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Rechercher : Rémi Hugues. histoire & action française. Rétrospective : 2018 année Maurras

  • Dans le monde et dans notre Pays légal en folie : revue de presse et d'actualité de lafautearousseau...

     

    Dans Figaro Vox, l'édito de :

    "Samara : la France harcelée par la violence ordinaire"

    L’ÉDITORIAL DU FIGARO - L’école est frappée en plein cœur par une entreprise de décivilisation ivre de son pouvoir.

    C'est la même société qui vote des lois sur la discrimination capillaire dans l'entreprise et laisse une jeune fille se faire battre à mort devant son école. Le même microcosme qui surveille, collecte, signale les « violences symboliques », tandis qu'explose sur le trottoir une sauvagerie de temps barbares. Le même pouvoir qui promeut les cours d'empathie et assiste désemparé au départ d'un proviseur menacé de mort parce qu'il a dit à une lycéenne de retirer son voile, au lynchage d'un jeune élève. Samara, nouvelle victime d'une litanie insoutenable de crimes où s'étreignent l'inhumanité et l'impunité, nouveau drame d'un grand renversement qui donne la primauté à la force sur le droit, à la cruauté sur la civilité, à la meute sur l'autorité...

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    • à écouter, aussi, l'édito du même Vincent Trémolet de Villers, sur Europe 1 :

    "Samara, l’école de la violence ordinaire...Nouvelle victimes, nouveaux prénoms dans une litanie insoutenable de crimes où s’étreignent l’inhumanité et l’impunité. Nouveaux drames d’un grand renversement qui donne la primauté à la force sur le droit, à la cruauté sur la civilité, à la meute sur l’autorité..."

    https://x.com/vtremolet/status/1776296040599089226

     

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    Juste pour info (on dit ça, on dit rien...) : c'est paru dans Valeurs...

    Peut être une image de carte et texte qui dit ’La dette publique dans les pays de l'Union européenne au 3e trimestre 2023 SUÈDE FINLANDE en%duPI Inférieure 60 % De60à100% Supérieure à 100 % ESTONIE DANEMARK IRLANDE LETTONIE LITUANIE PAYS-BAS BEL ALLEMAGNE MBOURG POLOGNE RÉP. TCHEQUE FRANCE SLOVAQUIE AUTRICHE HONGRIE ITALIE SLOVÉNIE CROATIE PORTUGAL SALETIS ROUMANIE ESPAGNE BULGARIE Sources: Touteleurope.eu, Eurostat MALTE CHYPRE’

     

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    1. Une UE, oui, pourquoi pas, mais : pour quoi faire ?  De Marion Maréchal :

     

    2. Une scène révélatrice, communiquée par Pierre-Marie Sève, directeur de l'Institut pour la Justice :

    "La justice occidentale est tout simplement devenue un cirque. Il n'y a pas d'autre mot. Dans ce récent procès filmé en Belgique, Farid raconte d'abord qu'il a tabassé 2 personnes dans un bus, car "je voulais m'amuser", car "c'était marrant". Il explique "j'ai un pied dans son crâne". Puis, il traite le procureur de "fils de pute", de "petite pute", etc. sous le regard mi-désabusé, mi-amusé du président du tribunal. La vidéo est un peu longue, mais tout vaut la peine. Tout simplement navrant et il n'y a pas de raison de croire que ce phénomène est circonscrit à la Belgique..."

    (extrait vidéo 7'02)

    https://x.com/pierremarieseve/status/1776179931585630388

     

    2 BIS. Et le juste commentaire de la-dite scène, par Gilles-William Goldnadel :

    "J’affirme que cette scène scandaleuse pourrait se dérouler en France devant certains juges. Nous sommes envahis, nous sommes abandonnés, nous sommes assassinés, nous sommes trahis par les fous et les sots. Le sursaut ou le grand saut."

    Sondage : 81% des Français pensent que la justice est trop laxiste | CNEWS

     

    4. Si même un Préfet le dit ! De l'Observatoire de l'immigration et de la démographie :

    "Une famille qui vient d'arriver en France avec de nombreux enfants a plus de chances d'obtenir un logement qu'une famille présente depuis 10 ans... Le maintien à vie en logement social permet d'acheter dans le pays d'origine plutôt que d'investir en France..."
    Le préfet Michel Aubouin, membre du conseil d'orientation de l'OID et auteur de notre étude « Les étrangers extra-européens et le logement social » en partenariat avec la @Fondapol, répond aux questions de @Rdesarbres sur le plateau de @CNEWS"
     
    (extrait vidéo 7'50)
     
     

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    5. Dans Le Figaro, l'état lamentable dans lequel le Système a mis l'instruction publique... :

    "À l’académie de Créteil, la violence et le retard de niveau d’élèves font fuir des professeurs. Ceux rencontrés par «Le Figaro» affirment vivre au quotidien des histoires de coups et d'insultes. L’académie recense 808 écoles classées en réseau d'éducation prioritaire, un record."

    (extrait vidéo 1'29)

    https://x.com/Le_Figaro/status/1776506123035812306

     

    6. De SOS Paris :

    "À Paris, on plante un peu et on bétonne beaucoup, avec une prédilection pour les espaces verts des résidences des années 60-70 qui offraient encore le "luxe" de grands jardins collectifs. Aujourd'hui, la loi permet d'en faire des terrains constructibles."
     
    (extrait vidéo 2'14)
     

     

    7. SOS CALVAIRES communique :

    "Joie de vous annoncer la sortie de notre livre "Que la Croix demeure !" Disponible dès le 25 avril en ligne et en librairie. Un grand merci à la maison @editionssalvator !

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    180 pages, 18,00 €
     
    Ce livre raconte l'épopée de SOS Calvaires qui, avec une équipe jeune et dynamique, s'est lancé le défi de restaurer un calvaire par mois. Grâce à une stratégie de communication efficace, l'association s'est vite fait connaître dans la France entière. Ces nouveaux bâtisseurs restaurent ainsi les calvaires à la croisée des chemins, au sommet des montagnes et dans les oratoires assombris par les voûtes des forêts. Une action qui va du simple débroussaillage à la restauration complète du calvaire en changeant la croix, qui peut être fabriquée dans leur atelier situé au Lion d'Angers. Outre la rénovation de croix et de chapelles, les domaines d'activité de cette association sont multiples : récupération de croix dans les vide-greniers, organisations de week-ends scouts autour de chantiers du patrimoine, initiation dans les écoles, etc. Sans oublier la dimension spirituelle, au fondement de son action : restaurer un calvaire, c'est remettre la croix au centre du village, et le Christ au cœur de nos vies. D'où sa devise : « Stat crux dum volvitur orbis » (Le monde tourne tandis que la Croix reste) !

     

     

     

    À DEMAIN !

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  • Famillle de France • L’Association Gens de France

    Le Domaine Royal de Dreux et sa Chapelle Saint-Louis 

     

    Le Prince Jean de France vient de publier sur son site officiel - à propos de l'Association Gens de France - les réflexions suivantes, dont les lecteurs de Lafautearousseau prendront connaissance avec beaucoup d'intérêt.  LFAR  

     
    « Notre association a pour objet de réunir autour de notre famille les gens de France qui souhaitent favoriser la relation entre les personnes, contribuer au bien de notre pays et à son rayonnement à l’étranger. Parmi les diverses actions que nous menons grâce au soutien de nos adhérents, la principale consiste à permettre à des personnes ou groupes de personnes d’accéder à l’histoire à travers le patrimoine, en particulier le Domaine Royal de Dreux et sa Chapelle Saint-Louis.
     
    Ce travail qui est maintenant reconnu nous permet de bénéficier d’une subvention intitulée « La nation en partage » versée par la DDCSPP en partenariat avec le CGET. Elle nous aide à faire connaître à des jeunes des Quartiers Prioritaires de la politique de la Ville et de l’Agglomération de Dreux l’histoire de notre région et de notre pays par des visites commentées du Domaine et de la Chapelle dans le but de consolider les liens d’appartenance de ces jeunes à la communauté nationale.
     
    Il m’a toujours semblé important de rendre ce qui nous avait été donné par nos parents et familles, à l’école et pendant les études, dans le travail. Face à des jeunes qui cherchent enracinement et perspectives, j’ai pensé que, du fait de l’histoire propre de ma famille qui a développé notre pays, je pouvais apporter ma pierre. Et l’histoire du domaine, de la ville de Dreux et de sa région nous permet de brosser un tableau plutôt complet des grandes périodes de notre histoire, de la révolte des Carnutes contre Jules César jusqu’à aujourd’hui.
     
    1237890587.2.jpgCes visites, nous venons d’en avoir pendant trois jours d’affilée, passionnent notre jeune public. Quand c’est possible, il nous arrive avec Philomena de les garder plus de deux heures avec un programme très réglé : une présentation générale du domaine, de son histoire et de celle de la région ; une visite de la Chapelle Royale comme lieu cultuel ; un tour des deux parcs avec des échanges sur l’environnement ; une collation chez nous pour quelque chose de plus informel et convivial.
     
    Et nous espérons les voir repartir heureux de ces rencontres qui pour moi, Philomena et les enfants sont toujours des moments forts. Nous semons : l’avenir nous dira si cela a pris. » 

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  • Le regard vide, extraits n° 5, 6 et 7.

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    Il faut être reconnaissants à Jean-François MATTEI, avons-nous dit, d’avoir écrit « Le regard vide - Essai sur l'épuisement de la culture européenne ». Et, en effet, il faut lire et relire ce livre, le méditer, en faire un objet de réflexion et de discussions entre nous. Il dit, un grand nombre de choses tout à fait essentielles sur la crise qui affecte notre civilisation – et, bien-sûr, pas seulement la France – dans ce qu’elle a de plus profond.  

