Avis de basse démagogie chez Christine Boutin...
C'est bien connu : il y a un contentieux entre Christine Boutin et Philippe de Villiers. C'est leur affaire à tous les deux, cela ne nous regarde pas et nous n'avons pas à nous en mêler. Nous ferons quand même mention d'une petite pique - méchante... - envoyée par Christine à Philippe (comme on dit aujourd'hui, dans le jargon...), du genre coup de pied de l'âne.
Parce que, à travers la perfidie et le venin de sa petite phrase assez basse, il n'est pas impossible que Christine Boutin salisse en fait un peu tout le monde, un peu tous les français, un peu la France.
Et là, cela nous regarde...
N'est-il pas trop facile, en effet, et franchement minable, de terminer un long entretien par cette petite phrase: "...J’ajoute une dimension sociale qui me distingue de Philippe de Villiers : tout homme mérite le respect – le malade, le jaune, le noir, l’immigré ou le non-catholique."
Certes, dans le genre j'enfonce des portes ouvertes, ou je découvre l'eau tiède, on ne saurait mieux dire...: c'est effectivement vrai, archi-sûr et certain, tout homme mérite le respect...
Mais voilà, la phrase est prononcée dans un certain contexte, et à propos d'un certain thème (l'immigration), qui rendent cette vérité banale tout d'un coup fielleuse...
Car, pour le coup, et dans ce contexte-là donc, Madame Boutin, dans sa fureur, a juste oublié "le français". Oui, le français, qui mérite lui aussi le respect. Comme "le jaune, le noir, l'immigré". Nous avons envie de plagier Devedjian, se déclarant partisan de l'ouverture à un point tel qu'il la souhaitait aussi en direction des... sarkozystes. Et nous avons envie de dire à Christine Boutin que nous sommes évidemment, comme elle, pour le respect, et que nous sommes évidemment d'accord avec elle pour que l'on respecte tout homme; et nous sommes tellement pour le respect de tous les hommes que nous englobons, dans notre respect universels... les français !
Car elle veut dire quoi, la petite perfidie de Christine Boutin ? Elle semble bien reprendre ou sous-entendre une idée largement répandue dans la nébuleuse du politiquement correct : les français sont - ou seraient - indifférents à la souffrance des autres (les noirs, les jaunes, les immigrés..."); voire seraient carrément responsables de tout ou partie de leurs problèmes. Christine Boutin n'est peut-être pas allée jusque là, mais c'est l'inconvénient des allusions et des choses que l'on ne dit pas vraiment, tout en les laissant entendre malgré tout. Et il nous a bien semblé, à la lecture de son article, qu'il y avait dans ses propos quelque chose de cette tarte à la crème de la bien-pensance et du politiquement correct.
Or, est-il acceptable de laisser les français être constamment mis en accusation à propos de la pauvreté du monde, et d'être en permanence soupçonnés de ne pas être généreux, ou d'être racistes, et ceci et cela...... Nous ne sommes pas responsables de la misère des masses d’Afrique et d’Asie. Ni quand elles sont chez elles, ni quand "on" les délocalise chez nous. Quand nous étions dans la misère, nous les peuples de l’Europe, à la chute de l’Empire romain, quelle ONU, quelle UNICEF, quels MEDECINS DU MONDE ou SANS FRONTIERE nous ont aidés ? Personne. Nos ancêtres ont retroussé leurs manches, et avec l’aide des moines ils ont défriché et labouré ; ils ont travaillé dur, et longtemps; la vie n’était pas toujours rose, la douleur était la compagne ordinaire des jours, on ne mourrait pas vieux. Mais mille ans après on voit le résultat...
Les responsables de la misère des peuples d’Afrique et d'Asie ce sont les dirigeants de ces pays, et aussi certaines mentalités, certaines philosophies, certaines moeurs et traditions, et certaines formes religieuses prévalant chez ces peuples. Qui les laisse croupir dans l’analphabétisme, la corruption, la misère, l’intolérance, le manque des libertés les plus élémentaires ? Certainement pas nous, mais certains dirigeants, certaines philosophies, certaines religions auxquelles nous faisons allusion.
Alors qu’on nous laisse un peu tranquilles avec « les jaunes, les noirs, les immigrés » : s’ils sont malheureux chez eux, qu’ils fassent des révolutions et qu'ils renversent ces régimes (1) de misère et de malheur qui sévissent là-bas. Qu'ils changent d'habitudes sociales, de régimes politiques, pourquoi pas de religion..
(1) : Que l'on se souvienne de la phrase de Benoist-Mechin « arbitraire, nonchalance et corruption ».