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LAFAUTEAROUSSEAU - Page 1241

  • Le français est-il de trop à Montréal ?

     

    Par  Mathieu Bock-Côté

    Cette tribune [22.11] est de celles que Mathieu Bock-Côté donne sur son blogue du Journal de Montréal et que nous reprenons volontiers, souvent, tant elles sont pertinentes, proches de nos propres idées, et collent, de façon vivante, intelligente et claire, à l'actualité la plus intéressante. Il s'agit ici de la situation menacée du français au Québec et comment cela ne nous toucherait pas, ne nous concernerait pas ?  En soi, d'abord.  Mais aussi parce qu'en ce moment même chez nous en France, défaite de la pensée et stupidités linguistiques mortifères que l'on tente de nous imposer, vont funestement de pair.  ?  LFAR  

     

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    La scène s’est passée aujourd’hui à Montréal, mais soyons honnêtes, des scènes comme celles-là, il y en a tous les jours. Après quelques mois de fermeture, la boutique Adidas rouvrait ce matin au centre-ville, sur la rue Sainte-Catherine. L’essentiel de la présentation s’est déroulé en anglais. Certains nous diront probablement, en haussant les épaules, que c’est normal dans une ville qui s’anglicise et où le français est de plus en plus considéré comme une langue de second ordre. Pourquoi s'indigner devant l'inéluctable ? Pourquoi résister à un mouvement qu'on nous présente comme irréversible et poussé par le sens de l'histoire? La plupart du temps, les Québécois se couchent devant cela. Mais le gérant de la boutique, au moment de s’adresser aux gens présents dans la salle, a senti le besoin d’en rajouter en disant : « je vais dire un mot en français pour accommoder la ville de Montréal et les médias francos ». C’était peut-être la provocation de trop. Sur les médias sociaux, ils sont nombreux à avoir exprimé leur écœurement devant une manifestation aussi décomplexée de mépris à l'endroit de ceux qu'on appelle souvent pudiquement les francophones ou les gens d'ici.

    Comment ne pas rager, hurler et gueuler quand on lit une telle saloperie ? Comment ne pas voir dans cette phrase une insulte ? Désolé d'exister ! Désolé de vous embêter, vous qui rêvez d'un monde mondialisé où notre peuple en trop ne vous embêterait plus. Certains annoncent qu'ils feront la grève du magasin. Comment le leur reprocher ? On aurait presque envie d’aller faire un tour à la boutique et de parler français au personnel simplement pour les troubler et les désorienter. En d’autres mots, le gérant s’est plié avec un mélange de mépris et de dédain, à une formalité linguistique locale, avant d’en revenir à l’anglais et de mener une entrevue en anglais avec un invité français – oui, deux francophones ont échangé en anglais dans une ville francophone pour s’assurer que tous les comprennent. Il est beau le progrès ! En d’autres mots, il fallait bien faire une phrase ou deux en français, pour contenter les locaux, et on se surprend probablement qu’ils ne s’en satisfassent pas. En d’autres mots, toujours, on a fait une petite prière linguistique pour saluer les anciens québécois, puisqu’il fallait bien le faire, et on a vite oublié leur présence. Le gérant lui-même était un Québécois francophone. C'est ce qu'on appelle renier les siens.

    Cet événement n’a rien d’une anecdote et tout d’un symptôme. En d’autres mots, il est révélateur. Il nous en dit davantage sur l’état du français à Montréal que bien des études statistiques cherchant à documenter les tendances linguistiques. Résumons : les Québécois francophones, à Montréal, sont désormais traités comme une minorité agaçante, qu’on veut bien accommoder, mais qui ne doivent pas trop en demander. Ils sont des étrangers chez eux et leur langue, pour laquelle ils se sont tant battus, agace désormais ceux qui veulent vivre selon les codes de la modernité nord-américaine, où la différence québécoise est considérée de plus en plus comme folklorique, avant de devenir tôt ou tard inconcevable. Notre minorisation démographique a des effets politiques. Nous sommes passés de bonjour, à bonjour/hi, à hi. Et maintenant, qui dit bonjour commet presque une incivilité. Qui exige d’être servi en français passe pour un rustre, un provincial borné ou même un xénophobe. Et les Québécois francophones eux-mêmes s’assimilent à ce nouveau peuple montréalais qui se définit essentiellement par son rejet du Québec historique, décrété homogène, frileux et ennuyant. C’est peut-être le prix à payer pour ne pas avoir choisi l’indépendance. Quand ils étaient sérieux, les souverainistes n’hésitaient pas à le dire : l’indépendance est essentielle à la survie du peuple québécois.

