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Rechercher : Rémi Hugues. histoire & action française. Rétrospective : 2018 année Maurras

  • Le Prince et la France chrétienne, par Philippe Germain.

    Le 25 octobre 2020, Marine Le Pen s’est publi­que­ment oppo­sée à un Jean Mes­si­ha, éta­blis­sant une incom­pa­ti­bi­li­té entre l’Islam et notre Répu­blique. Du coup ce haut fonc­tion­naire, délé­gué natio­nal aux études, a démis­sion­né d’un Ras­sem­ble­ment natio­nal élec­to­ra­le­ment empê­tré dans la déma­go­gie démo­crate.

    philippe germain.jpgEt pour­tant le chré­tien copte, d’ascendance égyp­tienne, a rai­son contre la bre­tonne laïque. Il y a incon­tes­ta­ble­ment incom­pa­ti­bi­li­té entre la reli­gion laï­ciste et le Coran.

    Les natio­na­listes doivent tirer les consé­quences de cette incom­pa­ti­bi­li­té. La bonne réponse au Dji­had cultu­rel (autre­ment dit, l’Islamisation) néces­site une refon­da­tion de la laï­ci­té répu­bli­caine. Une réelle refon­da­tion n’est envi­sa­geable que dans un cadre monar­chiste. Oui poli­tique d’abord. Oui la solu­tion monar­chique est la seule à per­mettre à la France chré­tienne de mettre en œuvre, les trois moyens néces­saires au com­bat contre l’Islamisation. Trois méthodes dis­tinctes faciles à énu­mé­rer. La plus expé­di­tive d’abord, la re-migra­tion1. La plus sûre ensuite, l’assimilation. La plus dif­fi­cile enfin, l’intégration. La solu­tion monar­chique et une laï­ci­té refon­dée per­mettent de com­bi­ner et ren­for­cer ces trois moyens.

    Oui la solu­tion monar­chique est indis­pen­sable car même si le pou­voir démo­crate s’avérait capable – et il en est loin aujourd’hui – de stop­per le robi­net de l’immigration, celle-ci a dépas­sé le « seuil de tolé­rance ». Ah ! comme cette expres­sion fait mal au « camp du Bien ». Et oui, c’est le Pré­sident Fran­çois Mit­ter­rand qui l’a uti­li­sée et même quan­ti­fiée en 1989 : « le seuil de tolé­rance a été atteint dès les années 1970 où il y avait déjà 4 100 000 à 4 200 000 cartes de séjour à par­tir de 1982. » Il s’en mor­dra d’ailleurs les doigts. Au fait, le seuil de tolé­rance est à com­bien ? Il fut fixé en 1970, par l’Institut natio­nal d’études démo­gra­phiques (INED), à 10% de la population.

    Oui seule la solu­tion monar­chique est capable de refon­der la laï­ci­té et par là même, en mesure de résor­ber le dépas­se­ment du seuil de tolé­rance, par une poli­tique (là aus­si, poli­tique d’abord !) de re-migration.

    Une solu­tion monar­chique avec une laï­ci­té refon­dée sur la base d’une France chré­tienne. Mais qu’en pense le Prince ? Nous natio­na­listes inté­graux, ne serions pas entrain de prendre nos rêves pour des réa­li­tés ? Pour le savoir, retour à son ouvrage Un Prince fran­çais.

    Donc sur la for­mule – en forme de défi disent cer­tains – de France chré­tienne. Que pense le Prince, de cet héri­tage per­met­tant de par­ler de Dieu aux musulmans ?

    « Oui, la France est chré­tienne. Cette convic­tion a tou­jours été celle des princes et des rois, bien avant De Gaulle. » Les étran­gers le savent « Et la famille royale conti­nue d’incarner la France. Mal­gré les aléas de l’histoire, les trois sont indis­so­lu­ble­ment liés dans leur esprit : le chris­tia­nisme, la France et le roi… »

    Il est vrai que pen­dant des mil­lé­naires, les peuples par­ta­geant la même cité trou­vaient logique de par­ta­ger aus­si la même foi. L’Etat était tenu pour le gar­dien de cette foi com­mune. Cela fut aus­si vrai de l’Egypte et de Rome que de la France d’Ancien Régime, ou de l’Israël biblique. C’est depuis le siècle des Lumières que nous avons une concep­tion contrac­tuelle et non plus fidéiste de la socié­té. C’est ain­si que nous nous condam­nons à ne rien com­prendre à l’Islam moderne, qui reste atta­ché à l’idée que pour vivre bien ensemble il est pré­fé­rable de croire aux mêmes choses et d’avoir les mêmes mœurs.

    Mais reve­nons au Prince. Après l’affirmation de sa convic­tion sur : le chris­tia­nisme, la France et le roi, citons le plus lon­gue­ment car il sou­haite la clar­té de la pensée.

    « Mais disons-le clai­re­ment : la France est d’a­bord un pays chré­tien. Le chris­tia­nisme reste la reli­gion la plus pra­ti­quée dans notre pays. Ce n’est pas non plus une reli­gion par­mi d’autres : nous lui devons ce que nous sommes. Nul ne peut igno­rer cet apport his­to­rique et cultu­rel, lié à son anté­rio­ri­té dans le pays. Bien des dif­fi­cul­tés seront apla­nies si les uns s’en sou­viennent et si les autres I ‘admettent. Encore faut-il qu’il y ait des diri­geants pour le rap­pe­ler. Sinon, les Fran­çais ne relè­ve­ront pas cet héri­tage et nous nous ache­mi­ne­rons vers la com­mu­nau­ta­ri­sa­tion du pays. Mais, étant d’un natu­rel opti­miste, je reste confiant. Il y a à Mar­seille, des écoles catho­liques où 80 % des élèves sont musul­mans. Je conçois que cela puisse poser des pro­blèmes, mais n’est-ce pas aus­si le signe que les musul­mans attendent de la France qu’elle reparle de Dieu ? Mais nous ne conju­re­rons les risques dont je parle qu’en étant sûrs de ce que nous sommes. Le vrai dan­ger, c’est le doute de soi. »

    Le prince nous amène à réflé­chir sur la laï­ci­té. La Répu­blique, en France, se pro­clame laïque : c’est écrit dans la Consti­tu­tion. Son évo­lu­tion I’a conduite, dès 1905, à voter la loi de sépa­ra­tion des Églises et de l’E­tat. Est-ce un acquis dont les héri­tiers de nos rois doivent tenir compte ? Qu’en pense le Prince ?

    Ger­main Phi­lippe (à suivre)

    Pour lire les pré­cé­dentes rubriques de la série «  L’Islam enne­mi n° 1 bis », cli­quer sur les liens.

    1. France, mai­son de la guerre
    2. Mai­son de la trêve et ter­ri­toires per­dus de la République
    3. Impact sur la France de la révo­lu­tion isla­miste de 1979
    4. Les beurs et la kalachnikov
    5. Le plan d’islamisation cultu­relle de la France
    6. Islam radi­cal et bar­ba­rie terroriste
    7. Pas d’amalgame mais complémentarité
    8. Pôle idéo­lo­gique islamiste
    9. Pôle idéo­lo­gique des valeurs républicaines
    10. Face au dji­had cultu­rel : poli­tique d’abord !
    11. Prince chré­tien et immigration-islamisation

    1 Ici uti­li­sé comme les démo­graphes de langue anglaise : « retour dans son pays d’o­ri­gine » par des migrants.

    Source : https://www.actionfrancaise.net/

  • Sur le blog ami du Courrier Royal : « L’État c’est moi ! », naissance d’une infox au château de Vincennes.

    L’infox la plus tenace de l’Ancien Régime est que Louis XIV aurait surgi à l’improviste au Parlement de Paris en tenue de chasse, le fouet à la main, pour s’exclamer « L’État, c’est moi ! ». L’anecdote est fausse et assimile durablement le pouvoir absolu à un pouvoir despotique.

    Le lit de justice du 13 avril 1655 selon les archives

    Au début du règne de Louis XIV, le château de Vincennes est l’une des résidences royales favorites du monarque. Ce dernier y passe de longs séjours en compagnie de sa mère Anne d’Autriche et de Mazarin. Il ne s’agit ni d’une garçonnière ni d’un simple pavillon de chasse visité occasionnellement comme l’est alors le château de Versailles. Le 19 mars 1655, Louis XIV annonce par lettres patentes la tenue d’un lit de justice le lendemain, où il exige l’enregistrement de divers édits fiscaux. Dès le départ du roi les parlementaires décident de délibérer sur les édits et sursoient à leur exécution. Le 9 avril, le roi, la reine et Mazarin s’installent à Vincennes pour 8 jours. Le 11 avril 1655, le roi adresse une lettre de cachet au Parlement dans laquelle il annonce sa volonté d’aller y tenir un second lit de justice le mardi 13 avril. Le roi ordonne aux magistrats de se trouver à l’heure prévue au palais en corps et en robes rouges pour le recevoir selon l’usage. La place et la tenue des participants sont très codifiées : le comte de Lude, premier gentilhomme de la chambre, remplace le chambellan aux pieds du roi, en surplomb du prévôt de Paris, Pierre Séguier de Saint-Brisson ; devant le roi dans le parquet, les huissiers de la chambre à genoux et têtes nues portent une masse d’argent dorée ; le chancelier Séguier se voit attribuer la chaise occupée durant les audiences par le greffier en chef, sur un tapis du siège royal ; en dessous le Premier président du Parlement Pomponne II de Bellièvre. La cour siège comme convenu toutes chambres assemblées dans la salle Saint-Louis en robes et chaperons d’écarlate, les présidents sont revêtus de leurs manteaux rouges et tiennent les mortiers symbolisant leur charge.

    Le chancelier arrive vers 8h30 vêtu d’une robe de velours violet doublée de velours cramoisi. Il est accueilli par des conseillers du roi puis conduit à sa place : il ne reste plus qu’à attendre l’arrivée imminente du jeune monarque. Une heure passe, puis deux. À 11h Henri Pot, seigneur de Rhodes et grand maître de cérémonie annonce enfin l’arrivée du roi, des ducs, pairs et maréchaux de France à la Sainte Chapelle. Leur tenue n’est pas rapportée par le procès-verbal du Parlement. La cour envoie les présidents et conseillers de la grand-chambre pour les accueillir et conduire le jeune Louis en son lit de justice.

    Le roi prend possession de son trône. Messieurs, clame-t-il, chacun sait les malheurs qu’ont produits les assemblées du Parlement. Je veux les prévenir, et que l’on cesse celles qui sont commencées sur les édits que j’ai apportés, lesquels je veux être exécutés. Monsieur le Premier président, je vous défends de souffrir aucune assemblée et à pas un de vous la demander. Et aussitôt il se retire.

    Le départ du roi est imprévisible. Selon l’usage l’assemblée s’attend à ce qu’il transmette la parole au chancelier, puis qu’il accorde au Premier président l’opportunité de lui répondre. Pomponne de Bellièvre se trouve en l’espèce empêché de présenter au monarque les motifs de l’opposition parlementaire et terrifié par la potentielle portée de l’interdiction de s’assembler. La prohibition vaut-elle simplement pour les édits fiscaux litigieux, pour tout édit ou pour toute affaire ? Serait-ce la révocation du droit de remontrance, voire la dissolution du Parlement ? Le lendemain matin il se rend au château de Vincennes pour éclaircir la situation auprès de Mazarin, car le roi n’est prétendument pas encore levé. Le ministre écoute l’inquiétude du magistrat, s’entretient avec le roi puis revient vers lui. Le roi aurait affirmé n’avoir aucun mécontentement de son Parlement. Le Premier président repart plus confus que la veille. Il s’empresse d’envoyer de nouveaux émissaires remercier très humblement le jeune monarque d’avoir témoigné être satisfait des officiers de son Parlement, avec de très humbles supplications de le conserver en ses privilèges, de lui permettre de continuer ses assemblées pour la lecture des édits et l’émission de remontrances. Les négociations se poursuivent jusqu’au 16 janvier 1657 où le roi affirme enfin au Premier président qu’il considère le Parlement comme la première compagnie de son État et qu’il veut la conserver dans toute l’étendue de sa fonction. En contrepartie, le Parlement ordonne le lendemain l’exécution des édits.

