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Rechercher : Rémi Hugues. histoire & action française. Rétrospective : 2018 année Maurras

  • Il n'y a plus de politique, par Hilaire de Crémiers*

    Le régime des partis a tout contaminé. Nos institutions en sont malades. François Hollande, Manuel Valls avec leurs combines en sont de tristes illustrations. Aucune vue de fond ni d'ensemblle. Jusqu'au jour où... 

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    François Hollande et Aquilino Morelle, son conseiller intime en communication mis en examen : quel monde entoure le président ?

    Aujourd’hui à quoi donc est réduite la France ? à chercher cinquante milliards d’économies ! C’est le tout de sa politique. Rien d’autre à l’horizon dans les sphères officielles. Le seul débat qui occupe le terrain politique, porte sur les postes budgétaires qui sont voués à être « rabotés » : toute la classe politique discute gravement sur ces points litigieux et se dispute à qui mieux mieux, même à gauche, même dans le Parti socialiste, toutefois pas au point de remettre en cause le système : ah, non, solidarité oblige… toujours dans le régime.

    Qui osera dire que cette question est secondaire et que le salut ne se trouve évidemment pas là ? Une fois que le gouvernement aura commencé à « raboter » dans un coin, il continuera dans un autre ; il ponctionne de la même façon : c’est la même politique qui se poursuit depuis des décennies. Et qui ne donne aucun résultat. Jamais les bonnes questions ne sont posées ; on prend les conséquences pour les causes ; il n’y a aucune issue intelligente avec de tels procédés. La France est condamnée à des politiques à courtes vues, attachée à des boulets qu’elle n’arrive plus à porter, passant son temps à compter et recompter des chiffres nécessairement de plus en plus calamiteux.

     

    Ce qu’il faudrait…

    Et la vérité de notre pays, où est-elle dans de tels calculs ? Qui en parlera ? Qui abordera les vraies questions ? Qui énumérera les conditions du salut national ? L’avenir de la France, sa revitalisation intellectuelle, spirituelle, sociale, économique, sa vigueur morale, la santé de ses familles, la solidité de ses patrimoines ; l’intégration, dans la mesure où elle est encore possible, des immigrés qui ne demandent qu’à devenir français, ce qui suppose donc en premier lieu un fort sens patriotique et moral au sommet de l’état « intégrateur » et non des « bobos » nihilistes, cyniques, jouisseurs et égoïstes, dont les affidés inconséquents comme Morelle, Cahuzac, d’autres encore demain, sont pris la main dans le sac ; la simplification juridique et administrative, toujours annoncée et jamais faite, qui puisse redonner vie et goût de vivre à tous ceux qui veulent travailler ; la tranquillité de l’ordre qui est la condition de la paix intérieure et dont nos meilleurs policiers connaissent parfaitement les conditions ; une justice équitable et efficace et qui ne soit pas livrée aux billevesées idéologiques ; une défense avec une armée dont le pays soit fier et dont les capacités soient à la hauteur des missions exigées ; une diplomatie digne de la France qui se conçoive dans  sa tradition historique et qui ne se réduise pas aux quelques formules d’un « énarque » resté adolescent, aussi immature que prétentieux, et qui passe sa vie à vouloir réussir un éternel grand oral devant le jury de la bien-pensance mondialiste ; enfin, et au-dessus de tout, un chef de l’état qui se démarque de tous les partis et qui, au lieu de « cliver » « droite, gauche » selon le terme qui résume le tout de la politique française en nos tristes temps, s’identifie à la France historique, réelle, humaine et puissante, et, pour travailler avec lui, un Premier ministre qui ne soit pas un rival potentiel ni un cohabitant de la République mais un homme de valeur, à la compétence incontestée, dévoué au bien commun, sans autre souci de carrière, entouré de quelques ministres fixés sur leur seule tâche nationale, pas plus de huit ou dix, avec quelques secrétaires d’état en nombre restreint.

    Alors, la France posséderait l’intelligence et l’efficacité de la décision politique, le premier de tous les biens, ce qu’elle cherche vainement aujourd’hui. L’appareil d’état une fois bien posé, tous les problèmes en conséquence seraient déjà à moitié résolus. Si l’état fonctionne bien, au lieu de s’atteler à tout et finalement à rien, le reste marchera et le chômage se résorbera. 

    Rétablissons les choses dans l’ordre

    Et, bien sûr, il conviendrait en même temps de rappeler à la représentation qu’elle est chargée de représenter fondamentalement les Français dans leurs territoires, leurs intérêts et leurs libertés, non pas des appareils idéologiques, ni des ambitions partisanes ; car les partis politiques n’ont pas vocation éternelle à régner en maîtres sur la France en s’entredéchirant sur tout et en accaparant à leur profit l’organisation des pouvoirs publics, ce qui est proprement scandaleux.

    Rien de plus clair : l’accord des Français se ferait – à 80 %, voire 90 % – sur ces quelques idées simples mais salutaires qui correspondent parfaitement, point par point, à leurs aspirations. Les sondages ne cessent d’aller dans ce sens. Or tout est fait pour écarter cette solution qui s’imposera sans doute un jour, malheureusement il faut le craindre, dans un désastre. Pourtant la seule et vraie audace politique est là. Qu’est Valls, que fut Sarkozy, sinon des sortes d’« ersatz » de ce besoin essentiel et existentiel dont ils ont joué pour se faire valoir, alors qu’ils ne sont en fait que des hommes du régime.

     

    … et la triste réalité

    En attendant, ce régime de mort continue. Son sort est suspendu à des questions, toutes, explosives. La première question est de savoir si Valls aura encore longtemps sa majorité… et la France en est au rouet ! Deuxième question : la maigre croissance escomptée sera-t-elle au rendez-vous , au risque d’une catastrophe économique et sociale ? Troisième question : en 2015 la France aura-t-elle pu réduire son déficit aux 3 % prescrits. L’Europe, le FMI, les agences de notation la surveillent de près ! Et les investisseurs ! Quatrième question : que se passera–t-il après les élections européennes, au cas où le PS est balayé et que le FN et l’abstention font des scores décisifs. Quelle sera alors la légitimité de ceux qui nous gouvernent ? D’un Hollande chahuté, même par les siens, partout où il paraît. Cinquième question : que penser de ce président et de ce chef de gouvernement  qui décident d’eux-mêmes du nombre des régions françaises sans tenir compte de l’histoire ni de l’avis des Français, même s’il est vrai que le pays est toujours en attente de la vraie décentralisation ? Sixième question : que fait la France dans le monde avec cette bande de zozos qui la dirigent, objets de toutes les risées à travers le monde, alors que l’Europe lui échappe au profit de l’Allemagne, qu’elle s’engage en Afrique sans avoir de buts politiques et sans moyens suffisants, que les états-Unis ne cherchent plus que leurs intérêts en réduisant l’Europe à une zone économique à leur convenance, que l’Asie est en ébullition et que la Russie veut retrouver sa place historique tandis que l’Europe de l’Est est elle-même déstabilisée par les incohérences de la politique occidentale.

    Toutes ces questions aujourd’hui sans réponse sont autant de mines qui vont exploser les unes après les autres. Le régime n’y résistera pas.

    *Analyse politique parue dans le numéro 129 (mai 2014) de Politique magazine

  • On connnaissait ”Paris brûle-t-il ?”, voilà qu'on voudrait nous jouer ”Marseille coule-t-elle ?”

    ...une autre politique "étant réellement d'opposition, c'est-à-dire prêchant ouvertement la subversion du Régime"... (Léon Daudet)

    marseille,cités,zones de non droit,immigration,daudetPendant plusieurs jours "on" nous a bassiné avec "l'info" (!) : Marseille coule ! En boucle, sur les télés permanentes, en gros titres sur les Une de divers journaux, on y a eu droit jusqu'à saturation : le naufrage était sûr, aussi sûr que celui du Titanic, Marseille coulait !

    Même le Premier ministre s'y est mis : dans la (très) mauvaise série, Plus gesticulateur que moi, tu meurs, apellée aussi Plus je brasse de l'air et plus on croira peut-être que j'existe, il est venu vivre deux jours à la Préfecture ! Alphonse Daudet, dans la veine de Le sous-préfet aux champs, en aurait probablement tiré un conte savoureux, genre Le Premier ministre au bord de l'eau, ou "à la plage", ou quelque chose dans ce style : mais Alphonse Daudet n'est plus là, et la littératue française a perdu quelque chose !

    Bon.

    Mais, si on redevenait sérieux ?

    (Illustration : le Une du quotidien La Provence du samedi 12 mai  2012)

    N'en déplaise à X, Y ou Z, Marseille ne coule pas. En vingt-six siècles d'Histoire, elle en a vu d'autres, et des choses pénibles, et réellement tragiques : en 1423, mise à sac par les Aragonais, et livrée au pillage, tous les habitants rescapés s'étaient enfuis, pour éviter une mort certaine, et pendant trois jours la ville fut vide de population, comme disparue de la carte, rayée de l'existence. Soixante ans avant que la Provence et donc Marseille, ne deviennent Françaises, il fallut que le Roi de France Charles VII exemptât de taxes les marchands de bois du Dauphiné et des environs pour qu'ils fournissent des poutres bon marché, nécessaires à la reconstruction des maisons : les habitants, traumatisés tardaient en effet à revenir à Marseille, et il fallut donc l'appui du Roi de France, pourtant non concerné, pour trouver tous les moyens possibles de les inciter à réintégrer leur ville...

    Aujourd'hui, on n'en n'est pas là. Certes, un dix-neuvième "jeune" s'est fait buter par un autre "jeune" : que voulez-vous, ma pauvre dame, les "jeunes" d'aujourd'hui ne sont plus ce qu'ils étaient ! Ils n'ont pas les mêmes conceptions du nettoyage que nos ancêtres, c'est le moins que l'on puisse dire !

    marseille,cités,zones de non droit,immigration,daudetEt, le problème, il est là, et il est très simple : ce qui coule, ce n'est pas Marseille, ce sont les parties gangrenées de Marseille, pourries jusqu'au trognon par les Mafias qu'un Pays légal insensé a volontairement implanté sur tout notre territoire, du Nord au Sud et de l'Est à l'Ouest. Les 1.500 quartiers difficiles officiellement recensés sont, en réalité, bien plus nombreux, et ce sont eux qui coulent...

