UA-147560259-1

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Rechercher : Rémi Hugues. histoire

  • Belgique: La fin d'une utopie anti-française? Réflexions et prospective.......(1/3)

    ded3373c-2837-11dd-859d-c34cabd87245.jpg

              En Belgique, l'évolution des choses semble se poursuivre inexorablement, et toujours dans le même sens, depuis le début de la crise politique.   

              Hier c'étaient des flamands qui proposaient un accroissement tel des compétences régionales que cela équivalait à une séparation de fait d'avec les Wallons. Et donc un député francophone qui proposait une sorte d'indépendance-association entre la Wallonie-Bruxelles (qu'il appelle "la Belgique Française") et la France.

              Aujourd'hui c'est un sondage qui montre que, pour la première fois, la moitié des flamands souhaitent la disparition de la Belgique: A la question "Souhaitez vous que la Belgique éclate?", 49,7% des Flamands répondent "oui", 45,% "non" et 4,6% sont sans opinion (sondage réalisé pour le journal Het Laatste Nieuws).

              Le commentaire du quotidien est lui aussi sans équivoque : "Que l'opinion publique flamande se radicalise à grande vitesse était clair depuis un moment déjà, mais c'est la première fois qu'une majorité de Flamands indique crûment que pour eux, la Belgique n'est plus une nécessité". Et d'enfoncer le clou en ajoutant qu'en septembre 2007, alors que la crise politique issue des élections du 10 juin 2007 dépassait déjà les 100 jours, les séparatistes n'étaient "que" 46,1% en Flandre, contre 49,6% en faveur d'une Belgique unie.

              Il n'y a pas si longtemps (1) nous avons présenté et expliqué notre position. Non bien sûr dans l'idée d'asséner à quiconque ce qui serait la seule et unique vérité, mais dans le désir, qui nous semblait légitime, d'alimenter le débat, de participer à la réflexion générale et, si possible, d'éclairer et de faire progresser la discussion. Ce qui se passe en Belgique ne peut en effet nous laisser indifférents, s'agissant d'un pays frontalier, intimement lié à notre Histoire comme à nos intérêts directs. On ne peut se contenter d'observer de loin ce qui se passe à notre frontière du Nord-Est, comme on l'a fait par exemple pour la séparation de la Tchéquie d'avec la Slovaquie; ou du Monténégro d'avec la Serbie.

              En même temps, cette absence de désintérêt ne signifie pas que nous nous réjouissons ou que nous nous lamentons de ce qui se passe outre-Quiévrain: ce ne serait pas notre rôle, s'agissant d'un pays souverain. Nous nous contentons de constater une évolution, et d'en prendre note. La situation est ce qu'elle est, nous ne l'avons ni souhaitée ni bien sûr créee - comment l'aurions-nous pu, d'ailleurs?...- par une quelconque propagande ou un quelconque militantisme "séparatiste" ou "rattachiste"...... Ceci étant, si les choses bougent à notre frontière, et si, comme cela semblerait pouvoir être le cas, on s'achemine vers un bouleversement de la situation et une nouvelle donne, nous ne pourrons pas rester éternellement les bras croisés, sans prendre parti et sans avoir une position claire. Autant donc se mettre à y penser dès maintenant.... Voilà pourquoi nous poursuivons notre réflexion entamée fin septembre.....

               Bonne ou mauvaise chose, peu importe: la création de la Belgique est le fruit de l'Histoire, c'est un fait et une donnée que l'on ne peut que constater. Même si, tout le monde le sait bien, elle est une création assez récente, destinée aux yeux des Anglais à empêcher toute nouvelle extension territoriale de la France. Et même si elle est un défi au bon sens, puisque bâtie sur le juxtaposition de deux communautés que peu de choses fédèrent. Le problème se pose, se posera ou se poserait, si et seulement si cette création historique devait se défaire. Or, depuis le déclenchement de "la" crise, plusieurs signaux forts et concordants sont venus confirmer sa persistance et son aggravation. Certes ils ne permettent pas -loin s'en faut...- de prédire à coup sûr la fin prochaine de la Belgique, comme l'a fait Alexandre Adler dans "Le Figaro" du 1° septembre 2007 (ce qui en a, au passage, surpris plus d'un.....). Il n'en demeure pas moins qu'on ne perd rien à en prendre bonne note.

               Ce fut d'abord, côté flamand, cette avalanche d'études et de sondages confirmant sans ambiguïté la radicalisation de l'opinion. Fin 2007, à la question "Souhaitez-vous que la Belgique soit scindée ?", 46,1% des Flamands interrogés répondent "oui", 49,6% "non"et 4,3% sont sans opinion (étude publiée par le quotidien néerlandophone Het Laatste Nieuws, premier tirage de la presse belge). Plus inquiétant encore pour l'avenir de la Belgique : une majorité de Flamands (65,6%) pensent que le pays sera scindé "tôt ou tard" (contre 29,9% pensant le contraire et 4,5% sans opinion). "C'est ce que nous ressentons auprès des gens : la Flandre se radicalise", a commenté dans le Laatste Nieuws le président du parti chrétien-démocrate flamand CDV, Jo Vandeurzen. "Dans l'esprit des Flamands, la scission a déjà eu lieu", se réjouit de son côté le leader du parti indépendantiste d'extrême droite Vlaams Belang, Filip Dewinter (2), persuadé que "la Belgique a fait son temps et, en son sein le peuple flamand est parvenu à s'émanciper sur les plans culturel, économique et financier, à un point tel qu'il peut légitimement revendiquer de se transformer en un État souverain, reflet d'une nation ethniquement homogène" et que l'on se trouve "....face à l'échéance irrésistible d'une Flandre indépendante et néerlandophone"....

              On entendit peu de temps après, côté wallon, cette surprenante proposition du député Daniel Ducarme, du Mouvement Réformateur, ancien ministre et député de la région Bruxelles-capitale: il suggèra tout simplement que les francophones créent une «Belgique française», réunissant les régions de Bruxelles et de Wallonie, qui serait «associée» à la France ! (3)       (à suivre.....)

    (1): voir les trois notes "Bienvenue chez vous!....." des 19, 20 et 21 septembre, dans la Catégorie "Belgique, Flandre, Wallonie....."

    (2): on connaît les slogans "België, barst!" (Belgique, crève!) et "Vlaanderen staat in Europa" (un état flamand en Europe).

    (3): interrogés dans la foulée, 54% des Français se déclaraient favorables au rattachement de la Wallonie à la France.....

  • Quand Le Monde passe en revue les Rois et Reines du Vieux Continent, et va jusqu'à trouver des avantages à la Royauté...

              Dans son édition du 7 juin, Le Monde profite du 55° anniversaire du couronnement de la reine Elisabeth pour jeter un oeil sur les souverains européens. Résultat des courses: l'article n'est ni hostile, ni moqueur.

              Sans être franchement passé avec armes et bagages dans le camp de la Royauté -n'en demandons pas trop...- le quotidien trouve malgré tout que les assises de ces souverains vont plutôt en se consolidant; ce qui l'amène à chercher des explications.

              Dont celle-ci: un souverain, parce qu'il incarne le temps long, sert "de repères à des sujets inquiets...".

              Certes, on n'est pas là en présence de l'article du siècle, d'un texte qui fera date dans l'histoire des Idées. Et il ne s'agit pas non plus d'un papier qui va bouleverser de fond en comble les bases du débat : République ou Royauté ? L'article n'y prétend d'ailleurs pas. Son intérêt est ailleurs, mais il est bien réel. Il est de constater que le Souverain c'est une présence, et que par leur seule présence le Roi ou la Reine rassurent, servant de boussole aux opinions publiques en mal de repères ( l'article évoque, entre autres, les 30 ans de paix et de croissance que le Roi Juan Carlos a permis à l'Espagne, ou les avis "écoutés" de la Reine de Hollande.....)

              Rassurantes et prospères, les royauyés européennes ? En tout cas, il semblerait qu'elles commencent à faire envie à certains... On se souvient par exemple de la spontanéité de Christine Ockrent, à laquelle nous avions fait écho (1), déclarant au correspondant du Times, en pleine émission, sur FR3: "Oui, vous vous avez la chance d'avoir la reine d'Angletrerre... Ce n'est pas notre cas...". Ou de l'explication qu'a proposée Christophe Barbier de la persévérance de Mitterand dans son projet Grand Louvre (2).

              Voici quelques extraits de l'article du Monde....

              "...Les monarques européens peuvent se rassurer: ils ne sont pas près de subir le sort de leur "cousin" népalais Gyanendra, obligé de quitter son trône. Mieux, hormis Albert II de Belgique, dont le sort est lié à l'avenir d'un pays fragilisé par les séparatistes flamands, jamais les souverains du Vieux Continent n'avaient paru si solidement installés.

              Où sont les "provos" néerlandais de 1966 criant "Vive la république !" et jetant des tomates lors du mariage de Béatrix, héritière du trône des Pays-Bas ? Que sont devenus les commentateurs prédisant, après la mort de Diana, la chute des Windsor ? Et que penser de la prophétie de François Mitterand écrivant en 1975: "Je n'ai jamis cru en Juan Carlos, ce roi de troisième main; je le plains presque à l'idée du flot qui le noiera...".

              Aujourd''hui, Béatrix règne sur le pays des tulipes; donnant un avis, écouté, sur les affaires du royaume, veillant sur une des plus solides fortunes du monde et une ébouriffante collection de chapeaux. Elisabeth II a su donner du temps au temps et faire oublier le souvenir de "l'ange" Lady Di. Quant à Juan Carlos, après avoir contribué au rétablissement de la démocratie en Espagne, il se permet d'apostropher publiquement le président vénézuélien Hugo Chavez....

              Même si mannequins, footballeurs ou présentateurs de télé leur ont volé la vedette, les monarques font toujours la une de la presse people..... L'étiquette fait les bonnes affaires du tourisme....Et de Stefan Zweig à Sofia Coppola ou Robert Hossein, la veine Marie-Antoinette semble loin d'être tarie.....

              Comment ces personnalités restent-elle ssi populaires ? Sans doute parce que ces monarques servent de repère à des sujets inquiets...

