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  • Feuilleton : ”Qui n 'a pas lutté n'a pas vécu”... : Léon Daudet ! (89)

     

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     (retrouvez l'intégralité des textes et documents de ce sujet, sous sa forme de Feuilleton ou bien sous sa forme d'Album)

    Aujourd'hui : Ils "étaient", ils "faisaient" l'Action française" :

    Portraits (VII) : Robert de Boisfleury...

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    ndlr : ce sujet a été réalisé à partir d'extraits tirés des dix livres de souvenirs suivants de Léon Daudet : Paris vécu (rive droite), Paris vécu (rive gauche), Député de Paris, Fantômes et vivants, Devant la douleur, Au temps de Judas, l'Entre-deux guerres, Salons et Journaux, La pluie de sang, Vers le Roi...

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    Lorsqu'il mourut, Robert Louis-Henry Jean Potiron de Boisfleury (1870-1940) était administrateur-délégué du quotidien, qui s'était établi à Lyon, durant l'occupation



    De "Vers le Roi", pages 32/33 :

    "...Le lieutenant de Boisfleury, critique militaire éminent à "La Gazette de France", sous le pseudonyme de Saint-Sornin, catholique ardent, victime lui aussi des misérables inventaires et du ministre Marie-Georges Picquart, travailleur infatigable, accepta un secrétariat de rédaction qui n'a peut-être pas son pareil dans la presse française, pour la ponctualité et la lucidité d'esprit qu'il exige, entre onze heures du soir et deux heures du matin.
    C'était à lui qu'il appartenait de réviser toute la copie, toutes les informations, les agences etc... et de rendre compréhensibles tant de nouvelles affluant, en vrac et en charabia, à partir de cinq heures de l'après-midi.
    Son autorité et sa décision lui permettaient de dire "non" à la copie arrivant en retard, fût-elle remise par un des comités directeurs.
    Frère Loup Vaugeois, débarquant à l'imprimerie, avec son filet, passé une heure du matin, avait beau pester, protester, invoquer son titre de "directeur politique", Boisfleury lui répliquait poliment : "Les formes sont descendues, cher ami, ce sera pour demain. "
    "Il a raison, déclarait finalement Frère Loup, avec son étincelant altruisme; autrement nous ne paraîtrions pas à l'heure."
    Cependant que Boisfleury, subrepticement, envoyait tout de même la copie au typo, avec l'espoir que le leçon servirait..."

  • Feuilleton : ”Qui n 'a pas lutté n'a pas vécu”... : Léon Daudet ! (100)

     

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    Aujourd'hui : Dîner, seul avec Bainville...

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    ndlr : ce sujet a été réalisé à partir d'extraits tirés des dix livres de souvenirs suivants de Léon Daudet : Paris vécu (rive droite), Paris vécu (rive gauche), Député de Paris, Fantômes et vivants, Devant la douleur, Au temps de Judas, l'Entre-deux guerres, Salons et Journaux, La pluie de sang, Vers le Roi...

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    1. De "Paris vécu", Première série, rive droite, page 98 :

    "...En juillet 1914, le dernier jour du procès de Mme Caillaux, nous dînions seuls chez Boilaive, Bainville et moi.
    La guerre, que nous avions si souvent annoncée, était là. Dans la salle, c'était la consternation de tous et de toutes.
    Une électricité lourde pesait sur le quartier Montmartre. Combien l'atmosphère était changée !
    Les vendeurs de journaux criaient "L'acquittement de Mme Caillaux... La mobilisation en vue."
    Le lendemain, les feuilles soumises du régime publiaient l'apophtegme historique de ce crétin de Poincaré : "La mobilisation n'est pas la guerre."
    Traduction libre : une dépense de trois milliards (d'avant-guerre) peut parfaitement n'être qu'un joujou.
    L'ignorance et la légèreté des peuples l'emportent de beaucoup sur celles des enfants..."

    2. De "La pluie de sang", pages 13/14 :

    "...Le soir de l'acquittement de la sanglante dame - acquittement prévu - nous dînions mélancoliquement, Bainville et moi, chez Boilaive, l'excellent restaurant de la rue Geoffroy-Marie.
    L'atmosphère était lourde et anxieuse. Les crieurs de journaux passaient, en aboyant leurs manchettes, où se rejoignaient l'ignoble verdict de la Cour d'Assises et la menace à la frontière.
    Ainsi se vérifiait la parole de Bainville au moment où nous fut annoncé par notre collaborateur et ami Leroy-Fournier, l'assassinat de Calmette : "Tiens, l'affaire Victor Noir ! "
    Celui-ci avait été assassiné par Pierre Bonaparte en janvier 1870, sept mois avant la guerre de 70.
    Il y a une relation inconnue, mais à mon avis certaine, entre la guerre et les grands assassinats politiques..."

  • Éphémérides du mois de Février : Table des matières

    FLEURDEL CHAP S HUBERT AMBOISE.jpg1 : 1328 : Mort de Charles IV, fin des Capétiens directs. 1669 : Première de Tartuffe. 1801 : Naissance de Littré. 1920 : Premier Grand Prix d'Amérique... 1933 : Léon Daudet annonce la guerre avec Hitler... 1954 : Appel de l'Abbé Pierre. 

    2 : Évocation : Essai de bilan des Capétiens. Menton et Roquebrune deviennent françaises...

    : 1190 : Premier Conseil municipal de Paris. 1590 : Mort de Germain Pilon. 1689 : Première d'Esther. 1753 : Naissance de Stofflet. 1909 : Naissance de Simone Weil. 1924 : Mort du président Woodrow Wilson, utopiste naïf et malfaisant... 1945 : Maurras compose en prison son poème Où suis-je ?

    4 : 1575 : Naissance de Pierre de Berulle. 1644 : Aux origines du Régiment Royal Bretagne... 1881 : Naissance de Cavaillé-Coll. 1944 : Création de l'Antigone, d'Anouilh. (Le mythe d'Antigone, deux versions de la légende de la mythologie grecque). 1941 : Date probable de la Lettre à André Breton, de Saint Exupéry... 1995 : Première édition de La Folle Journée de Nantes.

    5 : 1404 : Naissance de Gilles de Rais, Barbe-bleue. 1624 : Naissance de la Marquise de Sévigné. 1676 : Louis XIV amnistie les "Bonnets rouges" de Bretagne... 1679 : Paix de Nimègue. 1807 : Mort de Pascal Paoli. 1878 : Naissance d'André Citroën.

    6 : 1711 : Succès complet de l'expédition de Rio de Janeiro menée par Dugay-Trouin. 1778 : Traité d'alliance entre Louis XVI et les Insurgents. 1934 : Manifestation anti-parlementaire, place de la Concorde. 1981 : Mort de Marthe Robin.

    7 : 1317 : Mort de Robert de Clermont, aux origines de la 3ème Maison de Bourbon, aujourd'hui Famille de France. 1517 : François Premier fonde Le Havre. 1594 : Lyon se rallie à Henri IV. 1662 : Aux origines de l'expression "Côté Cour, côté Jardins"... 1745 : Naissance de Joseph Boze. 1788 : Dernier rapport de La Pérouse... 1922 : Marie Curie, première femme élue à l'Académie de Médecine. 1992 : Traité de Maastricht.

    8 : 1764 : Naissance de Jean-Louis Lagnel. 1807 : Bataille d'Eylau. 1808 : Première observation scientifique du phénomène de réfraction permettant de voir le Canigou depuis la colline de Notre-Dame de la Garde, à Marseille. 1828 : Naissance de Jules Verne. 1919 : Inauguration du vol commercial Paris Londres.

    9 : 1879/1936 : Naissance et mort de Jacques Bainville. 1953 : Koenigsmark, le premier Livre de Poche...

    10 : 1638 : Voeu de Louis XIII. 1739 : Création du Régiment Royal Corse... 1891 : Naissance d'André Coyne. 1898 : Naissance de Joseph Kessel.

    11 : 1250 : Louis IX, premier roi de France à être fait prisonnier... 1650 : Mort de Descartes. 1660 : Pose de la première pierre du Fort Saint Nicolas, à Marseille. 1699 : Naissance de Mahé de la Bourdonnais. 1858 : Première apparition de Lourdes. 1868 : Mort de Léon Foucault. 1879 : Naissance d'Honoré Daumier. 1944 : Le château de Beynac classé Monument historique. 1973 : Inauguration à Marseille du premier monument commémoratif du Génocide arménien de 1915. 2015 : Lancement réussi à Kourou pour IXV...

    12 : Évocation : Splendeur et décadence : Les diamants de la Couronne... Ou : comment la Troisième République naissante, par haine du passé national, juste après avoir fait démolir les Tuileries (1883) dispersa les Joyaux de la Couronne (1887), amputant ainsi volontairement la France de deux pans majeurs de son Histoire... 1924 : Massacre de Pirmasens, fin de l'autonomisme Rhénan.

    13 : 1571 : Mort de Benvenuto Cellini. 1573 : Sacre d'Henri III. 1639 : Jean Casimir Vasa, futur roi de Pologne, est incarcéré par Richelieu dans la citadelle de Sisteron. 1787 : Mort de Vergennes. 1820 : Assassinat du duc de Berry. 1831 : Saccage de Saint-Germain l'Auxerrois. 1895 : Les frères Lumière déposent le brevet du cinématographe. 1960 : Première Bombe atomique française.

    14 : 842 : Serment de Strasbourg. 1772 : Kerguelen débarque sur les îles auxquelles il donne son nom. 1841 : Naissance d'une expression : "France, Fille aînée de l'Église...". 1933 : Mise en service de la première Horloge parlante.