     Ce livre nous paraît tout à fait essentiel, car il serait illusoire et vain de tenter une quelconque restauration du Politique, en France, si la Civilisation qui est la nôtre était condamnée à s’éteindre et si ce que Jean-François MATTEI a justement nommé la barbarie du monde moderne devait l’emporter pour longtemps.

     C’est pourquoi nous publierons, ici, régulièrement, à compter d’aujourd’hui, et pendant un certain temps, différents extraits significatifs de cet ouvrage, dont, on l’aura compris, fût-ce pour le discuter, nous recommandons vivement la lecture.

                -extrait n° 5 : pages 34/35. 

    Je voudrais montrer le danger qui menace l’époque actuelle en envisageant, non pas les réalisations culturelles de l’Europe au cours de son histoire, avec ses réussites et ses échecs, mais les principes universels et abstraits qui ont guidé son regard. On peut les illustrer par l’analyse célèbre que présente Hegel de la décadence du monde romain après l’instauration de l’esprit du christianisme. Avec la disparition des divinités païennes de la nature, et en dépit de leur beauté, les statues antiques aux yeux vides ne sont plus pour nous que « des cadavres dont l’âme animatrice s’est enfuie », les hymnes sont « des mots que la foi a quittés », de sorte que « les tables des dieux sont sans la nourriture et le breuvage spirituels » (1). Pour le philosophe allemand, l’art, et avec lui la culture entière de l’Europe, risquait de n’être plus pour les hommes de l’avenir qu’une chose du passé, incapable de répondre à leurs nouveaux besoins, et propre à n’éclairer que les ombres des musées. Si l’intuition de Hegel devait s’appliquer à notre temps, cela signifierait que l’âme de l’Europe, à bout d’épuisement, ne serait plus en mesure de dialoguer avec les œuvres de la tradition, désormais pareilles à « de beaux fruits détachés de l’arbre ». L’histoire n’interviendrait plus dans le présent et ne réussirait plus, selon la forte image de Braudel, à le " brûler " (2). Nous devrions alors faire le deuil d’une culture que nous ne savons plus recevoir ni actualiser et qui, dans tous les sens du terme ne nous regarde plus.

    (1)     : G.W.F. Hegel, La Phénoménologie de l’Esprit (1807), Paris, Aubier,1939, tome II, VII, C, I, page 261.

    (2)     : F. Braudel, « L’identité française », Le Monde du 24/25 mars 1985, repris dans Le Monde du 17 mars 2007.

     

    -extrait n° 6 : page 45.

    Paul Valéry n’aura pas tort, en empruntant l’image à Nietzsche, de voir en elle (l’Europe, ndlr) un petit cap du continent asiatique. Dès l’origine, et le mythe se fait ici conducteur d’histoire, l’Europe est un concept déplacé.

    -extrait n° 7 : page 65.

    Denis Hay, dans son étude classique Europe, the Emergency of an Idea, date du XIVème siècle l’usage généralisé du mot « Europe ». C’est à l’humaniste Silvio Piccolomini, devenu en 1458 le pape Pie II, que l’on doit la substitution du terme d’Europe à celui de Chrétienté, sans doute sous l’influence du cardinal Nicolas de Cues. Dans sa fameuse lettre au sultan Mahomet II où il lui demande sa conversion en échange de la reconnaissance  de son Empire, il lui promet l’admiration de la Grèce, de l’Italie, et de « toute l’Europe ». Mais déjà, dans une lettre antérieure à Leonardo Benvoglienti, en 1453, l’année de la chute de Constantinople, le pape avait conclu son propos sur la menace turque en faisant un parallèle remarquable entre la terre chrétienne et le continent européen : « Tel est le visage de l’Europe, telle est la situation de la religion chrétienne. »

     

     

    Le regard vide - Essai sur l'épuisement de la culture européenne, de Jean-François Mattéi. Flammarion, 302 pages, 19 euros.

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  • Hervé JUVIN, au Figaro : « Répression des propos racistes, une juste cause dévoyée à des fins politiciennes »

     

    L'on doit être attentif à ce que dit, pense, écrit Hervé Juvin. Dans ses articles, livres, conférences et vidéos, notamment sur Realpolitik. En matière économique et financière, mais aussi politique, sociétale et géostratégique, ses jugements nous ont toujours paru particulièrement intéressants et justes, avec, en outre, une faculté d'anticipation peu commune. Très généralement, nous partageons ses analyses. Cette tribune donnée au Figaro du 17 avril illustre ce que nous venons d'écrire.  •  

     

    Et une loi sur la répression des propos racistes de plus. Qui peut être contre ? Après l'émotion suscitée par les crimes de janvier, dont l'un des objets manifestes est de terroriser ceux, qui résistent à l'islamisation de la France, beaucoup peuvent pourtant s'interroger : est-ce la bonne réponse ?

    Des Français constatent chaque jour que les flux migratoires sont une réalité d'importance dont il devrait être licite de débattre. Or ils se souviennent qu'on ne leur a jamais demandé leur avis et que le changement d'origine de la population française, l'une des transformations majeures de la France au cours des trente dernières années, a été subi, , tenu en lisière du débat démocratique, que ses effets n'ont jamais été évalués, et qu'il n'a jamais fait l'objet d'un vote ou d'une loi; c'est un décret qui a autorisé le regroupement familial ! Ils posent de plus en plus ouvertement la question. Voilà pourquoi la loi s'efforce d'entretenir cette mystification qui est au coeur d'un discours bien rôdé depuis la récupération de la « Marche des Beurs » par SOS Racisme et la culpabilisation des Français, poursuivie par le.rapport Tuot (Conseil d'État, 2014) : tout se passe bien, d'ailleurs il ne se passe rien, il est interdit de dire qu'il y a des problèmes. Tout se passe bien, et si ça se passe mal, c'est de votre faute !

    Le déni du réel dans lequel s'enfonce la France commence par la censure des mots. Sera-t-il possible de dire d'un Noir qu'il est noir, d'un Blanc qu'il est blanc, et qu'une soucoupe est une soucoupe ? L'idéologie de l'individu absolu répond que non.

    L'individu hors sol, que ne détermine rien, ni son origine, ni son âge, ni son sexe, ni sa foi, voilà l'idéal. Substituer l'individu abstrait, fiction juridique, aux hommes d'ici, des leurs et d'une histoire, voilà l'objet. Désintégrer ces liens, ces appartenances, ces communautés qui font de l'individu une personne, qui lui donnent une identité, voilà l'urgence !

    Nous sommes au coeur de la Grande Séparation moderne. La séparation de naguère passait dans l'espace, dans la langue et dans les moeurs, entre des sociétés humaines auxquelles elle assurait la liberté de se conduire, de choisir leur destin, et d'approfondir cette diversité splendide des, moeurs, des cultures et des croyances qui constitue la civilisation humaine, qui n'est pas si elle n'est pas plurielle ; « il n'y a pas de civilisation s'il n'y a pas des civilisations » (Claude Lévi-Strauss). La séparation moderne met fin à cette diversité des sociétés humaines et coupe l'individu de toutes les déterminations par lesquelles l'histoire, la nation, la culture ou la religion faisaient de lui le membre d'une communauté, l'acteur d'une société et un citoyen responsable. Comme l'analyse depuis longtemps Marcel Gauchet, il n'y a que des individus qui ont des droits, et rien d'autre ne peut les singulariser ; voilà l'idéologie moderne, voilà ce qui réalise la grande séparation d'avec l'histoire comme avec la nature, voilà comment le droit entreprend d'en finir avec les nations, de dissoudre les peuples, et d'étouffer la démocratie au nom, de l'Homme nouveau.

    Le paradoxe est double. D'abord, « l'antiracisme », au nom de l'égalité et du droit à la différence, est porteur d'une indifférenciation destructrice des cultures et des identités, à la fin de la diversité des sociétés humaines. Il provoque ce qu'il veut combattre ; l'avènement d'un modèle occidentaliste qui entend faire du monde une grande Amérique au nom de l'universel. Est-ce le destin de tout Malien, de tout Malgache, de tout Algérien, de devenir un Français comme les autres ? C'est que « l'antiracisme » confond inégalité et différence. Il affirme que la nature fait des hommes tous les mêmes, sans percevoir que ce naturalisme est la négation du travail patient, des cultures pour se distinguer, se singulariser et se transmettre. À cet égard, les formes dévoyées de « l'antiracisme » constituent un anti-humanisme ou, si l'on veut, une expression de la haine contre la culture qui trouve actuellement des expressions inédites dans le monde d'Internet, du management et du transhumanisme. Voilà ce qui conduit à la négation des cultures, qui ne peuvent vivre que dans un certain degré de séparation avec d'autres cultures, dans une certaine unité interne assurée par la frontière, l'éloignement, les identités singulières. Et à la disparition de l'Autre, englouti dans la fiction juridique du Même auquel tout individu se réduit. Comme l'écrit René Girard, « à force de célébrer toutes les différences, nous n'en respectons plus réellement aucune ».

    Dévoyer un grand et juste combat à des fins politiciennes est plus que méprisable, c'est dangereux. La négation de la condition humaine, qui est toujours enracinée dans un milieu, dans un contexte et une mémoire, fait l'impasse sur la question du moment : comment faire société entre nous ? La nation répondait ; quelles que soient leur origine, leur foi et leur idée, la France unit tous ceux qui la préfèrent. Le couvercle de la nation tenait ensemble ceux que tout le reste séparait. La réponse disparaît, avec cette grande séparation qui nous dépouille de ce qui fait de nous des Français, hommes de cette terre et des nôtres, pour en finir avec toute résistance au nouvel ordre mondial du droit, du contrat et du marché. Et nous en sommes là, àcette montée d'une police des idées, des mots et de la pensée, qui pourrait bien réussir ce prodige paradoxal : faire de la race ce qu'était le sexe au XIXe siècle, ce à quoi il est tellement interdit de penser et de dire qu'on y pense toujours et qu'on ne voit plus qu'elle. L'inflation de l'antiracisme produisant le racisme ? Prodige assez banal des politiques médiocres qui pensent changer le réel par décret et se garder des choses en supprimant des mots. 