              Clin d'oeil de l'Histoire: demander à de jeunes Néerlandais, Danois ou Espagnols s'ils sont républicains paraît aujourd'hui légèrement...anachronique."

              Puisque Le Monde évoque la possibilité d'interroger les habitants, nous rappellerons ce que nous écrivions en conclusion d'une note consacrée à la promotion de la Langue et de la Culture française (3): "...Les Anglais et les Espagnols savent bien ce qu'ils doivent à leur souverain respectif, et l'importance de leur action dans les mondes hispaniques et anglophones. Quel rôle fédérateur ils jouent, en permettant à une identité de se reconnaître et de se rassembler autour d'un symbole vivant. Et quel dynamisme ils impulsent....Ce n'est pas l'un des moindres attraits de la Royauté....."

    (1): Au cours de l'émission Duel sur la 3, du dimanche 25 janvier, sur France 3. Voir la note "Quelle chance il a eu, Tony Blair !...." dans la Catégorie "République ou Royauté ?".

    (2): Voir la note "Après Christine Ockrent, Christophe Barbier....", du 9 juin, dans la Catégorie "République ou Royauté ?".
    (3): Voir la note du 23 mai: "Les francophones ont célébré leur langue", dans la Catégorie "Francophonie, Culture et Civilisation Française"....

  • Tout ce qui est Racines est bon ? Oui, certainement, mais si, et seulement si...

               Il suffit juste, au départ, de s’entendre bien sur le mot Racines, ou plutôt sur ce que certains, plus ou moins bien intentionnés, y mettent ou y mettraient....

    800px-TrBogen_Orange.jpg

    Bien évidemment, pour nous, les Racines ne se chosissent pas, ne s'inventent pas : elles sont reçues de l'Histoire, données par elle...

                Certains prennent en effet pour des racines - à tort évidemment, car ce n'en sont pas... - une création de leur esprit, ou une re-création, une interprétation (qu'on choisisse le terme qu'on voudra...), bref quelque chose dans quoi entre, en tout ou partie, de l'idéologie. On a vu par exemple des personnes de la Nouvelle Droite, naguère, se mettre tout à coup à "fréquenter" Mistral et le provençalisme; à apprendre même à "parler provençal" (!). Mais ce n'était pas par amour de la France et de ses racines, de la riche Diversité dans l'Unité que la France proposait; ni par amour de la Provence et de ses Traditions, saines et vraies.

              C’était, bien au contraire, sous l’effet pervers d’un esprit « anti national français » ; c’était un mauvais coup pour dynamiter la Nation Française, dans la riche multiplicité et diversité de ses Provinces ; c’était pour faire « sauter la France », prise en étau, dans le calcul mauvais de ces mauvais esprits, entre l’Europe (à l’extérieur) et des renaissances provinciales, régionalistes (à l’intérieur), dont le seul but encore une fois n’était pas l’exaltation de la riche et féconde diversité française, mais la mort programmée de cette Nation, gênante et détestée. Devant une telle idéologie, une telle hypocrisie, on n’est bien sûr pas en présence de Racines, et ceux qui le prétendent doivent être démasqués pour ce qu’ils sont : des Tartuffe et des imposteurs, des conspirateurs anti nationaux….

              De même certains Identitaires aujourd’hui (pas tous…) tombent-ils eux aussi dans le(s) piège(s) de l’idéologie ; et, à partir d’une défense saine et légitime des Racines, se mettent-ils eux aussi (encore une fois ce n’est pas le cas de tous….) à mêler de l’idéologie à leur combat, qui perd du coup absolument sa légitimité et son intérêt, pour se transformer en une idéologie contraire à une autre idéologie; dans ce cas là, bien évidemment, les Racines ainsi revues et corrigées, sont dénaturées, et  cessent ipso facto d’être  rempart bienfaisant, protection naturelle …

              Et que dire de certains Basques, Bretons, Corses, occitans ou autres qui jouent contre la France, protectrice naturelle de facto des diversités locales. Ils prétendent tous sauver les Cultures locales, se battre pour elles, mais leur attitude et leur combat est, de fait, révolutionnaire. Eux aussi souhaitent « casser » l’héritage historique français, démolir la Nation française, le fait historique et naturel qu’elle représente. Sans se rendre compte (ou peut-être, pour certains, en s’en rendant, justement, bien compte….) que la France protège et fait vivre dans les faits non seulement la Culture française mais aussi toutes les Cultures qui la composent ; que la France est comme le parapluie protecteur indispensable à l’abri duquel subsistent et peuvent se développer toutes les cultures qui, sans le cadre national français, disparaitraient aussitôt, broyées et laminées par le rouleau compresseur sans âme du mondialisme, de la massification, de l’uniformisation désolante (1)…..

              Il est bien vrai, aussi, que sous l'impulsion du jacobinisme révolutionnaire, le mouvement centralisateur qui, sous la monarchie, avait fait l'unité française, est devenu idéologique et destructeur de racines, de diversités françaises, tout au long des deux derniers siècles. C'est d'ailleurs l'une des fortes raisons pour lesquelles nous ne voulons pas d'une rupture avec la France, mais une rupture avec ce système, et une renaissance de la France historique, qui d'ailleurs n'a pas deux siècles mais mille ans d'existence et qui, dans son essence, dans ce qui lui reste d'authentique et de vivant, est bien plus un royaume qu'une république, du moins au sens désastreux que la révolution lui a donné.                              

              Il faut donc bien, comme nous le disions au début, s’entendre sur les mots. Puisque c’est par les mots que l’on désigne les Idées, et c’est sur les Idées que l’on s’entend. Si, donc, l’on rejette absolument toute idéologie (qu’avons-nous besoin d’idéologies ? …) et si l’on prend les Racines pour ce qu’elles sont, à savoir un produit de l’Histoire, et donc un processus naturel et sain (tout le contraire de l’Idéologie….), alors là oui, pour nous, sans aucun doute : tout ce qui est Racines est bon !.....

    (1) :     Ne peut-on penser que, de ce point de vue là, le combat des catalans en Espagne risque - ou pourrait risquer... - de se retourner contre les intérêts profonds de la Catalogne, et même contre la perennité de sa Culture et de sa langue ?...

  • Humeur: Clochemerle à Toulouse : Il faudrait savoir ! : On est laïque, ou quoi ?.....

             Petit retour en arrière sur un mini psychodrame tragi-comique dont nous n'avons pas encore eu le temps de parler (l'abondance de l'actualité...) mais qui mérite malgré tout que l'on s'y arrête quelques instants. Car il est révélateur d'un drôle d'esprit, et pour tout dire d'un mauvais esprit certain.....

            Eh oui, cet été Clochemerle a déménagé ! Et s’est installé en plein cœur de Toulouse ! Ou alors c’est le nouveau maire de la ville rose qui a eu un coup de sang, ou quelque chose qui y ressemble, mais on ne sait pas trop quoi….. Quoi qu’il en soit, la vraie question que pose cette tempête dans un verre d’eau, ridicule et abracadabrantesque guéguerre aux relents pichrocholiniens est : mais de quoi est donc allé se mêler  le maire de Toulouse ?

              Les faits, d’abord et rapidement : L’abbé Franck Touzet, membre de l’Opus Dei, a été nommé curé de la Dalbade, l’une des églises les plus importantes de Toulouse, par Mgr Robert Le Gall, l’archevêque du diocèse. C'est tout, et c'est fini. A priori il semblerait qu'il n'y ait pas de quoi en faire un plat, comme on dit (très) familièrement ? Eh bien, non !

              Aussi sec Pierre Cohen, maire PS de Toulouse, a éructé : "Nous nous serions bien passés de cette première. Je suis indigné ( sic ! ) par la nomination dans l’une des principales paroisses de la ville d’un membre de l’Opus Dei, une des organisations les plus dures de l’Eglise, connu pour ses rapprochements scandaleux dans le passé avec l’extrême droite espagnole." Indigné ? Bigre ! Et pas par n'importe quoi: par "l'extrême droite", excusez du peu ! "Alerte générale !" (on se croirait dans Taxi : cela ne vous rappelle pas quelqu'un ?...) C'est du sérieux !

              Sérieux ? Et si il le redevenait un peu, sérieux, Monsieur Cohen ?

              Franchement, il n’a rien d’autre à faire, le maire de Toulouse, que de « s’occuper » de l’Opus Dei ? Alors c’est qu’il est un homme heureux, très heureux même, et pas vraiment harassé par sa tâche : pas de problèmes plus urgents et plus angoissants de chômage, de violence, de délinquance, de pollution ? rien d’autre à faire, en tout cas rien de plus pressé, de plus prenant ou absorbant que de fouiner dans les bénitiers et de regarder derrière les portes des sacristies ? C'est que ça en laisse, alors, du temps libre le boulot de maire de Toulouse ! Du moins à ce qu'il semble ! Depuis le petit père Combes, on a connu des « gens de gauche » plus indifférents aux affaires religieuses….

              Il semblerait qu'il faille suggérer à Monsieur Cohen d'opérer un rapidissime retour à la saine laïcité la plus élémentaire. Elle siérait mieux à sa fonction que cette prétention intempestive -et injustifiée....- à s'immiscer dans les affaires internes de l'Archevêché. En renonçant à un sectarisme désuet, obsolète et d'un autre âge, il éviterait de faire ressembler sa mairie et sa gestion municipale à une annexe des grandes galeries de Paléontologie que l'on voit dans les Muséums d'Histoire Naturelle......

              Monsieur Cohen devrait aussi arrêter de jouer à se faire peur, l'oeil vissé dans son rétroviseur. Si sa montre s'est arrêtée il y a cinquante ans, qu'il en change ! : nous sommes en 2008 !..... 

              Le mot de la fin de cette histoire abracadabrantesque - qui n'aurait jamais dû avoir de début...- semble être le calme bon sens avec lequel Mgr Le Gall a répondu aux critiques, et a clôt une « querelle » qui n’aurait jamais dû être ouverte :

              « Je crois que si l'on regarde l'Église avec une vision politique ou sociologique, on ne peut pas la comprendre....La réalité est qu'ils (l’Opus Dei, ndlr) suivent l'enseignement de l'Église, ni plus ni moins. Allez les voir, connaissez-les, c'est ce qu'il y a de mieux à faire. Leurs portes sont grandes ouvertes, ici à Toulouse et en France......"