    15 : Évocation : Les deux hauts lieux indissociables de la Monarchie française: la cathédrale Notre-Dame de Reims, cathédrale du Sacre, et la Basilique de Saint-Denis, nécropole royale. I : La cathédrale de Reims et la cérémonie du sacre du roi de France... (suivant : 19 février).

    16 : 1608 : Mort de Nicolas Rapin. 1761 : Naissance de Pichegru. 1785 : Lavoisier décompose l'eau en oxygène et hydrogène. 1786 : Naissance d'Arago. 1855 : Apparition de la météorologie. 1892 : Léon XIII prône le Ralliement dans son encyclique Inter innumeras sollicitudines... 2021 : Mort de Raymond Lévesque.

    17 : 1596 : Marseille se replace sous l'autorité d'Henri IV. 1673 : Mort de Molière. 1781 : Naissance de Laënnec. 1788 : Mort de Quentin de la Tour.

    18 : 1726 : Mort de Jacques Carrey. 1800 : Frotté est fusillé. 1858 : Deuxième apparition de Lourdes. 1868 : Naissance de Marie-Joseph Gilg, le curé qui sauva Chambord en 1944... 1921 : Premier vol d'un hélicoptère. 2010 : La BNF acquiert le manuscrit de l'Histoire de ma vie, de Casanova.

    19 : Évocation : Les deux hauts lieux indissociables de la Monarchie française: la cathédrale Notre-Dame de Reims, cathédrale du Sacre, et la Basilique de Saint-Denis, nécropole royale. II : La basilique de Saint-Denis, nécropole royale (précédent: 15 février). 2020 : L'épée d'Académicien de Charles Maurras déposée à l'Académie française...

    20 : 197 : Fin de la Bataille de Lyon. 1787 : Chateaubriand quitte Versailles, après avoir été "présenté" à Louis XVI... 1800 : Louis XVIII écrit à Napoléon, après son Coup d'État du 18 Brumaire. 1811 : Chateaubriand est élu à l'Académie française. 1875 : Naissance de Marie Marvingt. 1888 : Naissance de Bernanos. 1907 : Mort d'Henri Moissan. 1926 : Mort de Jules Durand. 1989 : Création du Parc national de Guadeloupe. 2002 : Ouverture du Centre européen du volcanisme, Vulcania2019 : Annonce de la découverte d'une tombe étrusque de 23 siècles à Aléria...

    21 : 1322 : Sacre de Charles IV. 1684 : Création du Régiment de Guyenne. 1738 : Mort d'Armand de Madaillan, à l'origine de l'Hôtel de Lassay. 1792 : Deuxième Lettre de Sanson, établissant les faits sur l'exécution de Louis XVI. 1885 : Naissance de Sacha Guitry. 1898 : Naissance de Bournazel. 1916 : Début de la bataille de Verdun. 1928 : Mort d'Ernest Cognacq.

    22 : 1358 : Coup de force d'Étienne Marcel. 1405 : Pose de la première pierre de la cathédrale Saint Siffrein de Carpentras. 1680 : Épilogue de l'Affaire des poisons. 1690 : Mort de Charles Le Brun. 1712 : Mort de Catinat. 1810 : Naissance de Chopin. 1821 : Louis XVIII fonde L'École des Chartes. 1875 : Mort de Corot. 1986 : Lancement du satellite SPOT 1. 1987 : Premier vol de l'A320.

    23 : 1440 : Apparition de l'Imprimerie à Strasbourg. 1634 : Mesme Gallet vend à Sully son Hôtel, qui devient l'Hôtel de Béthune-Sully. 1716 : Professionnalisation du Service des Pompes. 1766 : La Lorraine devient française. 1873 : Naissance de Jean-Jacques Waltz, dit Hansi. 2008 : Débuts de la "Via Rhôna"...

    24 : 1525 : Désastre de Pavie. 1619 : Naissance de Charles Le Brun. 1670 : Louis XIV prescrit l'édification de l'Hôtel des Invalides. 1704 : Mort de Marc-Antoine Charpentier. 1709 : Naissance de Jacques Vaucanson. 1948 : Mort de l'abbé Franz Stock.

    25 : 1116 : Mort de Robert d'Arbrissel. 1429 : Jeanne d'Arc rencontre le Dauphin à Chinon. 1796 : Stofflet est fusillé à Angers. 1803 : Napoléon contre la France : le "recès" de 1803... 1815 : Napoléon s'évade de l'île d'Elbe... 1841 : Naissance de Renoir. 1933 : La baronne Ephrussi de Rothschild fait don de sa villa "Île de France" à l'Institut.

    26 : 1725 : Naissance de Cugnot, père du fardier, ancêtre de l'automobile. 1744 : Naissance de Richard Marin de Laprade. 1803 : Napoléon écrit à Louis XVIII pour lui demander de renoncer au Trône de France... 1806 : Début des travaux de construction de l'Arc de Triomphe. 1896 : Becquerel découvre la radioactivité naturelle.

    27 : 36 : Date possible du départ de Judée de Ponce Pilate, qui doit aller se justifier devant l'Empereur Tibère... 303 : Célébration de Sainte Honorine. 1594 : Sacre d'Henri IV. 1984 : Le Belem classé Monument historique... 2007 : Création du Parc national de Guyane.

    28 : 1105 : Mort en Terre sainte de Raymond IV de Toulouse. 1533 : Naissance de Montaigne. 1712 : Naissance de Montcalm. 1791 : "Conspiration des poignards"... 1794 : Massacre des Lucs sur Boulogne. 1828 : Naissance de Renan. 1841 : Mort de Claude François Chauveau Lagarde, défenseur de Marie-Antoinette. 1933 : Mort de Bournazel. 1936 : Mort de Charles Nicolle. 2007 : Première note de lafautearousseau...

    29 : 1904 : Frédéric Mistral, Prix Nobel de littérature.

     

    Et pour les Éphémérides des mois de Janvier et de Mars :

    Éphémérides du mois de Janvier...

    Éphémérides du mois de Mars...

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  • Au cinéma, pour un film de grande actualité : La nouvelle femme, par Guilhem de Tarlé

     

    La Nouvelle femme - Film 2023 - AlloCiné

    Premier long-métrage : La Nouvelle femme, un film franco-italien de Léa Todorov, avec Jasmine Trinca (Maria Montessori) et Leïla Bekhti ( la courtisane Lili d’Alengy).

    J’avoue que j’en connaissais le nom mais ne savais rien de la « méthode » Montessori et de Maria, et je regrette que ce docufiction nous présente moins la première qu’il n’insiste sur le « militantisme » féministe de celle qui fut la première femme médecin d’Italie au début du siècle dernier.

    Elle ne voulait pas se marier pour ne pas perdre ses droits, qui auraient été effectivement accaparés par son mari. Ecrivant cela, je pense à l’Hiver à Majorque de George Sand qui, en France, au siècle précédent, décida de se séparer du baron Dudevant pour pouvoir gérer elle-même sa propriété de Nohant. Les « droits de l’Homme » issus de la révolution française n’étaient pas forcément les droits de la femme…

    Il n’empêche que pour cette « indépendance », Maria Montessori, fille-mère, sacrifia son fils Mario et l’abandonna presque totalement durant sa première jeunesse tandis qu’elle mettait au point, précisément, sa « méthode » au profit des enfants des autres… n’était-elle pas en l’occurrence digne disciple de Rousseau – Émile ou De l’Éducation !

     

    L’intérêt du film, néanmoins, est ailleurs et on pense au très bon documentaire, Et les mistrals gagnants (2017), d’Anne-Dauphine Julliand. On pense aussi à la phrase merveilleuse du Professeur Jérôme Lejeune, que Maria Montessori reprendra à sa façon, « La médecine (…) c’est l’amour du malade ».
    Permettez-moi de ne pas croire que cette sollicitude auprès des enfants, et particulièrement des handicapés, partagerait les combats « progressistes » d’aujourd’hui en faveur de l’avortement, avec l’eugénisme inhérent au diagnostic prénatal, ou la propagande pour « aider à mourir dans la dignité » ceux que le handicap ou la vieillesse rendent dépendants.
    Bref, un film d’une grande actualité.

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  • Éphéméride du 3 mai

    2002 : Lancement du Satellite Pour l'Observation de la Terre 3ème génération, SPOT 5 

     

     

     

    1324 : Première remise du Prix des Jeux floraux, à Toulouse   

           

    3 mai,clement ader,bonaparte,louisiane,talleyrand,eole,avion,frères wright,alfred kastler,spot,jeux floraux,canal saint martinDepuis sept siècles maintenant, l’Académie des Jeux Floraux, récompense, par la remise de fleurs, des œuvres poétiques ou littéraires. Le siège de cette Académie est à l’Hôtel d’Assezat (ci-contre) depuis 1895.

    Les membres de cette Académie, appelés mainteneurs, décernent leurs prix traditionnellement le 3 mai, en souvenir du premier jour où ils furent décernés, le 3 mai 1324.

    Avant d’être remises aux lauréats, les fleurs des concours sont bénies au cours d’une messe en la basilique Notre-Dame de la Daurade. Celui ou celle qui reçoit trois de ces fleurs est  "maître des jeux".

    D’illustres auteurs l’ont été, comme Ronsard, Chateaubriand, Voltaire, Fabre d’Églantine, Alfred de Vigny, Victor Hugo, Frédéric Mistral... 

