Italie, le cauchemar de l’Europe de Bruxelles
Guelfes et Gibelins au XXIe siècle
« Il n’existe pas une Europe mais une Allemagne entourée de pays craintifs » nous explique Paolo Savona dans Comme un cauchemar.
Le Sarde, économiste de renom dans la péninsule, fut l’éphémère ministre des Finances du gouvernement Italien actuel. Il ajoute : l’Allemagne a « pensé et créé l’euro pour contrôler et exploiter les autres pays européens de manière coloniale » et qualifie l’euro de « prison allemande ». On pourra trouver ces propos excessifs mais, économiquement, les taux de changes fixes ont été sans aucun conteste un carcan pour l’industrie italienne. Néanmoins, c’est François Mitterrand qui aura forcé l’intégration monétaire, avec des arrières pensées de “containment” de l’Allemagne : que savait-il des taux de changes, et de l’économie en général ? À l’inverse, le point de vue de Jean-Louis Harouel est que l’Union européenne ne constitue pas un retour au Saint-Empire romain germanique. L’auteur de Revenir à la nation pense qu’il est injuste d’accuser les Allemands. En tout état de cause, sous la modernité du pouvoir des « populistes » italiens et, au-delà, en Europe, se cache la vieille querelle des Guelfes et des Gibelins. Conflit en apparence limité au Saint-Empire, dont l’Europe de Bruxelles pourrait être un avatar lointain, l’opposition entre Guelfes et Gibelins va se transporter dans diverses parties de l’Europe, et principalement dans les villes de la péninsule italienne. (XIIe et XIIIe siècles). L’opposition traversait parfois les villes et le contado (les périphéries au sens de Ch. Guilluy) d’une façon qui ressemble un peu, mutatis mutandis, à l’opposition entre les villes mondialisées et leur hinterland. Mais la nouveauté, c’est que des régions riches et prospères participent maintenant au mouvement européen de rejet de Bruxelles : Padanie, Bavière, Flandre. Matteo Salvini, quoi qu’il en soit, reprend les idées de Paolo Savona même si celui-ci a été remplacé aux finances par Giovanni Tria et la question pour l’Italie est maintenant : que faire face aux risques économiques ?
Bruxelles menace
La fin de la politique monétaire d’assouplissement quantitatif va ôter son bouclier protecteur à l’Italie. Avec une dette publique qui représente 132 % du PIB. Les achats obligataires de la BCE (la planche à billets) atteignent en effet le chiffre de 44 % du bilan de la BCE, soit le double du ratio de la Fed aux États-Unis. L’italien Draghi est sur le départ. Les faucons ont déjà pris le pouvoir à la BCE. La hausse des taux pourrait faire dérailler les coûts de la dette de l’Italie et de la France aussi, mais notre pays semble moins inquiété, serait-ce parce qu’il a “mieux” voté que l’Italie ? Jusqu’à présent, la BCE achetait la moitié des obligations italiennes, soit 17 % du PIB, un des ratios les plus élevés au monde. Les créances douteuses du système bancaire sont très importantes, de l’ordre de 13 %. Le sauvetage de Monte Paschi est d’un coût très élevé. Banca Carige et Credito Valtellinese sont aussi dans une situation désespérée. À cela s’ajoute un déficit budgétaire trois fois supérieur aux prévisions initiales : le budget italien pour 2019 affiche un déficit prévisionnel de 2,4 % du produit intérieur brut (PIB) contre 0,8 % prévu en juillet. Mardi 23 octobre, le commissaire européen aux affaires économiques, Pierre Moscovici, a demandé à l’Italie de réviser son budget en lui lançant un ultimatum : elle a trois semaines pour représenter son budget, ce qui paraît difficile, puisque ce budget est le résultat d’un compromis laborieux entre la Ligue et le M5S. Si sa nouvelle copie est refusée, Rome pourrait être officiellement visée par une « procédure pour déficit excessif ». La sanction financière prévue irait jusqu’à 0,2% de son PIB (plus de trois milliards d’euros). Entre 2009-2012, pendant la crise des dettes souveraines, quinze des dix-sept États membres de la zone euro s’étaient retrouvés visés par de telles procédures, sans jamais être sanctionnés. Ce fut le cas de la France, qui fut en déficit excessif pendant neuf ans (2009-2018). L’eurodéputé Angelo Ciocca a fait savoir son mécontentement « à l’Italienne » en mettant sa chaussure sur le texte du discours de Moscovici à la tribune à Strasbourg.
« À Strasbourg, j’ai piétiné (avec une semelle made in Italy !!!) La montagne de mensonges que Moscovici a écrite contre notre pays !!! L’Italie mérite le respect, et ces euro-imbéciles devront le comprendre : nous ne baisserons plus la tête !!! J’ai bien fait ? »
À dire vrai, personne ne croit vraiment aux menaces des eurocrates, même le Wall Street Journal écrit (23 octobre) qu’il s’agit plutôt d’une accusation de « mal vote » que de mauvaise gestion.
