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LAFAUTEAROUSSEAU - Page 1242

  • Avec ou sans Merkel, l'Allemagne ...

     

    En deux mots.jpgRien de ce qui se passe en Allemagne n'est sans conséquences pour la France et pour l'Europe. Ce fut le cas dans le passé et l'est toujours aujourd'hui.

    La stabilité politique allemande a été telle depuis l'après-guerre, que l'on avait sous-estimé les difficultés qui attendaient Angela Merkel après les élections de septembre en République fédérale, qui ont amené au Bundestag une majorité introuvable. Après 12 ans passés à la chancellerie sans que lui manque jamais le soutien de l'opinion, d'avis quasi unanime Angela Merkel était en bonne position pour égaler la longévité politique d'Helmut Kohl, chancelier pendant seize ans. L'on s'est trompé. L'Allemagne a changé.

    Les dernières élections ont modifié la donne, renversé l'équilibre usé établi par la chancelière et débouché sur une de ces crises politiques dont nul ne sait si elle sera rapidement surmontée par l'émergence in extremis d'une nouvelle coalition, voire par de nouvelles élections, ou si elle ira en s'amplifiant.

    On sait qu'Angela Merkel (CDU) gouvernait ces quatre dernières années en coalition avec les socialistes du SPD. Et que ces derniers sortant affaiblis des dernières élections - échec qu'ils attribuent à leur cohabitation minoritaire avec la CDU - ont signifié à Angela Merkel leur refus de participer à une nouvelle coalition CDU-SPD.

    Quant à la CDU elle-même, qui a réalisé comme le SPD, son plus bas score depuis 1949, elle apparaît désormais en déclin, Merkel en tête.

    Les 13% de voix et les 94 sièges au Bundestag obtenus par l'AfD sont surtout importants par la crainte qu'ils inspirent d'une poussée ultérieure de ce parti, et d’une tout autre ampleur. A cet égard l'opinion allemande - et européenne - a en tête des références historiques dont la seule évocation, fût-elle fort anachronique, inquiète le monde politique allemand.

    C'est donc avec les Verts écologistes immigrationnistes et avec les Libéraux qui pensent avoir tout à gagner à de nouvelles élections, qu'Angela Merkel a recherché une nouvelle coalition.  Faut-il s'étonner qu'elle ait échoué ?

    Son échec provisoire ou définitif est en effet plus intéressant dans ses causes que dans ses circonstances. Quelles sont-elles ? 

    Avec les Libéraux, qui pensent pouvoir amplifier leurs résultats en cas de nouvelles élections, ce sont donc, semble-t-il, surtout des considérations électorales qui ont bloqué les négociations pour une nouvelle coalition. Les libéraux n'en sont pas moins très critiques sur la gestion de la zone euro et très hostiles à tout effort de solidarité financière envers les pays du Sud.

    Réticents aux engagements financiers de l'Allemagne en Europe, ils représentent un courant largement répandu Outre-Rhin, qui, en gros, ne veut pas payer pour « les pays du Club Med ». La solidarité européenne n'est pas leur fort. Angela Merkel serait-elle plus généreuse ? 

    Avec les écologistes, le conflit vient des migrants. Les Verts prônent une politique de large regroupement familial et exigent l'accueil de toujours plus de réfugiés, fussent-ils simplement économiques. Or c'est notoirement de sa politique d'accueil des migrants que provient surtout l'affaiblissement de la CDU comme d'Angela Merkel et l'entrée en force d'AfD au Bundestag ... Sans compter que la CSU, l'aile bavaroise conservatrice de la CDU, est-elle aussi très opposée à l'arrivée massive de migrants, dont le land de Bavière a d'ailleurs été le premier à faire l'expérience de première ligne. De première victime.

    L'engagement européen d'Angela Merkel a-t-il joué en sa défaveur ? 

    Après le désastre politique, militaire et moral de 1945,  le projet européen a longtemps été pour le peuple allemand un moyen privilégié de réinsertion. Dans sa très grande majorité, ce projet il l'a partagé et l'a fait sien, comme une nécessité et, pour lui, comme une évidence.  Les Allemands se sont sentis Européens. D'autant plus aisément d'ailleurs qu'au fur et à mesure que leur sentiment de défaite, voire de culpabilité, s'éloignait, s'estompait, la renaissance puis la nette prééminence de l'économie allemande les y plaçaient de plus en plus en position de supériorité dominante. Comme une revanche sur l'Histoire, par une sorte de victoire économique compensatrice ... Ceci à deux remarques près. Primo, l'Allemagne a longtemps été plus atlantiste encore qu'européenne. A l'époque où cela se justifiait, pouvait se comprendre et, peut-être encore aujourd'hui, cela reste à voir. Secundo, elle a su saisir sans complexe l'occasion de précipiter sa réunification et de l'accomplir avec toute sa volonté et toute sa puissance. Son nationalisme ne s'était pas évanoui. 

    Les choses changent et évoluent aujourd'hui. L'Allemagne est réunifiée et riche de ses colossaux excédents. Mais elle est aussi face à la perspective de ses problèmes et de ses contradictions. Notamment son terrible déclin démographique. 

    Si l'Europe signifie désormais pour l'Allemagne solidarité financière avec les pays les plus pauvres du continent, elle se retrouvera probablement assez unanime pour mesurer ou refuser son concours. Avec ou sans Angela Merkel, le Bundestag et la Cour Constitutionnelle de Karlsruhe - en charge de la défense des intérêts du peuple allemand - y veilleront scrupuleusement.

    Si l'Europe signifie d'autre part l'accueil et la répartition des migrants, l'unanimité sera moins large car le patronat allemand, petit ou grand, est désormais en difficile recherche de bras pour travailler, de préférence à bon marché. Mais comme en témoigne l'avancée de l'AfD, notamment dans les länder de l'Est, le sentiment anti-immigration grandit en Allemagne et avec lui un nouveau patriotisme décomplexé.

