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  • Les vrais amis de l'Afrique et des Africains : Carmes de Kaolack, Sénégal...(2/3)

    Développement durable au Sénégal.

     

    L'eau vive des Carmes (1), par Sophie Le Pivain (1/2).

     

                           (Pour accéder au site: http://www.carmel.asso.fr/Couvent-de-Kaolack.html ou http://www.lescarmesausenegal.org/ ).

     

               Onze heures et demie. La réunion prévue à neuf heures du matin peut enfin commencer. Les derniers villageois prennent place nonchalamment dans la salle aux murs blancs. Des chaises circulent de bras en bras pour asseoir la soixantaine de personnes.

     

               Des femmes aux boubous multicolores sont assises sur une natte tressée. En ce mois de février, elles ont fait plusieurs kilomètres à pied par plus de 35°C, leur bébé bien accroché dans le dos, pour représenter leur village à la rencontre d'aujourd'hui.

     

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              Malgré les quelques quarts d'heures de retard, tous les regards sont vissés sur les intervenants, qui s'expriment en wolof. L'évènement est de taille pour ces habitants de Goundiour Saloum, Keur Galllo Diawo, Kossi Tiamene, Keur Diarra Peul, Keur Diarra Bambara, Bill Peul et Bill Bambara, sept villages peuls musulmans de la région de Ndiaffat, au sud-est de Dakar, la capitale du Sénégal. Il s'agit d'élire le comité de gestion du forage qui permettra bientôt d'acheminer l'eau de trois cents mètres de profondeur jusqu'aux bornes-robinets déjà construites au beau milieu des cases, dans chacun des villages, ainsi qu'aux abreuvoirs.

     

    "Ici, la meilleure façon de parler du Christ c'est d'apporter l'eau".

     

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    "Avant" : Enfants récoltant de l'arachide....

     

              De quoi changer la vie des habitants de cette région quasi désertique dans laquelle ne tombent que six cents millimètres d'eau par an, au cours des trois mois que dure la saison des pluies. Tout au long de la saison sèche, hommes, femmes ou enfants parcourent de plus en plus de kilomètres à pied ou en charrette jusqu'à leurs puits, pour en tirer une eau souvent infestée de bactéries, au fur et à mesure que ceux-ci s'assèchent.

              Parmi les organisateurs de cette journée en pleine brousse, dans le seul bâtiment en dur des environs, un "toubab" (un Blanc). Sa djellaba à lui, c'est une robe en coton clair, avec un scapulaire et un large col à capuchon. Pour que les villageois le comprennent, l'un d'eux traduit en wolof ce qu'il leur dit dans un français qui ne laisse aucun doute sur ses origines marseillaises. S'il est aujourd'hui question de forage, d'eau courante et de château d'eau, c'est grâce à sa communauté. Frère Luc-Marie est le prieur du couvent des Carmes, qui ont débarqué il y a six ans de leur province de Montpellier, à l'appel de l'évêque de Kaolack, pour implanter dans le diocèse la branche masculine du Carmel et y assurer l'animation du futur grand centre spirituel du diocèse: le sanctuaire marial Keur Mariama, un séminaire de propédeutique, un centre de retraites spirituelles, et le couvent de la communauté, qui n'attendent plus que les fonds nécessaires pour sortir de terre sur le terrain de trente hectares dont dispose la communauté.

     

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    ...et "maintenant": l'eau du forage, pour sept villages.

    "Ici, la meilleure façon de parler du Christ c'est d'apporter l'eau".

     

              C'est justement sur cette terre poussiéreuse que le château d'eau, qui enverra l'eau au village du haut de ses cent cinquante mètres, est en construction. S'il tâche d'être fidèle autant que possible aux deux heures d'oraison quotidienne et à la liturgie des Heures en communauté, comme en tout temps de fondation, Frère Luc-Marie n'a pas hésité à bousculer un peu son emploi du temps carmélitain pour mettre en place cette grosse opération de développement avec l'aide de la Caritas locale, qui a le rôle de maître d'ouvrage. "Notre projet ne pouvait pas se développer sans disposer d'un forage. Trouver et capter de l'eau fut donc dès le départ une priorité et une nécessité. Mais il était impensable d'alimenter en eau la centaine de personnes appelées à vivre sur le site, sans penser aux quelques mille sept cents habitants du secteur et leurs deux mille têtes de bétail."

     

      

     

              La vocation des Carmes est avant tout de rejoindre les hommes dans leur pauvreté intérieure et spirituelle. "Mais -reprend le prieur- Jean-Paul II disait qu'en Afrique, on ne peut pas envisager l'évangélisation seulement sur un plan théologal, sans prendre en compte la réalité de ce que vivent les gens. Ici, la meilleure manière de leur parler du Christ, c'est de leur apporter l'eau qui est la vie. Ce n'est pas sans nous rappeler la Samaritaine. Ces musulmans sont pour nous la Samaritaine. Nous voulons leur apporter à boire l'eau vive du Christ".

     

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    ...leur apporter l'eau qui est la vie....
     

    Alors, Frère Luc-Marie, que ni ses études d'Histoire ni sa vocation de Carme ne prédisposaient à devenir expert en hydraulique, est passé maître dans la connaissance de l'écosystème de la région du Sine Saloum, dans les technique de forage, et autres recommandations de l'OMS ( Organisation mondiale de la Santé, dépendant des Nations unies). Et troque volontiers son habit contre un tee-shirt et une casquette pour travailler avec les ouvriers.  (à suivre...).

     

     

    (1): "Famille Chrétienne", n° 1573, du 8 mars 2008.

  • Pol Vandromme

                Pol Vandromme est décédé, à l'âge de 82 ans. Christian Authier et Jean-Pierre Stroobants lui ont consacré chacun un petit article (respectivement dans Le Figaro et Le Monde), mais on relira avec plaisir quelques extraits d'un article plus conséquent que lui avait consacré Daniel Cologne (le 24 mars 2008) sous le titre Pol Vandromme, un voyage au bout du non-conformisme.
     
     
     
     
     
     
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                Christian Authier commence son court article dans Le Figaro par une formule heureuse: Pol Vandromme s'est très vite tourné vers un "journalisme de minorité qui sera son inconfort mais aussi sa sauvegarde. Il préférera toujours le drapeau noir des copains d'abord aux laissez-passer du conformisme".

                Et Jean-Pierre Stroobants, dans Le Monde, retient que "...Contre Victor Hugo, incarnation de ce qu'il définissait comme " la gauche sentimentale ", il s'alliait à Alexandre Dumas père, disait-il, de " la droite songeuse et cabriolante ". C'est en creusant ce sillon qu'il s'identifia, affirmait-il, à Paul Morand, Roger Nimier, Jean Giono, Jean Anouilh. Il adorait Marcel Aymé, auquel il consacra un livre. Parmi ses " copains ", ses " frères ", il comptait Jacques Laurent, Antoine Blondin, Michel Déon. Il assumait ses sympathies pour Céline, Léon Daudet, Brasillach....Il aimait Régis Debray (" A qui l'on pardonnait d'avoir couché hier avec la révolution, puis qu'il couche aujourd'hui avec la littérature "), Philippe Sollers (" Il lui arrive quelquefois d'être ce qu'il se flatte d'être ") ou Jonathan Littell, l'auteur des Bienveillantes..."

                Ces deux articles de circonstance, assez courts, n'évoquent pas l'intérêt qu'avait porté Pol Vandrome à Maurras. Daniel Cologne l'avait au contraire relevé dans l'article que nous citions plus haut, et dont voici queqlues passages.

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                "...Au lendemain de la Libération, Pol Vandromme entre en journalisme, dans une profession non encore viciée par les hantises mercantiles et la tyrannie du tape-à-l’œil, dans un métier qui « ne se courbait pas devant les ordres des maquettistes, des administrateurs financiers et des acheteurs d’espace publicitaire ».

    Mais le champ d’investigation de Pol Vandromme ne se limite pas à la génération des « Hussards » ainsi nommée d’après le titre d’un roman de Roger Nimier (Le Hussard bleu). Il englobe aussi les grands aînés, y compris ceux qui, dans l’immédiat après-guerre, furent mis à l’index par le Comité national des écrivains. L’épuration du C.N.E. rappelle à Pol Vandromme la censure catholique de sa jeunesse. « La même haine de la littérature, la même habitude calomnieuse, les morales conjuguées pour que la liste noire de la citoyenneté rancunière ne fût pas en reste avec celle de la prêtrise balourde »...

    ...Je vais à présent flâner un peu en compagnie de Maurras, du Maurras vu par Vandromme. Ce dernier n’est jamais avare de parallélismes inattendus. « Le rapprochement entre Maurras et Sartre - les deux écrivains politiques les plus haïs et les plus admirés - n’est pas qu’une malice polémique. Je l’indique, en passant, comme à propos de botte, sans m’y attarder. Personne ne serait capable, aujourd’hui, d’en supporter le développement un peu poussé ; mais je suis sûr qu’un jour il s’imposera à un thésard, moins conforme, plus futé que la plupart des membres de la confrérie. François Nourrissier, devant lequel j’esquissais le parallèle, manifesta un intérêt qui me parut mieux qu’une politesse amicale ».