    Les Québécois sont désormais traités comme un vieux peuple résiduel appelé à se dissoudre grâce au passage du temps. Dans le Canada, le peuple québécois en vient à faire de son autodestruction une marque de progrès. Tôt ou tard, et plus tôt que tard, ils seront appelés à se dissoudre dans la modernité anglophone, mondialisée et diversitaire. L’assimilation s’accélère dans une métropole qui se détache mentalement du Québec. On s’anglicise souvent en franglisant. Puis un jour, on s'anglicise tout simplement. Et ceux qui refusent ce mouvement et y résistent sont présentés comme des retardataires historiques ou des réactionnaires déphasés incapables de s’adapter à une époque qui fait de la-diversité-une-richesse, pour reprendre le slogan consacré. Faut-il s’en surprendre? L’idéologie dominante nomme souvent racisme le simple instinct de survie des peuples qui ne veulent pas se laisser dissoudre par la mondialisation, l’américanisation ou le multiculturalisme à la canadienne. Un jour, défendre la prédominance ou la simple présence du français à Montréal sera assimilé à une position d’extrême-droite. Et ce jour est proche.  

    Mathieu Bock-Côté

    Mathieu Bock-Côté est docteur en sociologie, chargé de cours aux HEC à Montréal et chroniqueur au Journal de Montréal et à Radio-Canada. Ses travaux portent principalement sur le multiculturalisme, les mutations de la démocratie contemporaine et la question nationale québécoise. Il est l'auteur d'Exercices politiques (VLB éditeur, 2013), de Fin de cycle: aux origines du malaise politique québécois (Boréal, 2012) de La dénationalisation tranquille (Boréal, 2007), de Le multiculturalisme comme religion politique (éd. du Cerf, 2016) et de Le Nouveau Régime (Boréal, 2017).

  • Éric Zemmour : « Macron rime avec raison, mais pas avec action »

     

    BILLET - Depuis quelques jours, le chef de l'État multiplie les propos qui font polémique. Ce qui n'est pas pour déplaire au polémiste [RTL 23.11].  Eric Zemmour en donne le détail, les passe en revue, les approuve pour la plupart et montre en quelles contradictions se trouve Macron. L'action ne suit que rarement ses paroles...  LFAR 

     

     

    Résumé RTL par Éric Zemmour et Loïc Farge

    Ce n'est pas une rime riche, mais Macron a raison. Macron a raison quand il dit à cette femme marocaine qu'elle doit rentrer chez elle et non demander un asile qui n'est fondé en rien. Macron a raison de serrer la vis des collectivités locales qui, depuis trente ans, ont contribué largement à la hausse des impôts et des emplois publics (...) Macron a raison lorsque le Premier ministre interdit l'usage de l'écriture inclusive dans l'administration.

    Macron a également raison lorsque son ministre de l'Éducation nationale tance les profs qui veulent changer les règles d'accord grammaticaux au nom d'un féminisme militant, alors qu'elles ne sont même pas capables d'enseigner à leurs élèves les règles existantes. Macron a raison lorsque le même Blanquer annonce des sanctions contre un syndicat d'enseignants qui refuse l'entrée aux blancs.

    Enfin, Macron a raison de nommer directement Castaner comme patron de son parti, sans passer par les faux-semblants de la démocratie partisane. C'est l'esprit même de la Ve République avec lequel il renoue. Sauf que Macron rime avec raison, mais pas avec action.  

    Éric Zemmour

    A voir sur Lafautearousseau ...

    « Si vous n'êtes pas en danger, il faut retourner dans votre pays », répond Macron à une Marocaine

  • Culture • Loisirs • Traditions

  • Patrimoine • Notre-Dame de Paris, illuminée

     

    par Gérard Leclerc

    Pour ceux qui croient au Ciel comme pour ceux qui n'y croient pas Notre-Dame est un pur symbole de notre civilisation et de notre Histoire.  LFAR

     

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    L’enthousiasme est unanime. La scénographie projetée sur la cathédrale Notre-Dame de Paris, à l’enseigne de « La Dame de Cœur », a obtenu plein succès, aussi bien de la part du public qui s’est pressé sur le parvis, quatre soirées durant, que de la part de la critique qui n’a pas trouvé de mots assez forts pour exprimer la splendeur du spectacle*. Ainsi Amaury Giraud écrit-il dans Le Figaro : « Le spectacle plonge le spectateur dans une rêverie féerique, à mi-chemin entre promenade narrative et initiation mystique. Car si les explications historiques sauront contenter les adultes en quête d’érudition, l’émerveillement des enfants est lui aussi garanti. La technologie est ici au service d’une poésie visuelle hors normes. » Il convient de féliciter Bruno Seillier, le directeur artistique, à qui l’on doit cette création originale et qui avait déjà fait ses preuves, notamment avec « La nuit aux Invalides ».

    Il est sans doute hasardeux de préjuger de l’effet d’un tel spectacle sur les milliers de personnes qui ont pu y accéder. (À chaque séance, on a, en quelque sorte, joué à bureau fermé. Le parvis étant comble et les organisateurs contraints de refuser d’innombrables candidatures.) Mais l’impression sur les présents était forte et les moins avertis de la dimension spirituelle ont souvent été les plus médusés par ce spectacle de lumières et de couleurs qui faisait ressortir le mystère de « la Dame de Cœur ». Il ne faut pas minimiser la puissance d’attestation spirituelle de la beauté et du témoignage qu’elle projette dans l’âme de tous ceux et de toutes celles qui en sont saisis. L’héritage que nous avons reçu de nos prédécesseurs dans la foi nous met aux prises avec l’inspiration qui a présidé à la construction d’un tel patrimoine.