     

    Mésinformation

    Cet événement est transmis à la postérité par trois contemporains n’ayant pas assisté à la scène, d’où quelques déformations. Le médecin Guy Patin affirme dans une lettre du 21 avril 1655 que le roi défend au Parlement de s’assembler davantage contre ses édits de sa propre bouche, sans autre cérémonie, qualifiant même la séance de simple voyage fait au Parlement. Le marquis de Montglat François-de-Paule de Clermont écrit dans ses mémoires que le roi part du château de Vincennes le matin du 10 avril pour surgir au Parlement en justaucorps rouge et chapeau gris avec toute sa cour en même équipage. Dans son lit de justice, il défend au Parlement de s’assembler et après avoir dit quatre mots, il se lève et sort, sans ouïr aucune harangue. Françoise de Motteville affirme dans ses propres mémoires qu’en 1654 le roi vient une fois du bois de Vincennes au Parlement en grosses bottes leur défendre de s’assembler. Ainsi deux auteurs sur trois proposent une date erronée. Ils sont également deux à ne pas indiquer qu’il s’agit d’un lit de justice et deux à affirmer que le roi défend au Parlement de s’assembler sans limiter cette interdiction aux édits fiscaux. Tous prétendent que la venue du roi au Parlement est imprévisible. L’annonce du roi ayant été faite par lettre close il n’est guère étonnant que les contemporains n’en aient pas eu connaissance. Quant à la tenue du roi, il est curieux que des témoins indirects puissent être plus précis que le procès-verbal du Parlement de Paris pourtant peu avare en détails vestimentaires. Ce silence étrange indique peut-être effectivement l’absence de l’habit violet traditionnel. Quoi qu’il en soit le justaucorps rouge, le chapeau gris et les grosses bottes désignent un habit de cavalier dont l’image traduit à merveille le réel empressement de Louis XIV à quitter son lit de justice et l’illusion d’une arrivée à l’improviste.

     

    Décontextualisation

    Les auteurs postérieurs se hissent sur les frêles épaules de leurs prédécesseurs au prix de nouvelles approximations fatales. Ainsi la date du lit de justice disparaît, l’habit de Louis XIV devient plus transgressif, le discours plus autoritaire : le jeune homme de 17 ans a mué. Selon le duc Saint-Simon ce n’est pas seulement le chapeau du roi qui est gris mais l’ensemble de sa tenue. Il tient désormais son lit de justice avec une houssine à la main, dont il menace le Parlement en lui parlant en termes répondant à ce geste ! La houssine est une baguette de bois parfois utilisée pour le dressage de jeunes chevaux ; Saint-Simon affirme peu subtilement que le Parlement est littéralement mené à la baguette. Les anachronismes s’accumulent. Le château de Vincennes cesse progressivement d’être une résidence royale dans les années 1670 au profit du château de Versailles jusqu’à ce que les rôles des deux domaines soient parfaitement inversés : désormais Vincennes n’est plus qu’un terrain de chasse occasionnel. Lorsque Voltaire rédige son Siècle de Louis XIV en 1752 il semble évident que si le roi vient de Vincennes à l’improviste en tenue de cavalier, c’est qu’il est en pleine partie de chasse ! Le philosophe n’a donc aucun scrupule à prétendre que le roi surgit brusquement dans la grand-chambre en habit de chasse suivi de toute sa cour. Il entre au Parlement en grosses bottes, le fouet à la main et prononce ces mots : « On sait les malheurs qu’ont produits vos assemblées ; j’ordonne qu’on cesse celles qui sont commencées sur mes édits. Monsieur le Premier président, je vous défends de souffrir des assemblées, et à pas un de vous de les demander ». Les contemporains n’ont pas relevé l’existence d’un fouet dont l’usage n’aurait pas manqué de satisfaire leur curiosité, l’anecdote n’est donc pas plus crédible que la houssine de Saint-Simon.

     

    Désinformation

    Voltaire entretient volontairement la confusion entre le lit de justice de 1655 conduisant en pratique à la confirmation du droit de remontrance et la révocation de ce même droit le 24 février 1673. En effet, il rapporte apparemment fidèlement le discours du roi mais supprime un passage essentiel : Louis XIV demande de cesser les assemblées commencées sur les édits qu’il a apportés, et non sur tous les édits ! Il persiste en 1769 dans son Histoire du Parlement de Paris en rajoutant : « On se tut, on obéit : et depuis ce moment, l’autorité souveraine ne fut combattue sous ce règne ». À cause de Voltaire le pouvoir absolu du roi semble illimité, ne connaissant plus d’autres bornes que celles de l’État. Il ne manque finalement à cette mystification qu’une expression racoleuse que Charles Duclos lui offre dans les Mémoires secrets sur le règne de Louis XIV, la Régence et le règne de Louis XV, publiées à titre posthume en 1791. L’auteur imagine que le prince, dans ses temps de prospérité, choqué qu’un magistrat dise « le roi et l’État », l’interrompt en disant : « l’État, c’est moi ». Duclos n’associe pas expressément cette répartie cinglante au lit de justice de 1655, l’ultime confusion est réalisée en 1818 par Pierre-Édouard Lemontey. Le marquis de Montglat affirme dans ses mémoires que le roi ne prononce que quatre mots lors de son fameux lit de justice ; il suffit à Lemontey de déformer légèrement l’euphémisme et voici que « Le Coran de la France fut contenu dans quatre syllabes et Louis XIV les prononça un jour : L’État, c’est moi ! ». 

    Timothée Marteau
  • Covid-19 : En République, la vaccination est un acte citoyen, par François Schwerer.

    En République, on se fait vacciner par obéissance. Avec un vaccin dont les fabricants sont exonérés de toute poursuite et par un État qui refuse toute critique quand bien même il semble incapable de prévoir quoi que ce soit.

    En son âme et conscience, Monsieur Macron croit-il que le virus SARS-CoV-2 est véritablement dangereux ? Malgré les recommandations de l’OMS, au début de l’épidémie il n’y avait pas de masques en France.

    5.jpgMalgré la saturation des hôpitaux pendant la première vague, il n’a pas créé de lits supplémentaires pendant l’été. Malgré la réinvention des « vaccinodromes », le démarrage de la campagne de vaccination s’avère largement plus lent que ce qui était annoncé. Avec cette dernière constatation on peut se demander : est-ce le virus qui serait, à ses yeux, moins dangereux qu’on ne veut bien le dire ou le vaccin sur lequel il aurait des doutes ? Le 4 décembre, il se posait gravement la question : « est-il efficace, est-il toxique ? » mais n’a jamais depuis officiellement répondu à la question. Si son ministre de la Santé a émis l’hypothèse, le 5 janvier 2021, que le vaccin pourrait « sans doute » protéger contre la contamination, deux jours plus tard c’est le ministre délégué chargé de l’Industrie[1] qui renchérissait : « nous n’avons pas cette assurance » que le vaccin puisse servir à limiter la transmission du virus.

    Pourquoi faut-il enregistrer les vaccinés ?

    En 2020, la France a officiellement connu 2 600 000 malades et plus de 50 000 décès dus à la Covid-19 (comorbidité incluse). Moins de 5 % de la population a été malade ; moins de 2 % des malades sont morts. 7,5 % des personnes décédées en France en 2020 auraient été atteintes de la Covid-19 au moment de leur décès. En admettant que la Covid-19 soit LA cause finale ou principale du décès attribués à cette maladie ce n’est donc pas, et de loin, la première cause de mortalité en France. Qu’importe ; il faut vacciner au plus vite un maximum de Républicains[2].

    Le vaccin contre la Covid-19 ne sera pas obligatoire ; Monsieur Macron l’a affirmé, Monsieur Castex l’a assuré et Monsieur Véran l’a répété. Mais, la France a décidé d’enregistrer – pas de ficher ! – les personnes qui se feront vacciner. Elle prend ainsi le contre-pied de l’Espagne qui, elle, a décidé d’enregistrer ceux qui refusent de se faire vacciner. Certes, ces enregistrements seront protégés et ne seront pas disponibles, mais ils seront communiqués à certains (sic) pays européens ! Seules les personnes vaccinées seront inscrites, mais « le pré-fichier » comprend le nom de toutes les personnes recensées par la Sécurité sociale et celles qui ne veulent plus y figurer doivent faire la démarche consistant à demander d’être radiée. Ne s’agit-il pas là de la réalisation occulte d’une saisie anticipée des informations nécessaires à la confection des passeports vaccinaux que « Monsieur futur »[3] appelle de ses vœux ?

    Monsieur Véran, interrogé sur la chaîne de télévision nationale France 2[4], a déclaré qu’il n’était pas prioritaire et que, de ce fait, il n’y avait aucune raison qu’il se fasse vacciner. Il a expliqué qu’il ne voulait pas, en montrant l’exemple, « infantiliser les Français ». Louable scrupule ! Mais dans la même intervention, il a déclaré qu’il voulait faire de la pédagogie. S’il avait consulté son collègue de l’Éducation nationale il aurait su que la pédagogie est le fait d’éduquer les enfants et que le pédagogue est l’esclave qui en est chargé. Serait-ce donc qu’il serait inutile d’« infantiliser » les Républicains puisqu’ils sont toujours tous des enfants ? Reste une question : de qui notre ministre de la santé est-il l’esclave ? Notons que le président du laboratoire Pfizer n’est pas non plus « prioritaire »… pas plus que Brigitte Macron, qui se fera vacciner quand cela sera son tour !

    Les vaccins sont-ils efficaces et sûrs ?

    Les médias ont beaucoup communiqué sur le fait que ces vaccins d’un type nouveau sont efficaces dans 90 % des cas, mais qu’ils doivent être conservés à des températures tellement basses qu’un simple réfrigérateur ne suffit pas. De plus, merveille de la science humaine, ils ont été mis au point dans un temps record.

    En réalité, la technologie « nouvelle » est vieille de plus de vingt-cinq ans et n’a officiellement été utilisée chez l’homme que pour traiter certains cancers. Contrairement à un vaccin[5] classique, il ne s’agit pas d’inoculer un virus (mort ou affaibli) pour stimuler les défenses naturelles mais d’un procédé de thérapie génique qui vient obliger les gènes humains à « fabriquer » des anticorps, ou plus exactement, dans le cas de la Covid-19, à fabriquer des protéines qui ne permettent pas au virus de se fixer sur les cellules humaines. Autrement dit, on ne propose plus simplement de nourrir les hommes grâce à des OGM, on les transforme eux-mêmes en OGM. De la même façon qu’il y a cinquante ans on ne voulait pas manger de poulets aux hormones mais que l’on donnait directement des hormones aux femmes… pour le plaisir ! L’histoire médicale récente nous apprend qu’il a fallu dix ans pour constater que la prescription de la thalidomide aux femmes enceintes provoque des malformations chez les enfants à naître ; combien de temps faudra-t-il pour constater que les gènes des enfants de vaccinés n’ont pas été atteints ?

    Début janvier 2021, la Norvège a émis une alerte car certaines personnes ayant reçu une première dose de vaccin étaient décédées. Mais ces « incidents », comme les ont qualifiés le laboratoire Pfizer, sont dus au fait que « pour les personnes fragiles, même des effets secondaires relativement légers peuvent avoir des conséquences graves ». En Grande-Bretagne, on ne peut pas lier l’envolée du nombre des malades avec la généralisation de la vaccination puisqu’un « variant » beaucoup plus contagieux y a fait son apparition. Quant au fait qu’en Israël 17 % des malades hospitalisés avaient été vaccinés, cela ne signifie rien non plus, les chiffres portant sur une population trop restreinte pour être significatifs.

    C’est que l’enjeu est de taille. La technologie à « ARN messager » ne vise pas simplement à lutter contre la Covid-19. Aux yeux des laboratoires cela est même secondaire comme l’a expliqué le PDG du laboratoire Moderna, Stéphane Bancel : si « nous réussissons, nous créons une industrie ». Car cette immunothérapie génique est en fait essentiellement développée pour soigner les cancers déclarés – et non les prévenir –, cancers qui constituent encore la première cause de décès. Cela fait donc longtemps que les laboratoires travaillaient sur cette technologie, mais la recherche est coûteuse. Ils ont donc saisi l’opportunité offerte par les États et organismes internationaux, qui ont déversé des sommes astronomiques pour lutter contre la pandémie, afin d’avancer sur la maîtrise d’un mode de thérapie destiné à bien d’autres maladies. Or, ce mode de thérapie concerne la façon de soigner des maladies déclarées ; on espère qu’il sera aussi utile pour prévenir – du moins pendant un certain temps – son apparition chez les personnes vaccinées ; on envisage qu’il puisse aussi être efficaces sur les « variants » anglais et sud-africains (aux noms poétiques de VOC 202112/01 et 501Y.V2) ; on souhaite qu’il empêche la circulation du virus. De ce point de vue, si l’on en croit Le Figaro du 18 janvier 2021, le « variant » sud-africain porte une mutation qui « semble lui permettre d’échapper, au moins en partie, aux anticorps les plus efficaces fabriqués par le patient guéri ».

