaidoyer pour l’ouverture des librairies pendant le premier confinement avait d’ailleurs ce côté légèrement élitiste qui le rendait gênant : ceux qui voient les livres comme autre chose qu’un bien de consommation comme les autres ont a priori dans leur bibliothèque suffisamment d’ouvrages qui méritent d’être relus – parce que lire implique de lire une fois, deux fois, dix fois… – de sorte qu’on se demandait à qui, exactement, s’adressaient les proclamations sur le caractère essentiel des librairies.

    Il y a, bien sûr, dans la promesse de l’école républicaine, cette idée qu’elle doit, en plus d’apprendre à lire et à compter, donner accès aux œuvres, au patrimoine, à tout ce qui forme un héritage commun et qu’on peut appeler « culture ». Cette promesse s’est peu à peu abîmée, à mesure qu’on reléguait les savoirs au rôle de prétextes pour développer les « compétences » des futurs travailleurs. L’utilitarisme a envahi chaque strate de notre monde. La recherche d’efficacité, de performance, d’optimisation, est sans doute le plus mortel ennemi de l’art et de la culture. Le plus mortel ennemi de l’homme.

    Le miracle, heureusement, s’opère malgré tout, parce que l’homme est homme, et parce que l’émotion esthétique est bel et bien un besoin vital, autant que l’intuition que nous portons tous de notre humaine condition. Et ceux que tout éloignait de cette émotion y accèdent pourtant. Pas tous, et cela constitue un scandale qui devrait nous tenir éveillés. Mais en attendant, nous demander comment échapper à la mise en nombres du monde est sans doute la seule façon de défendre réellement cette culture que nous pleurons le temps de l’épidémie.

    Source : https://www.marianne.net/

  • Entre souveraineté protectionniste et mondialisme, que va devenir la France ? par Jean-Patrick Grumberg.

    Sur Facebook, le commentateur politique Francis-Claude Neri a mentionné mon nom dans une réflexion intéressante, à laquelle je réponds.

    7.jpg« Entre une souveraineté protectionniste qui serait ingérable, une mondialisation dont beaucoup ont compris qu’elles nous pénalise, il y a urgence à trouver une autre voie, plus réaliste, mais aussi plus ambitieuse, écrit Neri. D’autres pays du sud de l’Europe [l’Italie ndlr] sont dans la même situation et cherchent des réponses. C’est sans doute avec eux qu’on pourra les trouver, parce que nous partageons une communauté d’histoire, de culture et d’environnement. »

    Cher Francis-Claude, merci de m’avoir mentionné dans votre commentaire, maintenant je suis obligé de réagir (humour ashkénaze).

    Je suis un homme simple, vous le savez, et je raisonne simplement. Vous parlez de trouver une autre voie. Honnêtement et respectueusement, je ne comprends pas ce que vous écrivez.

     

    Visiblement, la France a de sérieux problèmes. Mais pour les régler, encore faut-il les décrire, et cela n’est que le début : il faut ensuite réfléchir aux solutions possibles – il y en a souvent plusieurs.

    Quels sont les problèmes auxquels la France doit trouver des solutions ?

    • Vous avez trop d’Arabes et d’Africains arrogants et agressifs qui ont organisé des centaines de zones de non-droit, vivent selon les lois de l’islam incompatibles avec nos valeurs, et créent l’insécurité dans les villes, petites et grandes. Vous en avez aussi beaucoup qui ont adopté nos valeurs, sont ravis de vivre à l’Européenne, et contribuent à la société en bons citoyens.
    • Vous manquez de leaders intelligents, charismatiques, équipés de bonnes idées pour réparer et puis gérer le pays : il m’arrive, de loin, de les écouter, il n’y en a pas un pour sauver l’autre, c’est catastrophique. Ah ils parlent bien, ils ont de la répartie et ils savent vous en boucher un coin ou vous clouer le bec, mais au-delà du style, c’est tout du vent, tout du vide : ils sont bêtes.

      Vous ne possédez aucun dirigeant de la trempe d’un Donald Trump – ou même du niveau de ses 15 opposants à la primaire républicaine de 2016 – et il vous faut un Trump.

      Certains appellent (ou préviennent) qu’un régime autoritaire pourrait être la prochaine étape. Ca n’a pas de sens ! Un régime, autoritaire ou pas, ne vaut que par la qualité de celui qui détient l’autorité. Si les gens croient que des militaires sont capables de redresser un pays embourbé dans 50 ans de problèmes auxquels personne n’a osé toucher, ils se mettent le doigt dans l’œil jusqu’au coude ! Faute de formation adaptée, en l’absence totale d’expérience, les militaires, ils feront appel aux mêmes énarques qui inlassablement répètent les mêmes erreurs en croyant qu’elles produiront des résultats différents.
    • Les socialistes et les communistes, par syndicats et hauts fonctionnaires interposés, au travers des lois, des réglementations, de l’Education nationale, des médias et surtout des taxes, dévorent votre économie et empêchent vos entreprises de rester dans le peloton de tête.

      Ils vous ont fait croire que tout est de la faute de la mondialisation – sans jamais vous expliquer en quoi – et vous avez tout gobé : regardez la Suisse, regardez Israël, regardez Taiwan ou Singapour, ou le Texas. Ce sont des relativement petits pays, et ils ne sont pas victimes de cette soi-disant « mondialisation ». Pourquoi ? Parce que c’est le niveau de vos impôts et de vos réglementations qui vous appauvrit, pas la concurrence chinoise – sinon elle toucherait de plein fouet les plus petits pays que je cite, et qui sont des gagnants.
    • Votre problème n’est pas que les Chinois volent vos emplois, mais l’inverse : vous n’avez aucun emploi à leur offrir ! Je sais cela peut paraître paradoxal ou étrange ou contradictoire. Je vous explique :

      Vous n’avez pas d’Apple ou de Samsung ou d’Intel pour demander aux Chinois d’assembler vos produits et vous enrichir de leurs usines tournevis. Ce n’est pas la Chine qui s’enrichit avec les 25 dollars qu’elle est payée par iPhone, c’est Apple avec les 1000 dollars qu’il encaisse ! Mais vous n’avez pas d’Apple donc vous n’encaissez rien, vous payez. Un iPhone coûterait également 25 dollars à fabriquer en France, mais il faudrait ajouter 250 dollars d’impôts pompés par votre très gros Etat pour financer les services sociaux. Et vous n’avez ni la marque Apple, ni les Apple à fabriquer, seulement les Apple à acheter.
    • Votre Etat est beaucoup beaucoup trop gros. Il est gourmand et dominant. Tout a été inversé, et vous vous êtes retrouvés son esclave. Vous êtes à son service, vous le faites fonctionner, alors qu’un Etat, il est supposé être à votre service. Et il dépense beaucoup trop d’argent pour les autres des pays étrangers et pas assez chez vous.

      Votre Etat prend presque tout l’argent que les gens gagnent, et avec cet argent, il contrôle votre vie, vous nourrit, vous soigne, vous loge, vous protège contre vous-mêmes contre votre gré et assure vos vieux jours. Vous avez perdu votre autonomie au profit d’un Etat maman.

      Mais aucun Etat n’est capable de créer une organisation compétente et dynamique, c’est une machine inefficace, qui fait mille erreurs et gère n’importe comment. Cela n’existe pas, un Etat qui crée une organisation plus efficace qu’une entreprise privée bien gérée. Seul l’homme libre sait créer de bons services, jamais le fonctionnaire dont l’emploi est protégé quoi qu’il décide, et qui n’est pas motivé à chercher améliorer son produit et à économiser de l’argent par la même occasion. Un patron attentif réfléchit constamment à offrir mieux et plus. Un fonctionnaire réfléchit à sa 5e semaine de congés.
    • Le résultat de la mainmise socialiste, c’est que votre économie n’est pas entrée dans le troisième millénaire. Ayant raté le départ, le pays va s’appauvrir de plus en plus. Qu’un pays comme la France n’ait produit aucune entreprise nouvelle de renommée mondiale depuis 1980 est une chose tragique, et chaque français aurait dû s’en émouvoir au lieu de réclamer le maintien de ses avantages acquis.
    • Les Français n’ont plus le ressort pour faire des enfants. Plus assez d’argent, plus assez de temps, plus assez de confiance en leur avenir – ils ne pensent pas que la France qu’ils vont laisser à leurs enfants sera meilleure que celle que leurs parents leur ont laissée.
      Et si vous ne faites pas assez d’enfants, ce sont les immigrés qui vont vous noyer. Et vu l’état des pays d’où ils viennent, on peut dire sans prendre beaucoup de risque qu’ils ne sont pas les moteurs d’une économie vibrante, et encore moins des inventeurs : si ceux qui restent en Afrique sont les meilleurs (on accuse souvent les pays d’envoyer les pires), et bien vu le résultat, ils ne sont pas brillants, « les meilleurs ». Et si c’est l’inverse, on peut dire que s’ils se sont enfuis les jambes à leur cou au lieu d’améliorer et enrichir le pays où leur cœur est attaché, c’est qu’ils n’ont aucune idée de la façon de faire.

    Conclusion

    Je ne vois pas ce que la souveraineté et le mondialisme viennent faire dans tout ça. Je m’étonne que vous citiez l’Italie qui cherche des solutions, au lieu de la Suisse qui les a depuis plus d’un siècle et à qui il suffirait de demander conseil.

    A quoi ça sert d’être souverain si vos dirigeants sont incapables de prendre de bonnes décisions – et vous n’avez aucun politicien, même en fouillant bien chez les plus jeunes, qui comprend ce qui vous arrive (ils parlent politique, grandes idées et grands principes qu’ils définissent souvent de travers) et comment en sortir. Ils s’enivrent de mots et d’idées abstraites, critiquent l’une et encensent l’autre, alors que vos problèmes sont terre à terre, que les solutions existent, tout près de chez vous bandes de chanceux.

    Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Jean-Patrick Grumberg pour Dreuz.info.

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    Source : https://www.dreuz.info/

  • Le feu et le sang, par Aurélien Marq.

    © NICOLAS MESSYASZ/SIPA Numéro de reportage : 01030523_000021

    C'est l'incurie de l'Etat qui est responsable de la mort du père Maire

    En dépit des déclarations du ministre de l’Intérieur, la mort du père Maire est le résultat direct de l’incurie de l’Etat

    Est-il permis d’éprouver de la colère devant l’assassinat d’un prêtre, ou est-ce trahir ce à quoi le mort avait voué sa vie ? Que d’autres répondent à cette question, et que le père Olivier Maire, s’il le faut, me pardonne : sa mort me révolte, et j’entends bien dénoncer ses responsables, et les réactions indignes de ceux qui regarderaient sans broncher la France entière subir le même sort.

    Le parcours du meurtrier, Emmanuel Abayisenga, avait été retracé avec humanité dans La Croix par Héloïse de Neuville, du temps où ce Rwandais débouté de sa demande d’asile n’était encore « que » l’incendiaire de la Cathédrale de Nantes. Mentalement perturbé, mais aussi poussé, semble-t-il, par la rage de s’être vu refuser ce qu’une propagande absurde lui avait présenté comme un dû – comme si la France n’était qu’un espace géographique ouvert à tous, et que les Français avaient pour seul destin de fournir de quoi verser des rentes appelées « aides » à quiconque viendrait les réclamer.

    Emmanuel Abayisenga aurait dû être expulsé

    Le père Olivier Maire et les autres religieux de sa communauté avaient, depuis, choisi de l’héberger malgré tout parmi eux à Saint-Laurent-sur-Sèvre. Geste généreux, plus peut-être qu’on ne l’imagine. Qui sait ce qui se serait passé si les frères missionnaires montfortains ne l’avait pas accueilli ? Qui sait si, livré à lui-même, il ne s’en serait pas pris à quelqu’un au hasard dans la rue, qui sait s’il n’aurait pas tué un enfant ? Question à laquelle nous n’aurons évidemment jamais de réponse, mais il est bien possible que le père Olivier Maire ait, en fait, donné sa vie pour en sauver d’autres. Qu’il en soit à jamais remercié, avec tous les frères de sa communauté missionnaire.

    Reste que cet accueil n’aurait pas dû avoir lieu. Il n’aurait pas dû être nécessaire. Pourquoi Emmanuel Abayisenga n’a-t-il pas été expulsé en 2019, une fois sa demande d’asile refusée ? Pourquoi, après avoir volontairement incendié la cathédrale en 2020, n’a-t-il été ni expulsé, ni incarcéré, ni enfermé dans un hôpital psychiatrique – ou du moins, pourquoi en est-il sorti alors qu’il était manifestement encore dangereux ? Incurie criminelle de l’Etat, dont cette situation n’est qu’un cas particulier parmi d’autres, incurie manifestement volontaire tant les situations similaires sont nombreuses.

    Et les déclarations de Gérald Darmanin qui tente de se laver les mains de ce drame sont aussi pathétiques qu’indignes. « Cet étranger n’était pas expulsable malgré son arrêté d’expulsion » affirme le ministre, formulation dont il est révélateur qu’il n’ait pas senti l’odieuse absurdité, « tant que son contrôle judiciaire n’était pas levé. » Aurait-il oublié qu’un gouvernement ne fait pas que subir la loi, il propose aussi au Parlement de la modifier ? Aurait-il oublié que les élus sont responsables des lois qu’ils votent, mais aussi de celles qu’ils choisissent de garder en l’état alors qu’elles sont à l’origine de dysfonctionnements manifestes ?

    « Nous considérons qu’un étranger qui a commis un acte grave n’a plus sa place en France » déclarait pourtant Gérald Darmanin le 8 mai dernier. Est-ce à dire qu’incendier une cathédrale n’est pas un acte grave ? Ah, mais c’est à cause du contrôle judiciaire ! Les magistrats qui ont décidé de ne pas l’incarcérer rendront-ils donc des comptes ? Le garde des Sceaux rendra-t-il des comptes ? Ah, mais c’est à cause de son état psychiatrique ! Les experts qui ont choisi de le laisser sortir de l’hôpital rendront-ils donc des comptes ? Ah, mais…. Mais, toujours mais : les excuses s’accumulent, le constat demeure, le gouvernement est aussi inefficace face aux vrais dangers qu’autoritaire face aux citoyens ordinaires, l’État a failli et un homme bon et généreux est mort.

    Indigne, aussi, cette déclaration d’Emmanuel Macron : « Protéger ceux qui croient est une priorité. » Non : la priorité est de protéger tous les Français, peu importe qu’ils croient ou non, et Emmanuel Macron ne l’a pas fait. Son gouvernement et sa majorité ne l’ont pas fait. Le résultat est là, sanglant et implacable : le meurtrier du père Olivier Maire aurait dû être expulsé en 2019, et ne l’a pas été.

    Indigne, et même infâme : pourquoi « ceux qui croient » ? Est-ce parce qu’il serait sans importance de protéger ceux qui ne croient pas – athées, formez vos bataillons, l’État ne se soucie pas de votre sort ? Est-ce parce qu’Emmanuel Macron s’imagine que seuls les croyants se sentent concernés par la mort d’un croyant, que seuls les membres d’une « communauté » se sentent concernés par la mort de « l’un des leurs » ? Mais nous sommes la communauté nationale, et tous les Français sont concernés par le meurtre atroce d’un Français, plus encore lorsque ce meurtre aurait pu être évité si le gouvernement n’avait pas à ce point manqué à ses devoirs. Immonde réflexe de celui qui fait du marketing au lieu de la politique, et ne cherche qu’à courtiser des parts de marché électoral, au lieu de servir son peuple.