L’autre menace, celle des marchés
Le « spread » – la différence entre les taux d’emprunts italiens et allemands – a bondi à son plus haut niveau depuis cinq ans. Conséquence, la dette allemande fait plus que jamais figure de valeur de refuge. L’indice phare de la Bourse italienne, le FTSE Mib, a perdu 13 % en un mois et le patron du Mécanisme européen de stabilité (MES), Klaus Regling, a reconnu un risque de contagion pour le système bancaire. Le gouvernement italien a assuré qu’il allait réduire son déficit à partir de 2020 : 2,4% du PIB en 2019, 2,1% en 2020 et 1,8% en 2021 a affirmé Giuseppe Conte. Le stock de dettes devrait se réduire, passant de 132% aujourd’hui à 126,5% en 2021. Les promesses n’engagent que ceux qui les reçoivent disait jadis un ministre de l’Intérieur français ! La probabilité de défaut reste grande et tout ralentissement économique va immédiatement remettre en cause la capacité à long terme pour l’Italie de soutenir sa dette.
Vers une sortie de l’Euro ?
Certains prédisent l’apocalypse à l’Italie, ils parlent d’un scénario bien plus dur que le Brexit (rappelons que la Grande-Bretagne a gardé sa livre sterling). Le pire n’est jamais sûr, car l’euro n’est monnaie unique qu’en apparence seulement. En effet les euros italiens ne peuvent pas dévaluer vis-à-vis des euros français ou allemands mais, en fait, les banques centrales des pays européens sont toujours techniquement indépendantes les unes des autres (dans le SEBC, Système européen des banques centrales) et présentent toutes les aspects d’une monnaie propre à chaque pays avec leurs réserves physiques en or. Elles pourraient reprendre immédiatement, chacune, leur indépendance vis-à-vis des autres banques centrales. La BCE n’est, en fait, que la consolidation comptable des bilans des différentes banques centrales européennes. Le système dit Target 2 de règlement entre les banques centrales fait qu’aujourd’hui, dans la zone euro, la Bundesbank détient mille milliards d’euros de créances bancaires sur les autres banques centrales alors que la Banque centrale d’Italie est débitrice de 460 milliards d’euros, principalement vis-à-vis de l’Allemagne.
La question est donc : l’équipe au pouvoir à Rome est-elle prête à assurer une sortie ? En réalité elle y songe fermement. Quels en sont les bénéfices et les coûts : contrôle des changes, fermeture des banques (pour éviter le bank-run) retour des dévaluations compétitives, non-remboursement des dettes, mais baisse du pouvoir d’achat déjà effectif de toute façon pour les Italiens. Cependant la balance d’utilité économique passera après la balance de l’utilité politique, qui se mesure à l’aune de la souveraineté parce que la crise en Europe est aussi une crise institutionnelle. Entre le spread et le peuple les dirigeants italiens on déjà choisi. Les économistes Olivier Delamarche, Charles Gave, Joseph Stiglitz voient un italexit à brève échéance. Mais l’Italie c’est le troisième PIB européen ! Une aide de l’Europe pour la faire rester et éviter la contagion ? Too big to save ! Et cette aide serait allemande ?… L’IFO, le plus important institut de prévision allemand, annonce lui aussi cette sortie de l’euro et le refus des contribuables allemands de remettre la main à la poche (comme pour la Grèce). Pourquoi la Bavière paierait-elle en effet pour la Calabre alors même que la Padanie ne le veut pas. Si ce scénario devait se préciser, inutile de dire que les répercussions sur la France seraient considérables : la fermeture des banques italiennes pourrait entraîner celle des banques françaises, toujours pour éviter le bank-run. Dans cette histoire, tous les chemins viennent de Rome. Si pour certains économistes ce serait le commencement de la GAF, la Grande Apocalypse Financière, pour d’autres, côté politique, au contraire, la botte italienne pourrait aider à soustraire les peuples européens à la botte de Bruxelles. ■
Non, il ne compte pas établir un Reich sud-américain
Comme l’illustre bien ce slogan, Bolsonaro incarne moins un « retour de la dictature militaire » – comme l’a écrit la presse européenne – qu’une révolte nationale massive visant à mettre fin au règne sans partage du « Parti-Etat PT » (« Partido-Estado PT »), à sa corruption endémique, à l’insécurité terrifiante (64 000 assassinats annuels) et à la crise économique sans précédent. Ce rejet du Parti des Travailleurs s’est manifesté de façon très nette et massive dès 2014, lorsque des millions de Brésiliens ont exigé la destitution de Dilma Rousseff et l’emprisonnement d’Ignacio Lula da Silva (photo).