    Il y a un chiffre que La Provence a donné plusieurs fois : il y aurait entre 150.000 et 200.000 musulmans à Marseille. Mais, s'est-on demande une seconde si, à Marseille comme ailleurs en France, "on" avait les infrastructures nécessaires (logements, places d'écoles et de crèches, postes de travail, transports etc...) pour recevoir "entre 150.000 et 200.000 musulmans" ? Ce serait, bien évidemment, la même chose avec des Inuits, des Tamouls, des Ottentots ou des Indiens d'Amazonie...

    marseille,cités,zones de non droit,immigration,daudetQuand "on" fait "entrer" pendant des décennies 200.000 étrangers par an, et qu'on en régularise 30.000 clandestins, sans compter évidemment ceux qui passent à travers les mailles d'une comptabilité non tenue parce que non tenable; quand on fait une folie pareille, à quoi s'attend-on, à quoi faut-il s'attendre ? A ce que, d'un simple coup de baguette magique, ces 230.000 personnes deviennent des agrégés de médecine ou des lauréats de Normale'Sup, vivant à Juan-les-Pins l'hiver et à Deauville l'été ? Ou bien à ce qu'ils aillent s'entasser dans des banlieues sordides où, n'ayant aucune perspective d'avenir, ils seront la proie facile de toutes les Mafias et de tous les trafics qui leur permettront de "s'en sortir" : prostitution, trafics d'armes ou de drogue etc.

    Illustration de ce que nous disons là : ce vendredi 7 septembre, sur une chaîne télé d'infos permanentes, un journaliste interroge un "jeune" de 19 ans, nonchalamment accoudé sur une barrière; on ne voit ni son visage ni même son buste : seuls sont visibles son pantalon et ses chaussures, d'une grande élégance et d'un grand prix, comme il va le dire. Il explique au jourtnaliste qu'il a commencé à 13/14 ans, tout en bas de l'échelle, comme guetteur; il se "faisait' deux à trois mille euros par mois ! Maintenant, c'est normal, il est monté en grade et il gagne plus; il n'a pas dit combien, mais il dit quand même au journaliste qu'il a tout ce qu'il veut, les fringues, le matériel hi-fi, les sorties, les filles, tout; et il conclut d'un grandiose : "je ne vais tout de même pas travailler pour mille euros par mois...". Ben voyons !

    Voilà, il est là, le problème, et elle est là la réponse à la question Marseille coule-t-elle ?

    marseille,cités,zones de non droit,immigration,daudetNon, Marseille ne coule pas. Ce qui coule, nous l'avons dit, ce sont ces Cités  gangrenées et irrécupérables, dont il faudra bien - et le plus tôt sera le mieux - débarrasser et Marseille et toutes les villes de toute la France. Par un changement et un durcissement sans précédent de nos lois, permettant enfin de déchoir et d'expulser en masse ceux qui n'auraient jamais dû venir chez nous et qui, une fois venus, doivent en repartir...

    On voit que, évidemment, le problème est politique.

    Il ne sera bien sûr par réglé par le Système qui l'a créé, par ce Pays légal, par cette République idéologique qui, hélas, nous gouvernent. Il ne le sera, comme le disait Léon Daudet, que par une autre politique "étant réellement d'opposition, c'est-à-dire prêchant ouvertement la subversion du Régime" (Vers le Roi, Nouvelle Librairie nationale, Chapitre II, page 43)...

  • Sur-administration, l'une des plaies du Système : de la guéguerre picrocholine socialiste, à Marseille, à l'exemple ”ver

            Ce pauvre gouvernement, on ne sait plus trop s’il fait peine ou s’il fait sourire, dans sa quête désespérée de quatre sous par ci, de cinq centimes par là… Bien sûr, François Fillon a raison de vouloir trouver des ressources nouvelles – et, dans son cas, des ressources tout court… - mais, enfin, le nœud du problème est bien - pour une bonne part - dans ces mal-gérances multiples et additionnées du Système qui, telles un millefeuille de folies empilées les unes sur les autres a condamné le-dit Système à l’état calamiteux de ses finances dans lequel il se trouve, aujourd’hui, par sa propre faute.  

    guerini,caselli,departements,regions

     Et si on "supprimait" Guérini ?

    Politiquement, s'entend, bien sûr, en supprimant cet échelon parasite, donc nuisible, entre les Communes/Communautés urbaines et les Régions qu'est cette autre exception française : le Département ?

    On ferait de sacrées économies... 

            La France est un grand pays riche, mais mal géré, qui mérite mieux que son état actuel : on reparlera de ces autres plaies majeures que sont les 35 heures (quelques vingt milliards par an, ou plus, tout de même…) et l’immigration : la « clandestine » étant évaluée à 5 milliards d’euros par an, et la « légale » entre 40 milliards par an, pour les uns et, pour d’autres, comme Laulan, jusqu’à 75 milliards ; toujours par an…. La France dispose donc bien de larges marges de manœuvre…..

            On s’en tiendra aujourd’hui à cette plaie plus ancienne que les deux autres, et congénitale au Système, et ce dès son origine et de par ses fondements, comme le regretté Jacques Marseille avait eu le culot de le dire sur LCI (un culot politiquement très incorrect, comme dirait Sévillia…).

            Et on s’y tiendra en partant de l’actualité la plus immédiate : à partir de deux infos, en provenance, l’une de Marseille, l’autre, d’Alsace.

            A Marseille, que se passe-t-il ? : on touche à l’absurde ; les socialistes ont touché le fond, mais creusent encore !.... une guéguerre aussi picrocholine que grandguignolesque a éclaté entre Guérini, président socialiste du Conseil général et Eugène Caselli (socialiste lui aussi), président par défaut (1) de la Communauté urbaine. On sait que Guérini, en délicatesse avec la Justice, a déclaré qu’il acceptait de démissionner si tous les membres du PS condamnés (à commencer par Harlem Désir, qui lui faisait la leçon…) en faisaient autant : il y aurait beaucoup de places vides dans l’appareil du PS : ambiance ! Donc Guérini nous refait son petit Mac Mahon – « J’y suis, j’y reste… » - et dit a son ex-copain Caselli : puisque c’est comme ça, et que tu m’as lâché, tu n’auras plus un sou du Conseil général pour ton tramway. Eh, oui, "ça se passe comme çà", au PS, à Marseille: c’est beau la démocratie, et le respect des citoyens qui, eux, le voudraient bien, ce tramway : d’abord pour se déplacer, non pas un peu mieux mais un tout petit peu moins mal ; et puis aussi parce qu’ils l’ont très largement payé, par le biais d’impôts locaux déjà au-delà du raisonnable, et qui foncent vers le confiscatoire à la vitesse du TGV lancé à son allure de pointe…

            Voilà où on en est, donc, à Marseille, en ce moment, dans le marigot du Pays légal local. La seule question est : est-ce plus minable qu’absurde, ou l’inverse ? 

            On en vient à se dire : et si l’on "supprimait" Guérini ? "Supprimer" politiquement s’entend, bien sûr : n’allez pas croire que nous lançons un appel au meurtre. Mais supprimer sa fonction en supprimant un échelon - le départemental - dans notre administartion. D’autant plus que l’idée de "supprimer" le Conseil général, donc le Département (2), n’est pas du tout nouvelle. Mais elle vient de prendre un relief particulier avec la seconde info dont nous parlions au début, et qui, elle nous vient d’Alsace.

            Là, on apprend qu’après une consultation locale, on va proposer de fusionner les trois collectivités (deux Départements et une Région) pour n’avoir plus qu’un appareil de direction. Elle est évidemment là, la solution ; et le bon sens avec : trois entités pour une Province, c’est deux de trop. Et ce qui est valable pour l’Alsace est, bien sûr valable pour toute la France. Imaginons un seul instant le gain d’efficacité et l’économie engendrée par ce passage de 3 à 1 ; puis étendons-le à la France entière : s’il n’y a pas là un gisement inexploité de plusieurs dizaines, de plusieurs centaines de milliards, on veut bien être pendu… Comparons, par exemple, la Bavière et, au hasard, la Provence ou l’Aquitaine ou Midi-Pyrénées. En Bavière, certes, un gouvernement local complet, mais un seul. En Provence, ou en Aquitaine, ou en Midi Pyrénées, respectivement 5, 6, 8 préfectures. Plus les Préfectures maritimes et les Présidences régionales. On multiplie par le nombre de Régions françaises, et l’on se demande pourquoi Fillon va grappiller trois misérables petits sous de ci, de là, en surajoutant de nouvelles usines à gaz au nombre importantissime qui existe déjà, alors qu’il a, à portée de main, pourrait-on dire, tout simplement des milliards. Des centaines de milliards. Une vraie caverne d'Ali Baba.....

            A-t-on déjà vu un mammouth gagner le 100 mètres haies ? Mais il n’y a pas qu’en sport que la sveltesse et la minceur sont un atout : les Allemands, nous le disent tous les jours, et avec eux les pays mieux gérés que nous, parce que moins corsetés, moins sur-administrés, bref, moins étouffés par une bureaucratie aussi "hénaurme" - comme dirait Flaubert - qu'inefficace, paralysée par son propre poids, et paralysante....

            On en revient, comme d’habitude, au politique, car, comme le disait Jacques Marseille, il y a le clientélisme, inhérent au Système, tel qu’il fonctionne à l’heure actuelle…. 

    (1)    : nous disons « par défaut » car, au Conseil de la Communauté urbaine, la droite est majoritaire ; comme – en voix - dans la Région, d’ailleurs : mais dans l’une comme dans l’autre - c’est beau, la démocratie… -  les minoritaires ont tous les pouvoirs, les majoritaires, aucun ; mais, bon…

    (2)   : le Département, cette invention révolutionnaire pour conçue pour "casser" les histoires locales, les traditions, les solidarités naturelles, bref, tout ce qui s’opposait à l’uniformisation et au nivellement étatique voulu d’en haut, et par en-haut, par les révolutionnaires idéologues…. …

  • Autour du Prince Jean ! Pourquoi Chantilly ?...(3/3).

    TimbrebisRVB.jpg            Aujourd'hui : les trésors de Chantilly, patiemment accumulés, avec un goût des plus sûrs par le duc d'Aumale.

                Il s'agit, on l'a vu, de la deuxième collection d'art en France, par son importance et sa qualité, après le Louvre.

                Le duc d'Aumale n'a pas cherché à constituer un musée traditionnel, un de plus. Il a simplement voulu rassembler une belle collection, groupant les oeuvres au hasard, en fonction de ses acquisitions, voire en réunissant dans une même pièce celles qu'il préférait. Les conservateurs ont respecté cette façon de faire, et c'est un charme supplémentaire de Chantilly.

                Il est à noter, enfin, que, suivant les termes mêmes du legs fait à l'Institut, ce dernier a l'obligation "de n'apporter aucun changement dans l'architecture extérieure et intérieure du château" et qu'il a interdiction formelle de prêter quelque objet que ce soit. Les amateurs d'Art doivent donc venir à Chantilly, s'ils souhaitent voir les merveilles que le château renferme.