    Mgr Patrick Chauvet, le recteur de la cathédrale, expliquait, ces jours-ci, que son vœu le plus cher était que les touristes qui visitent Notre-Dame deviennent des pèlerins. Une telle transformation ne peut s’opérer par la seule grâce du monument, il faut que celle-ci soit mise en valeur, explicitée dans un service d’accompagnement, qui restitue au peuple des statues et des vitraux ses références bibliques, évangéliques, ecclésiales. La scénographie constitue un moment fort de cette mission. Elle reprend, à sa façon et avec d’autres moyens, la tradition des mystères qui, au Moyen Âge se déroulaient devant les églises pour mieux faire parler la pierre. N’y a-t-il pas dans la réussite de « La Dame de Cœur » une invitation à se mobiliser pour faire de notre patrimoine religieux l’occasion d’une vaste entreprise de pédagogie spirituelle, préalable à l’évangélisation qui s’impose à notre temps ?   

    * Voir le reportage photographique de Michel Pourny

    Gérard Leclerc

  • Cinéma • L’expérience interdite - Flatliners

     

    Par Guilhem de Tarlé 

    L’expérience interdite - Flatliners, une science-fiction américaine de Niels Arden Oplev

    L’expérience interdite, (interdit aux moins de 12 ans)… Au guichet du cinéma on m’a dit que j’avais manifestement dépassé cet âge. Dommage ! ils auraient dû m’interdire d’entrer. C'est un film d'épouvante et  l'épouvante, pour moi, commence à la vue d'une seringue... alors là j'ai été servi. 

    « Tu meurs et je te ressuscite !»…

    C’est ce que fredonnait mon épouse en sortant de la salle… En fait, elle se trompait puisque, dans L’antéchrist, Brassens chantait « Tu montes sur la croix et je te ressuscite ! ».

    Mais c’est égal, c’est bien le sujet de ce long métrage. 

    Nous avons lu, il y a une trentaine d’années un (ou peut-être plusieurs) livre(s) sur « la vie après la vie » et ces « ressuscités » qui racontent les longs tunnels, la lumière blanche, avec l'impression de flotter et de voler au-dessus de leurs corps.

    Des essais qui, à l'époque, nous avaient d'autant plus intéressés que la grand-mère d'Anne l'aurait vécu, si on peut dire ainsi…

    Elle se serait réveillée dans son cercueil pendant la veillée funèbre... et aurait, elle aussi, évoqué ces mêmes visions… en tout cas, c’est l’histoire - lugubre - qu’on m’a racontée… 

    Il paraît que cette expérience interdite est un remake d’une production de 1990 avec Julia Roberts… Ce nouveau film me semble pêcher par sa longueur (1 h 49) avec de l’outrance dans l’épouvante, et surtout – mon verbe pêcher n’est pas mis par hasard – un discours niaisement moralisateur qui impose aux « revenants » d’aller confesser leurs fautes.

    C’est pourtant mieux qu’un « bon film », même s’il est à interdire aux cardiaques qui risqueraient, eux, de ne pas en revenir.  

  • Film • Le documentaire « La persécution des chrétiens aujourd'hui dans le monde » projeté à Paris

     

    LA PERSÉCUTION DES CHRÉTIENS AUJOURD'HUI DANS LE MONDE. Une éradication sournoise et violente...

    210 millions de femmes, d'hommes et d'enfants, dans 50 pays, sont persécutés en raison de leur foi.

    Imaginez si, sur les 508 millions d'habitants d'Europe, les Français, les Italiens, les Allemands et les Belges étaient chaque jour en bute aux pires maltraitances : bastonnade, lapidation, tortures en tous genres, viols, emprisonnement, discrimination, assassinat. Sur simple dénonciation, pouvant à tout moment être accusés de blasphème. Et cela, dans le silence assourdissant des États, et des Commissions des droits de l'homme de l'ONU, et de l'Union européenne.

     Le film entend montrer ce que recouvre le terme générique de "persécutions" avec l'aide de témoins ; comprendre pourquoi au XXI° siècle on tue des chrétiens ; mettre à jour la faillite des États, la disparition de la liberté religieuse et de conscience, promise en 1948 avec la Déclaration universelle des Droits de l'Homme. Il tente aussi d'y voir plus clair avec la charia négatrice de la liberté religieuse, pourtant acceptée comme référence au sein des organisations internationales.

    Prenez 90 minutes de votre temps, et venez découvrir l'ethnocide qui se déroule à un jet de pierre de notre conscience. Car, si rien n'est fait pour arrêter le flot destructeur, plus tard, que restera-t-il des chrétiens en dehors des lieux sanctuarisés ? Si un tel malheur arrivait vous ne pourrez pas dire que vous ne saviez pas.

