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LAFAUTEAROUSSEAU - Page 1413

  • Le CMRDS, une université à succès

    Camp Maxime Real del Sarte de l'été 2014 : rassemblement matinal avant les activités de la journée 


    L'université d'été a pris le nom de camp Maxime Real del Sarte (CMRDS), du nom du fondateur des camelots du roi. Chaque année, l'Action française se réunit une semaine au mois d'août dans un château près de Roanne. Une semaine de camaraderie (l'ambiance des repas et des veillées est mémorable), mais aussi et surtout de formation, théorique et pratique. Au programme : deux conférences magistrales par jour, accompagnées de deux ateliers. L'après-midi, activités sportives ou formation pratique pour agir sur le terrain : en service d'ordre, face à la police lors des manifestations, ou encore face à des militants adverses. Des tests permettent également aux militants de s'évaluer et de faire un bilan de leurs connaissances doctrinales. Au camp sont aussi repérés les plus motivés afin de les faire progresser au sein du mouvement.

    Alors qu'entre 2005 et 2009 le camp ne comptait que 50 participants en moyenne, près de 200 personnes y ont participé l'année dernière. Ce qui en fait un des plus fréquentés parmi les mouvements militants de la droite nationale. Il est ouvert à tous, membres ou non. Cette année, le thème du CMRDS portera sur « les dix axes de redressement national ». Une journée portes ouvertes aura lieu le samedi 27 août et répondra à la problématique : « Et si la crise était liée à la nature du régime ? » 

    Plus d'informations sur : www.actionfrancaise.net/cmrds

  • Hollande : « C'est dur, plus dur que ce que j'avais imaginé » ... Suit une déclaration misérable entre toutes !

     

    « J'ai fait cette annonce de l'inversion de la courbe du chômage parce que je croyais encore que la croissance serait de 0,7-0,8, elle sera finalement de 0,1 ou de 0,2.

    Puis je répète cet engagement lors des vœux le 31 décembre 2012.

    J'ai eu tort ! Je n'ai pas eu de bol ! »

     

    « Conversations privées avec le président »

    de Karim Rissouli et Antonin André dont Le Point publie les bonnes feuilles cette semaine. 

  • Face au terrorisme islamiste, savoir ce que nous voulons défendre

     Aux sources de notre civilisation, le Trésor des Athéniens à Delphes

     

    Par Mathieu Bock-Côté

    Les Européens ne donneront le meilleur d'eux-mêmes contre la menace djihadiste qu'en étant fiers de leur héritage, expose ici Mathieu Bock-Côté*. [Figarovox, 8.08]. Ainsi poursuit-il sa réflexion, à laquelle Lafautearousseau fait régulièrement écho parce qu'elle s'inscrit nettement en opposition à la société postmoderne, antinationale, antihistorique, que la pensée dominante et le Système tentent encore d'imposer à la France, à l'Europe et au monde, malgré la montée universelle des résistances. En vérité, ce n'est pas tant des djihadistes que nous devons nous sauver que de nos propres abandons et reniements. Du moins est-ce ce que nous disons ici jour après jour.  LFAR   

     

    3222752275.jpgIl faut défendre notre civilisation contre ses ennemis. Alain Finkielkraut le disait récemment dans Le Figaro Magazine. Mais la formule est bien plus ambiguë qu'on ne le croit.

    Qui sont ses ennemis ? Sous prétexte de ne pas faire d'amalgame, on s'obstine à ne pas les nommer et à présenter le terrorisme islamiste comme une force désincarnée. La volonté de certains médias de ne plus dévoiler l'identité des djihadistes, sous prétexte de ne pas leur faire de publicité, contribuera aussi à la déréalisation des attentats. Il faudrait pourtant penser ensemble les massacres soigneusement planifiés tels Charlie Hebdo et le Bataclan, les tueries organisées comme à Nice et les actes plus ou moins spontanés comme en Allemagne quand un réfugié pakistanais a commis des agressions à la hache dans un train. Prendre en compte les agressions sexuelles massives comme celles de Cologne le 31 décembre est aussi une nécessité.

    De façon plus générale, on redécouvre que les peuples ne sont pas des populations interchangeables et indéfinies qu'on pourrait se contenter de réguler en multipliant les incantations républicaines. L'immigration massive a créé en Europe des territoires « dénationalisés » que les islamistes rêvent de maîtriser, en les poussant à la sécession culturelle ou à la guerre civile.

    Une fois le terrorisme islamiste nommé comme notre ennemi, au nom de quoi le combattre ? Que voulons-nous défendre ? L'Occident ne sait plus ce qui le caractérise. Depuis quarante ans, il s'est livré aux délices de l'expiation pénitentielle et à l'inversion généralisée des valeurs. De la théorie du genre au multiculturalisme, en passant par la sociologie victimaire et la consommation frénétique, il semble aujourd'hui se définir en adhérant à ce qui le nie. On ne voit plus au nom de quoi les hommes transformés en individus hors-sol consentiraient aujourd'hui au sacrifice.

    La question des limites de l'État de droit est aussi éclairante. Tous s'enorgueillissent, avec raison, des libertés fondamentales garanties par nos démocraties. Mais un certain fondamentalisme droit-de-l'hommiste en est venu à paralyser l'État, qui ne dispose plus des moyens politiques nécessaires pour conserver son peuple et protéger sa population. On se demande encore comment Adel Kermiche, un des deux terroristes de Saint-Étienne-du-Rouvray, qui avait cherché à rejoindre la Syrie et était fiché, pouvait être en liberté. Combien sont-ils dans la même situation que lui ? Si les attentats indignent toujours autant, ils surprennent de moins en moins.