    Une mort prophétique

    Comment, enfin, ne pas voir ce que la mort du père Olivier Maire a de symbolique, et même de prophétique ? Comment ne pas voir que le sang de ce prêtre retombe aussi sur l’Église ? Comment ne pas voir qu’il est exactement ce que le Pape François – qui avait reçu son meurtrier en 2016 – appelle l’Europe entière à être ? Généreux, accueillant sans limite, et… mort. « Il aura vécu dans la suite du Christ jusqu’au bout, dans l’accueil inconditionnel de tous » a déclaré Monseigneur de Moulins-Beaufort. Cet « accueil inconditionnel de tous » a un prix, le sang d’un prêtre et la mort des hommes, les flammes d’une cathédrale et la mort des cultures. Demander à des peuples de payer ce prix est criminel, et ce n’est pas le fait d’un bon berger : le bon pasteur n’engage pas ses brebis à ouvrir les portes de la bergerie aux loups. L’Europe n’a pas vocation à accueillir tous les esprits tourmentés du monde, ni la France à devenir l’asile de fous de la planète. Et ceux qui poussent ainsi notre civilisation et nos peuples sur la voie du chaos sont des criminels de la pire espèce.

    À l’heure du drame, dans le deuil et le recueillement, dans la colère et la soif de justice, que la mort d’un prêtre nous fasse prêter l’oreille aux paroles trop peu écoutées d’un autre prêtre. En novembre 2000 déjà, à Berlin, le Cardinal Joseph Ratzinger – il n’était pas encore Pape – dénonçait la véritable cause de l’assassinat du père Olivier Maire :

    « Il y a là quelque chose d’étrange et que l’on ne peut considérer que comme une attitude pathologique : l’Occident semble se haïr lui-même. Certes, il s’efforce de s’ouvrir avec beaucoup de compréhension aux valeurs étrangères, mais il ne s’aime plus lui-même ; de sa propre histoire, il ne retient plus désormais que ce qui est déplorable et causa des ruines, n’étant plus en mesure de percevoir ce qui est grand et beau. Si elle veut survivre, l’Europe a besoin de s’accepter à nouveau elle-même. »

     

    Haut fonctionnaire, polytechnicien. Sécurité, anti-terrorisme, sciences des religions. Disciple de Plutarque.
     

    Source : https://www.causeur.fr/

  • Vaccin et pass sanitaire : la colère n’est pas un argument, par Elisabeth Lévy.

    Konarzewski/SIPA/2107312333 Manifestation contre le pass sanitaire, Montparnasse, 31 juillet 2021

    On a le droit d’être d’accord ni avec le pouvoir ni avec ceux qui le contestent. Ainsi, je suis pour le vaccin tout en m’opposant au pass sanitaire.

    8.jpgDepuis quelques semaines je reçois des messages indignés. « Comment, Causeur du côté du pouvoir ? » « Pour la dictature sanitaire ?! » « Vous vous soumettez au politiquement correct ? » Certains vont jusqu’à « Collabos ! »

    Si je n’ai pas répondu plus tôt, c’est un peu parce que je ne sais pas comment convaincre des gens qui pensent vraiment que ce que nous vivons s’apparente à l’occupation nazie et au génocide des juifs, à supposer qu’il y en ait, et beaucoup parce que, pour l’essentiel, j’étais en vacances et que, je l’avoue, je suis moins passionnée que la plupart de mes contemporains par cette histoire de pass sanitaire. Je suis bien obligée de constater, cependant, que c’est la grande affaire du moment. Et si elle suscite tant de remous, c’est probablement parce qu’elle révèle autre chose que ses enjeux manifestes.

    Quelques rappels s’imposent.

    Il n’y a pas de ligne de Causeur, chacun dans la rédaction et parmi nos auteurs pense ce qu’il veut. Le point de vue que je défendrai ici est seulement le mien. Et le déterminer en réaction au politiquement correct serait une autre façon de se soumettre à lui. Inutile de le nier, il est plus gratifiant d’être minoritaire mais je ne vais pas changer d’avis parce que je suis (plus ou moins d’ailleurs) d’accord avec la majorité. La France qui se rebiffe a certainement d’excellentes raisons de se sentir oubliée, voire surnuméraire (voir Guilluy), je n’approuve pas pour autant le nouveau combat qu’elle s’est choisie. La colère ne prouve pas qu’on a raison.

    J’aimerais faire entendre à tous les amoureux sincères de la liberté qui manifestent chaque samedi qu’il est paradoxal de vouer aux gémonies (macronistes et/ou totalitaires) tous ceux qui ne partagent pas leur opinion. En clair, j’en ai marre de me faire insulter parce que je n’éprouve pas d’aversion pour le vaccin anti-Covid. Gil Mihaely m’a fait remarquer récemment que, pour la plupart des gens, un débat pluraliste, c’est quand on est d’accord avec eux. Pas ça, pas vous, chers lecteurs de Causeur ! De grâce, contestez mon point de vue, mais épargnez-moi ces conjectures sur mes troubles motivations. Si un labo me propose un pot-de-vin, promis je balance !

    Sur le fond, en résumé, je suis pro-vaccin et plutôt anti-pass sanitaire.

    Alors que nous ingérons quotidiennement et volontairement des tas de cochonneries concoctées par l’industrie agro-alimentaire, que nous sommes les plus gros bouffeurs de médocs du monde (et je ne parle pas de ce que nous nous envoyons quotidiennement dans le cerveau à coups de tweets idiots et de séries stupides ou le contraire), il me parait étrange de considérer qu’un vaccin déjà testé sur 4 milliards d’êtres humains est une menace terrible, pour la santé et pour la liberté. On a le droit d’avoir peur du vaccin. On a aussi le droit de ne pas avoir peur.

    On peut s’inquiéter de notre incapacité collective à accepter le moindre risque et, partant, à accepter la mort comme une circonstance de la vie. Nous ne tolérons plus les morts que nous décrétons « évitables », qualificatif qui mériterait une longue discussion. Quoi qu’on en pense, le précautionnisme ambiant n’est pas une invention ex absurdo de politiciens passablement trouillards mais leur réponse paniquarde à une demande sociale pimentée d’une frénésie de procès. Si nos élus se prennent pour nos mères juives, connues pour s’ingérer dans les moindres recoins de la vie de leurs fils, c’est parce qu’ils entendent toute la journée que les citoyens veulent être protégés et que s’ils ne répondent pas à cette exigence, ils seront traînés au tribunal. L’ennui, c’est que toute cette protection finit par étouffer.  

    Ce n’est pas l’argument de la plupart des contestataires. Au contraire, beaucoup invoquent les dangers inconnus (et qu’on voudrait nous cacher) du vaccin. En somme, on ne prendrait pas assez de précautions et il faudrait attendre d’avoir des certitudes absolues. À ceux-là, on a envie de dire, primo que même les plus cyniques des capitalistes et des gouvernants n’ont intérêt à encourager un produit dangereux, et deuxio que les dangers d’une technique vaccinale utilisée pour bien d’autres maladies sont bien mieux connus que ceux de la Covid, dont certains médecins redoutent les conséquences à long terme, notamment sur les enfants.

    En revanche, l’argument principal contre le pass sanitaire, celui des libertés, ne saurait être rejeté en bloc. La multiplication des contrôles et des personnes habilitées à y procéder représente un changement qu’il ne faut pas sous-estimer. Et aussi légitime soit le motif (enrayer l’épidémie ou minimiser ses conséquences, conformément à l’exigence d’une majorité de la population), une fois le pli pris, on ne sait pas où ça nous mènera. Pourquoi ne pas interdire de restau les fraudeurs fiscaux qui, après tout, font aussi du tort à la collectivité ?  

    Le contrat social suppose l’acceptation de certaines limitations de nos libertés. Personne ne s’offusque de devoir s’arrêter au feu rouge (sinon les libertariens dont parlait Jeremy Stubbs dans Causeur). Encore faut-il que ces restrictions soient justifiées et proportionnées. L’obligation de porter le masque dans la rue ou de présenter un pass sanitaire en terrasse ne répondent à aucun de ces critères. C’est de la com.  Du « vous voyez bien qu’on agit » destiné à rassurer les foules ­ – en leur rappelant en permanence le danger, ce qui est assez paradoxal.

    Je ne serais nullement choquée en revanche que le vaccin soit obligatoire pour les adultes.  Le rôle d’un gouvernement est de faire prévaloir l’intérêt général, parfois en faisant violence (symbolique) à une minorité réfractaire. Il y a pas mal de raisons de penser que la vaccination de tous est le moyen d’y parvenir. La plupart des mesures prises par le pouvoir font des mécontents.

    Seulement, notre Jupiter de comédie a été incapable d’imposer une décision qu’il considère pourtant comme indispensable à la collectivité – la vaccination pour tous. Très mauvais calcul politique : pour ne pas s’aliéner une minorité qui pour l’essentiel, le vomit déjà, Emmanuel Macron choisit de pourrir la vie de tous, y compris celle de ces Français qui sont allés se faire vacciner, parce qu’on leur a dit que c’était la condition de leur liberté. C’est ce que la macronie appelle la persuasion. On n’impose pas, on tracasse, on enquiquine, on flique, bref, on surveille et punit. En plus du pass sanitaire, on a donc le droit, à la carte c’est-à-dire au gré des pulsions protecto-répressives des maires et préfets, au couvre-feu, au masque en extérieur et à d’autres diableries hygiénistes. C’est Macron au pays des merveilles, comme la Reine de Lewis Carroll qui décrète qu’Alice sera pendue et décapitée. Nous, nous sommes vaccinés et fliqués, vaccinés et masqués, vaccinés et protégés à en mourir, pour paraphraser le titre de Neil Postman, Se divertir à en mourir

    L’obligation vaccinale est attentatoire à nos libertés mais beaucoup moins somme toute que l’usine à gaz qui est en train de se mettre en place, usine à gaz à la mise en œuvre de laquelle notre administration pleine de sollicitude apportera certainement une amusante couche de complications. Le vaccin, c’est deux coups de cuillères à pot. L’alternative qu’on nous propose est une litanie d’interdits et d’intrusions dans nos vies.

    Paniquant à l’idée d’imposer une décision brutale, Macron veut nous avoir à l’usure. In fine, il s’agit bien d’obliger les gens à se vacciner sans le dire tout en le disant puisque les ministres ne s’en cachent pas. C’est ajouter l’hypocrisie à la faiblesse. Et en prime, nos dirigeants se prévalent de quelques ultras, éventuellement antisémites, pour disqualifier toute contestation. Dans ces conditions, au risque de mécontenter tous mes lecteurs, je ne me sens en phase ni avec le gouvernement, ni avec ceux qui le contestent chaque samedi.  Reste à comprendre pourquoi ce combat est en train de devenir symbolique. Le diesel, les ronds-points, l’URSAFF, c’était clair. Mais cette détestation d’un médicament, je ne vois pas. Les antibiotiques font peut-être le bonheur du Big pharma, mais qui voudrait vivre sans antibiotiques ? Quoi qu’on pense des décisions, elles sont le fait d’un gouvernement légitimement élu. Et s’il s’agit de dénoncer la démocratie représentative, encore faudrait-il dire par quoi on propose de la remplacer. Pour ma part, je dénie à une assemblée de citoyens que je n’ai pas élus tout droit de s’immiscer dans ma vie. Enfin, alors que la campagne présidentielle approche, je meurs d’ennui à l’idée qu’elle pourrait être focalisée sur cette fichue épidémie. Apprendre à vivre avec elle, c’est d’abord penser à autre chose.

     

    Fondatrice et directrice de la rédaction de Causeur. Journaliste, elle est chroniqueuse sur CNews, Sud Radio... Auparavant, Elisabeth Lévy a notamment collaboré à Marianne, au Figaro Magazine, à France Culture et aux émissions de télévision de Franz-Olivier Giesbert (France 2). Elle est l’auteur de plusieurs essais, dont le dernier "Les rien-pensants" (Cerf), est sorti en 2017.
     
  • Les nouveaux hérétiques, par Bruno Lafourcade.

    La République prône moins un droit au blasphème qu'un devoir d'approbation ; et elle traque l'hérétique avec vigilance, aidée par les bons citoyens, ivres de justice sociale – dont ils seront assurément les prochaines victimes. Les vertueux n'aiment rien tant que se dévorer eux-mêmes.

    7.pngLa République laïque s’enorgueillit de son « droit au blasphème ». Ce droit, évidemment, a cessé d’exister depuis longtemps : il s’est transformé en « devoir d’approbation », qui étend le blasphème à la race, au sexe et au corps, des domaines autrefois profanes et désormais sacralisés.

    Ainsi peine-t-on à trouver une publicité pour des assurances qui ne mette en scène un couple métissé ; un film qui ne dénonce l’avilissement des femmes par l’hétéro-patriarcat ; un livre qui ne décrive avec émotion le calvaire des migrants, des gays ou des obèses – car les librairies sont devenues, au même titre que la télévision, le cinéma et les journaux, un des hauts lieux du catéchisme antiraciste, antisexiste, antivalidiste[1]. C’est la raison pour laquelle, comme l’a montré un de nos plus brillants romanciers, Patrice Jean[2], on sera obligé de réécrire ou de censurer les classiques : il est hors de question que Rabelais, Molière ou Shakespeare continuent de se moquer des femmes, des étrangers et des surchargés pondéraux. Un metteur en scène italien, Leo Muscato, soucieux de lutter contre les « féminicides », a déjà changé la fin de Carmen : finalement, c’est la bohémienne qui tuera Don José.

    On comprend que l’une des plus fameuses gardiennes de la foi, Mme Caroline De Haas, se soit réjouie, dans un français d’adolescente de quarante ans, au-dessus d’une photo des livres d’Alice Coffin et de Constance Debré[3] : « Y a des librairies, tu rentres et en un clin d’œil aux tables dans l’entrée, tu sais que tu vas t’y sentir bien. Et y en a où tu sens que ça va pas le faire. »[4]

    Toujours prête à dénoncer l’hérétique, elle était venue surveiller la bonne tenue des rayons. Dieu merci, l’apostat menacé de l’Index, ou d’un tweet de Mme De Haas, a déjà été banni, ou se tait, le plus souvent : il met un couvercle sur les blasphèmes qui lui viennent assez naturellement.