    Maurras a marqué la première moitié du XXe siècle aussi intensément que Sartre a laissé son empreinte sur la seconde. En prenant le sillage d’Evola et de Guénon, j’ai opéré un fameux revirement, car tout avait été mis en œuvre, pour mes cogénérationnaires et moi venus au monde vers 1950, afin de nous faire prononcer nos vœux existentialistes et prendre l’habit rouge dans l’ordre des sartreux. Mais si j’étais né un demi-siècle plus tôt, j’aurais probablement été maurrassien.

    Il y a d’ailleurs « plusieurs façons d’être maurrassien, sans Maurras parfois, voire, selon certaines apparences, contre lui ». On peut être hostile au « nationalisme populaire d’essence jacobine » et devenir réfractaire à la monarchie sur la base de ses mauvais exemples actuels, tout en défendant un « régionalisme d’inspiration fédéraliste », en respectant le legs d’Auguste Comte et de Joseph de Maistre, et en magnifiant une esthétique néo-classique, « une façon de raisonner et d’écrire un français hérité de la Rome des légistes et des orateurs », « une langue qui a la précision de celle de Valéry, mais plus ample et plus ardente ».

    Là sont en effet les ingrédients dont Maurras a voulu faire la synthèse en son « pari intenable » qui lui fait mériter la qualification d’« utopiste ». Par delà les erreurs politiques - « signer son armistice avec la république devant les menaces de l’Allemagne impérialiste »  - , bien plus loin que la louange de « défendre l’ordre catholique pour dissoudre l’esprit évangélique », il faut réapprendre à lire et à aimer Maurras, resituer ses idées et son style dans « l’histoire de sa sensibilité », admirer « l’homme intérieur, dans son romantisme originel et la conquête de son classicisme ».

    Sartre enfant découvre l’évidence de sa laideur dans le miroir de son coiffeur, mais cela n’empêche pas l’adulte, « nabot criard du négativisme » (Louis Pauwels), de devenir, par on ne sait quel tour de magie (un ciel de naissance favorable ?) un séducteur impénitent.

    Chez l’adolescent Maurras, « le destin foudroie », l’infirmité brise à jamais une « espérance de marin au long cours », la surdité survient comme une « nuit obscure » ne se dissipant que sur un « personnage tragique ». Être maurrassien sans être nationaliste, royaliste et catholique, c’est concevoir le classicisme comme un romantisme dominé, c’est admirer l’alchimie d’une « nature sauvage et chaotique » en un « temple des devoirs » et un « conservatoire de la beauté », c’est dépasser la fausse alternative esthétique - politique (classique - romantique ou classique - baroque) dans laquelle se complaisent parfois - ceci dit sans acrimonie - certains de nos amis...

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  • Tout ce qui est Racines est bon : A Marseille, Joie sur la colline.......

              A Marseille, s'achève aujourd'hui le temps de festivités voulues par l'Archevêché pour célébrer, à la basilique de Notre Dame de la Garde, la renaissance d'un patrimoine exceptionnel; et pour remercier les donateurs qui ont permis cette belle oeuvre......

              Ces cinq  jours (du 23 au 27) ont été heureusement baptisés Joie sur la Colline.....

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               Apres huit ans de travaux, 12 millions d'euros d'investissement et près de 100.000 heures de labeur pour sauver les 1.200m² de mosaïques et les ex-voto qui ornent la Basilique de Notre-Dame-de-la-Garde, l'édifice intégralement restauré réouvre entièrement ses portes aux Marseillais.

              C'est pour cette occasion, véritablement exceptionnelle, qu'ont été décrétés les cinq jours de fête, de "Joie sur la colline", qui ont animé le bâtiment avec messes, diaporamas, visites, concerts, conférences et colloques. Pour remercier les 40.000 donateurs privés qui ont participé à la grande souscription du diocèse, et ont financé environ un tiers des travaux; le reste étant pris en charge par le mécénat et par des aides des pouvoirs publics.

              Il n'est certes pas anodin que le monument emblématique de Marseille, symbole identitaire fort pour toute la ville -comme le souligne justement le Recteur de la Basilique- ait suscité autant d'enthousiasme, sur un temps aussi long..... On ne s'appesantira donc pas sur le sens profond d'un évènement qui parle de lui même; on ne cherchera pas non plus à le détourner de son sens, ni à tâcher de lui faire dire autre chose que ce qu'il dit : il le dit de toutes façons avec une telle force, avec une évidence si aveuglante que tout commentaire serait superflu....

              Des centaines de mètres carrés de mosaïques exceptionnelles du XIX ème siècle, riches et complexes par leurs décors incomparables, ont été restaurés et et mis en valeur par un nouveau concept de lumière. De même, la précieuse collection d'ex-voto, prés de 300 œuvres, préservée et restaurée, se révèle à vous.

     
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           Ainsi, la Basilique, monument emblématique de la ville de Marseille, retrouve-t-elle toute sa splendeur originelle. Pour en savoir plus sur l'ampleur des restaurations, bien comprendre leur impérieuse nécéssité, et avoir une idée assez juste des nombreuses difficultés qu'il a fallu surmonter, on pourra cliquer sur le lien http://www.notredamedelagarde.com/
             Notre-Dame de la Garde, également appelée "la Bonne mère" (réminiscence évidente de la Bona Mater des anciens Romains...), est l'une des basiliques mineures de l'Église catholique. Elle est située sur les hauteurs de Marseille à 148 m d'altitude, au Sud du Vieux-Port. Elle a été construite à la demande de saint Charles Eugène de Mazenod, et les plans furent établis par l'architecte nîmois Jacques Henri Espérandieu ( les travaux étant achevés, après son décès par Henri Antoine Révoil ). La construction nouvelle a été réalisée sur l'ancien site d'une chapelle du XIIIe siècle (1214), dédiée elle aussi à la Vierge Marie. Elle jouxte les fortifications du XVIe siècle établies par François Ier dont le sceau en forme de Salamandre est encore visible sur le porche Nord de la basilique. 
            Cette basilique, qui est de style néo-byzantin, est surmontée d'un beffroi de 90 mètres, surplombé d'une immense Mère à l'Enfant couverte de feuilles d'or de plusieurs mètres de haut. Cette statue, œuvre du sculpteur Eugène-Louis Lequesne, a été réalisée par l'orfèvre parisien Christofle et fut posée en 1870. Il s'agissait à l'époque de la plus grande statue en galvanoplastie du monde.
            En tout, l'édifice a nécessité 170 000 tonnes de matériaux dont 23 cargaisons de marbre et de porphyre en provenance d'Italie.

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            Quelques dates, pour mieux appréhender l'histoire du lieu :

             -1214 : Il est fait mention d'une chapelle qui abrita un prête des Accoules venu s'installer comme ermite ( Maitre Pierre).

             -1525 : François Ier ordonne la construction d'un fort au sommet de la colline.

             -11 septembre 1853 : Pose de la première pierre.

             -1864 : Fin de la construction de la basilique.

            Quelques chiffres :

              -Hauteur des remparts : 13.15 m

              -Hauteur de la Tour : 33.80 m

              -Hauteur du piédestal de la statue : 12.5. m

              -Hauteur de la statue monumentale : 9.72 m

               -Poids de la statue : 9.796 kg

               -Tour du poignet de l'enfant Jésus : 1.10 m

               -Poids du Bourdon : 8.234 kg

               -Hauteur du Bourdon : 2.50 m

               -Poids du battant : 387 kg 

  • Effondrements et résurgences.... (2 ).

              Ce que les évènements économiques de ces derniers jours nous rappellent - et assez rudement - de plus simple et de plus clair, c’est que les idéologies ne pèsent plus grand-chose dès lors que des réalités impérieuses viennent soudain les contrecarrer. En pareil cas, les théories les mieux établies s’effondrent comme si elles n’avaient jamais existé. Et c’est toujours une grande leçon que cette revanche des faits sur les abstractions.

              Ainsi, dans la crise financière qui secoue le monde, la logique du libéralisme eût été sans nul doute que les établissements de crédit qui ont prêté inconsidérément, au-delà de toute mesure et de toute prudence, des sommes considérables à des masses tout aussi considérables d’emprunteurs incapables de rembourser, soient immédiatement mis en faillite et liquidés, comme toute entreprise en pareil cas. Il s’en serait suivi un effondrement mondial du système de crédit, le blocage de ce que l’on se met à appeler « l’économie réelle », la ruine des actionnaires qui se comptent par millions et la spoliation des déposants.

               L’ampleur des pertes ne permettant pas le sauvetage des établissements tombés, ainsi, en situation de faillite virtuelle, par l’autorégulation du système lui-même, c'est-à-dire par l’intervention de sociétés concurrentes, les réalités ont imposé que la société économique, en la circonstance, se tourne vers plus puissant, plus stable qu’elle et il est soudainement apparu que les nations elles-mêmes, les Etats étaient bien les seuls à disposer d’une telle assise, d’une telle puissance. Il a fallu, tout simplement, nationaliser, ou si l’on veut, mutualiser les pertes, les risques, les garanties … En quelque sorte, il a fallu que l’ensemble des actifs publics vienne sauver d’une faillite ruineuse pour tous, les établissements privés défaillants. Il a fallu, encore plus simplement, que le capital et l’épargne accumulés garantissent des dettes…

               Il n’y a pas grand monde, aujourd’hui, pour remettre en cause l’économie de marché, le capitalisme, parce qu’ils sont bien les seuls à produire des richesses et à les transmettre. Mais il est clair que le libéralisme économique en tant qu’idéologie, délié de toutes règles et limites, surplombant dédaigneusement les nations et les Etats, est en train de subir un sérieux et douloureux démenti. C’est là, sans-doute, et probablement pour longtemps, la fin de bien des illusions et de beaucoup de pratiques douteuses.