     
     
    http://jeuxfloraux.fr/ (Site de l’Académie des Jeux Floraux) 
     
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    1753 : Naissance de Jeanne-Renée de Bombelles

     

    Amie de Madame Élisabeth, la soeur du roi Louis XVI, et donc proche de la reine Marie-Antoinettte, c'est Jeanne-Renée de Bombelles, devenue par mariage marquise de Travanet, qui composa la musique de l'aimable romance du "Pauvre Jacques", en 1789, juste à la fin des jours heureux, des derniers temps de l'insouciance.

    Cette simple romance devint populaire durant la Révolution :

    d'une part à cause des horreurs et atrocités innombrables qui suivirent l'époque de douceur - même si elle était, parfois, un peu mièvre... - à laquelle elle se rattache : "Qui n'a pas vécu dans les années voisines de 1789 ne sait pas ce que c'est le plaisir de vivre" disait Talleyrand (cité par Guizot dans ses Mémoires, volume I, page 6);

    et, surtout, parce que ses paroles - composées par la reine Marie-Antoinette - devinrent comme un signe de ralliement pour tous ceux qui plaignaient la famille royale, et le déchaînement d'inhumanité qui la détruisit d'une façon particulièrement sadique : séparation des personnes, assassinat de Louis XVI, puis de Marie-Antoinette et, surtout, martyre ignoble du petit roi Louis XVII, innocent "emmuré vivant dans son cachot" (Edmonde Charles-Roux) et qui vécut vraiment l'enfer sur terre pendant presque deux ans et demi, avant que la mort ne l'en délivrât, alors qu'il avait à peine plus de dix ans...

     

     

     Mais qui était ce "pauvre Jacques" ?...

    En 1783, la reine Marie-Antoinette fit construire un "hameau" au Petit Trianon : elle disait souvent "À Versailles, je suis la Reine, à Trianon, je suis moi" (phrase d'une étonnante modernité...). Ce hameau comportait une laiterie, dont les vaches venaient de Suisse. Depuis François premier, en effet, et sa victoire de Marignan en 1515, la France et la Suisse vivaient sous le régime - unique dans l'histoire de l'Humanité - de la Paix perpétuelle (voir l'Éphéméride du 29 novembre, sur la Paix de Fribourg) et le roi de France pouvait recruter en Suisse autant de soldats qu'il le souhaitait... Et même d'autres citoyens, dans d'autres corps de métier, comme la jeune jeune laitière venue avec ses vaches, mais qui se lamentait d'avoir dû abandonner son fiancé resté au pays. On ne sait pas bien si ce fut la reine qui fit venir le fameux fiancé - Jacques Bosson... - ou si ce fut Madame Élisabeth, la sœur du roi : toujours est-il que le couple fut réuni, et le mariage célébré en 1789 en l'église Saint-Symphorien de Versailles, sa paroisse...

    Cette heureuse Paix perpétuelle ne fut brisée que par les brutalités et la xénophobie révolutionnaire, dont la bestialité et même l'anthropophagie s'exerça, en particulier, contre les Suisses, qui défendaient le Roi : Napoléon lui-même, pourtant "dur" en la matière, s'avouait révulsé par les scènes auxquelles il avait assisté lors de la journée du 10 août, notamment les massacres de Gardes Suisses...

     

     

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    1766 : Création de l'Agrégation

     

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    C'est l'expulsion des Jésuites de France - arrachée par Choiseul à un Louis XV réticent - qui se trouve aux origines de la création de l'Agrégation.

    Cette création, on va le voir, fut en soi bénéfique, et devint vite synonyme d'excellence.

    Cependant, l'Agrégation - fierté légitime de l'enseignement français - ne peut être dissociée du contexte historique dans lequel elle a vu le jour...

    Lorsque Choiseul crut bon d'expulser les Jésuites, il commit deux erreurs d'appréciation :

    loin de "calmer" la hargne des Parlements, qu'il pensait amadouer en leur donnant leurs ennemis en pâture, ce sacrifice ne fit qu'enhardir les Parlementaires, défenseurs égoïstes et inconscients de leurs intérêts corporatistes, hostiles par principe à toute réforme royale, et désormais certains qu'en s'opposant toujours plus, ils obtiendraient toujours plus. Le blocage de la Société qu'induira une telle inconscience et un tel égoïsme de caste sera la principale cause de la funeste Révolution...

    ensuite, l'expulsion des Jésuites - à la formation solide... - qui assuraient la plus grande part de l'enseignement, laissa de nombreux collèges et élèves sans maîtres : il fallut donc pourvoir de toute urgence à leur remplacement, et c'est dans ce but que fut créée l'Agrégation.

    Il faut noter, enfin, que le départ des Jésuites laissa le champ libre, en France, à la secte des Encyclopédistes : instruits et cultivés, les Jésuites manquèrent en France, après leur départ. Les cours européennes ne se trompèrent pas sur la qualité de ces hommes : les Jésuites furent - le paradoxe n'est qu'apparent - accueillis à bras ouverts dans des pays réformés ou orthodoxes, comme la Prusse de Frédéric II et la Russie de Catherine II, où leurs compétences furent mises à profit... pour le plus grand intérêt des pays concernés !

     

      Voir l'article de Camille Pascal, publié à l'occasion du 250ème anniversaire de la création de l'Agrégation : L'excellence à la française a 250 ans

     

     

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    1803 : La cession de la Louisiane devient définitive

             

    Par le Traité de Paris, la France cède la Louisiane aux États-Unis pour quatre-vingts millions de francs. Napoléon Bonaparte et le président américain Thomas Jefferson s'étaient entendus sur cette transaction le 30 avril (voir l'Éphéméride du 30 avril).

    Bonaparte, appuyé par Talleyrand, pensa un temps édifier un Empire français d'Amérique qui irait du golfe du Mexique aux rives du Saint-Laurent. Inquiets de voir remis en cause les droits de passage et de navigation qu'ils avaient obtenus des Espagnols, les Américains se dirent alors prêts à acheter à la France, pour cinquante millions de francs, La Nouvelle-Orléans et la Floride.

    Les préparatifs de guerre grevant le budget, Bonaparte abandonna ses rêves américains et proposa aux états-uniens, étonnés, de tout leur céder. La négociation aboutit rapidement.

    Grâce à cette transaction, les États-Unis virent leur superficie doubler. Ils virent surtout disparaître tout obstacle à la conquête de l'Ouest...

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     Dans notre Album L'aventure France racontée par les cartes, voir la photo "Rêves d'Empire : Aux Amériques (I/III)" et les deux suivantes...

     

     Ainsi s'acheva l'histoire de "la Louisiane française", commencée avec Robert Cavelier de la Salle, le 9 avril 1682 (voir l'Éphémeride du 9 avril)

     

     

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    1822 : Inauguration du Canal Saint Martin

     

    Dès le XVIème siècle, des projets existaient, repris sous Louis XIV puis par Napoléon, afin d'apporter à Paris une plus grande quantité d'eau, en canalisant l'Ourcq (à une centaine de kilomètres au Nord-Est de Paris).

    La création du Canal Saint-Martin et des Canaux Saint-Denis et de l'Ourcq est décidée sous la Révolution, mais empêchée par la situation générale. C'est Louis XVIII qui relance le projet en le confiant à l'ingénieur Pierre-Simon Girard (voir l'Éphéméride du 4 novembre, jour de sa naissance).

    Le préfet de la Seine pose la première pierre le 3 mai 1822. Le nouveau canal est inauguré par Charles X le 4 novembre 1825.

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    http://www.tourisme93.com/document.php?pagendx=1007

     

     

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    1902 : Naissance d'Alfred Kastler

     

    Il reçut le Prix Nobel de Physique 1966.

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    1908 : Inauguration de la statue de Notre-Dame du Liban, à Harissa

     

    La statue - qui provient de France - est coulée en bronze. Elle est de 8 mètres et demi de hauteur, de 5 mètres de diamètre et pèse 15 tonnes : un vrai chef-d'œuvre...

  • Au cinéma : L'homme d'argile par Guilhem de Tarlé

    L'Homme d'argile - film 2023 - AlloCiné

     

    Mostra de Venise 2023 : L’Homme d’argile,  le premier long-métrage d’Anaïs Tellenne, la fille de Karl Zéro, avec Raphaël Thiéry, dans le rôle de Raphaël, et Emmanuelle Devos, dans le rôle de l’artiste Garance.

    « l'homme regarde à ce qui frappe les yeux, mais l'Éternel regarde au cœur » (1 Samuel, 16.7).

    Il était une fois une "artiste" que l’on appelait « la femme en bleu » et qui pratiquait "l'art" contemporain, en fait un « contre-art » qui ne recherche pas la beauté mais l'insolite et, de préférence, le choquant. Elle usait et abusait pour commettre ses "œuvres" de toutes les matières et tous les corps possibles, à commencer par le sien qu'elle avait tatoué, comme c'est l'horrible mode, et qu'elle exposait à nu.
    Elle prit un jour pour modèle un homme borgne dont la première caractéristique était la laideur.

    "Comme un vase d'argile
    Ton amour nous façonne"

    chante-t-on aujourd'hui dans les églises, et Raphaël aurait pu l'interpréter à la cornemuse.

    Les critiques évoquent le conte de Jeanne-Marie Leprince de Beaumont (XVIIIème siècle),  La Belle et la bête : "Il était une fois    un marchand très riche....:
    Ils citent aussi le film éponyme de Cocteau (1946) destiné aux enfants, dont le prologue leur rappelle "quatre mots magiques : Il était une fois".
    Mais cet Homme d'argile  est pour les adultes, et la réalisatrice, quant à elle, se réfère au Golem juif, un être d'argile qui prend vie : c’est « le rêveur de Garance ».