                L'extra-ordinaire Cabinet des Livres se trouve dans le Petit Château. Les non moins extra-ordinaires collections dans le Grand Château.

                Sur la photo ci dessous, le Château d'Enghien est le long rectangle, au fond à droite; le Petit Château est devant, en bas à droite, et se reflète dans la pièce d'eau; le Grand Château est derrière, à côté des deux bassins rectangulaires et du bassin circulaire.

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    I) : Le Cabinet des livres, dans le Petit Château.

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                Evidemment, tout le monde sait qu'il renferme Les Très Riches Heures du duc de Berry. Trop fragiles, elles ne sont pas exposées. Un fac-similé numérique reproduisant l'intégralité du livre est consultable sur un poste informatique. Ci dessous, le mois d'Avril.

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                Les Très riches heures du Duc de Berry est un livre d'heures, c'est à dire, dans la tradition médiévale, une collection de textes illustrés, calendriers, psaumes, messes, pour chaque heure liturgique de la journée.

                Ce chef d'oeuvre de l'art Gothique a été réalisé par les trois frères Limbourg, d'origine flamande, pour le Duc de Berry au début du XVème siècle (vers 1410). Inachevée à la mort des 3 frères en 1416, l’enluminure du manuscrit a été complétée dans la 2ème moitié du XVe siècle par Barthélemy d'Eyck et Jean Colombe.

                Mais on ne saurait ignorer également le Psautier de la reine Ingeburge de Danemark (ci dessous, Vie du Christ, le Lavement des pieds).

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                Ou le Quatuor Evangelia (ci dessous).

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                La collection du Cabinet des livres comprend 1 600 manuscrits, du Xe au XIXe siècle, dont environ 300 manuscrits à peintures, et environ 12 500 livres imprimés, du XVe au XIXe siècle !.....

                Mais aussi une impressionnante collection de Dessins : outre les portraits historiques et les scènes d'histoire de France, le duc d'Aumale achète les chefs-d'oeuvre des grands maîtres qu'il trouve sur le marché de l'art dont des dessins de Watteau, de Greuze, de Prud'hon ou de Decamps. De 1881 à 1883, il achète des feuilles de Botticelli, Canaletto, Tiepolo, Van Loo, Ingres, Géricault... En 1889, il acquiert un ensemble très important de crayons français par les Clouet.

     

    II) : Les collections, dans le Grand Château.

                Même en s'en tenant aux chefs d'oeuvres les plus fameux, on ne peut tout mentionner. Citons, dans la salle de la Tribune, L'Automne de Botticelli, Le Plaisir pastoral de Watteau, le portrait de Molière par Mignard (ci dessous) et les trois Ingres (Autoportrait, Mme Devaucay et Vénus Anadyomène -qui sort de l'eau-).

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                Dans le Cabinet des Gemmes, le diamant rose, dit le Grand Condé.

                Dans le Cabinet des Clouet, une très précieuse collection de petits formats des Clouet : François Premier (ci dessous), Marguerite de Navarre caressant un petit chien, Henri II enfant, le Connétable Anne de Montmorency....

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                Dans la Salle Caroline, des portraits de Greuze et Largillière, de Van Loo et le Donneur de sérénade de Watteau.

                Et, au hasard d'autres salles : des primitifs italiens du XV° siècle  (Giotto); des Géricault et Delacroix; un Piero di Cosimo (portrait de la belle Simonetta Vespucci, qui servit de modèle à Botticelli pour sa Naissance de Vénus); la statue de Chapu, Jeanne d'Arc aux voix; les Pestiférés de Jaffa, de Gros; le Massacre des Innocents, de Poussin; les portraits de Mazarin et de Richelieu par Philippe de Champaigne; le Gabrielle d'Estrées au bain (école française du XVI°).....

                Enfin, dans une petite salle, le Santuario, on admire les perles des perles. Les Trois Grâces et La Vierge de Lorette (ci dessous), de Raphaël.

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                Ou encore quarante miniatures de Jean Fouquet, découpés dans le Livre d'Heures d'Estienne Chevalier (école française du XV°). Et le panneau de coffre de mariage Esther choisie par Assuerus, de Filippino Lippi (ci dessous).
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  • Sarkozy au Vatican: des paroles fortes. Se traduiront-elles dans les faits?.....

              A suivre simplement les étapes de la visite, et à ne faire que lire les communiqués et compte-rendus officiels, la "rupture" avec Chirac, sa personne et sa mentalité, est évidente, et l'on ne peut que s'en féliciter.

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              A quatre jours de Noël, en visite officielle au Saint-Siège, le président français n'a pas ménagé ses encouragements à l'Église catholique. Nicolas Sarkozy, qui a plusieurs fois mis en avant son appartenance au catholicisme, et qui a plusieurs fois qualifié de "déterminante" la part du christianisme dans l'identité nationale française, n'a pas craint de déclarer: «Ce que j'ai le plus à cœur de vous dire, c'est que, dans ce monde obsédé par le confort matériel, la France a besoin de catholiques convaincus qui ne craignent pas d'affirmer ce qu'ils sont et ce en quoi ils croient». Il a tenu ces propos juste après avoir été installé comme «chanoine d'honneur» du Latran. (qui, comme chacun sait, est la cathédrale de Rome, la Basilique Saint Pierre étant, elle, la cathédrale du monde...).

              La laïcité version Sarkozy tourne le dos à la traditionnelle conception de la laïcité dite «à la française», qui n'est en réalité qu'une haine militante du Christianisme: «Les racines de la France sont essentiellement chrétiennes», a-t-il martelé, en voulant «assumer pleinement le passé de la France et ce lien particulier qui a si longtemps uni notre nation à l'Église». Une manière de se démarquer de son prédécesseur, mais surtout de rompre avec l'un des piliers les plus essentiels de la tradition républicaine. Chirac, en 1996, n'avait pas souhaité assister à Reims à la messe de Jean-Paul II marquant le quinzième centenaire du baptême de Clovis.

              On se souviendra longtemps du spectacle pénible de Jean-Paul II, déjà atteint par l'épuisement et la maladie, à qui Chirac a imposé a cette occasion, en guise de discours officiel de réception, un pensum sectaire reprenant tous les poncifs de la religion laïciste la plus féroce, la plus éculée et la plus...grossière! Et l'on se souviendra longtemps de la réelle peine que ces propos causaient au Pape, venu en ami: quelle belle occasion gâchée pour la France!.....Le successeur de Jacques Chirac n'est pas loin d'un exercice de repentance -mais dans le bon sens, pour une fois....- lorsqu'il rappelle que «la République laïque a longtemps sous-estimé l'importance de l'aspiration spirituelle» et qu'il souligne : «La laïcité n'a pas le pouvoir de couper la France de ses racines chrétiennes. Elle a tenté de le faire. Elle n'aurait pas dû.»....

              Cette défense d'une «laïcité positive» n'est d'ailleurs pas nouvelle chez Sarkozy: on la retrouve développée dans son livre d'entretiens avec le dominicain Philippe Verdin et le philosophe Thibaud Collin (1), livre qu'il a offert à Benoît XVI, à l'issue de son tête-à-tête de plus d'une demi-heure avec lui, et après lui avoir confirmé son invitation à venir en France.....

              Cette "laïcité positive", c'est tout simplement celle qui saura "veiller à la liberté de pensée", mais qui "assume également les racines chrétiennes" de la France....: "La laïcité ne saurait être la négation du passé....(elle) s'affirme comme une nécessité et, oserai-je le dire, comme une chance. Elle est devenue une condition de la paix civile". "C'est pourquoi nous devons tenir ensemble les deux bouts de la chaîne : assumer les racines chrétiennes de la France, et même les valoriser, tout en défendant la laïcité parvenue à maturité".......

              On a bien l'impression que la laïcité ainsi redéfinie pourrait tourner carrément le dos à la tradition laïciste héritée de 1905.....

              Accompagné de Jean-Claude Gaudin, maire de Marseille, et d'une délégation allant de l'académicien Max Gallo à l'humoriste Jean-Marie Bigard, en passant par le père Guy Gilbert, le «curé des loubards», Nicolas Sarkozy a visité les fouilles de Saint-Pierre, sous la basilique, avant de se recueillir devant la tombe de Jean-Paul II. En plus de son livre, le chef de l'État a offert au Pape une édition originale de deux romans de Bernanos, "La Joie" et "l'Imposture", s'attirant cette remarque, sympathique et savoureuse: «Je les ai déjà lus dans la Pléiade»! (on sait que le Pape parle un français parfait, appris durant son enfance en Bavière). Mais, comme l'ont finement noté quelques commentateurs, pour le Pape, le meilleur cadeau de Sarkozy reste sa nouvelle approche de la laïcité....

              Cette convergence, à bien des égards extra-ordinaire, sera-t-elle capable de ré-orienter l'Histoire?....

    (1): "La République, les Religions, l'Espérance." Cerf, 2004; 176 pages, 17 euros.

  • Instructif, le ”discours” de José Frèches à propos de l'Exposition Universelle de Shangaï...

               Une hirondelle ne fait pas le printemps ? Non, certes, mais elle l'annonce.....

               On va encore, peut-être et probablement, se faire taxer d' "optimistes", à lafautearousseau. Ce qui d'ailleurs, ne nous gêne nullement, nous l'avons déjà dit, car c'est tout à fait vrai. 

                A cette seule nuance -mais de taille tout de même...- qu'au mot d'optimisme nous préférons évidemment celui d'Espérance...

                Le motif d'espérance cette fois-ci ? La chronique de France info sur la prochaine Expo Universelle de Shangaï -qui débute le premier mai prochain- au cours de laquelle José Frèches, maître d'oeuvre du Pavillon de la France, présente la participation française et, voulant expliquer dans quel esprit il va à Shangaï, définit par deux fois "la France".....

     
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    José Frèches, qui n'a pas de "la France" une définition "idéologique", c'est le moins que l'on puisse dire !.....

                 On s'attend évidemment au pire, et à ré-entendre pour la énième fois les poncifs les plus éculés sur la Patrie des droits de l'Homme - alors que la République idéologique est plutôt la patrie du Génocide, mais bon...; on écoute, donc, presque résigné...

                 Mais non: après avoir carrément posé la question "Qu'est-ce que la France ?" José Frèches répond: "...C'est le pays du romantisme, du raffinement et de l'art de vivre, du glamour... bref, le pays où l'on aimerait passer son voyage de noces..." (on est, en effet, bien loin, des fureurs -et des horreurs...- révolutionnaires...); puis il poursuit: ".... La France, c'est aussi l'avenir, et les technologies; oui, c'est la peinture impressionniste du Musée d'Orsay, la mode, la haute couture et la gastronomie... mais c'est aussi l'informatique française, Airbus le Collège de France...."