On peut comprendre bien sûr que les emportements verbaux de l’ex-capitaine – qui promet aux lobbies de l’agro-business que l’on pourra « couper un arbre mort sans attendre dix ans l’autorisation », affirme que « les Indiens n’ont pas besoin de terres mais de dignité », et que les « droits de l’homme sont une invention des communistes et de l’ONU » – choquent les adeptes de la démocratie libérale ouest-européenne. Son slogan de campagne, qui fait écho au modèle des démocraties illibérales à la Orban : « Le Brésil au-dessus de tout, Dieu au-dessus de tous », horrifie les anticléricaux et les anti-nationalistes. Et son autre slogan : « Moins de Brasilia, plus de Brésil », fait quant à lui trembler l’administration centrale qu’il entend dégrossir. Il n’en demeure pas moins que, pour les électeurs du « capitao », la promesse de mettre « dehors » l’omnipotent Parti des travailleurs, d’en finir avec la corruption, la détermination à combattre l’insécurité délirante et l’impunité des criminels, puis la défense des valeurs nationales d’Ordre et de Progrès gravées sur le drapeau national expliquent le succès de Bolsonaro.

c’est la guerre », le chef de l’Etat aurait dû ajouter pour dire la vérité « la guerre à l’islam conquérant » qui nous agresse tous. Curieusement, M. Macron n’y fait pas allusion ; pas plus qu’il ne voit de similitude - lui qui aime pourtant les comparaisons - entre le rôle du capitalisme financier et spéculatif dans la crise de 1929 et celui de ce même capitalisme financier et spéculatif aujourd’hui.
Mais M. Macron a quand même compris quelque chose : l’échec de son parti aux élections européennes du printemps prochain pourrait bien lui causer de très gros soucis. S’il tord le cou à l’Histoire, c’est donc bien pour la mettre de son côté. Cette instrumentalisation ne trompe pourtant personne, sauf certains journalistes particulièrement incultes. Pour se rassurer, M. Macron pourra toujours se dire qu’il a le soutien de M. Hollande, lequel vient de dénoncer (Rennes, jeudi 1) le « moment très grave pour la démocratie » que constitue la « vague » populiste actuelle. « Il ne faut jamais croire que la démocratie peut ê




Et le désespoir sexuel. Je suis toujours stupéfait de voir traiter Houellebecq de pornographe et d'obsédé, alors que toute son œuvre (comme celle de Kubrick ; voir les images orgiaques et glacées de Eyes wide shut) montre une réticence devant le tranquille hédonisme que 1968 a voulu imposer.
Un bémol, toutefois : José Garcia, qui joue ce Tisserant qui répugne aux femmes à un point tel que toutes ses tentatives se brisent sur l'évidence, qu'il sera à deux doigts d'assassiner un petit couple mixte qui est allé faire l'amour sur la plage, et qui s'enverra dans le décor, en voiture, sans plus guère laisser de trace que l'eau d'une mare qui se referme sur un caillou... Eh bien José Garcia, qui a un jeu très fin, une très grande ductilité de visage, un réel talent pour se ridiculiser par des tenues qui le confinent dans sa destinée d’extérieur au jeu, José Garcia a, dans certains de ses sourires, trop de charme et d'intérêt pour être parfaitement crédible... Mais la gageure était difficile ; choisir un acteur réellement très laid (un Daniel Emilfork contemporain, par exemple) aurait été lourdement démonstratif et caricatural. 


Certes, ils ont ri deux ou trois fois, certes la salle a pu rigoler devant tel ou tel gag, et moi-même j’ai pu sourire… mais la récolte est quand même bien maigre avec ce scénario compliqué à loisir, qui inclut comédie musicale, chanteur déjanté et rap, inaudibles, pour raconter l’histoire bien simple d’un yéti qui découvre l’existence du « petit-pied », l’homme.
Il manque à ce réalisateur d’être comme un enfant, aussi naïf et innocent qu’un enfant… Une innocence qu’il prend d’ailleurs en otage quand, sous prétexte de les faire rire, il diffuse des messages non seulement politiquement corrects, comme le « vivre ensemble » - on a peur de l’être différent parce qu’on ne le connaît pas -, mais aussi un discours plus radicalement révolutionnaire contre « ce qui est gravé dans la pierre », et donc le refus de tout dogme.
Une messe de Requiem sera pour la quatrième fois célébrée à l'initiative de l' Ordre de l'Étoile et de Notre-Dame du Mont Carmel en l'église Saint-Germain-l'Auxerrois, ce samedi 3 novembre 2018 à 16 heures, date la plus proche du décès du Roi Charles X, le 6 novembre 1836 (arrivée des chevaliers à 15 heures).