    De temps en temps, néanmoins, l’eau bout tant que le couvercle saute :

    « Madame Diallo se plaint de la France, elle se plaint des Blancs, a récemment remarqué une auditrice de Sud Radio. [Mais] Madame Diallo, elle n’aurait pas bénéficié de tout ce que donne la France, il y a de fortes chances qu’elle serait en Afrique avec trente kilos de plus, quinze gosses, en train de piller le mil par terre, et d’attendre que Monsieur lui donne son tour entre les quatre autres épouses. »[5]

    Ces sacrilèges, qui ont surgi sans crier gare, et dont on sentait que l’auditrice se libérait, n’ont pas échappé à Mme Diallo, l’interpellée :

    « Ces propos traduisent un mélange de mépris de “l’Afrique” […] et de négation de la légitimité politique des non Blanc.he.s en France (+ grossophobie). Pour les signalements CSA, voici la vidéo entière qui m’avait échappée [sic]. »[6]

    Le « signalement », c’est le nom que les tenants du respect de la religion donnent à l’excommunication, pour laquelle ils ont deux arguments : le feu et le jeu – un mécréant, toujours, « jette de l’huile » (sur le feu) et « fait le jeu » (des « extrêmes »).

    Il y a quelques incommodités à être un gardien de la foi : on est obligé de se passer de bons livres pour faire l’éloge d’œuvres qui ont pour titre, par exemple, Chattologie – un essai menstruel avec des dessins dedans, de Mlles Louise Mey et Klaire Fait Grr [c’est son « nom »], aux éditions Hachette Pratique (sic). Mais ces inconvénients sont bénins par rapport aux bénéfices : on y gagne très confortablement sa vie, par exemple, grâce au détournement de l’argent public. Ça s’appelle du racket dans la mafia ; et des subventions dans la République.

    On peut très bien prévoir comment vont finir la plupart des défenseurs de l’orthodoxie ; et ça pourrait en surprendre plus d’un, et d’abord eux-mêmes. Il y a toujours un moment, en effet, dans la course à l’excommunication, où les Torquemada deviennent littéralement fous, se plaisant à imaginer, par exemple, que des policiers, postés dès potron-minet à Trappes ou à Bobigny, guettent les premiers banlieusards pour les « massacrer », en se repérant à leurs cheveux frisés[7]. Mais la folie n’est que la première étape ; la seconde, c’est l’entre-dévoration : dans les périodes de terreur, les plus méritants chasseurs d’impies deviennent toujours, à leur tour, gibiers. Tous les Savonarole finissent sur un bûcher, tous les Robespierre, sur la guillotine : il y a toujours plus pur que soi.

    J. K. Rowling, l’auteur de Harry Potter, ou l’historien Ivan Jablonka, ou même le premier ministre Justin Trudeau, malgré les preuves de leur allégeance au dogme, et même leurs génuflexions, ont déjà été soupçonnés d’hérésie : la première est accusée d’être transphobe ; le second de « minimiser l’apport théorique de la pensée féministe » ; le troisième de s’être livré au blackface dans sa jeunesse.

    Ce ne sont que trois exemples parmi d’autres : les dévots les plus sincères recevront un jour l’anathème. « Ils ne mourront pas tous, mais tous seront frappés » : un texto, une photo, un mot suffiront.

    En ce moment, c’est Mme Françoise Vergès qui est menacée d’illégitimité. Cette universitaire, fameuse « féministe décoloniale », qui depuis vingt ans ne cesse de pourfendre le « racisme systémique » et le « blantriarcat », a un défaut, un seul, mais il se voit : elle « n’a pas une goutte de sang afro » ; « elle bégaye quand on lui demande de se situer racialement donc quelque chose n’est pas net ». Certains la défendent en disant qu’elle est « métisse et asiatique ». « Et alors ? Ça lui donne le droit d’employer le mot nègre ? »[8]

    Accusée de se livrer au « blackfishing », c’est-à-dire de s’approprier indûment la culture et l’Histoire des Noirs, on la soupçonne en outre d’être une « descendante de colons ».

    Ce n’est que le début : d’autres bûchers viendront. Ce sera la victoire des premiers hérétiques, qui regarderont brûler leurs anciens persécuteurs. Personne n’a dit que la parousie devait se dérouler sans petites satisfactions.

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    • Dernier livre paru : Les Cosaques et le Saint-Esprit (éditions La Nouvelle Librairie)
    • À paraître : La littérature à balles réelles (éditions Jean-Dézert)

    [1]  On appelle « validisme » l’automatisme qui fait de l’individu qui ne souffre pas de maladies ni de handicaps, qui est donc « valide », la norme, provoquant une discrimination à l’égard des invalides, des infirmes, des malades.

    [2]  Dans L’homme surnuméraire (Rue Fromentin) et dans La Poursuite de l’idéal (Gallimard).

    [3]  Auteurs connus pour leur engagement lesbien.

    [4]  Twitter, 13 février.

    [5]  Les Vraies Voix, Sud Radio (20 déc. 2020).

    [6]  Rokhaya Diallo, Twitter, 20 déc. 2020.

    [7]  On aura reconnu les délires de la chanteuse et actrice Camélia Jordana.

    [8]  Témoignages parus sur les réseaux sociaux et recueillis sur le site Observatoire de la déconstruction (25 janv. 2021).

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    Source : https://www.politiquemagazine.fr/

  • Goldnadel: «La négation du racisme anti-Blancs relève de la névrose collective».

    Gilles-William Goldnadel. JOEL SAGET/AFP

    Pour l’avocat Gilles-William Goldnadel, la lutte antiraciste est aveugle au racisme anti-Blancs et se traduit de plus en plus par une haine obsessionnelle de l’Occident.

    La ségrégation raciale enfin reconnue, quoi que laborieusement, par la présidente de l’UNEF nous permet cette semaine d’explorer une nouvelle face de la folie du temps présent.

    On peut et l’on doit l’analyser sur deux niveaux superposés: la tolérance de l’intolérance raciale par l’antiracisme officiel ainsi et peut-être surtout que la négation du racisme anti-blanc (ou anti-occidental) qui confine par sa cécité butée au négationnisme intellectuel et médiatique.

    La ségrégation raciale tout d’abord. Dans la réalité, l’organisation, notamment par l’UNEF, de réunions indigénistes ou «racisées» interdites aux blancs est connue depuis longtemps. Je l’ai évoquée, notamment dans ces colonnes, à plusieurs reprises, sans que ces évocations ne provoquent aucune contestation.

    Ainsi, à une période d’antiracisme permanent autant qu’obsessionnel, le fait d’interdire à des blancs de participer à des réunions n’aura provoqué aucune massive protestation.

    Mon imagination est impuissante à décrire la réaction médiatique et judiciaire, si, par hypothèse hardie, je ne sais quelle organisation identitaire avait décidé d’organiser, aux fins d’évoquer la souffrance blanche, des réunions interdites aux personnes colorées.

     

    Ces silences, ces abstentions signifient clairement que l’on peut impunément pratiquer la ségrégation raciale honnie dès qu’il s’agit des blancs. 

     

    L’aversion pour les blancs par des membres de l’UNEF a été documentée depuis longtemps.

    C’est ainsi, notamment, que pour qualifier l’incendie de Notre-Dame, la vice-présidente de l’organisation estudiantine à Lille, Hafska Askar, considérait sur Twitter qu’il s’agissait d’un: «délire de petits blancs» et se proposait de «gazer tous les blancs, cette sous- race».

    Plus tard, la gazouillante indiqua via Médiapart qu’il s’agissait de faux forgés par la fâcheuse sphère... (Marianne 18 mars).

    En dépit de ce qui précède, aucune organisation antiraciste traditionnelle n’a cru devoir saisir la justice à l’encontre d’une organisation ayant glissé par la pente du temps, du gauchisme classique de classe à l’islamo-gauchisme de race. Raison pourquoi, l’association Avocats Sans Frontières a décidé de pallier à cette carence significative de cette passivité, coupable voire complice, de l’antiracisme professionnel.

    Je rappellerai en effet les termes sans ambiguïté des articles 225- 1 et 2 du Code Pénal:

    «Constituent une discrimination toute distinction opérée entre les personnes physiques sur le fondement de leur origine, de leur sexe, de leur situation de famille…»

    «Lorsque l’acte discriminatoire… est commis dans un lieu accueillant du public ou aux fins d’interdire l’accès, les peines sont portées à cinq ans d’emprisonnement et à 75 000 € d’amende».

    J’en viens de ce fait au deuxième aspect de la folie du temps de cet antiracisme devenu raciste.

    Car ces silences, ces abstentions signifient clairement que l’on peut impunément pratiquer la ségrégation raciale honnie dès qu’il s’agit des blancs.

    Pire encore, le président d’un parti représenté à l’Assemblée Nationale, Jean-Luc Mélenchon, a tenu vendredi dernier à exprimer officiellement sa solidarité avec le syndicat ségrégationniste.

    Mais au-delà de cette folle dérive politique assumée, le pire est ailleurs.

    Il habite dans cette posture intellectuelle massivement adoptée par les médias et qui revient à refuser de voir ou à contester l’évidence aveuglante: l’existence d’un racisme anti-blanc que l’on nie effrontément. Cette cécité obstinée confine au négationnisme.

    Il y a d’abord ce permis d’exclure qui émane des prétendues élites blanches et qui autorise les dérives à venir. Ce permis d’exclusion vient de haut. Il culmine au mont Olympe, lorsqu’avec désinvolture on dénie à un mâle blanc de commander un rapport à un autre mâle blanc pour tenter de régler le problème des banlieues bigarrées. Ou quand celle qui préside à la destinée de l’audiovisuel public télévisé se propose d’écrémer les blancs de plus de 50 ans.

     

    Ce racisme habite dans l’insolence de ce monde artistique de la gauche extrême qui peut manier l’insulte raciste impunément. 

     

    Ce racisme habite dans l’insolence de ce monde artistique de la gauche extrême qui peut manier l’insulte raciste impunément. C’est ainsi, exemple parmi mille, que l’an dernier aux César, l’inévitable Corinne Masiero, invectiva, toute habillée cette fois, les «blancs catholiques», sans s’attirer le moindre quolibet réprobateur.

    Il attise cette violence raciste mais indicible qui existe en banlieue et qui fait que trop souvent des bandes colorées en capuche s’en prennent à des petits blancs qu’on nomme avec mépris «babtous», cette injure qui n’existe pas puisqu’elle est inaudible.

    Par un complexe obscur que j’ai tenté d’éclairer par l’histoire de la deuxième guerre mondiale, alors que toute agression policière sur une personne «racisée» tourne obsessionnellement au soupçon de racisme, quand cinq personnes «racisées» agressent une seule qui ne l’est pas, il est malséant comme je viens de le faire, de convoquer un racisme anti-blanc.

    Ce racisme indicible devrait encore s’entendre dans ce silence de cathédrale qui couvre les milliers d’assassinats de fermiers blancs en Afrique du Sud.

    Il devrait sauter aux yeux du plus myope des observateurs de bonne foi, en matière de repentance à sens unique. C’est ainsi, que le Monde du 17 mars a diligenté une «enquête sur le thème des viols commis par les militaires français» lors de la guerre d’Algérie.

    En revanche, le quotidien du soir reste taisant sur les viols commis contre les femmes siciliennes par les goumiers maghrébins en 1945 et qui , eux, relèveraient du tabou s’ils n’avaient pas été évoqués dans sa Ciocciara par Moravia.

     

    Les négateurs de l’évidence, les Diafoirus diplômés de l’Université, vous raconteront qu’à l’instar de l’islamo-gauchisme, il n’a aucune existence scientifique. 

     

    De même, silence de mort sur ces viols commis par des voyous pakistanais sur des gamines blanches de la classe ouvrière anglaise et qui, eux, sont tellement tabous que la police britannique a reconnu les avoir traités avec tact pour ne pas être taxée de raciste.(cf mon article dans le Figarovox du 19/3/18 sur les viols de Telford: «le racisme anti-blanc impose l’omerta médiatique»)

    Mais l’essentiel est ailleurs et sa négation relève de la névrose collective.

    Pourquoi ne pas vouloir voir que l’essentiel du discours idéologique aux États-Unis comme à présent en France revient à faire le procès systématique et permanent de l’homme blanc, et de sa culture raciste forcément raciste , machiste, forcément machiste?

    Tandis que le racisme et le machisme de l’Autre, autrement plus violents, sont soigneusement minimisés.

    S’il existe un racisme désormais culturellement systémique, c’est bien celui-là.

    Les négateurs de l’évidence, les Diafoirus diplômés de l’Université, vous raconteront qu’à l’instar de l’islamo-gauchisme, il n’a aucune existence scientifique.

    Tout comme les réunions interdites aux blancs, ces asiles d’antiracistes racistes devenus fous.

     

    Gilles-William Goldnadel est avocat et essayiste. Chaque semaine, il décrypte l’actualité pour FigaroVox.

    Source : https://www.lefigaro.fr/vox/

  • Les sourds et la muette, par Elisabeth Lévy.

    Le président Macron à la Ferme du Cuin (légion étrangère), Saint Gauderic (11), le 12 mars 2021 © ELIOT BLONDET-POOL/SIPA Numéro de reportage : 01008954_000031

    Des Gilets jaunes en uniforme?

    Il flotte un petit air de Gilets jaunes dans les casernes.

    On dira que le pouvoir l’a bien cherché. Après la publication de la première tribune, celle des généraux en retraite qui s’alarmaient du délitement de la France, la macronie s’est répandue en criailleries hors de propos, dénonçant factieux, putschistes et autres séditieux.

    3.jpegRejoignant en cela le chœur des vierges de gauche qui, entre deux assassinats de policiers, entendaient des bruits de bottes. Quant à la ministre des Armées, droite dans les siennes, elle a réagi en parfait petit chef, promettant sanctions et tracasseries à des vieux de la vieille qui, deuxième section ou pas, ont quitté l’armée d’active. Il aurait peut-être suffi d’un mot présidentiel, laissant entendre que, malgré tout, le message était passé et qu’on entendait en haut lieu les inquiétudes de ces fidèles serviteurs de l’État, pour désamorcer la suite. 

    À l’armée, le respect des anciens n’est pas seulement un slogan compassionnel destiné à montrer sa bonté. Le mépris et les sarcasmes déversés sur des hommes qui, quoi qu’on pense d’eux, ont accepté (par contrat) de risquer leur peau pour nous et pour pas un rond, semblent en avoir énervé plus d’un dans les popotes et mess. D’où la tribune numéro deux, signée par des militaires d’active placé sous le patronage du couplet des enfants de La Marseillaise – qui commence par « Nous entrerons dans la carrière quand nos aînés n’y seront plus » et se termine par « nous aurons le sublime orgueil de les venger ou de les suivre ». Les signataires font les deux à la fois pour leurs anciens, plantant au passage une sacrée épine dans le pied de l’exécutif. 

    Il est assez curieux de leur reprocher leur anonymat quand on se pâme devant le moindre « lanceur d’alerte » dénonçant les turpitudes de son entreprise, de son institution ou de son patron, qu’on s’émerveille devant metoo et sa cohorte de mains dans la culotte de ma sœur alléguées tout aussi anonymement et sans preuve. L’ami Geoffroy Lejeune, patron de Valeurs actuelles, garantit que les signataires initiaux sont effectivement des soldats d’active (et bien entendu je le crois, mais j’ignore quelle proportion des 163 137 signataires enregistrés lundi à 17 heures ils représentent). On voit mal comment ils parleraient ouvertement puisque cela leur est interdit, et cela vaut pour tous les fonctionnaires astreints à un devoir de réserve. Personne ne s’indigne parce que le Watergate a été déclenché et mené de bout en bout par un officier de renseignement. Gorge profonde a transgressé toutes les règles de son institution, sans doute parce qu’il pensait que l’intérêt supérieur du pays l’exigeait. 