                  S'ensuit une longue tirade sur la beauté du Pavillon français....

    SHANGAI PAVILLON FRANCE EXPO UNIVERSELLE.jpg

    Le Pavillon de la France à Shangaï (maquette)

                  On se dit qu'on a échappé au pire, c'est-à-dire aux habituelles niaiseries droitsdel'hommistes, faussetés et autres travestissements historiques; à tous ces mensonges purs et simples, mais mille fois répétés, de la fausse vérité officielle, faisant passer presque pour un temps idyllique le moment le plus sinistre de notre Histoire millénaire...

                  On est donc un peu inquiet quand le journaliste -probablement dépité...- tend une deuxième fois la perche à José Frèche, en lui redemandant -puisque la France va se montrer, à Shangaï- de redire précisément ce que c'est, justement, la France. Plus lourd que le journaliste, tu meurs !...

                  Et José Frèche remet ça ! Pour ceux qui n'auraient pas compris, la première fois, il le redit: "Qu'est-ce que la France ? C'est le pays du raffinement, de l'équilibre....".... Et c'est reparti, mais sans le moindre mot ni pour les grands ancêtres, ni pour les immortels principes (!).....

                  Il n'y a encore pas si longtemps, on peut être quasiment certain qu'on n'aurait pas échappé aux sempiternelles tirades idéologiques -et évidemment mensongères- sur la Révolution qui... la République que.... les Droits de l'Homme etc....

                   On connaît le mot -au demeurant fort juste- de Jaurès sur "le charme séculaire de la royauté". Aujourd'hui, c'est le charme séculaire de la Révolution qui n'agit plus. Qui s'est pétrifié, dans l'indifférence généralisée. Et, cela, c'est bien la fin d'un cycle. Il n'est pas rare que personne -ou presque...- ne se rende compte, sur le coup, de ce qui se passe, lors de ces fins de cycle; ni que quelque chose vient de se passer. Et pourtant, c'est le premier signe, certes, très discret..... La force de l'idéologie n'agit plus; en tout cas plus comme avant, plus autant qu'avant...

                  Avons-nous tort de voir dans cette simple chronique de France info autre chose que de l'anecdotique ? D'y voir comme un signe, oui, un signe supplémentaire du reflux de ce gigantesque tsunami qui a démarré en 1789, pour se répandre jusqu'en Extrême-Orient, avant de commencer à refluer: aux extrêmités de la terre, d'abord, comme c'est logique, avant, un jour, de refluer aussi -et surtout- en son coeur, son épicentre, son point de départ, c'est-à-dire chez nous, à Paris ? 

                   Nous assistons à l'épuisement de cette idéologie du mensonge dont on voit bien qu'elle est à bout de souffle. Elle n'a plus de force, hormis la force d'inertie, qui lui permet de rester en place par le simple fait de l'habitude, et par la seule chance qu'étant installée, elle tient debout. Mais, un jour, et pas forcément très lointain, l'habitude elle-même ne suffira plus.

                   Cette mystique révolutionnaire, cette nouvelle religion, ce nouveau messianisme, tout ce mal et tout  ce mensonge sont devenus  une coquille vide, pour reprendre l'image de Thomas Molnar, prédisant la disparition prochaine du marxisme, à l'époque où toute la puissance de l'Empire soviétique paraissait intacte et, soyons francs, assurée de durer bien longtemps encore.

                   Et, comme dans le Conte d'Andersen, notre rôle est de crier Le roi est nu !

                   Car, c'est sûr, le roi est nu....

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    Le Pavillon de la France à Shangaï (maquette)

                 

  • Polémique « Nique la France » : derrière l'antiracisme des Indigènes de la République, le racisme anti-blanc

     

    Par Gilles William Goldnadel           

    Défendant la liberté de dire « Nique la France » et s'interrogeant sur les raisons de déclarer « Vive la France », la député insoumise, Danièle Obono, a provoqué de vives réactions. Gilles-William Goldnadel dénonce ici avec raison [Figarovox, 26.06] le racisme anti-blanc, la haine de la France. LFAR

     

    XVM50cce1a8-4a93-11e7-9fe8-035f9d604401.jpgL'affaire Obono est un tristement banal concentré de tout ce qui abrase quotidiennement et progressivement la société française.

    C'est d'abord l'histoire d'une hypocrite imposture. Lorsqu'au micro d'une radio que je connais bien, la nouvelle député prétendument insoumise raconte qu'elle ne soutient l'expression « Nique la France ! » qu'au nom de la sacro-sainte liberté d'expression, elle ment effrontément. Il suffit de lire la pétition qu'elle a signée en faveur du groupe rap qui avait mis en musique la formule consacrée pour se convaincre qu'elle adhère à l'idéologie anti-vieille France effrayante diffusée par ces Indigènes de la République indigents avec lesquels elle fraye.

    Contrairement aux dénégations de son camarade Alexis Corbière, les tweets de la « camaradobono » sont moins mensongers qu'elle : « meufs , indigènes et salle comble, bougnoulesunited pour les 10 ans du PIR à St Denis , la classe» (8 mai 2015). Pour l'ambiance, je rappellerai également un autre de ses doux gazouillis : « la police vous parle tous les soirs à 20h ,manifgaza, Israël assassin, Hollande complice » ce tweet est daté du 19 juillet 2014, date mémorable d'une manifestation pro Hamas ou l'on entendit force slogans antijuifs.

    Il est, en tout état de cause, piquant de constater que ceux qui se sont empressés de voler au secours de la député insoumise par soumission idéologique et feint de croire à sa fable sur la liberté d'expression appartiennent précisément au camp de ceux qui traquent la phrase déviante. Un souvenir, à ce sujet, me revient. Je défendais un syndicat de policiers, émus par la chanson du groupe rap « Ministère Amer » intitulée « Sacrifice de poulets ». Mathieu Kassovitz était venu fièrement défendre à la barre la liberté totale d'expression. Je lui demandai alors s'il défendait aussi celle de Jean-Marie Le Pen. Le silence qui s'ensuivit fut encore plus pesant que celui que prit Mme Obono pour confirmer sans enthousiasme qu'elle pouvait bien murmurer « Vive la France »…

    L'affaire Obono symbolise également la complaisance médiatique qui accueille dans le cadre d'un psychodrame névrotique tous les débordements commis par les tenants de l'affrontement ethnique ou racial au nom de l'immigration souffrante. A fortiori, lorsque leurs militants invoquent le combat social-révolutionnaire. C'est ainsi qu'une pétition en faveur d'une Houria Bouteldja qui pose à côté du slogan « sionistes au goulag » a les honneurs du Monde.

    On ne dira aussi jamais assez combien le chavezisme confortable de M. Mélenchon bénéficie également d'une bienveillance médiatique exceptionnelle.

    L'affaire Obono montre également clairement comment se met immédiatement en place non seulement le phénomène de victimisation raciale de l'intéressée mais également de culpabilisation raciste de celui qui ose mettre celle-ci en cause. On trouve ici la marque de l'obsession de la race propre à l'antiracisme gauchisant. C'est ainsi que le journaliste qui questionne une député qui vient de soutenir « Nique la France » sur un éventuel soutien à « Vive la France » n'est pas censé avoir questionné une militante racialiste issue de la LCR et du NPA mais, selon Mélenchon et autres, une malheureuse jeune femme noire…

    Mais ce qu'il faut surtout comprendre, c'est que si je m'arrêtais là dans la description des causes de cette affaire symptomatique de la désagrégation de la société française, je n'aurais rien dit.

    Car dans le creux de cette affaire de mensonges, d'impunité, de victimisation, de culpabilisation, se niche le non-dit: celui de la haine du blanc. C'est pour cela qu'on veut niquer le pays maudit dans lequel il est encore majoritaire, c'est pour cela que l'on veut tuer ses juifs qui ne sont plus depuis longtemps des métèques mais des super blancs, et c'est pour cela aussi que l'on déteste ses policiers forcément racistes.

    Mieux qu'un dessin, une preuve: ce gazouillis de Daniel Simonnet, représentante insoumise parisienne : « Vive la France ? Oui, sauf celle des vieux cons blancs qui exigent d'une jeune député noire de le dire ! »

    Mon imagination est impuissante à décrire la réaction médiatique ou judiciaire, si un obscur conseiller cantonal d'un parti très à droite, en réaction à quelque « Nique la France », avait invectivé électroniquement cette nouvelle France des « jeunes cons noirs ».

    M. Mélenchon , une réaction ?

    L'excellente Cécile Pina se demandait dans ces colonnes si on pouvait être député d'une nation que l'on déteste.

    Je pose à mon tour une question plus existentielle : quelle sorte de nation est encore celle qui ne montre que faiblesse envers ceux qui la détestent et le professent ? 

    « Dans le creux de cette affaire de mensonges, d'impunité, de victimisation, de culpabilisation, se niche le non-dit : celui de la haine du blanc. » 

    Gilles William Goldnadel   

    Gilles-William Goldnadel est avocat et écrivain.         

    Peut-on être député d'une nation que l'on déteste ?

  • L'amitié franco-allemande

     

    Par Jean-Philippe Chauvin

    L’amitié franco-allemande est un bienfait, et elle ne doit pas être un carcan si elle veut demeurer et prospérer.