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  • Au cinéma : Nous, les Leroy, par Guilhem de Tarlé

    Critique du film Nous, les Leroy - AlloCiné

     

    Grand prix à l’Alpe d’Huez : Nous, les Leroy, le premier long-métrage de Florent Bernard, avec Charlotte Gainsbourg, José Garcia, Lily Aubry et Hadrien Heaulmé (Sandrine et Christine Leroy, et leurs enfants, Lorelei et Bastien), avec aussi Lyes Salem (Claude) et Louisa Baruk (Melha).

    Se souvenir de l’Alpe d’Huez et de Florent Bernard, tellement ce film est nul, comme son titre le donnait à penser, mais la bande-annonce et surtout les deux acteurs principaux ont attiré mon épouse, ce qu’elle a regretté…
    Heureusement, quand même, qu’il y avait Charlotte Gainsbourg !
    J’ajoute que j’ai bien aimé aussi Lily Aubry qui se croit laide parce qu’elle est prognathe… mais cela lui donne, précisément, beaucoup de charme.

    Nous, les Leroy … est l’histoire d’une femme qui décide de quitter mari et enfants parce qu’elle s’ennuie… Ben voyons…
    Et son engagement du jour de son mariage ? et le mal qu’elle va faire à ses enfants qui voient leurs parents se déchirer ? C’est vrai que dans notre société actuelle, où prime l’égoïsme de chacun, tout le monde « s’en f… », ainsi que le commente par ailleurs très justement le réalisateur : « le divorce des parents s’est banalisé (…) tous nos potes avaient des parents séparés ».
    Il dit aussi, dans un autre registre, qu’il s’agit « d’une famille profondément française, qu’il a voulu raconter dans Nous, les Leroy, » et c’est sans doute pour cela qu’il s’est cru obligé de cocher la case « diversité et métissage » avec Melha, l’amie de Bastien.

    Quelques scènes auraient pu faire rire, si elles avaient été menées jusqu’à leur terme au lieu de finir en « queue de poisson ». Les dialogues se caractérisent surtout par leur vulgarité et leur grossièreté… sans doute Florent Bernard croit-il que le comique et l’humour se situent toujours au-dessous de la ceinture.

    Ecrivons pour conclure que j’ai été déçu de voir Lyes Salem dans cette « bouse », qui avait pourtant été un excellent vicaire dans Paternel.

     

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  • Encore un livre sur Louis XVII...

            Jerôme Garcin, journaliste à "La Provence", rend compte du livre de Christophe Donner sur Louis XVII: "Un Roi sans lendemain"(1).

            Dans le même journal, il y a peu de temps, Edmonde Charles-Roux avait présenté le livre écrit par son frère et consacré, lui aussi, à Louis XVII; ce qui lui avait permis d'évoquer, avec une noblesse de ton très touchante, l'enfant-Roi martyrisé (2).

            http://louis17.chez.com/

              Écrit dans le même état d'esprit, honnête et plutôt bienveillant, l'article de Jerôme Garcin est lui aussi très agréable à lire pour "nous", qui pensons que l'assassinat de Louis XVI est l'acte fondateur des Totalitarismes modernes; que l'on retrouve, dans les circonstances qui ont mené à l'assassinat de Marie-Antoinette, l'une des sources lointaines du racisme moderne; et que l'assassinat de leur enfant -tout enfant étant par définition exempt de tout crime- est l'horreur absolue, qui préfigure et résume toutes les atrocités dont le vingtième siècle sera prolixe: lui qui a été le plus sanglant et le plus violent de tous, précisément à cause de l'expansion des divers totalitarismes, qui trouvent -nous l'affirmons- leur origine dans la révolution française.....

              Jerôme Garcin écrit ainsi que l'auteur cède "à l'intemporelle compassion qu'inspire cet enfant-roi, mort à dix ans dans son cachot de la prison du Temple..."; "...Qu'avait-il fait pour mériter ce supplice ? Rien, évidemment." Nous ne pouvons que nous réjouir de voir des livres "sortir" sur Louis XVII; des journalistes en rendre compte, honnêtement; et une prise de conscience s'operer enfin dans l'opinion, après une trop longue période où la "vérité officielle" a occulté ou minimisé les horreurs de la période révolutionnaire... Le journaliste et l'écrivain nous permettront-ils, cependant, d'émettre une réserve, une seule, en toute amitié, dans le seul but de leur présenter notre vision des choses et  -pourquoi pas...- d'ouvrir un débat avec eux?... Jerôme Garcin écrit:: "Christophe Donner rappelle même que, lorsque la famille royale habita les Tuileries, le petit duc de Normandie fut aimé des parisiens, à proportion de la haine que Louis XVI et Marie-Antoinette leur inspiraient." Le mot de "haine" nous paraît tout à fait excessif et injustifié; et pour être parfaitement clairs: faux. Et son emploi nous parait déplacé....        

              En effet, un peu comme Henri Amouroux, intitulant "40 millions de Pétainistes" le tome deux de son Histoire des français sous l'Occupation, Alain Decaux a pu intituler "26 millions de royalistes" le premier article d'une série de neuf consacrés à l'année 1788 (3), montrant bien par là l'inanité des mensonges révolutionnaires sur une prétendue désaffection des français vis à vis de la Royauté en général, et de la famille royale en particulier (4). On chercherait en vain, en 1789, des preuves de "haine" contre Louis XVI et Marie Antoinette, sauf bien sûr dans la petite foule des émeutiers, excitée et manipulée par les révolutionnaires; celles et ceux que Chateaubriand dépeint si bien et qu'il appelle "les braillards", et qui faisaient déjà régner la Terreur: "On ne rencontrait dans les rues que des figures effrayées ou farouches, des gens qui se glissaient le long des maisons, afin de n'être pas aperçus, ou qui rôdaient cherchant leur proie; des regards peureux et baissés se détournaient de vous, ou d'âpres regards se fixaient sur les vôtres pour vous deviner et vous percer.".....

              Là, oui; dans cette populace qui faisait régner cette peur, on pouvait trouver de la "haine" contre le Roi et sa famille; mais le Peuple profond? les 26 millions d'habitants de la France profonde? Alain Decaux nous a déjà donné la réponse. Certes, Christophe Donner ne parle pas de 1789 mais de 1792, et trois ans séparent ces deux dates; mais les différents soulèvements qui devaient suivre ( la Vendée et le Grand Ouest royaliste étant loin d'être des soulèvements isolés...) le confirment amplement: c'est une très large part de la France (insurrections fédéralistes ou royalistes) qui s'est révoltée contre la Convention après l'assassinat de Louis XVI (il suffit de consulter une carte sur un atlas historique....). Qu'on prenne le problème par quelque côté que ce soit, il n'y a qu'un seul régime politique, en France, qui ait été plébiscité par un soulèvement populaire, armé, en sa faveur: et ce régime politique, ce n'est ni la république ni l'empire, mais bien la Royauté.

               N'est-il pas difficile de parler de "haine" dans ces conditions?....(5)

     

    (1): Christophe Donner, "Un Roi sans lendemain" - Grasset, 380 pages, 20,90 euros. / "La Provence", 8 septembre 2007.

    (2): voir la note "De Guy Môquet à.....Louis XVII!", dans la Catégorie "République ou Royauté."

    (3): "Journal de l'Histoire 1788", paru dans "Le Figaro", du 13 juillet 1988 au 25 août 1988.

    (4): nous donnons le texte complet de cet article dans la note suivante: "26 millions de Royalistes."

    (5): Napoléon, sur ce point, ne s'est pas trompé: lui qui a qualifié le soulèvement Vendéen de "Guerre de Géants" (venant d'un connaisseur, dans le domaine militaire, le compliment est plus que flatteur); et lui qui a repris pour son armée le qualificatif de "Grande", qu'il a copié de la "Grande Armée Catholique et Royale", tellement celle-ci l'avait impressionné.....

  • La Dizaine de MAGISTRO... avec une très originale ”Lettre à Napoléon”, de Henri Hude.

       * MAGISTRO, une tribune libre et indépendante d'information civique et politique, en ligne depuis 2008 : Présentation de Magistro par François Georges Dreyfus.pdf

    * Liens : - http://www.democratiedirecte.fr/  (Yvan Blot)   

                 - http://www.henrihude.fr/ (le Blog de Henri Hude)    

     

    * Gabriel ROBIN , Ambassadeur de France : Le mariage homosexuel : le vrai problème
    * Béatrice BOURGES, Présidente de l'Association pour la Protection de l'enfance : Du mariage des personnes de même sexe
    * Roland HUREAUX, Essayiste : Réponse au mariage entre personnes du même sexe
    * Marie-Noëlle TRANCHANT, Journaliste culturelle : 'Quelques heures de printemps'
    * François JOURDIER, Officier, Contre amiral (2S) : Grandeur et décadence
    * Maxime TANDONNET, Haut fonctionnaire : Un sondage subversif
    * Yves-Marie LAULAN, Economiste, Président de l’Institut de Géopolitique des Populations  : "Defense et illustration" de François Hollande, ...
    * Béatrice BOURGES, Présidente de l'Association pour la Protection de l'enfance : Demandons un referendum !
    * Henri HUDE, Maître de conférences, Directeur du Pôle d’éthique à Saint-Cyr Coëtquidan :
    Lettre ouverte à… Napoléon
    * Marie-Noëlle TRANCHANT : Journaliste culturelle : Quand le cinéma s'interroge sur l'euthanasie


    D'accord avec... la très originale "Lettre à Napoléon", de Henri Hude :

            Sire,
            Vous sortez du Purgatoire où vous étiez à jeun de toute politique internationale. Vous avez droit aux nouvelles, à moi de vous les donner. L’espace est court, je serai bref.
            Ce n’est que la politique des hommes. Ici-bas, on connaît mal la politique du diable, et les points de tangence entre l’une et l’autre. Et Dieu sait la pensée de Dieu.
            Pour centre de perspective, Washington.