    Ce n'est pas trahir la démocratie que de lui donner les moyens de se défendre contre ceux qui instrumentalisent les droits de l'homme pour faire la promotion de l'islamisme. Réduite à la seule figure d'un État de droit autoréférentiel, la civilisation occidentale se condamne à l'impuissance et à l'autodestruction. La démocratie se réduit au néant en se définissant seulement comme un système de règles abstraites déconnectées de ses racines identitaires, historiques et spirituelles.

    Ce n'est pas à cet Occident pénitent que songent ceux qui veulent se porter à sa défense. Le patriotisme occidental se réfère à une civilisation plus profonde, délivrée de ses complexes culpabilisants. Encore faut-il la redécouvrir en dissipant le brouillard idéologique qui l'a rendue invisible. L'attentat contre l'église de Saint-Étienne-du-Rouvray a marqué une nouvelle étape dans l'horreur et peut, étrangement, servir de révélateur.

    L'égorgement du prêtre Jacques Hamel pendant sa messe avait quelque chose d'un sacrifice rituel. La France était frappée dans son identité la plus intime, celle qui vient du fond des âges, pour emprunter la formule du général de Gaulle. Cette vieille nation de marque chrétienne se voyait paradoxalement rappelée à une part d'elle-même dont elle ne sait plus trop quoi faire. Pourtant, la France de la première moitié du XXe siècle avait beau être laïque, elle s'est néanmoins libérée en brandissant la croix de Lorraine. Le gaullisme assumait toute l'histoire de la France et sacralisait la nation, à la manière d'un être historique doté d'un génie propre.

    C'est à travers la nation que les démocraties occidentales font l'expérience de la liberté démocratique et de la part sacrée du politique. Et c'est dans ce qu'on pourrait appeler leur identité civilisationnelle que les nations occidentales sont aujourd'hui attaquées. Une civilisation se définit tout autant par ses mœurs, son architecture, ses institutions politiques et son sens de la transcendance, qui irrigue toutela vie collective. En renouant avec une certaine idée de leur héritage, ces nations retrouveront le désir de se défendre. 

    * Sociologue, chargé de cours à HEC Montréal, il est chroniqueur au « Journal de Montréal ». Collaborateur régulier du site FigaroVox, il a récemment publié « Le Multiculturalisme comme religion politique » (Éditions du Cerf, 2016, 368 p., 24 €).

    Mathieu Bock-Côté           

  • La Semaine de MAGISTRO, une tribune d'information civique et politique

     

    La  Semaine de MAGISTRO Adossée à des fondamentaux politiques avérés, Magistro, une tribune critique de bon sens, raisonnée et libre, d'information civique et politique. 

    A tout un chacun

     Mezri HADDAD   Philosophe, ancien Ambassadeur à l’UNESCO    La sécurité est le premier des droits de l'homme ! 

     Chantal DELSOL   Professeur de philosophie politique, Membre de l'Institut   La vertu du courage

    Du côté des élites 

     Aude de KERROS   Sculpteur, graveur, Essayiste   Le maire de Londres chasse Vénus de la publicité : iconoclasme moderne ?

    En France

     Yves GAZZO   Ambassadeur - Vice-président de l'Académie des sciences d'Outremer   De la guerre d'Algérie à la guerre en France ?

     Renaud GIRARD   Journaliste, reporter de guerre, géopoliticien   Le combat essentiel contre le djihadisme ne se livre pas en Syrie, mais en France

     Dominique REY   Evêque de Fréjus-Toulon   "Un prêtre a été égorgé pendant la messe"

    Avec l'Europe

     Christopha GEFFROY   Directeur fondateur de la revue La Nef    Une leçon de démocratie 

     François JOURDIER   Officier, amiral (2S)    Et Donald Trump est arrivé 

    De par le monde

     Roland HUREAUX   Essayiste   L'Occident et l'islamisme

    Faites suivre à vos amis, dans votre famille et partagez ... MAGISTRO vous invite aussi à vous rendre sur son site et y (re)lire tous les écrits depuis son origine (2008). MERCI.   

  • Erdogan à Saint-Pétersbourg : « Poutine pousse son avantage »

     

    Par Alexis Feertchak           

    ENTRETIEN - Jean-François Colosimo - essayiste, théologien et éditeur - décrypte ici avec sa science et son réalisme coutumiers - les enjeux de la rencontre de Saint-Pétersbourg entre les présidents russe et turc [LE FIGARO, 9.08]. Peut-être a-t-il tendance à évaluer avec quelque optimisme la supériorité de la position russe. La Turquie, grand Etat héritier d'un empire, ne manque pas d'atouts dans ce nouveau et fragile partenariat. Jean-François Colosimo esquisse en fin d'entretien ce que pourrait être - et ne sera sans-doute pas - la politique de la France. Il rejoint sur l'essentiel l'article de Mathieu Slama que nous avons publié le 11.08, lorsque - élargissant son propos - il écrit excellemment : « l'actuel conflit planétaire est d'abord culturel en ce qu'il porte sur l'historicité de la condition humaine ».  LFAR

      

    XVM395dab50-54b8-11e6-91e4-fb78b463148e.jpgAprès un an de glaciation entre Moscou et Ankara, Vladimir Poutine et Recep Erdogan se rencontrent ce mardi à Saint-Pétersbourg. Quels sont les grands enjeux de cette détente ?