    Zemmour a raison d'expliquer qu'avec ou sans Merkel la puissance allemande restera inchangée. Dans l'un ou l'autre cas, l'Allemagne ne cédera rien de ses intérêts. Et si la politique européenne d'Emmanuel Macron persiste à se définir comme un fédéralisme, il nous paraît très probable qu'elle butera contre le mur de la ferme volonté de l'Allemagne de conserver pleine et entière sa souveraineté.   • 

    Retrouvez l'ensemble de ces chroniques en cliquant sur le lien ci-dessous

    En deux mots, réflexion sur l'actualité

  • Éric Zemmour : « Pourquoi les difficultés d'Angela Merkel ne sont pas un drame »


    BILLET - La chancelière allemande ne parvient pas à forger une majorité parlementaire. Eric Zemmour décrypte, avec sa lucidité coutumière, les conséquences pour la France.[RTL 21.11].  Sur ce même sujet, on lira avec profit deux articles de Lafautearousseau : celui qui suit, Avec ou sans Merkel, l'Allemagne ..., et un second, en lien ci-dessous, Le couple franco-allemand s'éloigne ... Et l'Europe avec lui...  LFAR  

     

     

    Résumé RTL par Éric Zemmour et Loïc Farge

    « La joie mauvaise ». C'est la traduction d'une expression allemande qui veut dire qu'on se réjouit de la peine du voisin. Un sentiment pas très moral, mais tellement humain. Exactement le sentiment que doit éprouver Emmanuel Macron. Officiellement, il reprendra à son compte la doxa dominante des médias français : la France souhaite qu'Angela Merkel sorte rapidement de ses difficultés, car le maintien de la chancelière est ce qu'il y a de mieux pour l'Allemagne et pour l'Europe.

    Mais au delà de ce baratin médiatico-diplomatique, Macron peut savourer l'instant. Une fois encore, il est servi par la chance. La chancelière, qui a écrasé - et souvent humilié - ses deux prédécesseurs, vacille. Elle est à terre, elle est fichue, elle est sortie du jeu. Et comme les Anglais sont partis, il ne reste qu’un seul grand pays debout pour diriger l'Europe : la France. Et la France, c'est Macron. 

    Éric Zemmour

    Lecture recommandée ...

    Le couple franco-allemand s'éloigne ... Et l'Europe avec lui ...

  • « Si vous n'êtes pas en danger, il faut retourner dans votre pays », répond Macron à une Marocaine

     

    En déplacement dans un centre des Restos du Coeur à Paris mardi, le président a été interpellé par des habitants sur sa politique d'asile. Et il a choisi de reprendre une célèbre formule : « La France est un pays généreux, mais elle ne peut pas accueillir toute la misère du monde ».

     

     

    La Vidéo qui indispose la Gauche 

    Il était venu lancer la campagne hivernale des Restos du Coeur, mais Emmanuel Macron s'est retrouvé à devoir défendre sa politique d'asile. À la sortie du centre de la Grange-aux-Belles, dans le 10e arrondissement de Paris, le président s'est fait interpeller par une demandeuse d'asile marocaine, à qui le président a dit : « Si vous n’êtes pas en danger, il faut retourner dans votre pays ». « Je ne peux pas vous mentir : en France, on va protéger tous les gens, qui relèvent de l'asile et qui ne sont pas en sécurité chez eux (…) Mais on ne peut pas accueillir tous les gens qui viennent avec des visas de commerce ou d'étudiants et qui restent après. Donc après, il faut retourner dans son pays, je vous le dis franchement », a-t-il dit à cette femme marocaine. 

    « Je ne peux pas donner des papiers à tous les gens qui n'en ont pas, sinon comment je fais avec les gens qui sont déjà là », a-t-il ajouté.  

    Source LCI

  • Patrick Buisson sur France Inter : "En matière de terrorisme d'État, la Terreur, c'est nous qui l'avons inventée"

    Fête de l'Histoire hier matin sur France Inter avec Patrick Buisson qui ne mâche pas ses mots pour dire les quatre vérités de la Révolution française, de la Terreur et du massacre de la Vendée.

    Avec les implications qui s'en suivent : les totalitarismes du XXème siècle, la crise de notre démocratie, notre identité malheureuse et menacée ...

    À écouter absolument. 

    lafautearousseau  

     

     Cliquer pour agrandir (icone inférieure à droite)

     

    Ce que France Inter a retenu des propos de Patrick Buisson  ... Mieux vaut l'écouter 

    Patrick Buisson, ancien conseiller de Nicolas Sarkozy, auteur de « La grande histoire des guerres de Vendée » (Perrin) est l'invité de Nicolas Demorand.

    L'ancien conseiller de Nicolas Sarkozy, qui publie « La grande histoire des guerres de Vendée » (Perrin) explique sa démarche : « je crois que l'Histoire enseigne la vie (...) La France a inventé les tribunaux révolutionnaires ».

    Si on prend la juridiction du Tribunal International sur le Rwanda ou la Somalie, les Vendéens ont été massacrés exactement comme ça

    Patrick Buisson poursuit : « Le mot Républicain permet d'évacuer l'idée de nation, un mot-valise dans lequel on met des principes universels. Aujourd'hui la dimension de républicanisme est évacuée, qui renvoie à des principes abstraits ». L'ex-conseiller de Nicolas Sarkozy ose même un rapprochement dans son ouvrage (« C'est Oradour sur Vendée ») et s'explique : « le bolchevisme et le nazisme font référence à la Révolution Française ».

    Patrick Buisson estime que le rapport est « évident » entre la Terreur et le terrorisme dont la France est victime. 

  • La technique de l’évolution « sociétale »

     

    Par François Reloujac 

     

    Comment les animateurs et les maîtres de la société moderne organisent les processus irréversibles. 

    Au début de l’été, trois événements successifs ont mis au premier rang de l’actualité des problèmes de société : il s’agit, successivement de la décision du Comité consultatif national d’éthique (CCNE) relatif à la « procréation médicalement assistée » (PMA), de l’annonce du décès de Simone Veil, ancien ministre de la Santé qui a défendu devant le Parlement la loi dépénalisant l’avortement et enfin de la décision de la Cour de cassation sur la reconnaissance de « paternité » en France d’enfants nés à l’étranger d’une « gestation pour autrui » (GPA). Trois événements présentés comme en rapport avec des « avancées sociétales ». Un petit retour sur l’histoire suffit pour en comprendre le mécanisme mis en jeu pour transformer la société.

    Le progressisme toujours si bon et si humain !