            La situation des États-Unis évoque la vôtre, en 1812. C’est au moment où votre puissance avait culminé, que vous glissiez dans la démesure. Talleyrand retiré, les amis de la France tristes, vos fantoches à vos bottes. L’expiation commença, à la fin de l’année. "Pour la première fois, l’aigle baissait la tête."
            Certains disent que l’empire libéral des États-Unis est fini. Ce n’est pas vrai. Ils ont de très beaux restes et ne rabattent rien de leurs ambitions. Ce grand pays a dû sa fortune à sa sagesse politique et au suicide de l’Europe. Que fut cette sagesse ? Pas de démocratie idéologique ; un régime mixte, une république aristocratique, qui est une classe entrepreneuriale ouverte, assumant l’intérêt national, donnant large part au peuple, via le développement industriel ; les traditions classiques de l’Europe ; une vaste classe moyenne ; un compromis entre la religion chrétienne et la grande philosophie des Lumières. Tout cela s’érode. Ils adoptent la social-démocratie au moment où elle fait faillite en Europe. Plus d’aristocratie d’industriels, mais une oligarchie de financiers. Bonne pour un peuple sensé, leur Constitution divise des idéologues. Ils appellent Démocratie l’application d’une idéologie, qui est le communisme à l’envers, folie du tout privé remplaçant celle du tout public. Les effets ? Attristants. Le militarisme ? À son comble. La guerre, perpétuelle. Pourraient-ils vivre sans ? Sire, vous ne le pouviez plus. Eux, pas davantage.

            Deux logiques s’opposent : celle de l’empire et celle de la République. À l’horizon, une dictature de l’exécutif ? La sécurité nationale justifie tout. Comme vous, Sire, ils aspirent à l’empire par impuissance à se croire en sécurité dans un jeu d’équilibre et sans pouvoir absolu. Le monde entier n’aspire-t-il qu’aux bienfaits du libéralisme ultra-individualiste ? Il faudrait qu’il propose des perspectives attractives. Il a mis l’Europe à genoux, les pays arabes sens dessus dessous. Il a fonctionné, aux USA, en raison de leur singularité historique. Il y fonctionne moins bien. En exportant un bonheur, qui met la pagaille partout ailleurs que chez eux, ils ont inventé l’art de dominer tout le monde sans avoir l’air d’y toucher. Après avoir détruit le nazisme et le communisme, ils sont en train de devenir, sur le mode libéral, ce que la France fut un temps, Sire, à cause de vous : la puissance idéologique et militariste visant à l’empire universel. L’ONU ? Leur faux nez, ou une impuissance. L’OTAN ? Leur outil docile. L’UE, un castrat, une confédération du Rhin. Ils ne savent plus ce que signifie le mot "égalité" entre des nations. La démesure prépare leur perte, Sire, comme elle a brisé votre empire.

            C’est le dessein arrêté des États-Unis de mettre au pouvoir les Frères musulmans, sauf dans les monarchies pétrolières. Les gens trop honnêtes ont du mal à comprendre que le pétrole n’a pas d’odeur, et le pouvoir pas de religion. Richelieu abaissait les Protestants de France et s’alliait à ceux d’Allemagne, en lutte contre les Habsbourg. Les États-Unis tiennent les monarchies pétrolières, qui tomberaient sans eux. Par elles, ils tiennent les partis islamistes, qu’ils ont infiltrés depuis longtemps et que les pétroliers financent. Les services secrets britanniques, puis américains, ont toujours fait monter les Frères musulmans, contrepoids aux nationalistes arabes laïques. Face à un barbu, on ne sait jamais si c’est un pieux musulman, ou un agent de la CIA. Un grand État, dans des démocraties novices, peut tirer les ficelles. Les islamistes aussi sont corruptibles. Leurs gouvernements savent qu’ils vivent grâce aux investissements, et à la manne des pétroliers. Venus au pouvoir, ils ont le choix : soit gérer cahin-caha une démocratie "normale" de seconde zone – en somme, devenir des démocrates-chrétiens musulmans. En deux générations, le démocrate mangera le musulman. Soit ils se rebiffent. En ce cas : diabolisation, subversion, révolution, intervention, démocratisation, anarchie, domination – retour au cas précédent. Pour 'désislamiser' les pays musulmans, rien de mieux que des partis islamistes modérés. Cela dit, trop 'désislamiser' point ne faut. Il faut à l’idéologie libérale un religieux repoussoir. L’inquisiteur date trop, le barbu est incontournable. Le monde arabe ne doit pas devenir trop fort et l’empire libéral n’a pas intérêt à éradiquer une religion à ses yeux opportunément rétrograde. On serait plus tranquille encore si des raisons humanitaires allumaient une guerre entre sunnites et chiites. Tout ça est un bon jeu. Il permet de voir venir.

  • La Dizaine de MAGISTRO...

            Par-delà le discours dit de droite, dit de gauche ou d'ailleurs, il faut aller à l'essentiel ...
    du (bon) sens et des fondamentaux ... un choix de civilisation !


            MAGISTRO, une tribune libre et indépendante d'information civique et politique.  

            ( Liens : -  http://www.henrihude.fr/ )   

    * Rappel : comme il l'avait annoncé, Henri Hude publie ses notes sur "les valeurs", et vient de publier la troisième; cela commence par :

                   « On ne comprendra jamais les Lumières, si l'on ne pénètre pas jusqu'à leur noyau mystique… Malgré sa polémique antichrétienne, l’intention de la grande philosophie des Lumières est en effet religieuse, au sens large (voir post n° 2) ; ou, si par pudeur on préfère un autre terme, disons qu'elle est mystique. Il s’agissait de substituer, en Europe, une religion qu'elle voulait plus vraie, plus naturelle ou plus philosophique, à la religion du Dieu de la Bible. Ou bien, quand ils se pensent comme chrétiens, les penseurs éclairés voudraient dégager de la religion chrétienne populaire une essence philosophique du christianisme.»;

                     et cela s’achève par : « Le choix philosophique n'est pas entre une pensée mystique et une pensée laïque. Il est entre deux mystiques. »

                     C’est à lire… L'éditorial du dernier Hors-série de la Nouvelle Revue d'Histoire et le dernier Café actualité d'Antoine de Crémiers - chacun à sa façon - renvoient à la même problématique : nous en reparlerons...

            Pour cette livraison de la Dizaine de Magistro :

    François-Régis LEGRIER  Officier supérieur  Où l’on reparle des héros…  " Rendez-nous nos héros" tel est le titre ...
    Henri TISOT  Comédien  A propos de DSK  Coïncidence !
    Yves-Marie LAULAN  Président du Cercle des libertés républicaines  DSK président ?  Ce qu&r squo;il est convenu d’appeler l’affaire DSK ...
    Henri HUDE  Philosophe  Où en sont les valeurs ? Post n°1  Valeurs dominantes et valeurs dominées
    Denis TILLINAC  Ecrivain  Indignation préélectorale  Afin de ne pas mourir idiot, ...
    Hyacinth-Marie HOUARD  Abbé, fondateur de l'IRCOM d'Angers  Indécence naïveté et inconscience  Il ne s’agit ici ni de transgresser ...
    Ivan RIOUFOL   Journaliste  Pourquoi est-ce si important d'être "céfran" ?  J'écrivais qu'il était urgent d'écouter la société civile, ...
    Antoine-Joseph ASSAF  Philosophe franco-libanais Guerres Justes !  Qui peut encore dire que la guerre de la France au large de ...
    Vincent DESPORTES  Officier, général de division (2S)  Le piège américain  Pourquoi les États-Unis peuvent perdre les guerres d’aujourd&rsq uo;hui.
    Marie-Noëlle TRANCHANT  Journaliste culturelle  "L’Arbre de vie" de Terrence Malick : un psaume à l’écran  Palme d’or du dernier festival de Cannes, ...
    Henri HUDE  Philosophe Où en sont les valeurs ? Post n° 2  Le sens mystique des valeurs 

     

    Extrait du Desportes, Le piège américain, Pourquoi les Etats-Unis peuvent perdre les guerres d'aujourd'hui... (où l'on retrouve un écho du chapitre XXIV de Kiel et Tanger...) 

            "...C’est exactement ce que je dis : les Américains ont gagné la bataille des normes. Cette situation s’avère particulièrement contraignante pour nos propres forces. Elle nous conduit, à mon sens, dans une impasse dont nous devons sortir. La culture américaine – qui donne à la technique un rôle central dans la résolution des problèmes – est à l’origine de la dérive vers le "technologisme" qui condamne à terme notre indépendance. Je pense qu’il faut arrêter de voir l’interopérabilité avec les forces armées américaines, à tous les niveaux, dans tous les domaines, comme un bien et une nécessité absolue. Nous devons penser différemment l’interopérabilité, cesser d’en faire une valeur fondamentale imposée par d’autres qui disposent, eux, de budgets plus vastes. L’interopérabilité doit moins être subie que décidée, observée au cas pas cas, réfléchie en fonction de finalités tactiques, mais surtout politiques. L’interopérabilité est un objet politique avant d’être un objet technique. Puisqu’il n’est pas possible de faire des efforts partout, il faut le faire où cela a un sens. Après avoir pris conscience des contraintes extrêmement fortes de la multinationalité (comme de son caractère inévitable), il faut déterminer ce que l’on en attend dans le domaine politique. Avec qui ai-je le plus de probabilités d’être régulièrement engagé ? Avec qui dois-je pouvoir engager tel volume de forces pour réaliser tel type de mission ? Quel est le volume minimal de forces qui doit rester national, pour des raisons d’efficacité technique, ou de visibilité politique puisque la participation ne sert à rien si les forces, par trop disséminées, ne sont pas lisibles ? Avec quelles forces et à quels niveaux veux-je être interopérable ? Notons que l’évolution du contexte international entraîne des besoins réciproques d’interopérabilité.