               Au nombre des idéologies victimes des réalités, il faut ajouter l’européisme, car, si les Etats se sont « concertés », mais tout le monde s’est « concerté », en l’occurrence, c’est le « chacun pour soi » qui a finalement prévalu en Europe. C’est ainsi que l’on a vu, après les Américains, les très libéraux Britanniques, Belges, Néerlandais et même, en définitive, les Allemands, sauver, chacun pour soi, les fleurons de leur système bancaire par une intervention massive de leurs Etats.

               Quant à la démocratie, dans l’urgence, elle n’a guère eu le temps de fonctionner. A-t-on demandé aux peuples leur avis ? Est-on sûr que les citoyens qui travaillent et épargnent sont et seront longtemps d’accord pour, en quelque sorte, cautionner les Etats, les sociétés, les foyers qui vivent sur des montagnes de dettes ?  Ce sont des politiques, des économistes, les dirigeants des principales banques, qui se sont réunis pour prendre les décisions qui s’imposaient et qui engagent à la fois les Etats et les citoyens.  

               Après la tempête et l’affolement, il faudra bien que le système économique redémarre, que les affaires reprennent. Ce sera le moment de comptabiliser les pertes et les gains et de dénombrer les morts, restés sur le terrain mouvant des aventures financières, mais aussi politiques et sociales, des dernières années.

               Il y a une dernière idée qui meurt en ce moment, ce qu’André Glucksmann a signalé dans un article récent du Figaro, une idée génératrice de bien des erreurs, y compris économiques. C’est, dit-il, « la promesse d’un monde apaisé » qui « diffuse urbi et orbi, l’annonce d’une histoire sans défi, sans conflit, sans tragique » et « autorise tout et n’importe quoi ». Sans-doute, en effet, s’apercevra-t-on, un jour ou l’autre, que de toutes les « bulles » dont nos sociétés ont vécu depuis des décennies, ce n’était pas la « bulle économique » qui était la plus pernicieuse ni la plus déterminante.  

  • Effondrements et résurgences.....( 1 ).

              Tous les jours maintenant, matin, midi et soir, on nous le ressasse, en boucle pourrait-on dire..., que l'économie s'effondre. Et c'est vrai qu'il faudrait être sourd ou aveugle, ne pas lire les journaux, ne pas écouter la radio, ne pas regarder la télé... pour ne pas le savoir !

              Mais n'y aurait-il pas une autre façon de présenter les choses ? Il faudrait certes prendre du recul, et de la hauteur. Mais ne présenter ce qui se passe que comme un "big bang" de l'économie -outre que la formulation est contestable...- cela rend-il vraiment compte de la réalité et de l'ampleur du phénomène auquel nous assistons ?

              Et de son immense intérêt, de par les évolutions fondamentales qu'il rend possibles ?..... Et possibles dans un avenir proche ?.....

              En effet à quoi assiste-t-on, parallèllement à la crise d'une certaine économie, mais depuis de nombreuses années maintenant (et pas seulement depuis quelques jours...) ? Tout simplement, mais c'est énorme, c'est immense, à la mise en échec des idéologies et, à l’inverse, à la résurgence de ces choses anciennes, finalement solides et fortes (et en tout cas plus solides et plus fortes que les idéologies....) dont certains "princes des nuées"- pour reprendre une expression chère à Maurras - avaient décrété, un peu vite, la mort et la disparition.....

              N’avaient-ils pas, certains naïfs, ou inconscients – en tout cas, idéologues jusqu’au trognon… - pronostiqué pêle-mêle, et d'une façon insensée, la fin de l’Histoire ; la fin des conflits ; la fin des Nations ?... Nous, nous pensions bien qu'ils se trompaient. Et nous ne partagions pas leurs rêveries. Mais là ce n'est plus nous, ce sont les faits qui leur disent qu'ils ont rêvé; qu'ils se sont trompés; bref qu'ils ont faux sur toute la ligne, pour parler familièrement.....

              Qu’est-ce qui est en train de tomber, de disparaître et de faire naufrage en direct, sous nos yeux, sinon – au contraire… - les idéologies et les abstractions ? Ce que Maurras appelait justement « les nuées » ? Le communisme, bien sûr, hier, mais aussi, aujourd'hui cette financiarisation folle dans laquelle se sont aventurés trop d’économies ; et aussi, du coup, par ricochet et comme conséquence(s) induite(s), dans ce qu’elle a de pervers et de malsain, l’Europe ? Du moins une pratique bureaucratique de l’Europe, une façon de la vivre loin des réalités, loin des peuples, loin des intérêts concrets des gens ; bref, non pas l’idée Européenne en soi, dans ce qu’elle a de bon et de positif, mais l’Europe loin des gens, loin du réel ?

              Et lorsque certaines pratiques douteuses du libéralisme s’effondrent, vers quoi se précipitent les opinions, peuples et dirigeants confondus ? Vers ces bonnes vieilles réalités bien concrètes que sont les Nations ! Que l’on médite sur la réaction instantanée d’Angela Merkel ( réaction au demeurant parfaitement normale, et tout à fait compréhensible : c’est celle que la France ne devrait pas hésiter à avoir aussi…).

             Il reste à voir enfin que l'idéologie démocratique, elle aussi a du plomb dans l'aile. Car enfin, que font-ils et comment font-ils, face à la crise, les dirigeants des pays démocratiques (en France comme ailleurs, dans toute l'Europe...) ? Ils se réunissent en petits comités, parfois en pleine nuit, et prennent leurs décisions à quelques uns, sans en référer le moins du monde à quelque autorité que ce soit. Ce n'est d'ailleurs pas critiquable en soi, comment pourraient-ils faire autrement ? Mais si, nous, nous n'avons pas de problème là-dessus, les tenants de l'idéologie démocratique, eux, devraient en avoir un, et un très gros...! Car pas question ni - bien sûr - d'organiser un référendum ou une quelconque consultation populaire, ni même d'organiser un simple vote au parlement, la représentation nationale. On pourrait au moins, hypocritement, tâcher de sauver les apparences, et de faire comme si on consultait, comme si on tenait compte de l'avis des députés. Mais non, on ne fait même plus semblant.....

            Quel(s) démenti(s) aux rêveurs et aux idéologues ! Les faits sont têtus, et ils se vengent... Notre actualité, c’est donc la mise en échec de tout ce qui était idéologique, non naturel et anti naturel. Ce n’est ni « tant mieux » ni « tant pis » : c’est. Et l'on doit en tenir compte, en vertu de l'éternel principe de réalité. Voilà bien la leçon de ce démenti cinglant apporté par réel aux idéologies.....

             Ce retour au réel implique aussi, et c’est une excellente chose, un retour en force du Politique…..

  • Le regard honnête de Michel del Castillo sur Franco et son temps .

              Michel del Castillo vient de publier Le temps de Franco (1), "biographie éblouissante" du Caudillo, nous dit Jérôme Béglé, qui lui consacre un très intéressant article dans Paris Match du 13 novembre, sous le titre assez choc Franco, nouveau héros.

              Il faut dire que le fond de l'ouvrage est assez en décalage par rapport à la vérité officielle -qui n'est qu'un grossier mensonge- pour qu'on s'y arrête et qu'on salue le courage de son auteur. Exilé pendant le règne du Caudillo, on aurait pu penser que dans son nouvel ouvrage il se serait laissé aller sinon à régler des comptes, du moins à se couler dans le moule du si douillet conformisme qui prévaut aujourd'hui.

              Eh bien, pas du tout : toutes proportions gardées, son ouvrage est une petite bombe, bienvenue. Un livre historiquement incorrect, c'est-à-dire donc très correct ! Par exemple, il "tord le cou aux clichés qui en font l'égal de Hitler et de Mussolini".

              Voici la présentation qu'en fait Jérome Béglé.....

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                 Alors qu'il avait à peine trois ans, Michel del Castillo a vu sa mère se faire emprisonner par les nationalistes, au début de la guerre civile. Plus tard, il sera lui-même enfermé dans un camp de réfugiés politiques, s'en évadera et connaîtra mille vicissitudes avant de rejoindre la France en 1953. Il eut donc à souffrir des brimades du régime franquiste. Aussi, quand il signe une biographie de Franco, s'attend-on à ce qu'il entonne le refrain du dictateur sanguinaire, inculte, poltron et responsable de la ruine de son pays. Pourtant, il est aux antipodes de ces clichés.

                 Officier de l'armée espagnole envoyé pour "maintenir l'ordre" au Maroc, le Caudillo fit preuve d'un grand courage et maintint le possessions nationales alors que ses prédécesseurs ne faisaient que reculer devant les combattants du Rif. C'est là qu'il conquit ses galons et une réputation qui tinta jusqu'aux oreilles du roi Alphonse XIII. Falot et dépassé par les évènements, ce dernier ne pouvait compter que sur l'armée pour maintenir son pouvoir. Il fit vite la connaissance de Francisco Franco Bahamonde dont la notoriété se propageait dans toute la Péninsule.