    Cette tribune s’adresse personnellement au président de la République, aux ministres, parlementaires et officiers généraux. Le « délitement » a cédé la place à la « déchéance ». Et cette déchéance, écrivent-ils, « précède l’effondrement ». Il y est question des « camarades qui ont offert leur peau pour détruire l’islamisme auquel vous faites des concessions sur notre sol ». De leur expérience dans Sentinelle, ils tirent un portrait douloureux de notre pays : « Nous voyons la violence dans nos villes et villages. Nous voyons le communautarisme s’installer dans l’espace public, dans le débat public. Nous voyons la haine de la France et de son histoire devenir la norme. » Aussi, ils en sont certains : « la guerre civile couve en France et vous le savez parfaitement ». En réalité, personne ne peut savoir parfaitement qu’une guerre civile couve. J’ignore quant à moi si cette phrase relève de la lucidité du désespoir ou d’un pessimisme excessif. Que la France soit traversée par de multiples fractures, il faudrait avoir été en hibernation depuis dix ans pour l’ignorer. Sommes-nous pour autant proches de la guerre civile, j’ai du mal à le croire mais peut-être devrai-je reconnaître dans un futur proche que j’étais une somnambule. On laissera chacun se faire son idée, laquelle varie d’ailleurs au gré de l’actualité et de l’humeur. 

    En attendant, contrairement à mon cher William Goldnadel, et en dépit et de l’admiration que m’inspirent ceux qui choisissent le métier des armes, je ne signerai pas ce texte des deux mains, ni d’aucune d’ailleurs. 

    Inutile de jouer à se faire peur, il ne contient nul appel à la sédition. « Oui, si une guerre civile éclate, l’armée maintiendra l’ordre sur son propre sol, parce qu’on le lui demandera », peut-on encore y lire. Ce qui signifie qu’elle n’interviendra pas si on ne le lui demande pas. 

    Le problème n’est pas que le constat soit éventuellement exagéré mais qu’il traduise une opinion politique. Peu importe que celle-ci soit ou non pertinente (et en l’occurrence elle l’est au moins en partie), elle rompt avec une tradition démocratique bien établie : la neutralité politique de l’armée. Certes, de Gaulle fait de la politique, dès 1934 quand il publie Vers l’armée de métier, et surtout en 1940. D’abord, pas le moindre de Gaulle à l’horizon. Ensuite, en 1940, la légalité républicaine s’était effondrée. Nous n’en sommes pas là. 

    On peut penser tout le mal qu’on veut du président de la République et de ses lubies déconstructrices, mais il est élu, ce qui signifie que, comme dirait Mélenchon, sa personne est sacrée. Et il est le chef des armées. Le boulot des militaires, c’est de lui obéir, à moins que sa forfaiture ait été établie et/ou leur intervention requise dans les conditions prévues par la Constitution. En parlant de « fourberie », de « lâcheté » et de « perversion » à propos des autorités politiques et de leur propre hiérarchie, les signataires transgressent la règle première de leur institution, celle qui fait sa force : la discipline, le respect du chef. Tous les soldats veulent que l’État qu’ils servent soit fort et ils ont raison. Le risque est qu’en contestant frontalement ceux qui le dirigent, ils contribuent encore à son affaiblissement. 

    Reste à savoir si nos gouvernants sont capables de répondre autrement que par des sanctions, des invectives et des tout ça c’est rien que de la racaille d’extrême droite. Si leur seule réaction est de lancer une chasse aux sorcières pour démasquer les contrevenants, elle ne fera que mobiliser autour de leurs camarades de nombreux militaires qui, aujourd’hui, se tiennent à l’écart de cette agitation. Dans la foulée, les policiers, qui en ont gros sur la patate et on les comprend, pourraient eux aussi vouloir interpeller leurs chefs. Et puis, pourquoi pas les Préfets qui, eux aussi, sont aux premières loges pour assister à ce qui se passe, qu’on le nomme délitement, déchéance ou ensauvagement. Autrement dit, si le pouvoir répond par la répression et le raidissement idéologique, il pourrait bien encourager une nouvelle forme de protestation au sein même de l’appareil régalien de l’État. Tous ces fonctionnaires astreints au devoir de réserve ne peuvent pas se mettre en grève et ceux qui ont le droit de manifester comme les policiers savent que cela ne sert pas à grand-chose. En revanche, ils peuvent ouvrir leur gueule – et vu le raffut provoqué par deux tribunes, la méthode risque de faire des émules. 

    S’il ne veut pas se retrouver confronté à des Gilets jaunes en uniforme, le pouvoir doit jouer fin, désapprouver sans doute, quoiqu’avec modération, mais en montrant qu’il comprend l’angoisse de disparition que nous sommes beaucoup à éprouver. En attendant, ne nous y trompons pas : ce que nous devons craindre, ce n’est pas une intervention intempestive des militaires ou des policiers, c’est qu’arrive un jour où ils refuseront d’intervenir. 

     

    Fondatrice et directrice de la rédaction de Causeur. Journaliste, elle est chroniqueuse sur CNews, Sud Radio... Auparavant, Elisabeth Lévy a notamment collaboré à Marianne, au Figaro Magazine, à France Culture et aux émissions de télévision de Franz-Olivier Giesbert (France 2). Elle est l’auteur de plusieurs essais, dont le dernier "Les rien-pensants" (Cerf), est sorti en 2

    Source : https://www.causeur.fr/

  • Le passe sanitaire, vers une surveillance numérique de la société, par Laurence Trochu.

    Manifestation des anti-passe sanitaire à Paris, 14 août 2021 © Florence Gallez / Medialys Image/SIPA Numéro de reportage : SIPAUSA30276222_000008

    Bienvenue dans le meilleur des mondes

    L’instauration du passe sanitaire a cristallisé le débat autour de la question de la liberté qui apparaît soudainement menacée. La technologie numérique rend désormais possible la surveillance de masse.

    2.jpgOr, les enjeux de la soumission de nos vies à la technologie n’ont jamais fait l’objet d’une réflexion politique à même d’anticiper les décisions à prendre pour garantir la préservation de la liberté. Non seulement le politique est démuni mais pire, il reste muet sur ce grand défi de  l’Intelligence Artificielle que révèle la crise sanitaire. Dans la perspective de l’élection présidentielle, le Mouvement Conservateur fait de ce sujet un critère de choix du candidat qu’il soutiendra. 

    Le passe sanitaire, un outil qui n’est pas neutre

    La crise sanitaire et les mesures de restriction qui l’accompagnent voient s’affronter les tenants de la ligne gouvernementale et leurs opposants sur la question de la liberté. Si les uns s’enfoncent dans une argumentation spécieuse selon laquelle il faut restreindre la liberté aujourd’hui pour la retrouver demain, les autres passeraient à côté du véritable problème s’ils omettaient de prendre le mal à la racine. Toute démarche critique du dispositif doit aussi être une démarche technocritique. Le passe sanitaire n’est en effet possible que parce que la technologie permet sa mise en œuvre.

    Or, les outils ne sont pas neutres ; ils portent leur propre finalité. C’est ce qu’a mis en lumière le philosophe et précurseur de l’écologie politique Ivan Illich. Dès qu’un outil s’impose comme «monopole radical», outil dont personne ne peut plus se passer, il peut détruire l’objectif qu’il était censé servir. 

    En 2014, lorsque la Chine a mis au point, grâce à l’IA, un système de surveillance des comportements, l’Occident a été saisi d’effroi mais a tenu la chose à distance. Autres lieux, autres mœurs. Aujourd’hui, cet instrument de contrôle de la société frappe à notre porte et l’a même déjà enfoncée. À cet égard, la lecture d’un récent rapport sénatorial intitulé « Crises sanitaires et outils numériques, répondre avec efficacité pour trouver nos libertés » fait l’effet d’une bombe à retardement alors même qu’il est passé inaperçu. C’est ce modèle chinois de contrôle et surveillance de la société qui y est dessiné. Dans le meilleur des cas, ce texte est descriptif. Dans le pire des scenarii, il est prescriptif. Cette dernière hypothèse n’est pas à exclure puisque se glisse, au paragraphe II-B de la première partie, un inquiétant jugement de valeur : « Il serait irresponsable de ne pas se saisir de telles possibilités. » Quelles sont-elles ? Contrôler le respect des mesures sanitaires à un niveau individuel et en temps réel, « en croisant des données d’identification, des données médicales et données de géolocalisation ». Boîtier connecté porté autour du cou ou smartphone qui sonnerait lorsque vous ne respectez pas les règles de distanciation ; bracelet électronique pour contrôler le respect de la quarantaine, détection automatique par des radars de la plaque d’immatriculation des personnes censées être confinées, contrôle des transactions bancaires pour imposer une amende automatique… La suite du texte, même si elle ne nie pas les dangers liés à ces outils, est seulement une recherche des modalités pouvant aboutir à un « consensus démocratique ». Bienvenue dans le pire des mondes !

    Un grave silence politique 

    L’Europe s’est donnée bonne conscience. De la CNIL au RGPD, puisque le corollaire de toute réflexion est que les nouveautés scientifiques sont toujours bonnes, les mesures envisagées par le politique visent uniquement à encadrer un phénomène auquel on ne saurait se soustraire. Le focus se fait depuis lors à l’unanimité sur la préservation de notre intimité et la nécessité d’inscrire la protection des données personnelles dans la Constitution. Ces indispensables protections ne vont toutefois pas jusqu’à interroger le principe même de l’IA et son ingérence dans nos vies humaines.

    Cinq ans après l’adoption de ce règlement européen, la grenouille a été plongée dans la marmite d’eau froide, le feu est allumé, le ramollissement est inéluctable. Quelle résistance trouvons-nous en face de « l’enthousiasme des masses amorphes » contre lequel nous alertait le sociologue Émile Lederer au début du siècle dernier? Les capacités offertes par les technologies de contrôle et de surveillance vont bien au-delà de la crise actuelle dans laquelle elles se développent et laissent présager l’apparition d’une tendance lourde. Même avertissement d’Hannah Arendt, « car une société de masse n’est rien de plus que cette espèce de vie organisée qui s’établit automatiquement parmi les êtres humains quand ceux-ci conservent des rapports entre eux mais ont perdu le monde autrefois commun à tous. » La réalité chinoise nous permet d’anticiper la suite et fait écho au rapport sénatorial déjà mentionné. Le dispositif de «crédit social» établit des notations à partir des comportements et choix analysés et permet de réglementer le droit aux transports, aux logements sociaux, aux services d’État ou encore à l’accès internet, selon les bons points qui auront été attribués aux citoyens. La fiction de Black Mirror devient réalité: c’est l’avènement d’une société dans laquelle chacun est soumis à une notation continue déterminant la valeur de sa propre vie.

    La société de masse, décrite par Arendt, s’est établie sur le socle communiste où l’individu n’est qu’une infime partie d’un grand tout, sous le regard d’un pouvoir autoritaire qui exerce la contrainte par la crainte qu’il suscite. Mais chez nous, en France, « pays de la liberté et des Droits de l’Homme », qu’avons-nous fait des principes qui nous fondent comme civilisation? Le préambule du Statut du Conseil de l’Europe fait pourtant référence «aux valeurs spirituelles et morales qui sont le patrimoine commun de leurs peuples et qui sont à l’origine des principes de liberté individuelle, de liberté politique et de prééminence du droit, sur lesquels se fonde toute démocratie véritable». 

    Un sujet crucial de l’élection présidentielle 

    Les prétendants de droite n’en ont pas pris la mesure ou préfèrent laisser au président sortant le soin de sortir seul de l’ornière qu’il a creusée. Sur l’IA, il faudra pourtant aller au-delà des incantations et des revendications ébahies devant l’innovation. Le nouveau, le neuf, ça ne fait pas un programme ! Dans ce monde instable qui danse sur un volcan, un projet politique innovant serait bien plutôt de savoir ce qui vaut la peine d’être conservé. La France seule ne fait pas le poids face aux deux superpuissances de l’IA que sont la Chine et les États Unis. Il y a là un défi qui se joue à l’échelle européenne et dont la France devrait être le moteur. Évidemment, notre réflexion  sur l’IA n’est pas une invitation au retour dans les cavernes ; nous n’appelons pas à passer à côté de la troisième révolution industrielle mais à y prendre toute notre place.

    La rentrée politique qui s’annonce sera marquée par le congrès LR du 25 septembre, la Journée du conservatisme le lendemain, et le choix par la droite de son candidat à l’élection présidentielle. Aussi, le Mouvement conservateur sera particulièrement attentif aux positions des candidats. Il n’apportera son soutien qu’à celui ou celle qui aura le courage d’affirmer son opposition aux mesures liberticides décidées par le gouvernement et de réaffirmer la liberté comme principe de notre société. Ironie de l’histoire, ce sont les conservateurs qui font aujourd’hui appel au libéral Hayek : « Aussi paradoxal que celui puisse paraître, il est sans doute vrai qu’une société libre qui réussit est toujours dans une large mesure une société attachée à ses traditions. »

     

    Présidente du Mouvement Conservateur Sens Commun, membre du Bureau politique Les Républicains, Conseiller départemental des Yvelines.
     
  • Éphéméride du 25 août

    1995 : Premier vol pour l'Airbus A-319

     

     

     

     

    218 Avant Jésus-Christ : Hannibal est sur le Rhône  

     

    Après avoir franchi les Pyrénées, et avant de franchir les Alpes, Hannibal franchit le Rhône, très probablement entre Arles et Avignon.

    S'agissant d'un événement aussi lointain, on n'aura jamais de certitude absolue sur telle ou telle date précise, mais le jour du 25 août est communément retenu par plusieurs spécialistes pour le franchissement du fleuve.

    Hannibal emmène avec lui cinquante mille hommes, neuf mille chevaux et trente-sept éléphants de guerre, sans compter ses impedimenta : Polybe, Sénèque, Tite Live, Varron (et, plus généralement, l'ensemble du monde antique) ont considéré cette marche d'Hannibal comme l'un des exploits les plus fascinants de l'Histoire. Cet épisode, qui frappa l’imagination des anciens, fut considéré comme un exploit Herculien parce que c’était la première fois qu’une armée entière le réalisait.

    Encore faut-il préciser qu’Hannibal, parti de Carthagène avec 100.000 hommes avait déjà perdu la moitié de ses effectifs en arrivant au Rhône, et qu'il allait en perdre encore la moitié puisque, sur les 50.000 hommes qui franchissent  le Rhône avec lui, seuls 26.000 entreront en Italie...

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     Si le lieu de franchissement du Rhône est communément admis, c'est après, pour le franchissement des Alpes, qu'aucune certitude n'existe... 
     

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    383 : Assassinat de l'empereur Gratien

     

    Gratien fut le premier empereur à refuser de porter le titre de Pontifex maximus. Déjà, en 378, il avait fait retirer de la salle de réunion du Sénat la Statue de la Victoire, symbole païen, malgré les protestations énergiques des "vieux romains". 