             Aujourd’hui, la légitimité suppose la multinationalité effective des engagements. Si les "petits" ont besoin des "grands", l’inverse est autant vrai. Le "petit" a donc un poids nouveau dans la négociation sur l’interopérabilité ; le "grand" doit tenir compte de ses contraintes dans ses propres évolutions – technologiques en particulier. Recherchée pour elle-même, l’interopérabilité pourrait finir par altérer notre adaptation aux divers environnements conflictuels. Rien ne sert de la poursuivre par principe : elle n’est pas une vertu cardinale. Elle doit avoir un sens opérationnel, mais plus encore un sens politique. La seule interopérabilité qui vaille, c’est l’interopérabilité différenciée en fonction des milieux d’action et des visions politiques. Le principe d’interopérabilité différenciée permettrait de n’adopter comme normes que celles des normes américaines qui correspondent à une nécessité politique, et contribuerait ainsi à la maîtrise de la dérive technologique...."

  • Samedi 20 mars : Les enfants du Temple...

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                 L’association Marais-Temple donnera la pièce de Dominique Sabourdin-Perrin intitulée « Les Enfants du Temple » le samedi 20 mars au théâtre Saint-Léon (XVe arrondissement).

                 Cette pièce a déjà été jouée le 27 janvier dernier, dans la Mairie du IIIème arrondissement, lieu symbolique s'il en est puisque cette Mairie a été edifiée -en partie- sur l'emplacement du Temple, détruit après la Révolution, afin d'eviter qu'il ne devienne un lieu de pélerinage(s) royaliste....

                 L'oeuvre, en cinq actes, porte sur les derniers jours de la famille royale dans la tour du Temple.

                 Le texte de la pièce est paru aux éditions Triartis le 27 janvier 2010.

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    Infos pratiques :
    Date : samedi 20 mars 2010
    Heure :  19:30 - 22:30
    Lieu :   Théâtre Saint-Léon
    Adresse : 11 place du cardinal Amette, 75015
    M° La Motte Picquet Grenelle, réservations 06 50 62 33 11 ou par Internet, entrée 12€, enfants et groupes 8€.

    http://www.facebook.com/pages/Les-Enfants-du-Temple/193402717282 

     

            Comment a été créé LES ENFANTS DU TEMPLE....

     

            Une belle aventure qui a commencé fin mai 2008 !


            A l'occasion de la tenue du Forum des Associations, une jeune troupe de théâtre demandait des textes qu'elle pourrait interpréter, le jour de la manifestation organisée par la Mairie du IIIe, autour du Carreau du Temple.

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            L'Association Marais-Temple, organisatrice des cérémonies à la mémoire de Louis XVII, pose sa candidature. Encore faut-il trouver la personne qui pourrait et voudrait bien écrire la scène. Le Président Paul Meillon fait appel à un membre de son bureau qui prépare un livre sur la Tour du Temple pendant l'enfermement de la Famille Royale. Dominique Sabourdin-Perrin relève le défi, en rédigeant une première scène, en juillet 2008. Au mois de septembre, une ébauche de la pièce est prête.

            La jeune troupe de théâtre qui réclamait un texte n’est plus joignable. Paul et Dominique multiplient démarches et contacts, sans grand succès. Toutefois ces rencontres leur permettent de mieux appréhender la forme théâtrale. Dominique remanie le texte, Paul prend rendez-vous à la Mairie du IIIe qui accorde la salle des Fêtes, pour le vendredi 5 juin 2009. Se posent alors les problèmes des acteurs, des costumes, du metteur en scène, de l'éclairagiste, etc.

            Le bénévolat pourvoit pratiquement à tout. Des élèves du cours Florent se présentent ainsi que quelques bénévoles qui veulent interpréter la pièce. Le rôle de Louis XVII est tenu par un enfant du catéchisme de Ste Elisabeth, paroisse des membres de l'Association Marais-Temple. Odile Troesch, spécialiste des costumes de la Cour de Louis XVI offre son concours, prête des robes et réalise plusieurs costumes pour le petit Louis-Charles, qu'elle a la gentillesse de donner à l'Association. Sa fille, jeune fille fort jolie et blonde se propose pour le rôle de Madame Royale. Après une prise de contact avec la garde mobile de la caserne Vérines, le commandant Schwartz accepte de prêter des costumes de gardes nationaux stockés dans le musée de la caserne. Une spécialiste des mélodies chantées par Marie-Antoinette, Cécile Coutin, accepte d'interpréter La Ballade Blanche (berceuse de Théodore Botrel sur Louis XVII) et La Piété Filiale (paroles de Lepître, musique de Madame Cléry). Un artiste d’origine roumaine, Cristian Todiè, réalise des décors époustouflants où la Tour du Temple apparaît aussi terrifiante que celle qui a été démolie en 1809. Enfin, le bureau de Marais-Temple parcourt le quartier pour déposer des affiches chez les commerçants et le bouche à oreille fait le reste.

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              Le 5 juin 2008, la représentation commence avec un léger retard, car il y a affluence. Il faut refuser du monde. La mère du pianiste ne peut entrer ! Le spectacle se déroule dans le plus grand silence, malgré la chaleur et la nombreuse assistance. On entend quelques pleurs. Au baisser des lumières marquant la fin du spectacle, c'est le succès.

             La Mairie accepte, quelques mois plus tard, que la pièce soit de nouveau jouée dans la salle des Fêtes. Une pièce de La Maison des Associations sert aux répétitions. Le curé de Ste Elisabeth prête, également, des salles. Une équipe composée pour moitié de nouveaux acteurs, avec un metteur en scène de talent, Jean-François Fabe, améliore le jeu des acteurs pour les nouvelles représentations qui auront lieu le 27 janvier 2010, à 19 h 30, à la Mairie du IIIe et le 20 mars 2010, à 20 h, salle St Léon.

             L’enfermement et le martyr de la Famille Royale, Louis XVI, Marie-Antoinette, Madame Elisabeth et particulièrement celui des deux enfants, Marie-Thérèse-Charlotte et Louis-Charles, peut, enfin, être raconté sur les lieux mêmes de ce drame familial, deux siècles après. Puisse cette évocation vivante, pour laquelle un silence absolu est demandé pendant la représentation, permettre qu'on ne les oublie pas et que naisse le désir du nécessaire devoir de Justice.

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    Deux passages de la pièce (et des photos de la représentation du 5 juin 2009):

    I : Acte I Scène 8 :

    Municipal: Citoyen, où vas-tu ?

    Louis-Charles, sûr de lui: Je vais parler au peuple.

    Municipal: Tu rentres tout de suite. Tu n'as pas le droit de sortir sans ma permission..

    Louis-Charles: Ah ! Laissez-moi passer, Monsieur.

    Municipal: Pas de Monsieur. Appelle-moi, Citoyen. C'est ainsi qu'on doit dire.

    Louis-Charles: Je veux demander au peuple de ne pas faire mourir Papa.

    Municipal: Moi, j'ai pas reçu d'ordre. Tu rentres dans la chambre. Tu vas retrouver ta mère.

    L'enfant retourne vers sa mère, effondrée, qui tient un mouchoir dans la main droite et s'éponge les yeux.

    Louis-Charles d'un ton assuré: Maman, je ne crois pas qu'ils fassent mourir Papa.

    La Reine attire l'enfant contre elle. Elle enfouit son visage dans le cou de son fils

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    II : Acte II scène 1 :


    Madame Royale: Ils ont osé ! Le Régicide est accompli ! Mon Père qu'allons-nous devenir sans vos conseils, sans votre soutien ? Mon frère n'a pas encore huit ans, et moi, tout juste quatorze. Mon Père si bon, qui ne pensiez  qu'à nous et à la France ! Qui a osé donner la mort ? Qui a osé porter la main sur son prochain ? Qui a osé tuer l'Innocent ? Père, vous n'avez eu aucun soutien en vos derniers moments ! Aucun service funèbre ! Pourrons-nous, un jour, porter quelques fleurs, sur une tombe ?

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    Sur le Plan de Turgot, le Temple, démoli en 1809.
  • Ouverture du procès de Villiers-le-Bel : ”Un procès en noir et blanc”.....

                Sans chercher à tout prix le mauvais jeux de mots, il est très "clair" ce compte-rendu paru le mardi 22 juin sur le fil AOL: on y rend compte de l'ouverture du procès de cinq "jeunes", accusés de tentative d'homicide volontaire -excusez du peu !...- contre les forces de police.
                Nous n'ajouterons rien aux propos de Marie-Pierre Subtil, et vous les laissons découvrir tels quels....
           