    UNE SEULE SALLE A PARIS

    À compter du 15 novembre 2017

        Le complexe cinéma le LUCERNAIRE

        53, rue Notre Dame des Champs 75006 Paris

    Séances mercredi et jeudi à 20 h 30. Vendredi, samedi et dimanche :

    14 h 30 - 16 h 30 - 18 h 30 - 20 h 30

    L'on peut acheter le billet d'entrée sur Internet en tapant réservation cinéma Lucernaire.

     

  • Culture • Loisirs • Traditions

  • Famille de France • Prince Jean : «  Un livre plein de sagesse »

    Le Jugement de Salomon

       

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    Je suis tombé ces jours-ci sur ce texte du Livre de la Sagesse. Il m’a semblé d’actualité.
     
    Je n’y ajoute aucun commentaire et vous en laisse la lecture. 
     
     
     
     
    « Écoutez, ô rois, et comprenez ;
    instruisez-vous, juges de toute la terre.
        Soyez attentifs, vous qui dominez les foules,
    qui vous vantez de la multitude de vos peuples.
        Car la domination vous a été donnée par le Seigneur,
    et le pouvoir, par le Très-Haut,
    lui qui examinera votre conduite
    et scrutera vos intentions.
        En effet, vous êtes les ministres de sa royauté ;
    si donc vous n’avez pas rendu la justice avec droiture,
    ni observé la Loi,
    ni vécu selon les intentions de Dieu,
        il fondra sur vous, terrifiant et rapide,
    car un jugement implacable s’exerce sur les grands ;
        au petit, par pitié, on pardonne,
    mais les puissants seront jugés avec puissance.
        Le Maître de l’univers ne reculera devant personne,
    la grandeur ne lui en impose pas ;
    car les petits comme les grands, c’est lui qui les a faits :
    il prend soin de tous pareillement.
        Les puissants seront soumis à une enquête rigoureuse.
        C’est donc pour vous, souverains, que je parle,
    afin que vous appreniez la sagesse
    et que vous évitiez la chute,
        car ceux qui observent saintement les lois saintes
    seront reconnus saints,
    et ceux qui s’en instruisent
    y trouveront leur défense.
        Recherchez mes paroles, désirez-les ;
    elles feront votre éducation. »  

     

    Jean de France, duc de Vendôme
    Domaine Royal de Dreux le 25 novembre 2017

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    Vitrail de la Chapelle Royale de Dreux

    Le site officiel du Prince Jean de France

  • Cinéma - Théâtre • Robert Hirsch : le Parcours d’un Monstre Sacré

     

    Par Bruno Stéphane-Chambon

     

    Les étapes d’un chemin théâtral qui dura 68 ans 

    Robert Manuel, brillant acteur et metteur en scène, s’amusa avec Les Précieuses Ridicules en confiant à un jeune lion arrivé dans la Troupe de la Comédie Française, le rôle de Jodelet. Nous étions en 1949 et le résultat fut désopilant.

    Doué d’une gestuelle chaplinesque et d’un sens des ruptures inédites, un acteur était né : Robert Hirsch !

    Deux ans plus tard, Jacques Charon, met en scène Micheline Boudet dans La Double Inconstance de Marivaux, avec dans le rôle d’Arlequin, le nouveau venu qui est alors révélé au grand public.

    Le metteur en scène réitère son choix en 1956, avec Les Fourberiein memorias de Scapin, mais peut être trop ébloui par les facéties de son nouvel ami, lui laisse une liberté totale qui se traduit par deux réactions contradictoires : le public se tord de rire devant certains « gags » superfétatoires et le soir de la Générale, la Cour des amis laudateurs envahit la loge pour encenser l’interprète du rôle-titre.

    Entre discrètement, André Brunot, immense acteur, 351eme sociétaire de l’auguste Maison, doyen de 1939 à 1944 et surtout un des meilleurs professeurs du Conservatoire.

    Une fois la liesse des admirateurs mondains, il se lève et adresse cet avertissement à l’un de ses élèves les plus doués, cette terrible sentence : Pas avec Molière ! Robert Hirsch saura tenir compte de cet avertissement.

    Jean-Paul Roussillon, après une lecture approfondie de la face pessimiste de Molière montera Georges Dandin et confiera le rôle à Robert Hirsch qui l’exécutera avec scrupule en n’éludant pas la dernière réplique : Ah ! je le quitte maintenant, et je n’y vois plus de remède, lorsqu’on a comme moi épousé une méchante femme, le meilleur parti qu’on puisse prendre, c’est de s’aller jeter dans l’eau la tête la première. De ce fait il ne s’agit pas d’une boutade, le personnage se dirige lentement hors de scène, vers une rivière suggérée pour aller se suicider…

    Mais en 1970, tout Paris et Province se précipitent pour assister à la pièce : Un fil à la patte, mis en scène par Jacques Charon avec Jean Piat et Robert Hirsch dans lequel ce dernier interprète le rôle de Bouzin !