     

    1. De Michel Mourre :

    25 aout,saint louis,nouvelle orleans,becquerel,paris,liberation,leclerc,de gaulle,louisiane,napoleon,hannibal,rome,rhone"...Il nomma Théodose, le meilleur de ses généraux, Empereur d'Orient (janvier 379). Sous l'influence de Saint Ambroise et de Théodose, il combattit le paganisme, supprima les collèges de prêtres païens (382) et, malgré la protestation pathétique de Symmaque, fit enlever du Sénat la Statue de la Victoire. Résidant le plus souvent à Trèves (ci contre, la Porta nigra, ndlr), il favorisa les officiers germains à son service et s'aliéna ainsi une partie des légions..." 

     

    2. De l’Encyclopedia Universalis :

    Empereur romain né en 359 à Sirmium, province de Pannonie (auj. Sremska Mitrovica, en Serbie), mort le 25 août 383 à Lugdunum (auj. Lyon).

    À l'âge de huit ans, Gratien (Flavius Gratianus Augustus) est proclamé Auguste par son père, Valentinien 1er, qui espère assurer sa succession au trône sans accroc. Gratien partage ainsi le pouvoir avec son père, qui règne sur l'Occident de 364 à 375 et son oncle Valens, qui règne sur l'Orient de 364 à 378. L'éducation du jeune garçon est confiée au poète Ausone, qui est nommé préfet du prétoire.

    25 aout,saint louis,nouvelle orleans,becquerel,paris,liberation,leclerc,de gaulle,louisiane,napoleon,hannibal,rome,rhoneÀ la mort de Valentinien 1er,  le 17 novembre 375, Gratien règne seul sur l'Occident. Quelque temps plus tard, il nomme Auguste son demi-frère de quatre ans, proclamé empereur (Valentinien II) par les légions d'Illyrie à Aquincum (près de Budapest). Sous l'influence d'Ausone, Gratien apprend à faire preuve de clémence et à se rendre populaire. Il consacre une grande partie de son règne à repousser de Gaule les tribus venues d'outre-Rhin. En 378, ses troupes arrivent trop tard à la bataille d'Andrinople, où Valens combat les Goths et trouve la mort. En 379, Gratien nomme Théodose Empereur d'Orient (ci contre, Musée du Louvre, ndlr).

    En 381, Magnus Clemens Maximus, dit Maxime, se fait proclamer empereur en Bretagne. Lorsqu'il envahit la Gaule en 383, Gratien essaie immédiatement de lui barrer la route. Déserté par ses troupes, ce dernier cherche à se réfugier dans les régions transalpines mais il est assassiné à Lugdunum par le Goth Andragathius, le maître de cavalerie de Maxime.

    Pendant la dernière partie de son règne, Gratien subit fortement l'influence de saint Ambroise :

    • par considération pour l'Église chrétienne, il est le premier empereur romain à ne pas mentionner les mots pontifex maximus ("prêtre suprême") dans son titre;

    • de même, il fait enlever du sénat de Rome la Statue de la Victoire, symbole du paganisme, malgré l'opposition d'une délégation de sénateurs dirigée par Symmaque (Quintus Aurelius Symmachus)...

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    Monnaie d'or à l'effigie de Gratien (avers, à gauche, et revers, à droite)

     

     

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    1270 : Mort de Louis IX 

     

    Celui qui deviendra Saint Louis s'éteint à 56 ans, devant Tunis, emporté par la peste.

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    La mort de Saint Louis, miniature de Jean Fouquet, XVème siècle, Bibliothèque Nationale.
    Saint Louis, premier roi de France à avoir été fait prisonnier sur le champ de bataille (voir l'Ephéméride du 11 février), est donc aussi le premier roi de France mort à l'étranger (voir l'Ephéméride du 8 avril)
     
     

    Jean de Joinville rapporte, dans sa Vie de Saint Louis, les recommandations  que le souverain mourant livre à son fils, Philippe III (ci dessous) :


    "Beau fils, la première chose que je t'enseigne, c'est de disposer ton cœur à aimer Dieu; car sans cela, nul ne peut être sauvé. Maintiens les bonnes 25 aout,saint louis,nouvelle orleans,becquerel,paris,liberation,leclerc,de gaulle,louisiane,napoleon,hannibal,rome,rhonecoutumes de ton royaume et abaisse les mauvaises. Ne convoite pas sur ton peuple, ne le charge pas trop d'impôts ni de tailles, si ce n'est par grande nécessité. Prends soin d'avoir en ta compagnie des gens, prud'hommes et loyaux, qui ne soient pas plein de convoitise, qu'ils soient religieux ou séculiers, et parle-leur souvent...

    Garde-toi de faire la guerre contre les chrétiens, sans grand conseil; et s'il te faut la faire, protège la sainte Église et ceux qui n'y sont pour rien... Que Dieu te donne la grâce de faire toujours sa volonté, si bien qu'il soit honoré par toi et que toi et nous puissions, après cette vie mortelle, être ensemble avec lui et le louer sans fin.

    Amen." 

     

    Devenu roi, Philippe III porta lui-même le cercueil de son père jusqu'à la Basilique de Saint-Denis; s'arrêtant sept fois pour se reposer, et faisant élever, à chaque fois, un "Mont-joie", il est ainsi à l'origine de ces sept monticules sculptés, devant lesquels s'arrêteront, jusqu'à la sinistre révolution, qui les détruisit, tous les cortèges funèbres royaux : voir l'Éphéméride du 12 août...

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    Dans son Essai sur les Moeurs, Voltaire écrira ceci sur lui :

    "...Sa piété qui était celle d'un anachorète ne lui ôta aucune vertu de roi... Il sut accorder une politique profonde avec une justice exacte et peut-être est-il le seul souverain qui mérite cette louange : prudent et ferme dans le conseil, intrépide dans les combats sans être emporté, compatissant comme s'il n'avait jamais été que malheureux. Il n'est pas donné à l'homme de porter plus loin la vertu." 

     

    Le pape Benoît XVI l'a évoqué dans son Angélus du dimanche 29 août 2010 :

    "...Saint Louis IX, roi de France - dont on a fêté la mémoire mercredi dernier - a mis en pratique ce qui est écrit dans le Livre du Siracide : "Plus tu es grand, plus il faut t'abaisser pour trouver grâce devant le Seigneur" (3, 18). Il écrivait ainsi dans son "Testament spirituel à son fils" : "Si le Seigneur te donne quelque prospérité, non seulement tu devras le remercier humblement, mais prends garde de ne pas devenir pire par vaine gloire ou d'une autre façon, prends aussi garde de ne pas t'opposer à Dieu ou de l'offenser par ses propres dons" (Acta Sanctorum Augusti 5 [1868], 546)..."

     

     

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    1664 : Aux origines du mot "Salon"...

     

    L’Académie royale de peinture et de sculpture fut créée à Paris en 1648.

    Pour en faire partie un artiste devait soumettre une œuvre appelée "morceau de réception", qui devenait la propriété de l'Académie. Celle-ci présentait les œuvres au public de manière irrégulière à l'occasion d'expositions.

    En 1725, l'exposition eut lieu au Salon carré du Louvre, puis s'y déroula régulièrement à partir de 1737 : le succès étant immense, l'habitude fut alors prise de parler du "Salon officiel" comme lieu de présentation au public des œuvres des Académiciens.

    Ensuite, et par extension, n'importe quelle manifestation, dans n'importe quel domaine, fut organisée sous le nom, archi-employé aujourd'hui, de "Salon..."

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    1718 : Fondation de la Nouvelle-Orléans 

     

    Des colons français fondent à l'embouchure du Mississipi la ville de la Nouvelle-Orléans, baptisée ainsi en l'honneur du duc d'Orléans, qui exerce alors la Régence pendant la minorité de Louis XV.

    Elle deviendra la capitale de la colonie de Louisiane.

    Cédée en 1762 à l'Espagne, qui la restituera à la France en 1800, elle sera vendue aux États-Unis en 1803 par le premier consul, Napoléon Bonaparte, avec le reste de la Louisiane (voir l'Éphéméride du 30 avril).

  • Éphéméride du 14 octobre

    Hastings, de nos jours

     

    1066 : Victoire d'Hastings 

     

    Guillaume le Bâtard triomphe de Harold, le dernier roi anglo-saxon, et devient Guillaume le Conquérant... 

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    Un épisode du "Telle du Conquest" (communément appelé "Tapisserie de la reine Mathilde"), présenté dans notre Éphémeride du 21 septembre, jour de l'embarquement du duc à Saint-Valéry-sur-Somme (moins d'un mois avant sa victoire complète, à Hastings...) 
     
     

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    1670 : Première du Bourgeois Gentilhomme 

     

    Le roi est alors à Chambord, avec toute la Cour : comme d'autres pièces de Molière, il s'agit d'une comédie ballet, dont la musique est écrite par Lully, avec qui il travaille depuis la création de L'Illustre Théâtre, en 1643 (voir l'Éphéméride du 13 juin) : "C’est là un des plus heureux sujets de comédie que le ridicule des hommes ait jamais pu fournir." (Voltaire).  

    Molière a 47 ans, et c'est l'une de ses dernières pièces. Il mourra trois ans plus tard, sur scène. 

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    Écouter : le Menuet (1'28)
     
     
     
     
     
     
     

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    1710 : Louis XIV institue la seconde Capitation.

     

    "...Louis XVI eût-il réussi, financièrement et psychologiquement, la même opération en 1780 - au coeur de la guerre d'Amérique - la monarchie capétienne était sauvée..." (François Bluche)

    (Pour la première Capitation, instaurée le 18 janvier 1695, voir l'Éphéméride du 18 janvier)

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    De François Bluche, Louis XIV, Fayard, pages 817/818 :

     

    Chacun paiera l'impôt

    ...Au milieu de la guerre précédente, Louis XIV avait admis le principe d'une imposition révolutionnaire, l'avait fait accepter par un argentier réticent, M. de Pontchartrain. Cette capitation, interrompue en 1698, avait été rétablie en 1701. Aujourd'hui, même additionnée aux tailles, aux aides, aux traites, à la gabelle, elle ne suffit plus à alimenter les caisses du Trésor. Le roi se résoud donc à l'instauration d'une taxe fixe sur les revenus. Sa déclaration du 14 octobre 1710 met en place l'impôt du dixième denier, en abrégé le dixième. Comme à l'occasion de la capitation, le clergé est épargné, qui consent une augmentation de son "don gratuit". Mais, comme pour la capitation, l'imposition nouvelle ne connaît plus  de distinction entre roturiers et privilégiés : tout le monde est taxable. C'est une mobilisation générale des énergies, une  contribution globale à l'effort de guerre.

    Le Roi ne s'y rallie pas sans réflexion, ni réticences. Non qu'il ait scrupule à associer les nobles aux sacrifices financiers nécessaires, mais il sait que les humbles paient déjà à la limite du supportable. Aussi, comme en 1695, l'acte de création de l'impôt nouveau comporte, par la volonté du souverain, un long préambule explicatif, qui en appelle à l'esprit public, au civisme et au patriotisme du peuple français. Cosigné par Nicolas Desmarets, il n'en exprime pas moins les sentiments et la pensée du monarque, portant au reste la marque de son style. Comme le 12 juin 1709, Louis rappelle ses efforts pour terminer la guerre; comme en 1709, il montre que la paix ne s'éloigne qu'en raison de la foi punique des alliés :

    "Le désir sincère que nous avons de faire une paix convenable à toute l'Europe nous a porté à faire les démarches qui pouvaient prouver que nous n'avons rien plus à coeur que de procurer le repos à tant de peuples qui le demandent... mais l'intérêt de ceux qui veulent perpétuer la guerre et rendre la paix impossible a prévalu dans les conseils des princes et États de nos ennemis... Dans cette situation, nous ne pouvons plus douter que tous nos soins pour procurer la paix ne servent qu'à l'éloigner, et que nous n'avons plus de moyens pour y porter nos ennemis que celui de faire véritablement la guerre."

     

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    Pour cela, Sa Majesté s'est décidée  à mettre en place cette imposition du dixième : à compter du 1er octobre 1710 (la déclaration est du 14), chaque sujet du Roi versera pour la cause commune le dixième de ses revenus. La chose concerne tous les laïcs, "nobles ou roturiers, privilégiés ou non privilégiés". Ces dix pour cent d'impôt frapperont les revenus fonciers, les droits seigneuriaux, les propriétés urbaines, les charges, les rentes publiques ou privées, les profits marchands, etc... Un mois plus tard, Desmarets fera prélever le dixième par retenue à la source, dans le cas des gages, appointements, pensions et rentes.

    Nous avons oublié, de nos jours, quelle brèche la volonté royale ouvrait, en ce 14 octobre 1710, dans la muraille déjà lézardée des privilèges. Louis XVI eût-il réussi, financièrement et psychologiquement, la même opération en 1780 - au coeur de la guerre d'Amérique - la monarchie capétienne était sauvée. Dans l'affaire du dixième denier, le Grand Roi console les pauvres en leur montrant qu'il fait d'abord payer les riches. Il associe chacun à l'oeuvre de l'énergie nationale : l'obole du gagne-petit contribue autant, dans l'ordre moral et politique, au salut du royaume que le gros versement imposé à M. Crozat, financier, ou à M. de Saint-Simon, duc et pair...

    ...sa réforme fiscale, exécutée en deux étapes (1695 et 1710), justifiée par le temps de guerre, acceptable et acceptée par les plus humbles des Français, diminuait les privilèges sans trop blesser les privilégiés. Si les Bourbons en avaient usé aussi courageusement et intelligemment au siècle des Lumières, y aurait-il eu révolution en 1789 ?..."

     

     

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    1793 : Ouverture du pseudo "procès" de Marie Antoinette 

     

    Les "choses" ne se passant pas de la façon souhaitée par les révolutionnaires, les avocats de la Reine, Chauveau-Lagarde et Tronson du Coudray, seront arrêtés en pleine séance : ce n'est que l'un des épisodes les plus significatifs de cette parodie de procès où, de toute façon, il fallait se hâter de faire mourir la Reine, car elle était atteinte d'un mal qui allait l'emporter; or, la Convention souhaitait, comme pour Louis XVI, envoyer un nouveau "message" (!) au monde...

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    Plus encore que celui de Louis XVI, ce pseudo-procès fut un monument d'iniquité.

    Napoléon lui-même déclarera que 'La mort de la Reine fut un crime pire que le régicide"...

     

    Minutes du soi-disant procès (extrait) :  

    "...Hébert accuse Marie-Antoinette d'avoir conspiré jusque dans sa prison. Il insiste sur la dépravation du petit Capet. Calme, elle écoute les mots de mensonge et d'ordure qui veulent la souiller et n'atteignent pas l'ourlet de sa robe. Pas un tressaillement, pas une rougeur. Dégoûté sans doute, le président Herman n'ose relever l'imputation d'immoralité. Un juré la rappelle :

    - Citoyen président, je vous invite à vouloir bien observer à l'accusée qu'elle n'a pas répondu sur le fait dont a parlé le citoyen Hébert, à l'égard de ce qui s'est passé entre elle et son fils.