    Ils sont à la fois partagés et inégaux. Tous deux ont en commun la volonté de rompre leur isolement, de limiter leurs fronts extérieurs, de stabiliser leurs difficultés intérieures. Ils entendent aussi mieux diluer, ensemble, les pressions occidentales qui s'exercent sur chacun d'eux. Mais cela, c'est l'écume. Car il y a un gagnant et un perdant. Erdogan, un moment enclin à l'anti-russisme pour complaire à Washington, se rend à Canossa pour troquer son rêve défunt de puissance régionale contre un contrat incertain d'assurance-vie au Proche-Orient. La stratégie offensive de Moscou a bouleversé la donne là où les manœuvres déguisées d'Ankara ont échoué. Poutine pousse son avantage en ambitionnant de neutraliser l'ancestral rival turc dans ces marches indispensables au désenclavement de la Russie : la Crimée pour les voies maritimes du commerce ; le Caucase pour les routes terrestres de l'énergie ; le Levant pour l'accès à la Méditerranée et à l'océan Indien ; l'Asie centrale pour les liens avec l'Iran, l'Inde, la Chine. Rien de bien neuf depuis la première confrontation entre les empires tsariste et ottoman au XVIe siècle.

    La Russie, qui compte une importante minorité musulmane, est aussi touchée par l'islamisme. Poutine joue-t-il ici avec le feu ou fait-il preuve de réalisme ?

    L'islam russe, endogène historiquement et encadré institutionnellement, professe un loyalisme pragmatique à l'égard de l'État. Il en va autrement en Ciscaucasie (Ingouchie, Tchétchénie, Daghestan) et dans les républiques turcophones (Azerbaïdjan, Turkménistan, Ouzbékistan, Kirghizstan et Kazakhstan), vecteurs de l'expansion de l'islamisme auprès des Ouïghours de Chine. Mais là compte la convergence active entre Moscou et Pékin.

    En Syrie, Moscou soutient l'axe chiite et Ankara l'axe sunnite. Qu'est-ce qui a changé pour que ce différend n'affecte plus de façon rédhibitoire les relations russo-turques ?

    C'est tôt, dès sa réémergence à la fin des années 1970, que le Kremlin a su voir dans l'arc chiite une force évolutive au sein du monde musulman. Ce qui n'empêche pas Poutine de soutenir activement, dans le conflit qui agite aujourd'hui le pouvoir saoudien, le camp de la normalisation désireux de réfréner la dérive wahhabite et de réformer le sunnisme. Le tout sans porter atteinte à la relation privilégiée que Moscou entretient avec Israël à la faveur de l'importante immigration russophone. Face à ce dispositif complexe, le projet d'Erdogan de s'imposer comme le calife d'une internationale des frères musulmans ressort aussi pauvre que vain. Il est surtout caduc depuis que l'apprenti-sorcier doit faire face au retournement de Daech, affaibli par les bombardements des Sukhoï.

    Depuis le coup d'État manqué, les relations entre la Turquie et les États-Unis sont tendues. Sa rencontre avec Erdogan est-elle pour Poutine un moyen d'endiguer l'Otan ?

    La guerre froide légitimait l'existence de l'Alliance atlantique et l'intégration en son sein de la Turquie kémaliste et de ses 500 km de frontières avec l'URSS. Ce théâtre et ses acteurs ayant disparu, l'Otan se perpétue en reconduisant obstinément les amis et les ennemis d'hier, quitte à confondre aujourd'hui les uns et les autres. Pourquoi Poutine, attentif aux seuls rapports de force, manquerait-il une telle occasion de semer la discorde dans ce bloc qui se manifeste toujours plus adverse et se dévoile toujours plus fissuré ?

    En décembre 2014, les deux dirigeants s'étaient rencontrés pour sceller une grande alliance. Cette volonté qui refait surface n'est-elle pas contradictoire avec des siècles de confrontation entre les Empires russe et ottoman ?

    Entre 1568 et 1918, on peut dénombrer jusqu'à quinze guerres russo-turques, suivies d'autant de traités de paix. L'héritage disputé de Byzance explique cette récurrence. Le seul résultat probant de ce dernier rapprochement devrait interdire à Erdogan de refaire de Sainte-Sophie une mosquée comme il s'y apprêtait. Un gain symbolique ? Oui, et donc en rien anecdotique car l'actuel conflit planétaire est d'abord culturel en ce qu'il porte sur l'historicité de la condition humaine.

    Comment l'Europe pourrait-elle se positionner face aux deux «démocraties autoritaires» qui forment les marches géopolitiques du continent ?

    Bruxelles qui se plaisait naguère à dénoncer la démence tyrannique de Poutine et à louer la modération démocratique d'Erdogan criera demain à la coalition des dictatures. L'impuissance européenne est terminale. Seule la France, forte de son expérience de ce double Orient que constituent les Est slave et arabe, pourrait initier un salutaire contournement tactique. Mais elle ne le fera pas. Avec le repli de Washington qu'actera probablement la prochaine présidentielle américaine, il nous faut nous préparer à payer le prix fort d'une diplomatie de vassalité irréaliste et irresponsable. 

    * Dernier ouvrage paru : « Les hommes en trop : la malédiction des chrétiens d'Orient » (Fayard, 2014). 

    Alexis Feertchak           

    A lire aussi dans Lafautearousseau

    POUTINE ET ERDOGAN A SAINT-PETERSBOURG ou la revanche de Carl Schmitt

  • Jean-Louis Harouel : « Les femmes qui portent le burkini sont des militantes »

     

    Par Alexandre Devecchio           

    ANALYSE - Jean-Louis Harouel démontre ici [Figarovox, 16.08] que l'interdiction du burkini sur certaines plages est parfaitement conforme au droit. Mais qu'au delà, le port du vêtement islamique traduit une volonté politique d'imposer une culture et des modes de vie contraires à notre histoire et nos valeurs. Nous partageons pleinement cette analyse.  LFAR

     

    Jean-Louis-Harouel-678x381.pngLa justice a validé ce week-end l'arrêté municipal interdisant le port du burkini à Cannes. Des associations « anti-islamophobie » réclamant en urgence la suspension de l'arrêté municipal cannois du 28 juillet se sont vues déboutées par le tribunal administratif de Nice. Cette décision est-elle surprenante ? Vous semble-t-elle conforme au droit français ?

