Paris : deux messes pour le deuxième Roi martyr...
...et, à ce propos, queqlues réflexions générales, où l'on verra que la sémantique rejoint le politique....
L'expression "le Roi martyr", pour désigner le seul Louis XVI, est bien, ainsi, l'un des exemples les plus frappants de ces perversions de vocabulaire que les royalistes se sont stupidement laissés imposer, et qu'ils ont fini par reprendre et employer à leur tour, comme tout le monde. Or, les mots ne sont pas innocents et, comme le faisait remarquer Bainville, c'est par les mots que l'on désigne les idées, et c'est sur les idées que l'on s'entend.....
Ainsi, par exemple, "la prise de la Bastille", qui n'a jamais été prise, mais qui fut le théâtre de l'une des ignominies les plus infâmes de la Révolution : contre la promesse donnée au gouverneur qu'il n'y aurait aucune violence, celui-ci ouvre les portes, et l'on massacre tout le monde, on décapite les corps, et l'on promène les têtes au bout des piques ! Voilà la vérité, et elle est immonde : mais en disant et laisssant dire "prise de la Bastille", on laisse croire à un glorieux fait d'armes, ("les ridicules légendes de la Bastille", disait Bainville)...