    Avec la loi Neuwirth, en 1967, il s’agissait de défendre le « droit » pour les femmes à « maîtriser leur fécondité », cette « maîtrise » ayant été présentée comme permettant de faire disparaître les avortements ! Lors du vote de cette première loi « sociétale », on estimait officiellement que les avortements clandestins provoquaient en France la mort d’environ 300 femmes par an et rendaient stériles environ un à deux milliers d’autres. Ces chiffres, donnés alors pour sûrs, n’étaient que des approximations, aucune statistique n’étant établie sur ce critère des victimes d’avortements clandestins. Pour horrible que fut le chiffre, il ne s’agissait là que d’un phénomène marginal. De 1967 à 1974, sous la pression de personnes jouissant d’une certaine popularité, la question de l’avortement a nourri les journaux. Trois cent-quarante-trois femmes jeunes ou moins jeunes – mais, toutes, riches et célèbres – ont bravé la loi en revendiquant s’être fait avorter et en réclamant le même droit pour toutes. Dans un même temps, la pilule était autorisée pour les mineures sans l’autorisation des parents. Hélas, lorsqu’une jeune femme oubliait de prendre « sa » pilule, et qu’elle se retrouvait enceinte, ce n’était pas l’affaire de son « partenaire » d’un soir ; elle n’avait plus qu’à assumer, seule, les conséquences de son « oubli » et donc de sa maternité ou à se faire avorter.

    Dans une optique « progressiste », plutôt que de s’interroger sur la responsabilité de la loi dans l’accroissement du nombre des avortements, on a cherché à corriger la conséquence présentée comme non souhaitée : on a « dépénalisé » ! Les deux arguments principaux avancés pour faire voter cette loi par un Parlement majoritairement hostile au projet méritent d’être analysés, car, n’en doutons pas, ils serviront encore pour de nouvelles « avancées sociétales ». Ce sont l’émotion causée par le scandale du nombre des décès par avortement, d’une part, et le fait que l’avortement sans risque n’était ouvert qu’aux seules femmes riches qui avaient les moyens d’aller se faire avorter à l’étranger, d’autre part. Il fallait donc que, sans discrimination, ce nouveau « droit » fût ouvert à toutes.

    Le ministre de la santé de l’époque a mis en avant au Parlement le nombre horrible des « mortes » du fait des avortements clandestins : 60 000 ! Pour un nombre d’avortements clandestins estimé lui à moins de 120 000 ; à comparer aux 300 annoncés sept ans auparavant, et aux 220 000 enfants tués dans le sein de leur mère du fait des avortements annuels aujourd’hui ! On semble avoir oublié comment avait été forgé le chiffre de 60 000 décès annoncé au Parlement : on y avait inclus, puisque les décès consécutifs à des avortements clandestins n’étaient pas comptabilisés en tant que tels, tous les décès pour cause inconnue. C’est-à-dire, puisque l’on ne distinguait pas entre les sexes dans les statistiques des décès que de nombreux hommes étaient ainsi réputés avoir succombé à un avortement clandestin ; le « genre » avant la lettre !

    La même technique a été mise en œuvre pour justifier chacune de ces « avancées » dont personne ne voulait réellement. Le PACS a été voté pour empêcher de baptiser « mariage » le couple formé par des homosexuels avant d’en arriver au « mariage pour tous » (qui constitue un double déni puisqu’il ne s’agit pas d’un mariage au sens propre du terme, d’une part, et que, d’autre part, tout le monde pouvait se marier avant cette loi), au nom de l’égalité entre les couples. En imposant le « mariage » entre homosexuels, on a dit que jamais cela n’ouvrirait aux homosexuels le droit à la procréation médicalement assistée acronymisé PMA : un euphémisme pour ne pas dire insémination artificielle avec donneur anonyme ; et moins de cinq ans plus tard le Comité consultatif national d’éthique a ouvert la porte à cette nouvelle « avancée » !

    Lors du débat qui a précédé le vote de cette loi dite du « mariage pour tous » on avait promis que cela ne conduirait pas à la gestation pour autrui (GPA), c’est-à-dire à la location de l’utérus des femmes au profit d’homosexuels en manque d’enfants (marché qui pourrait être très lucratif). Mais la Cour de cassation a trouvé le moyen de considérer qu’une GPA réalisée à l’étranger ne fait pas obstacle, à elle seule, à la transcription sur les registres de l’état-civil français en ce qu’il désigne le père, ni à l’adoption de l’enfant par l’époux (sic) du père. Le deuxième argument utilisé pour faire voter la loi Veil sera bientôt réactivé : il faudra permettre à ceux qui n’ont pas les moyens d’aller acheter un enfant à l’étranger de le faire en France.

    Quand la fin justifie les moyens

    Le système est bien rodé. Dans une méthode téléologique soigneusement mise en œuvre, chaque « avancée sociétale » est toujours incomplète pour ouvrir la porte à une nouvelle « avancée » une fois que la précédente est entrée dans les mœurs. Ainsi la pilule contraceptive a été présentée comme permettant de lutter contre les avortements clandestins, alors que tout le monde savait qu’il entraînerait inéluctablement leur augmentation. Ceux qui, à l’époque ont voulu mettre en garde contre cette dérive ont été traités d’affreux antiféministes. Comme le nombre des avortements a effectivement augmenté, on a dépénalisé ce crime… tout en refusant de le considérer comme un acte médical et donc de le rendre remboursable par la Sécurité sociale. La légalisation ouvrait la porte à une nouvelle « avancée » puisqu’il était inconcevable que les femmes riches puissent y recourir dans de « bonnes conditions » et que les femmes pauvres ne puissent le faire qu’au risque de leur vie. L’avortement est devenu, égalité oblige, un acte remboursable, puis gratuit, ouvert aux mineures sans l’autorisation de leurs parents. Le PACS devait permettre d’éviter le « mariage » entre des homosexuels jusqu’à ce que l’on s’aperçoive d’une nouvelle discrimination entre les couples homosexuels et les couples hétérosexuels. L’on en est arrivé au « mariage pour tous » qui n’est plus une « institution » mais un contrat entre personnes « qui s’aiment » ! On a ainsi ouvert trois nouvelles inégalités : une première entre les couples hétérosexuels qui ont droit, en cas d’infécondité, à la procréation médicalement assistée et les couples homosexuels qui en sont privés ; une deuxième qui réserve le « mariage » uniquement à deux personnes au lieu de trois ou quatre ; une troisième qui autorise deux êtres qui s’aiment à se marier, quel que soit le sexe de l’un et de l’autre, mais qui maintient encore une privation de droit en fonction de l’âge. On voit aujourd’hui ce qui se passe à propos de la « PMA » – qui ouvrira la porte à la GPA –, on verra demain ce qu’il en sera avec le nombre des « mariés » et surtout, avec l’âge des mariés. Si, dans de rares cas, une femme d’âge mûr cherchera à convoler avec un jeune homme presque encore imberbe, on verra surtout se multiplier les mariages entre des hommes d’un certain âge avec des jeunes filles à peine nubiles. Et ceux qui s’opposeraient à ce nouveau « droit », que l’on recrutera essentiellement dans les milieux réputés rétrogrades, seront appelés des « pédophobes ».