     

    4184008190.jpgForcée ou déséquilibrée, elle serait source de ressentiment et l’on sait combien ce dernier peut porter les nuées terribles du dissentiment et, parfois, de la guerre (1), comme celles des deux derniers siècles entre la vieille France et la nouvelle Allemagne née de notre défaite de 1870. Accuser la germanophobie française d’être responsable des trois derniers conflits directs entre les deux pays, comme l’a fait récemment le candidat importun et désavoué Vincent Peillon, est ridicule et peu conforme à la réalité, tout comme serait inopportun une germanophilie qui se parerait de l’idée « d’Europe » pour renoncer à toute indépendance française, pourtant première condition d’une franche amitié entre deux puissances qui, effectivement, ont longtemps eu des intérêts conflictuels en Europe, mais peuvent toujours gagner à les dépasser, sinon à les oublier… 

    Le jour du premier tour des primaires de la Belle Alliance Populaire était aussi l’anniversaire de ce fameux traité de l’Elysée, signé par de Gaulle et Adenauer, le 22 janvier 1963, traité trop souvent oublié et, il faut le dire, tout aussi incompris par ceux qui le commémorent sans le connaître. Et pourtant ! Ce traité mériterait une lecture attentive et, pourquoi pas, d’être revalorisé par les deux Etats, dans son esprit original : car, nos européistes ne s’en vantent pas, c’est bien Jean Monnet, le « père fondateur de l’Europe », qui a fait échouer ce traité car il ne rentrait pas dans le cadre de ses idées atlantistes… C’est ce qu’explique Michel Clapié dans son manuel universitaire « Institutions européennes » (publié en 2003) : « le traité de l’Elysée du 22 janvier 1963 (…) devait ouvrir l’ère nouvelle d’une entente franco-allemande privilégiée destinée à prendre le pas sur la relation transatlantique jusque-là défendue par Bonn. (…) Le traité de Paris fut aussitôt dénaturé par le Bundestag qui n’en autorisa la ratification qu’en l’assortissant d’un préambule directement inspiré par Jean Monnet, qui réaffirmait le lien privilégié de l’Allemagne avec les Etats-Unis d’Amérique, (…) un préambule dans lequel il était dit que ce traité ne portait pas préjudice à la loyauté du gouvernement fédéral vis-à-vis de l’OTAN, ni aux relations étroites entre l’Amérique et l’Europe. (2)» Ainsi, c’est bien Jean Monnet qui a été le fossoyeur de l’indépendance européenne et, d’une certaine manière, de la construction européenne souhaitable… (3) 

    Aujourd’hui, l’Allemagne s’est émancipée de la France et de son lien particulier avec celle-ci, et plus encore depuis Mme Merkel qui reprend la politique bismarckienne de M. Kohl, mais en y ajoutant une volonté de domination (sans la puissance ?) de son pays sur l’Union européenne toute entière : la tragédie grecque dont M. Hollande fut le témoin impuissant (certains diraient le complice passif…) a renforcé la position allemande dans le monde économique et politique, et lorsque le monde extérieur pense « Europe », il téléphone à Berlin, non à Bruxelles ou à Paris, à rebours de 2003 où c’était la France de MM. Chirac et Villepin qui incarnait et entraînait l’Europe (en coordination étroite avec l’Allemagne et la Russie), du moins celle qui se voulait libre de toute dépendance impériale atlantique… 

    MM. Macron et Fillon veulent renouer des liens forts avec l’Allemagne, et ils ont raison. Mais les liens en question ne doivent pas être ceux qui emprisonnent mais ceux qui, au contraire, servent la liberté de chacun et l’intérêt de tous. Et il faudra, avant que de resserrer ces liens entre les deux Etats que la France, elle, retrouve sa « force d’être » et que son Etat soit digne de son nom et de ce qu’il impose, au regard de l’histoire et du monde qui, comme le clame, au-delà des temps, Georges Bernanos, « a besoin de la France ». Retrouver la liberté de parole que deux quinquennats de suivisme atlantiste ont fortement dégradée… La République en est-elle capable ? Si elle renoue avec la pratique capétienne qui, parfois, fut la sienne depuis de Gaulle, l’espoir est permis ! Mais il y manquera, tant que nous serons en République, la continuité qu’offre, sans mot dire, la présence d’une dynastie à la tête de l’Etat…   

    1. Guerre aujourd’hui impossible entre nos deux pays, la France ayant « l’assurance-vie atomique » contrairement à sa voisine ; 

    2. Extraits de Michel Clapié, « Institutions européennes », Champs Université, Flammarion, 2003, pages 132-133, 376 ;

    3. Cette construction européenne souhaitable n’est sûrement pas le fédéralisme européen selon le rêve de MM. Schuman et Monnet, mais bien plutôt une union confédérale souple des Etats européens… Souple, ce qui ne signifie pas faible, bien sûr !

    Le blog de Jean-Philippe Chauvin

  • Vous avez dit légitimité ?

     

    Par Hilaire de Crémiers

     

    2771589182.jpgPendant que le monde est en train de se transformer sous les coups de boutoir du terrorisme et des impératifs nationaux, la France officielle s’amuse dans les guéguerres des « peuples de gauche » et des « peuples de droite ».

    Y-a-t-il encore un peuple de France ? Il y a, paraît-il, « un peuple de droite » ; les primaires de la droite se sont chargé de nous l’apprendre. Et il y a « un peuple de gauche » ; les primaires de la gauche en ce mois de janvier vont tenter de le rassembler. Cependant ces deux peuples sont loin de regrouper tout leur monde. Les primaires sont trompeuses. Certes, elles facilitent la tâche des candidats qui éliminent ainsi leurs concurrents ; elles structurent en apparence l’élection présidentielle, mais elles provoquent des dégâts considérables dans l’électorat ; elles le fragmentent et l’émiettent à l’excès.

    Manuel Valls qui joue aujourd’hui le rassembleur, parlait, il y a six mois encore, de « deux gauches irréconciliables ». Tellement irréconciliables, de fait, que la « France insoumise » de Jean-Luc Mélenchon dont la violente insolence n’est qu’habileté politicienne, refuse de participer aux primaires des socialistes et qu’Emmanuel Macron qui se qualifie de progressiste et qui revendique sa jeune impétuosité, ne veut absolument pas se plier à cet examen de passage. Avec les socialistes de la primaire, ça fait au moins trois gauches sans compter les autres… Il n’est pas dit, d’ailleurs, que le vainqueur de la primaire socialiste aura, de ce fait, plus de poids que ses deux futurs rivaux dans la présidentielle qui ne se priveront pas de faire sentir leur importance en l’écrasant sur les deux côtés. L’écrabouillage sera d’autant plus implacable que la primaire socialiste aura elle-même fait apparaître plus de fractures dans la gauche qu’il n’y aura même de protagonistes, tant chacun ne pense qu’à lui-même et à sa propre partition. Belle cacophonie en perspective et qu’on prétend par enchantement démocratique ramener à l’harmonie dans un mouvement final que chacun des partenaires n’imagine triomphal que pour lui-même. Le parti socialiste se relèvera-t-il d’un tel ridicule ? 

    Droite qui sera droite ou gauche ?

    À droite et au centre, la primaire est passée mais les remous électoraux agitent toujours autant le monde politicien. Au centre, n’en parlons pas tant il y a de chapelles et d’ambitions particulières, la chasse aux places étant la règle et les antagonistes se jetant à la figure des invectives homériques qui rappellent la parodie du Lutrin de Boileau.

    Quant aux Républicains, ils sont si divisés, même et surtout après la primaire, que Fillon et son directeur de campagne et homme de confiance, Patrick Stefanini, ne savent qu’inventer comme organigramme pour contenter et, du même coup, diluer tant de composantes d’une droite éclatée qui va de Sens commun, dont les exigences déjà diminuées seront nécessairement revues à la baisse, aux juppéistes, tels Gilles Boyer ou Vincent Le Roux, mis désormais à des postes-clefs dans la direction, et à Nathalie Kosciusko-Morizet qui est bien décidée, comme Laurent Wauquiez de l’autre côté, à faire valoir sa différence. Conseil stratégique pléthorique qui sera voué aux discussions oiseuses et destructrices, conseil politique plus ramassé mais où se côtoient des personnalités aussi opposées et aux vues aussi discordantes que François Baroin et Jean-Frédéric Poisson, enfin pôles de réflexion où, sujet par sujet, le programme du candidat, au prétexte d’être enrichi et nuancé, sera passé à la moulinette. Le travail est déjà bien entamé, sur tous les points consistants du premier programme du candidat. Qu’en sera-t-il du reste ? Or la légitimité de François Fillon lui est survenue – comme malgré lui – de ce qu’il a paru répondre efficacement et possiblement à l’attente d’une partie notable des Français, composée essentiellement de familles, en manque d’autorité forte, juste et digne, tout autant que de libertés – au pluriel et non de licence –, ces deux impératifs étant liés selon les lois les plus ordinaires de la sociologie traditionnelle. Ainsi, n’en déplaise à tous les esprits faux de l’idéologie dominante, s’impose comme régulièrement dans notre histoire l’évidence du seul programme qui vaille pour la France qui dure et veut durer : restauration de l’autorité, déploiement ordonné des libertés. La modernité n’y change rien ; elle en accentue encore la nécessité. 

    La quête de légitimité

    Si Fillon perd dans d’obscures compromissions politiciennes ce petit éclat de légitimité qui l’a soudain éclairé, jailli non de lui-même mais du plus profond de l’âme française, alors son destin sera remis en cause. Peut-être réussira-t-il grâce à des louvoiements à l’emporter à l’élection présidentielle, mais il se privera de tout moyen et de toute volonté de redressement. Ordonnances et référendums n’y changeront rien. Les Français – ceux qui font marcher la France et la font vivre – seront une fois de plus déçus. Les professionnels de l’opposition, eux, se sentiront d’autant plus forts. L’échec est assuré. Il aura bradé pour un vulgaire plat de lentilles la seule et vraie légitimité qui justifie un pouvoir national fort en France, la légitimité historique, celle qui relie les siècles et définit l’identité française.

    Le Front national court vers la même épreuve. Si, sous prétexte de complaire à des fragments d’électorat disparates, la licence des mœurs, la décomposition sociale, l’étatisme facile et l’assistanat généralisé sont promus au même titre que la nation, il déshonorera son esprit de résistance, il se fourvoiera dans les recettes politiciennes, il se déconsidérera auprès des meilleurs de ses troupes. Comment pourra-t-il réussir ?

    Les Français ont pris de si mauvaises habitudes d’esprit de républicanisme qui leur est inculqué comme une religion, qu’ils ne savent plus ce qu’est « la chose publique » en elle-même, la République au sens étymologique et vrai du terme comme l’employaient nos anciens légistes royaux. Les politiciens en ont fait leur chose privée en usant de théories constitutionnelles ineptes et qui sont aujourd’hui totalement désuètes : François Hollande en est le type achevé ; il finit sa carrière en ectoplasme. L’État n’est plus à sa place et n’a plus  sa véritable place, proprement régalienne, celle qui le mettrait en symbiose avec le peuple de France, le vrai, celui qui essaye de vivre et de survivre. Il n’y a donc plus de légitimité. Or, sans légitimité, il est impossible d’opérer un redressement. C’est l’unique problème français. Qui le dira ?   

    Politique magazine, janvier 2017

  • Quand une secte veut régenter la langue

     

    par Louis-Joseph Delanglade

     

    logo lundis.jpgDeux événements d’importance la semaine dernière pour la langue française.