    À quoi sert la campagne médiatique autour du vaccin ?

    La campagne de vaccination a été orchestrée à grand renfort de publicité. La première femme vaccinée et applaudie dans La République – en direct, devant les caméras de télévision – Mauricette, a, si l’on en croit les vœux du président de la République, envoyé « contre l’obscurantisme et le complotisme, un magnifique message d’espoir pour l’année qui s’ouvre ». On comprend, dans ces conditions, que l’on puisse se laisser aller à considérer que ceux qui ne veulent pas se faire vacciner trop vite sont des « négationnistes suicidaires »[6] !

    En République, on a même fait appel à un cabinet américain de consultants pour élaborer la stratégie de vaccination. On a déclaré « prioritaires » non pas les personnes susceptibles de rencontrer le virus en quelque endroit que ce soit, mais les vieux dont l’espérance de vie n’est plus très longue, ce qui ne simplifiera pas le suivi dans le temps des effets secondaires qui pourraient apparaître à long terme, ce que souhaite pourtant officiellement « Monsieur Vaccin »[7]. On comprend difficilement que ne soient pas déclarés prioritaires les « cas contact ». Non seulement ceux-là sont donc interdits de vaccin – car désormais, en République, ou vous êtes prioritaire, ou vous n’avez pas droit – mais encore ils sont privés de la liberté de circuler pendant un certain temps : double peine !

    La campagne médiatique qui entoure cette vaccination, jamais imaginée auparavant, vise-t-elle à « éclairer » les candidats au vaccin ou à occulter le fait que l’autorisation de « mise sur le marché » de ces vaccins a été plus rapide que jamais auparavant ? Que la date à laquelle les autorités compétentes devaient donner leur blanc-seing était connue avant même que ces autorités ne soient mises en possession des dossiers nécessaires ? Il est vrai que les doses de vaccin avaient été achetées avant même que ceux-ci ne soient au point et que les laboratoires semblent avoir obtenu la garantie qu’ils ne seraient pas poursuivis en cas d’effets indésirables futurs ou de simple inefficacité. Les politiques ont donc, malgré ce que l’on cherche à nous faire croire, contraint les scientifiques.

    Pourquoi, avant de vacciner quiconque, faut-il recueillir, par écrit, son « consentement éclairé » ? Sauf à rendre le vaccin obligatoire, on peut penser que toute personne qui se présente pour se faire vacciner y consent. Alors que signifie le qualificatif « éclairé » ? Certes pas que l’on ne risque pas d’avoir d’effets indésirables à moyen ou long terme, puisque même « Monsieur Vaccin » ne peut pas le garantir. Cela ne signifie-t-il pas tout simplement, en droit, que le candidat au vaccin prend l’entière responsabilité de tous les désagréments qui pourraient en résulter ? Républicains, faites-vous vacciner, c’est un acte citoyen !… Mais vous le faites à vos risques et périls ; vous ne pourrez pas, par la suite, dire que quiconque vous a induit en erreur en vous présentant ces vaccins puisque vous avez reconnu que vous étiez « éclairés ».

    Dans ces conditions on peut se demander à quoi a servi de tirer au sort 35 Républicains pour gagner, au sein d’un « collectif de citoyens », le droit d’« émettre les questionnements » sur la campagne de vaccination.

     

    [1] Madame Agnès Pannier-Runacher.

    [2] Comme nos hommes politiques ont banni le nom de « France » de leur vocabulaire et lui ont substitué le vocable imprécis de République, il n’y a plus de Français, il n’y a plus que des Républicains.

    [3] Pour ceux qui ne suivent pas la politique, il s’agit du « Haut-commissaire au plan », François Bayrou.

    [4] On n’a pas encore fait appel à un cabinet de consultants américain pour lui trouver le nouveau nom de « République 2 ».

    [5] Le terme « vaccin » au début du XIXe siècle désignait le virus de la vaccine (ou « petite vérole des vaches ») et a été étendu vers 1855 à tous les traitements qui consistaient à inoculer des souches de virus pour stimuler les défenses naturelles.

    [6] La formule est du pape François, dans un entretien à chaîne italienne de télévision Canal 5, samedi 9 janvier.

    [7] Le professeur Alain Fischer.

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    Source : http://www.politiquemagazine.fr/politique/

  • Dans Front Populaire : Pourquoi le soi-disant ”plan de relance” de l'UE est en réalité une arnaque à tous les niveaux...

    La Commission européenne a présenté le 27 mai un grand plan de relance de 750 milliards d’euros. Tous les grands médias rugissaient de plaisir et célébraient un formidable accord de l’Union européenne et une avancée inédite. Ce plan était d'ailleurs au coeur des discussions hier, entre Macron et Merkel, lors d'une rencontre en Allemagne. Il est en réalité une arnaque à tous les niveaux. 

    Tout d’abord, il est théorique car ce plan n’est pas encore approuvé. Il sera justement étudié lors du Conseil européen qui se tiendra les 17 et 18 juillet lors d’un sommet extraordinaire. Cela veut donc dire que les pays de l’UE n’ont pour le moment pas touché un kopeck. Le moins que l’on puisse dire, c’est que, si ce plan est adopté, il sera bien tardif, alors que la crise nécessite une réponse urgente. Cela contraste avec les plans de relance nationaux qui, eux, sont immédiats tandis que toute décision à l’échelle de l’UE est toujours lente et inefficace. D’ailleurs, ce plan nous est vendu comme une formidable réussite de la gestion du covid-19 par l’UE. C’est à mourir de rire quand l’on sait l’inutilité et la nocivité de l’UE pendant la pandémie : dogme des frontières ouvertes qui a empêché leur fermeture rapide, absence d’aide à l’Italie lorsque celle-ci en avait le plus besoin (l’aide est venue de la Chine, de la Russie, de Cuba et du Venezuela…), vols de masques entre États membres, etc.

    On voudrait aussi nous faire croire qu’il s’agirait d’argent magique donné par la très généreuse Union européenne. C’est vite oublier que l’Union européenne ne produit rien et que tout l’argent qu’elle brasse vient des États membres. En l’espèce, même dans le budget actuel de l’UE, il y a des pays qui donnent plus qu’ils ne reçoivent, les contributeurs nets, et des pays qui donnent moins qu’ils ne reçoivent, les bénéficiaires nets. Chaque année, depuis 2011, la France a par exemple donné en moyenne 8 milliards d’euros en plus qu’elle n’en a reçu. L’astuce consiste à dire que les États membres ne vont pas payer puisque ce plan sera basé sur des ressources dites « propres » et sur un grand emprunt de l’UE. Mais cette communication de façade ne résiste pas à l’étude des faits. Les ressources « propres » ne sont rien d’autres que des taxes européennes collectées par les États membres. Cela revient en fait à siphonner la base fiscale des États en colorant le tout du drapeau bleu aux étoiles d’or. Cette manipulation comptable a d’ailleurs déjà eu lieu en 2010 lorsque les droits de douane et les taxes sur le sucre sont devenus une ressource propre de l’UE. Cela permet de faire baisser artificiellement la contribution des pays à l’UE et son coût direct. Pour ce qui est d’un emprunt européen, là aussi, l’enfumage est total. Cet emprunt repose en réalité sur la garantie des différents pays. Le risque est donc porté par les pays et non pas par l’UE.

    Entrons maintenant dans le détail de ce plan de 750 milliards d’euros, c’est-à-dire sa structure et qui paie et qui reçoit cet argent.

    Au niveau de la structure, il se décompose en deux volets : des prêts aux pays pour 250 milliards d’euros et des « subventions » pour 500 milliards d’euros.

    Les prêts devront être remboursés par les pays qui les contractent. Ce n’est donc pas de l’argent gratuit. Ces prêts sont en revanche garantis par les États membres. La France garantira environ 20 % de ces prêts mais n’en verra pas un seul centime, comme c’est aussi le cas de l’Allemagne. Par conséquent, nous garantirons pour 50 milliards d’euros de prêts vers des pays qui pourront faire potentiellement défaut.

    Le volet des « subventions » est celui qui rend le plus dithyrambiques nos chers médias. À les écouter, nous avons l’impression qu’il s’agit d’un argent magique et ils listent à l’envi les milliards d’euros que recevront les pays : 82 milliards d’euros pour l’Italie, 77 milliards d’euros pour l’Espagne, 39 milliards d’euros pour la France et 29 milliards d’euros pour l’Allemagne. Cette répartition laisse déjà songeur car ce plan de relance est censé aider les pays les plus touchés. Le FMI dans ses « Perspectives de l’économie mondiale » de juin prévoit une perte du PIB en 2020 de - 12,8 % pour l’Espagne et l’Italie, et - 12,5 % pour la France. Économiquement, la France est tout aussi touchée que ces deux pays mais touchera 2,7 fois moins d’argent qu’eux.

    Il faut ensuite regarder qui paie, car, comme je l’ai expliqué, ce sont les pays qui vont rembourser ce plan. Cette partie est totalement et étrangement absente de nos médias. Il ne faudrait tout de même pas commettre le sacrilège de critiquer l’UE. Eh bien, sur les 500 milliards d’euros, la France va payer a minima sa quote-part au budget de l’UE, soit 20 %, et donc 100 milliards d’euros ! Dans son édition du 17 juin, Le Canard enchaîné allait même jusqu’à parler de 140 milliards d’euros.

    C’est donc l’arnaque du siècle, puisque la France va subir avec ce plan une perte sèche nette comprise entre 61 et 101 milliards d’euros ! Pour vous donner un ordre de grandeur, ces sommes étant si élevées qu’elle ne parle pas à l’imagination, c’est davantage que le budget de l’enseignement scolaire et la Défense, les deux premiers postes budgétaires de l’État. En d’autres termes, cette perte de 101 milliards d’euros correspond individuellement au coût annuel :

    — La construction et le fonctionnement de 67 000 crèches,
    — La construction de 2 525 hôpitaux,
    — La construction de 14 porte-avions Charles-de-Gaulle par an (alors qu’on ne peut même pas s’en payer un second à l’heure actuelle),
    — Le recrutement de 3 400 000 infirmières,
    — Le recrutement de 2 300 000 professeurs,
    — Le recrutement de 3 000 000 gendarmes,
    — Le recrutement de 4 000 000 soldats,
    — 606 km de hauteur de billets de 20 euros,
    — 6 121 euros par foyer fiscal payant l’impôt sur le revenu.

    Le piège à cons va même plus loin. Comme pour les fonds européens classiques du budget de l’UE, il faut bien savoir que vous n’en avez même pas la libre utilisation. C’est-à-dire que c’est l’UE qui décide de l’emploi de ces fonds. C’est comme si vous donniez à quelqu’un 140 euros, qu’il vous en rendait 39 et qu’en plus il exige de vous d’acheter de la salade, du taboulé et du jus d’orange alors que vous auriez aimé acheter de la vodka, du caviar et des cerises. Vous devriez en plus lui dire merci. Le fonctionnement de ce plan, c’est exactement cela.

    Cela va même encore plus loin. Non seulement vous n’avez pas la libre utilisation de ces fonds du plan de relance, mais des contreparties sont demandées. Les textes parlent de « réformes compatibles avec les priorités politiques de la Commission européenne ». On sait ce que cela veut dire : des réformes structurelles antisociales comme celles des retraites. En gros, dans le cadre de l’UE et de l’euro, la Commission européenne, par le biais des grandes orientations des politiques économiques, donnait déjà les grandes lignes de ce que devait être la politique économique et sociale d’un pays. Le pays devait en tenir compte pour construire son budget qui était ensuite examiné et retoqué en cas de non-conformité. Cela fait penser à l’élève donnant sa copie au maître qui la corrige. Désormais, c’est plus simple, la Commission vous donnera directement la copie clés en main. Nous allons donc acheter nos menottes (et celles des voisins de cellule) pour se les mettre tranquillement autour des poignets.