    On comprend pourquoi les députés allemands de confession islamique ont voté, en juillet 2017, en faveur du « mariage » entre homosexuels. On comprend aussi pourquoi l’Union des communautés et organisations islamiques d’Italie ont réclamé une législation en faveur de la polygamie, « du fait que la loi italienne autorise les unions civiles homosexuelles ». En effet, si, comme l’écrit William Kilpatrick, « le mariage ne doit plus se limiter à l’union d’un homme et d’une femme, pourquoi ne pas permettre l’union d’un homme et de quatre femmes ? » Ce serait « une avancée sociétale » !  

    Site Politique magazine

  • En Hongrie, les jeunes et les actifs ont choisi leur camp : anti-immigration

     

    Par Thomas Valmenier
     
    S'il y a une solidarité légitime entre les diverses jeunesses d'Europe qui ne veulent pas voir disparaître notre commune civilisation, elle s'exprime ici sous la plume d'un jeune Français animé de ce souci majeur [Boulevard Voltaire, 20.11]. Nous le partageons ici et y voyons une détermination encourageante. En toute amitié d'esprit.  Lafautearousseau
     

    a181347105435310cc67d2756611be2a.pngSelon un récent sondage, les 18-44 ans hongrois devraient voter à plus de 80 % pour des partis anti-immigration lors de leurs élections législatives en 2018.

    Ce sondage s’inscrit dans une continuité politique depuis 1998, date à laquelle Viktor Orbán, président du Fidesz, devient Premier ministre pour la première fois. Réélu en 2010, celui-ci œuvre pour faire passer la Hongrie avant l’Union européenne dans toutes les décisions qui concernent le territoire national. En particulier sur les questions d’immigration. En mars, le Parlement a d’ailleurs choisi de retourner à une politique d’asile encadrée, ce qui se traduit par l’interdiction de la libre circulation des demandeurs d’asile dans le pays. Il semblerait absurde qu’un demandeur ait les mêmes droits que celui qui a obtenu l’asile. En septembre, c’est le projet de grande consultation populaire contre le « plan Soros » qui a été lancé. Dans les jours qui viennent, les Hongrois seront amenés à se prononcer sur ce plan, détaillé en sept points argumentés pour cette consultation. 

    Si un gouvernement mène une certaine politique depuis plus de sept ans et que 80 % de la population sont prêts à appuyer cette politique par leur vote, il semble que la conclusion à laquelle il faille arriver et que le mode d’action et les décisions prises soient bons. 

    Ce qui est intéressant, c’est que ce sont les plus jeunes, c’est-à-dire l’avenir du pays, qui plébiscitent majoritairement une politique nationale et identitaire. C’est le sursaut des peuples qui refusent que d’autres choisissent pour eux. Ils refusent qu’un milliardaire né hongrois, émigré aux États-unis, ayant fait fortune par la spéculation, grand mécène d’organisations opaques telles que Human Rights Watch (organisme cité par tous les grands journaux français pour attaquer la politique hongroise), instigateur du chaos (afin d’en profiter par la suite pour faire plus d’argent), bref, un pourri, puisse du haut de sa fortune tirer les ficelles du monde.

    Cette jeunesse consciente des grands enjeux de notre siècle est un formidable espoir en comparaison avec nos 18-44 ans français, désintéressés de tout, surtout de l’essentiel. Décidément, en ce centenaire de Fátima, il devient de plus en plus évident que le salut viendra de l’Est !  

    Étudiant
  • Guerre fiscale intra-européenne 

     

    En deux mots.jpgL'on s'étonne et l'on s'inquiète ici et là de la guerre fiscale intra-européenne.

    Nous avons entendu il y a quelques jours un chroniqueur du service public s'en lamenter... C'est que l'on part du présupposé idéologique selon lequel les vieux peuples qui composent le continent n'existent plus et les nations sont dépassées ou affaiblies à la ressemblance de leurs gouvernements et de leurs Etats. Mais l'authentique faiblesse de ces dernières institutions, en France comme ailleurs, signifie-t-elle que les peuples eux aussi se sont évanouis dans l'air du temps, européiste ou mondialiste, et que leur fusion est consommée ? L'erreur ici est manifeste. Les peuples anciens peuvent survivre longtemps à la déchéance de leurs Etats et au naufrage d'une grande partie de leurs élites. 

    L'on se plaint que le Luxembourg, les Pays-Bas ou l'Irlande s'obstinent à être des paradis fiscaux, comme l'est aussi l'Angleterre elle-même - désormais hors de l'UE. Mais si ces pays pratiquent sans complexe le dumping fiscal, si l'on se donne tant de mal aux quatre coins de l'Europe pour offrir aux entreprises les impôts les plus faibles, si l'on joue à qui proposera les taux les plus attractifs, les taxes les plus basses, à qui attirera le plus d'entreprises sur son sol et, le cas échéant, le plus de particuliers ne rechignant pas à l'expatriation, n'est-ce pas simplement que chacun des vingt-sept pays membres de l'Union, continue bel et bien de penser d'abord à ses intérêts en propre ? Et à les défendre bec et ongles ? Comme les pêcheurs français et hollandais se font la guerre du poisson en mer du Nord. Comme les producteurs français de fruits et légumes s'opposent à l'activisme de leurs homologues espagnols qui nous envoient leurs sous-produits ... Comme la Belgique attire les grosses fortunes et le Portugal des retraités plus modestes. Etc. Ainsi selon qu'une entreprise s'installera en Irlande ou en France, elle devra acquitter son impôt sur les sociétés à 12,50% ou à 33%, à moins que ce ne soit 29% en Allemagne... Sans compter les niches fiscales diverses et variées que chaque Etat s'emploie à offrir aux entreprises comme aux particuliers pour les amener à soi au détriment de ses voisins. L'on a cru établir le grand marché européen, garantir la libre-concurrence, susciter la solidarité des peuples de l'Union en supprimant les barrières douanières et en ouvrant les frontières, mais elles se reforment et reviennent par où elles peuvent, et, en l'occurrence, par la fiscalité.  