     

    Auteur de La Grande séparation. Pour une écologie des civilisations, (Gallimard, 2013, 400 pages, 22,50 euros)

     

     

  • Sur Figaro Vox, Éric Zemmour: «Encore un effort, Monsieur Védrine!».

    Source : https://www.lefigaro.fr/vox

    L’ancien ministre des Affaires étrangères s’efforce d’imaginer un monde d’après plus écologique, et une France plus forte dans une Europe moins ingénue.

    Le livre de confinement est très vite devenu un genre littéraire en soi. Le temps de l’enfermement fut propice à l’introspection, aux remises en question, aux projections. Chacun y va avec son style, avec son tempérament, avec ses marottes. Le monde d’après est dans toutes les têtes et sous toutes les plumes.

    C’est le propre de l’esprit humain que d’espérer un avenir meilleur ; et le propre de l’esprit français que de mettre une langue et une rationalité au service de cette espérance. Pourtant, il n’y a jamais de monde d’après. Les illusions sont toujours perdues et les espérances toujours trahies. Comme disait le grand historien Jacques Bainville «tout a toujours mal marché».

    Le monde d’après est le plus souvent le monde d’avant en pire. Tout progrès se paye au prix fort. Il n’y a jamais de coupure nette. Même les grandes guerres ne font qu’accélérer des évolutions qui précédaient. Tocqueville nous a appris que la Révolution avait fini le travail de l’Ancien Régime. Les «jours heureux» de la Libération, avec son cortège de lois sociales et de planification économique, avaient en vérité été préparés et conçues par les meilleurs esprits d’une génération, celle du Front populaire mais aussi de Vichy qui, pour beaucoup, se retrouvèrent dans les équipes du général de Gaulle pour rédiger le mythique programme du Conseil national de la Résistance.

    Mais rien ne peut entamer l’appétence pour la question rituelle: et après? Quand c’est Hubert Védrine qui s’y colle, on peut être sûr au moins que la réponse sera fine et mesurée, pesée et pensée, celle d’un tempérament froid et raisonnable qui craint comme la peste les passions et les utopies. Mais on a aussi appris, à le lire et à l’entendre, que l’ancien conseiller du président Mitterrand avait souvent l’audace encadrée et était lui aussi un adepte du «en même temps» parfois agaçant.

    Cet ouvrage de Védrine est bref, mais tout Védrine y est. Et d’abord, le Védrine écolo. Pour notre auteur, le monde d’après sera vert ou ne sera pas. L’axe du livre est résolument écologique. Mais une écologie qui n’est pas d’extrême gauche. Une écologie favorable au nucléaire car c’est l’énergie la moins carbonée. Pourtant, les écologistes ont été pris à revers par le coronavirus. Depuis des années, ils nous rebattaient les oreilles avec le réchauffement climatique et les émissions de CO2. Et voilà que ce virus se moque des imprécations de Greta Thurnberg. Mais un bon écolo retombe toujours sur ses pieds verts. Le virus est le produit de la déforestation, de l’arrivée des animaux sauvages dans le monde des hommes, de la réduction de la biodiversité, de l’accroissement des flux de marchandises et d’hommes dans la mondialisation. Le tout aggravé par une démographie devenue folle.

    Védrine reprend à son compte cette antienne («75 % des maladies qui affectent les humains sont des zoonoses») même s’il nous épargne les accents apocalyptiques d’un Nicolas Hulot qui ressemblent aux anciennes imprécations des prédicateurs du Moyen Âge qui affirmaient que les épidémies étaient une punition d’un Dieu que les hommes avaient offensé. Dans la bataille qui s’annonce entre ceux qui veulent remettre en marche l’appareil productif à tout prix, et ceux qui veulent profiter de l’occasion pour accélérer la «verdisation» de l’économie, Védrine a choisi son camp: «Pas de retour à l’anormal».

    Mais au-delà du slogan, comment faire que sa formule «l’agriculture française doit être écologique et compétitive» ne relève pas de l’oxymore? Comment alléger les normes administratives qui entravent la réindustrialisation de notre pays, alors même que la plupart de ces normes, dont se plaint à juste titre Védrine, sont environnementales? Comment prôner un nouvel élan de décentralisation de régionalisation alors que les collectivités locales sont bien plus faibles par rapport au chantage à l’emploi ou au logement, quel que soit le prix écologique à payer? Comment réclamer la poursuite des grands-messes mondiales à la gloire de l’écologie, les fameuses COP, alors que ces gros «machins» inutiles entretiennent grassement des armadas de parasites associatifs et technocratiques du monde entier qui vivent le contraire de ce qu’ils prônent ?

    Comment l’ancien ministre des affaires étrangères de Lionel Jospin croit-il encore à la célèbre formule de l’ancien premier ministre socialiste, «oui à l’économie de marché, non à la société de marché», alors que Christopher Lasch et Jean-Claude Michéa nous ont amplement démontré que le libéralisme économique et le libéralisme sociétal étaient frères siamois pour le meilleur et pour le pire?

    Quand il quitte les rives de sa foi écologique, Védrine revient sur la terre ferme de la diplomatie et de la géostratégie. On sait qu’il y excelle. Mais là aussi, on a du mal à suivre les subtilités de son esprit qui nous dit que ce fut une «faute grave de ringardiser, au nom de l’intégration européenne et du sens de l’histoire, l’attachement à la souveraineté nationale» avant d’ajouter «qu’on ne reverra pas pour autant des nations totalement indépendantes, voire autarciques, n’ayant besoin de personne, ne décidant que par elles-mêmes de l’ensemble de leurs choix, sans avoir jamais à tenir compte des interférences extérieures». Mais quand Hubert Védrine a-t-il vu que la France fut, même au temps des monarques absolus, ou d’un Empereur génial et impérieux, «autarcique et ne tenant jamais compte des interférences extérieures»?

    Hubert Védrine nous exhorte à juste titre de retrouver les chemins délaissés de la nation : « C’est d’abord et avant tout à la France de se reprendre en main. Pas de s’en remettre à un niveau européen qui se substituerait à nous ». Mais alors, pourquoi poursuivre, en un « en même temps » macronien, avec cette recommandation : « L’Europe doit accepter de se métamorphoser en une puissance » ? Védrine sait mieux que personne que cette idée d’Europe-puissance est un concept exclusivement français, une sorte de fantasme hugolien d’une France qui rêve de l’Europe comme d’une «France en plus grand», tandis que l’ADN de l’Union européenne est aux antipodes de la force et de la puissance, bref aux antipodes de l’Histoire, que cette Europe s’est forgée avec tous les vaincus de l’histoire du XXe siècle qui se sont réfugiés sous la protection américaine pour pouvoir à loisir disserter sur les vertus du droit et du commerce. Le livre refermé, on se met à rêver d’un Védrine aussi déterminé sur la France que sur l’écologie. 

    «Et après?», de Hubert Védrine, Fayard, 137 p., 12 €.À voir aussi - Zemmour: «Clivage entre une fausse droite et une fausse gauche»
    Et après ?, de Hubert Védrine, Fayard, 137 p., 12 €.
  • Macron aux USA entre incantations (beaucoup) et réalisme (beaucoup moins) ...

    Devant le Congrès

     

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    Le voyage américain d'Emmanuel Macron s'est ouvert et poursuivi sous les auspices de trop de paroles verbeuses, trop d'idées planétaires, trop de « rêves » revendiqués, trop d'idéaux brandis, trop d'exaltation affichée, pour ne pas susciter de sérieuses inquiétudes. Derrière ces nuées, y a-t-il une « realpolitik » française ? S'il en est une, elle n'apparaît guère, elle est bien cachée.

    A ce jeu-là, il ne nous paraît pas sûr du tout que ce ne soit pas finalement le langage clair, direct et crû, les idées simples et pratiques, le volontarisme univoque de Trump qui doive avoir le dernier mot et finisse par imposer ses vues. Pas sûr du tout que ce soit notre jeune président si habile, intelligent et cultivé soit-il, mais apparemment chimérique, qui sortira vainqueur de son duo - ou duel - avec Donald Trump. Leur numéro de duettistes avait commencé par la poignée de main virile que l'on sait. Que l'on nous montre et remontre à satiété. Et où chacun des deux hommes entendait en réalité signifier à l'autre non pas la nature supercéleste de ses rêves et de ses idéaux mais le poids de sa force, de sa ténacité et de sa détermination.

    Depuis la nuit des temps ces rencontres sont tissées en même temps, de cette confrontation des forces et de ces gestes d'empathie, ou même d'affection, ces tapes dans le dos, ces accolades chaleureuses, ces amabilités et même ces protestations d'amitié virile qui en compensent la rudesse et la tension.

    Nous repensons ici à Jean Giraudoux qui a immortalisé la double nature de ces moments privilégiés où les chefs de deux grands peuples se rencontrent pour se mesurer l'un à l'autre en des moments cruciaux et tentent de soupeser leur puissance respective. Quels que soient les hommes, les lieux et les temps de l'Histoire, ces rituels ressemblent toujours au dialogue d'Ulysse et Hector, le Grec et le Troyen, tel qu'il est mis en scène dans La Guerre de Troie n'aura pas lieu.