    Dans ces conditions, n’importe quelle personne sensée comprend que c’est le pire accord de l’histoire, comme l’aurait dit Donald Trump. Avec ce plan, la France cumule à la fois les inconvénients que peuvent avoir l’Allemagne et l’Italie. L’Allemagne va payer des sommes importantes mais elle bénéficie massivement de l’euro et du Marché unique. C’est un modeste prix à payer pour maintenir le Titanic de l’UE à flot. L’Italie, qui souffre de l’euro comme la France, en raison de la structure de son économie, continuera de souffrir sur le plan économique mais va au moins recevoir plus qu’elle ne paie dans ce plan. La France va payer pour maintenir un système qui lui nuit. C’est dire la situation totalement absurde de voir Emmanuel Macron être le dirigeant qui pousse le plus pour ce plan alors qu’il est catastrophique pour la France. Il est prêt à brader tous nos intérêts nationaux au nom de la religion de l’UE. À ce niveau de bêtise et de comportement antifrançais, on est très proche d’une attitude que l’on ne retrouverait que dans une secte.

    Il ne reste maintenant plus pour les Français qu’à espérer que ce plan de relance sera rejeté par les quatre frugaux (Pays-Bas, Autriche, Suède et Danemark). S’il n’est pas rejeté, il y a non seulement une fuite en avant fédéraliste qui est dangereuse d’un point de vue démocratique mais une opération financière catastrophique pour la France.

    La France pourrait parfaitement faire ce plan elle-même, d’autant qu’elle emprunte à 10 ans à des taux négatifs. Cette insistance d’un plan de l’UE semble être faite pour lier définitivement la France à l’UE et pour décourager toute sortie puisque ces engagements financiers devront être honorés en cas de Frexit. C’est aussi pour cela que le Frexit est urgent, le coût de l’UE et de l’euro devient exponentiel pour la France. Il est grand temps de reprendre notre argent et notre démocratie en se libérant de l’UE par le Frexit.

    https://frontpopulaire.fr/o/Content/co116377/plan-de-relance-de-l-ue-piege-a-cons

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    Source : https://frontpopulaire.fr/

  • JOSEPH RATZINGER DANS LA TOURMENTE DE VATICAN II, par Blandine Delplanque.

    Alors même que progressistes et conservateurs se déchirent et sont aussi insatisfaits les uns que les autres, le futur Benoît XVI commence à affirmer que l’Église ne doit pas s’adapter au monde mais le transformer, comme les chrétiens des origines.

    Le 20 novembre 1962 marque un tournant pour le concile Vatican II qui s’est ouvert à l’appel du pape Jean XXIII le 11 octobre précédent. Au centre des discussions des 2450 pères assemblés lors de la première session, le texte de la Curie sur la doctrine de la Révélation.

    C’est un thème de prédilection du principal conseiller du cardinal de Cologne, Joseph Ratzinger, dont Peter Seewald brosse la vie dans une importante biographie [1]. Le projet des évêques allemands et de leurs alliés rénove de fond en comble l’approche théologique du texte de la Curie romaine. Mais leur désir de réformer l’Église de l’intérieur va aussi créer un précédent et se conjuguer avec une influence grandissante des médias qui ne tarderont pas à mettre en cause l’autorité de l’institution.

    Une première session décisive

    En toile de fond se dessine l’opposition des cardinaux allemands et de leurs alliés, évêques de langue allemande mais aussi évêques de France et de plusieurs autres pays, face à un Saint Office tenu par leurs collègues italiens. Le débat porté par le vieux cardinal Frings, qui passait pour un conservateur aux yeux des médias allemands, s’appuie sur le nouveau texte de Joseph Ratzinger. Il va créer un précédent historique : c’est la première fois qu’un texte émanant de la Curie est soumis au vote puis retiré.

    Ce jour-là, pour contrer le projet de réforme des Allemands, le Secrétaire général Pericle Felici appelle les pères à voter non sur le texte lui-même mais sur la poursuite ou non de sa discussion. Une manipulation de la question à fronts renversés qui fonctionne : avec 68 % de placet, la Curie emporte la majorité des deux tiers requise et retire son texte, renvoyant sa discussion à une commission interne.

    La minorité réformatrice se sent pousser des ailes : « La roue avait tourné, commentera Joseph Ratzinger, au lieu d’une position négative et anti(-changement), une possibilité nouvelle et positive émergeait, permettant de sortir de la défensive pour adopter une attitude chrétienne positive et offensive ».

    En novembre 1962, Joseph Ratzinger devient officiellement peritus, c’est-à-dire expert en théologie pour le Concile. Joseph Ratzinger jouera un rôle primordial tout au long du concile tout en restant en retrait, et ce rôle restera volontairement minimisé par lui jusqu’à ce que des recherches historiques récentes le mettent en lumière.

    Non loin de lui siège un certain Karol Wojtyla qui, contrairement à ce jeune théologien de 7 ans son cadet, ne se réjouit pas du tout : ces victoires contre le camp de la Curie lui font penser aux attaques perpétrées en Pologne par l’administration communiste contre l’Église, la principale force d’opposition. L’évêque polonais souhaiterait plutôt voir le Concile aborder les questions du célibat, de la réforme de la liturgie et du bréviaire, du dialogue œcuménique et… des besoins pastoraux dans les domaines du sport et du théâtre.

    Le cardinal Ottaviani, prenant acte du retrait de son texte, s’incline avec dignité ; les critiques fusent, notamment de la part des traditionnalistes français, à l’encontre de Joseph Ratzinger et de son ami le théologien Karl Rahner. Tous deux seront même accusés d’être francs-maçons. Le 8 décembre 1962, les portes de la première session du Concile se referment.

    De Bonn à Münster, un public acquis

    Joseph Ratzinger revient à Bonn. À l’instar du Spiegel, les médias allemands s’emparent de ce qui s’est passé à Rome et soulignent le rôle prépondérant de son principal conseiller dans la nouvelle attitude du cardinal de Cologne. La prestigieuse université de Münster, la plus grande faculté catholique d’Europe, propose un poste au jeune théologien, mais il hésite. Il étouffe à Bonn où il sent en permanence le poids du pouvoir auquel il doit sans cesse se plier. C’est un esprit libre, non conventionnel, et il sent intuitivement qu’il doit partir pour respirer, et quitter la théologie pour le champ d’études plus vaste que lui offre la dogmatique. Il se décide à accepter la seconde offre de l’université de Münster en février 1963.

    Titulaire de la chaire depuis le 1er avril, il commence à enseigner la dogmatique et l’histoire des dogmes le 28 juin 1963 devant un amphithéâtre bondé, des haut-parleurs relayant son discours dans les salles adjacentes pour d’autres étudiants et des gens de la ville. Son discours porte sur la Révélation et la Tradition. Lorsqu’il a fini de parler, il est applaudi à tout rompre. Maintenant Joseph Ratzinger sait qu’il est arrivé à un point où il n’a plus à craindre les réactions hostiles.

    Tous les matins, à 6 heures et demie, il célèbre la messe dans la chapelle de la maternité voisine. Quand il corrige les copies de ses élèves, il pratique le dialogue avec eux et les laisse faire les corrections eux-mêmes. À midi, il retourne dans la maison qu’il partage avec sa sœur Maria et des étudiants qui sous-louent les chambres restantes. Comme sa mise, son attitude très simple est bien éloignée des professeurs de son rang. Il parle volontiers avec ses étudiants dont il est très aimé parce qu’il arrive à parler de théologie d’une façon très concrète. Il rit de bon cœur.

    Il connaît son niveau intellectuel mais se fait petit à dessein. Sa voix est fluette, mais il émane une force de sa personne et, lors des confrontations, il n’y a pas de place pour le compromis. Ses conférences de l’Avent à la cathédrale Saint-Paul de Münster sont extrêmement courues : il y a là 1500 personnes, essentiellement des jeunes gens, qui viennent écouter ses méditations sur les Saintes Écritures. Ses cours magistraux sont suivis par 600 élèves pour 350 inscrits et ses assistants ont dû mettre en place une petite imprimerie dans les sous-sols de l’université pour répondre à la demande de polycopiés. Sa façon très personnelle d’enseigner, sans jamais se mettre en avant tout en insistant sur l’âme et la relation personnelle à Dieu plutôt que sur une approche strictement intellectuelle et théorique, n’est pas le moindre de ses paradoxes et entraîne une adhésion constante de son auditoire.

    La grande désillusion

    Le 3 juin 1963, la mort de Jean XXIII est un choc pour Joseph Ratzinger. À l’annonce de la nouvelle, il interrompt son cours à l’université de Münster et lui rend hommage. Le cardinal qui va lui succéder sous le nom de Paul VI, l’Italien Giovanni Battista Montini, a été le proche collaborateur de Pie XII de 1937 à 1954. Au sein de la Curie, il est proche du courant réformateur. Il décide la reprise du Concile dont la deuxième session s’ouvre le 29 septembre 1963, et met l’accent sur la rénovation mais aussi sur la tradition de l’Église.

    Joseph Ratzinger écrit à propos du texte De Ecclesia sa satisfaction de voir « 90 % du texte qui dataient des 19e et 20e siècles réécrits pour laisser place dans des proportions équilibrées aux trois époques patristique, médiévale et contemporaine ».

    Les tensions se poursuivent entre les cardinaux conservateurs et réformateurs et il en sera ainsi tout au long des 3e et 4e sessions qui se succèdent jusqu’à la clôture du Concile le 8 décembre 1965. Paul VI marque plusieurs fois son autorité : il publie le décret Lumen gentium qui marque une fois pour toutes que le pape est seul successeur de Saint-Pierre lorsque les progressistes tentent d’imposer l’idée d’une conduite collégiale des évêques avec le pape et l’Église ; il passe outre la pétition d’évêques américains qui lui demandaient une déclaration sur la liberté de religion ; et au grand dam des évêques allemands, il marque par le titre de Mater Ecclesiae une reconnaissance du rôle de Marie en tant que protectrice de l’institution qu’est l’Église catholique, fermant la porte à un rapprochement avec les protestants.

    Le premier commentaire écrit de Joseph Ratzinger fait état d’« une grande désillusion » : est-ce à dire qu’il souhaitait ardemment à l’époque une réunion avec ses frères évangéliques ? Ce qui est certain, c’est qu’il avait déjà commencé à prendre ses distances avec les progressistes vers la fin de 1964 ou le début de 1965. Ainsi, le 18 juin 1965, il fait une conférence sur le thème de « la fausse et la vraie rénovation dans l’Église ». Il se demande devant ses étudiants de Münster « si les choses sous le régime de ceux qu’on nomme conservateurs, n’allaient pas mieux que sous l’empire du progressisme ». Il appelle à une nouvelle simplicité et considère que le contraire du conservatisme selon le Concile n’est pas le progressisme mais l’esprit missionnaire, et que c’est là le vrai sens de l’ouverture au monde. Une ouverture qui ne signifie pas pour les chrétiens un conformisme mondial sur fond d’une culture de masse à la mode, mais qui au contraire exige d’eux un non-conformisme dans l’esprit de la Bible. « Ne vous appropriez pas la manière du monde [2] », devait-il écrire plus tard.

    Il commence dès ces années-là à lutter contre la déformation opérée par les médias qui s’appuient sur des théologiens en quête de renommée, à l’instar du théologien suisse Hans Küng qui se prête à leur jeu, se pavanant au volant d’une Alfa Romeo, et avec lequel il prend ses distances tout en poursuivant paradoxalement le dialogue : « Derrière cette tendance au règne des spécialistes se profilait l’idée d’une souveraineté du peuple de l’Église, idée selon laquelle c’est le peuple qui décide ce que l’Église doit comprendre ». En 1966, nouvelles critiques dans ses cours magistraux : « l’Église a certes ouvert ses portes au monde, mais le monde n’a pas afflué dans cette maison grande ouverte, il la harcèle encore davantage ». « Bien sûr j’étais pour un progrès », confie t-il à Peter Seewald, mais « à l’époque cela ne signifiait pas faire exploser la foi de l’Église, cela visait à mieux faire comprendre et vivre la foi des origines ». 

    Illustration : Professeur de dogmatique et de théologie fondamentale à Freising en 1959, © KNA/SIPA.

    [1] . « Bendikt XVI. Ein Leben », Peter Seewald, Eds Droemer, mars 2020.

    [2] . « Das neue Volk Gottes », Joseph Ratzinger, Düsseldorf, 1969.