                Sur la guerre civile qui déchira l'Espagne de 1936 à 1939, del Castillo a des phrases définitives : "Continuer d'affirmer, comme on le fait encore, que le général Franco s'est soulevé contre la République ou, plus fantastique, contre la démocratie, me paraît une double aberration... Il en va de même pour la paresseuse affirmation que la légalité républicaine est morte étranglée par des militaires factieux..... Je constate que les gouvernements républicains n'ont cessé de bafouer la Constitution, de piétiner la légalité et que, dès 1934 - l'insurrection de la Catalogne et des Asturies- l'extrême gauche poignardait la république, rendant le soulèvement inévitable". C'est dit. Les pages dans lesquelles l'auteur raconte les manoeuvres de la camarilla pour convaincre Franco de ne pas accorder sa succession à Juan Carlos et de laisser le pouvoir à un autre prince à qui l'on avait fait épouser la petite-fille préférée du chef d'Etat sont sidérantes. Mais, jusqu'au bout, le vieil homme se comporta en militaire, respectueux d'une loi qu'il avait lui-même instituée et qu'il ne voulait pas contourner, même s'il pouvait en retirer des avantages.

                Michel del Castillo passe par le fil de l'épée les biographies fantaisistes ou celles d'intellectuels méprisant, par principe, le smilitaires. Il démontre que le décollage économique de l'Espagne est l'oeuvre de Franco même si celui-ci a très mal accompagné son pays sur le chemin de la démocratie.

                Restent les années noires de la guerre civile. L'auteur, prix Renaudot en 1981, ne transforme pas "Guernica" en un tableau naïf, mais rappelle que nationalistes et républicains ont commis autant de massacres et de tortures. Comme souvent, les perdants ont endossé le costume de la victime tandis que, par bêtise ou orgueil, Franco donnait une publicité excessive à ses victoires quels qu'en soient les moyens pour y parvenir. Ses troupes ont fait preuve de bravoure et de cruauté, tandis que ses généraux et lui-même ont souvent outrepassé leur fonction, se livrant à des exécutions inutiles et condamnables.

                Les idées reçues tombent les unes après les autres dans ce récit rondement mené et, qui plus est, merveilleusement écrit. On n'a pas affaire à la thèse d'un universitaire, à la revanche d'un intellectuel engagé ou au morceau de bravoure d'un homme politique. Le temps de Franco est l'oeuvre d'un écrivain aux phrases parfaites, au rythme impeccable et au propos qui ne veut convaincre qu'un seul juge : l'Histoire".      

                  Il nous semble juste de dire que, si le livre n'est pas mal, l'article n'est pas mal non plus. Et si Michel del Castillo mérité des éloges pour son honnêteté intellectuelle (il en faut pour braver la fausse vérité établie...), Jérôme Béglé en mérite lui aussi, pour ce compte-rendu intelligent et, lui aussi, décapant.         

     (1) : Le temps de Franco, de Michel Castillo, Editions Fayard, 391 pages, 22 euros.

  • Hier, le clip scandaleux de ”police”; aujourd'hui, le clip scandaleux de ”dar” : la racaille pousse ses racines, et s'in

              Un quartier sensible de Strasbourg.  Assis sur un muret devant un commissariat, trois jeunes hommes discutent. Un policier les interpelle leur faisant signe d'aller plus loin. Le ton monte. Une grosse cylindrée noire surgit du coin de la rue. Un homme en sort. Tous les quatre kidnappent le fonctionnaire. Il est balancé dans le coffre sans ménagement.

              Silence, deux notes de musique, trois-quatre scratch. Et un grand gaillard à la casquette vissée sur le crâne se lance dans un rap aux paroles sans ménagement :

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                        "Rien à foutre, impulsif j'ai de la haine.

                       De la haine sortie tout droit des HLM.

                       J'ai l'instinct criminel....

                       en cas d'embrouille, aucune trouille,

                      je saigne un flic, ça finira dans un cercueil..."
     
              Ce clip signé d'un groupe strasbourgeois appelé DAR, pour "Dangereux armés redoutables", a été mis en ligne sur un site de partage de vidéos. Et ce clip ne plaît pas mais alors pas du tout aux policiers, pour le moins malmenés dans l'histoire.

              Henri Martini, secrétaire général de l'Unsa-police(premier syndicat de gardiens de la paix) à écrit pour demander à la ministre de l'Intérieur Michèle Alliot-Marie que des "poursuites judiciaires soient engagées à l'encontre" des auteurs et que la vidéo, "outrageante à l'égard des policiers", soit retirée du site.... sur lequel elle se trouvait toujours une semaine après !.....

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              "Cette chanson (1) est totalement outrageante pour notre profession, s'insurge Henri Martini, et au-delà de ça, cette chanson n'est faite que d'injures et d'incitation à la haine et à la violence". A plusieurs reprises, torse nu ou tee-shirt sur le dos, les figurants du clip exhibent leurs muscles, brandissent des armes du genre fusil à pompe quand ce n'est pas un majeur dressé bien haut.... Bravo pour la délicatesse, des pensées comme des gestes.....

               Ils se déplacent sur des petites motos ou en gros véhicules allemands, et tiennent en laisse des rottweilers ou pitbull quand ce n'est pas... une fille (voir la première photo ci dessus). La jeune femme est plutôt docile, se déplaçant sagement à quatre pattes. On est renseigné sur la conception de la femme qu'ont des barbares pareils : on ne pouvait guère s'attendre à autre chose, mais tout de même !... Une brave fille à qui on donne une sucette à lécher. Pas rancunière, la donzelle se dandine ensuite avec ces messieurs qui martèlent le slogan de la chanson : "Dangereux, armés, redoutables, impulsifs, gros insociables, la justice nous a reconnus coupables. Libérés, on met nos couilles sur la table".

              Toutes les paroles sont du même acabit, neuf minutes durant......

              Notre commentaire ? Il sera bref.

              On dédiera d'abord, bien évidemment, tout ce qui précède à des gens comme Luc Besson qui ont tout de même osé déclarer que "les banlieues sont un trésor"( sic ! il faut le faire !... eh bien Luc Besson l'a fait !.....). Ou à Jacques Chirac, qui nous ont mis dans la panade jusqu'au cou en faisant venir des types pareils ici, et en nous expliquant que c'était une chance pour la France.....

              Ensuite, et puisqu'on parle de France justement, et des français, quand les français en auront marre de toute cette racaille qui déshonore notre pays, et qu'ils auront vraiment envie de régler le problème (et non plus de le gérer...), il faudra bien qu'ils se tournent vers un recours. Ce recours qui se construit, qui se prépare, afin de pouvoir répondre Présent lorsque les français en auront besoin, et envie. Ce recours, c'est bien sûr, ce sera, le prince chrétien, le prince libérateur.....

    (1) : si nous sommes, bien évidemment, du côté de la police dans cette affaire, on ne peut toutefois qu'être surpris de l'emploi du terme "chanson", par la-dite police, pour qualifier ce torrent d'inepties haineuses, vulgaire et au sens propre du terme, barbare..... 

  • Les sifflets du stade (suite …) : Jacques Chirac, le baril de poudre et la boite d’allumettes…..

              Enfin un qui ne s’étonne pas ! L’étonnant n’est-il pas que l’on s’étonne ? demandions-nous (1) . Charles de Saint Sauveur, dans Le Parisien du 16 octobre, écrit un billet réaliste et lucide, sous le titre Ces élèves qui ne se sentent pas français.

              Normalement, quand on plante un pommier, on doit bien s‘attendre à récolter des pommes ! Oui mais voilà, le personnel du Pays Légal républicain (en général) et Jacques Chirac (en particulier) ne semblent pas forcément toujours branchés sur le bon sens de monsieur tout-le-monde. C’est-à-dire qu’ils donnent l’impression de penser qu’ils peuvent s’affranchir de cette dure loi d’airain, valable pour tous, en tous temps et dans tous les pays : à savoir qu'on a toujours, forcément et fatalement, les conséquences de ses actes.

              Et qu'ils refusent aussi son corollaire : Tu jugeras de l’arbre à ses fruits....

               Le Pays Légal, et Jacques Chirac, semblent plutôt adeptes de ce que l'on pourrait qualifier de pensée magique. On dirait bien qu’ils se sont imaginé qu’il suffisait simplement de répéter « Liberté, Egalité, Fraternité », ou « Valeurs républicaines«  ( ?! ) , pour qu’aussitôt, et comme par enchantement, toute personne venue d’ailleurs soit transformée en un citoyen vertueux, adepte et propagateur zélé desdites « valeurs » ( dont on aimerait bien d’ailleurs –un jour, une fois, rien qu’une fois....- que Chirac ou un membre du Pays Légal nous dise noir sur blanc quelles elles sont…). Un peu comme un sorcier qui fait, autour de son totem, une danse pour faire tomber la pluie. Il croit peut-être que sa danse va faire venir la pluie ; il est peut-être sincère. Mais bon, nous savons tous que si la pluie doit venir, ou ne pas venir, ce n’est pas la danse d’un sorcier qui va en être la cause…

               N’ont-ils pas agi un peu comme cela, Chirac et le Pays Légal ? N'ont-ils pas joué les apprentis sorcier, en faisant venir en masse des populations fort étrangères à nos mœurs, coutumes, croyances, habitudes fondamentales etc..., et en pensant d’une façon insensée que de simples paroles mille fois répétées suffiraient à les rendre solubles dans notre culture ? On voit bien qu’il n’en n’est rien, que la greffe ne prend pas (du moins pour une bonne part des nouveaux venus, pas pour tous…), et que cela n’a rien d’étonnant.