    A l’entracte les vespasiennes étaient prises d’assaut, tant le rire suscite des mictions incontrôlables !

    En 1972, la grande épreuve !

    Terry Hands, Membre de la Royal Shakespeare Company, va mettre en scène Richard III, de William Shakespeare dans une traduction de Jean-Louis Curtis à La Comédie Française.  Le metteur en scène est exigeant, il demande à ses acteurs de manier des épées du même poids que celles utilisées à l’époque, la respiration propre au texte du théâtre élisabéthain est de rigueur, tous les déplacements seront motivés, autant dans la gestuelle que par l’immobilité dans les monologues. Robert Hirsch s’y soumet, il y travaille sans cesse et devient l’un des meilleurs interprètes du rôle du Roi Maudit, Richard III.

    Quittons La Comédie Française pour assister en 1992 au Misanthrope de Molière, mise en scène par Francis Huster au Théâtre Marigny. Le rôle d’Oronte est considéré comme secondaire. Robert Hirsch le transfigure. Il n’est pas seulement un fat ni homme de Cour, il est un grand noble lettré et éperdument amoureux. C’est un personnage de caractère.

    Le Misanthrope

    Acte I scène II

    En présence d’Alceste et Philinte. :

    ORONTE

    J’ai su là-bas que, pour quelques emplettes

    Éliante est sortie, et Célimène aussi :

    Mais, comme l’on m’a dit que vous étiez ici,

    J’ai monté, pour vous dire, et d’un cœur véritable,

    Que j’ai conçu pour vous, une estime incroyable ;

    Et que, depuis longtemps, cette estime m’a mis

    Dans un ardent désir d’être de vos amis.

    Oui, mon cœur, au mérite, aime à rendre justice,

    Et je brûle qu’un nœud d’amitié nous unisse :

    Je crois qu’un ami chaud, et de ma qualité,

    N’est pas, assurément, pour être rejeté.

    C’est à vous, s’il vous plaît, que ce discours s’adresse.

    Ce moment de théâtre fut exceptionnel, l’acteur arrive hors de souffle compte tenu de sa hâte à présenter son hommage, il est grand seigneur, mais reprend sa phrase de salutation avec affection. Il ralentit son débit dans sa déclaration d’amitié et met un blanc entre chaque mot. Sa gestuelle devient ample, plus proche de la pantomime que de l’action. Chaque mouvement de son corps est un signifiant et signifié. En douze vers, Robert Hirsch renoue par ses silences et verbes Molière avec le Théâtre Nô.

    En 1992 il reçut le Molière du comédien pour ce second rôle dans Le Misanthrope.

    Comment ne pas saluer quelques années plus tard, en 2006 : Le Gardien d’Harold Pinter, mise en scène par Didier Long au Théâtre de l’Œuvre puis au Théâtre de Paris en 2007. Son interprétation nous tétanisait sur nos fauteuils et le répertoire de ses émotions étaient à l’infini.

    Intrépide, il joue de 2009 à 2011, La Serva amorosa de Carlo Goldoni, mise en scène par Christophe Lidon, au Théâtre Hébertot, au Théâtre du Gymnase, puis en tournée.

    De 2012 à 2016 il sera Le Père de Florian Zeller, mise en scène par Ladislas Chollat, au Théâtre Hébertot, à la Comédie des Champs-Élysées puis au théâtre de l’Œuvre.

    Le Vieux Lion du Théâtre est mort le soir du 16 novembre 2017. On ne l’entendra plus rugir dans la formidable jungle du Théâtre. 

    Robert Hirsch est né le 26 juillet 1925. Il était Sociétaire Honoraire de la Comédie-Française. Il avait suivi les cours du Conservatoire et entra à la Comédie-Française dont il devint les 420ème sociétaire en 1952. Il quitta la Maison de Molière le 28 février 1974 et devint Sociétaire Honoraire, après avoir interprété plus de 60 rôles. Par la suite, il devint un des acteurs les plus adulés sur les planches du Théâtre privé. En parallèle, il participa à plus de 26 films, dont en 1964 Pas question le samedi d’Alex Joffé dans lequel il joua 13 personnages, et Trai­te­ment de choc d’Alain Jessua dans lequel il donnait la réplique à Alain Delon. On ne saurait omettre sa participation à 26 œuvres de télévision dont en 1972, Kean, un roi de théâtre de Marcel Moussy dans le rôle-titre.

    Les Récompenses furent nombreuses :

    1972 : Prix du Syndicat de la critique : meilleur comédien pour Richard III

    Césars 1990 : César du meilleur acteur dans un second rôle pour Hiver 54, l’abbé Pierre

    1992 : Prix du Brigadier : Brigadier d’honneur pour l’ensemble de sa carrière

    Molières 1992 : Molière du comédien dans un second rôle pour Le Misanthrope

    Molières 1992 : Molière d’honneur pour l’ensemble de sa carrière

    Molières 1997 : Molière du comédien dans un second rôle pour En attendant Godot

    Molières 1999 : Molière du comédien pour Le Bel Air de Londres

    Molières 2007 : Molière du comédien pour Le Gardien

    Palmarès du théâtre 2013 : Prix d’honneur

    Molières 2014 : Molière du comédien dans un spectacle de théâtre privé pour Le Père.