    Cette décision n'est aucunement surprenante car parfaitement conforme à la jurisprudence du Conseil d'État, sachant que celle-ci n'a pas été statique à travers le temps mais a évolué en fonction du contexte politique et social. Dans des périodes relativement apaisées, cette jurisprudence était résolument libérale et faisait passer les libertés avant les soucis de l'ordre public, comme en témoigne le célèbre arrêt Benjamin de 1933. Cependant, dans la seconde moitié des années 1930, les passions politiques s'exacerbant et l'ordre public étant sans cesse plus menacé, intervient en 1936 le tournant de l'arrêt Bucard, par lequel le Conseil d'État a abandonné cette jurisprudence libérale pour faire prévaloir les impératifs de l'ordre public. Et il faudra attendre 1953 pour que s'opère avec l'arrêt Naud un retour au libéralisme de la jurisprudence Benjamin.

    Aujourd'hui, dans le contexte d'un affrontement de civilisations donnant lieu à un conflit armé ayant fait en un an des centaines de victimes sur le territoire national, il est logique que reviennent au premier plan les exigences de l'ordre public, et le juge des référés a d'ailleurs invoqué « le contexte de l'état d'urgence et des récents attentats » pour justifier sa décision en la fondant sur « un risque de troubles à l'ordre public ».

    Le juge note en outre que « sont respectées les dispositions de l'article 1er de la Constitution (« La France est une République laïque »), qui interdisent à quiconque de se prévaloir de ses croyances religieuses pour s'affranchir des règles communes régissant les relations entre collectivités publiques et particuliers. »

    Certes, mais en l'occurrence, il ne s'agit pas d'un service public, mais d'une plage…

    Le fait d'administrer et gérer au bénéfice des usagers une portion du domaine public affectée à l'usage du public constitue une activité exercée dans l'intérêt général, et relève donc de la notion de service public.

    Est-ce un premier pas vers l'interdiction de tous les signes religieux dans l'espace public ? N'est-ce pas une vision de la laïcité excessive ? Cette dernière sert-elle de cache-sexe à un combat plus spécifique contre l'islam politique ?

    L'islam est, par nature, politique. On ne saurait trop le rappeler : l'islam est un système total qui mêle le religieux, le politique, le juridique, la civilisation. L'islam est un code de droit qui prétend remplacer le droit du pays d'accueil. Si bien que toute concession faite à l'islam comme religion est un abandon consenti à l'islam comme système politico-juridique ainsi qu'à la civilisation islamique.

    Face à l'islam, la laïcité conçue comme neutralité ne suffit pas. Le cas de figure n'est pas le même qu'avec le catholicisme. Notre laïcité s'est certes construite contre l'Église, mais en accord avec les paroles fondatrices du christianisme : rendre à César et à Dieu ce qui leur revient respectivement. L'islam est au contraire l'anti-laïcité par excellence, si bien que notre État laïque devrait le combattre beaucoup plus durement qu'il n'a combattu le catholicisme.

    Ainsi que je le préconise dans mon récent livre Les droits de l'homme contre le peuple, il faut pour l'islam un régime dérogatoire comme en Suisse où la construction de minarets est interdite alors qu'on peut bien sûr y construire des clochers.

    Cela vient après l'affaire du parc aquatique privatisé pour les salafistes dans les Bouches-du-Rhône. Ce genre de pratique est tolérée dans certaines villes pour la communauté juive par exemple. Que répondez-vous à ceux qui dénoncent le « deux poids, deux mesures » ?

    Peut-on citer le nom de quelqu'un ayant opéré un massacre en France au nom d'une quelconque mouvance du judaïsme ?

    En Corse, la baignade de jeunes filles en burkini a provoqué une violente rixe entre jeunes corses et jeunes d'origine maghrébine. Que cela vous inspire-t-il ?

    C'est un exemple des troubles à l'ordre public que peut entraîner cet étalage sur les plages françaises des pratiques identitaires islamiques. Surtout dans le contexte des récents massacres commis par des islamistes au nom de leur dieu.

    Par ailleurs, il est clair qu'en Corse où la population est restée plus près de son sol, plus ancrée dans ses villages, elle se montre plus réactive face au processus de la conquête islamiste non dite mais bien réelle dont l'Europe occidentale est l'objet. Cependant, même dans l'Hexagone, de plus en plus de gens ont conscience du lien qui existe entre les carnages des terroristes islamistes et le folklore identitaire arabo-musulman qui est le terreau où se nourrit le djihadisme.

    Après l'arrêté de Cannes, pris le 28 juillet, une autre commune des Alpes-Maritimes interdit la baignade en burkini : Villeneuve-Loubet. Cela est-il le signe d'une prise de conscience face au danger de l'islam politique, au-delà de la menace terroriste ?

    On peut l'espérer. Notre pays est actuellement en guerre, et s'il ne veut pas être vaincu dans cette guerre, il doit savoir contre qui et contre quoi il se bat. Pour ne pas perdre une guerre, il faut impérativement nommer l'ennemi. Or, en l'espèce, celui-ci est double : d'une part les djihadistes violents qui massacrent dans notre pays; et d'autre part, les djihadistes « civilisationnels », qui œuvrent inlassablement à rendre toujours plus présents sur notre sol leur civilisation, leurs règles et leur mode de vie.