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    Source : https://www.politiquemagazine.fr/

  • Éphéméride du 20 août

    2 après J.C. : Mort de Lucius Caesar, l'un des deux "Princes de la Jeunesse", successeurs désignés de l'empereur Auguste

     

    Petit neveu et fils adoptif de Jules César, Octave (appelé parfois aussi Octavien) n'eut de cesse de le venger, après son assassinat.

    S'étant peu à peu emparé de la totalité des pouvoirs dans l'ensemble du monde romain, il établit le Principat, qui, tout en respectant les formes traditionnelles de la vie politique "républicaine" d'alors, instituait, de fait, l'Empire romain, dont, devenu Auguste, Octave fut le premier Empereur : c'est en 28 avant J.C. que le sénat lui conféra le titre de Princeps senatus, le Premier du sénat (ce qui signifie qu'il est le premier à prendre la parole devant l'assemblée); et l'année suivante que le Sénat lui décerna le titre d’Augustus, qui signifie sacré.

    À dater de ce jour, Auguste, qui n'avait pas d'enfants, fut hanté par le problème de sa succession. Ayant délivré Rome de la guerre civile et de ses horreurs, il souhaitait tout naturellement voir son oeuvre se poursuivre, après lui.

    Sa nièce, Claudia Marcella l'Aînée, avait épousé Marcus Vipsianus Agrippa, brillant général et homme politique de premier plan, lequel, dès le début, mit toutes ses compétences au service d'Octave, durant la guerre civile, pour sa conquête du pouvoir : c'est donc tout naturellement que l'empereur adopta les deux enfants d'Agrippa, Caius et Lucius, à la mort de celui-ci. Caius et Julius, devenus héritiers présomptifs de l'empereur, furent tous les deux nommés consuls et fêtés en tant que Princes de la jeunesse (Principes iuventutis).

    Des statues et des temples furent érigés en leur honneur, comme la Maison Carrée de Nîmes (ci dessus et ci dessous).

    Cependant, ces plans de succession ne se réalisèrent pas : Lucius mourut le premier, prématurément, à Marseille, à dix-neuf ans, d'un mal inconnu, et son frère Caius le suivit, deux ans plus tard, à l'âge de 23 ans.

    Du Figaro hors série, Auguste, les promesses de l'âge d'or  :

    "...Adoptés par Auguste dès leur plus tendre enfance, les fils d'Agrippa et de Julie ressemblaient à des demi-dieux. Beaux, jeunes, téméraires. Leur grand-père n'était pas le moins enthousiaste. Frappé par un mal qu'aucun médecin n'a pu guérir, Lucius est mort le 20 août de l'an 2 après Jésus-Christ, à Marseille, alors qu'il partait pour une tournée d'inspection en Hispanie. Deux ans plus tard, Rome apprenait que son frère Caius n'avait pas survécu à une blessure reçue en Orient au cours d'un guet-apens. Ils avaient respectivement dix-neuf et vingt-quatre ans. Leurs cendres reposent dans le mausolée d'Auguste..."  

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    La Maison Carrée est un temple romain hexastyle (six colonnes en façade), édifié au début du 1er siècle. Il fut dédié par Auguste à la gloire de ses deux petits-fils, les consuls et chefs militaires Lucius Caesar et Caius Julius Caesar.

    Il s'agit aujourd'hui d'un des temples romains les mieux conservés au monde. 

    http://www.nimes.fr/index.php?id=2258 

     

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    1153 : Mort de Bernard de Clairvaux      

               

    S'il n'est pas le fondateur de l'Ordre de Cîteaux (les Cisterciens...), comme on le pense souvent, il est le fondateur de l'Abbaye de Clairvaux (ci dessous) et celui qui a donné à l'ordre son extraordinaire essor... 

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    Et, dans notre album L'aventure France racontée par les cartes , voir la photo "L'empire de Cîteaux"

     

    Pour le 850ème anniversaire de la canonisation de Bernard, la chaîne KTO a diffusé ce magnifique reportage (le mercredi 17 Janvier 2024) :

    Les fondations de l'abbaye de Cîteaux sont ancrées en Côte-d'Or au coeur de la Bourgogne. Elle est le berceau de l'ordre cistercien, l'un des ordres monastiques les plus importants de l'histoire occidentale. Très vite, la puissance de cet ordre va se manifester par un réseau de monastères considérable qui se développe à partir du XIIe siècle pour conquérir toute l'Europe. « Vous ne pouvez traiter d'aucun sujet de ce Moyen Âge central sans les rencontrer, c'est impossible, ils sont partout ! ». Fidèles au Ora et Labora de la Règle de Saint Benoît tout en étant plus ascétiques que les bénédictins dont ils sont une branche réformée, les cisterciens ne négligent pas le travail déployant, à leur rythme, une agriculture et une industrie ainsi qu'un réseau commercial très actif. Aujourd'hui, à l'abbaye Notre-Dame de Cîteaux, même si les jours semblent s'écouler selon un rite immuable, les moines cisterciens continuent de faire fructifier cet héritage, entre prière et travail. 

     

     

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    1348 : La Peste noire arrive à Paris...

     

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    La peste bubonique sévissait de façon endémique en Asie centrale, où les guerres répétées entre Mongols et Chinois provoquèrent les conditions sanitaires permettant le déclenchement de l'épidémie, qui se déclara en 1334, dans la province chinoise du Hubei, puis se répandit dans toute la Chine....

    En 1346, les Mongols de la Horde d'or assiégèrent Caffa, comptoir et port génois des bords de la mer Noire, en Crimée. L’épidémie, qu'ils apportaient d'Asie centrale, toucha bientôt les assiégés, car les Mongols catapultaient les cadavres des leurs par-dessus les murs pour infecter les habitants de la ville. Mais les Génois furent aussi contaminés par les rats, passant de l'armée mongole à la ville...

    Également décimés par la peste - qui, elle, ne connaît pas les frontières !... - Génois et Mongols signèrent une trêve. Les bateaux génois purent donc, de nouveau, quitter Caffa, mais disséminèrent évidemment la peste dans tous les ports où ils faisaient halte : Constantinople fut  la première ville touchée, en 1347, puis Messine fin septembre 1347, Gênes et Marseille en novembre.

    Pise fut atteinte le premier janvier 1348, puis Raguse, et ensuite Venise, le 25 janvier 1348.

    En un an, la peste se répandit sur tout le pourtour méditerranéen...

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    En France, et depuis Marseille - où elle était arrivée en  l'épidémie gagna rapidement Avignon, en : la venue de fidèles en grand nombre dans la Cité papale, centre du monde chrétien, contribua largement à sa diffusion. Début février, la peste atteignit Montpellier, puis Béziers. Le , Narbonne. Début mars elle était à Carcassonne, fin mars à Perpignan. Fin juin, l'épidémie atteignit Bordeaux, d'où elle se diffusa rapidement, à cause du transport maritime. L'Angleterre fut touchée le . Le , la peste apparut à Rouen, puis à Pontoise et Saint-Denis.

    C'est le elle se déclara à Paris. En septembre, elle atteignit le Limousin et l'Angoumois, en octobre le Poitou, fin novembre Angers et tout l'Anjou. Au nord du royaume, en décembre, elle fut apportée à Calais depuis Londres.

    L'hiver 1348-1349 arrêta un peu sa progression, avant qu'elle ne resurgisse, à partir d'avril 1349.

    Ayant ravagé toute l'Europe de l'Ouest puis l'Europe centrale, le fléau continua sa progression vers l'est et vers le nord, dévastant la Scandinavie en 1350, et ne s'arrêtant que dans les vastes plaines inhabitées de Russie, en 1351...

     

    Parmi les conséquences inattendues de ce fléau : le manque de main d’œuvre conduisit à l’abolition du servage, à une diminution de la toute-puissance du féodalisme et à l’émergence des structures urbaines. Mais aussi à une réelle amélioration des conditions d'existence des petites gens et des travailleurs : le prix des loyers chuta considérablement, avec "l'offre" de demeures désormais vides, qui augmenta considérablement, ce qui permit aux pauvres de se loger plus facilement; et, la main d'oeuvre étant devenue plus rare, ces mêmes pauvres se virent octroyer des salaires plus importants car, là aussi, le nombre de travailleurs étant devenus moins importants, on se les disputait et il fallait les payer mieux pour les attirer...

    En somme, d'une grande catastrophe sortit un réel progrès économique et une amélioration notable des conditions de vie pour l'ensemble de la population !

     Dans notre Album L'Aventure France racontée par les cartes, voir la photo "La Grande Peste de 1348"...

     

     

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    1350 : Mort de Philippe VI

     

    Premier roi de la Dynastie des Valois, c'est sous son règne que commence la Guerre de Cent Ans : en 1340, en effet,  le roi d'Angleterre Édouard III, fils d'Isabelle de France - elle-même fille de Philippe le Bel - fit porter un défi solennel à Philippe VI, et prit le titre et les armes de Roi de France...

    La guerre s'engagea mal pour le royaume (désastre de Crécy, perte de Calais...), qui connut également la terrible épidémie de Peste noire (1348, voir ci dessus).  

    Pourtant, à sa mort, Philippe VI laissait le royaume agrandi de la Champagne et du Dauphiné (à condition que le fils aîné du Roi de France porte, à l'avenir, le titre de Dauphin).

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    Philippe VI reçoit l'hommage d'Édouard III
     
     
     
     
    La Dynastie des Valois succède aux derniers "Capétiens directs" (qui régnèrent durant 340 ans, voir l'Éphéméride du 1er février), et elle régnera jusqu'à l'assassinat d'Henri III, en 1589, soit durant 261 ans (voir l'Éphéméride du 2 août); elle passera alors le relais à la Dynastie des Bourbons...
    Premier roi de France assassiné, Henri III verra en effet lui succéder son lointain cousin, Henri III de Navarre, devenu Henri IV, "roi de France et de Navarre", et premier Bourbon à monter sur le trône : les représentants actuels de notre Maison de France (le Comte de Paris et son fils, le Dauphin Gaston) descendent en ligne directe de celui que l'on appelle aussi, souvent, le "Béarnais", et qui périra, lui aussi assassiné par un fanatique, après un règne bienfaisant et réparateur...
     
     
     
     
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    1451 : Le "signe de Bayonne"...
     
     
    Le 6 août 1451, alors que la Guerre de Cent ans touche à sa fin mais dure encore, le siège de Bayonne débute. Les français l'emportent, l'ennemi capitule par traité le 19 août 1451 et accepte de payer une rançon de 40.000 écus d'or. Ainsi, pour la première fois depuis bien longtemps, le royaume de France n'a plus qu'un seul souverain (si l'on excepte Calais, qui ne sera libérée que bien plus tard, en 1598). 

    C'est le lendemain matin, vers les 7 heures, dans un ciel clair et pur, au-dessus du camp de Gaston de Foix, un peu à l'ouest, vers l'Espagne, que se produisit "le miracle de la Croix Blanche", visible pendant une
  • GRANDS TEXTES (26) : Du Roi, par Vladimir Volkoff. Deuxième partie : L'Héritier (ou : Du Prince Royal)

    Voici l'intégralité du discours prononcé par Vladimir Volkoff aux Rassemblement Royaliste des Baux-de-Provence de 1986. Il est intitulé "L'Héritier" ou "Du Prince Royal".

    Il clôture la réflexion de Volkoff sur la trinité royale, après Du Roi comme Père, puis De la Reine, ces trois textes ayant été réunis par Julliard (collection L'âge d'homme) - avec d'autres textes courts - dans un opuscule intitulé Du Roi.     

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    Si la Royauté a la capacité de s'inscrire si profondément dans les cœurs, c'est, entre autres, que ses structures sont à l'image des structures fondamentales de l'homme.

    De l'homme physiologique d'abord : notre corps est une monarchie dont le cerveau est le roi.

    Inutile, sans doute, de montrer que notre corps n'est pas une démocratie : imagine-t-on nos organes fomentant une révolution pour élire, à la place du cerveau, le pancréas ou la prostate ?

    Mais il est bon de préciser qu'il ne s'agit pas non plus d'une dictature totalitaire : le cœur pompe, le foie sécrète, les cellules se renouvellent sans que le cerveau s'en mêle le moins du monde.

    En revanche, dans les domaines où il y a une résolution à prendre, il décide en maître, après avoir consulté les sens. C'est, très exactement, le roi dans ses conseils.

