Au cinéma, pour un film de grande actualité : La nouvelle femme, par Guilhem de Tarlé
Premier long-métrage : La Nouvelle femme, un film franco-italien de Léa Todorov, avec Jasmine Trinca (Maria Montessori) et Leïla Bekhti ( la courtisane Lili d’Alengy).
J’avoue que j’en connaissais le nom mais ne savais rien de la « méthode » Montessori et de Maria, et je regrette que ce docufiction nous présente moins la première qu’il n’insiste sur le « militantisme » féministe de celle qui fut la première femme médecin d’Italie au début du siècle dernier.
Elle ne voulait pas se marier pour ne pas perdre ses droits, qui auraient été effectivement accaparés par son mari. Ecrivant cela, je pense à l’Hiver à Majorque de George Sand qui, en France, au siècle précédent, décida de se séparer du baron Dudevant pour pouvoir gérer elle-même sa propriété de Nohant. Les « droits de l’Homme » issus de la révolution française n’étaient pas forcément les droits de la femme…
Il n’empêche que pour cette « indépendance », Maria Montessori, fille-mère, sacrifia son fils Mario et l’abandonna presque totalement durant sa première jeunesse tandis qu’elle mettait au point, précisément, sa « méthode » au profit des enfants des autres… n’était-elle pas en l’occurrence digne disciple de Rousseau – Émile ou De l’Éducation !
L’intérêt du film, néanmoins, est ailleurs et on pense au très bon documentaire, Et les mistrals gagnants (2017), d’Anne-Dauphine Julliand. On pense aussi à la phrase merveilleuse du Professeur Jérôme Lejeune, que Maria Montessori reprendra à sa façon, « La médecine (…) c’est l’amour du malade ».
Permettez-moi de ne pas croire que cette sollicitude auprès des enfants, et particulièrement des handicapés, partagerait les combats « progressistes » d’aujourd’hui en faveur de l’avortement, avec l’eugénisme inhérent au diagnostic prénatal, ou la propagande pour « aider à mourir dans la dignité » ceux que le handicap ou la vieillesse rendent dépendants.
Bref, un film d’une grande actualité.