    Entre les États-Unis et la France, il n'est pas question de guerre, autre qu'économique, culturelle et, aujourd'hui, numérique, puisque dans ce dernier domaine les Américains ont trouvé et imposé grâce aux GAFA un nouvel instrument de déploiement de leur impérialisme mondial et d'accroissement de leur richesse. Ce n'est pas rien.

    Nous sommes de vieux alliés jusque dans nos oppositions. De Gaulle pas plus qu'un autre, n'a voulu rompre cette alliance née de l'Histoire, de ses réalités comme de ses légendes et de ses ambiguïtés. Simplement, il savait ce qu'il en est de toute alliance. Il en savait les limites. « Les nations n'ont pas d'amitiés. Elles ont des intérêts ». Ceux-ci évoluent avec les recompositions de l'Histoire, les changements de toute nature, en bref, les circonstances. Il n'y a ni allié ni ennemi éternel. De Gaulle ne remettait pas en question l'amitié franco-américaine née dans les combats qui furent menés ensemble mais aussi par l'imaginaire qu'ils ont engendré. Notre alliance a fonctionné la dernière année de la première guerre mondiale et les trois dernières de la seconde, puis au temps de la guerre froide avec les soviétiques. De Gaulle savait aussi - et ne ratait jamais de leur rappeler - que dans le premier conflit mondial les Etats-Unis s'étaient d'abord déclarés neutres et n'étaient entrés en guerre à nos côtés qu'après trois ans de terribles combats ; qu'il en avait été de même en 1939, les Etats-Unis n'ayant pris part au conflit mondial que fin 1941, après que les Japonais les eurent attaqués à Pearl-Harbor, qu'ils eurent déclaré la guerre au Japon et qu'en vertu des traités l'Allemagne à son tour leur eut déclaré la guerre. De Gaulle savait encore que les Américains nous ont combattus en Indochine, en Afrique du Nord, notamment en Algérie. Comme, plus tard, ils nous entraîneraient dans leurs échecs irakien et afghan. En pure perte et à notre détriment.

    L'Amitié américaine est à consommer avec modération, ce qui veut dire surtout avec réalisme et esprit d'indépendance. En toute connaissance de leurs prétentions à l'empire, sinon du monde car ils ont aujourd'hui fort à faire avec la Chine, du moins de ce que nous continuons d’appeler l'Occident. L'amitié avec les Etats-Unis ne doit pas non plus être exclusive. A l'égard de quiconque, notamment des Russes à qui nous serions bien avisés de réserver un traitement analogue d'amitié mesurée, indépendante et vigilante. Une politique étrangère est surtout faite de rapports de force et d'équilibres. Surtout s’il s’agit des plus grands.

    Emmanuel Macron leur préfère souvent ces grandes incantations idéalistes, ces grands moments d'exaltation idéologique pour lesquels il est évidemment doué d'un charisme singulièrement communicatif. On l'a vu hier encore devant la Chambre des Représentants enthousiaste à Washington.

    Mais les périodes incantatoires fussent-elles bien rédigées et dites avec conviction ne sont pas ce qui fait la politique de la France ni ce qui sert ses intérêts. Le prochain voyage de Moscou, en mai, nous en dira peut-être plus sur la vraie nature de la politique étrangère macronienne, et sur l'issue du conflit qui se livre en elle comme chez son auteur entre idéologie et réalisme.  

     

    Retrouvez l'ensemble de ces chroniques en cliquant sur le lien suivant ... 

    En deux mots, réflexion sur l'actualité

  • Éphéméride du 9 octobre

    44 Avant Jésus-Christ : Fondation de Lyon

     

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    (Du site officiel de la Ville de Lyon) :

     

    "...L’histoire de Lyon, alors appelée Lugdunum, (nom qui signifierait Colline des Corbeaux ou Colline de la Lumière)  commence au 1er siècle avant J-C : il est courant de fixer la naissance de Lyon à la fondation de la cité par un légat romain le 9 octobre 43 avant J.C. sur l’actuelle colline de Fourvière. 

    Pourtant, les premières traces d'occupation humaine remontent au premier âge du fer. Des découvertes récentes ont montré que des tribus locales organisées occupaient les bords de Saône avant l’arrivée des Romains...

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    "...Lugdunum se développe en érigeant forum, théâtre, temple de Cybèle, Odéon et thermes..." (ici, le Théâtre, adossé à la colline de Fourvière)

      

    "...À la croisée du Rhône et de la Saône, Lugdunum se développe en érigeant forum, théâtre, temple de Cybèle, Odéon et thermes et devient rapidement, selon la volonté impériale, la capitale politique, économique, militaire et religieuse des Trois Gaules. Son territoire s'étend sur la Croix-Rousse (amphithéâtre) et sur la Presqu'île actuelle où se côtoient demeures, boutiques et ateliers. La cité se positionne au carrefour des grandes voies romaines de l'Occident. Elle est approvisionnée en eau par 4 aqueducs dont on trouve encore des vestiges dans la région. La Capitale des Gaules est également une ville d’art. Céramistes, bronziers, verriers lyonnais sont réputés dans tout l’Empire..."

    L'histoire de la ville est marquée par plus d'un événement majeur, qui nous rattachent au coeur même de nos racines chrétiennes, comme par exemple le martyr de Pothin, Blandine et leurs compagnons (voir l'Éphéméride du 2 juin) ou bien encore par la présence en ses murs, en tant qu'évêque mais surtout Primat des Gaules, de Saint Irénée (voir l'Éphéméride du 28 juin)...

    L'un des épisodes les plus tragiques de cette riche histoire est évoqué dans notre Éphéméride du 12 octobre et dans l'Éphéméride du 8 juin : au moment où deux tiers des Départements nouvellement créés sont en guerre ouverte avec la Convention, le 8 juin marque le début d'un siège terrible mené par les terroristes révolutionnaires. La victoire sera malheureusement pour eux, et la ville, durement châtiée, deviendra "Ville affranchie" !...

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    Les Armoiries de la ville de Lyon :  "De gueules au lion d'argent, au chef d'azur chargé de trois fleurs de lys d'or"
     
    Et sa devise : "Virtute duce, comite fortuna" (Avec la Fortune pour compagne et le courage pour guide), donnée par Cicéron à Lucius Munatius Plancus, le fondateur de la ville
     
     
     
     
     

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    Vers 272 : Martyre de Saint Denis

     

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    Patron de Paris et de la Seine-Saint Denis, et premier évêque de la Capitale, il est enseveli là où s'élève l'actuelle basilique de Saint Denis.               

    À côté de l'évocation de ses deux compagnons, Éleuthère, le prêtre, et Rustique, le diacre, les récits anciens rapportent qu'après sa décapitation le saint aurait marché, en portant son chef, depuis Montmartre jusqu'à l'actuel emplacement de Saint Denis.

    Le nom de saint Denis apparaît vers 520, dans "la Vie de Sainte Geneviève", qui témoigne de la dévotion de la sainte envers l'évêque martyr, son père dans la foi.

    Elle obtint du clergé parisien l'érection d'une église sur sa tombe au "vicus Catulliacus" situé à huit kilomètres au nord de la Seine, l'actuelle basilique Saint Denys, rue Catullienne. C'est l'historien Grégoire de Tours qui a rapporté le premier que, vers 250, le pape de Rome avait envoyé Denis en Gaule avec six autres évêques pour y porter l'Évangile. Celui-ci se fixa à Lutèce où il ne tarda pas à être mis à mort, probablement sous la persécution de Dèce (250) ou de Valérien (258).

    Saint Denis est l'un des cinq patrons de la France, avec Martin, Remi, Jeanne d'Arc et Thérèse de Lisieux.

     

     http://www.tourisme93.com/basilique/ 

     

    Voir la page d'introduction de notre album La Basilique de Saint Denis, nécropole royale.

     

     

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    1156 : Première Ostension de la Sainte Tunique d'Argenteuil

     

    Moins souvent mise en avant que le Saint Suaire de Turin - dont le premier propriétaire attesté est Geoffroy de Charny (voir notre Éphéméride du 19 septembre) - la Sainte Tunique serait arrivée à Argenteuil dès les années 800, offerte par l'Impératrice Irène - ou par son fils - à l'Empereur Charlemagne...

    Elle a pu traverser la Révolution grâce à une sorte de stratagème assez rocambolesque : le curé Ozet - pourtant assermenté, donc "jureur"... - la découpa en plusieurs petits morceaux, plus faciles à distribuer aux fidèles ou à cacher dans son jardin; après une peine d'emprisonnement, il put déterrer les morceaux cachés dans son jardin, et récupérer auprès des fidèles ceux qu'il leur avait confiés...

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    https://saintetunique.com/

     

     

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    1480 : Création des Bandes de Picardie...

     

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    Les bandes de Picardie sont la plus ancienne unité militaire française, et l'un des cinq "Vieux Corps" : crées le 9 octobre 1480, elles deviennent, le 29 mai 1569, le Régiment de Sarrieu puis, en 1585, reçoivent leur nom définitif de Régiment de Picardie (nom qui changera en 1776, le Régiment s'appelant alors Régiment de Provence, mais pour quatre ans seulement, avant de redevenir, en 1780, le Régiment de Picardie).

    Au début, les régiments de l'armée royale permanente n'étaient qu'au nombre de quatre : le Régiment de Picardie, le Régiment de Champagne, le Régiment de Navarre et le Régiment de Piémont. On appelait familièrement ces régiments les "Vieux corps"...