               En agissant comme il l'a fait en 1975, Jacques Chirac n'a rien fait d'autre que d'installer une poudrière chez nous, un volcan, une bombe à retardement......

              Voici le texte de Charles de Saint Sauveur : éloquent !

              Ces élèves qui ne se sentent pas français.....

              «Je ne suis pas du tout surpris par les sifflets », raconte Iannis Roder, professeur d’histoire dans un collège ZEP de Seine-Saint-Denis et auteur d’un livre-témoignage, « Tableau noir » (Editions Denoël, 16 €). « Après les matchs contre l’Algérie et le Maroc, je savais comment ce France - Tunisie allait se terminer… Dans mon collège, de très nombreux élèves, une quinzaine par classe environ, expriment une volonté affichée de désaffiliation nationale.

               Ils portent des sweat-shirts aux couleurs du Maroc, écrivent Algérie en force sur leur trousse, disent que la Marseillaise, que je leur fais apprendre en 4 e , n’est pas leur hymne, ou que ça sert à rien. Ils ont un vrai problème de positionnement identitaire : pas question d’apparaître français. Pour certains, être céfran, c’est la honte, c’est être un bouffon, un bolos (quelqu’un qui a peur), voire un jambon-beurre. Tous ou presque mais pas les Asiatiques préfèrent revendiquer la nationalité d’origine de leur famille, même lointaine. La France, ce n’est pas leur patrie, mais un pays dans lequel ils vivent, une nationalité administrative, juste des papiers. Bref, ils ne se sentent pas français. »

               Lors de la coupe du monde, ils soutiennent d’autres équipes

               Pendant la Coupe du monde 2002, raconte l’enseignant, ses élèves de 4 e et de 3 e soutenaient toutes les équipes possibles, mais pas la France. Et même quand elle gagnait, en 2006, ils lui disaient : M’sieur, y a pas un Français dans l’équipe ! Je me souviens que, lors d’un devoir d’éducation civique, une photo de trois joueurs Zidane, Karembeu, Petit était accompagnée de cette question : En quoi l’équipe de France témoigne-t-elle de la diversité de la population française ? Beaucoup m’ont répondu : Il y a un Arabe, un Noir et un Français… Seul le Blanc était considéré comme Français, alors que tous portaient le maillot tricolore », conclut Iannis Roder.

     

               Normalement, quand on plante un pommier, on doit bien s'attendre à récolter des pommes, non ? disions-nous au début de notre réflexion. Mais quand on crée la situation qu'observe Charles de Saint Sauveur, on doit s'attendre à quoi ?.....

               Merci, Chirac !.....

     

             

    (1) : Voir la note Réaction n° 1 : « Ils » s’étranglent parce que La Marseillaise a été sifflée… : mais l’étonnant n’est-il pas que l’on s’étonne ?...... " dans la Catégorie " Ainsi va le monde" ( 16 octobre ).            

  • Baisser le nombre de fonctionnaires, pour baisser les impôts.....

              A Toulon, le Président a ouvert une perspective……

              Il a évoqué la disparition possible de la Taxe Professionnelle, si l’on supprimait un échelon. L’échelon visé étant bien sûr le département.

              On sait notre point de vue sur le sujet (1) , et combien nous sommes favorables à la suppression des départements, pour de nombreuses raisons.....

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     C'était "avant", ou "aujourd'hui" ?...

              D’abord pour faire des économies, qui sont devenues plus qu’indispensables : tout simplement vitales ! Ensuite parce que ces créations républicaines ont été décidées en haine de notre Histoire et de nos Racines, pour mieux conformater la population, et mieux la dominer dans des cadres nouveaux, cassant les solidarités et les héritages de l’ancienne France. Ouis mais voilà, trop petits, ces départements gênent la constitution de Régions ou Provinces suffisamment fortes, et aux dimensions suffisamment importantes pour rivaliser avec nos compétiteurs : or la constitution de ces Régions capables de rivaliser avec nos concurrents extérieurs est vitale pour notre économie; les départements nous ont donc fait perdre deux cents ans puisque, peu ou prou, les nouvelles Régions reprennent et reprendront grosso modo et dans les grandes lignes, le tracé des anciennes Provinces……

              Mais revenons-en à l'autre aspect des propos du président : il est allé assez loin en qualifiant cette Taxe Professionnelle d’impôt idiot, puisque revenant de facto à taxer ceux qui avaient envie d’entreprendre, ce qui est tout à fait vrai. Et donc, dans son esprit, si l’on arrive à supprimer un échelon dans l’ahurissant millefeuille de la sur-administration républicaine, on pourra envisager la disparition progressive de la Taxe Professionnelle.

             Mais si le président a raison, et si nous l'approuvons sur ce point, ce n’est pas seulement la Taxe Professionnelle que l'on peut envisager de supprimer. Il y a aussi deux autres impôts, idiots et injustes, à la suppression éventuelle desquels on pourrait réflechir : l’ISF et la Taxe d’Habitation.

             Et là aussi, on pourrait peut-être y arriver si on en finissait avec cette absurde et mortifère sur-administration : car pourquoi paye-t-on tant d’impôts, en France, si ce n’est en bonne partie pour payer – mal d’ailleurs…. - ces masses aberrantes de fonctionnaires, en surnombre archi-évident….. Eh, oui ! : si les français payent beaucoup (trop !) d’impôts c’est aussi et en grande partie parce qu’ils ont beaucoup (trop !) de fonctionnaires…..

             Idiot l’ISF , car deux fortunes s’expatrient chaque jour en moyenne pour échapper à cette aberration que nous sommes la seule grande économie en Europe à conserver.

             Injuste la Taxe d’Habitation car plus personne, ni dans les Ministères concernés ni ailleurs, ne peut dire comment elle est calculée, ni quelles injustices et aberrations elle recouvre (2). A Marseille , par exemple, un foyer sur deux ne la paye pas : il est évident que la mairie se « rattrape » sur l’autre foyer, qui du coup paye « plein pot » ! Et le cas de Marseille n’est évidemment pas unique (3)... Or on pourrait agir par le biais de la DGF par exemple (Dotation Globale de Fonctionnement), que l'Etat verse annuellement aux Communes. Si cette dotation était substantiellement ré-évaluée, l'Etat ayant beaucoup moins de fonctionnaires à rémunerer, les Communes ne seraient plus autant dans l'obligation de chercher des moyens ailleurs : par exemple dans une Taxe d'Habitation devenue injuste et excessive dans ses taux, et donc indéfendable.

              Et de toutes façons, que l'on prenne le problème par le bout que l'on voudra, il n'est que sûr et certain que si la France cessait d'être à ce point sur-administrée, les économies réalisées dégageraient d'énormes marges de manoeuvre, comme on dit, et que beaucoup de choses deviendraient possibles. Alors, rêvons un peu.....

     (1) : Voir les deux notes « En finir avec les départements : une idée qui progresse..... » et « En finir avec les départements ? L'exemple pourrait être donné par le Grand Paris: un rapport intéressant nous vient du Sénat.... » dans la Catégorie « France : politique Intérieure… ».

    (2)  : On se souvient que, alors Ministre de l’Economie et des Finances, Laurent Fabius avait pris parti publiquement pour la suppression de la Taxe d’Habitation....sans oser cependant, ou sans pouvoir, mettre son idée en application.

    (3) : Heureusement –soit dit en passant…- que le deuxième mot de la devise républicaine est Egalité ! Qu’est-ce que ce serait, sinon ! 

  • La Gauche est morte ...

               ... Ou : comment les soubresauts qui agitent la gauche s’expliquent fondamentalement, et uniquement, par son échec intellectuel et, ce qui revient au même, par le non renouvellement de sa pensée (1) : la Gauche reste sans voix devant  l’échec planétaire de l’idéologie qui était son fond de commerce; et elle n’a plus rien de neuf non plus à proposer pour répondre aux grand problèmes de l’heure.....

               La chute du communisme semble avoir clôturé le cycle des révolutions ouvert en 1789 et ruiné l’idéologie révolutionnaire (photo : départ grotesque, dérisoire et sans gloire d'une statue de Lénine déboulonnée...). De ce fait, la gauche (et, plus largement d’ailleurs, la république française…) dispose-t-elle encore aujourd’hui d’un fondement, d’une légitimité idéologique ?

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               Que voit-on en effet à gauche ? Julien Dray en appelle à un « sursaut moral » pour éviter la scission (des scissions ?.....) au PS. Marie George Buffet veut « changer sans se perdre », sans dire exactement ce qu'elle va changer et pourquoi elle risque de se perdre. Besancenot se radicalise et retourne à ses  fondamentaux les plus éculés (« Ce qu’il nous faut, c’est une bonne vielle révolution… ») ; or, on sait bien que radicalisation est toujours synonyme de faiblesse, intellectuelle ou morale.