    La reine alors se lève et, le bras tendu vers l'auditoire, elle dit d'une voix plus haute et qui frappe les murs avant de frapper les coeurs :

    - Si je n'ai pas répondu, c'est que la nature se refuse à répondre à une pareille question faite à une mère... J'en appelle à toutes celles qui peuvent se trouver ici.

    Sans l'avoir cherché, elle a atteint le sublime. Le public frémit, crispé, palpitant, retourné. Herman, Fouquier et les juges se regardent. Hébert blémit et se tait. Les débats s'arrêtent un moment..." 

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    Adieu de Marie-Antoinette à ses enfants, inscrit sur son livre de prière - Bibliothèque de Châlons-sur-Marne 

     

    Lire, ci après, le très bel article de Juliette Mondon :

    "J'en appelle à toutes les mères !..."

     

    Enfin, très étonnant : mis en ligne par le Ministère de la Justice lui-même, le "procès" de Marie-Antoinette, où l'on voit bien que "le dossier est vide :

      http://www.justice.gouv.fr/histoire-et-patrimoine-10050/proces-historiques-10411/le-proces-de-marie-antoinette-22697.html

     

     

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    1806 : Victoire d'Iéna 

     

  • Éphéméride du 27 août

    2007 : Découverte du buste de Jules César dans le Rhône, en Arles

     

     

     

     

    543 : Mort de Saint Césaire d'Arles 

     

    Il fut le premier des évêques à recevoir du Pape (Symmaque) le "pallium", écharpe de laine blanche, symbole du Bon pasteur et attestant de l'union avec l'Église de Rome. Jusqu'alors, seul le Pape portait le pallium.

    Ce pallium du 6ème siècle est le plus ancien vêtement liturgique de France.  

    Évêque durant quarante ans, son corps repose aujourd'hui dans l'église Saint Césaire d'Arles.   

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    http://nominis.cef.fr/contenus/saint/1740/Saint-Cesaire-d-Arles.html 

     

    Les reliques de Saint Césaire :

    http://www.arles-info.fr/2017/02/03/les-reliques-de-saint-cesaire-vont-etre-exposees-au-vatican/ 

     

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    1214 : Retour triomphal de Philippe Auguste à Paris, après la victoire de Bouvines

     

    Les festivités dureront six jours. Le roi écrit à l'Université de Paris : "Louez Dieu !, car nous venons d'échapper au plus grave danger qui nous ait pu menacer...".

    La victoire de Bouvines, due à la coalition de la chevalerie féodale et des milices communales, donne lieu aux premières manifestations de fierté nationale. 

    Le comte Ferrand de Flandre ayant été capturé, Philippe Auguste l'emmène, enchaîné dans une cage, jusqu'à Paris, sa capitale, pour un triomphe à la romaine : "Ferrand, tu es ferré !", lance la foule sur le passage du prisonnier.

    Un distique est composé pour l'occasion :

     

    "Quatre ferrands (chevaux) bien enferrés 

    Traînant Ferrand bien enferré"

     

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    De Jacques Bainville, Histoire de France, chapitre V, Pendant 340 ans, l'honorable maison capétienne règne de père en fils :
     

    "...Philippe Auguste s'occupait d'en finir avec les alliés que Jean sans Terre avait trouvés en Flandre lorsque l'empereur Othon s'avisa que la France grandissait beaucoup. Une coalition des rancunes et des avidités se forma : le Plantagenêt, l'empereur allemand, les féodaux jaloux de la puissance capétienne, c'était un terrible danger national. Si nous pouvions reconstituer la pensée des Français en l'an 1214, nous trouverions sans doute un état d'esprit assez pareil à celui de nos guerres de libération. L'invasion produisait déjà l'effet électrique qu'on a vu par les volontaires de 1792 et par la mobilisation de 1914.

    Devant le péril, Philippe Auguste ne manqua pas non plus de mettre les forces morales de son côté. Il avait déjà la plus grande, celle de l'Église, et le pape Innocent III, adversaire de l'Empire germanique, était son meilleur allié européen : le pacte conclu jadis avec la papauté par Pépin et Charlemagne continuait d'être bienfaisant. Philippe Auguste en appela aussi à d'autres sentiments. On forcerait à peine les mots en disant qu'il convoqua ses Français à la lutte contre l'autocratie et contre la réaction féodale, complice de l'étranger. Il y a plus qu'une indication dans les paroles que lui prête la légende au moment où s'engagea la bataille de Bouvines : "Je porte la couronne mais je suis un homme comme vous." Et encore : "Tous vous devez être rois et vous l'êtes, par le fait, car sans vous je ne puis gouverner."

    Les milices avaient suivi d'enthousiasme et, après la victoire qui délivrait la France, ce fut de l'allégresse à travers le pays. Qui oserait assigner une date à la naissance du sentiment national ?..."

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       https://www.herodote.net/27_juillet_1214-evenement-12140727.php

     

     

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    1521 : Mort de Josquin des Prés

     

    On l'appelait pas moins que "la voix de la Renaissance" ou "le Prince des musiciens"... 

    Un temps musicien à la cour du roi de France, Louis XII, ce compositeur franco-flamand de la Renaissance est, justement, considéré comme la figure centrale de l'école franco-flamande, et aussi comme le premier grand maître dans le domaine de la polyphonie vocale des débuts de la Renaissance.

    Au XVIème siècle, Josquin a acquis la réputation de plus grand compositeur de l'époque. Même Martin Luther a loué la maîtrise de sa technique et de son expression !...

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    https://www.symphozik.info/josquin_des+pres,115.html

     

    https://www.musicologie.org/Biographies/josquin.html

     

     

     

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    1644 : Fondation de la Compagnie des Indes        

     

    Á l'instigation de Colbert, et comme l’Angleterre et la Hollande, la France fonde une Compagnie, destinée à assurer son monopole commercial sur certains produits des Indes orientales

    Elle est créée par la "Déclaration du Roi portant établissement d'une Compagnie pour le commerce des Indes orientales", signée par Louis XIV le 27 août 1664 et des lettres patentes enregistrées par le Parlement de Paris.

    Le coton, la soie, le thé et les épices sont ses principales marchandises. Ayant installé son siège à Pondichéry en 1676, elle parviendra à développer ses activités sur une grande partie de l’Orient. Fondue dans la Compagnie des Indes en 1719, elle ne pourra toutefois échapper à un déclin progressif.

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    Devise de la Compagnie : "Je fleurirai partout où je serai porté"....
     
     
    Dans notre album L'aventure France racontée par les cartes, voir la photo "Rêves d'Empire : Comptoirs des Indes (2/2)" la précédente et la suivante...

     

     


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    1783 : Premier vol d'un ballon à gaz

     

    Jacques Charles, chimiste et physicien, est le premier à faire voler un ballon à gaz gonflé à l'hydrogène.

    Charles savait produire de l'hydrogène et expérimentait dans ses cours la force ascensionnelle de ce gaz, mélangé avec des bulles de savon. Quand la nouvelle de l'expérience d'Annonay des frères Montgolfier fut connue, il eut l'intuition qu'il pourrait tirer parti de l'hydrogène pour élever des hommes dans l'air.

    Il fit construire par les deux frères Robert - Anne-Jean et Marie-Noël - un ballon fait d'une étoffe de soie imperméabilisé par un vernis à base de caoutchouc : c'était un petit ballon sphérique de 4 mètres de diamètre et d'un volume de 33 m³. À la place de l'air chaud utilisé par les frères Montgolfier, il va utiliser de l'hydrogène beaucoup plus léger que l'air.

    Le gonflement du ballon démarra le 24 août et dura quatre jours. C'est le 27 août 1783, que le ballon fut lâché, du Champ-de-Mars, sans personne à bord. Il monta majestueusement dans les airs à une hauteur de 1.000 mètres et disparut derrière les collines. Il survola les champs pendant environ 25 km et descendit près du village de Gonesse.

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    2007 : Découverte du buste de Jules César
     
     
    L'équipe de Luc Long découvre dans le Rhône, "à six mètres de profondeur, à fleur de sédiment, sur la pente" le magnifique buste de Jules César qui fait la fierté, depuis, du Musée Départemental Arles antique.
     
    C'est Pierre Giustiniani, plongeur de l'équipe, qui l'a remarqué dans la zone "de 1 kilomètre de longueur, divisée en trente carrés de quarante mètres chacun à partir de la rive droite" délimitée par Luc Long, et dans laquelle il a lancé des fouilles méthodiques.
     
    "L'eau douce du Rhône échappe aux organismes vivants, les xylophages, qui attaquent le bois en mer, ou ceux qui dévorent la pierre, comme les lithophages. Au contraire, le limon du fleuve protège les objets. Après analyse, on a appris que le marbre de ce buste venait de Phrygie (Turquie actuelle), l'un des marbres antiques les plus précieux, utilisé à l'époque de César, et cent fois plus cher que le Carrare. À l'évidence, ce portrait fut sculpté par un grand artiste, peut-être un Grec renommé. Avec celui mis au jour par Lucien Bonaparte en 1825, à Tusculum, il constitue le deuxième portrait réalisé du vivant du dictateur. Les autres sont posthumes, idéalisés, divinisés, "relookés". C'est un César très expressif, très réaliste, où transparaît toute l'énergie des vertus romaines" (Luc Long).
  • Feuilleton : Chateaubriand, ”l'enchanteur” royaliste... (21)

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    Anne-Louis Girodet, Portrait de Chateaubriand,
    Saint-Malo, musée d’Histoire de la Ville et du Pays Malouin.

    (retrouvez l'intégralité des textes et documents de cette visite, sous sa forme de Feuilleton ou bien sous sa forme d'Album)

    Aujourd'hui : la désastreuse Campagne de Russie...

    1. 22 Juin 1812 : Napoléon déclare la guerre à la Russie

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     Il ordonne le franchissement du Niemen : nul ne le sait - ou ne le croit... - encore, mais c'est, en réalité, le coup de trop, et le commencement de la fin... Ci-dessus, le Niemen près de Kaunas, en Lituanie, d'où tant de jeunes français ne reviendront pas, tombant sur des terres gelées, où ce qu'il reste de leurs dépouilles demeure enseveli, à jamais...

     

    "Lorsque Bonaparte franchit le Niémen, quatre vingt cinq millions cinq cent mille âmes reconnaissaient sa domination ou celle de sa famille; la moitié de la population de la chrétienté lui obéissait; ses ordres étaient exécutés dans un espace qui comprenait dix-neuf degrés de latitude et trente degrés de longitude. Jamais expédition plus gigantesque ne s'était vu, ne se reverra.

    Le 22 juin, à son quartier général de Wilkowiski, Napoléon proclame le guerre : "Soldats, la seconde guerre de Pologne est commencée; la première s'est terminée à Tilsitt; la Russie est entraînée par la fatalité : ses destins doivent s'accomplir."

    Moscou répond à cette voix jeune encore par la bouche de son métropolitain, âgé de cent-dix ans : "La ville de Moscou reçoit Alexandre, son Christ, comme une mère dans les bras de ses fils zélés, et chante Hosanna ! Béni soit celui qui arrive !" Bonaparte s'adressait au destin, Alexandre à la Providence..." (Mémoires d'Outre-Tombe, pages 787/788)

     

    2. La bataille de la Moskowa (le 7 septembre), que les Russes appellent "de Borodino...

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    "...Arrivé sur les hauteurs de Borodino, Bonaparte voit enfin l’armée russe arrêtée et formidablement retranchée. Elle comptait cent vingt mille hommes et six cents pièces de canon ; du côté des Français, égale force. La gauche des Russes examinée, le maréchal Davout propose à Napoléon de tourner l’ennemi : "Cela me ferait perdre trop de temps", répond l’empereur. Davout insiste; il s’engage à avoir accompli sa manœuvre avant six heures du matin; Napoléon l’interrompt brusquement : "Ah ! vous êtes toujours pour tourner l’ennemi."

    On avait remarqué un grand mouvement dans le camp moscovite : les troupes étaient sous les armes; Kutuzof, entouré des popes et des archimandrites, précédé des emblèmes de la religion et d’une image sacrée sauvée des ruines de Smolensk, parle à ses soldats du ciel et de la patrie : il nomme Napoléon le despote universel.

    Au milieu de ces chants de guerre, de ces chœurs de triomphe mêlés à des cris de douleur, on entend aussi dans le camp français une voix chrétienne; elle se distingue de toutes les autres; c’est l’hymne saint qui monte seul sous les voûtes du temple. Le soldat dont la voix tranquille, et pourtant émue, retentit la dernière, est l’aide de camp du maréchal qui commandait la cavalerie de la garde. Cet aide de camp s’est mêlé à tous les combats de la campagne de Russie; il parle de Napoléon comme ses plus grands admirateurs; mais il lui reconnaît des infirmités; il redresse des récits menteurs et déclare que les fautes commises sont venues de l’orgueil du chef et de l’oubli de Dieu dans les capitaines. "Dans le camp russe", dit le lieutenant-colonel de Baudus, "on sanctifia cette vigile d’un jour qui devait être le dernier pour tant de braves. Le spectacle offert à mes yeux par la piété de l’ennemi, ainsi que les plaisanteries qu’il dicta à un trop grand nombre d’officiers placés dans nos rangs, me rappela que le plus grand de nos rois, Charlemagne, se disposa, lui aussi à commencer la plus périlleuse de ses entreprises par des cérémonies religieuses."
    Ah ! sans doute, parmi ces chrétiens égarés, il s’en trouva un grand nombre dont la bonne foi sanctifia les prières; car si les Russes furent vaincus à la Moskowa, notre entier anéantissement, dont ils ne peuvent se glorifier en aucune façon, puisqu’il fut l’œuvre manifeste de la Providence, vint prouver quelques mois plus tard que leur demande n’avait été que trop favorablement écoutée..." (Mémoires d'Outre-Tombe, Garnier,  (Tome 3, pages 255-386)

     

    3. l'entrée dans la capitale des Tsars, l'incendie de Moscou...