    Alors on se résout en haut lieu à constater que la conscience d'un bien commun européen n'existe pas et l'on s'en désole comme si c'était une découverte...  

    Personnalites-historiques-accueil_782-1aa861216c.jpgA vrai dire, réduite à des querelles de boutiquiers, et, pis, à l'univers statistique des technocrates en charge de son avenir, il devient de plus en plus clair que jamais sans-doute, dans l'histoire de notre continent il n'y eut aussi peu de conscience européenne qu'aujourd'hui. 

    On a voulu faire l'Europe en commençant par l'économie. Ce fut l'erreur des pères fondateurs qui étaient démocrates-chrétiens... Et leurs lointains successeurs en sont quittes aujourd'hui pour une assez profonde et générale déconvenue.  L'argent n'unit pas. Il divise.   

     

    Photo ci-dessus : Monument à Scy-Chazelles (Moselle) en l'honneur des pères fondateurs avec, de gauche à droite : Alcide De Gasperi, Robert Schuman, Jean Monnet et Konrad Adenauer

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    En deux mots, réflexion sur l'actualité

  • Congrès des maires de France : enracinés contre nomades, le nouveau clivage français

     

    Par  

    « Tel est le nouveau clivage français : entre les enracinés et les nomades ». C'est la conclusion de cette remarquable tribune [Figarovox, 20.11] où tant d'idées sont nôtres, formulées, diffusées, défendues de longue date par notre école de pensée, depuis les maîtres de la contre-révolution jusqu'à l'Action française en son passé déjà lointain comme en son présent actif. On les retrouvera ou découvrira au fil de la lecture de cet article, écrit à l'occasion du centième congrès des maires de France.  Lafautearousseau  

     

    Quand 65% des Français se défient des institutions et de leurs responsables politiques nationaux, 67% apprécient leur maire.

    Alors que s'ouvre le centième Congrès des maires de France dans un climat de tension rarement atteint entre l'exécutif et les élus locaux, cette réalité en miroir mérite d'être méditée. Le rejet des partis, la dégringolade systématique dans l'opinion de tout président nouvellement élu, le dégoût des citoyens pour le spectacle politique quotidien, d'une part, mais aussi l'attachement des Français à leurs territoires et à la vie qu'ils y mènent (62% d'entre eux vivent et meurent dans leur département de naissance), l'ampleur de l'engagement associatif, les cellules communautaires de toutes natures (de producteurs, de consommateurs, de chômeurs, de parents d'élèves, etc.) qui s'essayent et qui s'ébauchent chaque jour un peu plus notamment grâce au numérique, tout cela dit une seule et même chose : en France, le dernier espace de confiance est local.

    Cela s'explique aisément lorsqu'on évalue le bilan du trop fameux « modèle français », qui se réduit dans les faits à une interminable extension du domaine de l'État: un État omnipotent, tentaculaire et dévorateur, qui se regarde comme seul défenseur légitime d'un « intérêt général » de moins en moins évident, qui étouffe, gendarme ou encadre toute expression politique ou sociale qui lui échappe. Ce modèle-là, dont de plus en plus de Français constatent l'inefficacité et le coût abyssal, est naturellement défendu par une classe politique formée pour le maintenir. Ce modèle-là pratique depuis quarante ans une « décentralisation insincère », selon la formule d'un ancien Premier ministre, et impose normes, réglementations et cadre d'action à des collectivités qui n'en peuvent mais - la communauté de communes étant le dernier de ces cauchemars bureaucratiques.

    A contrario, tout le monde peut éprouver encore le bon et le noble de la politique chez ces milliers d'élus locaux, « petits » plus souvent que « grands », qui ne comptent pas leurs heures pour le service de concitoyens qu'ils connaissent et qui les connaissent. Qu'on se souvienne des moyens, de l'imagination, de l'art du « bout de ficelle » que les communes ont souvent dû déployer, avec leur tissu associatif, pour appliquer la réforme des rythmes scolaires de 2013, tombée d'en-haut, sans vision, sans concertation, sans nul souci des conditions singulières de chaque territoire. Cela, c'est la politique dans « le monde de la vie », une politique à hauteur d'hommes.

    Il ne s'agit nullement ici de la défense corporatiste des élus locaux. Ils ont leurs associations et leurs représentants. Il y a bien sûr à l'échelon local des gabegies scandaleuses, des échecs retentissants, des tyranneaux ridicules. Mais face à une sphère publico-institutionnelle qui gêne plus qu'elle ne porte le maire comme l'agriculteur, l'électricien, le directeur de maison de retraite ou le médecin de campagne, face à un État qui se refuse à se réformer sérieusement, aujourd'hui guère plus qu'hier, les ressources et les solutions sont à chercher dans l'action concrète et modeste du cercle de confiance qu'est la commune et grâce aux délibérations de la démocratie du face-à-face.

    « Que l'autorité se borne à être juste, nous nous chargerons d'être heureux », écrivait Benjamin Constant. Que l'État se borne à accomplir les missions pour lesquelles il est irremplaçable, à commencer par ses missions régaliennes, les acteurs de terrain - non seulement les communes mais les associations, les entreprises, les familles, etc. - se chargeront de répondre à leurs besoins. Éducation, culture, aide sociale, logement, formation, développement économique, environnement et même intégration des immigrés ou sécurité : les champs sont nombreux où davantage d'autonomie, de liberté et de responsabilité pourront produire les effets bénéfiques que plus personne n'attend de la énième réforme d'un ministre qu'on n'écoute pas. Ces effets seront obtenus, au surplus, en développant et en renforçant un lien social, local, spontané, dont l'affaiblissement, voire la disparition, se fait déjà si péniblement sentir dans les territoires ruraux, les communes petites et moyennes et les villes des périphéries de ces monstres froids et inutiles que sont les métropoles. Car la solitude et l'isolement sont parmi les faits sociaux les plus prégnants en même temps que les plus tus de l'époque.

    Cette politique à hauteur d'hommes, cette démocratie du face-à-face, ces projets réussis parce que conçus au plus près du réel sont par nature enracinés. Les racines sont non seulement la mémoire vive de ce qui fut mais aussi ce qui attache et ce qui tient bon. Certains rêvent de s'en affranchir et d'en affranchir les Français: la mondialisation, le nomadisme, la technologisation des êtres et des choses sont leur nouvelle frontière. Les mêmes, jusqu'au plus haut sommet de l'État, conduisent aujourd'hui une politique platement jacobine, comptable et brutale à l'égard des territoires. Dans le débat sur l'inquiétude identitaire et l'« insécurité culturelle » qui sert de vaste toile de fond à la vie politique de notre pays, le combat pour les communes, et plus largement pour les libertés concrètes et enracinées, est celui de demain. Car tel est le nouveau clivage français : entre les enracinés et les nomades.  