  • Quand Philippe Verdin répond à Michel Onfray (mais aussi à beaucoup d'autres, ses semblables...)

            Philippe Verdin est dominicain. Né en 1966, il a été ordonné prêtre en 1999. Il fut aumônier d'étudiants à Dakar (Sénégal) pendant cinq ans. Depuis 2006, il dirige le pèlerinage du Rosaire à Lourdes.

            Il est co auteur du livre "La République, les religions, l'espérance" (1).

    04b22f109058c9932b54c6ea23868ee7.jpg

                On a pu le voir sur LCI, le 21 Janvier, interrogé par Julien Arnaud en présence de PIierre-Luc Séguillon et Jean Bauberot, historien de la laïcité. Le thème de "Question d'actu" était consacré, ce jour là, à la laïcité ("Sarkozy: et la laïcité dans tout ça ?").

               Très à l'aise devant les caméras, et très au fait de son sujet, le Père Verdin continue d'ailleurs ses rencontres et débats, au cours desquels il développe un argument central: "l'interprétation de la philosophie des Lumières s'est épuisée"..... Il vient ainsi, par exemple, de dialoguer avec Jean-Michel Quillardet, dans le Figaro Magazine (2).

               Et que dit-il, en substance, ce dominicain sympathique, spirituel (à tous les sens du terme...) et somme toute assez convaincant ? Une chose - parmi tant d'autres - qui devrait aller droit au coeur de Michel Onfray et de ceux qui, comme lui, n'ont pas de mots assez durs pour critiquer les erreurs historiques, les fautes et les crimes des religions en général, et du christianisme en particulier.

              Ces erreurs et ces horreurs qu'ont produit les religions et le christianisme, dans le passé, sont un fait historique, avéré. Et ce n'est pas leur dénonciation qui nous gêne. Il y a belle lurette, depuis la langue d'Esope qui nous vient tout droit de l'Antiquité grecque (cela fait tout de même pas loin de vingt cinq siècles...) que l'on sait ceci: les religions, comme toute chose sur terre, peuvent produire le meilleur comme le pire. Elles "produisent" des Mère Thérésa, des Vincent de Paul, des Maximilien Kolbe. Mais aussi, qui pourrait le nier ?, des bûchers, des fanatismes, d'inquiétantes régressions intellectuelles et mentales. Bien. Mais le dénoncer sans avoir un seul mot pour d'autres fanatismes et d'autres régressions, n'est-ce pas tout simplement curieux ?

              Or c'est ce que fait un Michel Onfray, qui - s'il enfonce très courageusement les portes grandes ouvertes de l'anti catholicisme - ne parle jamais, mais absolument jamais, d'autres horreurs, d'autres monstruosités: celles commises par les tenants des idéologies "sans Dieu", héritières directes de la Révolution française. S'il ne saurait être question d'exonérer les siècles passés de leurs erreurs et de leurs monstruosités au regard de ce qui a suivi, force est de constater que les exterminations ont été cent fois, mille fois plus effroyables lorsqu'elles furent opérées par ceux qui se sont voulus les héritiers du culte de la déesse Raison. Si toute horreur, tout crime reste impardonnable, force est de constater qu'après la Révolution, et à partir d'elle (et à cause d'elle....), l'échelle de l'horreur a été démultipliée.

             C'est cela que dit, tout simplement, Philippe Verdin: "Des dizaines de millions de gens sont morts au cours du dernier siècle à cause des idéologies sans Dieu".

    quillardet,verdin,laïicité,révolution,staline,mao,hitler,

             Avec sérénité, l'essentiel est dit. Qu'y a-t-il à rajouter ?...

             Peut-être ceci: que les religions lorsque des horreurs ou des monstruosités sont commises en leur nom restent sujettes au fond de charité ou de compassion qui est en elles; ce fond, toujours présent, limite en quelque manière l'étendue des désastres qui constituent toujours une sorte d'infidélité, que beaucoup combattent et regrettent. Tandis que les idéologies, parce qu'ellles sont purement abstraites, et parce que rien ne les limite vraiment, produisent des destructions infiniment supérieures, quasi industrielles comme on l'a vu sous la Terreur, sous le régime stalinien ou national-socialiste au vingtième siècle...

             Oui, les crimes perpétrés au nom de la raison humaine ont bien été, dans la dure réalité de l'Histoire, sans commune mesure avec ceux qui ont pu l'être au nom de la foi.

    (1): "La République, les religions, l'espérance", par Nicolas Sarkozy. Entretiens avec Thibaud Collin et Philippe Verdin (novembre 2004, 176 pages, 17 euros; Éditions du Cerf, collection "L'Histoire à vif").

    (2): "Le Figaro magazine" (samedi 26 janvier 2008), débat sur le thème "La laïcité est-elle vraiment en danger ?". Jean-Michel Quillardet, avocat, est grand-maître du Grand Orient de France (GODF), obédience maçonnique qui revendique 55.000 membres.

    quillardet,verdin,laïicité,révolution,staline,mao,hitler

  • Voilà que ça le reprend ! Bouteflika ”remet ça”, et veut ”criminaliser” l'action de la France en Algérie.....

                Le procédé est courant, et bien connu: dans toutes les dictatures et tyrannies -et l'Algérie en est une...- dès qu'il y a trop de problèmes à l'intérieur, créés par la corruption, la gabegie, l'incompétence... des dirigeants, on distraie l'opinion publique en agitant des chiffons rouges. La ficelle est très, très grosse, mais, bon... C'est ce qui se passe avec Bouteflika, qui nous refait donc, pour la énième fois, le coup de la demande d'excuses pour la colonisation....

                Mérite-t-il la palme de l'ignorance ou celle de la mauvaise foi ? Et pourquoi pas les deux ? Lui qui n'est pas gêné de venir se faire soigner chez nous, mais qui ne ne recule devant aucune outrance verbale, devant aucune contre-vérité historique pour nourrir son propos haineux, et -au sens propre du terme- ab-errant (du latin "ab", loin de, et "errare", divaguer: se dit de celui ou celle, ou du propos, qui divague loin de la raison, du bon sens...).

    ALDO BOUTEF.JPG
    croqué par Aldo

                Adepte du "plus c'est gros, plus ça passe", ce n'est donc pas la première fois qu'il demande réparation pour le "génocide" (sic !) commis par la France en Algérie à partir de 1830.

                Enfin, commis, c'est si l'on s'en tient à "l'évangile selon Saint Abd-el-Aziz", car si l'on s'en tient à l'Histoire vraie, il s'est passé beaucoup de choses en Algérie, pendant la présence française, mais certainement pas de génocide !

                Le piquant de l'histoire vient de ce qu'en réalité, et puisqu'il tient tant à parler des crimes du passé, il semble oublier que lui et les siens sont les héritiers des conquérants musulmans qui, au septième siècle, ont envahi l'Afrique du Nord, qui ont liquidé l'Empire Romain et qui ont, par la force, remplacé le christianisme par l'Islam, et la romanité par l'arabisme. Et qui ont donc imposé à des populations jusque là profondément romanisées et christianisées un changement radical que l'on peut, pour le coup, qualifier de "génocide culturel". Car si aujourd'hui il y avait en quelque sorte parité entre l'Islam et le Christianisme dans ces contrées jadis exclusivement chrétiennes (1) on pourrait tenir la conquête musulmane du septième siècle pour un fait historique comme un autre. 

                Mais voilà, comme en Turquie, comme en Egypte, la victoire militaire de l'Islam a signifié la disparition pure et simple de tout ce qu'il y avait "avant", et son remplacement par la langue, la religion, les moeurs des envahisseurs. Et c'est pourquoi Bouteflika et les siens ne sont évidemment pas crédibles lorsqu'ils accusent la France: on voit bien le terrifiant monolithisme, la désolante uniformité -ou si l'on préfère l'absence totale de réelle diversité: religieuse, culturelle, linguistique...- dans des pays comme la Turquie ou l'Algérie (2). Il est clair que s'il y a eu un "génocide culturel" en Afrique du Nord, c'est bien celui que les envahisseurs arabo-musulmans ont fait subir à la partie sud de l'Empire Romain !....

               Et si la France avait "fait pareil" à partir de 1830, eh bien, justement, Bouteflika et sa clique ne seraient pas là pour pérorer ainsi qu'il le font: ils seraient tous chrétiens aujourd'hui, comme on l'était en Afrique du Nord au temps de Saint Augustin et de sa mère Sainte Monique; au temps de Saint Cyprien.... Les modernes "africains" auraient retrouvé leurs antiques racines, leur antique appartenance culturelle et spirituelle du temps où ils faisaient partie intégrante du grand ensemble romain....

               Plutôt que de débiter ses sempiternelles sornettes, Bouteflika ferait mieux de se remettre en cause, lui et son action; mais aussi son parti et son idéologie politique; et enfin sa société, sa religion, ses moeurs.... Il ferait mieux d'ouvrir les yeux sur la trilogie infernale qui ravage les pays d'Islam -arbitraire, nonchalance, corruption- pour reprendre l'expression de Benoist-Méchin. Et il ferait mieux de se demander pourquoi un pays grand et riche comme l'est l'Algérie vit dans l'oppression, la violence, et (pour une très large part de sa population) la plus extrême pauvreté, pour ne pas dire la misère.

               Et pourquoi les Algériens s'en vont par milliers vers la France, cette France que lui critique tant, mais qu'eux regardent comme un pays de cocagne, comme une "terre promise"..... (3)

    (1): la remarque vaut aussi pour tous les pays musulmans "recouvrant" d'anciennes terres chrétiennes, comme la Turquie ou l'Egypte.....

    (2): qu'on ne vienne pas citer l'Egypte avec sa forte population copte: on sait le martyre quotidien dans lequel vit cette héroïque communauté depuis la conquête musulmane....