    Robert Hirsch a été élevé au rang de Commandeur des Arts et des Lettres le 5 décembre 2006.  

    Bruno Stéphane-Chambon

    Politique magazine

  • Patrick Buisson [2] répond aux auditeurs de France Inter

     

    Mercredi dernier, vous avez été nombreux à apprécier l'entretien de Patrick Buisson,  diffusé la veille, sur France Inter. Nous écrivions : « Fête de l'Histoire hier matin sur France Inter avec Patrick Buisson qui ne mâche pas ses mots pour dire les quatre vérités de la Révolution française, de la Terreur et du massacre de la Vendée. Avec les implications qui s'en suivent : les totalitarismes du XXe siècle, la crise de notre démocratie, notre identité malheureuse et menacée ...»  Voici la seconde partie de cette émission où Patrick Buisson répond aux questions des auditeurs. La discussion est aussi d'un grand intérêt même si, par définition, elle prête davantage au débat. Que de magistrales leçons d'Histoire et de politique très actuelle y donne Buissson ! A écouter absolument.  Lafautearousseau.   

     

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    A lire, à voir ou revoir sur Lafautearousseau ...

    Patrick Buisson sur France Inter : « En matière de terrorisme d'État, la Terreur, c'est nous qui l'avons inventée »

  • Islamophobie ?

     

    par Gérard Leclerc

     

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    L’éditorialiste, le chroniqueur, celui qui commente l’actualité au jour le jour est parfois tenté par le genre du feuilleton.

    Il est, en effet, des sujets récurrents, qui provoquent des controverses sans fin. Il en va ainsi du féminisme, avec des événements à rebondissement et des prises de position quotidiennes, dont j’aurais pu entretenir nos auditeurs durant plus d’un mois. Il m’a fallu renoncer à la tentation de faire l’analyse critique de dizaines de tribunes libres, qui auraient pu alimenter souvent la réflexion, souvent aussi la réplique, et de temps à autre une bienfaisante ironie. Il en va aussi de l’islam, sous les aspects les plus divers. J’en ai déjà dit un mot, mais la polémique qui fait rage ces jours-ci entre l’hebdomadaire Charlie Hebdo et Edwy Plenel, révèle la profondeur d’un désaccord, qui n’est pas près de s’éteindre.

    Une bonne part de cette querelle se concentre sur la notion d’islamophobie, le terme phobie étant d’ailleurs surexploité dans la rhétorique contemporaine. Philippe Muray s’en était moqué, en parlant de « cage aux phobes » où il s’agissait d’enfermer les gens qui vous déplaisent, pour leur régler leur compte, de préférence en les accablant de lourdes sanctions pénales. C’est le même Muray qui parlait de « l’envie du pénal », si caractéristique aussi de l’époque.

    Si l’islamophobie est une attitude qui pousse à la haine des musulmans, et en particulier de nos compatriotes musulmans, elle est d’évidence détestable. Mais s’il s’agit d’une injure destinée à faire taire ceux qui veulent réfléchir aux problèmes sérieux que pose la culture musulmane – et c’est le fait des intellectuels musulmans les plus pointus – elle est également détestable pour une autre raison. Car il s’agit d’empêcher le discernement qui s’impose, à partir d’une étude approfondie. Celle qui devrait s’engager dans le cadre du dialogue interreligieux, loin des tentations relativistes et syncrétistes, comme des comparatismes superficiels. Mais une telle étude suppose une sorte de consensus des hommes de bonne volonté, qui va bien au-delà d’un accord sur notre laïcité à la française. Vaste programme, vaste ambition dont dépend notre sort le plus immédiat.  

    Gérard Leclerc

    Chronique diffusée sur Radio Notre-Dame le 22 novembre 2017

  • Après Patrick Buisson, les déclarations de Michel Houellebecq : scandale pour la bien-pensance !

     

    Les propos de Michel Houellebecq - qu'on va découvrir - n'étonneront pas ceux qui l'ont lu. Ont-ils surpris les lecteurs du Spiegel pour qui ils ont été tenus ? Ils ont été rapportés et commentés de toutes parts et notamment hier matin sur France Inter par Claude Askolovitch, au cours de sa revue de presse de 8 h 30, avec un mélange d'ironie et d'indignation à peine contenues. Mettons-nous à sa place : ce que dit ici Houellebecq est insupportable pour lui et ceux de son engeance. On lira ci-dessous l'information que 20 minutes a donnée en ligne dès hier. Nous y reviendrons.  LFAR 

    Michel Houellebecq a donné une interview fleuve à Der Spiegel fin octobre. Elle a été traduite par Valeurs actuelles en étroite collaboration avec le romancier. Le magazine reproduit cette semaine le texte dans son intégralité et voilà un condensé de « la pensée de l’un des plus grands écrivains français des 30 dernières années ».