    Jean-Thomas Lesueur est délégué général de l'Institut Thomas More.

  • L’Italie, premier pays à risque financier et bancaire de la zone euro

     

    Par Marc Rousset

     

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    Les ratios financiers d’un trop grand nombre de banques moyennes italiennes sont préoccupants. Le gouvernement italien doit 432 milliards de fonds « Target 2 » à la BCE. La dette publique représente 132 % du PIB italien. La Lombardie et la Vénétie demandent une plus grande autonomie financière et l’instabilité politique approche en Italie avec le succès du Mouvement 5 étoiles de Beppe Grillo.

    La plus ancienne banque du monde, la banque Monte dei Paschi di Siena, n’est toujours pas sortie d’affaire et vit peut-être ses derniers jours alors que le gouvernement italien a déjà injecté 3,85 milliards d’euros pour la maintenir en vie et a engagé 1,5 milliard supplémentaire pour protéger l’un des porteurs de dette junior de la banque. Et tout cela dans le contexte d’un plan de sauvetage de la banque avec le licenciement de 5.500 personnes, la fermeture de 600 agences d’ici 2021, le transfert d’actifs non stratégiques et de prêts non performants hors de la banque toscane pour la modique somme de 28,6 milliards d’euros.

    L’Association des banques italiennes confirme que les banques recapitalisées à hauteur de 60 milliards d’euros ces dernières années peinent à renforcer leurs fonds propres. Toutes les raisons ci-dessus mentionnées et le sauvetage des deux plus grandes banques de Vénétie, Banca Popolare di Vicenza et Veneto Banca, font craindre la disparition, au minimum, d’une dizaine d’établissements dans la tourmente italienne, l’État italien accordant parfois des prêts garantis mais ne voulant surtout pas entrer au capital beaucoup trop risqué des banques.

    Il n’y a pas que les entreprises et les investisseurs qui perdent confiance dans le système bancaire italien. C’est également le cas des particuliers. Seulement 16 % des Italiens font confiance à leur banque, selon un sondage réalisé par le groupe SWG de Trieste.

    Fin octobre 2017, le gouvernement italien, suite à la très généreuse politique de rachat de titres par la BCE, a été encore capable d’émettre 2,5 milliards d’obligations sur dix ans au taux miraculeux de 1,86 %, mais quel taux l’Italie devra-t-elle bientôt accepter à partir de 2018, en raison de l’atteinte des quotas maxima italiens dans les livres de la BCE et du changement de politique de l’institution francfortoise ?

    Quant à l’Union bancaire de l’Union européenne, on en parle beaucoup, mais elle n’est pas du tout achevée et n’a pas les moyens financiers suffisants pour assurer un véritable filet de sécurité en cas de crise grave dans un pays important. Le PIB de l’Italie (1.850 milliards d’euros) n’est pas très éloigné de celui de la France et représente neuf fois celui de la Grèce (194 milliards d’euros).

    Sur le plan politique, la situation risque de devenir rapidement très instable. Le Partito Democratico de Matteo Renzi, avec seulement 24 % des voix, est en train de s’écrouler face à la montée des partis populistes, nationalistes, souverainistes, antilibéraux de gauche. Le Mouvement 5 étoiles, de Beppe Grillo, dépasse le PD de 5 % des voix avec un score probable de 29 % et exige un référendum sur l’appartenance à l’euro si l’Allemagne refuse la mutualisation des dettes. Forza Italia, de Silvio Berlusconi, et la Ligue du Nord de Matteo Salvini, soit ensemble 15 % des votes, estiment que l’euro est surévalué pour l’économie italienne et demandent l’instauration de l’euro monnaie commune qui permettrait la dévaluation de la monnaie nationale, en lieu et place de l’euro monnaie unique. Ces trois blocs politiques au Parlement italien seront incapables de constituer une majorité stable, encore moins que la coalition Jamaïque de madame Merkel, qui a du plomb dans l’aile.

    Il apparaît que le système financier et la zone euro godillent dans le monde avec de très fragiles esquifs entre de trop nombreux récifs. Il serait surprenant qu’une voie d’eau n’apparaisse pas un jour quelque part pour l’un d’entre eux. Malheureusement, toutes ces fragiles embarcations sont interconnectées. En 1929, la faillite du Kreditanstalt à Vienne donna le signal d’un écroulement bancaire en chaîne dans le monde. En 2018 ou dans un très proche avenir, suite aux premiers effets du ralentissement de l’assouplissement quantitatif de la BCE, le signal de déclenchement d’un krach bancaire et financier mondial pourrait bien être donné par une banque italienne.   

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    Économiste

    Ancien haut dirigeant d'entreprise

  • Courrier & Dons : notre boîte postale momentanément indisponible

     

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  • «  Soleil cou coupé  »

     

    Par François Marcilhac

     

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    Mandaté depuis septembre dernier par Macron pour la sauvegarde du patrimoine en péril, l’animateur de télévision Stéphane Bern souhaite faire payer l’entrée des cathédrales en France, s’inspirant, dit-il, des autres pays européens  : «  On est le seul pays où leur accès est gratuit. À Londres, l’entrée à l’abbaye de Westminster est fixée à 24 euros  !  » – oubliant de préciser qu’Anne Hidalgo, pour Notre-Dame, avait déjà eu la même idée au commencement de son mandat et qu’elle s’était alors vu opposer une fin de non-recevoir de l’archevêché de Paris. Bern, du reste, avoue qu’il ne fait que ressortir l’idée de «  la  » maire de Paris, en reprenant l’argument de celle-ci dans son entretien au Parisien du 10 novembre  : «  Une ville comme Paris n’a plus les moyens d’entretenir son patrimoine religieux.  » Ce qui est faux. Première ville touristique du monde, Paris pourrait entretenir ses églises qui participent pleinement de son attractivité et lui rapportent donc… Tout est évidemment une question de choix  : et ceux de «  Notre-Drame de Paris  », c’est de privilégier les Jeux olympiques, pour lesquels le scandaleux voyage à Lima de la délégation française en septembre – 1,5 million d’euros – annonce un gaspillage financier sans précédent  ; de subventionner des associations immigrationnistes ou LGBT ou de transformer la capitale en sanatorium festif en en chassant la voiture. Tout en laissant non seulement se délabrer ses églises, mais aussi proliférer les rats et transformer l’ancienne Ville Lumière en dernier dépotoir de France à ciel ouvert.