    (3): voir la note "Qui attire et qui repousse ?" dans la Catégorie "Islam, Christianisme et France Chrétienne".

  • Au fil des pages du ”Livre noir...”

              On peut penser que ce livre (1) sera une vraie petite bombe. Bénéfique pour nos idées, ravageuse pour "le camp d'en face". Il ne manquera probablement pas d'avoir de grandes conséquences car il s'inscrit dans un contexte: il n'a pas crée la vague, sans précédent, de remise en cause à laquelle on assiste depuis quelques années, mais il vient la conforter, et il la renforcera en lui donnant encore plus de poids et de crédibilité. Et il y aura donc interaction entre un état d'esprit général et un groupe d'intellectuels sérieux et compétents, les deux oeuvrant de conserve à l'évolution des idées sur la Révolution.

              Car c'est bien de cela qu'il s'agit: les lignes bougent, pour reprendre l'expression consacrée. Et le premier intérêt de ce livre est que justement il ne s'agit pas d'un livre partisan, d'un livre écrit par des gens qui seraient tous royalistes, stricto sensu, comme l'étaient ceux d'un Bainville, d'un Gaxotte. Malgré leur évidente qualité intellectuelle, ceux-ci ont pu être contestés, rejetés, mis à l'index en quelque sorte parce que, précisément, ils étaient royalistes. Cela ne se passera pas avec "Le Livre noir de la Révolution française".....

              Projetons nous à la fois en arrière et dans le futur. Il y a cent ans, lorsqu'on a célébré le centenaire de la révolution, la République était triomphante. Elle profitait encore à plein de l'énorme capital accumulé pendant mille ans d'Histoire de France, elle administrait une France encore puissante dans tous les domaines, et les résultats de ses funestes intuitions ne se faisaient pas encore sentir, ou ils étaient masqués précisément par l'éclatante santé de la France, même un siècle après le drame de 1789/1793: notre richesse, dans tous les domaines, était tellement importante qu'elle avait résisté à ce siècle de bouleversements.

              Pour le deuxième centenaire, tout a changé. Certes la république a fait une fête, avec Jean Paul Goudes et deux ou trois trucs du même tonneau. Mais quelle différence avec le premier centenaire! De la République triomphante on était passé à une république du désenchantement. L'idéal, la foi, la religion révolutionnaire marxiste, héritière directe de la révolution de 89/93 venait de faire faillite. Des intellectuels de gauche comme Jacques Julliard se demandaient publiquement comment un tel idéal avait pu virer à un tel cauchemar!....

              Il faut dire que François Furet était passé par là. On ne dira jamais assez l'importance capitale qu'il a eue, et lui aussi parce que justement il ne venait pas du royalisme, bien au contraire. Ayant débuté son parcours au Parti Communiste, il a eu l'intelligence, la lucidité et l'honnêteté de préférer la Vérité. Et même s'il n'a jamais adhéré à nos idées, il a puissamment contribué, et probablement plus que quiconque, au dynamitage du mythe révolutionnaire. Au même moment que Furet, Pierre Chaunu, Reynald Sécher publiaient leurs ouvrages: un mouvement était lancé, qui ne devait plus s'arrêter, et que "Le Livre noir..." vient donc conforter....

              Au rythme où vont les choses, on peut se demander s'il y aura un troisième centenaire! La roue tourne: les émissions de télévision, les films qu'elle retransmet attestent qu'on ne parle plus des Rois et de notre Histoire comme on en a parlé pendant si longtemps, en mal évidemment, pour démolir notre Passé et faire l'apologie de ce qui lui a succédé. La compréhension, voire la sympathie ont fait place aux mensonges éhontés. Et cela ne pourra pas rester sans conséquences: la République, née dans la Terreur mais aussi dans le mensonge, s'est poursuivie par le mensonge, en vivant d'une certaine façon pour le perpétuer afin que, surtout, on n'aille pas trop chercher du côté de ses origines....

              Nous, nous l'avons toujours su et toujours dit. La nouveauté est que, maintenant, la vérité dépasse les milieux royalistes et se répand; elle se propage irrésistiblement. "On" découvre, ailleurs que chez nous, que la Révolution, imposée par la Terreur, à donc inauguré le Terrorisme moderne en même temps qu'elle a fondé le Totalitarisme moderne. Qu'elle a fondé et inauguré les Génocides modernes. Qu'elle se trouve être à la source de l'une des causes du Racisme moderne. On sait maintenant, en dehors de chez nous, que l'apport principal de la République, au fond, c'est la Terreur, la violence au service de l'abstraction, et qu'on aurait connu les mêmes évolutions que les pays nordiques, qui se sont épargné ce traumatisme, sans cette page noire que fut la révolution .....

              Le grand cycle s'achève? La croyance est épuisée? La Foi est morte? Aujourd'hui comme hier, notre rôle reste le même, il est de pousser à la roue, de se servir de ce mouvement général tout en le servant à notre tour. Car il est clair que l'on doit bien s'accomoder de "la révolution fait" -pour reprendre la formule de Maurras- mais qu'il faudra bien que nos concitoyens puissent enfin se dépêtrer de "la révolution idée". Nos concitoyens et la France avec eux, pour un nouveau départ.....

    (1): "Le Livre noir de la Révolution française", dirigé par Renaud Escande, Editions du Cerf (Paris), 882 pages, 44 euros.

  • Autour de la Famille de France, un peu de généalogie

                La récente vidéo du Prince Jean, invité par Michel Fields, en a montré la nécessité, par les commentaires qu'elle a suscités: il n'est certainement pas inutile de prendre quelques instants pour préciser deux ou trois choses sur la Famille royale, et pour bien voir qui est qui, et qui vient d'où....

                Nous avons commencé par rappeler à nos  correspondants que le prénom Louis-Philippe avait été porté plusieurs fois: le père et le grand-père du roi Louis-Philippe le portèrent, et il fut donné encore deux fois après lui: à son petit-fils (le futur Philippe VII) et à son arrière-petit-fils (le fils du précédent, futur Philippe VIII).

                Cette précision apportée, approfondissons donc, maintenant, notre périple généalogique, en partant de Louis-Philippe .

                Le roi Louis-Philippe avait cinq fils.....

    LOUIS PHILIPPE.jpg

                 En regardant la scène de gauche à droite:

    - le Prince de Joinville (François, ci dessous). C'est celui qui vint visiter chez lui, à Martigues, le grand-père maternel de Maurras (qui s'appelait Garnier) avec qui il naviguait. Une stèle du jardin de Charles Maurras perpétue le souvenir de cette visite.

                 Les Maurras, en effet, sont originaires de Roquevaire (où Charles est enterré avec sa mère, son père et son frère; seul son coeur est à Martigues, dans son jardin). La maison de Martigues vient donc à la famille Maurras par sa mère, qui est une Garnier, pas par son père.

                 C'est également de son grand-père Garnier que Maurras tirait son vif désir d'être marin (désir insatisfait, on le sait: Maurras en parle, entre autre, dans son poème Destinée...).

                 Il est à noter que le prince de Joinville a participé très concrètement à l'évolution de la marine à vapeur française par sa vision moderne de cette marine, ses écrits et son expérience d'Amiral de la Royale....

    JOINVILLE.jpg

    - le Duc de Montpensier.

    - le Duc d'Orléans. Ferdinand, celui dont Ingres a fait le grand portrait (ci dessous) entré au Louvre récemment. Père de deux enfants, dont nous allons parler, il est mort accidentellement en 1842.

    ingres-duc-d-orleans.jpg

    - le Duc de Nemours.

    - le Duc d'Aumale (Henri). Lui aussi père de deux enfants, qu'il vit mourir très jeunes, c'est lui qui donna Chantilly et toutes ses collections à l'Institut.

    DUC D'AUMALE 1.jpg

                Malgré cette nombreuse postérité masculine de Louis-Philippe, c'est du seul Ferdinand, mort prématurément et accidentellement en 1842, que descendent tous les représentants de la Famille de France jusqu'à nos jours.

                Ferdinand avait deux fils: Louis-Philippe et Robert, duc de Chartres.

                - Louis-Philippe Albert deviendra Philippe VII à la mort du Comte de Chambord, lorsque la fusion sera réalisée entre les légitimistes et les orléanistes ("...Les Orléans sont mes fils...").  Philippe VII, et non Louis-Philippe II, car, s’il avait pris le nom de Louis-Philippe II, cela aurait heurté bon nombre de Légitimistes qui auraient vu là, au mieux une maladresse, au pire une provocation. Il préféra donc, sagement, dépasser « par le haut » la querelle dynastique, en s’enracinant dans le plus profond de notre histoire, puisqu’il remontait ainsi à Philippe VI, premier souverain de la dynastie des Valois, sous lequel commença la guerre de Cent ans.

                 Il résidait à l'Hôtel Matignon, où il menait grand train et d'où il organisait une intense activité dont la république naissante finit par prendre ombrage, et même peur, car cela représentait pour elle un réel danger.

                 C'est ce qui amena la cruelle et inique Loi d'exil de 1886. Le Prince dut quitter le territoire national. 

    PHILIPPE VIII.JPG

                 Il fut le père de Philippe VIII, mort sans héritier (ci dessus). C'est Philippe VIII que les fondateurs de l'Action Française allèrent visiter à Bruxelles. C'était l'époque de l'Enquète sur la Monarchie, on jetait les bases du mouvement royaliste, au XXème siècle. C'est aussi de lui que Maurras disait, en substance, qu'il aurait fait un grand roi; un grand roi qui avait manqué à la France. C'est lui qui, en 1905, a fait ce voyage scientifique au Grooenland et au Pôle Nord, dans les traces duquel le Prince Jean a voulu marcher il y a peu. Il est à noter que le Muséum d'Histoire Naturelle s'est enrichi des collections réunies par Philippe VIII...

                 - A la mort sans héritier de Philippe VIII, ce fut donc son cousin Jean, duc de Guise, qui devint Jean III.

                 Jean III était le fils de Robert, duc de Chartres, le deuxième fils de Ferdinand. La boucle est ainsi bouclée, pour ainsi dire: c'est donc du seul Ferdinand, et non des quatre, ou de l'un ou l'autre des quatre autres fils de Louis-Philippe, que descendent les représentants actuels de notre Famille de France.