    La Royauté reproduit aussi la cellule sociale de base : la famille. Les parents, les enfants d'un président de la République n'ont aucune présence politique ; sa femme ne sert, dans le meilleur des cas, que pour la décoration. Au contraire, sans sa famille, le roi n'est rien. Sans son père, il n'est pas roi ; sans sa reine, c'est un roi stérile ; sans son héritier, c'est - contrairement à l'adage selon lequel le roi ne meurt pas - un roi mort.

    C'est sur l'héritier que je voudrais réfléchir ici.

     

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    Novembre 2010 : le prince Jean, la princesse Philoména et le prince Gaston sont au Liban, hôtes de la Croix Rouge : "la Royauté reproduit aussi la cellule sociale de base : la famille."

     

     

    Le langage ne sépare pas par hasard l'héritier des autres enfants du souverain : le Dauphin, le Naslednik, le Kronprinz, le Diadoque, le Prince de Galles - le Prince Charles d'Angleterre a même été couronné pour souligner ce que sa fonction a de spécifique - ce n'est pas n'importe quel fils de roi : c'est ce que j'aimerai appeler, faisant allusion en toute piété à une autre structure fondamentale, la deuxième personne de la trinité royale.

    L'Ecriture illustre ce point, quand elle compare l'histoire religieuse de l'humanité à un banquet auquel nous sommes invités et auquel beaucoup d'entre nous négligent de se rendre. A quelle occasion, ce banquet, dans la parabole rapportée par Saint Matthieu ? Pour le mariage du prince. L'évangéliste le dit expressément : "Le Royaume des cieux est semblable à un roi qui fit un festin de noces pour son fils" (Mt. XXII, 2). Car si, en tant que Père, Dieu règne sur l'humanité, en tant que Fils, il l'épouse. Les royaumes terrestres aussi ont cette double relation avec la famille royale : le roi est le père de la patrie, mais le prince en est le fiancé, avec tout ce que ce mot porte de poésie et de gaieté grave.

    La tradition orthodoxe propose quelques enseignements à ce sujet. Dans plusieurs prières de la messe, nous nous adressons au Christ en lui demandant de bénir non pas son royaume mais son héritage, ce qui montre que nous voyons en lui un héritier. Lors de la cérémonie du mariage, les époux portent chacun une couronne, et on les appelle le couple princier. Ils sont princes parce qu'ils sont époux, de même que le prince est l'image de l'Epoux, parce qu'il est le prince.

    Le sentiment populaire ne s'y trompe pas. L'étrange prénom de Charmant que les contes donnent à l'héritier du royaume le dit assez. Combien d'entre eux ont pour sujet cette fête des fêtes : le mariage d'un prince ? La marraine, la citrouille, la pantoufle n'ont pas d'autre but. Et le sentiment de plénitude qui s'empare de nous à la fin du conte n'a pas d'autre justification : oui, ils seront heureux et ils auront beaucoup de petits... princes.

    L'intérêt passionné que montrent les lecteurs les moins royalistes lorsque les magazines populaires leur présentent le mariage de tel prince n'est pas d'un autre ordre, encore qu'il soit d'une autre qualité. Si le même intérêt se dégrade jusqu'aux vedettes du spectacle, cela ne change rien à notre argument : ces vedettes sont perçues comme des princes, et il n'y a pas là de quoi nous émouvoir. Il faudrait admirer plutôt que nos vrais princes, sans couronne, sans terres, sans puissance effective d'aucune sorte, conservent assez de magie pour être perçus comme ce qu'ils sont.

     

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    Senlis, 2 mai 2009

     

     

    A quoi tient cette magie ? A ce que l'héritier est un futur roi ? Je ne le pense pas. Je pense que la magie du prince est propre au prince en tant que tel.

    Le roi détient le sceptre pesant d'aujourd'hui ; le prince dessine sur le sable avec la badine de demain. Le roi se collette avec le réel ; le prince effeuille la gamme des possibles. Le roi, c'est ce qui se passe après que le roman est fini ; le prince, c'est le roman lui-même. Le roi, c'est midi, le prince, c'est l'aurore. Le roi est le roi de ce qui est ; le prince est le prince de ce qui devient. Et, puisque le roi administre et protège un territoire tandis que le prince poursuit un apprentissage, le roi est le roi de l'espace et le prince est le prince du temps.

    "Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur", chantaient les Juifs lorsque Jésus-Christ entra à Jérusalem. "Celui qui vient", c'est le prince, car le roi, s'il y a un roi, est déjà là. J'aime, pour ma part, que le Christ-Roi n'ait jamais été un roi terrestre, mais que Jésus ait bel et bien été un prince de la maison de David.

    Tout le charme gai et pimpant des commencements appartient au prince ; or, rien n'est plus gai qu'un commencement : celui d'une journée, car c'est le matin ; celui d'un amour, car c'est la rencontre ; celui d'une vie, car c'est la jeunesse.

     

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    La liberté et la responsabilité qui, d'ordinaire, doivent être inséparables, ont, à ces moments là, la bride sur le cou : la responsabilité est minime, la liberté plus grande qu'elle ne le sera jamais. On dispose d'une traite si riche sur la banque du bien qu'on peut s'autoriser quelques dettes sur la banque du mal. Les maîtresses qu'on prend ne sont pas encore des rivales de la reine, les amis qu'on se donne ne comptent pas encore être ministres, les ennemis qu'on se fait ramperont bientôt. C'est le printemps de l'année, c'est l'ouverture de l'opéra. On rêve d'être Titus ou Alexandre, Saint-Vladimir ou Saint-Louis. Le Paradis sur terre n'est pas encore hypothéqué.

    Le temps viendra assez tôt où l'héritier accédera à l'exercice ambigu du pouvoir.

    Il est vrai que, d'une certaine manière, il sera transporté à un niveau supérieur de sérénité. Le roi de France ne pourra pas ne pas oublier les querelles du duc d'Orléans. Mais oublier ne va pas sans renier.

    Qu'on revoie la scène où, à la fin de la seconde partie d'Henry IV, Sir John Falstaff aborde le prince Henry qui vient de devenir roi. Henry et Falstaff se sont saoulés ensemble, ensemble ils ont troussé les filles et détroussé les voyageurs. Falstaff, qui aime ingénument, Henri, s'imagine que leurs relations vont continuer comme par le passé : "Que Dieu te garde gentil garçon !" Mais Henry "Vieillard, je ne te connais pas... Ne va pas t'imaginer que je suis la chose que j'étais. Dieu le sait déjà et le monde va s'en apercevoir : je me suis détourné de mon ancien moi-même." C'est cela, devenir le roi. C'est, pour reprendre la terminologie de Saint-Paul, déposer le vieil homme et revêtir le nouveau.

    Mais le nouveau n'est pas, dans ce cas, un Adam régénéré qui aurait retrouvé son innocence c'est plutôt un David qui va tenter d'exorciser la violence du pouvoir.

    Certains aiment à répéter cette bourde anglo-saxonne : "Le pouvoir corrompt et le pouvoir absolu corrompt absolument". Il n'y a aucune raison de penser que le pouvoir corrompe des âmes qui ne sont pas basses au départ. On voit même comment il pourrait ennoblir les plus hautes. Mais, s'il ne corrompt pas, il souille. Dans le cortège du roi, il n'y a pas que des évêques, des maréchaux et de belles dames : il y a aussi le bourreau en tablier de cuir et l'indicateur de police en manteau couleur muraille, qui se cachent au dernier rang de la photographie de groupe, mais sans qui le roi ne serait apte à gouverner que des elfes, et la Royauté ne serait rien de plus qu'un idéal.

    Le Roi, qui décide de la vie et de la mort, ne peut pas être Oberon. Le prince, oui. Et, mieux qu'Oberon, il peut, pendant quelque temps, être Antigone, lui qui passera sa vie à être Créon.

    La royauté a ceci de spécifique qu'elle nous permet de nous reconnaître en elle. Que pourrions-nous reconnaître de nous dans, mettons, le président de la République ? Tout au plus un certain besoin d'ordre et d'organisation, un de ces meubles que nous plaçons sur notre bureau pour y ranger les trombones d'un côté et les agrafes de l'autre.

    Au contraire, dans le roi, nous nous reconnaissons nous-mêmes, notre libre arbitre, la seigneurie d'amour que nous prétendons exercer sur nos proches, notre famille, notre métier, cette manière que nous avons d'affronter le destin, de puissance à puissance.

    Dans le prince, nous reconnaissons nos enfances, cet instant privilégié où rien n'est encore joué, et, plus profondément encore, cette chose essentielle : tout comme lui, et malgré que nous en ayons, avant d'être ce que nous nous faisons nous-mêmes, nous sommes des héritiers. 

     

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    Au cours du règne de Jean le Bon, le Dauphiné est rattaché par donation à la couronne. Désormais, l'héritier présomptif de la couronne recevra ce territoire et portera le titre de Dauphin. Le premier dauphin sera donc Charles V. Par la suite, ce titre servira à désigner l'héritier du trône de France, fils aîné du roi.

     

     

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    Retrouvez l'intégralité des textes constituant cette collection dans notre Catégorie

    "GRANDS TEXTES"...

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            Après six mois de progression régulière, de juillet à décembre 2008, gagnant cinq cent visites à chaque mois, suivis de deux mois de stabilité, en janvier et février, mars et avril ont marqué une nouvelle progression importante, avec mille visites supplémentaires et le franchissement d’un palier symbolique, aussi bien pour les visiteurs uniques que pour les visites et le nombre de pages consultées.

            Et, avec plusieurs pics de fréquentation que nous n’avions jamais atteints, la première décade de mai  laisse espérer, si les visites ne faiblissent  pas, que nous dépasserons encore ce mois ci les résultats de mars et avril. Peut-être faut-il y voir, entre autre, un signe de l’intérêt porté au Prince Jean, dopant la progression d’un blog qui, il faut bien le dire, s’occupe du mieux qu’il peut de lui ?

            Quoi qu’il en soit, nous ne pouvons que remercier nos lecteurs pour leur fidélité, et leur demander de continuer à nous aider par les moyens les plus simples dont ils disposent : nous envoyer des listes d’adresses électroniques de personnes à qui faire parvenir les notes du blog; et, encore plus simple, envoyer eux-mêmes des notes à des personnes de leur connaissance, afin de faire connaître encore plus lafautearousseau et de contribuer par ce biais à la poursuite de l’accroissement de sa diffusion.

            Dans cette optique, nous ouvrons une nouvelle Catégorie, "ABC du Blog : Fiches pratiques…", destinée à aider à la dynamisation du blog.

            Vous y trouverez une première note, purement technique, expliquant comment envoyer des notes du blog à vos amis et comment retrouver en quelques instants, et avec une très grande facilité, n’importe quelle note traitant de n’importe quel sujet.

            Et, pour l’instant car d'autres suivront peut-être, trois autres notes destinées à être, justement, envoyées à des amis pour leur faire connaître le blog et présenter les (très…) grandes lignes de notre action.

            La première est une présentation rapide, genre « tract » si l’on veut, de lafautearousseau.

            La deuxième explique pourquoi nous avons fait les Ephémérides, et à  quels buts elles essaient de répondre.

            La troisième s’efforce de présenter, en quelques mots, quelques axes de notre action.

            Là aussi, toujours dans l’idée que ces courtes notes, volontairement très résumées et très succinctes, ne contenant que l’essentiel de l’essentiel, soient envoyées à des personnes nous connaissant peu, ou mal, ou pas du tout…

            A charge pour elles, si elles souhaitent en savoir plus, de lire justement, et entre autre, lafautearousseau !...

  • Pour en finir avec les ghettos urbains...

               De Polytechnique à Don Bosco (1), Jean-Marie Petitclerc, personnalité atypique s'il en est, s'est fait connaître par ses nombreuses conférences, par ses ouvrages - il a publié plus d'une dizaine de livres sur le thème de l'éducation et des actions de prévention - et par son action dans les quartiers sensibles.

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               Il a encore publié, récemment, Pour en finir avec les ghettos urbains, dans lequel, dès l'introduction, il écrit: "Cet ouvrage se veut le cri de celui  qui ne peut accepter que la situation empire encore".

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    190 pages, 17 euros

     

                Sa thèse ? L'échec de la politique de la Ville réside dans le zonage : il s'est agi principalement de financer des activités dans les quartiers pour les habitants des quartiers. Une telle politique n'a pas réussi à enrayer la spirale de la ghettoïsation.

                Jean-Marie Petitclerc sait de quoi il parle: on se souvient qu'il a passé dix-huit mois "chez" Christine Boutin, alors ministre du Logement et de la Ville. Un prêtre au gouvernement ! En aura-t-on assez parlé !...