    En 1620, le nombre de régiments fut porté à dix : aux 4 "Vieux corps" initiaux, un cinquième fut d'abord ajouté : le Régiment de Normandie; puis 5 autres régiments : le Régiment de Bourbonnais, le Régiment de Béarn, le Régiment d'Auvergne, le Régiment de Flandre et le Régiment de Guyenne : ces six nouveaux régiments reçurent le surnom de "Petits Vieux"...

    Dans notre Album Drapeau des Régiments du Royaume de France voir la photo "Les plus anciens régiments sont d'infanterie", puis toutes les photos de la Partie 1, dont celle concernant "Le Régiment de Picardie"...

     

     

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  • Pape François et marxisme : bon à savoir...

    159098456.jpgUn pape inspiré par le marxisme ?

    DÉCRYPTAGE par Jean-Marie Guénois ENVOYÉ SPÉCIAL À RIO

    (Dans Le Figaro du vendredi 26 juillet)

    L'INSISTANCE du pape François sur la question de la justice socia­le - encore démontrée à Rio, par sa visite dans une favela de la banlieue - s'impose désormais comme le pilier central de son pontificat. Cette étape fut d'ailleurs ajoutée par lui au pro­gramme des JMJ. Elle n'était pas pré­vue par Benoît XVI qui devait effecti­vement présider ce rassemblement. François, jésuite latino-américain, pape « révolutionnaire » à certains égards, qui a choisi son nom en référence au « poverello » d'Assise, est-il pour autant un théologien de la li­bération ?

    Ces prêtres - formés idéologiquement dans les années 1970. par les universités catholiques européennes - ont alors tenté de fonder des « communautés de base » en Amérique latine, plus inspirées par le combat politique, façon lutte de classes marxiste, que par le christianisme. Trente ans après, leur bilan est catastrophique pour l'Église : fuite des fidèles vers les Évangéliques ; tarissement drastique des vocations jésuites et franciscaines latino-américaines. L'un de leurs champions, le père Leonardo Boff, est aujourd'hui marié.

     

    Mais ces révolutionnaires-là ont toujours eu, en face d'eux, celui qui devint l'archevêque de Buenos Aires. Il était l'une des bêtes noires des théologiens de la libération. Au point qu'il fut remisé par ses frères jésuites car non politiquement correct, jus­qu'à ce que Jean-Paul II ne vienne le repêcher. Jorge Bergoglio, passionné d'action sociale, n'a jamais transigé, lui, sur le moteur de cette action : une foi catholique sans concession avec la doctrine socialiste. n

     

  • Livres • « Antoine Mauduit, une vie en résistance »

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    La biographie d’un résistant influent mais méconnu qui fit entrer Mitterrand en résistance et qui fut l’un des premiers fondateurs de maquis.

    Antoine Mauduit (1902-1945) aurait pu jouir d’une confortable vie bourgeoise. Au lieu de cela, mû par un désir de conversion personnelle, il devient vagabond, légionnaire, avant d’être fait prisonnier de guerre en Allemagne.

    Libéré et installé dans les Hautes-Alpes, inspiré par une foi ardente, il crée alors un réseau d’anciens prisonniers qui aide aux évasions puis prépare à la lutte armée. Il trouve ses soutiens parmi le milieu que l’on a appelé vichysto-résistant. Il convainc ainsi le jeune évadé François Mitterrand de passer à l’action clandestine. Mais, peu à peu, Mauduit s’éloigne de Vichy et accueille des juifs persécutés et des réfractaires au STO pour fonder l’un des premiers maquis. Trop confiant en sa mission, il est arrêté et déporté dans les camps nazis où il meurt au lendemain de la victoire.

    L’ouvrage, basé sur une documentation fournie et inédite, montre le rôle important de Mauduit dans une résistance ni gaulliste ni communiste : pourquoi et comment mobilise-t-il des groupes sociaux partageant le respect du chef de l’État français et la haine de l’ennemi nazi ?

    Trois années de recherche ont permis à Philippe Franceschetti d’établir le parcours de ce résistant ayant développé une conception originale de son action avant et durant la guerre, ayant des soutiens à Vichy mais oeuvrant pour la lutte contre l'ennemi. Il a, entre autres, fait entrer Mitterrand en résistance et a même accueilli la famille de Serge Klarsfeld alors traquée...

    Une vie passionnante retracée grâce à des archives inédites, avec illustrations, cartes, index...   •

    visuel_2_antoine_mauduit_une_vie_en_resistance - Copie.png

     Antoine Mauduit, une vie en résistance 1902- 1945, de Philippe Franceschetti - PUG - 2017 - 19 €

  • Sur la page FB de nos amis du GAR : une analyse complète de la crise sanitaire.

    Publiée par le site de la Nouvelle Action Royaliste.

    Philosophe et sociologue, Jean-Pierre Le Goff nous présente régulièrement ses ouvrages. Voici deux ans, il évoquait avec nous La France d’hier. Cette année, il décrit La société malade : malade de la pandémie de Covid-19, la France a été atteinte alors qu’elle était déjà en état de grande faiblesse et le Coronavirus n’a fait qu’accentuer ses défaillances et ses déficiences.

    Lui-même touché par le virus, Jean-Pierre le Goff a pu observer longuement le spectacle médiatique ainsi les effets de l’idéologie managériale sur l’hôpital public, le surgissement de la mort dans une société qui la refuse, l’impuissance des pouvoirs publics et leur politique de restriction des libertés ainsi que les embarras du discours scientifique. La France malade a cependant d’immenses réserves d’énergie : le personnel de santé en donne des preuves touts les jours et les Français dans leur ensemble montrent qu’ils n’ont pas perdu le sens de la solidarité.

     

    La NAR sur le net :

    FB : https://urlz.fr/9p5M

    Twitter : https://twitter.com/NARoyaliste

    Site : http://nouvelle-action-royaliste.fr

    Sources : http://www.actionroyaliste.fr/

    https://www.facebook.com/GroupeDActionRoyaliste

  • La Cour des Comptes alerte sur la bombe à retardement de l'endettement de la France (ou ”mur de la dette”)

    Voici la courte chronique de Raphaël Ebenstein, sur France info, ce samedi 19 février, qui se passera de trop longs commentaires : le Système nous a amené à une dette de la France qui représentera en fin d'année 2.970 milliards d'euros, soit 113% du PIB.

    Cette République idéologique qui nous gouverne - si mal !... -  promettait monts et merveilles avec ses grands mots creux ("hommes petits qui criez de grands mots", chantons-nous, nous autres, royalistes, dans La Royale...) : elle n'a réussi qu'à... échouer, lamentablement, entraînant vers un abîme abyssal le pays le plus riche et le plus prospère du monde lorsque la Révolution a éclaté.

    Depuis 1875 et la funeste instauration de la République idéologique fondée sur les "évangiles malfaisants" (l'expression est de Bainville) des "principes de 89/93", le Système, dont cette fausse république a accouché, entraîne inexorablement la France vers le grand déclassement :  "La France, premier-né de la civilisation européenne, sera la première à renaître à l'ordre ou à périr"; disait avec justesse Louis de Bonald.

    À force de nous diriger vers le néant, nous arrivons à ses lisières. Raison de plus pour ne pas se décourager, mais pour trouver au contraire, là où la folie abonde, ce qui fera surabonder l'instinct de survie : en menant, à temps et à contre-temps, la seule action qui vaille de l'être, selon la consigne qui nous a été donnée par Léon Daudet, une action "réellement d'opposition, c'est-à-dire prônant ouvertement la subversion du Régime".

    À BAS CE SYSTEME, QUI TUE LA FRANCE !

    VIVE LA FRANCE,

    ET POUR QUE VIVE LA FRANCE

    VIVE LE ROI !

    https://www.francetvinfo.fr/replay-radio/le-mot-de-l-eco/endettement-de-la-france-avertissement-de-la-cour-des-comptes_4943511.html

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  • Éphéméride du 26 juillet

    Le château de Chenonceau, dans le cadre de ses visites nocturnes estivales

     

     

    13 mars,germain pilon,renaissance,francois premier,henri ii,saint denis,jean goujonIl y a treize jours, dans l’année, pendant lesquels il ne s’est pas passé grand-chose, ou bien pour lesquels les rares évènements de ces journées ont été traités à une autre occasion (et plusieurs fois pour certains), à d'autres dates, sous une autre "entrée".

    Nous en profiterons donc, dans notre évocation politico/historico/culturelle de notre Histoire, de nos Racines, pour donner un tour plus civilisationnel  à notre balade dans le temps; et nous évoquerons, ces jours-là, des faits plus généraux, qui ne se sont pas produits sur un seul jour (comme une naissance ou une bataille) mais qui recouvrent une période plus longue.