                 Jean III est le père d'Henri VI (ci dessous), le Comte de Paris des Mémoires d'exil et de combat (qui rentra en France en 1950, la Loi d'exil ayant été abrogée, au bout de 64 ans); lui-même père d'Henri VII, l'actuel Comte de Paris; lui-même père de l'actuel Prince Jean, qui sera donc Jean IV, et de son frère Eudes, duc d'Angoulême.

    HENRI VI.jpg
  • Humeur : Un ”sur Bainville” décevant sur Canal Académie....

            Très déçus par la dernière émission de Canal Académie, avec Dickès interrogé par Damien Le Guay. Le sujet était alléchant (Jacques Bainville, l’historien oublié, de l’Académie française… - Le "Bouquin" établi par Christophe Dickès, fait redécouvrir Bainville (1879-1936) et le propos de Dickès, comme d'habitude, fort louable : aider à la redécouverte de cet auteur majeur. Tout simplement. 

            D'où vient, donc, le problème ? De l'insistance de Damien Le Guay, qui vire carrément à la lourdeur, et même parfois à la lourdeur vraiment très lourde : il semble bien - en tout cas, c'est l'impression qu'il donne... - que le but principal de Le Guay dans cette émission est de découpler, en quelque sorte, Bainville et Maurras, Bainville et Daudet, Bainville et l'AF etc...  

    bainville dickes BOUQUINS.jpg

    Le bouquin, qui, lui, n'y est pour rien, reste évidemment à lire et à faire lire... Dans ses 1152 pages, et pour ses 30 euros, il offre - entre autres... - Bismarck, L'Histoire de deux peuples, Les conséquences politiques de la paix, les Contes, des Lettres et des articles (sur Dreyfus, sur le naufrage du Titanic...). Du bon boulot.... 

           Dans le genrerassurez-moi, ma bonne dame, car j'ai si peur, Damien Le Guay y revient cinq ou si fois, avec de gros sabots : vous êtes sûr, Dickès, c'est bien vrai, Bainville n'était pas raciste, comme l'Action française ? pas antisémite, comme l'Action française et Daudet ? pas pour "violence et coups de poings", comme l'Action française ? pas pour les "attaques ad hominem", comme l'Action française ? : n'en jetez plus.... le prochain stade, c'est l'obsession !

            Damien Le Guay fait un peu comme Alain-Gérard Slama, à qui nous avons répondu en son temps à la suite d'un de ses articles dans Le Figaro Magazine (  M. le Maudit.... ) : lui qui est si effrayé du "racisme" de l'Action française, alors qu'il est bien clair et net que l'Action française n'a jamais été "raciste", ni écrit  la moindre ligne "raciste" - c'est le contraire qui est vrai...; lui qui est si effrayé de l'antisémitisme de l'AF - mais, à l'époque, l'antisémitisme était partout et transcendait allègrement les clivages politiques... - ; Damien Le Guay, donc, ne semble pas être gêné du tout que Voltaire, joyeusement raciste, lui, et furieusement antisémite soit panthéonisé et considéré comme l'une des gloires officielles du Système établi ! Mais comment des personnes intelligentes, cultivées, raisonnables peuvent-elles tomber dans des panneaux pareils ?.....

            Le Guay en fait tellement trop qu'à un moment, même le ce jour-là bien peu combatif Dickès remet les pendules à l'heure en lui rappelant, tout de même, "la violence verbale de Zola ou de Clémenceau"....

            La vérité toute simple est que, en réalité, si l'Action française a eu des torts et des travers, c'est aussi toute l'époque qui était comme ça; la polémique était partout, et ça cognait dur dans tous les coins et de tous les côtés. Ce n'était peut-être pas terrible - vu d'aujourd'hui... - mais c'était comme ça, et partout : pourquoi le reprocher à la seule Action française ? Aux seuls Daudet et Maurras ? Damien Le Guay s'imaginerait-il, qu'à l'époque, la vie politique française était une aimable volière, peuplée de doux et gentils rossignols au chant mélodieux, où seuls deux monstrueux personnages, Maurras et Daudet, bien sûr, étaient de gros mal élevés ?  

            "Bainville était le trait d'union entre l'AF et le monde extérieur"; il alliait "le style d'un Voltaire" et "le moralisme d'un La Fontaine"; son Histoire de France fut traduite en neuf langues et elle eut - en plus de la France - un très grand succès... dans l'Allemagne nazie où, "par opposition" comme le fait remarquer finement Dickès, Hitler fit acheter - et lire - par des dizaines de milliers de personnes les livres de ce français hostile à ses visées...: tout cela est juste, et bel et bon.

            Il est dommage que ce soit en quelque sorte noyé dans une émission dont la tonalité d'ensemble vise plutôt à critiquer "les outrances de l'Action française" (il avait mangé du lion, ce jour-là, Damien Le Guay ?.....) et à vouloir à tour prix séparer Bainville de Maurras, de Daudet, de l'AF. Si Bainville l'avait voulu, il serait parti, tout simplement, comme tant d'autres qui se sont éloignés, ou ont fait scission : jusqu'au bout, il est resté. Et il a rédigé son article quotidien à sa table de travail, au siège du journal L'Action française, bureau qu'il partageait avec... Léon Daudet !

            Osons une objection à la fureur anti-AF du Le Guay de ce jour-là : et si, au contraire de tout ce qu'il a voulu nous dire ce triste jour-là, cette différence qu'il note entre Bainville et Daudet, Bainville et l'AF etc... - différence qu'il note comme tout le monde, d'ailleurs, puisqu'elle est bien vraie, et bien connue de tous, et depuis toujours : ce n'est vraiment pas un scoop !... -. Si, donc, cette différence était à mettre, au contraire, à l'actif de l'AF et de l'esprit qui y régnait ? Que trois personnalités aussi différentes que Maurras, Daudet et Bainville soient restées ensemble toute leur vie : et si c'était, Damien Le Guay, une preuve de l'extraordinaire amitié d'AF, fondée sur l'esprit, pratiquée par ces trois personnes, qu'en effet, tout opposait ?.....

            L'Action française ne fut pas sans défauts ? Certes ! Que les mouvements, partis, orateurs, dirigeants et autres... sans défauts et sans reproches lui jettent la première pierre...

            Mais, d'avoir réussi ce tour de force de réunir ces trois talents, toute leur vie durant - et dont on pourrait dire, en reprenant La Fontaine, "leurs trois talents ne formaient qu'un esprit / dont le bel art réjouissait la France..." - n'est-ce pas, à proprement parler, une sorte de petit miracle, qui doit être porté à son crédit ?

  • Manuscrits de Robespierre : les tenants du Mémoricide ont exalté la ”Mémoire” !... Mais, oui !.....

            ...Ils ont osé ! On aura, décidément tout vu ! Et on vit, non moins décidément, une époque épatante !.....

            Mais commençons par rappeler brièvement les faits....

            Frédéric Mitterrand, ministre de la Culture, a exercé son droit de préemption, au bénéfice des Archives de France, sur deux ensembles de documents d’une importance historique et patrimoniale majeure, écrits par Robespierre et mis en vente le 18 mai 2011 chez Sotheby’s à Paris. Prix d'achat : 979.400 euros...

            Ces écrits, comprennent des manuscrits autographes de Robespierre, pour certains, inédits, et des papiers relatifs à la famille Le Bas (Conventionnel fidèle à Robespierre). Rédigés entre janvier 1792 et juillet 1794, ils constituent un ensemble de 113 pages manuscrites, qui comportent de nombreuses ratures; le brouillon du discours aux Jacobins sur la guerre, prononcé le 25 janvier 1792, un important fragment de celui qu’il prononça la veille de sa mort, le 8 thermidor an II, ainsi qu’une lettre inédite sur le bonheur et la vertu.... 

    robespierre,memoricide 

            Lors de la séance des questions à l'Assemblée nationale, le mercredi 11 mai, on a pu entendre un dialogue finalement pas très éloigné du surréalisme : Catherine Lemorton - pour le groupe socialiste, radical, citoyen et divers gauche - a demandé au Ministre s'il comptait préempter ou pas; la réponse, au fond amusante, fut affirmative car : "Quel que soit le jugement que l’on peut porter sur la personnalité et l’action de Robespierre, il appartient fondamentalement à notre histoire et à l’histoire de la Révolution dont nous sommes les héritiers...."

            En somme, les tenants du "du passé faisons table rase" sont devenus des héritiers; les révolutionnaires, des conservateurs : la contradiction est belle ! Lorsqu'on lit ou qu'on entend des choses pareilles, comme le dit Anatole France,"on y goûte un plaisir philosophique..."

            Ce qui ne prêterait guère qu'à sourire, au fond, puis à passer à autre chose, a malgré tout pris un ton indécent, et carrément obscène, lorsque le Président d'une association d'amis de Robespierre a cru devoir rajouter son grain de sel; et déclarer, sur un ton théâtral et déplacé, que la France (sous-entendu, révolutionnaire puisque, c'est bien connu, pour "eux", la France, c'est la Révolution, et elle ne commence qu'avec et par la Révolution...) ne pouvait se laisser amputer de sa "Mémoire".  

    chaunu.jpg 

    Pierre Chaunu n'a pas hésité à parler de génocide Franco-Français dans l'avant propos du livre de Reynald Secher qu'il a signé: "Nous n'avons jamais eu l'ordre écrit de Hitler concernant le génocide juif, nous possédons ceux de Barrère et de Carnot relatifs à la Vendée". (Voir notre Album : Totalitarisme ou Résistance ? Vendée, "Guerres de Géants"... )

     

             On peut dire qu'il a perdu, là, une bonne occasion de se taire !

            La "Mémoire" ? Puisqu'il veut qu'on en parle, de la "Mémoire", lui qui est un négationniste/révisionniste, eh, bien, prenons-le au mot ! Et demandons - au nom de la Mémoire, justement - qu'on en finisse avec ce révisionnisme/négationnisme - et leur corollaire, le Mémoricide - qui consistent à nier, purement et simplement, le Génocide vendéen. Alors qu'il s'agit du premier des Temps modernes, matrice des suivants, comme le Totalitarisme, imaginé et imposé par Robespierre et les siens fut la matrice de tous les suivants.