    D’abord, la démission de M. Lussault, sans doute poussé vers la sortie par M. Blanquer lui-même, si on a bien compris les propos du ministre le même jour sur RTL. On ne s’en plaindra pas car il s’agit (enfin !) d’un coup franc porté au très idéologique et très dangereux Conseil Supérieur des Programmes, position avancée du « pédagogisme » au coeur même du si mal dénommé ministère de l’Education nationale. Le galimatias prétentieux utilisé par ce monsieur aurait fait rire s’il n’avait été un signe de plus de la déconstruction des esprits érigée en arme de guerre scolaire, notamment par l’ex-ministre Mme Belkacem : l’utilisation systématique de ce que d’aucuns ont qualifié de « novlangue » (en référence au roman d’Orwell, 1984) a en effet permis au funeste CSP d’égarer les esprits non avertis en déformant volontairement toute réalité par l’utilisation d’un jargon dont le ridicule ne le cède en rien à l’hermétisme (1)

    Preuve que cette guerre est totale, au même moment le serpent de mer féministe de l’écriture inclusive ressort la tête, avec la parution chez Hatier d’un manuel d’histoire, niveau CE2, intitulé Magellan et Galilée - Questionner le monde. Confondant volontairement genre (grammatical) et sexe, les enragé·e·s de l’écriture inclusive dénoncent la primauté grammaticale du masculin dans laquelle ils et elles (ou mieux « elles et ils », si on va au bout de leur logique) voient une sorte de « complot machiste », l’actuelle écriture étant jugée sexiste. Assertion sans fondement pour M. Bentolila, linguiste. Ce dernier, après avoir  rappelé fort justement (Figaro Vox, 26 septembre) le caractère arbitraire de la langue, souligne une évidence : « Le français possède en effet deux genres, l'un est dit masculin, l'autre est dit féminin. Il s'agit bien de marques de genre et non pas d'indicateurs de sexe. » En fait, le masculin en français joue un double rôle grammatical, celui de masculin stricto sensu mais aussi de « générique » (on pourrait faire la comparaison avec l’infinitif, forme non marquée, certains disent « indifférenciée », du verbe et quasi neutre). Dire que le masculin l’emporte sur le féminin ne signifie donc pas que l’homme l’emporte sur la femme. 

    Nos féministes reprochent ainsi au XVIIe siècle d’avoir, dans une sorte de déni de la femme, tordu le cou par la norme à un usage assez souple : tantôt on cite tel ou tel vers (2) du grand Racine où l’accord de genre est déterminé par la seule proximité, tantôt on rappelle avec dégoût certains propos du grammairien Bouhours, abbé de son état, justifiant la primauté du masculin (3). M. Enthoven, philosophe, préfère voir dans la langue « une mémoire dont les mots sont les cicatrices » et penser qu’il est vain de croire « abolir les injustices du passé en supprimant leur trace » (Libération, 27 septembre). Mais la dimension de la controverse, plus que linguistique, est bien sociétale. On sait, et c’est significatif, que les personnes dites LGBTQI (4) sont de fervent·e·s partisan·e·s de l’écriture inclusive qui permet(trait) de nier la loi commune de la binarité du genre (sexuel).  On comprend mieux dès lors dans quelle stratégie d’ensemble s’inscrit la présente attaque contre notre langue. Voilà pourquoi nous avons déjà droit aux députées, professeures et plombières. Voilà pourquoi discours et écrits sont émaillés de « toutes et tous » ou de « celles et ceux » (on continue, par courtoisie désuète, à privilégier le féminin par la première place). Voilà pourquoi le manuel des éditions Hatier utilise systématiquement le « point milieu » comme nous l’avons fait à titre d’exemple (avec risque d’erreur car nous ne sommes pas allés à « cette » école) dans cet article. 

    Si M. Lussault, quoique grotesque, reste dangereux, les tenants de l’écriture inclusive le sont tout autant : c’est la même volonté de subversion, la même négation d’une réalité qui dérange quelques farfelus encore minoritaires.  •

     

    (1) Une piscine devient ainsi un « milieu aquatique profond standardisé ».

    (2) « Surtout j'ai cru devoir aux larmes, aux prières / Consacrer ces trois jours et ces trois nuits entières. » (Athalie, IV, 3)

    (3) Il affirme dans ses Remarques nouvelles sur la langue française écrites en 1675 que « lorsque les deux genres se rencontrent, il faut que le plus noble [le masculin] l’emporte ».

    (4) LGBTQI = Lesbiennes, Gays, Bisexuels, Trans, Intersexes, (en) Questionnement.

  • Le séparatisme est en marche, des paroles ne l’arrêteront pas !, par Christian Vanneste.

    Le procédé est usé jusqu’à la corde : à défaut d’agir, le président élu par défaut en 2017 a parlé. C’est son seul talent qui n’opère plus qu’auprès de la poignée de ses derniers admirateurs et des chroniqueurs serviles qui sévissent dans nos médias. D’abord, il faut un nouveau concept pour s’emparer d’un sujet rebattu et le faire sien : on jette donc à la foule celui de « séparatisme », pour le montrer sous un jour apparemment nouveau, alors qu’il permet au contraire de le maintenir dans le discours aseptisé de la République neutre par rapport à toutes les religions, quand la réalité est beaucoup plus effrayante.

    christian vanneste.jpgAvec des moyens considérables, une forme de religion incompatible avec la République, peut-être, mais avec la France sans aucun doute, développe chez les immigrés une détestation de notre pays, une préférence nationale pour les pays d’origine, une territorialité où les lois et les moeurs ne sont plus les nôtres. Ensuite on dénonce quelques exemples de comportements « inacceptables », comme le refus de serrer la main d’une femme, ou les exigences de virginité avant mariage. Il s’agit là de moeurs privées dont on sait depuis Montesquieu que la loi n’a pas à s’occuper, sous peine d’être inopérante et de se ridiculiser. Comment en effet faire respecter la loi à l’intérieur des familles et des domiciles, quand on est incapable de la faire respecter dans des quartiers entiers, quand on tolère le voile intégral dans l’espace public alors que la loi le prohibe et le réprime pour des raisons de sécurité ? Enfin, on lâche une série de mesurettes destinées à freiner l’arrivée d’imams étrangers et les enseignements contraires à l’intégration. Elles sont sans proportion avec le mal. Elles cueillent quelques fruits nocifs sans le couper à la racine. Ceux qui applaudissent en disant « enfin », ne se rendent pas compte qu’il est trop tard et que cette poudre aux yeux de la communication n’aura pas le moindre impact sur la réalité.

    Si M. Macron avait été un élu de terrain dans une région où la population immigrée est importante, il prendrait conscience de l’inanité grotesque de son discours. Ne pas favoriser le séparatisme islamiste sans stigmatiser les musulmans ? L’islam pourrait devenir une religion de la République ? Non plus l’islam en France mais l’islam de France, comme disait Sarkozy, en lançant le CFCM, pour mettre le culte musulman au même niveau que le catholique, les protestants et le juif ? Cette politique a échoué depuis longtemps parce que l’islam n’est en rien comparable aux autres religions. Certes beaucoup de ceux qui se disent musulmans ont une distance par rapport à leur foi et à ses préceptes (30% considèrent néanmoins que la Charia est supérieure aux lois du pays dans lequel ils vivent !), mais d’une part cette réserve, au lieu de s’épanouir avec le temps, tend au contraire à se réduire de génération en génération. L’assimilation recule, l’islamisation progresse. D’autre part, la religion musulmane offre des particularités qui sont aussi des dangers : elle ne fait pas de distinction entre la politique et la religion. Elle place celle-ci au-dessus de celle-là. Le « calife » est le souverain temporel en même temps que le successeur du Prophète, qui lui-même a été un créateur d’empire. L' »Oumma » des croyants transcende les nations. On doit être musulman avant d’être Français. La laïcité et la République n’y ont aucune place. Comme cette religion est pointilleuse sur les détails de la vie quotidienne, du vêtement à l’alimentation, elle se heurte sans cesse à la manière de vivre des peuples chez lesquels elle s’introduit. Bref, le séparatisme est en marche, et il possède les moyens d’aller de l’avant, sans que l’absence d’imams venus d’ailleurs l’entrave outre mesure.

    Ces moyens sont de trois ordres : d’abord, ils relèvent de la démographie. Plus la part des musulmans sera importante dans la population française, plus elle deviendra majoritaire sur des territoires, plus il sera difficile, voire impossible d’imposer la loi républicaine aux moeurs religieuses. L’inversion de la politique migratoire, la fin du regroupement familial, la suppression de la double nationalité, l’abrogation du droit du sol, l’élargissement de la déchéance de nationalité, la limitation étroite de l’immigration à des quotas par pays et en fonction des compétences seraient des mesures sérieuses, mais on voit combien nous en sommes loin. En second lieu, l’islam est en France une religion d’importation récente, contrairement aux autres cultes pour la plupart intégrés à notre histoire autrement que par des conflits et des invasions repoussées. Il y a, d’une manière paradoxale et perverse, une multiplication du séparatisme religieux par le séparatisme national. Les mosquées, avec ou sans imam étranger, se répartissent en obédiences « algérienne », marocaine », « turque ». Et ces pays ont une influence sur ceux qui les fréquentent. Le roi Hassan II le disait, le président Erdogan en tire parti, les ressortissants de leurs pays resteront avant tout des Marocains ou des Turcs. Le laxisme moral que vient encore de révéler l’affaire « Griveaux » ou le dénigrement stupide de son propre pays par Macron osant parler de crime contre l’humanité de la France en Algérie attisent la différence voire l’hostilité. On ne peut intégrer des étrangers si on suscite un esprit de revanche fondé sur un sentiment de supériorité morale. Enfin, avec ou non des moyens financiers considérables venant des pays du Golfe avec lesquels nos gouvernants on tissé des liens fructueux, de puissantes organisations sont déjà à l’oeuvre en France. Il suffit de citer l’UOIF devenue Musulmans de France en 2017, la branche française des Frères Musulmans dont l’habileté manoeuvrière soulignée récemment dans « Le Projet » par Alexandre del Valle et Emmanuel Razavi, se jouera des mesurettes macroniennes.

  • Macron face au Colonel Beltrame

     

    Par François Marcilhac
     

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    Fallait-il parler aussitôt ? Nous ne l’avons pas pensé. Parce que le martyre du colonel Beltrame méritait mieux qu’une réaction à chaud, nécessairement politique, au sens le moins noble du terme, ou pire, purement émotionnelle. Il fallait aussi laisser passer l’hommage national, et le discours présidentiel, et ne pas juger celui-ci sur le moment, après l’avoir simplement écouté, sans l’avoir lu.

    L’exigence du pays réel

    Emmanuel Macron a senti que le pays réel ne supporterait plus un nouveau mensonge par omission, celui qui consiste à ne pas nommer l’ennemi. Il s’est ressaisi entre vendredi, jour du sacrifice, et mercredi, jour de l’hommage national. Nous n’avons donc rien à regretter de notre communiqué. S’il y a eu une rupture, du moins du côté de l’exécutif, c’est bien dans cette décision de nommer le mal, et de répéter son nom, l’islamisme, la barbarie du XXIe siècle. Oui, Emmanuel Macron a nommé clairement l’ennemi, sans accompagner cette désignation de ce bêlement hollandais sur le padamalgam. Une autre rupture, aussi, que tous ont indiquée : l’exécutif est sorti de la logique victimaire et faussement héroïque « du même pas peur ! » devenue indécente devant la dépouille du colonel Beltrame, pour la logique du sacrifice et du dépassement de soi. En évoquant les noms des plus grandes figures de l’histoire nationale, royauté et république réunies, et en invoquant leurs mânes, sa parole a su se hisser au niveau de la nation dans sa continuité millénaire. Il a su aussi définitivement rappeler que nous sommes en guerre, que l’ennemi est au cœur de la cité et qu’il convient de le combattre. Les armes à la main.

