Belgique: La fin d'une utopie anti-française? Réflexions et prospective.......(1/3)
En Belgique, l'évolution des choses semble se poursuivre inexorablement, et toujours dans le même sens, depuis le début de la crise politique.
Hier c'étaient des flamands qui proposaient un accroissement tel des compétences régionales que cela équivalait à une séparation de fait d'avec les Wallons. Et donc un député francophone qui proposait une sorte d'indépendance-association entre la Wallonie-Bruxelles (qu'il appelle "la Belgique Française") et la France.
Aujourd'hui c'est un sondage qui montre que, pour la première fois, la moitié des flamands souhaitent la disparition de la Belgique: A la question "Souhaitez vous que la Belgique éclate?", 49,7% des Flamands répondent "oui", 45,% "non" et 4,6% sont sans opinion (sondage réalisé pour le journal Het Laatste Nieuws).
Le commentaire du quotidien est lui aussi sans équivoque : "Que l'opinion publique flamande se radicalise à grande vitesse était clair depuis un moment déjà, mais c'est la première fois qu'une majorité de Flamands indique crûment que pour eux, la Belgique n'est plus une nécessité". Et d'enfoncer le clou en ajoutant qu'en septembre 2007, alors que la crise politique issue des élections du 10 juin 2007 dépassait déjà les 100 jours, les séparatistes n'étaient "que" 46,1% en Flandre, contre 49,6% en faveur d'une Belgique unie.
Il n'y a pas si longtemps (1) nous avons présenté et expliqué notre position. Non bien sûr dans l'idée d'asséner à quiconque ce qui serait la seule et unique vérité, mais dans le désir, qui nous semblait légitime, d'alimenter le débat, de participer à la réflexion générale et, si possible, d'éclairer et de faire progresser la discussion. Ce qui se passe en Belgique ne peut en effet nous laisser indifférents, s'agissant d'un pays frontalier, intimement lié à notre Histoire comme à nos intérêts directs. On ne peut se contenter d'observer de loin ce qui se passe à notre frontière du Nord-Est, comme on l'a fait par exemple pour la séparation de la Tchéquie d'avec la Slovaquie; ou du Monténégro d'avec la Serbie.
En même temps, cette absence de désintérêt ne signifie pas que nous nous réjouissons ou que nous nous lamentons de ce qui se passe outre-Quiévrain: ce ne serait pas notre rôle, s'agissant d'un pays souverain. Nous nous contentons de constater une évolution, et d'en prendre note. La situation est ce qu'elle est, nous ne l'avons ni souhaitée ni bien sûr créee - comment l'aurions-nous pu, d'ailleurs?...- par une quelconque propagande ou un quelconque militantisme "séparatiste" ou "rattachiste"...... Ceci étant, si les choses bougent à notre frontière, et si, comme cela semblerait pouvoir être le cas, on s'achemine vers un bouleversement de la situation et une nouvelle donne, nous ne pourrons pas rester éternellement les bras croisés, sans prendre parti et sans avoir une position claire. Autant donc se mettre à y penser dès maintenant.... Voilà pourquoi nous poursuivons notre réflexion entamée fin septembre.....
Bonne ou mauvaise chose, peu importe: la création de la Belgique est le fruit de l'Histoire, c'est un fait et une donnée que l'on ne peut que constater. Même si, tout le monde le sait bien, elle est une création assez récente, destinée aux yeux des Anglais à empêcher toute nouvelle extension territoriale de la France. Et même si elle est un défi au bon sens, puisque bâtie sur le juxtaposition de deux communautés que peu de choses fédèrent. Le problème se pose, se posera ou se poserait, si et seulement si cette création historique devait se défaire. Or, depuis le déclenchement de "la" crise, plusieurs signaux forts et concordants sont venus confirmer sa persistance et son aggravation. Certes ils ne permettent pas -loin s'en faut...- de prédire à coup sûr la fin prochaine de la Belgique, comme l'a fait Alexandre Adler dans "Le Figaro" du 1° septembre 2007 (ce qui en a, au passage, surpris plus d'un.....). Il n'en demeure pas moins qu'on ne perd rien à en prendre bonne note.
Ce fut d'abord, côté flamand, cette avalanche d'études et de sondages confirmant sans ambiguïté la radicalisation de l'opinion. Fin 2007, à la question "Souhaitez-vous que la Belgique soit scindée ?", 46,1% des Flamands interrogés répondent "oui", 49,6% "non"et 4,3% sont sans opinion (étude publiée par le quotidien néerlandophone Het Laatste Nieuws, premier tirage de la presse belge). Plus inquiétant encore pour l'avenir de la Belgique : une majorité de Flamands (65,6%) pensent que le pays sera scindé "tôt ou tard" (contre 29,9% pensant le contraire et 4,5% sans opinion). "C'est ce que nous ressentons auprès des gens : la Flandre se radicalise", a commenté dans le Laatste Nieuws le président du parti chrétien-démocrate flamand CDV, Jo Vandeurzen. "Dans l'esprit des Flamands, la scission a déjà eu lieu", se réjouit de son côté le leader du parti indépendantiste d'extrême droite Vlaams Belang, Filip Dewinter (2), persuadé que "la Belgique a fait son temps et, en son sein le peuple flamand est parvenu à s'émanciper sur les plans culturel, économique et financier, à un point tel qu'il peut légitimement revendiquer de se transformer en un État souverain, reflet d'une nation ethniquement homogène" et que l'on se trouve "....face à l'échéance irrésistible d'une Flandre indépendante et néerlandophone"....
On entendit peu de temps après, côté wallon, cette surprenante proposition du député Daniel Ducarme, du Mouvement Réformateur, ancien ministre et député de la région Bruxelles-capitale: il suggèra tout simplement que les francophones créent une «Belgique française», réunissant les régions de Bruxelles et de Wallonie, qui serait «associée» à la France ! (3) (à suivre.....)
(1): voir les trois notes "Bienvenue chez vous!....." des 19, 20 et 21 septembre, dans la Catégorie "Belgique, Flandre, Wallonie....."
(2): on connaît les slogans "België, barst!" (Belgique, crève!) et "Vlaanderen staat in Europa" (un état flamand en Europe).
(3): interrogés dans la foulée, 54% des Français se déclaraient favorables au rattachement de la Wallonie à la France.....
Commentaires
Mon pauvre ami, c'est vraiment parler pour ne rien dire, c'est du vent. Si la Belgique devait ne plus exister en l'état, elle existerait toujours mais sous la forme d'un état confédéré come la Suisse. Ne pensez pas recevoir la Wallonie !!!
un belge