            Partisan inattendu de la Mémoire - et nouveau-venu sur ce terrain... -  on voit mal, maintenant qu'il vient de surgir d'une façon tout à fait inopinée, comment le président de cette association pourrait s'y opposer.....

            La Mémoire, vous dis-je !....

    PS : En guise de rappel, pour celles et ceux que le sujet intéresse, redonnons, d'abord, les propos du "citoyen Thimèle" qui, "à la Clémenceau", défend le "tout" de la Révolution, qui "est un bloc", et interdit qu'on y touche... : Non, il n'y a pas eu de génocide vendéen !.....pdf  .

           Et notre réponse au "citoyen" : Au citoyen Thimèle.pdf     

  • Dans votre quotidien, cette semaine...

    LAFAUTEAROUSSEAU sans inscription.jpg       Au plus près de l'actualité, on parlera évidemment, dès lundi, de "la manif pour tous", en évitant de s'en tenir aux seules images et aux seuls chiffres, mais en combattant les idées fausses du désordre établi par des idées qui fondent, au contraire, la sociéte sur des bases saines parce que naturelles : on donnera, bien sûr, chiffres et photos, mais on ira à l'essentiel : "étant réellement d'opposition", comme le dit Léon Daudet, nous proposerons - c'est notre rôle... - "la subversion du Système", car c'est lui qui détruit, depuis 1875, la Société française, et dans tous les domaines; ce n'est pas d'aujourd'hui, et ce n'est pas seulement sur la famille, qu'il est malfaisant, pernicieux, destructeur...

            Le regard sur l'actualité que jette chaque semaine Louis-Joseph Delanglade sera, évidemment, pour sa part, consacré à ce qui se passe au Mali...

            On reviendra avec Laurent Wetzel, qui a animé le troisième volet de notre Enquête sur la République, car - après avoir participé en début d'année à un "Mercredi de la NAR" - il vient d'accorder un très intéressant entretien à Royaliste...

               "D.C.", fidèle lecteur et commentateur assidu du Blog, nous a fait parvenir un article de Marianne sur une période cruciale de notre histoire, dont les analogies avec la nôtre sautent aux yeux; en le lisant, nous l'avons instinctivement rapproché de ce que - le jour de la Fête Nationale de Jeanne d'Arc, le 12 mai dernier - Alain Bourrit disait de cette période, de Jeanne d'Arc, de Charles VII et de l'extraordinaire retournement politique qu'avait opéré ce roi, faisant ou refaisant, en quelques décennies, d'un pays réduit à peu de chose, envahi et ruiné, l'une des premières nations d'Europe. On se reportera, si on le désire, à la vidéo de cet exposé (Café politique de Lafautearousseau, à Marseille, vidéo publiée le 21.05.2012).

                 On passera un bon moment avec Fabrice Lucchini, on relèvera deux ou trois "perles" parmi les déclarations, faits et gestes des Princes qui nous gouvernent, on citera Finkielkraut et... Depardieu !, Scipion portera ses deux grains de sel...

            * On gardera le samedi, comme on en a pris l'habitude maintenant, pour une note en deux parties :

    1. D'abord, une revue des Blogs, de Facebook, des magazines  et d'ailleurs;

    2. Et, ensuite, on donnera les liens que des lecteurs ont envoyés : N'hésitez pas à nous faire parvenir des liens sur des sujets qui vous ont paru importants...

               * "L'Album Daudet" est en voie d'achèvement : 206 photos pour l'instant, dont 203 pour lesquelles les commentaires sont rédigés; nous en commencerons la publication dès la fin du "21 janvier", en feuilleton, comme nous l'avons fait cet été pour "L'aventure France racontée par les cartes", car cette façon de faire a plu, semble-t-il, et elle permettra de "démarrer", sans attendre encore trop longtemps... Consacré à Léon Daudet, on verra qu'il sera, aussi, une contribution à la vulgarisation de la connaissance de l'histoire vraie de l'Action française, cette extraordinaire "aventure"...

    THIBON 5.jpg        * On aura, évidemment, les Ephémérides, car c'est "tout cela, tous ceux-là, aussi, la France" : de la mort de Caius Marius, exterminateur en Provence des Cimbres et des Teutons, à la mort de Gustave Thibon... en passant par : la création de l'Université de Paris; la Croisade des Albigeois; la Provence qui devient française; la Constituante, qui crée 80 "départements carrés" !; la découverte de la Terre Adélie; la proclamation de l'Empire allemand... Sans oublier les naissances du futur "bon roi René", Saint Simon, Van Loo, Ingres et Cézanne; ni la mort de Suger, génial inventeur de l'art ogival à Saint-Denis.      

                                               En plus de la Table des Matières (pour les 366 jours de l'année, les Ephémérides proposent, en permanence L'Album des Ephémérides : L'aventure France racontée par les Cartes (200 photos)...

  • Découvrez le numéro 113 de Politique magazine (décembre) qui vient de paraître!

     A la Une - "La République irréconciliable?"

    * Edito : "Mariage pour tous, la force injuste de la loi", par Jean-Baptiste d'Albaret

            "(...) L’opinion, la sacro-sainte opinion, semble en train de se retourner : ils ne seraient plus que 48% à être favorable à l’adoption par les couples de même sexe. Car, derrière cette expression « novlangue » de « mariage pour tous » – dont on sait depuis Orwell et Huxley qu’elle vise à délégitimer tout autre mode de pensée – c’est la question de l’institutionnalisation de l’adoption par les couples homosexuels qu’ont découvert les Français. Si la loi est votée, non seulement elle fera disparaître de notre code civil la notion multiséculaire de mariage comme union entre un homme et une femme, mais, en plus, on ne parlera plus aux enfants de père et de mère, mais de… « parent 1 » et « parent 2 ». Il est loin le temps où ceux qui entendent aujourd’hui abolir la filiation biologique au profit d’une cellule familiale indifférenciée, proclamaient, en mai 68 : « Je ne suis pas un numéro, je suis un homme libre ! (...)."

    hilaire[1].jpg* Analyse politique : "Echéances à l'horizon" par Hilaire de Crémiers
     
             "Ce qui laisse pantois les observateurs internationaux, c’est qu’ils ne reconnaissent plus rien de la France. Le chef de l’État n’a plus de crédibilité ni à l’intérieur ni à l’extérieur. Ses préjugés partisans, ses habitudes de louvoiement, ses approximations sur les questions les plus claires le desservent constamment au moment des décisions. Les sommets internationaux où sa nullité souriante et bêtasse affiche une insupportable assurance, ont, depuis qu’il est là, tous échoué ".

    * L’UDI, poil à gratter de l’UMP par Jean de La Faverie 

            Créée en septembre dernier, l’Union des Démocrates et Indépendants (UDI) va se positionner en fonction des futures orientations de l’UMP. Ce nouveau parti dirigé par Jean-Louis Borloo en sera-t-il un partenaire ? Un adversaire ? Un simple soutien ? En perspective, les futures échéances électorales, dont les municipales en 2014 et la présidentielle en 2017.
     
     
    * Transition énergétique : quelle légitimité ? par Bruno de Chergé
     
            Depuis le lancement du Grenelle de l’Environnement par Nicolas Sarkozy, c’est désormais une habitude de ne plus s’appuyer sur le Parlement - mariage homosexuel excepté… et pour cause ! - pour débattre des sujets de société.
     
     
    * Gauche - Droite : la République irréconciliable? 
    • Gauche, droite ! par Christian Tarente

    En se cristallisant autour de l'élection présidentielle, la confrontation gauche-droite semble avoir gagné une force et une netteté inégalées. Mais en même temps, dans notre société dominée par l'impératif économique, ce qui distingue la droite de la gauche paraît de plus en plus flou.

    Lire l'article complet !

    Lire l'interview complète !

    • Frédéric Rouvillois : "La droite doit se réarmer intellectuellement"

    Professeur de droit public, auteur de plusieurs essais marquant sur l’histoire des idées, Frédéric Rouvillois revient sur les fondements moraux et intellectuels de la droite et les enjeux qui sont aujourd’hui les siens.

    • La monarchie : par-delà la droite et la gauche ? par J.B.d'Albaret

    Entretients avec les écrivains Yves-Marie Adeline, Gérard Leclerc et Luc de Goustine, et avec Bernard Pascaud, responsable de la Restauration nationale.  

     

    * Monde - Etats-Unis : la République éclatée, par Christian Wagner

            Dans le contexte actuel, la réélection d’un président sortant fait figure d’exception dans le concert des nations occidentales. Réélu pour un second mandat à la Maison Blanche, Barack Obama est un véritable miraculé de la crise. Un certain nombre de raisons peuvent être mises en avant pour tenter de l’expliquer. Mais les États-Unis sont-ils tirés d’affaire pour autant ?
     
     
    * Monde - Qui veut tuer la suisse ? par Ludovic Greiling
     
            Secret bancaire effrité, monnaie nationale en danger… Le modèle suisse est brutalement attaqué depuis le début de la crise.
     
     
    gallois rapport.jpg* Economie - Rapport Gallois : Le gouvernement nie la réalité par François Reloujac
     
    * Entreprise - Total ou le pétrole en ébullition, par L.G.
     
    * Google est ton ami, par Olivier d'Escombeau
     
            Il y a tout juste un an, l’entreprise américaine Google lançait une offensive de charme sur les grands musées du monde. Le projet Google Art entendait mettre à disposition sur Internet les grandes collections d’art conservées par les institutions culturelles mondiales. L’entreprise visait particulièrement la France, jusqu’ici rétive à ses prodiges.
     
     
    * La vie Littéraire - Mourir de ne pas mourir, par Henry Bonnier
     
            Les textes de Thérèse d’Avila et de Jean de la Croix sont l’objet d’une édition commune dans la Bibliothèque de la Pléiade. De ces docteurs de l’Église, tout est à lire, à méditer. Ces deux là sont nos contemporains.
     