             D’où vient tout ce barouf à gauche ? Tout simplement, de ce que le marxisme s’est effondré. Il a été rejeté en Russie ; conservé dans la forme en Chine, mais totalement récupéré par le centralisme nationaliste et patriote de Pékin, vidé de toute substance idéologique et mis au service exclusif de la politique traditionnelle, reprise et héritée des empereurs ; et ne tient que par la force d’inertie que procure une militarisation et une policiarisation outrancière de la société à Cuba, au Viet Nam et dans ses derniers bastions résiduels.

             Cet effondrement du marxisme, qui se voulait la quintessence, l’aboutissement de la révolution commencée à Paris en 1789/1793, poussée encore plus loin par la révolution d’octobre en Russie et le marxisme léninisme, pose une question : est-il encore possible, est-il encore tenable d’être révolutionnaire ? L’échec total et fracassant de leur utopie (« L’orient rouge est délavé » (2), dit Julliard) , laisse toute la Gauche sans voix, sans plus aucun discours et dans la plus grande indigence intellectuelle qui soit . Elle est là, la cause du marasme et du barouf de la gauche : ne sachant plus que penser, ne pensant plus, peut-elle encore vivre ? va-t-elle encore vivre ? Les idées de la Gauche ayant fait naufrage, la gauche institutionnelle fait maintenant naufrage. Après un temps de latence naturel, du à la simple inertie des choses : quoi de plus naturel au fond, de plus normal ?

             Notons que ce problème vital posé à la gauche est aussi posé, d’une certaine façon, à la droite : si celle-ci se rattache peu ou prou au système - notre république étant bien évidemment l’héritière directe de cette révolution qui vient de s’effondrer - que peut-elle prétendre apporter comme réponse –du moins comme réponse crédible…- aux problèmes actuels ?....

            Nous vivons décidemment une époque épatante ! pensez donc : la fin d’un cycle, la fin du cycle !

    (1)    Voir les notes « La réflexion de Jacques Julliard » (1,2 et 3) et « Propositions pour une autre manière de penser le politique »  dans la Catégorie « Gauche : de Mai 68 à la fin d’un cycle ».

    (2)     : Il faut toujours en revenir à cet extra-ordinaire article de Jacques Julliard –qu’on ne se lasse pas de re lire- du 2 Août 2007 (numéro 2230) :

              "Il y a longtemps que le PS a cessé de penser et de croire ce qu'il raconte. Depuis 1989 au moins, date de la chute du Mur, la gauche tout entière est malade, parce qu'elle n'a pas su analyser ni tirer les conséquences de ce qui s'est passé." ;  "...parce que, qu'on le veuille ou non, le socialisme (comme la Révolution, au dire de Clémenceau) est un bloc ! que le communisme a été pendant près d'un siècle l'horizon d'attente du mouvement ouvrier tout entier." ; "...on dira encore que tout cela est de l'histoire ancienne et que la jeunesse d'aujourd'hui a d'autres soucis. Erreur ! On ne vote jamais sur un programme, on vote sur une pensée, et même sur une arrière-pensée. Il n'est pas besoin de relever la tête bien haut pour savoir que l'horizon est bouché, que l'orient rouge est délavé, que le soleil levant s'est drapé de deuil. Or le fait est que jamais les socialistes ne nous ont donné une analyse convaincante de ce qui s'était passé, qui engageait pourtant la vision qu'ils se faisaient de l'avenir..." ; "...rien qui nous explique pourquoi l'un des plus beaux rêves de l'humanité s'est transformé en un immense cauchemar...;...s'agit-il d'un vice intrinsèque?". 

  • Journées du Patrimoine : Un signe fort, mais dans le mauvais sens….. alors qu’on pourrait faire tant !.....

                  Scandale au Palais Royal : 5 millions d’euros gaspillés ! Voilà ce que pourrait être la Une de nombreux journaux à l’annonce du déblocage par le Ministère de 5 millions d’euros pour… restaurer les colonnes de Buren !

                  Alors que le Patrimoine français ( que le monde entier nous envie…) ne cesse de se dégrader ; alors que les crédits affectés à sa restauration ou au simple entretien courant sont notoirement insuffisants et ne cessent de diminuer ; alors que de nombreux chantiers sont soit retardés, soit d’ores et déjà arrêtés ou en voie de l’être !.....

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              Alors que l’on sait et que l’on voit tout cela, la décision du Ministère ne peut qu’apparaître comme aberrante. Aujourd'hui, plus de la moitié des monuments sont en situation de péril, et les crédits sont deux fois inférieurs à ce qu'ils étaient en 1993. L'administration du ministère de la Culture reconnaît d’ailleurs officiellement cette situation !.....

              Année après année les crédits de restauration et d'entretien baissent gravement. Des chantiers sont interrompus. Dans certaines régions, en Bourgogne et en Rhône-Alpes, aucune opération nouvelle n'a pu être ouverte depuis 1988. Des entreprises risquent de fermer leurs portes. Et quelle réponse apporte-t-on au Ministère (où l’on débloque pour de bon !...) : trouver de l’argent, oui, mais pour Buren !.....

              Voilà un signal fort, mais dans le mauvais sens, envoyé à tous ces ouvriers et artisans qui font un travail magnifique, au quotidien, pour entretenir, maintenir et mettre en valeur l’exceptionnel Patrimoine qui reste le nôtre, malgré les ravages de la Révolution (entre le quart et le tiers du patrimoine détruit sous elle, et par elle….). Des ouvriers et des artisans qui sont les dépositaires d’un savoir-faire ancestral que, là aussi, le monde entier nous envie. On leur dit, en somme (du moins, on le leur fait comprendre…) : il n’y a pas d’argent, vous pouvez disparaître, on s’en fiche !....  Mais, curieusement, de l’argent il y en a : pour Buren ou pour indemniser Bernard Tapie !

              Ne faudrait-il pas, au contraire, investir massivement dans ces métiers d’Art et d’Artisanat, non seulement pour maintenir et embellir mais aussi – pourquoi pas ?....- reconstruire parfois, et partout où cela est possible ? Comme aux Tuileries, par exemple : ne serait-ce pas un signal fort, et cette fois dans le bon sens, que de reconstruire le Château de Paris ? En reconstruisant des monuments stupidement et haineusement détruits par la folie des révolutionnaires et de leurs héritiers-continuateurs, on créerait des milliers, des dizaines de milliers d’emplois dans ce secteur, ce qui donnerait du travail à autant de chômeurs – en leur apportant une formation de qualité – et ferait donc baisser d’autant le chômage.  Et qui déboucherait, en outre, sur encore plus d’activité, donc de travail, d’emploi et de création de richesse dans le secteur du Tourisme au sens large, qui est – ne l’oublions pas - la première activité économique mondiale ( 1 )…..

              Reconstruire ? Les Russes, les Allemands et biens d'autres l'ont déjà fait, et ils s'en félicitent chaque jour. Pourquoi ne le ferions-nous pas aussi ? Les Russes ont reconstruit, à Moscou, la Cathédrale du saint-Sauveur, démolie par Staline en haine de la foi; les Allemands ont reconstruit, à Berlin, le palais des Hohenzollern; pourquoi Paris ne relèverait-elle pas son Château, ses Tuileries, lieu de Mémoire et d'Histoire par excellence ?.....   http://www.tuileries.fr/

                                   http://www.linternaute.com/savoir/grands-chantiers/06/interviews/alain-boumier/interview.shtml

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    ( 1 ) : D'une façon un peu inattendue, on peut légitimement faire un rapprochement entre les dépenses pour le patrimoine et les dépenses militaires : les unes et les autres sont en fait des investissement en circuit fermé, si l'on peut dire, la France s'achetant et se fournissant à elle-même, c'est à dire se faisant travailler, et donc s'enrichissant elle même; et avec donc un fort taux de retour sur investissement. Tout ce qui est dépensé et donc bien investi, et fait donc directement et immédiatement tourner la machine économique.

              Cela doit être pris en compte pour ces dépenses, et ne l'est manifestement pas, ou pas assez..... Dépenser pour l'Armée ou le Patrimoine c'est placer un argent, qui rapporte....

  • Jean de France à Politique Magazine : Se tourner vers l'avenir pour que vive la tradition française, royale et princière

                Tel est l’esprit de l’entretien que le Prince Jean de France vient d’accorder à Politique Magazine (novembre 2008) et que nous publions ci-dessous in extenso :

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              Monseigneur, vous avez récemment assisté à la cérémonie de réouverture du Petit Trianon après un an de travaux. Qu'avez-vous pensé de cette restauration ?

              Qu'elle est remarquable. Ce qui m'a fait particulièrement plaisir car je suis passionné depuis toujours par Versailles. Par tous les Versailles. Celui de Louis XV, de Louis XVI et de Marie-Antoinette me touche au plus haut point. C'est un sommet de civilisation dont le Trianon, par son architecture et son aménagement intérieur, est l'illustration. J'ai eu également l'occasion tout récemment de participer à l'inauguration des nouvelles salles Orléans. C’est vous dire si c'est un lieu où j'aime me rendre. La restauration du Petit Trianon est aussi un bel exemple de mécénat. Louis- Philippe en son temps a été le premier des mécènes et a ainsi sauvé le château. Sur ses deniers personnels, je tiens à le souligner. On ne peut donc aujourd'hui que remercier et féliciter la maison Bréguet pour ce mécénat exemplaire. On sait que Bréguet fut l'horloger de la reine Marie-Antoinette. Quel bel exemple à travers les temps de la fidélité suisse à la famille royale française !