    En donnant comme modèle à la jeunesse de France ce héros du XXIe siècle, à la suite de Jean Moulin ou de Pierre Brossolette, des martyrs du Vercors ou « des ombres chevaleresques des cavaliers de Reims et de Patay, des héros anonymes de Verdun et des Justes, des compagnons de Jeanne et de ceux de Kieffer — enfin, de toutes ces femmes et de tous ces hommes qui, un jour, avaient décidé que la France, la liberté française, la fraternité française ne survivraient qu’au prix de leur vie, et que cela en valait la peine », il a renoué avec les récits fondateurs non pas de notre roman, mais de notre récit national à travers les âges.  Le paradoxe, peut-être, est qu’il n’ait pas fait explicitement référence à la foi du colonel, contrairement à Mélenchon, à l’Assemblée. Ont-ils parlé à front renversé ? Qu’importe. La laïcité est un carcan, voire un boulet. Macron a déjà été critiqué pour avoir donné des gages aux « religions », même s’il s’agit manifestement d’un faux semblant comme le montrent les prétendus débats de la société civile sur les futures réformes sociétales. Aujourd’hui, seuls les anticléricaux revendiqués semblent avoir le droit de parler de foi dans l’espace public. Macron a toutefois évoqué « le ressort intime de cette transcendance qui […] portait » le colonel. « Là était cette grandeur qui a sidéré la France. ». Le mot vaudrait, en ce sens, pour Jeanne, nous l’avons vu, également évoquée, invoquée…

    Paradoxes

    Pourtant, Macron et le colonel Beltrame n’auraient jamais dû se rencontrer. Il a d’ailleurs fallu la mort du second pour que le premier croise son chemin, ou plutôt sa dépouille, et sa mémoire déjà auréolée. Tout les opposait. Ce n’est pas le moindre paradoxe. Car celui qui a fait un éloge sans fausse note du martyr Beltrame est celui qui, en même temps, incarne toutes les valeurs qui sont contraires aux principes qui animaient le soldat. Le mondialisme contre le patriotisme — Macron a fait gommer les mots France et nation du manifeste d’En Marche au profit de la seule Europe —, Davos contre l’abnégation, l’éloge des startuper contre le don, absolument gratuit, de soi. Le colonel Beltrame n’a pas non plus cherché à savoir si la femme dont il prenait la place était une gagnante ou, au contraire, faisait partie de ces gens « qui ne sont rien » : elle était là et elle était otage, cela lui a suffi. Il n’y a deux humanités que pour ceux que Bernanos appelait les petits mufles réalistes.

    Parler de cynisme ne serait pas à la hauteur de la situation. Chacun a sa fêlure, par laquelle le meilleur peut se frayer un chemin. Les catholiques croient aussi à la réversibilité des mérites. Quoi qu’il en soit, Macron a peut-être sinon appris, du moins senti l’autre jour, dans la cour des Invalides, qu’il existait d’autres valeurs que la compétition et la réussite matérielle et d’autre méthode que la division des Français pour régner. Et qu’avoir pour ambition de « devenir Beltrame », c’est autre chose, pour un jeune, que celle de devenir milliardaire. L’avenir seul dira si ce sacrifice a su, aussi, le hisser à la hauteur de la fonction régalienne qu’il occupe par le hasard des urnes.    

  • Soljenitsyne, le Vendéen [4]

    25 septembre 1993, Les Lucs-sur-Boulogne

     

    par Dominique Souchet

    2293089609.14.jpgComment commémorer plus dignement qu'il n'a été fait à ce jour le centenaire du grand Soljenitsyne ? Et comment évoquer en même temps  l'écrasement de la Vendée par la fureur révolutionnaire autrement que par les indignations faciles et les formules toutes faites cent fois répétées ? Le superbe récit des relations entre Alexandre Soljenitsyne et la Vendée de Dominique Souchet que le dernier numéro de la Nouvelle Revue Universelle vient de publier répond à ce souci de façon passionnante. On a là un récit précis mais aussi une réflexion à l'altitude qui convient pour évoquer en les reliant Alexandre Soljenitsyne, la révolution russe et le massacre de la Vendée. L'horreur révolutionnaire en soi-même d'un siècle l'autre. Du XVIIIe au XXe. Nous avons entrepris dimanche dernier la publication de ce récit qui s'étendra aux jours suivants. En remerciant Dominique Souchet et la N.R.U. de nous l'avoir donné.  LFAR 

     

    Le récit

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    GÉNÉALOGIE DE LA TERREUR

    Aux yeux de Soljenitsyne, la Vendée, comme laboratoire de la première Terreur idéologique, a incontestablement un caractère matriciel. Pour lui, les deux Terreurs s'emboîtent. 

    Lénine sera hanté par la nécessité d'éviter à tout prix Thermidor — d'où la suppression de toute assemblée, au profit d'un organe au fonctionnement secret, le parti. Et par la nécessité de susciter sans cesse de nouvelles Vendées, pour alimenter en continu le processus révolutionnaire et entretenir l'indispensable surenchère. Dès 1905, il a reconnu dans « les Vendéens » les adversaires les plus redouta­bles de l'idée révolutionnaire. Soljenitsyne le souligne aux Lucs : Thermidor fut la chance de la France, en empêchant le régime terroriste de déployer ses conséquences dans le temps long, en privant le moment Robespierre de la possibilité de se pérenniser en système durable. (Robespierre et Lénine, photo ci-dessous)

    lenine-que_faire-7862b.jpgPourtant, s'exclame Soljenitsyne, « l'expérience de da Révolution française aurait dû suffire. » Mais non, l'horreur de la Terreur jacobine n'a pas suffi à dissuader les repreneurs : « Nos organisateurs rationa­listes du "bonheur du peuple" », comme il les définit, vont en déployer les déclinaisons « à une échelle incomparable. »

    À partir de cette même expérience vécue par les Vendéens et par les Russes, Soljenitsyne en vient à définir le processus révolu­tionnaire lui-même, qu'il caractérise comme intrinsèquement des­tructeur : « Jamais, à aucun pays, lance-t-il aux Lucs, je ne pourrais souhaiter de "grande révolution". Il veut dire qu'il n'y a pas de « grande » révolution.

    Au terme du XXe siècle — « de part en part un siècle de terreur » on peut faire le bilan, et il est temps de le faire. Il est temps, dit-il, d'arracher à la Révolution « l'auréole romantique » dont l'avaient parée les Lumières et les artisans autoproclamés du « bonheur du peuple » au XVIIIe siècle. Il est temps de traiter lucidement de la question des origines des régimes terroristes : la Terreur du XXe siècle est l'accom­plissement, « l'effroyable couronnement, dit Soljenitsyne — ce sont les der­niers mots de son discours —, de ce Progrès auquel on avait tant rêvé au XVIIIe siècle » et qui a débouché sur les charniers de l'avenir radieux et la liquidation de ceux qui ont refusé de devenir des « hommes nouveaux ».

    C'est une véritable description clinique de la désarticulation des sociétés par le processus révolutionnaire, que Soljenitsyne effectue aux Lucs : « Les hommes ont fini par se convaincre, à partir de leurs propres malheurs, que les révolutions détruisent le caractère organique de la société et qu'elles ruinent le cours naturel de la vie... Toute révolution déchaîne chez les hommes les instincts de la plus élémentaire barbarie, les forces opaques de l'envie, de la rapacité et de la haine... »

    Mais les malheurs générateurs de lucidité s'oublient. L'aspiration utopique demeure comme une tentation sans cesse renaissante. La Révolution, sous quelque avatar que ce soit, est toujours prête à prendre la place du souci du bien commun. Alors quels garde-fous Soljenitsyne propose-t-il ? Il préconise, aux Lucs, un double contre­poison.

    D'une part, il ne faut pas cesser, il ne faut jamais cesser de regarder la réalité de la Révolution, là où elle a sévi, comment elle a effective­ment fonctionné, comment elle a broyé les hommes et les sociétés. C'est ce que fait aujourd'hui la Vendée, constate-t-il. Il vient le ratifier en espérant que la Russie sera capable demain d'en faire autant.

    D'autre part, il faut mettre en œuvre ce qu'il appelle « un déve­loppement évolutif normal » de la société. Au processus infernal de la « Roue rouge », il oppose une ligne empreinte de sagesse. Une ligne qu'il proposera à la Douma un an plus tard, pour permettre à la Russie de sortir de « 70 ans d'extermination spirituelle » : « Il faut savoir, dit-il aux Lucs avec beaucoup d'humilité et de modestie, améliorer avec patience ce que nous offre chaque "aujourd'hui". »

    Soljenitsyne est stupéfait par cette « révérence » persistante à l'égard de la Révolution qu'il observe avec consternation au sein de l'élite française. Elle crée chez lui un véritable malaise. Pourquoi, demande-t-il, règne-t-elle toujours en maître dans l'intelligentsia et les médias, alors que les travaux des historiens ont mis à nu les mécanismes de l'extermination ? Pourquoi, s'étonne-t-il, l'écrivez-vous toujours, cette Révolution, avec une majuscule, ainsi d'ailleurs que la Terreur ? Il aurait certainement approuvé les propos tenus à l'Ices lors de la Nuit de l'Histoire par Stéphane Courtois, montrant à quel point la France demeurait le conservatoire, non seulement du communisme, mais de l'idée révolutionnaire.

    145949321-612x612.jpgLors de son passage à Paris, Soljenitsyne, invité à l'émission Apostrophes, a été profondément choqué que Bernard Pivot tente de le dissuader de se rendre en Vendée. Outré que l'on ne comprenne pas l'importance qu'il attache au geste qu'il vient y accomplir, il répond avec vigueur devant les caméras : « Je n'ai pas eu le moindre doute, la moindre hésitation quand j'ai reçu l'invitation à me rendre en Vendée. Au contraire, j'ai estimé que c'était un honneur pour moi. » Fermez le ban.