    * Exposition - Glorieuses heures des églises parisiennes, par Raphaël de Gislain
     
            Les églises de Paris sont les plus anciens musées de la capitale. Théâtre d’un foisonnement créatif sans précédent, le XVIIe siècle porta la peinture religieuse à son apogée. De Champaigne à Coypel, de Vouet à Jouvenet, le musée Carnavalet retrace avec brio l’histoire sinueuse des chefs-d’oeuvre parisiens.
     
    * Cinéma - James bond sauve le monde... et la MGM ! par Jean des Cars.
     
    * Théâtre, par Madeleine Gautier, Bruno-Stéphane Chambon
     
             - Christian Legal, au théâtre de l'Archipel
     
             - Jupes courtes et conséquences d'Hervé Devolder, Petit théâtre des variétés
     
             - Insularis, d'Henry Le Bal
     
     
    * Art de Vivre, par Philippe de Morgny
     
             - La bonne table du mois : "Le Résinier" (Le Barp) et La Gauloise (Paris 15ème)
     
             - Au plaisir du vin : "Pour les fêtes, Champagne évidemment", sélections.
  • Conservateur et admirateur de ceux qui furent toujours en ”intelligence avec l'ennemi” ? : mais, c'est Mélenchon !

    Mélenchon est un conservateur. Conservateur de ce Système dont nous nous voulons, nous, les révolutionnaires alors qu'il en vit, lui, et assez bien, quoique n'étant pas lui-même corrompu, comme bon nombre de ses collègues...

    Mais Mélenchon est excessif en tout. A Olivier Mazerolle, qui n'en revenait pas, Mélenchon -ce conservateur qui veut se faire passer pour un révolutionnaire - a tenu sur Hollande et sa politique - dans La Provence du dimanche 26 mai - des propos plus proches de la diatribe et du règlement de compte que de la pensée politique : mais, après tout, c'est son problème, son style et son son genre : nous ne nous y arrêterons pas...

    Par contre, Mélenchon a cru bon de terminer ses éructations par une apologie du terroriste Robespierre, par une contre-verité flagrante, et par un crachat sur Louis XVI et Marie-Antoinette, le tout en moins de dix lignes ! :

     Melenchon robespierre.jpg

    Devant de telles insanités, on pourrait écrire un Mémoire, répondre par des dizaines de pages; nous nous bornerons à dire ceci : 

    melenchon staline.jpg

    Première falsification : La Terreur serait le fait, non de Robespierre, mais "d'une Assemblée tout entière" : or, la Convention n'a été élue que par dix pour cent de votants, la Révolution étant, sur ce point précis comme sur tant d'autres, la plus grande mystification de notre Histoire : ce serait une simple mascarade grand'guignolesque, si elle n'avait été tragique, et n'avait accouché du premier génocide des Temps modernes... Et, jusqu'à sa mort - une libération, pour la France... - Robespierre en fut bien le maître.

    Mais Mélenchon n'a pas lu L'Histoire de France, de Bainville, et cela lui manque cruellement : "...Par une surenchère continuelle, à force de patience et de démagogie, grâce surtout au maniement des clubs et de l’émeute, Robespierre était vainqueur. Après le 31 mai, il était le maître et tous ceux qui passaient, qui allaient encore passer par les mains du bourreau en attendant qu’il y passât lui-même, avaient contribué à l’amener au pouvoir…Par la position démagogique qu’il avait prise contre les conspirateurs et les traîtres, par sa propension à en voir partout, Robespierre incarnait la guerre à outrance. La justification de la Terreur, c’était de poursuivre la trahison : moyen commode pour le dictateur d’abattre ses concurrents, tous ceux qui lui portaient ombrage, en les accusant de « défaitisme »..." (Chapitre XVI, La Révolution).

    Deuxième falsification : "...une Révolution admirée dans le monde entier". Mais comment Mélenchon, qui n'est pas sot et qui ne manque pas de qualités (entre autres, celle d'être un bon tribun, capable de "sortir" des vérités, certes dérangeantes parfois, mais parfois aussi roboratives...), comment, donc, Mélenchon peut-il dire une ânerie pareille ? Admirée dans le monde entier, la Révolution ? Mais les mondes jaunes et asiatiques "s'en fichent, s'en contrefichent et s'en hyperarchicontrefichent", comme disait Léon Daudet ! Et avec eux, ceux qui sont leurs lointains descendants dans ces Amériques, primitivement peuplées de jaunes, passés par un détroit de Behring franchissable à pied, à l'époque : pour les Incas, par exemple, l'Empire s'appelait Tahuantinsuyu, c'est-à-dire "des quatre points cardinaux" (donc, "du Milieu", comme en Chine, d'où ils venaient); et la capitule, Cuzco, c'est-à-dire "nombril du monde" : quand on se prend pour le centre du monde, et depuis plusieurs millénaires, qu'a-t-on à faire de ces "vieilles Lumières", comme les a qualifiées un Hubert Védrine plus conscient des réalités que Mélenchon ?... Pareil pour les mondes musulmans; pareil pour les mondes anglo-saxons : en additionnant ces trois "ensembles", on n'est pas loin de 4 à 4 milliards et demi d'habitants de la planète, sur 7 milliards. Resterait à savoir le degré d'adhésion (!) à notre hideuse Révolution des mondes noirs et ibériques : bien malin qui pourrait s'y risquer !... C'est cela que Mélenchon appelle une Révolution "admirée par le monde entier" ? Ou bien il nous prend pour des "populo-gobe-tout", ou bien, autiste jusqu'au bout des ongles, et emporté par son lyrisme de pacotille "à deux balles", il finit par croire en ses balivernes ! Dans les deux cas, c'est inquiétant... 

    Troisième  falsification - et, finalement la plus grave... - : accuser les autres (en l'occurrence, nous, les royalistes, à travers Louis XVI et Marie-Antoinette) de faire ce qu'ont fait les Philosophes (auto-proclamés), les Révolutionnaires, les républicains et leurs continuateurs des deux "en pire" : eux tous - dont l'héritage est clairement revendiqué par Mélenchon - qui, au nom du suicidaire "principe des nationalités" et par une germanophilie ahurissante ont constamment mené une politique d' "intelligence avec l'ennemi", à savoir la Prusse, devenue à cause d'eux tous l'Allemagne... Alors que la politique traditionnelle de la Royauté était de maintenir les Allemagnes divisées, et que le vrai pogrès fut le renversement des alliances, à savoir s'allier à l'Autriche, ennemie depuis deux siècles, mais vaincue, contre le nouveau danger montant : la Prusse; une politique réellement "progressiste" qui ne fut pas comprise par les rétrogrades, philosophes, révolutionnaires, républicains, impérialistes; lesquels firent exactement le contraire, favorisant la Prusse au détriment de l'Autriche, et travaillant donc directement contre la France. Voilà de quel courant antinational et en parfaite "intelligence avec l'ennemi" se réclame un Mélenchon qui, en plus, se permet de donner des leçons !...

    Alors que - faisons un saut dans le temps... - si l'on avait suivi les conseils de Jacques Bainville, après 1918 - guerre que l'on pouvait parfaitement éviter... - on démembrait l'Allemagne, et on avait "la paix pour 150 ans", comme disait Daudet.

    Mais les pacifistes et une bonne part de la gauche - avant 14 - attaquaient l'armée et juraient, par internationalisme niais et criminel, que jamais les travailleurs allemands ne tireraient sur les travailleurs français; de même, avant 39, rebelote : les pacifistes et une grande part de la gauche attaquaient l'armée :

    1. "Du moment qu'on démolit l'armée, j'en suis", Blum, en 33); le même Blum qui, le 19 Décembre 1933, déclare à la Chambre : "Nous serons toujours contre la prolongation du Service militaire… C’est une erreur de placer la sécurité d’une nation dans sa force militaire" (Cité par Léon Daudet dans l’AF n° 353 du 19 Décembre 1933)

    2. Ou, par internationalisme toujours aussi niais et criminel, disaient qu'il n'y aurait pas de guerre parce que les travailleurs n'avaient pas de patrie (Thorez) : " Nous ne croyons pas un seul instant à la Défense nationale... Les prolétaires n'ont pas de patrie ".

    Une chose est d'être "fort en gueule" : Mélenchon l'est (comme l'était un Georges Frêche, comme le sont un Le Pen, un Tapie, voire un Collard...). Autre chose est d'être dans le vrai : sur ces points précis, Mélenchon ne l'est pas...

  • LETTRES • Geneviève Dormann, bretteur charmant des idées reçues... Par Benoît Gousseau

    9976.jpg

    En 2010, Politique magazine avait rencontré, chez elle, Geneviève Dormann pour un portrait. Nous le republions suite au décès de l’écrivain, survenu le 13 février. Il y a bien plus longtemps, nous nous souvenons, ici, que Geneviève Dormann avait déjà accordé un entretien à Pierre Builly et François Davin, pour le mensuel Je Suis Français. Selon Le Monde, « elle se disait  maurrassienne ». Nous n'oublierons pas Geneviève Dormann.  Lafautearousseau  •   

    Roger Nimier, qu’elle avait eu la chance de rencontrer dès ses débuts en littérature, lui avait prodigué un précieux conseil : « N’écris pas un livre pour obtenir un prix ou un succès de librairie. Rédige tes romans comme si tu écrivais une lettre à une seule personne, un ami à qui tu veux raconter une histoire ». De fait, c’est ce que fit la jeune Geneviève Dormann. Elle y acquit un style frais et direct traduisant un sens aigu de l’observation qui toucha le public et lui façonna, de surcroît, une notoriété de femme de lettres libérée des préjugés idéologiques de son temps. Son immense culture et l’abondance de ses lectures la conforta, par ailleurs dans un amour de la langue française jamais démenti. Ses lecteurs apprécièrent. Insolente, sensible, amusante, l’écrivain Dormann était né.