    L’auteur des Particules élémentaires analyse la recette d’Emmanuel Macron, « une ode à l’optimisme ». Il y décrit le chef de l’Etat, « un être étrange » qu’il a rencontré avant son élection. « Il s’hypnotise lui-même, et ensuite hypnotise le pays tout entier », explique-t-il avant d’évoquer le retour du catholicisme.

    Le retour du catholicisme pour éviter la guerre civile 

    Il a d’ailleurs la solution pour éviter la guerre civile en France. « Au fond, l’intégration des musulmans ne pourrait fonctionner que si le catholicisme redevenait religion d’État. Occuper la deuxième place, en tant que minorité respectée, dans un État catholique, les musulmans l’accepteraient bien plus facilement que la situation actuelle. Ils n’arrivent pas à se faire à l’État laïc, porteur d’une liberté de religion qu’ils ne comprennent pas. Le prophète Mahomet ne pouvait pas imaginer l’existence d’un athée », explique celui qui a écrit (...) Soumission, un livre d’anticipation où il imaginait l’arrivée au pouvoir d’un parti musulman.

    Michel Houellebecq s’attaque ensuite à la politique. « La gauche (…) est à l’agonie. Ses idées sont mortes, le succès de Mélenchon ne reposait que sur lui-même, en aucun cas sur ses idées. » Et de poursuivre : « Il n’y a plus en France que la droite et l’extrême droite. La gauche a perdu sa force mobilisatrice. »  

    Valeurs actuelles

    20 minutes

  • Avec ou sans Merkel, l'Allemagne ...

     

    En deux mots.jpgRien de ce qui se passe en Allemagne n'est sans conséquences pour la France et pour l'Europe. Ce fut le cas dans le passé et l'est toujours aujourd'hui.

    La stabilité politique allemande a été telle depuis l'après-guerre, que l'on avait sous-estimé les difficultés qui attendaient Angela Merkel après les élections de septembre en République fédérale, qui ont amené au Bundestag une majorité introuvable. Après 12 ans passés à la chancellerie sans que lui manque jamais le soutien de l'opinion, d'avis quasi unanime Angela Merkel était en bonne position pour égaler la longévité politique d'Helmut Kohl, chancelier pendant seize ans. L'on s'est trompé. L'Allemagne a changé.

    Les dernières élections ont modifié la donne, renversé l'équilibre usé établi par la chancelière et débouché sur une de ces crises politiques dont nul ne sait si elle sera rapidement surmontée par l'émergence in extremis d'une nouvelle coalition, voire par de nouvelles élections, ou si elle ira en s'amplifiant.

    On sait qu'Angela Merkel (CDU) gouvernait ces quatre dernières années en coalition avec les socialistes du SPD. Et que ces derniers sortant affaiblis des dernières élections - échec qu'ils attribuent à leur cohabitation minoritaire avec la CDU - ont signifié à Angela Merkel leur refus de participer à une nouvelle coalition CDU-SPD.

    Quant à la CDU elle-même, qui a réalisé comme le SPD, son plus bas score depuis 1949, elle apparaît désormais en déclin, Merkel en tête.

    Les 13% de voix et les 94 sièges au Bundestag obtenus par l'AfD sont surtout importants par la crainte qu'ils inspirent d'une poussée ultérieure de ce parti, et d’une tout autre ampleur. A cet égard l'opinion allemande - et européenne - a en tête des références historiques dont la seule évocation, fût-elle fort anachronique, inquiète le monde politique allemand.

    C'est donc avec les Verts écologistes immigrationnistes et avec les Libéraux qui pensent avoir tout à gagner à de nouvelles élections, qu'Angela Merkel a recherché une nouvelle coalition.  Faut-il s'étonner qu'elle ait échoué ?

    Son échec provisoire ou définitif est en effet plus intéressant dans ses causes que dans ses circonstances. Quelles sont-elles ? 

    Avec les Libéraux, qui pensent pouvoir amplifier leurs résultats en cas de nouvelles élections, ce sont donc, semble-t-il, surtout des considérations électorales qui ont bloqué les négociations pour une nouvelle coalition. Les libéraux n'en sont pas moins très critiques sur la gestion de la zone euro et très hostiles à tout effort de solidarité financière envers les pays du Sud.

    Réticents aux engagements financiers de l'Allemagne en Europe, ils représentent un courant largement répandu Outre-Rhin, qui, en gros, ne veut pas payer pour « les pays du Club Med ». La solidarité européenne n'est pas leur fort. Angela Merkel serait-elle plus généreuse ? 