    L’âme de la France mise en vente

    Qu’importe les exemples étrangers, même de pays dits catholiques, comme l’Autriche, l’Italie ou l’Espagne  ? Que dans notre République laïque et obligatoire, les cathédrales et les simples églises soient encore considérées avant tout comme des lieux de prière peut paraître saugrenu aux yeux d’Anne Hidalgo ou de Stéphane Bern. Aux nôtres, c’est la réaffirmation essentielle que tout ne se vend ni ne s’achète et qu’il ne convient pas de réintroduire les marchands dans un temple… transformé en musée  !

    Pourquoi donner une telle importance à ce qui pourrait n’apparaître que comme une anecdote  ? Parce qu’elle illustre combien la victoire d’Emmanuel Macron provoque un total renversement de tous les fondements de la société française – et la Conférence des évêques de France, qui est aussitôt montée au créneau, ne s’y est pas trompée. Faire payer l’entrée des cathédrales ou des églises remarquables, c’est inverser, et donc nier, la nature même du bâtiment, en faire un monument vénérable par sa dimension historique et artistique et non plus par son caractère sacré, qui devient accessoire. On dira que la plupart des touristes visitant nos cathédrales ne sont pas croyants, ni même baptisés  ? Et alors  ? Outre que, dans la définition du touriste, n’entre pas celle de l’incroyant – en termes scolastiques on dira que le «  touriste  » n’est pas une espèce du genre «  incroyant  » –, on ne saurait réduire ce qui constitue l’âme d’un pays à des monuments d’un passé qu’on souhaiterait révolu – en l’occurrence le catholicisme comme passé religieux de la France –, et qui se visitent comme tels. Ni accepter que les «  derniers  » croyants soient, comme les derniers Peaux-Rouges d’Amérique du Nord sur leur territoire, parqués dans quelque zone de la cathédrale

    Encore réservée à la prière.

    La Macronie, c’est le règne arrogant et cynique de l’argent, devenu le critère à l’aune duquel tout est mesuré. La victoire que l’oligarchie voudrait définitive de l’avoir sur l’être. D’où la vulgarité foncière du macronisme, cet idéal matérialiste et consumériste que notre Jupiter philosophe propose à la jeunesse – devenir milliardaire –, vulgarité qu’il ne peut plus contenir à intervalles réguliers, comme si le vernis finissait pas craquer au contact de ceux dont il ressent la simple présence comme une offense à sa basse conception de la réussite calculable en termes de costards. D’où, aussi, l’instrumentalisation de tout ce qui respire l’être pour le réduire à une dimension strictement utilitariste. Vérité du «  en même temps  »  : faire d’une cathédrale en même temps un musée dont on paie l’entrée et un lieu de prière aboutit à la réduction du spirituel au culturel, puis de celui-ci à sa rentabilité touristique.

    Macron et la figure du roi

    Donner le change, pour mieux subvertir. Parce que, comme jadis Giscard, il les regarde de l’extérieur  : c’est dans les médias étrangers que Macron aime livrer sa pensée sur les Français. Et de revenir une énième fois, le mois dernier, dans un entretien à l’hebdomadaire allemand Der Spiegel, sur la prétendue verticalité dans laquelle il souhaite s’inscrire, tournant le dos à la normalité du quinquennat précédent. Mais là encore, c’est la structure sans le contenu, comme dans ce premier entretien qu’il avait donné à L’Un en juillet 2016 où le roi n’est qu’une «  figure  », et non une «  réalité effective, une personne  », comme le définit Boutang. Aux yeux de Macron, la verticalité n’est qu’une posture, dépourvue de toute transcendance véritable. Comme il le précise au Spiegel  : en France, «  l’Église catholique a marqué la société d’une empreinte verticale de haut en bas [sic] et je suis persuadé que cela [resic] persiste  ». Le phénomène du souverain ne serait donc plus qu’un marqueur de notre rapport au pouvoir à la fois intangible mais dépourvu de toute signification (comme nos cathédrales devenues musées), ce que n’avaient compris ni Sarkozy, ni surtout Hollande. Les Français en auraient besoin comme d’une poudre aux yeux symbolique qu’il faut leur jeter pour mieux leur faire admettre, sous les atours royaux, la fin du politique dans un monde devenu «  poreux  ». Et d’ajouter  : «  Non, je ne me prends pas pour un roi  ! Mais, qu’on le veuille ou non […]  : la France est un pays de monarchistes régicides. Paradoxe  : les Français veulent élire un roi, et en même temps pouvoir le renverser quand ils veulent.  » Réécriture pleine de signification des trois régicides (Henri III, Henri IV et Louis XVI), dont aucun ne fut la conséquence d’un consensus populaire. Au contraire, les deux premiers furent le fait d’illuminés armés par des conspirateurs ultra-minoritaires, le troisième ouvrit sur une guerre civile. Quant aux révolutions de 1830 et 1848, elles furent imposées par une fraction de Paris au reste de la nation.

    On l’aura compris, ce qui fascine Macron, ce n’est pas la transcendance effective du souverain, interface ou non d’une transcendance divine (le sacre des rois de France). Mais le régicide. Autrement dit la mort violente du souverain. C’est qu’il se sait condamné à prendre de court les Français, s’il veut en finir, comme c’est son projet, avec l’indépendance de la nation, définitivement, dans une Europe qui aurait réglé le problème de notre rapport prétendument régicide au souverain en s’appropriant elle-même la souveraineté.  C’est une lutte à mort qui se trouve ainsi engagée contre notre liberté et que Macron est chargé de conduire, ce qu’il fait avec prudence et détermination, par petites touches, par petites victoires successives, en s’efforçant de rendre l’Europe chaque jour plus incontournable tout en nous alignant sur l’Allemagne. Il ne flatte notre goût de l’histoire que pour mieux en faire notre passé révolu, que viendront visiter par cars entiers les touristes du monde entier – et les Français eux-mêmes, devenus touristes étrangers à leur propre pays, à leur propre civilisation. Mais il sait aussi qu’il n’y a pas loin du Capitole à la roche Tarpéienne. D’où le caractère morbide de sa fascination pour le régicide. «  Soleil cou coupé  » (Guillaume Apollinaire, «  Zones  », Alcools).   