    Ces jours creux seront donc prétexte à autant d'Évocations :  

    1. Essai de bilan des Capétiens, par Michel Mourre (2 février)

    2. Splendeur et décadence : Les diamants de la Couronne... Ou : comment la Troisième République naissante, par haine du passé national, juste après avoir fait démolir les Tuileries (1883) dispersa les Joyaux de la Couronne (1887), amputant ainsi volontairement la France de deux pans majeurs de son Histoire (12 février)

    3. Les deux hauts lieux indissociables de la Monarchie française : la cathédrale Notre-Dame de Reims, cathédrale du Sacre, et la Basilique de Saint-Denis, nécropole royale. I : La cathédrale de Reims et la cérémonie du sacre du roi de France (15 février)

    4. Les deux hauts lieux indissociables de la Monarchie française : la cathédrale Notre-Dame de Reims, cathédrale du Sacre, et la Basilique de Saint-Denis, nécropole royale. II : La basilique de Saint-Denis, nécropole royale (19 février)

    5. Quand Le Nôtre envoyait à la France et au monde le message grandiose du Jardin à la Française (13 mars)

    6. Quand Massalia, la plus ancienne ville de France, rayonnait sur toute la Gaule et, préparant la voie à Rome, inventait avec les Celtes, les bases de ce qui deviendrait, un jour, la France (11 avril)

    7. Quand Louis XIV a fait de Versailles un triple poème : humaniste, politique et chrétien (28 avril)

    8. Les Chambiges, père et fils (Martin et Pierre), constructeurs de cathédrales, élèvent à Beauvais (cathédrale Saint-Pierre) le choeur ogival le plus haut du monde : 46 mètres 77 ! (4 mai)

    9. Quand la cathédrale Saint-Pierre de Beauvais a reçu, au XIIIème siècle, son extraordinaire vitrail du Miracle de Théophile (28 mai)

    10.  Quand Chenonceau, le Château des Dames, à reçu la visite de Louis XIV, âgé de douze ans, le 14 Juillet 1650 (26 juillet)

    11. Le Mont Saint Michel (11 août)

    12. Quand François premier a lancé le chantier de Chambord (29 septembre)

    13. Quand Léonard de Vinci s'est installé au Clos Lucé (27 octobre) 

     

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    Aujourd'hui : Quand Chenonceau, le Château des Dames, a reçu la visite de Louis XIV, âgé de douze ans, le 14 Juillet 1650. 

     

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    "Qu'à m'égarer dans ces bocages / Mon coeur goûte de voluptés ! / Que je me plais sous ces ombrages ! / Que j'aime ces flots argentés ! / Douce et charmante rêverie, / Solitude aimable et chérie, / Puissiez-vous toujours me charmer !" (Jean-Jacques Rousseau, sur Chenonceau...)

              

    D'abord simple forteresse, sans aucun caractère particulier, posée sur la rive droite du Cher, c'est par la volonté des femmes, qui l'ont - en effet - imaginé, dessiné et créé que Chenonceau est devenu le plus élégant des châteaux.

    Aujourd'hui, monument historique le plus visité de France, après le Château de Versailles, il est bien ce qu'en dit Sébastien Lapaque, le Miroir des Dames (1) :

    "(Chenonceau)...est le plus délicat des châteaux de la Loire. C'est un rêve de dame. Partout, les raffinements de la galanterie ont guidé la main de l'architecte et du jardinier... Une inspiration féminine s'y fait sentir. Celle de Catherine Briçonnet, qui sur un moulin fit bâtir un château; celle de Diane de Poitiers, qui sur le Cher fit bâtir un pont; celle de Catherine de Médicis, qui sur le pont édifia un palais" 

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    L'histoire féodale et militaire de Chenonceau avant Chenonceau, si l'on excepte le fait qu'elle s'inscrit - mais d'une façon anecdotique - dans le cadre de la Guerre de Cent ans, n'offre quasiment aucun intérêt.

    Sa véritable histoire ne commence qu'à partir du moment où Thomas Bohier l'achète à la famille des Marques.

    Thomas Bohier, nous dit Sébastien Lapaque, est un "bourgeois de Tours, devenu receveur des finances de Charles VIII. Ce rusé gestionnaire a le goût italien de son roi. Il rêve d'une demeure ligurienne à l'image des palais du Milanais qu'il a découvert au cours de campagnes glorieuses. À Chenonceau, Thomas Bohier fait raser la vieille forteresse devenue inutile. Sa femme, Catherine Briçonnet, prend en charge les travaux de reconstruction".

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    La Tour des Marques, unique vestige de la forteresse féodale,
    mais un vestige profondément remanié 
     
     
    • "C'est elle (Catherine Briçonnet) la première dame de Chenonceau, elle la première à rêver de grâce et d'éclat. Cette Catherine a du goût, de l'autorité et du style. Elle imprime sa marque au nouveau Chenonceau, bâti au sud de l'ancien : corps de logis rectangulaire, agrémenté de quatre tourelles cylindriques, escalier à rampe droite, vestibule à voûte d'ogives triangulées. La construction de ce chef-d'oeuvre de la Renaissance est menée par Pierre Trinqueau, qui sera l'un des architectes de Chambord. Le pont-levis primitif, qui subsiste, donne accès à une vaste terrasse qu'il faut traverser avant de passer sous un portail ouvragé où sont gravées les initiales des époux bâtisseurs, "T.B.K", Thomas Bohier & Katherine, ainsi que leur devise, qui sent son XVIème siècle amateur de mystères : "S'il vient à point, me souviendra."...
     
    Ce premier "nouveau Chenonceau" (ou Chenonceau I, si l'on veut...) se limite donc à un simple quadrilatère :
     
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    La Tour des Marques masque ici la partie droite
    du quadrilatère de Catherine Briçonnet
     
     
    On possède un document par lequel François Premier, qui aime et apprécie le Val de Loire, confirme et garantit les droits de Thomas Bohier sur son domaine.
    Dans ce texte, le roi évoque la "belle place et maison assise sur la rivière du Cher en beau et plaisant pays, près de nos fourêts d'Amboise et de Montrichard, où nous allons souvent chasser et prendre nostre passe-temps".
    Et il se promet d'y venir : "Nous pourrions loger audit chastel et maison de Chenonceau".
     

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    La chambre de François Premier, qui fut reçu à Chenonceau par Catherine Briçonnet 
               
     
     
    Après Catherine Briçonnet, Diane de Poitiers sera la deuxième dame de Chenonceau. Favorite du roi Henri II, au grand dam de l'épouse de celui-ci, Catherine de Médicis - qui se vengera... - elle règne avec passion sur Chenonceau.
    Elle a une idée très originale : elle demande à Philibert Delorme de construire un pont, pour relier les deux rives du Cher. Diane s'arrêtera là pour ce qui est des constructions car, même si elle a eu l'idée de couvrir ce pont par une Galerie, elle s'occupera d'abord de ses chers jardins, pensant reprendre ses constructions plus tard...; mais, ensuite, elle n'aura plus le temps de reprendre ses travaux, à cause de la vengeance de Catherine...
             
    On a donc, avec Diane de Poitiers, et jusqu'à la mort de Henri II, le second "nouveau Chenonceau" (ou Chenonceau II...): un quadrilatère, prolongé par un pont sur le fleuve.
     
    C'est Catherine de Médicis qui sera la troisième grande dame de Chenonceau. Dès que son mari, le roi Henri II, meurt tragiquement, elle s'empare du pouvoir et devient Régente, au nom de son fils François II. Depuis qu'elle attend son heure, dans l'ombre et l'humiliation, elle ne diffère pas d'une seconde sa vengeance : Diane n'est même pas autorisée à pleurer Henri II sur son lit de mort, et Catherine l'oblige à lui échanger Chenonceau contre Chaumont. Devenue, enfin, seule maîtresse à Chenonceau, elle fait édifier en cinq ans, de 1576 à 1581, la magnifique Galerie à deux étages sur le pont de Philibert Delorme. 
     
    Avec cet ajout spectaculaire - le troisième "nouveau Chenonceau", (ou Chenonceau III) - le château a acquis ses dimensions, son allure et sa silhouette définitive, si caractéristique.
     
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    Les jardins de Chenonceau
      
                
    On retrouve jusque dans les jardins la trace de la lutte entre les deux rivales, Diane de Poitiers et Catherine de Médicis.
     
    Le jardin de ses rêves passionnait tant Diane de Poitiers qu'elle mit un terme à ses constructions - momentanément, pensait-elle, nous l'avons vu plus haut, mais en fait pour toujours... -  une fois le pont de Philibert Delorme jeté sur le Cher. Elle voulut créer, selon l'engouement de l'époque, un jardin italien sur deux hectares qui seront "à la fois parterre, verger et potager", nous dit Lapaque.
     
    Qui ajoute : "Les moyens mis en oeuvre dès 1551 sont considérables. Les dépenses somptuaires. 14.000 journées d'ouvriers, charpentiers, maçons, jardiniers, seront facturées pour mener à bien ce chantier conduit par Benoît Guy...". Les travaux dureront cinq ans...
     
     
    Ci-dessous, le Jardin de Diane, rectangulaire, avec ses allées obliques qui le divisent en huit grand triangles. Pour le protéger des crues, des terrasses surélevées, fermées de murailles, ont été bâties. Il a été célébré par Clément Marot...

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    Ci-dessous, le Jardin de Catherine, plus petit, avec sa partie centrale occupée par un bassin circulaire. Il a été célébré par Ronsard...
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    C'est cet ensemble que découvre Louis XIV, petit roi de douze ans, le 14 juillet 1650, lorsqu'il arrive à Chenonceau. Il sera le dernier roi de l'Ancien Régime à y avoir séjourné. Dans le Salon Louis XIV du château (ci dessous) on voit, à gauche de la cheminée, son portrait, par Hyacinthe Rigaud, que le roi offrit à son oncle, le Duc de Vendôme, qui l'y recevait.
     
    Sur la cheminée Renaissance, la salamandre et l'hermine évoquent le roi François Premier et son épouse, Claude de France, fille d'Anne de Bretagne.
    Entourant le plafond aux poutres apparentes, la corniche porte les initiales TBK des Bohier... 
     
    CHENONCEAU SALON LOUIS XIV.jpg
     
     
    Chenonceau devait connaître par la suite une période de désaffection, et presque même d'abandon, jusqu'au moment où le fermier général Dupin en devient propriétaire. À partir de ce moment-là, et de nouveau, une autre femme marqua le château : Madame Dupin, qui y tint un salon où défilèrent toutes les célébrités de l'époque.
     