    Avec les écologistes, le conflit vient des migrants. Les Verts prônent une politique de large regroupement familial et exigent l'accueil de toujours plus de réfugiés, fussent-ils simplement économiques. Or c'est notoirement de sa politique d'accueil des migrants que provient surtout l'affaiblissement de la CDU comme d'Angela Merkel et l'entrée en force d'AfD au Bundestag ... Sans compter que la CSU, l'aile bavaroise conservatrice de la CDU, est-elle aussi très opposée à l'arrivée massive de migrants, dont le land de Bavière a d'ailleurs été le premier à faire l'expérience de première ligne. De première victime.

    L'engagement européen d'Angela Merkel a-t-il joué en sa défaveur ? 

    Après le désastre politique, militaire et moral de 1945,  le projet européen a longtemps été pour le peuple allemand un moyen privilégié de réinsertion. Dans sa très grande majorité, ce projet il l'a partagé et l'a fait sien, comme une nécessité et, pour lui, comme une évidence.  Les Allemands se sont sentis Européens. D'autant plus aisément d'ailleurs qu'au fur et à mesure que leur sentiment de défaite, voire de culpabilité, s'éloignait, s'estompait, la renaissance puis la nette prééminence de l'économie allemande les y plaçaient de plus en plus en position de supériorité dominante. Comme une revanche sur l'Histoire, par une sorte de victoire économique compensatrice ... Ceci à deux remarques près. Primo, l'Allemagne a longtemps été plus atlantiste encore qu'européenne. A l'époque où cela se justifiait, pouvait se comprendre et, peut-être encore aujourd'hui, cela reste à voir. Secundo, elle a su saisir sans complexe l'occasion de précipiter sa réunification et de l'accomplir avec toute sa volonté et toute sa puissance. Son nationalisme ne s'était pas évanoui. 

    Les choses changent et évoluent aujourd'hui. L'Allemagne est réunifiée et riche de ses colossaux excédents. Mais elle est aussi face à la perspective de ses problèmes et de ses contradictions. Notamment son terrible déclin démographique. 

    Si l'Europe signifie désormais pour l'Allemagne solidarité financière avec les pays les plus pauvres du continent, elle se retrouvera probablement assez unanime pour mesurer ou refuser son concours. Avec ou sans Angela Merkel, le Bundestag et la Cour Constitutionnelle de Karlsruhe - en charge de la défense des intérêts du peuple allemand - y veilleront scrupuleusement.

    Si l'Europe signifie d'autre part l'accueil et la répartition des migrants, l'unanimité sera moins large car le patronat allemand, petit ou grand, est désormais en difficile recherche de bras pour travailler, de préférence à bon marché. Mais comme en témoigne l'avancée de l'AfD, notamment dans les länder de l'Est, le sentiment anti-immigration grandit en Allemagne et avec lui un nouveau patriotisme décomplexé.

    Zemmour a raison d'expliquer qu'avec ou sans Merkel la puissance allemande restera inchangée. Dans l'un ou l'autre cas, l'Allemagne ne cédera rien de ses intérêts. Et si la politique européenne d'Emmanuel Macron persiste à se définir comme un fédéralisme, il nous paraît très probable qu'elle butera contre le mur de la ferme volonté de l'Allemagne de conserver pleine et entière sa souveraineté.   • 

    Retrouvez l'ensemble de ces chroniques en cliquant sur le lien ci-dessous

    En deux mots, réflexion sur l'actualité

  • Éric Zemmour : « Pourquoi les difficultés d'Angela Merkel ne sont pas un drame »


    BILLET - La chancelière allemande ne parvient pas à forger une majorité parlementaire. Eric Zemmour décrypte, avec sa lucidité coutumière, les conséquences pour la France.[RTL 21.11].  Sur ce même sujet, on lira avec profit deux articles de Lafautearousseau : celui qui suit, Avec ou sans Merkel, l'Allemagne ..., et un second, en lien ci-dessous, Le couple franco-allemand s'éloigne ... Et l'Europe avec lui...  LFAR  

     

     

    Résumé RTL par Éric Zemmour et Loïc Farge

    « La joie mauvaise ». C'est la traduction d'une expression allemande qui veut dire qu'on se réjouit de la peine du voisin. Un sentiment pas très moral, mais tellement humain. Exactement le sentiment que doit éprouver Emmanuel Macron. Officiellement, il reprendra à son compte la doxa dominante des médias français : la France souhaite qu'Angela Merkel sorte rapidement de ses difficultés, car le maintien de la chancelière est ce qu'il y a de mieux pour l'Allemagne et pour l'Europe.

    Mais au delà de ce baratin médiatico-diplomatique, Macron peut savourer l'instant. Une fois encore, il est servi par la chance. La chancelière, qui a écrasé - et souvent humilié - ses deux prédécesseurs, vacille. Elle est à terre, elle est fichue, elle est sortie du jeu. Et comme les Anglais sont partis, il ne reste qu’un seul grand pays debout pour diriger l'Europe : la France. Et la France, c'est Macron. 

    Éric Zemmour

    Lecture recommandée ...

    Le couple franco-allemand s'éloigne ... Et l'Europe avec lui ...