                C'est justement ce passage dans les hautes sphères qui lui permet de faire deux constatations majeures. Une critique, d'abord : le système oblige les responsables à agir à chaud, sous le coup de l'émotion. Le contraire du temps long et des décisions mûrement réfléchies, en somme. "Le drame -écrit-il- c'est que la pression médiatique oblige à dévoiler des solutions avant d'avoir pris le temps de poser sérieusement le problème". Une proposition, ensuite: la mixité sociale. Il ne sert à rien de mettre encore des millions d'euros, après ceux qui y ont déjà été mis, dans les banlieues. Il a, sur ce point, mille fois raison: même doré à l'or fin, un emplâtre sur une jambe de bois reste, aussi beau soit-il, un emplâtre sur une jambe de bois ! Il faut sortir les jeunes de leurs ghettos, si l'on veut les intégrer, dit Jean-Marie Petitclerc.

                 On admirera le zèle du croyant -du chrétien- qui veut être présent sur un terrain où d'autres seront, si l'on n'y va pas, avertit-il, avec justesse. Soit. Mais on est en droit aussi de se poser quelques questions. Telle celle-ci: ces jeunes, dont "on" souhaite l'intégration, la veulent-ils, vraiment ? Certainement oui, pour une part. Et, semble-t-il, très probablement non pour une autre part.

                Et, là, que faire ?... Les bonnes intentions suffisent-elle ? Et les beaux projets?...

    (1) : Si l'on aimait jouer au petit jeu des ressemblances ou des similitudes, on pourrait dire qu'il y a un peu d'Ignace de Loyola chez Jean-Marie Petitclerc. Brillant élève de l'Ecole polytechnique (qu'il intègre en 1971), comme Ignace était un brillant capitaine, ils semblent promis, l'un et l'autre, à un bel avenir terrestre. La blessure d'Ignace, qui l'immobilise de longs mois, ne laisse d'autre activité à son tempérament bouillonnant que la lecture: il en sortira transformé pour la vie, soldat, toujours, mais du Christ cette fois, et dans sa Compagnie exclusivement, celle "de Jésus".  Très sportif (trop ?) c'est aussi une blessure qui cloue Jean-Marie Petitclerc sur un lit d'hôpital. Bien que différente de celle d'Ignace, et reçue d'un autre endroit -la pratique excessive du sport- la période de réflexion imposée lui fera découvrir le pédagogue italien Giovanni Bosco: il deviendra prêtre salésien. 

           L'avenir dira si la comparaison s'arrête là, ou se poursuit...

  • Faut-il sauver la Vème République ? et Jacques Julliard aux Mercredis de la Nar...

              Quand on observe l'action des différents groupes royalistes, on ne peut que constater deux choses, aussi positives l'une que l'autre : d'abord leur vitalité, qui se manifeste par des activités multiples; mais aussi -et peut-être même surtout- leur insertion dans le débat et la réflexion d'aujourd'hui, et la pertinence de leurs analyses. 

              Cela permet de mettre en évidence nos points de convergence avec un grand nombre d'intellectuels.

              Deux nouveaux exemples de cette vitalité : ce mardi, 2 décembre, Les Epées ont invité à un débat entre trois professeurs d'Université, Anne-Marie Le Pourhiet, Frédéric Rouvillois et Philippe Lauvaux, sur le thème iconoclaste Faut-il sauver la Ve République ? (1).

              Et mercredi prochain, 3 décembre, la NAR (Nouvelle Action Royaliste) organise une réunion particulièrement intéressante. Elle recevra Jacques Julliard, pour parler avec lui de son dernier ouvrage L'Argent, Dieu et le diable, consacré à "Péguy, Bernanos et Claudel, face au monde moderne". (1)

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               Comment, par exemple, ne pas être en parfaite convergence avec la présentation que fait Julliard de son livre :

               « Si je rapproche ici ces noms, ce n'est pas parce qu'ils sont tous trois ce que l'on est convenu d'appeler des écrivains catholiques. Catholiques, ils le sont, chacun à sa manière, mais cela ne suffit pas, loin de là, à les définir. Si je les ai réunis, c'est d'abord parce que chacun d'eux a représenté, à diverses époques de ma vie, un formidable instrument d'émancipation intellectuelle. Ils m'ont aidé à me libérer de mon temps, à prendre des distances vis-à-vis de lui, et plus encore, vis-à-vis de moi-même. Quand le monde tout entier paraît s'affaisser sur son axe et que l'on se sent gagné par la lâche tentation de composer avec ce qu'il charrie de plus médiocre, alors Péguy, Bernanos et Claudel sont des recours. Ils nous arrachent à la vulgarité ambiante et bien souvent nous en protègent. Non que chacun d'entre eux n'ait eu, à l'occasion, ses faiblesses. Mais leurs erreurs n'ont jamais été inspirées par la complaisance à leur époque ; ils n'ont jamais emprunté leurs aveuglements à leurs contemporains. Leur marginalité fut à la fois un fait subi et une situation voulue. Subie, parce qu'elle est en effet pour partie liée à leur position d'écrivains catholiques. Voulue, parce qu'en érigeant l'ostracisme dont ils furent victimes en sécession délibérée, ils ont fait de ce défi à leur temps la source principale de leur inspiration. Les grandes oeuvres peuvent bien exprimer leur époque, elles n'en sont pas moins bâties sur la solitude volontaire et la résistance à la contrainte extérieure. " J.Julliard.

                L'Argent, Dieu et le diable, Péguy, Bernanos et Claudel face au monde moderne, de Jacques Julliard; Flammarion, 229 pages, 18 euros.

    (1) : Mardi 2 décembre à 20 heures : Salle Pierre Nicole 9 rue Pierre Nicole - 75005 Paris.
           Mercredi 3 décembre à 20 heures : 17, rue des Petits-Champs, Paris 1er (4e étage).  

  • Kad Merad, de « Bienvenue chez les Chtis !... » au dérapage de « Qui veut gagner des millions ». Ou : « Dis-moi qui tu h

              Jeudi 3 juillet, TF1 et son jeu « Qui veut gagner des millions ? » accueillait toute l’équipe du film « Bienvenue chez les Chtis » pour un spécial « Nord ».

              Les gains devaient aller, comme c'est l'usage, à des associations caritatives. On sait qu'elles ne manquent pas, qu'il y en a qui font un travail admirable, pour soulager une misère qui, hélas, s'étend. Il n'y avait donc, semblait-il, que l'embarras du choix.....         

            Eh bien justement, en parlant de choix, Kad Merad a choisi... de ne pas choisir une association caritative ! Merci pour elles, et pour celles et ceux qui se dévouent au quotidien: ça leur "fera plaisir" de voir de l'argent -dont elles ont tant besoin- qui leur passe ainsi sous le nez...! Non, Kad Merad a préféré une association politisée à l'extrême: il a en effet a choisi RESF (Réseau Education Sans Frontières) comme destinataire de ses gains en précisant « ça leur permettra de payer les avocats » ( sic ! ).

            Ce sont donc pas moins de 72 000 Euros qui n'iront pas soulager la misère (même si c'est une goutte d'eau...) mais qui seront ainsi employés à des fins politiciennes, et versés à cette association de défense des hors la loi: des hors la loi qu’elle rebaptise scandaleusement “sans-papiers », car cette association s’est fait une spécialité de mentir sans vergogne sur les mots et par les mots…..

            Dès ses "débuts" (si l’on peut dire !...) cette association gaucharde bobo/trotsko n’a pas hésité à se mettre hors la loi pour défendre ses chers illégaux, dans son délire immigrationniste (1). Jusqu’à ce que, ses actions d’agit’prop allant crescendo, de très lourds soupçons pèsent sur son implication directe dans l’incendie du centre de rétention de Vincennes, qui s’est produit le 22 juin.

           Pour nous, c’est très clair : il faut dissoudre RESF, qui n’est rien d’autre qu’une association ultra-politisée d’agitateurs dangereux, au service d’une cause (sans-papiérisme forcené et immigration à tous prix…) dont nous sommes fondés à qualifier l'action de directement anti-nationale.

            Quant à Kad Merad, il confirme par sa piètre prestation sur TF1 qu’il a politiquement choisi son camp. Nous saurons faire à son sujet la différence entre deux facettes d’une même personne. D’un côté, il est l’un des acteurs d’un film sympathique et souriant, véhiculant une sorte d’image plutôt positive de la France actuelle, dont nous avons été heureux de constater le succès. Mais, parallèlement, il peut changer de casquette –comme Maître Jacques…- et se muer en adversaire absolu, militant résolu d’une cause pour nous scélérate…..

    (1)    Voir les notes « Il faut dissoudre RESF ! » dans la catégorie « Le Part Immigrationniste » ; et « Pseudos immigrationnistes mais vrais charognards » et « Une association se met hors la loi » dans la Catégorie « Étrangers, trotskistes, bobos : même combat ! ».       

  • Les voeux du Chef de l'Etat: Beaucoup de bruit... pour rien ?

              Il a suffi que Nicolas Sarkozy, lors de ses voeux à la Nation, lance sa petite phrase sur une "politique de civilisation" pour que, pendant près d'une semaine, une part non négligeable des commentaires se focalisent là-dessus; que ce soit pour l'approuver ou pour le critiquer.

              Ce n'est certes pas nous qui pourrions être choqués ou inquiétés par ces propos. Nous avons écrit ici même, il y a peu, et à propos du Château de Versailles, que pour nous la Politique ne se limitait pas à une technique, à une forme de gouvernement, mais devait bien plutôt se fixer comme but d'élever la société tout entière: "...car pourquoi nous battons-nous? Pour une "technique", une "forme" de gouvernement? Ou -ce qui est bien sûr le cas- pour que la société s'épanouisse dans une authentique Civilisation brillante et raffinée?..."

              C'en serait presque à se demander si le Président ou ses conseillers lisent "lafautearousseau"! Plus sérieusement, reconnaissons modestement que le hasard nous a servi en nous permettant, à propos de l'exposition remarquable "Quand Versailles était meublé d'argent", de réfléchir avec nos lecteurs sur la finalité de l'action politique des gouvernements. Et cela les 13 et 14 décembre, juste avant que les propos présidentiels ne viennent braquer les feux de l'actualité sur ce thème précis.....

              Interrogé par France Info, le jeudi 3 Janvier, Henri Guaino a du reste repris et développé cette idée: à une journaliste plutôt hostile, et parfois même arrogante, il a redit que "la politique s'était concentré sur la technique, la gestion..." (et qu'elle devait) "se re-fixer des buts élevés...". Il faisait allusion, évidemment, aux deux mandats de Jacques Chirac, comme l'avait fait peu de temps auparavant Alain Finkielkraut sur FR3. Patrick Devedjian, pour sa part, a complété l'explication de texte en insistant sur le fait que cette politique souhaitée par Nicolas Sarkozy devrait "s'inscrire dans la durée". Là non plus, rien qui puisse nous choquer ou nous inquiéter, bien au contraire: on sait que la durée est l'un des principaux avantages de la Royauté, qui permet d'envisager les choses sous l'angle du "temps long" (un peu comme dans l'Église Catholique...)

              En fait, à quoi tout cela se ramène-t-il? A fort peu de choses en réalité, mais ce fort peu de choses est, pour le camp d'en face, un séisme politique. Ce "message de foi dans la vie et dans l'avenir" proclamé dans la foulée du voyage au Vatican (fort mal vécu, "en face"...). Cette idée selon laquelle "notre vieux monde a besoin d'une nouvelle Renaissance", et que la France doit être l'élément moteur de cette Renaissance. Et donc ce propos: "j'ai la conviction que, dans l'époque où nous sommes nous avons besoin de ce que j'appelle une politique de civilisation": voilà trois phrases qui, selon nous, sont somme toute normales dans la bouche d'un Chef d'État. Mais c'en est trop, et trop d'un coup, pour les laïcards d'en face, habitués aux discours de "gardien du Temple" de Chirac!

              Ainsi s'expliquent ces propos ampoulés, excessifs et donc insignifiants d'un Benoit Hamon ("Nicolas Sarkozy ce n'est pas la France"). D'un Montebourg (qui pense -on ne voit pas trop le rapport, mais bon....- que ce sera "une intégration au bloc anglo-saxon"). D'un Vincent Peillon ("Cela me laisse perplexe parce que je n'ai pas compris de quoi il s'agissait"!...). Et de plusieurs autres, qui permettraient sans aucun doute de confectionner un sacré bêtisier....