    À moyen et long terme, le plus grand danger pour les Français est la conquête feutrée de la France par le djihadisme civilisationnel, conquête qui s'opère au nom des droits de l'homme. Les femmes qui portent des vêtements de bain islamiques sont des militantes de la conquête de notre pays par un groupe humain porteur d'une civilisation antagoniste. Cet été, les plages sont la nouvelle partie de notre territoire que visent à s'approprier les islamistes. 

    Jean-Louis Harouel est professeur agrégé de droit à Paris II et auteur de «La grande falsification. L'art contemporain», «Le vrai génie du christianisme» et «Revenir à la nation» (Editions Jean-Cyrille Godefroy). Son dernier ouvrage Les droits de l'homme contre le peuple est paru aux éditions Desclée de Brouwer.  

    picture-2540921-61yhv5dr.jpgEntretien par Alexandre Devecchio

    Journaliste au Figaro et responsable du FigaroVox. Twitter : @AlexDevecchio

              

  • « Affaire » de Sisco : mais où sont passées les Femen ?

     

    Par François DAVIN 

     

    JBD Résolution 150.jpgSur l' « insolubilité de l'Islam », lafautearousseau a redit hier ce que nous pensions; et, sur « l'affaire » de Sisco elle-même, tout a finalement été dit. La réaction des quelques maghrébins / maghrébines peut-être photographié(e)s se baignant tout habillées se passe de commentaires.

    Restons donc dans le domaine du sourire, puisque nous sommes en vacances, et qu'il n'est pas  encore interdit - ni taxé, ce qui est rare... - de sourire.

    Comment, aucun communiqué, aucune apparition rageuse et/ou vengeresse à la télé de l'une de ces Femen endiablées, venant vociférer contre la stigmatisation de la femme, le sexisme et autres discriminations dont elle fait l'objet ? Mais que se passe-t-il ? Nos vociférantes harpies sont toutes en vacances à Bora-Bora ? Ou bien ont-elles toutes posé leurs RTT en même temps ? Sont-elles à Rio (mais le femenisme n'est pas encore une discipline olympique !) ?

    Il apparaît donc urgent de réveiller la conscience femenine, et d'appeler nos harpies à l'action. Qu'elles se rendent toutes en Corse, dans le Cap, en enlevant non seulement « le haut » (c'est d'un banal...) mais aussi « le bas » - ce qui, pour le coup, serait pour de bon une vraie provocation, et non un simulacre; et qu'elles prennent, dans les magnifiques eux bleues de Sisco, un grand bain républicain, laïque, citoyen et réparateur !

    Mais - parité et non sexisme/non discrimination obligent - qu'elles se fassent accompagner par des représentants d'Act-up et de tout ce que compte la galaxie « gay-bi-lesbienne-trans » (on en oublie toujours...) : il n'y a, en effet aucune raison pour que les églises soient la cible principale et majoritairement visées de ces dames et - doit-on le dire ? - messieurs ! Les musulmans et les mosquées, aussi, ont droit à leur manif Femen : pourquoi une telle discrimination ? Serait-on stigmatisant ? Quelle abomination !

    Je propose donc aux autorités femeniennes et « gay/bi etc... etc. » d'organiser de toute urgence, à Sisco pour l'instant puisque c'est là que se fait l'actualité, ce grand bain républicain, laïque, citoyen et réparateur. Toutes et tous, évidemment, en tenue d'Eve, ou d'Adam : il faut ce qu'il faut, si l'on veut provoquer, vraiment !

    Juste un conseil : avant le départ, que ces messieurs/dames vérifient bien leur assurance et leur mutuelle, pour ce qui est du remboursement des frais médicaux et d'hospitalisation post (multi)traumatiques : vu les gens d'en face, c'est plus prudent... 

  • Et si l’Islam était « insoluble » ?

     

    Par Louis-Joseph Delanglade

    Publié le 29.06.2015 - Réactualisé le 16.08.2016

    L'annonce, clairement provocatrice, d'une journée « burkini » finalement annulée, près de Marseille, les violents incidents qui viennent de se produire en Corse, sont le signe évident de tensions communautaristes devenues extrêmes du fait même de la présence toujours plus virulente et ostentatoire de l'islam. L'idée que le Pouvoir pourrait, dans l'affolement, « organiser » autoritairement l'islam de France est en l'air, dans les cercles gouvernementaux et médiatiques. Jean-Pierre Chevènement serait même pressenti pour cette mission. Mais mission impossible ? Très probablement.   

     

    M. Valls souhaite, après tant d’autres, avoir un interlocuteur représentant de « l’islam de France », de façon à pouvoir organiser les rapports que l’Etat doit entretenir avec ce dernier. Mais ce n’est pas si simple. Certains évoquent à ce sujet deux précédents : celui de Napoléon qui, en 1806, a pu établir, grâce à la création du Consistoire, un nouveau modus vivendi avec le judaïsme ; et celui, plus connu, de la loi de séparation des Eglises et de l’Etat de M. Briand, un siècle plus tard. Mais l’islam, en France, n’est pas le judaïsme, religion très minoritaire et présente depuis toujours dans diverses provinces. Il est encore moins le christianisme dont il n’a pas la légitimité historique et culturelle.  

    Une « instance de dialogue avec l’islam de France » réunit donc, sous la houlette de M. Cazeneuve, les prétendus représentants des cinq millions (?) de membres de la « deuxième communauté confessionnelle » du pays. On y parle de tout ce qui peut caresser ladite communauté dans le sens du poil - comme la construction projetée de trois cents (!) mosquées. Et pour se garder de toute « stigmatisation », on ne parle pas, surtout pas, de ce qui pourrait la fâcher (radicalisation, provocations, attentats…). Interrogé à ce sujet, le ministère répond benoîtement : « Nous avons estimé que ce serait un mauvais message adressé aux Français et à la communauté musulmane ».   