                 Nos deux grains de sel préliminaires seront, d'abord, pour nous réjouir du fait que ce billet constitue une nouvelle entorse au politiquement correct et à l'interdiction qu'il souhaiterait instaurer de dire tout haut ce que tout le monde voit et sait pertinemment. La récente "affaire Zemmour", qui se termine bien pour lui et pour la liberté de pensée (de penser), est dans toutes les mémoires : il faut oser dire les choses.....
                 Et, ensuite, pour poser avec Xavier Lemoine, maire de Montfermeil -mais aussi avec tant d'autres...-  la question de fond : quand va-t-on cesser d'accueillir et naturaliser 200.000 personnes, et plus, chaque année ? Une "politique" (?) aussi folle ne relève plus de l'extravagance ni de l'insensé ou de l'aberrant, mais du suicide pur et simple d'une Nation, par dilution et substitution démographique.
                 Il faut non seulement arrêter cette folie furieuse, mais inverser les flux, et entamer dès maintenant la politique inverse: le retour de ces populations qu'on a fait venir ici inconsidérément (pour rester polis) et qui, de fait s'impose, comme le pense et l'explique Nicolas Lacave.....
                 Voici, en texte intégral non modifié, l'article de Marie-Pierre Subtil et la photo qui l'accompagne :
     
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    Le procès de cinq jeunes, accusés d'avoir tiré sur des policiers à Villiers-le-Bel en novembre 2007 lors d'émeutes consécutives à la mort de deux adolescents, s'est ouvert lundi (22 juin, ndlr) dans une ambiance tendue.
                C'est devant une assemblée en noir et blanc que s'est ouvert, lundi 21 juin, devant la cour d'assises de Pontoise (Val-d'Oise) le procès de quatre hommes, jugés pour avoir tiré sur des fonctionnaires de police lors des émeutes de Villiers-le-Bel. Accusé d'avoir mis un fusil à disposition, un cinquième comparaît pour complicité.
                Le public était scindé en deux parties. A gauche en entrant, des hommes en uniforme ou en costume, tous Blancs à une exception près : les policiers, à la fois parties civiles et témoins, victimes des émeutes des 25 et 26 novembre 2007. Le premier jour, 656 fonctionnaires de police étaient intervenus après les échauffourées nées de l'accident entre une mini-moto et un véhicule de police, au cours duquel deux jeunes avaient trouvé la mort ; 52 policiers avaient été blessés, dont 26 touchés par des armes à feu. Le deuxième jour, 680 policiers étaient sur le terrain, 81 ont été blessés, dont 54 par armes à feu.

     PROCÈS "NORMAL"

                A droite dans la salle, hormis les journalistes, un public exclusivement noir, comme les cinq accusés. La salle est trop petite, même les témoins ne peuvent y accéder. Au rythme des suspensions de séance, les uns laissent la place aux autres : les familles d'abord, mamans en boubous, frères et sœurs, puis ami(e)s. Pour les avocats de la défense, les conditions nécessaires à un procès "normal" ne sont pas réunies. Qui faut-il faire sortir ? Les parties civiles, suggèrent les uns, une partie du public, disent les autres. Finalement, le public viendra à tour de rôle, après avoir été filtré par deux cordons de CRS.

                Quatre personnes appelées à faire partie du jury ont demandé à être dispensées, pour des raisons liées à leur adresse où à leur fonction. L'une ne s'est pas présentée devant la cour. Au final, un seul des neuf jurés est un homme de couleur. Celui-ci avait formulé une demande de dispense, qu'il n'a pas maintenue.

                Dans cette ambiance tendue, un incident est survenu en fin de journée. L'un des accusés, Abderhamane Kamara, 29 ans, a insulté la cour après que la présidente, Sabine Foulon, lui a demandé pourquoi il était "sur les nerfs" lors de son audition. Alors qu'il enchaînait les injures, il a été évacué par les forces de l'ordre.

                Les témoins sous X..., éléments-clés de ce procès, ne devraient intervenir, par visioconférence, que lundi 28 juin (1) . Mais dès le premier jour, la validité de ces témoignages a été mise en cause par les avocats de la défense. L'un d'entre eux, Me Michel Konitz, a rappelé que des appels à témoignage avaient été distribués dans les boîtes à lettres du quartier, promettant anonymat et rémunération. Appelé à témoigner, un officier de police judiciaire a indiqué qu'aucun des témoins anonymes n'avait été rémunéré. "On leur a dit quand qu'ils ne seraient pas payés ?", demandait MeKonitz. "Pas avant qu'ils aient témoigné." "Vous n'êtes pas très honnêtes, dans la police !", lançait alors l'avocat.

    Marie-Pierre Subtil
     
    (1) : troisième grain de sel : mais, le lundi 28 juin, aucun ne s'est présenté ! En Sicile, on appelle cela l'omerta, ou la terreur que fait régner la Mafia par ses menaces, sur les témoins ou leurs familles. En est-on là, aujiourd'hui, dans ces cités de cette ex-douce France ? On peut, au moins, se poser la question ....
  • Olympe de Gouges à Plan-de-Cuques, Bouches-du-Rhône ? Ou : Le naufrage des Lumières dans la Terreur...

                C'est Clochemerle à Plan-de-Cuques, Bouches-du-Rhône. Avec deux personnages aux déclarations impayables: le maire de Plan de Cuques, Jean-Pierre Bertrand, et Roland Povinelli, conseiller général.

                Mais d'abord, de quoi s'agit-il ?

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    C'est tout à côté du pays de Pagnol, et c'est du Pagnol...

                 De trois fois rien, mais qui va nous permettre de déboucher sur quelque chose. On vient de construire un Collège à Plan de Cuques, mais, deux ans après, ce collège n'a toujours pas de nom. On fait donc voter les intéressés et, ô surprise, c'est le nom d'Olympe de Gouges qui sort (il y avait trois possiblités: Rosa Parks, Simone Veil et ladite Olympe).

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                 Surprise et dépit du maire et du conseiller, qui auraient préféré Simone Veil. Et, première énormité, ils confient à la presse leur désarroi devant ce choix d'une "révolutionnaire méconnue" (sic) ! La suite de l'article qui relate tout ceci (1) est encore plus savoureuse: "Lors d'une réunion à ce sujet, Roland Povinelli, conseiller général du canton s'est même inquiété de savoir pourquoi on l'avait guillotiné... On s'est renseigné, elle n'aurait rien fait de répréhensible" Re-Sic !

                  On appréciera tout particulièrement le conditionnel "elle n'aurait..."

                  On est partagé entre l'effarement devant tant d'inculture -pour des élus, tout de même...- et le franc éclat de rire, idéal pendant la période des vacances: voilà une journée qui commence bien !.....

                  Faisons donc une rapide remise à niveau historico-culturelle pour notre maire et notre conseiller général. Des devoirs de vacances, en quelque sorte...

                  Non, elle n'avait rien fait de répréhensible, Olympe de Gouges (pas la peine de rester dans le flou "elle n'aurait": elle n'a !). Pas plus que les milliers de morts guillotinés sous la Terreur, ni, plus généralement, les 6 à 700.000 victimes de la Révolution. Et, non, elle n'était pas révolutionnaire. Et si elle est méconnue de MM Bertrand et Povinelli, on ne sait pas qui est le plus à plaindre de cette ignorance, d'elle ou d'eux....

                  Son vrai nom est Marie Gouzes. Royaliste, comme tout le monde (il n'y avait pas dix républicains en France, selon le mot de Saint Just), elle adopta l'enthousiasme des idées nouvelles au moment où, pour tout le monde, cette révolution semblait n'être que l'évolution nécéssaire dont avait rêvé, par exemple, un Mirabeau. Mais assez vite, par la suite, révoltée et effrayée par les horreurs dont Marat, Danton, Robespierre et consorts se rendirent coupables, et lucide sur les conséquences de ce qui ne pouvait plus que déboucher sur le Totalitarisme, Marie/Olympe redevint la royaliste qu'elle avait été.

                  Elle eut le courage, la noblesse de coeur et la grandeur d'âme de défendre Louis XVI et de rédiger des pamphlets contre Marat et Robespierre. Mais les conventionnels lui interdisirent d'aider concrètement Malesherbes à défendre le Roi, au cours de son procès. Un tel courage ne pouvait bien sûr pas rester impuni: Robespierre la fit guillotiner le 3 novembre 1793, trois semaines après Marie Antoinette, à qui elle avait crânement adressé le préambule de sa "Déclaration des Droits de la Femme et de la Citoyennne".

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    Gravure d'époque

                  Il est attesté qu'elle monta à l'échafaud en faisant preuve d'un grand courage et d'une grande sérénité, illustrant le naufrage des Lumières dans la Terreur....

                  Bon choix, le nom d'Olympe de Gouges pour votre collège, monsieur le maire, et monsieur le conseiller général.

                  Et bonnes vacances, maintenant que vous savez tout ou -du moins- que vous en savez assez pour ne plus être pris en défaut dans vos prochaines déclarations à la presse ..... 

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    (1) : La Provence, mercredi 15 juillet.

  • Les vrais amis de l'Afrique et des Africains : Carmes de Kaolack, Sénégal...(2/3)

    Développement durable au Sénégal.

     

    L'eau vive des Carmes (1), par Sophie Le Pivain (1/2).

     

                           (Pour accéder au site: http://www.carmel.asso.fr/Couvent-de-Kaolack.html ou http://www.lescarmesausenegal.org/ ).

     

               Onze heures et demie. La réunion prévue à neuf heures du matin peut enfin commencer. Les derniers villageois prennent place nonchalamment dans la salle aux murs blancs. Des chaises circulent de bras en bras pour asseoir la soixantaine de personnes.