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    15 septembre 1812 : l'incendie de Moscou

    "...L'incendie de Moscou restera une résolution héroïque qui sauva l'indépendance d'un peuple et contribua à la délivrance de plusieurs autres... Où en seraient les nations si Bonaparte, du haut du Kremlin, eût couvert le monde de son despotisme comme d'un drap mortuaire ?...
    ...La nuit descend : des émissaires vont frapper mystérieusement aux portes, annoncent qu'il faut partir et que Ninive est condamnée. Des matières inflammables sont introduites dans les édifices publics et les bazars, dans les boutiques et les maisons particulières; les pompes sont enlevées. Alors Rostotpchine ordonne d'ouvrir les prisons... les autres malfaiteurs relâchés reçoivent, avec leur grâce, les instructions pour procéder à l'incendie, quand le moment sera venu. Rostopchine sort le dernier de Moscou, comme un capitaine de vaisseau quitte le dernier son bord dans un naufrage...
    Lorsque la ville était encore debout, Napoléon en marchant vers elle s'écriait : "La voilà donc cette ville fameuse !" et il regardait : Moscou délaissée ressemblait à la cité pleurée dans les Lamentations. Déjà Eugène et Poniatowski ont débordé les murailles; quelques uns de nos officiers pénètrent dans la ville; ils reviennent et disent à Napoléon : "Moscou est déserte ! - Moscou est déserte ? c'est invraisemblable. Qu'on m'amène les boyards." Point de boyards, il n'est resté que des pauvres qui se cachent. Rues abandonnées, fenêtres fermées : aucune fumée ne s'élève des foyers d'où s'en échapperont bientôt des torrents. Pas le plus léger bruit. Bonaparte hausse les épaules...
    Bonaparte apprit bientôt avec certitude que la ville était menacée de quelque évènement. À deux heures du matin on lui vient dire que le feu commence. Le vainqueur quitte le faubourg de Dorogomilow et vient s'abriter au Kremlin. C'était dans la matinée du 15. Il éprouva un moment de joie en pénétrant dans le palais de Pierre le Grand; son orgueil satisfait écrivit quelques mots à Alexandre, à la réverbération du bazar qui commençait à brûler, comme autrefois Alexandre vaincu lui écrivait un billet du champ d'Austerlitz.
    Dans le bazar, on voyait de longues rangées de boutiques toutes fermées. On contient d'abord l'incendie; mais dans la seconde nuit il éclate de toutes parts; des globes lancés par des artifices crèvent, retombent en gerbes lumineuses sur les palais et les églises. Une bise violente pousse les étincelles et lance les flammèches sur le Kremlin : il renfermait un magasin à poudre; un parc d'artillerie avait été laissé sous les fenêtres mêmes de Bonaparte. De quartier en quartier nos soldats sont chassés par les effluves du volcan. Des Gorgones et des Méduses, la torche à la main, parcourent les carrefours livides de cet enfer; d'autres attisent le feu avec des lances de bois goudronné. Bonaparte, dans les salles du nouveau Pergame, se précipite aux croisées, s'écrie : "Quelle résolution extraordinaire ! quels hommes ! ce sont des scythes !"
    Le bruit se répand que le Kremlin est miné : des serviteurs se trouvent mal, des militaires se résignent. Les bouches des divers brasiers en dehors s'élargissent, se rapprochent, se touchent : la tour de l'Arsenal, comme un haut cierge, brûle au milieu d'un sanctuaire embrasé. Le Kremlin n'est plus qu'une île noire contre laquelle se brise une mer ondoyante de feu. Le ciel, reflétant l'illumination, est comme traversé des clartés mobiles d'une aurore boréale.
    La troisième nuit descendait; on respirait à peine dans une vapeur suffocante : deux fois des mèches ont été attachées au bâtiment qu'occupait Napoléon. Comment fuir ? les flammes attroupées bloquent les portes de la citadelle. En cherchant de tous les côtés, on découvre une poterne, qui donnait sur la Moscowa. Le vainqueur avec sa garde se dérobe par ce guichet de salut. Autour de lui dans la ville, des voûtes se fondent en mugissant, des clochers d'où découlaient des torrents de métal liquéfié se penchent, se détachent et tombent. Des charpentes, des poutres, des toits craquant, pétillant, croulant, s'abiment dans un Phlégéton dont ils font rejaillir la flamme ardente et des millions de paillettes d'or. Bonaparte ne s'échappe que sur les charbons refroidis d'un quartier déjà réduit en cendres : il gagne Petrovski, ville du czar...
    Du rivage de Sainte-Hélène, Napoléon revoyait brûler la ville des scythes : "Jamais" dit-il, "en dépit de la poésie, toutes les fictions de l'incendie de Troie n'égaleront la réalité de celui de Moscou." (Mémoires d'Outre-Tombe, La Pléiade, tome I, pages 802 à 807)

    Le 19 octobre, Napoléon ordonne la retraite. Dans très peu de jours ce sera, à tous les sens du terme, "la Bérésina" !...

  • Éphéméride du 11 octobre

    1416 : Fondation de l'Archiconfrérie de la Sanch 

     

    11 octobre,parachute,charles vii,versailles,le vau,toulouse,pierre fermat,mauriac,vaux le vicomte,jeanne jugan,sanch,perpignanC'est Saint Vincent Ferrier (Vicent Ferrer, de son nom catalan) qui fonde, en l'église Saint-Jacques de Perpignan, l'Archiconfrérie des Pénitents de la Sanch ("Précieux Sang du Seigneur").

    Il lui assigne deux missions : assister les condamnés à mort et leur donner une sépulture chrétienne; mais aussi commémorer la Passion du Christ par des processions, durant la Semaine sainte.

    Depuis six siècles, pour ces processions, trajet et rituel sont immuables : revêtus d'un sac de pénitence noir (ou rouge) et d'une cagoule (les "caparutxes"), les pénitents de la Sanch, défilent dans les rues de la vieille ville, portant sur leurs épaules des groupes statuaires, les "mistèris", représentant les mystères douloureux du Christ. La procession se déplace durant trois heures, avec des stations devant des reposoirs.

    À partir du XVIIIe siècle, les "Vierges de Douleur", portant une robe noire, et un coeur d'argent traversé de glaives, intègrent le cortège, ainsi que la "Soledat" (Vierge seule au pied de la Croix) et la "Mater Dolorosa", qui tient Jésus mort dans ses bras.

    Le Regidor, caparutxa (pénitent) rouge, porteur d'une cloche de fer, ouvre la marche du cortège; viennent ensuite les tambours, voilés de crêpe noir, qui sont suivis par les mistèris, parés de fleurs, représentant les différentes scènes de la Passion, portés par des pénitents noirs ou rouges et par des femmes en mantille.  

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    http://pyreneescatalanes.free.fr/Decouvrir/Traditions/ProcessionSanch.php 

     

    Et, dans notre catégorie Patrimoine, Racines, Traditions, voir la note/reportage (3 vidéos) Depuis 1416, dans Perpignan la catalane, l'Archiconfrérie de la Sanch 

     

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    1443 : Création du Parlement de Toulouse
     
     
    Il s'agit du premier Parlement créé en province : c'est Charles VII qui l'a établi, en signant à Saumur l'Édit Royal créant un Parlement à Toulouse.
     
    Cour de justice repris sur le modèle de celui de Paris, créé par saint Louis pour juger en appel au nom du roi, il était réclamé par les États du Languedoc au nom de l'éloignement du Parlement de Paris mais aussi en raison de la spécificité du droit méridional.
     
    Le 4 juin 1444, le nouveau Parlement de Toulouse s'installe dans une salle du château narbonnais (dont il ne reste que de rares vestiges, ci dessous), mais sa rentrée solennelle n'a lieu que le 11 novembre suivant.
     
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    Il reste vraiment peu de choses du bâtiment primitif...
       
     
    Le parlement de Toulouse était le deuxième de France après Paris, par l'ancienneté et l'étendue de son ressort : de l'Armagnac au Rhône et de l'Auvergne aux Pyrénées et à la Méditerranée, il couvrait 15 % du royaume !  

    Traitant des affaires civiles, criminelles et ecclésiastiques, le procès le plus célèbre qu'il ait tenu est celui de l’affaire Calas, du nom de l'homme qu'il condamnera à mort le 9 mars 1762.
     
    Il disparaîtra comme tous les autres Parlements lors de la Révolution.....
     
    Ses archives renferment des trésors, tels le testament olographe de Pierre de Fermat, du 4 mars 1660 (ci dessous)...
     
     
     
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    1670 : Mort de Louis Le Vau
     
     
    Il était Premier Architecte du Roi.
     
    Après avoir construit le château de Vaux-le-Vicomte pour Nicolas Fouquet, il a collaboré avec Le Brun, le peintre et le décorateur, et Le Nôtre, qui a dessiné les jardins. 
     
    Il a rénové Vincennes, et construit le Collège des Quatre Nations (qui abrite aujourd'hui l'Institut de France).
     
    Il a également édifié la colonnade de Perrault au Louvre (ci dessous), son projet ayant été préféré à plusieurs autres, dont celui du Bernin.
     
    Il a surtout travaillé à Versailles de 1661 jusqu'à sa mort.

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     La cour carrée a été commencée sur l’ordre de Henri II, et achevée sur l'ordre de Louis XIV : avec l’aile de la colonnade il voulut donner à son palais une entrée monumentale en direction de Paris (Colbert voulait même raser l'église historique de Saint-Germain l'Auxerrois, paroisse des rois de France, et "dégager" tout le quartier alentour !...). La façade de Perrault, réalisée entre 1667 et 1670, en complète opposition avec le style renaissance, est un manifeste éblouissant de l’art classique : héritiers directs de l'art grec et romain, les constructeurs français prolongent leurs intuitions, et, probablement, les dépassent. 
     
    La colonnade s’étend sur un soubassement de 183 mètres de long avec un rez-de-chaussée percé de 20 fenêtres bombées, dépourvues de tout ornement; son avant corps central est surmonté d’un fronton triangulaire...
     
    Initialement, Louis XIV, qui tenait en très haute estime Le Bernin - dont la renommée était immense... - avait pensé à lui pour ce projet : mais finalement, Le Bernin vit ses plans refusés; comme fut également refusée une autre statue équestre de Louis XIV (voir l'Éphéméride du 14 novembre) : cet immense artiste ne réalisa donc qu'une seule oeuvre pour le Roi-Soleil, mais une oeuvre magistrale : son buste, qui trône encore aujourd'hui dans le Palais de Versailles (voir l'Éphéméride du 2 juin)...
     
     
     
     
     
     
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    1802 : Naissance officielle du parachute
     
     
    Jeanne Geneviève Labrosse, épouse de Jacques Garnerin, dépose -au nom de son mari - un brevet sur l' "appareil dit parachute, destiné à ralentir la chute de la nacelle d'un ballon après l'explosion de celui-ci.
    Ses organes essentiels sont une calotte d'étoffe supportant la nacelle et un cercle de bois qui se trouve en dessous et à l'extérieur du parachute et servant à le tenir un peu ouvert lors de l'ascension : il doit faciliter son développement au moment de la séparation avec le ballon, en y maintenant une colonne d'air."
     
    Elle l'utilisera dès le lendemain, devenant ainsi la première femme à avoir sauté en parachute. Son mari l'avait précédé cinq ans auparavant: il s'était élancé le 22 octobre 1797 au dessus du parc Monceau. Parvenu à 915 mètres d'altitude, il avait coupé la corde reliant le ballon à la nacelle, qui descendit, suspendue au parachute... 
    C'est le physicien Sébastien Lenormand qui a crée le nom "parachute": il s'était, lui, élancé du premier étage d'une maison, tenant un parasol dans chaque main...
     
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    1865 : Fin de "l'Entrevue de Biarritz" entre Bismarck et Napoléon III
     
     
    Depuis le 4 octobre, le chancelier Bismarck est à Biarritz, où il cherche à s'assurer que Napoléon III soutiendra la politique anti-autrichienne de la Prusse.
     
    Napoléon III, comme beaucoup d'Encyclopédistes, comme les Révolutionnaires, les républicains et l'Empire, est favorable au funeste "principe des nationalités", donc à l'unification allemande, principe qui rompt radicalement avec la sage politique traditionnelle des Rois de France : émietter et diviser l'Allemagne le plus possible - comme on le fit aux Traités de Westphalie... - , afin que la France soit en sécurité et tranquille de ce côté-là de ses frontières.
      
    Napoléon III est trop sûr de lui : il vient, effectivement, de réussir son habile manoeuvre avec l'Italie, et de donner à la France Nice et la Savoie (encore que ses négociateurs aient "oublié" le Val d'Aoste, lequel, sans aucun doute, aurait voté également pour son rattachement à la France...). Il pense naïvement qu'il va "rééditer son coup" du côté du Rhin, alors que Bismarck va, en réalité, se jouer de lui et le manipuler...
     
    Napoléon III, en effet, n'est pas - ou mal... -  renseigné sur la réalité de la puissance allemande que la Prusse est en train de construire - avec notre aide !... - depuis le suicidaire préjugé favorable des Encyclopédistes à son encontre, et depuis que la Révolution, la République et l'Empire ont commencé - en favorisant l'unification allemande - à ouvrir la boite de Pandore, déchaînant, tels des apprentis sorciers, des forces qu'elles seraient incapables de contrôler et qui, finalement et bientôt, allaient se retourner contre nous et nous faire tant de mal (1870, 1914,
  • Dans le monde et dans notre Pays légal en folie : revue de presse de lafautearousseau...

    Ça barde à LFI : "il y a le feu au lac", écrivions-nous ici-même il y a quelques semaines, lorsque Coquerel fut accusé par l'inquisitorial "mitou". Il n'a  pas démissionné de son poste de Président de la Commisssion des Finances de l'Assemblée, qui devait revenir au Rassemblement national et au très compétent Jean-Philippe Tanguy, mais, avez-vous remarqué comme il est calme, discret, silencieux, lui qui, avec les pouvoirs qu'il a, peut débarquer n'importe quand chez n'importe qui pour vérifier ce que bon lui semble ? On pensait que, au parti des Enragés qu'est LFI, cette puissance promettait moult grabuge : "que nenni !", comme dit "le Z", notre Coquerel reste coi, à tel point qu'il ne faut plus l'appeler "Coquerel" mai "Coi-Querel"... Il est vrai que lorsque le gros matou "mitou" vous a dans le collimateur, il vaut mieux rester dans son trou de souris !

    1DD.jpgQuand nous avons écrit, donc, qu'il y avait "le feu au lac" à LFI, c'était aussi le moment ou "mitou" venait d'avoir la peau du sinistre Tahar Bouhaf, qui avait osé se promener dans les rues lors d'une manif avec, au bout d'une pique, un chiffon/poupée représentant la tête de Marine Le Pen. Ce sinistre personnage était investi par LFI, mais dut reculer devant "mitou" après la révélation de ses agressions sexuelles sur de nombreuses femmes et LFI lui retira l'investiture : depuis il "monte" tous les musulmans qu'il peut contre Mélenchon et sa clique en particulier, contre LFI en général. Ce qui est très dangereux pour ce parti qui, c'est bien connu, capte 70% du vote musulman...

    Ces affaires semblaient donc, depuis lors, comme recouvertes d'une sorte de sarcophage, "à la Tchernobyl", et on n'entendait, à priori, plus trop parler de rien. Patatras : voilà qu'Adrien a giflé Céline ! Et "mitou", du coup, de se réveiller de sa torpeur, de sortir ses griffes et de prendre son visage menaçant des mauvais jours, ceux où il va sauter et attaquer en griffant de partout.

    D'autant plus que Méluche a cru bon, dans un premier temps de tweeter - en substance - "ça va, c'est bon, Adrien a craqué mais il reconnaît les faits et donc, ça va, c'est bon...". Sauf que, justement, ça ne va pas du tout et ce premier tweet - calamiteux, il faut bien le reconnaître - a suscité l'indignation générale, dans et hors LFI. À tel point que Méluche a du faire un second tweeet, où là, s'il réaffirme son"affection" (?) pour Quattenens, il admet qu' "une gifle est inacceptable dans tous les cas" : trop tard, le mal est fait et "mitou" se déchaîne, des inévitables Caroline de Haas et Clémentine Autain à l'inénarrable Sandrine Rousseau, en passant par Manon Aubry soi-même, porte-parole de LFI - excusez du peu ! - qui dit carrément "La parole de Mélenchon n'est pas celle de LFI".