              Vous êtes d'ailleurs aujourd'hui très impliqué dans la défense du patrimoine. Pouvez-vous nous en dire plus sur vos activités professionnelles ?
             Mes activités professionnelles me conduisent dorénavant à promouvoir et à illustrer le patrimoine français, particulièrement le patrimoine royal. Toute cette fin d'octobre, j'étais aux Etats-Unis pour donner des conférences sur le patrimoine royal français. Et je suis décidé à m'impliquer encore davantage dans ce domaine. Etant l'héritier de la Maison de France, cette activité en symbiose avec ma vie publique forme une unité. Dans ce cadre, j'assume les responsabilités qui m'échoient et je m'inscris ainsi dans la vraie tradition de ma famille, celle de toujours.

             Et vos projets personnels? 
             

            Chacun le sait maintenant, je compte me marier, fonder une famille, avoir des enfants.

             Vous avez présidé, le 10 octobre, l'Assemblée générale de Gens de France. Comment voyez-vous l'avenir de cette association?

     

             Elle me donne de plus en plus satisfaction. Cette Assemblée Générale a été une réussite à tous points de vue et constitue une étape importante dans le développement de cette association dont le but est de soutenir mon action et d'en constituer la vitrine. Je remercie les organisateurs, en particulier Raymond Sorel et toutes ses équipes. Je ne saurais trop inciter ceux qui veulent m'aider dans mon action publique à prendre des renseignements sur cette association (1). J'ai pu, grâce et avec Gens de France, parcourir la France et le monde pour connaître et me faire connaître .

              Mardi 14 octobre. une partie des biens de la succession du comte et de la comtesse de Paris a été vendue lors d'une vente Christie's. Quelle est votre réaction sur cette dispersion du patrimoine historique de votre famille ?

     

              Je n'ai pas caché ma désapprobation et je la maintiens. Tout le monde a pu constater que j'étais présent dans la salle de ventes avec les cousins de ma génération. J’ai pu constater aussi - et ce fut, pour moi, d'un grand réconfort - que de nombreux amis étaient présents. Nous avons tenté l'impossible. Mais il est évident que des biens de ce genre prennent une valeur considérable en raison des souvenirs qui y sont attachés. Il a donc été difficile de lutter.
              Je tiens à dire qu'il est des objets qui n'auraient jamais dû être proposés à la vente. Car l'histoire est un bien inappréciable. Mais c'est le passé. Voilà qu'une page se tourne ... Je suis désormais résolu à me tourner vers l'avenir. Il faut construire ! C'est mon objectif. Je le ferai avec mon frère Eudes, mes cousins et mes cousines et tous ceux qui voudront se joindre à nous pour que vive la tradition française, royale et princière.

    (1)  http://www.gensdefrance.com/gdefrance/ ou Gens de France, 53 rue Lemercier, 75017 Paris.
     

  • A propos de Mayotte, Yves Jégo se dit ”perplexe” : on le comprend.....

                En mars prochain, un référendum devrait avoir lieu à Mayotte, dans la perspective de sa départementalisation. Mais l'affaire est loin d'être simple, et s'annonce plutôt mal (très mal...) engagée.

                Et l'on hésite entre amusement et franche inquiétude lorsqu'on parcourt les dépêches d'agence, dont voici un petit florilège.

                Instructif, et.... consternant !

    MAYOTTE.JPG

                Plusieurs députés soulignent la nécessité pour la collectivité départementale de Mayotte de disposer d'un état civil fiable dans la perspective de sa départementalisation, qui fera l'objet d'un referendum en mars : "La départementalisation est impensable, je répète, impensable, si l'on n'a pas préalablement établi un état civil fiable", a mis en garde début novembre le député (app. PS) René Dosière, lors de l'examen du budget de l'outre-mer à l'Assemblée nationale.

               "Entre la réalité qui existe sur le terrain et la perception que l'on a de cette réalité à Paris, il y a un gouffre. Si nous faisons la départementalisation de Mayotte sans avoir réglé au préalable le problème de l'état civil, nous irons à la catastrophe", a-t-il averti.

               La ministre de l'Intérieur et de l'Outre-mer Michèle Alliot-Marie a reconnu le 21 octobre devant la commission des Lois que "l'état civil n'est valablement établi que pour environ la moitié de la population", ajoutant que le gouvernement allait "essayer d'accélerer le travail de la commission de révision de l'état civil". Or, souligne Didier Quentin (UMP), dans un rapport pour avis, la commission de révision de l'état civil ne dispose que d'une quarantaine de rapporteurs et d'un secrétariat de "cinq agents". Selon Victorin Lurel (PS), "25.000 actes seulement ont été produits depuis 2000", dans un territoire où coexistent deux types d'état civil, un musulman et un classique.

               "L'Insee nous dit que Mayotte compte 190 000 habitants. Mais on se demande comment on peut recenser la population de Mayotte", a relevé M. Dosière, qui a présidé une mission d'information sur l'immigration à Mayotte en 2005. Selon lui, "dès qu'un fonctionnaire ou quelqu'un représentant l'ordre public met les pieds dans les bidonvilles ou les favelas, tout le monde fuit partout". En réalité, affirme M. Dosière, le nombre de clandestins, dont la plupart viennent de l'île voisine d'Anjouan (Comores) "augmente chaque année". Il représente "en gros un tiers de la population".

               Lorsque l'on compare le nombre d'électeurs inscrits avec la population, le rapport se situe à 34%, alors que ce taux est compris entre 60% et 70% dans tous les autres départements français, y compris ceux d'outre-mer. Un député a raconté l'histoire savoureuse d'un Mahorais voulant se faire naturaliser français dont l'acte de naissance présenté à un magistrat le faisait apparaître comme "plus âgé que sa mère". "Quelques jours après, l'intéressé est revenu avec un acte de naissance parfaitement bien fabriqué et qui lui permettait de pouvoir acquérir la nationalité française".

                "Dans ces conditions, le problème n'est pas tellement de savoir si les papiers sont vrais ou faux -on a le sentiment que la plupart sont faux- mais de savoir s'ils sont vraisemblables ou pas", a-t-il dit, sans rire.

               Laissons le mot de la fin (?) à Yves Jégo : "La commission de révision de l'état civil obtient des résultats qui me laissent perplexe", a affirmé le secrétaire d'Etat à l'Outre-mer Yves Jégo, qui a demandé au nouveau préfet de Mayotte un rapport avant la fin de l'année. 

               Ouf, on respire, on est sauvés ! Le Pays Légal a demandé un rapport !..... En attendant, la situation, à Mayotte comme ailleurs dans notre République fille des Lumières, se rapproche largement plus de la pétaudière et du foutoir intégral, que de quelque chose venu de la Raison (fut-elle déesse....)

  • Quand Michel de Jaeghere et Jean Chélini confirment, finalement, Sylvain Gouguenheim…

              On n’en finirait presque pas de recenser toutes les interventions de journalistes, d’analystes, d’observateurs etc…. montrant l’extraordinaire succès – qui ne fait que commencer… - du voyage de Benoit XVI. Nous avions nous même, dans ces colonnes, employé l’image du semeur de la Parabole, le jour où nous souhaitions la bienvenue au Saint Père (1) : comment ne pas voir qu’au-delà même de nos espérances le bon grain semé à profusion pendant cet intense voyage donnera du fruit au centuple ?.....

              Arrêtons–nous pourtant quelques instants sur deux interventions notables....

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             D’abord sur les très intéressants et très pertinents propos tenus par Michel de Jaeghère,  le lundi 15 vers 12H sur LCI. Il faudrait en fait retranscrire en totalité cette intervention, tellement elle est de qualité. Celles et ceux qui le souhaitent peuvent de toutes façons se rendre sur le site de LCI et consulter l’enregistrement vidéo. Michel de Jaeghère commence d’abord par un beau compliment, déclarant que « …Lorsqu’on écoute un discours ou un sermon de Benoît XVI, on a l’impression d’être soi-même un peu plus intelligent parce qu’on comprend des choses qui sont subtiles…. »

              Après quelques minutes de commentaires approfondis et d’un très bon niveau, Michel de Jaeghère en arrive à une longue tirade dans laquelle, c’est curieux, il redit presque mot pour mot ce qu’a écrit le professeur Jean Chélini. Se seraient-ils concertés au préalable, ils auraient difficilement pu faire coïncider davantage leurs déclarations. Pour éviter les redites, nous ne publions que des extraits du court mais dense article de Chélini, qui parle –repris donc point par point et presque mot pour mot par de Jaeghère- du rôle central des moines, en France et dans toute l’Europe, « aux sources de la Culture »…..l’un et l’autre reprenant évidemment la magistrale leçon du saint Père…..

              On verra qu'ils viennent ainsi conforter - même si ce n'est pas leur propos initial, et même si c'est par incidence...- ce que développe Sylvain Gouguenheim dans son Aristote au Mont Saint Michel..... 

    Aux sources de la Culture.