    A celle-ci, peut-être ; à ceux-là, certainement pas. En effet, que MM. Valls et tous les politiciens et idéologues de ce pays le veuillent ou pas, l’islam est ressenti par une majorité de « Gaulois » comme un corps étranger, inquiétant et dangereux - son émergence massive sur le territoire métropolitain étant trop récente, trop brutale, trop liée à des problèmes de désordre, d’insécurité, de terrorisme.   

    Mais la faute de M. Valls est d’abord de partir d’un a priori idéologique : la France laïque doit porter le « message » en Europe et dans le monde d'un islam « compatible avec la démocratie et la République ». Quelle naïveté ! il est douteux que l’islam se renie au point d’accepter que la religion, en l’occurrence musulmane, ne soit considérée que comme une simple affaire individuelle de conscience.   

    M. Godard, haut fonctionnaire au ministère de l’Intérieur jusqu’en 2014, montre, dans La question musulmane en France, que l'islam est devenu « un régulateur social sur notre territoire ». M. de Montbrial dénonce, preuves à l’appui, dans Le sursaut ou le chaos « l’état de communautarisation avancé de notre société » qui fragilise la cohésion nationale, la radicalisation de milliers de jeunes Français partis ou en partance pour le jihad et, surtout, le « risque réel » de guerre civile dont nous menacent ces ennemis de leur propre pays.  

    Ce sont moins les individus qui sont en cause que la revendication de l’appartenance à une communauté dont les « valeurs » et les finalités ne sont pas tout à fait compatibles avec celles de la France.  

  • Fête de l'Assomption : pourquoi les cloches ont sonné ?

     

    Par Louis Manaranche

    Pour la fête de l'Assomption, les cloches des églises ont sonné dans toute la France pour toutes les victimes du terrorisme. Mais le cardinal Barbarin a aussi appelé à prier pour la France elle-même, « meurtrie par tant de souffrances ». Et sans-doute aura-t-il songé à toutes celles qui sont bien au delà du seul terrorisme. Louis Manaranche rappelle ici [Figarovox, 13.08] que les cloches du 15 août sont une tradition très ancienne qui trouve sa source dans la vertu de l'espérance.  LFAR    

    Le 15 août arrive et chacun ressent confusément que c'est à la fois le point culminant et le début du déclin de l'été. « Bison futé voit noir pour ce retour de pont » car « ça sent la rentrée » alors même que « la France a chaud » ; les lieux communs ne manquent pas et les médias ne nous les épargneront guère. Il y aura même, dans la bonne presse, des voix inspirées qui rappelleront à juste titre que cette date correspond « avant tout à la fête de l'Assomption, célébrée par les catholiques du monde entier ». On rappellera qu'à midi, partout en France, les cloches ont sonné. Alors, dans la torpeur de l'été, le tragique fera à nouveau irruption dans des grandes vacances qui laissent un goût amer.

    Cette année, dans un carillon étonnamment joyeux, les cloches du 15 août inviteront en effet à prier pour une France dont deux extrémités dessinent le visage souffrant: Nice et Saint-Étienne-du-Rouvray. On peut trouver ce symbole dérisoire. Qu'inspirera une modeste volée de cloches à ces millions de Français en congés ou en week-end ? Parmi ceux qui l'entendront, qui pourra s'imaginer l'horreur vécue ? Quelle pensée, quelle prière serait en mesure de réconforter ceux dont la vie a basculé le 14 et le 26 juillet ? Nul ne peut répondre à ces questions et rien ne saurait nous prémunir contre une molle indifférence. Est-ce à dire qu'il aurait mieux valu ne rien faire ?

    Non, car le 15 août a une signification toute particulière. Un roi de France, Louis XIII, a placé son royaume dans les mains de la Vierge Marie car il n'avait pas de fils. En 1638, après l'hécatombe des guerres de religion, on savait ce qu'était une monarchie dont on conteste la légitimité. On avait vécu dans sa chair ce qu'était un pays en proie à la division violente. La France était à nouveau au bord du chaos. C'est alors que l'homme le plus puissant du royaume a signifié sa profonde humilité. Après avoir fait tout ce qui était en son possible, il a dit sa confiance en la Providence et un héritier lui a été donné. Cet acte d'espérance, à l'origine du caractère solennel de l'Assomption en France, n'est pas une exception dans notre histoire commune. Ce n'est pas non plus l'apanage de ceux qui croient fermement au Ciel. Les Lyonnais qui placent des lampions sur leurs fenêtres le 8 décembre savent que leurs aïeux, de toutes convictions, ont espéré face à l'invasion prussienne, contre toute espérance. Plus près de nous, lorsque le général de Gaulle, contre toute espérance encore, appelait son pays au sursaut, il proclamait : « Je crois en Dieu et en l'avenir de ma patrie ». Combien d'agnostiques, voire d'athées convaincus, ont entendu dans cette formule une expression de cette espérance française si profonde et si œcuménique ?

    On comprend alors peu à peu ce que ces cloches de l'Assomption ont à nous dire : « Ne tremblez pas cœurs fidèles », comme le chantait Édith Piaf dans … « Les Trois cloches » ! Elles appellent à un salutaire silence pour faire résonner la tonitruante mémoire de ceux dont les cloches portent les noms désuets et qui, par leur inlassable confiance, ont permis que la France ne se défasse pas. Même aux pires heures.   

    Louis Manaranche est agrégé d'histoire et président du laboratoire d'idées Fonder demain. Son livre Retrouver l'histoire est paru en 2015 aux éditions du Cerf.  

    Louis Manaranche           

  • Vous avez dit « valeurs » ? « Soupçon » ? « Discutables » ? Qand le cardinal Vingt-Trois va au fond des choses

    Homélie à Notre-Dame, Paris, le 27 juillet 2016

  • UNE DEPUTEE PS, CONDAMNEE, BAGUEE ET PAYEE ...