    Alors, là, n'en jetez plus ! Venant du sein même du parti, ce propos-qui-tue fait qu'on est passé du "feu au lac" à l'éruption du Piton de la fournaise !

    Que va-t-il se passer, maintenant ? Il est probable que "les lignes vont bouger", que du monde va quitter LFI (scissions ou adhésions à d'autres partis...) et que la NUPES, qui a déjà du plomb dans l'aile (elle en avait dès le premier jour, d'ailleurs...) va se trouver fragilisée : elle avait déjà le coco-pour-un-peu-sympa, Roussel, à gérer, elle doit maintenant faire face aux turbulences de LFI en proie au cataclysme "mitou" et, pourquoi pas, à son implosion prochaine : ce matin, à 6h45, France info nous a appris que les éléphants du PS (emmenés par Stéphane Le Foll, entre autres) voulaient "renverser" (sic !) Faure et le virer du Secrétariat du PS pour rebâtir, à partir de ce même PS (on peut toujours rêver !!!!!) la force dirigeante et "inspirante" de la nouvelle gauche...

    Ce n'est pas nous qui nous plaindrons si l'héteroclite NUPES et ce parti d'enragés qu'est LFI explosent, à cause de dissensions internes prévisibles et de... "mitou" !

    Ce serait une sorte de version moderne de "l'arroseur arrosé", en quelque sorte : le parti du gifleur... giflé ! 

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    1. À méditer, pour les insensé(e)s "idiots utiles" qui militent pour le voile chez nous : la réaction courageuse des Iraniens et iraniennes qui, eux, savent ce que c'est qu'un pays où règne en maître absolue la charia, la "religion de paix et d'amour". Courageux résistants, là-bas, collabos manipulés ici...

    "Mort au Dictateur !" des femmes retirent leur foulard en Iran alors qu'une vague de colère touche le pays suite à la mort de #MahsaAmini une femme de 22 ans tuée après avoir été arrêtée par la police des mœurs Des manifestations ont lieu depuis 2 jours dans plusieurs villes"

    "Police des moeurs" en Iran, "Ministère pour la Promotion de la vertu et la Répression du vice" en Afghanistan : merci mais... non, merci !

    (extrait vidéo 0'41)

    https://twitter.com/SanZ42676991/status/1571564257900371968?s=20&t=CDdc1CZfV0aeQZwIma8HjA

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    Cette jeune iranienne de 22 ans, Mahsa Amini, est devenue un symbole en Iran après son décès suite à une intervention de la police des mœurs du pays. Son décès a engendré une grande vague de manifestation...

     

    2. Pas mieux ! C'est dans Boulevard Voltaire et c'est un régal d'humour et d'ironie qui s'abt sur Périco Legasse, enthousiasmé par un Grand Remplacement rural. Satire à vue !!!! Ce pauvre Périco est manifestement mieux inspiré en critique gastronomique qu'en chantre de la paysannerie !

    https://www.bvoltaire.fr/satire-a-vue-perico-legasse-enthousiasme-par-un-grand-remplacement-rural/

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    3. Macron, Borne ? D'accord avec Pierre Gentillet :

    "Ce sont des pyromanes qui se font aujourd’hui pompiers. Qui a fermé Fessenheim ? Qui a libéralisé le marché ? Qui a délocalisé notre production ? Après avoir provoqué la catastrophe, ces gens viennent nous dire de nous serrer les coudes" 

    (extrait vidéo 1'24)

    https://twitter.com/CNEWS/status/1571597304066613248?s=20&t=CDdc1CZfV0aeQZwIma8HjA

     

    4. Excellent Messiha !

    "A #Callac, les seuls #servicespublics qui rouvriront avec l’installation de #migrants c’est un guichet de la #CAF et une #gendarmerie"

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    5. Aux Sables d'Olonnes, on a soudé la statue de Saint Michel pour que des laïcards passéistes/rétrogrades, cinglés/foldingues qui vivent encore en 1905, et une (in)justice qui leur ressemble, ne viennent faire enlever ce morceau de Patrimoine français. 

    BRAVO AU SOUDEUR !

    BRAVO AU PUBLIC PRÉSENT QUI SE DRESSE POUR NE PAS SE LAISSER DÉPOSSEDER DE SA TERRE,

    TELLE QUE NOUS L'AVONS REÇUE !

    CONTRE LES PASSÉISTES/RÉTROGRADES

    QUI VEULENT EFFACER NOTRE HISTOIRE, NOTRE MEÉMOIRE :

    RÉSISTANCE !

    https://twitter.com/JeanBambois6/status/1571824732491714560?s=20&t=CDdc1CZfV0aeQZwIma8HjA

    Environ 200 personnes étaient présentes, à l'appel notamment de Reconquête Vendée.

    Environ 200 personnes étaient présentes, à l'appel notamment de Reconquête Vendée. ©Journal des Sables

     

    6. D'accord, évidemment, avec Gabrielle Cluzel, qui s'accroche avec un Zeribi condamné et définitivement imbuvable : d'où vient le trafic de drogue à Marseille (et partout en France) ? De l'immigration, évidemment, du moins dans sa plus large part...

    "Il y a un éléphant au milieu du salon que personne n’ose citer parce que c’est malséant: dans les cités de #Marseille, ces trafics de drogue sont liés à l’immigration !

    À noter : il est scandaleux que le définitivement condamné Zéribi vienne parader sur les plateaux télé...

    (extrait vidéo 2'19)

    https://twitter.com/Je_Puig/status/1571204514723536896?s=20&t=CDdc1CZfV0aeQZwIma8HjA

    Un point de vente de drogue à la cité de la Bricarde à Marseille.
    Un point de vente de drogue à la cité de la Bricarde à Marseille... Mais Zéribi-le-condamné ne connaît pas !

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    7. Et l'on terminera cette série d'aujourd'hui par un petit sourire, mais qui en dit long car, c'est bien connu, un bon dessin vaut mieux qu'un long disours, n'est-ce pas ?

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    À DEMAIN !

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  • Gérontocratie et climat de guerre civile dans l’Empire américain? par Antoine de Lacoste

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    Les prochaines élections américaines (novembre 2024) promettent d’aimables réjouissances. Les deux camps sont plus divisés que jamais, la haine y est implacable et le gouffre entre deux modèles de sociétés vertigineux. De plus chaque protagoniste a ses soucis judicaires qui atteignent un niveau inédit.

    Donald Trump est, comme prévu, l’objet de multiples attaques de la part des juges. Quatre inculpations lui ont été notifiées : « l’assaut » du Capitole, la tentative de « fraude électorale » en Géorgie, le recel de documents classifiés et des paiements secrets à une actrice porno en échange de son silence. Cela peut sembler impressionnant mais comme plus personne ne croit à l’impartialité de la justice dans nos démocraties occidentales, cela peut aussi s’interpréter comme une tentative de coup d’Etat judiciaire.

    1A.pngLa France a connu cette intrusion des juges avec l’élimination de François Fillon sur laquelle nos médias mettent bien peu d’énergie à se demander si ce qui s’est passé fut normal. Le Parquet National Financier a mis un zèle inaccoutumé à déclencher, en pleine campagne électorale, une offensive majeure pour, au fond, des peccadilles. Certes, si Fillon avait moins aimé les beaux costumes et les pourboires nés de fiches de lecture fantômes, rien ne serait arrivé. Mais tout de même, tout ça pour ça, cela devrait interpeller comme l’on dit dans le monde moderne.

     

    LES DELICES DU VOTE PAR CORRESPONDANCE

     

    Pour Trump, les affaires peuvent sembler plus sérieuses. Mais si l’on y regarde de près, tout tourne (mis à part le vaudeville)autour du résultat de l’élection et surtout de l’organisation de son dépouillement. Il faudrait tout de même s’interroger sur l’invraisemblable archaïsme du mode de scrutin américain. La « plus grande démocratie du monde » (il est permis de sourire) repose sur un système totalement anarchique, où chaque Etat (voire les comtés) a une organisation différente : le vote par correspondance peut se faire avant comme après le scrutin, avec des durées extraordinairement variables, parfois sans contrôle d’identité et avec l’intervention de militants autorisés à relancer les électeurs chez eux pour leur faire perforer un bulletin (quelle modernité !) remis ensuite au bureau de vote, mais tout de même transporté au préalable par la police municipale dans de grands sacs postaux.

    On croit rêver mais c’est ainsi que cela se passe dans l’Empire. Il veut imposer son modèle au monde entier, a bombardé beaucoup de récalcitrants qui avaient du mal à assimiler le concept d’ « hégémonie bienveillante », mais n’est pas capable de dépouiller correctement un scrutin. Le feuilleton du duel de 2000 entre George Bush jr et Al Gore est encore dans toutes les mémoires : le dépouillement en Floride, clé de l’élection, s’est étiré en longueur. On vit des images surréalistes de scrutateurs examinant, indécis, des bulletins de vote longs comme le bras en se demandant s’ils étaient perforés ou non et au bon endroit. Aucun progrès n’a été fait depuis.

    Avant la prise en compte des bulletins par correspondance, Trump avait la partie gagnée. Ensuite, un interminable comptage se mit en branle et, au terme d’heures puis de jours d’attente, les résultats s’inversèrent. Dans certains bureaux, ce sont 90% des votes par correspondance qui se portèrent sur Biden. Normal nous expliquaient nos spécialistes des Etats-Unis sur les plateaux : les démocrates votent bien plus par correspondance que les républicains. On ne sait pas pourquoi mais c’est ainsi mon bon monsieur.

    La Géorgie fut le cas le plus emblématique de dépouillement opaque avec inversion des résultats à la clé. Trump, persuadé de la triche, exigea un retour au premier résultat, ne l’obtint évidemment pas et lança l’offensive médiatique qui aboutit à l’assaut du Capitole. Assaut bien relatif, aux zones d’ombre multiples : des enquêtes indépendantes du très démocrate FBI seront les bienvenues.

    Que donneront les résultats judiciaires de ces quatre inculpations ? Nul ne le sait mais ce qui est sûr c’est que leur calendrier se bousculera avec celui des élections.

    Joe Biden a ses propres ennuis mais par le biais de son fils, le sympathique Hunter : drogué, alcoolique, corrompu, érotomane, c’est ce qu’on appelle un cumulard. Hunter a renoncé à tout cela, jure-t-il et Joe est « fier » de son fils.

                                                                  

    L’ORDINATEUR D’HUNTER BIDEN

                   

    Le plus intéressant dans les frasques d’Hunter concerne ses liens avec l’Ukraine. Coïncidence intéressante avec la grande guerre de Joe contre la Russie, par Ukrainiens interposés. De 2014 à 2019, Hunter siégea au conseil d’administration de Burisma holding, une des plus grandes sociétés privées ukrainiennes de production de gaz naturel. Il n’avait aucune expérience dans ce domaine, faut-il le souligner.Sa nomination est intervenue après une visite de son papa, alors vice-président, en Ukraine.

    En 2016, Joe va intervenir auprès du président Petro Porochenko pour faire limoger le procureur général Viktor Shokin. Le prétexte est tout trouvé : ce procureur ne met aucune énergie à lutter contre la corruption. C’est Biden lui-même qui a révélé cet épisode. Oui mais Shokin déclarera haut et fort qu’il a été renvoyé parce qu’il s’apprêtait à enquêter sur Hunter. Nous ne saurons sans doute jamais ce qui s’est vraiment passé.

    Mais le plus cocasse était à venir. Son ordinateur ayant connu un léger dégât des eaux, Hunter le déposa chez un réparateur et ne vint jamais le récupérer. Le FBI finit par mettre la main dessus et analysa le disque dur. Son contenu fuita dans le New York Times quelques jours avant l’élection présidentielle de 2020. Il révéla entre autres des échanges de courriels entre Hunter et des Ukrainiens, son salaire (50 000 dollars par mois), les liens de la famille Biden avec un fonds d’investissement chinois ou Hunter brandissant une arme à feu en fumant du crack.

    Les contre-feux ne tardèrent pas. Twitter (c’était avant Musk) et Facebook bloquèrent tout relais de ce disque dur pour ne pas diffuser « de fausses nouvelles ». Plusieurs responsables du renseignement américain publièrent une lettre ouverte où ils affirmaient que les courriels sont des faux et que derrière tout cela il y a « un complot russe ». Poutine est tout de même très fort !

    Une omerta quasi-complète recouvrit le dossier jusqu’à l’élection. Les médias conservateurs qui en parlèrent étaient bien sûr complotistes et complices des Russes.

    Le danger étant passé et le bon Joe élu, la justice commença à s’intéresser à Hunter et l’inculpa de fraude fiscale et de détention d’arme illégale (les drogués n’ont pas le droit de posséder une arme, même aux Etats-Unis). Hunter s’engagea dans une procédure de plaider-coupable qui devait lui épargner un procès. Le procureur en charge du dossier donna son accord mais la juge du Delaware (l’Etat de la famille Biden) a refusé de le valider. Car d’autres affaires, révélées par le New York Times, pointent leur nez, notamment des liens d’Hunter avec une société énergétique au Kazakhstan ou avec un conglomérat chinois. Les Chinois ont de bons côtés finalement. Un procès devient donc probable et risque de perturber l’agenda électoral de Biden.

    Il devrait logiquement opposer Joe Biden, qui aura 82 ans, à Donald Trump qui en aura 78. Ce parfum de gérontocratie ne semble pas troubler le parti républicain. Trump caracole dans les sondages et les primaires s’annoncent, pour l’instant, très favorables. Celui qui était présenté comme son rival le plus dangereux, le gouverneur de Floride Ron DeSantis, est à la peine. Sa célébrité issue de son bras de fer avec les wokistes de Disney ne lui a pas permis de transformer l’essai : emprunté, raide, parfois maladroit, les commentaires des observateurs américains sont sévères et l’écart se creuse avec le redoutable Donald, bête de scène et des médias.

    A l’heure actuelle, personne ne semble en mesure de lui contester la victoire aux primaires, même si certains au parti républicain s’inquiètent du rejet dont il fait l’objet dans l’électorat gauchiste, cela va sans dire, mais aussi modéré.

    Chez les démocrates, l’ambiance est plus fébrile encore. Les problèmes cognitifs (soyons polis) que connaît parfois le présidentont fait le tour des réseaux sociaux. Mais Biden a d’ores et déjà annoncé sa candidature, coupant tout débat sur son âge et son état de santé. La vice-présidente, Kamela Harris, a démontré son incompétence et n’est plus considérée comme un recours crédible. Un nouveau venu, Robert Kennedy jr est en lice. Il a défrayé la chronique avec des positions assez distrayantes sur le covid et la guerre en Ukraine mais n’a semble-t-il que peu de chances.

    Cette élection qui verra peut-être s’affronter deux des plus vieux candidats de l’histoire, résonne comme un symbole. Le symbole du déclin d’un pays qui veut toujours dominer le monde mais n’a pas encore compris que celui-ci avait changé et ne voulait plus se soumettre à la prétendue « destinée manifeste ».