              En ce qui nous concerne, et pour conclure, nous nous garderons de tout enthousiasme excessif et prématuré. Et nous attendrons évidemment que des actes suivent. Mais nous ne voyons pas au nom de quoi il serait interdit de se réjouir d'entendre, ou de ré-entendre, des propos somme toute positifs. Et dont il est bon, en soi, qu'ils aient été prononcés. Car si, bien sûr, elles ne suffisent pas sans les actes qui doivent les accompagner, les paroles à ce niveau-là sont aussi, d'une certaine façon, une forme d'action.....

     

  • Drôle d'ingérence de deux fonctionnaires de l'Union Européenne.....

              C'est le 1° avril (mais ce n'était pas un poisson !...) que Bruxelles avait fait savoir que le président de la Commission européenne (José Manuel Barroso) et le commissaire européen à l'élargissement (Olli Rehn) se rendraient en Turquie du 10 au 12 avril. Et ce alors que l'action en justice contre le parti AKP au pouvoir pourrait compliquer les négociations d'adhésion de ce pays à l'UE.

              Le voyage vient de s'achever. Cette visite, et c'est là que réside le scandale, a été l'occasion d'apporter "un message d'appui au renforcement progressif des liens entre l'Union européenne  et la Turquie, et d'appui aux réformes qui vont rapprocher la Turquie de l'UE dans beaucoup de domaines", réformes sur lesquelles "la Turquie doit maintenir le rythme"....         

              Il a été souligné que cette visite, bien que planifiée "depuis un moment", survenait "à un moment critique".

              Le commissaire Rehn a en effet fait part de son inquiétude après le lancement du procès visant à interdire le parti AKP au pouvoir à Ankara; un parti accusé par le procureur en chef de la Cour de cassation turque de vouloir islamiser le pays et saper ses fondements laïcs.

              Il a répété qu'il ne voyait aucune "justification" à une interdiction de l'AKP, et que sa dissolution ne se justifierait selon lui que si le parti utilisait la violence ou appelait à la violence, avant d'ajouter: "J'espère que les juges de la Cour constitutionnelle prendront en compte l'intérêt à long terme de la Turquie [...] démocratie européenne d'importance, qui respecte tous les principes démocratiques". Là, il nous semble qu'il s'avance beaucoup -ce qui est après tout son droit...- mais qu'il aggrave surtout son cas. Car il utilise son poste et sa fonction pour tenter de faire pression sur la justice turque, à seule fin de favoriser ses amis; et là ce n'est plus du tout son droit.....c'est ni plus ni moins qu'un "abus de fonction"....

              Dès qu'il avait appris l'action lancée par les magistrats turcs contre l'AKP, M. Rehn avait d'ailleurs agité la menace de nouvelles perturbations dans les négociations d'adhésion à l'UE entamées en octobre 2005 par la Turquie, qui ne progressent déjà qu'au ralenti.

              Simple question, de simple bon sens: De quoi se mêlent ces deux fonctionnaires ? Et ont-ils été dûment mandatés (et dans ce cas, par qui ?...) pour s'ingérer ainsi -car c'est bien de cela qu'il s'agit...- dans les affaires internes de la Turquie ? Et, accessoirement, pour manifester ainsi leur position personnelle ? S'ils ont, bien évidemment, parfaitement le droit, à titre privé, d'être favorables à l'entrée de la Turquie dans l'Union, ils sont en revanche, comme tous fonctionnaires, tenus à une obligation de réserve.

              En toute logique, ils devraient être sanctionnés.....

  • L’or, un truc aberrant ? par Marc Rousset

    Patrick Artus vient de déclarer, sur Ecorama, qu’il « déteste l’or ! » « Ce truc est aberrant ; ça ne verse pas de revenus ; c’est le même syndrome que le bitcoin. » Il aurait pu ajouter, mais il s’en est bien gardé : l’or rapporte moins de commissions aux banques que les actions et les obligations.

    631794428.jpgPatrick Artus est un brillant polytechnicien qui a été professeur d’économie de 1996 à 2011 à l’École polytechnique, administrateur de Total, ancien administrateur de l’INSEE, professeur à Paris I Panthéon-Sorbonne, membre du Conseil d’analyse économique. Sa formation d’économiste est très solide et sa valeur intellectuelle en économie internationale et politique monétaire est indiscutable. Mais il est, aujourd’hui, membre du comité exécutif, directeur de la recherche et des études chez Natixis. Le seul reproche qu’on puisse lui faire, c’est d’avoir vendu son âme au Système pour rassurer les citoyens, compte tenu de son aura intellectuelle, y trouvant en contrepartie une rémunération élevée.

    Le 22 mars 2007, Patrick Artus rédige la note Natixis « Flash Marchés » n° 110, où il explique pourquoi il n’y a pas lieu de craindre une crise financière prochaine. Le préambule de cette note s’est révélé complètement erroné : « Les marchés financiers croient n’importe quoi. Les corrections successives des marchés d’actions en février-mars 2007 sont liées à une série de craintes des marchés. Il peut y avoir une récession aux États-Unis. La crise du crédit immobilier “subprime” aux États-Unis va déclencher une crise bancaire et financière. Or toutes ces affirmations sont fausses. La crédulité et l’absence de sang-froid des marchés financiers sont donc remarquables. » Il concluait sa note de onze pages en prétendant, contre toute évidence, que « l’économie américaine [était] largement capable de résister à la crise du “subprime mortgage” ».

    Patrick Artus en remet une couche, le 24 mai 2007, dans le magazine Challenges, en prévoyant que « le CAC 40 atteindra 7.000 points au premier semestre 2008 ». Il prétendait, toujours dans Challenges, le 2 avril 2008, que la « crise est finie » et, dans sa note « Flash Marchés » Natixis du 7 mai 2008, que « le pire de la crise financière qui débute à l’été 2007 est derrière nous, [que] la confiance revient », alors que les nombreuses faillites et sauvetages bancaires de Lehman Brothers, Merrill Lynch, AIG, etc., commencaient en septembre 2008.

    Le 11 septembre 2015, Patrick Artus, commentant la crise migratoire, signait une chronique dans Challenges intitulée « Pourquoi la crise migratoire est une chance pour l’Europe ? » Le journaliste Laurent Mauduit, dans son ouvrage Les imposteurs de l'économie. Les économistes vedettes sous influence, n’hésite pas à écrire, p. 82 : « Patrick Artus, bien que brillant, est trop incrusté dans ce système pour en dénoncer tous les vices et toutes les turpitudes. Sans même parler de ses rémunérations principales, celles que lui sert sa banque d’attache. »

    Patrick Artus nous ressort l’argument éculé du célèbre Warren Buffett, l’oracle américain d’Omaha à la tête du fonds d’investissement Berkshire Hathaway, prétendant que l’or ne rapporte rien. Pourtant, l’or est une assurance tous risques en cas d’inflation, de refonte du système monétaire international ou d’écroulement du Système en raison de l’hyper-endettement ! Pourquoi, sinon, les banques centrales et les particuliers fortunés se rueraient-ils actuellement sur l’or partout dans le monde ? L’or, ultime valeur refuge, est déjà au plus haut depuis sept ans à environ 1.550 dollars l’once, face à la création monétaire trop laxiste et aux taux négatifs des banques centrales. Greg Jensen, le numéro 2 de Bridgewater, le plus grand fonds d’investissement au monde, voit l’or, suite aux incertitudes politiques et en cas d’inflation, se diriger vers les 2.000 dollars l’once, et la Fed ramener en 2020 ses taux à zéro en cas de récession.

    L’or ne ment pas et se moque des mensonges médiatiques ainsi que de la folie, de l’irresponsabilité, de l’hypocrisie humaines. Patrick Artus peut détester l’or dans les médias, tout en goûtant au « Veau d’Or » chez Natixis.

  • Vers un deuxième krach, comme en 1929, plus long et plus violent, par Marc Rousset.

    Le rebond des marchés aux États-Unis est tellement surprenant qu’un nouveau krach pourrait se produire, plus long et plus violent qu’en mars 2020. Deux acronymes américains, FOMO (« Fear of missing out »), c’est-à-dire peur de rater l’occasion de la hausse, et la tarte à la crème TINA (« There is no alternative »), c’est-à-dire qu’il n’y a pas d’alternative aux actions, expliquent l’attitude des boursiers qui refusent de voir les réalités économiques en face.

    marc rousset.jpgWarren Buffett a raison d’attendre et de rester liquide, même s’il aurait mieux fait d’acheter de l’or, surtout après ses pertes abyssales dans les compagnies de transport aérien. Les marchés vont encore baisser, alors que l’indécision domine actuellement. Le CAC 40 a cédé un peu plus de 5 % cette semaine et le Dow Jones a reculé de 3 %. Les célèbres « GAFAM » pèsent, désormais, environ 50 % du NASDAQ 100 et certains pourraient bientôt se diriger, de la même façon, vers les champions du luxe français, les « KHOL » (Kering, Hermès, L’Oréal et LVMH).

    Goldman Sachs entrevoit un plongeon du PIB de la zone euro pour 2020 de -11 %, -9 % pour l’Allemagne et -13 %, -14 % pour la France, le Royaume-Uni, l’Espagne et l’Italie. Les faillites bancaires vont se multiplier, suite à celles des entreprises dans le secteur du gaz de schiste aux États-Unis, du transport aérien, de la distribution, du tourisme, de l’hôtellerie, des cafés et restaurants, et aussi à cause des créances irrécouvrables des particuliers au chômage. Le véritable choc est donc toujours à venir, selon la banque suisse UBS. Rien que pour le premier trimestre 2020, la banque italienne UniCredit vient de passer pour 1,2 milliard d’euros de provisions. La bulle énorme d’avant mars, suite à la remontée des cours, n’est donc toujours pas dégonflée !

    Certains voient se profiler de nouveau, à moyen terme, l’hyperinflation de la République de Weimar. À quand des banques centrales, par le jeu des « QE » éternels et illimités, qui achètent aussi des actions pour soutenir les cours – ce qui est déjà le cas au Japon et en Suisse, mais dans une attitude d’investisseur -, et, là ce sera le bouquet ! L’euro est en sursis, suite à la décision motivée et de bon sens de la Cour constitutionnelle allemande de Karlsruhe. La crédibilité de la BCE est dans la ligne de mire.

    L’Allemagne ne veut plus payer pour « le Club Méditerranée », expression consacrée, outre-Rhin, de la France et de l’Europe du Sud. Les Allemands partent à la retraite à 67 ans sans rechigner, avec un Arbeitsamt (Pôle emploi) qui ne rigole pas, alors qu’en France, on ne sait que revendiquer, réclamer des droits nouveaux et sans fin, maintenir les scandaleux régimes spéciaux, avec des syndicats inconscients qui refusent l’élévation de l’âge du départ à la retraite. Merkel cherche à temporiser tout en se défilant, car elle est partante, mais la majorité des Allemands approuvent la décision de la Cour de Karlsruhe. Il n’y a pas de primauté du droit européen, mais des textes qui ont été signés et qui donnent raison à la Cour de Karlsruhe. Quant à Lagarde, elle noie son incapacité professionnelle dans l’anglo-américain au lieu de parler français.

    Après avoir bouclé 540 milliards d’euros d’aide d’urgence, les 27 butent sur les demandes d’une relance supplémentaire, par Bruno Le Maire, de 1.000 milliards d’euros, car sinon l’Italie et « la zone euro ne résisteront pas ». Le principe est acquis d’une aide budgétaire ainsi qu’une aide à des investissements stratégiques et au secteur santé, mais les chiffres finaux retenus seront moins élevés.

    Aux États-Unis, Jerome Powell, président de la Fed, ne veut pas entendre parler des taux négatifs, mais les marchés à terme anticipent déjà un taux de -0,022 % pour décembre 2021. Avec 33,5 millions d’inscriptions au chômage, un premier plan d’aide gouvernemental de 3.000 milliards de dollars, un deuxième plan envisagé du même montant par les démocrates, 2.000 milliards de dollars de rachats par la Fed, et 40 % des foyers avec un revenu inférieur à 40.000 dollars qui ont un de leurs membres au chômage, le résultat n’est pas non plus très brillant.

    Un deuxième krach boursier plus violent parait donc inéluctable.

    Marc Rousset

    Économiste

    Ancien haut dirigeant d'entreprise

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