     

    On en parle sur les réseaux sociaux, dans les courriels échangés ... 

    Cette brave (et très belle) femme s’appelle Sylvie ANDRIEUX… PS  Elle a été élue en tant que député  à l’assemblée Nationale.

    Cette députée de la REPUBLIQUE FRANCAISE a été CONDAMNEE à QUATRE ANS de prison pour détournement de fonds

    (Peine confirmée et même aggravée en appel)

    Tenez-vous bien, elle est encore AUJOURD’HUI députée, en poste à l’Assemblée Nationale, elle vote les lois , et surtout encaisse ses indemnités….

    Rappel de ce que coûte à l'Etat un parlementaire (payé avec nos impôts): Salaire : 5 189 EUR par mois Frais de mandat :  5 771 EUR par mois

    Rémunération des collaborateurs : 9 138 EUR par mois + billets d’avion, de train 1ére classe, et de métro; le tout gratuit + bureau, timbres, téléphone, informatique et bien sûr voiture avec chauffeur et repas pratiquement gratuit avec un chef 3 étoiles…

    (Coût pour le budget de l'Etat..... disons 23 000 euros/mois « à la louche »)

    Cerise sur le gâteau, la réponse de son PARTI s'est limitée à lui demander son retrait du groupe, mais en aucun cas son départ des bancs de l'assemblée……. Mais oui…. !

    Un petit détail croustillant :  Quand elle se rend à l'Assemblée Nationale (quand elle y va...)  et vote les lois, c'est avec un BRACELET ELECTRONIQUE à la cheville ... comme un vulgaire TRUAND; aucune honte ! Elle n'est pas belle la vie ?

    Mais, se dit-on, si tous les députés qui le méritent portaient un bracelet électronique, ce serait impossible à gérer... 

  • 15 août 2016, Michel-Ange et la Madone de Bruges

    Madone de Bruges ou Vierge et l'Enfant, statue en marbre réalisée par Michel-Ange vers 1501-1504 

     

    « La mortelle au regard divin triomphe des déesses sans regard. »  

    André Malraux, discours de Washington à l'occasion du prêt de la Joconde, le 9 janvier 1963

  • Traditions • Culture • Loisirs ...

  • FAMILLE DE FRANCE • UN PRINCE EN SA DEMEURE

     

    PAR RAPHAËL DE GISLAIN

    REPORTAGE. Le prince Jean d'Orléans vit depuis plusieurs années au château de Dreux, entré dans sa famille au XIXe siècle, avec son épouse Philomena et ses enfants. À l'occasion de la naissance du prince Joseph, l'héritier des rois de France nous ouvre les portes de ce lieu chargé de sens...

    Arrivé devant la grille, on reste un moment ébloui. Bâti à flanc de colline, le château de Dreux offre à son visiteur, comme une préface à sa longue et tumultueuse histoire, une vue à couper le souffle sur la ville qui s'étend en contrebas, précieux vitrail d'ardoises et de tuiles qui invite à la contemplation. Entre terre et ciel, la propriété des Orléans, confisquée à la Révolution et rachetée en 1815, possède ce charme contre lequel les vicissitudes du temps n'ont pas d'emprise. La silhouette du prince se précise. jean d'Orléans nous ouvre et nous accueille avec une bienveillante simplicité. Les yeux toujours rivés sur le paysage, nous remontons l'allée principale, tandis que le duc de Vendôme nous indique les principaux monuments de Dreux, l'église Saint-Pierre, à la flèche indécise et l'Hôtel-Dieu dont on perçoit, malgré la distance, l'élégante architecture Renaissance. Nous le suivons jusqu'à une nouvelle porte de pierre, intrigué de découvrir comment vit en son domaine le descendant des rois de France.

    UN PRINCE EN FAMILLE

    Jean d'Orléans se tourne vers nous : « Vous savez, c'est un réel bonheur pour moi de vivre ici. J'y ai tant de souvenirs, j'y ai passé tant de vacances... Je me suis installé en 2011 avec Philomena mon épouse ; il n'y avait pas de meilleur cadre pour construire notre famille. » Nous pénétrons dans une cour en longueur donnant sur le vide, comme un balcon suspendu. Au fond, s'y trouve un petit poulailler. Le prince recompte rapidement les poussins, pour s'assurer qu'il n'en manque pas d'autres que celui que son fils Gaston, du haut de ses 7 ans, a écrasé par mégarde quelques jours auparavant. Puis nous entrons dans le bâtiment de gauche, en partie remanié, où nous découvrons son bureau dans la tour. Les deux grandes travées offrent une vue imprenable : « Je viens m'y retirer quand j'ai besoin de calme, pour travailler bien sûr mais aussi pour lire ou voir des films. » Grand amateur d'histoire, Jean d'Orléans nous fait part de son enthousiasme pour une biographie de Louis XI qu'il vient d'achever : « Il s'agit d'un roi méconnu alors qu'il a contribué à l'unification du peuple français et à la création de l'État moderne. Avec Louis-Philippe, le roi de la famille, il fait partie des souverains que j'admire particulièrement. » Quant à connaître ses goûts en matière de cinéma, le prince cultive l'éclectisme, aimant le cinéma américain contemporain et les X-men, dont il n'a pas trouvé le dernier volet à la hauteur. Nous passons devant de nombreux trophées de chasse - une autre de ses passions avec le golf - avant de rejoindre la maison principale.