     

               Des femmes aux boubous multicolores sont assises sur une natte tressée. En ce mois de février, elles ont fait plusieurs kilomètres à pied par plus de 35°C, leur bébé bien accroché dans le dos, pour représenter leur village à la rencontre d'aujourd'hui.

     

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              Malgré les quelques quarts d'heures de retard, tous les regards sont vissés sur les intervenants, qui s'expriment en wolof. L'évènement est de taille pour ces habitants de Goundiour Saloum, Keur Galllo Diawo, Kossi Tiamene, Keur Diarra Peul, Keur Diarra Bambara, Bill Peul et Bill Bambara, sept villages peuls musulmans de la région de Ndiaffat, au sud-est de Dakar, la capitale du Sénégal. Il s'agit d'élire le comité de gestion du forage qui permettra bientôt d'acheminer l'eau de trois cents mètres de profondeur jusqu'aux bornes-robinets déjà construites au beau milieu des cases, dans chacun des villages, ainsi qu'aux abreuvoirs.

     

    "Ici, la meilleure façon de parler du Christ c'est d'apporter l'eau".

     

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    "Avant" : Enfants récoltant de l'arachide....

     

              De quoi changer la vie des habitants de cette région quasi désertique dans laquelle ne tombent que six cents millimètres d'eau par an, au cours des trois mois que dure la saison des pluies. Tout au long de la saison sèche, hommes, femmes ou enfants parcourent de plus en plus de kilomètres à pied ou en charrette jusqu'à leurs puits, pour en tirer une eau souvent infestée de bactéries, au fur et à mesure que ceux-ci s'assèchent.

              Parmi les organisateurs de cette journée en pleine brousse, dans le seul bâtiment en dur des environs, un "toubab" (un Blanc). Sa djellaba à lui, c'est une robe en coton clair, avec un scapulaire et un large col à capuchon. Pour que les villageois le comprennent, l'un d'eux traduit en wolof ce qu'il leur dit dans un français qui ne laisse aucun doute sur ses origines marseillaises. S'il est aujourd'hui question de forage, d'eau courante et de château d'eau, c'est grâce à sa communauté. Frère Luc-Marie est le prieur du couvent des Carmes, qui ont débarqué il y a six ans de leur province de Montpellier, à l'appel de l'évêque de Kaolack, pour implanter dans le diocèse la branche masculine du Carmel et y assurer l'animation du futur grand centre spirituel du diocèse: le sanctuaire marial Keur Mariama, un séminaire de propédeutique, un centre de retraites spirituelles, et le couvent de la communauté, qui n'attendent plus que les fonds nécessaires pour sortir de terre sur le terrain de trente hectares dont dispose la communauté.

     

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    ...et "maintenant": l'eau du forage, pour sept villages.

    "Ici, la meilleure façon de parler du Christ c'est d'apporter l'eau".

     

              C'est justement sur cette terre poussiéreuse que le château d'eau, qui enverra l'eau au village du haut de ses cent cinquante mètres, est en construction. S'il tâche d'être fidèle autant que possible aux deux heures d'oraison quotidienne et à la liturgie des Heures en communauté, comme en tout temps de fondation, Frère Luc-Marie n'a pas hésité à bousculer un peu son emploi du temps carmélitain pour mettre en place cette grosse opération de développement avec l'aide de la Caritas locale, qui a le rôle de maître d'ouvrage. "Notre projet ne pouvait pas se développer sans disposer d'un forage. Trouver et capter de l'eau fut donc dès le départ une priorité et une nécessité. Mais il était impensable d'alimenter en eau la centaine de personnes appelées à vivre sur le site, sans penser aux quelques mille sept cents habitants du secteur et leurs deux mille têtes de bétail."

     

      

     

              La vocation des Carmes est avant tout de rejoindre les hommes dans leur pauvreté intérieure et spirituelle. "Mais -reprend le prieur- Jean-Paul II disait qu'en Afrique, on ne peut pas envisager l'évangélisation seulement sur un plan théologal, sans prendre en compte la réalité de ce que vivent les gens. Ici, la meilleure manière de leur parler du Christ, c'est de leur apporter l'eau qui est la vie. Ce n'est pas sans nous rappeler la Samaritaine. Ces musulmans sont pour nous la Samaritaine. Nous voulons leur apporter à boire l'eau vive du Christ".

     

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    ...leur apporter l'eau qui est la vie....
     

    Alors, Frère Luc-Marie, que ni ses études d'Histoire ni sa vocation de Carme ne prédisposaient à devenir expert en hydraulique, est passé maître dans la connaissance de l'écosystème de la région du Sine Saloum, dans les technique de forage, et autres recommandations de l'OMS ( Organisation mondiale de la Santé, dépendant des Nations unies). Et troque volontiers son habit contre un tee-shirt et une casquette pour travailler avec les ouvriers.  (à suivre...).

     

     

    (1): "Famille Chrétienne", n° 1573, du 8 mars 2008.

  • Le français, c’est aussi bon pour la science...

              On a beaucoup entendu, ces derniers temps, les chercheurs se mobiliser, voire manifester, pour défendre la Recherche et demander d'avantage de crédits. Ce en quoi ils ont, évidemment, tout à fait raison. Un autre sujet passionne, et inquiète, la communauté scientifique dans son ensemble, et on en a un peu moins parlé, du moins pour l'instant. Il s'agit de la défense de la langue française "comme langue de recherche".

              En effet, "La recherche française a besoin de publications en français", affirme une Lettre ouverte aux responsables de l’évaluation scientifique, lancée le 15 février sur Internet par les éditions Hermès, et qui a recueilli 2 600 signatures en cinq jours.

              Affrontant la domination de l’anglais comme langue de la recherche mais aussi comme langue d’évaluation de leurs travaux, les chercheurs ont demandé au président d’Hermès Science, Sami Ménascé, de se mobiliser. D'où la pétition que l'on pourra lire par la suite, et qui fait suite à la Lettre que nous venons de citer.

              "Un bon livre, un article de revue et même un manuel écrits en français sont le plus souvent ignorés par les critères d’évaluation utilisés par nos agences. Les conséquences de cette politique sont malheureusement évidentes : publier en français devient tout simplement du temps perdu pour l’évaluation d’un enseignant ou d’un chercheur et donc pour leur carrière. C’est à terme la chronique de la mort annoncée des publications en français", regrettent les signataires de la lettre.

              Ils demandent donc que ces publications soient prises en compte par les agences telles que le CNRS, le Conseil national des universités et l’Agence d'évaluation de la recherche et de l'enseignement supérieur.

              "Les contribuables doivent avoir un accès en français à ce qu’ils ont soutenu par le biais de leurs impôts, la transmission des savoirs doit se faire dans la langue où est dispensé l’enseignement ; et enfin, le meilleur moyen d'accéder à la pensée d'un auteur est de discuter avec lui dans sa propre langue", avancent-ils.

              Jean-Luc Schwartz (directeur de recherche au CNRS), Jean-Charles Pomerol (président de l’université Pierre et Marie Curie), Albert David (Directeur du "M-Lab", ENS Cachan), Jean-Marie Pierrel (Jean-Marie Pierrel, directeur du laboratoire Atilf du CNRS) figurent parmi les 2 600 signataires de cette pétition, dont voici le texte intégral.  

     LETTRE OUVERTE AUX RESPONSABLES DE L’EVALUATION SCIENTIFIQUE

                                                     LES SCIENTIFIQUES DOIVENT-ILS CONTINUER À ECRIRE EN FRANÇAIS ?

               Il est largement admis que la lingua franca de la recherche scientifique est aujourd'hui l’anglais. Pourtant, il existe au moins trois bonnes raisons de penser qu'il est indispensable que les scientifiques continuent d’écrire en français.

              – Puisque la recherche repose essentiellement sur des financements publics, une considération élémentaire voudrait que les contribuables aient un accès en français à ce qu’ils ont soutenu par le biais de leurs impôts.

              – La deuxième raison concerne l’enseignement. La production de livres de synthèse et de manuels en français est une tâche extrêmement honorable et même nécessaire pour compléter un enseignement dispensé en français. Comment faire aimer une discipline en n'offrant que des livres en anglais qui ne sont en général pas adaptés, ni au niveau, ni aux habitudes que nous avons de structurer nos enseignements ?

              – La troisième raison relève de l'apprentissage. Il faut un grand entraînement pour pouvoir s’exprimer dans une autre langue que sa langue maternelle avec le même sens de la nuance, avec la même richesse. Quel meilleur moyen d’accéder à la pensée d’un auteur que de discuter avec lui dans sa propre langue?

              La publication en français apparaît donc comme une nécessité. Pour que cette production continue, il est urgent de valoriser notre activité de recherche dans notre langue. En effet, les systèmes de référencement des publications (dont le principal est une filiale d’un éditeur privé) reconnaissent prioritairement les publications en anglais ! Soit notre système national valorise cette production, soit cette dernière disparaîtra.

              Reconnaître à leur juste valeur les publications en français, suppose que les sections du comité national du CNRS, du CNU et de l’AERES prennent en compte, en fonction de leurs exigences de qualité, les revues en français mais aussi les livres et les manuels. Il n’est pas normal qu’à l’heure actuelle, un bon livre écrit en français ne soit pas considéré dans l’évaluation d’un chercheur.

              L’objectif de cette pétition adressée à L’Agence d’Evaluation de la Recherche et de l’Enseignement Supérieur (AERES) est de montrer que notre communauté scientifique française ou francophone a encore la capacité de penser par elle-même et qu’il ne faut pas rejeter, comme insignifiant, tout ce qui s’écrit en français.

              Nous vous remercions pour votre soutien.