Éphéméride du 8 novembre.
1793 : Inauguration du Musée du Louvre
1622 : Louis XIII à Marseille
Âgé de 21 ans, le jeune roi se voit offrir un divertissement organisé par la Prud'homie des Pêcheurs de Marseille, dans la calanque de Morgiou.
Pour l'occasion, un escalier, toujours largement utilisé aujourd'hui, est taillé dans le roc : l'escalier de Louis XIII.
La calanque et l'escalier de Louis XIII
1793 : Inauguration du Musée du Louvre
Inaugurer un Musée est chose facile. C'est tout ce qui s'est passé avant, en amont, qu'il convient d'avoir présent à l'esprit, si l'on veut appréhender correctement les choses. Et ce qui est clair, c'est que "le Louvre" Palais et Collections, contenant et contenu, c'est l'oeuvre des rois, sur près d'un millénaire... Le Louvre est né des Rois, et par les Rois...
On sait que, dans la mythologie grecque, Athéna est sortie tout armée de la tête de Zeus, son père. Qu'on n'aille pas imaginer qu'il s'est passé la même chose, en novembre 93, avec le Musée du Louvre ! Qu'on n'aille pas imaginer la république sortant de son chapeau, d'un claquement de doigts, ex nihilo, un musée magnifique et magique, qui va guider le peuple enténébré vers les sommets de l'Art et de la Beauté !
Il ne faut pas oublier qu'au même moment où elle inaugure l'oeuvre des autres (en l'occurrence, des Rois...), la république vient de déclencher une campagne sans précédent de destruction du patrimoine, qui aboutira à ce que, dans l'espace d'une vingtaine d'années, entre le quart et le tiers du Patrimoine français aura disparu....
Fait unique et sans précédent dans toute l'histoire de l'humanité, organisé méthodiquement en vue de la disparition d'un héritage, d'un esprit... : jamais les vandales du Vème siècle n'auront brisé tant de chefs d'oeuvre, dira, en substance, Alexandre de Sommerard, grand amateur d'art et grand royaliste, fondateur des Musée de Cluny et de la Renaissance (voir l'Éphéméride du 31 août)...
Cette précision nécessaire étant apportée, place à la genèse de cette authentique politique de civilisation, menée par les Rois sur un millénaire...
I. La "Librairie" de Charles V
Le premier acte, si l'on peut dire, dans la longue histoire qui précède la création du Musée du Louvre, en la rendant possible, c'est la fameuse Librairie de Charles V (voir l'Éphéméride du 21 janvier) :
http://classes.bnf.fr/rendezvous/pdf/fiche_livre3.pdf
Ci dessous, le Louvre de Charles V, enluminure tirée des Très Riches Heures du Duc de Berry :
Au XIVème siècle, les collections de manuscrits sont regroupées dans des "librairies", c'est-à-dire des bibliothèques. Celle qui, durant ce siècle, a la plus grande valeur culturellement est celle du roi de France, Charles V, qui régna de 1364 à 1380. Composée de 900 volumes, c'est la troisième de toute la chrétienté après Avignon (la première avec 2.000 volumes) et la Sorbonne.
En 1367, le souverain transfère ses livres du Palais de la Cité au château du Louvre, plus précisément dans la tour qui s'élève à l'emplacement de l'actuel Pavillon de l'Horloge.
Avant lui, beaucoup de souverains ont réuni dans leurs palais des collections de livres (comme saint Louis). Mais pour la première fois, un roi faisait de sa bibliothèque une institution, qui pourrait s'enrichir avec le temps, ainsi qu'un centre d'études où d'autres, comme lui, pourrait venir travailler. On a bien affaire là à une première ébauche de la Bibliothèque Nationale.
II. Le mécénat de François premier
François 1er fut le deuxième monarque qui augmenta considérablement la quantité, mais aussi et surtout la qualité, des collections royales : il attira des artistes italiens en France, notamment bien sûr Léonard de Vinci, qui nous laissa sa Joconde (ci dessous)...
C'est lui, aussi, qui est à l'origine de la fabuleuse collection des Joyaux de la Couronne, lamentablement dispersée par la jeune et haineuse IIIème République...
Sur ce lamentable épisode de la destruction voulue et méthodique de notre Héritage, de notre Histoire, voir notre Évocation du 12 février :
Puis Louis XIV marqua un tournant décisif, avec ses collections de tableaux mais aussi d'objets de qualité (pierres dures etc... : ci dessous, l'Hortensia, son célèbre diamant rose) et l'achat de l'extraordinaire collection Jabach (16661/62, puis 1671, voir l'Éphéméride du 6 mars), qui n'aura d'équivalent, dans son énormité, que l'acquisition de la non moins extraordinaire collection Campana par Napoléon III en 1861 (voir l'Éphéméride du 20 mai).
À partir de ce moment là, des pièces majeures de ce fabuleux patrimoine commencèrent à être montrées au public, plus ou moins régulièrement : exposées dans un ou plusieurs salons de Versailles, ces Expositions temporaires sont à l'origine de notre mot actuel "Salon" (voir l'Éphéméride du 25 août)...
Ensuite, il y eut une expos