    Jean-Jacques Rousseau fut le précepteur de son fils. C'est à l'usage de ce dernier qu'a été composé son traité d'éducation, L'Émile.
  • GRANDS TEXTES (29) : Monarchie et Royauté, par Vladimir Volkoff

    Ce court texte, d'où ne sont absents ni l'esprit ni l'humour de Volkoff, constitue la Préface ou l'Introduction de son opuscule intitulé Du Roi, paru chez Julliard (collection L'Âge d'Homme) en 1987.

    Dans ce texte, Vladimir Volkoff fait la distinction entre monarchie et royauté. Il voit dans l'une un système de gouvernement, dans l'autre un phénomène historique fondé sur trois facteurs : le pouvoir monarchique, le corps du roi et l'onction sacrée.

    La royauté lui apparaît moins comme une institution politique que comme un humanisme, car elle reproduit non seulement les structures de la famille, mais celles de l'homme lui-même : notre cerveau à la tête de nos organes, c'est proprement "le roi dans ses conseils".

    En outre, la royauté est le seul régime bisexué : la reine n'est pas  que la femme du roi; elle a  sa fonction propre.

    Vue sous un autre angle, la royauté est un moyen de connaissance analogique : entre le macrocosme de l'univers et le microcosme de l'individu apparaît le médiocosme de la société traditionnelle dont le roi est sûrement la clef de voûte, mais peut-être aussi la clef tout court...

     

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    Sacre de Charles X

    Si toute Royauté est monarchie, l'inverse n'est pas vrai : désignée par l'Histoire, et distinguée par le Sacre, la Royauté française n'est en rien une quelconque monocratie...

    Il ne faut pas s'appauvrir en faisant de monarchie et royauté des synonymes.

    La monarchie est un système de gouvernement où un seul commande. Rien de plus.

    Elle présente des avantages et des inconvénients. Elle peut être héréditaire ou non, d'inspiration religieuse ou non. On l'attaque au nom de certains principes, on la défend au nom de certains choix. La monarchie est une idée politique comme une autre. La monarchie se discute.

    La royauté, qui ne sert qu'entre autres à gouverner les hommes, n'est en aucune sorte une idée, mais une réalité inséparable de ses coordonnées historiques et géographiques. Elle plaît ou elle déplaît. Elle ne se discute pas plus qu'une montagne ou un météore. Au mieux, elle se contemple. Ou, si on a le tempérament jugeur, elle se juge.

    La royauté est un ensemble organique d'institutions - dont l'une, la centrale, est monarchique -, de corps constitués, de traditions, de lois écrites et non écrites, et surtout de personnes humaines groupées dans un certain ordre.

    Il s'ensuit que la monarchie peut s'instaurer du jour au lendemain, par le moyen d'un référendum ou d'un coup d'état, tandis que la royauté suppose un mûrissement plutôt qu'une victoire, un consensus plutôt qu'un plébiscite. 

    Même en distinguant la monarchie de la dictature - qui peut être celle d'un parti et non pas d'un homme - on observe des monarques qui ne sont pas rois - mettons le Régent - et des rois qui ne sont pas monarques dans la mesure où ils ne commandent pas : mettons la reine Elisabeth II.

    La royauté peut avoir un dosage plus ou moins fort de monarchie : Louis XIV fut monarque plus que Saint Louis, mais il ne fut pas plus roi. 

    Il arrive que la monarchie tende vers l'absolu. La royauté est limitée par définition, parce qu'elle est un organisme vivant. La monarchie peut être constitutionnelle. La royauté est à elle-même sa propre constitution.

    Certains royalistes ne sont pas monarchistes : bien des belges et des anglais ne souhaitent pas que leurs prince, qu'ils révèrent,  accèdent à des responsabilités de gouvernement. Certains monarchistes ne sont pas royalistes : la Phalange en a produit, qui suivaient Franco partout, sauf dans sa piété royale. Certains monarchistes deviennent royalistes à leur corps défendant : il y en a à l'Action française. Certains monarchistes se font royalistes en se forçant : il y en eut dans l'entourage de Louis XVIII.

    Des questions incidentes se posent. Par exemple, que se passe-t-il  - à supposer qu'il se passe quelque chose - quand un monarque qui portait un autre titre choisit de devenir, expressément, roi, comme le sultan du Maroc, qui s'est fait malek ? Voulait-il monter en grade ? Paraître plus occidental, plus moderne ? Poursuivra-t-il une union plus intime avec son pays ? L'Histoire le dira un jour.

    Autre question : les empereurs sont-ils des monarques ou des rois ?  

     

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    Ci dessus, Charlemagne en Imperator (musée du Louvre) et, ci-dessous, les "trois modestes fleurs"

    Portant un globe, symbolisant la terre entière, et - à l'origine - une épée, aujourd'hui disparue, l' Empereur est ici représenté "à l'antique", tel un Empereur romain, conquérant universel.

    Alors que - comme le rappelle Michel Mourre - "les Capétiens se distinguèrent pour la plupart par un réalisme un peu étroit mais fécond. Alors que les Plantagenêts tentèrent de construire un État franco-anglais sans avoir sûrement établi leur autorité en Angleterre même; alors que les Hohenstauffen, aux prises avec une puissante féodalité allemande, dispensèrent le meilleur de leurs forces en Italie, les Capétiens, tels des paysans arrondissant peu à peu leur champ, se bornèrent volontairement à l'idée simple de faire la France, d'être maîtres chez eux, en se gardant de toute conquête excentrique, en participant même très peu aux Croisades..."   

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    "On a remarqué que la plupart des autres maisons royales ou impériales d'Europe avaient pour emblèmes des aigles, des lions, des léopards, toutes sortes d'animaux carnassiers. La maison de France avait choisi trois modestes fleurs..."  (Jacques Bainville, Histoire de France, chapitre V : Pendant 340 ans, l'honorable famille capétienne règne de père en fils)

     

     

            

    Il semble que le grand rêve impérial hérité des Romains par Charlemagne, Byzance, Barberousse, les Habsbourgs, la Moscovie, Pierre le Grand est d'une autre nature que la royauté. Tout empereur prétend au fond à l'empire du monde, et ce n'est que temporairement, en attendant de nouvelles conquêtes, qu'il accepte de limiter ses possessions à des territoires qui ont déjà quelquefois leur souverain local, considéré comme un vassal. C'est ce qu'annonce sans fausse modestie le globe crucifère que portent, haut dans leur main, les empereurs, mais non les rois.

    Dans cet ordre d'idées, le cas de Napoléon est caractéristique et presque caricatural. Puisqu'il ne peut y avoir qu'un seul empereur au monde, Napoléon tint à entrer dans le lit de l'Autriche, à détruire Moscou et à rabaisser Rome elle-même au niveau de royaume, tout cela contre ses véritables intérêts. Et combien révélateur l'incident du sacre ! Napoléon, qui posa la couronne sur sa propre tête, au lieu de l'accepter des mains du Pape qu'il avait pourtant convoqué, ne ressemblait guère au roi de France agenouillé sur les dalles de Reims devant l'archevêque mitré qui demeurait assis.

    Certains empereurs cependant se sont comportés en rois, dans la mesure où ils reconnaissaient que le pouvoir suprême leur venait d'un plus grand prince qu'eux et où ils se présentaient comme les pères de leurs sujets. Ce fut le cas en Autriche, ce le fut en Russie. Le Natiouchka Tsar et la Matiouchka Tsaritsa (notre père le tsar, notre mère la tsarine) étaient oints et couronnés selon des rites voisins des rites français, ils se considéraient responsables devant Dieu, le maintien de l'Eglise et l'administration de la justice constituaient leur premier devoirs.

    Pour ma part -réglons dès l'abord cette question d'intérêt médiocre - la famille où je suis né, mes sentiments et mes goûts ont eu sur moi des effets convergents. L'aspect chatoyant de la royauté m'a toujours charmé. Enfant, j'imaginais la république - la chose et le mot - en gris et noir, alors que les royaumes m'apparaissaient avec des couleurs brillantes; maintenant encore, le mot Royauté me semble coulé dans le vermeil. J'aime qu'il y ait des rois aux cartes et aux échecs et je m'ennuie aux dames, ce jeu tristement égalitaire où chaque pion rêve d'être un parvenu.

    Il y a plus. Bon ou mauvais, le roi est un artiste. Moi, plumitif, je rythme des phrases, j'équilibre des volumes, je commande tant bien que mal à des personnages de papier; le roi manoeuvre des armées et des flottes, bâtit des villes, réforme des institutions, modifie le destin de ses peuples : c'est un grand démiurge et j'en suis un petit, mais nous n'en sommes pas moins confrères. C'est pour cela sans doute que, comme le faisait remarquer José Maria de Heredia à Nicolas II,

                                           le poète seul peut tutoyer les rois.

    D'ailleurs j'aime trop la musique pour nier l'utilité du chef d'orchestre, j'aime trop le théâtre pour me passer de metteur en scène. Par là, je suis sans doute monarchiste. Cela dit, je vois bien qu'en deçà du chef d'orchestre il y a le compositeur et en deçà du metteur en scène le dramaturge. Par là, je dois être royaliste, et mon royalisme tempère mon monarchisme, car la royauté, moins présomptueuse que la monarchie, ne se conçoit que dans un ordre où elle ne tient pas le premier rang.

    Peu importe. Le flou du suffixe iste m'a toujours agacé (qu'y a-t-il de commun, je vous le demande, entre un bouddhiste et un véliplanchiste ?) et l'on se tromperait en cherchant dans les pages qui suivent l'exposé d'une doctrine. Ce n'est pas une défense de la monarchie que je propose : c'est une illustration de la royauté.

    Et la royauté m'apparaît - je ne sais pas si c'est à cause de mon côté scolastique ou de mon faible pour les poupées russes - comme un ensemble de trois pyramides triangulaires, la plus secrète s'emboîtant dans la moyenne et la moyenne dans la première.