    C’est à son père, dit-elle, qu’elle doit son goût des livres. Grand mutilé de la Guerre 14-18, sénateur de la Seine, imprimeur, il la guida, complice, dans sa voracité pour l’importante bibliothèque familiale où elle puisa sans relâche parmi les grands classiques au premier rang desquels Balzac, et chez des modernes comme Colette, Léon Daudet et Marcel Aymé. Elle connut pourtant la dureté d’une éducation à la Maison de la Légion d’honneur au château d’Écouen, où elle forgea son tempérament de réactionnaire, celui d’une femme libre se rebellant contre des situations, non contre les institutions.

    Lecteur pris à témoin comme un confident

    Geneviève Dormann nous reçoit chez elle, dans la simplicité chaleureuse d’un appartement des beaux quartiers, tapissé de livres et niché à hauteur des toits de Paris. L’œil bleu pétille, la frêle silhouette se meut avec vivacité, la voix un peu rauque de fumeuse charme par son élégance pimentée de saillies. Des engagements, oui, elle en a eu, notamment dans les combats pour l’Algérie française, mais elle n’en a jamais encombré sa littérature. Des hommes, elle en eu aussi, mais elle n’en fit jamais un étendard d’émancipation féminine, elle qui éleva quatre filles en travaillant comme journaliste à Marie Claire et au Figaro magazine.

    Parmi une œuvre romanesque tonique et en prise avec son temps, il faut distinguer ce qui, en dehors de son immense succès, fut un coup de pied dans le panthéon républicain, Le Roman de Sophie Trébuchet, livre dans lequel elle remettait en cause la filiation de Victor Hugo. Non seulement elle s’y livrait à un sérieux travail de recherche autour des relations de la mère du poète et de l’Adjudant général La Horie, occultées par l’histoire officielle de la IIIe République, mais, avec la facétie heureuse qui la caractérise, fidèle à son style en pieds de nez éclairants, elle truffait son récit, tel un Alexandre Dumas, d’adresses spirituelles où son lecteur est pris à témoin comme un confident. En note dans ce roman historique de la meilleure veine, on peut lire : « Mme de Staël, une sorte de Marie-France Garraud de l’époque, mais en plus cultivée »… Ce n’est peut-être pas politiquement très correct, mais c’est assez réjouissant pour construire la trame d’un authentique style littéraire.

    Dans Mickey, L’Ange, roman de 1977, décrivant une rombière un peu arrivée, elle évoque « ce qu’on appelle une belle femme, tu vois, comme on dit un beau camembert ». Et sa fille est une sorte de Françoise Hardy à cheveux longs et jean avec « un petit nez en prise de courant » qui se fait alpaguer par un gentil garçon comme une pitance glanée par un Gabriel Matzneff au jardin du Luxembourg ou à la piscine Deligny. Certes, ses héroïnes ne sont pas des exemples de vertu, mais elles croquent la vie en la respectant. Elles vont de l’avant sans s’excuser d’être ce qu’elles sont… C’est au Bon Dieu d’être miséricordieux.

    Le malheur

    Ce qui la met en colère aujourd’hui, c’est l’état des lieux de l’Éducation nationale. En 1977, prévoyant ce qui allait suivre, elle mettait en scène un petit prof de français qui s’exaspérait des parents d’élèves « Cornec ou mes fesses… à la limite du langage articulé ». C’est un enseignant d’il y a trente ans et qui y croit encore, mais qui constate alors qu’avec un « dernier sous-fifre des PTT… tu perds tes nerfs, ton sang, ta moelle à expliquer que si son Joël, son Bruno ou sa Véronique a de mauvaises notes, ce n’est pas forcément parce que tu es un sadique furieux, mais parce que Joël a décidé de ne rien foutre, qu’il est incapable de suivre une leçon et qu’il serait plus heureux si on lui permettait d’aller garder les oies ». Et le malheur, selon les éclats jubilatoires d’une Geneviève Dormann plus impliquée dans son temps qu’il n’y paraît au premier abord, c’est qu’aujourd’hui, les choses étant ce qu’elles sont, l’élève inadapté à un système imbécile de collège unique ne s’appelle même plus Joël, mais Kevin ou Aziz et qu’il ne dispose même pas d’espaces verts pour garder des moutons à La Courneuve.

    Ce qui l’indigne au vrai, et là le ton se fait plus grave, c’est « l’aggravation de l’inculture, du côté des parents et l’abandon de leur mission du côté des enseignants, la vulgarité des médias, la soumission totale au marché d’éditeurs acceptant au nom du chiffre des ventes le massacre de la langue française par leurs auteurs ». Ce sera le sujet du prochain livre qu’elle est en train d’écrire. Un pamphlet.

    Politique magazine

  • Cinéma • Les Filles au Moyen Âge : « C'est toi l'obscurantiste ! »

     

    Eugénie Bastié donne ici une excellente critique des Filles au Moyen-âge, et tout un ensemble de sérieuses raisons d'aller voir le film. La principale est que ce film - comme l'article d'Eugénie Bastié [Figarovox, 8.02] - tend à restaurer l'image du Moyen-Âge français dans toute sa vérité. LFAR

     

    picture-2563491-5ueuang.jpgLe film d'Hubert Viel, avec Michael Lonsdale, est un chef-d'œuvre de douceur et de poésie. Il vient rétablir une vérité historique: l'époque médiévale était douce pour les femmes.

    Depuis Les Visiteurs, l'image moyenne et vague que nous avons du Moyen Âge est celle d'une vaste fosse à purin, où surnagent des mages noirs, des gueux édentés et des seigneurs très méchants. Quant aux femmes, les pauvres, elles étaient soit des sorcières vouées au bûcher par des curés sales et malveillants, soit des princesses godiches prisonnières dans leurs tours, attendant désespérément un valeureux chevalier. C'est après, bien plus tard qu'est arrivé la Libération, avec Simone de Beauvoir, qui d'un coup de baguette magique a libéré la femme de l'esclavage, passée «de l'ombre à la lumière» grâce à la pilule, au chéquier et à l'IVG. Tel est, en substance, le conte qu'on nous raconte.

    Le film, Les Filles au Moyen Âge, vient sonner le glas de ces idées reçues. Dans un petit pavillon de la France périphérique, entre une rocade encombrée et une zone industrielle, trois petites filles exaspérées parce que les garçons préfèrent jouer à la console qu‘avec elles, vont voir leur grand-père. Celui-ci, incarné par l'immense Michael Lonsdale, commence à leur raconter une histoire: celle des filles au Moyen-âge. Les petites saynètes, tournées en noir et blanc dans des paysages bucoliques, des décors et des déguisements extrêmement simples s'enchaînent, ponctuées par la voix douce de Lonsdale.

    L'historienne Régine Pernoud au cinéma

    XVM2bec849c-cda3-11e5-85f1-b52fa717e71f-300x300.jpgC'est le livre de Régine Pernoud, La Femme au temps des cathédrales, joué par des enfants. Comme l'historienne l'a démontré, le Moyen-Âge était une période bénie pour les femmes. Courtisées, adulées, vénérées comme images de la Vierge Marie, elles y avaient autant de droits que les hommes. Et c'est à partir de la «Renaissance»- qui porte mal son nom- que celles-ci ont commencé à voir leur pouvoir décliner à mesure que grandissait la société bourgeoise. Le film, rythmé par des chants magnifiques, rend merveilleusement l'idée, développée par Pernoud, que c'est le christianisme qui a libéré la femme et lui a donné un statut d'égale de l'homme, alors qu'auparavant elle n'était, notamment sous l'Antiquité, considérée que comme un objet. «C'est un événement décisif qui se produit dans le destin des femmes avec la prédication de l'Évangile. Les paroles du Christ, prêchées par les apôtres à Rome et dans les différentes parties de l'Église, ne comportaient pour la femme aucune mesure de «protection», mais énonçaient de la façon la plus simple et la plus bouleversante l'égalité foncière entre l'homme et la femme», écrit Pernoud.

    Sans tomber dans le travers de l'esprit de sérieux qui définit notre époque, le réalisateur brosse avec humour et tendresse le portrait de ces héroïnes qui étaient des piliers de la société médiévale, et ce, sans les secours de la parité. Dans Les filles au Moyen-Âge, on croise ainsi Clotilde, qui convertit son mari Clovis et la France au christianisme, Hildegarde de Bingen, femme de lettres et de sciences qui découvrit la gravité, des siècles avant Newton, ou encore Jeanne, la Pucelle, la femme la plus connue du monde, qui fit plier le veule et changeant Charles VII, et bouta les Anglais hors de France.

    Humour et tendresse

    À la fin du film, une scène charmante montre deux enfants, le petit garçon en business man agitant sa cigarette électronique et Mélisande, jeune princesse échouée dans notre temps. «Je sais coudre, chanter, je parle hébreu, grec et latin», lui dit la petite princesse sur le parking d'un supermarché. «Je peux t'offrir un CDD en service après-vente chez Darty» lui répond le gamin, après avoir mûrement réfléchi. On mesure alors avec un sourire amer tout ce que le «progrès» a fait gagner aux femmes et aux hommes de notre temps. Les moissonneuses-batteuses et les autoroutes, les caissières et les 35h ont remplacé le rythme des saisons et l'accord avec la nature qui régnait aux temps médiévaux.

    «L'esprit d'enfance va juger le monde», écrivait Bernanos. Par ce film exquis, Hubert Viel ne fait pas que rétablir une vérité historique, il juge aussi notre époque. Par la voix de l'enfance. L'enfance des jeunes acteurs, touchants de spontanéité. L'enfance de notre histoire, le Moyen-Âge, berceau tendre et radieux noirci par une civilisation qui a pris en goût la haine des origines.

    On se souvient des mots que met André Frossard dans la bouche de Lucifer dans Les trente-six preuves de l'existence du diable: «Qualifier d'obscur ce carrousel permanent de couleurs et d'extravagances empanachées était un peu gros, mais avec vous la subtilité ne paie pas. Des générations de cornichons macérés dans vos établissements scolaires se sont représentés le Moyen-Âge sous l'aspect d'un tunnel rempli de chauve-souris…». Que ceux qui croient que la subtilité paie se ruent dans les quelques salles qui passent encore ce film charmant. Ils en auront pour leur argent. 

    Eugénie Bastié

     

    Bande annonce