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Pour en finir avec les ghettos urbains...

           De Polytechnique à Don Bosco (1), Jean-Marie Petitclerc, personnalité atypique s'il en est, s'est fait connaître par ses nombreuses conférences, par ses ouvrages - il a publié plus d'une dizaine de livres sur le thème de l'éducation et des actions de prévention - et par son action dans les quartiers sensibles.

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           Il a encore publié, récemment, Pour en finir avec les ghettos urbains, dans lequel, dès l'introduction, il écrit: "Cet ouvrage se veut le cri de celui  qui ne peut accepter que la situation empire encore".

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190 pages, 17 euros

 

            Sa thèse ? L'échec de la politique de la Ville réside dans le zonage : il s'est agi principalement de financer des activités dans les quartiers pour les habitants des quartiers. Une telle politique n'a pas réussi à enrayer la spirale de la ghettoïsation.

            Jean-Marie Petitclerc sait de quoi il parle: on se souvient qu'il a passé dix-huit mois "chez" Christine Boutin, alors ministre du Logement et de la Ville. Un prêtre au gouvernement ! En aura-t-on assez parlé !...

            C'est justement ce passage dans les hautes sphères qui lui permet de faire deux constatations majeures. Une critique, d'abord : le système oblige les responsables à agir à chaud, sous le coup de l'émotion. Le contraire du temps long et des décisions mûrement réfléchies, en somme. "Le drame -écrit-il- c'est que la pression médiatique oblige à dévoiler des solutions avant d'avoir pris le temps de poser sérieusement le problème". Une proposition, ensuite: la mixité sociale. Il ne sert à rien de mettre encore des millions d'euros, après ceux qui y ont déjà été mis, dans les banlieues. Il a, sur ce point, mille fois raison: même doré à l'or fin, un emplâtre sur une jambe de bois reste, aussi beau soit-il, un emplâtre sur une jambe de bois ! Il faut sortir les jeunes de leurs ghettos, si l'on veut les intégrer, dit Jean-Marie Petitclerc.

             On admirera le zèle du croyant -du chrétien- qui veut être présent sur un terrain où d'autres seront, si l'on n'y va pas, avertit-il, avec justesse. Soit. Mais on est en droit aussi de se poser quelques questions. Telle celle-ci: ces jeunes, dont "on" souhaite l'intégration, la veulent-ils, vraiment ? Certainement oui, pour une part. Et, semble-t-il, très probablement non pour une autre part.

            Et, là, que faire ?... Les bonnes intentions suffisent-elle ? Et les beaux projets?...

(1) : Si l'on aimait jouer au petit jeu des ressemblances ou des similitudes, on pourrait dire qu'il y a un peu d'Ignace de Loyola chez Jean-Marie Petitclerc. Brillant élève de l'Ecole polytechnique (qu'il intègre en 1971), comme Ignace était un brillant capitaine, ils semblent promis, l'un et l'autre, à un bel avenir terrestre. La blessure d'Ignace, qui l'immobilise de longs mois, ne laisse d'autre activité à son tempérament bouillonnant que la lecture: il en sortira transformé pour la vie, soldat, toujours, mais du Christ cette fois, et dans sa Compagnie exclusivement, celle "de Jésus".  Très sportif (trop ?) c'est aussi une blessure qui cloue Jean-Marie Petitclerc sur un lit d'hôpital. Bien que différente de celle d'Ignace, et reçue d'un autre endroit -la pratique excessive du sport- la période de réflexion imposée lui fera découvrir le pédagogue italien Giovanni Bosco: il deviendra prêtre salésien. 

       L'avenir dira si la comparaison s'arrête là, ou se poursuit...

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