     

     

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    Retrouvez l'intégralité des textes constituant cette collection dans notre Catégorie

    "GRANDS TEXTES"...

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  • Rions un peu: Encore un scandale à Marseille.....

              Encore une odieuse agression raciste, heureusement déjouée grâce au sang-froid et à l'énergie de deux "jeunes", héroïques représentants de notre belle jeunesse! Qui osera encore douter de la bonne santé mentale (et surtout physique!.....) des "jeunes" d'aujourd'hui, après avoir lu "La Provence" du mardi 14 août? Le quotidien rapporte le haut fait de ces deux héros des temps modernes, véritables Robin des Bois des lignes de bus et modèles pour tous les ados; ceux-ci ont mis en déroute trois lâches agresseurs, déjouant ainsi une odieuse tentative anti jeunes menée une nouvelle fois (mais que fait la police?...) par des contrôleurs de la RTM; le journal écrit d'ailleurs, en titre, qu'il s'agit "de deux jeunes en guerre contre la RTM" : comme c'est beau! enfin on entre en Résistance! Oh mânes de Mandrin! il était temps!

                Les "jeunes" Fadika (22 ans) et Youssef (22 ans lui aussi), le 29 juin, ont tendu un piège aux lâches agresseurs de la RTM: rusés, ils sont montés sans titre de transport dans le bus n°18; lorsque trois agents de la RTM, tombant dans le panneau, ont surgi et leur ont demandé leurs tickets: l'agression était ainsi caractérisée, et le délit constitué; le piège destiné à mettre au grand jour la perversion de la RTM et de ses agents provocateurs avait bien fonctionné! bravo les "jeunes"! Il ne restait plus à nos deux héros qu'à donner une bonne leçon aux agresseurs, afin que ceux-ci soient enfin dissuadés de s'en prendre à ceux qui représentent "une chance pour la France" et qui sont, rappelons-le, "les enfants de la république" (dixit Jacques Chirac!).

                Fadika a donc porté un violent coup de poing à l'un des contrôleurs en "vociférant": "Si j'avais été seul, je vous aurais défoncé la gueule", suivi d'un non moins admirable et définitif: "Moi, les agents de la RTM je les détruis!"; on étudiera longtemps, dans les salles de classe, l'acte héroïque et la parfaite maîtrise de la langue française dont notre héros à fait preuve ce jour-là! Nul doute que, dans peu de temps, on rendra enfin l'hommage qui lui est dû à cette langue vigoureuse et forte, riche, précise et puissante qui nous vient de nos si belles banlieues: douce France! douces banlieues! et qu'on proposera au baccalauréat, en lieu et place des mièvreries actuelles, l'éblouissant dialogue du vertueux Fadika devant ses juges! Ah, la force de cette si simple et si belle expression: "défoncer la gueule!": on est tout de suite ramené à l'essentiel, loin de toute vanité, de tout ce qui finalement n'est qu'accessoire, n'est-ce pas? Et ce simple verbe: "détruire": n'exprime-t-il pas merveilleusement la fougue, la force et l'énergie de la "jeunesse"?: tout est dit, c'est beau comme de l'antique!

                Et dire que certains s'obstinent encore à préférer ces vieilleries que sont Balzac ou Chateaubriand, alors qu'avec Fadika et Youssef, là oui, nous avons de vrais maîtres du style!...Mais revenons à notre récit épique, qui s'achève ainsi: pendant que Fadika lançait son immortel "ordre du jour" à la cantonade, Youssef, par un habile mouvement tournant, qui devait désarçonner ses agresseurs, a sauté du bus et s'est emparé de plusieurs bouteilles de Coca qu'il a jeté sur les mêmes agents! Napoléon ne basait-il pas ses campagnes sur la rapidité de mouvement?.... Bref, on ne louera jamais assez le sens tactique et la belle leçon d'art militaire donnée par ces deux charmants "jeunes", qui ont bien mérité que leur action d'éclat trouve enfin sur Internet l'audience qui lui est dûe...

    PS 1: le comble est, peut-être à venir: il s'est trouvé une avocate pour défendre les deux voyous, nous citons textuellement le journal, "hors de tout comportement récurrent et délinquantiel"! Pour ce morceau de bravoure "linguistique" (?!), dont on conviendra sans peine "qu'il fallait le faire", nous suggérons que l'avocate reçoive en récompense une gratuité d'un an (trajets aller-retour illimités) sur la ligne 18 de la RTM à Marseille, histoire de toucher du doigt les réalités quotidiennes et habituelles de la douce république profonde que nous a concoctée Jacques Chirac: un morceau d'anthologie pareil, qui n'en doutons pas restera dans les annales, mérite bien un petit quelque chose, non?.....

    PS 2 : retour sur terre: le tribunal a condamné les deux "jeunes" à 2 et 6 mois de prison ferme; le problème c'est que le premier a déjà été condamné pour des faits semblables; qu'attendent les pouvoirs publics? qu'il y ait un mort? ou plus?....La république transforme la France en poubelle.....

  • Ivan Rioufol dresse un constat pertinent. Que lui répondre ?.....

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              Voici, sous le titre "La France confrontée à la guerre des rues", l'excellent texte que l'on a pu lire, le 27 juin 2008, sur le Bloc-notes d'Ivan Rioufol.                            

    violences deux.JPG          "À quoi bon le taire? Une partie de l’immigration extra-européenne est à la source des tensions qui font l’actualité. Revendications identitaires et affrontements urbains résultent d’une même politique impensée depuis des décennies. La gauche, qui reproche à la droite ses expulsions, en est à défendre les clandestins qui ont incendié le centre de rétention de Vincennes. François Fillon assure que ce geste ne remettra pas son action en cause. Encore heureux! Entendre les Verts s’indigner de la "montée de la violence dans nos quartiers", après l’agression antisémite d’un jeune de 17 ans, samedi dans le XIXe arrondissement de Paris, illustre l’irresponsabilité des immigrationnistes qui demandent d’autre part la remise en liberté des sans-papiers interpellés. Pour avoir toujours incité aux protections exclusives des minorités et à leurs revendications, ils sont coresponsables de l’implantation du communautarisme et de ses désordres.

              Rudy, qui portait la kippa, a été lynché par de jeunes Africains, à l’issue d’affrontements rituels entre bandes ethniques. Observer d’ailleurs une partie de la communauté juive, jusqu’alors exemplaire dans son assimilation, se refermer sur elle-même témoigne de l’échec du métissage des cultures, vanté y compris par une droite aveugle.

              "Il n’y a pas de dérive communautariste", assure Dominique Paillé, au nom de l’UMP. En réalité, la guerre des rues, que Christian Jelen annonçait dès 1999 est bien là. Une étude de la police judiciaire, publiée mardi (24) par Le Figaro, dévoile que les XVIIIe, XIXe, XXe arrondissements concentrent le tiers des violences parisiennes. La Seine-Saint-Denis affiche les sept premières places au palmarès des villes les plus dangereuses. Un processus de substitution de population y est à l’œuvre. "Il n’y a pratiquement plus de juifs à l’université de Saint-Denis ou de Villetaneuse", assure Rafaël Haddad, de l’Union des étudiants juifs de France.

              Or, ces phénomènes de repliement, qui font craindre pour demain une libanisation de la société, continuent d’être ignorés. Pierre Moscovici (PS) estime qu’il "faut lutter contre l’antisémitisme", tout en trouvant "profondément injuste" la politique d’immigration. Tant que la gauche s’interdira de réfléchir aux conséquences de son laxisme, tant que la droite sera habitée par la culpabilité, l’intégration cumulera les échecs. La nation y résistera-t-elle?"

             On ne peut bien sûr qu'approuver la façon dont Ivan Rioufol parle sans détour de ce qui est devenu une véritable bombe à retardement pour la Nation française.

              Notre rapide commentaire:

              1°) Si ce que dit Rioufol est vrai -ce qui est l'évidence même...- ne faut-il pas malgré tout poser le problème du pourquoi,et des responsabilités ? Cette situation dramatique, que Rioufol dénonce à juste titre, est-elle le fruit d'une sorte de génération spontanée, est-elle le fruit du pur hasard ? Ou bien est-ce la cause de la folle et suicidaire politique initiée par Chirac en 1975 et jamais stoppée ni reniée depuis ?

              2°) Que faire, maintenant que le mal est fait, et comment en sortir ?  Pour notre part, à la question qu'il est légitime de (se) poser, et par laquelle Rioufol termine son texte: "La nation y résistera-telle ?", nous doutons qu’il puisse y avoir une réponse efficace et cohérente dans le cadre institutionnel français actuel, quelles que soient d’ailleurs les intentions, bonnes ou mauvaises, des dirigeants de notre pays, tant ils sont dépendants de mille et une forces opposées, en fait, à toute rupture avec la politique immigrationniste. Sans-doute y a-t-il dans cette problématique tous les éléments d’une crise politique et institutionnelle majeure où la France peut être amenée, comme elle l’a fait maintes fois, au cours de son histoire, à rechercher un indispensable recours. Nous ne voyons pas qu’il en existe un seul qui ait encore quelque crédibilité dans notre univers politique. C’est pourquoi, s'il ne peut s'agir, pour nous, de proposer simplement la Royauté, comme on pouvait encore le faire au siècle précédent, nous continuons de penser qu’il est bon de conserver à la France, en cas de crise grave, à laquelle elle risquerait, en effet, de ne pas résister - ce qui est, semble-t-il, le cas qu'évoque ici Rioufol - le recours que les Princes de la Maison de France, héritiers des siècles, incarnent comme par nature …