             « …..Dans un lieu de beauté et d’intelligence, le collège des Bernardins, héritage restauré des cisterciens, devant plusieurs centaines de personnalités du monde de la pensée et de l’ art, peuplé d’académiciens, d’universitaires, d’écrivains ou d’artistes, Benoît XVI nous a donné sa leçon magistrale sur les origines de la culture européenne et plus largement occidentale. Car pour la comprendre il faut en saisir la genèse et l’évolution. Alors seulement sa nature et ses composantes deviennent perceptibles.

             Nous avons tous appris, au début de nos études secondaires, que les monastères ont façonné notre paysage national, en défrichant et en développant la culture et l’élevage. Benoît XVI, partant de ces mêmes siècles médiévaux, veut nous apprendre que les moines ont aussi donné naissance à notre civilisation.

              Que cherchaient-ils, ces moines ? Ils n’aspiraient pas à la richesse ni à la puissance, ils avaient largement de quoi vivre des produits de leur terre, leur objectif était tout autre. Ils cherchaient Dieu, c’est-à-dire l’essentiel du monde, son élément définitif. Certes, ils trouvaient sa parole dans les Livres Saints. Mais pour bien la comprendre, il fallait posséder la grammaire et le vocabulaire. Mais la Parole de Dieu n’est pas seulement présente dans la lettre du texte, elle se révèle dans l’histoire humaine. Il y a une tension entre le texte lui-même et l’intelligence du texte.

              L’interprétation de la parole évite d’un côté le fondamentalisme fanatique et de l’autre l’arbitraire subjectif. Ainsi, la parole de Dieu guide l’intelligence de l’homme. Elle est raison, la raison base de notre culture. Dieu s’est révélé à l’homme humblement, par l’incarnation de son Fils. Il faut répondre à l’humilité de Dieu par l’humilité de l’homme. Ainsi la culture européenne est née de la recherche de Dieu et de la transformation du monde par le travail. Les deux sont inséparables, telle est la leçon des moines qui ont bâti l’Europe. La constante recherche de la Vérité, l’affrontement avec les réalités du travail exigent des européens l’intelligence, la culture et le goût de l’effort. Les intellectuels doivent montrer l’exemple. La survie de notre civilisation est à ce prix. »

    (1)     : Voir la note «  Benoit XVI en France : le semeur sortit pour semer… » dans la Catégorie "Politique et Religion".

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  • 21 Janvier 1793 : Assassinat de Louis XVI, acte fondateur des Totalitarismes modernes

     Oraison funèbre pour Louis XVI,

     Prononcée le 21 janvier 2008 en la basilique du Sacré Cœur de Marseille par le père Xavier Manzano.

     

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    Chers frères et soeurs,

    21 janvier 1793. Froid matin d’hiver. Un homme monte sur l’estrade que couronne l’étrange machine à tuer qu’on appelle « guillotine ». Il est calme mais on veut lui lier les mains avant de le basculer sur la planche. Il se récrie : « Me lier ? Je n’y consentirai jamais ! ». Le prêtre qui l’accompagne l’apaise : « Sire, je vois dans ce nouvel outrage un dernier trait de ressemblance entre Votre Majesté et le Dieu qui va être sa récompense ! ». L’homme se laisse alors faire car il aime son Dieu. Il veut s’adresser à la foule assemblée mais les tambours lui couvrent la voix. On le bascule sur la planche, le couperet tombe. Le Roi est mort !

    Le Roi est mort ! La suite du cri traditionnel, « Vive le Roi ! », personne ne le prononce et pour cause, le meurtre que l’on vient de commettre a précisément ce but : « Nous ne voulons pas condamner le Roi, nous voulons le tuer ! », s’écriait Danton au procès de Louis XVI. Le tuer, c’est-à-dire l’anéantir, l’annihiler, le faire disparaître à jamais. Lorsque le couperet tombe, ce 21 janvier 1793, ce n’est pas un homme qui aurait commis quelque erreur que l’on veut châtier, c’est un pur symbole que l’on veut abattre et liquider à jamais. On a voulu anéantir un principe au nom d’un autre principe. Pourtant, vous connaissez mieux que moi, chers amis, les détails des derniers instants du Roi, son souci de sa famille, sa préoccupation pour son peuple, son désir de pardonner, bref, tout ce qui fait la grandeur d’une personne humaine concrète à laquelle on veut arracher la vie.
    Vous avez peut-être pu aussi considérer une fois dans votre vie un couperet de guillotine : expérience qui fait froid dans le dos. Oui, frères et sœurs, au-delà de toutes les célébrations et relectures historiques, il nous faut d’abord nous confronter à la froide matérialité du meurtre d’un être humain, à la lame d’acier qui tranche un cou et nous demander si un quelconque principe pourra jamais le justifier. De notre réponse, dépend, je le crois, notre avenir personnel et celui de la société que nous voulons bâtir. C’est sans doute en ce sens que notre célébration, outre qu’elle nous permet de prier pour un frère aîné dans la foi, nous pose une interrogation étonnamment urgente.

    Alexandre Vialatte, avec sa verve et son ironie coutumières, écrivait : « Je ne voudrais dégoûter personne du crime joyeux et légitime. Il faut seulement savoir d’avance, et l’accepter, que tous les cadavres sont les mêmes. Utiles ou non, innocents ou coupables. Telle est, du moins, l’opinion de la mouche bleue. » Car le Roi Louis XVI, au cours de son procès, est opposé non pas à un tribunal qui aurait à juger de ses erreurs, mais à l’Assemblée Nationale, incarnation d’une volonté générale, qu’un Louis de Saint-Just s’évertuera à présenter comme une instance suprême et infaillible que l’existence même du Roi vient contester et détruire.

    C’est donc un principe que Saint-Just brandit devant Louis XVI : la volonté générale comprise comme l’expression infaillible de la raison et de la morale, dernier avatar d’un Dieu relégué dans le ciel froid des abstractions. Saint-Just attend tout de ce principe, il en est le dogmaticien et le célébrant, la volonté générale librement exercée doit conduire l’humanité à la vertu, à l’équilibre et au bonheur définitif. Voilà pourquoi, selon lui, « les principes doivent être modérés, mais les lois implacables, les peines sans retour ». L’existence même de Louis XVI est donc pour lui un « crime », puisque la monarchie est « le crime ». Pour un Saint-Just, Louis XVI n’est pas une personne. C’est un principe, que l’on doit supprimer au nom d’un autre principe, l’humanité et son bonheur.

    Commentant ces propos, Albert Camus y voit une sorte d’intempérance d’idéalisme : « Les principes », écrit-il, « sont seuls, muets et froids », précisément quand ils sont détachés de l’être humain concret, de ce que la pensée chrétienne appelle la personne. Et c’est peut-être, frères et sœurs, en ce sens que la mort du Roi Louis XVI est effectivement symbolique mais pas au sens où Saint-Just l’entendait.
    En effet, trop de gens sont morts au nom de l’humanité et de l’idée que certains s’en faisaient. Trop de personnes ont été sacrifiées pour des « lendemains qui chantent » mais qui n’existent que dans l’imagination de ceux qui s’en servent. Trop d’êtres humains ont été supprimés pour que d’autres puissent adorer tranquillement les idoles de leur conscience. Oui, un principe mis au-dessus de l’être humain concret de chair et de sang devient une idole et, selon le mot du Psalmiste, « il a une bouche et ne parle pas, des yeux et ne voit pas, des oreilles et n’entend pas, pas un son ne sort de son gosier ».
    Voilà pourquoi l’être humain envisagé personnellement, ainsi que nous l’enseigne l’Eglise, doit devenir la norme et la mesure indépassable de toute action personnelle ou politique. L’Evangile, frères et sœurs, nous invitent à ce réalisme à la fois humain et spirituel : nous croyons en un Dieu qui a pris concrètement notre chair et notre sang pour sauver chaque être humain de chair et de sang. Le principe est une expression de la rationalité humaine, la personne est une créature de Dieu.

    Louis XVI a cru jusqu’au bout en ce Dieu qui l’a créé. Et c’est peut-être pour cela qu’il aime son épouse de tout son cœur de mari, ses enfants de tout son cœur de père. C’est peut-être pour cela qu’il offre son pardon à ses bourreaux qu’il considère avant tout comme des personnes, dignes d’amour et capables de repentir. Sa mort offerte, oui, peut alors nous apparaître comme une puissante leçon. Son espérance en Dieu et dans les hommes, jusque dans les affres de la mort, peut raisonner, à la lueur obscure de l’histoire, comme un « Plus jamais ça ! ».

    Le Roi est mort ! Mais, plus encore, un homme est mort. Mais il a voulu mourir en aimant, comme le Seigneur en qui il avait mis sa confiance. Et c’est peut-être en cela qu’il n’a jamais été autant Roi, pas au sens où les hommes l’entendent mais au sens où le Christ le dit. En mourrant, il pardonne et c’est ce cri qui rachète le sang versé, ce cri qui constitue le ferment de toute unité humaine parce qu’il rejoint le cri, divin celui-là, poussé par un autre condamné au moment suprême : « Père, pardonne-leur, ils ne savent pas ce qu’ils font ! » C’est pour cet homme, cet homme et ses bourreaux, tous êtres humains créés par Dieu, que nous prions.

    Amen.