    C'est dans cette élégante longère du XVIIe siècle de calcaire et de briques rouges que vivent Jean d'Orléans, sa femme et ses quatre enfants. La maison, qui a vu naître, en 1726, Francois-André Danican Philidor, célèbre compositeur et théoricien du jeu d'échecs, a fait l'objet en 1978 d'une importante restauration pour permettre à la duchesse de Montpensier et ses cinq enfants d'y séjourner les week-ends et pendant les vacances. À peine avons-nous le temps de nous installer dans la salle à manger, qu'Antoinette, petite brune malicieuse de 4 ans, accourt et se jette sur les genoux de son père, vite imitée par Louise-Marguerite de deux ans sa cadette. Le visage de Jean d'Orléans s'illumine lorsque nous nous lui demandons comment se porte son dernier fils Joseph, né le 2 juin 2016 : « Il va très bien, sa mère aussi. » La princesse, qui se remet de sa maternité, n'est pas encore rentrée à Dreux.

    UNE VIE BIEN REMPLIE

    Le duc de Vendôme prend ensuite le temps de nous parler de sa vie quotidienne et de ses activités : « Les journées commencent tôt. Nous démarrons vers 7 heures et à 7h3o, nous ouvrons les fenêtres pour entendre l'angélus et prier pour la journée qui vient. Puis il faut conduire Gaston à Chartres, où nous l'avons mis à l'école Saint-Joseph, un établissement hors contrat. De retour, je rentre travailler sur l'un des nombreux projets qui me tiennent à cœur. Essentiellement au niveau local, parce que je crois que l'action a plus de force lorsqu'elle a des racines. » Jean d'Orléans nous parle de ses engagements avec la municipalité, avec Gens de France, notamment d'une étude visant à rapprocher cités de banlieues et cités royales, mais aussi de son travail avec la paroisse pour faire connaître la chapelle royale Saint-Louis, du développement des visites. Il est aussi président d'honneur des Monarchs, l'équipe de football américain de la ville dont il suit attentivement l'évolution. L'après-midi est souvent consacrée à l'écriture de discours, pour de fréquentes commémorations ou dans le cadre de ses déplacements. Ainsi s'est-il rendu récemment en Syrie pour soutenir les Chrétiens d'Orient et en Chine. Enfin, il lui reste à gérer le domaine et particulièrement les forêts, qu'il possède en nombre dans le nord de la France.

    « VIVRE CONFORMÉMENT
    À CE QUE NOUS SOMMES »

    Un rayon de soleil nous invite à visiter le parc. Nous voilà dehors, rejoints par l'affectueuse Lady, terre-neuve à la robe auburn qui gambade à son aise. Les enfants sont partis déjeuner avec leur nounou. Le prince nous montre la deuxième partie du château, appelée « l'évêché », un pavillon à tourelles édifié en 1.844 par Louis-Philippe où la famille de France donne encore des réceptions ; puis nous suivons l'allée le long de la pelouse bordée d'arbres, où scintillent des myriades de marguerites, comme dans une tapisserie aux mille-fleurs du Moyen Âge. L'ensemble inspire un profond sentiment de romantisme, peut-être un peu trop au goût du prince : « Il faudrait lancer une vaste campagne de restauration, confie-t-il. Beaucoup d'éléments se dégradent et la tempête a fait périr bien trop d'arbres. » De façon originale, les tours en ruine ont été reconverties en fabriques. Elles rythment le chemin de ronde d'autrefois, que nous remontons en direction de la chapelle. Plus loin, sous des feuillages, on entrevoit les restes du vieux donjon, effectivement en piteux état.

    D'un style néo-gothique d'une pureté sans faille, la chapelle royale Saint-Louis nous apparaît dans toute sa splendeur, joyau absolu de l'art du XIXe siècle et preuve éclatante de la grandeur artistique de ce siècle longtemps méprisé. Érigée en 1816 à l'emplacement de l'ancienne forteresse des comtes de Dreux, le premier édifice fut d'abord élevé dans un style néo-classique par la duchesse d'Orléans, avant d'être agrandi et redessiné par son fils Louis-Philippe. Nous entrons par la crypte, qui abrite les sépultures de la famille de Bourbon-Orléans. Le prince nous montre au passage où repose sa grand-mère et son oncle François. On le sent très ému. Impressionnant, l'alignement des gisants se poursuit le long du déambulatoire, dans une alternance de style néo-classique ou romantique qui n'entame pas l'harmonie de l'ensemble et dont le mausolée du roi et de la reine Marie-Amélie, face à la chapelle de la Vierge, constitue le point d'orgue. Parvenu au choeur, on apprécie pleinement la perfection du plan en croix, coiffée d'une coupole inspirée du Panthéon romain. La qualité sculpturale triomphe dans chaque détail décoratif, qu'il s'agisse des caissons ou des bas-reliefs. Au sol, le dallage de marbre introduit un jeu de polychromie qui fait merveille dans la lumière bleuie des vitraux, exécutés d'après Flandrin ou Delacroix. Sur le conseil du prince, nous admirons au retour d'exceptionnelles glaces peintes de Larivière illustrant la Passion du Christ.

    Encore étourdi par la majesté du lieu, nous regagnons la terrasse ; par-delà le pont, derrière la nécropole, le parc s'étire en une clairière battue par le vent, gardée par une émouvante vierge de pierre. Il serait bien agréable d'y deviser encore longuement avec notre hôte mais il est l'heure de faire quelques photos et de le laisser à son oeuvre princière. En nous quittant, il se penche vers nous : « Dreux représente quelque chose d'essentiel pour nous. Il nous permet de vivre de façon conforme à ce que nous sommes, en accord avec nos aspirations profondes. »   

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    « Depuis notre reportage, la duchesse de Vendôme et le petit prince Joseph sont rentrés de la maternité pour la maison familiale de Dreux »

     

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