    Pour lui, le sens de sa venue est clair et non dissimulé. Il se rend dans un lieu-origine, un lieu-source. Il vient saluer une terre de résis­tance. Il vient rendre hommage, sur les lieux mêmes où il a surgi, à ce « premier sursaut de liberté », qui fit que la Terreur, la première terreur idéologique, ne put l'emporter impunément, longuement, définitivement. Et il écrira plus tard : « Je mesure à présent combien mon projet de voyage en Vendée était exaspérant pour les cercles français de gauche, si aveugle est leur admiration, encore aujourd’hui, pour leur cruelle révolution. » Un cercle, en réalité, plus large encore qu'il ne le pensait...   ■  

    A suivre, demain jeudi.

    Lire les articles précédents ... 

    Soljenitsyne, le Vendéen [1]

    Soljenitsyne, le Vendéen [2]

    Soljenitsyne, le Vendéen [3]

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  • L'édit royal de 1315 : quand la Monarchie abolit l'esclavage, par Jean-Philippe Chauvin.

    1A.jpgLe 3 juillet 1315, il y a 705 ans, le roi Louis X le Hutin, fils de Philippe le Bel, signe un édit, applicable en tous lieux du domaine royal (en fait, le véritable royaume de France, et non les terres sur lesquelles le roi avait « seulement » la suzeraineté), qui abolit le servage et toute forme d’esclavage sur ceux-ci, ce dernier terme pouvant correspondre à la définition d’esclave communément admise de « personne humaine considérée comme une propriété privée de ses libertés, qui ne peut changer d’activité et maintenue dans un état de servitude à l’égard d’un propriétaire, état entretenu par la force ou sous une forme non contractuelle explicite ».

    jean philippe chauvin.jpgEn fait, l’esclavage lui-même avait déjà quasiment disparu du monde occidental sous la pression de l’Eglise et parce que, dès les rois mérovingiens (et parfois sous l’influence ou la régence de leur épouse ou mère, comme la reine Bathilde au VIIe siècle, sans doute ancienne esclave et devenue sainte quelques décennies après sa mort), cette pratique « d’abord » économique n’avait plus guère de défenseurs, pour des raisons autant économiques que religieuses. L’édit clôt par la loi un processus déjà quasiment abouti.

     L’esprit de cet édit est simple : « Selon le droit de nature, chacun doit naître franc (c’est-à-dire libre de condition) », d’où la maxime « Nul n’est esclave en France » popularisée et appliquée dans le royaume tout entier, ce qui le fait apparaître comme une terre de refuge pour les proscrits de toute l’Europe, et cela jusqu’à… nos jours ! Cette émancipation est aussi un élément de prestige et d’attraction valorisé par la Couronne face à des pays moins avancés sur cette question.

    Bien sûr, les raisons de cet édit ne sont pas forcément humanistes en tant que telles, car le roi évoque un achat de son affranchissement par les personnes de condition servile, achat qui doit permettre de ramener quelques pièces dans les caisses royales. Mais c’est cet édit qui permet néanmoins de fixer une fois pour toutes l’interdiction de l’esclavage en France métropolitaine, au point que, au XVIe siècle, lorsque les ports de l’Europe atlantique renouent avec la traite des esclaves en se fournissant sur les marchés de l’Afrique littorale et pour entretenir les grandes exploitations sucrières et cotonnières d’Amérique, les esclaves qui mettent le pied à Bordeaux sont libérés, comme le confirme l’arrêt de la cour de Bordeaux, en 1571, l’exprimant en ces termes : « La France, mère de liberté, ne permet aucuns esclaves », ce dont se félicitera Montaigne en dénonçant « les pratiques de conquistadores » des Espagnols qui baptisaient des hommes qu’ils suppliciaient ensuite sans remord. La France, par ses lois territoriales émancipatrices, ne pouvait ainsi être confondue avec les nations méditerranéennes, orientales et slaves, qui avaient peu de scrupules sur cette question de la possession d’êtres humains…

    Mais la colonisation française en Amérique remet en partie en cause l’application de cet édit, puisque les terres lointaines semblent échapper à cette législation et que grands propriétaires et négociants n’hésitent pas à pratiquer l’esclavage et la traite qui l’alimente dans les îles des Antilles, entre autres. Néanmoins, et malgré les pressions des puissances économiques de l’époque, l’Etat royal ne cède pas et l’édit de 1315 reste appliqué, parfois difficilement, sur les terres métropolitaines du royaume. Paradoxalement (quoique…), c’est au siècle des Lumières que les pressions pour « libéraliser » l’esclavage en France (au nom de la liberté économique, qui semble l’emporter, concrètement, sur toutes les autres libertés…) sont les plus fortes, mais elles restent, fort heureusement, vaines, le roi Louis XVI allant même jusqu’à envisager et tenter d’abolir l’esclavage dans les îles françaises d’Amérique en 1776, mais sans y parvenir, l’opinion publique y étant peu favorable, là encore suivant des motivations plus économiques que morales…

    En ces temps contemporains de grande confusion mémorielle, il n’est pas inintéressant de se pencher sur l’histoire pour en comprendre tous les ressorts et mieux saisir les enjeux d’aujourd’hui, au-delà des excitations médiatiques… Tout comme il n’est pas inutile de rappeler que, selon la définition de l’esclavage évoquée plus haut et inspirée de celle de l’UNESCO, et au regard des chiffres connus, il y aurait, à travers le monde, environ 40 millions d’esclaves… Oui, 40 millions d’esclaves, en 2020 ! Le silence des grands médias sur cette sinistre réalité est fort curieux et, disons-le tout net, absolument choquant et scandaleux ! L’occasion, donc, de ranimer l’esprit de l’édit royal de 1315, à l’échelle de la planète et épuré de ses considérations financières…

  • Perpétuer la France, par Natacha Polony.

    Source : https://www.marianne.net/

    "La « crise morale » que traverse la France - selon les termes mêmes du président de la République - vient sans doute du fait que ce modèle du capitalisme consumériste est en contradiction radicale avec tout ce qui a constitué la civilisation française", explique Natacha Polony dans son édito de la semaine.

    Comment raconter cet étrange été 2020 ? Les historiens qui se pencheront sur nous liront sans doute la presse. Ils y trouveront la mort d'un gendarme, père de trois enfants, fauché par un chauffard récidiviste, et les commentaires des politiques, ministre de l'Intérieur en tête, disant leur « émotion » devant ce drame. Pas leur dégoût, pas leur révolte, mais leur « émotion ». Le mot préféré des présentateurs de télévision.

    Les historiens découvriront la hauteur de nos idéaux. Après une « rave party » dans les Cévennes, sur une zone naturelle protégée, organisée en violation des mesures de lutte contre le coronavirus, le journal Libération titre sur ces jeunes gens qui proclament « faire passer la fête avant [leur] vie ». On a les prises de risque qu'on peut.

    Inquiétude, colère et envie de vivre

    Les historiens auront donc un portrait de cette France hésitant entre l'inquiétude, la colère et l'irrépressible envie de vivre. Ils auront des chiffres, des statistiques, mais auront-ils bien en tête ce qu'ils signifient ? Des dizaines de commerces, de restaurants fermés. Des villages morts et des pans entiers de territoire désertés. Les foules entassées sur les bords de mer et dans les galeries commerçantes de la grande distribution. Les queues devant les McDonald's et autres Burger King…

    Comprendront-ils le paradoxe de ce pays magnifique, dont chaque parcelle est un résumé de mille ans d'histoire en même temps qu'un condensé de géographie, de ce pays dont tant d'habitants veulent perpétuer la façon très particulière d'être au monde, l'art de conjuguer le plaisir et la beauté, une très haute idée de la liberté de chacun et de l'égalité de tous au sein d'un peuple souverain, de ce pays qui pourtant se cherche et ne semble plus savoir comment maîtriser son destin ?

    La facilité serait d'en accuser des politiques souvent incultes, parfois grotesques dans l'étalage de leurs ambitions. Quoi de plus ringard qu'un jeune ministre aux dents longues, copiant jusqu'aux mimiques d'un ancien président quand il visite, devant les caméras, les commissariats et les quartiers sensibles ? Quoi de plus consternant qu'un président de la République offrant un portefeuille à cet homme-là par pur calcul politique ? Mais ce qui abîme le pays dépasse largement sa classe politique.

    Certains diagnostiqueront les effets de trente ans de soumission des élites à une idéologie néolibérale faite de dérégulation, de dévotion à la haute finance, de règne du court terme et du profit facile. D'autres y verront les conséquences d'une destruction méticuleuse et systématique de toute forme de transmission, notamment au sein de l'école républicaine, dont le but était autrefois d'offrir à chacun, à travers l'exercice de sa raison et l'apprentissage de la logique, la maîtrise de soi, les capacités de réflexion et l'ouverture d'esprit qui caractérisent un homme libre. Sans doute, pour comprendre ce qui nous arrive, faut-il se rappeler l'analyse du philosophe Cornelius Castoriadis, selon laquelle toute société crée un type humain qui la résume, qui constitue un modèle pour tous. Une société religieuse fera des hommes les enfants de la création divine, une monarchie les fera sujets du roi, une société totalitaire les dessinera en bâtisseurs d'un monde nouveau.

    Pulsions infantiles

    La IIIe République avait érigé en modèles des incarnations de ses valeurs, l'instituteur vouant sa vie à la transmission du savoir, le juge intègre, l'ouvrier ou le paysan pétris de conscience professionnelle et œuvrant pour la collectivité. Quel type humain produit notre société contemporaine ? Le capitalisme consumériste, lui, a besoin, pour fonctionner, de libérer les pulsions infantiles des individus. Il doit être pur consommateur, capable de se battre pour un pot de Nutella ou de faire la queue devant un McDonald's pour se soulager des affres du confinement. Et comme l'anticipait Castoriadis, cet individu mû par ses pulsions, non pas autonome mais narcissique, supporte mal toute forme de frustration et porte donc en lui une violence dangereuse.

    La « crise morale » que traverse la France - selon les termes mêmes du président de la République - vient sans doute du fait que ce modèle du capitalisme consumériste est en contradiction radicale avec tout ce qui a constitué la civilisation française. Il ne s'agit plus pour chacun, dans son domaine, de perpétuer un savoir-faire, et pour celui qui sait de transmettre à celui qui ne sait pas. Dans ce monde-là, un commercial vient expliquer à celui qui sait qu'il doit adapter son produit ou son œuvre aux attentes de celui qui ne sait pas pour vendre davantage. Aucun idéal de liberté ne peut résister à ce rouleau compresseur. Et le pays qui, plus que tout autre, a voulu faire des hommes des citoyens, c'est-à-dire des souverains, ne peut qu'être rongé de l'intérieur, malgré la formidable résistance de tous ceux qui croient encore en lui.

    Ce qu'espèrent nombre de Français, sans forcément le formuler, ce sont des élites capables de défendre un modèle de civilisation qui ne transforme pas les hommes en esclaves de la machine économique mais les élève par la raison, le savoir, le plaisir et la beauté. Des élites capables de perpétuer la France.