     
  • Anniversaire du 13 novembre : génération Bataclan ou l'identité malheureuse

     

    Par Alexandre Devecchio

    A l'occasion du deuxième anniversaire des attentats du 13 novembre, Alexandre Devecchio revient sur cette nuit tragique et ses conséquences pour la jeunesse française. Il constate que, s'il y a bien une génération Bataclan, celle-ci n'a rien à voir avec la génération « morale » décrite dans les médias. Cette remarquable chronique [Figarovox, 13.11] qui dépeint une jeunesse qui est celle de l'identité malheureuse, intéressera les lecteurs de Lafautearousseau.   LFAR

     

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    « C'est pour la jeunesse de notre pays que je veux présider la France. Si je reçois le mandat du pays d'être le prochain président, je ne veux être jugé que sur un seul objectif (...) : est-ce que les jeunes vivront mieux en 2017 qu'en 2012 ? », avait déclaré le candidat Hollande lors de son discours du Bourget.

    Sans doute n'imaginait-il pas l'effroyable scénario qui allait suivre. Les cris et les larmes, le sang répandu sur les trottoirs de Paris, les destins brisés dans la fleur de l'âge. Le grand Vendredi prédit par Hegel est advenu, mais en lieu et place du couronnement dialectique annoncé, il a consisté en cet infernal 13 novembre 2015 qui a marqué, comme l'a écrit Alain Finkielkraut, « la fin de la fin de l'Histoire ».

    Le délire meurtrier des djihadistes n'a pas seulement emporté sur son passage des vies, des corps et des âmes, mais également le monde d'hier. Le Bataclan restera comme le tragique tombeau de la génération soixante-huitarde en même tant que celui de l'« antiracisme » institutionnel. Daniel Cohn-Bendit et ses camarades rêvaient d'une société où il serait interdit d'interdire et où l'on jouirait sans entraves. Julien Dray et ses potes de « SOS », de diversité heureuse et de métissage universel. Leurs enfants ont payé du prix de leur vie la facture de leur utopie. « Le multiculturalisme est une blague, une blague sanglante », résumera de manière cinglante Jacques Julliard.

    Le 13 novembre, les Xe et XIe arrondissements, terre promise d'une jeunesse libertaire, ont été touchés en plein cœur. Face aux kalachnikovs des djihadistes, les habitués de La Bonne Bière, de La Belle Équipe, du Carillon ou du Petit Cambodge étaient armés de leur bienveillance et de leur art de vivre.

    Après les attentats de janvier, nous avions voulu croire que badges, slogans et marches blanches suffiraient à conjurer le mal. Moins d'un an plus tard, lors de cette nuit d'épouvante, cette jeunesse a découvert de la plus cruelle des façons la violence du siècle en marche. Le surlendemain, Libération titrait « Génération Bataclan ». Le quotidien exaltait une jeunesse « festive », « ouverte », « cosmopolite » et voulait croire en la naissance d'une nouvelle « génération morale » qui résisterait à l'islamisme en proclamant « je suis terrasse » un verre de mojito à la main. Une volonté d'exorcisme qui éludait le fait que les bourreaux des attentats de Paris avaient le même âge que leurs victimes et qu'ils formaient ensemble une même génération.

    De surcroît, les nouveaux barbares ne venaient pas d'un lointain pays étranger, mais des territoires perdus de la République situés à seulement quelques kilomètres à vol d'oiseau des quartiers branchés de la capitale. Les assassins n'étaient pas Charlie. Ils n'avaient pas marché dans Paris le 11 janvier.

    Une jeunesse épanouie dans l'individualisme occidental est tombée sous les balles d'une jeunesse enfiévrée par l'islamisme. Cette dernière est en partie le produit de l'antiracisme différentialiste des années 1980. En troquant le modèle traditionnel d'assimilation contre le système multiculturaliste anglo-saxon, l'égalité contre la diversité et la laïcité contre l'identité, cette idéologie a fait le lit du communautarisme et de l'islamisme.

    Déculturée, déracinée, désintégrée, une partie des jeunes de banlieue fait sécession et se cherche une identité de substitution dans une oumma fantasmée. L'enquête de l'Institut Montaigne sur les musulmans de France, publiée en septembre 2016 et basée sur un sondage de l'Ifop, révèle que près de la moitié des 15-25 ans sont partisans de la charia et se placent en rupture totale de la République.

    Tandis que la jeunesse issue de l'immigration se réislamise, les « petits Blancs » et même « les petits Juifs », victimes de l'insécurité au quotidien à l'école ou dans les transports en commun, n'ont aucun complexe à reprendre le slogan des soirées électorales du FN, « on est chez nous ! ». Ils quittent les métropoles pour des raisons économiques, mais fuient également de plus en plus la proche banlieue où ils se font traiter de « sales Français » et se sentent en exil dans leur propre pays.

    Les tragédies du Stade de France et du Bataclan ont bien révélé une génération, mais celle-ci n'a rien à voir avec ce qu'était la « génération morale » des années 1980. La vérité est que les nouveaux enfants du siècle sont le miroir des fractures françaises.

    Notre jeunesse a perdu son insouciance et s'attend à chaque instant à voir revenir le cauchemar du 13 novembre.

    S'il y a bien une génération Bataclan, elle est celle de l'identité malheureuse.   

    Alexandre Devecchio est journaliste au Figaro, en charge du FigaroVox. Il est l'auteur des Nouveaux enfants du siècle, enquête sur une génération fracturée (éd. du Cerf, 2016) ).

    Alexandre Devecchio

  • Culture • Loisirs • Traditions

  • Famille de France • Le prince Gaston de France fête ses 8 ans aujourd’hui

    Photo La Couronne

     

    Aujourd’hui, dimanche19 Novembre, S.A.R le prince Gaston de France, aîné des quatre enfants de Leurs Altesses Royales le Duc et la Duchesse de Vendôme, fête son huitième anniversaire. Le Prince Gaston, né le 19 novembre 2009 à Paris, est un enfant doté d’un caractère fort, volontaire et vif, qui aime particulièrement la nature et les animaux.  

    Lafautearousseau souhaite au prince Gaston de France, un joyeux anniversaire.  •

     

    Le prince Gaston de France en images